Charles-Eugène Delaunay
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médaille d'or de la Royal Astronomical Society (1870), membre étranger de la Royal Society (1869). |
Charles-Eugène Delaunay, né le à Lusigny-sur-Barse (Aube) et mort le dans la rade de Cherbourg, est un astronome et mathématicien français.
Biographie
[modifier | modifier le code]Charles-Eugène Delaunay naît le à Lusigny[2]. Il est le fils de Jacques-Hubert Delaunay, géomètre, et de son épouse Catherine Choiselat[3]. En , la famille s'établit à Ramerupt où le père a acquis un office d'huissier[4]. Delaunay y passe les premières années de son enfance[4]. En , afin de poursuivre sa scolarité à Troyes, il est placé chez son grand-oncle Joseph Cornet, menuisier[4]. En , il entre, comme pensionnaire, au collège de Troyes[5]. En , il prépare à Paris le concours d'entrée à l'École polytechnique et suit le cours de mathématiques spéciales du lycée Charlemagne[6]. En , il est admis à l'École polytechnique[6]. Il en sort major en [6]. À sa sortie de l'École polytechnique, François Arago lui propose d'entrer, comme élève astronome, à l'Observatoire de Paris[7]. Mais il en est dissuadé par Félix Savary et préfère entrer à l'École des Mines[7]. En , il est nommé répétiteur adjoint du cours de géodésie et machines à l'École polytechnique[8] (géométrie descriptive, mécanique analytique, dessin mécanique et physique élémentaire). En , il est reçu docteur ès sciences[9]. En , il est nommé aspirant ingénieur des mines[9]. Fin , Jean-Baptiste Biot le choisit comme son suppléant pour le cours d'astronomie physique qu'il professe à la Sorbonne[9]. En , Delaunay est nommé ingénieur ordinaire des mines de deuxième classe[9]. En , il est chargé du cours de mécanique physique et de géométrie descriptive à l'École des mines[10]. De à , il est professeur de mathématiques spéciales au collège Sainte-Barbe[10]. Fin , il est nommé répétiteur à École polytechnique[11]. Il intègre en 1849 le corps enseignant de la Sorbonne, où il devient professeur de mécanique physique, pour occuper deux années plus tard le même poste à l'École polytechnique. Fin , il est nommé titulaire de la chaire de mécanique et machines à l'École polytechnique[12].
II siège en 1855 au Bureau des longitudes et à l'Académie des sciences et devient directeur de l'Observatoire de Paris en 1870. Il reçoit la même année la médaille d'or de la Royal Astronomical Society.
Son travail porte notamment sur la mécanique lunaire en tant que cas particulier du problème des trois corps. Son développement en séries pour calculer la position de la lune converge trop lentement pour être utilisable en pratique, mais fut un catalyseur pour le développement de l'analyse fonctionnelle. En 1866, il émet avec William Ferrel l'hypothèse d'un ralentissement de la rotation terrestre sous l'effet des marées océaniques.
Il apporta aussi une contribution importante en géométrie différentielle, en classant les surfaces de révolution de courbure moyenne constante, qui aujourd'hui portent son nom : surface de Delaunay. Il est fait membre étranger de la Royal Society en 1869.
Il meurt noyé lors d'un accident de bateau le , en inspectant la fin des travaux de la récente rade artificielle de Cherbourg.
Travaux
[modifier | modifier le code]Les éléments de Delaunay[13],[N 1] sont un ensemble de six éléments orbitaux. Ils sont utilisés pour décrire les orbites des satellites[15]. Les éléments , et sont homogènes à un moment cinétique par unité de masse[13]. Les éléments , et sont sans dimension[13]. Ils sont reliés aux éléments képlériens par[16] :
où, d'une part[17] :
- est le demi-grand axe ;
- est l'excentricité ;
- est l'inclinaison ;
- est l'anomalie moyenne ;
- est l'argument du périastre ;
- est la longitude — ou ascension droite — du nœud ascendant.
Le cas est celui d'une orbite circulaire ()[18] ; le cas est celui d'une orbite équatoriale ( ou )[18].
Honneurs et distinctions
[modifier | modifier le code]Le [19], Delaunay est élu à la section d'astronomie de l'Académie des sciences en remplacement de Victor Mauvais[20].
Le , il est fait chevalier de la Légion d'honneur[21].
Le , il est nommé membre correspondant de l'Académie royale des arts et manufactures de Toscane[22].
