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Spectacular Ambitions - La Goblin Army

Summary:

Spectacular Ambitions - Saga 2, arc 1.
Norman Osborn est de retour, et cette fois-ci, il n'est pas seul. Accompagné de son armée de Bouffons, il compte bien prendre sa revanche sur Spider-Man et s'emparer d'Aitana, la femme qu'il convoite.
Pendant ce temps, la relation entre Eddie et Clara ne cesse de s'approfondir, mais Anne Weying, ex-petite amie d'Eddie, est bien décidé à leur faire obstacle.

DISCLAIMERS: 1) cette histoire a été rédigée à deux. Babou Piccolo et moi-même en sommes les autrices.
2) cette histoire est une fanfiction sur l'univers de Spider-Man, écrite pour le plaisir. Nous ne gagnons aucune rémunération sur celle-ci. Les personnages issus de chez Marvel appartiennent à leurs propriétaires. Babou Piccolo et moi sommes uniquement propriétaires des personnages originaux, et les scénarii de cette fanfiction ont été rédigés par nous deux en nous basant sur ce qui existe déjà chez Marvel.
3) cette fanfic a été publiée en premier sur mon Wattpad.

Chapter 1: Vacances en amoureux

Chapter Text

   Dans une forêt de hauts sapins, sur un tapis de neige, un village était en pleine effervescence. Des êtres semblable aux gobelins mais avec des peaux de la couleur de celles des humains couraient partout, portant poupées, robots et jouets en tous genre, mais aussi des sucreries, des rubans et des papiers de couleurs. Au milieu de ce joyeux remue-ménage, un grand homme d'âge mûr et à la barbe blanche dialoguait avec un de ces êtres.

- Tu es certain de ce que tu as vu, Confiance?

- Affirmatif! répondit le lutin. Je l'ai vu de mes propres yeux, l'ombre du nouveau Confident est de retour et il invoque d'autres gobelins qu'il enferme dans des humains. Et ce n'est pas le pire.

- Quel est le pire?

- Ces gobelins sont très proches, d'une manière ou d'une autre, du jeune Confident. Nicolas, avec tout le respect que je te dois, il faut intervenir et vite.

Nicolas regarda dans une boule de cristal pendant un moment, puis il sourit.

- Confiance, j'ai pris ma décision, laissons la nouvelle élue de la Fée des Étoiles agir.

- Mais Nicolas...

- En contrepartie, nous allons les surveiller de très près. Peux-tu prévenir Boubou pour qu'il soit nos yeux?

- Bien sûr Nicolas. Je prends mon pain d'épice et je m'en occupe.

- Prends-en quatre plutôt. Tu pourras prévenir la petite cocotte aussi, elle est prête.

Le lutin sourit avant de partir récupérer son pain d'épice. Nicolas regarda une fois de plus la boule de cristal montrant une femme latine, un gobelin, un homme albinos, une Gorgone, un blond massif et un brun tout aussi massif s'amuser ensemble.

- Le passé va vous rattraper, mais je vous fais confiance mes enfants.

 

   Quelques jours s'étaient écoulés après la diffusion du message de Christmas Girl. Les médias avaient continué à en parler et à relayer les photos prises durant la fête qui s'était déroulée sur Ellis Island, où les super-héros locaux, les new yorkais et les créatures fantastiques avaient partagé tous ensemble un moment convivial.

   On était maintenant au tout début du mois d'août, et le salon de thé de Clara était fermé pour la semaine, car elle partait en vacances avec Eddie. Tous les deux se rendaient en Californie, en amoureux. Le grand blond avait déjà tout préparé : il avait sélectionné un joli petit hôtel peu coûteux au bord de la plage, et défini ce qu'ils allaient visiter. Le couple prendrait l'avion pour effectuer le déplacement, et la Gorgone était quelque peu anxieuse, car elle n'avait jamais quitté New York ni emprunté un tel transport. Heureusement, son petit ami était là pour la rassurer, et très vite, elle mit de côté son angoisse.

