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Raphaël Liogier
Raphaël Liogier est directeur de l'Observatoire du religieux[1] (aujourd'hui > fédéré au laboratoire unique de l'IEP d'Aix en Provence : le CHERPA) et professeur des universités à l'Institut d'études politiques d'Aix-en-Provence.
Il a collaboré à la rédaction de plusieurs articles sur le thème des religions[2].
Liogier a écrit sa thèse sur le bouddhisme sous la direction de Bruno Étienne professeur émérite à l' Institut d'études politiques d'Aix-en-Provence décédé en 2009 et a entre autres, publié un ouvrage sur la laïcité en 2006.
Dans son livre sur la « laïcité légitime », il propose la thèse selon laquelle la laïcité française aurait évolué de la notion « d'incompétence » de l'État en matière religieuse (loi de 1905 - art 2 : l'Etat ne reconnait..aucun culte) à la notion de neutralité. Se déclarant « neutre », l'État s'autorise alors à donner des avis sur ce qu'est ou n'est pas un culte. Tout en prétendant ne pas intervenir dans les affaires religieuses, l'État le ferait de façon extensive et considérablement plus que dans les pays ne se proclamant pas laïcs, comme par exemple l'Angleterre, et qui démontreraient pourtant une plus grande ouverture à la diversité religieuse. Raphaël Liogier illustre cette posture contradictoire dans le traitement de la question des sectes et celle de l'islam. Il s'inquiète du fait que la laïcité puisse devenir un outil de répression des minorités spirituelles par l'utilisation sans discernement du mot « secte ».
Sur le thème de l'islam, à travers une enquête menée à l'Observatoire du Religieux, il conclut que la laïcité (à travers les conclusions de la commission Stasi) a établi, sans investigation, la notion de "voile imposé" aux jeunes musulmanes françaises pour justifier la loi sur le port du voile, alors que son étude démontrerait au contraire une majorité de choix délibérés et argumentés [réf. nécessaire].
De manière plus générale, il tente de montrer comment ces questions sont en rapport avec l'existence d'une pensée unique qui serait dominante et croissante en France : « Comment arriver à être classé comme « normal » ? Il déclare « Il n’y a pas d’autre possibilité que d’avoir « l’esthétique officielle », de correspondre à la culture dominante, au goût dominant » [3], attestant de l'influence de la théorie bourdieusienne sur ses travaux. Il tend à valoriser une sociologie de la structure par rapport à la sociologie de l'acteur, en pointant tous les mécanismes de domination liés au champ (structure structurante) et les rapports de force entre les acteurs aux différents habitus (structures structurées).
Dernièrement Raphaël Liogier mène une réflexion plus épistémologique, plus en phase avec les interrogations de la sociologie de la connaissance, pour s'attarder sur l'essence du phénomène de la croyance, non sans emprunter certaines réflexions sur les problèmes de la perception à Ludwig Wittgenstein.
Il a également publié en 2008 un ouvrage sur le dalaï-lama[4], sur la perception de son aura en Occident, mêlant ses thèses sur le bouddhisme occidentalisé et ses propres interrogations sur ce personnage consacré.
Ouvrages
- Une laïcité "légitime", la France et ses religions d'État, Médicis Entrelas, Mars 2006
- Être bouddhiste en France aujourd'hui (avec Bruno Étienne), Paris, Hachette, 2004.
- Géopolitique du christianisme (avec Blandine Chelini-Pont) , Ellipses, 2003
- Le Bouddhisme mondialisé, Ellipses, 2003
Lien externe
Notes et références
- ↑ World Religion Watch, site Internet en anglais de l'Observatoire avec des éditoriaux de Raphaël Liogier
- ↑ (fr) http://www.obs-religieux.iep.u-3mrs.fr/ObsPersLiogier.htm [1]
- ↑ (fr) Extrait de l'interview de Raphaël Liogier
- ↑ A la rencontre du Dalai-Lama, Flammarion, Paris, 2008
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