Nothing Special   »   [go: up one dir, main page]

Aller au contenu

« Conjecture d'Elliott-Halberstam » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
Cbigorgne (discuter | contributions)
Sapphorain (discuter | contributions)
→‎Notations : formulation correcte
 
(11 versions intermédiaires par 10 utilisateurs non affichées)
Ligne 1 : Ligne 1 :
En [[théorie des nombres]], la '''[[conjecture]] d'Elliott-Halberstam''' concerne la distribution des [[nombre premier|nombres premiers]] dans les [[suite arithmétique|progressions arithmétiques]]. Elle a beaucoup d'applications en [[théorie des cribles]]. Elle fut nommée ainsi en l'honneur de {{Lien|Peter D. T. A. Elliott}} et {{Lien|Heini Halberstam}}.
En [[théorie des nombres]], la '''[[conjecture]] d'Elliott-Halberstam''' concerne la distribution des [[nombre premier|nombres premiers]] dans les [[suite arithmétique|progressions arithmétiques]]. Elle a beaucoup d'applications en [[théorie des cribles]]. Elle a été énoncée par [[Peter D. T. A. Elliott]] et [[Heini Halberstam]] en 1968.


==Notations==
==Notations==
Énoncer la conjecture nécessite quelques notations. On désigne usuellement par {{math|π(''x'')}} le [[Fonction de compte des nombres premiers|nombre de nombres premiers inférieurs ou égaux à ''{{math|x}}'']]. Si ''{{math|q}} ''est un [[entier naturel|entier strictement positif]] et ''{{math|a}} ''est [[nombres premiers entre eux|premier avec]] ''{{math|q}}'', notons {{math|π(''x''; ''q'', ''a'')}} le nombre de nombres premiers inférieurs ou égaux à ''{{math|x}} ''qui sont [[Congruence sur les entiers|congrus à ''{{math|a}} ''modulo ''{{math|q}}'']]. D'après le [[théorème de la progression arithmétique]], lorsque ''{{math|a}} ''est premier avec ''{{math|q}}'', on a :
Énoncer la conjecture nécessite quelques notations. On désigne usuellement par {{math|π(''x'')}} le [[Fonction de compte des nombres premiers|nombre de nombres premiers inférieurs ou égaux à ''{{math|x}}'']]. Si ''{{math|q}} ''est un [[entier naturel|entier strictement positif]] et ''{{math|a}} ''est [[nombres premiers entre eux|premier avec]] ''{{math|q}}'', notons {{math|π(''x''; ''q'', ''a'')}} le nombre de nombres premiers inférieurs ou égaux à ''{{math|x}} ''qui sont [[Congruence sur les entiers|congrus à ''{{math|a}} ''modulo ''{{math|q}}'']]. D'après le [[théorème de la progression arithmétique]], lorsque ''{{math|a}} ''est premier avec ''{{math|q}}'', on a :
:<math> \pi(x;q,a) \approx \frac{\pi(x)}{\varphi(q)}.</math>
:<math> \pi(x;q,a) \sim \frac{\pi(x)}{\varphi(q)}\ \ (x\rightarrow\infty).</math>


On définit alors la fonction d'erreur
On définit alors la fonction d'erreur
Ligne 14 : Ligne 14 :
La conjecture d'Elliott-Halberstam est l'assertion que pour tout 0 < θ < 1 et tout ''A ''> 0, il existe une constante ''C '', telle que pour tout {{math|''x''}}&nbsp;≥&nbsp;2 :
La conjecture d'Elliott-Halberstam est l'assertion que pour tout 0 < θ < 1 et tout ''A ''> 0, il existe une constante ''C '', telle que pour tout {{math|''x''}}&nbsp;≥&nbsp;2 :
<center><math> \sum_{1 \leq q \leq x^\theta} E(x;q) \le \frac {{Cx}} {(\ln x)^A}.</math></center>
<center><math> \sum_{1 \leq q \leq x^\theta} E(x;q) \le \frac {{Cx}} {(\ln x)^A}.</math></center>
La conjecture d'Elliott Haltberstam pour une valeur de θ est notée EH [ θ ]<ref>[http://link.springer.com/article/10.1186%2Fs40687-014-0012-7 Variants of the Selberg sieve, and bounded intervals containing many primes], Abstract.</ref>.
La conjecture d'Elliott Haltberstam pour une valeur de θ est notée EH [ θ ]<ref>[https://link.springer.com/article/10.1186%2Fs40687-014-0012-7 Variants of the Selberg sieve, and bounded intervals containing many primes], Abstract.</ref>.


==Avancées==
==Avancées==
Pour le cas limite θ = 1, on sait que cette assertion EH [ 1 ] est fausse.
Pour le cas limite θ = 1, on sait que cette assertion EH [ 1 ] est fausse.


