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Starlight

Summary:

Sirius Severus et Harry fuient en catastrophe à Forks, là où les attend leur nouvelle maison, pas toute à fait restaurée, la faute au Directeur de Poudlard et ses sombres desseins concernant le "Sauveur". Protégés par le MACUSA et par la Meute de la Push, ils espèrent être enfin à l'abri, mais rien n'est moins sur...

Notes:

Cette fiction va parler de deuil, d'internement abusif, de comment certains gèrent leur douleur, leur deuil, d'abus de pouvoir, de maltraitance sur mineur, etc... sujets qui sont susceptibles d'heurter la sensibilité des lecteurs.

Je pose ça là

Chapter 1: Chapitre 1

Chapter Text

 

Chapitre 1

 

La pluie tombait à torrent aux alentours de la ville de Forks, comme cela était souvent le cas. Sur la route traversant la forêt et allant jusqu’à elle : une Dodge Caravan noire. Au travers d’une épaisse purée de pois, son conducteur peinait à se diriger convenablement. Pas un panneau n’avait éclairé sa lanterne depuis plusieurs kilomètres. Lui et son copilote commençaient sérieusement à fatiguer. Leur fuite effrénée devait prendre fin à l’orée de la ville. Mais plus ils se rapprochaient de leur destination, plus le temps leur semblait long.

A l’arrière du véhicule, les roulis du moteur et le clapotis de l’eau avaient glané les dernières forces de leur petit protégé, qui s’était endormit aussi paisiblement que lui permettait son esprit torturé. Le peu de paix qui lui était accordé fit sourire Sirius, l’apprenti copilote, lorsqu’il se tourna vers lui.

« -Nous avons perdu Harry, chuchota t-il. »

Severus jeta un coup d’œil furtif au rétroviseur pour vérifier ses dires. Le jeune brun était en position semi allongé. Sa tête posée sur un manteau roulé en boule. Ses cheveux noirs corbeaux, mi-longs, lui tombaient sur le visage. Sirius bailla à s’en décrocher la mâchoire.

« -J’adorerais pouvoir faire comme lui.

-N’y pense même pas ! J’ai besoin de toi pour m’aider à m’y retrouver dans ce brouillard. »

Sirius leva les mains en signe d’apaisement et continua à scruter l’horizon. Tant de concentration achevait de les épuiser, mais ils ne pouvaient s’offrir le luxe de s’arrêter maintenant. Ils devaient parvenir à destination avant la nuit tombée, ou sinon…

Soudain, ce fût la révélation. Forks s’annonçait enfin. Ne restait plus qu’à trouver leur nouvelle résidence. Elle devait se trouver à mi chemin entre la fin de la ville, et la réserve indienne. Le souci c’est qu’il avait beau scruter son plan aussi méticuleusement que possible, il ne savait toujours pas par où passer.

« -Sirius ! Où dois-je aller ? demanda Severus alors qu’il stoppait leur voiture à un feu. 

-Nom de Merlin ! Si je le savais Severus, je te le dirais ! Mais cette foutue carte est une vraie vacherie ! »

A bout, Severus braqua son volant. Sur le bitume détrempé, les pneus grincèrent de concert. Sirius fut emporté contre la vitre.

« -Non Mais T’es Pas Bien ! S’égosilla t-il en se massant le crâne.

-Chuuuuut. Tu vas réveiller Harry. »

Sans plus de cérémonie, il se gara en trompe sur un parking de gravier en face d’un commissariat.

« -Voilà, les réponses à nos questions se trouvent dans ce bâtiment, déclara t-il en se calant confortablement dans son fauteuil.

-Hin-hin, fit Sirius. »

Severus lui jeta un regard torve, et un sourire goguenard.

« -C’est l’heure pour le chien de prendre sa douche annuelle. »

Sirius se mit à râler et souffla un bon coup avant de sortir en vitesse de l’habitacle et de se diriger encore plus vite vers les portes vitrées du commissariat, la « foutue carte » au-dessus de la tête, en guise de parapluie. Il y resta suffisamment longtemps pour que Severus se laisse bercer par le clapotis de l’eau sur la carrosserie. Un bruit finit par le tirer de sa rêverie. Harry grogna un peu dans son sommeil. Severus détacha sa ceinture et l’observa quelques instants. Du jeune homme, il ne voyait que la tête dépasser d’une couverture dans laquelle il s’était enroulé. Son visage était pâle, ses yeux cernés, ses joues bien trop creuses. Il le vit remuer sur l’oreiller de fortune qu’il avait fait avec leurs blousons. Il respira leur odeur, comme un enfant le ferait avec un doudou. Puis, il ouvrit un œil.

« -On est arrivé ? Demanda-t-il d’une voix rauque.

-Non. Pas encore. Tu peux te rendormir Poussin. »

Sans en demander d’avantage, « Poussin » retomba dans un profond sommeil. Severus avait bien fait de lui donner un filtre de paix à son insu lors de leur dernier arrêt. Leur petit protégé avait du sommeil à rattraper. Son homme revint sur ces entres-faits, trempé jusqu’aux os !

« -Le chérif Swan va nous y conduire, énonça-t-il.

-C’est gentil à lui. »

Plus tard, ils suivirent une voiture de police, jusqu’à la sortie de la ville, près de la réserve Indienne.

La propriété était immense. Le Manoir aussi, comme ils avaient pu le constater avant d’arriver en Amérique. C’était une ancienne propriété des Blacks, abandonnée depuis plus d'un siècle. Ils avaient pu la retrouver grâce aux nombreuses recherches des Gobelins et des Services de Protection des Témoins du MACUSA. Les Blacks avaient voulu s'implanter dans l'Ouest et vivre le rêve Américain. Mais ils avaient vite déchanté après l'épisode de Salem et c'étaient enfui, Ils avaient laissé là leur fils cracmol qui avait épousé la fille du Chef de la tribut Quileute. Ils avaient laissé le Manoir et ses vieilles histoires derrières eux et préféré vivre dans la réserve. On n'avait plus jamais entendu parlé de lui. Et puis lors d'une inspection de routine quelques mois plus tôt, le MACUSA avait découvert la Meute de Change-formes, qui protégeait la réserve. De génération en génération, les guerriers de la tribu se changeaient en loups géants. L’apprenant, le MACUSA leur proposa de les aider à protéger leur secret et quoi de mieux pour leur apprendre le lois magiques que des membres éloignés de la famille du Chef. Les demandeurs d’asiles allaient se trouver une couverture des plus adéquates tout en retrouvant l’ancienne propriété de la très noble famille.

Le chérif Swan se gara devant un portail démesuré. Signe ostentatoire, s’il en est, de la présence de la très grande maison des Blacks.

« -Il avait l’air moins imposant sur les photos, soupira Sirius. »

Son compagnon ne put qu’hocher la tête, bien d’accord avec lui. Ce portail était presque aussi grand que les grilles de Poudlard. C’était dire !

Leur guide sortit de sa voiture, le visage abrité par un grand chapeau de cuir. Sirius abaissa sa vitre.

« -Messieurs Bienvenue chez vous ! Ravis de pouvoir mettre une tête sur ceux qui ont demandé de faire ces rénovations ! Ce manoir prenait des airs de maison hanté. Les gosses du coin s’y sont souvent retrouvés pour se faire peur. N’hésitez pas à contacter le poste si jamais ils reviennent. Je vous laisse vous installer. Bienvenue à Forks !

-Merci Chérif.

-Bonsoir Messieurs.

-Au revoir ! »

Les deux sorciers le regardèrent partir. Puis Sirius alla ouvrir le portail. Severus s’engouffra dans l’ouverture et roula tranquillement sur le gravier jusqu’au manoir de style victorien. Il se gara devant la porte du garage et attendit que Sirius aille lui ouvrit de l’intérieur. L’Animagus disparu entre les murs de leur nouvelle et grande maison, avant de réapparaître derrière la porte coulissante.

« -Les meubles ont été montés et les cartons sont dans les pièces appropriées. Nous n’avons plus qu’à aller nous coucher et nous installer demain. »

Severus coupa le moteur, sortit de l'habitacle, ouvrit la portière arrière et prit Harry dans ses bras. Sirius s'occupa des valises et les monta à sa suite. Ils grimpèrent ainsi chargé jusqu’au grenier aménagé spécialement pour Harry. Ils le bordèrent tendrement espérant que ses cauchemars le laisseraient tranquille encore quelques heures. Ils prirent tout de même le temps de poser un babyphone sur la table de chevet, puisque la magie ne leur était pas encore autorisée, ils ne pouvaient lancer un sort de surveillance. Si l'adolescent se réveillait après un cauchemar dans une maison inconnue, il risquait fort de faire une crise de panique et ils seraient rassurés de l'entendre et de pouvoir intervenir au plus vite. Puis ils allèrent se coucher sans demander leur reste.



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Lorsque son esprit sortit du sommeil, Harry commença par sentir son corps. D’abord son visage, ses mains, ses pieds, ses jambes,… Il appréciait cet instant, où l’esprit ne tourne pas encore. Où le cœur est anesthésié. Aucun des deux ne semblait avoir de souvenir. Aucune douleur, ni de remord ou de regret. Malheureusement, cela ne durait jamais longtemps. Seulement quelques minutes d'une paix totale. Jusqu’à ce que la machine reparte.

Souvenirs et sentiments surgissaient enfin comme la lame océanique d’une tempête. Elle ravageait la paix et le silence si durement acquise pendant ses courtes périodes de sommeil. Anéantit, le rempart de duvet que lui faisait ses couvertures lui semblait insurmontable. Il ne souhaitait plus rien connaître de son monde. Qu’importe qu’il soit tout neuf et qu’il n’ait plus qu’à si faire de nouveaux souvenirs…

Il avait tort de se cacher, car le cocon fabriqué par ses parrains et aménagé par les elfes du MACUSA, à leur demande, était parfait.

La chambre était mansardée, immense et ressemblait plus à un studio. Elle était divisée en deux alcôves. Toutes deux avaient les murs d’un blanc crème, Sauf les murs de parements au deux extrémités. Son lit était adossé à l'un et une immense cheminée habillait l'autre.

Sa chambre était légèrement surélevée, et lui donnait l'impression d'être juchée sur une estrade. Il y avait une porte qui menait à une salle de bain attenante et une autre à son dressing. Ce dernier était plein à craquer. Merci Draco et son goût prononcé pour la mode…

« -Je t’interdis de garder ses frusques qui te donnent un air de péquenaud sortit tout droit de sa cambrousse ! »

Telles avaient été ses paroles avant qu’ils ne quittent la France pour l’Amérique. Qui aurait pût lui en vouloir ? Ses frusques, comme il disait, il les avait héritées de son cousin Dudley, ce qui était loin d’être le summum de l’élégance. Que ce soit pour Sir Malfoy ou pour quelqu’un d’autre.

Au milieu trônait le lit, à ses pieds sa malle. Sous la fenêtre, qui faisait comme une avancée de toit, une banquette capitonnée en velours vert, et un nombre incalculable de coussin aussi moelleux qu'un nuage. De là Harry pouvait contempler la croisée à chaque nuit d’insomnie, lire ou même dessiner. A côté, Hedwige avait un beau perchoir de cuivre et de bois, tout en arabesque, où était suspendus nourriture et jouet. Elle pouvait sortir à tout instant, par une lucarne magique située juste au dessus de la fenêtre.

Deux marches plus bas, se trouvait dans le salon, bibliothèque, et cinéma privé, car on pouvait voir un projecteur accroché à une des poutres. Il y avait aussi un immense bureau qui se trouverais bientôt agrémenté de tout son matériel de dessin. Devant la cheminée, organisée en U, un canapé clic-clac de couleur crème et deux fauteuils jumeaux de chaque côté. Ainsi qu’une table basse. Chacun avait son jeu de coussins verts et chocolat. Les rideaux de la baie vitrée étaient dans les mêmes teintes. Le tout encadré par quatre bibliothèques de bois sombre, sculptées dans un style oriental. Vides pour l’instant. Les elfes n’avaient pas touché aux cartons contentant les affaires très personnelles des exilés. Des appliques de cuivre étaient accrochées au mur. Finement ouvragées, elles distillaient une douce lumière dans toute la pièce.

Hedwige voyait tout de son perchoir, et se trouva mieux logé que jamais. Elle aurait voulu que son maître en profite également. Elle hulula et s’envola à travers la chambre jusqu’à son oreiller. Elle se mit à picorer la touffe de cheveux qui dépassait légèrement. Harry fut si surpris qu’il se redressa complètement. La chouette s’ébroua et pencha sa belle tête de côté pour qu’il la caresse.

Harry fut heureux de la voir. Elle avait traversé l’Atlantique se raccrochant à sa loyauté et à son amour pour lui, pour venir à bout de son périple. Mué par son exemple, Harry finit par trouver le courage d’affronter ce monde qui lui faisait si peur. Ce qui lui prit quelques minutes de plus.

Le contact du parquet ciré le fit frissonner. Ses yeux se posèrent sur son nouvel environnement, encore tout gonflés de sommeil, ils ne lui permettaient pas de voir aussi nettement qu'il l'aurait voulu. Il frotta ses paupières, avant de se traîner jusqu'à la salle de bain pour mieux se passer de l'eau sur le visage. Une fois les contours de son monde de nouveau net et précis, il prit un djean délavé et un sweet-shirt, dans le premier carton venu où était inscrit « vêtements ». Une fois fait, il descendit les deux étages, Hedwige sur l’épaule gauche.

Severus et Sirius étaient dans la cuisine. Ici aussi c'était le chantier. La vaisselle était étalée sur la table et le plan de travail, encore emballée dans du papier bulle ou en train de sécher sur l'évier. Les placards étaient tous ouverts et prêts à contenir toute la porcelaine possible. Severus essuyait la vaisselle, tandis que Sirius savonnait.

Harry les observa, ils semblaient être aimantés, comme incapable d'être trop loin l'un de l'autre. Lorsqu'il lui arrivait de songer à l'avenir, parce que son esprit n'était pas obscurci par trop de malheur, Harry se surprenait à souhaiter une pareille relation. Ses parrains s'aimaient plus que tout malgré des années de séparations et d'épreuves en tout genre. Plus qu'au premier jour. Ils ne pouvaient concevoir de vivre sans leur compagnon. Ils n'avaient de cesse de se séduire, de se chamailler pour un oui ou pour un non, espérant secrètement une réconciliation de plus sur l'oreiller.

C'était peut-être ça, leur secret ? Savoir se disputer pour mieux faire la paix ensuite de la plus douce et de la plus passionnée des façons. Ils étaient complices, sur la même longueur d'ondes ou presque... Ils étaient fait pour être ensemble, c'était immuable et ça leur avaient permis de survivre toutes ces années. Il semblait à Harry que si une chose dans le monde ne devait jamais changer c'était celle-là. Il se raccrochait désespérément à cette idée. Pourvut qu'il lui arrive la même chose.

Hululant soudain, Hedwige mit fin à ce charmant tableau. Le visage des deux hommes s’illumina. Sirius délassa son éponge pour aller vers lui:

« -Mais qui voilà?! Si ce n'est pas mon filleul préféré! »

Il s'avança doucement et posa une main sur l'épaule du dit filleul, lui laissant la possibilité de fuir le contact s'il ne se sentait pas assez fort pour le supporter. Sa magie était si puissante, que ses capacités augmentaient de façon exponentielle. Il se faisait l'effet d'être une sorte de super héros en pleine mutation génétique. Toutes les semaines, une nouvelle faculté à appréhender, puis à contrôler.

L'énergie des autres, leur magie, leurs souvenirs, leurs peurs, leur joies, leurs regrets, se saisissaient de lui avec tant de force, que parfois il perdait le contrôle. De tout, son corps, son esprit, sa magie.... Comment parvenir à vivre avec ses traumas et ceux des autres ? Il avait plusieurs fois manqué devenir fou. Et au lieu de l'aider, certains « amis » et « bienfaiteurs » l'avaient enfermé comme un animal dans l'aile de haute sécurité du département psychiatrique de Sainte Mangouste....

Il serra la main de Sirius et respira un grand coup. Heureusement, Sirius et Severus possédaient des boucliers d'Occlumencie dès plus performants. Cela limitait les interférences. Mais il ne pourrait pas supporter plus que cela aujourd'hui. Il avait encore trop de mal à être lui-même.

Il lui sourit et répondit d'une voix encore rauque de sommeil.

« -Je suis ton unique filleul Sirius. Bonjour Sev'.

-Bonjour Poussin, lui répondit le potionniste en lui baisant furtivement le front. Ta chambre te plaît ?

-Oui beaucoup, elle est parfaite! Merci!

-Ravi qu'elle te plaise. »

Harry se dirigea vers un des cartons où le nom de sa chouette était inscrit. Il y retira une boîte de miam hibou et entreprit de la nourrir.

« -Qu'est ce qui te plairait pour le petit déjeuner ? Demanda Sirius avec la même énergie qu'un jeune chien.

-Vous êtes déjà allez faire les courses? »

Merlin ! Combien de temps avait-il dormi ?

-Le MACUSA nous offre nos repas jusqu'à ce que nous soyons installés. Un elfe est à notre disposition, expliqua Severus.

-C'est cool, s'enchanta Harry. »

Il aurait voulut paraître plus enthousiasme, mais il n'y parvenait pas. Les ombres de la nuit maltraitaient encore son cœur en plus de son estomac et il n'était pas sûr de parvenir à manger...

« -On va passer commande de tout ce qui est possible et imaginable ! Histoire de fêter notre emménagement ! S'exclama l'animagus.

-Goinfre. »

Pour toute réponse sa tendre moitié se contenta de lui tirer la langue. La seconde suivante, Sirius prit le torchon imbibé d'eau en pleine figure.



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Dans la matinée, un employé du MACUSA atterri dans leur jardin grâce à un portoloin, pour finir d'enclencher les dernières protections du Manoir et des hectares qui l'englobaient. Ainsi aucune personne non autorisée ne pourrait y pénétrer. Il y avait également des alarmes qui préviendraient les Aurors en cas d'attaque ou d'intrusion de sorcier Britannique, entre autre. Il ouvrit également les cheminées du Manoir pour que la psychomage d'Harry, la Doctoresse Julia Sagne, puisse venir le voir pour ses séances. Une fois tout cela fait, les trois sorciers eurent la certitude de pouvoir enfin faire de la Magie, sans que quiconque ne puisse les détecter. Cela leur était déjà arrivé une fois et ils n'étaient pas question de recommencer...

Tandis que ses parrains aménageaient les pièces de la maison, Harry fit de même avec ses affaires. Il libéra sa Magie, comme on libère un oiseau de sa cage et la guida vers les différents cartons, pour ranger ses effets personnels. D'abord son matériel de dessin. Il installa son chevalet devant la baie vitrée et rangea ses toiles déjà montées prêt de la cheminée. Sur le bureau, se rangèrent les mallettes, les trousses et le pots, contenant ses feutres à alcool, quelques marqueurs, une armée de crayons, des aquarelles et autre peinture à l'huile. Puis ce fut au tour de ses carnets de croquis. Certains se glissèrent dans les tiroirs d'autres se rangèrent dans une des bibliothèques, cela étaient déjà terminés. Il agitait doucement les mains, à l'image d'un chef d'orchestre, quoiqu'il n'avait plus de baguette, d'ailleurs cela faisait bien longtemps qu'il n'en avait plus besoin.

Une fois fait, il s'attaqua aux cartons notés livres. Le plus gros de la collection des Black avait été récupéré grâce aux Gobelins. Ainsi tout ce que Dumbledore avait subtilisé et tout ce qui se trouvait encore au square de Londres avaient été rapatrié dans les coffres de Gringots, il en allait de même avec la bibliothèque des Princes et des Potter. Les ouvrages les plus controversés, précieux et ou dangereux, étaient bien en sécurité à la banque, les autres avaient été envoyé à Forks et attendaient d'être rangé dans l'immense bibliothèque sur deux étages, qu'il avait hâte de visiter.

Les livres qu'il avait devant lui n'était que sa petite collection personnelle, tous les ouvrages qu'Hermione lui avait conseillé de lire toutes ses années, romans moldus, traités de Magie, et autres, ainsi que ses livres d'écoles et tout ceux qui pourraient lui servir pour exercer sa magie continuellement, étaient rassemblés ici, dans une dizaine de cartons. S'y ajoutait les différents titres en Français qu'il tenait de Fleur, et ceux en Russe qu'il tenait de Victor. Peu de gens le savaient mais il avait sympathisé avec les autres champions et encore plus pendant la guerre. Ils lui avaient été d'un grand soutient et d'une grande aide. Ils avaient appris la langue de l'autre et cette exercice, loin d'être enseigné à Poudlard, lui plaisait beaucoup.

Pour dire la vérité, il y avait un monde entre ce que les gens pensaient de lui, ce qu'ils voulaient de lui et ce qu'il était. On l'avait bridé pendant de longues années, de façon détourné ou non. Il avait toujours plus ou moins senti qu'il était nettement en dessous de ce qu'il pouvait faire. Il avait eu l'habitude d'être médiocre avec les Dursley. Rapporter de meilleures notes que son cousin lui avait coûté très cher... Alors il avait gardé cette habitude, cachait ce qu'il faisait et ce qu'il aimait faire, sortant des sentiers battus. Hermione et Ron le savaient. Ils l'avaient remarqué au courant de la deuxième année. Compte tenu de l'aide apporté par les adultes depuis leur entrée à Poudlard, les sous estimer semblait être la meilleure stratégie. Surtout pour Harry.

Hermione lui passait ses devoirs Arithmomancie et de Runes régulièrement. Ron faisait l'idiot pour endormir tout le monde, et leur stratégie avait marché, pendant un temps... Et puis un jour...

Une insidieuse douleur, qu'il ne connaissait que trop bien le prit dans la poitrine. Il porta une main à son cœur, l'autre sur son sternum. Le premier battait soudain de façon erratique et l'autre semblait se ratatiner pour empêcher ses poumons de se remplir d'air. Les livres se mirent à voler dans la pièces comme autant de chauve souris furieuses prêtent à vous bondir dessus. Une alarme s'enclencha dans la maison, tandis qu'il peinait à reprendre souffle et que la crise de panique le privait de ses maigres forces.

Des points noirs apparurent devant ses yeux au moment où ses jambes le lâchèrent. Il serait probablement tombé au sol, si Severus ne l'avait pas rattrapé. Il avait accouru dès les premières notes de l'alarme pour l'aider à gérer sa crise, une de plus... IL n'aurait pas dût ! Non ! Il n'aurait pas dût penser à Ron et Hermione, non non non...



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Pendant ce temps, Sirius faisait ses emplettes dans le supermarché moldus de Forks. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas été seul pour un tel exercice et maintenant qu'il y était il se souvenait pourquoi...

Grand moment de solitude face à sa liste de course longue comme le bras et des rayons emplis de centaines de marques qui proposaient Toutes ! Relativement la même chose au pourcent prêt ! Les moldus aimaient se compliquer la vie ! Planté devant les étals, il s’en était sorti sans dommage au rayon fruits et légumes.

A le voir ainsi, avec son air mi- absorbé, mi- agacé, il n’était pas passé inaperçu. Toutes les ménagères avaient les yeux braqué sur lui, ravies de croiser un nouvel arrivant, beau, ténébreux, et faisant les courses pour sa petite famille. Il se sentait comme une pauvre gazelle sur le point de se faire bouffer par une meute de louves affamées, le regard fauve et la bave aux lèvres.

La partie la plus déprimante de l’histoire, se passa à la caisse. Sirius était tombé sur une jeune fille peu aimable, et d’une lenteur sans pareil. Le « tut » incessant des produits sur la douchette était à deux doigts de le rendre complètement dingue. Sans compter ses yeux de poisson mort et cette façon parfaitement crispante qu’elle avait de mâcher son chewing-gum. La bouche ouverte comme un ruminant qui regarde le train passer, entre deux bulles qu’elle prenait un malin plaisir à faire éclater aussi bruyamment que possible.

Merlin lui vienne en aide ! Il allait passer la nuit-là si elle continuait son cirque !

Au bout d’une longue demi-heure, il finit par sortir, sans avoir commis un meurtre. Ses sacs de courses remplis à ras bord ne l’empêchèrent qu’à peine de courir ventre à terre vers sa voiture. Il en avait oublié qu’il n’avait pas conduit depuis plus de 16 ans et que l’aller avait déjà été une rude épreuve. Severus avait beau lui répéter que ce n’était pas plus difficile que sa moto, chaque fois il en avait des sueurs froides. Vu l’état de nerfs dans lequel il était… Il se demanda s’il allait rentrer en un seul morceau au manoir. Et c’était sans compter sur les moldus qui étaient des fous du volant !

Il finit tout de même par arriver à bon port, sans trop de frayeur.

Il trouva la maison étrangement silencieuse et se dépêcha de ranger les courses d'un coup de baguette. Il allait pour monter à l'étage pour s'enquérir de l'état de sa petite famille, lorsque Severus arriva à sa rencontre, la mine lasse et préoccupée.

«-Tout va bien ? Demanda-t-il fébrile.

-Harry a fait une crise de panique, souffla le potionniste d'une petite voix. Tout est sous contrôle, mais il est épuisé. Alors je l'ai couché avec une dose de filtre de paix. »

Sirius soupira avant de se laisser tomber sur un des canapés du salon.

« -J'ai hâte que le Dr Sagne revienne pour ajuster son traitement... On a quitté Menton si vite...

-Faudra remercier ce Cher Directeur lorsque nous le croiserons... J'ai quelques maléfices en réserve.... »

Sans crier gare, Sirius saisit son compagnon et l'allongea à demi sur le canapé avant de recouvrir son corps du sien et de ravir ses lèvres.

« -Tu m’excites quand tu fais cette tête, murmura-t-il contre son oreille. Mon Serpentard revanchard et si charismatique...Faudra que tu viennes avec moi la prochaine fois que je pars faire les courses... »

Il n'avait de cesse de le caresser partout où il pouvait, éveillant son désir coincé contre une de ses cuisses. Le potionniste avait les yeux brillants et le souffle court. Cela faisait longtemps...

« -Pourquoi, réussit-il à demander. 

-Les ménagères sont folles dans cette ville ! J’ai cru que j’allais me faire bouffer !

-Je te plaindrais presque, ria Severus. Si je me souviens bien, ça ne te déplaisais pas autant il y a quelques années. Tu trouvais ça amusant.

-Moui… Mais c’était avant ! Maintenant, ça me fait flipper ! »

Le potionniste s’approcha lascivement et murmura tout contre ses lèvres :

« -Il va falloir que je leur montre à qui tu appartiens, n'est ce pas ?»

Le Serpentard saisit les fesses de l'animagus et les malaxa longuement, jusqu'à entendre Sirius haleter.

« -Tu aimerais cela ? Demanda-t-il en lui mordant le lobe d'oreille. Que je te baise jusqu'à ce que tu portes mes couleurs ?

-Oh ouiiii... »

Chapter 2: Chapitre 2

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Chapitre 2 :

 

Quand Harry se réveilla le lendemain matin, le cerveau encore plus embrumé que la veille et le corps courbaturé, il grogna et souffla de frustration. Sa vie n'était plus qu'un épais brouillard dont il peinait à sortir. Entre complots, guérilla, ou trahison, surtout de la part de ceux en qui il aurait dû avoir confiance, la disparition de ceux en qui il avait confiance et ceux qu'il aimait le plus.... Non ! Ne pas aller plus loin, non pas maintenant !... Il y avait les fuites effrénées, les séances de gestion des traumas et les cris de désespoirs :

« - Non !... J'ai rien à faire ici ! Je suis pas fou ! … C'est lui qui m'a attaqué !... Non !... Vous devez me laisser partir ! Pitié ! Arrêtez ! Faites pas ça !... LAISSEZ MOI PARTIR !  »

Il les entendait toujours... Il sentait encore les sangles magiques autour de ses poignets et de ses chevilles. Ils les entendaient encore trouver des excuses à ce qu'ils subiraient.

« - C'est pour le plus grand bien, mon petit, ...Trop de pouvoir.... Tu es dangereux... Pour toi... Pour les autres... Tu ne différencies même plus tes amis de tes ennemis....

-Argh, brailla-t-il. Sors de ma tête vieux fou ! »

Il avait beau ne plus être à sa merci, il ressentait encore sa présence, jusqu'aux tréfonds de son âme. Comme s'il l'avait marqué au fer rouge. Lui plus que tous les autres, à tel point qu'il avait failli le croire et devenir fou. Vraiment...

Il rêvait d'un brin de normalité sans jamais savoir ce que c'était. Il l'avait touché du doigt à Menton avant de devoir partir pour se réfugier en Amérique plus tôt que prévu. A Forks, il espère y arriver ne serait ce qu'un peu... Un tout petit peu, s'il vous plaît ?!

Il jette un regard flou au réveil sur sa table de chevet et avisa l'heure tardive. Re soupire... Passera-t-il le reste de sa vie à dormir ? Il finit par se lever en grimaçant et se traîna jusqu'à la salle de bain. L'eau chaude fit rougir sa peau trop blanche et striée par endroit de cicatrises en tout genre. Là une morsure de chien, merci Molaire, là celle d'un Basilique. Des traces de sortes de découpes, un cruccio qui avait manqué lui arracher la jambe, la lame enchantée qui lui avait pris son sang pour ressusciter ce cher Tom. Il n'y a pas si longtemps, il était persuadé que ce psychopathe était son plus gros problème... Des coups de ceinture de l'oncle Vernon, désireux de lui apprendre la vie... On pouvait lire sa triste vie sur sa peau, de la même façon qu'on lisait ses pensées sur son visage,

« -Ils sont tous aveugles ! Ils ne voient pas quelle personne merveilleuse tu es, Golden... Alors qu'il faudrait juste qu'ils prennent le temps... »

Une douleur sourde et insidieuse lui enserra la poitrine. Un cri de bête lui échappa de justesse, mais il ne put retenir un gémissement rauque et grinçant, qui fut mal étouffer par le bruit de l'eau.

Comment la douleur de l'avoir perdu pouvait à ce point l'anéantir même après trois années ?! S'en remettrait-il jamais ?!

Il ravala ses sanglots et se força à reprendre une respiration normale pourvut qu'il fasse disparaître les voix... Sa voix... Son visage... et son sourire...

Lorsqu'il fut enfin prêt à affronter le monde, il sortit de sa chambre pour mieux rejoindre les pièces communes. Il trouva Severus dans la cuisine, en train de trier les différents ingrédients de potion qu'un certain blond et un certain botaniste en devenir lui avaient fait parvenir pour qu'il puisse exercer son métier passion dans les meilleurs délais.

Il était tellement absorbé qu'il remarqua au dernier moment la présence de son filleul.

« -Poussin?! S'écria-t-il.

-Coucou...

-Comment tu te sens ?

-Mieux... Un peu.

-Tu veux manger quelque chose ? Je suis allé à la cueillette ce matin et j'ai trouvé un coin à champignons. Une omelette te plairait ?

-Une petite... »

La nourriture était un vaste sujet pour Harry. Vaste et compliqué. Et pour cela, ils pouvaient tous remercier ces chers Dursley, encore eux... Ils l'avaient tellement privé de nourriture, qu'il n'avait jamais eu un appétit normal, même lorsqu'il pouvait manger à sa faim. Et dès qu'il était contrarié ou stressé, manger devenait une lutte de tous les instants. Poppy Pomfresh s'en était plainte à de multiples reprises, ainsi que Molly Weasley, mais le vieux n'avait jamais jugé bon de s'en préoccuper. Harry était capable de tenir debout, et c'était suffisant pour lui.

Depuis qu'il pouvait s'occuper correctement de son filleul, Severus lui donnait des potions de nutrition et faisait en sorte qu'il puisse manger entre les repas si l'envie lui en prenait, demandant de l'aide à Dobby pour passer sous les radars de Dumbledore. A Menton, Sirius et lui c'étaient évertués à lui cuisiner tout ce qu'il pouvait aimer ou vouloir, histoire d'être sûre qu'il avale quelque chose. En règle général, Severus gérait les pâtisseries en tout genre. Ça lui rappelait la méticulosité dont il fallait faire preuve pour les potions, en plus de cristalliser son péché mignon. Il avait la dent encore plus sucrée que Dumbledore, au point qu'il était persuadé d'avoir le sang aussi épais que de la pâte à crêpe. Heureusement, la magie lui évitait de contracter n'importe quel sorte de diabète, sinon il serait aussi malheureux que les pierres. Sirius quant à lui, était un amoureux du sel, il était capable de faire un déjeuner uniquement constitué de fromages et de tartines beurrées. Une preuve de plus qu'ils se complétaient à merveille.

Mais ça ne les empêchait pas de cuisiner autre chose que ce qu'ils aimaient, et c'était heureux car Harry aurait dût attendre le retour de l'animagus pour manger... Et cela risquait de prendre un moment. Le jeune homme aurait pu prendre les fourneaux, il s'en sortait assez bien en cuisine pour se faire, mais ses parrains estimaient qu'il avait assez cuisiné pour les autres et que maintenant il avait bien le droit d'être un peu, beaucoup, chouchouté. Alors interdiction de s'approcher des fourneaux, sauf cas exceptionnel !

Alors que le potionniste sortait les champignons du torchon dans lequel il les avait mis, pour mieux les découper et les faire revenir dans une poêle bien chaude, Harry se servait un grand mug de café au lait. Sa drogue légale personnelle. Il le but à petite gorgée en observant son parrain s'affairer, en sentiment de culpabilité lui enserrant le cœur. Il avait du mal à rester assis à regarder les autres le servir. Et c'était en grande partie pour cette raison qu'on estimait que ce devait être ainsi.

Il remercia Severus d'une voix encore un peu rauque et attaqua son omelette, petits bouts par petits bouts, pour être sûr d'y faire honneur.

« -Sirius est à la Réserve ? Demanda-t-il après deux trois bouchées.

-Oui, il ne rentrera pas avant le milieu de l'après midi. »

Harry hocha la tête d'un air entendu. Il appréhendait de rencontrer autant de nouvelles personnes qui seraient, et c'était bien normal, très curieuses sur leur mode de vie, leur monde. Harry n'était pas sûr de savoir comment gérer ce regain d'attention qui lui en rappellerait un autre...

« -Je sais que tu as toujours peur de déranger, mais tu ne dois pas hésiter à demander si tu as besoin de me voir... D'accord ? »

« -Tu crois que Julia pourrait me voir aujourd'hui ? Demanda-t-il dans un souffle. »

C'était si difficile !

Severus fut si étonné de sa demande qu'il manqua lâcher un de ces précieux bocaux. Il fit mine de rien et sourit, engageant à son filleul.

« -Bien sûr Poussin. »



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Sirius se sentait comme une souris devant un groupe particulièrement affamé de gros chats de gouttière. Il avala difficilement sa salive en se demandant, pourquoi il n'avait pas fait le déplacement avec son cher et tendre. Lui il avait du charisme, de la hauteur ! Il était capable de se donner de grands airs et ses années en temps qu'espion le rendait si imperméable au reste du monde, tout du moins en apparence, qu'il pouvait affronter presque n'importe quelle situation avec un calme quasi divin. Pendant que lui suait à grosse goutte et trépignait, au poing que ses jambes fassent un remake de la danse de Saint Guy, sous la table à manger du Chef de la Tribut et très lointain cousin.

Il avait fait la connaissance du Conseil Quileute avec un grand sourire made in colgate et une assurance qui avait fondue comme neige au soleil au bout de deux minutes d'un silence pesant. Pourquoi tout le monde avait l'air de jouer au Roi du silence et ce, sans l'avoir prévenu ? Et lui qui croyait qu'ils avaient un tas de questions à lui poser, sur lui, sa famille, la magie... ? Au lieu de cela, ils se contentaient de l'observer intensément, comme pour jauger à quel moment il allait partir en courant. Bientôt, s'ils continuaient de le regarder comme ça !

« -Criez pas tous en même temps ! Brailla-t-il dans l'espoir de détendre l'atmosphère, en vain...

-C'est aussi étrange pour vous que pour nous, déclara enfin le Chef Billy Black. Comment savoir par quoi commencer ? Le MASUCA...

-MACUSA papa, corrigea Jacob en servant le café.

-Oui voilà, nous a dit que vous aviez vécu des choses difficiles et que pour notre propre sécurité, il y a des choses qu'on ne devait pas savoir. Qu'avons nous le droit de vous demander ? »

Sirius se tassa un peu plus sur sa chaise et plongea le nez dans sa tasse de café, histoire de se redonner contenance.

« -Désolé, je fais souvent l'imbécile, surtout lorsque je suis gêné, mon homme en fait des crises d'apoplexie, rit-il nerveusement. Ces dernières années ont été difficiles. Nous espérons nous reconstruire ici. Et je suis désolé de ne pas pouvoir en dire d'avantage, beaucoup de ce que nous avons vécu, concerne mon compagnon et notre filleul. Il a... On lui a fait du mal... Et on cherchera à lui en faire encore... Voilà pourquoi même vous, ne pourrez connaître nos véritables identités. Pas que nous ne vous faisons pas confiance, mais les sorciers sont très inventifs pour ce qui est de soutirer des informations... »

Ils avaient gardé le nom de Black pour que leur histoire tienne la route, après tout ils étaient des cousins éloignés et c'était la principale raison de leur venue. Mais pour ce qui était des prénoms, il y avait eu du changement. Sirius, se nommait à présent Shawn, Severus était Sebastian, et Harry Potter disparaissait pour devenir Evan James, en l'hommage de ses deux parents.

« -Pourquoi s'en prendre à un enfant si jeune ? Demanda Sue Clearwater.

-Le Pouvoir, grogna Shawn. Evan est une rareté, il est extrêmement puissant. Le plus puissant Sorcier recensé depuis Merlin. C'est cette magie que certain convoite. Et également sa tutelle. Son héritage et l'influence de son nom, sont incomparables dans le Monde Sorcier, surtout après une guerre qui a perduré sur deux générations. »

Le voix du sorcier s'enrailla. La guerre était peut être finie, mais les fantômes des batailles dansaient dans ses yeux.

« -Comme si ils ne lui en avaient pas pris assez, marmonna-t-il en buvant un énième gorgée de café.

-Vous êtes de la famille, déclara soudain Billy. Vous offrez de nous protéger sans nous connaître. Nous ferons de même pour vous.

-Je suis d'accord, assura Sam l'Alpha. Ce que vous faîtes pour nous, nous le ferons pour vous. »

Cette soudaine loyauté dans l'adversité, ému Sirius au point qu'il dût retenir les larmes qui lui montaient aux yeux, ce qui malheureusement pour son ego, ne passa pas inaperçu.

« -Merci, bredouilla-t-il après une longue inspiration.

-Le manoir est vraiment hanté ? Demanda subitement Jacob, un grand sourire aux lèvres. »

Il avait été de ceux qui s'y étaient rendu pour se faire peur. Ils avaient entendu des bruissements, des craquements, et parfois des murmures, et oserait-il le dire des sanglots digne d'une banshee ? Il y avait eu de quoi faire grimper le tau d'adrénaline au point de faire dans leur froc ! Des histoires de gosses trop téméraires, dont il gardait un bon souvenir. Rien de tel pour dérider l'ambiance à nouveau pesante.

En le voyant si enjoué, Sirius lui découvrit un petit air de famille. Il sourit à l'adolescent à la fois mystérieux et conspirateur.

« -Si tu veux le découvrir, il va falloir venir faire un tour... Ca sera l'occasion de rencontrer le reste de la famille. D'autant que tu dois avoir le même âge qu'Evan . »



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Julia arriva au manoir en milieu d'après midi, autant dire la fin de journée pour elle avec les 7 heures de décalage horaire avec la France. Elle semblait toute paf de fatigue, avec des grosses cernes qui lui mangeaient le visage, mais elle souriait de toutes ses dents. C'était un petit brin de femme, extravertie, empathique, trop peut être, qui savait restée bienveillante et joyeuse. A la voir on aurait dit une animatrice de camp de vacances plutôt qu'une psychomage, et c'est ce qui avait plu a Harry. Il n'avait pas l'impression d'être devant un médecin. Et après son internement forcé à Sainte Mangouste, c'était pile ce dont il avait besoin.

Elle portait comme toujours une parie de jean bleu foncé dans lequel elle avait rentré un tee shirt à l'effigie de Sailor Moon, qui cachait à peine ses nombreux tatouages. Elle avait attaché ses cheveux bruns roux en un chignon lâche, dont s'échappait pas mal de mèches folles qui lui faisaient de légères boucles autour du visage. Elle y avait nonchalamment piqué sa baguette, pour ne pas la perdre, ce qui lui arrivait souvent. Dans les mains, elle avait un calepin et une plume à papote, très différentes de celle de Rita Skeeter, qui était d'un vert pétante. La sienne était faite en plume de paon.

« -Bonsoir, … Jour, pardon. Ooooh c'est joli cette déco toute en cartons disséminés, j'aime beaucoup. Ça me rappelle mon appart' y a pas si longtemps... Mais bref ! L'installation se passe bien ?

-On est un peu encombré pour le moment, mais ça avance. Je vous offre quelque chose à boire ? Demanda Severus en l'accueillant à la sortie de la cheminée.

-Un litron d'eau si vous avez ! J'ai couru toute la journée, c'était un enfer ! Même pas le temps de se poser une seconde ! Je me permets, continua-t-elle en se laissant choir sur un fauteuil. Oooooh ! La perfection ! Mes compliments à votre tapissier...

-Si vous étiez fatiguée..., commença Harry.

-Tutut, je t'arrête, mon chat ! J'ai les vannes ouvertes à cause de la fatigue, du coup je déblatère encore plus que d'habitude ! De quoi saouler un Breton, s'amusa-t-elle. Je prends cinq minutes et je suis toute à toi ! »

Severus arriva sur ses entrefaites avec une carafe d'eau en cristal et une assiette de biscuits au sucre.

« -Vous me gâté ! Merci beaucoup. Je vais péter le feu avec toutes ces douceurs.

-J'espère bien. »

Comme dit, Julia prit 5 minutes pour assécher la carafe et engloutir les biscuits avant de suivre Harry jusque dans sa chambre, où ils purent débuter tranquillement leur séance. La psychomage prit un instant pour admirer le joli nid douillet concocté par les parrains de son patient.

« -Ils ont pensé à tout... Elle te plaît ?

-Oui beaucoup.

-J'adore la banquette sous la fenêtre ! Tu veux qu'on s'installe là ? »

Le jeune homme hocha doucement la tête et suivit docilement Julia et s'assit en face d'elle. Il plia les genoux et posa ses bras et son menton dessus, avant d'admirer un instant la vue qu'il avait du jardin en friche, de la roseraie décrépie, des écuries éventrées et de la serre attenante au jardin d'hiver qui était encore condamnée de par son état.

Julia ne le brusqua pas pour qu'il s'exprime et observa la nature sauvage, dans ses tons de vert si foncé, qu'il en paraissait presque noir, avec de ci de là quelques filets de brumes. Un temps qui rappelait l’Écosse, une région qu'Harry aimait particulièrement. Il serait bien ici.

« -J'ai fait une crise hier... »

Julia ne dit rien et se contenta de l'observer de biais. Il avait dit sa phrase de telle façon, qu'elle présentait un suite. Elle le laissa parler à son rythme.

« -Avec le départ en catastrophe, vous me direz c'est normal... Mais j'ai... Je pensais que j'allais mieux... Je voudrais tellement aller mieux... Il le faut !

-Oui, il le faut. Mais pas n'importe comment. Ni à n'importe quel prix... La guérison prend du temps, mon chat. Parfois on a l'impression de régresser, de ne pas aller assez vite. Mais tout cela fait partit du processus. Il faut le laisser aller à son rythme. Ce n'est pas un concours de vitesse...

-Mais...! »

Comme souvent lorsqu'il s'emportait, il se stoppait dans son élan, s'attendant à être interrompu dans son éclat.

« -Tout va bien....Vas y, sort le. »

Harry prit une grande inspiration et cria :

« -Je veux qu'il sorte de ma tête ! Je l'entends encore ! Pourquoi je l'entends encore ! Et s'il n'y avait que lui ! Mais ils sont tous la dedans ! »

Il pointa son front du doigt.

« -Ça flash dans ma tête pour un rien ! Quand c'est pas les uns c'est les autres ! Et là il faut que je fasses copain copain avec des gens qui ne me sont rien !? Je fais ça comment ?! Vous dites que je suis prêt ! Que ça me fera du bien mais... ! Bordel ! »

Ni tenant plus il se leva et tourna dans la pièce comme un lion en cage.

« -Je suis censé faire un croix sur eux ?! Comme s'ils n'avaient jamais existé ?! Je... Je ne veux pas les remplacer ! Je ne veux pas ! Je ne Peux PAS ! »

Un vent de magie se mit à souffler dans la chambre au point de faire trembler les meubles. Julia se contenta de rester calme, prête à intervenir si il perdait réellement le contrôle. Ce qui n'était pas le cas. Ce n'était qu'un simple coup de vent. Une magie qui se plaint, mais qui est incapable de mordre.

« -REGARDEZ ! Je ne me contrôle même pas ! Ils vont me prendre pour un... ! Pour un... »

Encore une fois les mots restèrent bloqués au fond de sa gorge, comme si il les avait avalé de travers. Alors Julia osa.

« -Un monstre ? »

Son silence était sans équivoque. Il se choquait lui même d'avoir employé ce terme pour ce décrire. Mais d'autre ne s'en était pas privé, jusqu'à ce lui faire entrer dans le crâne à coup de trique.

« -Ce n'est pas parce ton oncle et ta tante te désignaient ainsi, que c'est la vérité n'est ce pas ? Quand on parle de monstre cela évoque une apparence repoussante, un comportement violent et inhumain, ou une créature terrifiante. Ils avaient si peur de toi, qu'ils ont voulut que tu es peur aussi... Mais qui est le monstre ici ? Toi ou eux ?... Dis moi Harry... Qui es le monstre ?

-... C'est... C'est pas... moi. »

Elle se leva et lui prit doucement le menton.

« -Je suis bien d'accord. Tu n'es ni mauvais, ni dingue ou hors de contrôle. Tu es en colère, en deuil et pas assez indulgent avec toi même. Mais je ne le suis pas plus lorsqu'il s'agit de moi et je suis la thérapeute... »

Elle lui sourit tendrement et il parvint à lui répondre, bien que timidement.

« -Personne ne te demande d'oublier tout ceux qui ont fait ta vie. Qu'ils t'aient fait du mal ou du bien... Ce que l'on veut c'est que tu apprennes à lâcher ton gros sac de pierre, et que tu laisses de nouvelles personnes et de nouvelles choses entrer dans ta vie. Parce que même si c'est difficile, il faut continuer à avancer... Un pas après l'autre.

-Je ne sais pas... Je...

-Mon chat, juste pour qu'on soit d'accord... Se dépasser ou évoluer, ça ne veut pas dire ignorer ses limites en criant : «  A l'abordage ! ». »

Elle fit de grands signes, à croire qu'elle s’apprêtait à lancer un harpon, ce qui fit rire Harry et le vent se calmer.

« -Pour repousser ses limites, il faut en avoir conscience et les explorer. Tu cheks, ça on s'en ai occupé avant ton départ, donc c'est fait !... Ne reste plus qu'à te poser à la limite de ta zone de confort et de pousser doucement sur les bords. Le but étant de ne pas tomber dans le vide. Car notons que pour tout acrophobe qui se respecte, le vide c'est mortel. »

Et elle en savait quelque chose ! Monter sur la première marche d'un escabeau ? Non, non, non et renon !

« -Donc tente de nouvelles choses, mais si tu te sens sur le point de tomber ?

-Je dis stop ? Répondit-il d'une petite voix.

- Exactement ! On retient le Gryffondor qui sommeille au fond de soit et on nourrit le Serpentard, qui a bien plus distinct de conservation ! En n'oubliant pas de faire des trucs qui nous font du bien ! Parce que c'est ça qui nous rend heureux ! »

Chapter 3: Chapitre 3

Chapter Text

Chapitre 3 :

 

« -Et ben ! Heureusement que j'ai pas de problème avec ma virilité, parce que bordel de cul ! Avec toute cette testostérone, j'ai faillit faire dans mon futal !

-Toujours aussi poétique... Se lamenta Severus. Dis moi ? Comment je fais pour continuer de te supporter, après toutes ses années ?

-J'aurais bien une petite idée, mais tu rajouterais obscène à ma liste de qualités, rétorqua l'animagi en se collant contre son amant pour mieux réclamer un câlin que celui-ci lui donna sans plus se plaindre. »

Sur ces entrefaites, Julia redescendit suivit de prêt par Harry.

« -Et voilà la plus belle ! S'exclama Sirius.

-Si seulement ça pouvait être vrai, ça se bousculerait un peu plus au portion, marmonna la psychomage. Bonjour et Au revoir, pardonnez moi pour ces salutations éclairs, mais je doit rentrer faire un somme. Harry mon chat, on se dit à la semaine prochaine ? Et n'hésite pas à m'appeler dès que tu en as besoin, d'accord ? »

Le susnommé hocha la tête, puis Julia plongea dans la cheminée, après un dernier au revoir. Sitôt fait, Harry se tourna vers Sirius.