La , il est nommé membre associé de la Société royale d'astronomie[23].
Le , il est élevé au grade d'officier de la Légion d'honneur[24] ; et, le du même mois, il est fait chevalier de l'ordre des Saints-Maurice-et-Lazare[24].
Le , il est nommé membre étranger de la Royal Society[25].
Le , il est nommé membre de l'Académie royale des sciences de Suède[26] ; et, le , de l'Académie impériale des sciences de Saint-Pétersbourg[26].
Son nom fut gravé sur la tour Eiffel par Gustave Eiffel, parmi 72 scientifiques en reconnaissance de leurs contributions.
En , l'Union astronomique internationale a donné son nom au cratère lunaire Delaunay.
Depuis , son nom est porté par un laboratoire de recherche dépendant du CNRS et de l'Université de technologie de Troyes.
L'astéroïde (8688) Delaunay lui est également dédié.
Publications
[modifier | modifier le code]- Distinction des maxima et des minima dans les questions qui dépendent de la méthode des variations. Suivi de Mouvement de la Terre autour de son centre de gravité, Paris, Bachelier, (lire en ligne)
- Cours élémentaire de mécanique théorique et appliquée, Victor Masson (éditeur), , 700 p.
- Traité de mécanique rationnelle (1856) - sur le site de la BNF
- La Théorie du mouvement de la lune (2 volumes, 1860-1867) Tome 1 : dans Mémoires de l'Académie des sciences de l'Institut de France, 1860, tome 28, Tome 2 : dans Mémoires de l'Académie des sciences de l'Institut de France, 1867, tome 29
- Cours élémentaire d'astronomie (5e édition, 1870) - sur le site de la BNF
- Le collège de Lusigny-sur-barse (Aube) porte son nom.
- Certaines œuvres de Delaunay sont numérisées sur la bibliothèque numérique de l'Observatoire de Paris.
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Les éléments de Delaunay sont aussi connus comme les coordonnées de Delaunay[14].
Références
[modifier | modifier le code]- Cherbourg-Octeville en 2000, puis commune déléguée dans Cherbourg-en-Cotentin depuis 2016.
- Thévenot 1878, § Ier, p. 131.
- Thévenot 1878, § Ier, p. 131-132.
- Thévenot 1878, § Ier, p. 132.
- Thévenot 1878, § Ier, p. 133.
- Thévenot 1878, § Ier, p. 134.
- Thévenot 1878, § Ier, p. 135.
- Thévenot 1878, § Ier, p. 136.
- Thévenot 1878, § II, p. 139.
- Thévenot 1878, § II, p. 141.
- Thévenot 1878, § II, p. 148.
- Thévenot 1878, § II, p. 150.
- Capderou 2011, chap. 6, sec. 6.3, § 6.3.6, p. 176.
- Ceccaroni, Biscani et Biggs 2014, sec. 7, p. 15.
- Vepa 2019, chap. 2, sec. 2.11, § 2.11.1, p. 86.
- Capderou 2011, chap. 6, sec. 6.3, § 6.3.6, p. 176 (6.58).
- Lara 2021, chap. 4, sec. 4.4, p. 85 (4.46).
- Lara 2021, chap. 4, sec. 4.4, p. 85.
- Thévenot 1878, § III, p. 153.
- Thévenot 1878, § III, p. 152.
- Thévenot 1878, § III, p. 155.
- Thévenot 1878, § III, p. 164.
- Thévenot 1878, § IV, p. 170.
- Thévenot 1878, § IV, p. 219.
- Thévenot 1878, § IV, p. 228.
- Thévenot 1878, § IV, p. 251.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Biographies
[modifier | modifier le code]- [Aubin 2014] (en) David Aubin, « Delaunay, Charles-Eugène », dans Thomas Hockey (dir.) et al., Biographical encyclopedia of astronomers (BEA) [« Encyclopédie biographique des astronomes »], t. Ier : A-D, New York, Springer, coll. « Springer reference », , 2e éd. (1re éd. ), 1 vol., LXII-632, ill., fig. et portr., 17,8 × 25,4 cm, rel. (ISBN 978-1-4419-9916-0, EAN 9781441999160, OCLC 926104684, DOI 10.1007/978-1-4419-9917-7, Bibcode 2014bea..book.....H, SUDOC 189032391, présentation en ligne), p. 548-549 (OCLC 7326757055, DOI 10.1007/978-1-4419-9917-7_347).
