Amalia, à la Croisée des mondes
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Avis sur Amalia, à la Croisée des mondes
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Aperçu du livre
Amalia, à la Croisée des mondes - Danièle Castaigne
Amalia, à la Croisée des mondes
Danièle Castaigne
Amalia, à la Croisée des mondes
LES ÉDITIONS DU NET
22, rue Édouard Nieuport 92150 Suresnes
Aucune de ces trois voies d’approche ; la religion, l’occultisme, la pensée spirituelle, ne peut, par elle-même, accomplir entièrement le dessein plus grand et plus lointain de la Nature ; elles ne peuvent pas créer l’être spirituel dans l’homme mental, à moins qu’elles n’ouvrent la porte à l’expérience spirituelle. C’est seulement par la réalisation intérieure de ce que cherchent ces voies d’approche, par une expérience irrésistible ou par un grand nombre d’expériences qui s’accumulent et produisent un changement intérieur, par une transmutation de la conscience, par une libération de l’Esprit qui se dégage de son voile actuel mental, vital et corporel, que l’être spirituel peut émerger.
SRI AUROBINDO
L’évolution future de l’humanité
La vie divine sur terre
© Les Éditions du Net, 2015
ISBN : 978-2-312-03481-2
Synopsis
Amalia après avoir partagé sa vie entre l’Europe et d’autres contrées, réalise enfin l’un de ses rêves les plus chers, vivre au bord de l’océan Indien. Une existence émaillée de plusieurs drames personnels dont le suicide de son enfant, la conduisent inexorablement à cheminer hors des voies ordinaires toujours poussée à se dépasser. Animée d’un amour maternel éternel et d’une soif de connaissance de l’au delà, Amalia parvient à communiquer avec son fils de façon la plus surprenante qui soit. Ce retour d’amour filial post mortem la propulse parfois dans un autre monde, qui la contraint à vivre un pied dans l’un et un pied dans l’autre. Assoiffée d’une quête de connaissance des grands mystères de l’humanité, elle n’a de cesse d’élargir et d’approfondir ses acquis et ce va et vient continu entre le connu et le l’intangible, entre le mystique et le rationnel contribue à forger la nouvelle Amalia
Ce n’est qu’en retournant sur les lieux de sa naissance à Madagascar, qu’elle trouve finalement là, celui de la paix et de la beauté si indispensable à son nouvel état d’être.
C’est un portrait en partie autobiographique de l’auteur qui livre entre autre au lecteur un témoignage authentique de phénomènes surnaturels.
Sommaire
Synopsis
Sommaire
Chapitre 1 Les graines de l’illusion
Chapitre 2 Maeva, la confidente
Chapitre 3 Un chemin de solitude
Chapitre 4 Le péché de la honte
Chapitre 5 Je suis juste passé de l’autre côté du chemin…
Chapitre 6 Quand l’enfant paraît…
Chapitre 7 Des vacances au goût fatal
Chapitre 8 Une visite surprise
Chapitre 9 Une pause bienfaisante
Chapitre 10 La bibliothèque de Jasmine
Chapitre 11 Un nouveau départ
Chapitre 12 Terres Amérindiennes
Chapitre 13 La traversée du désert
Chapitre 14 Dialogue avec ma mère ?
Chapitre 15 Bertrand comme un coup de vent
Chapitre 16 Des lettres révélatrices
Chapitre 17 Les années conférences
Chapitre 18 Un rêve prémonitoire
Chapitre 19 David de l’autre monde
Chapitre 20 Premières années à Madagascar
Chapitre 21 Le détachement nécessaire
Chapitre 22 Un voyage dans les mémoires akashiques
Chapitre 23 L’ultime amarre
Chapitre 24 Une autre porte…
Chapitre 1
LES GRAINES DE L’ILLUSION
Amalia fixait l’horizon, debout à l’avant de la terrasse comme une figure de proue sur un navire de haute mer. L’océan indien ou plus précisément le canal du Mozambique s’étirait jusqu’à l’horizon et procurait une sensation de vertige et d’infini. La marée basse constellait le sable de larges nappes d’eau irisées de l’outre mer à l’émeraude et découvrant parfois l’ocre rouge des terres malgaches arraché par la Betsiboka.
