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« Torre del Oro » : différence entre les versions

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{{Infobox Monument
{{coord|37.38242|-5.99617|type:landmark|format=dms|display=title}}
| nom = Tour de l'Or
[[Image:Sewilla-TorreDelOro.jpg|300px|Right|thumb|La ''Torre del Oro''.]]
| nom local = Torre del Oro
La ''Tour de l'or'' ('''Torre del Oro''' en [[espagnol]]) est une tour d'observation militaire construite au {{XIIIe}} siècle à [[Séville]] en Espagne durant la [[Almohades|dynastie des Almohades]] afin de contrôler l'accès à la ville depuis le fleuve [[Guadalquivir]]. La tour a été construite comme un élément défensif de l'ensemble allant de l'[[Alcázar de Séville|Alcázar]] au fleuve. Le nom de la tour proviendrait des tuiles dorées qui couvraient le toit et ornaient le reste du bâtiment.
| image = Torre del Oro, Guadalquivir, Sevilla.jpg
[[Image:Sevilla2005July_081.jpg|300px|thumb|left|La ''Torre del Oro'' de nuit.]]
| légende = La façade sud-est de la Tour de l'Or
Construite au début du {{XIIIe siècle}}, la tour possède douze côtés et de sa base, il était possible de tendre une chaîne en travers de la rivière pour empêcher les navires ennemis de remonter jusqu'au port de Séville. Lorsque ces chaînes se sont brisées, l'armée chrétienne de [[Ferdinand III de Castille]], commandée par l'amiral Ramón de Bonifaz, a pu s'emparer de la ville en [[1248]]. Le dernier ajout à la tour a été fait par Sebastián Vander Borcht en [[1760]].
| style = [[Art almoravide et almohade|Almohade]]
| type = [[Tour (fortification)|Tour]]
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| hauteur = Hauteur {{unité|36|m}}<ref name=visitasevilla>{{Lien web |langue=es |url=http://www.visitasevilla.es/es/lugar-interes/torre-del-oro |titre=Torre del Oro |date= |site=visitasevilla.es |consulté le= 7 décembre 2013}}.</ref>
| date de construction = 1221-1222
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| classement = [[Bien d'intérêt culturel (Espagne)|Bien d'intérêt culturel]] ({{date|3|juin|1931}})<ref name=mcu>{{Lien web |langue=es |url=http://www.mcu.es/bienes/buscarDetalleBienesInmuebles.do?brscgi_DOCN=000006616&brscgi_BCSID=07b62801&language=es&prev_layout=bienesInmueblesResultado&layout=bienesInmueblesDetalle |titre=Consulta a la base de datos de bienes inmuebles : Torre del Oro |date= |site=mcu.es |consulté le= 7 décembre 2013}}.</ref>
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| géolocalisation = Séville/Andalousie/Espagne
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}}


La '''Tour de l'Or''' (''Torre del Oro'' en [[espagnol]]) est une tour d'observation militaire de la ville [[Andalousie|andalouse]] de [[Séville]] ([[Espagne]]). Elle fut construite au début du {{XIIIe siècle}}, durant la domination [[Almohades|almohade]], afin de contrôler l'accès à la ville depuis le [[Guadalquivir]]. Elle faisait partie des [[Murailles de Séville|fortifications]] érigées autour du [[centre historique]] de la ville et de l'[[Alcazar de Séville|Alcazar]] par les [[Almoravides]] et les Almohades entre les {{XIe s}} et {{XIIIe siècle}}.
La tour a servi de [[prison]] durant le [[Moyen Âge]] et de lieu de stockage sécurisé pour protéger les [[métaux précieux]] régulièrement apportés par la flotte espagnole.


