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Platoon

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Platoon
Description de cette image, également commentée ci-après
Logo original du film.
Titre original Platoon
Réalisation Oliver Stone
Scénario Oliver Stone
Musique Georges Delerue
Acteurs principaux
Sociétés de production Hemdale Film Corporation
Pays de production Drapeau des États-Unis États-Unis
Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Genre Drame
Film de guerre
Durée 120 minutes
Sortie 1986

Série

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Platoon est un film de guerre américano-britannique écrit et réalisé par Oliver Stone, sorti en 1986.

L'action se déroule pendant la guerre du Viêt Nam. Il est en partie inspiré par la propre vie du réalisateur, qui s'est lui-même engagé comme volontaire pour la guerre du Viêt Nam où il a été blessé à deux reprises[1].

Il est le premier film d'une trilogie ayant pour thème la guerre du Viêt Nam. Il est suivi par Né un 4 juillet en et Entre ciel et terre en .

Le film remporte l'Oscar du meilleur film en 1987. En 2007, American Film Institute classe Platoon à la 83e place de l'AFI's 100 Years...100 Movies.

En 1967, le jeune Chris Taylor, un Américain souhaitant servir son pays, décide de s'engager volontairement dans l'US Army au cours de la guerre du Viêt Nam. Affecté à la 25e division d'infanterie, dans une section (« platoon » en anglais[2]) qui a subi des pertes lors de récents combats, son enthousiasme s'évanouit rapidement tandis qu'il effectue d'interminables patrouilles de jour et de nuit, et qu'il s'épuise à creuser des trous servant comme position de défense, corvées données aux « bleus » comme lui.

Lors d'une patrouille dans la jungle, une embuscade Viet Minh le blesse légèrement. Par la suite, il est peu à peu intégré au sein du groupe par les soldats plus expérimentés de sa section. C'est là qu'il commence à comprendre comment fonctionne réellement la section à laquelle il appartient. Le chef de section, le lieutenant Wolfe ne parvient pas à s'imposer. Il s'efface devant celui qui incarne la véritable autorité dans l'unité, le sergent-chef Barnes, un vétéran sept fois blessé, dur et impitoyable, qui « croit profondément à cette guerre ». La plus grande partie des hommes de la section adule Barnes. Les autres forment le clan des « planeurs », désabusés et fumeurs de marijuana, dont la figure de proue est le sergent Elias.

Lors d'une autre patrouille, la section découvre un complexe de casemates Viêt-Cong dissimulées. Alors qu'ils fouillent une cache, deux soldats sont tués par l'explosion d'un piège. Après avoir quitté les casemates, les soldats découvrent le cadavre d'un troisième des leurs (Manny), disparu alors qu'il était posté en sentinelle lors de la fouille des bunkers.

L'unité poursuit alors sa route jusqu'à un village où des combattants Viêt-Cong auraient été aperçus. Ils y trouvent de la nourriture en masse et des caches d'armes. Les habitants disent avoir été forcés par les forces nord-vietnamiennes à les aider. Fatigués et à cran, les soldats commencent à fouiller les maisons et à interroger les paysans. L'incompréhension linguistique mutuelle s'ajoute à la colère des soldats, qui viennent de perdre trois de leurs camarades ; ils deviennent de plus en plus brutaux. De son côté, le sergent-chef Barnes interroge le chef du village, secondé par un interprète. En rage, il exécute la femme du chef devant lui et menace sa fille. C'est alors que le sergent Elias intervient. Les deux sous-officiers se mettent à se battre, encouragés par leurs partisans respectifs. Le chef de section, le lieutenant Wolfe, s'avère une fois de plus incapable de faire preuve d'autorité. Dans le même temps, Taylor sauve deux enfants du village sur le point d'être violés par certains de ses camarades. La section repart après avoir mis le feu au village.

Après l'incident de l'interrogatoire, le sergent Elias se plaint à son capitaine, qui promet la cour martiale à Barnes si les faits viennent à être avérés. La sympathie de Taylor, d'abord acquise à Barnes, penche maintenant pour le sergent Elias, tandis que ceux qui suivent Barnes parlent d'assassiner Elias pour l'empêcher de témoigner. Taylor constate qu'il y a désormais une « guerre civile dans la section », entre les partisans de Barnes et ceux d'Elias.