Elle aimait ce pays, ses gens et cette maison tout particulièrement. Bâtie dans le style des constructions arabisantes d’Afrique du Nord, elle faisait figure d’originale comparée aux habitations malgaches. Carrée, puissante, vêtue de blanc avec son toit presque plat et garni de satrana, elle s’avançait sur la mer grâce à une large terrasse en arrondi. Elle invitait à toute heure de la journée, à s’abreuver d’une vue imprenable sur l’océan et la nuit à se rafraîchir sous la voûte céleste. Au travers des balancements des hauts filaos plantés sur la grève et des cocotiers du jardin, on voyait glisser tantôt les douces pirogues ailées des pêcheurs ou le soleil qui terminait sa course, en se parant d’infinies déclinaisons de teintes carminées.
Amalia habitait seule maintenant à Maroala, à quelques kilomètres de Majunga depuis le décès de son compagnon, il y a deux ans. Elle avait quitté leur maison commune depuis et avait eu la chance de pouvoir louer celle-ci, dont elle avait longtemps rêvé. Claire, spacieuse, blanche dehors et immaculée aussi à l’intérieur, la demeure ouvrait sur de larges pièces aux plafonds de raphia rougis à la cire. Une cloison percée d’une haute arcade invitait le visiteur dans le séjour et conférait à l’ensemble une touche orientale, ajouté aux multiples percées de lumière ajourées qui laissaient filtrer les rayons dorés du crépuscule.
L’espace habitation occupait le premier étage tandis que des pièces à usage domestique, dont le lavoir étaient cantonnées au rez de chaussée. Sous la terrasse, elle avait logé son atelier de peinture, ceint par des rondins de bois. L’espace profond, agrémenté de plantes vertes, donnait sur le jardin clôturé de murets blancs surmontés de boules éclairantes, à la nuit tombée. Celui-ci était fleuri de bougainvillées et de diverses espèces tropicales, dont l’aloevera, les pervenches du désert, ou les frangipaniers encore nains. Il n’y avait qu’à traverser le chemin côtier pour accéder à la plage. Parfois, elle contemplait les lourdes charrettes tirées par des zébus nonchalants et indolents, tout comme le malgache qui mollement agitait sa baguette pour simuler un sursaut d’autorité sur son attelage.
Amalia, une petite quarantaine à l’état civil, mais tout juste trente à son apparence, longiligne et souple avait un physique qui détonnait avec celui des autochtones. Le regard, clair, transparent et énergique, passant du bleu profond au vert et moiré de gris parfois, les cheveux blonds coupés court, la peau légèrement hâlée, le menton volontaire, le front et les pommettes haut, et les lèvres toujours entr’ouvertes, prêtes à mordre la vie. Amalia aurait pu aisément passer pour une slave, mais elle était française ou plus exactement zanatany, c’est-à-dire fille de la terre malgache, car née ici. Madame Amalia, comme on nommait ici respectueusement ses relations sociales, bénéficiait de toute la bienveillance de son voisinage, qu’il fut malgache ou vazaha. Elle avait enfin trouvé, à mi parcours de sa vie, la sérénité tant convoitée, enfin presque…
Car, derrière ce visage radieux et ce sourire bienveillant, Amalia dissimulait un autre visage, qu’une seule de ses amies malgaches connaissait, car ses confidences avaient toujours laissé ses interlocuteurs au mieux sceptiques au pire sarcastiques, parfois même effrayés. Ce secret, elle l’avait remisé au fond, tout au fond, là où elle évitait d’aller fouiller, faute de pouvoir restituer la magie de toutes ces heures de bonheur et d’ivresse, qu’aucun mot ne semblait assez puissant pour en raviver le miracle. Cette fille de la terre malgache, vivait parfois scindée en deux, un pied dans ce monde et le second dans un autre.
