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Nur Ed-Din Al Betrugi

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Nur Ed-Din Al Betrugi
Biographie
Naissance
Avant 1185
Maroc ou al-Andalus
Décès
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Nom dans la langue maternelle
أبو إسحاق نور الدين البطروجي الإشبيليVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Période d'activité
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Autres informations
Maître

Nur al-Din Ibn Ishaq Al-Bitruji, Abu Ishâk ibn al-Bitrogi, aussi connu sous le nom d'Al Bidrudschi et plus connu en Occident sous son nom latinisé d'Alpetragius, est un célèbre astronome, philosophe et juge marocain ou arabe andalou du XIIe siècle.

Il est notamment connu pour avoir été le premier astronome à présenter un système astronomique non ptolémaïque et le premier à proposer des causes physiques des mouvements célestes. Son système alternatif s'est répandu à travers la majeure partie de l'Europe au cours du XIIIe siècle.

Al Betrugi naquit (bien) avant 1185. En effet, on sait qu'il a connu le polymathe Ibn Tufayl et qu'il était probablement son disciple; or Ibn Tufayl est mort en 1185 ou 1186[1],[2],[3].

Le lieu de naissance d'Al Betrugi est controversé. Déjà en 1921, certains historiens le font naître en al-Andalus (Pedroche près de Cordoue ou Séville), d'autres pensent qu'il est né dans le Maghreb al-Aqsa (Maroc)[4]. Les deux affirmations se trouvent aussi dans des ouvrages plus récents. Ainsi, Julio Samsó pense que son gentilé vient de Al-Bitrawsh (l'actuelle Valle de los Pedroches), une région proche de Cordoue; c'est donc là qu'il serait né[1],[2],[3]. De l'autre côté, plusieurs ouvrages affirment, souvent en passant, qu'il est originaire du Maroc[5],[6],[7]. En tout cas, qu'il soit né en un endroit n'empêche pas qu'il ait plus tard vécu ailleurs: ainsi Michal Kokowski affirme qu'il est né au Maroc, mais qu'il a ensuite vécu à Séville[7].

On sait qu'il a vécu en Andalousie[réf. souhaitée], qu'il était probablement un disciple du polymathe Ibn Tufayl et contemporain d'Averroès.

Dans son unique œuvre connue[1],[2],[3], Kitab-al-Hay’ah (en arabe كتاب الحياة), il avança la théorie des orbites planétaires comme étant de natures épicycles et excentriques. La date exacte de cette œuvre est également incertaine. Il l'écrivit certainement après la mort d'Ibn Tufayl (1185/1186). En 1192 apparut une œuvre qui semble lui emprunter des idées, et en 1217 Michel Scot traduisit le Kitab al-Hay'ah en latin. Ainsi, le Kitab al-Hay'a fut certainement écrit entre 1185 et 1217, et probablement plus précisément entre 1185 et 1192[1],[2],[3].

Nur Al Din mourut vers 1204[réf. souhaitée].

Œuvres et modèle planétaire

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Il est le premier astronome à présenter un système astronomique non ptolémaïque, avec les planètes portées par les sphères géocentriques, comme une alternative aux modèles de ses prédécesseurs. Un autre aspect original de son système est qu'il propose une cause physique des mouvements célestes. On lui doit une très curieuse théorie astronomique développée dans un de ses ouvrages nommé Kitab Al Hai'a (Le livre d'astronomie/cosmologie théorique, littéralement en arabe : كتاب الهيئة ), qui fait revivre, d'une manière fondamentalement modifiée, la théorie des sphères homocentriques (système de mouvement planétaire proposé par ses prédécesseurs), et permet de rendre compte des phénomènes propres aux étoiles errantes, en mélangeant des rotations de sphères homocentriques. Les conceptions d'Alpetragius ont le mérite d’ébranler une tradition séculaire, de mettre en doute les systèmes antécédents et préparer leur écroulement annoncé. Pour ses contemporains, ses idées sont considérées comme un important apport positif : on va même jusqu'à dire qu'il fonde une nouvelle astronomie[8]. Son apport est si décisif pour l'avenir de l'astronomie que les écrivains juifs de son époque le surnomment celui qui fait vaciller la doctrine des cieux. Il établit la théorie du mouvement spiral des planètes et ouvre ainsi la voie à l'astronomie moderne. Grâce à lui, la trigonométrie, considérée jusque-là comme une branche de l'astronomie, devient une science indépendante. Selon lui : "Vénus et Mercure ont leur lumière propre puisqu'elles n'ont pas de phase comme la Lune."

