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Roselyne Bosch

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Rose Bosch
Naissance
Avignon
Nationalité Drapeau de la France Française
Profession Productrice, réalisatrice et scénariste

Roselyne Bosch, connue aussi sous le nom de Rose Bosch, née en 1961 à Avignon, est une productrice, réalisatrice et scénariste française.

Roselyne Bosch naît à Avignon dans le Vaucluse en 1961[1], d’un père catalan réfugié politique espagnol et d’une mère d’origine italienne. Dans les années quatre-vingt, elle s'installe à Paris. Après un documentaire sur les camps de réfugiés en Somalie pour le HCR (Haut Commissariat aux Réfugiés) et pour Aktuelt, télévision suédoise, elle devient grand reporter au journal Le Point et couvre des sujets tels que les camps de réfugiés de la frontière khmero-thaïlandaise, les trafics d'enfants au Sri Lanka et dans le Nordeste brésilien, les inondations au Bangladesh, le terrorisme basque espagnol. Elle effectue un grand nombre de portraits, tels que ceux de Steve Jobs ou Stephen Hawking. En 1991, elle figure parmi les quatre finalistes du Prix Albert Londres pour un article sur la Nasa et le trafic d'enfants.

1492, Christophe Colomb

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En 1991, Roselyne Bosch rédige un script on spec, 1492, Conquest of Paradise, qui retrace les quatre voyages du navigateur. Ridley Scott ayant exprimé l'intérêt de le mettre en scène, et afin de le produire indépendamment des studios, Roselyne Bosch fonde avec son compagnon, AIain Goldman, une société de production à laquelle elle donne le nom de Légende Films. Gérard Depardieu interprète le rôle du navigateur génois, Sigourney Weaver celui de la reine Isabelle la Catholique. Les 56 millions de dollars de budget nécessaires sont financés indépendamment, ce qui en fait alors le plus important budget pour un film produit hors-studio. Trois caravelles, répliques de la Nina, la Pinta et la Santa Maria sont construites dans le port de Bristol, et prennent la direction du Costa Rica, via le canal de Panama. Dans le même temps, Ridley Scott entreprend le tournage du film en Estrémadure, Andalousie, puis rejoint le Costa Rica. Le film sort cinq cents ans jour pour jour après la découverte du continent américain, soit le , date anniversaire, dans plusieurs pays dans le monde, en Angleterre, Australie et Japon notamment. Aux États-Unis, Paramount Pictures distribue le film, tandis que Gaumont le distribue en France, modifiant la date afin de faire coïncider la sortie avec le , à l'heure où le navigateur met le pied dans le nouveau monde.

En plein cœur et Bimboland

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En 1998, Roselyne Bosch adapte le roman de Georges Simenon, En cas de malheur, qui avait fait l'objet d'une adaptation préalable dans les années 1950, et fut mis en scène alors par Claude Autant-Lara. Pierre Jolivet signe la nouvelle version. Virginie Ledoyen reprend le rôle de Brigitte Bardot pour le film intitulé cette fois En plein cœur. Gérard Lanvin, reprend pour sa part le rôle de Jean Gabin, aux côtés de Guillaume Canet, dont c'est l'une des premières apparitions au cinéma, et de Carole Bouquet qui joue l'épouse de Gérard Lanvin, (rôle anciennement tenu par Edwige Feuillère). La même année sort Bimboland, une comédie produite par Légende et distribuée par Gaumont, où Gérard Depardieu incarne un professeur d'anthropologie hésitant entre deux femmes, deux rôles incarnés par Judith Godrèche. Dany Boon, dont c'est là aussi une des premières apparition cinématographique, participe au film mis en scène par Ariel Zeitoun.

Le Pacte du Silence

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En 2003, Gérard Depardieu retrouve Roselyne Bosch dont le script de Le Pacte du Silence, tiré du roman de Marcelle Bernstein, est mis en scène par Graham Guit, avec Élodie Bouchez et Carmen Maura, et dont la musique est signée Alexandre Desplat. Le film est distribué en France par Columbia Tristar (Sony Pictures).

En , Roselyne Bosch passe à la réalisation, avec un film en anglais produit par Légende et distribué en France par Mars (Stéphane Célérier), Animal, un thriller d'anticipation où il est question de génétique et d'agressivité. En 2006, le film reçoit le Mélies d'Argent du meilleur film de 15 Festivals Européens[pas clair] du film fantastique à Porto (Portugal), ainsi que le prix du meilleur scénario original.