Pour cette raison, elle avait pris l’habitude de se fondre dans les discussions de convenance sociale risquant parfois une remarque ou un questionnement, qui laissait toujours celui ci sur la défensive voire critique ou stupéfait. Cette attitude n’était pas nouvelle, déjà en France, elle avait eu à vivre de tels comportements y compris au sein de sa propre famille et de ses quatre frères et sœurs. Mais aujourd’hui, Amalia se positionnait à un carrefour de son existence, elle avait envie de vivre à livre ouvert et de dévoiler à un prochain amour, peut être, cet autre visage d’elle même. Alors, elle dût faire un retour en arrière, sur son enfance, son adolescence et sa vie de femme tourmentée entre les conflits familiaux, les écueils de tous ordres et surtout ce drame qui l’avait faite basculer aux portes d’un autre monde…
La perte récente de son compagnon l’avait encore plongée un peu plus dans cet ailleurs et de quête en découverte, de lecture en rencontre, d’expérience en sensation, de souffrance en joie, de doute en conviction, Amalia s’était complètement métamorphosée et affranchie de toute une éducation. Son chemin de traverse fut aussi son chemin de félicité et le regard qu’elle portait désormais sur la vie, la terre, l’humanité et surtout le sens de celle-ci l’avait hissée à un niveau tel, qu’il semblait que désormais, jamais plus jusqu’à la fin de ses jours, plus rien de tragique ne pourrait la briser.
Née à Nosy Be, d’un père industriel et d’une mère au foyer, elle avait hérité du diminutif donné à sa grand-mère maternelle Amélie. Au cœur d’une famille de cinq enfants, deux frères aînés et deux sœurs cadettes, elle aurait dû jouir d’une vie pleine de promesses, tant sa grâce autant que sa vivacité d’esprit et la chance d’être née dans un foyer uni et sécurisant, étaient supposées lui accorder les meilleures chances d’un avenir brillant. Alors âgée de trois ans, sa famille avait dû quitter Madagascar en proie à des bouleversements politiques peu engageants. Amalia fut la seule de sa fratrie à naitre hors de France, et elle comprit bien plus tard que cela n’avait rien du hasard.
De retour en métropole, ses parents s’étaient installés en Provence, la quête de soleil et une vie sensée être plus douce qu’ailleurs les y avaient incités. La maman très enracinée dans la religion catholique y avait entraîné son mari bien des années avant, à l’époque de leurs premiers émois, et depuis cet endoctrinement n’avait eu de cesse de croître. La vie était rythmée par les rites et les cérémonies religieuses auxquelles tout le monde se pliait sans poser de questions. Coincée après deux garçons qui avaient reçu toute l’affection d’un père, tellement fier de ses fils, Amalia avait ouvert la destinée des filles, de ce rôle particulier, elle devrait prouver que les filles pouvaient bénéficier d’autant de mérite que les garçons. Très tôt, elle fut empreinte de l’esprit de compétition, qu’elle adoptera d’abord, mais qu’elle repoussera rapidement.
Comme ses frères avant elle, Amalia avait dû suivre les cours de catéchisme dès l’âge de sept ans. Elle se rendait volontiers chez cette dame patronnesse, qui habitait un jolis mas, face à la Sainte Victoire. Amalia, s’appliquait à écouter et à dessiner ce qu’on lui demandait au même titre que la petite dizaine d’enfants de son âge, qui l’accompagnait. Un jeudi, on leur parla du sacrifice d’Abraham, à qui Dieu avait demandé, selon la bible, de sacrifier son fils unique Isaac pour prouver sa foi en lui. Elle se souvient encore de cette image représentant le vieil homme armé d’un glaive et penché sur un enfant, prêt à être immolé sur un bûcher. Docile, elle avait exécuté l’illustration de la leçon du jour, comme ses petits camarades, mais quelque chose de subtil, émanant du fond de sa conscience avait émergé, même si Dieu avait arrêté l’infanticide, qui était donc ce Dieu qui exigeait de tels crimes ?
