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Série du siècle 1972

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Série du siècle 1972
Généralités
Sport Hockey sur glaceVoir et modifier les données sur Wikidata
Création 1972
Participants Drapeau du Canada Canada
Union soviétique
Statut des participants professionnel

La Série du siècle 1972 est le nom d'une série de huit rencontres internationales de hockey sur glace. L'ensemble des rencontres se sont déroulées entre le 2 et le . Les quatre premiers matchs ont lieu dans différentes villes du Canada, tandis que les quatre derniers sont joués à Moscou en URSS[1],[2].

En 1972, le Canada et l'Union soviétique s'affrontent lors d'une série, pour déterminer laquelle des deux nations était la meilleure équipe de hockey sur glace au monde. Les Soviétiques dominent le hockey mondial depuis plusieurs années déjà avec les Tchécoslovaques, champions du monde en titre, mais les Canadiens estiment que cela ne reflète pas la véritable hiérarchie mondiale, puisque les joueurs professionnels sont, à l'époque, interdits de compétitions internationales[3]. En protestation, le Canada boycotte d'ailleurs ces compétitions depuis 1970. Avant le début de la série, la plupart des Canadiens sont convaincus que leur équipe, composée des meilleurs joueurs de Ligue nationale de hockey, ne fera qu'une bouchée de l'équipe soviétique[4].

Après les quatre premiers matchs au Canada, où la finesse de jeu des Soviétiques époustoufle le public, l'équipe canadienne est menée deux victoires à une et un match nul.

Dans le premier match à Moscou, l'URSS a comblé un déficit de 4-1 et a remporté le match 5-4. À ce moment précis de la série, les Soviétiques n'ont besoin que d'une partie nulle pour remporter le championnat.

Par la suite, l'équipe canadienne a sonné le ralliement et est parvenue à imposer son style de jeu physique et brutal. Bobby Clarke s'est servi de son bâton de hockey pour donner un coup fracturant la cheville de Valeri Kharlamov. Les Canadiens ont remporté les trois dernières parties en territoire soviétique, la dernière sur un but de Paul Henderson à 34 secondes de la fin du huitième et ultime match. Pour le public canadien, cette victoire théâtrale de l'équipe canadienne constitue l'un des plus grands moments de l'histoire du hockey.

Composition des équipes

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Canada
No  Gardiens de but Équipe PJ BC L Arr %Arr
1 Eddie Johnston Bruins de Boston 0 0 0 0 0
29 Ken Dryden Canadiens de Montréal 4 19 119 100 84,0 %
35 Tony Esposito Black Hawks de Chicago 4 13 108 95 87,9 %
No  Défenseurs Équipe PJ B A Pts Pun
2 Gary Bergman Red Wings de Détroit 8 0 3 3 13
3 Pat Stapleton Black Hawks de Chicago 7 0 0 0 0
4 Bobby Orr Bruins de Boston 0 0 0 0 0
5 Brad Park Rangers de New York 8 1 4 5 2
16 Rod Seiling Rangers de New York 3 0 0 0 0
17 Bill White Black Hawks de Chicago 7 1 1 2 8
23 Serge Savard Canadiens de Montréal 5 0 2 2 0
25 Guy Lapointe Canadiens de Montréal 7 0 1 1 6
26 Don Awrey Bruins de Boston 2 0 0 0 0
32 Dale Tallon Canucks de Vancouver 0 0 0 0 0
37 Jocelyn Guevremont Canucks de Vancouver 0 0 0 0 0
38 Brian Glennie Maple Leafs de Toronto 0 0 0 0 0
No  Attaquants Équipe PJ B A Pts Pun
6 Ron Ellis - AD Maple Leafs de Toronto 8 0 3 3 8
7 Phil Esposito - C Bruins de Boston 8 7 6 13 15
8 Rod Gilbert - AD Rangers de New York 6 1 3 4 9
9 Bill Goldsworthy - AD North Stars du Minnesota 3 1 1 2 4
10 Dennis Hull - AG Black Hawks de Chicago 4 2 2 4 4
11 Vic Hadfield - AG Rangers de New York 2 0 0 0 0
12 Yvan Cournoyer - AD Canadiens de Montréal 8 3 2 5 2
14 Wayne Cashman - AD Bruins de Boston 2 0 2 2 14
15 Red Berenson - C Red Wings de Détroit 2 0 1 1 0
18 Jean Ratelle - C Rangers de New York 6 1 3 4 0
19 Paul Henderson - AG Maple Leafs de Toronto 8 7 3 10 4
20 Pete Mahovlich - AG Canadiens de Montréal 7 1 1 2 4
21 Stan Mikita - C Black Hawks de Chicago 2 0 1 1 0
22 Jean-Paul Parisé - AG North Stars du Minnesota 6 2 2 4 28
24 Mickey Redmond - AD Red Wings de Détroit 1 0 0 0 0
27 Frank Mahovlich - AG Canadiens de Montréal 6 1 1 2 0
28 Bobby Clarke - AG Flyers de Philadelphie 8 2 4 6 18
33 Gilbert Perreault - C Sabres de Buffalo 2 1 1 2 0
34 Marcel Dionne - C Red Wings de Détroit 0 0 0 0 0
36 Rick Martin - AG Sabres de Buffalo 0 0 0 0 0