« -Tu serais partant pour un duel ? »

Chaque fois qu'il sortait d'une séance, sa magie avait tendance à crépiter à l'intérieur de lui ainsi que légèrement autour. Pour éviter les surcharges, il avait besoin de la lancer sur quelque chose, et c'était plus efficace sur des cibles vivantes que sur des mannequins d'entraînements. Aussi avaient-ils prit l'habitude de demander, à l'un ou l'autre de ses parrains, une séance digne d'une escouade d'Auror. Et aujourd'hui, c'était au tour de Sirius.

En prévision, il était prévu qu'ils aménagent une salle attenante au laboratoire de potion, dans les caves et anciens cachots. Oui, où qu'ils aillent les Black aimaient à installer des cachots... Malheureusement, cela faisait partit des choses qui étaient en cours d'aménagement. Aussi en avaient-ils improvisé une dans l'immense salle à manger.

« -Passe devant, je te suis !

-Essaye de ne pas trop me le casser, Poussin. J'ai des projets pour cette nuit...

-Je ferais au mieux ! »



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Deux jours plus tard, Jacob et Billy se présentèrent devant l'immense grille du manoir. Le plus jeune ne s'en était pas approché depuis que le MACUSA avait investi les lieux et il nota la différence. En sus des quelques rénovations qui avaient été faites, il y avait une barrière magique autour de la propriété. Sans vraiment la voir, il parvenait à la sentir en quelque sorte. C'était champs de force transparent comme du verre et qui faisait une légère distorsion, lorsque l'on regardait le manoir sous un certain angle. Il sentait la barrière vrombir et s'agiter à leur approche. Prévenait-elle Shawn et sa famille de leur arrivée ? Plus ils s'approchaient et plus elle faisait du bruit ? Est ce qu'elle allait les réduire en poussière comme dans certains films de science fiction que Seth adorait regarder ?

« -Et bien fils ? Si tu n'avances pas plus, on ne pourra jamais sonner à ce portail.

-Tu ne vois rien ? Demanda Jacob.

-Shawn a parlé de protections, mais il a dit aussi qu'elles nous laisseraient passer.

-Mouais... »

Jacob n'était pas très à l'aise à l'idée de tester une barrière magique aussi bourdonnante qu'un essaim d'abeilles furieuses, mais il n'avait pas vraiment le choix, tout du moins s'il voulait honorer l'invitation de son cousin très éloigné. Il poursuivit donc sa route jusqu'à l'interphone et sonna comme demandé. La cloche émit un bourdonnement assourdissant qui le fit grimacer. Ses pauvres oreilles de loup étaient mises à rudes épreuves.

« -Oui ? Demanda une voix grave et profonde à l'autre bout de la ligne.

-Bonjour, c'est Jacob et Billy Black, grinça-t-il.

-Je vous ouvres... »

A peine la voix eut-elle parlé, que le vrombissement cessa. Les portes s'ouvrirent lentement pour les laisser passer et ce fut non sans une pointe de crainte qu'il passa à travers la barrière. Lorsqu'il se gara en toute sécurité dans l'allée devant le garage, il reprit enfin une respiration qu'il n'avait pas eu conscience de retenir et les muscles de son dos se relâchèrent. Son père sourit amusé.

« -Elle était si effrayante que ça cette barrière ?

-Marres toi ! Mais j'aurais voulu t'y voir ! Grommela Jacob et sortant le fauteuil de son père de l'arrière du pick up. »

Son père s'y installa prestement et roula tranquillement jusqu'au porche, où il eut un temps d'arrêt devant les marches. Jacob allait pour l'aider, lorsque les dites marches se mirent à bouger toutes seules et s'organiser de telle façon, qu'elles firent une rampe d'accès dès plus acceptable.

« -J'adore la magie, s'émerveilla le jeune Quileute.

-Elle est bien pratique, en effet, acorda Billy. »

L'instant d'après, le propriétaire de la voix de l'interphone leur ouvrit.

Sebastian les invita a entrer et à s'installer dans le salon que Julia avait trouvé si confortable et qui était enfin débarrassé de ses cartons. Dommage que ça ne soit pas le cas partout, se lamentait Severus dans un coin de sa tête, lui qui était un maniaque de l'ordre et du rangement, à l'inverse du chien fou qui lui servait de compagnon et leur filleul. Quoiqu'avec lui c'était un peu différent. Il avait passé tellement de temps à nettoyer pour les autres, principalement chez les Dursley, qu'il semblait fasciné par le désordre. Et c'était encore pire depuis son séjour à Sainte Mangouste.Trop d'ordre lui avait déclenché des crises de rage incontrôlable, mêlée de crise d'angoisse. Il laissait donc l'espace qui l'entourait « vivre ». Une tasse de café qui traîne, des crayons éparpillés sur un bureau, des pots de pinceaux abandonnés sur le rebord d'un évier, un livre entamé sur un coin de couette...

En hôte de qualité, Sebastian leur servit du café tout frais et deux assiettes de cookies, en précisant que celle qu'il déposait devant Billy était un peu spéciale, puisqu'elle n'aggraverait pas son diabète.

« -Moi aussi, j'adore la magie ! S'écria-t-il. »

Il eut à peine le temps de faire honneur à son assiette, qu'un grand boum se fit entendre. Jacob bondit sur ses pieds, prêt à se défendre contre n'importe quoi qui hanterait les lieux, comme l'avait mystérieusement suggéré Shawn. Sebastian, touilla mollement ses six carrés de sucre dans son café, pas plus inquiet que cela.

« -Ce n'est rien, ne vous en faites pas. Evan fait l'éducation de son parrain....

-Ça arrive souvent ?

-Assez... Shawn a un sens de l'humour déplorable... Certaines de ses blagues sont plus amusantes que d'autres... »

Sebastian arborait un sourire en coin qui en disait long sur ce qu'il convenait de faire, pour apprendre les bonnes manières à son compagnon. Jacob se rassit tranquillement et se demanda lequel des deux, entre son vis-à-vis et Evan, était le plus dangereux.

« -Et prends le temps de réfléchir ! Entendit-on hurler.

-'Ry je suis désolé ! S'te plaît ! C'était juste histoire de détendre l'atmosphère !...Je recommencerais plus, promis !... Allez quoi ! … Elles vont disparaître d'ici quelques heures !... Sans blague, fais moi descendre ! T'AS VU LA TAILLE DES ARAIGNEES !... Y EN A UNE SUR MA... ! »

Mais on entendit pas la fin. La porte de la salle à manger/ salle d'entraînement claqua si fort que les murs tremblèrent. Puis des pas furieux retentirent dans le couloir, avant qu'une mince silhouette ne pénètre toute penaude dans le salon, affublée d'une paire d'oreille de chat, et d'une queue assortie. En voyant qui était assis avec son deuxième parrain, Evan rougit des pieds à la tête.

« -Je déteste ce sale troll des montagnes, marmonna-t-il ; La café c'est sacré, par Merlin ! »

Il s'assit dans un fauteuil après leur avoir dit faiblement bonjour, et se cacha dans la tasse de café que Sebastian lui tendait, avec l'assurance qu'il n'y avait rien d'autre dedans. Pendant ce temps, Billy se bourrait la bouche de cookies pour ne pas rire et Jacob se mordait l'intérieur des joues. Leur hilarité passée, ils purent faire connaissance dans les formes et Evan emmena Jacob visiter tranquillement la maison, après avoir promis à Sebastian qu'il décrocherait Shawn du plafond, en passant.



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Evan l'emmena d'abord visiter les anciens cachots, ou tout du moins, ceux qui avaient été aménagés en réserve et laboratoire de potion. Le change-forme descendit les marches, qui grinçaient atrocement, avec la sensation de plonger dans la gueule du loup. Sans mauvais jeu de mot. Beaucoup de films d'horreur commençaient comme cela et l'histoire ne se terminait pas bien pour celui qui suivait un étrange personnage dans sa cave/ donjon. Pour penser à autre chose, Jacob décida de rester concentré sur les mouvements de la queue de chat qui se trouvait juste sous son nez. Il préférait avoir envie de rire, plutôt que d'avoir envie de partir en courant, tel Rantanplan, en faisant « kai kai kai »

« -Pourquoi ne pas avoir commencé par un endroit plus... sec, demanda-t-il en entendant les « ploc » caractéristiques d'une fuite d'eau.

-On n'ira pas aussi loin sous la maison. Le reste a été condamné, bien que assaini par le MACUSA, tout du moins magiquement..., répondit l'adolescent.

-C'est à dire ? »

Son inquiétude ne se dissipait vraiment pas. Fixer une queue, aussi étrange soit-il de le faire autant que de le penser, ne fonctionnait qu'à moitié...

« -De ce que je sais, il y avait des goules, des épouvantards, quelques fantômes et un esprit frappeur, de ceux qu'on a pas envie de croiser...

-Parce qu'il y a des esprits frappeurs et des fantômes qu'on apprécie de croiser ?

-Oh que oui, s'amusa Evan. »

Avant qu'il puisse lui demander ce qu'était un épouvantard, il ouvrit la porte du laboratoire et l'invita à entrer. L'odeur de moisi ne régnait pas ici. L'endroit était sombre, certes, mais bien aéré, et aménagé comme les laboratoires de chimie au lycée, avec bécher, alambiques et tube a essai, le chaudron en étain en supplément. Le matériel était rangé de manière chirurgical. Les couteaux semblaient aussi aiguisés que des rasoirs et étincelaient sous la faible lumière qu'Evan avait allumé en entrant.

« -C'est pour te montrer que certaines disciplines magiques, en plus d'être semblables à certaines que les Moldus, ou Non-Mages, pratiquent, leur sont aussi abordables. Et parce que la réserve d'ingrédient de Sebastian et la plus fournie et la plus soignée qui existe. »

Il ouvrit la porte de ce que Jacob pensait être un simple placard mais qui avait des airs de cavernes d'Ali Baba. La liste des ingrédients étaient incroyables et certains semblaient sortir d'un conte pour enfant. Orties séchées, aconit, yeux de triton, limaces à cornes «  beurk », corne de bicorne, racine de mandragore, ongle de griffon, sang et écailles de dragon, plumes de phœnix et un tas de plantes, dont il ne connaissait à peine la moitié des noms. Ils étaient tous bien rangés, dans des bocaux aux milles couleurs, ou en train de sécher sur des grilles à cet effet, et annotés d'une belle calligraphie.

« -Trop cool ! Souffla Jacob. Tu me montreras ? A l'occasion ? »

Evan lui sourit et acquiesça. Il n'était pas le plus doué du manoir dans ce domaine, mais rien ne l'empêchait de lui montrer quelques potions de bases, si il y tenait vraiment...

« -Viens, remontons, il y a plein de choses qui devrait te plaire là haut. »

Jacob le suivit sans plus de crainte.



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La Bibliothèque était une vraie dinguerie ! La tête de ses compagnons lorsqu'il allait leur raconter ! Elle était aussi grande que celle du film de La Belle et la Bête de Disney ! La faute à ses deux sœurs s'il avait ce film comme référence... Sans compter qu'il y avait des vitrines contenant des artefacts magiques assez incroyables et magnifiques. C'était comme évoluer dans un décor digne du Seigneur des Anneaux. Il y vu un calice en or, sculpté de ce qui lui semblait être un blaireau, un diadème de diamant et de saphir, un pendentif en émeraude, une cape miroitante, des baguettes et surtout une épée au pommeau incrusté de rubis qui aurait fait rougir de honte Excalibur !

Jacob se sentait comme un gosse le jour de Noël. Il avait du mal à se retenir de courir partout. Il n'avait pas assez de ses deux yeux pour tout voir ! Il retenait avec peine des exclamations de pur ravissement et il ne manquait pas les sourires que son comportement suscitait chez Evan. Le jeune homme souriait pudiquement, comme pour le laisser profiter de ce moment en toute tranquillité. Intérieurement, Harry était ravi et apaisé par sa gaieté enfantine. Elle lui rappelait ses premiers émois avec la magie et qu'elle n'avait rien de mauvais, que les hommes seuls étaient fautifs du mal qu'elle provoquait...

« -C'est vraiment incroyable ! Tous ces livres parlent de magie ?!

-La plus part...

-Cool...

-Tu voudrais en emprunter ? Demanda Harry devant sa mine rêveuse.

-Je peux !?

-Que ce soit toi, les autres membres de la meute ou les membres du Conseil, vous avez tout à fait le droit de venir ici, emprunter ce que vous voulez, étudier la théorie et les potions.

-Tu ne devrais pas dire ce genre de chose..., murmura pensivement le jeune indien en examinant les rayonnages à sa portée.

-Pourquoi ?

-Parce que vous n'aurez jamais la paix quand j'aurais raconté ce que j'ai vu ici ! Les autres vont être fous et débarquer en masse ! Je vais faire des jaloux, je ne te dis qu'ça ! »

Evan émit un petit rire et assura que tant qu'ils prévenaient avant d'envahir la maison, il n'y aurait aucun problème.



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La visite se termina dans la chambre d'Evan. Le clou du spectacle de l'avis de Jacob. Il était admiratif devant ce que le jeune sorcier appelait qon « tout petit talent », sans parler d'Hedwige qu'il trouva magnifique, et le balais, qu'il avait peine à croire capable de voler. Evan lui promis de l'emmener faire un tour, dès qu'il pourrait sortir sans risque de la propriété.

Jacob ne fut pas surpris en entendant ses mots. Il les avait déjà entendu de la bouche de Shawn, mais cela ne l'empêcha pas de vouloir cogner quelqu'un, comme la fois précédente. La magie d'Evan irradiait comme un météore, au point qu'il était détectable sur plusieurs kilomètres. Le MACUSA et le Ministère Français, avaient travaillé sur une sorte d'amulette qui brouillerait ses fréquences. La dernière avait tenu à peine 48 heures. Tout juste le temps qu'ils leur avait fallut pour arriver en sécurité dans les protections du Manoir. Protéger un lieu, le rendre incartable était plus simple que de rendre une personne en mouvement, incartable. Ce qui rendait Evan prisonnier de sa propre maison, tant qu'il n'aurait pas une amulette assez résistante pour lui permettre de vivre, plutôt que d'attendre de le faire.

Cela expliquait pourquoi ses parrains avaient tenu à ce que sa chambre soit aussi confortable et à même de lui apporter toute la distraction possible. Jacob se promit de venir tenir compagnie à Evan dès qu'il en aurait l'occasion, et de préparer une liste de tous les endroits qu'il lui ferait visiter, une fois qu'il aurait le droit de sortir. Il connaissait une clairière où il adorerait peindre, et il y avait la plage et les baleines que l'on y voyait parfois.

 

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Le lendemain, en rentrant du lycée, accompagné de ses deux meilleurs amis Quil et Embry, ainsi que de Seth, qui le suivait partout comme son ombre, Jacob découvrit Hedwige, qui l'attendait devant sa fenêtre de chambre. Il lui ouvrit rapidement sous les « Wahous » de ses amis, et se saisit du colis qu'elle lui tendait.

« -Elle est trop belle ! S'exclama Seth.

-T'approches pas trop, si tu veux pas perdre un œil microbe, le taquina Embry. »

La chouette émit un couac indigné. Elle ? Crever un œil sans raison ? Pfff ! Humain stupide.

« -Tu l'as vexée, s'amusa Jacob en tendant son bras pour qu'elle s'y pose. »

Le Hedwige s'installa en prenant gare de ne pas blessé son porteur, comme elle le faisait avec son maître. Elle secoua ses plumes humides, tandis que Quil ouvrait le colis. Tout le monde fit cercle autour de lui, impatient de voir ce qu'Evan avait envoyé. Il y avait un recueil de conte au nom improbable, un livre sur la création des écoles de Magie, un autre de potion de base, et un dernier sur les créatures magiques et leurs habitats, écrit par un certain Norbert Dragonneau. Avec il y avait un message du sorcier, indiquant qu'il lui mettait d'autres ouvrages de côté, notamment sur l'histoire du Quidditch et la Légende de Merlin et du Roi Arthur.

« -Celui là est pour toi microbe, déclara Embry en donnant le livre de Beedle le Barde à Seth. »

Seth lui tira la langue pour lui faire comprendre ce qu'il pensait de sa blague. Il aimait les histoires, les contes et les légendes, c'était pourtant pas un crime ! Il se drapa dans ce qu'il lui restait de dignité et alla chercher une assiette de viande crue pour Hedwige. Jacob quand à lui, fit une sélection de Dvds qu'Evan pourrait aimer, après avoir posé Hedwige sur le dossier de sa chaise de bureau. Lorsque Seth arriva avec l'assiette, elle eut une hululement ravi et mordilla doucement la main du change-forme en signe d'affection.

Une fois sa sélection faite, Jacob l'emballa soigneusement avec un mot proposant à Evan de venir en regarder quelques uns avec lui. Il donna le paquet à la chouette qui repartit prestement.

Chapter 4: Chapitre 4

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Chapitre 4



Les jours qui suivirent la visite de Jacob et de son père, Sirius, Severus et Harry aménagèrent la salle de duel afin de la rendre aussi imprenable qu'un coffre fort. Une grande quantité de magie y serait déversée et projetée. Il fallait s'assurer que celle-ci n'aille pas interférer avec les potions en train de mijoter dans la pièce d'à côté, où qu'elle ne traverse pas le plafond pour mieux aller trouer la toiture neuve... Bref, il y avait un sacré travail à effectuer ! Bien plus important que les quelques aménagements qu'ils avaient mis en place dans la salle de réception, « en attendant ».

Si jamais Harry venait à véritablement perdre le contrôle de sa magie, comme cela était arrivé à Poudlard avant son internement, il pouvait s'y déchaîner sans le moindre risque. Que ce soit pour les autres, mais surtout pour lui. Ils ne tenaient pas à le voir se consumer et s'autodétruire, à l'image des obscurus. Il était peut être trop vieux pour que cela arrive, avait dit certain psychomage de Marseille. Mais Julia avait rappelé à tous de qui il parlait. C'était le foutu Harry Potter ! Rien ne lui était impossible ! Surtout en ce qui concernait la Magie. Ils ne pouvaient se reposer sur leurs acquis.

En plus des protections adéquates, il y avait dans la pièce des cristaux géants qui emmagasinaient la magie et la redistribuait sous forme d'énergie pour remplacer l'électricité et alimenté les protections du manoir. Le reste était renvoyé à la terre. Seul les plus hauts lieux magiques, tel Stonehenge, les Écoles de Magie et les Ministères possédaient ce genre de réceptacle, à même de répartir la magie utilisée en trop grande quantité de part leur activité.

Ceci fait, il ne restait plus que des pièces annexes, la serre et le jardin. Par quoi allaient ils commencer ?

Ce matin-là, alors qu'Harry émergeait difficilement, le nez plongé dans un très grand bol de café, et que Severus sortait une armée de croissant du four, Sirius débarqua avec nombres de rouleaux de parchemins, de plans, d'échantillon de peinture, de tissus et bien d'autre, au point qu'on distinguait difficilement sa tête.

Grace à un trésor de réflexe, le jeune sorcier fit léviter les pâtisseries, les couverts, les assiettes, la confiture et le reste, une seconde avant que son parrain ne lâche son fardeau, dans un grand fracas, sur la pauvre table qui n'avait rien demandé.

« -Sirius ! Par Morgane ! Brailla son cher et tendre. Tu n'avais pas un autre endroit pour mettre tout ce foutoir !?

-Mais... Tu... Tu as dis...

-J'ai dit qu'on devait en parler, mais pas dans la cuisine, ni pendant le petit déjeuné ! La salle à manger où la bibliothèque n'est pas assez grande ?! Tu es toujours trop pressé et tu ne réfléchis qu'après coup ! »

La vaisselle continuait de léviter au dessus de leur tête, en dodelinant, comme si elle cherchait où se poser.

« -Pardon... Chouina l'animagus. »

Misère ! Lorsqu'il faisait cette tête de chien battu, le potionniste avait toutes les peines du monde à resté fâché contre lui... Severus soupira en se pinçant l'arête du nez, avant de marmonné un « -C'est pas grave. », et de lui demander d'aller poser ses affaires ailleurs. Tandis qu'il disparaissait, Harry eut un rire amusé. De là où il était, il avait une vue imprenable sur la queue de Patmol, que son parrain ne contrôlait pas toujours, surtout lorsque son homme le disputait.

L'ouragan Sirius passé, il fit un petit moulinet avec sa main et la table retrouva l'aspect qu'elle aurait toujours dû avoir en cette heure de la journée. Lorsque Sirius revint, encore tout penaud, Severus glissa, faussement agacé, une assiette de fromage particulièrement odorant devant lui, ainsi qu'une tasse de café noir. L'animagus le regarda avec des yeux larmoyants et balbutia un merci. Severus râla une dernière fois pour la forme avant de lui voler un baisé.



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Plus tard, lorsque tout le monde fut nourrit, habillé et bien réveillé, les trois hommes se retrouvèrent dans la bibliothèque, pour décidé du plan de bataille.

Severus souhaitait commencé par la salle à manger. Si la table et certaines chaises tenaient encore debout, ce n'était pas le cas des tapisseries, des boiseries et encore moins du vaisselier, qui était en morceau. Ne parlons même pas du chandelier en cristal auquel il manquait des pendeloques et des girandoles... bref, s'il voulait inviter la Meute à dîner, il allait falloir s'en occuper rapidement.

Sirius lui voulait réhabiliter le salon de musique. Il jouait du piano et du violon depuis qu'il était tout petit et c'était bien la seule chose dans son éducation de Sang Pur qui lui manquait. Le piano accordé et remise à neuf, attendait son heure, rapetissé dans un carton, et son violon était au bon soin d'un luthier de Washington. Il fallait retapisser les fauteuils, lustrer les appliques murales, repeindre les chinoiseries.

Pour ce dernier point, Harry tenait à s'en occuper, mais ce genre de restauration prenait du temps. Sirius préparerait le terrain en montant les échafaudages, en récupérant le matériel adéquate et en préparant les murs. Mais ce ne serait pas pour tout de suite. Il y avait plus important à faire selon lui : La Serre.

Le MACUSA avait condamné et imperméabilisé la zone, qui était infesté de Bandimons. Ces affreuses petites bestioles étaient pourvues de trop de pattes à son goût, se nourrissaient de saleté et leurs sécrétions pourrissaient les fondations des maisons. Pire que des termites ! Sans parler de l'odeur putride qu'ils dégageaient. Les poutres menaçaient de s'effondrer, de même que le planché et le deuxième étages étaient ouvert sur l'extérieur à plusieurs endroits. A se demander comment une armée de Doxy y avait élu domicile ?

Il pourrait s'en occuper tout seul. Sa magie lui permettrait de venir à bout de tous les nuisibles qui avaient envahis la serre, sans se mettre en danger. Pas de risque de passer à travers le planché ou de se faire mordre par ces saletés de fées des dents de l'horreur ! Ce qui leur éviterait de se servir d'un antidote qu'ils n'avaient pas en stock. Et puis, jardiner lui manquait. Il était assez doué pour que sa tante gagne le concours du plus beau jardin tous les ans. Jusqu'à son entrée à Poudlard, du moins. Comme pour beaucoup de choses, il l'avait bien caché, mais il avait adoré échangé sur cette passion avec Neville. Le jeune homme était le seul qui soit aussi passionné que lui par certaines plantes magiques. Il lui avait donné quelques plans avant de quitter Menton, comme il l'avait fait avec Severus, et il avait hâte de pouvoir les cultiver ici.

Mais avant de jouer les pouces vert, il lui fallait une serre !



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Jacob n'avait pas cours de la journée, aussi décida-t-il d'aller au manoir. Il voulait rendre « Les Contes de Beedle le Barde » à Evan, et lui en emprunter d'autres, suite aux suppliques de Seth. Le jeune change forme avait dévoré le recueil en une nuit, et s’apprêtait à faire de même avec « Vie et habitat des créatures fantastiques ». Il voulait discuter avec Evan, courir partout dans la fameuse bibliothèque, et lui poser milles questions, tout de suite, maintenant. Ils avaient bien le droit de venir quant ils le voulaient, n'est ce pas ?

Venir oui. Débarquer à quinze, sans prévenir personne et avec la subtilité d'un troupeau de buffle, non. Aussi Jacob préférait y aller tout seul et convenir d'une rencontre. Il prit tranquillement sa moto sur les coups de 11 heures.

Une fois arrivé, il remarqua avec soulagement, que la barrière de protection autour du manoir, ne se mettait pas vrombir comme la dernière fois et que la grille le laissait entrer, sans qu'il ait besoin de sonner. Il se gara au même endroit que la dernière fois et toqua à la porte. Il attendit un long moment, mais personne ne vint lui ouvrir. Il huma l'air ambiant et nota la présence d'Evan quelque part dans la maison. Shawn et Sebastian devaient être sortis.

Il dansa d'un pied sur l'autre durant quelques minutes avant de se décider.

« -Il y a quelqu'un ?... Evan ? Appela-t-il en passant la tête, après un ultime Toc Toc. »

Pas de réponse.

Il ôta ses chaussures et suivit l'odeur du sorcier jusqu'à l'extrémité Sud de la maison. Là où il y avait la serre abandonnée, s'il se souvenait bien. Les deux grandes portes vitrées, qui y menaient, étaient si noires de crasses qu'il lui était impossible de voir à l'intérieur.

« -Evan ? Tu es là ? »

La question était stupide, se dit-il. Bien sûr qu'il était là ! Il pouvait le sentir ! Mais pourquoi ne répondait-il pas ? Lui était-il arrivé quelque chose ? N'obtenant aucune réponse, il saisit la poignée et ouvrit la porte à la volée. Aussitôt, un essaim de petites créatures se jetèrent sur lui tout crocs dehors. Evan hurla et une onde de magie quitta son corps et se propulsa jusqu'aux monstrueuses petites créatures et les réduisit à rien, en une fraction de seconde. Une seconde vague, fit voler le change-forme sur plusieurs mètres et atterrir, sans douceur, sur un canapé qu'il béni de se trouver là, même s'il bascula avec lui, jusqu'à se retrouver cul par dessus tête.

Hébété, il vit Evan léviter hors de la serre et refermer la porte vitrée avant de se précipiter vers lui, complètement paniqué. Il tata son corps et examina frénétiquement toutes les parties de peau à sa vue.

« -Tu n'es pas blessé ?! Elles ne t'ont pas mordu ?!

-N-non, bredouilla le jeune indien. »

Evan souffla de soulagement, au bord de l'apoplexie.

« -Merci Merlin... Je suis désolé... Je... je voulais me débarrasser des Bandimons en premier et … J'étais tellement concentré que … Je … je suis vraiment désolé.... »

Un vent étrange se mit soudain à souffler autour d'eux, mettant ses instincts de loup en alerte. Est ce que c'était Evan qui faisait ça, sous le coup de la panique ? Cette information secoua Jacob qui se hâta de répondre, d'une voix aussi basse et douce qu'il put.

« -Tout va bien. Je vais très bien... C'est moi qui devrait être désolé, après tout on frappe avant d'entrer...J'ai manqué d'éducation pour le coup... »

Evan le regarda étrangement et resserra brièvement sa prise sur lui avant de reprendre une inspiration, puis deux, puis trois, et de le lâcher soudain embarrassé de leur promiscuité. Il se recula comme s'il s'était brûler et fixa intensément ses pieds, tandis que Jacob se relevait et remettait le canapé en place.

« -C'était quoi ces horreurs ? Demanda-t-il.

-Des Doxys...

-On aurait dit des Fées carnivores. »

Evan éclata de rire.

« -Oui un peu. On les appelle aussi les Fées mordeuses. Mais elles ressemblent plus à des punaises de lit particulièrement voraces, agressives et venimeuses...

-Venimeuses à quel point ?

-Coagulopathie, comme certaines vipères d'Australie. »

Jacob réprima difficilement une envie de vomir. Okay, il avait faillit mourir bêtement et atrocement... Pas sûr qu'il s'en soit sortit indemne même avec ses grandes facultés de guérison. Il allait évité de s'en vanter... Un silence un peu gênant s'installa entre eux, avant que Jacob ne le brise à nouveau pour rendre son ouvrage à Evan.

« -Seth a adoré et il voulait venir pour, disons... envahir votre espace vital. Je me suis dis que je ferais mieux de prévenir avant. C'est un gentil garçon, mais il est turbulent.

-Ça peu pas être pire que Shawn, marmonna Evan en repensant à l'épisode du petit déjeuné. Viens avec lui la prochaine fois. »

Jacob acquiesça doucement, avant de demander s'il pouvait aider le sorcier à quelque chose, histoire de se faire pardonner. Evan l'observa un instant, comme s'il n'était pas sûr d'avoir bien entendu.

« -Ça te dirait de partir à la chasse aux Botrucs ? »

Botrucs ? Qu'est ce que c'était que ça encore ? D'autres bestioles capables de le tuer ?



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« -En dehors de leur devise « Toujours pur » et de leur sens architecturale plus que discutable, les Blacks ont apporté des plants d'arbre à baguette. Ils n'avaient que moyennement confiance dans les artisans yankee et comme on est jamais mieux servit que par soit même... La paranoïa est un trait de caractère inhérent à beaucoup de famille de Sang pur, en plus de la consanguinité, de la folie sous-jacente et de l'arrogance... Or qui dit arbre à baguette, dit Botrucs, et les Botrucs raffolent des œufs de Doxy. Ce qui m'arrange bien, puisqu'il y en a un paquet dans ce qui reste de la serre... »

Evan lui expliquait cela alors qu'ils déambulaient, dans la forêt derrière le manoir, à la recherche de ses fameux arbres. Il préférait nourrir ces Botrucs, qui apparemment, ressemblaient à des phasmes humanoïde, ou à des minis Groot. C'était la première chose à laquelle Jacob avait pensé, en voyant l'illustration, dans un exemplaire de Vie et habitat des créatures fantastiques, qu'Evan gardait dans sa chambre. Son astuce pour se débarrasser des œufs, sans utiliser une potion aux vapeurs toxiques, lui plaisait assez. C'était comme construire un abri pour hérisson pour protéger son potager des limaces, ou libérer des coccinelles sur des rosiers pour les débarrasser des pucerons.

Le livre disait aussi que les Botrucs étaient timides, très gourmands et agressifs seulement si on s'en prenait à leur arbre, en plus de déverrouiller les serrures. Note à lui même, avoir un Botruc à proximité la prochaine fois qu'il oublierait ses clefs ! Ce qui lui arrivait assez souvent... Malheureusement, vu qu'ils étaient très difficile à trouver, de par leur aspect, Jacob doutait d'y arriver tout seul. Il se contenta d'observer Evan rechercher ces brindilles vivantes et l'écouter parler de magie.

Quelque chose changeait en lui, lorsqu'il en parlait. Il irradiait de l'intérieur. Elle le passionnait et savait la rendre passionnante, en des termes simples et clairs. De sorte que même un néophyte comme Jacob comprenait sans effort de quoi il retournait, sans qu'il se sente complètement stupide. Evan n'étalait pas sa science, ni ne s'érigeait en illustre maître à penser. Certaines personnes, persuadées de tout savoir, alors que de toute évidence ce n'était pas le cas, étaient pédantes au point de vous donner envie de les frapper. C'était agréable. Il aurait put l'écouter pendant des heures sans se lasser...

« -Pourquoi tu me regardes comme ça ? Demanda subitement Evan.

-Excuse moi, mais tu... J'aime beaucoup t'écouter... Tu ferais un très bon professeur, tu sais ? »

A ces mots, Harry se mit à rougir et détourna les yeux en marmonnant de façon incompréhensible, affreusement gêné. Jacob sourit amusé.

Un long silence s'installa entre eux. S'il n'était pas inconfortable, Jacob regrettait que son nouvel ami, soit incommodé au point de ne plus réussir à prononcer un mot. Il voulait lui demander de continuer à parler de magie, mais ce n'était peut être pas une bonne idée de le brusquer. De toute évidence, recevoir des compliments n'était pas quelque chose dont il avait l'habitude. Son attitude donnait l'impression qu'il s'imaginait ne pas les mériter. Il était à un niveau bien plus bas que la modestie et c'était dommage.

Il fut couper dans ses pensées lorsque le jeune sorcier s'arrêta devant un grand sapin et lui fit signe de ne pas faire de bruit. Il acquiesça en silence et resta à l'écart, tandis qu'Evan se présentait à l'arbre et à ses protecteurs. Lorsque le change-forme vit une branche bouger, puis deux, puis trois, puis une dizaine, il retint difficilement une exclamation émerveillée. Les Botrucs étaient si fins, si élégants dans leur façon de se déplacer ! Et ces petites feuilles qui certains avaient sur le haut de leur tête, étaient adorables.

Le sorcier discuta avec eux pendant un moment, d'une voix douce et basse, pas plus haute qu'un murmure. De ces mains jaillissait des petites bulles de lumières, comme de lucioles, que certains Botrucs attrapèrent. Si certains jouèrent avec, tout aussi émerveillés que Jacob, d'autre les emportèrent dans des caches pour en faire des réserves. Quelques unes vinrent chatouiller le nez du Quileute, qui les prit délicatement entre ses mains. Elles étaient tendres, presque réconfortantes, tout en recelant une quantité d'énergie incroyable. C'était comme tenir une étoile dans le creux de ses mains.



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Lorsqu'ils revinrent de leur petite expédition, le panier en osier que Evan avait apporté empli de Botruc, même si certains préféraient jouer dans ses cheveux ou avec son pull over, ils trouvèrent Shawn et Sebastian en train de décharger la voiture de leur nombreux achats.

Sebastian avait tenu sa promesse et ne quittait plus son homme d'une semelle dès qu'il s'agissait de partir faire les courses. Il allait jusqu'à glisser une de ses mains sur sa taille ou dans la poche arrière de son djean, en oubliant pas de lancer des regards made in terreur des cachots, aux dindes qui gloussaient sur leur passage. Ces dernières quittaient rapidement les lieux, tel une nuée d'oiseau, et Shawn pouvait à nouveau respirer.

En plus des courses alimentaires, il y avait une armée de pots de peinture, des planches, des lames de parquets et des vitres.

« -Vous avez dévalisé le magasin, s'amusa Jacob en les aidant à décharger.

-Presque, mais ne t'embête pas ! Un coup de baguette et tout se rangera tout seul ! »

Joignant les actes à la parole, Shawn sortit sa baguette de sa manche et après un hocus pocus quelconque, le matériel s'envola dans les pièces aux quels, il était destiné.

« -C'est fou ! Juste un moulinet avec le poignet et pouf ! S'enchanta le jeune homme. Comment ça se fait qu'Evan n'ait pas de baguette d'ailleurs ? Tu n'en avais pas dans la serre ? »

Evan se tendit légèrement, mais finit par lui répondre sous les regards en coin de ses parrains.

« -Elle a été cassé... »

Avoir sa baguette brisée laissait une profonde cicatrise à un sorcier. C'était comme perdre un membre. Parfois, il se surprenait à la chercher. Ses parrains lui avaient proposé de lui en faire faire une nouvelle, mais il avait dit « non ». Ce n'était pas nécessaire pour quelqu'un qui comme lui, pouvait faire de la magie sans baguette, ni sort. Non, il n'en avait pas besoin. Tout du moins d'une nouvelle. Celle qu'il voulait, c'était sa baguette. Elle lui manquait... Atrocement. Comme beaucoup de chose... Beaucoup de gens... Il secoua rudement la tête pour chasser ses mauvaises pensées et les larmes qui perlaient au coin de ses yeux. Jacob s'en rendit compte et n'en parla pas plus.

« -Est ce que je pourrais venir avec quelques membres de la meute ce week-end ? Pas beaucoup, juste deux ou trois ? Demanda-t-il pour changer de sujet. »

Shawn sauta de joua à cette idée. Sebastian fut plus mesuré, mais tout aussi ravi. Evan sourit avenant, mais soudain l'enthousiasme lui manquait. Aussi Jacob se promit de réussir à lui changer les idées. Cette maison avait beau lui offrir beaucoup d'occupation, il avait besoin de voir de nouvelles personnes, à même de le sortir de ses moments de morosité. Pourquoi ne pas organiser un marathon Star Wars ou Le Seigneur des Anneaux ? Cela lui plairait sûrement !

Chapter 5: Chapitre 5

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Chapitre 5 ;



Harry et Julia étaient installés dans la serre. La psychomage était assise dans un grand fauteuil en osier qui était accroché sur une des poutres en acier, au deuxième étage. Le jeune homme aménageait le corps de bâtiment comme il l'était à Poudlard, avec le deuxième étage ouvert sur le premier.

Il avait réparé et remplacé tout ce qu'il devait l'être, après s'être débarrassé des œufs de Doxy. Il était présentement en train de construire les bacs qui accueilleraient ses futures plantations. Elle admirait sa patience et sa méticulosité avec les plantes, elle qui n'était pas fichue d'en garder une en vie. Pas même un cactus ou un lierre, alors tenir une serre ?... Non, merci.

« -Les travaux avancent bien. Tu te laisses du temps pour souffler un peu ? »

Evan hocha la tête en signe d'assentiment. En avisant sa mine, Julia fronça les sourcils. Il y a des oui qui veulent dire non... N'était-il pas en train de s'abrutir pour ne plus penser, ni ressentir ? Il ne parlait pas beaucoup aujourd'hui. Cela n'était pas rare et elle préférait ne pas le brusquer. Juste lui rappeler qu'il fallait oser, qu'importe que l'on soit clair.

« -Mon chat ?... Je ne te pousserais pas à me parler, tu le sais. Mais ne réfléchis pas trop avant de dire ce que tu penses. Je ne suis pas là pour te juger. Jamais, d'accord ? »

Le bac, qu'il venait de finir, se posa tranquillement à sa place. L'instant d'après, elle vit les épaules du jeune homme s'affaisser. Elle lui laissa le temps de formuler ses pensées et attendit patiemment, confortablement installée.

« -J'apprécie passer du temps avec Jacob. »

Comme ses mots lui coûtaient ! A croire qu'ils lui écorchaient la bouche.

« -Demain, il vient avec deux amis à lui, avec l'intention de me faire voir une série de films dit cultes... Ca va être... Sympa. »

Le pensait-il ou essayait-il de se convaincre ?

« -J'en suis sûr ! Qu'est ce qu'il a prévu de te montrer ?

-Il hésite... »

Doucement, il vint s’asseoir sur un amas de sacs de terreaux, posé tout prêt de Julia. Il se prit la tête dans les mains et poussa un gémissement à fendre l'âme.

« -Je... J'ai... »

Il bredouilla et respira de plus en plus fort. Julia se redressa sur son siège, pour mieux se rapprocher de lui et posa doucement ses mains sur les siennes. Harry avait les larmes aux yeux, la poitrine en feu. Il rêvait de partir en courant le plus loin possible, jusqu'à ne plus rien ressentir. Mais malheureusement, il ne le pouvait pas. La boule grossit un peu plus dans sa gorge, menaçant de l'étouffer. Les petits points noir commençaient à danser devant ses yeux...

« -Hé mec ! T'sais ce qui'te faut !? Faire un tour en balais ! On y va tout de suite !

-Ron... Il pleut à torrent...

-Et alors ?! On s'fera un chocolat chaud avec des guimauves en rentrant et on s'installera pépouze devant la ch'minée ! Pas vrai Mione ?

-Tout se résout avec du chocolat !

-N'est ce pas ? Allez ! Bouge tes fesses ! On y va ! »

Non ! Pourquoi encore !...Il ne voulait pas ! Il avait si bien réussit à les ignorer dernièrement ! Pas de voix, pas de flash ! Il allait presque bien !

Il se fit violence et se concentra sur les mains de Julia qui cajolaient doucement les siennes. Il essayait de fixer son attention sur le panda qui mangeait du bambou et qui le fixait en retour, dessiné sur le tee shirt de la jeune femme. Mais soudain, se fut trop, et la boule sortit de sa bouche malgré lui...

« -Il me fait penser à Ron... Lâcha-t-il enfin. Il me manque... Mione aussi... Et... J'ai... »

Il éclata en sanglot et s'effondra dans les bras de Julia. Elle le cajola longtemps tout en lui murmurant.

« -Accueille ta peine mon chat... Pleurer lave la tristesse qui pèse sur notre cœur... Prends le temps de dire au revoir... de remercier... Il est temps de les laisser partir... »

Ce travail, il l'avait déjà fait pour ses parents, dont la photo ornait sa bibliothèque. Ils étaient les premiers d'une longue liste de disparus. Pour eux aussi, il avait retardé le moment de dire au revoir. Jusqu'à ce que la peine soit trop grande et lui éclate en pleine figure, apportant la rancœur, et la culpabilité avec elle. Mais demain, elle en était sûr, à côté de la photo de Lily et James Potter, il y aurait celle de Ron et d'Hermione...



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Comme il l'avait promis, Jacob emmena Seth avec lui, ainsi que sa sœur Leah, seule louve de la meute et qui avait un caractère qui balançait entre flegme indolence et colère froide, voir sinistre. Mercredi Addams n'aurait pas fait mieux. Mais qui la connaissait un peu, elle et son histoire, savait que ce n'était qu'une façade, une carapace excessivement épaisse. Sam, l'alpha et elle, étaient sur le point de se marier lorsque la fièvre était apparue. Sam s'était éloigné parce qu'il se contrôlait difficilement étant le seul loup, puis il avait rencontré Emily, la cousine de Leah... Il s'était imprégné d'elle et avait quitté Leah de façon assez honteuse. La télépathie des loups rendait leur transformation de groupe bruyante au possible. Beaucoup en avait voulu à Leah de ne pas comprendre qu'on ne pouvait pas aller contre l'imprégnation. Mais que pouvait on faire contre un cœur brisé ?

Leah s'était durcie, avait concentré son attention sur son petit frère, pour qui elle s'inquiétait toujours, encore plus depuis qu'il était aussi devenu un change-forme, sur son travail de barmaid, la santé fragile de son père, puis sur la magie, lorsqu'elle avait appris son existence. Si elle était tout aussi impatiente d'en savoir plus, elle savait garder son calme et était la seule, avec Jacob à savoir canaliser l'énergie exubérante de Seth.

Jacob s'était souvent dit que lorsqu'il trouverait le courage de prendre sa place d'alpha, Sam le tannait depuis le début avec ça ! Il prendrait Leah comme Bêta. Elle savait garder la tête froide dans les situations de crise et elle était toujours de bon conseil. Sam, même s'il était un bon alpha, ne serait pas forcément un bon Bêta. Il avait trop pris l'habitude de diriger et voudrait certainement contester ses décisions, quoiqu'il lui en dise présentement. Lui donner une place de Delta, lui semblait plus sage. Mais pour le moment, il n'en était pas encore là. Il voulait terminer le lycée avant de commencer à prendre ce genre de décision. Et surtout, même si ça voulait dire rester seul durant de très longues années, il ne voulait se mettre en couple avec personne. Il attendrait de trouver son imprégné. Il ne voulait en aucun cas prendre le risque de faire un ou une deuxième Leah. C'était trop cruel...

Il se gara à l'heure dite devant la maison des Clearwater et n'eut même pas besoin de sortir de sa camionnette pour sonner à la porte. Seth sortait déjà en courant, suivit pas sa sœur. Leah eut un sourire en coin devant son vieux tacot.

« -Tu ne t'es toujours pas débarrassé de cette chose, lui dit-elle en guise de bonjour.

-Ne critique pas ! Sinon, tu y vas à pied. Sous cette pluie battante et glaciale, je te souhaite bon chance !( non y a pas de faute ! C'est bien Bon Chance!^^) Même avec le chauffage centrale à la change-forme !

-Je ne critique pas, je constate. Cet engin semble sur le point de s'effondrer. »

Elle n'avait pas vraiment tord... Il devait appuyer deux fois sur l'embrayage pour passer une vitesse, le chauffage marchait une fois sur deux, ( mais ce n'était pas vraiment important lorsque le conducteur et la plus part de ses passagers, avaient une température corporelle de 42 °), la peinture s'écaillait à beaucoup d'endroit, il y avait des trous dans le plancher de la plage arrière ( qui s'en souciait ? Franchement, c'est à l'extérieur!), les vitres s'ouvraient avec un porte manteau en métal tordu, pour en faire une poignet acceptable... Mais ça roulait suffisamment pour le conduire d'un point A à un point B ! Et c'est tout ce que l'ont demandait à une voiture, non ?

Sans faire plus de commentaire, parce que non, elle n'était pas tentée par une randonnée sous la pluie, elle monta à la suite de son frère qui tressautait déjà sur son siège. Elle posa une main sur sa jambe pour l'intimer au calme, avant de l'enjoindre à mettre sa ceinture. Y avait-il encore des ceintures ?

Le trajet se déroula sans plus de pique, tout du moins à son encontre ou celle de son moyen de locomotion fort vétuste, mais a celle de Seth qui été si enthousiasme qu'il faisait les questions et les réponses, au point de donner la migraine à ses compagnons. Mais s'il se défoulait avant de voir Evan, c'était aussi bien, même si Jacob en doutait beaucoup. Il serait toujours tant de lui expliquer deux trois choses avant de rentrer dans la maison...

Jacob s'amusa de leur réaction devant le vrombissement de la barrière. Seth se ratatina sur son siège, avec l'air de vouloir s'y fondre. Quant à Leah, même si elle faisait en sorte de le cacher, Jacob put nettement la voir crisper ses mains sur le bord du siège tout râpeux, au risque d'en arracher un morceau.

Comme la première fois, ce fut Sebastian qui leur ouvrit le portail, puis la barrière se tut enfin ! Jacob laissa échapper un gloussement et s'attira les foudres de Leah, qui lui colla une claque sur le bras, histoire de lui apprendre la vie. Il s'excusa en prenant soin de préciser qu'à partir de maintenant, le portail les laisserait entrer, sans qu'ils aient besoin de demander la permission.

« -Cool, s'émerveilla Seth. »

Et quelque chose lui disait que c'est un mot qu'il prononcerait souvent aujourd'hui.

Lorsqu'ils pénétrèrent dans le manoir, Sirius les accueilli avec l'énergie d'un chien fou, comme à chaque fois. Sous le regard faussement désabusé de son amant, comme à chaque fois. Evan n'était pas dans les parages, s'en doute était-il dans son antre à peindre ou dans la serre en pleine restructuration ? Mais en avançant pour se rendre à l'étage avec une armée de biscuits, cookies et autres gourmandises, qui voletaient gracieusement derrière eux, il aperçut la dite serre, complètement aménagée, réparée et luxuriante.

« -Evan a déjà fini ? S'exclama-t-il ébahi. »

Sebastian et Shawn échangèrent un bref regard, qui ne passa pas inaperçu aux yeux du change-forme. Cela en disait long sur ce qu'il pensait de la rapidité d'exécution de leur filleul.

« -Il avait hâte de pouvoir jardiner à nouveau et moi aussi. On s'y est tous mis. Avec la magie tout va plus vite. »

Depuis qu'il était loup, il arrivait à sentir lorsque quelqu'un mentait. Ce qui était le cas. Sebastian était un habile dissimulateur, bien plus que Shawn qui était un livre ouvert, mais ses sens lui hurlait le mot « mensonge ». Leah fit le même constat, car il la vit froncer légèrement les sourcils.

Il ne fit pas de commentaire et se contenta d'acquiescer. Il ne connaissait pas assez Evan ou ses parrains pour se permettre de faire un quelconque commentaire. Et même si c'était le cas, était-il légitime à le faire ? Quelqu'un l'était-il ? La seule chose qu'il voulait s'était pouvoir lui apporter quelque chose de bon, de joyeux. Qui lui permette de se soulager de ses peines. Il espérait pouvoir y parvenir ne serait ce qu'un peu aujourd'hui et un peu plus les jours suivants.

Ils montèrent tranquillement les escaliers jusqu'au tout dernier étage, pour y trouver Evan en train de peindre. Une grande partie des murs de sa chambre était tapissée de croquis et de photographies des chinoiseries du salon de musique. Il avait également juxtaposé des palettes de couleur, afin de rendre hommage aux peintures d'origine. Apparemment, depuis que la serre était finie, il n'avait pas lâché ses pinceaux. Il était si absorbé qu'il les entendit à peine entrer dans sa chambre.

Il leva finalement des yeux cernés de sur son travail, et Jacob remarqua qu'il avait de la peinture dans les cheveux et sur sa joue. Misère depuis combien de temps n'avait-il pas dormit ?

« -Bonjour ! Les salua-t-il. »

Cela se voulait enjoué, mais cela sonnait faux. Jacob serra les mâchoires et inspira discrètement avant de lui répondre. Son loup grognait à l'intérieur. Il n'était pas le seul à apprécier Evan et vouloir le protéger, comme un membre de sa meute. Il fut cependant coupé par Seth, qui bondit sur le sorcier, pour lui rendre son livre et lui dire à quel point il l'avait aimé. Son enthousiasme était tel qu'Evan eut un mouvement de recul, qui ne passa pas inaperçu. Jacob était trop occupé pour garder son calme en la circonstance, aussi Leah prit-elle les devants et attrapa son petit frère par la peau du cou.