Le couple partit tôt le dimanche matin, car ils en avaient pour un peu plus de cinq heures et demie de vol. L'avion atterrit à San Diego, et l'hôtel qui les attendait, le Silver Foam, se trouvait au bord de la Plage du Pacifique. C'était un coquet petit hôtel de deux étages dont la construction était en bois et rappelait les cabanons de plage. L'endroit possédait une décoration en lien avec l'été, à la fois simple et mignonne, avec des bibelots de toutes sortes, allant des vases de plantes aux statuettes, en passant par les tableaux. Au rez-de-chaussée, dans le hall d'entrée, se trouvait un petit bar, qui donnait sur l'extérieur. Il y avait des chaises pour s'installer aussi bien dedans que dehors, avec vue sur la plage, et possédant de larges parasols, protégeant ainsi les clients du soleil. L'endroit sentait bon le bois, et l'atmosphère était agréable.

   Eddie et Clara se virent confier chacun un double de la clé de leur chambre, située au premier étage, et ils montèrent. Il y avait déjà quelques clients à l'intérieur de l'établissement, qui se trouvaient soit au bar en train de siroter un cocktail, soit sur la plage en dégustant une glace à l'ombre d'un parasol.

   La chambre du couple était elle aussi extrêmement simple, mais Clara ne s'attendait pas à ce qu'ils en aient une avec un lit pour deux. Cela la fit légèrement rougir, mais elle ne fit pas de commentaire. Il y avait également dans la chambre une large fenêtre qui donnait sur la plage et, un peu plus loin, sur la ville, mais aussi un système de climatisation réglable, un petit frigidaire et une penderie. Enfin, une porte en bois donnait sur la salle de bain et les toilettes.

   Il était maintenant quinze heures, et la chaleur tapait fortement, même à l'intérieur de l'hôtel.

- Et si on allait se baigner? proposa Eddie.

La Gorgone s'essuya le front. Bien qu'elle ne soit habituellement pas fan de natation, elle reconnaissait qu'il faisait vraiment trop chaud même pour elle. C'était pire qu'à New York, et là, elle n'était pas contre faire trempette.

- C'est une bonne idée, approuva-t-elle.

Clara se rendit dans la salle de bain avec un sac en toile afin de se changer. Elle avait apporté avec elle deux maillots de bain différents, qu'elle avait achetés deux jours plus tôt en faisant les boutiques avec Aitana.

- Mais je n'aime pas l'eau, je déteste nager! C'est trop froid! avait protesté la Gorgone.

- On est en été, il fait chaud, et là où vous allez, ce sera pire qu'ici! Crois-moi Hermana, si tu n'en prends pas un, tu vas le regretter!

La latine n'avait pas laissé le temps à Clara d'en dire plus, l'ayant entraînée à travers le magasin. Elles parcoururent ensemble les rayons, jusqu'à ce qu'Aitana trouve quelque chose d'intéressant.

- Ooooh, regarde celui-là comme il est joli! Je suis sûre qu'Eddie va adorer!

Le maillot de bain en question était un deux pièces avec un dégradé allant du vert pastel au vert émeraude, accompagné de taches mouchetées blanches. De jolis froufrous courts ornaient les bordures du soutien-gorge et de la culotte. En le voyant, Clara se mit à rougir comme une tomate:

- Il est hors de question que je porte ça!

- Oh, tu es très pudique on dirait, remarqua Aitana avec un clin d'œil. Ah, attends, il y a le même mais en version "une pièce"!

La latine attrapa l'autre maillot qu'elle venait de repérer. Celui-ci était dans les mêmes tons verts, avec les mêmes motifs, mais la différence était qu'il couvrait le ventre et le dessus des épaules. Il possédait un discret décolleté, et les froufrous étaient situés uniquement sur les bordures externes des manches, donc, ils couvraient les épaules. L'arrière était un dos nu en V qui s'arrêtait avant le bas du dos.