== Localisation ==
La tour est aujourd'hui un musée maritime qui abrite une collection de gravures, de lettres, de modèles réduits, d'instruments de navigation et de documents historiques. Le musée souligne l'importance de l'histoire navale de Séville et l'importance de la rivière pour la ville.
Elle se trouve à quelques mètres du bord du [[canal Alphonse-XIII]] (qui reprend l'ancien tracé du [[Guadalquivir]]<ref name="hispagua">{{Lien web |langue=es |auteur=Mariano Palancar Penella |lien auteur= |coauteurs= |url=http://hispagua.cedex.es/sites/default/files/hispagua_articulo/op/46/op46_4.htm |titre=Sevilla y el Guadalquivir |série= |jour= |mois= |année= |site=hispagua.cedex.es |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= 7 décembre 2013 |id= }}.</ref>), sur le Paseo de Cristóbal Colón, au niveau de la rue Almirante Lobo, dans le quartier de [[Santa Cruz (Séville)|Santa Cruz]]<ref>{{Lien web |langue= |url=https://maps.google.com/ |titre=Google Maps |date= |site= |consulté le= 7 décembre 2013}}.</ref>{{,}}<ref group="Note">Contrairement à ce qu'on peut régulièrement lire, la zone limitée par la Tour de l'Or, la [[Tour de l'Argent]], la [[Puerta de Jerez]] et le [[Paseo Vicente Aleixandre]] ne fait pas partie du quartier d'[[El Arenal (Séville)|El Arenal]] mais de celui de Santa Cruz. Cette liste des rues de quartiers l'atteste : {{Lien web|langue=es|auteur=|lien auteur=|coauteurs=|url=http://www.sevilla.org/ayuntamiento/distritos/casco-antiguo/barrios-secciones-del-distrito|titre=Barrios y secciones del distrito Casco Antiguo|série=|jour=|mois=|année=|site=|éditeur=|isbn=|page=|citation=|en ligne le=|consulté le=27 novembre 2013|id=|archiveurl=https://web.archive.org/web/20131202225923/http://www.sevilla.org/ayuntamiento/distritos/casco-antiguo/barrios-secciones-del-distrito|archivedate=2 décembre 2013|brisé le=}}.</ref>.


== Liens externes ==
== Origine de son nom ==
Son nom viendrait du fait que l'or ramené de l'Amérique au {{XVIe siècle}} lors de la ''Course aux [[Indes occidentales espagnoles|Indes]]'' y aurait été conservé. La même légende expliquerait le nom de la [[Tour de l'Argent]]<ref name="moneda">{{Ouvrage |langue=es |auteur1=Mercedes Espiau Eizaguirre |titre=La Casa de la Moneda de Sevilla y su Entorno |sous-titre=Historia y Morfología |lieu=Séville |éditeur=Junta de Andalucía |année=1991 |pages totales=297 |isbn=84-7405-662-4 |lire en ligne=https://books.google.ch/books?id=vdZYSXgGacgC&printsec=frontcover}}</ref>. Selon une autre hypothèse, il serait dû à l'aspect doré qui la caractérisait à l'origine. Les travaux de restauration de 2005 montrèrent que cet aspect brillant, mis initialement sur le compte d'un revêtement d'[[azulejos]] dorés, était dû à un mélange de chaux et de paille pressée<ref name=visitasevilla/>{{,}}<ref name=degelo>{{Lien web |langue=es |auteur=Romualdo de Gelo |lien auteur= |coauteurs= |url=http://www.degelo.com/sevilla/sev3.htm |titre=Antiguas Murallas y Puertas de Sevilla |série= |jour= |mois= |année= |site=degelo.com |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= 18 novembre 2013 |id= }}.</ref>.
* {{Commons-inline|Category:Torre del Oro|Torre del Oro}}
* {{fr}} [http://www.cristobal-colon.net/lieux/espagne/seville10.htm Description de la tour] sur le site de l'[http://www.cristobal-colon.net/ Association l'Amiral de la Mer Océane].
* {{es}} [http://www.andalunet.com/monumentos/fichas/torre_oro.htm Description de la tour] sur le portail de Séville.


== Histoire ==
{{Portail|architecture|musées|Séville}}
[[Image:MurallasSevilla completo.png|vignette|gauche|150px|Carte des murailles de Séville au {{XVIIe siècle}} dessinées sur le plan actuel du [[centre historique]] de Séville. On y retrouve le tracé de la muraille entourant l'Alcazar ainsi que la ''coracha'' à l'extrémité de laquelle se trouve la Tour de l'Or.]]
[[Image:Escudo de Santander.svg|vignette|gauche|150px|Les armoiries de la ville de [[Santander (Espagne)|Santander]], en [[Cantabrie]]. On y retrouve le navire du capitaine Ramón de Bonifaz, la Tour de l'Or et la chaîne brisée qui aurait permis aux chrétiens de reprendre Séville.]]


