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Modification de Missak Manouchian

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[[Fichier:Manouchian - demande de naturalisation 1933.jpg|vignette|droite|Courrier de demande de [[Nationalité française|naturalisation française]] de Missak Manouchian retraçant son parcours jusqu'en France ({{date-|01-08-1933}}){{Sfn|id=Naturalisation|texte=1933-1940. D'une demande de naturalisation à l'autre|p=2}}.|alt=Copie numérisée d'un document écrit.]]
[[Fichier:Manouchian - demande de naturalisation 1933.jpg|vignette|droite|Courrier de demande de [[Nationalité française|naturalisation française]] de Missak Manouchian retraçant son parcours jusqu'en France ({{date-|01-08-1933}}){{Sfn|id=Naturalisation|texte=1933-1940. D'une demande de naturalisation à l'autre|p=2}}.|alt=Copie numérisée d'un document écrit.]]


Missak fréquente aussi les jeunes écrivains arméniens, comme [[Vahram Gakavian]] ou les nombreux noms qui publient l'éphémère revue ''[[Menk]]''{{Sfn|id=MAP2023|texte=Astrig Atamian 2023|p=68}}. Mais c'est surtout avec le poète Kégham Atmadjian, alias Séma, qu'il se lie{{Sfn|Mélinée Manouchian|2023|id=Rééd2023|p=44}}, ainsi qu'avec [[Krikor Bédikian]]{{Sfn|id=Rééd2023|texte=Manouchian documents 2023|p=283}}, ancien camarade d'orphelinat de ce dernier{{Sfn|Marie Atmadjian|1953|p=199}}{{,}}{{Sfn|id=Rééd2023|texte=Manouchian documents 2023|p=239}}. Tous les trois fréquentent le [[Musée du Louvre|Louvre]] et les [[Liste des musées de Paris|musées parisiens]]{{Sfn|id=Rééd2023|texte=Manouchian documents 2023|p=285}}, et prêtent serment devant le [[Panthéon (Paris)|Panthéon]] : {{citation|ils deviendront des hommes, c'est-à-dire instruits, sinon plutôt mourir…}}, raconte [[Marie Atmadjian]], la sœur de Séma{{note|groupe=n|texte=Texte original en [[arménien]] : {{Citation étrangère|langue=hy|''կա՛մ մարդ պիտի ըլլան, այսիքն՝ գրագէտ, կա՛մ պիտի մեռնին…''}}{{Sfn|Marie Atmadjian|1953|p=199}}.}}{{,}}{{Sfn|Marie Atmadjian|1953|p=199}}{{,}}{{Sfn|id=Rééd2023|texte=Manouchian documents 2023|p=239}}. Missak et Séma s'inscrivent en [[auditeur libre|auditeurs libres]] à la [[Sorbonne]]{{Sfn|id=Rééd2023|texte=Manouchian documents 2023|p=285}}, où ils suivent des cours de [[littérature]], de [[philosophie]], d'[[économie politique]], d'[[histoire]]{{Sfn|Mélinée Manouchian|2023|id=Rééd2023|p=44}}, de [[sociologie]], d'écriture de [[scénario]]{{Sfn|Ariane Chemin|2024|p=35}}. Dans une lettre, Missak lui écrit : {{citation|Avant tout, une chose est vitale pour moi, c'est le travail de l'esprit}}{{note|groupe=n|texte=Texte original en [[arménien]] : {{Citation étrangère|langue=hy|''սակայն ամէն բանէ առաջ մէկ բան ինծի կենսական է — այդ մտքի աշխատանքն է''}}{{Sfn|Marie Atmadjian|1953|p=200}}.}}{{,}}{{Sfn|Mélinée Manouchian|2023|id=Rééd2023|p=44}}{{,}}{{Sfn|Marie Atmadjian|1953|p=200}}{{,}}{{Sfn|id=Rééd2023|texte=Manouchian documents 2023|p=241}}. Le fils de l'écrivain [[Avetik Issahakian]], Viguen, croise Missak à la Sorbonne :
