Pion (hameau)
Pion | |
Administration | |
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Pays | France |
Région | Auvergne |
Commune | Lavoine |
Code postal | 03250 |
Démographie | |
Gentilé | Les Pions |
Population | 63 hab. |
Géographie | |
Coordonnées | 45° 58′ 07″ nord, 3° 41′ 26″ est |
Localisation | |
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Pion ou Chez Pion ou encore les Pions est un hameau français qui fait partie de la commune de Lavoine, dans le département de l'Allier et la région Auvergne-Rhône-Alpes.
Révolte populaire de 1764
[modifier | modifier le code]Ce territoire est le théâtre d’une révolte populaire, survenue en 1764[1]. S'ensuit maintes arrestations, des condamnations à mort, la confiscation des biens et quelques déportations… Certains voient dans cette bataille un acte fondateur de l’identité de la Montagne bourbonnaise[2].
Marie Barraud et sa sœur Antoinette, du village de Bêchemore, dépendant de La Guillermie, ne se soumettent pas à l'huissier qui vient le effectuer une saisie pour une dette de leur frère Albert ; elles blessent grièvement un témoin qui accompagnait l'huissier ; ce témoin en meurt quinze jours plus tard. Marie Barraud est arrêtée et emprisonnée à Ferrières, tandis que sa sœur s'enfuit dans les bois ; elle est emmenée auprès du juge de La Guillermie ; au retour, elle est délivrée de force par une quarantaine de villageois des Pions dans le bois Paraud. La répression est sévère : le , le village est cerné par un important détachement, qui donne l'assaut le lendemain ; seize villageois sont arrêtés, tandis que d'autres paysans se cachent dans les Bois Noirs ; plusieurs procès conduisent à des condamnations à la pendaison ou au bagne et les biens des condamnés sont confisqués.
Le souvenir de cette révolte est resté longtemps vivant dans la région ; il a donné lieu à des complaintes populaires. On en trouve la trace chez Jacques Lacarrière, dans Chemin faisant[3] : « Aussi, très longtemps, ce hameau fut-il un foyer réfractaire, un lieu de dissidence, rebelle à toute autorité centrale. Plusieurs fois, il fut encerclé par la troupe, des paysans furent torturés, des maisons incendiées. Rien n'y fit. La population prenait fait et cause pour les « rebelles » et cherchait elle-même au besoin la protection de la grande forêt. »
Michèle Sternberg a tiré de cette affaire un roman historique, L'Affaire des Pions. La Montagne bourbonnaise sous l’Ancien Régime[4].
Étymologie
[modifier | modifier le code]On a baptisé le village du nom d’une famille dite « des Pions » ; on faisait précéder ce nouveau toponyme de la préposition chez, « Chez Pions »[5].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Jean-Pierre Piéchaud, « Un exemple de révolte populaire au XVIIIe siècle », sur L’encyclopédie du développement durable, association 4D, (consulté le )
- d’un auteur d'un ouvrage sur l'histoire de Lapalisse…, « De l’affaire privée à la rébellion : la révolte des Pions à Lavoine (1764) », sur Palicia, Blogger, (consulté le )
- Paris, Fayard, 1977.
- Prix de l'Académie du Vernet 2017. La Montagne, 12 août 2017.
- Hubert Houdoy, « Les montagnards des Bois Noirs et la révolte des Pions », sur site personnel, free.fr, (consulté le ) : « Docteur Lère, Les montagnards des Bois Noirs et la révolte des Pions, 1943, repris dans En Montagne bourbonnaise… Les Pions, Éditions des Amis de la Montagne bourbonnaise, no spécial, hiver 2001, p. 48. »