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Bristol Beaufighter

avion militaire

Le Bristol Beaufighter est un avion de combat britannique utilisé pendant toute la Seconde Guerre mondiale. Chasseur nocturne, chasseur-bombardier, bombardier-torpilleur, avion d'attaque au sol, il sert dans tous les rôles et sur tous les fronts.

Bristol Beaufighter MK.IF
Vue de l'avion.
Un Beaufighter en Afrique du Nord

Constructeur Bristol
Rôle Torpillage/assaut/chasseur de nuit
Premier vol
Mise en service
Date de retrait
Nombre construits 5 928
Équipage
1 pilote, 1 observateur
Motorisation
Moteur Bristol Hercules XI
Nombre 2
Type 14 cylindres en étoile
Puissance unitaire 1 520 ch
Dimensions
vue en plan de l’avion
Envergure 17,63 m
Longueur 12,5 m
Hauteur 4,83 m
Surface alaire 46,7 m2
Masses
À vide 7 072 kg
Maximale 11 521 kg
Performances
Vitesse maximale 516 km/h
Plafond 8 839 m
Vitesse ascensionnelle 492 (sans torpille) m/min
Rayon d'action 2 816 km
Armement
Interne 4 canons Hispano Mk III de 20 mm (60 obus/arme) dans le nez et
Version Fighter Command:
4 mitrailleuses fixes Browing de 7,7 mm (aile droite) et 2 mitrailleuses fixes Browing de 7,7 mm (aile gauche)
Version Coastal Command (lutte anti-navire):
1 mitrailleuse Vickers GO orientable de 7,7 mm (observateur)
Externe Version Fighter Command:
8 roquettes RP-3 de 27 kg ou 450 kg de bombes.
Version Costal Command:
1 torpille de 450 mm
Avionique
1 radar AI Mk IV

Conception

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Le projet démarra fin 1938 dans le but de réaliser un chasseur lourd bimoteur, puissant, bien armé et pourvu d'une bonne autonomie. L'avion conserva les ailes et la partie arrière du Bristol Beaufort, la partie avant et les moteurs Hercules, eux, étaient nouveaux. Le prototype vola le 17 juillet 1939. À cette date une commande de trois cents exemplaires avait déjà été émise, les premiers Mk.IF arrivèrent en septembre 1940 dans les détachements du Fighter Command. Le Beaufighter était rapide, bien armé et très puissant, ce qui lui permettait de compenser le poids des différents équipements de bord. Quelque 5 562 exemplaires furent produits. Il fut produit dans des usines de l'ombre entre autres à Blythe Bridge (en) dans le Staffordshire, à Coventry, à Stockport et à Weston-super-Mare dans le Somerset.

Sa carrière opérationnelle

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Les premiers Mk.IF servirent comme chasseurs de nuit et lorsque les Allemands stoppèrent les raids sur Londres, le Squadron 615 avait obtenu cinquante victoires dont treize pour John Cunningham et son observateur Jimmy Rawnsley. Ils servirent également comme chasseur diurne à long rayon d'action. Par la suite, en Europe, les versions suivantes des « Beau » se distinguèrent dans les attaques de navires par torpillage et à l'aide de roquettes.

Le 12 juin 1942, un Beaufighter Mk VIC du Sqn 236 exécuta une des missions les plus célèbres, en défilant en plein jour et à très basse altitude le long des Champs-Élysées ; il largua un drapeau français et attaqua ensuite à la roquette l’immeuble principal de la Gestapo[1].

Les Beaufighter restèrent en service en première ligne dans la RAF jusqu'en 1950.

Campagnes du Pacifique

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Le Beaufighter arriva dans les Squadrons en Asie et dans le Pacifique courant 1942.

Asie du Sud-Est

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Sur le théâtre de l'Asie du Sud Est, le Beaufighter Mk.VIF opéra depuis l'Inde britannique pour des missions de nuit contre les lignes de communications japonaises en Birmanie et en Thaïlande. La grande vitesse et la basse altitude des attaques furent hautement efficaces, malgré un temps souvent exécrable. Les soldats japonais le baptisèrent la mort chuchotante, ses moteurs à chemise louvoyante émettant un son caractéristique et relativement faible.

 
Beaufighter du Squadron 404 RCAF en Écosse, 1945.

Pacifique du Sud-Ouest

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Avant l’arrivée des DAP Beaufighter de conception australienne aux Squadrons de la RAAF (Royal Australian Air Force), le Bristol Beaufighter Mk.IC fut employé pour des missions anti-navire. La plus connue de celles-ci est la bataille de la mer de Bismarck, au cours de laquelle ils opérèrent avec les Douglas A-20 et B-25 Mitchell de l’USAAF.

Après-guerre

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Fin 1944, les unités de Beaufighter de la RAF furent engagées dans la Première Guerre civile grecque et se retirèrent finalement en 1946. Le Beaufighter fut aussi utilisé par le Portugal, la Turquie ainsi que la République dominicaine. Il fut aussi brièvement utilisé par l’armée de l'air israélienne.