Missak fréquente aussi les jeunes écrivains arméniens, comme [[Vahram Gakavian]] ou les nombreux noms qui publient l'éphémère revue ''[[Menk]]''{{Sfn|id=MAP2023|texte=Astrig Atamian 2023|p=68}}. Mais c'est surtout avec le poète Kégham Atmadjian, alias Séma, qu'il se lie{{Sfn|Mélinée Manouchian|2023|id=Rééd2023|p=44}}, ainsi qu'avec [[Krikor Bédikian]]{{Sfn|id=Rééd2023|texte=Manouchian documents 2023|p=283}}, ancien camarade d'orphelinat de ce dernier{{Sfn|Marie Atmadjian|1953|p=199}}{{,}}{{Sfn|id=Rééd2023|texte=Manouchian documents 2023|p=239}}. Tous les trois fréquentent le [[Musée du Louvre|Louvre]] et les [[Liste des musées de Paris|musées parisiens]]{{Sfn|id=Rééd2023|texte=Manouchian documents 2023|p=285}}, et prêtent serment devant le [[Panthéon (Paris)|Panthéon]] : {{citation|ils deviendront des hommes, c'est-à-dire instruits, sinon plutôt mourir…}}, raconte [[Marie Atmadjian]], la sœur de Séma{{note|groupe=n|texte=Texte original en [[arménien]] : {{Citation étrangère|langue=hy|''կա՛մ մարդ պիտի ըլլան, այսիքն՝ գրագէտ, կա՛մ պիտի մեռնին…''}}{{Sfn|Marie Atmadjian|1953|p=199}}.}}{{,}}{{Sfn|Marie Atmadjian|1953|p=199}}{{,}}{{Sfn|id=Rééd2023|texte=Manouchian documents 2023|p=239}}. Missak et Séma s'inscrivent à la [[Sorbonne]] en [[auditeur libre|auditeurs libres]]{{Sfn|id=Rééd2023|texte=Manouchian documents 2023|p=285}}, où ils suivent des cours de [[littérature]], de [[philosophie]], d'[[économie politique]], d'[[histoire]]{{Sfn|Mélinée Manouchian|2023|id=Rééd2023|p=44}}, de [[sociologie]], d'écriture de [[scénario]]{{Sfn|Ariane Chemin|2024|p=35}}. Dans une lettre, Missak lui écrit : {{citation|Avant tout, une chose est vitale pour moi, c'est le travail de l'esprit}}{{note|groupe=n|texte=Texte original en [[arménien]] : {{Citation étrangère|langue=hy|''սակայն ամէն բանէ առաջ մէկ բան ինծի կենսական է — այդ մտքի աշխատանքն է''}}{{Sfn|Marie Atmadjian|1953|p=200}}.}}{{,}}{{Sfn|Mélinée Manouchian|2023|id=Rééd2023|p=44}}{{,}}{{Sfn|Marie Atmadjian|1953|p=200}}{{,}}{{Sfn|id=Rééd2023|texte=Manouchian documents 2023|p=241}}. Le fils de l'écrivain [[Avetik Issahakian]], Viguen, croise Missak à la Sorbonne :
{{citation bloc|Dans la foule, j'ai remarqué l'épaisse chevelure noire de Missak et ses sourcils fournis, je me suis approché et je lui ai demandé en français : {{citation|Ça va Missak ?}} Il a répondu : {{citation|Rien de spécial, j'essaie de me maintenir. Je travaille à l'usine Citroën. Quand j'ai du temps, je viens ici suivre certains cours.}} Manouchian n'était pas bavard, il ne racontait rien de sa vie personnelle ni de ses activités politiques. Il m'a demandé quand mon père allait venir, il voulait faire sa connaissance. Je savais que Missak écrivait des poèmes, mais son caractère réservé l'empêchait de nous les montrer. Je lui ai répondu que j'attendais aussi impatiemment mon père, je ne l'avais pas vu depuis deux ans. Une petite pluie automnale a dispersé cette joyeuse foule{{Sfn|id=Rééd2023|texte=Manouchian documents 2023|p=285}}.}}