=== Les murailles almoravides et almohades ===
[[Catégorie:Monument de Séville|Torre del Oro]]
{{Article détaillé|Murailles de Séville}}
[[Catégorie:Musée maritime]]
Aux {{XIIe s}} et {{XIIIe siècle}}, les [[Almohades]] entretinrent et améliorèrent les fortifications construites entre les {{XIe s}} et {{XIIe siècle}} par les [[Almoravides]] pour protéger la ville des troupes des rois [[Alphonse VI de León|Alphonse VI]] et [[Alphonse VII de León et Castille|Alphonse VII]]<ref name=degelo/>{{,}}<ref name=patrimonio>{{Lien web |langue=es |auteur= |lien auteur= |coauteurs= |url=http://www.iaph.es/patrimonio-inmueble-andalucia/resumen.do?id=i4577 |titre=Patrimonio Inmueble de Andalucía |série= |jour= |mois= |année= |site=iaph.es |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= 21 novembre 2013 |id= }}.</ref>. La dernière étape de l'édification de l'enceinte fortifiée eut lieu à la fin du règne almohade avec la construction de la Tour de l'Or en 1221<ref name=patrimonio/>. C'était une [[tour albarrane]] : elle ne faisait pas partie de l'enceinte principale mais se trouvait à l'extrémité d'une ''{{lien|fr=coracha|trad=coracha|lang=es}}'', un pan de muraille perpendiculaire à l'enceinte principale de la muraille entourant l'[[Alcazar de Séville|Alcazar]]<ref name=moneda/>. Contrairement à la plupart des tours qui étaient de section rectangulaire, la Tour de l'Or, plus massive, comme les autres tours [[Alcazar de Séville|palatines]], a une base dodécagonale<ref group="Note">Les autres tours palatines sont également différentes : la Tour d'Abd el Aziz est de section hexagonale et la Tour de l'Argent est de section octogonale</ref>. Lors de sa construction, elle ne possédait qu'un seul niveau<ref name="panels">[[:c:File:Torre del Oro information panels.jpg|Informations provenant des panneaux d'information situés au rez-de-chaussée du musée naval, présentant les modifications architecturales de la tour au fil du temps]]</ref>. Le pan de la ''coracha'' situé entre la Tour de l'Or et la Tour de l'Argent fut démoli en 1821<ref name=degelo/>{{,}}<ref name=castillos>{{Lien web|langue=es|auteur=|lien auteur=|coauteurs=|url=http://castillosnet.org/programs/castillosnet.php?tip=ficcas&dat=sevilla/SE-CAS-071|titre=Muralla urbana de Sevilla|série=|jour=|mois=|année=|site=castillosnet.org|éditeur=|isbn=|page=|citation=|en ligne le=13 mai 2011|consulté le=19 novembre 2013|id=|brisé le=}}.</ref>. La tour a servi de [[prison]] durant le [[Moyen Âge en Espagne|Moyen Âge]].
[[Catégorie:Wikipédia:Outil de retour des lecteurs]]

