Breuilpont
Breuilpont est une commune française située dans le département de l'Eure, en région Normandie.
Breuilpont | |
La chapelle de Lorey. | |
Blason |
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Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Normandie |
Département | Eure |
Arrondissement | Les Andelys |
Intercommunalité | Seine Normandie Agglomération |
Maire Mandat |
Michel Albaro 2020-2026 |
Code postal | 27640 |
Code commune | 27114 |
Démographie | |
Gentilé | Breuilpontois |
Population municipale |
1 205 hab. (2021 ) |
Densité | 99 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 57′ 50″ nord, 1° 25′ 38″ est |
Altitude | Min. 46 m Max. 137 m |
Superficie | 12,21 km2 |
Type | Commune rurale à habitat dispersé |
Unité urbaine | Hors unité urbaine |
Aire d'attraction | Paris (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Pacy-sur-Eure |
Législatives | Première circonscription |
Localisation | |
modifier |
Les habitants sont des Breuilpontois.
Géographie
modifierLocalisation
modifierHydrographie
modifierLa commune est longée à l'ouest par l'Eure, affluent de la Seine, qui la sépare de Merey.
Climat
modifierEn 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[2]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Sud-ouest du bassin Parisien, caractérisée par une faible pluviométrie, notamment au printemps (120 à 150 mm) et un hiver froid (3,5 °C)[3].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,9 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 14,5 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 661 mm, avec 11,1 jours de précipitations en janvier et 7,9 jours en juillet[2]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Guichainville à 17 km à vol d'oiseau[4], est de 11,1 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 659,6 mm[5],[6]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[7].
Urbanisme
modifierTypologie
modifierAu , Breuilpont est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[8]. Elle est située hors unité urbaine[9]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Paris, dont elle est une commune de la couronne[Note 1],[9].
Occupation des sols
modifierL'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (63 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (64,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (52,3 %), forêts (16,2 %), zones urbanisées (9,6 %), eaux continentales[Note 2] (9 %), prairies (5,8 %), zones agricoles hétérogènes (4,9 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (2,3 %)[10]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Toponymie
modifierLe nom de la localité est attesté sous les formes Brolium Pontis (sans date, pouillés d’Évreux), Breuil de Pont en 1336 (grand cartulaire de Saint-Taurin) ; Brudepont en 1378[11], Brudepont en 1434[12]; Breul du Pont en 1479 et Brutepont en 1557[12].
Breuilpont est vraisemblablement une formation toponymique médiévale, dont le second élément -pont, fait allusion à un ouvrage permettant la traversée de la rivière d’Eure[12]. Le premier élément semble être l'ancien français breuil « bois, taillis »[13]. Cependant, étant donné le peu de formes anciennes et leurs contradictions, ce n'est pas établi[12]. On peut supposer comme pour Radepont (Eure), que le premier élément représente en fait un nom de personne.
Quant aux noms des deux hameaux :
- Saint-Chéron (apôtre des Gaules au Ve siècle Caraunus, Ceraunus, sous une forme latine). En 1793, on découvre Saint-Chéron-des-Fontaines, et, en 1828, le village est nommé Saint-Chéron-des-Bois
- Voir article connexe : Saint-Chéron (Essonne)
- Lorey, ancienne commune rattachée en 1845 : Lorei au XVe siècle, puis Lorré, Lorray et Lauray ou Laurey et enfin Loré. En 1828 : Lorei-sur-Eure. Il s'explique vraisemblablement comme Loray (Doubs) par le gallo-roman Lauriacum[12] (*LAURIACU), c'est-à-dire le nom de personne Laurus, suivi du suffixe -(i)acum[12] ou bien Lauretum (LAURETU) « lieu où pousse des lauriers »[12].
Histoire
modifierLe site de Breuilpont est occupé au moins depuis l'époque gauloise, mais plus près de la rivière, vers Lorey, comme l'atteste, dans le sous-sol, la présence d’armes, de bijoux, d’ossements humains ou d’animaux, provenant de quelques festins, de bijoux et d’objets usuels, métalliques ou en céramique, découverts lors de l’exploitation, dans la première moitié du XXe siècle, de plusieurs ballastières en fond de vallée. Les vestiges d’un cimetière mérovingien, d’un moulin et d’un oratoire y furent également découverts. Mais les traces d’habitations (en bois) avaient disparu.