- [Thévenot 1878] Arsène Thévenot, « Biographie de Charles-Eugène Delaunay », Mémoires de la Société académique d'agriculture, des sciences, arts et belles-lettres du département de l'Aube, t. XLII, , p. 129-186 (OCLC 13973415, BNF 31453880, SUDOC 030861519, lire en ligne).
Études
[modifier | modifier le code]- [Le Lay 2016] Colette Le Lay, « Introduction à la théorie de la Lune de Delaunay », Bibnum, no 683, , p. 9 p., fig. et portr. (lire en ligne).
- [Persson 2016] Anders Persson (trad. de l'anglais par Alexandre Moatti), « Pourquoi la Lune nous abandonne-t-elle ? », Bibnum, no 678, , p. 16 p., fig. et portr. (lire en ligne).
Divers
[modifier | modifier le code]- [Capderou 2011] Michel Capderou (préf. Hervé Le Treut), Satellites : de Kepler au GPS, Paris, Springer, hors coll., , 1re éd., XXII-844 p., 15,3 × 23,4 cm (ISBN 978-2-287-99049-6, EAN 9782287990496, OCLC 780308456, BNF 42541514, DOI 10.1007/978-2-287-99050-2, SUDOC 156644711, présentation en ligne, lire en ligne).
- [Ceccaroni, Biscani et Biggs 2014] (en) Marta Ceccaroni, Francesco Biscani et James Biggs, « Analytical method for perturbed frozen orbit around an asteroid in highly inhomogeneous gravitational fields : a first approach » [« Méthode analytique pour l'orbite gelée autour d'un astéroïde dans des champs gravitationnels hautement inhomogènes : une première approche »], Sol. Syst. Res., vol. 48, no 1, , p. 33-47 (DOI 10.1134/S0038094614010031, Bibcode 2014SoSyR..48...33C, lire en ligne [PDF]).
- [Chenciner 1989] Alain Chenciner, « Intégration du problème de Kepler par la méthode de Hamilton-Jacobi : coordonnées « action-angles » de Delaunay », dans Groupe de travail sur la lecture des Méthodes nouvelles de la mécanique céleste (H. Poincaré), Comptes rendus : et – , Paris, Bureau des longitudes, service des calculs et de mécanique céleste, coll. « Notes scientifiques et techniques » (no S026), , [1]-18-[1]-36-[1], 30 cm (OCLC 463720229, BNF 35576687, Bibcode 1989NSTBL..26.....C, lire en ligne [PDF]), p. 1-18.
- [Lara 2021] (en) Martín Lara, Hamiltonian perturbation solutions for spacecraft orbit prediction : the method of Lie transforms, Berlin et Boston, W. de Gruyter, coll. « Studies in mathematical physics » (no 54), , 1re éd., XIV-377 p., 17 × 24 cm (ISBN 978-3-11-066722-6, EAN 9783110667226, OCLC 1252705586, DOI 10.1515/9783110668513, présentation en ligne, lire en ligne).
- [Vepa 2019] (en) Ranjan Vepa, Dynamics and control of autonomous space vehicles and robotics, Cambridge, CUP, hors coll., , 1re éd., XVIII-352 p., 17,8 × 25,3 cm (ISBN 978-1-108-42284-0, EAN 9781108422840, OCLC 1056200672, BNF 45762978, LCCN 2018046546, DOI 10.1017/9781108525404, S2CID 50366768, SUDOC 261327089, présentation en ligne, lire en ligne).
Liens externes
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- Ressource relative à l'astronomie :
- Ressource relative à la recherche :
- Ressource relative à la vie publique :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Hommage sur le site des Annales des mines.
- Astronome français du XIXe siècle
- Mathématicien français du XIXe siècle
- Professeur à la faculté des sciences de Paris
- Directeur de l'observatoire de Paris
- Naissance dans l'Aube
- Élève de l'École polytechnique
- Ingénieur du corps des mines
- Professeur à l'École polytechnique
- Membre de l'Académie des sciences (France)
- Membre étranger de la Royal Society
- Lauréat de la médaille d'or de la Royal Astronomical Society
- Savant dont le nom est inscrit sur la tour Eiffel
- Naissance en avril 1816
- Décès en août 1872
- Mort par noyade lors d'un naufrage
- Décès à Cherbourg
- Élève de l'École des mines de Paris
- Décès à 56 ans
- Éponyme d'un objet céleste