C = centre ; AD = Ailier droit ; AG : Ailier gauche

URSS
No  Gardiens de but Équipe PJ BC L Arr %Arr
1 Viktor Zinger HC Spartak Moscou 0 0 0 0 0
20 Vladislav Tretiak CSKA Moscou 8 31 267 236 88,4 %
26 Aleksandr Pachkov Dynamo Moscou 0 0 0 0 0
27 Aleksandr Sidelnikov Krylia Sovetov Moscou 0 0 0 0 0
No  Défenseurs Équipe PJ B A Pts Pun
2 Aleksandr Goussev CSKA Moscou 6 1 0 1 2
3 Vladimir Loutchenko CSKA Moscou 8 1 3 4 0
4 Viktor Kouzkine CSKA Moscou 7 0 1 1 8
5 Aleksandr Ragouline CSKA Moscou 6 0 1 1 4
6 Valeri Vassiliev Dynamo Moscou 6 1 2 3 6
7 Guennadi Tsygankov CSKA Moscou 8 0 2 2 6
14 Iouri Chatalov Krylia Sovetov Moscou 2 0 0 0 0
25 Iouri Liapkine Khimik Voskressensk 6 1 5 6 0
26 Ievgueni Paladiev HC Spartak Moscou 3 0 0 0 0
No  Attaquants Équipe PJ B A Pts Pun
8 Viatcheslav Starchinov - C HC Spartak Moscou 1 0 0 0 0
9 Iouri Blinov - AG CSKA Moscou 5 2 1 3 0
10 Aleksandr Maltsev - AD Dynamo Moscou 8 0 5 5 0
11 Ievgueni Zimine - AD HC Spartak Moscou 2 2 1 3 2
12 Ievgueni Michakov - AG CSKA Moscou 6 0 0 0 5
13 Boris Mikhaïlov - AD CSKA Moscou 8 3 2 5 9
15 Aleksandr Iakouchev - AG HC Spartak Moscou 8 7 4 11 4
16 Vladimir Petrov - C CSKA Moscou 8 3 4 7 10
17 Valeri Kharlamov - AG CSKA Moscou 7 3 4 7 16
18 Vladimir Vikoulov - AG CSKA Moscou 6 2 1 3 6
19 Vladimir Chadrine - C HC Spartak Moscou 8 3 5 8 0
21 Viatcheslav Solodoukhine - C SKA Leningrad 1 0 0 0 0
22 Viatcheslav Anissine - C Krylia Sovetov Moscou 7 1 3 4 2
23 Iouri Lebedev - AG Krylia Sovetov Moscou 3 1 0 1 2
24 Aleksandr Bodounov - AD Krylia Sovetov Moscou 3 1 0 1 0
29 Aleksandr Martyniouk - AD HC Spartak Moscou 1 0 0 0 0
30 Aleksandr Sergueïevitch Voltchkov - C CSKA Moscou 3 0 0 0 0

Paul Henderson reste connu pour avoir marqué les buts gagnants dans les sixième, septième et huitième rencontres.

Seuls sept canadiens ont joué les huit rencontres : Phil Esposito, Bobby Clarke, Yvan Cournoyer, Paul Henderson, Ron Ellis, Gary Bergman et Brad Park. Aux buts, Tony Esposito et Ken Dryden jouèrent quatre matchs chacun.

