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Véronique Billat

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Véronique Billat

Naissance (63 ans)
Grenoble (France)
Nationalité Drapeau de la France Française
Domaines physiologie
Institutions INSERM, Genopole, Université d'Évry
Diplôme université Paris 12, ministère des Sports, université de Grenoble
Renommé pour travaux et recherche sur la physiologie de l'effort

Véronique Billat, née le à Grenoble, France, est une physiologiste française, professeure des universités, chercheuse à l'INSERM[1], fondatrice et directrice du laboratoire de biologie intégrative des adaptations à l'exercice, labellisé au sein de l'université et du Génopole d'Évry, labellisé en 2007, unité INSERM 902. Également détentrice d'un brevet d'état 3e degré d'athlétisme, Véronique Billat a consacré son travail à établir le lien entre la science et l’empirisme de l’entraînement sportif en confrontant l’expérience du terrain à la théorie physiologique. De cette dialectique, elle a élaboré une méthode d’entraînement individualisée fondée sur le profil physiologique du sportif prenant en compte l’énergie à VO2max (produit de VO2max par son temps limite) et ses facteurs limitatifs.

Véronique Billat est la petite fille de Paul Billat, résistant et député de l'Isère appartenant à une famille d'enseignants. Habitant dans les hauteurs de Grenoble, elle développe son goût pour l'exercice grâce au trajet scolaire à bicyclette quotidien. Elle est vite repérée par son professeur d'éducation physique qui l'oriente vers le cross country et le ski de fond. Elle rejoint donc l'équipe du Grenoble Université Club et du club Alpin français pour la pratique intensive de ces deux disciplines. Elle intègre l'UFR STAPS de Grenoble (1979) où elle suit un cursus complet jusqu'au Doctorat et consacre dès lors ses recherches à la science de l'entraînement dans le domaine de la physiologie. Elle se spécialise dans l’entraînement fondé sur l'étude de l'énergétique à l'exercice en fonction du temps.

En 2014, elle crée sa propre entreprise Billatraining[2].

Parcours universitaire

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Véronique Billat intègre l'UFR STAPS de Grenoble en 1979, où elle suit un cursus complet jusqu'au doctorat. Elle soutient sa thèse à l'université Joseph-Fourier en 1988 au sein du laboratoire de physiologie de la faculté de médecine de l'Université de Limoges avec le professeur Albert Paul Chassain. La thèse porte sur la définition d'un état stable de la lactatémie[3] alors que les théories du seuil lactique émergeaient dans les années 1980.

En 1989, elle devient maître de Conférences à l'UFRA STAPS de Grenoble où elle crée un laboratoire de terrain en adaptant la technique des sacs de Douglas à la mesure ambulatoire. Elle travaille notamment avec ses étudiants de maîtrise sur la définition des contraintes énergétiques en montagne (cascade de glace) et escalade et elle publie le premier article ayant mesuré la contrainte énergétique d'une ascension en escalade de type 7a à vue[4].

En 1992, elle part à l’université Paris XII pour lancer l'UFR STAPS. Pendant cette période elle travaille au CHU Henri Mondor au sein de l'Unité INSERM 296 dirigée par Guy Atlan où elle soutient son habilitation à diriger des recherches en 1994.

Après un passage à l'université René-Descartes, Paris 5, elle est nommée professeur en 1998 à l'université Lille-II où elle est chargée par ses collègues de rang A de reconquérir le label d'équipe d'accueil du laboratoire de l'UFR STAPS, label obtenu en 2001, no 3608.

Après avoir accompli ce travail, elle décide d'étendre son approche physiologique à la biologie moléculaire et mute alors en 2002 à l'Université d'Évry avec pour objectif de fonder un laboratoire de biologie intégrative des adaptations biologiques à l'exercice grâce à l'environnement de Genopole et de l'université d'Évry.

Elle obtient le label Génopole, puis celui d'Équipe d'accueil et enfin celui de l'INSERM en 2007 et d’Unité de recherche en 2015. Elle est nommée professeur de classe exceptionnelle en 2012[5].

Travaux scientifiques

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Sa production scientifique tire son originalité de trois caractéristiques. La première est que toutes les questions posées proviennent essentiellement du terrain sportif grâce à sa fonction d’entraîneur et de physiologiste en particulier en introduisant le temps dans les protocoles pour mieux cerner la performance.