- Alors? Tu préfères celui-là, Hermana?

- Je pencherais plutôt pour quelque chose comme ça, dit Clara en saisissant une combinaison vert émeraude qui recouvrait l'entièreté du corps.

- Tu vas avoir chaud là-dedans... Bon, prends les deux, et le jour J, tu feras ton choix. Je te les offre, et pas de "mais" qui tienne!

C'est ainsi que Clara s'est retrouvée avec deux maillots de bain différents. Elle hésita grandement entre la combinaison et le une pièce, avant de finalement choisir le second. Elle enfila par-dessus ses vêtements civils, puis, après avoir posé sur sa tête un grand chapeau et ajusté ses lunettes de soleil, et qu'Eddie fut prêt, le couple se rendit à la plage.

   Après avoir planté le parasol et déposé les serviettes de plage, Eddie fut le premier à se mettre en maillot de bain, retirant son débardeur et son bermuda sous les yeux de sa bien-aimée, qui détourna le regard en rougissant lorsqu'il fut torse nu. Le grand blond était déjà très musclé en temps normal, mais maintenant, cela pouvait encore plus se constater, et la Gorgone n'osait plus poser les yeux sur son amoureux. Elle sentit alors qu'un peu de sang lui coulait du nez, sans doute à cause de la chaleur, alors elle s'empara au plus vite d'un mouchoir afin de ne pas tacher son maillot de bain tout neuf, ou d'inquiéter son petit ami.

Eddie se passa de la crème solaire sur le corps, puis il se tourna vers sa bien-aimée:

- Peux-tu me donner un coup de main pour le dos, ma puce, s'il te plaît?

- O... Oui, bien s... Sûr! bégaya la Gorgone.

Clara étala la crème comme l'avait demandé son petit ami. La peau d'Eddie était douce et agréable au toucher.

- Merci, dit-il en déposant un baiser sur la joue de Clara.

Malgré les lunettes de soleil de l'italienne, Eddie remarqua sa gêne.

- Est-ce que ça va?

Clara se força à sourire et fit un petit oui de la tête, en fixant le visage de son amoureux.

- La... La crème... Je veux dire... L'eau ne risque pas de tout gâcher? tenta-t-elle afin de détourner la conversation.

L'italienne ne souhaitait pas aborder son embarras et encore moins développer dessus.

- Non, ne t'en fais pas, c'est une crème spéciale, faite exprès pour résister à l'eau, répondit Eddie en souriant avant de lui donner le tube.

La Gorgone prit maladroitement l'objet, manquant de le faire tomber dans le sable, puis tourna rapidement le dos au grand blond. Elle se passa la crème sur les bras et les jambes, puis sur le visage. Elle s'apprêta ensuite à enlever sa robe pour être elle aussi en maillot de bain, mais elle se stoppa quelques secondes, hésitante, avant de finalement se résoudre à le faire. Le maillot de bain de Clara mettait en valeur les jolies courbes de son corps, ce qui n'échappa pas au regard d'Eddie, à qui ce fut le tour de rougir.

- À toi de m'aider maintenant, lui adressa Clara en désignant le tube.

Le grand blond s'exécuta et passa la crème dans la partie du dos laissée à nue par le maillot de bain de Clara.

- Ça va aller pour tes mambas? demanda le jeune homme. À moins que tu ne te mouilles pas la tête et que tu gardes ton chapeau?

- Il vaut mieux qu'ils restent à l'abri. Ce ne sont pas des serpents de mer, ils ne sont pas faits pour rester longtemps dans l'eau.

- Je vois, sourit Eddie. Tu permets?

Le grand blond posa les mains sur les épaules de sa petite amie puis la fit se retourner doucement face à lui, voulant voir le maillot de bain de Clara dans son intégralité.

- Très joli, complimenta-t-il. Ça te va bien.

La Gorgone rougit.

- Merci. .... J'ai failli en mettre un autre. Il est peut-être un peu moins joli parce que c'est une combinaison...