Le défenseur canadien Serge Savard a établi une statistique unique pendant cette série. En effet, le Canada a gagné ou fait match nul les cinq rencontres pendant lesquelles il a joué. Les trois autres matchs ont tous été perdus.

Rencontres au Canada

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Premier match : Forum de Montréal

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2 septembre 1972 Drapeau du Canada Canada 3-7
(2-2, 0-2, 1-3)
Union soviétique Forum de Montréal, Montréal, Drapeau du Québec Québec
18 818 spectateurs


S'attendant à une partie à sens unique où l'équipe canadienne l'emporterait avec facilité, les partisans montréalais sont bien vite désillusionnés par le jeu des Soviétiques.

Le Canada prend rapidement les devants 2-0 en première période face à l'URSS grâce aux buts de Phil Esposito (30 s) et de Henderson (min 32 s). L'équipe soviétique remet les pendules à l'heure avant la fin de la période avec des buts de Evgeni Zimin (11 min 40 s) et de Vladimir Petrov (17 min 28 s), ce dernier but étant marqué en désavantage numérique.

La seconde période est tout à l'avantage de l'URSS qui marque deux autres buts pour prendre les devants, tous deux marqués par Valeri Kharlamov (min 40 s et 10 min 18 s). L'ambiance change radicalement au Forum alors que la victoire facile est en train de devenir une défaite pour la nation du hockey.

La troisième période s'amorce avec un but de Bobby Clarke pour le Canada (min 22 s), mais l'Union soviétique termine la rencontre avec trois autres buts, marqués pas Boris Mikhaïlov (13 min 32 s), Evgeni Zimin (14 min 29 s) et Alexandre Yakouchev (18 min 37 s).

18 818 spectateurs assistent à cette défaite inattendue de l'Équipe du Canada. Les titres de joueurs de la rencontre reviennent à Bobby Clarke pour le Canada et à Valeri Kharlamov pour l'URSS. Les deux gardiens étaient Ken Dryden (Canada) et Vladislav Tretiak (URSS) et ont affronté respectivement 30 et 32 tirs. Les deux équipes ont à peu près été pénalisées également au cours de cette rencontre.

Deuxième match : Maple Leaf Gardens

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4 septembre 1972 Drapeau du Canada Canada 4-1
(0-0, 1-0, 3-1)
Union soviétique Maple Leaf Gardens, Toronto, Drapeau de l'Ontario Ontario
16 485 spectateurs


La pression monte rapidement sur les épaules des joueurs canadiens qui veulent faire oublier la défaite humiliante qu'ils ont subie deux jours plus tôt à Montréal.

Aucun but n'est marqué au cours de la première période où le Canada écope de deux pénalités.

Le Canada ouvre la marque en deuxième période grâce à Phil Esposito (min 14 s). L'URSS montre des signes d'indiscipline alors qu'elle est punie à cinq reprises lors de cet engagement.

Profitant d'un avantage numérique en début de troisième période, Yvan Cournoyer double l'avance du Canada (min 19 s). L'URSS profite à son tour d'un avantage numérique quelques minutes plus tard alors qu'Alexandre Yakouchev marque (min 53 s). Le Canada réplique avec deux autres buts, le premier de Pete Mahovlich (min 47 s) en infériorité numérique, le second de son frère Frank (min 59 s).

Ce sont 16 485 spectateurs qui assistent à cette victoire canadienne. Les frères Phil et Tony Esposito se partagent le titre de joueur par excellence pour le Canada alors que chez les Soviétiques, c'est Vladislav Tretiak qui le mérite. Tony Esposito gardait le filet canadien et a fait face à 21 tirs tandis que Vladislav Tretiak était d'office dans le but de l'URSS où il a affronté 36 tirs. L'URSS a été l'équipe la plus punie au cours de cette rencontre, notamment avec une pénalité de dix minutes imposée à Valery Kharlamov en fin de seconde période.

Troisième match : Winnipeg Arena

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6 septembre 1972 Drapeau du Canada Canada 4-4
(2-1, 2-3, 0-0)
Union soviétique Winnipeg Arena, Winnipeg, Drapeau du Manitoba Manitoba
9 800 spectateurs


Le Canada amorce cette rencontre en lion avec un but rapide de Jean-Paul Parisé (min 54 s). La réplique de l'équipe soviétique est tout aussi rapide alors que Vladimir Petrov marque en désavantage numérique (min 16 s). Jean Ratelle redonnera les devants au Canada à la fin de la période (18 min 25 s).