{{citation bloc|Dans la foule, j'ai remarqué l'épaisse chevelure noire de Missak et ses sourcils fournis, je me suis approché et je lui ai demandé en français : {{citation|Ca va Missak ?}} Il a répondu {{citation|Rien de spécial, j'essaie de me maintenir. Je travaille à l'usine Citroën. Quand j'ai du temps, je viens ici suivre certains cours}}. Manouchian n'était pas bavard, il ne racontait rien de sa vie personnelle ni de ses activités politiques. Il m'a demandé quand mon père allait venir, il voulait faire sa connaissance. Je savais que Missak écrivait des poèmes, mais son caractère réservé l'empêchait de nous les montrer. Je lui ai répondu que j'attendais aussi impatiemment mon père, je ne l'avais pas vu depuis deux ans. Une petite pluie automnale a dispersé cette joyeuse foule{{Sfn|id=Rééd2023|texte=Manouchian documents 2023|p=285}}.}}


Avec Kégham Atmadjian, ils fondent la revue ''[[Tchank]]'' (Ջանք, « Effort ») en 1930-1931{{Sfn|Krikor Beledian|2001|p=86-87}}{{,}}{{Sfn|id=MAP2023|texte=Astrig Atamian 2023|p=68}}. Dans cette revue, ils publient des articles sur la littérature française et la [[littérature arménienne]], ainsi que quelques traductions en [[arménien]] d'auteurs français{{Sfn|Mélinée Manouchian|2023|id=Rééd2023|p=44}}. Par exemple, Missak Manouchian traduit le poème ''[[Enivrez-vous]]'' de [[Charles Baudelaire|Baudelaire]]<ref>{{Article|langue=hy|auteur1=Missak Manouchian|titre=Արբեցէ՛ք|traduction titre=[[Enivrez-vous]]|périodique=[[Tchank]]|numéro=2|pages=21|date=01-08-1930|lire en ligne=http://tert.nla.am/archive/NLA%20AMSAGIR/JanqP/1930(2).pdf|accès url=libre|format=pdf}}</ref>. Dans le numéro 2, on retrouve en première page une reproduction de ''[[La Liberté guidant le peuple]]'' d'[[Eugène Delacroix]], rendant hommage aux « [[Trois Glorieuses]] »<ref>{{Lien web|langue=hy|titre=Tchank n° 2|url=http://tert.nla.am/archive/NLA%20AMSAGIR/JanqP/1930(2).pdf|site=tert.nla.am|date=01-08-1930|consulté le=21-02-2024}}</ref>{{,}}{{Sfn|id=MAP2023|texte=Astrig Atamian 2023|p=71}}. Ils travaillent beaucoup ensemble, notamment dans un atelier d'[[imprimerie]], consommant de grandes quantités de [[Lait de vache|lait]] pour se prémunir des risques d'[[Saturnisme|intoxication au plomb]]{{Sfn|Mélinée Manouchian|2023|id=Rééd2023|p=44}}. Marie Atmadjian raconte en 1953 sa visite dans leur appartement :
