Xavier Duportet Le révolutionnaire de la biogénétique
pressé, tenace, infatigable, incarnant à merveille leur intelligence viscéralement collective. Elles, ce sont les fourmis d’Amérique du Sud qu’il nourrit chaque jour de jolies feuilles mordorées. Ses protégées circulent et s’entrecroisent dans une fourmilière d’avant-garde bricolée par ses soins, une sorte de Centre Pompidou miniature faite de tuyaux en verre, et installée au càur de ses bureaux lumineux, à deux pas d’une machine à café et d’une montagne de chouquettes. déclare Xavier Duportet, petit garçon blond devenu aujourd’hui l’un de ces jeunes trentenaires d’avant-garde qui ne semblent pas vieillir. Son physique n’a d’ailleurs rien du chercheur : une tête d’artiste posée sur un petit gabarit musclé, le tout doté d’un tempérament enthousiaste, agréablement vacciné contre l’arrogance. L’hôte privilégiée que je suis ce matin-là s’imprègne qui signifie choisir, sélectionner. Car c’est « la» découverte de Xavier Duportet et de David Bikard, cofondateur et actuel directeur scientifique de cette PME spécialisée dans la biologie de synthèse : une technologie biogénétique révolutionnaire qui consiste à sélectionner, parmi les bactéries, celles qui sont nocives, à les cibler et à les détruire sans toucher à celles qui sont bénéfiques à notre organisme, et dont notre flore a besoin. Et ce à l’opposé des antibiotiques actuels, qui « tuent » aveuglément toutes les bactéries, les mauvaises comme les bonnes.