Pour les θ < {{frac|1|2}}, la conjecture EH [ θ ] a été démontrée dans les années 1960 par [[Enrico Bombieri]]<ref>{{cite journal |first=Enrico |last=Bombieri |title=On the large sieve |journal=Mathematika |volume=12 |issue= |year=1965 |pages=201–225 |doi= 10.1112/s0025579300005313 | mr=0197425}}</ref> et [[Askold Ivanovitch Vinogradov]] : c'est le [[théorème de Bombieri-Vinogradov]] ; ce résultat est déjà tout à fait utile, étant une forme moyennée de l'[[hypothèse de Riemann généralisée]].
Pour les θ < {{frac|1|2}}, la conjecture EH [ θ ] a été démontrée dans les années 1960 par [[Enrico Bombieri]]<ref>{{article|langue=en|prénom=Enrico |nom=Bombieri |titre=On the large sieve |journal=Mathematika |volume=12 |numéro= |année=1965 |pages=201–225 |doi= 10.1112/s0025579300005313 | mr=0197425}}</ref> et [[Askold Ivanovitch Vinogradov]] : c'est le [[théorème de Bombieri-Vinogradov]] ; ce résultat est déjà tout à fait utile, étant une forme moyennée de l'[[hypothèse de Riemann généralisée]].


== Conséquences de la conjecture ==
== Conséquences de la conjecture ==


La conjecture d'Elliott-Halberstam aurait, si elle était démontrée pour θ < 1, plusieurs conséquences frappantes. L'une d'elles est le résultat de [[Daniel Goldston]], [[János Pintz]] et [[Cem Yıldırım]]<ref>{{en}} D. A. Goldston, J. Pintz et C. Y. Yıldırım, ''Primes in Tuples I'', août 2005. {{arxiv|math.NT/0508185}}</ref>{{,}}<ref>{{en}} D. A. Goldston, Y. Motohashi, J. Pintz et C. Y. Yıldırım, ''[http://projecteuclid.org/DPubS?verb=Display&version=1.0&service=UI&handle=euclid.pja/1146576181 Small gaps between primes exist]'', Proceedings of the Japan Academy Series A '''82''' (2006), 61-65. Version de mai 2005 disponible sur {{arxiv2|math.NT/0505300}} {{en}}</ref>{{,}}<ref>{{en}} D. A. Goldston, S. W. Graham, J. Pintz et C. Y. Yıldırım, ''Small gaps between primes or almost primes'', juin 2005. {{arxiv|math.NT/0506067}}</ref>, qui montre qu'il existerait alors une infinité de paires de nombres premiers qui diffèrent d'au plus 16. Maynard a montré en décembre 2013 que sous la même hypothèse, il existerait alors une infinité de paires de nombres premiers qui diffèrent d'au plus 12. En 2014, le [[projet Polymath]] a montré qu'en supposant une version généralisée de EH [ θ ], pour 0 < θ < 1, il existerait alors une infinité de paires de nombres premiers qui diffèrent d'au plus 6.
La conjecture d'Elliott-Halberstam aurait, si elle était démontrée pour θ < 1, plusieurs conséquences frappantes. L'une d'elles est le résultat de [[Daniel Goldston]], [[János Pintz]] et [[Cem Yıldırım]]<ref>{{en}} D. A. Goldston, J. Pintz et C. Y. Yıldırım, ''Primes in Tuples I'', août 2005. {{arxiv|math.NT/0508185}}</ref>{{,}}<ref>{{en}} D. A. Goldston, Y. Motohashi, J. Pintz et C. Y. Yıldırım, ''[http://projecteuclid.org/DPubS?verb=Display&version=1.0&service=UI&handle=euclid.pja/1146576181 Small gaps between primes exist]'', Proceedings of the Japan Academy Series A '''82''' (2006), 61-65. Version de mai 2005 disponible sur {{arxiv2|math.NT/0505300}} {{en}}</ref>{{,}}<ref>{{en}} D. A. Goldston, S. W. Graham, J. Pintz et C. Y. Yıldırım, ''Small gaps between primes or almost primes'', juin 2005. {{arxiv|math.NT/0506067}}</ref>, qui montre qu'il existerait alors une infinité de paires de nombres premiers qui diffèrent d'au plus 16. Maynard a montré en {{date-|décembre 2013}} que sous la même hypothèse, il existerait alors une infinité de paires de nombres premiers qui diffèrent d'au plus 12. En 2014, le [[projet Polymath]] a montré qu'en supposant une version généralisée de EH [ θ ], pour 0 < θ < 1, l'écart pourrait être ramené à 6.