Il s’ensuivit deuxièmement qu’il fallait recueillir les données sur le terrain sportif par des objets connectés en particulier des analyseurs des échanges gazeux respiratoires (k4b²) et ainsi que par le Physioflow miniaturisé pour recueillir le volume d’éjection systolique à l’exercice. Troisièmement, tous ces capteurs embarqués ont permis la création d’une base de données en temps réel (Big Data) et la création d’un outil mathématique approprié pour traiter ces données.

Les problématiques du terrain sportif l’amènent dès son travail de thèse à montrer que le seuil lactique à l’effort n’est pas une valeur statistique de 4 mM mais un état stable maximal de la lactatémie propre à chaque individu[6].

Elle précise ensuite le concept de vitesse minimale qui sollicite VO2max en particulier son temps de soutien ou temps limite à VO2max et sa reproductibilité. Cet article se classa dans le top 10 des articles les plus cités dans ce domaine en 1994[7].

Puis elle modélisa le temps limite à VO2max qui est corrélé à la capacité anaérobie[8]. Ce temps de maintien à VO2max à vitesse ou puissance constante est de 6 à 8 minutes. Grâce à un entraînement fractionné, ce temps de maintien peut être rallongé à 14 minutes[9].

Elle montre ensuite par deux articles différents que le temps de maintien est le plus long à 100 % de VO2max[10],[11]. Elle élabore ensuite le concept puissance critique à VO2max qui est la pente de la relation entre la puissance et le temps limite à VO2max[12],[13].

En organisant une vraie course à pied de 800 m et 15 000 m avec des participants monitorés, elle constate que la variation de la vitesse est décrite par une équation différentielle sur 1 500 m qui dépend de la réserve du métabolisme anaérobique lactique[14].

Cela lui inspire un nouveau protocole de laboratoire dans lequel VO2max devient la variable indépendante et non plus la variable dépendante. Le temps de maintien à VO2max est alors 8 fois plus long qu’à vitesse constante[15].

Parallèlement, elle entame une collaboration pendant 10 ans avec Yves Meyer (Médaille Gauss en 2010 et Prix Abel en 2017) et prouve par un traitement par ondelettes le caractère fractal de la fréquence cardiaque à l’exercice[16]. Toujours en collaboration avec Yves Meyer, elle met en évidence qu’un 10 000 m couru à vitesse libre permet de conserver le caractère fractal de la fréquence cardiaque[17].

Un article récent, lors du marathon de Paris en 2011, montre qu’au-delà de 30 km le débit cardiaque maximal augmente par unité de mètres parcourus (L.m-1)[18].

Enfin, les dernières recherches s’orientent vers la découverte d’un algorithme qui permette de déterminer la signature de vitesse propre à chaque individu pendant l’effort pour optimiser sa performance (cf. l’ouvrage l’entraînement pratique et scientifique à la course à pied).

À noter la publication récente de l'analyse du record de l'heure cycliste des plus de 103 ans de Robert Marchand qui est suivi par le laboratoire d'Evry depuis 4 ans[19].

Parcours sportif

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  • Équipe de France universitaire de cross et ski de fond de 1980 à 1983.
  • Elle est titulaire du Brevet d'État 3e degré d'Athlétisme.

Bibliographie

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  • Course de fond et performance, Paris, éditions Chiron, , 280 p. (OCLC 803961931)
  • L'entraînement en pleine nature : conseils de préparation aux sports outdoor, Bruxelles, éditions De Boeck Université, , 233 p. (OCLC 64117734)
  • Régal et performance pour tous, coauteur : Claude Colliot, éditions De Boeck Université, , 232 p. (OCLC 470876585)
  • Physiologie et méthodologie de l'entraînement : de la théorie à la pratique, Bruxelles, Éditions De Boeck, 3e édition, , 258 p. (OCLC 819188680)
  • VO2max à l'épreuve du temps, Bruxelles, éditions De Boeck, , 180 p. (OCLC 863125306)
  • L'entraînement pratique et scientifique à la course à pied, Bruxelles, éditions De Boeck Université, , 124 p.

Publications scientifiques

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  • 123 articles référencés dans PubMed dont 51 comme premier auteur et 43 comme dernier auteur.
  • 101 publications en actes de congrès comme premier auteur et régulièrement invitée depuis 2000 dans les congrès.