=== La prise de Séville par Ferdinand III : la légende de la chaîne de la Tour de l'Or===
Selon la légende, le centre vital du [[port de Séville]] était délimité au {{XIIe siècle}} par un système de madriers et de chaînes qui, arrimées à la Tour de l'Or d'un côté, passaient sous l'eau jusqu'à une autre tour située à Triana, sur l'actuelle rue Fortaleza. Les chaînes pouvaient être hissées par un treuil et ainsi fermer la zone. Lors de la [[Reconquista|reconquête de la péninsule Ibérique par les souverains chrétiens]] en 1248, la chaîne aurait été brisée par l'équipage du navire du capitaine Ramón de Bonifaz, originaire de [[Santander (Espagne)|Santander]], ce qui permit à [[Ferdinand III de Castille]] de pénétrer dans le port, privant ainsi les [[Almohades]] de leur principal moyen d'approvisionnement. Pourtant, dans les chroniques écrites par [[Alphonse X de Castille]], qui décrivent avec précision la prise de Séville, une seule chaîne est mentionnée : celle qui fixait le [[Pont flottant de Séville|pont flottant]] situé plus au nord, à l'emplacement actuel du [[pont Isabelle II]], et il semblerait que ce soit cette dernière qui fut arrachée par le navire du capitaine de Bonifaz, venant d'amont, chargé de pierres et de terre pour en augmenter le poids, et donc la puissance. Le pont ainsi détruit priva les Almohades de leur principale voie de ravitaillement, ce qui mena à leur perte<ref name="Mena">{{Ouvrage |langue=es |auteur1=José María de Mena |titre=Historia de Sevilla |lieu=Barcelona (Espagne) |éditeur=Plaza & Janes |année=2010 |pages totales=432 |isbn=978-84-01-38984-9 |lire en ligne=https://books.google.ch/books?id=xh-vacrnjTkC&printsec=frontcover}}</ref>. Le système de chaînes et de madriers situé au niveau de la Tour de l'Or fut érigé plus tard et existait par contre au {{XVIe siècle}}<ref name=visitasevilla/>{{,}}<ref name=degelo/>{{,}}<ref name="shaw">{{Ouvrage |prénom1=Carlos |nom1=Martínez Shaw |directeur1=oui |prénom2=Marina |nom2=Alfonso Mola |et al.=oui |traducteur=Marie-Joëlle Tupet, Christine Dermanian et al. |titre=Séville {{s-|XVI|e}} |sous-titre=De Colomb à Don Quichotte, entre Europe et Amériques, le cœur et les richesses du monde |lieu=Paris |éditeur=[[Autrement|Éditions Autrement]] |série=Mémoires |année=1992 |pages totales=230 |passage=58 |isbn=2-86260-368-6 |issn=1157-4488 |consulté le=6 décembre 2013 |numéro chapitre=2 |titre chapitre=Une ville-monde}}</ref>. Cette légende de la Reconquista se retrouve malgré tout, depuis, sur les armoiries de la [[Cantabrie]] ainsi que sur celles de plusieurs de ses communes : Santander, [[Laredo (Cantabrie)|Laredo]], [[Castro-Urdiales]] et [[San Vicente de la Barquera]].

=== La Course au Indes ===
Après la découverte de l'[[Amérique]] par [[Christophe Colomb]] en [[1492]] commença une période d'exploration et de colonisation appelée la ''Course aux Indes''. Durant cette époque de splendeur, la totalité de l'activité portuaire de Séville était concentrée à l'[[El Arenal (Séville)|Arenal]]. Avant d'être le quartier qu'on connaît au {{XXIe siècle}}, l'Arenal était la zone bordant l'est du fleuve et délimitée au sud par la Tour de l'Or et au nord par la Porte de [[Triana (Séville)|Triana]]. La tour fut utilisée comme lieu de stockage sécurisé pour protéger les [[métaux précieux]] régulièrement apportés par la flotte espagnole.

=== La révolution de 1868 et la destruction des murailles ===
À partir de 1859, l'éventuelle destruction des [[Murailles de Séville|murailles]], qui se trouvaient alors dans un état déplorable, fut intensivement débattue entre le conseil municipal (partisan de la démolition), la Commission des Monuments, l'Académie des Beaux-Arts et la Société Économique d'Amis du Pays (''{{lang|es|Sociedad Económica de Amigos del País}}''). Il fut décidé de détruire partiellement l'enceinte et de supprimer plusieurs portes. À la suite de la [[Révolution de 1868]], un des premiers objectifs du nouveau gouvernement fut l'éradication des murailles. Mais malgré cette destruction extensive, quatre [[Porte de ville|portes de ville]] (sur les {{unité|19|que}} la ville comptait à l'origine) furent sauvées de la démolition, ainsi que trois tronçons de murailles et sept tours, dont la Tour de l'Or<ref name=patrimonio/>.

=== Transformations et restaurations de la tour ===
La tour originelle ne possédait qu'un niveau. Le deuxième niveau, dodécagonal comme le premier, fut ajouté à la demande du roi [[Pierre Ier de Castille]] en [[1334]]. Le [[Lanterne (architecture)|lanterneau]] circulaire qui forme le troisième niveau, datant de 1760, est l'œuvre de l'ingénieur militaire Sebastián Van der Borcht ; il fut donc ajouté cinq ans après le [[Séisme du 1er novembre 1755 à Lisbonne|Séisme qui toucha Lisbonne le 1er novembre 1755]] et qui endommagea gravement la tour. La tour fut restaurée en 1900, entre 1942 et 1944 pour la création du [[musée maritime]], entre 1991 et 1992 dans le cadre de l'[[Exposition universelle de 1992|Exposition universelle]], en 1995 et en 2005<ref name=visitasevilla/>{{,}}<ref name="panels"/>{{,}}<ref name=portalcultura>{{Lien web |langue=es |url=http://www.portalcultura.mde.es/cultural/museos/andalucia/archivo_73.html |titre=Museo naval Torre del Oro (Sevilla) |date=2009 |site=portalcultura.mde.es |consulté le= 7 décembre 2013|brisé le = 2024-02-14}}.</ref>.