Avec Kégham Atmadjian, ils fondent la revue ''[[Tchank]]'' (Ջանք, « Effort ») en 1930-1931{{Sfn|Krikor Beledian|2001|p=86-87}}{{,}}{{Sfn|id=MAP2023|texte=Astrig Atamian 2023|p=68}}. Dans cette revue, ils publient des articles sur la littérature française et la [[littérature arménienne]], ainsi que quelques traductions en [[arménien]] d'auteurs français{{Sfn|Mélinée Manouchian|2023|id=Rééd2023|p=44}}. Par exemple, Missak Manouchian traduit le poème ''[[Enivrez-vous]]'' de [[Charles Baudelaire|Baudelaire]]<ref>{{Article|langue=hy|auteur1=Missak Manouchian|titre=Արբեցէ՛ք|traduction titre=[[Enivrez-vous]]|périodique=[[Tchank]]|numéro=2|pages=21|date=01-08-1930|lire en ligne=http://tert.nla.am/archive/NLA%20AMSAGIR/JanqP/1930(2).pdf|accès url=libre|format=pdf}}</ref>. Dans le numéro 2, on retrouve en première page une reproduction de ''[[La Liberté guidant le peuple]]'' d'[[Eugène Delacroix]], rendant hommage aux « [[Trois Glorieuses]] »<ref>{{Lien web|langue=hy|titre=Tchank n° 2|url=http://tert.nla.am/archive/NLA%20AMSAGIR/JanqP/1930(2).pdf|site=tert.nla.am|date=01-08-1930|consulté le=21-02-2024}}</ref>{{,}}{{Sfn|id=MAP2023|texte=Astrig Atamian 2023|p=71}}. Ils travaillent beaucoup ensemble, notamment dans un atelier d'[[imprimerie]], consommant de grandes quantités de [[Lait de vache|lait]] pour se prémunir des risques d'[[Saturnisme|intoxication au plomb]]{{Sfn|Mélinée Manouchian|2023|id=Rééd2023|p=44}}. Marie Atmadjian raconte en 1953 sa visite dans leur appartement :
{{Citation bloc|Quand nous sommes arrivées en France début 1930, nous avons trouvé mon frère Séma et son camarade Missak Manouchian dans une chambre sombre et humide du [[Quartier latin (Paris)|Quartier latin]], au bout de la [[rue des Fossés-Saint-Jacques]], au numéro 2. La vision de cette pièce était terrifiante. Ça ressemblait à tout sauf à une chambre normale. Des liasses de papier et des piles d'articles, des outils d'imprimeur, des [[Caractère (typographie)|caractères]] dans des caisses, des pages et des clichés rangés dans des cartons… Un [[Primus (réchaud)|primus]] dans un coin, à côté de l'évier sous lequel étaient alignées des bouteilles pleines de lait. Lorsque ma mère, inquiète de voir cet état, a demandé s'ils ne se nourrissaient que de lait, Missak a répondu dans un bon sourire : {{citation|Petite maman, il n'y a rien de meilleur au monde que le lait… le plomb est un poison, le lait son antidote. Nuit et jour, nous avons affaire à ces caractères d'imprimerie ; si on ne boit pas de lait, on meurt…}}.<br>Kégham, tout joyeux, nous a apporté les premiers numéros de ''Tchank'', et nous nous demandions s'il fallait nous en réjouir ou pleurer…{{note|groupe=n|texte=Texte original en [[arménien]] : {{Citation étrangère bloc|langue=hy|''1930ի սկիզբը երբ ֆրանսա եկանք, Փարիզի Քառթիէ Լաթէնի Ֆօսէ Սէն-Ժաք փողոցին ծայրը, թիւ 2 տան մէջ, հին, մութ ու խոնաւ տան մը վերնայարկին մէջ գտանք եղբայրս՝ Սեման եւ իր ընկերը Միսաք Մանուշեանը: Ահաւո՛ր էր այդ սենեակին պարզած տեսարանը: Ամէն ինչ էր ան բացի կանոնաւոր սենեակ մը ըլլալէ: Թուղթի փաթթոցներ ու թէզեր, տպագրական առարկաներ, տառեր՝ ստուկներու մէջ, խաւաքարտի մէջ զետեղուած՝ շարուած էջեր, քլիշէներ…: Անկիւն մը փրիմիւս. ծորակին տակ շարուած քանի մը շիշեր կաթով լեցուն: Երբ մայրս յուզուած այս սրտաճմլիկ տեսարանէն հարցուց թէ իբր սնունդ կա՞թ կը խմեն միայն: Միսաք քաղցր ժպիտով մը ըսաւ.