PETITE HISTOIRE DU COMTE DE MONTE-CRISTO
Écrivain à succès, Alexandre Dumas a longtemps été considéré avec condescendance par la critique littéraire, durablement ignoré par l’Université et peu cité dans les manuels scolaires. Pour l’essentiel, sa production théâtrale est passée de mode avec le théâtre romantique. Seule une partie de son œuvre romanesque, celle des années 1840, lui a valu auprès des lecteurs de tous âges une gloire populaire, que les nombreuses adaptations filmiques ont renforcée.
« L’HOMME QUI CRÉAIT LA SOIF DE LIRE… »
Sans doute ce dédain a-t-il pour origine le fait que Dumas ne soit pas toujours le seul auteur des livres qu’il a signés. On lui a tôt reproché de faire de la « littérature industrielle », grief remontant au pamphlet d’Eugène de Mirecourt, Fabrique de romans. Maison Alexandre Dumas et compagnie (1845). Les Trois Mousquetaires et Le Comte de Monte-Cristo, qui ont tenu toute la France en haleine lors de leur parution en feuilletons en 1844, ont de fait été rédigés en même temps. Un tel prodige n’aurait pas été possible sans la collaboration de « nègres » ou, comme on le disait parfois, de « teinturiers » et, dans le cas d’espèce, celle du plus célèbre d’entre eux : Auguste Maquet [voir encadré ci-contre].
À la fin du xx siècle, la critique universitaire a fini par reconnaître l’importance littéraire de Dumas. Il fait désormais partie des grands romanciers de sa génération, sans être l’égal d’un Victor Hugo, dont il fut parfois le rival mais surtout l’ami, ou d’un Balzac, dont la inachevée dépasse
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