Lors d'une nouvelle patrouille, la section est prise en embuscade par des Viêt-Congs et subit de nouvelles pertes. Le lieutenant Wolfe se trouve à nouveau désemparé, mais montre aussi son incompétence en transmettant de mauvaises coordonnées à l'artillerie. Quand il s'aperçoit que les obus alliés s’abattent sur eux et non sur les ennemis, Barnes le rudoie, mettant fin à ce qui restait d'autorité à Wolfe.

Peu après, Elias propose d'emmener quelques hommes avec lui pour parer à une probable attaque ennemie sur leur flanc. Il a l'approbation de Barnes. Elias part donc avec trois hommes, dont Taylor. La tactique fonctionne, mais Barnes arrive et ordonne aux trois soldats qui accompagnaient Elias de se replier, affirmant qu'il va lui-même aller le chercher. Il part effectivement à sa recherche mais, dès qu'il le rencontre, l'abat froidement, Elias regardant d'un œil incrédule son rival tout en chutant au sol. Revenant sur ses pas, Barnes croise Taylor, à qui il annonce qu'Elias a été tué au combat.

Les hommes se rendent au point d'évacuation où ils embarquent dans des hélicoptères. Tandis que les derniers engins décollent, Taylor et plusieurs de ses camarades aperçoivent Elias au sol, en train de courir en leur direction, poursuivi par des dizaines de soldats Viet-Cong. Mais, à cause du danger, il leur est impossible de descendre à son secours. Le sergent Elias finit par être achevé par ses poursuivants. Taylor commence alors à tenir Barnes pour responsable de sa mort.

De retour à la base, Taylor propose à ses amis de tuer Barnes afin de venger Elias. Une vive discussion s'ensuit, interrompue par l'arrivée inopinée de Barnes parmi eux. Taylor se jette sur lui mais a le dessous, sauvé uniquement par l'intervention de ses camarades qui raisonnent Barnes qui se préparait à le tuer.

Plus tard, la compagnie de Taylor est renvoyée sur le front, dans la même zone où une attaque ennemie d'envergure se prépare. Presque tous les membres de sa section meurent dans la bataille, pilonnés par le feu ennemi et une attaque aérienne américaine au napalm, lancée sur la zone en désespoir de cause pour arrêter l’avance Viet Cong. Taylor survit au bombardement. Il retrouve conscience à l'aube après la bataille. Titubant, il se saisit d'un fusil Type 56, (fabriqué sur le modèle de l'AK-47 en RPC ) ennemi et commence à errer sans but dans la jungle jonchée de cadavres. Parmi ceux-ci, il retrouve le corps du sergent Barnes, semi inconscient et blessé durant les combats. Alors que Barnes se réveille et le regarde, Taylor lui tire dessus et le tue.

Blessé pour la seconde fois, Taylor est finalement évacué par hélicoptère et rapatrié aux États-Unis. Alors que l'hélicoptère s'éloigne, il voit son camarade Rhah se frapper la poitrine en criant, comme un acte de résilience après ce carnage qu'ils ont vécu. Dans une phrase dite voix off, Taylor affirme que bien que la guerre soit maintenant terminée pour lui, elle restera avec lui pour le reste de sa vie.

Fiche technique

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Distribution

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Sources et légende : Version française (VF) sur Voxofilm[6]

Oliver Stone pensait réaliser un film sur la guerre du Vietnam depuis plus de vingt ans, lorsqu'il fut engagé volontaire dans le bourbier asiatique. Son film d'école dans la classe de Martin Scorsese, Dernière année au Viêt Nam (Last Year in Viet Nam) évoquait déjà son traumatisme de l'expérience de la guerre. Son premier scénario rédigé en 1976 est une version brute de ce qui deviendra Platoon. Mais son script est refusé partout. Il lui sert quand même à se faire accepter comme scénariste pour l'écriture du succès critique et commercial Midnight Express en 1979. Par ce biais, il devient l'un des scénaristes les plus en vue de Hollywood (Conan le Barbare, Scarface ou L'Année du dragon). Il accepte même de tourner son troisième film, Salvador, sans être payé, à condition d'avoir le financement, six millions de dollars, pour Platoon qui sortira en aux États-Unis et pour la France[7].