— «Մայրի՛կ, կաթէն աղէկ ինչ կայ աշխարհի վրայ… Կապարը թոյն է, կաթը՝ հակաթոյն. գիշեր ցորեկ այս տառերուն հետ ենք. եթէ կաթ չխմենք, կը մեռնինք»<br>Գեղամ ուրախութեամբ բերաւ մեզի ցոյց տալու «Ջանք»ի առաջին թիւերը: Իսկ մենք՝ չէինք գիտեր՝ լա՞նք թէ ուրախանանք…''{{Sfn|Marie Atmadjian|1953|p=199}}}}}}{{,}}{{Sfn|Marie Atmadjian|1953|p=199}}{{,}}{{Sfn|id=Rééd2023|texte=Manouchian documents 2023|p=239-241}}.}}
{{Citation bloc|Quand nous sommes arrivées en France début 1930, nous avons trouvé mon frère Séma et son camarade Missak Manouchian dans une chambre sombre et humide du [[Quartier latin (Paris)|Quartier latin]], au bout de la [[rue des Fossés-Saint-Jacques]], au numéro 2. La vision de cette pièce était terrifiante. Ça ressemblait à tout sauf à une chambre normale. Des liasses de papier et des piles d'articles, des outils d'imprimeur, des [[Caractère (typographie)|caractères]] dans des caisses, des pages et des clichés rangés dans des cartons… Un [[Primus (réchaud)|primus]] dans un coin, à côté de l'évier sous lequel étaient alignées des bouteilles pleines de lait. Lorsque ma mère, inquiète de voir cet état, a demandé s'ils ne se nourrissaient que de lait, Missak a répondu dans un bon sourire : {{citation|Petite maman, il n'y a rien de meilleur au monde que le lait… le plomb est un poison, le lait son antidote. Nuit et jour, nous avons affaire à ces caractères d'imprimerie ; si on ne boit pas de lait, on meurt…}}.<br>Kégham, tout joyeux, nous a apporté les premiers numéros de ''Tchank'', et nous nous demandions s'il fallait nous en réjouir ou pleurer…{{note|groupe=n|texte=Texte original en [[arménien]] : {{Citation étrangère bloc|langue=hy|''1930ի սկիզբը երբ ֆրանսա եկանք, Փարիզի Քառթիէ Լաթէնի Ֆօսէ Սէն-Ժաք փողոցին ծայրը, թիւ 2 տան մէջ, հին, մութ ու խոնաւ տան մը վերնայարկին մէջ գտանք եղբայրս՝ Սեման եւ իր ընկերը Միսաք Մանուշեանը: Ահաւո՛ր էր այդ սենեակին պարզած տեսարանը: Ամէն ինչ էր ան բացի կանոնաւոր սենեակ մը ըլլալէ: Թուղթի փաթթոցներ ու թէզեր, տպագրական առարկաներ, տառեր՝ ստուկներու մէջ, խաւաքարտի մէջ զետեղուած՝ շարուած էջեր, քլիշէներ…: Անկիւն մը փրիմիւս. ծորակին տակ շարուած քանի մը շիշեր կաթով լեցուն: Երբ մայրս յուզուած այս սրտաճմլիկ տեսարանէն հարցուց թէ իբր սնունդ կա՞թ կը խմեն միայն: Միսաք քաղցր ժպիտով մը ըսաւ.— «Մայրի՛կ, կաթէն աղէկ ինչ կայ աշխարհի վրայ… Կապարը թոյն է, կաթը՝ հակաթոյն. գիշեր ցորեկ այս տառերուն հետ ենք. եթէ կաթ չխմենք, կը մեռնինք»<br>Գեղամ ուրախութեամբ բերաւ մեզի ցոյց տալու «Ջանք»ի առաջին թիւերը: Իսկ մենք՝ չէինք գիտեր՝ լա՞նք թէ ուրախանանք…''{{Sfn|Marie Atmadjian|1953|p=199}}}}}}{{,}}{{Sfn|Marie Atmadjian|1953|p=199}}{{,}}{{Sfn|id=Rééd2023|texte=Manouchian documents 2023|p=239-241}}.}}


La revue prend fin du fait des difficultés financières rencontrées par les deux hommes{{Sfn|Krikor Beledian|2001|p=87}} mais aussi d’un conflit rédactionnel entre eux{{Sfn|id=MAP2023|texte=Astrig Atamian 2023|p=70}}.