« -Bon sang ! A ton âge tu as encore besoin d'une baby-sitter ?!

-Maiiiis euh ! »

Leur chamaillerie fit rire Evan, ce qui apaisa Jacob qui put respirer à nouveau tranquillement.

« -Juste une dernière question, s'teuplait ! Tu as déjà vu des Dragons !? »

Le rire du jeune homme resta coincé dans sa gorge et se changea en grincement.

« -Des Dragons ? Pour la première tâche ?! C'est une blague ?! 

-Voyons Harry, ce sont des créatures méconnues et incomprises... Cela dit, je dois reconnaître que ce Magyar à pointe est une vraie saleté ! »

« -Evan ? L'appela Jacob. »

Le sorcier papillonna des yeux un instant, comme s'il sortait tout droit d'un rêve et se força à sourire, malgré ses mains tremblantes et la boule qu'il avait dans la gorge.

« -Pardon, j'ai eu un bug, répondit-il dans un sourire. Je vais me débarrasser des tâches de peintures et j'arrive. Installez vous tranquillement, en attendant ! »

Mon Dieu, il était doué pour mentir. Presque autant que Sebastian, mais leurs sens de loup étaient sans appel.

Evan courut presque, pour mieux s'enfermer dans la salle de bain. Il verrouilla la porte et lança un sort de silence, avant de s'effondrer sur le dallage et d'être envahi par son fantôme. Cette fois, Alors qu'il apparaissait devant, comme il le faisait de son vivant et qu'il le débusquait dans une des alcôves de Poudlard, la leur, il était si palpable, qu'il pouvait presque le toucher.

« -Harry?... J'ai eu ton message. Tout va bien ?

-Des Dragons... Un chacun... C'est la première tâche. »

Il eut un léger hoquet à cette annonce.

« -Merlin ! Tu es sûr ?

-Je les ai vus. Ils sont gros, méchants et....

-... ?

-Je vais pas y arriver, sanglota Harry. »

Son compagnon se précipita pour le prendre dans ses bras et le berça un longuement.

« -Je voulais pas participer à ce fichu tournois !

-...

-C'est pas moi qui ait mis mon nom dans c'te saloperie de coupe !

-Je sais Golden.

-Tu veux pas le dire à Ron ? Il t'écoute d'habitude ? Chouina-t-il avant que son petit ami ne l'embrasse chastement sur le front.

-Ça va s'arranger Golden. Je vais m'en assurer. Je ne te lâcherais pas jusqu'à ce que je sois sûr que ce lézard ne cramera pas tes jolies petites fesses.

-Mes jolies petites fesses ? S'amusa-t-il.

-Mmmh ? J'ai mis mon nom dessus, elles sont à moi.

-J'en ai autant à ton service...

-Mais j'espère bien ! Déclara-t-il en éclatant de rire. Ne t'inquiète pas, si certains te laissent, moi je ne partirais pas ! Jamais... »

Harry ferma douloureusement les yeux, revenant à l'instant présent. Les larmes n'en finissaient plus de couler le long de ses joues, comme ce jour-là.

« -Mais tu es partit... Et c'est à cause de moi... »

 

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Seth se sentit affreusement coupable lorsqu'il vit Evan s'enfuir vers la salle de bain, comme s'il avait le diable aux trousses. Il leva un regard désolé à Jacob, qui serrait les mâchoires au point de les faire grincer.

«-Je suis désolé, je ne voulais pas lui faire peur... Je vais me taire, promis, déclara-t-il la mine basse. »

Leah lui pressa doucement l'épaule pour l'apaiser.

« -Je ne penses pas que ce soit ton enthousiasme qui lui a fait peur..., lui dit-elle.

-Il a... vrillé, lorsque tu as parlé des Dragons, songea Jacob. Le mieux est d'éviter le sujet. Essaye avec une autre créature. Quelque chose de plus petit, la prochaine fois... »

Seth secoua la tête en signe d'assentiment et alla s’asseoir sur le canapé. Les différents plats et boissons se posèrent alors sur la table basse et sur un guéridon, placé entre le grand canapé et un des fauteuils. Pour y faire honneur et occuper sa bouche, histoire de ne pas blablater plus que de raison, Seth kidnappa une des assiettes de cookies et les grignota avec application.

Quant à sa sœur, elle flâna devant la bibliothèque. Un des livres attira son attention par ses petits grognements de cochons et le duvet sombre de sa tranche. Il y avait une étiquette accrochée à ses pages, qui pendait le long du rayonnage. Elle la retourna pour mieux y lire : «  Grattouille-moi, sinon j'te mords ! ». Entre les livres et les grimoires, il y avait des photos. Des photos qui bougeaient ?! Elle resta à observer les mouvements qui tournaient en boucle des divers clichés sur papier glacé, comme hypnotisée. Un sourire pointait sur le côté droit de sa bouche.

Plus loin, Jacob s'étonnait de ne rien entendre dans la salle de bain. Ça existait les sorts de silence ? Apparemment oui... Il espérait qu'Evan allait bien et sortirait rapidement. En attendant, il jeta un œil à ses peintures et ses divers croquis, fasciné par la patte du jeune homme. Il avait sut restauré les parties manquantes ou trop abîmées des peintures du salon de musique et leur redonnait vit avec un talent qui forçait l'admiration.

Tous trois étaient tellement concentrés, qu'ils eurent un léger sursaut en entendant la porte de la salle de bain s'ouvrit. Evan en sortit les cheveux tout humides et ébouriffés. Il secoua sa mèche de devant, pour mieux cacher une légère cicatrise que Jacob aperçut sur son front et qui avait la forme d'un éclair. Ses yeux cernés étaient mouchetés de toutes petites tâches rouges, comme certaines personnes on après avoir beaucoup pleuré. Mais elles semblaient flous sous les cernes violacées que le sorcier arboraient et passeraient inaperçu pour quelqu'un de normal.

Il leur fit un large sourire, avant de s'excuser pour le temps d'attente et de demander :

« -Alors, qu'est ce qu'on regarde ? »

Vaste question s'il en est. Le sujet avait largement été débattu et pour le moment, personne n'était vraiment d'accord. Ou plutôt, Leah et Seth n'étaient pas d'accord.

« -STAR WARS ! Braillèrent-ils au point de faire sursauter Evan. »

Et c'était bien la seule chose sur laquelle ils s'entendaient, car bien sûr, restait l'antique question. On commence par quel épisode. Pour les puristes comme Seth, il fallait commencer par le IV. Pour Leah, il fallait commencer par le I. L'éternel débat, prélogie ou trilogie originale ! Laquelle était meilleure ? Jacob était hors course, depuis qu'il avait suggéré de commencer par Rogue One...

« -Ce n'est qu'une basique histoire sur la quête du héro.... Qu'importe que Lucas sache imaginer des univers attractifs ! Au moins la prélogie a plus de profondeur !

-Des profondeurs abyssales ! Mais c'est vrai que toi ça te plait, ce genre de truc torturé ! Quoi de mieux pour commencer sa journée que d'observer sadiquement une diplomatie virer à la dictature ! Et je te signale, que ce « schéma basique », comme tu dis, est enseigné dans les plus grandes écoles de cinéma !

-Ce n'est absolument pas la garantie d'un bon film ! Regarde Eragon ! Et puis franchement, il faut attendre l'épisode 6, pour que les combats aux sabres ressemblent à autre choses que des phasmes pendant un combat de kekette !

-Parce que t'as moins de problème avec un comic relief victime d'au moins deux blagues caca-prout ?! Que tout le monde déteste et qui est responsable de la prise de pouvoir de l'Empereur !

-Mais il A été créé pour CA ! Et il est nettement plus acceptable que ces saloperies d'Eewoks ! Ce sont juste des produits dérivés sur pattes ! »

Jacob et Evan regardaient le frère et la sœur se bouffer le nez avec beaucoup d'amusement, et en dévorant pas mal de cookies pour le change-forme, et en engloutissant la tarte à la mélasse pour le sorcier. C'était plus amusant que de regarder un film et plus intéressant que de suivre un match de tennis. D'ailleurs ils suivaient les répliques, comme on suit une balle. Mais au bout d'une demie heure, Jacob décida que c'était assez.

« -Dites les deux vieilles du Muppet ?

-QUOA ?!

-Et si on regardait Indiana Jones ? »

Chapter 6: Chapitre 6

Chapter Text

Chapitre 6 :



En plein milieu d'Indiana Jones et le temple Maudit, Evan s'était endormi comme une masse sur l'épaule de Jacob. Il dormait si bien que personne n'osa le réveiller. A la fin, Leah et Seth furent raccompagnés chez eux par Shawn, tandis que Jacob restait avec Evan pour mieux lui servir d’oreiller. Pour ne pas qu'il s'ennuie, Sebastian lui avait donné quelques livres susceptibles de l’intéresser. Comme « l'essentiel de la défense contre les forces du mal », où il y avait tout un chapitre sur les loups garous, cousins très éloignés des change-forme, mais également les vampires, qu'importe qu'ils aient leurs homologues végétariens à quelques kilomètres et les épouvantards, dont lui avait déjà un peu parlé Evan. Ainsi que «  Quidditch à travers les âges ». une bonne entrée en matière, si un jour il partait voler avec Evan. Et le plus tôt serait le mieux !

Ils avaient eu des nouvelles des langues de plomb du MACUSA et ils sembleraient que leur dernier prototype soit plus que prometteur. Evan pourrait donc sortir du manoir, s'aérer, au lieu de s’abrutir sur n'importe quelle tâche ou travaux à entreprendre dans le manoir. Vu sa vitesse inexécution, il n'y aurait bientôt plus rien à réparer !

A Poudlard, il aimait se promener à travers la Lande, ou aux abords de la forêt interdite. Une habitude qu'il avait prise au courant de sa troisième année, lorsqu'il ne pouvait pas sortir avec les autres au village Pré au lard. Il aimerait faire de même avec Jacob et les autres membres de la meute. Sans parler de sa forme animagus, qui adorait courir avec eux dans la forêt. Des pas de plus pour retourner à un semblant de normalité. Après quelques semaines, il pourrait même s'inscrire au lycée de Forks ? Apparemment, il y avait des cours de langue d'un bon niveau là bas. De quoi lui permettre de continuer le Français, et d'apprendre une autre langue ? Comme l'Espagnol ou l'Italien ?

Après deux longues heures à lire, Jacob reposa son livre sur le guéridon qui se dandinait vers lui, pour qu'il n'ait pas à tendre le bras. Sebastian l'avait enchanté avant de le laisser tranquille. Jacob se frotta les yeux pris d'un gros coup de fatigue et les ferma, juste une minute, pensa -t-il.

Il fut réveillé en fin de soirée par de légères plaintes et mouvements. Ceux d'Evan, qui semblait se débattre et souffrir dans son sommeil. Une lampe laissée allumée se mit à clignoter et l'atmosphère devint plus lourde, comme lors de l'incident avec les Doxys. Sans plus réfléchir, Jacob referma ses bras sur le jeune homme et lui caressa doucement le dos et les cheveux, pour l'apaiser.

« -Tout va bien, chuchota-t-il. Tu es en sécurité... »

Lentement, l'atmosphère s'adoucit et la lampe cessa de clignoter furieusement. Evan se recroquevilla en instant, puis papillonna des yeux. Il le regarda d'un air si embrumé que le Quileute se demandait s'il le voyait vraiment. Le sorcier bredouilla quelque chose qu'il ne comprit pas, avant de se blottir un peu plus contre lui. Jacob n'était pas très sûr de la conduite à tenir. Est ce que Evan le confondait avec quelqu'un ? Il n'aurait pas eu se comportement dans le cas contraire...

« -Tu me manques... Bredouilla Evan en enfouissant son visage contre son torse. »

Okay... Il avait sa réponse...

« -Evan ? L'appela-t-il doucement pour le sortir de sa torpeur. »

Le sorcier se redressa comme un diable sort de sa boîte et le fixa, bien réveillé.

« -Jacob ?!

-Oui ? »

Evan se mit à rougir furieusement devant leur position et le câlin de koala qu'il venait de lui faire subir.

« -Pardon... je... »

Il se leva, ou tenta de se lever et manqua tomber du canapé. Jacob le rattrapa et le colla contre lui pour éviter qu'il ne se fasse mal. La table basse lui semblait dangereusement trop proche pour qu'il se lève aussi précipitamment, surtout vu son niveau de coordination à ce moment.

« -Y a pas de mal... prends deux minutes pour te réveiller, avant de faire des folies de ton corps, tu veux ? »

Evan secoua la tête en signe d'assentiment, les yeux consciencieusement baisés pour mieux ne pas croiser le regard si sombre de son vis-à-vis. L'espace d'un court instant, il l'avait pris pour... Non non non ! Si il recommençait à penser à lui, il allait se remettre à pleurer ! Jacob le vit broyer du noir et chercha quelque chose à dire pour lui occuper l'esprit, avant que sa magie ne fasse des siennes.

« -Dis moi ? Toutes les créatures magiques ont une sale tête et essayent de te bouffer dès qu'elles te croisent ?

-Quoi ?!

-Ben, je suis tombé sur un image de Chaporouge dans ce livre de défense et l'Epouvantard aussi. Donc je me demandais...

-... Heureusement non.

-Comme quoi ? Je t'avoue que Seth a si bien monopolisé certains livres, que je n'ai pas pu y jeter ne serait ce qu'un œil. »

Evan lui sourit amusé avant de lui répondre.

« -Les chevaux ailés. Je ne connais que deux espèces les Abraxans, qui boivent du whisky pur malte, et les Sombrals, mais eux préfèrent manger de la viande, mais pas de la viande humaine, ajouta-t-il rapidement devant la tête du change-forme. Les Demiguises sont très doux et très timides.

-Un peu comme les Botrucs ? »

Leur échange permit à Evan de se reprendre sans plus d'incident magique. Apaisé quant à son état, Jacob prit congés en prétextant devoir finir sa nuit et demandant mine de rien, au sorcier, d'en faire autant. Le sorcier lui sourit jusqu'à ce qu'il est quitté son champs de vision. L'instant d'après, sa mine c'était faites sombre et piteuse. Il s'était repris, un peu. Mais la fatigue aidant, son cerveau tournait en boucle sur ses vieux souvenirs.

Il se leva, une boule dans la gorge, les mains légèrement tremblantes, en respirant de son mieux. Il alla vers la salle de bain pour prendre son traitement, qui ne manquerait pas de l'aider à dormir. Il ne voulait pas le voir cette nuit, comme il l'avait vu cette après midi, puis ce soir, alors qu'il dormait dans les bras de Jacob. Merlin, il l'avait même pris pour lui ! Alors qu'ils n'avaient rien en commun ! En tout cas physiquement ! Il se détestait d'être comme ça. A peine gérait-il une chose, que toutes les autres lui tombaient dessus ! Il ne pouvait pas tout gérer à la fois !

Les lumières clignotèrent de nouveau, mais cette fois dans tout le manoir. Il eut une pensée pour Jacob qui ne serait pas là pour voir dans quel état il se mettait, maintenant qu'il était seul avec ses fantômes... Il but sa potion d'une traite, avant de jeter la fiole contre le mur, dans un geste mêlé de rage et de désespoir. Dans quelques secondes, il ne sentirait plus rien et il pourrait enfin dormir. Cela faisait des jours qu'il n'y parvenait pas...

Julia lui avait dit que certaines de ses potions étaient trop puissantes, trop addictives pour qu'il les prennent tous les soirs. Qu'il devait laisser les émotions vivre tant qu'il le pouvait, mais là il ne le pouvait plus. Il chancela jusqu'à son lit, le manqua de peu, et s'effondra coté de lui, la tête et les bras sur le matelas. Dans sa demi conscience, il entendit des bruits de pas dans les escaliers... Puis, il y eut une ombre, non deux, qui courraient vers lui...

« -Harry !

-Poussin !... »

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Sirius dévalait les escaliers pour rejoindre la cheminée du salon, la seule à être raccordée au réseau de cheminette. Severus le suivait d'aussi prêt qu'il le pouvait, en essayant de ne pas rater une marche. Peut être était ce à cause de son côté animagus, mais son compagnon courait bien plus vite que lui.

« -Sirius ! S'il te plaît du calme !

-Du calme ?! Comment veux tu que je me calme lorsque la situation d'Harry est au même point qu'à notre arrivée à Menton ?! Il était censé avoir fait des progrès !

-Il est en dépression ! Et tu peux y rajouter son syndrome post traumatique et des tendances borderline... ! Doux Merlin la liste est encore longue ! Sirius ! STOP ! »

Il rattrapa enfin l'animagus qui avait saisit une poignée de poudre de cheminette et s’apprêtait à la jeter dans l'âtre. Dans les yeux gris dansait un mélange de rage et de désespoir qui fendit le cœur du potionniste.

« -Pourquoi est ce qu'on doit toujours se sentir si démunis ?! Pourquoi on reste impuissant contre les horreurs qu'il lui dévorent le crâne ?! »

Severus le prit tendrement dans ses bras et le serra doucement contre lui.

« -Tu te souviens comment tu étais après t'être échappé d'Azkaban ? De tes cauchemars ? De tes crises de rage ? De tes terreurs nocturnes ? Comment j'étais fou de ne pas pouvoir faire autre chose qu'être là ? »

Un reniflement misérable lui répondit.

« -Mais tu vas mieux, n'est ce pas ? Tu as fais le chemin... Et je n'ai jamais été si fier, ni si amoureux de toi, mon Gryffondor si courageux et si frondeur... Harry a de qui tenir... Il va y arriver... Il faut lui laisser du temps... et le soutenir de notre mieux...

-Je n'ai pas ta patience...

-Alors je le serais pour nous deux... Mais ne va pas sauter sur Julia toutes griffes dehors, il doit être 3 heures du matin en France...

-Juste un peu ?... »

Severus émit un grincement qui pouvait passer pour un rire amusé, et continua de câliner son compagnon, jusqu'à ce qu'il ait retrouvé assez de calme.

« -On l’appellera demain à une heure décente pour la tenir au courant, d'accord ?

-D'accord... »

Penaud, Sirius se laissa emmener dans leur chambre où il resta accroché à son amant, tel un bébé koala pour le reste de la nuit, les sortilèges de surveillance sur leur filleul bien en place, et prêts à les réveiller au moindre problème.



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Julia débarqua dans son bureau en passant directement par sa cheminée, sans passer par la porte principale. Un manège qui durait depuis trois jours ! D'ordinaire, elle profitait de cette balade bienvenue pour saluer ses collègues et amies, dans les différents services, en plus du sien, et de s'enquérir de la santé de chacun, ainsi que des quelques patients qu'elle croisait. Mais depuis trois jours, donc, elle préférait se faire discrète et ne pas pas croiser une certaine personne, en se baladant mine de rien entre les différents services. La cheminée de son bureau était donc toute indiquée pour ne pas subir des désagrément inutiles de si bon matin...

Elle sortit de l'âtre tout ébouriffée, dans un sarouel en jeans avec des sandales rapporter d'un voyage en Tunisie, un top en crochet crème et pour finir un kimono multicolore. Ses cheveux étaient remontés en deux buns piqués d'une barrette licorne chacun. Sa baguette était plantée dans celui de gauche et menaçait de tomber. Elle portait deux gros sacs cabas décorés d'un tas de références geek, que la plus part des sorciers ne connaissaient pas. L'un contenait tout ce que son petit estomac pourrait désirer manger et l'autre débordait de dossiers, qu'elle avait rédigé ou complété, durant une grande partie de sa nuit. Sur l'autre épaule, son sac à main, brodé d'un énorme papillon arc en ciel, assez gros pour contenir un ordinateur et un livre de 300 pages en plus des trois trousseaux de clefs, qui cliquetaient comme des grelots, un porte feuille, et une pochette à potion d'urgence. Sans oublié deux gobelets starbuks, qu'elle tenait dans une main. Oui, elle prenait le temps d'y transplaner deux à trois fois par jours en fonction du sens du vent ! La faute à son petite estomac qui ne supportait plus le café trop fort, et son besoin irrépressible de boire de la caféine noyée dans une crème trop sucrée. L'enseigne américaine était son meilleur compromis...

Devant son arrivée en fanfare, Françoise, sa secrétaire médicale, eut une sursaut. Ses lunettes en formes d'ailes de papillons tressautèrent et se retrouvèrent dans un équilibre aussi précaire que les deux gobelets. Elle se précipita tout de même pour éviter une catastrophe de bon matin. Celle de la veille était bien suffisante...

« -Docteur ! Encore ?!

-Que voulez vous ma bonne Françoise, on ne se refait pas... Je vous ai pris votre cappuccino avec double portion de chantilly et nappage au caramel. »

Françoise attrapa le gobelet avec un sourire et aida sa patronne à s'installer, après l'avoir remercier. Elle ronchonna en constatant que sa soirée de repos, ne l'avait pas été, au vue de la pile de dossier qu'elle lui ramenait. Cette petite allait finir en burn out avant qu'elle même ne puisse partir à la retraite ! Et elle en était proche ! Plus que 4 ans !

« -Vous aviez bien le temps de remplir tout ça ! Pourquoi en faire autant ?... »

Julia ne répondit pas. Elle n'aimait pas se faire entendre qu'elle faisait des bêtises, surtout lorsqu'elle était déjà au courant... Mais elle avait tourné en rond dans son appartement durant une bonne partie de la nuit, sans pouvoir fermer l’œil, alors autant faire une insomnie utile ! On ne faisait pas cela d'habitude pour ne pas penser aux récentes et douloureuses ruptures ?

« -Vous n'êtes pas raisonnable ! »

Julia se mordit la joue, au point d'en manger un bout, histoire de s'empêcher de dire quelque chose qu'elle regretterait, Françoise n'était pour rien dans son humeur de chien. Elle s'inquiétait juste... La psychomage contrôla sa respiration et entreprit de lire les notes laissées à son attention. Certaines concernaient des patients soignés dans l’hôpital et une autre...

« -Dois je aller à Forks ? Demanda-t-elle brusquement.

-Pas pour le moment. Voici le dernier message que j'ai reçut.... »

Françoise lui tendit un parchemin que Julia lut rapidement.

« - La situation semble sous contrôle. Ils nous tiendront s'il se passe quoi que ce soit.

-Prévenez moi tout de suite si c'était la cas... »

Françoise acquiesça. Le cas de ce jeune homme n'était pas à prendre à la légère. Les réactions du services devaient être chronométré en milliseconde. Si jamais les choses tournaient mal, il devrait de nouveau être interné ici, et rien ne devait être laissé au hasard, autant pour le protéger que pour protéger les autres.

« -Autre chose ? Demanda-t-elle en enfilant sa blouse pour sa tournée.

-La liste des internes sous votre responsabilité à partir de la semaine prochaine est arrivée, Mme Cortez a du annuler son rendez-vous de cette après-midi, et...

-Et... ?

-Lucie a demandé après vous tout à l'heure.... »

Julia ferma douloureusement les yeux avant de soupirer de lassitude. Voilà pourquoi ce n'était jamais une bonne idée de mélanger le travail et le plaisir ! Quand le plaisir devient torture, on se retrouve harcelé sur son lieu de travail... Là on l'ont passe le plus clair de son temps. Merlin ! Mais comment faisait-elle pour tomber sur des folles ? Décidément, les cordonniers étaient les plus mal chaussés ! Heureusement, Lucie ne travaillait pas dans son service.

« -Elle était très insistante... Presque menaçante. »

Donc elle n'était pas comme cela uniquement avec ses petites amies? Formidable ! Pourquoi, doux Merlin, toutes les zouz sur lesquelles elle tombait, se montraient douces, charmantes et équilibrées, avant de se transformer en hystériques, jalouses et ultra possessives dès qu'elles avaient ferré le poisson ? ! Une relation saine, tendre et débordant de confiance n'était donc qu'un mirage pour sa charmante personne ? Crotte !

« -Si elle revient, prévenez la sécurité. Ni vous, ni les patients n'ont besoin de ce genre d'énergumène dans les parages...

-Ni vous, Docteur... »

Non en effet, mais c'était trop tard pour cela. Même si il lui restait toujours l'option d'aller voir le Directeur. Il lui en devait une... N'avait-elle rien dit à sa femme au sujet de maîtresse numéro une et deux, et trois ?... A la réflexion, il lui en devait plusieurs... Il était peut être temps de faire les comptes ?



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Quelques jours plus tard, le conseil Quileute et la meute au grand complet, se réunirent au manoir Black dans la grande salle à manger. Ils devaient faire un point sur les sortilèges placés sur leur territoire par le MACUSA et leur entretient par l'animagus, ainsi qu'un cour sur «  Tout ce qu'il faut savoir sur les Sangs Froids ! ». Sebastian et Shawn avaient cuisiné une bonne partie de la matinée afin d'allier l'utile à l'agréable. Présentement Shawn installait le nécessaire pour sa présentation, à l'aide d'une carte magique de la région, qu'il avait fabriqué de la même façon que la carte du Maraudeur, l'autorisation du MACUSA, tandis qu'Evan finissait de faire des dizaines de copies de différents passages relatant des Sangs Froids/ Vampires.

L'adolescent fonctionnait au ralenti, mangeait peu et dormait beaucoup. Le monde extérieur lui venait comme à travers une bulle et ses émotions étaient comme anesthésiées, grâce aux potions d'urgence que lui avait prescrit Julia. C'était incroyablement reposant ! Il aurait voulut que ça dure toujours, mais sa psychomage avait été claire sur les doses et le nombre de prises consécutives. Se couper de ses émotions, avec une magie comme la sienne, était suicidaire sur le long terme ! Aussi tentant soit-il, il ne devait pas en abuser. Il profitait donc au mieux de cette accalmie.

Lorsqu'il eut finit, il envoya les plis directement dans la salle à manger, grâce à sa magie, avant de se lever du fauteuil où il s'était installé. Il flânait comme une âme en peine dans les couloirs, à l'image des fantômes qu'il avait pu observer durant sa scolarité, lorsqu'il sentit les barrières se mettent à vrombir. Leurs invités venaient d'arriver... Il ne voulait pas les voir. S'il lui était donné le droit de choisir, il sortirait se balader dans la forêt. Loin, sans prendre garde à la distance, sans s'inquiéter de quitter les barrières de protections. Il voulait se perdre entre les arbres, comme ses pensées se perdaient dans son esprit brumeux. Courir jusqu'à ne plus avoir de souffle, ou jusqu'à ce que ses muscles crient grâce ! Il voulait se sentir libre juste un peu... Juste une fois ! Cela faisait si longtemps !

Il regarda par la fenêtre et vit de toutes petites gouttes de pluie s'écraser sur les carreaux. Il ouvrit en grand la fenêtre et se pencha dangereusement pour mieux humer l'odeur de terre humide. Toutes les odeurs étaient plus fortes avec une petite pluie et il avait toujours aimé celle ci ! Presque autant que l'odeur du feu de bois et de la tarte à la mélasse toute chaude, ou du café. Il se pencha encore, laissant les gouttes de pluies tomber doucement sur son visage. Encore un peu... le vent jouait dans ses cheveux qu'il avait laissé pousser, jusqu'à toucher ses épaules... Il se pencha encore, au point d'être sur la pointe des pieds... Il se sentait presque sur le point de tomber, son équilibre était de plus en plus précaire...

Soudain, deux bras puissants entourèrent doucement et fermement sa taille, le maintenant contre un corps à la température bien plus élevé que la normal, avec une odeur plus piquante, qu'il reconnut aussitôt. Il passa ses mains sur les avants bras et tourna la tête :

« -Salut Jacob.

-Salut... »

Le jeune indien fronçait les sourcils, pas très sûr de devoir réprimander son cousin au 36ème degré pour sa conduite potentiellement problématique...

« -Si tu es amateur de sensations fortes, je connais un spot d'où on peut sauter et se fracasser directement dans les flots déchaînés... »

Il se voulait spirituel, mais sa voix était légèrement plus rauque que d'habitude.

« -Je ne suis pas adepte du danger, même si l'inverse n'est pas vrai... Répondit Evan dont la voix semblait ondoyer. Sauf lorsque je suis sur un balais. Voler, c'est... Magique, presque transcendant. Je volais avant de savoir marcher... Il paraît que j'ai même cassé un vase une fois et manqué éborgner le chat de ma mère...Ce qui a fait beaucoup rire mon père qui ne pouvait pas encadrer cette bestiole qui pissait dans ses chaussons... Y a beaucoup de chat qui font ça...»

Jacob observa un peu le jeune sorcier, qui babillait sans filtre et dont les yeux se perdaient dans le vague. Il tanguait un peu aussi, comme si son centre de gravité avait pris un coup dans le nez.

« -Evan ? Tu as pris quelque chose ? »

Son vis à vis émit un grincement qui eut du mal à passer pour un rire, avant de faire face au change-forme. Son visage était pâle et amaigri, au point que ses yeux lui mangeaient le visage.

« -Un peu oui ! Mais tu sais, je suis sous contrôle ! On me gère très bien... Ouais !... Je suis sous substance légale... C'est pas tout le monde qui peut s'en vanter, hein ?... Y en a qu'ça f'rait marer... »

Jacob ouvrit la bouche pour répondre quelque chose, mais les mots lui échappèrent lorsqu'Evan se blottit contre lui, comme un petit animal qui chercherait chaleur et réconfort. Sans plus y réfléchir, le change-forme ressaiera sa prise sur sa taille. Comme un être si puissant pouvait être si fragile ?

« -Je me fatigues tout seul, tu sais ça ? Marmonna-t-il le visage enfoncé dans son tee-shirt. 

-Qu'est ce que je peux faire pour t'aider ? Dis moi ? Je... »

Evan s'agrippa à ses épaules et Jacob le câlina d'autant plus fort.

« -Tu m'aides déjà... »

Chapter 7: Chapitre 7

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Chapitre 7 :

 

Peu de temps après l'arrivée de Jacob et de son père, le reste des invités arriva rapidement. Seth, avec son enthousiasme habituel, se proposa pour aller chercher les deux manquants. D'ordinaire, Sebastian aurait été d'accord, mais il préférait éviter vu l'état de son filleul, et allât les chercher lui-même. Il les découvrit dans le couloir de la tour, celui qui menait à un des étages de la bibliothèque, étroitement enlacés. Evan semblait se repaître du câlin que lui prodiguait le change-forme, comme il le faisait avec ses parrains et rares autres privilégiés. Cela lui tira un sourire attendrit, en plus de lui prouver l'attachement et la confiance qu'il avait pour le jeune indien. Il allait pour partir sans faire plus de bruit qu'une ombre, lorsque Jacob tourna ses prunelles noires vers lui. Il mit un doigt sur ses lèvres pour lui intimer le silence et reprit sa route.

Evan était devenu un vrai petit pot de colle, dès qu'il se sentait à l'aise avec une personne. Une différence notable avec ce qui avait été son enfance, après la disparition de ses parents. Les Dursley n'étaient pas du genre à faire des caresses à un autre que leur baleineau de fils. Ainsi Harry avait longtemps cru qu'il n'aimait pas les contacts physiques. Il n'avait pas été détrompé par Mme Weasley dont les étreintes maternelles, digne d'un lutteur professionnel, lui avait fait craindre pour la santé de ses poumons. Elles étaient emplies de chaleur et d'amour, mais c'était si nouveau, si soudain et si désarçonnant qu'il ne parvenait pas à savoir ce qu'il en pensait.

Et puis il y avait eu les premiers amours, ou son premier amour, les découvertes des premiers élans, les premiers baisers, les premières étreintes, les tendres caresses contemplatives... il avait découvert que si, il était tactile et qu'il était avide au delà de la raison, de cajoleries, de contacts... Pour le peu qu'il s'en donnait le droit...

Lorsque Sebastian revint seul, Shawn bondit vers lui comme un cabri, abandonnant ses derniers préparatifs, redoutant une quelconque catastrophe.

« -Comment ça se fait que tu sois tout seul ? Où...

-Tout va bien, le coupa le potionniste. Je n'ai pas voulu les déranger, c'est tout. »

Le ton de son compagnon était bien trop mystérieux pour la santé mentale de l'animagus qui partit en conjectures.

« -Les déranger !? Enfin... ! Mais comment... !...Alors là non ! Attention !... Je vais poser des limites !... Il va ôter ses grandes paluches toutes poilues de sur Mon FILLEUL !... Oser attenter à sa vertu  !... Ca va BARDER ! »

Shawn fonça, tel un troupeau de sombral en rut et serait sortit de la salle à manger pour faire un scandale devant le père de l'intéressé et de toute sa meute, si Sebastian ne l'avait pas saisit par la peau du cou.

« -SIRIUS ! Tu te fais des idées voyons !

-Mais tu as dis... ! Tu as dis...

-Tu te fais des films ! Comme souvent !... Et puis de toi à moi, c'est plutôt Jacob qui risque sa vertu.

-De quoi ?! Brailla Shawn. Bambi est pur et innocent ! Tu ne peux pas dire des choses pareilles !

-Mais Sirius, redescend ! Il est actif sexuellement depuis qu'il a 14 ans ! Je l'ai vu, bien malgré moi cela dit, après une réunion au square, se frotter à un dragonnier particulièrement réceptif...

-QOA ?! Mon BAMBI ! Non, non, non ! C'est pas possible !

-J'te garantit que si, tu l'aurais vu... Il est loin d'être manchot... Remarque, il a de qui tenir...

-CHUT ! Chut chut chut ! »

Sirius mit ses mains sur ses oreilles et secoua la tête avec force, dans l'espoir de faire disparaître les images de son Bambi devenu si grand. Severus haussa un sourcil devant son comportement si puéril et si adorable... Il avait envie de lui faire des vilaines choses...

Il lui prit délicatement le menton et le força à le regarder.

« -Paddy ? »

Sa voix était soudain rauque, mais on distinguait nettement l'ordre dans ce simple surnom. Il ne l'utilisait que lors de moments très particulier.

« -Tu ne me dis pas « chut ». Pas à moi. Ça fera 20 pour ce soir... »

Paddy papillonna des yeux et avala difficilement sa salive.

« -Et à chaque fois, que j'aurais quelque chose à te reprocher aujourd'hui, j'en rajouterais 5 de plus... Tu m'as compris, Paddy ?

-Oui Monsieur. »



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Tous les membres de la meute et du Conseil étaient réunis autour de le grande table en chêne massif, à l'exception de Jacob, a qui on ferait un récapitulatif plus tard. Il y avait une quantité astronomique de nourriture sur la dite table, mais rien d'étonnant, lorsque l'on connaissait le métabolisme des change-forme. Chacun piochait allégrement dans les plats et écoutait religieusement les explications de Shawn.

Ce dernier semblait en conférence, debout à une extrémité de la table, devant un immense tableau où était épinglé la fameuse carte magique. Il tenait un carnet de note entre ses mains, prêt à se relire, histoire d'être sûr de ne rien oublier. Monsieur l'attendait au tournant et braquait mine de rien, ses prunelles noires sur lui, par dessus sa tasse de thé dix fois trop sucrée. Si il pouvait éviter 5 de plus bêtement c'était aussi bien, pas que la perspective de ce qui l'attendait ce soir l'ennuyait. Au contraire, il était impatient. Il aimait qu'en Monsieur jouait avec lui... Certain s'imaginait que ce genre de penchant venait du faite qu'il avait sexualisé les fessées que sa mère lui mettait dans son enfance... Seuls ceux qui ne l'avaient jamais connus pouvaient penser ça ! Yeurk !

Mais bref !

« -On va éviter de radoter aujourd'hui et se concentrer sur des choses qu'éventuellement vous ne savez pas sûr les Vampires/ Sang Froids/ Sangsues.... Les tuer et les reconnaître, quand on a l’œil et le nez, n'est ce pas ? C'est assez facile. De ce que l'on sait, les clans font rarement plus de 4 membres. Les nomades sont soient seul ou par groupe de deux, souvent des compagnons. Jaloux, agressifs et rancuniers, quand on touche à leur tendre moitié. Donc, il vaut mieux s'assurer de la localisation d'un éventuel deuxième, si d'aventure vous en dépiautez un... Sinon les retombées seraient dramatiques...

-Comme ce qu'il s'est passé lors de la rencontre de la première meute avec un Sang Froid, énonça gravement Billy.

-Les tragédies ont tendance à nous vacciner sur plusieurs générations, rétorqua Sebastian.

-Le plus grand des clans vampirique est aussi le plus haut placé. Ils sont sédentaires, très organisés et considérés comme une famille royale. Ils font les lois et s'assure de les faire respecter. Ce sont les Volturis. »

Sirius tapota avec sa baguette sur le tableau et trois portraits apparurent, épinglé de leur prénom.

« -Je vous présente les Rois Vampires. Ils sont vieux au point de faire fantoche non ? Hors du temps, rigides, Drama Queen sur les bords, surtout celui-là. »

Il désigna un petit brun qui ne faisait pas plus de 20 ans, alors qu'il avait été mordu en 1280 avant JC.

« -Aro, le Leader, ou Dracula 1er. Ne vous fiez pas à leur petite bouille de bébé, c'est une belle brochette d'enfoirés. Ils sont puissants, cruels et retors. Même si celui là semble végéter depuis la mort de sa compagne, (il désigna un dénommé Marcus). Celui-là est un petit roquet haineux, il doit avoir des liens avec les Malfoys, vu sa couleur de cheveux franchement...Quant à lui, il a une spécialité ! En plus de garder le pouvoir sur son espèce, c'est de collectionner les talents...

-Genre un imprésario vampirique ? Proposa Seth.

-En plus trash, mais c'est l'idée. Il s'avère que certains vampires développent des capacités hors du communs. Certains voient l'avenir, lisent les pensées, contrôlent des éléments, torturent juste en y pensant... Il est vrai aussi que les sorciers en sont capable grâce à la magie... Mais tout n'est pas inné, ni accessible... Certains sorciers ne sont pas capables de faire une potion sans faire exploser leur chaudron, et d'autre ne sont pas très doués en métamorphose, par exemple... »

Sans vraiment le vouloir, son regard se tourna vers Sebastian, qui, en réponse à cet affront, fit le chiffre 5 avec sa main... Shawn se racla la gorge et se hâta de poursuivre. Il est des exemples à ne pas citer.

« -Aro a accusé de trahison de nombreux clans, et gracié quelques uns des membres qu'il trouvait suffisamment repentant, et chaque fois doté d'un don.

-Un gars charmant. Pile le genre qu'on adorerait présenter à maman au repas dominical... »

Evan venait juste de rentrer dans la salle à manger, accompagné de Jacob qui le suivait de très prêt, comme s'il s'attendait à le voir tomber. Ils s'assirent aux places laisser libre et Evan s'excusa pour l'interruption, ainsi que pour le retard.

« -Aro collectionne les talents qui lui sont utiles, poursuivit le jeune homme. Sa sœur avait le pouvoir de rendre les gens heureux. Il ne trouvait pas cela suffisamment intéressant pour la laisser en vie, qu'importe qu'elle soit la compagne d'un membre de son triumvirat. Ce dernier ne l'a jamais sut...

-Mais comment vous le savez ? Demanda Sam intrigué.

-Les Volturis pensent que les Sorciers se tiennent éloignés de leurs affaires, depuis la signature du Pacte avec la Confédération Magique, poursuivit Shawn, mais ce n'est pas tout à fait vrai. Ils ont surtout peur de nous. De ce que nous sommes capables de leur faire. « Un seul sorcier bien entraîné peut réduire en cendre un clan comme celui des Volturis. »

-Pourquoi vous ne le faites pas ? Interrogea Paul vertement.

-Parce que tous les sorciers ne sont pas puissants à ce point-là... Je n'en connaît que trois qui en seraient capable et y en a un qui vient juste de s’asseoir à cette table... »

Le potionniste désigna Evan de la tête, qui se mit à rougir atrocement et planqua sa tête dans ses mains, devant le regard éberlué de l'assemblée. Sebastian eut pour lui un sourire rassurant, avant de continuer d'un ton froid et détaché, de celui qu'il utilisait avec des Pouffsouffles lors d'un cours de potion.

« - Cela arrange la communauté qu'ils croient que l'on soit si dangereux... Et aussi horrible que cela puisse paraître, les vampires ont une raison d'exister. Les Volturis doivent maintenir le nombre de leur congénère jusqu'à un certain point. C'est une des conditions imposées par le Pacte. Pour mieux maintenir un certain équilibre... »

L'ambiance devenait pesante, à couper au couteau. Evan se sentait comme lors des réunions de l'Ordre et si les potions aidaient à gérer ses angoisses, il gardait bien ancré en lui, l'envie de partir en courant. Sa jambe tressautait sur sa chaise, au point que Jacob pose une de ses mains dessus, pour lui montrer son soutient. Lui non plus n'aimait pas la tournure que prenait la conversation... En voyant la tête de certains comme Seth ou Quil, ou même Leah qui avait l'air de mâcher sa joue de contrariété, il n'était pas le seul.

« -Un équilibre ? Hasarda Sue.

-Rapport aux nombres de morts... Le vampire est le seul prédateur de l'Homme, c'est son unique raison d'être. »

Shawn grinça des dents. Le calme détaché, presque sinistre de son compagnon en choquait plus d'un. La faute à son passé d'espion. Il voyait les choses avec un pragmatisme qui pouvait faire frissonner d'horreur.

« -Attendez ! Vous laissez les vampires tuer les humains pour réguler les populations ? De la même façon que l'on réintroduit des loups dans les parcs pour réguler la population de cerfs ?! »

Le ton employé par Harry Clearwater montrait à quel point il se sentait trahi par cette déclaration. Sebastian cru bon de rappeler une chose.

« -La meute détient également le pouvoir de tuer les vampires, pourquoi vous ne les tuez pas tous ? Parce que la meute est là pour protéger la Tribu ! Si nous laissons les Volturis se repaître d'humains, c'est pour qu'ils ne s'attaquent pas aux sorciers. Nous ne sommes pas assez nombreux pour nous permettre de voir nos concitoyens se faire becter ! Chacun fait ce qu'il peut pour survivre... »

Des cris d'indignations s'élevèrent entre les sursauts d'horreur.

« -Et c'est des gens comme ça qui vont protéger la meute ?! Des gens qui en sacrifie d'autre pour le plus grand bien?! Hurla Harry Clearwater en se levant de sa chaise. »

Sebastian allait répondre lorsqu'un éclat de rire sinistre s'éleva dans la pièce. En face de lui, Evan grinçait plus qu'il ne riait, pourtant il semblait avoir du mal à s'arrêter. Son éclat devint rire démoniaque qui fit trembler l'assemblée. Même Sebastian n'en menait pas large. Il ne connaissait qu'une seule personne qui avait un rire pareil et l'entendre de la bouche de celui qui l'avait tué le terrorisait.

« -Evan ? L'appela Jacob. »

Le jeune homme reprit souffle entre deux rires et fixa le membre du conseil avec une froideur à vous congeler sur place.

« -Asseyez vous. »

Sa voix avait claqué comme le fouet, alors qu'il n'avait même pas élevé la voix. Il n'avait pas besoin de crier, tant son aura était écrasante et tourbillonnait autour de lui. Il se leva et se tint aux côtés de Shawn qui s'agrippait à ses notes.

« -Les gens comme nous, ne laissent pas mourir les autres pour le plus grand bien. Les gens comme nous, sont de la chaire à canon pour ceux qui vous laisserait mourir, pour le plus grand bien.

-Evan... Soupira Sebastian. Tu n'es pas obligé...

-Il y a plusieurs façons de raconter l'histoire, n'est pas Sev' ?  Et puis les potions sont suffisamment efficaces, donc...»

Le potionniste hocha la tête et le laissa poursuivre. On l'avait empêcher de s'exprimer bien des fois au cours de sa vie. S'il éprouvait le besoin de faire sortir certaines choses, il ne s'y opposerait pas. Tant pis pour Clearwater et tous les autres. AU moins, ils ne risqueraient pas d'oublier cette mise au point. En voyant Evan l'aura écrasante qui l'entourait, on comprenait pourquoi beaucoup dans le monde magique avait peur de lui...

« -Les Sorciers ont été pourchassé pendant des siècles à travers tous les continents. Quelques uns s'en sortaient avec d'habiles sortilèges et devenaient des héros, cités encore aujourd'hui par notre communauté. Mais les autres... Pendaison, noyade, grill, bûcher, éviscération... La liste des sévices est extrêmement longues... Au point que des mouvements anti-moldus sont nés un peu partout. Parce que les non mages représentent une menace, les communautés ce sont ostracisées pour s'en protéger... Nous pouvons faire de nombreux dégâts avec notre magie, c'est vrai. Mais vous nous surpassés en nombre... Les sorciers représentent un dixième de la population mondial... Et si l'envie vous en prenait de nous tuer comme lors de l'inquisition ?... Fort est de constater que nous ferions difficilement long feu... Pour palier à ce « problème », qui reste au dessus de nos têtes, tel une épée de Damoclès, certains fanatiques ont tenté des expériences et mené des guerres pour vous anéantir. L'holocauste, ça vous dit quelque chose ?... Et ce n'est même pas le plus récent ! Sur les 25 dernières années, il y a eut une guerre en Europe, parce le parti des anti moldus est monté en puissance ! Il y a eu des centaines de pertes aussi injustes, qu'inutiles et cruelles pour les empêcher de mettre à mort tous les moldus qui pouvaient bien passer à bout de baguette ! Plus d'un tiers de la population sorcière Européenne !... »

Un silence de plomb accueilli sa tirade, mais il n'avait pas fini.

« -Des gens comme nous, viennent pour vous éviter la même chose que ce que nous avons subit... Les non mages représentent une menace pour la meute, plus grande que les vampires !... Et eux au moins, on l'excuse de tuer pour se nourrir ! Quelle est l'excuse des non mages ? Celle des sorciers ?... Ne soyez pas si pressé de juger ! C'est comme cela que les guerres commence... »

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Avant de monter dans la camionnette, Jacob jeta un dernier coup d'oeil au manoir, en espérant que par une fenêtre, il pourrait apercevoir Evan. Mais les fenêtres de sa chambre ne donnait pas sur l'entrée. Après sa tirade, il était parti s'y réfugier et il avait refusé de voir ni de parler à personne. Il s'était enfui de la salle à manger en courant, abasourdit et choqué parce qu'il avait dit, autant que par l'aura de puissance et de ressentiment qui l'avait enveloppé. Evan lui avait dit qu'il l'aidait déjà... Mais en quoi ? Il se sentait impuissant de ne pouvoir l'aider. Certes il avait l'air de l'apprécier et de lui faire confiance, mais il ne lui parlait jamais de lui, ni de sa vie. Jacob ne voulait pas le forcer à se confier, mais rester dans le flou était crucifiant.

La mort dans l'âme, il finit par monter et enclencher le contact. A ses côtés, son père avait la mine sombre, comme tout le reste du conseil. Il ne savait pas quoi rétorquer à ce qu'il avait entendu. Comme Harry il se posait des questions sur le bien fondé des lois et des paroles d'une communauté qui leur ouvrait grand les bras pour les protéger. Ils les protégeraient, oui, mais à quel prix ?

Arrivée à la réserve, tout le monde se réunit dans la maison de Bill et Jacob. En quelques minutes, ce fut un véritable capharnaüm. On ne distinguait rien entre les cris, les plaintes, ou les appels au calme. Les loups grondaient avec toute cette avalanche de rage et de frustration, prêt à se transformer dans le salon, s'il le fallait, pour faire entendre leur instinct. Les humains criaient au scandale, à la rébellion, ou à la conciliation, même si c'était plus rare...

Ni tenant plus Jacob explosa. Son aura d'Alpha se répandit dans la pièce, obligeant les loups à se soumettre, les humains à se taire. Comme Evan quelques heures plus tôt. Son pouvoir irradiait autour de lui comme un soleil et menaçait de tous les faire brûler. Peut être parce qu'elle avait été la seule à ne pas intervenir dans la « conversation », Leah était capable de bouger. Tranquillement, elle traversa le salon et s'approcha de son nouvel Alpha pour lui presser l'épaule et lui signifier son soutient.

Ce simple geste permit à Jacob de reprendre pied. Il fit un signe de tête entendu à sa Bêta et se remit à respirer normalement. Après une ultime respiration, il prit la parole d'une voix qui ne permettait aucune interruption ni aucune réplique.

« -Evan et ses parrains font partis de la famille. De notre meute ! Ils sont venus pour trouver paix et respect, et nous ont offert sans restrictions le savoir et la protection. Qu'importe la communauté, il y a autant de bonnes et des mauvaises personnes, et au milieu, il y a des gens qui font de leur mieux pour survivre... Et ce n'est qu'à plusieurs qu'ils y parviennent... Et c'est ainsi que nous feront ! Ensemble ! »

Chapter 8: Chapitre 8

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Chapitre 8 :



Lorsque Julia arriva pour la séance de son chat, le lendemain, elle le trouva dans sa chambre à peindre. Ou plutôt à répandre la peinture partout où c'était possible, en espérant que cela finisse sur la toile gigantesque qu'il avait installé devant sa fenêtre. Pour l'instant, c'était difficile de savoir ce qu'il peignait, puisqu'il n'avait fait que le fond. Et quel fond ! Un dégradé de noir et de bleu nuit envahissait l'espace à l'exception d'un point sur le côté droit. Le contraste attirait l'oeil, au point qu'on distinguait mal les formes noires qui semblaient danser autour.