Le réalisateur Oliver Stone en 1986.

Le tournage du film faillit être purement annulé du fait du déclenchement d'une révolution contre le leader des Philippines Ferdinand Marcos quelques jours avant le début du tournage. Oliver Stone décida de tenter sa chance et tourna juste au sortir de la révolution.

Afin de les préparer au mieux à leur rôle, Oliver Stone et son conseiller militaire, Dale Dye, décidèrent de recréer un camp d'entraînement et de faire subir aux acteurs deux semaines d'entraînement à la guerre telle qu'elle était en 1967-1968. Après s'être fait raser les cheveux, les acteurs ont suivi un programme comprenant des marches à pied, des embuscades, des tours de garde, des attaques nocturnes… Le but était de les imprégner de la vie des vrais soldats au Vietnam et leur faire perdre leur aspect « civil » pour les faire devenir des « soldats » auxquels les vétérans pouvaient s'identifier.

Dans le DVD du film (version ultimate collection), les acteurs racontent à quel point pendant le tournage, Oliver Stone se comportait avec eux comme un officier l'aurait fait avec ses soldats.

Bande originale

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La musique originale est composée par Georges Delerue. Le film contient cependant d'autres compositions et morceaux non originaux :

  1. Samuel Barber - Adagio for String / The Village
  2. Smokey Robinson et The Miracles - Tracks of my Tears
  3. Merle Haggard - Okie from Muskogee
  4. The Doors - Hello, I Love You
  5. Jefferson Airplane - White Rabbit
  6. Orchestre symphonique de Vancouver - Barnes Shoots Elias
  7. Aretha Franklin - Respect
  8. Otis Redding - (Sittin' On) The Dock of the Bay
  9. Percy Sledge - When a Man Loves a Woman
  10. The Rascals - Groovin'
  11. Orchestre symphonique de Vancouver - Adagio for String…

Accueil critique

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Platoon
Score cumulé
SiteNote
Metacritic 92/100[8]
Rotten Tomatoes 88 %[9]
Allociné 4,6/5 étoiles[10]
Compilation des critiques
PériodiqueNote

Sur le site agrégateur de critiques Rotten Tomatoes, le film obtient un score de 88 % d'avis favorables, sur la base de 68 critiques collectées et une note moyenne de 8,40/10 ; le consensus du site indique : « Nourri par les expériences personnelles du réalisateur Oliver Stone au Vietnam, Platoon renonce au sermon facile au profit d'une vision déchirante et à raz de terre de la guerre, renforcée par des performances sans failles de Charlie Sheen et Willem Dafoe »[9]. Sur Metacritic, le film obtient une note moyenne pondérée de 92 sur 100, sur la base de 16 critiques collectées ; le consensus du site indique : « Acclamation générale » (Universal acclaim)[8].

En France, le site Allociné propose une note moyenne de 4,6/5, sur la base de 5 critiques de presse collectées[10].

Le film est un succès. Il cumule plus de 138 millions de dollars sur le sol nord américain, soit le 3e meilleur résultat du box-office local annuel. En France, il frôle les 3 millions d'entrées et se classe 5e des meilleurs recettes au box-office de l'année 1987.

Pays ou région Box-office Date d'arrêt du box-office Nombre de semaines
Drapeau des États-Unis États-Unis
Drapeau du Canada Canada
138 530 565 $[3] [11] 27[11]
Drapeau de la France France 2 977 785 entrées[12] -

Monde Total mondial 152 963 328 $[3] - -

Distinctions

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Source et distinctions complètes[13]:

Récompenses

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Nominations

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Classements honorifiques

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Le sujet central du film est le combat des deux sergents, Barnes et Elias, deux figures paternelles pour le jeune soldat Chris Taylor qui hésite entre les deux[14].

Barnes symbolise la force brutale, aveugle, le bras armé d'un État, celui qui ne sait que tuer dans la vie. Finalement, cette force se révèle incontrôlable. À l'opposé, Elias est la conscience morale, celui qui refuse de s'avilir même quand l'ennemi est lui-même cruel. Il représente une figure christique dans le film ; à plusieurs reprises, on le voit les bras en croix[14]. C'est aussi celui qui est sans doute le plus lucide car il ne croit pas à la victoire. Finalement, comme il le dit à la fin du film, Taylor se sent comme né de ces deux pères différents. À un second niveau, on peut y voir une Amérique scindée entre les « va-t'en-guerre » qui veulent une victoire, quel qu'en soit le prix, et ceux qui pensent qu'à ce jeu l'Amérique perd son âme dans une guerre perdue d'avance.

