Rue des Mauvais-Garçons
4e arrt Rue des Mauvais-Garçons
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Situation | |||
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Arrondissement | 4e | ||
Quartier | Saint-Gervais | ||
Début | 44, rue de Rivoli | ||
Fin | 1-7, rue de la Verrerie | ||
Morphologie | |||
Longueur | 33 m | ||
Largeur | 10 m | ||
Historique | |||
Ancien nom | Rue Chartron Rue de Chartron Rue Chartron dite des Mauvais-Garçons Rue des Mauvais-Garçons-Saint-Jean |
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Géocodification | |||
Ville de Paris | 6130 | ||
DGI | 6215 | ||
Géolocalisation sur la carte : Paris
Géolocalisation sur la carte : 4e arrondissement de Paris
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La rue des Mauvais-Garçons est une voie, ancienne dans le Marais, du 4e arrondissement de Paris, en France.
Situation et accès
[modifier | modifier le code]Actuellement, la rue des Mauvais-Garçons, d'une longueur de 33 mètres, est située dans le 4e arrondissement, quartier Saint-Gervais ; elle commence au 44, rue de Rivoli et finit aux 1-7, rue de la Verrerie[1].
Origine du nom
[modifier | modifier le code]Selon les frères Lazare et Edgar Mareuse, des bandits et aventuriers français et italiens qui semèrent la désolation à Paris, alors que le roi François Ier était captif de Charles Quint, lui firent donner cette dénomination[1].
L'historien de Paris Jacques Hillairet cite une autre hypothèse, selon laquelle ce nom lui serait venu de garçons bouchers résidant dans cette rue au XVe siècle et qui causaient du désordre[1].
Selon Lucien Lambeau, Pierre de Craon le Grand a caché, en 1392, les assassins du connétable de Clisson[2].
Historique
[modifier | modifier le code]Le premier nom connu de cette voie est « rue Chartron »[1].
Elle est citée dans Le Dit des rues de Paris de Guillot de Paris sous le nom de « rue de Chartron », qui indique, dans les rimes plates suivantes, que cette rue est alors habitée par des filles publiques :
-
Quartier de l'Hôtel de ville au XVIIIe siècle avec la rue des Mauvais-Garçons.
En 1537, puis en 1539, elle se nomme « rue Chartron dite des Mauvais-Garçons ». Elle perd ensuite le nom de « Chartron » mais prend alors l'épithète Saint-Jean, devenant la « rue des Mauvais-Garçons-Saint-Jean », afin de pouvoir la différencier de la rue des Mauvais-Garçons-Saint-Germain.
Elle est citée sous le nom de « rue des Mauvais garsons » dans un manuscrit de 1636 ou le procès-verbal de visite, en date du , indique : « que nous avons trouvé la plus grande partie salle et pleine d'immundices ».
Édouard Fournier la cite comme « ruelle infecte, souvenirs immondes ». Il indique également que sous le règne de François Ier, dans ce long coupe-gorge, la population y est en progrès de crimes et les voleurs se sont joints aux filles[5],[6].
Au XIXe siècle, la « rue des Mauvais-Garçons-Saint-Jean », d'une longueur de 99 mètres, située dans l'ancien 7e arrondissement, quartier du Marché-Saint-Jean, commençait aux 65-67, rue de la Tixéranderie et finissait aux 3-5, rue de la Verrerie[7],[1].
Les numéros de la rue étaient noirs[8]. Le dernier numéro impair était le no 13 et le dernier numéro pair était le no 26.
Un décret du a amputé la « rue des Mauvais-Garçons » pour la formation de la rue de Rivoli[9]. L'arasement des terrains environnant la rue de Rivoli au cours des années 1850 pour assurer un profil régulier à cette voie explique les marches du trottoir ouest à partir de la rue de la Verrerie, restée à son niveau d'origine[10].
Bâtiments remarquables et lieux de mémoire
[modifier | modifier le code]- La comédienne Rachel Félix a vécu dans cette rue, dans les années 1830, avant de devenir célèbre[11].
- No 8 : hôtel du Loiret. Le jeune écrivain Charles-Louis Philippe y réside d'octobre 1896 à juin 1899, alors qu'il travaille en tant que commis auxiliaire à la mairie du 4e arrondissement. Il s'installe ensuite 29 quai d'Anjou[1].
- No 8 : hôtel du Loiret. Le journaliste néerlandais Stefan de Vries y réside quelques mois à l'automne de 1998. Il s'installe ensuite dans le même quartier, au 12 rue du Roi-de-Sicile.
Cinéma
[modifier | modifier le code]En 2012, Todd Verow réalise La Rue des mauvais garçons, référence à la rue du même nom[12]. On y voit notamment à l'écran le nom de la rue.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, Éditions de Minuit, septième édition, 1963, t. 2 (« L-Z »), « Rue des Mauvais-Garçons », p. 114.
- « Communication de Lucien Lambeau ».
- « Chartres se prend aussi pour “prison”, carcer. Et d'autant que les prisons sont pleines de tristesses et langueurs, “chartre” signifie en outre une maladie qui fait devenir la personne en langueur, ou par faute de nutriment, ou par abondance de mauvaises humeurs. Ainsi “venir à tomber en chartre”, c'est se alangourir, flaistrir, seicher, emmaigrir jusques aux os, Tabescere, Contabescere, Extabescere, Intabescere, Laborare atrophia, prins par metaphore de ceux qui sont detenus en prison, qui au long aller deviennent tels. » (Nicot, Thresor de la langue française, 1606).
- Saint Norier n'existe pas. « Norier » veut dire « nourrir ».
- Édouard Fournier, Paris démoli, mosaïque de ruines, 1855.
- Édouard Fournier, Paris démoli, mosaïque de ruines, 1883.
- Cadastre de Paris par îlot (1810-1836), plan 27e quartier « Marché Saint-Jean », îlot no 10, F/31/85/11, îlot no 11, F/31/85/12.
- Jean de La Tynna, Dictionnaire topographique, étymologique et historique des rues de Paris, 1817.
- « Origine du nom de la rue des Mauvais-Garçons dans le Marais », www.evous.fr.
- Danielle Chadych, Le Marais : évolution d'un paysage urbain, Paris, Parigramme, , 638 p. (ISBN 2-84096-188-1), p. 42
- Le Marais Mood, « Rachel, une tragédienne dans le Marais », sur Le Marais Mood, (consulté le )
- Fiche Allocine du film, www.allocine.fr.
Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris.
- Félix et Louis Lazare, Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments.
- Jean de La Tynna, Dictionnaire topographique, étymologique et historique des rues de Paris, 1817.