Eddie passa ses bras autour de la taille de son aimée:

- Je suis sûr qu'elle te va bien aussi. Tu serais belle dans n'importe quoi.

Ce compliment toucha profondément Clara, et cela eut pour effet de la détendre. Elle passa ses mains derrière la nuque d'Eddie et l'embrassa tendrement sur les lèvres. Le grand blond déplaça une de ses mains derrière la tête de la Gorgone pour la rapprocher un peu plus, puis, après le baiser, il la regarda amoureusement. Le couple se prit ensuite la main, et le jeune homme guida sa petite amie jusqu'à l'eau. Clara s'attendait à ce que ce soit froid, mais ce ne fut pas le cas. La température était idéale et cela faisait du bien, avec la chaleur qui régnait. 

   La Gorgone avait à présent de l'eau jusqu'aux genoux, et Eddie jusque sous la taille, s'étant aventuré un peu plus loin. Le jeune homme revint néanmoins auprès de Clara, puis la prit alors dans ses bras pour la porter au-dessus de l'eau comme une princesse.

- Rassure-moi, tu ne comptes pas me jeter là-dedans? interrogea Clara.

Il lui vola un baiser avant de répondre en souriant:

- Bien sûr que non, voyons.

Il avança dans la mer petit à petit, jusqu'à ce que l'eau atteigne les épaules du couple. Clara était toujours accrochée à son petit ami, mais décida de s'en séparer pour barboter un peu. Elle n'avait presque pas pied, mais ça lui était égal.

   Le couple resta là à faire trempette jusqu'au coucher du soleil, profitant pleinement de la mer. Ils retournèrent ensuite sur la plage pour se sécher, puis rentrèrent à l'hôtel pour se débarrasser du sable et du sel avec une bonne douche, chacun leur tour bien entendu. Ils sortirent ensuite se promener dans la ville et dînèrent dans un restaurant proposant un menu à base de fruits de mer. Après cela, ils décidèrent d'explorer encore un peu, avant de se décider à rentrer. Pour le coucher, Clara ne se sentait toujours pas prête à dormir enlacée dans les bras de son bien-aimée, malgré la dernière fois où ils avaient partagé le même lit. Le contexte était différent. Cependant, cela ne posait aucun problème à Eddie, qui s'était senti confus quand il a découvert à leur arrivée que les lits ne seraient pas séparés, contrairement à ce qu'il avait cru comprendre en faisant la réservation. Ils firent donc avec.

 

Jusqu'au jeudi, le couple alterna entre baignade à la plage et visite touristique dans San Diego. Il faisait beau, il faisait chaud, et tous les soirs, à l'hôtel, il y avait une petite boum qui était organisée. Le couple ne s'y était pas encore rendu, car ils étaient de sortie, mais ce jeudi soir, ils avaient décidé d'en profiter. Il y avait de la musique et l'ambiance était bonne. Clara avait mis sa belle robe bleue, en n'oubliant pas de joindre autour de son cou le joli collier que son amoureux lui avait offert le jour où Il tè della Mamma avait obtenu son étoile, collier qu'elle ne gardait pas lorsqu'elle allait se baigner, afin de ne pas risquer de l'abîmer avec le sel ou de le perdre dans la mer. Eddie, lui, avait revêtit une belle chemise à manche courtes noire, avec des motifs hawaïens blancs, et un short azur. Cela remémora au couple la fête du printemps, sauf qu'ici, la musique était plus forte et plus entraînante. Le jeune homme fit danser son amoureuse en la faisant tourner sur elle-même, en la portant... Clara et Eddie s'amusaient beaucoup. Puis, un peu plus tard dans la soirée, l'ambiance changea radicalement, passant du dynamique au romantique : c'était l'heure des slows. Clara se mit à rougir en voyant la façon dont les couples s'étaient mis à danser ensemble. Eddie lui tendit doucement la main et la Gorgone accepta l'invitation.