Notes et références

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  1. « Véronique Billat, chercheuse à l'INSERM », sur France Bleu, (consulté le )
  2. « Entraînement des athlètes : les recettes d'une chercheuse en physiologie », sur France Culture, (consulté le ).
  3. Véronique Billat et Albert Paul Chassain (direction), Puissances critiques de la lactatémie et effet d'échauffement en régime continu d'exercice musculaire : validation d'une méthode d'évaluation de l'endurance, Grenoble 1, coll. « thèse de doctorat, sciences biologiques fondamentales et appliquées, psychologie », (OCLC 490345925)
  4. (en) Billat V, Palleja P, Charlaix T, Rizzardo P, Janel N. « Energy specificity of rock climbing and aerobic capacity in competitive sport rock climbers » J Sports Med Phys Fitness 1995;35:20-4.
  5. Arrêté du Président de l’université d’Évry-Val-d’Essonne en date du 10 juillet 2012
  6. (en) Véronique Louise Billat, « A method for determining lactate steady-state with two stages at sub maximal workloads. », Eur J Applied Physiol, no 69,‎ , p. 192-202 (DOI 10.1007/BF01094788)
  7. (en) Veronique Louise Billat, « Reproducibility of running time to exhaustion at VO2max in sub-elite runners. », Med Sci Sports Exerc, no 26,‎ , p. 254-257 (DOI 10.1249/00005768-199402000-00018)
  8. (en) Véronique Louise Billat, « Times to exhaustion at 100% of velocity at VO2max and modelling of the time-limit/ velocity relationship in elite long-distance runners. », Eur J Applied Physiol, no 69,‎ , p. 271-273 (DOI 10.3389/fphys.2022.982874)
  9. (en) Véronique Louise Billat, « Very short (15s-15s) interval training around the critical velocity allow middle-age runners to maintain VO2max for 14 min. », Inter J Sports Med, no 22,‎ , p. 201-208 (DOI 10.1055/s-2001-16389)
  10. (en) Véronique Louise Billat, « Oxygen kinetics and modelling of time to exhaustion whilst running at various velocities at maximal oxygen uptake. », Eur J Applied Physiol, no 82,‎ , p. 178-187 (DOI 10.1007/s004210050670)
  11. (en) Morton H., « Maximal Endurance Time at VO2max », Med Sci Sports Exerc, no 32,‎ , p. 1496-1504 (DOI 10.1097/00005768-200008000-00020)
  12. (en) Véronique Louise Billat, « Determination of the velocity associated with the longest time to exhaustion at maximal oxygen uptake », Eur J Applied Physiol, no 80,‎ , p. 159-161 (DOI 10.1007/s004210050573)
  13. (en) Di Prampero PE., « The concept of critical velocity: a brief analysis », Eur J Appl Physiol, no 80,‎ , p. 162-164 (DOI 10.1007/s004210050574)
  14. (en) Véronique Louise Billat, « Differential modeling of anaerobic and aerobic metabolism in the 800m and 1500m-run », J Appl Physiol, no 107,‎ , p. 478-487 (DOI 10.1152/japplphysiol.91296.2008)
  15. (en) Petot H., « A new incremental test for VO2max accurate measurement by increasing VO2max plateau duration, allowing the investigation of its limiting factors. », Eur J Appl Physiol, no 112,‎ , p. 2267-2276 (DOI 10.1007/s00421-011-2196-5)
  16. (en) Wesfreid E., « Multifractal analysis of heartbeat time series in human races. », Applied Comp Harm Analysis, no 18,‎ , p. 329-335 (DOI 10.1016/j.acha.2004.12.005)
  17. (en) Véronique Louise Billat, « Nonlinear dynamics of heart rate and oxygen uptake in exhaustive 10,000 m runs: influence of constant vs. freely paced », J Physiol Sci, no 56,‎ , p. 103-111 (DOI 10.2170/physiolsci.r2028)
  18. (en) Véronique Louise Billat, « Cardiac output and performance during a marathon in middle-aged recreational runners », Sci World J, no 810859,‎ (DOI 10.1100/2012/810859)
  19. (en) Véronique Billat, « Case Studies in Physiology: Maximal oxygen consumption and performance in a centenarian cyclist. », J. Appl. Physiol.,‎ (DOI 10.1152/japplphysiol.00569.2016)
  20. « Vainqueurs Sierre Zinal », sur sierre-zinal.com (consulté le ).

Liens externes

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