Une fissure à peine perceptible mais bien réelle faisait son chemin entre l’enseignement que ses parents lui inculquaient et ce que son âme d’enfant éprouvait. Plus tard, à l’âge de la communion, une fois de plus, elle s’était interrogée sur le sens bénéfique à manger le corps et de boire le sang d’un Dieu. Dans son âme innocente, elle jugeait ces rites effrayants de même que cet homme en croix martyrisé, quel Dieu d’Amour pouvait souhaiter cela ?
Quelques années après, alors qu’elle fréquentait une école religieuse, et qu’elle devait se rendre à la messe tous les dimanche, participer au patronage du jeudi, se confesser régulièrement, puisque le curé de la paroisse notait la date des confessions sur un carnet individuel et bien sûr effectuer ses prières du soir à la maison, Amalia avait atteint l ‘âge de la confirmation, soit une dizaine d’années.
C’est ainsi qu’elle commit son premier acte de rébellion, à l’insu de tous. Pendant la cérémonie, elle devait promettre de suivre rigoureusement la messe chaque dimanche, sous forme de vœux prononcés devant tous et s’engager jusqu’à la fin de sa vie, sous peine de péché mortel et donc d’enfer. En simulant l’énoncé des paroles sans un sortir un son, elle se refusait à un tel engagement, peu sûre d’elle à vrai dire, et encore moins prête à prendre le risque d’aller en enfer.
Un an plus tard, Amalia toute virginale dans son aube blanche et sa petite calotte auréolée de boucles blondes pour l’occasion, s’avançait à l’hôtel pour renouveler le serment de son baptême, la communion solennelle. C’était évidemment l’occasion pour l’enfant de recevoir de précieux cadeaux, comme une chaîne en or, dotée d’un crucifix ou d’une médaille de la vierge et d’être l’objet d’attentions particulières de sa famille élargie, car sa grand-mère, ses tantes et oncles, cousins, cousines participaient à la célébration. Amalia appréciait malgré tout ces réunions familiales et se pliait cette fois-ci, de bon gré aux contraintes cérémoniales. Persuadée que c’était pour son bien, comme on lui avait si souvent répété, elle regardait néanmoins ce monde de la religion avec de plus en plus de scepticisme et d’incompréhension.
Les religieuses de l’école, avaient la cornette ombrageuse et la taciturnité de la pierre, elles ne témoignaient pas non plus d’une compassion extrême, et elle avait dû subir leur aigreur à maintes reprises. Elle se souvenait encore, de l’immense portrait en pied de cet enfant africain, rachitique, affamé, qui trônait au centre du mur de la cantine, sans doute pour rappeler à chaque élève, la chance de pouvoir s’alimenter alors que d’autres étaient décimés par milliers, creusant ainsi un peu plus, le sentiment de culpabilité d’être tout simplement vivant. Finalement, ces rites répétitifs, imposés et lancinants ne répondaient nullement au sens qu’elle donnait déjà à l’amour si jeune pourtant.
Au début de l’adolescence, en vertu des valeurs morales catholiques, elle avait vu soudain ses libertés se restreindre. Amalia avait pris l’habitude de parcourir seule de grandes distances à bicyclette, de passer des après midi entiers chez des petites voisines, ou même de se rendre à une fête foraine avec un groupe d’amis. Brusquement, alors qu’elle était devenue « jeune fille » un sentiment de suspicion planait en permanence sur ses activités, ses sorties, et ses camarades. A l’âge, où naturellement, on rêve de prendre la main d’un garçon, de s’essayer aux premiers baisers, de vivre ses jeunes amours romantiques, elle, en vertu de nouvelles règles imposées, devait strictement se limiter aux relations, aux lieux et aux heures agrées par ses parents.