La revue prend fin du fait des difficultés financières rencontrées par les deux hommes{{Sfn|Krikor Beledian|2001|p=87}} mais aussi un conflit rédactionnel entre eux{{Sfn|id=MAP2023|texte=Astrig Atamian 2023|p=70}}.


Missak Manouchian passe aussi beaucoup de temps à déambuler dans les rues de Paris{{Sfn|Mélinée Manouchian|2023|id=Rééd2023|p=45}}. Athlétique, il pose pour des artistes pour compléter ses revenus{{Sfn|Mélinée Manouchian|2023|id=Rééd2023|p=43}}{{,}}{{Sfn|id=MAP2023|texte=Astrig Atamian 2023|p=69}}, notamment pour son ami le peintre [[Krikor Bédikian]], qui habite lui aussi [[rue des Plantes (Paris)|rue des Plantes]]{{Sfn|id=MAP2023|texte=Astrig Atamian 2023|p=74}}, ou pour [[Jean Carzou]], dont l'atelier se situe à proximité{{Sfn|id=Rééd2023|texte=Manouchian documents 2023|p=285}}{{,}}{{Sfn|id=Naturalisation|texte=1933-1940. D'une demande de naturalisation à l'autre|p=7}}. Il rencontre aussi [[Henri Bouchard (sculpteur)|Henri Bouchard]], [[Chana Orloff]], Auguste Musetti-Faivre et [[Maxime Real del Sarte]]{{Sfn|id=Rééd2023|texte=Manouchian documents 2023|p=285}}.
Missak Manouchian passe aussi beaucoup de temps à déambuler dans les rues de Paris{{Sfn|Mélinée Manouchian|2023|id=Rééd2023|p=45}}. Athlétique, il pose pour des artistes pour compléter ses revenus{{Sfn|Mélinée Manouchian|2023|id=Rééd2023|p=43}}{{,}}{{Sfn|id=MAP2023|texte=Astrig Atamian 2023|p=69}}, notamment pour son ami le peintre [[Krikor Bédikian]], qui habite lui aussi [[rue des Plantes (Paris)|rue des Plantes]]{{Sfn|id=MAP2023|texte=Astrig Atamian 2023|p=74}}, ou pour [[Jean Carzou]], dont l'atelier se situe à proximité{{Sfn|id=Rééd2023|texte=Manouchian documents 2023|p=285}}{{,}}{{Sfn|id=Naturalisation|texte=1933-1940. D'une demande de naturalisation à l'autre|p=7}}. Il rencontre aussi [[Henri Bouchard (sculpteur)|Henri Bouchard]], [[Chana Orloff]], Auguste Musetti-Faivre et [[Maxime Real del Sarte]]{{Sfn|id=Rééd2023|texte=Manouchian documents 2023|p=285}}.