- Je... Je n'ai jamais dansé ainsi, avoua- t-elle.

- Ce n'est pas grave, la rassura Eddie. Je vais te montrer.

Et le grand blond effectua ce qu'il venait de dire. Il dansait le slow à la perfection, sans précipiter les choses. Sachant que sa belle était très timide, il préféra la laisser faire le premier pas, qui ne se fit pas très long. Se sentant en sécurité, et protégée, Clara posa sa tête contre Eddie tout en continuant à se laisser conduire par lui. Eddie serra doucement Clara et déposa un baiser sur le haut du front de la jeune femme, ne voulant pas angoisser les mambas noirs, qui lui firent comprendre que leur maîtresse se sentait très, très bien. Le grand blond siffla discrètement pour leur faire comprendre que le message était entendu. Le couple dansa ainsi sans se soucier du monde qui les entourait.

   Clara était bercée par la musique et les pas de son bien-aimé, si bien qu'elle ferma les yeux, dormant presque. Eddie ressentait la même chose, et ferma lui aussi les yeux. Les amoureux profitèrent de cet agréable moment suspendu dans le temps. Un nouveau souvenir des plus merveilleux venait de se créer pour le couple.

 

   Le lendemain, la météo n'était pas au rendez-vous. Dès le matin, il s'était mis à pleuvoir des cordes, le ciel était gris, et l'atmosphère s'était grandement refroidie. Le couple fut déçu, car dans des conditions pareilles, ils n'allaient pas pouvoir sortir, surtout Clara, qui était en plus très sensible au froid. Tous les deux allaient donc rester à l'hôtel pour aujourd'hui, en espérant que la pluie cesse à un moment ou à un autre afin de peut-être pouvoir sortir.

   Le couple était installé sur le grand lit, allongé sur le dos, le regard vers le plafond, faisant la conversation.

- Dis-moi, ma puce...

- Mh?

- Est-ce que tu as déjà entendu parler de Méduse ?

- Bien sûr. Elle a même existé.

- Vraiment? interrogea Eddie, intrigué.

- Oui. Mais contrairement à ce qu'on raconte, Méduse n'a pas été maudite par un dieu. Je connais les différentes versions racontées par les humains, maman et papa me les ont fait connaître, mais la vraie histoire n'a rien à voir.

- J'imagine que chez les Gorgones, c'est une histoire traditionnelle?

- En quelque sorte. Papa disait qu'à l'école, les Gorgones l'apprenaient en cours d'Histoire.

- Les Gorgones aussi ont l'école? sourit Eddie.

- Oui, et c'est grâce à ça que papa a pu me faire la scolarité à la maison.

- Et... Qu'est-ce que ça raconte, alors?