La seconde période s'amorce avec un autre but du Canada, cette fois marqué par Phil Esposito (min 19 s). Valery Kharlamov marquera un peu plus tard en infériorité numérique (12 min 56 s) pour ramener l'écart à un seul but. Moins d'une minute plus tard, Paul Henderson redonne une avance de deux buts au Canada (13 min 47 s). L'égalité est créée avant la fin de la période grâce aux buts de Yuri Lebedev (14 min 59 s) et d'Alexandre Bodounov (18 min 28 s).

La troisième période est marquée de quelques pénalités, dont une de dix minutes pour le Canadien Wayne Cashman. Aucun but n'est inscrit au cours de cette période.

9 800 personnes assistent à cette partie nulle. Paul Henderson est proclamé joueur par excellence pour l'équipe du Canada et du côté de l'équipe d'URSS, ce titre revient pour une seconde fois à Vladislav Tretiak. Ce dernier gardait le filet soviétique, arrêtant 38 tirs. Tony Esposito était le gardien de service pour le Canada alors qu'il fit face à 25 tirs. Encore une fois, les deux équipes subissent environ le même nombre de pénalités.

Cette partie nulle prendra une importance capitale au cours des jours qui suivront puisque cette série compte huit rencontres, un chiffre pair, et qu'une égalité entre les deux équipes est difficilement réalisable dans ce contexte. De plus, ce résultat provoqua la frustration de plusieurs partisans canadiens qui accusèrent les joueurs canadiens de ne pas mettre plus d'effort qu'il n'en fallait au cours de cette série.

Quatrième Match : Pacific Coliseum

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8 septembre 1972 Drapeau du Canada Canada 3-5
(0-2, 1-2, 2-1)
Union soviétique Pacific Coliseum, Vancouver, Drapeau de la Colombie-Britannique Colombie-Britannique
15 570 spectateurs


Dernier match en sol canadien pour cette série. La frustration des partisans canadiens est de plus en plus palpable alors que s'amorce la rencontre.

La première période est toute soviétique. Le Canada subit trois pénalités au cours de celle-ci alors que les joueurs soviétiques sont irréprochables. Boris Mikhailov marque les deux buts de l'URSS en avantage numérique (min 1 s et min 29 s). La foule commence à huer l'équipe du Canada dont le moral est clairement à la baisse.

Gilbert Perreault ouvre la marque pour le Canada en début de deuxième période (min 37 s). L'URSS réplique avec deux autres buts, ceux de Yuri Blinov (min 34 s) et de Vladimir Vikulov (13 min 52 s). Le climat s'envenime davantage devant la performance du Canada.

La troisième période débute avec un but du Canada, marqué par Bill Goldsworthy (min 64 s). Vladimir Chadrine réplique quelques minutes plus tard pour l'Union soviétique (11 min 5 s). Dennis Hull inscrit un dernier but pour le Canada avant la fin de la rencontre (19 min 38 s), mais c'est trop peu et trop tard pour l'équipe canadienne qui subit un second revers sur son propre territoire.

Les 15 570 spectateurs font clairement connaître leur insatisfaction à la suite de ce revers. Phil Esposito est nommé joueur par excellence pour le Canada sous les huées alors que Boris Mikhailov reçoit le prix chez les Soviétiques. Ken Dryden a fait face à 31 tirs pour le Canada alors que Vladislav Tretiak affrontait les 41 lancers du Canada. Le Canada est puni à quatre reprises contre une seule fois pour l'URSS, ce qui aura une incidence sur le résultat de cette rencontre.

À la suite de cette partie où les partisans huèrent les joueurs canadiens, Alan Eagleson de l'équipe d'entraîneurs du Canada exprimera le sentiment de culpabilité de l'équipe alors que le capitaine Phil Esposito, s'excusera pour la tenue de l'équipe: « To the people across Canada, we tried. We gave it our best. To the people who booed us, geez, all of us guys are really disheartened. We're disillusioned and disappointed. We cannot believe the bad press we've got, the booing we've got in our own building. I'm completely disappointed. I cannot believe it. Every one of us guys -- 35 guys -- we came out because we love our country. Not for any other reason. We came because we love Canada. » Le moral de l'équipe est donc bien bas alors qu'elle s'apprête à traverser l'Atlantique pour jouer les quatre dernières rencontres à Moscou, derrière un Rideau de fer très hermétique à cette époque.