La sorcière se fraya un chemin entre les bâches qu'Harry avait mis sur ses meubles pour les protéger- comme il avait bien fait !- et qui traînaient parfois par terre. Elle se connaissait suffisamment pour se savoir capable de glisser sur une flaque de peinture échouée quelque part et se vautrer. Elle parvint enfin jusqu'à son patient qui semblait transcendé par son art et respirait fortement.

« -Que dirais -tu de faire une pause ? Demanda-t-elle en guise de bonjour. »

Le jeune homme sursauta et lâcha son pinceau qui tomba en éclaboussant l'énième bâche, son pantalon et ses chaussures. Il soupira devant sa bêtise, et hocha la tête.

« -Et si on allait faire un tour ?

-Le jardin n'est pas très praticable...

-Peut être pas le jardin, mais la forêt ? »

A ces mots, elle sortit de sa poche une chaîne avec un pendentif en argent qui contenait une améthyste de la taille d'un œuf de poule.

« -Cadeau ! Les conjurateurs du MACUSA et du Ministère français se sont donnés beaucoup de mal, comme tu vois. Elle devrait supporter ta magie sans éclater comme les dernières. Tu n'auras qu'à la décharger sur les roches qui absorbent la magie du manoir à chaque fois que tu rentres et à toi la liberté !... »

D'une main tremblante, Harry effleura le pendentif. A croire qu'il avait peur de le voir disparaître.

« -Par contre... »

Harry grogna en entendant le début de sa phrase. Il y avait toujours un mais.

« -Si les sortilèges que tu lances sont trop puissants, elle pourrait ne pas le supporter sur le long terme et aura besoin d'être remplacé. Si tu vois la moindre altération, n'hésite pas à prévenir le MACUSA pour qu'il t'en fournisse une nouvelle. »

Le jeune homme haussa un sourcil en saisissant le pendentif

« -C'est... Tout ?

-Oui, c'est tout.»

Il passa l'améthyste autour de son cou avec un soupire de soulagement. Il allait enfin pourvoir sortir du jardin du manoir. Prendre son balais et voler, emmener Jacob avec lui... S'il voulait toujours lui parler... Est ce que ça valait le coup de sortir pour être encore tout seul ?

« -Mon chat ?... Ça tourne à combien dans ta tête, dis moi ?

-Je... Je voulais emmener Jacob faire un tour... en... En balais... Il me l'avait demandé... Mais...J'ai pas été... J'ai dit des choses qui... J'aurais pas dut...

-Dire ce que tu penses ?

-Oui, peut-être... Je ne sais pas...

-Certaines choses doivent être dites. Le tout est de le faire de la bonne manière. Ce dernier point n'est pas le plus facile à acquérir. Nos émotions prennent le dessus et guident nos paroles et nos pensées. Parfois les dépassent... Qu'est ce que tu as dit ?

-Je me suis érigé en parangon de vertu ! J'ai... utilisé la peur comme moyen de pression... Ce n'est... pas bien...

-Ça c'est comment tu penses avoir dit les choses... Répètes moi ce que tu as dis et pourquoi tu l'as dit... »

Julia lui avait pris doucement les mains et l'avait enjoint à s’asseoir sur le bord de son lit. Harry gardait la tête baissée, subjugué par les tâches de peintures sur ses chaussures. Il prit plusieurs inspirations avant de parvenir à reprendre la parole.

« -Mr Clearwater a dit... Que les sorciers en sacrifiaient d'autres pour le plus grand bien... A cause des clauses de non agressions entre la Fédération Magique et les Volturis...

-Je vois... »

Le plus grand bien. Une expression que Dumbledore ne cessait de répéter à longueur de temps. Il l'avait dit après chaque mort, chaque sacrifice, comme si cela excusait tout, justifiait tout. Il avait dit la même chose lorsqu'il l'avait fait interner à Sainte Mangouste après une de ses crises magiques. Que le Directeur avait induite... Cela aussi pour le plus grand bien... Vieux fou manipulateur.

« -J'ai parlé de l'holocauste, de la guerre et des morts. J'ai voulu … Je voulais qu'il comprenne ! … On est pas les méchants ! … Et on est pas des héros non plus !... Juste... Je me suis sentit comme le vieux !...

-Nous faisons tous de notre mieux Harry. Tu ne peux pas t'en vouloir pour ce que tu as dis. Chacun est responsable de ses mots, c'est vrai, mais ne prends pas la responsabilité des siens. Mr Clearwater a aussi sa part de responsabilité. Tu comprends ? Tu ne peux pas te remettre en question tout le temps... »

Harry hocha doucement la tête pour montrer qu'il comprenait ou qu'il essayait de comprendre. Il ne parvenait pas à se défaire de l'impression d'avoir fait ce qu'il avait tant reproché à Dumbledore.

« -Quant à savoir si tu es comme le « vieux », je ne penses pas que tu doives t'en inquiéter. Tu es le mieux placer pour savoir ce que ça fait d'être utilisé, manipulé, éduqué pour tuer, puis sacrifié... Tu ne feras jamais subir cela à quelqu'un d'autre. J'en suis intimement convaincue. »



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Finalement, ils restèrent à discuter dans la chambre jusqu'à la fin de leur séance. Après quoi Julia repartit par la cheminée, comme d'habitude. Une fois seul, Harry tergiversa encore quelques secondes avant de se lever, d'enfiler des vêtements chauds, ses lunettes de quidditch et d'attraper son éclair du feu. Tout penaud, il se dirigea vers le laboratoire où ses parrains travaillaient. Ou plutôt Severus travaillait et Sirius le regardaient faire, en l'aidant de temps en temps et en le bécotant, souvent. Le potionniste avait été engagé par le Wyatt's Hospital, comme maître des potions. Parce qu'il était habitué à travailler de chez lui, on lui envoyait la liste des potions à effectuer sur un parchemin enchanté, et il envoyait ses décoctions par cheminette via le MACUSA, pour leur protection.

Harry toqua doucement à la porte avant de passer la tête dans l’entrebâillement.

« -Je vais faire un tour... En balais... je pensais aller voir Jacob...

-Bien sûr Poussin, amusez vous bien.

-La prochaine sortie est pour moi, hein ? On ira courir entre animagus ? Promis ?!

-Oui, promis Siri. »

Son parrain était tout sourire, presque plus excité que lui à l'idée de sortir jouer. Un vrai gosse. Harry lui rendit tant bien que mal son sourire et quitta le manoir.

Une fois au milieu de l'allée, il se lança un sortilège de désillusion qui le fit frissonner. Merlin, comme il détestait cette sensation ! Une fois sûr de ne pas être vu par un Moldu de passage, il décolla en frappant le sol. Il fila au plus haut, jusqu'à dépasser le brouillard qui poissait le sol de Forks et empêchait une bonne visibilité. Lorsqu'il vit la paysage environnant, emplis d'arbre de valons et de montagnes, la chape de plomb qui lui écrasait la poitrine lui laissa enfin un peu de répit. Le vent lui fouettait le visage, faisait voleter les cheveux qui sortait de son bonnet, tout en lui apportant une odeur de terre humide, de mousse et de sous bois qui le fit se sentir comme à la maison. Comme à Poudlard. Il en eut les larmes aux yeux. Il respira encore quelques grandes bouffées d'air, avant de lancer un nouveau sortilège pour se rendre à la Push.

Une lumière, pareille à une petite luciole, se matérialisa devant lui et fila à toute allure. Il la suivit avec vélocité et fut devant la maison de ses « cousins » assez rapidement. Il planât un peu au dessus de la maison aux lambris rouge, avant de finalement se poser. Il se désillusionna devant la porte, son balais à la main et toqua timidement, au point que Jacob ne dût qu'à ses sens de loups de l'entendre et d'aller répondre sous le regard interloqué de son père, qui était concentré sur un match de base-ball.

En voyant le sorcier sur le pas de sa porte, Jacob écarquilla les yeux au point de le faire ressembler à un hibou.

« -Heu... Bonjour.., le salua Evan en dansant d'un pied sur l'autre. »

Le son de sa voix sortit le Quileute de sa torpeur et son visage s'illumina d'une immense sourire.

« -Evan ?! Tu as enfin le droit de sortir ?! S'exclama-t-il.

-Et ma première visite est pour toi »

Evan eut un rire gêné et le rouge au joue, même si avec le vent qui lui avait fouetté le visage, c'était difficile de se rendre compte. Billy arriva sur ces entres faits, délaissant son programme télé, très heureux d'accueillir son «  arrière petit cousin » dans sa maison.

« -Bonjour Evan ! Comment es tu venus ? »

Le susnommé ne répondit pas tout de suite. Pour le coup, il ne s'attendait pas à un tel accueil. A croire que la réunion n'avait jamais eu lieu ! Il brandit maladroitement son balais.

« -En volant...

-Pour de vrai ?! S'écria Jacob avec enchantement.

-Et bien je t'avais promis de t'emmener faire un tour, alors...

-C'est encore mieux que le base-ball ! Renchérit Billy. Je veux vous voir sur un balais ! »

Evan leur sourit et se recula pour les laisser sortir ; Il n'intervint que pour dire à Jacob de bien se couvrir. Tout change-forme qu'il soit, il ne faisait pas chaud dans les hauteurs, surtout quand on volait à plusieurs dizaines de kilomètres heures. Il dupliqua ses lunettes pour donner le double à Jacob. Ainsi il pourrait profiter pleinement de leur balade, en gardant les yeux ouverts.

« -On dirait des lunettes d'aviateur ! Je vais avoir un super look ! »

Evan rit de son enthousiasme.

« -Vous ne pourrez pas nous voir longtemps Billy. Je vais devoir nous rendre invisible...

-Bien sûr, je comprends. Me ferais tu une toute petite démonstration avant ? »

Evan hocha doucement la tête et se positionna lestement sur son balais avant de taper du pied et de décoller de quelques mètres et de faire deux fois le tour de la maison. Devant l'incroyable spectacle qu'il donnait, les yeux des deux Quileutes brillaient comme ceux des enfants le jour de Noël.

« -La magie est une chose merveilleuse, s'extasia le patriarche lorsqu'il fut redescendu.

-Je vais nous jeter le sort. Ce n'est pas douloureux, mais c'est désagréable. C'est froid et un peu visqueux sur le moment, Comme si on te cassais un œuf sur la tête.

-Je te fais confiance. »

Ces quatre petits mots, le jeune indien les prononça avec un air emprunt de solennité, qui en disait long. Il ne lui faisait pas confiance uniquement pour le sortilège, mais pour tout le reste. Ainsi Harry sut que Jacob ne changerait pas d'attitude, ni ne le laisserait de côté. Au contraire ! Le peu qu'il avait appris de leur passé, n'avait fais que renforcer ses certitudes.

Lorsque Evan posa sa main sur le sommet de son crâne, il sentit son implication avec d'autant plus de force. Comment ne l'avait-il pas remarqué en arrivant ? Ce n'était plus un jeune loup qu'il avait devant lui, c'était l'Alpha. Une preuve de plus, s'il était besoin d'en fournir une supplémentaire, du soutient de la Meute et de leur nouvelle famille.

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Albus balança, plus qu'il ne jeta, les documents qu'il était en train de lire sur son bureau. Il y mit tant de force, qu'une bonne partie se répandit sur le sol. Excédé, il émit un grognement de frustration en frappant du point. Le bruit réveilla Fumseck, son phoenix, qui se mit à chanter de contrariété devant ce peu de considération.

« -Silence la volaille ! J'ai besoin de réfléchir ! »

Le Ministère français avait refusé toutes ses demandes d'extraditions, lui avait refusé le droit de pénétré sur leur territoire, de même qu'à tout ceux qui travailleraient pour lui, sous peine de poursuites. Une plainte avait déjà état déposé à son encontre, par le Département de Justice Magique Français pour tentative d'enlèvement, et abus de pouvoir sur personne mineur dont il avait la charge.

Tous des idiots ! Ne comprenaient-ils pas la précarité de la situation ? Etait-il le seul à voir le danger que représentait Harry Potter !? Le garçon était instable ! Lui seul avait les capacités et les ressources nécessaire à sa garde ! Lui seul savait ce qu'il convenait de faire ! Il connaissait la volonté de ses parents et les siennes lorsqu'il était encore sain d'esprit. Il saurait administrer ses biens comme il se devait ! Pour le plus grand bien ! Mais pour cela, il fallait le laisser œuvrer !

Viendrait-il le voir en pleurant lorsqu'il sera devenu un obscurial ? Car ce n'était qu'une question de temps ! Il en avait déjà montré les premiers signes ! Combien devait-il y avoir de mort pour qu'ils entendent raison ? Le secret magique devait-il être menacé ? Il avait de l'expérience en la matière ! Son neveu avait été un obscurial ! Quel gâchis cela avait été...

Il avait fait de son mieux, mais comme il avait souhaité faire plus ! A défaut, il avait fait en sorte de se racheter... Il avait vaincu Gellert, mené le camps de la Lumière à la victoire contre Voldemort. Qu'importe que tout lui coûte, plus que l'on ne pouvait imaginer ! Il avait été exigeant avec les autres, et bien plus envers lui même. Il avait plongé les mains dans la crasse, tout en gardant la tête pleine de son objectif. Il avait fait abstraction des pertes, certes cruelles, mais nécessaire.

Il avait laissé la petite Granger et le dernier fils Weasley être capturés, torturés et tués par Voldemort lui-même. Avait laissé Sirius Black mourir, les époux Malfoy et Severus, ses précieux espions, de même. Mais à quoi bon s'appesantir sur les divers sacrifices ? Cela n'aurait fait que l'affaiblir. Il se devait de tenir bon, garder l'élu en vie, l'entraînant sans relâche, nourrissant sa haine et son envie de vengeance pour cela.

Il avait tenu bon ! Mais comment aurait-il pu se douter que ce jeune garçon qui l'idolâtrait, soit si mortellement dangereux ? Et alors qu'il s'apprêtait à l'empêcher de nuire, on lui barrait la route ?!

Avaient ils tous oublié son esprit visionnaire ? Sa sagacité ? Et sa puissance magique ? INGRATS !

Mais il n'abandonnerait pas ! Qu'importe les risques ! Il retrouverai ce gamin ! Il avait presque réussit à Menton...

A ce propos, il allait devoir faire des recherches sur cette Isabelle de Beaumont, la propriétaire de la villa aux Libellules, où Harry avait séjourné. C'était une sorcière à n'en pas douter. La maison était bien trop protégée, mais que pas suffisamment au vue de la puissance d'Harry.

Beaumont était un nom connu en France, presque autant que celui des De Lacours et des Saint Clair. Pourtant, la seule Isabelle de Beaumont encore en vie, n'avait que 5 ans...

Il lui fallait quelqu'un pour mener à bien ses investigations. Pourquoi pas l'arrière petit fils de Nicolas Flamel ? Ses découvertes seraient à même de le divertir, le temps qu'Harry fasse une nouvelle crise magique et ne lui livre sa position. Car ce n'était qu'une question de temps...

Chapter 9: Chapitre 9

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Chapitre 9 :



Jacob avait beau être sur enthousiaste et confiant, les premières minutes, il s'accrocha fermement à Evan. La hauteur autant que la vitesse était impressionnante et lui donnèrent des suées. Et encore, Evan n'avait pas poussé son balais à fond ! Puis tout doucement, il avait levé la tête et ouvert les yeux, préférant admirer le paysage incroyable qui se livrait à lui. Il avait beau avoir vécu toute sa vie à Forks, c'était comme s'il la voyait pour la première fois. Il profita de l'expérience et pria même son « chauffeur » d'aller plus vite. Histoire de voir ce que son bébé en bois avait dans le ventre.

La sensation en vole était proche de celle qu'il ressentait sur sa moto. Lorsqu'il le dit au sorcier, celui-ci s'illumina d'autant.

« -Tu as une moto ?

-Ma sœur Rachel en avait une, elle m'a appris à en faire. Mais elle est partie avec quand elle a déménagé. »

De retour à la réserve, Jacob lui fit visiter le garage. Son repère. Là où son père lui avait appris à bricoler sa voiture et ou Rachel avait fait de même avec sa bécane.

« -Shawn adorerait avoir le même. Il a une passion pour les motos. Il a bricolé une Triumph Bonneville T120 de 59. Il l'avait bardé de sortilèges. Il en était complètement gaga. Je crois que ça lui manque de ne pas mettre les mains dans le cambouis...

-Il y a une casse pas loin, j'y ai déniché pas mal de truc pour la camionnette... Parfois, ils ont des motos, même si elles sont en très mauvaises état... Je pourrais l'y emmener ? »

Evan éclata d'un rire franc à cette idée, ce qui ravit le cœur du Quileute.

« -Tu ferais deux heureux ! Sebastian l'adore, mais il aime aussi pouvoir faire des potions tranquille, en bon ermite qu'il est... »

Soudainement, Evan se donna un air pincé, presque pédant, avec le menton en avant et l’œil critique. Sa voix se fit traînante, ce qui donna d'étrange frisson au change forme.

« -Mon cher, l'art noble et subtil des potions nécessite calme et précision. Ce qui est très loin d'être à la portée d'un griffon tel que toi... »

Il finit sa phrase en faisant un geste de la main, comme s'il repoussait un insecte particulièrement répugnant. Cela acheva Jacob qui éclata de rire, vite imité par l'imitateur.

« -Oh Frac ! S'écria Jacob. Qui parle comme ça ?!

-Dray, le cousin de Shawn, un peu le tien aussi et un ancien camarade de classe à moi. Il me transformerait en ingrédient pour potion s'il apprenait ce que je viens de faire.. Il a un ego qui frôle la stratosphère, la rancune tenace, un humour pince sans rire et une obsession pour les fringues que je n'arrive pas à saisir. On ne pouvait pas s'encadrer quand on était gosse... Mais une fois nos rivalités mise de côté, on est devenu ami. C'est le genre de mec à mettre le monde à feu et à sang pour ses proches... »

En entendant cette phrase, Jacob sut que c'était exactement ce que « Dray » avait fait pour lui. Qu'importe son petit air d'aristo, il était sûr de l'apprécier rien que pour ça et aussi peut être pour sa voix. Il n'avait jamais ressentit un truc pareil. C'était presque flippant !

« -Il devait passer Samhain avec nous, mais... Peut-être pour les fêtes de Yule... »

Jacob passa rapidement sur les fêtes païennes, pour aller directement au sujet qui l'intéressait.

« -Ses parents seront là aussi ? »

Evan soupira tristement et secoua la tête.

« -Son seul parent maintenant c'est Shawn et Sebastian qui est son parrain...

-Pourquoi ne vit-il pas avec vous dans ce cas ? »

Il se sentait terriblement curieux à propos de ce garçon, sans qu'il ne sache pourquoi. Misère c'était quoi ça ?! Evan le regarda étrangement, mi amusé, mi intrigué. Jacob ne posait jamais autant de question.

« -Ce petit génie est terriblement anglais. Il a refusé de venir étudier à Ilvermony, l'école de sorcellerie d'Amérique, et a préféré, je cite, « l'excellence à la française de Beaux Bâtons, que la rustauderie Yankee ». Lorsqu'il aura fini son cursus, en avance, oui il aime se challenger tout seul, il viendra étudier auprès de Sebastian pour passer sa Maîtrise de Potionniste. Personne d'autre ne saurait lui enseigner son art avec plus de virtuosité. Être le meilleur ou rien, c'est ça devise... »

C'était la première fois qu'Evan lui parlait de ses proches avec autant de facilité. Était ce parce qu'il se sentait assez à l'aise pour le faire?Parce que parler de lui ne le replongeait pas dans ses affreux souvenirs ? Ou parce qu'il osait lui demander plus de choses sur ce garçon aux allures aristocratiques qui suscitait tant d’intérêt auprès de son loup ? Est ce qu'il pouvait se permettre d'être aussi curieux à son sujet ? Il voulait dire que non, il n'avait pas le droit, mais son loup trépignait d'impatience au fond de lui. Et c'était troublant. Trop...



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Le lendemain Sirius et Severus attendaient qu'Harry les rejoigne dans le jardin pour mieux tenir la promesse de la veille. Severus avait préparé de quoi manger et avait tout mis dans une banane magiquement agrandi, qu'il s'évertuait à accrocher au cou de son amant devenu chien. L'exercice prenait des airs de supplice, tant l'animagus était surexcité à l'idée d'aller en balade. Tout en lui criait ; Jouer ! Jouer ! JOUER !

« -Paddy ! Le prévint le potionniste au bord de la crise de nerfs. Tiens-toi tranquille une micro seconde, par Merlin ! »

A l'annonce du fameux surnom, le susnommé arrêta de sautiller et de se tortiller le temps que son compagnon passe les lanières autour de son cou et ne boucle l'attache. Harry arriva sur ces entre-faits, encore un peu groggy de sommeil.

Sirius l'avait réveillé aux aurores en bondissant sur le lit comme un sauvage, lui malmenant les côtes et ce qui restait de ses abdominaux... Il s'était défendu à coup de traversin et s'était réfugié dans la salle de bain, sous les aboiements incessant de son parrain.

En le voyant sortir du manoir, Sirius bondit vers lui en jappant, menaçant de lui sauter dessus.

« -Plus un geste ! Sinon je te balances de la première falaise que l'on croisera ! »

Le lévrier écossais freina des quatre fers et s'assit promptement sur son derrière qui ne cessait de se trémousser.

«-Avant de t'en débarrasser, tu penseras à récupérer le picnic mon Poussin ? Ce serait gâcher... »

Le ton froid employé par « Monsieur », fit couiner Sirius, qui se recroquevilla par terre, en ce concentrant pour retrouver un peu de self control.

« -Bon chien, complimenta « Monsieur » avec un sourire en coin. A toi Poussin, transformes-toi que je te lances le sort. »

Harry acquiesça mollement, pourvu qu'il parvienne à ne pas montrer sa très légère appréhension à cette annonce. Puisque durant les essais de la veille, il avait plusieurs fois viré au fushia ou à l'anis, pour ne citer que cela. La métamorphose, ce n'était vraiment pas la partie de Severus. Mais nul ne pouvait être doué en tout... Il soupira discrètement et se métamorphosa. En quelques secondes, une panthère noire remplaça l'adolescent. Presque aussitôt, Severus prononça le sort qui changerait sa fourrure pour une au couleur locale.

Son poil vira d'abord au gris, puis au beige avant de prendre la teinte désirée : un taupe légèrement doré, similaire à la toison d'un puma. Si quelqu'un l'apercevait, il ne s'étonnerait pas, puisqu'on en croisait parfois dans la région. Ou en tout cas, plus souvent qu'une panthère noire.

Grisé par son instinct animal, bridé depuis des mois, Harry ressentit une bouffée d'enthousiasme, qui le fit bondir à l'unisson avec son parrain. Très vite, ils coururent vers la forêt. Avant qu'ils ne soient hors de portée de voix, le Serpentard s'écria :

« -Revenez défoulez et heureux ! »

Après quoi, il rentra se mettre au chaud. Un pumpkin spice latté, noyé sous la chantilly et la cannelle, accompagné de roulé qu'il avait préparé la veille, plus tard, il se dirigea vers son laboratoire d'un pas guilleret. Il aimait son homme plus que tout au monde, mais il était aussi ravit de ne pas l'avoir devant oui derrière lui pour le distraire. Il était connu pour sa rapidité d'action autant que pour l'exceptionnelle maîtrise de ses recettes. Et si la qualité restait immuable, son temps de travail, lui, augmentait. Car lorsque Paddy était là, il passait plus de temps à ravager son corps qu'à découper des ingrédients ou touiller des potions. Impensable !

Il avait une réputation à tenir ! Et il allait s'atteler à la tâche avec ardeur, il apprécierait d'autant plus d'être distrait par son amant ce soir...



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Edward allait pour s'installer à son piano pour mieux tromper l'ennuie, comme il le faisait souvent, entouré de trois couples ultra fusionnels, lorsque Emmett arriva vers lui, le saisit par la taille, avant de la câler sur son épaule, comme on balance un sac de pomme de terre.

Le rouquin hurla au scandale ! Exigea d'être relâché, sous peine de mort effroyablement lente et douloureuse.

« -Râles petit frère ! Je t'embarque, que tu sois okay avec ça ou pas ! Répondit le colosse hilare.

-Va te faire foutre ! »

Il s'apprêtait à rouer son frère de coups, histoire de lui apprendre la vie, qu'importe qu'il ne fasse pas le poids sur la distance, mais c'était sans compter sur les pouvoirs de son autre frère... La colère et la frustration refluèrent comme le ressac, le faisant soupirer de lassitude. Quelle sensation étrange d'être énervé sans toutefois y parvenir...

« -Traître, grommela-t-il en apercevant le visage amusé de l'empathe. C'est un gai tapant !

-C'est pour ton bien Edward.

-Ouais ! Y en a marre de t'entendre jouer des morceaux à en faire pleurer les pierres ! On va sortir entre mec ! Se faire quelque pumas et pourquoi pas quelque grizzlis... Les Dames font des emplettes et Carlisle est partit parlementer avec le nouvel Alpha de la meute... »

Fait étrange, puisque l'Alpha était encore un adolescent de tout juste 16 ans. Il avait beau être le fils de Billy Black et le descendant du dernier grand chef Quileute : Ephraïm Black, il avait déclaré après sa mutation, qu'il se sentait trop jeune pour prendre ce rôle. Il préférait attendre d'avoir au moins terminé le lycée.

Edward se demandait, et il n'était pas le seul, pourquoi il avait changé d'avis si subitement. De son point de vue, rien n'avait changé dans le vie quelque peu morne et routinière de Forks. Exception faite de l'arrivée de cousins au énième degré du dit Black. Une nouvelle famille atypique qui avait fait retaper un manoir victorien digne d'un film d'horreur et qui alimentait toutes les rumeurs.

Le couple d'homme faisait glousser les dindes et autres fan girl de la ville, lorsqu'il ne faisait pas grincer certaines dents. Ils étaient tous les deux d'un charme et d'une élégance certaine. Le côté Anglais, sans nul doute. L'un d'eux avait des airs de Monsieur Darcy et veillait farouchement sur l'intégrité de son amant, qui si il était tout aussi ténébreux, avait un caractère proche d'un gamin shooté au sirop de glucose. Quant au troisième membre de leur famille, personne ne l'avait jamais vu. Il vivait enfermé dans le manoir, probablement à chasser les fantômes, pour mieux tromper l'ennui. Les seuls à l'avoir vu étaient les membres de sa famille, dont le nouvel Alpha.

En ville et encore plus au lycée, tout le monde y allait de sa petite théorie sur la question, au point de donner la migraine au télépathe. Etait-il à moitié aussi beau que ses tuteurs ? Ou était il défiguré au point de ne pas vouloir être vu ? Etait-il agoraphobe ? Célèbre au point de préféré garder l'anonymat ? Atteint d'une maladie incurable ? Un geek préférant la vie virtuelle à la vie réelle ?

Le jour où il mettrait enfin le nez dehors, Forks allait se déchaîner ! L'engouement de la brumeuse petite bourgade, était pire qu'à l'arrivée des Cullen. Pourtant, cela n'avait en rien diminué l’intérêt de toutes les célibataires en mal d'amour de son « âge ». Il n'en pouvait plus des regards énamourés des petites jouvencelles pétries de fausses pudibonderies. Il avait atteint ses limites après les dernières tentatives de Kate, leur « cousine » d'Alaska., au point qu'il finisse par lui hurler ce qu'il avait mis 60 ans à reconnaître. Il aimait les garçons !

La blonde avait reculé comme s'il l'avait frappé, tandis que lui s'enfuyait dans la montagne, abasourdi par son propre aveux. L’Époque de sa transformation n'avait pas rendu facile la découverte de son orientation sexuelle. Entre dégout et incompréhension de lui-même, il avait préjugé des sentiments des membres de sa famille à cet égard. Préférant se tenir loin de leur pensées lorsque le sujet n'était qu'abordé, de peur d'y découvrir la même horreur...

Et pourtant, il n'aurait pas pu être plus loin de la vérité. Si Kate avait été choquée par sa déclaration, sa famille, elle, se doutait depuis longtemps de la teneur de ses tourments. Pour le rassurer sur leur sentiment, ils envoyèrent Jasper avec qui Edward avait une forte relation. L'empathe lui avait certifié leur soutient et leur amour indéfectible. Qu'ils allaient quitter l'Alaska, puis tout le monde n'en était pas capable. Qu'il ne devait pas avoir peur. Jamais ils ne pourraient le rejeter pour quelque chose d'aussi simple et naturelle qu'aimer un autre être. Ils espéraient tous qu'il rencontre au plus vite son compagnon, et qu'en attendant, ils seraient là pour lui, et avec lui. La preuve étant ce kidnapping...

Edward esquissa un sourire ému, emplit de reconnaissance.



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Harry et Sirius avait parcourut plusieurs kilomètres, ponctuant leur marathon de bagarres innocentes, de courses poursuites effrénées, notamment après un lapin, qui eu la peur de sa vie... Ils avaient sauté dans une rivière pour se rafraîchir, puis paressé au somment d'un promontoire rocheux nimbé d'un soleil hivernal pour sécher. L'insouciance régnait en maître sur cette belle journée.

Lorsque la faim fit gronder leur estomac, ils reprirent forme humaine et s'installèrent pour déjeuner prêt d'une cascade. Sirius sortit de la banane, une miche de pain frais, une épaisse tranche de fromage, un jambonneau, des œufs durs, des dips de carottes et de concombres, ainsi que quelques tomates, les fameux roulés à la cannelle et bien sûr de la bierreaubeure, Nectar des Dieux, boisson suprême, sans qui ce picnic n'aurait pas été le même.

Sirius fut ravi de voir son filleul manger de tout, même si en petite quantité, avec entrain. Aujourd'hui était définitivement un jour avec et cela le rendait d'autant plus euphorique.

Après s'être copieusement remplit la panse, le plus âgé fit une sieste, métamorphosé, sur les genoux du plus jeune. Celui-ci décida de profiter du moment pour croquer le paysage à l'aquarelle, qu'il n'avait pas manqué de préparé la veille au soir, et que Severus avait glissé dans la fameuse banane. Il rajouta un plaid sur son dos et bientôt on entendit plus que les ronflements bienheureux du lévrier écossais et le fortement du pinceau sur le papier. Un long intermède contemplatif qui fut interrompu par un étrange bellement. Sirius leva la tête, le oreilles dressées. Il renifla l'air et sa queue se mit a taper en rythme sur le sol.

Harry posa son matériel de dessin et se mit debout, vite suivit par le grand chien. Le bellement reprit, plus désespéré. Sirius jappa et fila entre les arbres.

« -Merde ! PADDY au pied ! Hurla Harry. »

En catastrophe, il fit un moulinet avec sa main pour que leurs affaires se rangent toutes seules dans la banane, qu'il accrocha prestement à sa taille, avant de foncer à la suite de son parrain. Il se faufila entre les arbres, slaloma entre les racines et les branches, en priant pour ne pas s'en prendre une en plein visage, ou ne pas se rétamer.

« -PADDY! Hurla-t-il à nouveau. PADDY REVIENS ! »

Harry jeta un regard affolé à gauche, puis à droite, hésitant quand à la direction à prendre. Devait-il se transformer pour retrouver son imbécile de parrain au flair ? Lorsqu'un bellement de plus retentit, suivit d'un jappement surexcité, il fonça dans la direction indiquée, manquant buter dans son « chien », qui venait à sa rencontre.

Sirius sautait dans tous les sens, encore plus exubérant qu'au matin, ce qu'il n'aurait pas cru possible.

« -Calmes toi, espère ce marteau ! Le rabroua-t-il de plus belle. »

Mais c'était peine perdu, tout trace de bon sens semblait l'avoir quitté ? Avait-il été présent un jour ? L'animal à ses pieds se tortillait, se roulait en tout sens, couinant comme un fou. Il le saisit par le cou, l'intima de nouveau au calme, en priant pour que la vingtième fois soit la bonne. Au milieu de cette pagaille, un énième bellement lui fit lever les yeux.

« -Oh ! Souffla le sorcier. »

Une forme brune, presque rousse, tacheté de blanc, se tenait là, recroquevillée et tremblante de froid et de peur.

« -C'est bon Paddy ! Oui, tu es un bon chien... Maintenant, assis grande folle ! Tu lui fais peur... »

Cette dernière phrase eut l'effet escomptée. Enfin !

Paddy se coucha au sol et ne bougea plus du tout, laissant Harry s'occuper de Bambi Troisième du nom.

« -Coucou petit bout... Tu es tout seul ?... Ou est ta maman ?... »

Comme s'il comprenait, le faon bêla tristement, brisant le cœur des deux animagus. Harry lança un sort de localisation qui n'aboutit à rien, malgré sa puissance magique, ce qui ne voulait dire qu'une chose : il n'y avait plus de maman à retrouver.

Après un soupire, le jeune sorcier envoya une vague de magie apaisante vers la petite créature. Une astuce que Charlie lui avait apprise et dont il servait lui même sur ses « pensionnaires ». Il le coupla avec un sortilège de chauffage. Presque aussitôt, Bambi III ne bêlait ni ne tremblait plus, somnolant presque, apaisé par la magie de son sauveur.

Durant toute l'opération, Harry continua de lui parler d'une voix douce. Sans geste brusque, il sortit le plaid de la banane et s'approcha, petit pas par petit pas., en priant pour que Sirius ne fasse rien de stupide. Mais il était tellement concentré sur leur nouvel ami que rien n'aurait pu le faire bouger.

Lorsque le petit fut à sa portée, il l'enroula dans le plaid et le souleva dans ses bras. Il lui caressa gentiment le haut de la tête et continuant de lui parler.

« -Ça va aller, tu vas voir. Je vais bien m'occuper de toi. »



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Edward était rapide. Plus qu'Emmett, mais serait ce suffisant pour arrêter un vampire en pleine chasse ? Il l'espérait de toute son âme, car si ce n'était pas le cas, Jasper s'en voudrait toute sa vie pour son geste. Il avait fait tellement d'effort pour combattre sa soif de sang humain... Commettre l'irréparable lui serait fatal...

Il se sentait responsable de n'avoir pas été assez vigilant. Trop pris dans sa propre tourmente et dans sa propre chasse pour remarquer la présence d'un jeune homme et de son chien non loin d'eux. Cette zone était pourtant connu pour son accès difficile, voir impossible.

Alors que ses sens étaient empli du sang de la biche qu'il venait d'abattre, il avait perçut les pensées de son frère. Sans attendre, il avait abandonnée le cadavre de sa proie et s'était lancée à sa poursuite. A défaut de suivre son odeur, lui suivait ses pensées, tournées vers le même objectif macabre.

Emmett le suivait à bonne distance, braillant des obscénités, comme pour se donner force et courage, car lui aussi souffrait de la faim, ce qui mettait à mal ses performances physiques. Le télépathe accéléra encore et put enfin bondit sur Jasper et le clouer au sol. Il l'empoigna avec force pour l'empêcher de bouger et de se ruer sur le jeune homme qu'il savait à quelques centaines de mètres devant eux.

Rendu presque fou par la soif, Jasper grogna et planta ses crocs dans le bras d'Edward avec une telle force, qu'il aurait put lui arracher, si Emmett n'était pas intervenu. Edward se retint de hurler de douleur. L'humain était trop prêt ! Il pouvait l'entendre murmurer, son cœur battre et soudain, son odeur emplit ses poumons, annihilant l'odeur du sang de sa proie.

Loin d'avoir envie de le vider de son sang, il eut l'irrépressible envie de le protéger, mais pas pour épargner à son frère un crime... Il voulait mettre un visage sur cette voix... Une peau sur cette odeur... Un prénom sur le sentiment d'hyperattachement qu'il ressentait pour lui et qui prenait toute la place, aussi bien dans son cœur que dans son âme. Ceux-là même qu'il avait cru vide quelques heures à peine.

Une bouffée de tendresse et d'amour, presque de dévotion, lui ravagea le cœur... Il se sentait comme au porte du paradis et ne rêvait que d'y entrer en lui tenant la main. Mais il devait lâcher Jasper pour cela, transformant le paradis en enfer...

Non ! Il devait le protéger à tout prix ! Tant pis s'il ne le revoyait jamais. Au moins, il le saurait en bonne santé et c'est tout ce qui comptait. Il redoubla d'effort et enfin, ils purent éloigner Jasper.

Une dernière fois, il se saoula de la voix de son compagnon, pour en connaître la moindre note. Il emplit ses poumons de son odeur, pour être incapable de l'oublier et peut être un jour, réussir à le retrouver...

Chapter 10: Chapitre 10

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Chapitre 10 :



Lorsqu'Harry transplana dans le salon du manoir avec un faon dans les bras et un Sirius échevelé à peine retransformé, Severus fut plus que surpris. Il cligna des yeux durant de longues secondes, pas très sûr de ce qu'il voyait.

«-Siri ? Est ce qu'on a déjà discuté de si oui ou non, on accueillait tous les chiens errants du coin, en plus de toi, j'entends ?

-Nope.

-On aurait peut être dût.... »

Était ce une bonne idée de confier un être vivant à un jeune homme qui peinait à se tenir debout tout seul ? Il allait pour protester, lorsqu'il avisa les yeux de cocker que lui faisait son amant et son filleul et décida de souhaiter la bienvenue au nouveau membre de la famille. Ne restait plus qu'à l'emmener au vétérinaire le plus proche. Y avait-il seulement un vétérinaire dans le coin ?

« -Ca veut dire qu'on peut le garder ? S'enthousiasma Harry.

-Oui, mais je ne veux pas que tu t'épuise à t'en occuper. Cet animal va devenir notre responsabilité à tous, pas seulement la tienne. On est bien d'accord ? »

Harry hocha vigoureusement la tête, un sourire extatique sur le visage. Il berça un peu plus le faon qui dormait profondément dans son étreinte protectrice. Pendant ce temps, Sirius appela Billy pour avoir ne nom et le numéro du vétérinaire local. Une fois le rendez vous pris, Severus emmena Harry et son petit protégé, laissant Sirius se remettre de ses gags de la journée. Courir comme un dingue dans tous les sens avait de quoi épuiser.

Le petit cervidé dormit tout le long trajet, bien calé sur les genoux d'Harry. Une fois la voiture garée sur le parking de la clinique, Severus se tourna vers lui, la mien affectée.

« -Je peux y aller tout seul, si tu veux ?

-Je peux venir avec toi. Il sera plus calme si je suis là. »

Le potionniste haussa un sourcil. Il ne voulait pas avoir l'air de douter de lui, mais il s'inquiétait. Autant de monde, si rapidement, cela pouvait lui déclencher une crise et …

« -Ca va aller Sev'. J'ai emmené mes potions avec moi. Va bien falloir que je reprennes une vie sociale normale. Autant commencer ici, avec toi. »

Devant cette si franche déclaration, l'ancienne terreur des cachots eut les larmes au yeux. Il se pencha vers le jeune homme, pressa doucement sa nuque avant de baiser son front.

« -Oui, mon Poussin. Je reste avec toi. »

En pénétrant dans la clinique, ils eurent le soulagement de constater que c'était loin d'être l'heure de pointe. L'assistante était seule à son comptoir et les salua avec un grand sourire, et une voix nasillarde qui fit grincer les dents de Sebastian. Il ne sut pas dire si elle avait l'air gentille ou parfaitement stupide, son visage, en plus de sa voix, le rendait bien trop perplexe. Son menton était proéminent, et ses lèvres trop épaisses. Ses yeux obliques trop éloignés de son nez et légèrement globuleux, la faisaient ressembler à un mérou. Elle se leva pour se pencher vers le faon, toujours lové dans les bras d'Evan, pour mieux s'écrier :

« -OOOOOOOH qu'il est choupy ! »

La petite créature sursauta légèrement et regarda autour d'elle, hagarde, puis bêla son mécontentement devant le visage inconnu, qui était bien trop prêt de son museau.

« -Donnez, je vais l'emmener dans l'arrière salle. »

La demoiselle fit mine de prendre le faon des bras d'Evan, sans attendre un oui ou un non, ce qui fit brailler l'animal encore plus fort. Sebastian se retint de ricaner avec beaucoup de difficulté. Pour finir le faon mordit le bras de l'assistante, qui glapit de surprise plus que de mal. A cet âge là, ça n'a avait pas assez de dent pour blesser. L'assistante recula et l'animal se cala à nouveau dans les bras de son sauveur, à croire qu'il ne s'était rien passé.

Sebastian détourna la tête et se pinça le bras au point de se faire un bleu, pourvut qu'il n'éclate pas de rire.

« -Je crois que je vais le garder avec moi, si vous ni voyez pas d'inconvénient ? »

Vexée, le mérou hocha la tête et alla chercher le vétérinaire. Une fois qu'elle fut hors de portée de voix, Sebastian se pencha sur la petite tête fauve et la grattouilla gentiment. Étrangement, elle ne dit rien à son contact.

« -Cet animal a du goût, admit-il. »

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La petite troupe revint tard dans l'après midi, après être passé chez un éleveur de chèvre du coin, qui leur fournis une quantité de lait suffisante pour le nouveau membre de la famille. Le vétérinaire avait été optimiste quant à sa survit, remarquant qu'elle, puisque c'était une femelle, était entre de bonnes mains. Il avait quand même tenu à la traiter pour les vers et lui injecta des vaccins, dont il faudrait faire un rappel d'ici un mois. Il leur délivra un papier qui les autorisait à la garder chez eux, le temps nécessaire. Un inspecteur des eaux et forêts viendrait faire une inspection et leur délivrerait un certificat en bonne et dût forme si ses conditions de vie étaient conformes aux attentes inscrites dans la loi. Il avait complété avec une liste de recommandations et son numéro personnel, si jamais ils avaient le moindre problème, hors horaires d'ouverture. Il ne restait plus qu'à lui donner un nom.

Harry se décida pour Amber, compte tenue de la couleur de sa robe. Il préférait éviter de l'appeler Bambi III, ou Féline, comme Sirius l'aurait sûrement suggéré. Il restait un grand enfant... Il lui avait installé un panier douillet prêt de la cheminée, dans la chambre de son filleul. Severus avait tiqué, mais Harry fait ses yeux de cocker. Après tout, elle se sentait bien avec lui, supportant très peu les autres, sauf peut être s'ils brandissaient un biberon, autant la laisser avec lui le temps qu'elle s'habitue ? Elle avait déjà perdue assez de repère comme ça, non ?

Le potionniste capitula devant cet imparable argument et lui laissa Amber. Cette dernière visita la chambre de son sauveur et se trouva très intéressé par un pull en laine abandonné là. Harry eut toutes les peines du monde à lui retirer de la bouche, mais un biberon plus tard, et elle n'y pensait plus. Du reste, comme n'importe quelle bébé de son âge, elle passait le plus clair de son temps à dormir, manger, faire ses besoins, puis dormir, manger, faire pipi et caca, bref ! Etc...

Cet inlassable petit rituel se perpétuait toutes les trois heures. Autant dire qu'il ne dormit que par intermittence. Mais un insomniaque ne s'en trouvait pas si dérangé. Il trouva réconfortant de s'occuper d'une si belle créature, qui préférait se lover contre lui, dans son lit, pour dormir, plutôt que dans son coussin. Qu'importe qu'il soit devant la cheminée et aussi confortable qu'un nuage.

La seule qui la jugea d'un œil critique et emplit de jalousie, fut Hedwige. Comment dont ? On lui volait sa place ?! En représailles, elle bouda son maître pendant plusieurs jours. Non, mais !

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Au matin du 31 Octobre, Harry se tenait devant sa malle, incapable de faire un geste. Et pourtant il allait bien falloir. Les photos y étaient rangées, et si il voulait en mettre sur l'autel du souvenir de Samhain, il allait devoir les sortir de là. Julia se tenait non loin de lui, présence rassurante qui lui montrait qu'il ne serait pas tout seul pour affronter cette épreuve. Il aurait put le faire avec Sirius et Severus, la psychomage le lui avait proposé, mais il avait dit non. Eux aussi devaient choisir leurs photos pour ce soir. Et il ne voulait pas rajouter sa peine à la leur.

« -Prends ton temps, mon chat... Et n'oublies pas de respirer, d'accord ? »

Ce qu'il fit. Il n'avait pas eu conscience de bloquer sa respiration. Il inspira et expira, lentement et plusieurs fois, avant d'enfin s'agenouiller devant sa malle. Il posa une main tremblante sur le couvercle, hésitant encore avant de tirer le loquet. Il eut un grincement pitoyable, soudain désemparé devant l'ampleur de la tâche. Julia s'avança doucement et lui pressa l'épaule pour le réconforter, tout autant que pour lui donner du courage.

« -On compte jusqu'à trois ? Proposa-t-elle. »

Harry hocha la tête, se força à respirer et balbutia :

« -Un...

-Deux...

-Trois... »

Il souleva le couvercle avec précipitation, à croire qu'un diable allait en sortir pour l'attaquer. Mais il n'y avait rien d'extraordinaire dans cette malle. Tout y était très semblable à ce que l'on trouve dans n'importe quelle malle d'un élève de Poudlard. Des uniformes, un vieux kit de potion, quelques parchemins, plumes et des bouteilles d'encre vides ou à moitié entamées, des gants en cuir de dragons... Pourtant, si l'on prenait la peine de fouiller un peu l'on tombait sur un album photo tout racorni, pour avoir été maintes fois feuilleté, avant d'être oublié dans le tréfonds de la malle, avec les débris d'un vieux miroir à double sens.

Harry plongea ses mains dans le fourbis ambiant et en sortit l'album avec d'infini précaution, comme d'autre manipule une bombe sur le point d'exploser. Le seconde suivante le couvercle de la malle claqua si fort en se refermant, qu'Amber se réveilla en sursaut et bêla se désapprobation comme elle savait si bien le faire.

« -Désolée ma belle, murmura Harry la gorge nouée par des sanglots mal contenus. »

Julia était toujours impressionnée par la façon dont son patient utilisait la magie sans baguette. Plus que pour le reste du monde, elle était véritablement une extension de sa personne, de sa volonté. Voldemort avait eu une certaine lucidité en le désignant comme son égal. Dumbledore aussi avait vu son potentiel, pourtant les deux sorciers les plus puissants des dernières générations n'étaient rien devant la puissance magique qui émanait du jeune garçon. Merlin lui même tremblerait devant lui lors d'un duel. C'est cette puissance qui le rendait si imposant, si magnétique et en même temps si fragile.

Un grand pouvoir, implique de grandes responsabilités. Et seul ceux qui ne s'en croit pas digne, le sont vraiment. Les deux zouaves n'étaient que des guignols jouant à être Dieu. Les vrais Dieux sont humbles et discrets, conscients des répercutions de leurs actions. Des écorchés vifs. Des sculptures de cristal. Des étoiles incandescentes sur le point d'exploser. Aucune personne saine d'esprit ne voudrait avoir un tel pouvoir, une telle responsabilité. Le prix à payer était trop lourd. Ce prix, Harry en tenait la preuve entre ses mains d'enfants. Le prix de dizaine de vie gâchée en son nom... Alors qu'il n'avait jamais rien demandé d'autre que d'être aimé, et accepté. D'avoir une vie simple et douce.

Harry tournait les pages, un sourire triste au coin des lèvres, tout en laissant ses larmes coulées sur le papier glacé. Effleurant du doigt les images de ses biens aimés disparus, jeunes et heureux pour l'éternité. Julia se pencha légèrement au dessus de son épaule.

« -Mon premier noël....Ils avaient l’air tellement heureux, murmura le jeune homme.

-Oui. Ce sont de beaux souvenirs. »

Harry renifla pitoyablement avant de choisir sa photo préférée de ses parents. Celle à Godric's Hollow, où ils dansaient sous les feuilles d’automne.

« -Elle est magnifique, mon chat. »

Mais ce n'était que la première. Ensuite, il y avait celle de Ron, Hermione et lui dans la salle commune des Gryffondor. C'était Colin qui avait immortalisé l'instant. C'était le fameux soir où Ron l'avait emmené volé et où Hermione les avait attendus avec un chocolat chaud. Elle portait ses chaussons à tête de lapin et entortillait ses cheveux autour de son index en lisant un roman quelconque. L'instant suivant, Ron et Harry entraient dans la pièce tout ébouriffés de pluie et de vent. Elle le accueillit avec un grand sourire, posa son livre après avoir marqué sa page avec une plume qui passait par là, avant de leur tendre les fameuses boissons promises. Se faisant, Ron lui volait un baiser et se calait entre elle et son meilleur ami qui apportait un paquet de jeux de cartes explosives.

La suivante fut une photo de l'AD au grand complet et la dernière une photo de la famille Weasley durant le Noël après l'attaque du Ministère. Le dernier avant la disparition de Ron et Hermione, celle de tous les autres.... Qui avait-il d'encore en vie sur cette photo à présent... Pas Ginny, ni Molly...

