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Coalition en Allemagne

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Couleurs des principaux partis
Union chrétienne-démocrate
Noir
Parti social-démocrate
Rouge
Union chrétienne-sociale en Bavière
Bleu, ou noir avec la CDU
Parti libéral-démocrate
Jaune
Alliance 90 / Les Verts
Vert
Die Linke
Violet, ou rouge

Les coalitions gouvernementales en Allemagne rassemblent des partis politiques soit au niveau fédéral, soit au niveau d’un Land. Elles sont généralement désignées par référence aux couleurs qui symbolisent les grands partis.

Les coalitions sont d’usage en Allemagne, tant au niveau fédéral — où seul le cabinet Adenauer III, de 1960 à 1961, n’était pas un gouvernement de coalition — qu’au niveau des Länder.

Coalitions gouvernementales par Land.

Coalition noire-jaune

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Une coalition noire jaune (schwarz-gelbe Koalition) rassemble la CDU/CSU et le Parti libéral-démocrate (FDP).

Cette coalition a été formée par trois fois au niveau fédéral, avec à sa tête un chancelier démocrate-chrétien : de 1961 à 1965 sous la direction de Konrad Adenauer puis de Ludwig Erhard, de 1982 à 1998 sous la direction d'Helmut Kohl et de 2009 à 2013 dans le second cabinet d'Angela Merkel. C'est en outre la première fois qu'un chef de cabinet allemand sortant change de partenaire après son premier terme. La coalition noire jaune est également très répandue au niveau des gouvernements des Länder. Bien que le FDP ait passé plusieurs accords avec le SPD par le passé, l'union CDU/CSU est maintenant sa partenaire de coalition privilégiée, et réciproquement.

Coalition rouge-verte

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Une coalition rouge-verte (rot-grüne Koalition) rassemble le Parti social-démocrate (SPD) et l'Alliance 90 / Les Verts (ou les seuls Verts avant 1993).

Cette coalition a été formée au niveau fédéral entre 1998 et 2005, sous la direction du chancelier social-démocrate Gerhard Schröder. Elle existe aussi dans plusieurs Länder. Le SPD et les verts sont en principe des partenaires de coalition naturels, mais le parti écologiste passe parfois des accords avec l'union CDU/CSU au niveau local.

Grande coalition

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Composition politique du Bundestag élu en 2005, dominé par la grande coalition CDU/CSU (en noir) et SPD (en rouge clair).

Une grande coalition (große Koalition) rassemble les deux principales forces politiques allemandes, le Parti social-démocrate (SPD) et la CDU/CSU.

Très répandue au niveau des Länder, c'est aussi la coalition choisie par la chancelière démocrate-chrétienne Angela Merkel pour son premier terme au pouvoir au niveau fédéral, de 2005 à 2009, et pour son troisième, de 2013 à 2018. Un autre chancelier démocrate-chrétien, Kurt Georg Kiesinger, a dirigé une coalition semblable entre 1966 et 1969.

Coalition sociale-libérale

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Une coalition sociale-libérale (sozialliberale Koalition), ou coalition rouge-jaune (rot-gelbe Koalition) rassemble le Parti social-démocrate (SPD) et le Parti libéral-démocrate (FDP).

Courantes dans les années 1960 et 1970, les coalitions de ce type sont devenues moins probables à partir des années 1990, car les Verts sont devenus le partenaire privilégié du SPD, et la CDU/CSU celui du FDP. Une seule coalition sociale-libérale a existé au niveau fédéral, entre 1969 et 1982, sous la direction des chanceliers sociaux-démocrates Willy Brandt puis Helmut Schmidt. Elle n'existe aujourd'hui plus du tout au niveau des Länder.

Coalition noire-verte

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Une coalition noire-verte (schwarz-grüne Koalition) rassemble la CDU/CSU, et l'Alliance 90 / Les Verts.

Aucune coalition de ce type n’a jamais existé au niveau fédéral. Au niveau des Länder, la première coalition noire-verte a été formée courant 2008 dans le Land de Hambourg. Certaines communes ont déjà été dirigées par une coalition noire-verte, comme Cologne, Essen, Kiel et Cassel. Depuis , le Land de Hesse est gouverné par une coalition noire-verte et, depuis , le Land de Bade-Wurtemberg est gouverné par une coalition verte-noire (dite « kiwi ») dirigée par Winfried Kretschmann (Verts).