==Notes et références==
==Notes et références==
Ligne 30 : Ligne 30 :
===Références===
===Références===
{{Traduction/Référence|en|Elliott–Halberstam conjecture|24293033}}
{{Traduction/Référence|en|Elliott–Halberstam conjecture|24293033}}
*{{Article|lang=en|first=E.|nom=Bombieri|titre=On the large sieve|revue=Mathematika|vol=12|year=1965|p.=201-225}}
*{{Article|lang=en|prénom=E.|nom=Bombieri|titre=On the large sieve|revue=Mathematika|vol=12|année=1965|p.=201-225}}
*{{Article|lang=en|first=P. D. T. A.|nom=Elliot|prénom2=H.|nom2=Halberstam|titre=A conjecture in prime number theory|revue=Symp. Math.|vol=4|year=1968-1969|p.=59-72}}
*{{Article|lang=en|prénom=P. D. T. A.|nom=Elliot|prénom2=H.|nom2=Halberstam|titre=A conjecture in prime number theory|revue=Symp. Math.|vol=4 (INDAM, Rome, 1968/69)|année=1970|p.=59-72}}
*{{en}}/{{ru}} A. I. Vinogradov, « The density hypothesis for Dirichlet L-series », ''Izv. Akad. Nauk SSSR Ser. Mat.'', vol. 29, 1965, p. 903-934
*{{mul|en|ru}} A. I. Vinogradov, « The density hypothesis for Dirichlet L-series », ''Izv. Akad. Nauk SSSR Ser. Mat.'', vol. 29, 1965, p.&nbsp;903-934


==Voir aussi==
==Voir aussi==
Ligne 39 : Ligne 39 :
*[[Théorème de Barban-Montgomery]]
*[[Théorème de Barban-Montgomery]]


{{Palette Classes de nombres premiers}}
{{portail|théorie des nombres}}
{{portail|théorie des nombres}}



Dernière version du 15 septembre 2024 à 15:25

En théorie des nombres, la conjecture d'Elliott-Halberstam concerne la distribution des nombres premiers dans les progressions arithmétiques. Elle a beaucoup d'applications en théorie des cribles. Elle a été énoncée par Peter D. T. A. Elliott et Heini Halberstam en 1968.

Énoncer la conjecture nécessite quelques notations. On désigne usuellement par π(x) le nombre de nombres premiers inférieurs ou égaux à x. Si q est un entier strictement positif et a est premier avec q, notons π(x; q, a) le nombre de nombres premiers inférieurs ou égaux à x qui sont congrus à a modulo q. D'après le théorème de la progression arithmétique, lorsque a est premier avec q, on a :

On définit alors la fonction d'erreur

où le max est pris sur tous les a premiers avec q.

La conjecture d'Elliott-Halberstam est l'assertion que pour tout 0 < θ < 1 et tout A > 0, il existe une constante C , telle que pour tout x ≥ 2 :

La conjecture d'Elliott Haltberstam pour une valeur de θ est notée EH [ θ ][1].

Pour le cas limite θ = 1, on sait que cette assertion EH [ 1 ] est fausse.

Pour les θ < 12, la conjecture EH [ θ ] a été démontrée dans les années 1960 par Enrico Bombieri[2] et Askold Ivanovitch Vinogradov : c'est le théorème de Bombieri-Vinogradov ; ce résultat est déjà tout à fait utile, étant une forme moyennée de l'hypothèse de Riemann généralisée.

Conséquences de la conjecture

[modifier | modifier le code]

La conjecture d'Elliott-Halberstam aurait, si elle était démontrée pour θ < 1, plusieurs conséquences frappantes. L'une d'elles est le résultat de Daniel Goldston, János Pintz et Cem Yıldırım[3],[4],[5], qui montre qu'il existerait alors une infinité de paires de nombres premiers qui diffèrent d'au plus 16. Maynard a montré en que sous la même hypothèse, il existerait alors une infinité de paires de nombres premiers qui diffèrent d'au plus 12. En 2014, le projet Polymath a montré qu'en supposant une version généralisée de EH [ θ ], pour 0 < θ < 1, l'écart pourrait être ramené à 6.

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. Variants of the Selberg sieve, and bounded intervals containing many primes, Abstract.
  2. (en) Enrico Bombieri, « On the large sieve », Mathematika, vol. 12,‎ , p. 201–225 (DOI 10.1112/s0025579300005313, MR 0197425)
  3. (en) D. A. Goldston, J. Pintz et C. Y. Yıldırım, Primes in Tuples I, août 2005. « math.NT/0508185 », texte en accès libre, sur arXiv.
  4. (en) D. A. Goldston, Y. Motohashi, J. Pintz et C. Y. Yıldırım, Small gaps between primes exist, Proceedings of the Japan Academy Series A 82 (2006), 61-65. Version de mai 2005 disponible sur arXiv:math.NT/0505300 (en)
  5. (en) D. A. Goldston, S. W. Graham, J. Pintz et C. Y. Yıldırım, Small gaps between primes or almost primes, juin 2005. « math.NT/0506067 », texte en accès libre, sur arXiv.

Références

[modifier | modifier le code]
  • (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Elliott–Halberstam conjecture » (voir la liste des auteurs).
  • (en) E. Bombieri, « On the large sieve », Mathematika, vol. 12,‎ , p. 201-225
  • (en) P. D. T. A. Elliot et H. Halberstam, « A conjecture in prime number theory », Symp. Math., vol. 4 (INDAM, Rome, 1968/69),‎ , p. 59-72
  • (en + ru) A. I. Vinogradov, « The density hypothesis for Dirichlet L-series », Izv. Akad. Nauk SSSR Ser. Mat., vol. 29, 1965, p. 903-934