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Chondrostéens

sous-classe de poissons

Chondrostei

Les chondrostéens (Chondrostei) sont un groupe de poissons actinoptères qui comprend notamment les esturgeons, les poissons-spatules et les polyptères (pourvus de poumons[1]).

Les chondrostéens forment un groupe très ancien, l'une des lignées les plus précoces des actinoptérygiens, qui a connu jadis (au Mésozoïque) une grande diversité et dont il ne reste de nos jours que des espèces reliques, toutes plus ou moins menacées d'extinction dans leur habitat naturel, menacé par les activités humaines[2]. Leur chair et leurs œufs (dont on fait le caviar) sont des mets depuis longtemps appréciés qui leur ont valu une pêche intensive.

Caractéristiques

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Ces poissons sont caractérisés par un squelette incomplètement ossifié, resté principalement cartilagineux (le mot grec χόνδρος, chóndros, signifie « cartilage »).

Le museau des Chondrostéens est allongé et porte sur la face ventrale des barbillons sensoriels en avant de leur bouche protractile[2].

Les mâchoires sont extrêmement modifiées et n'ont généralement plus de dents. Des os de la mâchoire supérieure, le maxillaire, le prémaxillaire et le dermopalatin, ont fusionné et ne sont pas attachés au neurocrâne.

L'os interhyal, hypertrophié, joue le rôle d'os symplectique dans la suspension de la mâchoire et de l'opercule.

Qualifier les Chondrostéens de « fossiles vivants », expression remontant à Charles Darwin en personne[3], sous-entend qu'ils seraient restés quasiment inchangés pendant 199 millions d'années ; on les définit aujourd'hui comme des espèces panchroniques et l'expression « fossiles vivants » n'est plus utilisée, d'une part parce que c'est un oxymore (par définition un fossile est mort) et d'autre part parce que biologiquement, leur ressemblance extérieure avec des espèces disparues et leur appartenance à un groupe jadis plus diversifié ne signifient pas que les espèces actuelles n'ont pas évolué sur d'autres plans, comportemental ou génétique par exemple[4].

Écologie

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On trouve des chondrostéens en Amérique du Nord et en Eurasie. Le plus gros poisson d'eau douce, le Béluga européen (Huso huso), est un chondrostéen. Le plus grand individu répertorié mesurait 7,2 mètres et pesait 1,571 tonne. Certains chondrostéens ont un cycle de vie « potamotoque » : ils grandissent en mer et se reproduisent en eau douce.

Certaines espèces, comme la Spatule d'Amérique, se nourrissent de crustacés et d’autres petites proies planctoniques, alors que d'autres, comme l'esturgeon ou le Spatulaire chinois, se nourrissent de poissons et de mollusques.

Classification

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26 espèces connues.

Ordres fossiles selon BioLib (10 janvier 2021)[5] :

Phylogénie

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Le plus ancien fossile connu pourrait être Errolichthys, qui vivait à Madagascar au Trias inférieur (- 235 Ma), mais son appartenance aux Chondrostéens n'est pas avérée. Le plus ancien fossile connu dont l'appartenance aux Chondrostéens soit certaine est Chondrosteus, du Jurassique Inférieur d'Angleterre (-200 Ma)[2].

Phylogénie des ordres de poissons à nageoires rayonnées (Actinopterygii) en-dehors du clade Neoteleostei, d'après Betancur-R et al. (2017)[6] :

  Actinopterygii 
 Cladistei 

Polypteriformes


 Actinopteri 
 Chondrostei 

Acipenseriformes


 Neopterygii 
 Holostei 

Amiiformes



Lepisosteiformes



 Teleostei 
Elopocephalai

Elopiformes




Albuliformes




Notacanthiformes



Anguilliformes





 Osteoglossocephalai 
 Osteoglossomorpha 

Osteoglossiformes



Hiodontiformes



Clupeocephala
Otomorpha
Clupei

Clupeiformes



Alepocephali

Alepocephaliformes


Ostariophysi
Anotophysa

Gonorynchiformes


Otophysa

Cypriniformes




Characiformes




Gymnotiformes



Siluriformes








 Euteleosteomorpha 
 Lepidogalaxii 

Lepidogalaxiiformes




 Protacanthopterygii 

Argentiniformes




Galaxiiformes




Salmoniformes



Esociformes







 Stomiatii 

Osmeriformes



Stomiatiformes




Neoteleostei











Liens externes

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Notes et références

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  1. Bruno David, « Les poumons du polyptère », sur France Culture,
  2. a b et c Guillaume Lecointre, Hervé Le Guyader, Classification phylogénétique du vivant, Belin, , 560 p. (ISBN 2-7011-4273-3, lire en ligne), p. 508.
  3. New Zealand Ecology: Living Fossils, éd. Terra Nature Trust 2004 [1] consulté le=10-11-2006.
  4. Corinne Fortin, Guillaume Lecointre (dir.), Alain Bénéteau (dessins), Thomas Haessig (dessins) et Dominique Visset (dessins), Guide critique de l'évolution, Paris, Belin, , 571 p. (ISBN 978-2-7011-4797-0, OCLC 965978019).
  5. BioLib, consulté le 10 janvier 2021
  6. Ricardo Betancur-R, Edward O. Wiley, Gloria Arratia, Arturo Acero, Nicolas Bailly, Masaki Miya, Guillaume Lecointre et Guillermo Ortí, « Phylogenetic classification of bony fishes », BMC Evolutionary Biology, vol. 17, no 1,‎ , p. 162 (PMID 28683774, PMCID 5501477, DOI 10.1186/s12862-017-0958-3)