Intermède suédois

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Treize jours séparent la présentation des rencontres 4 et 5. Au cours de cette période, l'équipe canadienne se rend en Suède pour s'adapter aux dimensions de la patinoire européenne (patinoire olympique).

Premier match d'exhibition

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16 septembre 1972 Drapeau du Canada Canada 4-1
(1-0, 1-1, 2-0)
Suède Stockholm, Drapeau de la Suède Suède


Deuxième match d'exhibition

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17 septembre 1972 Drapeau du Canada Canada 4-4
(1-0, 1-1, 2-3)
Suède Stockholm, Drapeau de la Suède Suède


Rencontres en Union soviétique

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Cinquième match : Palais des sports Loujniki

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22 septembre 1972 Drapeau du Canada Canada 4-5
(1-0, 3-0, 4-5)
Union soviétique Palais des sports Loujniki, Moscou, Drapeau de l'URSS Union soviétique
15 000 spectateurs


Après ces matchs contre les suédois, l'équipe canadienne se rend donc à Moscou pour les quatre dernières rencontres de la série. Pour ce déplacement, le personnel encadrant l'équipe est réduit. L'environnement entourant l'équipe est très hostile et, au cours de tout le séjour des Canadiens en sol soviétique, de nombreux dérangements surviendront, autant pour l'équipe que pour les 3 000 partisans canadiens qui se rendirent en URSS.

Lors de la présentation des joueurs canadiens à la foule, Phil Esposito trébuche sur un pétale de fleur se trouvant sur la glace. Se relevant avec élégance, il devient immédiatement un favori de la foule. Cette scène reste l'une des plus connues entourant la série.

La première période ne donne lieu qu'à un seul but, celui de Jean-Paul Parisé (15 min 30 s) qui donne les devants au Canada. Chacune des équipes écopent d'une pénalité.

Le second engagement donne lieu à du jeu un peu plus rude. Le Canada triple son avance au cours de cette période grâce aux buts de Bobby Clarke (min 34 s) et de Paul Henderson (11 min 58 s). Le Canada est puni à trois reprises; l'URSS, à deux reprises. Ces deux périodes où l'Union soviétique est blanchie sont les deux meilleures périodes jouées par Équipe Canada jusqu'à maintenant dans la série.

L'URSS réplique finalement avec un but de Yuri Blinov (min 34 s) alors que Paul Henderson y va de son second de la soirée (min 56 s), redonnant une avance de trois buts au Canada. C'est alors que l'URSS se réveille et que le Canada s'effondre. En un peu plus de cinq minutes, les Soviétiques marquent quatre buts : Viacheslav Anisin (min 5 s), Vladimir Chadrine (min 13 s), Alexander Gusev (11 min 41 s) et Vladimir Vikulov (14 min 46 s). Le Canada n'est puni qu'une seule fois au cours de cette période alors que l'URSS est punie à deux reprises. La rencontre prend fin sur cette impressionnante remontée de l'Union soviétique qui place le Canada dans une situation dramatique: pour remporter la série, le Canada doit remporter les trois dernières parties, toutes disputées à Moscou. Si une seule partie se termine par une nulle et que le Canada remporte les deux autres parties, la série sera égale. Toute autre résultat entraînerait une victoire pour l'URSS.

15 000 personnes assistent à ce premier duel en sol soviétique. Tony Esposito et Paul Henderson se partagent le titre de joueur par excellence pour le Canada; Vladimir Petrov et Alexandre Yakouchev en fond de même pour l'URSS. Tony Esposito gardait les buts pour le Canada et a fait face à 33 tirs. Vladislav Tretiak a quant à lui fait face à 37 tirs.

Sixième match : Palais des sports Loujniki

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24 septembre 1972 Drapeau du Canada Canada 3-2
(0-0, 3-2, 0-0)
Union soviétique Palais des sports Loujniki, Moscou, Drapeau de l'URSS Union soviétique
15 000 spectateurs


Acculé au mur, le Canada n'a d'autre choix que de remporter la victoire lors des trois rencontres suivantes. Toutefois, la machine soviétique joue son meilleur hockey et les Canadiens cherchent une façon de contrecarrer les excellents patineurs de l'URSS.