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Jasper s'en voulait terriblement. Il avait manqué tuer un humain, qui en plus d'être le compagnon de son frère, était un sorcier. Si Edward et Emmett ne l'avaient pas empêcher de le tuer, aujourd'hui sa famille serait doublement condamnée. A la fois par les Sorciers et par les Volturis. Il ne l'avait dit à personne, mais il en était persuadé. Le sang qu'il avait sentit était différent de celui d'un simple être humain.

Son odeur était intoxicante. Elle piquait la langue, comme emprunt d'électricité. Des indices qui ne trompait pas, pour tout vampire avertit, ou qui avait un régime alimentaire classique. Cet être était tabou !

Il n'avait sentit cette odeur qu'une fois dans sa longue vie. Maria avait découvert une sorcière un jour et l'avait emmené avec elle pour qu'il puisse la sentir. Elle lui avait expliqué ce qu'il risquait si se laissait aller à ses instincts auprès d'un tel être. Elle le livrerait aux Volturis séance tenante et le regarderait mourir avec une indicible délectation. Car les sorciers ne manqueraient pas de détruire leur espèce toute entière si les vampires s'avisaient de les chasser comme les humains.

Ainsi chaque créateur écœurait leur nouveau né avec le sang et l'odeur d'un sorcier, jusqu'à être sûr qu'ils ne s'attaquent jamais à l'un d'entre eux. Comme cela avait été crucifiant pour l'empathe. Son don avait rendu l’inoculation proche de la torture. Son sevrage dépendait de trop de facteur pour qu'il soit vraiment efficace. Il était certain que s'il croisait un sorcier lors d'une chasse, surtout s'il chassait avec un autre. Galvanisé par ses émotions et celle de ses compagnons, il serait implacable.

Quelle pitié que les derniers événements lui aient donné raison...

Mais ce n'était pas la honte qui lui faisait éviter tous les membres de sa famille, Alice, ou Edward en premier lieu. C'était l a peur. Si Aro venait à apprendre la nature du compagnon d'Edward, cela signerait leur arrêt de mort, aussi sûrement que s'il l'avait tué ce jour là. Le Roi Vampire estimait déjà que leur clan était pourvu de trop de talent pour ne pas être une menace. Il convoitait le pouvoir d'Alice, qui n'avait aucun équivalent, de même avec l'empathe. Il attendait fébrilement une faille, une erreur, même infime pour les déclarer hors la loi. Ce prétexte serait du pain béni...

Devant l'ampleur de ses tourments, il finit par aller demander conseil à Carlisle, lorsqu'il fut sûr que personne d'autre ne les entendrait.

« -Mon Dieu ! Tu es sûr ?!

-Affirmatif. Je n'aurais pas pu faire d'erreur... »

Carlisle se sentait comme prit dans un étau, tiraillé entre le bonheur de son fils et la sécurité de sa famille. Etait-il un monstre, si l'espace d'un instant, il avait souhaité qu'Edward ne retrouve jamais son compagnon ? Le risque était si grand....

« -Seigneur, se lamenta-t-il. Il faut le lui dire... S'il l'apprend d'une autre bouche...

-Alice s'évertue à voir, sans le moindre succès. Comme avec les loups de la Push, les sorciers bloquent ses visions. Si je ne lui dit pas, elle ne saura rien... »

Mais devait-il cacher la vérité pour autant ? Une pensée finirait par lui échapper... Et s'ils se retrouvaient que deviendrait le vie ? Seraient-ils pour toujours des fugitifs ? Loin de tous les vampires, qu'ils soient nomades ou en clan ? Les Volturis en première ligne ?

Ils étaient tellement pris dans leur tourment qu'ils ne virent ni n'entendirent Rosalie entrer. Sous ses airs de Reine des glaces, sous ses regrets et sa mélancolie, elle aimait profondément tous les membres de sa famille, même si elle ne s'entendait pas toujours avec eux. Mais qui ne se bouffait jamais le nez en famille ? Son frère méritait de connaître le bonheur, autant que n'importe qui. Cela n'avait que peu d'importance que son compagnon soit un sorcier. Quoi que cela implique et qu'ils semblaient tant craindre. Le destin savait vous apporter ce dont vous aviez le plus besoin, elle en nourrissait le secret espoir. Son père et son frère devaient l'avoir aussi. Le reste, ils l'affronteraient ensemble !

« -C'est à lui de décider, ne croyez vous pas ? Intervint-elle acide. »

Les deux vampires sursautèrent de concert.

« -Il n'a pas eu voix au chapitre pour sa transformation, comme chacun d'entre nous, et je serais mal placée pour en faire la remarque... »

C'est à Emmett qu'elle pensait en disant cela, bien sûr. Elle l'avait découvert aux portes de la mort et avait supplier Carlisle de le transformer, lui autant le choix qu'elle n'avait jamais eu, ne supportant pas l'idée de perdre son compagnon, le jour de leur rencontre. Elle n'avait songé aux conséquences qu'après coup. Fort heureusement, Emmett ne lui en avait jamais voulut.

« -Dites le lui. Il a le droit de savoir. Comme nous tous. Vous ne pouvez faire de la rétention d'information sur un sujet qui nous concerne tous. Tu te plais à répéter, depuis des décennies, que nous sommes une famille. Prouve le !

-Rosalie, ce n'est pas si simple..., commença Carlisle.

-Au contraire. Dis lui, ou je le ferais. Cela aussi est un choix. Lequel préfères-tu? »



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L'Autel du souvenir était prêt et il était Oh Combien débordant de photographie. Beaucoup trop. Chacune était pourvu d'une bougie et d'une petite assiette pour mieux y placer une part de leur met préféré, pour autant qu'ils puissent le savoir. Une chocogrenouille pour Ron, des Cerises confites pour Ginny et Molly, un recueil des pièces de Shakespeare pour Hermione, qui n'aimait rien de plus que le nourriture de l'âme, des profiteroles pour Lucius et des meringues pour Narcissa, un clafoutis pour Eileen, de la tarte à la mélasse pour Lily, des têtes de moines pour James qui avait la passion du fromage avec son meilleur ami et pour les membres de l'AD une boîte de fondant au chaudron qu'ils avaient l'habitude de se partager après leurs entraînements.

Un Autel fort bien garni et pourtant, il manquait une photo, une bougie et un assiette. Julia avait tenté de pousser Harry à Le rajouter sur l'Autel, ou quelque part dans sa chambre où il pourrait évoquer son souvenir seul s'il préférait. Mais Harry avait supplié, et pleuré avec un désespoir déchirant.

« -Je ne veux pas ! Je ne peux pas ! Pas maintenant !

-Tu le garderas prisonnier pour toujours ? »

Toutes les ampoules de la chambre avaient explosé en même temps. Dans un coin de la pièce, Harry pouvait presque le voir lui sourire.

« -Golden... »

Il l'entendait l'appeler...

« -Tu vas devoir le laisser partir un jour...

-Pas MAINTENANT ! »

Alors Julia avait laissé tombé pour cette fois... Mais il faudrait bien y revenir. Ce jeune homme était son plus gros traumatisme et Harry ne pourrait pas aller mieux s'il ne faisait pas son deuil. Elle espérait qu'il puisse un jour. Elle l'appelait de tous ses vœux. Il le fallait !

Chapter 11: Chapitre 11

Chapter Text

Chapitre 11 :

« -Je suis presque sûr que cette chose pourrait m'exploser à la figure, grogna Dray de l'autre côté de l'écran. Si je ruines mon magnifique visage à cause de toi, je t’émascule pour Noël ! »

Evan éclata de rire devant une si franche menace envers sa virilité, tandis que Jacob restait circonspect, installé sur l'un des fauteuils. Il s'interrogeait sur la notion d'amitié du blond qu'il voyait pour la première fois, et dont la voix lui donnait des frissons. Encore plus que lorsque Evan l'imitait. Et ne parlons même pas de l'état d'excitation de son loup ! Frac ! C'était ça, les prémices d'une rencontre avec son imprégné ? Parce qu'il en était sûr, Dray était son compagnon.

« -C'est pour me menacer que tu m’appelles ? Et moi qui pensais que c'était parce que je te manquais trop.

-Ne m'insulte pas Po... James ! Tu ne dois qu'à mon immense bonté d'âme de te joindre par cette « machine de l'enfer » ! Et à Luna... »

Surtout à Luna, pour qui il vouait un culte. Sa folie douce, sa clairvoyance, sa douceur, sa fantaisie et son univers si léger, l'avait conquit, comme beaucoup de monde du reste... Il ne pouvait quasi rien lui refuser.

« -Et que veut me dire notre Sainte Luna ?

-De te bouger le cul ! Hurla le blond.

-Elle a parlé en ces termes ? S'étonna Evan.

-Tu t’encroûtes ! Poursuivit Dray comme s'il n'avait rien dit. Et je ne parles même pas de la longueur de tes cheveux ! Ce nid d'oiseau infâme à muté ou quoi ?! Voilà deux semaines que tu es autorisé à sortir et je ne vois toujours pas l'ombre d'une inscription au lycée de Forks ! Tu comptes laisser ton cerveau crever ? De même que ta vie sociale ? Elle est déjà pas glorieuse depuis que je ne suis plus là...

-Hé ! S'écria Evan. Je soignes ma vie sociale ! Regardes ! »

Il souleva son ordinateur pour montrer Jacob.

« -Sexy Boy ! Décréta Dray l’œil gourmand.»

Jacob rougit jusqu'à la racine des cheveux à cette mention. Il le trouvait sexy ? C'était bien la première fois qu'on lui disait une chose pareille.

« -J'adorerais avoir le goût de sa vertu sur ma langue, marmonna-t-il en français, si doucement qu'Evan eut un doute, avant de s'écrier...Vous baisez ?

-NON !

-DRAY !

-Quoi ?! Ce serait plus acceptable que de passer tes journées avec la biquette qui braille...

-Amber... Son nom c'est Amber, et ce n'est pas une biquette, mais un faon.

-Ce n'est pas le sujet ! La dernière fois que tu t'es envoyé en l'air c'était avec le Dragonnier... Tu sais que si tu ne te sers pas de ton service trois pièces, il se pétrifie ?

-Arrêtes tes conneries Black !

-Bref ! Sors ! Vois du monde ! Que j'ai un rival digne de ce nom à qui botter les fesses à Noël. Te battre alors que tu es déjà à terre, ce n'est vraiment pas glorieux ! Et puis Luna dit que ton destin t'attend au dehors, pas au dedans... Sur ce j'ai fais ma B-A ! N'oubliez pas de sortir couverts ! »

Evan voulut protester sur la dernière remarque, mais le visage de son ancienne Némésis disparu aussitôt. Il grogna un chapelet d'insultes que Jacob ne releva pas, trop gêné pour cela.

« -Quelle Drama Queen celui là, j'te jures ! Je suis désolé. Il est, heu...

-Intense ? »

Doux euphémisme...

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Sirius tournait comme un lion en cage dans le salon, en grommelant et braillant à qui mieux mieux, sur les élucubrations de son cousin, qui vivait à plusieurs milliers de kilomètres, et donnait des leçons de vie comme s'il était le principale concerné et habitait déjà les lieux.

« -Ce n'est pas parce Sieur Black Junior a parlé qu'il faut obéir ! Par les caleçons troués de Merlin ! Qui est le Chef de famille ici ! »

L'animagus avait des effusions de virilité très aléatoires et apparemment, celle du mois était aujourd'hui. Severus le regarda s'échauffer en silence, pourvu qu'il se défoule un peu avant de parvenir à en placer une. Il est des angoisses qu'il faut laisser sortir. Une fois qu'il aurait évacué, il ne lui resterait plus qu'à le grattouiller au bon endroit pour qu'il se mette à remuer la queue et retrouve son bon sens.

« -Bambi va mieux c'est un fait. Il gère de mieux en mieux les énergies ambiantes et sortir se défouler lui fait du bien. Et il s'entant si bien avec Jacob, Seth et Leah... Mais franchement, est ce une raison pour le laisser plonger la tête la première dans le grand bain sans brassards?! Il pourrait commencer là où il a pied ! Au lycée de la réserve par exemple... »

C'était plus prêt de la maison et là bas, il n'y avait pas de vampires, même végétariens, c'était parfait non ?

« -Ils n'ont pas de cours de langues avancées, ni de cours de dessin, argua Severus sobrement.

-On peut engager un précepteur, tu crois ? Ça doit se trouver... »

La voix de Sirius manquait de plus en plus de corps, preuve qu'il commençait à se calmer et capable d'entendre des arguments. Son éclat était proche du caprice et ils le savaient tous les deux. Ce n'était qu'une façon de dire qu'il s'inquiétait. Et mine de rien, il ne voulait pas avoir l'air de céder trop facilement, face à la logique.

« -Une personne de plus dans sa vie, n'est pas reprendre une vie sociale normale. Surtout pas pour un adolescent de son âge.

-Et ben justement, les ados sont cruels entre eux ! Un adulte c'est mieux !

-Siri..., souffla Severus. On ne va pas le garder dans une bulle toute sa vie.  »

Sirius eut soudain les larmes aux yeux et déglutit avec difficulté. Le potionniste soupira doucement et se leva pour venir le prendre dans ses bras. Son compagnon se pelotonna contre lui en reniflant et se nourrit de la chaleur si réconfortante de son étreinte.

« -J'ai peur aussi Paddy. Mais nous devons l'encourager au mieux. Ce n'est qu'ainsi qu'il pourra aller bien... »

Il lui caressa la tête, puis la nuque pour finir de le calmer. En réponse Sirius secoua la tête en signe d'assentiment.

« -Je sais, pardon.

-Ne t'excuse pas de l'aimer et de vouloir le protéger, c'est compréhensible.

- Mais je ne veux pas qu'il soit blessé... Encore... »

Severus le berça plus fort. Lui non plus ne le voulait pas, mais en la matière, ils ne pouvaient rien faire contre cela. Le monde avait son lot de joie et de peine. La seule chose qu'ils pouvaient faire c'était être là pour le soutenir et le guider, et c'est ce qu'ils s'efforceraient de faire.

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Leah regardait la scène comme on s'apprête à voir un fantôme sauter sur le personnage principale dans un film d'horreur. A la différence que si elle était vraiment en train de regarder un film, il y aurait, en plus de cette sourde angoisse mêlée d'adrénaline, un sentiment d'excitation qui lui tirerait un sourire entendu. Ici, elle avait envie de soit se cacher les yeux en attendant que ça passe, soit hurler au scandale. Finalement, elle se décida pour cette dernière :

« -Black ?! S'égosilla-t-elle. Qu'est ce que tu crois être en train de faire ?! »

Jacob sursauta et manqua lâcher l'arme qu'il tenait dans ses mains. Evan, sa victime consentante, aux yeux de Leah, sursauta de même.

« -Heu, fut la réponse de l'Alpha. »

Sa Bêta souffla excédée. C'était encore pire que ce qu'elle pensait. Il était vital pour la santé d'Evan, sans parler de la sienne, qu'elle agisse. Tout De Suite !

« -Ôtes tes grandes paluches de sur sa tête ! Et poses cette tondeuse len-te-ment ! »

Abasourdit et légèrement apeuré par la menace sous-jacente, Jacob obtempéra et alla jusqu'à reculer de trois pas.

« -Je comprends l'envie de reprendre le contrôle de la masse informe qui te sert de cheveux, mais il y a des règles à suivre en la matière ! A commencer par ne pas confier ta tête à cet énergumène, juste parce qu'il s'est fait une Britney !

-Si y s'rate c'est pas bien grave tu sais, mes cheveux repoussent très vite, argua Evan penaud.

-Et bien, la confiance règne, déclara Jacob faussement vexé. »

Evan lui fit un sourire entendu et fit signe à Leah de s'approcher. Seth, qui jouait avec Amber, intervint.

« -Perso, je ne ferais confiance ni un l'un ni à l'autre sur ce sujet... Jacob parce qu'il est pas très doué...

-HE ! Brailla l'intéressé.

-Et Leah parce que son sens du style est très personnel.

-Tu as des remarques à faire pour ta prochaine coupe, rétorqua sa sœur l’œil froid.

-Nope, je dis juste que le style K-pop ne va pas à tout le monde... C'est pourquoi, j'ai fini par aller chez le coiffeur... Après c'est ta tête Evan, c'est toi qui vois...

-C'est quoi le style K-pop ? »

Innocent petit être bientôt pervertit ! Leah trépigna légèrement et sautilla presque jusqu'à l'ordinateur portable d'Evan, qui eut l'impression d'être sur le point de vendre son âme au diable...

Le soucis, avec ce genre musicale, c'est soit on aime soit on déteste. Leah adorait au delà du raisonnable, au point qu'à sa seule mention, ses yeux se mettaient à briller comme des étoiles et d'autre comme son frère préférait se crever les tympans plutôt que d'entendre une seule chanson de plus BTS. Jacob, lui, restait plus circonspect. Surtout parce que ses hormones se réveillaient malgré lui lorsqu'il tombait sur un clip de K-pop lorsqu'il passait voir Leah. C'était permis d'être aussi sexy ? Comment ne s'était-il pas posé la question de son orientation sexuelle avant ?!

La Quileute pianota un instant sur le clavier avant de trouver ce qu'elle cherchait. Elle posa l'ordinateur sur la table basse, devant son hôte et futur adepte, avant de faire partir la vidéo. Le sorcier se pencha pour mieux voir, assez intrigué. Jacob planquait à moitié ses yeux devant sa main, soudain extrêmement gêné. Il connaissait trop bien cette chanson : Blood sweet tears...

Durant l'entièreté de la vidéo, Evan écarquilla grands les yeux. Quant aux traits de son visage, ils parlaient pour lui. Ça papillonnait dans son ventre et la conversation avec Dray lui revint en mémoire. Et contrairement à ce que le blond avait laissé entendre, rien n'était pétrifié nul part, bien qu'il aurait été en droit de se le demander, vu son absence de libido ou l'envie d'en avoir une. Est ce qu'il pouvait appeler Charlie pour une séance de coït en urgence ou l'Amérique du Sud était trop éloignée pour que ce soit faisable ?

« -Ooooooh, Merlin, souffla-t-il. Ils se laissent manger vous croyez ? »

Si quelqu'un avait encore un doute sur l'orientation sexuelle du jeune homme, à présent ce n'était plus le cas.

Leah sourit victorieuse. Et un adepte de plus ! Un !

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Sebastian décida de se rendre au lycée de Forks en laissant ses hommes à la maison. Shawn avait ramené deux motos cross de la décharge et il louait Jacob pour cela. Cette occupation tombait à point nommé et empêcherait l'animagus de tourner en rond dans le manoir, durant les prochaines heures de cours de son « Bambi » et de le rendre chèvre par la même occasion.

Evan était en train de se faire couper les cheveux par Leah ce qui le rassurait d'avantage sur le résultat, que si Jacob s'en était chargé. Ensuite, Dray s'occuperait de La Tenue, en vidéo conférence. La aussi, il ne se faisait aucun souci. Draco avait hérité du sens esthétique de sa mère et ferait merveille, en oubliant pas de ponctuer le tout de ses remarques si personnelles et imagées.

Julia était venue le matin même pour sa séance avec le jeune homme et en avait profité pour revoir le contenu de la trousse de potion d'urgence. Elle avait également rajouté les sortilèges en vigueur sur le médaillon en améthyste, afin que les Cullens ne soient pas aux aboies face à son sang magique, comme il avait déjà été fait avec ses tuteurs. Ceux de Shawn était sur sa chevalière aux armoiries Black, et ceux de Sebastian sur l'anneau qu'il portait à l'oreille droite.

Le potionniste se gara au parking des invités et se rendit dans le bâtiment en brique rouge ou un écriteau indiquait « accueil » d'une démarche assurée. Il remonta l'étroit chemin pavé bordé de haies et pénétra alors dans un bureau coupé en deux par un long comptoir encombré de dépliants aux couleurs trop criardes à son goût, et de corbeille débordant de dossier en tout genre. Une matrone aux lunettes et aux cheveux rouge se tenait là, arborant un tee shirt violet dès plus approximatif. Et lui qui pensait que Julia avait une étrange façon de se vêtir ! Au moins elle savait allier les couleurs et les styles. A l'évidence, ce n'était pas le cas de tout le monde... Ne porter que du noir ou presque, évitait bien des désagréments.

« -Bonjour à vous, Demoiselle. »

Il prit soin d'imiter le ton parfois enjôleur que Lucius avait pour s'adresser aux gens. C'était parfait pour enrouler les bonnes personnes autour de son petit doigt. Il préparerait ainsi le terrain pour Evan.

« -Monsieur Darcy, balbutia la femme en rougissant.

-Hélas non, ma très chère, je suis Sebastian Prince et je viens vous déposer le dossier d'inscription dûment rempli de mon pupille Evan James. »

Il déposa gracieusement le pli sur le bureau, en n'oubliant pas de sourire. Salazar ! Lucius serait si fier... La secrétaire était aussi rouge que ses cheveux. La flatterie pouvait mener si loin... Elle attrapa fébrilement le dossier et le parcourut rapidement pour vérifier qu'il ne manquait rien.

« -Et bien Mr Prince, je suis ravi de vous informer que tout me semble en règle. Nous attendrons Evan avec une grande impatience. Soyez rassuré, nous lui ferons bon accueil.

-Je n'en doute pas, si chacun est à moitié aussi aimable que vous.

-Evan devra se présenter ici lundi prochain et je lui fournirais tout ce dont il aura besoin.

-Et soyez en remerciée, Mademoiselle ?

-Hewitt, roucoula-t-elle. Gladys Hewitt.

-Charmé. »

Plus tard, alors qu'il quittait à peine le bureau, Gladys s'empara de son téléphone pour raconter à qui voulait l'entendre que le jeune ermite de Forks allait bientôt faire son entrée au lycée... En une heure, toute la ville était au courant.

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Evan s'observait dans le miroir d'un œil critique. Celui de Jacob était intrigué, comme ne sachant pas expliquer ce qu'il ressentait, Leah était extatique, Seth absorbé par la lecture de l'Histoire de Poudlard.

« -Parfait en tout point, décréta Dray de l'autre côté de l'écran.

-T'es sûr ? C'est pas un peu trop ?

-Trop quoi Saint P...James ? »

On entendait clairement l'agacement dans la voix traînante et cela ne présageait rien de bon, mais Evan n'avait jamais eu beaucoup d'instinct de conservation, alors pourquoi s'arrêter en si bon chemin ?

« -Trop tout... Souffla le brun.

-Le pull à la même couleur que tes yeux, tes cheveux sont enfin agréable à regarder,

-Merci !

-Mais de rien, Ma très chère !... Et ce jean te fait un cul d'enfer ! Tout est parfait ! »

Jacob, qui bien malgré lui, louchait sur le dit cul, était bien d'accord, mais préféra ne pas relever.

« -Mais...

-Si tu t'avises de ne serait-ce que changer de paire de chaussettes, je ferais en sorte de t'éplucher comme une orange, avant de te découper en quartiers, pour mieux te disposer dans des bocaux ! Suis je clair ? »

La voix du blond était froide et la menace sans appel, au point qu'Evan eut le bon goût d’acquiescer vivement sans plus protester.

« -Bien ! Sûr ce j'ai des Aspics à passer alors... »

Il fit un signe de la main et disparu de l'écran. Il avait beau dire, mais il s'en sortait assez bien avec la technologie moldu...

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Avoir parmi ses proches, le meilleur potionniste d'Europe, permettait d'avoir à sa disposition un stock conséquent de potion aiguise méninge, susceptible de l'aider à se mettre à niveau. Ainsi, il pouvait aller dans n'importe quel établissement moldu. Puisqu'aller dans une école sorcière était exclu de part sa notoriété.

Evan avait commencé sa cure à Menton sous la surveillance de Julia et avait continué depuis leur arrivée à Forks. Ne restait plus qu'une chose pour être un adolescent américain typique.

« -Tu enclenches le contact... Voilà.... Pas de piège... Tu appuies sur l'embrayage et tu passes une vitesse.

-Laquelle ? »

Sebastian haussa un sourcil.

« -La première, c'est toujours mieux Poussin.

-Okay... »

VRMMMMMMMMMM !

« -Non, ça c'est l'accélérateur... Essaie avec le pied gauche pour voir ? »

Evan fit comme demandé, tout en suant à grosse goutte. A croire qu'il s'apprêtait à faire une opération à cœur ouvert.

« -Reste appuyé.... Passe la vitesse... Maintenant tu appuies doucement sur l'accélérateur, tout en relâchant, doucement l'embrayage.... Et... Tu cales.... »

Il fut pris d'une effroyable envie de rire, mais se reprit en avisant l'air catastrophé d'Evan.

« -C'est pas facile les pieds, chouina-t-il désœuvré les mains agrippées au volant tel un hibou sur sa branche. »

Sebastian, plus que Shawn qui avait peur de prendre le volant, se trouvant bien plus à l'aise sur une moto, avait insisté pour qu'il apprenne à conduire. Tous les gamins d'Amérique conduisait dès l'âge de 16 ans et il en avait 17. Idée étrange à son idée, puisqu'étant un sorcier, il pouvait transplaner. Ce à quoi le potionniste lui avait rétorqué qu'il ne pouvait le faire que dans des endroits qu'il connaissait déjà. S'il apprenait à conduire, il serait plus indépendant et plus proche du standard de l'ado normal.

Evan faisait donc de son mieux, mais s'il aimait la vitesse ou le sentiment de liberté sur un balai ou une moto, la voiture, c'était une toute autre histoire... Il en avait toujours eu peur. En cela, il était semblable à son parrain, à la différence que lui, n'avait pas été traumatisé par sa « famille », qui aimait lui rappeler que ses parents étaient morts dans un accident de voiture... Cela avait nourrit ses angoisses et une bonne partie de ses cauchemars d'enfant.

Il aurait peut être pu se raisonner sans l'oncle Vernon et sa conduite nerveuse et trop souvent alcoolisée, finissant de le rendre malade. A cela s'ajoutait les voyages en voiture volante, dont un avait manqué par de fois de le tuer, avec le conducteur ? La première en manquant en tomber et se fracasser dans un ravin, et la deuxième en percutant un saule, qui manque de bol était un cogneur ?

Tout cela additionné rendait le but que c'était lancé Sebastian, compliqué. Il avait beau faire preuve de toute sa patience, Evan n'avait qu'une envie : descendre !

« -Tu ne veux pas me la démarrer ? Et dès que la vitesse me convient je me mets au volant ? »

Sebastian le fixa de côté, lui et son sourire tout tordu qui ne faisait pas illusion une seule seconde.

« -Tu as combattu un Basilic, des Arachnides. Tu as dompté un hippogriffe et même des sombrals ! C'est foutrement plus dangereux qu'une voiture, tu ne crois pas mon Poussin ?

-Non !... »

Un rosier écrasé plus tard, le dernier encore en vie, et un arrêt brutal grâce au frein à main et il fut temps de revoir ses exigences à la baisse. Les yeux de cocker du jeune homme et ses genoux qui claquent le dissuadèrent de le pousser d'avantage. Et puis, cela ne le dérangeait pas de jouer les chauffeur.



Chapter 12: Chapitre 12

Chapter Text

Chapitre 12 :

Lorsqu'Evan se réveilla ce fameux premier matin, Amber était roulée en boule contre ses jambes et Hedwige rentrait tout juste de sa nuit à chasser les mulots et stationnait juste au dessus de son oreiller, en attente de grattouilles bien méritées. Comme à son habitude, le jeune homme s'exécuta avec un sourire attendrit. Bien vite, Amber se rapprocha pour y avoir droit, elle aussi.

Il était encore tout groggy de sommeil, pas bien sûr de savoir comment appréhender sa journée. C'est une des raison, qu'il lui faisait aimer ces petits moments tendres et contemplatifs, qui ne lui demandaient pas de réfléchir à autre chose qu'à la douce présence de ses compagnes.

Lorsqu'il avait découvert la petite biche dans la chambre de son cousin, Jacob avait eu un pet d'esprit quelque peu suicidaire.

« -Il ne te manque plus que les lapins et les écureuils et je pourrais t'appeler Blanche-Neige. »

Evan l'avait regardé comme Sebastian regardait certains Pouffsouffles et le change forme avait eu le bon goût de frisonner, mais pas assez pour comprendre où était son intérêt. Ce qui ne saurait tarder...

« -Je te déconseille de m'appeler comme ça...

-Comme quoi ? Avait répondu le Quileute joueur. Blanche-Neige ? »

Evan avait à peine sourcillé, mais le sortilège cuisant lui, était partit claquer la cuisse de l'Alpha qui glapit de douleur.

« -Tu as osé ?

-Je peux recommencer, si tu as le moindre doute ? »

A la lumière de la douleur au moment de marcher -Bordel!- Jacob ne tenta plus le diable. Sage décision, qu'il apprit plus vite qu'un certain animagus, qui mit trois jours à pouvoir s’asseoir sans glapir de même...

Après plusieurs minutes de câlinage, Evan eut suffisamment d'énergie pour bouger ses jambes, et se traîner dans la salle de bain. Il prit son temps, appréciant l'eau chaude qui lui tombait sur le dos, malgré les bellements d'Amber de l'autre côté de la porte. C'est qu'il commençait à se faire faim !

Il sortit et s'habilla prestement, à la chaussette prêt, lorsqu'il ne put plus supporter ses récriminations. Il attrapa le faon, qui ne maîtrisait pas encore la descente des escaliers, ainsi que son sac de cours. Dans la cuisine les attendaient Shawn et Sebastian. L'un avec un biberon et l'autre avec une assiette de pancakes recouvert de sauce au chocolat et surtout un café serré, accompagnés de ses potions du matin. Amber se tortilla pour descendre des bras de sa maman de substitution. Evan la posa et elle se rua vers Shawn.

« -C'est la reconnaissance du ventre ! Se réjouit-il. On va passer une bonne journée tous les deux, hein mini Bambi ? »

L'animagus était complètement gâteux avec Amber, au point que Sebastian leva les yeux au ciel. Heureusement, il avait beaucoup de potion à réaliser aujourd'hui et il pourrait ainsi ne pas l'entendre gagatiser béatement. Evan lui, sourit tendrement, rassuré quant au sort de sa petite protégée. Elle aussi aimait passer du temps avec ceux qui lui donnaient à manger.

« -Comment se fait-il que tu sois plus mâture que lui en étant plus jeune, se lamenta faussement Sebastian. »

Evan rit doucement avant de s'attaquer à très petite bouchée à son petit déjeuné. Le cœur n'y était pas ce matin. L'angoisse lui tordait les boyaux.

Ses tuteurs connaissaient la chanson et n'insistèrent pas pour qu'il mange. Cela n'aurait servit à rien, à part rajouter du stress à l'angoisse, tout en saupoudrant le tout de culpabilité et c'était ce que tout le monde voulait éviter. A la place, Sebastian glissa un sachet en papier dans le sac d'Evan, avec à l'intérieur, une banane, un roulé à la cannelle et des energy balls. Bref, de quoi grignoter gentiment et emmagasiner de l'énergie en cas de besoin.

Pour finir, Shawn déposa le miroir à double sens, protégé par un coupon de velours devant son assiette de crêpes.

« -Le réseau est si mauvais dans le coin... Au moins avec ça, tu pourras nous joindre n'importe où !

-T-Tu l'as réparé ? Balbutia Evan. »

La dernière fois qu'il avait vu cet objet, il était au fond de sa malle, en petits morceaux. Soudain, une boule lui monta dans la gorge, suivit de prêt par une envie de pleurer, où se mêlaient joie, reconnaissance et mélancolie.

« -Oh 'Ry !

-Poussin ! »

Les deux hommes se précipitèrent comme un seul et pressèrent doucement l'épaule du plus jeune, pas certains qu'il accepte une étreinte plus importante dans son état. Mais il les détrompa en se plaquant contre le premier torse venu et en l'agrippant de toutes ses forces. S'en suivit un câlin sandwich qui distilla force, amour et protection à un Evan bien trop bouleversé.

Une fois qu'il eut repris ses esprits et essuyer ses joues ruisselantes, il fut temps de partir. Il caressa Amber une dernière fois, fit une accolade à son parrain, avant d'attraper son sac de cours et son mug de café entamé.

Le voyage se passa dans un silence reposant, presque méditatif. La conduite de Sebastian était toujours prudente et fluide, aussi pouvait-il se laisser aller. Il contempla le paysage bordé d'arbre, jusqu'à ce qu'ils arrivent dans le centre ville, puis devant le lycée de Forks qui était une suite de bâtiments en brique rouge. Arrivé à quelques mètres, Sebastian se gara et coupa le moteur.

« -Veux-tu que je viennes avec toi ? »

Evan parut hésiter pendant un centième de seconde, avant de se raviser.

« -Tu as peur que mon merveilleux sens de l'orientation fasse encore des miracles ?

-S'il n'était pas aussi aiguisé que celui de ta mère, je ne m'en ferais pas.... Le premier sort qu'elle a appris était pointe au Nord, pour ne plus jamais se perdre dans les couloirs de Poudlard...

-Il y a plus de panneau ici qu'à Poudlard, n'est ce pas ?

-Moui. »

Evan posa sa tasse dans le porte gobelet, saisit son sac, et prit une grande inspiration.

« -Je vais y arriver ! Déclara-t-il »

Il disait cela d'une telle façon que le potionniste ne sut pas si c'était pour se rassurer, ou le rassurer lui. Il pouvait bien dire de Paddy, mais il était à deux doigts de retourner au manoir avec son filleul sous le bras....

« -Je sais que tu vas y arriver ! »

Evan le gratifia d'un sourire un poil tordu, puis sortit de l'habitacle. Il se dirigea vers l’accueil d'une démarche qui se voulait aussi assurée que possible et qui faisait illusion, sauf peut être pour un Serpentard aguerrit. L'ancien espion resta là jusqu'à le voir disparaître complètement de son champs de vision. Une fois fait, il démarra au quart de tour. Il fallait absolument qu'il rentre s'enfermer dans son laboratoire pour brasser ses potions ! Pour ne pas penser...

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Sur le chemin pavé qui menait à l'accueil, Evan psalmodiait des encouragements comme on récite un mantra. Comme Sebastian l'avait déjà dit, il avait combattu des tas de bestioles capables de vous tuer, juste parce que vous aviez eu l'audace, ou le malheur, c'est au choix, de croiser leur chemin. Conduire une voiture, affronter le monde, ou des ados bourrés d'hormones, ne devrait pas être si insurmontable ? Et pourtant...

Il prit la peine de se regarder faire et sans nul doute, il aurait préféré être dans un nid d'acromentule à l'heure actuelle. Ses mains seraient moins moites, son cœur tambourinerait moins vite dans sa poitrine. Il aurait sa magie et son instinct pour l'aider, qui au contraire des gens ne l'avaient jamais trahi.

Ils étaient bien trop versatiles dans leurs inclinations et faire preuve de socialisation demandait trop d'efforts, surtout lorsque la déception pointait immanquablement le bout de son nez. Quelle vienne de lui ou des autres. Qu'importe qu'il se soit fait des amis à Forks, il en revenait toujours au même point : se confronter aux gens, s'ouvrir, être accepté, ou rejeté et souffrir...

Merlin, c'était si fastidieux ! Il voulait rentrer à la maison !

« -Tu comptes rester enfermé tout ta vie avec tes souvenirs, bons comme mauvais? Plus fidèles aux morts qu'aux vivants ? Que diraient-ils en te voyant ?

-Quelle importance ! Ils sont morts !

-Quelle importance de vivre avec eux dans l'ombre alors ?

-Je ne veux plus souffrir ! C'est trop j'en ai assez !

-Mon chat, avoir le cœur brisé c'est la preuve que tu as tenté quelque chose. Et pour guérir ce petit cœur il faut tenter à nouveau et faire confiance. »

Evan soupira

« -Confiance ? Souffla-t-il comme pour l'invoquer et ouvrit enfin la porte. »

la pièce était exactement telle que Sebastian l'avait décrite, Gladys Hewitt de même. Il s'avança droit sur elle, son plus beau sourire crispé aux lèvres. Il n'eut même pas le temps de se présenter ou de dire « Bonjour », que la secrétaire se redressait sur son siège. Elle zieuta derrière lui, mine de rien, dans l'espoir d'apercevoir son « Mr Darcy », peine perdue. Sans laisser paraître sa déception, elle accueilli Evan comme elle l'avait promis à son tuteur.

« -Bonjour ! Tu es Evan James, n'est ce pas ?! »

Le susnommé sursauta devant tant d'enthousiasme et acquiesça timidement.

« -Oui, c'est moi. Bonjour. »

Intérieurement Gladys s'extasia. Quel beau jeune homme, bien qu'un peu frêle. Il avait des yeux magnifique ! En plus de dégager quelque chose de magnétique, comme Mr Prince. De quoi tenir la dragée haute aux 5 mannequins qu'étaient les enfants Cullen.

Elle farfouilla avec énergie dans une pile de document dangereusement haute et qui semblait sur le point de se fracasser. Elle en sortit, victorieusement et sans le moindre éboulement, ce qu'elle cherchait, pour mieux le brandir sous son nez.

« -Voici ton emploie du temps et un plan de l'établissement. »

Le reste ne fut qu'un babillage ininterrompu, où elle prit soin de lui indiquer toutes ses salles de classes, en surlignant avec un feutre de couleur différentes, les itinéraires. En ponctuant le tout d'information sur la vie scolaire qu'Evan ne put retenir. Très vite, son plan ressembla à une œuvre abstraite multicolore dont il n'était pas sûr de pouvoir se servir...

Par dessus venait s'ajouter une fiche à faire signer à chacun de ses professeurs et qu'il devait lui rapporter à la fin de la journée.

« -Bienvenue à Forks ! J'espère que tu te plairas parmi nous ! Passe une bonne journée ! »

Était ce un vœu pieu ou un ordre ?

Il la remercia chaleureusement et se dirigea vers le bâtiment 3 pour son cours d'Anglais. Tout le long du chemin, il garda le nez collé contre son plan, dans l'espoir de ne pas croiser le regard d'un autre élève. Dans une petite ville, un nouveau venu ne pouvait décemment pas passer inaperçu, et il sentait un millier d'yeux le scruter avec un mélange de fascination béate et de curiosité malsaine. Il avait presque oublié l'effet que cela faisait d'être le centre d'une attention dont il n'avait que faire, mais qui le mettait mal à l'aise.

Au détour d'un couloir, il vérifia l'état de ses barrières mentales et magiques. Elles étaient toujours bien en place. Merci Merlin et les Quatre Fondateurs !

Il s'engouffra rapidement dans sa salle de cour et salua Mr Mason, qui se regarda d'un œil morne et lui répondit du bout des lèvres. Il signa négligemment sa fiche avant de lui donner la liste des livres au programme et de lui indiquer une place tout au fond de la salle. Là au moins, il ne subirait pas les regards inquisiteurs de ses camarades, ou l'espérait-il, mais cela aussi était un vœu pieu.

Lorsque la fin du cour arriva, il se résigna à déchiffrer son plan, lorsqu'un jeune homme dégingandé, à lunettes et cheveux noir se pencha vers lui armé d'un immense sourire.

« -Salut ! Tu es Evan ? Moi c'est Eric ! 

-Enchanté de faire ta connaissance, bredouilla-t-il pris au dépourvut. »

Il était bien le premier à oser lui adresser la parole et son enthousiasme lui en rappelait un autre. Il ne manquait plus qu'un flash d'appareil photo et se serait parfait.

« -Besoin d'un guide touristique ?

-Heu...

-Dis oui avant que les filles ne te mangent tout cru, le pressa-t-il dans un souffle. »

Evan jeta un œil autour de lui pour constater qu'il avait raison et s'empressa de se lever et de dire « oui ».

« -Génial ! C'est quoi ton prochain cours ?

-Français avec les terminales. »

Impressionné, Eric siffla avant de le conduire.

« -Impressionnant ! C'est pas commun... Comment ça se fait ?

-Je … j'ai une correspondante très capable et un séjour de plusieurs mois dans le sud de la France à mon actif.

-Cool !...Pas trop choqué par le changement de température ? »

Insidieusement, le reste des élèves faisait mine de s'approcher suffisamment d'eux pour saisir des brides de conversations. Evan en frissonna légèrement et fit de son mieux pour focaliser son attention sur son guide.

« -La pluie, le brouillard... Ca ne me dérange pas... J'ai vécu 6 ans dans un pensionnat en Écosse, d'où mon hâle naturel. »

Son blague était grinçante, si bien qu'il crut qu'elle était tombée à l'eau, mais Eric éclata de rire.

« -Excellent ! Cultivé et avec de l'humour ! Je mettrais ça dans le journal !

-Le journal?!...

-J'en suis le rédacteur en chef, si jamais tu es intéressé, n'hésite pas à …

-Non, non ! C'est... ! Ne parles pas de moi !... Dans le journal... S'il te plaît... »

Evan se sentait déjà comme une bête curieuse... qu'est ce que ça allait être après l'article ? Il sentait la panique le gagner, les mots lui échapper, sa respiration se raréfier, son cœur accélérer, jusqu'à ce que les néons se mettent à grésiller.

Eric fronça les sourcils devant cette étrange réaction. Il savait reconnaître les prémices d'une crise d'angoisse pour en avoir fait un certains nombres.

« -Auguste a parlé ! L'article est mort ! Je n'en parlerai plus... T'inquiète je te couvres !On aura qu'à trouver un autre sujet ! Genre... Les garçons qui rembourrent leur maillot de bain ? »

Evan eut un rire nerveux, puis finit par reprendre une respiration normale.

« -Merci, parvint-il à articuler d'une voix rauque.

-Pas de quoi !... Te voilà rendu !... On se dit à plus tard ?!

-Oui, a plus tard. »

Evan l'observa s'en aller pendant une longue minute, heureux d'avoir réussi à se faire comprendre avec si peu de verbalisation. Quelle idée de réagir si violemment à la seule mention d'un article dans le journal du lycée... IL tritura machinalement son pendentif et rentrant dans la classe à la suite des autres élèves.

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Comme à son habitude Rosalie s’apprêtait à faire son entrée dans la salle de classe de sa démarche de reine. Une attitude des plus efficaces pour réduire au silence tout les nuisibles qui souhaiteraient, ne serait ce que lui sourire ou lui jeter un coup d'oeil trop appuyé. Pourtant, ce matin, c'est elle qui perdit ses mots, tout autant que le contrôle de son corps, qui resta bloqué dans l’entrebâillement de la porte.

Son odeur, à la fois intoxicante et enivrante, lui piqua le nez avant qu'elle ne l'aperçoive. C'était entêtant, mais pas au point d'entrer en soif de sang. Tous les humains présents pouvaient aller se rhabiller. Rien que part l'odeur il les renvoyait au stade larvaire. Alors c'était cela un sorcier ? Car elle en était persuadée, le jeune homme dont tout Forks ne cessait de parler, échafaudant les théories les plus ridicules à son sujet, était là devant elle.

Sa démarche autant que sa posture se voulait assurées, mais il y avait une crispation dans son cou et ses épaules qui ne la trompèrent pas. Chaque fois que quelqu'un passait prêt de lui, il frissonnait imperceptiblement. Comme si l'aura qui émanait de chaque individu entrait en collision avec la sienne. Et quelle aura ! Elle était magnétique !

Evan, puisque tel était son nom ( tous les élèves le murmuraient depuis le début de la matinée), était charismatique, mais ne voulait ni ne savait en jouer. Ses émotions se lisaient sur son visage, d'avantage sur ses yeux. D'immenses yeux vert bordés de long cils. Une bée vitrée sur son âme d'écorché vif.

Il était mince, presque frêle, sans être dépourvu d'une légère musculature. Ses doigts étaient fins et délicats, quoique mouchetés de tâches de peinture. Un artiste. Qui par le plus grand des hasards se trouva installé à sa table par Me Legrand, leur professeur, très impressionnée par son accent et son niveau dans sa matière. Il avait rougit sous le compliment et était partit se faufiler à la place indiqué aussi vite qu'il le pouvait.

Le hasard pousserait-il le vis jusqu'à apporter le compagnon de son frère jusque dans son sillage ? Elle l'espérait tellement !

Une dinde quelconque se tourna vers Evan qui balbutia un « Bonjour » qui manquait de corps autant que de conviction. Cette vision de lui, semblable à un chiot qu'on aurait abandonné, lui fit l'effet d'une douche froide et elle se remit en marche. Elle s'installa à sa place avec grâce et son indifférence naturelle, en toisant la mécréante qui osait embarrasser son futur beau-frère. Oui elle en était sûr ! Personne ne pouvait l'en détromper !

« -Le cours c'est de l'autre côté Dickson. Laisse ceux qui veulent se cultiver intelligemment en paix. »

La voix de la vampire avait claqué, au point de faire se recroqueviller le dite Dickson, qui se réinstalla en couinant comme une souris.

« -Merci, souffla Evan avec reconnaissance. »

Rosalie lui fit son plus beau sourire, ce qui acheva de dissuader les autres de l'approcher sans son entière approbation. La Reine des glaces ne souriait jamais à personne, ormis son petit ami et ses frères et sœur, même si c'était plus rare pour cer derniers. Qu'elle ait un tel comportement ne pouvait signifier qu'une chose : Evan James était sacré ! Pas touche et Chasse gardée ! Le premier qui fait mine de l'approcher se fera mordre ! Car si elle était d'une beauté froide et racée, la blonde avait un caractère de chien.

« -La conversation est un art trop subtil pour certain, dit-elle en français. Peu savent lorsqu'il faut se taire. »

Evan papillonna des yeux et un sourire rêveur en contemplant sa sauveuse.

« -Dray l'adorerait, se dit-il. »

« -Rosalie, enchanté, déclara-t-elle en tendant la main.

-Charmé. »

Sous le coup d'une impulsion, qu'il ne s'expliqua pas, il saisit délicatement la dite main, pour l'effleurer plus que pour la baiser. SI elle avait put Rosalie en aurait rougit. Décidément, ce petit sorcier lui plaisait énormément. Elle avait hâte de lui présenter son frère. Ils seraient parfaits l'un pour l'autre, elle en était certaine !

Lorsque la fin de l'heure arriva, la vampire lui proposa de la rejoindre avec sa famille pour le déjeuner, s'il voulait être sûr de manger tranquillement.

Evan hésita un instant avant de répondre. Après tout, les vampires et les sorciers n'étaient pas censés se côtoyer, surtout si les deuxièmes figurent au menu des premiers. Mais les Cullen étaient hors catégories avec leur régime particulier. Quant au MACUSA, il leur avait laissé carte blanche à ce propos, connaissant leur capacité magique, il n'avait une qu'une seule exigence, la prudence avec les sorts de trop grande puissance, même pour se débarrasser d'un vampire qui aurait une fringale et ce temps que Dumbledore était à leur trousse.

La meute avait été plus circonspect, mais n'avait rien à dire non plus, tant que les Cullens ne violaient pas le traité, ce qui n'était jamais arrivé en plus de 200 ans. Jacob avait ajouté qu'il croyait en son jugement et que s'il parvenait à se faire des amis des Cullens, s'est que ces derniers en étaient digne.

« -Du moment que je ne suis pas obligé de les croiser trop souvent. Toi tu ne sens pas, mais ils puent ! C'est un enfer ! »

Quant à Rosalie, elle ne pouvait ignorer qu'il était un sorcier. Elle savait donc à quoi elle s'exposait. Il n'avait dons pas à lui rappeler les tabous Volturiens.

Tout cela mise à part, il n'avait pas été mieux de la matinée qu'en sa présence. Les autres élèves gardaient leur distance et c'était reposant. Alors pourquoi refuser ?

« -Tu es sûr ? Je ne voudrais pas m'imposer.

-Du tout, c'est avec plaisir. »

Ainsi le sort en fut jeté.

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Les deux heures suivantes, furent des heures de sport dans le gymnase qu'Evan n'eut aucun mal a trouvé tout seul. Le seul problème fut avec la discipline en lui même, car il n'avait jamais joué à rien d'autre que le Quidditch. Il mentit donc à moitié à son professeur en lui disant qu'il ne connaissait que le criquet.

« -C'est un peu le sport national, plaisanta-t-il. »

Histoire de ne pas le laisser sur le banc de touche durant toute la durée du cour, Tyler l'un des joueurs de l'équipe de football et de basket du lycée fut réquisitionner pour lui apprendre les bases du volley. L'athlète avait l'allure qui allait avec sa passion et le caractère enthousiaste qui allait avec. Il était ravit de jouer les coachs sportifs.

« -T'as une bonne détente et de bons réflexes ! Lui dit-il au bout d'un quart d'heure. J'aurais pas cru ça d'un joueur de criquet...

-Et encore, tu ne m'as pas vu avec une batte !

-T'es un marrant toi, s’esclaffa-t-il. »

Lors de la deuxième période, Evan eut tout le loisir de faire souffrir ses poignets et ses avant bras et fut plus qu'heurex de pouvoir aller déjeuner. Tyler lui proposa de squater sa table, mais il dût refuser.

« -J'ai déjà dit oui à Rosalie.

-Cullen ?! Bah mon cochon ! T'as bien raison, elle est plus sexy que nous autres !