=== La Tour de l'Or aux {{s2-|XX|e|XXI|e}} ===
La Tour de l'Or est inscrite depuis le {{date|3|juin|1931}} comme [[bien d'intérêt culturel (Espagne)|bien d'intérêt culturel]]<ref name=mcu/>. Elle abrite depuis le {{date|24|juin|1944}} un [[musée maritime]] qui possède sur {{unité|633|m|2}} une collection de gravures, de photos, de lettres, de modèles réduits, d'instruments de navigation et de documents historiques. Quatre cents pièces proviennent du [[Museo Naval de Madrid]]. Le musée souligne l'importance de l'histoire navale de Séville et l'importance de la rivière pour la ville<ref name=portalcultura/>.

<gallery>
Image:Torre del Oro, Sevilla, España, 2015-12-06, DD 73.JPG|Vue générale.
Image:Torre del Oro Guadalquivir Seville Spain.jpg|La Tour de l'Or et le [[canal Alphonse-XIII]].
Image:Torredelorotyteatrolamaestranza.JPG|La Tour de l'Or et, à sa droite, le [[Théâtre de la Maestranza]].
Image:Torre del Oro Siviglia 1.JPG|Les deuxième et troisième niveaux de la tour vus depuis la terrasse surplombant le premier niveau.
Image:SevillaTorreDelOro07.JPG|Les [[Merlon (fortification)|merlons]] situés au-dessus du premier niveau.
Image:Torre del Oro information panels.jpg|Les panneaux d'information situés au rez du musée naval, présentant les modifications architecturales de la tour au fil du temps.
Image:SevillaMuseoNavalTorreDelOro09.JPG|Quelques pièces exposées au musée naval de la Tour de l'Or.
Image:SevillaMuseoNavalTorreDelOro02.JPG|Casque d'un [[Scaphandre à casque|scaphandre]] au musée naval de la Tour de l'Or.
</gallery>

== Notes et références ==
=== Notes ===
{{Références|groupe=Note}}

=== Références ===
{{Références}}

== Voir aussi ==
{{Autres projets |commons=Category:Torre del Oro}}
* {{Bases architecture}}

{{Portail|architecture|musées|4=lacs et cours d'eau|5=biens d'intérêt culturel d'Espagne|6=Séville}}

[[Catégorie:Fortification à Séville]]
[[Catégorie:Musée en Andalousie]]
[[Catégorie:Tour (fortification)|Oro]]
[[Catégorie:Architecture almohade en Espagne]]

Dernière version du 19 août 2024 à 23:19

Tour de l'Or
Torre del Oro
La façade sud-est de la Tour de l'Or
Présentation
Type
Partie de
Muralla urbana (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Style
Construction
1221-1222
Hauteur
Hauteur 36 m[1]
Patrimonialité
Localisation
Pays
Communauté autonome
Province
Ville
Adresse
Paseo de Cristóbal Colón s/n, 41001 Séville
Coordonnées
Localisation sur la carte d’Espagne
voir sur la carte d’Espagne
Localisation sur la carte d’Andalousie
voir sur la carte d’Andalousie
Localisation sur la carte de Séville
voir sur la carte de Séville

La Tour de l'Or (Torre del Oro en espagnol) est une tour d'observation militaire de la ville andalouse de Séville (Espagne). Elle fut construite au début du XIIIe siècle, durant la domination almohade, afin de contrôler l'accès à la ville depuis le Guadalquivir. Elle faisait partie des fortifications érigées autour du centre historique de la ville et de l'Alcazar par les Almoravides et les Almohades entre les XIe et XIIIe siècle.

Localisation

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Elle se trouve à quelques mètres du bord du canal Alphonse-XIII (qui reprend l'ancien tracé du Guadalquivir[3]), sur le Paseo de Cristóbal Colón, au niveau de la rue Almirante Lobo, dans le quartier de Santa Cruz[4],[Note 1].