Les esprits s'échauffent rapidement et ce sont les Canadiens qui en font les frais. Trois pénalités sont décernées au Canada, dont une pénalité mineur double à Phil Esposito pour double échec. La première période s'achève sans qu'aucun but ne soit marqué. Les deux équipes se retirent vers leur vestiaire avant une seconde période qui s'avèrera décisive dans la série.

L'Union soviétique s'inscrit rapidement au pointage au début de la deuxième période avec le but de Yuri Liapkin (min 12 s). Le Canada réplique rapidement avec trois buts, ceux de Dennis Hull (min 13 s), Yvan Cournoyer (min 21 s) et Paul Henderson (min 36 s). Quelques minutes plus tard, la tension monte d'un cran entre les deux équipes alors que Guy Lapointe et Valeri Vasiliev en viennent presque aux poings. Ils sont chassés tous les deux pour deux minutes. Avant la fin de ces deux pénalités, la série prend un tournant inattendu : prenant possession de la rondelle, le rapide Valeri Kharlamov semble bien positionné pour s'échapper devant Ken Dryden. Dans un geste dramatique, Bobby Clarke soulève son bâton et frappe violemment le joueur soviétique à la cheville qui demeure sur ses patins malgré tout. Le joueur canadien écope d'une pénalité de deux minutes pour coup de bâton et d'une autre pénalité de dix minutes pour mauvaise conduite. Kharlamov terminera la partie malgré le choc subi. Alexandre Yakouchev marque en fin de période (17 min 11 s), profitant d'un avantage numérique. La période prend fin alors que le Canada a reçu cinq pénalités (dont une majeure imposée à Phil Esposito pour bâton élevé, sans ignorer non plus les dix minutes imposées à Bobby Clarke) contre deux pour l'URSS. De plus, l'Union soviétique aurait marqué un but en toute fin de période, un but qui n'a jamais été vu par les officiels, une décision que l'équipe soviétique ne contestera pas.

La troisième période donne lieu à un jeu plus défensif. L'URSS tente d'égaliser la marque, sans succès. Aucun but n'est marqué au cours de cette période. Une seule pénalité est signalée pour le Canada.

À nouveau, 15 000 personnes remplissent l'amphithéâtre de Moscou. Ken Dryden et Gary Bergman sont nommés joueurs par excellence du côté canadien ; Vladimir Lutchenko et Alexandre Yakouchev reçoivent le même honneur dans le camp soviétique. Ken Dryden a fait face à 22 lancers dans cette rencontre tandis que Vladislav Tretiak affronta 29 tirs.

Au cours des heures qui suivront cette rencontre, on apprendra que Valeri Kharlamov, considéré par plusieurs comme le meilleur joueur soviétique, a terminé la partie malgré une fracture de la cheville provoquée par le fameux coup de bâton de Clarke. Ce dernier avait été encouragé à poser ce geste par l'entraîneur-assistant John Ferguson. Phil Esposito déclarera des années plus tard qu'il était entièrement d'accord avec le geste posé par son ancien coéquipier. La rudesse du jeu canadien revient donc à l'avant-scène dès cet instant. Kharlamov ne jouera plus au cours de cette série qui deviendra beaucoup plus rude.

Septième match : Palais des sports Loujniki

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26 septembre 1972 Drapeau du Canada Canada 4-3
(2-2, 0-0, 2-1)
Union soviétique Palais des sports Loujniki, Moscou, Drapeau de l'URSS Union soviétique
15 000 spectateurs


Le moral d'Équipe Canada est à la hausse après la victoire de la sixième partie. Le sort de l'équipe demeure toutefois précaire puisqu'une défaite signifie toujours une victoire de l'URSS dans la série. Du côté soviétique, la perte de Kharlamov est confirmée, ce qui ne peut en rien aider cette équipe.

La tension de la sixième rencontre est toujours palpable alors que les deux équipes s'échangent des pénalités en première période. Phil Esposito ouvre la marque pour le Canada (min 9 s) tandis que l'Union soviétique réplique avec deux buts, ceux d'Aleksandr Iakouchev (10 min 17 s) et de Vladimir Petrov en supériorité numérique (16 min 27 s). Le Canada crée l'égalité avant la fin de la première période, encore une fois grâce à Phil Esposito (17 min 34 s).

Les esprits s'échauffent davantage en deuxième période alors que de nombreuses pénalités sont décernées aux deux équipes. Aucun but n'est compté au cours de cette seconde période qui donne lieu à du jeu très robuste.