-Je les préfères avec moins de poitrine, répliqua Evan énigmatique.

-Genre la petite Angela ? De l'équipe adverse ?

-Non, genre toi, … A plus beau brun ! »

Et il le laissa là, les bras ballants et la bouche grande ouverte, à se faire charrier par ses potes.

« -Tas une touche, mon vieux !

-Mais non ! Il plaisante !... Hein, qui plaisante ?... J'aurais rien contre, hein... Mais, moi j'aime les fortes poitrines... »

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Emmett était fier de sa petite femme, même si personne à part Edward ne savait qu'il l'appelait comme cela dans le secret de son cœur. Chacun s'accordait pour dire que Rosie jolie était asociale, caustique, souvent de mauvaise et facilement irritable. Sauf lui. Il la savait prudente, sélective, anxieuse de souffrir ou de voir souffrir des proches. Emmett en premier lieu.

Apprendre qu'une personne avait trouvé grâce à ses yeux, à fortiori un être humain, quoique sorcier, piquait sa curiosité. Il trépignait à son bras, tandis qu'ils se rendaient à la cafétéria avec leur fratrie.

« -Tiens toi bien, lui recommanda-t-elle pour la enième fois. Ne va pas me l'effrayer. Il n'est pas à l'aise avec les gens trop frontaux et les questions trop directes. C'est valable pour toi aussi Alice.

-Je serais sage promis ! Surtout s'il s'agit du compagnon d'Edward.

-Votre espoir est touchant, mais le hasard est une garce...

-Edward, souffla Rosalie. J'en suis persuadée.

-Laisse moi douter de tes intuitions, pria-t-il. »

La blonde soupira devant la lassitude et la mélancolie qui ne cessaient d'empirer dans le cœur du pianiste. Jasper pressa doucement l'épaule de son frère pour lui signifier son soutient. Edward le gratifia d'un pauvre sourire avant de s'échouer sur une chaise et de baisser la tête pour mieux se perdre dans la contemplation de son plateau repas.

Depuis leur chasse, plus rien n'avait de sens. En avait-il eu un jour ? Le monde était devenu gris, insipide, même la musique ne parvenait plus à l'égayer, ne serait ce qu'un peu.

Il était tellement perdu en lui-même, qu'il ne huma pas l'odeur du sorcier qui s'approchait timidement de leur table. Il avait cessé de respirer depuis longtemps, pourvu qu'il ne garde que Son odeur. Aussi, ce fut Jasper qui la reconnu en premier, puis Emmett.

« -Eddy ! Grogna Emmett pour le sortir de sa rêverie morbide. Edward, bordel ! Lèv... ! »

Il se tut après un coup de coude de sa chère et tendre. Sage, elle avait dit !

« -Bonjour, merci de m'avoir invité. »

La voix ! Sa Voix ! Seigneur ! Etait-il en train de rêver ?

« -Avec plaisir. Laisse moi te présenter. Voici Emmett.

-L'élan de ton cœur ?

-Le seul et l'unique !

-Alice et Jasper.

-Enchanté.

-De même !

-Et Edward...

-Rav... »

Le sourire d'Evan s'évanouit en une fraction de seconde lorsqu'il aperçut enfin le visage du télépathe. Jasper ressentit du jeune sorcier, une déchirure mortelle en son cœur qui le fit frémir et gémir, au point qu'Alice dût le soutenir. Aussitôt après, Edward fut happé par l'esprit du sorcier, dont les barrières mentales venaient de s'effondrer comme un château de carte.

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« -Tu es doué ! A ce compte là c'est du génie. A croire que tu as fait ça toute ta vie !

-Je ne suis pas si doué... Tu l'es plus que moi... Tu me donnerais quelques conseils ?

-Bien sûr ! Avec plaisir ! »



« -Beau Match Golden ! La prochaine victoire sera pour moi ! »



« -Tu n'es pas à Pré-Au-Lard ?

-J'ai pas d'autorisation... Et toi c'est quoi ton excuse ?

-Tu n'as pas d'autorisation. »



« -Tu as une de ces cotes !

-C'est le côté inaccessible qui leur plait.

-Je ne savais pas que tu étais avec quelqu'un...

-Je ne le suis pas... Je préfère les bruns aux brunes. »



« -Merlin, Golden ! J'ai eu tellement peur ! Une chute de trente mètres ! Ne me refais jamais ça !

-Sinon quoi ? Tu savais que mes potes on gravé mon nom sur ce lit ?!

-Sinon je t'embrasses à mort !

-Chiche ! »



« -Pourquoi tu m’appelle Golden ?

-Parce que comme le Golden Snitch, tu es rapide, petit...

-Hé !

-Et incroyablement brillant.

-N'importe quoi...

-Et que seul les meilleurs attrapeurs te voient. Te voient vraiment... »

« -J'aurais voulu t'inviter au bal, mais on nous aurait gâché la soirée, alors voilà... Notre bal perso, rien qu'à nous...

-Tu es fou !

-Ça te plait ?

-J'adore !... Mais tu devrais plutôt t'inquiéter pour tes pieds... »



« -Reste derrière moi !

-Non ! Va t'en ! Je t'en supplies va t'en !

-Pas sans toi Golden !

-Tues l'autre !

-Non ! Cédric ! »

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Ce défilement de souvenirs n'avait duré que le temps d'un battement de cœur, mais il était si intense qu'il aurait suffi à toute une vie.

« -Sors de ma tête ! Grinça Evan. »

Le télépathe n'eut même pas le temps de dire qu'il ne pouvait pas, qu'une vague de magie le percuta de plein fouet et le fit tomber. Malgré tout personne ne s'en rendit compte car autour du sorcier vrombissait sa magie. Un vent souffla dans la cafétéria, faisait crisser les fenêtres jusqu'à les fissurer. Elles ne tarderaient pas à exploser. Puis les néons grésillèrent de plus en plus fort jusqu'à exploser.

En une fraction de seconde l'enfer c'était déchaîné sur la petite ville de Forks et dans la cohue Evan s’échappa. Aucun des Cullen n'eut le temps de le rattraper ni de voir par où il allait. Quant aux membres du corps enseignant, ils ne remarquèrent sa disparition que bien plus tard.



Chapter 13: Chapitre 13

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Chapitre 13 :



Devant l'ampleur des dégâts et le nombres de blessés, même légers, les Cullen durent fuir les lieux. Edward voulut en profiter pour partir à la poursuite d'Evan, mais Rosalie et Jasper l'en empêchèrent.

« -Il n'est pas en état de revoir ! Tu as vu comment il a réagit ?! Nous n'en savons pas assez pour que tu partes tête baissée ! S'exclama Rosalie.

-Mais... ! Tenta de protester le rouquin.

-Elle a raison Edward, si tu as vu son esprit, j'ai sentit son cœur... Je n'avais jamais ressentit une telle douleur, une telle perte, ni une telle terreur... Tu ne ferais qu'aggraver les choses. »

Le télépathe les suivit donc à la maison, la mine lugubre, en se laissant bercer par les ondes réconfortantes que lui envoyait Jasper, tandis qu'Alice prévenait Carlisle de la situation. Si eux, ne pouvaient rien faire pour le sorcier, sa famille ou la meute le pourrait sûrement.

Avant de s'occuper de la vague de blessés qui déferla sur les urgences, le patriarche contacta Billy Black. Même si les causes restaient floues, le point le plus important fit bondir le Quileute qui alla chercher Jacob au lycée de la réserve. L'Alpha rassembla aussitôt sa meute et courut au manoir, dans un état de nerf indescriptible.

« -Comment ça, personne ne sait où il est ?! Beugla-t-il à peine arrivé. C'est une école ou un moulin ?! Qu'est ce que les profs ont foutus !

-Le temps que l'administration gère les secours et sécurise les lieux... C'était un tel capharnaüm qu'ils n'ont pas remarqué tout de suite sa disparition...

-Et les Sangsues sont restées les bras ballants ?!

-Il y avait trop de blessés pour qu'ils se permettent de rester sur place... Et comme ils ne savent pas vraiment ce qui a déclenché cette crise, ils n'ont pas voulut aggraver les choses en lui courant après... »

Jacob grogna ostensiblement devant les explications de Shawn qui était blanc comme un linge et faisait de son mieux pour empêcher sa voix d'être emplie de trémolos.

« -Bordel ! Il peut se faire apparaître n'importe où !

-Le terme exact c'est « Transplaner »...

-LA FERME SETH ! »

Le jeune change forme se ratatina en couinant sous le poids de la colère de son Alpha. Lorsque celui ci leva les yeux, il nota la réprobation sur le visage des autres loups, d'avantage sur celui de Leah qui semblait sur le point de lui en mettre une, pour avoir oser parler à son petit frère sur ce ton. Elle seule avait ce droit !

Jacob soupira un grand coup pour mieux se ressaisir, comprenant qu'il avait dépassé les bornes.

« -Excuse moi, souffla-t-il d'une voix rauque. »

Incapable de lui répondre, Seth se contenta d'hocher la tête. Tout le monde était inquiet. Si certain se taisaient, ou grognaient, dans pareille situation, lui avait tendance à parler, beaucoup... Mais il ne s'attendait certainement pas à un remontrance pareille venant de Jacob, qui était toujours patient avec lui.

Un bruit de flamme coupa la silence de plomb qui s'était installé dans le salon et on vit un homme en robe rouge et liséré doré, sortir de la cheminée. Shawn avait parlé d'un homme, l'équivalent des Marshalls moldus, L'auror Jacobson, responsable de la sécurité des trois exiles, qui devait venir leur prêter main forte. Il brandit une carte magique qu'il posa sur la table basse, à peine les salutations faites, la superposa à celle que Sebastian avait apporté de la salle à manger, avant de s'enfermer dans son laboratoire avec Sue. Ensemble, ils préparaient des kits de potions d'urgence ainsi que des doublons de couvertures et de vêtements secs, dans des sacoches sans fond.

Une pluie diluvienne c'était mise à tomber juste après le drame, sur Forks et ses environs. Si Evan était dehors par ce temps, il valait mieux faire en sorte de le garder au sec. Inutile qu'il attrape une pneumonie en plus du reste. En espérant qu'il soit rapidement retrouvé et au vu de la météo, rien n'était moins sûr.

-La bonne nouvelle c'est que le pendentif d'Evan fait correctement son travail. La mauvaise nouvelle c'est qu'il fait correctement son travail... Donc même avec cette carte , il nous est impossible de localiser sa magie... Les jeunes ?! Ca va être à vous de jouer ! »

Il tapota le bout de sa baguette sur la carte et un périmètre se dessina autour du lycée de Forks.

« -Vu le temps et la distance, notre disparu devrait se balader dans ce coin là...

-Comment vous pouvez être sûr qu'il n'a pas... « Transplané » ? Demanda Leah circonspect.

-S'il avait transplané, Evan serait déjà rentré, répondit Shawn. Lorsqu'il est dans cet état, il réagit à l'instinct. Sa magie le défend, mais le reste n'est qu'un ensemble de vieux réflexes de survit... Il a fuit à pied. »

Comme il avait fuit devant Molaire, pour échapper à la chasse au Harry, aux coups de l'oncle Vernon... Comme il l'avait fait à Menton après une crise, sauf qu'à ce moment là, ils avaient pu réagir vite et ne pas le perdre en pleine forêt sous une pluie battante...

« -Ca va être coton de le retrouver sous ce déluge, marmonna Paul. Même avec notre flaire de compète...

-Nous allons faire des équipes de 2 et se partager la zone de recherche, annonça Jacob en ignorant royalement la remarque.

-Il faudrait qu'un de vous reste ici pour nous prévenir dès qu(un groupe lui a mis la main dessus. Je préviendrais alors mon adjoint pour qu'il amène le Dr Sagne... »

Pour le moment, la psychomage était au prise avec une patiente en pleine crise psychotique, qui avait ensorcelé sa secrétaire au point de la mettre KO pour plusieurs heures, avant que Julia ne parvienne à la désarmer. Sans baguette, elle avait trouvé le moyen de griffer le visage de Julia et de lui mordre le bras. Finalement la sécurité était arrivée et avait maitrisé la jeune femme, mise sous filtre de paix, mais le mal était fait.

Nombre de patient avaient été perturbé par la violente altercation qui s'était fait entendre dans tout l'étage. En plus de ses blessures, Julia devait s'occuper de l'état mental de ses autres patients et d'écrire un rapport sur le pourquoi du comment. Tout en oubliant pas de se ronger les sangs et de préparer une chambre pour Evan, ainsi qu'une camisole magique, dont elle espérait ne pas avoir à se servir...

Merlin ! Mais que c'était-il passé pour que ce pauvre gosse se mette dans cet état !? Les derniers rapports semblaient si optimistes ! A présent, il semblait à l'Auror Jacobson qu'ils étaient revenus 4 mois en arrière ! Au moins, il n'aurait pas à se casser la tête à enjoliver a vérité pour les moldus du coin. Les premiers rapports d'enquête mettaient en cause une fuite de gaz...

Les groupes s'organisèrent rapidement. Jacob partirait avec Leah, directement du Lycée, au plus prêt des traces laosées par le sorcier. Il était plus en confiance avec eux, les connaissaient mieux. Il valait mieux qu'ils s'en charge. Seth se désigna pour rester au manoir et faire la liaison. Il avait moins d'endurance, étant plus petit et plus jeune que les autres et ne voulait pas risquer de les retarder.

Sebastian arriva quelques instants plus tard avec les trousses d'urgences et leur indiqua quoi donner à Evan, s'il n'était pas capable de le leur dire. Le potionniste avait les traits tirés, la mâchoire crispée à s'en faire éclater les dents et ses mains tremblaient en leur tendant le fruit de son travail.

« -On va le retrouver, déclara Jacob avec ferveur. Je vais le ramener à la maison. »

Émut, Sebastian lui tapota l'épaule avant de se réfugier dans les bras de son amant, qui n'était pas dans un meilleur état. Ce dernier fit venir à lui un sweat que son filleul quittait rarement, pour aider les loups à capter son odeur.

« -Nous comptons sur vous, avoua-t-il fébrile. »

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Jacob gara sa camionnette derrière le lycée, avant de se déshabiller prestement, avec Leah, dans l'habitacle et de mettre leur vêtements dans la sacoche. Les portières étaient à peine claquées que déjà deux loups géants se dressaient sous la pluie, la truffe au sol à chercher des traces.

Leur sens de loup en éveil, ils parcoururent les bois, fouillèrent chaque bosquet avec la plus grande minutie, pour être sûr de ne pas le rater. Mais comme de juste, la pluie rendait leur tâche difficile ! L'inquiétude se mua en une peur quasi palpable, presque panique, lorsque la nuit se mit à tomber et un vent glacial à souffler. La situation était de plus en plus critique ! Ils devaient le retrouver maintenant !

Soudain, comme une réponse à ses prières, Leah l'appela à travers le lien. Elle l'avait trouvé ! Elle fit de même avec Seth qui passa le message au reste de la meute, ainsi qu'à Shawn et Sebastian.

Lorsque Jacob arriva, il trouva Evan recroquevillé sur le sol, inconscient et brûlant de fièvre. Leah s'était lovée contre lui en attendant Jacob, pour le garder au chaud, tout en poussant son épaule avec sa truffe, se parvenir à le faire réagir. Jacob ne tergiversa pas plus et se transforma pour mieux prendre les potions et lui faire avaler. Il prit le sorcier dans ses bras et cala sa tête contre son épaule.

« -Evan?! L'appela-t-il. Tu m'entends?! »

Mais rien, à part des gémissements de douleur autant psychique que physique, à cause du froid. Ses lèvres en étaient bleus, ses mains rougies et tout son corps tremblaient. Sa magie avait fait de son mieux pour le protéger des éléments, mais voilà bien longtemps qu'elle n'était plus qu'une aura grésillante, comme une ampoule sur le point de claquer, pour ne plus jamais se rallumer.

Jacob serra les dents et se dépêcha de déboucher les potions et de lui glisser le contenu entre les lèvres. Contre toute attente, Evan dégluti et sa magie finit par retrouver un peu de calme.

Avec des gestes quelques peu saccadés, Leah et Jacob lui retirèrent ses vêtements mouillés, avant de lui mettre ceux qu'ils avaient apporté et de l'enrouler dans une couverture. Jacob enfila une paire de jeans et le porta dans ses bras, jusque dans la voiture.

Une fois à l'intérieur, Leah prit à peine le temps d'enfiler un tee shirt et une culotte, avant de prendre le volant et de mettre le chauffage à fond, qui miracle ! Fonctionnait aujourd'hui. Si d'ordinaire, la jeune femme était une conductrice dès plus prudente et à cheval sur le code de la route, tel ne fut pas le cas sur les kilomètres qui les séparaient du manoir. Elle grilla plusieurs stop et feu rouge, de même que quelques priorités. Rien à foutre !

De son côté, Jacob frictionnait les mains et les pieds d'Evan et ne cessait de lui murmurer qu'il était en sécurité et que tout irait bien maintenant...

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Evan sortit du brouillard après plusieurs jours de fièvre, de cauchemars, de crises magiques et de hurlements. Julia n'avait cessé ses allers retours, retardant au maximum son transfert dans son service. Elle avait fait de son mieux pour remplacer les barrières mentales et magiques de son patient, mais dans son état, c'était dangereux et épuisant pour eux deux. Elle y était parvenu, même si il ne fallait pas y regarder de trop prêt. Un rien les feraient de nouveau tomber.

Pour ne rien arranger à la situation, Leah s'était imprégnée d'elle au détour d'un couloir, alors qu'elle sortait d'une des salles de bain des invités. La change-forme était restée à la regarder béatement, planté dans la chambranle une serviette enroulée à la hâte autour de son corps, une autre à la main, pour ses cheveu détrempés qui dégoulinaient sur le parquet.

« -Pardon ma belle, l'avait apostrophé Julia. C'est un brin urgent. »

La psychomage s'était faufilé dans la salle de bain et avait fermé la porte derrière elle, sans plus prêter attention à Leah, toujours à la même place. Elle y était toujours lorsque son emprunte en sortie.

« -Reste pas planté là, beauté gracieuse ! Les feuilles vont de pousser sur la tête ! »

C'est Seth qui l'avait sortit de sa torpeur en lui apportant les vêtements qu'elle avait oublié et sortit chercher.

« -Ça va frangine ? S'enquit-il.

-Je...

-Tu ?... Amber a bouffé ta langue ou quoi ?!

-Me suis imprégnée...

-Oh !... »

La Beta était restée au manoir dans l'espoir de croiser Julia, sans parvenir à ne serait ce que lui adresser la parole, se contentant de la bouffer des yeux, partagée entre sa fascination pour son emprunte et son inquiétude pour Evan.

Lorsqu'il ouvrit les, c'était au tour de Jacob de le veiller. L'Alpha bondit de la banquette où il était et fut à ses côtés en une seconde.

"-Hey! Fit-il doucement. Comment tu te sens?"

Evan regarda autour de lui, comme s'il n'était pas très sûr de l'endroit où il se trouvait. Même la présence de son ami avait du mal à l'aider. Il avait passé tellement de temps dans son enfer de tourment, qu'il parvenait difficilement à reprendre pied. Soudain, un sanglot passa la barrière de ses lèvres, et il se mit à pleurer aux souvenirs des évènements.

Jacob s'approcha et le prit dans ses bras. Si le sorcier se crispa à ce contact, les ondes chaleureuses qui émanaient du loup, le détendirent, et il finit par s'accrocher à lui, comme si sa vie en dépendait. Le jeune indien fit de son mieux pour l'apaiser. Lorsque ses pleures prirent fin, il lui essuya les yeux et lui tendit un verre d'eau.

« -Evan? Tu veux me parler de ce qui s’est passé au lycée ? »

Il le vit se crisper sur son verre à s'en faire blanchir les phalanges. Mais aucun son ne passa la barrière de ses lèvres. Il insista.

« -Est ce que quelqu'un t'as fait du mal?

Il hocha négativement la tête.

« -Alors pourquoi t'es tu enfui ? »

Il n'y avait aucun jugement dans sa voix, ni aucun reproche, mais Evan se sentit coupable, affreusement. Une partie de sa matinée au lycée était floue, la partie dans le réfectoire aussi, comme si esprit refusait qu'il se souvienne d'un point important. Pourtant, il se souvenait de l'essentiel. Ce visage était gravé au fer rouge dans sa rétine.

Sans prononcer une parole, il sortit péniblement de son lit. Ses jambes étaient en coton et toutes flageolantes. Les maigres forces qu'il avait réussi à emmagasinées, n'avaient pas supporté sa crise et avait fondu comme neige au soleil. Jacob lui tendit une main secourable, qu'il prit avec reconnaissance, jusqu'à ce qu'il soit sur de ses mouvements.

Le sorcier se dirigea au pied de son lit et ouvrit sa malle. Il resta un moment devant, sans pouvoir esquisser le moindre geste, comme si le contenu s'apprêtait à l'engloutir. Il finit tout de même par se pencher pour en sortir une pochette de velours noirs au lien d'argent.

Il revint s’asseoir sur son lit et défit le cordon d'une main tremblante, et sortit un paquet de photo.

« -Je...j'ai...Cette pochette, c'est... Ma boîte de Pandore. »

Il pressa les clichés tout contre son cœur avant de les tendre au Quileute. Jacob observa les photos, et y découvrir un Evan bien plus jeune, riant, insouciant, prisonnier des bras amoureux d'un garçon un peu plus âgé que lui. Un garçon qui ressemblait étrangement à...:

« -Il s'appelait Cédric.

-S'appelait ?...

-Il est mort...On dit que chacun à un sosie quelque part dans le monde, renifla Evan. Et dans un coin comme Forks, il a fallu que je tombe sur le sien... »

Ses yeux le piquèrent atrocement, signe que la crise de larmes n'était pas loin. Il respira un grand coup et ferma les paupières aussi fort qu'il le pouvait pour se réprimer. Puis il reprit:

« -Il avait trois ans de plus que moi... Je le trouvais incroyable, fort et doux.... Il était gentil avec tout le monde. Tout le monde l'aimait! Moi je l'admirais... Il était la figure du héros à laquelle j'aurais voulu ressembler.... Quand j'ai commencé le Quidditch, il m'a donné des conseils. Il me voyait comme un élève normal... Il me voyait moi! Pas "Ça" ! »

Il passa rageusement sa main sur sa cicatrice, pourvu que ça la fasse disparaître! Jacob avait beau être proche d'Evan, il ne connaissait presque rien de sa vie d'avant. S'il était parfois curieux, il ne voulait pas le brusquer. Lui laissant le temps de se sentir suffisamment à l'aise avec son passé pour l'évoquer devant lui. A présent, il accueillait ses révélations avec une grande solennité.

« -Ça allait faire deux ans nous deux, lorsqu'il... a été... assassiné... en essayant de me protéger. »

La voix d'Evan était devenue si rauque et hachée que Jacob eu un terrible pincement au cœur. Il ne pouvait imaginer ce qu'il avait pu ressentir et qu'il ressentait encore. Quelle horreur de voir la personne que l'on aime mourir devant nos yeux, sans que l’on puisse rien n'y faire.

« -On avait... caché notre relation...pour qu'on nous laisse tranquille... Sa meilleure amie jouait même les paravents pour nous...Alors... lorsqu'il est mort... je n'ai pas pu... le pleurer comme j'aurais voulu..."

Il essuya rageusement une larme qui coulait sans son consentement sur sa joue pâle.

« -Je m'en veux tellement...Chouina-t-il. »

-Ce n'était pas de ta faute!

-Bien sûr que si ! Je n'aurais jamais du participer à ce foutu tournois!... Mais on m'y a forcé !... Je me serais contenté de l'encourager!... C'était lui, le vrai champion! Pas Moi!... Le soir de la finale, il ne devait y avoir qu'un seul gagnant... Un piège fait pour Moi!... Ça devait être seulement... MOI!... Mais Cédric... Il disait que je méritais cette... PUTAIN de coupe! PLUS QUE LUI!... Mais J'AI insisté pour qu'on la prenne... ENSEMBLE!...Si je ne l'avais pas fait,... Il... Il Serait Toujours Là ! C'est de ma Faute! MA FAUTE!"

L’ambiance de la pièce se fit étouffante, chargée d’énergie que les ampoules s’allumèrent toutes seules et n’en finissaient plus de luirent. Sentant une crise de magie venir, Jacob prit Evan par les épaules et le força à le regarder.

« -Tu voulais qu’il meure ? Demanda-t-il brusquement.

-Quoi ?! S’écria Harry interdit.

-Est-ce que tu voulais qu’il meure ?! Répéta-t-il plus fort.

-Jamais de la vie !

-C’est toi qui as pointé l’arme sur lui ?

-Non...

-Est-ce que tu avais un moyen de l’empêcher de se faire tuer ?

-J’étais là… Mais… Tout est allé si vite… J’ai...

-Alors ce n’est pas de ta faute. Tu l’aimais comme il t’aimait. Il voulait ton bonheur, et même le vivre avec toi.

-Et à cause de qui je suis, il n’a pas pu le faire !

-Tu ne l’as pas choisi ! Alors en quoi ça serait de ta faute ? »

A cela, le sorcier ne sut quoi répondre. Les lumières s’affaiblirent jusqu’à s’éteindre complètement, et l’air fut à nouveau respirable.

« -Il me manque... Il me manque tellement !… »

Sa voix ne fut plus qu’un murmure lorsqu’il se réfugia de nouveau dans l’étreinte protectrice du change-forme. Ce dernier le berça durant de longues heures, jusqu'à ce qu'il se calme et finisse enfin par se rendormir. Le cœur brisé, Jacob ne put se résoudre à le laissé seul et se coucha a côté de lui. Il le garda dans ses bras, à l'abri de tout, espérant qu'il puisse faire le deuil de ce premier amour à la fin si tragique...

Chapter 14: Chapitre 14

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Chapitre 14 :



« -NON ! JE VEUX PAS ! … JE VEUX PAS QU'ON M'ENFERME ! JE … JE SUIS PAS FOU !

-Harry ! Calmes toi, je t'en pries... Il n'est pas question de t'enfermer, comme tu dis... Jamais de la vie !

-Je le ref'rais plus c'est promis, chouina le sorcier. S'il te plait, je veux pas... Je serais sage... »

Julia s'attendait à une réaction violente, mais pas à ce point. Evan avait les yeux dans le vague et se balançait d'avant en arrière. Le ton de sa voix comme sa posture indiquait que ce n'était pas vraiment à elle qu'il s'adressait, mais à son oncle. Il suppliait pour ne pas retourner dans le placard sous l'escalier.

La psychomage respira un grand coup pour empêcher les larmes de monter et fit de son mieux pour rester calme. Mais elle était plus chamboulée que d'ordinaire et elle s'en voulait. Evan n'avait pas besoin de ça.

« -Mon chat ? »

Elle s'approcha doucement de lui et effleura sa main. Evan sursauta et leva ses prunelles noyées de larmes vers elle. Il mit un instant pour fixer son regard et papillonna des yeux. Enfin il la voyait !

« -Je ne dis pas ça pour te punir... Tu es le plus merveilleux des enfants. »

Elle pressa un peu plus sa main, pour l'aider à s'ancrer d'avantage.

« -On en a déjà discuté, tu te souviens ? Si on estime que ta magie devient incontrôlable et que tu as besoin de soins plus appropriés, tu dois accepter de venir avec moi à Marseille... Là où il y a d'autres enfants comme toi. Qui on besoin d'un coup de pouce pour aller mieux... Personne ne va t'enfermer... Tu n'as rien fait de mal. »

Elle appuya bien sur chaque mots, pour qu'il comprenne à quel point cette notion était primordiale.

« -Pour le moment, ta magie est comme prête au combat. Ce qui la rend difficile à maîtriser. Encore plus avec ta puissance... Tes barrières mentales ont été mises à mal également... Il va falloir du temps pour les rebâtir correctement... Si j'estime que la situation devient hors de contrôle, si ta magie devient dangereuse, autant pour toi que pour les autres....

-Comme l'été dernier...

-Oui, c'est ça... Tu devras accepter de venir avec moi. »

Evan laissa échapper un couinement désespéré.

« -Pour le moment, tu restes à Forks... Tu es bien ici... Mais si je l'estime nécessaire, tu viendras avec moi... Tu me l'avais promis. »

Evan hocha la tête en signe d'assentiment, les joues encore toutes humides. Il se sentait au fond du trou, comme jamais auparavant et il n'aurait pas cru cela possible. Il voulait s'en sortir. Aller mieux. Mais certaines blessures, certaines pertes sont si familières, qu'on préfère les garder avec soit, parce que c'est si bon d'avoir mal. Pour mieux nous rappeler le passé, celui qui était si doux et qui n'est plus, s'en chercher à souffrir plus fort, durant un court instant, pour se transformer et accueillir l'avenir.

C'est ce qu'il avait fait avec le souvenir de Cédric. Il l'avait gardé dans le creux de son cœur et dans le secret de son âme. Refusant de le laisser aller, parce qu'alors, qui se souviendrait qu'il y avait eu un « nous ». Personne d'autre que lui n'avait ses souvenirs. Maintenant, il allait falloir et cet obstacle vers la guérison lui semblait insurmontable...



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L'incident du lycée avait fait grand bruit. Nombre d'élèves avaient été blessés et n'étaient pas venus en cours durant plusieurs jours. Aussi, personne ne prêta attention à l'absence d'Evan. Mais lorsque tout le monde revint, sauf lui, Forks ne cessa de piailler à tout va. C'était pire qu'avant son arrivée.

Personne ne l'avait vu a l’hôpital, ni ou que ce soit. C'était un de ses tuteurs qui s'était rendu chez le vétérinaire avec son faon, ce qui n'avait pas été le cas les fois précédentes. Peu avait la raison de cette absence, et encore moins le vraie raison... Pour ce qui était de la première, Gladys avait passé le message au directeur de l'établissement et au corps enseignant. Evan James avait attrapé une pneumonie était étroitement surveillé. Ses tuteurs les préviendraient lorsqu'il serait de nouveau capable d'aller en cours. Gladys proposa de lui faire envoyer les cours d'Evan pour qu'il n'accumule pas trop de retard. Sebastian accepta distraitement.

Pour cette mission, il n'y la secrétaire engagea Eric Yorkie, dont la serviabilité n'était plus à démontrer. Celui ci accepta sans réserve, tout du moins les premières secondes. Evan et lui s'étaient bien entendu sans plus, mais de là à dire que le jeune homme accepterait de le voir débarquer chez lui, fusse pour lui donner ses devoirs... ?

C'est dans cette optique qu'il vint trouver Rosalie, qui vit une chance de revoir Evan.

Le Geek de service lui fit un sourire resplendissant lorsqu'elle accepta, avant de lui tendre les polycopiés qu'il avait dans la main. Mais lorsqu'elle voulu les lui prendre, elle nota la crispation dans les doigts maigres et soupira.

« -Autre chose ? Demanda-t-elle sèchement.

-Tu pourras lui passer le bonjour de ma part? »

Si elle n'avait pas été une vampire, pas sûr qu'elle l'aurait entendu. Seigneur, il avait des airs de chiot abandonné à fixer ses ongles...

« -Je ne devrais pas lui passer ton numéro plutôt ?

-Tu ferais ça ! »

La blonde sursauta légèrement. Comment pouvait-il y avoir autant d'enthousiasme dans un si petit corps ?

« -Evan t'aime bien ?

-Je crois... Peut être...

-Il t'a parlé ?

-Un peu...

-Alors note ton numéro, je lui donnerais. »

Son sourire se fit encore plus grand que tout à l'heure, ce qu'elle n'aurait pas cru possible, et la mis mal à l'aise, peu habiter à ce genre d'effusion. Même si elle ne montra rien.

Le geek repartit presque en sautillant sous son regard circonspect et le ricanement d'Emmett qui n'en avait pas perdu une miette.

« -Je crois que tu viens de gagner son adoration éternelle, ma Rosie jolie.

-J'ai fait ma B-A... Ça ne se reproduira plus ! »



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Rosalie aurait voulut trouver Evan avec pour seul but de lui donner ses devoirs et voir comment il allait, mais c'était loin d'être le cas. Comme tout un chacun, elle voulait comprendre ce qui c'était passé ce fameux jour, mémoriser chaque micro seconde pour mieux les rapporter à Edward. Son petit manège n'était pas très honnête et elle s'en voulait, mais avait-elle le choix, si elle voulait réunir deux âmes en peine ?

Elle fit taire ses atermoiements et sonna à l'interphone. Le temps qu'on lui ouvre, elle admira le manoir qu'elle apercevait aux travers de l'immense portail. Si ce dernier était d'un goût à la fois douteux et ostentatoire, le manoir victorien avait beaucoup de cachet et rénové avec un sens esthétique certain.

La voix basse et suave d'un homme la sortit de sa contemplation.

« -Oui?

-Bonjour. Je suis Rosalie Cullen. Je viens apporter ses devoirs à Evan. »

Il y eut un temps d'hésitation qui lui fit se demander si l'homme au bout de la ligne n'allait pas la laisser dehors.

« -Je vous ouvre. »

Soulagée, elle traversa la longue allée de gravier. Son interlocuteur l'attendait sur le pas du perron. C'était un homme grand, sombre et svelte, à l'air un peu sévère. Ses cheveux noirs attaché en catogan lui donnaient un de professeur d'université qui lui allait plutôt bien. Quant à son odeur, elle était aussi entêtante que celle de son pupille, quoique leurs notes différaient. Si celles d'Evan étaient douces et piquantes comme avant un orage estival, les siennes étaient similaire à l'automne. Feu de bois et carrot cake. Réconfort et caractère.

« -Bonjour, Mademoiselle Cullen. Je suis Sebastian, le parrain par alliance d'Evan.

-Enchanté.

-Entrez, je vous en prie. »

Il la débarrassa galamment de son manteau, qu'il accrocha à une patère de l'entrée, décorée d'une console, surmontée d'un miroir avec différents vide poche en argent ciselés. Sur le côté, il y avait un porte parapluie affublé d'un hibou en plein vol.

« -J'avais cru comprendre qu'un certain Eric Yorkie devait s’acquitter de cette tâche. Aurais-je mal compris ?

-Il m'a cédé sa place. Il avait peur qu'Evan ne se sente pas aussi à l'aise avec lui qu'avec moi.

-Tiens donc... »

La voix du sorcier était un timbre plus bas que précédemment, et il la fixait intensément, comme s'il cherchait à lire en elle. Evan avait repoussé Edward hors de son esprit, peut être que ce Monsieur était capable de s'y aventurer ? Elle ignorait tellement de chose sur les sorciers. Mais qu'importe après tout, elle n'avait rien à cacher...

« - Je ne vous ferais pas l'affront d'ignorer votre nature, ni celle de votre famille, Mademoiselle Cullen, énonça-t-il après son inspection, d'une voix qui n'admettait aucune réplique. Aussi irais-je droit au but. Vous ne devez votre entrée dans ce manoir qu'à Evan. S'il n'avait tenu qu'à moi ou mon conjoint, vous seriez restée dehors. Vous n'êtes pas responsable de ce qu'il s'est passé, mais un des membres de votre famille si. Bien qu'indirectement... Evan est vulnérable et si jamais vous deviez, vous ou n'importe qui, mettre sa santé, physique ou mental, en péril, vous constaterez que ce qu'on dit sur les sorciers est vrai. Nous sommes bien plus dangereux que vous... »

Sans plus de commentaire, il tourna les talons et d'un geste, l'invita à le suivre.

Ils passèrent l'alcôve, habillée de rideaux de velours anthracite, qui encadrait l'entrée pour pénétrer dans un vestibule de belle taille. A sa gauche, on pouvait se rendre dans le salon, immense, aux couleurs chaleureuses et à la cheminée suffisamment grande pour que trois personnes tiennent debout dans l'âtre. Plus loin, elle devina une enfilade de pièces. A sa droite, il y avait une salle à manger de bonne proportion qui desservait un vaisselier, puis la cuisine, à en juger par l'odeur. Au fond du vestibule encore des couloirs, encore des pièces, dont elle ne pouvait juger que la taille, vu celle du manoir.

Ils prirent l'escalier qui parcourait les trois étages de la maison. Au dernier, Sebastian parcourut un long couloir qui devait s'ouvrir sur des chambres. Il poussa un pan de mur qui cachait un dernier escalier. Il menait aux combles. La cachette secrète d'Evan. Son royaume.

A l'intérieur, il y avait un bruit étouffer assez étrange, qu'elle ne saisit pas, en plus d'une légère odeur d'électricité. Est ce qu'elle sentait la magie ?

Sebastian toqua à la porte. Un boum s'en suivit, puis un bruit de course, un autre boum...

« -Paddy ! T'as faillit m'faire tomber !

-Ce chien... marmonna Sebastian en se pinçant l'arrête du nez. Je vais le mettre dans le four un jour... »

Rosalie eut un gloussement amusé, pas plus fort qu'un murmure, ce qui pour elle, était déjà beaucoup, à voir le sourire attendrit qui pointait au des lèvres du sorcier, malgré sa menace.

Evan ouvrit la porte à la volée, en se débattant toujours avec l'immense chien noir qui courait dans ses jambes. Pour éviter que quelqu'un finisse avec une jambe cassée, Sebastian attrapa la bête fauve par la peau du cou.

« -Assis ! »

L'ordre claqua, le chien couina et obéit en une demie fraction de seconde.

« -Descends ! On va vous laisser tranquille... Amber ? Biberon ? »

Un bellement de contentement suivit la question et le petit faon passa entre les jambes d'Evan pour se précipiter à la suite de la petite troupe.

« -Désolé... On ne s'ennuie jamais ici...

-Chez moi non plus. »

Le jeune homme leva enfin les yeux vers elle et elle eut un pincement au cœur. Il avait les joues creuses, des cernes immenses qui lui mangeaient le visage et soulignaient des yeux qu'elle avait connus lumineux et pétillants, à présent ternes et infiniment tristes. Leur couleur avait été délavée par les larmes. Le bord de ses paupières étaient encore gonflées et pourvut de mouchetures rougeâtres.

Sa rencontre avec Edward ne lui avait vraiment pas réussit. Il semblait éteint, presque désincarné. Pourtant, il lui souriait chaleureusement.

« -Je t'en pries entre. »

Elle mit à peine un pied dans la pièce, qu'elle vit des livres et du matériel de dessin se ranger tout seul dans différents coins de la pièce. Elle resta un instant statufiée. A la fois sidérée et émerveillée.

« -Tu as rangé... avec la...magie ?

-Y avait besoin, baragouina le sorcier.

-Tu n'étais pas obligé... Le bazar ne me gène pas. J'ai l'habitude entre Emmett et Alice...

-Certes mais tu n'aurais pas pu t’asseoir... J'ai tendance à m'étaler, surtout lorsque je peins...

-Tu me laisserais regarder ? Demanda-t-elle doucement. »

Evan hocha la tête pour répondre et se dirigea vers les cadres qui reposaient prêt de la cheminée. Le premier était un portrait en devenir. Le buste esquissé d'une jeune femme, était entouré d'un bosquet de lys blanche, on ne distinguait d'elle que la couleur de ses yeux, si semblable à celle du peintre. Sur un autre, immense, il faisait presque la taille du mur, des ombres étranges et décharnés digne d'un cauchemar, fuyaient dans un ciel noir et sans lune ni étoile, un immense cerf fait de brume bleuté. Un autre mettait en scène un groupe d'adolescent sous un arbre, dont une version plus jeune de Sebastian. Un dernier représetnait une plage brumeuse, non loin on distinguait des baleines.

« -C'est la plage de la Push ? Demanda-t-elle.

-Oui c'est le seul endroit où on peut les voir d'aussi prêt dans le coin. Jacob m'a emmené.

-Il a bien fait. C'est magnifique. Tu es très doué. »

Evan se mit aussitôt à rougir et replaça ses cadres.

« -J'ai beaucoup de lacunes, murmura-t-il.

-Lesquelles ? Qu'est ce que tu aimerais améliorer ?

-J'ai du mal avec les proportions du corps. Un ami m'a conseil de prendre un modèle... Nu de préférence. Ce sont ses termes... Mais même sans ça, je ne connais pas beaucoup de gens capables de rester sans bouger durant de heures. Les membres de la meute sont assez remuants dans leur genre, rit-il.

-Les vampires n'ont pas ce genre de problèmes. On sait se tenir, contrairement aux loups... »

Oh oui ! Définitivement Dray l'adorerait. Elle se voulait à la fois grinçante et spirituelle, tout en laissant en suspend l'idée qu'il pouvait lui demander de poser pour lui. Evan l'observa intensément, à l'instar de son tuteur quelques minutes plutôt. Le coin droit de sa lèvre se souleva légèrement.

« -Tu me laisserais te croquer ? »

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Les jours passèrent et Julia félicitait Evan pour ses progrès. S'il n'allait pas parfaitement bien, tout du moins allait-il mieux. Il commençait à parler de Cédric et avait sortit sa photo préférée de la malle pour la mettre avec celle de ses parents, de Ron et Hermione et de la famille Weasley. Il était capable de tenir debout la journée, reprenant ses vieilles habitudes de se garder occupé jusqu'à l'épuisement, carburant aux potions de nutritions, de sommeil sans rêves et autres, pour gérer ses émotions parfois trop fortes.

La nuit, lorsqu'il arrivait à fermer l'oeil, il faisait d'horrible cauchemar, comme après l'épisode de la coupe de feu. Heureusement, contrairement à ce qui c'était passé à l'époque, il ne se réveillait pas seul et terrifié dans sa chambre. Shawn et Sebastian se relayaient pour l'aider à évacuer les ombres, les suppliques et les flashs de lumières vertes, et se rendormir pour quelques heures.

Julia se voulait rassurante. Son subconscient faisait le tri, l'aidait à passer à autre chose. Cela pouvait être éprouvant pour tout le monde. Il fallait faire preuve de patience et continuer d'être vigilant et à l'écoute.

Ses tuteurs passaient donc leur temps à vérifier qu'il avait mangé, l'emmenèrent se promener lorsqu'il devait s'aérer, le conduire à la Push, pour passer la journée avec Jacob et jouer aux jeux vidéos, activités nouvelles et riches pour un jeune homme qui avait toujours vu les autres faire, sans qu'il puisse participer.

Rosalie venait régulièrement pour se faire « croquer » et de multiples pages, feuillets et toiles d'elle, ornaient la chambre d'Evan. Lorsqu'un des membres de la meute passait après elle, il ne pouvait s'empêcher de froncer le nez. Les sorciers avaient alors utilisé des sortilèges semblables à ceux dont Sebastian se servait dans son laboratoire pour évacuer les émanations de potions. Pourtant, cela n’empêchait pas Jacob de grogner lorsqu'il devinait la présence de la blonde dans la pièce quelques heures plutôt. Mais il ne répondait jamais lorsqu'Evan, ou Leah lui demandait ce qu'il y avait.

Il ne s'expliquait pas ce sentiment à la limite de la possessivité pour le sorcier. Il avait pourtant certifié que cela ne le dérangeait pas qu'il côtoie les vampires végé du coin ? Mais la vérité semblait plus complexe et il s'en voulait. Etait ce de l'inquiétude ? De la méfiance ? Le sorcier n'avait pas fait de crise à cause de la blonde, alors pourquoi ne pouvait-il se débarrasser de se sentiment, aux airs de grondement, qui habitait son estomac ?

Chapter 15: Chapitre 15

Chapter Text

Chapitre 15 :



« -Il a peint tout ça ?! 

-Oui, tout ça, Répondit Rosalie en souriant, attendrit de voir Edward scroler les photos qu'elle avait prise des œuvres d'Evan, avec sa permission. »

Le télépathe babillait sur son coup de pinceau, sa façon de jouer avec la lumière, ou d'apporter de la lumière. Il notait le moindres défauts, ou rattrapage, Repérait les fameuses proportions, parfois bancales et ses améliorations. Il décortiquait les palettes de couleurs, les techniques, les matériaux utilisés...

Il était assoiffé, tel Tantale. Il en voulait toujours plus, n'étais jamais rassasié. Il connaissait par cœur l'emplacement de chaque objet, meuble et biblo, jusqu'aux titres de tous les livres de sa bibliothèques, même ceux qui traitent de magie. Il était capable de redessiner les visages et les sourires qui peuplaient ses cadres photos, encore plus celui du jeune homme qui lui ressemblait tant. Il avait inspecté ses traits et épinglés toutes les différences avec les siennes.

Il plongeait régulièrement dans l'esprit de sa sœur pour voir Evan à travers ses yeux. Il était hypnotisé par cette façon qu'il avait de froncer les sourcils, jusqu'à la pointe de son nez lorsqu'il était concentré, ou la façon dont il soufflait sur une mèche de cheveux qui lui tombait devant les yeux, pour éviter de se mettre une énième tache de peinture sur le visage.

Il écoutait en boucle les chansons qu'il passait durant les séances de pause de Rosalie, cuisinait les pâtisseries et snacks que lui préparaient ses parrains, juste pour s'imprégner de l'odeur.

Il ne vivait qu'à travers toutes ses petites choses qui faisaient le quotidien de son compagnon, et trépignait à l'idée d'en apprendre d'avantage.

Etre simple spectateur, lorsqu'il rêvait de prendre part à la vie d'Evan, avait de quoi le rendre marteau. Au moins, il ne végétait plus de désespoir... Son obsession lui permettait de tenir le coup, d'avoir un but, l'empêchait de se ruer au manoir, pour supplier de le voir, lui parler, le sentir, le toucher... !

Par moment, il se regardait faire et se trouvait abjecte. Indigne de l'attention de son compagnon, s'il la lui accordait un jour. IL était comme un stalker, un camé en mal de coke ! C'était malsain, infâme ! Il en aurait pleuré s'il en avait été encore capable...

Dans ces moments, il ne devait qu'à l'intervention de Jasper de ne pas tomber dans l'apathie ou la rage destructrice. Il faisait de son mieux pour se dominer, mais ça devenait de plus en plus dur. Le manque le dévorait de l'intérieur, l'anéantissait comme il l'avait fait avec le canapé du salon, la gazinière, le mur de l'entrée, le chêne centenaire du jardin...

Sa famille le surveillait comme le lait sur le feu. Nombre de vampire serait devenu fou depuis longtemps à sa place, ou aurait cherché un moyen d'en finir. Combien de temps leur restait-il avant que cela soit le cas ?...

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Thanksgiving approchait à grand pas. Voyant l'occasion de changer les idées de tout le monde, Sebastian et Shawn avaient décidé d'organiser l’événement chez eux. Ils invitèrent les Blacks, père, fils et filles, les Clearwater, Julia, et un certain chérif Swan.

« -Je suis désolé de vous l 'imposer, mais il passera la journée tout seul. Sa fille ne vient plus le voir depuis qu'elle est assez grande pour dire « non ». Je ne le lui reproches pas ! Il n'y a pas grand chose à faire dans cette cambrousse pour une jeune fille qui ne connaît quasi personne, et qui préfère le soleil à la pluie... »

Les sorciers avaient accepté, sans condition, ni récrimination. De toute façon, Charlie Swan ne resterait pas toute la journée, puisqu'il devait prendre son service au commissariat en milieu d’après midi. Il n'y aurait donc pas à expliquer l'arrivée d'une Marseillaise par la cheminée du salon. Elle aussi travaillait, ce jour-là, comme quoi, pas de repos pour les braves, et les rejoindrait pour l'heure du goûter ou du dessert. Les grands repas, on sait quand ça commence, mais jamais quand ça se termine..

« -Tu la connaîs la fille du chérif ? Demanda Evan lorsqu'il fut seul avec Jacob.

-Isabella ? Si faire des gâteaux de boues en culottes courtes compte, alors oui. Pourquoi ?

-Elle ne vient jamais voir son père ?

-Non, plus depuis au moins quatre ans. C'est Charlie qui se rend à Phoenix pour Noël. Ils ne sont pas très proches. Bella était à peine sortit du ventre, que sa mère l'embarquait sous le bras en braillant qu'elle refusait de pourrir ici... Rajoute à ça le fait que ni l'un ni l'autre ne soit de grand bavard ... Ils sont de ceux qui souffrent en silence... Tu connais ça, n'est ce pas ? Rétorqua-t-il en un clin d'oeil. »

Evan rougit, mais acquiesça mollement.

Pour certaines personnes, les liens du sang étaient plus proches du fardeau qu'autre chose. Une chaîne biologique pour de parfaits étrangers. Cela, il pouvait le comprendre, surtout avec la famille qui lui restait... Mais que dire pour un homme à la vie simple et au cœur généreux, comme le chérif ? Lui qui avait prit de ses nouvelles, en apprenant pour sa « pneumonie », alors qu'ils ne s'étaient jamais vu, mais était un proche de son meilleur ami.

Il est malheureux de voir que beaucoup trop de gens se rendent compte trop tard de la valeur des choses, ou des relations. Il espérait que «Bella » n'aurait jamais à regretter ses choix... Mais il en doutait...