Origine de son nom

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Son nom viendrait du fait que l'or ramené de l'Amérique au XVIe siècle lors de la Course aux Indes y aurait été conservé. La même légende expliquerait le nom de la Tour de l'Argent[5]. Selon une autre hypothèse, il serait dû à l'aspect doré qui la caractérisait à l'origine. Les travaux de restauration de 2005 montrèrent que cet aspect brillant, mis initialement sur le compte d'un revêtement d'azulejos dorés, était dû à un mélange de chaux et de paille pressée[1],[6].

Carte des murailles de Séville au XVIIe siècle dessinées sur le plan actuel du centre historique de Séville. On y retrouve le tracé de la muraille entourant l'Alcazar ainsi que la coracha à l'extrémité de laquelle se trouve la Tour de l'Or.
Les armoiries de la ville de Santander, en Cantabrie. On y retrouve le navire du capitaine Ramón de Bonifaz, la Tour de l'Or et la chaîne brisée qui aurait permis aux chrétiens de reprendre Séville.

Les murailles almoravides et almohades

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Aux XIIe et XIIIe siècle, les Almohades entretinrent et améliorèrent les fortifications construites entre les XIe et XIIe siècle par les Almoravides pour protéger la ville des troupes des rois Alphonse VI et Alphonse VII[6],[7]. La dernière étape de l'édification de l'enceinte fortifiée eut lieu à la fin du règne almohade avec la construction de la Tour de l'Or en 1221[7]. C'était une tour albarrane : elle ne faisait pas partie de l'enceinte principale mais se trouvait à l'extrémité d'une coracha (es), un pan de muraille perpendiculaire à l'enceinte principale de la muraille entourant l'Alcazar[5]. Contrairement à la plupart des tours qui étaient de section rectangulaire, la Tour de l'Or, plus massive, comme les autres tours palatines, a une base dodécagonale[Note 2]. Lors de sa construction, elle ne possédait qu'un seul niveau[8]. Le pan de la coracha situé entre la Tour de l'Or et la Tour de l'Argent fut démoli en 1821[6],[9]. La tour a servi de prison durant le Moyen Âge.

La prise de Séville par Ferdinand III : la légende de la chaîne de la Tour de l'Or

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Selon la légende, le centre vital du port de Séville était délimité au XIIe siècle par un système de madriers et de chaînes qui, arrimées à la Tour de l'Or d'un côté, passaient sous l'eau jusqu'à une autre tour située à Triana, sur l'actuelle rue Fortaleza. Les chaînes pouvaient être hissées par un treuil et ainsi fermer la zone. Lors de la reconquête de la péninsule Ibérique par les souverains chrétiens en 1248, la chaîne aurait été brisée par l'équipage du navire du capitaine Ramón de Bonifaz, originaire de Santander, ce qui permit à Ferdinand III de Castille de pénétrer dans le port, privant ainsi les Almohades de leur principal moyen d'approvisionnement. Pourtant, dans les chroniques écrites par Alphonse X de Castille, qui décrivent avec précision la prise de Séville, une seule chaîne est mentionnée : celle qui fixait le pont flottant situé plus au nord, à l'emplacement actuel du pont Isabelle II, et il semblerait que ce soit cette dernière qui fut arrachée par le navire du capitaine de Bonifaz, venant d'amont, chargé de pierres et de terre pour en augmenter le poids, et donc la puissance. Le pont ainsi détruit priva les Almohades de leur principale voie de ravitaillement, ce qui mena à leur perte[10]. Le système de chaînes et de madriers situé au niveau de la Tour de l'Or fut érigé plus tard et existait par contre au XVIe siècle[1],[6],[11]. Cette légende de la Reconquista se retrouve malgré tout, depuis, sur les armoiries de la Cantabrie ainsi que sur celles de plusieurs de ses communes : Santander, Laredo, Castro-Urdiales et San Vicente de la Barquera.

La Course au Indes

[modifier | modifier le code]

Après la découverte de l'Amérique par Christophe Colomb en 1492 commença une période d'exploration et de colonisation appelée la Course aux Indes. Durant cette époque de splendeur, la totalité de l'activité portuaire de Séville était concentrée à l'Arenal. Avant d'être le quartier qu'on connaît au XXIe siècle, l'Arenal était la zone bordant l'est du fleuve et délimitée au sud par la Tour de l'Or et au nord par la Porte de Triana. La tour fut utilisée comme lieu de stockage sécurisé pour protéger les métaux précieux régulièrement apportés par la flotte espagnole.

