Cela faisait deux années que j’en rêvais, des vacances bien méritées, pour moi seule, ni ex-mari ni enfant ni même chien à surveiller. Des vacances à ne rien faire, comme une bouée de sauvetage avant un burn-out dont je n’étais pas bien sûre de revenir cette fois-ci. Des vacances de femme épuisée qui ne veut plus aucune contrainte, qui ne veut rien visiter, qui ne peut fournir aucun effort intellectuel ni sportif, qui n’aspire à aucune performance ni aucun rendement, qui ne ramènera aucune photo, qui désire juste être là, dans l’instant présent. J’ai choisi une ville du Sud dont je ne connais pas grand-chose, Antibes, appelée par un très lointain souvenir de grandes vacances, le goût d’une canette de Tropico et la fierté d’enfant de porter un maillot de la Panthère rose. Cela faisait des lustres que je n’étais pas partie à la mer. Il m’a d’abord fallu me racheter la panoplie de la vacancière. J’ai eu l’impression d’être Hibernatus égaré dans un rayon maillots, me demandant si les bas avaient tous rétréci ou si mes fesses avaient changé de forme. Depuis quand se baigne-t-on en tanga? Combien de temps suis-je restée dans ma grotte? Et puis il paraît qu’il faut préparer sa peau, s’hydrater, s’huiler les cheveux. Et je ne parle même pas de l’épilation, puisqu’aucun des maillots essayés ne pourrait être porté sans tout arracher. Quel boulot en amont! Je me suis soudain rappelé pourquoi je ne partais jamais, parce que c’est bien trop d’efforts. Et surtout, j’avais oublié un obstacle de taille que mon cerveau
ILLIMITÉ
Une journée à la plage
Jul 27, 2023
9 minutes
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