Variantes

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Beaufighter Mk IF
Version biplace de chasse nocturne. 593 exemplaires produits.
Beaufighter Mk IC
Version spéciale Coastal Command ("C") pour la lutte anti-navire. Beaucoup d'exemplaires furent modifiés avec des points d'attaches pour bombes. 397 exemplaires produits.
Beaufighter Mk II
Version équipée de moteurs Rolls-Royce Merlin XX au lieu des Hercules réservés à cette période pour le programme du bombardier Short Stirling.
Beaufighter Mk IIF
Version de production de chasse nocturne avec des moteurs Rolls-Royce Merlin XX de 1 280 ch. 597 exemplaires produits.
Beaufighter Mk III/IV
Versions devant être équipées de moteurs Hercules et Merlin avec un fuselage redessiné permettant de recevoir 6 canons et 6 mitrailleuses. Mais la hausse des coûts de production fit que ces variantes furent supprimées[2].
Beaufighter Mk V
Version équipée, en arrière du cockpit, d'une tourelle quadritube Boulton Paul Aircraft de 7,7 mm ainsi que d'une paire de canons Hispano-Suiza installée dans les ailes. Seulement 2 appareils produits (avec des moteurs Merlin).
Beaufighter Mk VI
Version de 1942 motorisée avec des Hercules. 1 000 exemplaires produits.
Beaufighter Mk VIC
Version de lutte anti-navire, aussi surnommée "Torbeau", armée de torpilles et équipée de moteurs Hercules de 1 675 ch ainsi que de 8 roquettes de 27 kg en remplacement des mitrailleuses. 693 exemplaires produits.
Beaufighter Mk VIF
Version équipée du radar Mark VIII, d'un empennage à dièdre positif[3] et de moteurs Hercules VI ou XVI de 1 675 ch. 879 exemplaires produits.
Beaufighter Mk VI (ITF)
Version de chasse avec la possibilité d'emport d'une torpille. ITF pour Interim Torpedo Fighter.
Beaufighter Mk VII
Version construite sous licence en Australie avec des Hercules 26. Jamais produit.
Beaufighter Mk VIII
Version construite sous licence en Australie avec des Hercules 17. Jamais produit.
Beaufighter Mk IX
Version construite sous licence en Australie avec des Hercules 17. Jamais produit.
Beaufighter TF Mk X
Version biplace antinavire équipée de moteurs Hercules de 1 770 ch, d'un radar de recherche, d'une torpille et de bombes légères ou de roquettes. 2 231 exemplaires produits.
Beaufighter TF Mk.XI
Similaire au Mk.X. 163 exemplaires construits.
Beaufighter TF Mk.XXI
Similaire au Mk.X, produit sous licence en Australie. 364 exemplaires.
Beaufighter Mk XIC
Version sans lance-torpille pour le Coastal Command.
Beaufighter Mk XII
Version à long rayon d'action (réservoirs supplémentaires largables) basé sur le Mk.II. Jamais construit.
Beaufighter Mk 21
Version australienne désignée par la RAAF DAP Beaufighter (DAP pour Department of Aircraft Production), incluant des moteurs Hercules CVII, 4 canons de 20 mm Hispano dans le nez, 4 mitrailleuses Browning M2 de 12,7 mm dans les ailes et la possibilité d'emport de 8 roquettes de 130 mm HVAR (High Velocity Aircraft Rocket), 2 bombes de 110 kg ou une de 230 kg et 1 torpille Mk 13.
Beaufighter TT Mk 10
Version d'après-guerre, désignant les Beaufighter de la RAF convertis en remorqueurs de cible.

Galerie

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Pays utilisateurs

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Voir aussi

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Développement lié
  Bristol Beaufort
Avions comparables
  Breguet Br.693
  Douglas A-26 Invader
  Northrop P-61 Black Widow
  Focke-Wulf Ta 154
  Junkers Ju 88
  Heinkel He 219
  Messerschmitt Me 410
  FMA I.Ae. 24 Calquin (en)
  Kawasaki Ki-45
  Petlyakov Pe-3

Notes et références

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  1. E. J. MacAdam, « Aircraft Profiles Nos. 61-96.Profile Publications, Leatherhead. 1966. Illustrations. Diagrams. 4 guineas. », The Journal of the Royal Aeronautical Society, vol. 70, no 672,‎ , p. 1109–1109 (ISSN 0368-3931 et 2398-4600, DOI 10.1017/s0368393100083334, lire en ligne, consulté le )
  2. (en) Tony Buttler, British secret projects : British Fighters and Bombers 1935–1950, Leicester, Midland, , 192 p. (ISBN 978-1-857-80179-8, OCLC 56449710)
  3. Franks 2002, p. 65–67.