- Il y a très, très longtemps, lorsque les membres de mon peuple étaient encore nombreux et répartis en plusieurs endroits à travers le globe, les Gorgones n'avaient pas besoin de se cacher loin des humains, car ils nous craignaient trop pour oser nous approcher. Même les autres créatures fantastiques nous redoutaient. Tous étaient très peu documentés sur nous, et à l'inverse, les Gorgones en savaient peu sur les autres peuples. En ces temps, les Tueurs de Monstres n'existaient pas encore, donc nous n'avions rien à craindre. Cependant, cela ne nous convenait pas. Les Gorgones ne désiraient pas inspirer la crainte, et souhaitaient montrer qu'elles n'étaient pas hostiles, malgré leur capacité à pétrifier quiconque croisaient leur regard. Elles tentèrent donc d'approcher les différentes civilisations réparties à travers la planète, dont la plus nombreuse: celle constituée par les humains. Ceux-ci se montrèrent aux premiers abords ouverts à la discussion. Nos peuples respectifs purent donc échanger l'un à propos de l'autre. Parmi les "ambassadeurs" du peuple des Gorgones, il y avait une dénommée Kêtos, et elle avait fini par développer un lien avec l'ambassadeur avec lequel elle échangeait: Persée. Elle en tomba par la suite amoureuse, alors qu'elle avait déjà un promis: Phorkos, et deux enfants avec lui: Euryale et Sténo. Mais ce que Kêtos ignorait, c'était que Persée ne partageait pas vraiment les mêmes sentiments. En réalité, ses supérieurs voulaient se débarrasser du peuple des Gorgones, car ils en avaient peur et les jugeaient trop dangereuses pour les humains. Ces personnes étaient d'ailleurs les ancêtres des Tueurs de Monstres, leurs premiers fondateurs, et Persée en faisait donc partie. Il se servit des sentiments qu'éprouvait Kêtos pour pouvoir livrer à ses supérieurs les informations qu'ils demandaient, et à force de se fréquenter et d'utiliser les sentiments de Kêtos, celle-ci s'est retrouvée enceinte, avant de donner naissance à Médousa. Méduse. Phorkos l'appris, bien évidemment, car sa compagne lui a avoué sa faute, mais il ne se mit pas en colère. Au contraire, il fut même triste, car il se sentait coupable de ne pas avoir été à la hauteur dans son couple. En revanche, les autres Gorgones ne se montrèrent pas aussi empathiques que Phorkos, et celles-ci bannirent Kêtos car elle avait donné naissance à une métisse. En ces temps, les Gorgones voyaient d'un mauvais œil une union entre une créature fantastique et un être humain, car à force de se documenter sur eux, ils ont découvert ce qu'ils faisaient de pire, et se sont mises à les détester pour ça. Kêtos, bannie par les siens et donc contrainte à l'exil, mais soutenue par Phorkos et leurs filles, avait demandé de l'aide à son amant. Cependant, il refusa de les cacher, surtout en voyant sa progéniture avec Kêtos. Il avoua à Kêtos qu'il ne l'aimait pas comme elle et qu'il fallait qu'elle parte, et les Gorgones, en particulier Phorkos, le prirent très mal. Ils crurent en effet que Persée éprouvait du dégoût pour leur peuple, à l'instar des autres humains, et menacèrent de le pétrifier, mais Persée parvint à leur expliquer qu'il ne pouvait pas les cacher car les humains les tueraient. La famille fut donc obligée de s'enfuir et d'errer à travers le globe pendant plusieurs années. Aucun clan de Gorgone ne désirait les accueillir, à cause du métissage de Méduse. Puis, après plusieurs années d'errance, Méduse est devenue une jeune femme. Et elle souhaitait renouer avec son père biologique, mais aussi avec les humains, malgré l'opposition de sa famille, qui ne cherchait qu'à la protéger. Mais Méduse a désobéi et s'est mise à la recherche de son père, espérant qu'il puisse aider à instaurer une paix. Méduse avait de l'espoir. Des années se sont encore écoulées, et ce ne fut pas facile pour Méduse, car elle devait dissimuler sa vraie nature aux yeux de tous. Elle cachait ses cheveux et ses yeux avec du tissu, se faisant ainsi passer pour une aveugle. Jusqu'au jour où elle a enfin retrouvé Persée. Elle se révéla à lui, mais il la sermonna en lui disant qu'elle n'aurait jamais dû venir à sa rencontre. Ils se disputèrent, et cela parvint aux oreilles des camarades de Persée, ainsi que de ses supérieurs, qui bien sûr, ne percevaient pas cela d'un bon œil. Ils capturèrent Méduse et imposèrent un choix à Persée: soit il se faisait exécuter par les siens pour avoir engendré un monstre, qu'ils tueraient ensuite d'eux-mêmes, soit ils le banniraient, lui laissant donc la vie sauve, et tueraient le monstre de leurs propres mains. Méduse supplia les Tueurs de Monstres ainsi que son père de reconsidérer la question, et Persée, à contrecœur, fit son choix. Certes il avait en quelque sorte renié sa fille et avait manipulé Kêtos, mais il ne voulait pas tuer Méduse. Pourtant, il l'a fait. Il a pris un harpè et...