Rod Gilbert pousse le Canada en avance dès le début de la troisième période (min 13 s), but à lequel réplique Aleksandr Iakouchev quelques instants plus tard (min 15 s) alors que l'URSS évolue avec un homme en plus. Le jeu demeure serré jusqu'à ce que Gary Bergman et Boris Mikhaïlov écopent chacun d'une pénalité majeure pour rudesse. Les deux équipes semblent se diriger vers une partie nulle qui pourrait signifier une égalité dans la série au terme du dernier match. C'est sans compter sur Paul Henderson qui marque à la fin de la dernière période (17 min 54 s), jetant une douche froide sur les partisans et les joueurs soviétiques et provoquant la joie des spectateurs et des joueurs canadiens. La partie prend fin quelques instants après ce magnifique but. Le Canada a encore une chance de remporter la série.

Les 15 000 personnes présentes à la rencontre voient Boris Mikhaïlov et Aleksandr Iakouchev ainsi que Phil Esposito et Bill White être nommés joueurs par excellence de la partie. Tony Esposito voit 31 lancers être dirigés contre lui tandis que Vladislav Tretiak affronte les 25 tirs canadiens.

Après cette partie mouvementée, les événements étranges se multiplient autour d'Équipe Canada. Divers appels anonymes sont placés dans les différentes chambres d'hôtel des joueurs, un spectateur canadien est appréhendé. La table est mise pour le huitième, dernier et décisif match.

Huitième match : Palais des sports Loujniki

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28 septembre 1972 Drapeau du Canada Canada 6-5
(2-2, 1-3, 3-0)
Union soviétique Palais des sports Loujniki, Moscou, Drapeau de l'URSS Union soviétique
15 000 spectateurs


Avant même que la dernière partie se mette en branle, les controverses se multiplient. Les arbitres sont changés la veille même de cette rencontre ultime alors que les officiels neutres sont remplacés par les autorités sportives soviétiques. Le Canada s'insurge rapidement et choisit finalement l'un des deux arbitres qui participeront au match.

La rencontre débute et rapidement, l'arbitre choisi par l'URSS décerne d'étranges pénalités au Canada. Alexandre Yakouchev ouvre la marque en supériorité numérique (min 34 s). Phil Esposito s'impatiente rapidement quant au travail des officiels, mais pas autant que Jean-Paul Parisé. Ce dernier perd son contrôle peu de temps après le premier but de l'URSS et feint de frapper l'arbitre fautif à la tête avec son bâton. Parisé, qui venait d'être pénalisé pour obstruction, reçoit également une pénalité de dix minutes pour mauvaise conduite (après avoir frappé sauvagement la glace avec son bâton et hurlé des obscénités aux arbitres) et est expulsé de la rencontre (pour son geste envers l'officiel). Quelques instants plus tard, Phil Esposito crée l'égalité en supériorité numérique (min 45 s). Vladimir Lutchenko redonne l'avance à l'Union soviétique (13 min 10 s), encore une fois en avantage numérique. Brad Park égalise la marque avant la fin de l'engagement (16 min 59 s).

L'URSS reprend les devants dans les premières secondes de la seconde période sur un but de Vladimir Chadrine (min 21 s). Les deux équipes jouent avec plus de discipline qu'en première période. Il faut attendre le milieu de la période pour voir Bill White créer à nouveau l'égalité (10 min 32 s). L'URSS explose par la suite avec deux buts sans réplique, comptés par Alexandre Yakouchev (11 min 43 s) et Valeri Vasiliev en avantage numérique (16 min 44 s). Malgré l'écart de deux buts, les joueurs canadiens retournent au vestiaire avec optimisme.

La troisième et ultime période démarre avec un but de Phil Esposito (min 27 s). Les esprits s'échauffent à nouveau peu de temps après alors que Rod Gilbert et Evgeny Mishakov sont chassés cinq minutes chacun pour s'être battus. Yvan Cournoyer jette l'hystérie chez les Canadiens lorsqu'il compte en milieu de période (12 min 56 s). Toutefois, le juge de but n'allume pas la lumière rouge officialisant le but, ce qui jette le feu aux poudres. Alan Eagleson, assis dans les estrades, tente de se rendre au banc des annonceurs pour s'assurer que le but de Cournoyer est bon. Bousculant au passage des hommes de l'Armée rouge présents sur place, ces derniers l'agrippent pour l'escorter hors de l'amphithéâtre. Pete Mahovlich se joint alors à la mêlée et frappe les soldats soviétiques avec son bâton; il est immédiatement suivi de ses coéquipiers qui forment un mur humain afin de secourir Eagleson. Ce dernier est escorté de l'autre côté de la patinoire par le personnel d'entraîneurs canadiens, dont les membres multiplient les gestes obscènes à la foule hostile.