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De fin {{date-|décembre 1931}} à {{date-|septembre 1933}}, il réside au 44, avenue Jean-Jaurès à [[Châtenay-Malabry]], où se situe la communauté communiste {{citation|La Cité nouvelle}} cofondée par Marcel Fredou<ref name=":2"/>{{,}}<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Jacques Girault|titre=FREDOU Marcel, Georges|périodique=[[Le Maitron]]|date=24-11-2010|lire en ligne=https://maitron.fr/spip.php?article114190|accès url=libre}}</ref>{{,}}{{Sfn|id=Naturalisation|texte=1933-1940. D'une demande de naturalisation à l'autre|p=14-15}}, maison collective d'une vingtaine de chambres surnommée « le [[Kolkhoze]] » abritant des communistes français et des travailleurs étrangers{{Sfn|Ariane Chemin|2024|p=35|id=M}}, notamment des [[Histoire des Juifs en Pologne|Juifs polonais]]<ref name=":22">{{Lien web |langue=fr |auteur=Astrig Atamian |titre=Missak Manouchian, poète et communiste atypique, entre au Panthéon |url=https://www.lemonde.fr/politique/article/2024/02/21/missak-manouchian-poete-et-communiste-atypique-entre-au-pantheon_6217680_823448.html |accès url=payant |site=lemonde.fr |date=21-02-2024 |consulté le=15-07-2024}}</ref>. Il y fait la cuisine et les courses<ref name=":22" />. Selon Astrig Atamian, cette expérience constitue {{citation|une étape fondatrice dans son intégration, sa politisation et son adhésion en 1934 au Parti communiste}}{{Sfn|Ariane Chemin|2024|p=35|id=M}}. Elle note aussi : {{citation|Missak affronte la solitude et la précarité qui caractérisent son existence de prolétaire grâce à la solidarité et au réconfort moral qu'il trouve au sein de la classe ouvrière}}{{Sfn|id=MAP2023|texte=Astrig Atamian 2023|p=53}}. Il est cependant difficile de savoir s'il fréquente d'autres communistes arméniens à cette période, notamment les quelque {{nobr|450 ouvriers}} qui commencent à être organisés par le Parti communiste dans un « groupe de langue » arménien au sein de la [[Main-d'œuvre immigrée]]{{Sfn|id=MAP2023|texte=Astrig Atamian 2023|p=53}}.
De fin {{date-|décembre 1931}} à {{date-|septembre 1933}}, il réside au 44, avenue Jean-Jaurès à [[Châtenay-Malabry]], où se situe la communauté communiste {{citation|La Cité nouvelle}} cofondée par Marcel Fredou<ref name=":2"/>{{,}}<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Jacques Girault|titre=FREDOU Marcel, Georges|périodique=[[Le Maitron]]|date=24-11-2010|lire en ligne=https://maitron.fr/spip.php?article114190|accès url=libre}}</ref>{{,}}{{Sfn|id=Naturalisation|texte=1933-1940. D'une demande de naturalisation à l'autre|p=14-15}}, maison collective d'une vingtaine de chambres surnommée « le [[Kolkhoze]] » abritant des communistes français et des travailleurs étrangers{{Sfn|Ariane Chemin|2024|p=35|id=M}}, notamment des [[Histoire des Juifs en Pologne|Juifs polonais]]<ref name=":22">{{Lien web |langue=fr |auteur=Astrig Atamian |titre=Missak Manouchian, poète et communiste atypique, entre au Panthéon |url=https://www.lemonde.fr/politique/article/2024/02/21/missak-manouchian-poete-et-communiste-atypique-entre-au-pantheon_6217680_823448.html |accès url=payant |site=lemonde.fr |date=21-02-2024 |consulté le=15-07-2024}}</ref>. Il y fait la cuisine et les courses<ref name=":22" />. Selon Astrig Atamian, cette expérience constitue {{citation|une étape fondatrice dans son intégration, sa politisation et son adhésion en 1934 au Parti communiste}}{{Sfn|Ariane Chemin|2024|p=35|id=M}}. Elle note aussi : {{citation|Missak affronte la solitude et la précarité qui caractérisent son existence de prolétaire grâce à la solidarité et au réconfort moral qu'il trouve au sein de la classe ouvrière}}{{Sfn|id=MAP2023|texte=Astrig Atamian 2023|p=53}}. Il est cependant difficile de savoir s'il fréquente d'autres communistes arméniens à cette période, notamment les quelque {{nobr|450 ouvriers}} qui commencent à être organisés par le Parti communiste dans un « groupe de langue » arménien au sein de la [[Main-d'œuvre immigrée]]{{Sfn|id=MAP2023|texte=Astrig Atamian 2023|p=53}}.