Curieusement, ses frères Pierre et Michaël, ses sœurs, Anne-Marie et Emmanuelle, suivaient allègrement le chemin tracé par les adultes, sans s’interroger sur sa réalité ou son sens. Certes, à l’âge des premières révoltes, ses frères avaient bien exprimé quelques velléités sur l’autorité familiale, mais sans jamais remettre en question les sacro saintes règles et dogmes religieux. Amalia, de plus en plus isolée dans sa quête avait amorcé de timides remarques sur la prétendue cohérence de cette religion, mais très vite sermonnée et reléguée dans son statut d’enfant, qui comprendrait plus tard, elle s’était recroquevillée, cherchant dans son entourage d’autres valeurs plus en adéquation avec les siennes.
Car il fallait dire, que ce carcan familial ne se bornait pas à la religion mais imprégnait tous les grands thèmes de l’époque que son père prenait une joie immodérée à attaquer ou à défendre selon, comme le féminisme, la liberté sexuelle, la supériorité religieuse et raciale, le droit au divorce ou à l’IVG, le seul vote à droite intelligent et responsable, le bannissement de certains peuples ou de certaines cultures, le mépris des gens mal éduqués et la glorification des gens instruits, forcément préférables aux autres, pour n’en citer que quelques uns. Très vite Amalia manquait d’air, comme lors d’une apnée, prise au piège, de ces jugements, de ces classifications sociales, et forcément du bornage de sa destinée.
Alors, elle remettait en question son éducation, d’abord timidement plus de façon de plus en plus prononcée, refusant d’abord une emprise sur sa vie spirituelle et le droit de la jauger, puis sur celle de sa vie amoureuse. Décidée à s’affranchir de ce cadre rigide et dogmatique, elle avait ébranlé toutes les règles, excluant la confession puis la messe du dimanche, le contrôle de ses relations masculines, et même féminines, de ses lectures, de ses correspondances, et progressivement un fossé affectif s’était insidieusement creusé, non seulement entre elle et ses parents mais entre elle et ses frères et sœurs.
Pourtant Amalia aimait non seulement les siens, mais en avait besoin comme une plante de ses racines, alors d’où venait cette personnalité tellement en contradiction avec son éducation ? On aurait pu croire, que ce fut une crise d’adolescence et qu’une fois les années de révolte passées, Amalia retrouverait la voie de la « sagesse et de la mesure ». Pas du tout, et ce fut bien là que le drame tissa sa toile, année après année. Amalia rêvait de découvrir le monde et surtout de respirer, libre, autonome et responsable. Elle supposait, qu’avec le temps, les différents s’estomperaient.
Elle ne parvenait pas à conserver très longtemps ses relations masculines malgré d’évidentes qualités autant physiques que morales. En fait inconsciemment elle attirait des hommes plus ou moins conformes au modèle valorisé par les siens ou au contraire tout en opposition, occultant ses propres désirs, dans un seul but attirer l’attention de ses parents. Bien sûr, à cette époque, Amalia ne le voyait pas sous cet angle mais plutôt sous celui du manque de chance, que le bon partenaire viendrait plus tard. Le jugement sans appel de ses parents sur sa vie, avait aussi influé sur l’affection de ses frères et sœurs, et de plus en plus seule, Amalia s’exilait progressivement dans un monde bien à elle, sans perdre son attachement familial, qu’elle croyait alors indispensable à son équilibre.
Voyager, partir loin, souffler, découvrir, lire, apprendre, rencontrer, aimer, tel était son but, et elle y parviendrait, de cela elle ne doutait pas. C’était ainsi qu’à présent, dans son havre africain, ses mémoires d’enfant, d’adolescente et de femme remontaient à la surface, en pointillé, souvent dans le désordre, avec des pics dramatiques et parfois quand même teintés d’humour et surtout d’amour.
Chapitre 2
MAEVA, LA CONFIDENTE
Absorbée par la contemplation du spectacle à marée basse des pêcheuses d’huîtres ou des pêcheurs de crevettes, qui tiraient à deux de gigantesques filets en demi lune, Amalia venait