Coalition jamaïcaine

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Drapeau de la Jamaïque.

Une coalition jamaïcaine (Jamaika-Koalition) rassemblerait la CDU/CSU, le Parti libéral-démocrate (FDP) et l'Alliance 90 / Les Verts. Elle doit son nom aux couleurs du drapeau jamaïcain, noir, jaune et vert. On parle aussi, en référence à une coalition en feu tricolore, de « feu tricolore noir » (schwarze Ampel, ou par contraction Schwampel-Koalition).

Le terme a été utilisé en 2005 pour décrire une possible coalition après les élections du Bundestag du 18 septembre, qui ne donnèrent une majorité absolue ni pour la coalition sortante du SPD et des Verts, ni à l'ancienne opposition de la CDU/CSU et du FDP. Cette idée n'a finalement pas abouti. Le premier gouvernement d'un Land réunissant ces trois partis est finalement formé en Sarre (Saarland) en .

Coalition en feu tricolore

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Une coalition en feu tricolore (Ampel-Koalition) rassemblerait le Parti social-démocrate (SPD), le Parti libéral-démocrate (FDP) et l'Alliance 90 / Les Verts. Ce type d'alliance fut pour la première fois mis en œuvre au niveau fédéral avec du gouvernement Scholz. C’est une coalition de ce type qui dirige le Land de Rhénanie-Palatinat depuis .

Coalition rouge-rouge

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Une « coalition rouge-rouge » (rot-rote Koalition) rassemble le Parti social-démocrate (SPD) et le parti Die Linke.

Berlin est dirigée entre 2002 et 2011 par une coalition de ce type, tout comme le Brandebourg de 2009 à 2019. Elle a aussi été formée dans le Land de Mecklembourg-Poméranie-Occidentale, une grande coalition ayant pris le relais depuis, ainsi que dans quelques communes.

Coalition rouge-rouge-verte

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Une « coalition rouge-rouge-verte » (rot-rot-grüne Koalition) rassemble le Parti social-démocrate (SPD), le parti Die Linke et l'Alliance 90 / Les Verts.

Une telle coalition dirige la Thuringe depuis 2014, sous la direction de Die Linke.

Coalition noire-rouge-verte

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Drapeau du Kenya.

Une Coalition noire-rouge-verte (Schwarz-rot-grüne Koalition) rassemble l'Union chrétienne-démocrate d'Allemagne (CDU), le Parti social-démocrate d'Allemagne (SPD), et l'Alliance 90 / Les Verts (Grünen). Elle est aussi appelée coalition kényane (Kenia-Koalition) en référence aux couleurs du drapeau kényan.

La création de la première coalition kényane régionale a lieu à la suite des élections régionales de 2016 en Saxe-Anhalt, lors desquelles la grande coalition sortante perd sa majorité au Landtag (parlement régional).

Deux autres coalitions de ce type sont mises en place à la suite de scrutins régionaux en 2019, l'une dans le Brandebourg sous la direction du SPD, l'autre dans la Saxe sous la direction de la CDU.

Coalition noire-rouge-jaune

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Drapeau de l'Allemagne.

Une Coalition noire-rouge-jaune (Schwarz-rot-gelbe Koalition) rassemble l'Union chrétienne-démocrate d'Allemagne (CDU), le Parti social-démocrate d'Allemagne (SPD), et le Parti libéral-démocrate (FDP). Elle est aussi appelée coalition allemande (Deutschland-Koalition) en référence aux couleurs du drapeau allemand.

La création de la première coalition noire-rouge-jaune régionale a lieu à la suite des élections législatives régionales de 1946 à Berlin.

Une coalition de ce type dirige la Saxe-Anhalt depuis 2021.

Coalition noire-rouge-violet (Coalition Mûre)

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Mûre

Une Coalition noire-rouge-violet ou Coalition Mûre (Brombeer-Koalition) est une coalition rassemblant l'Union chrétienne-démocrate d'Allemagne (CDU), le Parti social-démocrate d'Allemagne (SPD), et l'Alliance Sahra Wagenknecht (BSW). Elle est appelée Coalition Mûre en référence aux différentes couleurs de ce fruit.

En 2024, des coalitions Mûre font l'objet de négociation en Thuringe, en Saxe et en Brandebourg à la suite des résultats des élections régionales de 2024 dans ces Länder, notamment dans le but d'éviter des arrivées au pouvoir régionales du parti d'extrême-droite Alternative pour l'Allemagne (AfD)[1].

