Gisement préhistorique d'El Mekta
Le gisement préhistorique d'El Mekta est un site archéologique situé près de Gafsa en Tunisie[1],[2]. Elle appartient à la culture archéologique épipaléolithique capsienne.
Histoire
[modifier | modifier le code]Le site d'El Mekta est découvert en 1906 par Paul Boudy[3],[4], fouillé par Ernest-Gustave Gobert dans les années 1950[5] puis par Simone Mulazzani et Lotfi Belhouchet en 2012.
Le site est une rammadiya (escargotière), en plein air, de l'époque holocène.
Le gisement d'El Mekta se situe à proximité de Gafsa (ancienne Capsa) : de là vient l'attribution du nom « Capsien » en 1909[6].
Importance
[modifier | modifier le code]El Mekta représente l'un des sites clés pour comprendre le passage du Capsien typique au Capsien supérieur au cours de l'Épipaléolithique. Une datation avait été obtenue à partir d'un échantillon de charbon provenant de la couche du Capsien supérieur, et a été calibrée en 2007[4]. Les fouilles conduites en 2012 ont permis de proposer une séquence d'occupations distinctes du site, autour de 7 500 ans avant J.-C. pour le Capsien typique, et à partir de 6 200 ans avant J.-C. pour le Capsien supérieur[7].
Un seul reste humain a été mis au jour : il s'agit d'une première molaire supérieure droite qui avait été déposée au Centre de recherches anthropologiques, préhistoriques et ethnographiques d'Alger[8], devenu le Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques[4].
Le , le gouvernement tunisien propose le site pour un futur classement sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco[9].
Références
[modifier | modifier le code]- Danilo Grébénart, « Capsien », dans Encyclopédie berbère, vol. XII : Capsa – Cheval, Aix-en-Provence, Édisud, (lire en ligne), p. 1760-1770.
- Ernest-Gustave Gobert, « El Mekta, station princeps du Capsien », Karthago, vol. II, 1951-1952, p. 1-79.
- Jacques de Morgan, Louis Capitan et Paul Boudy, Étude sur les stations préhistoriques du Sud tunisien, Paris, Félix Alcan, .
- Olivia Munoz, Simone Mulazzani, Sihem Roudesli-Chebbi et Francesca Candilio, « Pratiques funéraires et données biologiques pendant l'Holocène en Tunisie : le cas de SHM-1 (Hergla, Tunisie orientale) », dans Actes du colloque international de préhistoire maghrébine, 5-7 novembre 2007, Tamanrasset, Alger, Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques, (lire en ligne), p. 315-332.
- Gobert, 1952[réf. incomplète].
- Ismaïl Saafi, Nabiha Aouadi, Catherine Dupont et Lotfi Belhouchet, « L'économie de subsistance dans la cuvette de Meknassy (Sidi Bouzid, Tunisie centrale) durant l'Holocène d'après l'étude malacologique », Bulletin de la Société préhistorique française, vol. 110, no 4, , p. 703-718 (ISSN 0249-7638, lire en ligne, consulté le ).
- (en) Jacob Morales, Simone Mulazzani, Lotfi Belhouchet, Antoine Zazzo, Laura Berrio, Wassel Eddargach, Angela Cervi, Hamza Hamdi, Mohamed Saïdi, Alfredo Coppa et Leonor Peña-Chocarro, « First preliminary evidence for basketry and nut consumption in the Capsian culture (ca. 10,000–7500 BP): Archaeobotanical data from new excavations at El Mekta, Tunisia », Journal of Anthropological Archaeology (en), vol. 37, , p. 128-139 (ISSN 0278-4165, DOI 10.1016/j.jaa.2014.12.005).
- Balout, 1954, p. 167[réf. incomplète].
- « Rammadiya d'El Magtaa (El Mekta), le site princeps de la culture capsienne », sur whc.unesco.org (consulté le ).