Étienne Dujardin-Beaumetz
Étienne Dujardin-Beaumetz Étienne Beaumetz | |
Portrait gravé d'Étienne Dujardin-Beaumet, publié dans l’Album Mariani (1906). | |
Fonctions | |
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Sénateur français | |
– (1 an, 8 mois et 20 jours) |
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Circonscription | Aude |
Député français | |
– (22 ans, 2 mois et 7 jours) |
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Élection | 22 septembre 1889 |
Réélection | 3 septembre 1893 8 mai 1898 11 mai 1902 6 mai 1906 8 mai 1910 |
Circonscription | Aude |
Législature | Ve, VIe, VIIe, VIIIe, IXe et Xe (Troisième République) |
Groupe politique | Gauche radicale (1902-1912) |
Prédécesseur | Circonscription créée |
Successeur | Jean Bonnail |
Conseiller général de l'Aude | |
– (26 ans) |
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Circonscription | Canton de Limoux |
Prédécesseur | Ferdinand-Auguste Lapasset |
Successeur | Pierre Constans |
Biographie | |
Nom de naissance | Henri Charles Étienne Dujardin-Beaumetz |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Passy |
Date de décès | (à 60 ans) |
Lieu de décès | La Bezole |
Nationalité | Française |
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Henri Charles Étienne Dujardin-Beaumetz[1], connu aussi en tant qu'artiste-peintre sous le nom Étienne Beaumetz[2],[3] est un artiste-peintre et un homme politique français né le à Passy[1] et mort le à La Bezole (Aude)[4],[5].
Biographie
[modifier | modifier le code]Étienne est le fils de Thadée Urbain Hippolyte Dujardin-Beaumetz, médecin, maire adjoint du 10e arrondissement de Paris en 1848, puis préfet du Puy-de-Dôme, et de Clémence Lepère[6].
Il participe en tant que volontaire à la guerre de 1870 ce qui influence sa carrière de peintre, il se consacre à la peinture de sujets militaires. Il sera ainsi amicalement surnommé le capitaine des pompiers de Montretout.
Il est formé à l'École des Beaux-Arts par Louis Roux et le peintre Alexandre Cabanel[3],[7], puis Émile Bin[8], il est installé près de Montmartre.
Il expose au Salon des artistes français dès 1875 une toile militaire, En reconnaissance. Il y présentera aussi Les voilà (épisode de la guerre 1870-1871, au ministère de la Guerre), Le général Lapasset brûlant ses drapeaux (1812), Salut à la Victoire et Portrait de M. Dujardin-Baumetz, de l'Académie de Médecine (son frère). En 1880, il y obtient une médaille de 3e classe et remporte aussi une mention honorable à l'Exposition universelle de Paris de 1889[9].
Il participe à l'amélioration de la condition des artistes par la création de la société libre des artistes français et par la revue l'Art Libre dont il est cofondateur en 1880 avec Numa Coste, Émile Zola, Paul Alexis et Marius Roux[10].
Étienne Dujardin-Beaumetz se fiance en 1879 avec Louise Milliet, artiste peintre anticléricale âgée de vingt-cinq ans, fille des républicains Félix et Louise Milliet. Ils rompent cependant lors de la préparation du mariage, Dujardin-Beaumetz refusant un mariage civil, préférant un mariage catholique, pour la galerie, même s'il n'est pas lui-même religieux[11].
Il épouse ensuite la peintre Marie-Louise Petiet, artiste Limouxine, le à Paris dans le 16e arrondissement[6], puis s'installe dans l'Aude.
Il est l'oncle de la peintre Rose Dujardin-Beaumetz[12],[13].
Son portrait a été réalisé par Adolphe Déchenaud en 1906, il est conservé au Musée d'Orsay[14].
Le peintre
[modifier | modifier le code]Il expose dès 1875.
- 1875 - En reconnaissance à Ville-Evrard, siège de Paris, 1870
- 1876 - Les Mobiles évacuant le plateau d'Avron pendant le bombardement
- 1877 - L'Infanterie de soutien
- 1877 - En Retraite
- 1879 - L'attaque d'un château
- 1880 - Les voilà ! 1870[15] qui lui vaut une médaille
- 1881 - Le Bataillon Des Gravilliers Pour La Frontiere[16]
- 1882 - Le général Lapasset brûlant son drapeau, musée Petiet de Limoux[17]
- 1883 - Les libérateurs
- 1884 - La garnison quittant Belfort
- 1884 - À Champigny
- 1885 - À la baïonnette
- 1885 - La dernière faction
- 1887 - Ils ne l'auront pas
- 1888 - Salut à la victoire (bataille de Coulmiers)
Il reçoit une mention à l'Exposition universelle de 1889, date à laquelle il abandonne la peinture pour la politique[18].