- 1375 : en pleine guerre de Cent Ans, les barons d’Ivry font fortifier le château de Breuilpont qui se situait un peu plus au sud de l’actuel, au lieu-dit les Quatre Buttes.
- C’est au Moyen Âge que Breuilpont, qui faisait partie du marquisat de Bréval, rattachée à l’Île-de-France, passa à la baronnie d’Ivry, puis à la famille de Marcilly. Catherine de Marcilly (fille de Guillemette d’Ivry et de Foulques de Marcilly) épouse Ambroise de Loré, seigneur de Breuilpont, compagnon de Jeanne d’Arc et de Gilles de Rais, aide de camp de Charles VII (Ambroise de Loré fut prévôt de Paris).
- Après sa mort, en 1449, sa fille, Charlotte, épouse Robert d’Estouteville et la châtellenie de Breuilpont entre dans une des plus grandes familles de Normandie.
- 1511 : construction de l'église actuelle de Breuilpont placée sous le vocable de saint Martin.
- : Louis de Luxembourg († 1475), arrière-arrière-petit-fils d'Ambroise de Loré, cède la châtellenie de Breuilpont à Diane de Poitiers, duchesse de Valentinois, dame d’Ivry et autres lieux et… dame de cœur du roi Henri II. Contrainte à son exil doré d’Anet par Catherine de Médicis, elle restera châtelaine de Breuilpont jusqu’à sa mort, consécutive à une mauvaise chute de cheval, en 1566.
- 1739 : Louis-Antoine Doublet, châtelain de Breuilpont, fait construire l'actuel château qui domine l’église et le village ; l'orangerie du château, en bordure de la route de Villiers-en-Désœuvre, est aujourd’hui devenue la mairie.
- 1752 : création de la confrérie de charité de Breuilpont qui permettait aux « de cujus » les plus pauvres d’être enterrés dignement. Faute de charitons, elle disparaît en 1889.
- 1788[réf. nécessaire] : Madame de La Pouplinière cède la châtellenie de Breuilpont au marquis de Levéville[14], en la personne du magistrat Pierre-François de Maissat ; ce fut le dernier seigneur de Breuilpont.
- Le , par décret, l’Assemblée nationale supprime les Généralités (et les seigneuries) qui délimitaient des « provinces », et divise la France en départements.
- : les contours des départements français sont définitivement fixés ; Breuilpont devient commune du département de l’Eure et fait partie du district d’Évreux.
- 1792 : Claude Vallengelier est le premier à signer en tant que maire de Breuilpont, son homologue de Lorey est Pierre Hochon ; à Saint-Chéron, il pourrait s’agir de Jean Normand.
- : une bataille sanglante se déroule à Breuilpont, opposant les partisans de la seconde chouannerie normande, emmenés par Hilarion-Henri Hingant de Saint-Maur, à un détachement de gardes nationaux et de gendarmes commandés par l’ancien maire de Pacy-sur-Eure, Antoine Depresle, qui est tué au cours des combats.
- 1813 : l’église Saint-Lubin de Lorey est vendue au propriétaire du « château » et devient chapelle privée.
- 1824 : le château de Breuilpont est vendu à Caroline Jeanne Julienne d'Argy, comtesse de Talleyrand-Périgord. À la mort de son époux Auguste-Louis de Talleyrand, le château passe, par voie de succession, à la duchesse de Beaufort, puis au prince Jean de Lobkowicz[Qui ?].
- : ce jour-là, au palais de Neuilly, le roi Louis-Philippe Ier et Charles Duchâtel, son ministre de l’Intérieur, signent l’ordonnance de rattachement des communes de Chéron et de Lorey à la commune de Breuilpont. Par cette fusion, « les communes réunies continueront, s’il y a lieu, à jouir séparément, comme section de commune, des droits d’usage et autres qui pourraient leur appartenir, sans pouvoir se dispenser de contribuer aux charges municipales. » Et, le , Firmin Vallengelier, dernier maire, signe l’ultime acte administratif émanant de la commune de Lorey.
- : une souscription-pétition des habitants de Breuilpont-Lorey-Saint-Chéron, à laquelle apportent leur obole de nombreux habitants du canton, autorise la construction d’une passerelle de bois permettant de relier Lorey à Mérey (Les Moulins), rendant ainsi la route plus courte pour rallier Breuilpont, et évitant d’utiliser le bac, décidément trop dangereux.