En 2007, Ilan Goldman et R. Bosch se lancent dans la réalisation d'un projet auquel ils songent depuis dix ans sur la rafle du Vel d'Hiv. La famille d'Alain Goldman, originaire de la Butte Montmartre, a échappé à cette Rafle massive de . Cette expérience, ainsi que les témoins encore vivants de cette page sombre de l'histoire, inspirent à Rose Bosch le script de La Rafle, qui réunit en 2009 en Hongrie et à Paris, où il est tourné, Jean Reno, Gad Elmaleh, Mélanie Laurent, Sylvie Testud, et Catherine Allegret. Produit par Gaumont, le film est vendu dans le monde. En France, il totalise près de trois millions d'entrées, se plaçant en septième position des films de l'année. Il reste quatre semaines d'affilée en tête des ventes de DVD. Il reçoit divers prix tels que meilleur film au Festival international du film de Washington en , ainsi que le prix du Senato Romano 2010, et le prix de la presse étrangère à Paris la même année. Il sort aux États-Unis courant 2011, ainsi qu'en Australie, au Japon, en Pologne et en Angleterre. En 2011, il entre au musée de l'Holocauste à Washington, dans la collection permanente, salle France.

En France, dès sa sortie, le film est un événement, en rappelant des faits particulièrement pénibles — la déportation des Juifs de France, en particulier de 4 051 enfants, âgés de 2 à 15 ans. À cette occasion, l'ex-président Jacques Chirac prend la plume dans Le Journal du dimanche, et consacre deux pages au film. Hommes et femmes politiques à droite comme à gauche organisent sa projection (Nicolas Sarkozy, Dominique Strauss-Kahn, Bernard Kouchner, Ségolène Royal, Jean-François Copé, Simone Veil…). France 2 consacre un prime-time de deux heures d'antenne live à l'événement, conviant la cinéaste, des témoins, politiciens, historiens et psychiatres autour d'un débat assorti d'images d'archives et d'extraits du film. Paris Match consacre dix pages au film, autour de l'enfant évadé, héros de La Rafle, Joseph Weismann. Le Nouvel Observateur consacrera au film sa couverture, et Jean Daniel, ancien compagnon de Charles de Gaulle, son édito : « J’ai vu le film la Rafle et j’ai pleuré. Ensuite, je me suis dit que c’était une fiction et ces larmes m’ont gêné. À tort, car d’autres fictions m’ont ému et celle-ci représente la réalité. Il s’agit, on le sait, du film de Rose Bosch qui rapporte l’un des plus tragiques épisodes de la France de Vichy. [...] Je confesse ici que, pour ma part, ayant servi dans les Forces françaises libres et devant à De Gaulle de n’avoir jamais désespéré de la France, j’ai longtemps estimé que la repentance ne s’imposait pas puisque ceux qui s’étaient rendus coupables de complicité avec le génocide n’étaient plus français, au moins selon la morale gaulliste. J’ai attendu tout ce temps et ce film pour estimer que j’avais tort. »[2]

Avis de mistral

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Le , sort le film Avis de Mistral, une comédie dramatique familiale tournée dans le sud de la France, écrite et réalisée par Rose Bosch, également produite par Légende et distribuée par Gaumont. Elle raconte les relations houleuses entre un grand-père (Jean Reno) et ses trois petits enfants qu'il ne connait pas : (Chloë Jouannet Lamy, Hugo Dessioux et Lukas Pélissier). Ana galiena, Charlotte de Turckheim et Hugues Aufray figurent également au casting. Le film sort également en Allemagne, au Japon à l'automne 2014 puis aux États-Unis et en Angleterre en 2015.

Vie privée

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Rentrés en France en 1995, Alain Goldman et Rose Bosch se marient et fondent une famille. Leurs fils jumeaux naissent en 2000.

Controverse

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En , à l'occasion de la sortie du DVD de La Rafle, en réponse aux attaques de certains critiques, reprochant au film d'être « intentionnellement » tire-larme, la réalisatrice, indignée, donne un entretien à la revue Les Années Laser, où elle déclare :

« On pleure pendant La Rafle parce que… on ne peut que pleurer. Sauf si on est un « enfant gâté » de l’époque, sauf si on se délecte du cynisme au cinéma, sauf si on considère que les émotions humaines sont une abomination ou une faiblesse. C’est du reste ce que pensait Hitler : que les émotions sont de la sensiblerie. Il est intéressant de voir que ces pisse-froid rejoignent Hitler en esprit, non ? En tout cas, s’il y a une guerre, je n’aimerais pas être dans la même tranchée que ceux qui trouvent qu’il y a 'trop' d’émotion dans La Rafle »

Ces propos sont vivement critiqués par les journaux Libération[3] et Les Inrockuptibles[4], ainsi que par le blog de cinéphile amateur Selenie qui publie ce commentaire : « outre le fait notable de dire une des plus grosses conneries de ces dernières années (...) ce qui me choque le plus est l'incroyable narcissisme dont elle fait preuve. Car de comparer ceux qui n'ont pas pleuré lors de son film à Hitler est une bêtise »[5]. Rose Bosch engage alors une action en responsabilité à l’encontre de Overblog, l'hébergeur du blog, afin qu’il retire la critique. Mais Overblog refuse de la retirer, et le Tribunal lui donne raison le en se justifiant ainsi : « Même s’ils sont exprimés en termes plus vulgaires, vifs et désagréables, les passages dont se plaint la demanderesse ne caractérisent pas une injure visant sa personne ; ils ne constituent pas davantage un dénigrement de son film, ni de son œuvre passée ou future, mais seulement une appréciation très critique et un jugement de valeur portés par l’auteur du blog sur les déclarations de Rose Bosch »[6].