Le jeu reprend alors. Les Soviétiques semblent jouer pour la nulle, ce qui leur donnerait la victoire dans la série puisque l'URSS a marqué plus de buts que le Canada, qui doit absolument l'emporter. Les minutes s'écoulent tandis que Phil Esposito, Yvan Cournoyer et Paul Henderson sautent sur la glace lors des dernières minutes de jeu. Avec moins d'une minute à jouer, ce dernier transporte la rondelle en zone adverse quand il trébuche et donne contre la bande derrière le filet de Tretiak. Esposito, suivant le jeu malgré son apparente fatigue, effectue un faible tir en direction de Tretiak qui l'arrête sans difficulté. Henderson surgit alors, récupère le disque et marque le but de la victoire pour le Canada. Autant la foule et les téléspectateurs canadiens que les joueurs d'Équipe Canada célèbrent ce but historique marqué à 19 min 26 s. Le Canada envoie ses trois plus imposants attaquants pour protéger l'avance et s'assurer ainsi de la victoire.

15 000 spectateurs assistent à ce moment historique. Paul Henderson et Brad Park sont nommés joueurs par excellence pour le Canada, honneur qui revient à Vladimir Chadrine et Alexandre Yakouchev chez les joueurs soviétiques. Ken Dryden fait face à 27 tirs au cours de ce match alors que Vladislav Tretiak en affronte 36.

Match en Tchécoslovaquie - Troisième match d'exhibition

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29 septembre 1972 Drapeau du Canada Canada 3-3
(2-0, 2-2, 1-1)
Tchécoslovaquie


Résultats détaillés du tournoi

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Statistiques

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Meilleurs joueurs

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Meilleur joueurs
Match Union soviétique Drapeau du Canada Canada
1 Valeri Kharlamov Bobby Clarke
2 Vladislav Tretiak Tony Esposito
Phil Esposito
3 Vladislav Tretiak Paul Henderson
4 Boris Mikhailov Phil Esposito
5 Vladimir Petrov
Alexandre Yakouchev
Tony Esposito
Paul Henderson
6 Vladimir Lutchenko
Alexandre Yakouchev
Ken Dryden
Gary Bergman
7 Boris Mikhailov
Alexandre Yakouchev
Phil Esposito
Bill White
8 Vladimir Chadrine
Alexandre Yakouchev
Paul Henderson
Brad Park

Références

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  1. (en) « Histoire de la Série du Siècle », sur www.1972summitseries.com (consulté le ).
  2. (en) Arthur R. Chidlovski, « Histoire de la Série du Siècle », sur www.chidlovski.com (consulté le ).
  3. Marc Branchu, « La série du siècle », sur www.hockeyarchives.info (consulté le )
  4. Dans Strachan, « Cent ans de hockey », page 95.
  5. (en) « Game One: We Lost! », sur www.1972summitseries.com (consulté le )
  6. (en) « Game Two: Redemption », sur www.1972summitseries.com (consulté le )
  7. (en) « Game Three: The Win That Got Away », sur www.1972summitseries.com (consulté le )
  8. (en) « Game Four: Canada Booed Off Ice », sur www.1972summitseries.com (consulté le )
  9. (en) « Summaries: Sweden, Game 1 », sur www.chidlovski.com (consulté le )
  10. (en) « Summaries: Sweden, Game 2 », sur www.chidlovski.com (consulté le )
  11. (en) « Game Five: Buried in Moscow », sur www.1972summitseries.com (consulté le )
  12. (en) « Game Six: The Slash », sur www.1972summitseries.com (consulté le )
  13. (en) « Game Seven: Canada Forces Game 8 », sur www.1972summitseries.com (consulté le )
  14. (en) « Game Eight: Henderson Has Scored For Canada! », sur www.1972summitseries.com (consulté le )
  15. (en) « Summaries: Czecholovakia », sur www.chidlovski.com (consulté le )

Bibliographie

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Articles connexes

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