Eddie acquiesça, montrant qu'il connaissait la suite. Clara poursuivit:

- Les Tueurs de Monstres ont acclamé la chose, mais Persée se sentait honteux et regrettait profondément son acte. Il l'a fait uniquement parce qu'il savait que les siens auraient fait bien pire comme mise à mort, et que s'il se risquait à s'opposer aux siens, il ne ferait pas le poids. Il s'est ensuite rendu auprès du clan dont Kêtos était originaire et leur a tout raconté, puis les a suppliés de le pétrifier puis de briser sa statue une fois cela fait. Mais les Gorgones refusèrent, préférant se montrer plus chevaleresques que les humains en ne lui ôtant pas la vie, et lui dirent que s'il tenait à payer sa dette, il fallait que son histoire soit entendue et répétée, que ce soit auprès des humains comme auprès des Gorgones, afin qu'elle ne se reproduise pas, et que les générations futures puissent un jour permettre une véritable réconciliation entre les peuples. C'est ainsi que cette version nous est parvenue, mais les humains, ne voulant pas reconnaître les faits, ont changé certains détails de l'histoire, ce qui, au fil du temps, a donné naissance aux versions qu'on connaît.

- Et comment les Gorgones sont devenues des légendes? interrogea le grand blond.

- C'est simple: les Tueurs de Monstres ont commencé à adopter le même mode de pensée que celui qu'ils possèdent aujourd'hui: justifier leurs actes au nom de la protection des humains. Wesker revendiquait cela, les Silvestri et leurs ancêtres aussi. Plusieurs facteurs ont été combinés pour obtenir ce résultat : prétendre que les Gorgones, mais aussi les elfes, les trolls, les sirènes, toutes ces créatures, sont en fait de la fiction. Ajouter à cela des histoires de dieux grecs, mais aussi la traque et l'extermination des Gorgones au fil du temps. C'est ainsi que nos peuples sont devenus légendaires.

- Qu'est devenu Persée par la suite? Il a retrouvé Kêtos?

- Non. À vrai dire, le poids de sa culpabilité lui pesait tellement qu'il a fini par mettre fin à ses jours de lui-même, termina Clara.

- Oh... ... C'est quand même assez dur, comme histoire, pour des enfants...

- C'est vrai. Et on est censés la connaître très tôt avec le maximum de détails. On nous la transmet à l'oral mais aussi à l'écrit, pour que ça ne se perde pas. Pour les Gorgones, Méduse représente l'espoir de voir les peuples fantastiques unis avec le peuple des humains. Tu te souviens quand nos amis elfes m'ont appelée le "Fruit Impossible"?

- Oui.

- La véritable histoire de Méduse est connue du peuple fantastique, pas seulement des Gorgones. Elle a été racontée à qui voulait l'entendre et a traversé les âges, parce qu'il était déjà plus simple d'être en relation amicale avec des civilisations autres que les humains. L'entente n'était pas forcément parfaite, mais les peuples fantastiques étaient bien moins cruels et discriminatoires que le peuple humain. Et même si cette histoire donnait un espoir de paix aux peuples fantastiques, personne n'aurait jamais pensé qu'un cas similaire à celui de Méduse ne voie le jour. La prophétie dont nos amis nous avaient fait part l'autre fois... J'imagine que si le peuple de papa n'avait pas été exterminé et que nous avions vécu avec eux, je l'aurais connue aussi. Car il ne m'en a jamais parlé. Je pense qu'on ne la lui avait pas transmise.

- Tu n'es donc pas la première métisse entre un humain et une Gorgone, dit Eddie avec admiration.

- Non, en effet, je ne suis pas la première. Et je suis persuadée que d'autres métisses entre humains et peuples fantastiques ont existé et existent aujourd'hui, mais ils sont extrêmement rares, et sont cachés. S'ils n'ont pas été tués...