Ce film montre aussi des aspects dérangeants de la guerre du Viêt Nam comme l'abus d'autorité des soldats aguerris sur les bleus, l'assassinat d'officiers impopulaires (on parlait de « fragging » ou « fragmentation »[15]), le fait que la plupart des simples soldats sont des gens du peuple[16].

On peut faire un parallèle autobiographique, Oliver Stone lui-même s'étant engagé volontairement[16]. Mais le film n'en est pas moins anti-guerre. De plus, le langage dans les répliques est la plupart du temps injurieux ou vulgaire ; on sent que le dérapage de ces soldats, plongés dans une guerre dont ils ne comprennent pas la stratégie militaire et à laquelle ils étaient mal préparés psychologiquement, est à chaque instant possible, (dérapage qui aura lieu lors de la séquence inspirée du massacre de My Lai[17]).

Autour du film

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Produits dérivés

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Le film a été novelisé par Dale A. Dye, vétéran lui-même, (capitaine de l'USMC) et devenu par la suite conseiller technique militaire pour le cinéma.

Platoon a été adapté par deux fois en jeu vidéo :

Références dans d'autres œuvres

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  • Le groupe de death metal mélodique finlandais, Children of Bodom, utilise certaines paroles du film en tant que transition dans son album Hate Crew Deathroll.
  • Un groupe de rap français, les X-Men, font une référence à ce film dans leur chanson Retour aux Pyramides.
  • Certains passages du film, ainsi que la musique Adagio for String ont été utilisés dans le film Bravetown.
  • Apparition de la musique d'Oliver Stone dans le film The Land of Hope (film, 2012)
  • Dans Tropic Thunder, notamment lorsque Tugg Speedman — le personnage interprété par Ben Stiller — est touché dans le dos et tressaute sous l'impact des balles en essayant de rejoindre l'hélicoptère, comme l'est le sergent Elias dans Platoon

Notes et références

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  1. Oliver Stone, un rebelle à Hollywood, Arte, 10 septembre 2006
  2. Signifiant « peloton » ou « section ».
  3. a b et c (en) « Platoon », sur Box Office Mojo (consulté le )
  4. «  » (dates de sortie), sur l'Internet Movie Database
  5. « What does Johnny Depp do in the movie Platoon ? » [« Que fait Johnny Depp dans le film Platoon ? »], sur theguardian.com : « quelques apparitions et une seule scène de dialogue »
  6. « Fiche du doublage français du film » sur Voxofilm, consulté le 30 novembre 2014
  7. Le Point du 21 juillet 2011, no 2027 « Quand la guerre des films fait des morts », section « La guerre Kubrick-Stone » (1987) p. 82-83
  8. a et b (en) « Platoon Reviews », sur Metacritic.com, CBS Interactive (consulté le ).
  9. a et b (en) « Platoon (1986) », sur Rotten Tomatoes.com, Fandango Media (consulté le ).
  10. a et b « Platoon - Critiques presse », sur Allociné.fr (consulté le ).
  11. a et b (en) « Platoon - weekly », sur Box Office Mojo (consulté le )
  12. « Platoon », sur JP's box-office (consulté le )
  13. (en) Awards - Internet Movie Database
  14. a et b Jürgen Müller (trad. de l'allemand), 100 films des années 1980, Cologne, Taschen, , 819 p. (ISBN 978-3-8365-8730-3), p. 425
  15. Terme dérivé de la grenade à fragmentation car ainsi il n'était pas révélé que le tueur utilisait des balles américaines.
  16. a et b Jürgen Müller (trad. de l'allemand), 100 films des années 1980, Cologne, Taschen, , 819 p. (ISBN 978-3-8365-8730-3), p. 428
  17. Jürgen Müller, 100 films des années 1980, Cologne, Taschen, , 819 p. (ISBN 978-3-8365-8730-3), p. 819

Article connexe

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Liens externes

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