En {{date|août 1933}}, Missak Manouchian fait une première demande d'acquisition de la [[nationalité française]]{{Sfn|id=Naturalisation|texte=1933-1940. D'une demande de naturalisation à l'autre|p=2}} qui est rejetée<ref name=":2">{{Lien web|auteur=[[Denis Peschanski]]|titre=Avec Manouchian, les vingt-trois condamnés à mort de l'Affiche rouge entrent au Panthéon|url=https://www.archives-nationales.culture.gouv.fr/interview-de-denis-peschanski|site=archives-nationales.culture.gouv.fr|date=2024|consulté le=13 février 2024}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|titre=Missak Manouchian (sélection de documents)|url=https://www.archives-nationales.culture.gouv.fr/missak-manouchian-entre-au-pantheon|site=archives-nationales.culture.gouv.fr|éditeur=[[Archives nationales de France]]|date=février 2024|consulté le=13 février 2024}}</ref> le {{date|19 décembre 1934}}, au motif qu'il est au chômage{{Sfn|id=MAP2023|texte=Astrig Atamian 2023|p=77}} ou encore parce qu'il a fait une demande trop tardive par rapport à son arrivée en France{{Sfn|id=Naturalisation|texte=1933-1940. D'une demande de naturalisation à l'autre|p=11}}. À l'automne, en octobre{{Sfn|id=Naturalisation|texte=1933-1940. D'une demande de naturalisation à l'autre|p=20}}, il s'installe au 79, [[Rue des Plantes (Paris)|rue des Plantes]] ([[14e arrondissement de Paris|{{14e|arrondissement}}]]){{Sfn|id=MAP2023|texte=Astrig Atamian 2023|p=52}}.
En {{date|août 1933}}, Missak Manouchian fait une première demande d'acquisition de la [[nationalité française]]{{Sfn|id=Naturalisation|texte=1933-1940. D'une demande de naturalisation à l'autre|p=2}} qui est rejetée<ref name=":2">{{Lien web|auteur=[[Denis Peschanski]]|titre=Avec Manouchian, les vingt-trois condamnés à mort de l'Affiche rouge entrent au Panthéon|url=https://www.archives-nationales.culture.gouv.fr/interview-de-denis-peschanski|site=archives-nationales.culture.gouv.fr|date=2024|consulté le=13 février 2024}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|titre=Missak Manouchian (sélection de documents)|url=https://www.archives-nationales.culture.gouv.fr/missak-manouchian-entre-au-pantheon|site=archives-nationales.culture.gouv.fr|éditeur=[[Archives nationales de France]]|date=février 2024|consulté le=13 février 2024}}</ref> le {{date|19 décembre 1934}}, au motif qu'il est au chômage{{Sfn|id=MAP2023|texte=Astrig Atamian 2023|p=77}} ou encore du fait qu'il a fait une demande trop tardive par rapport à son arrivée en France{{Sfn|id=Naturalisation|texte=1933-1940. D'une demande de naturalisation à l'autre|p=11}}. À l'automne, en octobre{{Sfn|id=Naturalisation|texte=1933-1940. D'une demande de naturalisation à l'autre|p=20}}, il s'installe au 79, [[Rue des Plantes (Paris)|rue des Plantes]] ([[14e arrondissement de Paris|{{14e|arrondissement}}]]){{Sfn|id=MAP2023|texte=Astrig Atamian 2023|p=52}}.


==== Militant communiste (1934-1939) ====
==== Militant communiste (1934-1939) ====

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