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Megawati Sukarnoputri

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Megawati Sukarnoputri
Illustration.
Megawati Sukarnoputri en 2001.
Fonctions
Présidente de la république d'Indonésie

(3 ans, 2 mois et 27 jours)
Vice-président Hamzah Haz
Gouvernement Cabinet de Mutuelle assistance (en)
Prédécesseur Abdurrahman Wahid
Successeur Susilo Bambang Yudhoyono
Vice-présidente de la république d'Indonésie

(1 an, 8 mois et 27 jours)
Élection 20 octobre 1999
Président Abdurrahman Wahid
Gouvernement Cabinet d'Unité nationale (en)
Prédécesseur Baharuddin Jusuf Habibie
Successeur Hamzah Haz
Présidente du PDIP
En fonction depuis le
(25 ans, 9 mois et 7 jours)
Biographie
Nom de naissance Diah Permata Megawati Setiawati Soekarnoputri
Date de naissance (77 ans)
Lieu de naissance Yogyakarta, Indonésie
Nationalité indonésienne
Parti politique PDIP
Père Soekarno
Conjoint Surendro Supjarso (1970)
Hassan Gamal Ahmad Hassan (1972)
Taufiq Kiemas (1973)
Enfants Mohammad Rizki Pramata
Mohammad Prananda
Puan Maharani
Diplômée de Université Padjadjaran
Université d'Indonésie
Profession agricultrice
psychologue
Religion islam

Signature de Megawati Sukarnoputri

Megawati Sukarnoputri Megawati Sukarnoputri
Présidents de la république d'Indonésie
Vice-présidents de la république d'Indonésie

Megawati Sukarnoputri, ou Soekarnoputri, née le à Jogjakarta[1] sur l'île de Java, est une femme d'État indonésienne, présidente de la république d'Indonésie de 2001 à 2004, après en avoir été vice-présidente de 1999 à 2001. Elle est la première femme de l'histoire de l'Indonésie à avoir exercé ces fonctions. Elle est la fille de l’ancien président Soekarno, qui avait dû céder le pouvoir au général Soeharto en , et de Fatmawati.

Débuts en politique

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La carrière de Megawati commence en 1986, lorsqu'elle est nommée vice-présidente de la branche de Jakarta Centre du Parti démocratique indonésien (PDI), un des deux partis autorisés par le régime de Soeharto aux côtés du parti du régime, le Golkar. Elle est élue députée aux élections générales de 1987. Lors du congrès extraordinaire du PDI en 1993, elle est élue présidente du parti par acclamation.

Opposition au régime de Soeharto

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Cette nomination de la fille de Soekarno à la tête du PDI ne pouvait pas plaire au régime, alors dirigé par le général Suharto. Des manœuvres permettent d'écarter Megawati du congrès du parti à Medan (province de Sumatra Nord) en 1996, au profit d'un inconnu, Soerjadi. Refusant ce coup de force, les partisans de Megawati occupent le siège du PDI à Jakarta. Le , des commandos d'hommes au crâne rasé et en tenue uniforme noire prennent le siège d'assaut, forçant les partisans de « Mega » à quitter les lieux. Cette action déclenche des émeutes dans Jakarta, que le régime impute au Parti démocratique du peuple (PRD), une petite organisation d'extrême-gauche dont le dirigeant, Budiman Sudjatmiko, est jeté en prison. Le PDI éclate en deux factions, les autorités ne reconnaissant bien entendu que celle de Soerjadi. Aux élections de 1997, le score du PDI chute.

Megawati devient le symbole de l'opposition au régime Soeharto. La démission de ce dernier en 1998 crée une situation nouvelle. La faction Megawati prend le nom de Partai Demokrasi Indonesia Perjuangan (Parti démocratique indonésien de lutte) ou PDIP.

Vice-présidente de la République

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Portrait officiel de Megawati Sukarnoputri en tant que vice-présidente.

Aux élections de 1999, le PDIP arrive en tête avec plus de 30 %. Au Majelis Permusyawaratan Rakyat ou MPR (Parlement) issu de ces élections, des manœuvres ont lieu entre les partis se réclamant de l'islam, qui refusent la possibilité qu'une femme soit à la tête de l'État. En , c'est Abdurrahman Wahid, religieux et dirigeant de l'organisation musulmane Nahdlatul Ulama, qui est élu président de la République par 373 voix contre 313. Megawati est élue vice-présidente, devenant la première femme élue à ce poste.

Présidente de la République

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Megawati Sukarnoputri et le président américain George W. Bush, le .

De nouvelles manœuvres politiques amènent à la destitution d'Abdurrahman Wahid par une session extraordinaire du MPR le . Megawati lui succède alors comme présidente de la République. Elle est la première femme de l'histoire à exercer cette fonction.

En 2004, elle est classée huitième dans la liste des femmes les plus puissantes du monde selon Forbes.