Un des aspects originaux du système d'Alpetragius est sa proposition d'une cause physique de mouvements célestes. Il combine l'idée d'impetus et le concept de shawq (désir) d'Abu'l-Barakāt al-Baghdādī, pour expliquer comment l'énergie est transférée d'un premier moteur placé dans la dite sphère à d'autres sphères, expliquant les vitesses variables des autres sphères et des mouvements différents. Il contredit l'idée selon laquelle il existe un type particulier de dynamique pour chaque monde, en appliquant plutôt la même dynamique aux mondes sublunaires et célestes.

Il écrit le célèbre livre Kitab Al Hai'a sur l'almageste, qui demeure une des bases de l'astronomie du monde. Alpetragius y présente des critiques de ce livre d'un point de vue physique.

Héritages et postérité

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Ses Principes d'astronomie sont traduits par Michel Scot à Tolède en 1217, sous le titre de De motibus celorum (imprimé pour la première fois à Vienne en 1531). Cette traduction devient la base de l'astronomie en Europe jusqu'au XVIe siècle, et son modèle planétaire sera repris par les principaux acteurs de la nouvelle conception du monde qui vont s'en inspirer[9]. Les critiques vont jusqu'à qualifier son livre d'alternative valable à l'Almageste de Ptolémée[2].

Une traduction en hébreu de Moshe ibn Tibbon a été réalisée en 1259[1]. Egalement au XIIIe siècle, Juda ben Salomon ha-Cohen incorpore l'astronomie d'Al Betrugi dans son encyclopédie Midrash ha-Ḥokmah, considérée comme la première des grandes encyclopédies hébraïques[10].

Le professeur Feliciano Pérez Varas, de l'Université de Salamanque, considère que le Parzival fait référence à ce savant dans la figure du sage astronome Flegetanis, qui aurait mentionné le Graal[11].

Un cratère lunaire porte aujourd'hui son nom latinisé: le cratère Alpetragius.

Références

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  1. a b c d et e (es) Julio Samsó, « Nur al-Din Bitruyi », sur Diccionario Biográfico Español, Real Academia de la Historia (consulté le )
  2. a b c d et e (en) Samsó, Julio (2007). "Biṭrūjī: Nūr al‐Dīn Abū Isḥāq [Abū Jaʿfar] Ibrāhīm ibn Yūsuf al‐Biṭrūjī". In Thomas Hockey; et al. The Biographical Encyclopedia of Astronomers. New York: Springer. pp. 133–4. Lire en libre accès
  3. a b c et d (en) Julio Samsó, « Al-Bitruji Al-Ishbili, Abu Ishaq », sur encyclopedia.com / Dictionary of Scientific Biography, (consulté le )
  4. (es) Sánchez Pérez et Pérez Gómez, 1921 , pp. 45-47.
  5. (en) Michael Maunder et Patrick Moore, « Transits of Mercury », dans Transit When Planets Cross the Sun, Springer, coll. « Practical Astronomy », (ISBN 978-1-4471-0373-8, DOI 10.1007/978-1-4471-0373-8_4, lire en ligne), p. 23–27
  6. (en) Bertone, G. (2021). A Tale of Two Infinities: Gravitational Waves and the Quantum Origin of the Universe's Biggest Mysteries. Royaume-Uni: Oxford University Press.
  7. a et b (en) Michal Kokowski. Copernicus, Arabic Science, and the Scientific (R)evolution. Dans: Arun Bala. Asia, Europe, and the Emergence of Modern Science: Knowledge Crossing Boundaries. (2012). Royaume-Uni: Palgrave Macmillan.
  8. Aldo Mieli, La Science Arabe, Ardent Media, (lire en ligne)
  9. (en) Robert S. Cohen, P. K. Feyerabend et Marx W. Wartofsky, Essays in Memory of Imre Lakatos, Springer Science & Business Media, , 768 p. (ISBN 978-94-010-1451-9, lire en ligne)
  10. (en) Y. Tzvi Langerman, « Ben Solomon: Judah ben Solomon ha‐Kohen », dans The Biographical Encyclopedia of Astronomers, Springer, (ISBN 978-0-387-31022-0, DOI 10.1007/978-0-387-30400-7_134), p. 109–110
  11. (es) Mariano Pérez Varas, « Sobre la Recepción en el Parzival de Wolfram von Eschenbach », dans Parzival. Reescritura y Transformación,

Bibliographie

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  • (es) José Augusto Sánchez Pérez et Rafael Pérez Gómez, Biografías de matemáticos árabes que florecieron en España, Fundación El legado andalusì, (ISBN 8487004504, lire en ligne)

Liens externes

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