Il y eut ensuite un silence. L'ambiance était devenue aussi triste que la météo dehors, alors Clara décida de changer de sujet de conversation:

- À toi de me dire quelque chose sur toi, maintenant.

- Que désires-tu savoir?

- Eh bien... Je me suis toujours demandée...

Eddie se tourna pour être allongé sur le côté, attendant la suite de la phrase.

- Comment en es-tu venu à apprendre à danser? Je veux dire, tu te débrouilles très bien, et tu connais plusieurs pas, plusieurs styles... Qu'est-ce qui t'a motivé? interrogea la Gorgone.

Le grand blond lui sourit:

- C'est simple. Je commence par le début. Avant que mes parents ne décèdent...

Clara remarqua son air triste au moment où il aborda le sujet, alors elle lui prit la main et la pressa doucement.

- ... Ils me répétaient souvent qu'il fallait être gentil avec les filles et aider son prochain, continua Eddie. Ils me le faisaient savoir régulièrement, même si ça me semblait tout naturel. Puis, quand je me suis retrouvé seul après leur disparition, il ne me restait plus que Peter. Je le protégeais de ceux qui l'embêtaient à l'école, c'est pour ça que plus tard je me suis mis à la musculation. Pour pouvoir continuer à le défendre, ou même à défendre des filles qui se faisaient embêter, car il est arrivé que j'en protège quelques-unes. Aujourd'hui encore, je vais à la salle deux à trois fois par semaine. Ça m'a d'ailleurs plutôt rendu service quand je jouais dans l'équipe de football américain de mon lycée.

Clara esquissa un petit sourire et posa un instant les yeux sur les bras musclés de son bien-aimé, puis rougit légèrement en repensant à son corps qu'elle avait vu sur la plage.

- Mais ce n'était pas ça mon premier sport, non. Au collège, on avait assisté à un spectacle de danse, et ça m'avait plu. En plus, j'avais entendu dire que ça plaisait aux filles, alors j'ai décidé d'apprendre. Pour les quelques fois où je suis tombé amoureux, ça m'a plutôt bien servi, même si mes sentiments n'ont pas été réciproques à chaque fois. Oh, pardon, je ne devrais peut-être pas te parler de mes coups de cœur d'autrefois.

- Ne t'en fais pas pour ça, Eddie, sourit la Gorgone. Tu as déjà été amoureux d'autres avant moi, ça ne me rend pas jalouse, si c'est ce à quoi tu penses.

- Ça me rassure.

Clara se mit à son tour sur le côté et caressa le visage de son amoureux.

- Tu es adorable, attentionné...Respectueux... Et si mignon. Comment peut-on ne pas tomber amoureuse de toi, joli garçon?

La Gorgone se blottit ensuite contre le grand blond tout en l'embrassant, et ils restèrent un long moment enlacés ainsi dans les bras l'un de l'autre, tout en continuant à discuter de choses et d'autres.

 

   Le beau temps ne fut de retour que le lendemain, qui était le dernier jour que les amoureux allaient passer à San Diego. Ils reprendraient l'avion pour rentrer à New York le soir même, ayant opté pour un voyage de nuit. Ils avaient passé un excellent séjour en couple, pour leur plus grand bonheur, et ils s'étaient promis de refaire quelque chose comme ça à l'occasion. Ces vacances avaient également eu un impact très positif sur Eddie, qui avait pu pleinement en profiter sans que le symbiote ne gâche tout. L'alien était littéralement enfermé dans une bulle, incapable d'influer sur le comportement et l'esprit de son hôte. Cela le faisait bouillonner de colère et de haine, à la fois contre Eddie mais aussi, bien sûr, contre Clara, qu'il détestait de plus en plus chaque jour. Il ne prononçait plus un mot pour l'instant, et n'attendait qu'une chose : une occasion pour quitter ce corps, lorsqu'il trouverait un meilleur hôte. Ainsi, il aurait le contrôle total et pourrait éliminer ceux qu'il souhaite sans qu'on ne lui barre encore la route.