Megawati est battue lors de l'élection présidentielle du par Susilo Bambang Yudhoyono, qui lui succède le suivant, jour de sa prestation de serment.

Après la présidence

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Elle a été de nouveau candidate malheureuse à la présidence lors de l'élection du face au chef d'État sortant d'une part et d'autre part au vice-président Jusuf Kalla, soutenu par le Golkar.

Étymologie

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Son nom complet Diah Permata Megawati Setiawati Soekarnoputri signifie « princesse bijou[2] nuageuse fidèle[3] fille de Soekarno ».

Le Président indonésien Soekarno, son fils Guntur Sukarnoputra (id) et sa fille Megawati Sukarnoputri reçoivent le Premier ministre indien Jawaharlal Nehru et sa fille Indira Gandhi.

Son nom d'usage est simplement Megawati, voire « Mega ». On dit aussi Megawati Sukarnoputri [4],[5], l'usage international étant de fournir au moins une apparence de nom de famille[6]. On trouve aussi écrit Mégawati avec un accent aigu[7] utilisé en indonésien pour distinguer le é du pepet ou « souffle » noté par e jusqu'à ce que la réforme orthographique de 1947 (orthographe Soewandi) supprime tous les signes diacritiques[8]. Méga transcrit le sanscrit मेघ megha « nuage ».

La presse indonésienne écrit Soekarnoputri, tout comme Wikipedia indonésien. La graphie oe[9] (selon l'orthographe dite Van Ophuijsen), « dont l'inconséquence était ressentie comme toute coloniale »[10], a été remplacée par u dès 1947 (cette nouvelle orthographe dite Soewandi, du nom du ministre de l'Éducation de l'époque, a donc été introduite l'année même de la naissance de l'intéressée) dans l'écriture de la langue indonésienne. La ville de Bandoeng devint ainsi Bandung. Néanmoins de nombreux Indonésiens ont conservé la forme ancienne de leur nom et Sukarno lui-même signait toujours « Soekarno » avec la graphie oe. D'où cette graphie « Soekarnoputri » mêlant les deux orthographes (oe et u) en lieu et place de *Soekarnopoetri ou Sukarnoputri. De plus le remplacement de oe par u n'a été effectué qu'en 1955 pour la langue javanaise. La finale putri est un emprunt savant au sanscrit पुत्री putrī et signifie « fille ». Sukarnoputri n'est pas un patronyme, institution que ne connaissent pas la grande majorité des Indonésiens ; il s'agit simplement d'une partie du nom qu'on lui a donné à sa naissance, comme à ses sœurs. Les frères de Megawati ont dans leur nom Sukarnoputra (ou Soekarnoputra), littéralement « fils de Sukarno ». Il s'agit là d'un choix propre aux parents, nullement une pratique répandue. Le nom du fleuve Brahmapoutre (Brahmaputra) signifie « fils de Brahma ». पुत्र putra est un lointain correspondant du latin puer et du français « puéril »[11].

Distinctions

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Notes et références

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  1. S'écrit Yogyakarta depuis 1972, date de l'introduction de l'orthographe EYD
  2. Bijou : permata en indonésien
  3. Fidèle : setia en indonésien : le terme est emprunté au sanscrit सत्य satya
  4. MEGAWATI SUKARNOPUTRI (à la lettre M) dans le Petit Larousse Grand Format 2005
  5. Sukarnoputri Megawati (à la lettre S) dans le Dictionnaire Hachette 2003
  6. Le cas de Megawati Sukarnoputri est comparable à celui de la présidente de l'Islande Vigdís Finnbogadóttir.
  7. MÉGAWATI SUKARNOPUTRI (à la lettre M) dans le Petit Robert des noms propres 2006
  8. Prohibé officiellement, le é réapparaît par exemple dans le Dictionnaire général indonésien-français de Pierre Labrousse.
  9. oe ne doit pas être transformé en un « e dans l'o » (œ) et est à prononcer « ou » comme en néerlandais
  10. « L'orthographe Soewandi (1947) [...] fait disparaître le o e (noté par un u) [...] dont l'inconséquence était ressentie comme toute coloniale. » : Pierre Labrousse page 340 « Réforme et discours sur la réforme. Le cas de l'indonésien » pages 337-356 in István Fodor et Claude Hagège Language Reform (History an Future) La Réforme des langues (Histoire et Avenir) Sprachreform (Geschiste und Zukunft), volume II, 521 pages, 1983, Buske Verlag Hamburg (ISBN 3-87118-572-8)
  11. Gérard Huet Héritage du sanskrit dictionnaire sanskrit-français (428 pages, version du 5 avril 2007 consultée en ligne)
  12. (en) Honorary Doctorates, Prize and Awards, Waseda University, consulté sur www.waseda.jp le 19 septembre 2012

Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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