La révolution de 1868 et la destruction des murailles

[modifier | modifier le code]

À partir de 1859, l'éventuelle destruction des murailles, qui se trouvaient alors dans un état déplorable, fut intensivement débattue entre le conseil municipal (partisan de la démolition), la Commission des Monuments, l'Académie des Beaux-Arts et la Société Économique d'Amis du Pays (Sociedad Económica de Amigos del País). Il fut décidé de détruire partiellement l'enceinte et de supprimer plusieurs portes. À la suite de la Révolution de 1868, un des premiers objectifs du nouveau gouvernement fut l'éradication des murailles. Mais malgré cette destruction extensive, quatre portes de ville (sur les 19 que la ville comptait à l'origine) furent sauvées de la démolition, ainsi que trois tronçons de murailles et sept tours, dont la Tour de l'Or[7].

Transformations et restaurations de la tour

[modifier | modifier le code]

La tour originelle ne possédait qu'un niveau. Le deuxième niveau, dodécagonal comme le premier, fut ajouté à la demande du roi Pierre Ier de Castille en 1334. Le lanterneau circulaire qui forme le troisième niveau, datant de 1760, est l'œuvre de l'ingénieur militaire Sebastián Van der Borcht ; il fut donc ajouté cinq ans après le Séisme qui toucha Lisbonne le 1er novembre 1755 et qui endommagea gravement la tour. La tour fut restaurée en 1900, entre 1942 et 1944 pour la création du musée maritime, entre 1991 et 1992 dans le cadre de l'Exposition universelle, en 1995 et en 2005[1],[8],[12].

La Tour de l'Or aux XXe et XXIe siècles

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La Tour de l'Or est inscrite depuis le comme bien d'intérêt culturel[2]. Elle abrite depuis le un musée maritime qui possède sur 633 m2 une collection de gravures, de photos, de lettres, de modèles réduits, d'instruments de navigation et de documents historiques. Quatre cents pièces proviennent du Museo Naval de Madrid. Le musée souligne l'importance de l'histoire navale de Séville et l'importance de la rivière pour la ville[12].

Notes et références

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  1. Contrairement à ce qu'on peut régulièrement lire, la zone limitée par la Tour de l'Or, la Tour de l'Argent, la Puerta de Jerez et le Paseo Vicente Aleixandre ne fait pas partie du quartier d'El Arenal mais de celui de Santa Cruz. Cette liste des rues de quartiers l'atteste : (es) « Barrios y secciones del distrito Casco Antiguo » [archive du ] (consulté le ).
  2. Les autres tours palatines sont également différentes : la Tour d'Abd el Aziz est de section hexagonale et la Tour de l'Argent est de section octogonale

Références

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  1. a b c et d (es) « Torre del Oro », sur visitasevilla.es (consulté le ).
  2. a et b (es) « Consulta a la base de datos de bienes inmuebles : Torre del Oro », sur mcu.es (consulté le ).
  3. (es) Mariano Palancar Penella, « Sevilla y el Guadalquivir », sur hispagua.cedex.es (consulté le ).
  4. « Google Maps » (consulté le ).
  5. a et b (es) Mercedes Espiau Eizaguirre, La Casa de la Moneda de Sevilla y su Entorno : Historia y Morfología, Séville, Junta de Andalucía, , 297 p. (ISBN 84-7405-662-4, lire en ligne)
  6. a b c et d (es) Romualdo de Gelo, « Antiguas Murallas y Puertas de Sevilla », sur degelo.com (consulté le ).
  7. a b et c (es) « Patrimonio Inmueble de Andalucía », sur iaph.es (consulté le ).
  8. a et b Informations provenant des panneaux d'information situés au rez-de-chaussée du musée naval, présentant les modifications architecturales de la tour au fil du temps
  9. (es) « Muralla urbana de Sevilla », sur castillosnet.org, (consulté le ).
  10. (es) José María de Mena, Historia de Sevilla, Barcelona (Espagne), Plaza & Janes, , 432 p. (ISBN 978-84-01-38984-9, lire en ligne)
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