-
L'embuscade (musée Petiet).
-
Le général Lapasset brûlant son drapeau (Salon de 1882, musée Petiet).
-
À la baïonnette (Salon de 1885, musée Petiet).
-
La dernière faction (Salon de 1885, musée Petiet).
L'homme politique
[modifier | modifier le code]- Député du parti républicain de 1889 à 1893 puis de la Gauche radicale de l'Aude jusqu'en 1912, il accède à la présidence du groupe de la gauche radicale en 1896 et occupe ce poste pendant deux ans.
- Sénateur Gauche démocratique de l'Aude de 1912 à 1913.
- Sous-secrétaire d'État aux Beaux-Arts du au dans divers gouvernements (Gouvernement Maurice Rouvier...)
- Conseiller général du canton de Limoux dès 1887
- Président du conseil général de l'Aude, 1893-1894, 1898-1901, 1903-1905, 1907-1908.
Dès 1891 Henri Dujardin-Beaumetz s’interroge sur le rôle que l’État doit jouer en matière d’art, il pense qu’ « il y a, depuis bien longtemps, dans notre pays, un malentendu sur le rôle que l’État doit jouer en matière d’art : les uns pensent que l’État doit diriger le mouvement artistique du pays ; les autres estiment qu’il n’y a qu’à le suivre en l’encourageant. La tradition en vertu de laquelle l’État croit devoir diriger l’art date de Colbert.
Les défenseurs de l’art officiel ont pensé que, de même que l’État était avec raison, pour l’instruction publique, l’éducateur de la nation, il lui appartenait de diriger les tendances artistiques du pays dans ce qu’il croyait être le beau et le vrai.
L’art officiel a développé ses élus en écrasant leurs adversaires, et pour qu’il ait le droit d’agir ainsi il eût fallu que ses représentants aient la certitude qu’ils soient en possession de la formule définitive. »[19]
En 1905, en tant que sous-secrétaire d'État aux Beaux-Arts, Étienne Dujardin-Beaumetz est nommé président d'honneur du comité exécutif du monument Sisley[20]. Le monument à Alfred Sisley est inauguré le 15 juillet 1911[21] sous sa présidence au Champ de Mars à Moret-sur-Loing[22].
Radical et franc-maçon notoire, affilié à la loge La clémente Amitié[23], le , Henri Dujardin-Beaumetz a voté pour la Loi de séparation des Églises et de l'État[24], étant un farouche anti-clérical depuis le début de sa carrière politique[25].
Il est photographié en octobre 1910 lors de la Rentrée des Chambres (photo de presse, Agence Rol)[26].
Publications
[modifier | modifier le code]- 1891 - Rapport : Création d'un régiment d'infanterie subdivisionnaire, Paris, Motteroz[27]
- 1891 - Rapport : Organisation des régiments régionaux d'infanterie, Paris, Motteroz[28]
- 1892 - Proposition de loi concernant la liberté des théâtres, présentée par MM. Gustave Isambert et Dujardin-Beaumetz, Paris, Motteroz[29]
- vers 1899 - Proposition de loi ayant pour objet le transfert au Panthéon des restes de Rude, David d'Angers, Ingres, Delacroix et Berlioz présentée par M. Dujardin-Beaumetz, Paris, Motteroz[30]
- 1905 - Discours et articles de journaux prononcés et publiés à l'occasion des obsèques de M. Antonin Proust (1832-1905) par Jules Claretie, Disleau et H.-C.-E. Dujardin-Beaumetz, Niort impr. de T. Mercier[31]
- 1907 - Congrès des sociétés savantes à Montpellier. Discours prononcé à la séance générale du congrès, le , par M. Dujardin-Beaumetz, Imprimerie nationale[32]
- 1913 - Entretiens avec Rodin[33], imprimé après décès par son frère François DB.
- 1913 - Discours de 1905 à 1911, Paris, P. Dupont[34],[35]
imprimé après décès par son frère François DB.
Iconographie
[modifier | modifier le code]- Adolphe Déchenaud, Portrait de Dujardin-Beaumetz, 1906, huile sur toile, Paris, musée d'Orsay[36]
- Jules-Alexandre Grün, Un Vendredi au Salon des Artistes français, huile sur toile, 1911 : Dujardin-Beaumetz est bien reconnaissable, assis à droite, conversant avec le peintre Harpignies. Musée des Beaux-Arts de Rouen[37].