Accord de coalition

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Il est usuel qu’un accord de coalition (Koalitionsvertrag ou Koalitionsvereinbarung) soit conclu entre les partis concernés afin d’encadrer leur collaboration à moyen et long terme. Cet accord donne généralement un aperçu de la politique que la coalition se propose de mener et du fonctionnement du gouvernement qu’elle formera.

Le premier accord de coalition de l’histoire de la République fédérale fut conclu le entre la CDU, la CSU et le FDP. Contrairement à ce qui avait été prévu, il fut publié dans la presse, et suscita une forme de controverse ; la création d’un « comité de coalition » (Koalitionsausschuss) fut notamment critiquée, au motif que la coalition créait ainsi un nouvel organe de pouvoir en dehors des dispositions de la Loi fondamentale.

On évita par la suite de parler de « comité de coalition », bien qu’il fût clair que le « cercle de Kreßbronn », nommé en référence au lieu de vacances de Kurt Georg Kiesinger en 1967, jouait ce rôle pour la grande coalition.

Les idées d’accord et de comité de coalition, voire le principe même d’une coalition, sont l’objet de critiques récurrentes. Le libéral-démocrate Hans-Dietrich Genscher a par exemple déclaré que le principe d’une coalition avait depuis 1949 vidé de leur sens la compétence d’orientation exercée par chancelier fédéral et le principe de collégialité des décisions du cabinet[2]. Le politologue Wichard Woyke considère les comités de coalition comme une forme de gouvernement parallèle non soumis à la responsabilité gouvernementale[3].

Un contrat de coalition permet aux partis concernés de s’assurer mutuellement d’une certains communauté de vues, afin d’éviter le plus possible des conflits pendant leur collaboration ; et la réunion d’un comité est justifiée par le fait qu’elle favorise la recherche d’un accord. Les partenaires d’une coalition prendraient des risques s’ils se présentaient à une importante séance parlementaire sans s’être préalablement accordés.

L’existence d’un « accord »[4] a été critiquée en ce qu’elle peut laisser penser à une forme de contrat ; cet accord ne relève cependant pas du droit positif, et rien ne peut contraindre à son application ou sanctionner sa violation. Un accord de coalition est essentiellement une déclaration de principe : les partis de la coalition chercheront à obtenir de leurs parlementaires qu’ils soutiennent le gouvernement, mais ils ne peuvent le garantir dans la mesure où il n’existe pas de mandatement impératif. Par ailleurs, l’accord entre les partis peut évoluer en fonction de la situation politique, selon la formule latine Pacta sunt servanda, rebus sic stantibus[5]

Notes et références

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  1. pascal thibaut, « Victoire des populistes à l'Est : vers des coalitions toujours plus baroques », sur Kessel, (consulté le )
  2. (de) Frankfurter Allgemeine Zeitung (ISSN 0174-4909), 21 avril 2001, p. 2
  3. (de) Uwe Andresen et Wichard Woyke (direction), Handwörterbuch des politischen Systems der Bundesrepublik Deutschland (1993), 2e édition, Bundeszentrale für Politische Bildung, Bonn, 1995 (ISBN 3-89331-217-X), p. 253
  4. Le terme employé en allemand est Vertrag, qui désigne toute forme de position ou d’obligations résultant de négociations et d’une convention entre plusieurs parties, et peut être traduit par traité, contrat ou accord.
  5. « Les conventions doivent être respectées, les choses restant en l’état. »

Bibliographie

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  • (de) Ingo von Münch, Rechtliche und politische Probleme von Koalitionsregierungen, conférence à la Juristische Gesellschaft zu Berlin le , Verlag Walter de Gruyter, coll. « Schriftenreihe der Juristischen Gesellschaft » no 128, Berlin et New York, 1993, 34 p. (ISBN 3-11-013922-7)
  • (de) Daniela Rosenthal, Olaf Rieß, « Koalitionsvereinbarungen », Der aktuelle Begriff, édité par les Wissenschaftliche Dienste des Deutschen Bundestages, no 77/05, [lire en ligne]
  • (de) Wolf-Rüdiger Schenke, « Die Bildung der Bundesregierung », Juristische Ausbildung (ISSN 0170-1452), 1982, p. 57–66