Jacob l'observait du coin de l’œil. Son visage était si expressif par moment, quant à ses yeux, n'en parlons pas... Qu'il n'avait pas besoin de dire ce qu'il pensait. Il était comme un livre ouvert.

Le change-forme soupira doucement et étira le bras. Il passa la main dans les cheveux brun et exerça une légère pression sur la base du crâne pour l'attirer à lui. Evan eut un léger sursaut, tant il était perdu dans ses pensées, mais se laissa faire sans rien dire. Il cala sa joue sur l'épaule réconfortante.

« -Je ne dis pas que tu ne dois te soucier de personne, mais soit sélectif, d'accord ? Charlie est un grand garçon qui aime aller à la pêche avec Harry, marger des burgers et mater des matchs sur l'écran plat en buvant des bières avec mon père. IL aime sa communauté et son travail... Ce n'est peut être pas la définition du bonheur pour une fille d'Arizona, mais c'est la sienne. Quant à sa solitude, on s'en occupe. Et pour Thanksgiving tu pourras participer. »

Evan hocha doucement la tête et se pelotonna un peu plus contre le Quileute, tandis que Tully Alford badinait avec portail sur l'écran en face de lui.

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Quelques jours avant l'évènement, la cuisine pris des airs de labo gastronomique. Shawn et Sebastian avaient un liste conséquente de plats à préparer, les loups mangeant chacun comme quatre, et même aidé de la magie, ce n'était pas une mince affaire. Evan tourna autour de la cuisine durant de longues heures, sous les coups de langues sentencieux d'un potionniste loin d'apprécier qu'il vienne mette son grain de sel la dedans. Il avait assez fait la cuisine pour les autres pour les trente prochaines années ! Il l'avait dit et redit ! Il n'avait pas autre choses à faire de son temps par Merlin !

« -Allez ! Pour une fois, supplia le jeune homme.

-Poussin, j'ai dit non ! On peut s'en sortir tout seul !

-En ne dormant pas la nuit, grommela Shawn. Pourquoi on a proposé un truc pareil déjà ?

-Paddyyyyyy ?! L'avertit Monsieur, l’œil sombre.

-Sev' s'il te plait ? On a qu'à dire que j'ai le droit pour les grandes occasions ?...J'aime ça et j'ai vraiment, vraiment vraiment envie de participer ! »

Evan lui fit ses yeux de chiot, Paddy de même... Salazar ! Il était cerné comme un preneur d'otage ! Il souffla vaincu... Si ça lui faisait plaisir....

« -D'accord...

-Oh Merci mercimercimercimerci ! »

Un câlin sandwich plus tard et ils étaient trois à éplucher, rôtir et pâtisser dans la grande cuisine.

En entrée, couronne de petits pains à la patate douce et camembert rôti, avec un velouté de champignons, de panais et de céleri rave, avec granola salé. En plats principale, la fameuse dinde rôti, et sa sauce aux airelles, des pommes de terres écrasées au four, avec burrata au pesto, rizotto à la courge butternut, épis de maïs grillés, haricots verts, petits pois et fondues de poireaux. Un gigantesque plateau de fromage et pour le dessert, pécan pie, pumpkin pie, carrot cake, tarte à la mélasse et banofee.

Heureusement, la table était grande !

Comme de coutume, Leah, Seth et Jacob vinrent au manoir après les cours et en profitèrent pour donner un coup de main, ou rapporter différents aliments, dont des truites pêchées par Harry et fumées par Sue, et des légumes cultivés à la Réserve. Sue vint aider Shawn à décorer l'immense salle à manger, dans laquelle ils s'étaient rassemblées lors de leur première réunion.

Lorsque ce fut le tour de la table, elle s'interrrogea.

« -Il n'y a pas deux couverts de trop ? A moins que j'ai mal compté ?

-C'est une surprise pour Evan. Avec tout ce qu'il s'est passé dernièrement, on s'est dit que ce serait une bonne idée.

-De qui s'agit-il ?

-Du père de son meilleur ami et d'un de ses frères. Ils arriveront demain soir, tout droit d'Amérique du Sud. »

En disant cela, Shawn eut un sourire triste. La grande famille Weasley n'en avait plus que le nom. Depuis la fin de la guerre, tous ses membres étaient dispersés aux quatre vents.

Bill vivait dans le Sud de la France avec Fleur. C'était grâce à eux et leur soutient qu'ils avaient pu fuir et demander de l'aide auprès du Ministère Français.

Les jumeaux s'étaient expatriés au Japon, avec leur boutique. Une des dernières idées de leur petit frère. Peu le savait, mais Ron cachait ses talents depuis la deuxième année, pour mieux soutenir son meilleur ami et berner les adultes qui n'avaient de cesse d'en demander toujours plus. Il était fin stratège, intrépide, loyal, mais aussi doués avec les chiffres. Ce qui n'était pas le cas de ses frères, plus artistes fous que génies incompris. Loin de vouloir entrer à l'école de Aurors, Ron voulait faire une école de commerce, afin de les aider dans leurs affaires, ce qu'il faisait déjà en faisant leur comptes.

Durant les mois d'été, il étudiait les tendances sur le net, grâce à une vieille machine bricolée par son père. Le Japon et sa façon de mêler l'ancien et le nouveau, dans une décadence parfois étourdissante d'ingéniosité, qui imprégnait autant la culture sorcière que moldu, lui avait tapé dans l'oeil. Il en avait parlé à ses frères en s'aidant de diagrammes et de vidéos, pour que ces deux zouaves se rendent compte de l'opportunité de cette exportation.

Aussitôt, ils le nommèrent actionnaire au même titre qu'Harry. Quel dommage que son esprit visionnaire ne l'ai pas protégé des machinations de Dumbledore ni du bras meurtrier de Voldemort...

Au moins, sa vision pour l'affaire de ses frères était sur le point de se réaliser, car les jumeaux cartonnaient au pays du soleil levant !

Percy était le seul à être resté en Angleterre. Il faisait partit d'un réseau qui agissait dans l'ombre pour mieux œuvrer à un changement nécessaire et urgent. Ils guettaient le bon moment pour renverser la situation et les prévenaient des attaques à leur encontre. C'est grâce à Percy, qu'ils avaient fuis inextrémis de Menton pour Forks.

Quant à Charlie, il avait quitté la Roumanie après s'être vu offrir une place de professeur en zoomagie à l'école de Castelobruxo, au Brésil. Il avait emmené son père avec lui. Le Terrier n'était plus ce qu'il était et refermait bien trop de souvenirs douloureux pour qu'il y reste. C'était certes précipité, la guerre prenait à peine fin, Molly venait tout juste de rejoindre ses plus jeunes enfants dans la tombe, Dumbledore l'avait supplié de rester ! On avait besoin d'homme comme lui pour redresser le pays ! Mais rien n'y avait fait... Il avait longtemps cru en ce vieil empli de fausse sagesse et avait bien trop de regret et de ressentiment à son égard pour faire ce que Percy faisait. Partir était la seule solution, pour vivre, ou survivre...



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Evan avait les mains dans la farine, de même que Jacob, avec qui il confectionnait les nombreux petits pains pour le lendemain. Ils s'évertuaient à les façonner sans en mettre partout,... peine perdue... Lorsque la cheminée émit un bruit caractéristique, qui fit se dresser le jeune sorcier. Une voix s'éleva et son visage s'illumina, avant qu'il n'abandonne son pâton, qui allât s'écraser mollement sur le dallage, en un « prout » peu ragoutant, et file dans le salon en quatrième vitesse.

« -Evan ? S'enquit Jacob interloqué en le suivant, curieux de ce brusque revirement. »

Lorsqu'il arriva dans le salon, il le découvrit dans les bras d'un homme aux cheveux roux, méchés d'argent, dont les yeux baignés de larmes, étaient griffés de rides, signes que d'ordinaire, il souriait beaucoup. Cet homme, il le connaissait pour être présent sur les photos d'Evan, mais il ne connaissait pas son nom. Il n'avait de cesse de bercer Evan et de murmurer :

« -Mon garçon... Mon cher grand garçon... »

Evan pleurait tout autant, submergé par l'émotion et enserrait sa taille à lui en broyer les côtes.

Une gerbe de flammes vertes plus tard, et un autre rouquin sortit de l'âtre. Celui-là, il n'était pas sur les photos, mais au vue de ses traits, il était le fils du Monsieur. Son visage était moucheté de tâche de rousseur et mangé par d'immense yeux bleus marine. Il avait une cicatrise sur le menton, et une autre à l'arcade sourcilière qui lui donnait un air de guerrier, en plus de sa carrure de nageur olympique et de la fossette sur la joue gauche qu'il arborait en souriant.

Lorsqu'il l'aperçut Evan éclata d'un :

« -Charlie ! »

Tonitruant avant de lui sauter dans les bras.

Ainsi c'était lui le fameux dragonnier ? Seigneur ! Il ne le pensait pas si vieux ! Combien d'années avait-il de différence avec Evan ?

A les voir ainsi enlacé, le grondement dans son estomac s’intensifia et il préféra s'éclipser de peur de bouffer du dragon. Il abandonna le pâton qu'il avait encore dans les mains et se réfugia dans un recoin du cellier. Là, il espérait avoir le temps de se calmer avant d'être découvert.

C'est là que Leah le découvrit, quelques minutes plus tard, alors qu'elle revenait de Port Angeles avec la commande de fromage de Shawn. Et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'elle regrettait amèrement de le lui avoir proposé ! La voiture de sa mère empestait le marouale, le bris, le camembert et le roquefort, pour ne citer qu'eux. Ou était-ce son flair de loup qui n'avait pas apprécié ces mets délicats ?

Ils avaient beau être soigneusement emballés et disposés dans une glacière, elle avait dut rouler les fenêtres ouvertes pour ne pas mourir asphyxiée !

Habituée des lieux, elle passa directement par le garage, pour se débarrasser des bombes nucléaires qu'elle transportait, directement dans le cellier, en priant pour qu'elles ne lui explosent pas à la figure avant...

Elle alluma la lumière et découvrit, recroquevillé dans un coin à souffler trop fort et trop vite, pour essayer de calmer ses instincts, son Alpha.

« -Jake ? Qu'est ce que tu fais là ?

-Rien, grommela-t-il. Tout va bien, je gères... »

Sa Bêta fronça les sourcils avant de ranger rapidement les fromages dans un placard magique que lui avait indiqué Shawn. Une fois le plus gros du danger écarté, elle se planta devant Jacob et se cala contre un pan de mur, pour mieux attendre qu'il est finit de « gérer »

Dans la maison, elle entendait des voix jusqu'ici inconnu au bataillon, mais qu'elle se doutait être les invités surprises dont lui avait parlé sa mère.

« -Les Weasley sont là ? Demanda-t-elle distraitement. »

Un grommellement de plus lui répondit.

« -C'est pour leur laisser de l'espace que tu te planques, ou y a autr'chose ?

-Tu avais compris toi ? Que Charlie était aussi âgé ? »

La hargne dans la voix du jeune Quileute et le grognement qui passa malgré lui la barrière de ses lèvres, la firent tiquer d'avantage. Quelqu'un n'était-il pas en train de faire un déni cosmique ?

« -Âgé ? C'est à dire ?

-Ils ont au moins 6 ans de différence ! »

7, mais qui tenait les comptes.

« -Deux, trois ans à la rigueur j'aurais compris, mais là ! Bordel ! Evan est même pas majeur !

-J'ai pas l'impression que Evan ce soit sentit forcé... D'après Dray, je cite : « Saint James aime lorsqu'ils sont plus vieux ! Et il aime montrer qu'il en veut ! Notamment en glissant sa main dans le pantalon d'un dragonnier, au détour d'un couloir... »

-Mais je veux pas savoir ! Brailla Jacob en se bouchant les oreilles.

-Tu veux pas savoir, mais tu fais une crise existentielle planqué dans une cave, dans le noir. C'est assez contradictoire...

-Je sais que je n'ai pas la bonne réaction ! Evan est assez grand pour savoir ce qu'il fait ou veut, ou avec qui... Mais...

-Mais ?

-Je ne sais pas...

-J'aurais bien une idée, mais je ne suis pas sûr que ça te plaise...

-Vas-y shoot !

-Tu es jaloux. »

Jacob fut tellement soufflé, que sur le moment, il ne trouva rien à redire, avant de s'insurger ! Il avait une emprunte qui vivait quelque part au fin fond des Pyrénées !

« -Peut être, mais tu ne t'es pas encore imprégné que je saches. Qu'est ce qui t'empêche d'avoir un crush sur Evan ?

- T'es pas bien !? J'ai pas de crush sur Evan !

-Je t'avais dit que ça ne te plairait pas... »

A ces mots, elle se décrocha du mur et sortit de la pièce pour rejoindre les autres dans le salon.

« -Apprends à parler à ton emprunte avant de venir donner des leçons !S'écria Jacob.»

Avant de fermer la porte et d'éteindre la lumière, Leah se tourna vers lui et le toisa, l'oeil froid.

« -Ne joues pas au connard avec moi Black, tu vas perdre... »

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Jacob pouvait jouer au connard, mais il était loin d'avoir tord. Depuis qu'elle s'était imprégnée, Leah cherchait désespérément un moyen de parler avec Julia sans y parvenir, incapable de savoir comment s'y prendre, trop dépendante de ce que voudrait ou choisirait la psychomage.

Elle finit par se donner de l'élan juste avant de rentrer chez elle après le repas et la soirée de Thanksgiving. Ils avaient joué tous ensemble, au charade, à la bataille explosive, certain avait la salle de billard nouvellement restaurée à l'étage près de la bibliothèque, d'autre avaient joué aux jeux vidéos que Seth avait rapporté. Elle avait jeté de multiples coups d'oeil à Jacob, qui avait rongé son frein toute la soirée en avisant les regards appuyés et les gestes parfois équivoques d'Evan et Charlie. Ce qui lui avait permis de prendre une revanche rapport à ce qu'il avait osé lui balancer... Bref, une excellente soirée, pleine de rires et de bonne nourriture, mais peu propice à une conversation.

Julia allait se rendait dans la chambre qu'on lui avait préparé pour y passer la nuit, il était trop tard pour retourner au MACUSA avant de rentrer chez elle, flemme ! Lorsqu'elle l'attrapa dans un couloir.

« -Julia ?

-Mais c'est qu'elle parle ! S'extasia Julia amusée. Qu'est ce que je peux faire pour toi, beauté gracieuse ?

-Je...J'ai...vous...

-Oui ? »

Leah avait du mal à la regarder en face, qu'importe qu'il n'y ait aucun signe d'agacement dans sa voix. Elle pouvait même percevoir un sourire engageant. Et c'était justement ça, qui ne la rassurait pas. Ce sourire allait disparaître une fois qu'elle aurait articulé sa phrase.

« -Mon emprunte...

-... ?

-C'est vous... »

Julia émit un son étranglé, proche du couinement de souris. Leah se pressa d'ajouter.

« -Ça veut pas forcément dire ce que vous croyez !

-Je sais, ma belle. Crois moi je sais. »

Le destin avait un drôle de sens de l'humour ! Elle avait fait sa thèse sur le sujet des âmes sœurs magiques et de leur implication sur la magie et la psyché , de la créature en générale et de leur compagne ou compagnon. Elle savait donc très bien que toute la relation s'articulerait autour de ses propres besoins et de ses envies. Que Leah se conformerait naturellement à tout ce qu'elle était pour devenir la partenaire idéale, l'amie idéale, etc... En fonction de ce qu'elle attendrait. Qu'elle deviendrait le tout, le centre de gravité de la Quileute.

Ça avait quelque chose de grisant et de rassurant d'avoir quelqu'un fait exclusivement pour vous et inversement, qui évoluera avec vous, dans la même direction, mêlant passion, tendresse et harmonie. Mais c'était aussi un peu injuste, parce que la pauvre allait subir avec abnégation tout son baguage émotionnel et si elle n'en faisait pas étalage, c'est qu'il y avait une raison...

« -Est ce que tu as seulement une idée du panier crabe dans lequel tu vas foutre les pieds ?! Quand les gens me voient pour la première fois, ils font une tête de 6 pieds de longs à cause de mon sens esthétique capable de provoquer des crises d'épylepsie ! C'est encore pire quant ils voient mes tatouages ! Et je parles même pas de quand j'ouvre la bouche ! Parce qu'avec mes référence à moitié geek et mon humour à trois balles, j'en ai fait fuir plus d'un ! Y a la moitié de ma famille qui pense que je suis la réincarnation de l’antéchrist depuis qu'ils savent que je suis une sorcière ! J'ai arrêté de parler au tiers restant depuis que j'ai fait mon comming out, vu les commentaires que j'ai osé entendre !... Si je suis très douée pour voir les sociopathes et autre spécimens du genre qui s'approchent des autres, pour moi c'est tout le contraire !A croire que je collectionne les dingues dans mes relations intimes ! Du coup pour palier à ce désert social, j'ai une mère hypra contrôlante et invasive ! Je fais de mon mieux pour lui poser des limites, mais à cause de son immaturité émotionnelle c'est du domaine de l'impossible ! Et le pompon sur la Garonne y a quand même un Océan qui nous sépare, et que j'ai bien entamé ma trentaine... Alors oui, je sais les sorciers ne vieillisse pas aussi vite que les non magiques, mais quand même... Du coup, c'est quoi ton âge ? »

Abasourdie par le flot de parole qui venait de sortir de la bouche de son emprunte, Leah mit quelques secondes avant de réagir.

« -Je viens d'avoir 22 ans. »

Julia se mit à chouiner. DOUZE ANS ! Elle venait de se prendre DOUZE ANS dans la figure !

«-Le mieux serait de... »

Leah arrêta de respirer, s'attendant a être repoussé, encore...

« ...commencer par un café, non ?

-Un café ? Balbutia la change forme en la fixant de ses yeux ronds.

-L'Amérique c'est bien le berceau de Starbucks ?

-Le plus proche est à Port Angeles.

-Ca fera deux alors...

-Deux ?

-Première fois. Pour le transplanage et le rencard avec une fille ? Je me trompe ?

-Heu...non.

-Demain 9h00 ? »

Chapter 16: Chapitre 16

Chapter Text

Chapitre 16 :



« -Tu as enfin trempé ton biscuit ?

-BORDEL ! DRACO ! S’égosilla Evan devant son ordinateur.

-Fais pas ta sucré Potter ! Je sais comment tu es... »

Evan soupira bruyamment avant d'oser regarder à nouveau l'écran et de répondre la voix soudainement rauque.

« -Tu es trop curieux... trop cash, marmonna-t-il.

-C'est ce qui fait mon charme, rétorqua le blond en repoussant élégamment une mèche de ses longs cheveux blonds. Blague à part, pourquoi tu tires cette tronche après avoir pris ton pied ? Rassure moi, tu as pris ton pied ?

-Dray franchement, rougit Evan.

-Est ce que c'est un oui ? Ça sonne comme un oui...Alors ! C'est quoi le souci ? »

Coucher avec Charlie avait toujours été extrêmement satisfaisant. Son expérience autant que sa fougue et ses attentions, faisaient de lui un amant exceptionnel. Pourtant la nuit de Thanksgiving, après que Charlie ait ravagé son corps jusqu'à lui faire connaître un abandon et une félicité, longtemps recherchés, tout avait basculé. Alors que l'orgasme se dissipait, et qu'il s'était blottit aux creux de ses bras, Evan s'était sentit misérable, avili et monstrueux. Il s'était mis à pleurer, gémir puis hurler, bercé par un Charlie soudain désœuvré.

Sa magie s'en était mêlée, vrombissante comme un essaim d'abeille en furie. Son amant avait voulu chercher de l'aide, mais entre deux plaintes déchirantes, Evan l'avait supplié.

« -NON ! Restes !... Restes avec moi... »

Mais était ce à lui qu'il s'adressait ?

Charlie l'avait serré plus fort contre lui, faisant de son mieux pour l'apaiser jusqu'à ce qu'il finisse par s'endormir, épuisé.

A ce souvenir, une larme dévala ses joues, sous l’œil médusé du blond.

« -Je suis le seul à avoir le droit de t'emmerder ! Qui c'est permis !? Un moldu ? Un loup ? Un vampire ?... A qui je dois faire un deuxième trou du cul ?!  »

Evan éclata en gros sanglots, sans pouvoir s'arrêter, comme deux jours auparavant.

« -Oh ! Bambi !... Non... S'il te plait, ne pleure pas... Dis-moi.... Dis-moi ce qui ne va pas... »

Le brun secoua vigoureusement la tête, incapable de prononcer un mot. Derrière son écran Dray n'était pas loin de paniquer comme un dingue ou de prendre le premier portoloin venu pour le rejoindre, ou les deux. C'est alors que la porte de sa chambre s'ouvrit pour laisser entrer Luna. Elle pressa doucement l'épaule du blond, qui se calma instantanément. L'instant d'après elle s'assit à sa place.

« -Harry ? L'appela t-elle de sa voix aux accents chantant. »

Le Sauveur leva ses yeux embués de larmes et eut un soupir de soulagement.

« -Luna... »

La Serdaigle lui fit le plus doux des sourires.

« -La réponse est en toi. Si les Nargoles n'avaient pas envahit ton esprit, tu saurais. Tu te souviendrais... »

Evan eut un rire pitoyable à la mention des créatures issues de l'imaginaire de Luna et qui était le signe de nombre de soucis. Comme un indicateur d'aura, la personnification de brouilleurs énergétiques ou psychique, des cousins des midi-chloriens...

« -Va prendre l'air. Sors des zones de protection du Manoir... Tu verras plus clair après... Tu verras... »

Il voulait y croire, mais dès qu'il faisait mine de se relever, quelque chose venait le faire trébucher et tomber.

« -Ton destin t'attends au dehors. Pas au dedans, insista-t-elle. »

Evan hocha doucement la tête et essuya ses yeux et ses joues en soufflant pour reprendre contenance.

« -Ça va aller Bambi, renchérit Dray autant pour le rassurer que se rassurer lui-même. Luna ne se trompe jamais. »

Emprunt de leur foi, il se prépara à sortir du manoir, non sens avoir laissé un mot à Sebastian qui travaillait sur ses potions et à Shawn qui bricolait sur sa moto. Il n'avait pas le courage d'affronter leur regard, leur inquiétude, somme tout légitime et les questions qui ne manqueraient pas de suivre.

Il laissa Amber ronfler dans son panier prés de la cheminée, bien au chaud et repue de son dernier biberon et de toute l’attention qu'elle avait eu durant les derniers jours. Tout le monde avait craqué devant sa bouille, en particulier les sœurs de Jacob.

Il enfila son manteau le plus chaud, entoura trois fois l'écharpe de Sebastian autour de son cou ( il adorait l'odeur réconfortante qui émanait de son parrain par alliance, mélange de sucre et d'épice ), piqua les gants de Shawn pour la même raison ( bien que son odeur soit plus boisée), et cala son bonnet de laine sur son crâne avant de quitter le Manoir par une des portes de la serre.

A peine eut-il mit le nez dehors, que l'air piquant de ce début d'hiver lui sauta à la gorge. Il inspira une longue goulée qui lui donna l'impression de givrer ses poumons. L'image en tête, il se mit à sourire, finissant ainsi de chasser les dernières larmes qui perlaient le coin de ses yeux.

Il souffla doucement par la bouche en agitant négligemment la main. La buée prit alors la forme d'un cerf, une autre expiration celle d'un chien et une dernière d'un loup, qui se mirent à gambader autour de lui, avant de disparaître comme ils étaient venus. Un reste de la Communauté de l'Anneau, que Leah lui avait prêté, en version longue, s'il vous plaît ! Il l'avait regardé avec ses parrains, sous un plaid, et depuis on entendait régulièrement des références du film dans la manoir, surtout venant de l'animagus.

Tout en marchant, il tourna son visage vers le ciel, dont les nuages étaient lourds, grisés et cotonneux.

« -De la neige... »

Elle n'allait pas tarder à tomber... Il avait hâte ! La neige avait quelque chose de magique. Pour annoncer sa venue, les fenêtres givraient de telle façon, qu'on eut dit que de la dentelle les recouvraient. Lorsqu'elle était enfin là, le monde semblait figé, sans couleur ni son. Mais c'était tout le contraire pour un spectateur avertit. Les baies d'hiver tranchaient sur le décor blanc, comme les rouges gorges et les cardinales qu'il avait croisé pour la première fois en arrivant en Amérique. On distinguait de ci de -là des traces de pâtes dans la neige. Au loin un hululement de chouette, assourdissant, au cœur de la nuit, mille fois supérieur à d'habitude. Les stalactites de glaces sur les gouttières prenaient des airs de parures d'argent. Le givre sur l'écorce des arbres, les lumières dans les sapins, les batailles de boules de neige, les flammes dans la cheminée, le lait de poule et les biscuits à la cannelle, le patin à glace, les cadeaux à offrir, ceux qu'on vous offrait...

En passant devant la mangeoire, il vérifia qu'il n'y avait besoin ni de graines, ni de margarine. Sur un arbre, il vérifia la quantité de noix et de noisettes pour les écureuils qui seraient en retard sur leur réserve. Plus loin, caché sous un tapis de feuille, il vérifia que la famille hérisson qui dormait dans une boîte fabriqué spécialement pour eux, n'avait pas été dérangé. Ils devaient être en forme pour protéger les futurs plants de salades au printemps prochain !

Lorsqu'il fut rassuré, il s'enfonça dans la forêt, vers les arbres à baguette et leurs petits gardiens. Quelques Botrucs étaient restés dans la serre, mais le plus clair de la colonie était là où il l'avait trouvé avec Jacob. Il venait régulièrement les voir. Leur donnait un peu de sa magie, s'amusait tranquillement avec eux, les dessinait.

Ravit de le voir, trois petits Botrucs s'accrochèrent à lui pour l'accompagner dans sa balade.

Faire sa petite tournée, en flânant et en prenant le temps de respirer, lui fit beaucoup de bien.

Depuis l'incident du Lycée, il ne faisait que s'abrutir, pourvut qu'il ne pense plus. Il ne se posait que rarement, ne prenant pas le temps de souffler. Il allait devoir y remédier.

Sans vraiment s'en rendre compte, il sortit du domaine et donc des protections. Ce n'était ni la première, ni la dernière fois, pourtant, aujourd'hui, comme Luna l'avait prédit, son destin l'attendait, perché dans un arbre.

Edward était là, à la limite. Au plus près d'où il pouvait être, à attendre de l'apercevoir, peut-être. Mais ce n'était jamais arrivé avant aujourd'hui. Comme lors de leur première rencontre, il le sentit avant de le voir. Seigneur ! Son odeur lui avait manqué !

Il descendit de plusieurs branches pour mieux le voir, en espérant que l'inverse ne soit pas vrai. Il ne voulait surtout pas lui faire peur ou déclencher une autre crise.

Il était toujours aussi beau et aussi magnétique ! Il remplit ses yeux, gravant chaque détail de ses gestes dans sa mémoire, pourvu qu'il comble, un temps soit peu, le trou béant qui ne cessait de grandir dans les tréfonds de son âme. Il avança avec lui, tremblant à l'idée d'être surpris. Pourtant, un maigre espoir l'habitait. S'il pouvait exister à travers ses yeux, même un court instant, comme il serait heureux ! L'indifférence était crucifiante. Plus mortelle que le rejet, qu'il pouvait comprendre.

Soudain, Evan s'arrêta net. Il l'entendit murmurer à l'intention des petites créatures qui s'accrochaient aux franges de son écharpe et s'y balançaient nonchalamment, l'instant d'avant. Mais à présent, elles se calfeutraient dans son cou, terrorisées.

L’émeraude de ses yeux se durcit au point de lui donner des frissons. On pouvait mourir sous un tel regard !

Sans crier gare, sa magie sortit de son corps et fonça droit sur le vampire. Elle le percuta de plein fouet avec la puissance d'un semi remorque. Le vampire dégringola de son perchoir et se fracassa plusieurs mètres plus bas. Assommé, il mit quelques secondes à se redresser et à lever les mains en signe d'apaisement.

« -Je ne te ferais pas de mal, déclara-t-il d'une voix hachée. Je... voulais... juste te voir... »

En l'apercevant, Evan s'était figé. Son visage s'était craquelé sous l'assaut de sa magie, comme s'il était fait de porcelaine et ne semblait pas pouvoir se refermer. Au contraire, les fissures s'étendaient imperceptiblement autour du premier coup. Il vacilla. Merlin ! Qu'avait-il fait !?

« -Oh non ! Bredouilla-t-il. Pas ça... Pas toi...

-Je suis tellement désolé Evan... Je ne voulais pas... »

Pourquoi diable s'excusait-il !? Ce n'était pas de sa faute ! Il n'avait rien fait de mal ! Au contraire ! Comment avait-il pu... oublier ?!

L'étendu de son crime l'assaillit sans aucune pitié et martela son cœur et son âme avec une telle violence, qu'il eut envie d'hurler. Les souvenirs qu'il avait occulté et dont Luna lui avait parlé, lui revinrent avec une telle netteté, qu'il s'en voulut d'autant plus de les avoir mis de côté.

Fugacement, la présence du vampire effleura son esprit.

« -Arrête de vouloir entrer dans ma tête ! Scanda-t-il.

-Je suis désolé... je ne fais pas exprès. »

La craquelure grandit plus encore, traversant son œil droit et sa mâchoire. Edward laissa échapper un cri de douleur en maintenant son visage à deux mains.

S'il ne quittait pas les lieux, sa magie continuerait son office, jusqu'à lui faire éclater la tête, faisant de lui une poupée brisée.

« -Faut que je partes, déclara le sorcier au bord de la crise de panique.

-NON ! Attends! Reste ! S'il te plait »

Evan eut un sanglot étranglé avant de transplaner.

« -EVAN ! »



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Evan atterrit en pleur, tremblant et suffoquant dans le salon, dans un crac décuplé par le fracas de la table basse, qui eut la mauvaise idée de se trouver là, avec feu le service à thé de la mère de Sebastian. Ce dernier se précipita sur le jeune homme, sous l'oeil médusé de Leah et Seth qui venaient tout juste de prendre leur tasse.

« -Poussin ! »

Il tâta son corps pour mieux vérifier qu'il ne s'était pas désartibulé quelque chose, ou blessé en arrivant. Heureusement, non, ce qui tenait du miracle.

« -Qu'est ce qu'il s'est passé ?!

-Je … J'ai...chouina Evan.

-C'est Dumbledore ?!

-Non, c'est... Edward...

-La Sangsue ? Brailla Jacob qui entrait talonné par Shawn. Je vais le tuer ! Décréta-t-il.

-NON ! »

La porte à double battant du salon, se referma violemment sur le change forme, au point qu'il faillit la prendre dans le nez.

« -Il n'a rien fait ! C'est moi... Je l'ai... Attaqué. »

Il l'avait attaqué ! ATTAQUÉ !

Face à cette aberration, sa magie exprima sa rage et son désespoir, comme elle savait si bien le faire. Elle emplit la pièce au point de rendre l'air perceptible et infiniment lourd. On voyait des germes d'électricité danser un peu partout. Les flammes de la cheminées gonflèrent, les ampoules grésillèrent et claquèrent, la chandelier se balança dangereusement, les fenêtres se fissurèrent...

Evan, la respiration de plus en plus erratique, peinait à garder le contrôle.

Furieuses, des tentacules d'énergies s'échappèrent de son corps et frappèrent les murs et le sol, ébranlant toute la maison.

Sans plus attendre, Sebastian administra ses potions calmantes les plus puissantes à Evan. Presque aussitôt, le sorcier dodelina de la tête et s'effondra dans les bras du potionniste. La maison cesse de trembler, les flammes de brûles, les ampoules de grésiller. Evan retrouva une respiration presque normal, entre deux sanglots étouffés par l'étreinte de son parrain, qui ne cessait de le bercer.

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« -Je peux y aller tout seul ! Grogna Jacob à sa Bêta.

-Dans l'état où tu es ? Même pas en rêve ! Tu te contiens à peine. Je ne tiens pas à gérer un conflit dont on pourrait aisément se passer parce que tu auras décroché la tête d'un Cullen. »

Jacob grogna plus encore, mais n'ajouta rien. Il monta dans sa vieille camionnette et démarra en trombe, sans attendre que Leah ait claqué la portière.

Après plusieurs minutes d'un silence assourdissant, il exigea, plus qu'il ne demanda à la jeune femme, pourquoi il devait aller chercher cette Sangsue !?

« -Parce qu'il est le compagnon d'Evan. Et que sa blessure s'aggravera durant le voyage si on ne lui donne pas cette potion avant.

-Mais ce n'est même pas une créature magique ! Comment il peut ressentir les même choses que l'un d'entre nous ! Beugla-t-il. »

Leah respira un grand coup et compta jusqu'à dix avant de répondre, en se répétant, inlassablement : « Pas taper ! Pas taper ! Pas taper ! PAS TAPER ! »

« -Evan est puissant, depuis toujours, sa magie est comme les instincts des créatures magiques, elle a besoin d'un compagnon ou d'un compagne pour se réguler. Il agit comme un catalyseur, à la fois magique, physique et émotionnel. Comme le font en partit les cristaux du manoir ou le pendentif qu'il porte autour du cou. De fait, Edward est le compagnon d'Evan et Evan est le compagnon d'Edward. Leur lien est a double sens et d'une extrême puissance. De même nature que celui de Merlin et de la Fée Viviane. Ou c'est ce que dit la légende sorcière que Seth m'a montré... »

Jacob grogna plus encore si c'était possible. Son aura était menaçante au point qu'il semblait sur le point de transmuter dans l'habitacle, ce qui aurait posé un énorme problème.

« -Jacob ? L'interpella Leah après un virage particulièrement sec. Fais ton connard avec moi ou les Cullens si tu veux, mais plus jamais avec Evan...

-Je n'ai pas...

-Oh je t'en pries ! T'es aveugle ou bien ?! Tu l'as achevé en réagissant comme tu l'as fait ! Il n'y est pour rien si tu es jaloux comme un poux ! Alors retiens-toi ! Sinon se sera toi qu'on empêchera d'entrer dans le manoir !

-Manquerais plus que ça, ricana l'Alpha. »

Comme si c'était possible...

Excédée, Leah saisit le frein à main et tira d'un coup sec. Les pneus crisèrent sur le bitume à moitié gelé. Ils dérapèrent sur plusieurs mètres, manquant de se prendre un arbre. Une fois arrêté, Jacob voulu gueuler son indignation, mais sa Bêta ne lui laissa pas le temps de prononcer un mot. Elle lui assainit un coup de point magistrale qui éclata ses phalanges autant que la mâchoire du jeune homme, qui se mordit la langue jusqu'au sang.

« -PUTAIN ! Brailla-t-il.

-Evan te tiens en haute estime ! A tel point que TON avis est primordiale pour lui ! Tu es devenu un pilier dans sa vie ! Si tu n'es pas son mec, tu es son ami, presque un frère !... Alors tu vas lui ramener son compagnon et t'excuser en rampant s'il le faut, pour ton comportement déplorable ! Evan n'a pas besoin de se sentir rejeté par les personnes auxquelles il tient ! C'est clair ?! »

Avant d'hocher la tête, le change-forme, cracha le sang qu'il avait dans la bouche par la fenêtre et se massa la mâchoire jusqu'à ce que les os aient fini de se ressouder. Penaud, il se remémora la peine dans les yeux verts lorsque son « cousin » avait annoncé le nom de son compagnon et qu'il avait crier au scandale. La jalousie lui avait bouffé le cœur ! Et lui qui se refusait à tomber amoureux si ce n'était de son emprunte... Raté !

Leah avait cent fois raison d'être en colère. Comme elle l'avait prédit, il avait joué au connard et avait perdu.

« -Je suis désolé...

-C'est pas à moi qu'il faut le dire, Banane !

-Je vais me rattraper, c'est promis.

-T'as intérêt, sinon c'est pas la mâchoire que je te broierais. »

Lorsqu’ils arrivèrent devant la maison des Cullen, Carlisle les attendait, fébrile, sur le perron, les traits tirés par l'inquiétude. Après de rapide salutation, Leah demanda :

« -Du changement ?

-La blessure ne guérit pas, mais au moins elle cesse de s'étendre, s'il arrête de bouger du moins. »

Vu la situation, l’empêcher de bouger tenait du miracle.

Leah lui donna aussitôt la potion concocté par Sebastian, qui figeait les blessures durant un court instant, ou suffisamment longtemps pour qu'il puisse être transporté. Sans demandé son reste, le patriarche fila dans la maison pour donner la fiole à son fils, qui la but sans poser de question.

Une fois sa blessure stabilisée, Jacob lui intima l'ordre de les suivre au manoir.

Il avait à peine terminé sa phrase, que le vampire était déjà à ses côtés.

« -Est ce qu'Evan va bien ? Demanda-il d'une voix rauque et hachée, du à la fracture sur le bas de son visage.

-Non. Il s'en veut beaucoup. Il ne voulait pas te faire du mal. »

Sa voix à lui était grinçante. On y distinguait les prémices d'une grognement. Malgré ce qu'il avait affirmé, il était loin d'être serein à l'idée de faire venir Edward auprès d'Evan. Pour l'aider à la calmer, Leah lui pressa la bras, comme elle le faisait de temps en temps. L'Alpha se focalisa sur ce geste pour reprendre contenance. Il respira longuement, de nombreuses fois, avant de s'exprimer à nouveau.

« -Il t'attend. »

Le télépathe allait pour le suivre lorsque Jasper s'interposa.

« -Je ne laisserais pas mon frère partir seul avec toi. Pas lorsque tu te contiens à peine. »

Jacob s’apprêtait à lui dire d'aller se faire foutre, mais son loup pris les devants. Un grondement sinistre sortir des tréfonds de ses entrailles. Un peu plus et il se transformait en plein milieu du salon.

On ne pouvait aller indéfiniment et aussi rapidement contre la nature. Les loups et les Sangs froids, restaient des ennemis naturels. Les Quileute étaient en infériorité numérique et sur un territoire des Cullen et on lui retirait le peu d'avantage qu'il avait sur eux ? Si c'était un combat pour le pouvoir qu'il voulait, il l'avait bien amorcé ! A aucun moment, il n'avait été question de voir toute la smala débarquer au manoir !

« -J'irai avec Edward, annonça Rosalie. Si je suis toujours la bienvenue ?

-Mais Rosie jolie...

-Nous irons juste nous deux, insista-t-elle à l'encontre de son mari. Si l'Alpha trouve cela acceptable. »

Ce dernier souffla, frustré. Evan appréciait la blonde, bien qu'il ne comprenne absolument pas pourquoi, mais qu'importe. Dans ses conditions, il pouvait accepter sa présence.

Pas sûr de sa voix, il hocha la tête en signe d'assentiment et sortit de la maison d'un pas rapide, vite imité par Leah.

Cette odeur doucereuse était ignoble ! La jeune femme fronçait le nez, tandis que lui réprimait une envie de vomir. Et dire qu'il allait devoir s'y habituer... Mais heureusement, pas aujourd'hui. Rosalie prenait sa propre voiture pour se rendre au manoir.

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Evan était pelotonné dans les bras de Shawn. Tous les deux étaient installés sur la banquette sous la fenêtre de sa chambre. C'était l'endroit où le jeune homme se sentait le mieux. L'animagus le berçait tendrement, chantonnant distraitement en lui caressant les cheveux. Les yeux vert, troublés par sa prise de potion, perdaient ce qui leur restaient de lucidité en admirant la neige tomber.

Jacob toqua à la porte avec la légèreté d'une plume et sa faufila dans la chambre, tout aussi furtivement, la mine aussi basse que résolue. Il s'agenouilla près des deux hommes, puis effleura la jambe d'Evan qui n'avait toujours pas remarqué sa présence.

« -Hé, l'appela Jacob en un murmure. Je te l'ai ramené. »

Evan papillonna des yeux durant de longue secondes avant que son regard ne le fixe. Il eut un bref sanglot et bredouilla :

« -M'en veux pas...

-Jamais. Je suis désolé que mon ressentiment envers les vampires ait pris le pas sur mon désir de te voir heureux. Ca ne se reproduira plus, promit-il.

-Mais... Et la meute ?

-Je suis l'Alpha. Si je dis que personne ne touchera à un cheveux des Cullens il en sera ainsi. »

Il n'ajouta pas : «  Par contre, si cette sangsue te brise le cœur, je lui arrache le sien. », pas sûre que le sorcier goûte à sa demie plaisanterie. Tant pis, il la garderait pour Edward.

A ses mots, Shawn hocha la tête et relâcha lentement son étreinte, pour laisser de l'intimité à son filleul et son compagnon. Soudain, le jeune homme lui agrippa le bras avec force, une lueur de panique c'était allumé dans se yeux de nébuleuse.

« -Paddy... »

L'animagus se pencha pour baiser son front.

« -Tout va bien Bambi, je serais juste à côté en cas de besoin, d'accord ?

-D'accord... »

La voix croassante lui mit le cœur en vrac, mais il tint bon et sortit avec le Quileute, pour mieux laisser Edward rentrer. Il trébucha, plus qu'il ne rentra dans la chambre, poussé sans ménagement par Rosalie qui pensa très fort ;

« -Allez ! Ne me fais pas honte ! »

Sur sa banquette, Evan lui jeta un air de bête traquée, avant que ses yeux ne s’embuent de nouveau de larmes. Malgré les potions, il était si à fleur de peau qu'il ne se contenait plus.

Edward se précipita à ses pieds, ne supportant pas de le voir dans cet état. Il s'empêcha de le prendre derechef dans ses bras, ne sachant pas comme son compagnon pourrait réagir à son étreinte dans l'état où il était. Il semblait si fragile, comme sur le point de se briser.

« -Je suis désolé, murmura le vampire.

-Ce n'est pas à toi de dire pardon, sanglota Evan. J'ai fait n'importe quoi... Je t'ai fait du mal... »

Edward pressa doucement ses mains tremblantes, puis baisa chastement ses doigts.

« -Ça ne serait pas arrivé si j'avais fait preuve de plus de patience. J'étais fou de t'attendre... »

Il posa sa joue intacte sur la banquette.

« -Nous irons un pas après l'autre désormais... »

Evan hocha frénétiquement la tête, incapable de prononcer un mot, et laissa sa magie glisser sur la peau de marbre, pour mieux lui rendre son aspect d'autrefois.

Tout n'irait pas bien en une fraction de seconde. Les liens et les sentiments n'étaient pas les seuls facteurs de réussite d'une relation, mais ils feraient de leur mieux. Comme Edward l'avait dit, un pas après l'autre...

Chapter 17: Chapitre 17

Notes:

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Chapter Text

Chapitre 17 :

Alors qu'elle était en train de corriger une montagne de devoir, une avalanche de courrier tomba sur la pauvre Minerva, qui lâcha une exclamation en vieil écossais, à la fois surprise et scandalisée.

« - Je n'ai pas signé pour n'avoir ni le temps de manger ou de dormir, Par Godric et Salazard ! Déclara-t-elle en avisant de quoi il retournait. »

Le directeur se désintéresse de sa charge, lui donnant toujours plus de travail et d'obligations.

Elle gérait les punitions et les retenues, vérifiait qu'elles étaient conformes à la faute commise et lisait les journaux de liaisons à cet effet. Elle réglait les factures de chauffage, d'alimentation, celle des réparations diverses, comme la tuyauterie des douches des Serpentards, qui avait connu des jours meilleurs ou de la toiture de la grande salle. Elle écoutait les nombreuses doléances des professeurs concernant les meubles peu confortables ou trop abîmés des salles de classes et de la bibliothèque, ou sur la manque de matériel pour certaines matières, comme la divination, les sortilèges, les potions ou même ses propres cours. Elle réprimandait le Professeur Slughorn, sortit de sa retraite, pour remplacer Severus Rogue, que même les Gryffondors regrettaient ! Le vieux potionniste faisait preuve d'un favoritisme écœurant pour ceux qui avaient l'immense privilège d'être dans son club. Elle appuyait les demandes de bourses des élèves les moins fortunés, en faisant moultes lettres de recommandations sur la conduite des dits élèves et de leur résultats au conseil d'administration. Elle s'évertuait à faire venir les Aurors pour qu'ils éradiquent la colonie d'Acromentules de la forêt interdite, qui devenait mortellement dangereuse aussi bien pour les créatures de la forêt que pour les élèves et même Pré-au-Lard, depuis le décès d'Aragog. Même Hagrid avait peur de s'aventurer là bas ! Pour ce dernier point, on lui avait répondu que les Aurors étaient occupés à la traque des derniers Mangemorts en fuite.

Est ce que leurs esprits détraqués avaient décidé de faire la grève de l'intelligence ? ! Viendraient-ils la blâmer lorsqu'il y aurait une catastrophe de plus ?

En qualité de grand Manitou, Dumbledore aurait pu appuyer sa demande, mais il était plus occupé à rechercher Harry Potter pour cela...

« -Vieux citronné ! Ne pouvez vous laisser ce pauvre enfant tranquille !? Comme si vous ne lui pas déjà demandé trop ! »

A bout, elle appela son elfe personnel à la rescousse. Elle avait besoin d'une cafetière ! Ou deux, avec une armée de sandwichs pour tenir le coup. Ce soir encore, elle ne serait pas dans la grande salle pour le dîner...

Puis elle envoya une missive à Filius pour qu'il vienne lui prêter main forte. Si elle était devenue la directrice officieuse de Poudlard, il était l'adjoint officieux. Peut être aurait il une idée pour mettre les Acromentules en quarantaine ? Pouvait-il appeler un des briseurs de sort de Gringotts pour lever une barrière suffisamment puissante pour les retenir ?

Dans son bureau, bien loin des préoccupations de sa collègue, Albus Dumbledore faisait les cents pas. Il eut un soupire de soulagement en voyant les flammes de sa cheminée personnelle prendre des teintes de vert caractéristiques d'un voyage en cours. L'instant suivant, Remus Lupin sortit de l'âtre.

« -Mon garçon ! Je ne vous espérais plus !

-Pardonnez moi Albus, Dora n'était pas bien, je suis passé la voir avant de venir vous faire mon rapport.

-Oui, oui, bien sûr, c'est tout naturel. »

Naturel, mais frustrant !

Nymphadora avait été gravement blessée durant la bataille de Poudlard, mettant en plus de sa propre santé, sa grossesse débutante en danger. Elle était d'autant plus surveillée, que les dernières analyses gynécomagique avait révélé que son futur enfant serait un métamorphomage, comme elle. Choses si rare et précieuse !

Dans son état, elle supportait mal les absences répétées de son mari.

« -Comment se porte-t-elle ? Demanda Albus, plus par politesse que réel intérêt.

-Elle n'ait plus autorisé à sortir de son lit. La frustration liée à son inactivité se mêlent à ses douleurs chroniques, dues à ses blessures. Rajoutez à cela les hormones et son caractère bien trempé, et vous aurez une idée de comment elle se porte, grinça Remus.

-Ces soucis disparaîtrons dès que vous tiendrez votre petit garçon dans vos bras, en bonne santé. »

Remus hocha la tête et s'installa sur un fauteuil que lui présenta le Directeur. Le loup-garou nota l'impatience de ses gestes et sortit la carte que le directeur lui avait donné, réplique de celle que l'on pouvait trouver au Ministère et qui servait à mesurer les pics de magie. Depuis la fuite à Menton, plusieurs pics avaient été repéré à différents endroits du globe. Un à Moscou, au Caire et le dernier à Florence. Si les deux premiers n'avaient rien donné, Albus espérait que cette fois serait la bonne, même si a en juger à la mine de son ancien élève, c'était peu probable.

« -Alors ?

-La signature magique était trop vieille pour que je puisse vérifier s'il s'agissait ou non de la sienne. Mais la puissance du sort résonnait encore dans les murs de la bâtisse. Quelqu'un y a bien vécu, mais je ne saurais dire qui. Rien ne laisse penser qu'il s'agissait d'Harry. La maison était abandonnée sans propriétaire depuis la mort du dernier.

-Comme les fois précédentes...

-Fort heureusement aucun blessé n'est a déploré, et rien n'indique que le sorcier ou la sorcière l'ait été également... »

Le directeur fronça les sourcils, songeur et passa maintes fois la main dans sa barbe. Remus poursuivit.

« -Dans ce cas, ne pourrions nous dire qu'après près de quatre mois de recherches, Harry n'est nullement une menace ? Qu'il souhaite juste être laissé en paix ? Il a tellement souffert Albus... Ce n'est pas une vie de courir le monde de peur qu'on nous retrouve...

-AVEZ VOUS PERDU TOUT BON SENS ?! Beugla le directeur.

-Mais...

-Il n'est peut être pas un danger pour le moment, mais s'il n'est pas pris en main rapidement, il va finir par le devenir ! Les médecins de Sainte Mangouste n'ont-ils pas été suffisamment clair ?! Son état est trop instable ! Il doit être maintenu sous étroite surveillance ! Croyez vous que je mettes tout en œuvre pour le retrouver par amusement ?! Ou par cruauté ?! Ce pauvre garçon !...Moi qui le considère comme mon propre petit fils... Comment pouvez vous même imaginer que je...

-Albus... Je ne voulais pas insinuer que...