- Victor Ségoffin, Dujardin-Beaumetz, 1914, buste[réf. nécessaire]
- Marguerite Syamour, Buste d'Étienne Dujardin-Beaumetz, buste en bronze (Musée Petiet de Limoux)
- Lemoine-Beaumetz : biographie du peintre intitulé "Beaumetz la Victoire" 2012
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Mairie de Paris, Fichiers alphabétiques de l’état civil reconstitué (XVIe siècle-1859) V3E/N 801
- (fr) (BNF 12445031)
- (fr) « Sénat - Ancien sénateur de la IIIe République », sur senat.fr.
- (fr) « Le Cornet - 1913 - Nécrologie », sur gallica.bnf.fr.
- (fr) « Le Monde artiste - 1913 - Nécrologie », sur gallica.bnf.fr.
- Mairie de Paris, Registres d'actes d'état civil (1860-1902), acte de mariage, 16e arr., 04/02/1886, registre V4E 7292, acte no 53, Note : sur cet acte la mère d'Étienne est notée Clémence Lepère ou Le Père
- (en) « Union List of Artist Names », sur getty.edu.
- Paul Milliet, Les Milliet : Une famille de républicains fouriéristes, t. II, 2e édition, Paris, 1916, p. 251.
- René Édouard-Joseph, Dictionnaire biographique des artistes contemporains, tome 1, A-E, Art & Édition, 1930, p. 442
- « INHA Dictionnaire critique des historiens de l’art », sur inha.fr.
- Alfred Saffrey, « Paul Milliet : Une famille de républicains fouriéristes », Feuillets mensuels / L'Amitié Charles Péguy, no 166, , p. 9 à 28 (lire en ligne).
- « Notice Étienne », sur musee-orsay.fr.
- « Notice Rose », sur musee-orsay.fr.
- « Adolphe Déchenaud - Étienne Dujardin-Beaumetz en 1906 », sur musee-orsay.fr.
- Notice no ARCG0445, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Archim, ministère français de la Culture
- « Le Bataillon Des Gravilliers Pour La Frontiere », sur artrenewal.org.
- (en) « General Lapasset (1817-75) burning his flags, 26th October 1870, 1882 (oil on canvas) », sur bridgemanart.com.
- « Henri, Charles, Etienne DUJARDIN-BEAUMETZ », sur assemblee-nationale.fr.
- Annales de la Chambre des Députés, Débats parlementaires, séance du 12 novembre 1891, discussion du budget des Beaux-Arts, p. 309, cité in Myriam Chimènes, op. cit., p. 485-486.
- « Mercure de France : série moderne », sur Gallica, (consulté le ).
- Ségolène Le Men et Aline Magnien, La statuaire publique au XIXè siècle, 2004, p. 31 « Buste de Sisley par Eugène Thivier. inauguré à Moret-sur-Loing le 15 juillet 1911. »
- Jules Viatte, Moret sur Loing: les promenades d'art, 1912, p. 111
- Arnaud de l'Estoile, Pierre Plantard, Pardès éd., coll. "Qui suis-je", Grez-sur-Loing, 2014, p. 80.
- « Loi de 1905 arrow Biographies des parlementaires », sur laicite-laligue.org.
- Voir son affiche électorale de 1889 aux archives départementales de l'Aude, dossier 3MD203-204.
- « Rentrée des Chambres, octobre 1910, Mr Dujardin-Baumetz : photographie de presse / Agence Rol », sur gallica.bnf.fr.
- (BNF 30371161)
- (BNF 30371162)
- (BNF 30371163)
- (BNF 30371166)
- (BNF 30371159)
- (BNF 30371160)
- (BNF 32054689)
- « Le Palais Garnier dans la société parisienne: 1875-1914 Par Frédérique Patureau (p. 25) », sur books.google.fr.
- (BNF 32054690)
- « Portrait de Dujardin-Beaumetz », notice no 000PE018212, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture
- « Un Vendredi au Salon des Artistes français » (consulté le ).
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Sources biographiques
[modifier | modifier le code]- Romain Lemoine-Dujardin-Beaumetz, Beaumetz la Victoire, 2012 (ISBN 9782354140915).
- « Étienne Dujardin-Beaumetz », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960 [détail de l’édition]
- Angelo Mariani (1838-1914), Figures contemporaines, tirées de l'album Mariani, E. Flammarion (Paris), H. Floury (Paris), G. Richard (Paris), 1906, vol.10, p. 136–138 [1].
Liens externes
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- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Ressources relatives à la vie publique :
- Ressource relative à la recherche :
- Ministre de la Troisième République
- Député de l'Aude (Troisième République)
- Député de la cinquième législature de la Troisième République
- Député de la sixième législature de la Troisième République
- Député de la septième législature de la Troisième République
- Député de la huitième législature de la Troisième République
- Député de la neuvième législature de la Troisième République
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- Décès dans l'Aude
- Décès à 60 ans
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