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Giovanni Paradisi

Giovanni Paradisi
Page d'aide sur l'homonymie Pour les articles homonymes, voir Paradisi.
Giovanni Paradisi
Mandats
Directeur de la Flag of the Repubblica Cisalpina.svg République cisalpine
29 juin 179716 avril 1798
Membre de la commission de gouvernement de la Flag of the Repubblica Cisalpina.svg République cisalpine
21 juin 1800septembre 1800
Membre de la consulte d'État de la Flag of the Italian Republic (1802).svg République italienne
11 janvier 180226 janvier 1802
Directeur général de la division des routes, de l'eau et des frontières au Ministère de l'Intérieur du Flag of the Napoleonic Kingdom of Italy.svg Royaume d'Italie
18051809
Président du sénat du Flag of the Napoleonic Kingdom of Italy.svg Royaume d'Italie
1809 - 18111812
Biographie
Date de naissance 1760
Lieu de naissance Reggio
Ducado de Modena (antes de 1830).svg Duché de Modène
Date de décès 26 août 1826
Nationalité Drapeau d'Italie Italien
Profession Mathématicien

Giovanni, comte Paradisi (francisé en « Jean Paradisi »), né à Reggio d'Émilie, vers 1760 et mort 26 août 1826) est un mathématicien et homme politique italien des XVIIIe et XIXe siècles.

Sommaire

Biographie

Giovanni Paradisi naquit à Reggio vers 1760. Il était le fils d'Augosto Paradisi qui a traduit en vers italiens tout le théâtre de Voltaire : son père, poète distingué de son temps, lui laissa plus de réputation que de fortune. Giovanni fit de bonnes études, se passionna pour Horace et pour les mathématiques, qui lui fournirent une ressource contre l'adversité. Il donnait des leçons de cette science avant la révolution d'Italie.

Le sentiment d'envie qui fait que l'homme à talent croit avoir plus de droit aux faveurs de la fortune que les ignorants qui souvent en joui sent, était le sentiment dominant de M. Paradisi. Il vit donc avec transport cette révolution d'égalité et de liberté que les Français apportèrent dans sa patrie en 1796, et il se hâta d'aller leur offrir ses services. Il fut l'un des principaux protagonistes de la politique qui conduisent à la création de la République Cisalpine et Reggiana

Le général Bonaparte, sentant le parti qu'il pouvait en tirer, le chargea de disposer les éléments d'une république dans l'assemblée de tous les révolutionnaires de Lombardie à Milan, et le créa l'un des directeurs de la République cisalpine. M. Paradisi y déploya des vertus qui devinrent incommodes à quelques-uns de ses collègues. Il fut victime de leurs intrigues auprès du général Brune, commandant de l'armée française dans la Lornbardie, qui, au nom au nom du directoire français l'obligea, par des voies indirectes, de donner sa démission (avril 1798), comme si elle avait été spontanée.

Les habitants de Modène, que l'élévation de Paradisi avait surpris, et qui l'en savaient très glorieux, s'amusèrent de son amour-propre lorsqu'ils le virent tombé de son trône directorial : ils célébrèrent cette chute par une cérémonie dérisoirement funèbre.

M. Paradisi rentra dans la classe des simples citoyens, et il ne prit plus aucune part aux affaires de la république. Il n'en fut pas moins exposé aux persécutions des Austro-Russes de retour en Lombardie.

M. Paradisi, qui ne put fuir à temps, fut arrêté et envoyé dans une forteresse des Bouches-du-Cattaro. Il s'y consolait en récitant Horace, dont l'aimable philosophie convenait encore plus à son caractère qu'à sa situation. Déjà, avant cet événement, et lorsque Buonaparte était à Milan, il s'était fait auprès de lui le mécène des écrivains révolutionnaires (comme Vincenzo Monti (it)), et la jouissance qu'il y avait trouvée ajoutait à son penchant pour cette espèce de rôle qu'ensuite on le verra jouer avec plus d'éclat.

La victoire de Marengo ayant rétabli le pouvoir de Buonaparte en Italie, le premier soin du triomphateur fut de briser les fers de tant d'illustres victimes de la liberté. M. Paradisi revint à Milan, où il fut accueilli d'une manière honorable par le gouvernement et par le peuple. Bonaparte jeta encore les yeux sur Paradisi pour en faire un des membres de sa commission provisoire de gouvernement : il y donna l'exemple, de l'oubli du passé et du pardon envers ses ennemis.

Bonaparte l'appela, en 1801, à Lyon, lors des comices italiens qui donnèrent à la République cisalpine un nom et une forme préparatoires à l'érection du trône que le premier consul voulait s'y créer. Paradisi se montra favorable aux vues du vainqueur de Marengo, se rappelant peut-être le mauvais usage que la multitude avait fait des pouvoirs qu'on lui avait confiés. M. Paradisi mérita ainsi la faveur du prince , qui l'en récompensa par une confiance illimitée. En même temps que dans ces comices il se fit déclarer président de la République italienne (1802-1805), Bonaparte en nomma Paradisi consulteur d'État et membre du collège électoral de' dotti.