Rose Bosch fait appel de cette décision, mais la cour d'appel de Paris confirme cette ordonnance le , condamnant même la réalisatrice à rembourser les dépens de l’hébergeur ainsi que 3 000 euros au titre des frais de procédure[7],[8].

Le , le Tribunal de grande instance de Paris condamne Sened Dhab à 3 000 euros d'amende (article 475-1 du code de procédure pénal) pour injure publique envers Rose Bosch pour un billet publié en 2010. Il est également condamné à verser une amende délictuelle de 1 000 euros (articles 132-29 et 132-34 du code de procédure pénal)[9].

En , sur AlloCiné, en compagnie de Alain Goldman, son époux, Rose Bosch revient sur ces évènements, expliquant avoir simplement souhaité « mettre en garde contre le déferlement de cynisme et le recul de l'émotion » : « [dans l'interview d'origine] Je réagissais [aux accusations de faire de] la « shoah-business ». À des réflexions comme « On veut encore nous faire pleurer sur la Shoah, est-ce qu’on ne l’a pas déjà assez fait ? » ». Dans cet entretien donné à Yoann Sardet, R. Bosch dit être navrée, que le web devienne« la plus vaste boîte à lettres anonymes et à rumeurs du monde. À l’heure actuelle, la mode est au sarcasme, à « l’équarrissage », au dénigrement, à la malveillance et même à la parano… Et cela dépasse très, très largement le monde du cinéma, ou même celui de la culture. La désillusion sur le monde est telle que toute initiative (artistique) est désormais « suspecte » de ne pas être sincère. Et moi, en gros, je suis convaincue que l’émotion partagée, et avant tout, la « compassion », c’est à peu près la seule chance qui nous reste en tant qu’espèce de ne pas nous auto-détruire »[10]. Citant une couverture de L'Express datant d' (soit deux mois après le début de cette polémique) et consacrée, précisément, aux effets pervers du « recul de compassion » dans nos sociétés, R. Bosch relève les résultats de l'extrême-droite en France[11] ; « Il ne s’agissait pas », ajoute Rose Bosch, « d’aimer ou ne pas aimer le film. Ce n'était pas le sujet de mon indignation, mais bien ce cynisme qui fait tache d'huile et conduit tout droit aux extrêmes. »

Filmographie

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En tant que réalisatrice

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En tant que scénariste

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Distinctions

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Pour Animal

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Pour La Rafle

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  • 2010 : Prix de la Mémoire 2010, par l'APE, Association de la presse étrangère
  • 2010 : Prix du Sénat romain au Festival du film de Giffoni
  • 2010 : Prix du public, Festival du film de Giffoni
  • 2010 : Audience Award, International Film Festival of Washington
  • 2010 : Cinemania, Montréal, sélection officielle[12]
  • 2010 : Festival international du Film de Haugesund, Norvège, sélection officielle
  • 2011 : Audience Award, New York Jewish Film Festival
  • 2011 : Audience Award, International Atlanta Film Festival
  • 2011 : Zakhor France, prix de la Mémoire[13]
  • 2011 : Festival international du Film de Sofia, sélection officielle
  • 2011 : The Alliance Française Film Festival, Australie, sélection officielle. catégorie « When cinema seizes History »
  • 2011 : Rendez-vous avec le cinéma français, Londres, Édimbourg[14]

Décorations

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Notes et références

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  1. Scheda British Film Institute
  2. Le choc d'un film - Jean Daniel, Le Nouvel Observateur, 10 mars 2010
  3. La Rafle a des vapeurs, Libération, 30 septembre 2010.
  4. Pour Rose Bosch, ceux qui n'aiment pas La Rafle rejoignent Hitler en esprit, article publié dans Les Inrockuptibles le 27 septembre 2010, également cité sur le site Arrêt sur images: Réfractaires à La Rafle, comparés à Hitler, 30 septembre 2010.
  5. Rose Bosch devrait fermer sa g..., Selenie.fr, 2 octobre 2010.
  6. Affaire Overblog/La Rafle : bonne nouvelle pour le droit de critique sur le web, Atlantico, 18 juin 2012.
  7. La réalisatrice de La Rafle échoue à faire taire une critique sur Overblog, Pcinpact.
  8. Arrêt du 4 avril 2013 de la cour d'appel de Paris « Copie archivée » (version du sur Internet Archive).
  9. Condamnation de Sened Dhab - 12/07/2013 (TGI de paris), Slideshare - 08 décembre 2014
  10. De La Rafle à Raspoutine - AlloCiné, 31 janvier 2011
  11. En janvier 2011 Marine Le Pen rassemblait 20 % des intentions de vote, et un sondage datant de mars 2011 paru dans Le Parisien assurait Marine Le Pen d'une présence au premier tour des présidentielles.
  12. Cinemaniafilmfestival.com
  13. Zakhor.fr
  14. Unifrance.org
  15. Arrêté du 13 septembre 2016 portant nomination dans l'ordre des Arts et des Lettres.

Liens externes

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