Bibliographie

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  • Enzo Angelucci et Paolo Matricardi, Les avions, t. 3 : La Seconde Guerre mondiale - France, Allemagne, Angleterre, etc., Elsevier Sequoia, coll. « Multiguide aviation », (ISBN 2-8003-0387-5), p. 57-59.
  • (en) Chris Ashworth, RAF Coastal Command : 1936-1969, Yeovil, Patrick Stephens, , 256 p. (ISBN 978-1-852-60345-8).
  • (en) Victor F. Bingham, Bristol Beaufighter, Shrewsbury, Airlife, , 168 p. (ISBN 978-1-853-10122-9).
  • (en) Chaz Bowyer, Beaufighter, London, Kimber, , 288 p. (ISBN 978-0-718-30647-2).
  • (en) Chaz Bowyer, Beaufighter at war, London, Allan, , 160 p. (ISBN 978-0-711-00704-8).
  • (en) Michael J F Bowyer, The Battle of Britain : the fight for survival in 1940, Manchester England, Crécy Pub, , 4332 p. (ISBN 978-0-859-79147-2).
  • (en) Tony Buttler, British secret projects : fighters & bombers, 1935-1950, Hinckley, Midland, , 240 p. (ISBN 978-1-857-80179-8).
  • (en) Leonard Bridgman (préf. Bill Gunston), Jane's fighting aircraft of World War II, London, Random House Group Ltd, , 318 p. (ISBN 978-1-851-70493-4).
  • (en) Victor Flintham, Air wars and aircraft : a detailed record of air combat, 1945 to the present, New York, Facts on File, , 415 p. (ISBN 978-0-816-02356-1).
  • (en) Richard A Franks, The Bristol Beaufighter : a comprehensive guide for the modeller, Bedford, SAM Publications, coll. « Modellers datafile » (no 6), , 175 p. (ISBN 978-0-953-34655-4).
  • (en) Geoffrey J. Thomas et Barry Ketley, KG 200 : the Luftwaffe's most secret unit, Crowborough, East Sussex, Hikoki Publications, , 192 p. (ISBN 978-1-902-10933-6).
  • Hall, Alan W. Bristol Beaufighter (Warpaint No. 1). Dunstable, Royaume-Uni: Hall Park Books, 1995.
  • Howard. "Bristol Beaufighter: The Inside Story". Scale Aircraft Modelling, Vol. 11, No. 10, July 1989.
  • (en) David J. Innes, Beaufighters over Burma : No. 27 Squadron, RAF, 1942-45, Poole, Dorset New York, NY, Blandford Press Distributed in the U.S. by Sterling Pub. Co, , 128 p. (ISBN 978-0-713-71599-6).
  • (en) Daniel J. March, British warplanes of World War II, London, Aerospace, , 256 p. (ISBN 978-1-874-02392-0).
  • Mason, Francis K. Archive: Bristol Beaufighter. Oxford, Royaume-Uni: Container Publications.
  • Moyes, Philip J.R. The Bristol Beaufighter I & II (Aircraft in Profile Number 137). Leatherhead, Surrey, Royaume-Uni: Profile Publications Ltd., 1966.
  • (en) Simon W. Parry, Beaufighter : in focus, Walton on Thames, Surrey, Red Kite, , 96 p. (ISBN 978-0-953-80612-6, lire en ligne) (ISBN 0-9538061-2-X).
  • (en) Jean Louis Roba, Foreign planes in the service of the Luftwaffe, Barnsley, Pen & Sword Aviation, , 224 p. (ISBN 978-1-848-84081-2, lire en ligne).
  • (en) Jerry Scutts (ill. Crowood aviation), Bristol Beaufighter, Ramsbury, Crowood, , 192 p. (ISBN 978-1-861-26666-8).
  • (en) Jerry Scutts (ill. Joe Sewell), Beaufighter in action, Carrollton, TX, Squadron/Signal Publications, coll. « Aircraft » (no 153), , 49 p., 21 x 28 cm. (ISBN 978-0-897-47333-0).
  • (en) Dennis Spencer, Looking backwards over Burma : wartime recollections of a RAF beaufighter navigator, Bognor Regis, West Sussex, Woodfield, , 192 p. (ISBN 978-1-846-83073-0).
  • (en) Owen Thetford, Aircraft of the Royal Air Force since 1918, London, Putnam, , 6e éd. (1re éd. 1957), 640 p. (ISBN 978-0-370-10056-2).
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  • (en) Stewart Wilson, Beaufort, Beaufighter and Mosquito in Australian service, Weston Creek, A.C.T. Osceola, Wis, Aerospace Publications,Motorbooks International, , 199 p. (ISBN 978-0-958-79784-9).
  • Vincent Bernard, « Bristol Beaufighter contre Junkers JU88, les prédateurs nocturnes », Guerres & Histoire no 58,‎ , p. 58-63 (ISSN 2115-967X).

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