Paradisi n'abusa pas de la confiance de son protecteur : ses ennemis mêmes rendent justice à sa modération, à son désintéressement, à ses vertus publiques, qui sont d'autant plus précieuses qu'elles sont moins communes et plus nécessaires dans les temps de révolution et de trouble.

Il fut nommé directeur général de la division des routes, de l'eau et des frontières au Ministère de l'Intérieur du Royaume d'Italie (1805-1809). C'est en cette qualité qu'il eut à déterminer les limites de l'Isonzo avec les commissaires autrichiens[1].

M. Paradisi se conduisant avec beaucoup d'art et de finesse, ne contribua pas peu à la facilité avec laquelle son protecteur se fit créer roi d'Italie ; et celui-ci l'en récompensa par des faveurs de tous les genres. On doit à M. Paradisi la justice de dire qu'il s'est montré plus désintéressé que beaucoup d'autres dans l'exercice des importantes fonctions auxquelles il a été appelé.

Napoléon Ier, outre les places auxquelles il l'avait appelé, le nomma comte du Royaume, grand-dignitaire de l'Ordre de la Couronne-de-Fer, et grand officier de la Légion d'honneur. M. Paradisi, mathématicien très-distingué, était membre de l'Institut italien et président de ce corps : sa haute faveur éveilla la jalousie, compagne d'une fortune rapide et brillante.

Sa fortune devint cependant considérable. Malgré son apathie, il se montra fort sensible aux attaques de quelques écrivains. Rien ne l'émut autant que quelques terzines (unité métrique utilisé par Dante dans sa Divine Comédie) de la première des satires de Lattanzi sur les mœurs de la révolution, i Costumi della rivoluzione, composées en 1803, et publiées à Milan en 1805. Il employa contre la poète toute sa puissance auprès du vice-roi Eugène de Beauharnais. Celui-ci, tout en souriant de ce qu'il entrevoyait dans les terzines, ne put s'empêcher de mettre un frein à la muse envenimée de l'auteur.

Le comte Paradisi, par reconnaissance envers ses bienfaiteurs, fut un des sénateurs qui firent le plus d'efforts, dans la célèbre séance du 17 avril 1814, pour que le sénat du royaume d'Italie fit une démarche auprès des alliés, et particulièrement de l'Empire d'Autriche, pour obtenir que la couronne en fût placée sur la tête du prince Engène. Mais la majorité se déclara contre ce vœu, et il fut décidé qu'on se bornerait à demander lu cessation des hostilités, l'indépendance du royaume et l'intégrité de son territoire, garantie aux termes du traité de Lunéville.

Après la chute du trône de Buonaparte, il resta quelque temps à Milan, où on le vit plusieurs fois à la tête de l'Institut dont il était le président (seule place qui lui avauit conservée). Ce fut lui qui, en cette qualité, reçut, le 12 février 1815, la lettre par laquelle le feldmarschall de Bellegarde assurait, au nom de l'empereur François Ier, ce corps littéraire de sa protection.

Peu de temps après, il retourna à Reggio, où, privé de ses plus lucratifs emplois, il vécut très retiré et avec la plus sévère économie, ne s'occupant que de sciences. Profond mathématicien, poète élégant, bon écrivain en prose, orateur éloquent, il réunit toutes les qualités, et mériterait le titre du plus illustre Italien de cette époque si l'esprit de parti pouvait jamais céder à la voix de la vérité.

Il mourut à Reggio, à l'âge d'environ soixante-six ans, le 26 août 1826. Il avait été nommé, sous l'Empire français, grand dignitaire. de l'ordre de la Couronne de Fer, et grand cordon de la Légion d'honneur.

Publications

  • Proposizioni fisico-matematiche, Modène, 1779, in 4 ;
  • Discorso recitato nella prima adunanza dell instituto italiano, in-4 ;
  • Ricerche sulla vibrazione delle lamine elastiche, Bologne, 1806 ;
    • Traité sur la vibralion des Cordes sonores, qui eut un grand succès ;
  • Il vitalizio, commedia, Milan, 1822 ;
  • ses Œuvres choisies ont été publiées avec celles de son père, Milan, 1828, in-8 ;

Fonctions

Titres

Distinctions

Armoiries

Figure Blasonnement
Ornements extérieurs Comtes sénateurs du Royaume d'Italie.svg
Blason à dessiner.svg
Armes de comte du Royaume,

Écartelé: au 1, des comtes sénateurs du Royaume ; au 2, de gueules à deux triangles entrelacés d'argent ; au 3, de gueules à une lyre d'argent ; au 4, de sinople, à deux barres d'argent.[2]

