Une cure pleine de promesses

Assise près de la fenêtre dans son compartiment, Rose voyait défiler le paysage à la vitesse du TGV. Elle reconnaissait certaines plaines et forêts qui, après trois heures de trajet, allaient disparaître avant qu’elle n’atteigne le littoral atlantique. Depuis qu’elle avait quitté la gare Montparnasse à Paris, elle respirait mieux. Comme le lui avait prescrit son médecin traitant, l’air de la Charente-Maritime allait lui faire le plus grand bien. Déjà, elle soupirait d’aise rien qu’à la pensée de ce séjour de trois semaines à Rochefort.

« Je vous conseille une cure dans une station thermale. L’idéal pour soulager vos rhumatismes! », lui avait lancé d’un ton sérieux le docteur Petit qui venait de l’examiner.

Rose, qui était à la retraite depuis une dizaine d’années, avait ressenti le besoin de demander conseil à son médecin. Ses genoux la faisaient désormais souffrir quand elle gravissait les marches menant au Sacré-Cœur. Sa promenade quotidienne qui la menait en haut de la butte Montmartre lui était devenue pénible. Elle qui avait été si active tout au long de sa vie professionnelle sentait les prémices de l’arthrite envahir ses membres lorsque le temps se mêlait d’orage et de pluie. Dès que l’eau ruisselait dans les gouttières, ses douleurs articulaires la réveillaient la nuit et lui gâchaient le sommeil. Elle accepta la recommandation de son médecin avec soulagement.

Bercée par le bruit régulier des roues sur les rails qui l’emmenaient à plus de cinq cents kilomètres de la capitale, Rose somnola en songeant à sa chatte siamoise qu’elle imagina lovée en boule dans le canapé du salon. Roxane ne manquerait de rien ! La voisine de Rose sur le palier du quatrième était en bons termes avec la chatte et l’avait apprivoisée à chacune des absences de sa maîtresse. Michèle viendrait deux fois par jour pour apporter nourriture et tendresse à la belle féline sans oublier l’eau pour les plantes qui se développaient dans son appartement. Rassurée, Rose était partie le cœur léger après un dernier câlin à Roxane.

Dans son demi-sommeil,