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Delphine Lalaurie

mondaine et criminelle américaine

Marie Delphine de Macarthy, plus connue sous le nom de Madame Lalaurie, née le à La Nouvelle-Orléans en Louisiane espagnole et morte le à Paris, est une personnalité mondaine de la bourgeoisie créole-francophone. Tortionnaire et tueuse en série, elle a provoqué la mort d'une centaine d'esclaves noirs.

Delphine Lalaurie
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 62 ans)
ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
La maison Lalaurie, rue Royale.

Biographie

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Marie Delphine Macarthy naît le à La Nouvelle-Orléans[1] au sein d'une famille nombreuse. Elle est fille de Louis Barthélémy Macarthy, un créole français d'origine irlandaise, et de Marie Jeanne Lerable dite la « veuve Lecomte ». L'un de ses cousins paternels, Augustin de Macarty, est maire de La Nouvelle-Orléans de 1815 à 1820.

 
Entrée de la Maison Lalaurie.

Le , elle épouse Ramón López y Angulo[2], un Espagnol membre de la haute société créole. Veuve en 1805, elle se remarie le avec Jean Blanque, un banquier français. De nouveau veuve en 1815, elle épouse en troisièmes noces à La Nouvelle-Orléans, le , le médecin Léonard Louis Nicolas Lalaurie.

En 1831, elle acquiert une opulente demeure sise 1140 rue Royale, dans le quartier du Vieux Carré. Construit à la fin du XVIIIe siècle en style créole français, le bâtiment est similaire à la maison Girod, à la maison Hermann-Grima du 820 rue Saint-Louis ou à la demeure Soniat de la rue de Chartres.

Conduite criminelle

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Élégante et respectable, friande de mondanités, Delphine Lalaurie reçoit la haute société. De nombreux esclaves, avec lesquels elle affecte la bienveillance, lui permettent de mener grand train. Mais un jour, un voisin la surprend qui chasse à coups de fouet la fille d'un de ses domestiques. Pour fuir la colère de sa maîtresse, la jeune femme saute du toit et trouve la mort. Le mauvais traitement des esclaves étant illégal, le voisin avertit les autorités. Des rumeurs ne tardent pas à se répandre, suivies d'accusations de sadisme, de torture et même de meurtre. Dès lors, la bonne société évite les Lalaurie.

Le , un incendie se déclare dans la demeure. Plusieurs esclaves, hommes et femmes, sont trouvés vivants mais enchaînés et mutilés. Delphine Lalaurie aurait provoqué la mort d'une centaine d'autres. Le couple gagne en hâte la ville portuaire de Mobile dans l'Alabama, où il embarque pour la France.

Mort et sépulture

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Delphine Lalaurie meurt le à Paris, au 8 rue de l'Isly[3]. Elle est enterrée le surlendemain au cimetière Montmartre[4]. Le registre d'inhumation précise que son corps a été « exhumé et transporté à la Nouvelle Orléans le  ».

Au cimetière Saint-Louis de La Nouvelle-Orléans, une stèle porte le nom de « Madame Lalaurie, née Marie Delphine Macarty, décédée à Paris le , à l'âge de 6..... ». La fin de l'épitaphe a disparu car la plaque est brisée. L'acte de décès dressé à Paris fournit un âge de 64 ans.

Maison Lalaurie

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L'actuelle Maison Lalaurie n'est pas l'édifice d'origine. Quand sa propriétaire éponyme achète la propriété à Edmond Soniat-Dufossat en 1831, la construction n'est pas achevée. L'incendie de 1834 détruit la demeure presque entièrement. Elle est rebâtie dans un style similaire par Pierre Trastour en 1837-1838.

Dans les années 1970, le cabinet d'architectes Koch-Wilson la rénove[5]. En 2007, l'acteur américain Nicolas Cage l'acquiert pour 3,45 millions de dollars. Endetté, il la cède en 2009 au groupe Regions Financial Corporation.

Littérature

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La poète Jennifer Reeser a écrit un poème en Terza Rima intitulé The Lalaurie Horror. Le scandale de Madame Lalaurie est évoqué dans l'ouvrage Les peaux noires : scènes de la vie des esclaves de Xavier Eyma (chapitre III dans Le Code noir, pages 294 à 296). L'histoire de Delphine LaLaurie est également explorée par l'auteure Serena Valentino, dans sa série de comics Nightmares and Fairy Tales ; elle apparaît en tant que nonne dans le premier tome puis dans le troisième qui lui est consacré et qui porte le nom de son adresse, 1140, Rue Royale.

Le roman pour adolescent Nouvelle-Orléans de Camille Bouchard (éditions Québec-Amérique) s'inspire de l'histoire de Delphine Lalaurie.

Cinéma

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Notes et références

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Liens externes

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