Annexes

Bibliographie

  • Louis Gabriel Michaud, Biographie des hommes vivants : Histoire par ordre alphabétique de la vie publique de tous les hommes qui se sont fait remarquer par leurs actions ou leurs écrits, vol. 5 : PA-Z, L.G. Michaud, 1819 [lire en ligne]  ;
  • Gerrit van Lennep, Pierre Louis Pascal Jullian et Philippe Lesbroussart, Galerie historique des contemporains : ou Nouvelle biographie dans laquelle se trouvent réunis les hommes morts ou vivans, de toutes les nations, qui se sont fait remarquer à la fin du XVIIIe siècle et au commencement du XIXe, par leurs écrits, leurs talens, leurs vertus ou leurs crimes,, vol. 7, Aug. Wahlen & C°, 1819 [lire en ligne]  ;
  • Alexis Eymery, Biographie étrangère : ou galerie universelle, historique, civile, militaire, politique et littéraire: contenant les portraits politiques de plus de trois mille personnages célèbres, étrangers à la France, parmi lesquels on distingue surtout les indépendans espagnols de l'Amérique méridionale, etc. etc, vol. 2, 1819 [lire en ligne]  ;
  • Charles Jean La Folie, Histoire de l'Administration du royaume d'Italie pendant la domination française, Audin, 1823 [lire en ligne]  ;
  • Antoine-Vincent Arnault, Antoine Jay, Étienne de Jouy et Jacques Marquet de Norvins, baron de Montbreton, Biographie nouvelle des contemporains : ou Dictionnaire historique et raisonné de tous les hommes qui, depuis la Révolution française, ont acquis de la célébrité par leurs actions, leurs écrits, leurs erreurs ou leurs crimes, soit en France, soit dans les pays étrangers; précédée d'un tableau par ordre chronologique des époques célèbres et des événemens remarquables, tant en France qu'à l'étranger, depuis 1787 jusqu'à ce jour, et d'une table alphabétique des assemblées législatives, à partir de l'assemblée constituante jusqu'aux dernières chambres des pairs et des députés, vol. 16, Librairie historique, 1824 [lire en ligne]  ;
  • Buret de Longchamp, Les fastes universels ou Tableaux historiques , chronologiques et géographiques avec atlas contenant trois grands tableaux synoptiques ... suivis de 42 tableaux particuliers ... nouvel art de vérifier les dates, vol. 14, J. B. Dupon, 1828, 3e éd. [lire en ligne]  ;
  • François-Xavier Feller, François Marie Pérennès et Jean Baptiste Pérennès, Biographie universelle : ou Dictionnaire historique des hommes qui se sont fait un nom par leur génie, leurs talents, leurs vertus, leurs erreurs ou leurs crimes, vol. 9, Gauthier, 1834 [lire en ligne]  ;
  • François-Xavier Feller, Dictionnaire historique : ou histoire abrégée de hommes qui se sont fait un nom par leur génie, leurs talents, leurs vertus, leurs erreurs or leurs crimes, depuis le commencement du monde jusqu'à nos jours, vol. 10, chez L. Lefort, 1833, 8e éd. [lire en ligne]  ;
  • François-Xavier Feller et Charles Weiss, Biographie universelle : ou, dictionnaire historique des hommes qui se sont fait un nom par leur génie, leurs talents, leurs vertus, leurs erreurs ou leurs crimes, vol. 6, J. Leroux, Jouby, 1849 [lire en ligne]  ;
  • Armando Balduino, Storia letteraria d'Italia : L'Otto Cento, Partie 1, vol. 10, Piccin, 1991, 778 p. (ISBN 9788829907885) [lire en ligne]  ;

Notes et références

  1. Correspondance de Napoléon Ier : publiée par ordre de l'empereur Napoléon III, vol. 16, H. Plon, J. Dumaine, 1864 [lire en ligne] 
  2. Armorial du Souvenir

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Chronologies

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Fusion de la République cispadane avec la République transpadane, pour former la République cisalpine
Directeur de la République cisalpine
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Giovanni Battista Savoldi
Marco Alessandri
Pietro Moscati
Giacomo Lamberti
Giovanni Paradisi
Carlo Testi
Giovanni Costabili Containi
Ier directoire
(29 juin 1797 - 16 avril 1798)
Girolamo Adelasio
Antonio Sabbati
Marco Alessandri
Giacomo Lamberti
Giuseppe Luosi
Antonio Smancini
Fedele Sopransi
Vincenzo Brunetti
IIe directoire
(31 août 1798 - 14 décembre 1798)
Comité de gouvernement provisoire de la République cisalpine :
Giovanni Battista Sommariva
Francesco Ajmi Visconti
Sigismondo Ruga
(29 avril 1800 - 21 juin 1800)
Commission de gouvernement extraordinaire
(21 juin 1800 - septembre 1800)
Francesco Melzi d'Eril
Antonio Aldini
Giovanni Battista Sommariva
Sigismondo Ruga
Francesco Ajmi Visconti
Giovanni Paradisi
Raffaele Arauco
Giulio Cesare Bargnani
Ambrogio Birago
Giovanni Paradisi
Carlo Testi
Giovanni Costabili Containi
(21 juin 1800 - septembre 1800)
Giovanni Battista Sommariva
Francesco Ajmi Visconti
Sigismondo Ruga
Comité éxécutif de la commission de gouvernement extraordinaire
(septembre 1800 - 26 janvier 1802)


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