- : un détachement de 16 sapeurs-pompiers, sous le commandement du capitaine Foynard, quitte Breuilpont pour prêter main-forte aux pompiers parisiens qui luttent contre les violents incendies déclenchés dans la capitale par les Communards.
- 1876 : édification de l’actuelle chapelle de Saint-Chéron à l’emplacement de l’ancienne église démolie vers 1813.
- 1954 : Sacha Guitry, lors du tournage de Napoléon (sorti en 1955), choisit la passerelle de Lorey pour y tourner la scène du franchissement du pont d'Arcole par les troupes napoléoniennes.
Politique et administration
modifierPopulation et société
modifierDémographie
modifierL'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[15]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[16].
En 2021, la commune comptait 1 205 habitants[Note 3], en évolution de +0,67 % par rapport à 2015 (Eure : −0,5 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Festivités
modifierAu début du siècle, les villages de Breuilpont, Lorey et Saint-Chéron, célébraient chacun une fête différente :
- le à Lorey (à la Saint-Laurent) ;
- la Pentecôte à Saint-Chéron ;
- et au début de l'été à Breuilpont (à la Saint-Martin).
Seule cette dernière a été conservée le premier week-end de juillet.
Culture locale et patrimoine
modifierLieux et monuments
modifier- Église Saint-Martin
- Château de Breuilpont Inscrit MH (2017)[19], ayant appartenu à Louis Doublet de Persan, intendant du Commerce, secrétaire des Commandements de Monsieur (frère de Louis XIV), puis du Régent, et époux de la salonnière Marie-Anne Doublet qui y recevait des gens de lettres, et notamment Louis Petit de Bachaumont. De nos jours, il est la propriété de la maison de Lobkowicz.
- Château de Lorey, ayant appartenu à la comtesse de Montgrillon, objet d'une restauration en 1916-1920 par l'architecte Charles Adda[20]. L'orangerie du château est devenue la mairie de la commune voisine de Villiers-en-Désœuvre. Avant encore, Alfred de Musset note que ce château appartint à Marie Taglioni[21]
- Menhir dit Pierre-Frite dans le parc du château de Lorey, classé au titre des monuments historiques en 1950[22].
- Chapelle Saint-Lubin de Lorey, ancienne église paroissiale, dépendante du château du même nom depuis 1813, puis cédée à la commune en 2013.
- Chapelle Saint-Chéron
Personnalités liées à la commune
modifier- Marquis de Conflans, châtelain et décoré de l'ordre du Saint-Esprit.
- François et Françoise Le Cardinal, cultivateurs, sont reconnus justes parmi les nations par le Yad Vashem pour avoir sauvé trois enfants juifs à Breuilpont pendant la Seconde Guerre mondiale[23].
Héraldique
modifierCes armes peuvent se blasonner ainsi aujourd'hui : d'hermine aux trois quintefeuilles d'or. |
Voir aussi
modifierArticles connexes
modifierLiens externes
modifierNotes et références
modifierNotes
modifier- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
Cartes
modifier- IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).
Références
modifier- « Géoportail (IGN), couche « Communes » activée ».
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
- « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
- « Orthodromie entre Breuilpont et Guichainville », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station Météo-France « Guichainville » (commune de Guichainville) - fiche climatologique - période 1991-2020 », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Station Météo-France « Guichainville » (commune de Guichainville) - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.fr, (consulté le ).
- « La grille communale de densité », sur le site de l’Insee, (consulté le ).
- Insee, « Métadonnées de la commune ».
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
- Ernest Poret de Blosseville, Dictionnaire topographique du département de l’Eure, Paris, , p. 36.
- François de Beaurepaire (préf. Marcel Baudot), Les Noms des communes et anciennes paroisses de l'Eure, Paris, A. et J. Picard, 1981, 221 p. (ISBN 2-7084-0067-3) (OCLC 9675154). pp. 78 - 136 - 137.
- Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieu en France, Paris, Librairie Guénégaud, (ISBN 2-85023-076-6), p. 113a
- Identification du marquis de Levéville [1].
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
- « Château », notice no PA27000089, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Objet ADDCH-G-16-4. Château de Mme de Montgrillon, lieu-dit de Lorey, Breuilpont (Eure) : restauration. 1916-1920 [2]
- X.
- « Menhir dit la Pierre-Frite », notice no PA00099361, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- (en) « Le Cardinal François ; Le Cardinal Françoise », Yad Vashem France.