-Nous devons retrouvez Harry ! S'il devient un obscurial, seule la mort l'attendra ! Je ne saurais supporter une perte supplémentaire. Sirius...Severus... Molly... Ses pauvres enfants... Miss Granger... Les Malfoys... Leurs esprits me hanteraient, avec raison, si je ne protégeais pas Harry de lui même... Eux qui ont sacrifié leur vie pour lui...»

Deux jours plus tard, un nouveau pic apparut à Bombay...

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Evan et Edward passèrent la nuit ensemble, après leur retrouvaille. Le sorcier s'endormit après avoir soigné son compagnon, épuisé par tout ce qui c'était passé depuis Thanksgiving.

Edward le garda contre lui, se saoulant de sa présence, tout autant que de son odeur. Il avait d'abord craint de lui faire prendre froid, mais dès les premières secondes de leur étreinte, la magie d'Evan se glissa entre eux en une fine pellicule, pour mieux le protéger de sa température anormalement basse et de la pression de marbre de son corps.

Il le cajola tendrement, fasciné par le rythme des battements de son cœur, bercé par la présence joyeusement crépitante de sa magie, qui l'effleurait depuis son arrivée, lorsque soudain, son compagnon s'agita dans son sommeil.

Sa magie devint plus électrique, plus piquante et se répandit dans la pièce, comme paniquée, à la recherche d'un ennemi invisible.

Edward fronça les sourcils et redoubla ses caresses en murmurant des paroles réconfortantes. Sans qu'il n'y ait de véritable changement, au contraire. Evan commençait à geindre et à trembler entre ses bras.

La magie se mit à tourbillonner autour de lui, vibrante comme un essaim d'abeille et se fraya un chemin à travers sa peau, puis ses organes. Il aurait certainement dût en être effrayé, mais l'énergie n'était en rien menaçante, à son contact, elle semblait ronronner. Elle poussa les portes de son esprit avec un naturel désarmant et s'agglutina autour de sa conscience, pour mieux le faire plonger dans un état méditatif, avant de le propulser dans un étrange labyrinthe emplit de brume, dont les buissons grouillants semblaient sur le point de l'engloutir.

Au loin, des cris s'élevaient. Reconnaissant la voix d'Evan, il se précipita. Arrivé à destination, il tomba nez à nez avec une version plus jeune du sorcier, aux prises avec une araignée géante. Il lui jeta un ultime sortilège avec une baguette ? Qui l'envoya au loin. Aussitôt après, Evan se précipitait auprès d'un autre sorcier. Cédric. Ce dernier se relevait difficilement, légèrement claudiquant.

« -Tu vas bien ?

-Grâce à toi Golden...Saleté de Bestioles !

-Ron te rejoins sur ce point, marmonna Evan.

-Et il a bien raison !... Ne te reste plus qu'à te saisir du trophée !

-N'importe quoi ! Tu es arrivé avant moi ! Tu n'as qu'à le prendre !

-Et j'ai bien failli me faire becter... Il est à toi ! Tu le mérites !

-Tu parles !

-Harry... »

Harry?!

« -Je le prends, si tu le prends avec moi.

-Bourrique de Gryffondor !

-C'est pour ça que tu m'aimes.

-Y paraît... »

Avec un sourire taquin, Cédric lui vola un baiser avant de claudiquer à ses côtés pour saisir le trophée.

« -Ne le laisses pas le prendre ! Entendit-il hurler. Il va mourir et ce sera de ta faute ! »

Face à la scène, il y avait le Evan qu'il connaissait, celui qu'il tenait dans ses bras et qui tremblait toujours.

« -Un souvenir, murmura Edward. »

Les deux garçons attrapèrent le trophée et tout bascula. Le labyrinthe disparu et laissa la place à un cimetière encore plus macabre, avec une allégorie de la mort sur l'une des tombes, grandeur nature, éclairé par un feu sous un immense chaudron.

Cédric se redressa la premier, tandis qu'Evan/Harry hurlait de douleur en se tenant la tête à deux main.

« -Harry ? Qu'est ce qui se passe ?! »

Une ombre se détacha entre les tombes, baguette brandit. Cédric ne réfléchit pas plus d'une demie seconde avant de se tenir devant son amant, en posture de défense.

« -Qui êtes-vous !? Brailla-t-il.

-Tues le garçon ! Grinça l'étrange paquet que tenait l'ombre encapuchonnée.

-Restes derrière moi ! »

Seigneur ! Il connaissait ce souvenir pour l'avoir déjà vu ce fameux jour dans la cafétéria.

Fallait-il qu'Evan revive sans cesse la même tragédie ?

« -Non ! Va t'en ! Je t'en supplies !

-C'est trop tard ! Il va mourir ! »

Il était là ! En face de lui, là où il ne pouvait rien manqué de l'assassinat de son premier amour.

« -Evan ! »

Edward courut à lui et lui fit un rempart de son corps.

« -Ne regardes pas ! Regardes moi !... »

Il prit son visage en coupe et le tourna vers lui.

« -Il va mourir ! Répéta son compagnon.

-Non ! C'est déjà arrivé... C'est fini ! C'est passé !

-Non ! Il va mourir encore... si je l'oublies... pour toi ! »

Avant qu'il ne puisse trouver quoi répondre, Edward sentit le rêve s'estomper et se déliter. Evan était en train de se réveiller ? L'instant d'après, il était de retour à Forks. Evan était toujours dans ses bras, les yeux un peu flous, la respiration légèrement sifflante. Doucement, le vampire lui fit reprendre pied avec la réalité.

Lorsque Evan fut plus calme, celui-ci lui demanda :

« -Comment tu as fais pour entrer dans ma tête ?

-C'est ta magie... Je crois, elle m'y a emmené...

-... »

Après un instant d'hésitation et d'un silence gêné, Edward osa poser la question qui lui brûlait les lèvres.

« -Est ce que c'est parce que tu pensais que tu allais oublier Cédric, que tu es partit ce jour-là ? Parce que ça te faisait peur ? »

Un sanglot lui répondit.

« -Pardon... Pardon...

-Oh Evan ! »

Le sorcier cacha son visage, honteux.

« -Je ne te reprocherais jamais de l'avoir aimé ou de l'aimer encore... De porter son deuil... de vouloir en parler... de le chercher en moi, tout autant que nos différences...il fait partit de toi... de ton histoire...Si nous nous sommes rencontrés, c'est parce qu'il a été là pour toi...Lorsque je ne le pouvais pas... S'il est ton cher fantôme, il sera le mien... Alors, je t'en pries, n'hésite jamais à me parler de lui... de vous.... et viens me voir lorsqu'il te manque...Ne te caches pas...Je veux tout apprendre de toi... Les petites choses...les plus belles, comme les plus terribles, ou les plus banales... Je voudrais tant que tu te sentes libre de tout me montrer... Je ne te jugerais jamais... »

Lentement Evan leva la tête vers lui. Les larmes emplissaient ses yeux. Sous la lumière de la lune, elles ressemblaient à de minuscules diamants, dont l'éclat miroitant était fascinant pour les yeux d'un vampire, qui scruta son visage avec une étrange délectation.

Chastement, il posa ses lèvres sur chacune de ses larmes, puis sur ses paupières, ses joues et le coin de ses lèvres. Il s'en serait contenté, si Evan ne l'avait pas embrassé avec urgence et désespoir la seconde d'après. Comme pour lui signifier toute la reconnaissance qu'il avait pour lui et l'amour qui commençait tout juste à naître en son cœur.

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La nuit était d'un noir bleuté éclairée par le scintillement des étoiles et la faible clarté de la lune naissante, tandis que la neige tombait sans bruit.

Dans la chambre conjugale, le feu crépitait joyeusement dans la cheminée, ponctuant le discours de Sebastian, qui faisait la lecture à son amant lové sous sa forme animagus, avec Amber, sur un coussin de la taille d'une chambre à air. Le potionniste narrait, de sa voix grave, les aventures d'Ebenezer Scrooge, la période était de circonstance, depuis une bonne demie-heure, lorsque le lévrier se redressa brusquement et émit un grondement sourd.

Les barrières avaient laissé passer quelqu'un et à cette heure-ci, cela ne pouvait être que « lui », aussi Sebastian ne releva même pas la tête de son ouvrage, se contentant de tourner distraitement une page.

Un bruit d'escalade à peine audible se fit entendre, puis celui d'une fenêtre qu'on ouvre.

L'animagus se leva et se retransforma aussitôt, les yeux rivés sur le plafond, alors que des pas y résonnaient. Il tergiversa quelques instants, puis se rua vers la porte.

« -Je vais lui apprendre à ce dents longues, à venir jouer les Roméo à point d'heure !

-PADDY ! S'écria sombrement « Monsieur ». Reste ici ! »

Shawn eut toutes les peines du monde a obéir et resta un moment la main sur la poignée.

« -Mais Sev..,

-Evan m'a prévenu qu'Edward viendrait après la chasse. Les cauchemars disparaissent lorsqu'ils dorment ensemble...

-Pourquoi il ne me l'a pas dit à moi ?!

-Peut-être à cause de ton comportement proche de la Mère Dicta-poule pudibonde... »

Paddy eut un glapissement scandalisé et imita à la perfection le poisson boulu.

« -Je ne suis pas... prude !

-Avec moi ? Non. Mais avec Evan ?... Rétorqua Sebastian l’œil torve. C'est à croire que tu oublies que tu as eu son âge. Même si votre niveau de maturité n'a rien à voir. Lui au moins, n'oublie pas de prendre ses potions contraceptives... »

Sous son regard acéré, Paddy eut le bon goût de rougir. Il se rappelait de cette fois -là ! Il avait « emprunté » la carte du maraudeur et la cape d'invisibilité de James, pour se faufiler dans les dortoirs des Serpentards. Ils auraient pu passer une folle nuit, c'est ce qu'il avait prévu dans sa tête d'adolescent en rut, mais il avait oublié, alors pour ne pas prendre de risque : ceinture !

Chose dont ils n'avaient malheureusement plus besoin. Azkaban n'avait pas eu que des atteintes psychologiques. Il en était ressortit incapable de porter ou de faire un enfant. L'un à cause des Détraqueurs qui avait épuisé sa magie au point d'empêcher qu'il puisse porter les enfants de son compagnon et l'autre à cause d'une blessure infligée par un codétenu qui avait été très mal soignée. La seule chose qu'il pouvait encore faire avec mini Paddy c'était le lever, rien de plus et c'était un miracle dût uniquement aux soins attentifs de son amant, qui n'était pas le plus jeune maître des potions depuis trois siècle pour rien. Record que Dray comptait bien battre...

En apprenant qu'ils ne pourraient jamais avoir d'enfant, il avait eu le cœur brisé. Une nouvelle qui avait ravit Dumbledore. Il voyait ainsi l'héritage d'Harry grossir puisqu'il était seul légataire sur le testament de feu Sirius Black. Il aurait tant voulut fonder une famille avec son Serpentard... Peut être était pour cela qu'il était si Dicta-poule avec Evan ? Il compensait ?

Voyant sa mine soudain sombre, Sebastian n'eut pas besoin de chercher bien loin la raison de sa mélancolie. Il s'en voulait d'avoir manqué de tact. Sa bouche était encore aller plus vite que lui. Il avait taquiné son amant et il l'avait rendu triste au point de presque le faire pleurer...

Il se coula tout contre lui, en passant ses bras autour de sa taille, glissant ses mains expertes dans le creu de ses rênes, sa bouche dans celui de son cou. Il butina la peau, grignota la jugulaire, mordit le lobe de son oreille avant de souffler :

« -Je vais te faire de très vilaines choses ce soir Paddy... Je vais te faire crier... Me Fournisseur... jouir... Si fort... Que tu oublieras les hobbys d'Harry... jusqu'à 'à ton prénom...

-Oh Monsieur... »

Le susnommé sourit contre la nuque frissonnante, alors qu'une main baladeuse se faufilait sous l'élastique de son pantalon de pyjama.

« -Monsieur ?

-Oui, Paddy ?

-Laissez moi vous montrer que vous avez toute mon attention... »

Sa main pressa doucement l'érection grandissante de son amant, qui eut un grondement appréciateur.

« -... S'il vous plaît, Monsieur.

-Je m'en prie, Paddy. »



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Aux abords des protections du Manoir, à la frontière en le territoire Quileute et celui des Cullen, Jacob veillait au grain, surveillé non par Leah, qui passait le week-end dans le Sud de la France, mais par Rosalie, qui était la seule de sa famille à avoir le droit de s'approcher du Manoir, pour le moment du moins, en dehors d'Edward.

« -Ne peux-tu pas faire confiance ? Ne serait-ce qu'un peu ? Exigez-t-elle.

-Non.

-Edward ne fera jamais de mal à Evan. C'est son compagnon. »

Le Quileute a eu un ricanement que la blonde n'apprécie pas.

« -L'amour n'est pas toujours suffisant. Il n'est pas un gage de protections universelles.

-Serais tu un maître en la matière ? »

Jacob retint difficilement un grondement sourd de sortir de sa gorge. Il avait promis à sa Bêta d'être sage...

« -Tu connais l'histoire d'Emily ? Fini-il par demander.

-Qui ?

-L'emprunte de l'ancien Alpha... Il l'aimait, mais le jour à il a perdu le contrôle, elle était trop prêt... Il l'a défiguré... Alors non je ne suis pas un maître ... Mais j'ai de quoi être méfiant. Les vampires ou les loups peuvent aussi dangereux les uns que les autres. Alors c'est bien que je sois là et que toi aussi... »

Notes:

Hello !
Désolée pour l'attente, mais les derniers mois n'ont pas été joyeux malgré les fêtes de Noël. J'ai publié pieces montées, mais je n'ai pas écris une ligne depuis des semaines. Pour dire la vérité, je me suis fait larguée comme une merde par ma copine Le 23 Décembre et ça m'a mise en vrac...
Pas d'inquiétude cependant, je vais beaucoup mieux, et je me suis remise à écrire.
Sinon, merci pour vos retours sur le dernier chapitre
J'espère que ce chapitre vous a plus
A bientôt
Angel

Chapter 18: Chapitre 18

Notes:

LEMON ou SMUT, quoi qu'on dise^^ Enfin bref, il va faire chaud dans ce chapitre !
Vous êtes prévenus

Chapter Text

Julia s'installa dans la chambre d'Evan, comme à son habitude, pour leur séance hebdomadaire et elle eut le plaisir de voir le jeune homme l'air reposé, serein et souriant. Un petit miracle qui portait un nom : Edward. Le vampire passait toutes ses nuits auprès de son compagnon, et les heures du jour lorsqu'il n'était pas en cours. Ce qui n'était pas pour ravir le cœur de tout le monde, tel Shawn qui grommelait dès qu'il pensait que personne ne pouvait l'entendre... Ou les membres de la meute qui se voyaient empêchés de venir voir les sorciers, principalement à cause du fameux problème olfactif, sur lequel Sebastian se penchait, histoire de n'avoir à gérer que les humeurs de son amant.

« -Cela me fait plaisir de te voir comme cela mon chat ! Raconte moi comment tu te sens !

-Bien, plus calme... Apaisé même... Je ne fais plus de cauchemar lorsqu'Edward est là et quand c'est le cas, ma magie... Elle le guide jusque dans mes rêves...

-...

-Je la sens moins agitée, presque euphorique à son contact. Edward dit que c'est comme avoir un chat qui ronronne contre sa poitrine, rit-il. Elle l'aime beaucoup...

-...

-Moi aussi je crois... Un peu...C'est facile d'être avec lui... de l'aimer... Sans que je parvienne à vraiment savoir pourquoi...

-...

-C'est bizarre ?

-Pas du tout ! C'est normal. L'ont dit que c'est comme ça que l'amour se définit, sans raison ni sens. Si l'on aime pour le physique c'est de l'attirance, pour l'intelligence, de l'admiration, pour l'argent du profit. Bien que je ne reproche rien au deux premier. L'attirance et l'admiration sont importantes. Mais il ne faut pas oublier le respect, la communication et surtout la compréhension. »

A ces mots, la visage du sorcier se fit plus songeur presque sombre. Qu'est ce qui lui trottait dans la tête ? Julia lui laissa le temps de clarifier ses pensées et de poursuivre à son rythme, comme chaque fois.

« -Je... Je sais que pour notre sécurité autant que pour la sienne ou celle des autres, il y a des choses qu'on ne doit pas dire... Mais... Je.... je voudrais être honnête avec Edward... Lui expliquer... Il...devine certaines choses, surtout en se baladant dans mes cauchemars... Il ne demande rien... Mais je trouverais ça... plus juste...

-Je comprends, mais en l’occurrence, c'est pour toi que tu dois le faire. Pas pour lui ou pour d'autres. »

Elle pensait très fort à Jacob, mais préféra se taire. C'était Leah qui lui en avait parlé et cela n'avait rien à faire dans la séance. Elle se gifla mentalement pour restée focus ! Voilà pourquoi il n'était pas conseillé de sortir avec des proches de ses patients, ou de suivre plusieurs membres d'une même famille. Le partit prit !

« -Oui, mais... J'aimerais pouvoir en parler sans m'effondrer ! Sans... craindre un mot déplacer ou maladroit... Je … Edward va faire partit de ma vie, pour... Il fait partit de ma vie, se reprit-il. Je veux pouvoir faire ça. »

Julia l'observa intensément, autant qu'il le faisait lui-même. Dans son regard vert, elle voyait brûler une lueur longtemps absente, celle de la combativité. Comme si avoir Edward dans sa vie, le poussait a être, plus vite, une meilleur version de lui-même. Si elle était bienvenue, elle ne devait pas pousser les limites de son patient trop loin. Elle connaissait son caractère frondeur et souhaitait le tempérer pour qu'il ne brûle aucune étape et comme le terme était bien choisit.

« -Je n'y vois pas d'inconvénient. Et si tu lui apprends à bloquer son esprit des intrusions sa sécurité sera renforcée. Pour ce qui est de toi, en revanche, je ne veux pas que tu te mettes la pression tout seul. Prends le temps de lui dire les choses. Vous avez toute la vie devant vous pour connaître vos moindres facettes, d'accord ? »

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« -Un vampire végétarien, hein ? Tu ne fais jamais rien comme tout le monde... Fais-moi voir l'éphèbe ? »

Evan soupira et bougea un peu l'écran pour qu'Edward y apparaisse. Ce dernier était assis en tailleur sous la coursive près du lit et s'évertuait à bloquer son esprit, comme il l'avait appris dans le manuel d'occlumensie qu'Evan lui avait prêté. Condition sinéquanone pour qu'il lui raconte tout ce qui avait fait la vie du sorcier avant qu'ils ne se rencontrent.

«-Mmmmmh ! Pas mal en effet, déclara le blond appréciateur, comme on admire une statue antique. Il a une stature élégante, mais je préfère le côté sauvage de l'Alpha... Jacob ? C'est ça ?

-Oui c'est ça, marmonna Evan un peu gêné.

-Fais en sorte de me le garder au chaud pour Noël. Bien emballé sous le sapin !

-Dray ?! Le consentement, ça te parle ?!

-Est ce que tu m'as bien regardé ?! Le réponse ne peut pas être non ! Personne n'a jamais refusé de m'avoir dans son lit ! Je suis un Dieu! Une drogue ! »

Evan grimaça, il commençait à regretter d'avoir répondu à l'appel en visio du Serpentard en présence d'Edward... Ce dernier ne bougeait pas un sourcil, concentré, mais pouvait-il en être sûr ?

« -Mais bref ! Il y a plus important que d'exposer une évidence. Ma chambre est-elle prête ?

-Presque, on a posé les dernières moulures hier.

-Mes instructions ont elles été respectées ?

-A la lettre, Votre Majesté, singea Evan en français.

-Tu apprendras, Le Balafré, que pour un noble de mon lignage, on dit Votre Grâce ! Espèce de rustre !

-Princesse !

-Paysan !

-Snobinard !

-Australopithèque !

-Ploutocrate ! »

Le blond eut un sourire goguenard avant de répondre.

« -Je vois que tu as enrichis ton vocabulaire, je t'accordes ce point.

-Votre Grâce est trop bonne.

-Je sais. »

L'instant d'après, l'écran redevint noir. Comme souvent, Dray n'avait pas pris la peine de dire au revoir avant de mettre fin à la conversation.

« -Seigneur ! Il est un savoureux mélange d'Alice, Rosalie et Emmett ! Je n'aurais pas cru cela possible... »

Et non, on ne peu jamais être sûr. Les vampires sont comme les changes formes, ils ont les oreilles partout.

« -Désolé...

-Ne le sois pas. Je viens de découvrir une nouvelle facette de toi. »

A ce stade de leur relation, ils apprenaient quelques choses de nouveaux chaque jour. Les petites manies, les passions, les phobies, se racontaient nombres d'anecdotes. Surtout la nuit, car bien que la présence d'Edward limitait grandement les cauchemars ou des réminiscences, Evan en faisant encore régulièrement.

Comme la première fois, sa magie venait le chercher. S'en suivait de longues conversations sur ce qui avait fait la vie du sorcier. Le pire comme le meilleur. Edward ne le poussait jamais, se contentant de le cajoler en lui murmurant qu'il pouvait lui confier ce qu'il voulait, quand il le voulait, à la manière de Julia.

Evan babillait alors sur les séjours dans son placard sous l'escalier, la découverte de la magie, les licornes et le hippogriffes de la forêt interdite, les matchs de Quidditch, les Noël chez les Weasley, l'assassina de ses parents, la guerre, les pertes et les trahisons...

Puis il priait Edward de lui parler de jolies choses. Alors Edward racontait sa passion pour la musique, les cessions de jeux vidéos avec Emmett, sa complicité avec Jasper, la douceur d'Esmée, le besoin compulsif d'Alice et Rosalie pour le shopping ainsi que les plus beaux endroits qu'il avait pu visiter au cours de sa vie et qu'il promettait de lui montrer un jour.

Il raconta aussi le temps qu'il avait mis pour accepter son attirance pour les hommes et sa peur d'être rejeté par sa famille pour cela.

« -Donc tu n'as jamais ?...

-Jamais.

-Oh... Ca a été plus souvent l'inverse... Ca me fait bizarre...

-J'apprends très vite, avait-il soufflé avant de l'embrasser et de s’enhardir en caressant son corps délicieusement chaud. »

La découverte du corps s'additionnait à celle de l'âme, en de fiévreux élans de plus en plus aventureux.

Evan fixa étrangement son compagnon, appréciant plus que la stature que Dray, de son œil expert, n'avait pu que remarquer. Le vampire était à croquer ! Dans tous les sens du terme. Lui vint alors l'idée de parcourir son corps avec ses yeux d'artiste avant de le faire avec ses mains... sa bouche... Finalement, les élucubrations du Serpentard pouvaient avoir du bon.

Edward eut un sourire en coin en le découvrant soudain si rêveur et un brin rougissant.

« -Un baiser pour tes pensées ? Demanda-t-il. »

En guise de réponse, Evan se leva de sa chaise et vint à lui pour lui ravir ses lèvres avec la légèreté d'une plume.

« -N'est ce pas moi qui devrais te le donner ?

-Mais je t'en pries. »

Edward glissa sa main fraîche sur la nuque brûlante, forçant son compagnon à se pencher d'avantage et à prendre appui sur ses épaules pour ne pas perdre l'équilibre. Il happa ses lèvres et entreprit de les dévorer méthodiquement en n'oubliant pas de caresser la nuque qu'il avait noté si sensible. Evan eut un halètement et il en profita pour approfondir le baiser. Il cajola la langue, grignota les lèvres, jusqu'à ce que le sorcier demande grâce en le repoussant gentiment, pour reprendre souffle. Chose dont Edward n'avait pas besoin.

Le sorcier respirait fort et son cœur tambourinait dans sa poitrine. Même si ce à quoi il avait en tête il y a deux minutes était plus qu’alléchant, là tout de suite, il se sentait terriblement à l'étroit dans son jean et à en juger par la bosse dans celui d'Edward, il n'était pas le seul. Il sourit et fit un geste de la main pour verrouiller sa porte et poser un sortilège de silence. Il était hors de question qu'on les déranger maintenant !

Il prit d'avantage appuie sur les épaules de marbre pour mieux venir caler son bassin sur celui d'Edward qui ne tarda pas à passer ses mains dans son dos. Evan s'accrocha à son cou, garda sa bouche à quelques millimètres de celle du vampire, joueur. Puis sans préambule, il commença à se frotter contre lui.

Il laissa échapper un long soupire, tandis qu'Edward ouvrait d'avantage la bouche, surpris par la sensation. Evan lui laissa une seconde avant de recommencer. Le vampire s'accrocha alors à son tee shirt et gémit sourdement.

« -Encore ? Demanda Evan tout contre sa bouche. »

Edward hocha la tête avant de plaquer urgemment sa bouche contre la sienne, l'enjoignant à poursuivre. Evan continua donc de frotter leurs érections l'une contre l'autre, lascivement, puis de plus en plus vite.

Ils s'embrassaient à bouche que veux tu, jusqu'à ce qu'Evan se retrouve à bout de souffle, puis recommençaient avec plus d’ardeur encore.

Les mains du sorcier se perdaient dans les mèches cuivrées, tandis que celles du vampire parcouraient son dos, redessinaient chaque vertèbres, jusqu'aux lombaires et finalement la chute de ses reins. Edward sentit la magie crépiter sur la peau de son amant, les rendant avides à en perdre la raison. Il passa ses mains sous le jean et agrippa ses fesses, pour le coller à lui. Ils étaient si étroitement serrés qu'une feuille de papier n'aurait pas tenu entre eux.

Evan haleta plus fort, rompit le baiser et bascula la tête en arrière, laissant à Edward tout le loisir de dévorer son cou. Ses attentions lui plaisaient infiniment car il se mit à gémir et a accélérer ses mouvements de bassin.

Galvanisé par la monté du plaisir, qui finissait de lui enlever toutes ses inhibitions, Edward voulut participer d'avantage. Sans crier gare, il fit basculer son amant en arrière, l'allongeant sur la banquette. Il prit un instant pour l'admirer. Ses yeux brillaient comme des étoiles. Sa bouche, qui était rouge et gonflée, laissait échapper son souffle haletant. Sa poitrine se soulevait rapidement, à croire qu'il venait de courir un marathon. Ses cheveux étaient en bataille et son tee shirt assez remonté pour laisser à sa vue ses abdominaux.

Le voir là, sous lui, si sensuel, offert, lui donna envie de le posséder.

Sous son regard de braise, Evan se sentit terriblement excité. Il se tortilla sous le vampire, frustré, attendant un geste de lui, mais rien. Il ne cillait pas, se contentant de le caresser des yeux. Brûlant de désir, Evan laissa une de ses mains se frayer un chemin sous son tee shirt, dévoilant le haut de son torse. Il joua un instant avec un de ses tétons durcit de plaisir. Son autre main continua sa course jusqu'à son érection, qu'elle pressa.

Edward suivait le moindre de ses mouvements comme hypnotisé. Un grondement appréciateur monta de sa gorge et résonna étrangement, là où seul les soupirs d'Evan se faisaient entendre.

Ce dernier poursuivit ses attentions jusqu'à gémir de frustration. Le touché du vampire lui manquait

Réveillé par ce son qui incendia ses reins, Edward se pencha vers lui et accompagna ses mouvements. Il pressa leur deux mains sur le pénis engoncé et accentua son va et vient.

Mit à la torture, Evan se mordit la lèvre pour s'empêcher de crier. C'était trop bon !

« -Non ! Grogna Edward. Montre moi... Je veux te voir... t'entendre...

-Je... Oh … Huuum ! »

Edward ne cessait de presser et masser son érection, le rendant lentement fou. Il se pencha à son oreille et continua de lui parler d'une voix basse. Merlin ! Il pourrait jouir rien que de l'entendre lui parler comme ça !

Il le pensa si fort, que le télépathe le perçut et sourit contre la nuque frémissante.

« -Dis moi... Comment veux tu que je te touches...

-Oooooh Edward ! »

Le vampire le relâcha pour le laisser reprendre souffle, mais plongea son regard dans le sien, éperdu.

« -Apprends moi comment tu aimes... Comment te faire jouir... »

Evan fit de son mieux pour aligner deux pensées cohérentes à la suite et répondre à cette supplique. Il papillonna des yeux, inspira longuement avant de parler d'une voix hachée

« -Viens... Touches moi... plus... »

Obéissant, Edward déboutonna le jean et défit la braguette. Il saisit la ceinture du pantalon et tira dessus, en prenant soin de faire de même avec le boxer, exposant de ce fait l'objet de ses convoitises. Son pénis était gonflé, rougeoyant et perlait de liquide.

« -Guides moi, souffla-t-il. »

Evan l'attira à lui pour qu'il le couvre de son corps, l'embrassa désespérément, avant de guider sa main sur son érection. A peine l'eut-il touché qu'il cria, électrisé. Il sentait sa magie courir et fourmiller sur tout son corps depuis qu'ils avaient commencé à s'embrasser, le rendant plus sensible que d'habitude et bien d'avantage à cet endroit.

Le voyant incapable de s'exprimer autrement que par des gémissements, tous plus indécents les uns que les autres, Edward quémanda l'entrée à son esprit.

« -Montre moi, souffla-t-il en butinant son cou de baiser. »

Les images déferlèrent et il s'exécuta. Il serra doucement le base du sexe, avant de remonter et d'aller et venir langoureusement. La montée de l'orgasme se fit effroyablement lente les premières minutes, rendant son compagnon fou, à l'état d'une loque chevrotante. Entendre son plaisir, provoquer par ses gestes, rendait le vampire presque frénétique. Il frotta sa propre érection sur la cuisse du sorcier pourvut qu'ils jouissent de concert.

Lorsque Evan se mit à trembler et crier, accompagnant les mouvements de sa main avec ses hanches, les doigts crispés dans ses cheveux, il sut qu'il ne tiendrait pas longtemps. Il accéléra le mouvement, pressa la tête du gland avec son pouce.

« -Oh Edward ! Supplia-t-il. Plus ! »

Son amant accéléra encore, maltraitant le gland hypersensible et murmura une dernière fois :

« -Viens... Jouis pour moi... »

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A la mi-Décembre, la suite de Dray était enfin prête. Le Serpentard avait fait envoyé la plus part de ses malles, et elles arrivèrent par dizaines. Elles étaient toutes minutieusement annotés et furent placées aux endroits indiqués et gare à ceux qui se tromperaient. Dray était d'une maniaquerie assez impressionnante, Sebastian à côté c'était de la rigolade. Entre ses vêtements qu'il rangeait par occasion puis couleur, les effets de ses parents, ou ceux qu'il avait eu le temps de récupérer avant les perquisitions du Ministère après leur mort et la sienne présumé, il y avait aussi des traités de potion et de botanique, du matériel de potion et d'alchimie avancée, et de nombreux ingrédients.

Sans parler des serres miniaturisées ou de nombreux plants étaient mis sous sortilèges de stase. Et c'était bien la seule chose, qu'Evan et Sebastian avaient le droit de toucher sans sa supervision. Les autres ce n'était même pas la peine d'y penser. IL y avait même des échantillons de champignons ainsi que des bacs pour les cultiver dans une partie des anciens cachots.

Ils étaient en train de s'en occuper, tandis que Shawn était partit vérifier que les runes qui constituaient les sortilèges de protection autour du territoire de la réserve n'avaient pas été altéré par les récentes chutes de neige qui avaient été très importantes durant les derniers jours. Il était à chaque fois accompagné par différents membres de la meute, aujourd'hui c'était au tour de Sam et Embry.

En un mot, le moment idéal pour mettre un certain sujet sur le tapis, loin du parrain poule.

« -Edward voudrait me présenter au reste de sa famille, de façon plus officiel, annonça Evan en rempotant une tentacula vénéneuse. »

S'il fut étonné, Sebastian ne le montra pas, ce contentant de poursuivre son propre rempotage.

« -Il voudrait faire ça prochainement ?

-Ce week-end peut être ?

-Je n'ai aucune objection et je ferais en sorte que Sirius n'en ait pas non plus. »

Evan eut un gloussement. Pour cela il lui faisait confiance.

« -Par contre, je ne suis pas sûr que la Meute accepte que tu te rendes chez eux seul.

-Je sais... Cette semi défiance pose un certain problème... C'est sûrement parce qu'au fond, ils ne se connaissent pas vraiment...

-Cela doit jouer en effet.., répondit distraitement le potionniste.

-Du coup je me disais..., commença -t-il lentement.

-Ooooh ! Je le connais ce drôle d'air ! Tu as ta mine de serpent déguisé en lion ! Je suis toute ouïe, mon poussin.

-On pourrait organiser une sorte de rencontre sportive au manoir ?

-Avec des sorciers pour arbitres ? J'adore cette idée ! A quoi as tu pensé ?

-Un tournoi de Base-ball, tire à la corde, une chasse, et une bataille de boule de neige, avec un sorcier dans chaque équipe pour corser le tout ? T'en dis quoi ?

-Que j'ai hâte de voir ça ! »

Chapter 19: Chapitre 19

Notes:

Hello
j'ai mis beaucoup de temps avant de publier ce chapitre et je suis vraiment désolée, mais je n'arrive pas à retrouver une routine d'écriture. Je fais de mon mieux mais c'est très difficile, j'espère que ça ne tardera plus a revenir, croisons fort les doigts et les orteils^^

Chapter Text

Chapitre 19 :



A l’aménagement de la suite de sa Grâce, Dray Black, né Malfoy, succéda la préparation des jeux Olympiques d'hiver de Forks. Evan avait fait la proposition à qui de droit et une fois l'assurance que l'odorat de tout le monde ne serait pas impacté, l'esprit de compétition s'alluma aussi bien chez les Cullen que dans la meute. Ils avaient tous hâte de montrer de quoi ils étaient capable ! Ne restait plus qu'à préparer les lieux ainsi que le matériel, la date étant vite fixée.

Rosalie apporta les battes de base-ball, les balles et les gants de sa famille, que Sebastian dupliqua sans problème, après quoi elle agença le terrain avec Jacob, histoire de rendre le jeux intéressant au vu de leur vitesse respective. Heureusement que le domaine du manoir était excessivement grand et à l'abri des regards. Pour ce qui était du bruit occasionné par les balles rencontrant une batte, Shawn s'occupa de rajouter cela aux protections du manoir en plus de protéger les murs et les fenêtres. Inutiles de rajouter des travaux supplémentaire. Il fit également en sorte qu'aucune balle ne quitte la propriété. Il protégea également les nichoirs et les mangeoires.

Emmett et Sam se retrouvèrent pour rapporter sur les terrain plusieurs roches susceptibles de supporter leur prochaine cession de bras de fer. Alice et Esmée s'occupaient de coudre les maillots aux couleurs choisis par les équipes, de même que les fanions et les banderoles. Carlisle, Jasper et Leah suivaient les instructions de Sebastian dans les cachots afin de prévoir des potions de soins, juste au cas où.

Quant à Evan, il tressait la corde dans le salon de musique sous l’œil fasciné d'Edward. Il avait lâché les partitions sorcières prêtées par Shawn depuis longtemps.

« -Tu ne te sers plus de ta baguette ? Demanda-t-il. »

Sebastian et Shawn ne cessaient d'utiliser la leur depuis plusieurs jours.

« -Non, je n'en ai pas vraiment besoin.

-C'est habituel ?

-Chez les sorciers occidentaux non. Ils ont en quelques sorte domestiqué la magie. Ils la trouvent plus accessible comme ça et traçable... Mais à Uagadou, qui est l'école de sorcellerie d'Afrique et également la plus grande au monde, personne n'en a. Ils ont un rapport plus instinctif à la magie et ils utilisent leurs mains, comme moi. Ils sont mondialement reconnus pour leur maîtrise en Alchimie, en Astronomie et en Métamorphose. Et la plus part de leurs étudiants et de leurs professeurs sont des animagus. Poudlard a beau faire croire le contraire, elle est loin d'être la meilleure école de magie du monde. Elle est même dans les dernières du classement. Surtout depuis les cinquante dernières années. »

Lorsqu'il parlait de magie ou du monde magique en général, Evan semblait s'éclairer de l'intérieur. Edward trouvait cela fascinant et infiniment rassurant. Les siens avaient beau lui avoir fait du mal, il ne rejetait pas sa communauté dans son ensemble, savait voir là où il y avait de belles choses, de bonnes personnes, s'en émerveiller et émerveiller les autres.

« -Qu'est ce qu'un animagus ? S'enquit à nouveau le vampire pour qu'il continue de raconter. »

Evan ne répondit pas, ce contentant de sourire. Il posa son ouvrage et se transforma en panthère. La métamorphose ne prit que le temps d'un battement de paupière et laissa Edward tout ébaubit. C'était si différent du changement qu'il avait déjà vu s'opérer chez les Quileutes. Pour eux c'était comme une explosion d'énergie. Là c'était doux et gracieux.

« -Mon Dieu, Evan... Murmura-t-il une fois la surprise passée. Tu es magnifique... »

A ces mots, l'animagus se mit à ronronner et vint frotter son museau duveteux contre la main que lui tendait son compagnon. Le félin se laissa papouiller un moment avant de reprendre forme humaine, avec autant de fluidité que la première fois et tout habillé en plus. Edward eut une petite moue déçut.

Ainsi les change-formes et les animagus étaient véritablement de nature différente ? Même l'odeur de son compagnon avait légèrement changé, lui rappelant vaguement quelque chose...

« -Attends une seconde ! Paddy ! »

Evan éclata de rire devant ce cri du cœur.

« -C'est Shawn, n'est ce pas ?

-Oui, répondit-il en riant toujours. J'aurais cru que Rosalie s'en rendrait compte la première, mais apparemment non...

-Disons qu'il aurait fallut savoir que c'était possible...

-Oui aussi c'est vrai !

-Mais si ce n'est pas habituel en Angleterre, comment en êtes vous venus à le devenir ?

-C'est surtout incroyablement réglementé. Il faut se déclarer en tant qu'animagus et remplir tout un tas de paperasse avant de seulement lancé les premiers entraînements. Shawn et mon père le sont devenus, en cachette, pour tenir compagnie à un ami loup garou pendant les nuits de pleines lune. Ils sont beaucoup plus calme en présence d'animaux, même les animagus. Moi je lui suis devenu pour avoir ce lien avec mon père... D'après ce que je sais, dans les derniers temps de leur mariage, mon père apprenait à ma mère. Elle avait choisit la forme d'une biche pour courir avec lui dans les bois derrière la maison. J'aurais pu faire pareille, mais pour mieux me défendre, gagner en souplesse et en rapidité, j'ai choisit la panthère. »

Les derniers mots le firent grincer des dents. Quel avait été son quotidien pour qu'il choisisse son « animagus » en fonction de ses facultés de combat ? Dieu ! Chaque jour il apprenait de nouvelles horreurs, de nouvelles sources de traumas de la vie de son compagnon. Il lui semblait que même après toutes leurs confidences, il ne connaissait pas la moitié de la partie visible de l'iceberg.

Mué par son désir de le protéger et de le réconforter, Edward enlaça Evan avec une telle force, que ce dernier en eut le souffle coupé.

« -Edward ? L'appela-t-il.

-Lorsque les beaux jours reviendront, j'aimerais te montrer un endroit que j'ai découvert en arrivant ici. Une clairière emplie de fleurs parme et violette. »

Émut et reconnaissant, Evan lui rendit son étreinte.

« -Ce serait magique. »

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La veille de l’événement, l'auror Jacobson leur apporta un colis de la part de Arthur Weasley. Un cadeau de noël en avance qui serait plus utile avant qu'après. Il avait passé du temps à bricoler un appareil photo dernier cri, pour qu'il rende les images comme chez les sorciers. Avec, il y avait un petit mot qui lui demandait d'immortaliser chaque moment de leur nouvelle vie, lui faisait de même, avec celui qu'il s'était fabriqué. Il capturait le merveilleux environnement qui l'entourait, de même que les espèces tout univers confondus qui peuplaient la forêt amazonienne. Il pouvait rester à l’affût pendant des heures. Ils se promirent de s'échanger leurs meilleurs clichés.

Et derrière l'auror Jacobson :

« -Merlin ! Quelle bonne surprise ! Je croyais que vous ne pouviez pas vous libérer ! S'écria Shawn en l'accueillant.

-C'était le cas, jusqu'à il y a une heure, mais le directeur de la clinique a plusieurs dettes à mon endroit, j'ai donc fait comme vous dites parfois...

-Vous avez fait votre Serpentard ?! Et moi qui pensais que vous auriez été à votre place chez les sages petits Serdaigles ! Misère suis je cerné par les choixpeau flous ! S'exclama Shawn en une pause dramatique.

-Tu y aurais eu ta place Siri, déclara Evan en venant saluer sa psychomage. Leah va être aux anges ! Vous lui faites la surprise ?

-Avec votre aide, oui. Vous accepteriez que je squatte chez vous cette nuit ?

-Et prendre cinq minutes pour lui expliquer les règles du base-ball ? Pria Jacobson désœuvré. Elle vient assister à un match sans même avoir les bases nécessaire... Elle ne s’intéresse même pas au Quidditch ! Rendez vous compte ! »

Vexée, Julia eut une moue d'enfant contrarié et baragouina quelque chose que seul Harry, qui était tout à côté d'elle, comprit.

« -J'ai le vertige sur la première marche de l’escabot, est ce que c'est de ma faute ?...Et puis franchement le Quidditch ?! »

Parce que oui, à Beaux-Bâtons, on estimait qu'il n'y a pas que le Quidditch dans la vie ! Ils avaient également un Club de Duel très renommé, des cours de musique, d'équitation, de danse classique et de salon, de photographie et d'Arts Plastiques Magiques, etc...

« -Je prends le relais, annonça Harry en emmenant sa psychomage dans les étages pour mieux éviter un incident diplomatique. »

Il l'installa dans la chambre bleu, celle qui était la plus proche de la bibliothèque. Julia avait déjà dormi dans cette chambre à Thanksgiving, mais à l'époque, elle n'avait pas été restaurée. Les murs avaient été assaini, mais il n'y avait pas un seul meuble, seulement un matelas. Seule la salle de bain avait été remise à neuf. Aujourd'hui c'était bien différent.

Le lit bateau était calé dans une alcôve et agrémenté de rideau du bleu poudré. Il était si haut qu'il y avait un marche pied recouvert de satin au pied. Il y avait un secrétaire en bois d'acajou près de la fenêtre qui donnait sur un petit balcon, où Evan tentait d'y faire pousser de la glycine. Le papier peint, bleu turquoise, n'était qu'un enchevêtrement de branche de prunier, où se posait une multitude de petits oiseaux. Il y avait un canapé satiné de bleu, comme le marche pied, en face d'un poêle en fonte noire, qui semblait rembourré à souhait. De chaque côté du lit, il y avait une petite porte, l'une ouvrait sur un dressing et l'autre sur un salle d'eau avec une baignoire à pied. Pour finir, il y avait des touches de dorés dans les luminaires, les meubles et les robinetteries.

Evan sourit devant la réaction de sa psychomage qui ne laissait rien à l'imagination.

« -C'est Versailles ! »

Elle entra et emplit ses yeux.

« -C'est la future chambre de Dray ? Demanda-t-elle. Je l'aurais imaginé plus grande...

-Et vous auriez raison, répondit Evan. La « Suite » donne sur la serre par un escalier secret, et on a fusionné deux chambres pour lui faire un dressing digne de ses exigences. »

Julia eut une gloussement amusé et agita rapidement sa baguette pour que ses affaires se rangent toutes seules. Elle garda toutefois son totbag avec elle. Dedans il y avait le tiers des pâtisseries orientales que comptait la boutique dédiée de son quartier moldu. Et bien sûr, elle n'avait pas oublié de prendre quelques fromages de brebis pour Shawn. Elle n'allait tout de même pas débarquer les mains vides. Surtout lorsque chacun, même les Cullen, apportaient quelques choses. Histoire de ne pas tout laisser aux sorciers, comme lors de leur dernière réunion, ce qui fut grandement apprécié. Ils s'organisaient déjà pour Noêl, histoire de ne pas se faire avoir deux fois !...

Ne restait qu'à préparer les gradins, la tonnelle et les braseros dans le jardin, face à ce qui allait leur servir de stade. Julia proposa son aide à Shawn et Evan, avec grand enthousiasme. Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas fait de métamorphose de cet acabit et cela lui avait manqué. Elle les aida aussi à multiplier les multiplettes que Evan et Sebastian en bon amateur de Quidditch, possédaient et qui ne seraient pas de trop pour suivre le jeux des changes formes et des vampires.

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Pour être au top de leur forme les Cullen étaient partis chasser la veille et jusque tard le soir. Edward se glissa donc dans la chambre de son compagnon au milieu de la nuit, sans faire plus de bruit qu'une ombre pour ne pas risquer de le réveiller. Mais Evan avait un sixième sens lorsqu'il s'agissait du vampire et ouvrit un œil alors qu'Edward s'apprêtait à le veiller bien caler sous la coursive.

« -Viens, marmonna-t-il en tendant une main vers lui. »

La seconde suivante, Edward était sous la couette, le sorcier entre ses bras qui se rendormait déjà. La nuit fut aussi calme et contemplative que d'habitude ces derniers temps, ce qui ravissait tout le monde.

Le jour perçait paresseusement entre les volets lorsque Evan se réveilla tandis que son compagnon caressait tendrement ses cheveux. Il eut un soupire de contentement. Merlin ! Qu'il aimait se réveiller dans ses bras ! Ainsi lové, les angoisses et la noirceur du monde semblaient plus lointaines, incapable de l'atteindre.. Après tant d'années à vivre dans la peur, la paix s’invitait aussi bien dans ses jours que dans ses nuits.

« -Bonjour, croassa-t-il encore groggy.

-Bonjour, répondit Edward avant de cueillir fugacement un baiser sur ses lèvres. Tu as bien dormit ?

-Mmmh... Tu es plus efficace que toutes les potions de sommeil du monde.

-Tu m'en vois ravis. »

Le vampire l'embrassa encore et le câlina longuement, jusqu'à ce que le brun soit suffisamment réveillé pour demander l'heure. Malheureusement, il était plus que temps qu'il se lève s'il ne voulait pas être à la traîne.

Il s'étira comme un chat, sous l’œil acéré d'Edward qui n'en perdit pas une miette.

Quel dommage ! Il aurait adoré avoir plus de temps. Là tout de suite, il se fichait de la rencontre sportive. Il voulait réveiller ce corps chaud et accueillant avec ses mains, sa bouche et sa langue...

Dieu ! Il devenait accro à Evan un peu plus à chaque étreinte. Il ne cessait de s'imprégner de son odeur, de ses frissons, de ses gémissements... Il avait découvert les prémices de l'amour et de la passion et n'avait de cesse d'y penser, d'aller toujours plus loin dans leurs ébats. Comment avait-il pu bouder un tel plaisir pendant 70 ans !

Il comprenait enfin Emmett et Rosalie et leur incapacité chronique à se retenir de se sauter dessus ! Même s'il ne l'avouerait jamais à voix haute et surtout pas devant son frère !

Inconscient des envies pas très catholiques qui trottait dans la tête d'Edward, Evan se frottait distraitement les yeux, tout en se redressant mollement. Il se donna une vague impulsion histoire de se traîner jusqu' à la douche et son jet d'eau brûlante. Une mise en bouche avant son café du matin, qui achèverait de le réveiller ! Enfin !

Il n'y avait que ce combo pour remettre la machine en marche, qu'importe qu'il ait un meilleur sommeil.

Edward continua son observation comme hypnotisé. Même la vision de la porte fermée ne freina pas ses rêveries.

Hedwige qui rentrait de sa balade nocturne, hulula joyeusement, faisant sursauter Edward. En la voyant aller et venir sur son perchoir, il lui tendit son bras, invitation silencieuse à le rejoindre.

Elle aussi aimait et réclamait ses câlins du matin, bien mérités après une nuit à chasser. Edward s’exécuta donc, heureux d'avoir cette tendre distraction.

« -Est ce que tu voudrais une de ces friandises qu'Evan te donne le matin ? »

Le miam-hibou avait dit le sorcier un jour et qui avait la forme d'un rongeur et ce serait la première fois qu'il lui en donnerait. Ce petit rituel était l'apanage d'Evan d'ordinaire, bien qu'il lui donne avant d'aller prendre une douche, vu le temps que lui prenait ses ablutions. Puis Hedwige retournait sur son perchoir pour dormir le reste de la journée.

Ravie que le compagnon de son maître lui propose de la nourrir, elle hulula de nouveau et mordilla gentiment son doigt en signe d'assentiment. Edward sourit et sortit un biscuit de la boîte en fer blanc rangé dans le placard de la table de nuit.

Plusieurs minutes plus tard, Evan sortit enfin de la salle de bain, les cheveux encore humide et vêtu d'un jean noir, d'un sous pull de la même couleur et d'un sweat bordeaux avec un logo qu'il avait dessiné lui même : une chauve souris avec écris dessous « TEAM CULLEN ». Celui de la Push était bleu foncé avec un loup hurlant à la lune. C'était les logos les moins subtils de ceux qu'il avait soumis aux équipes respectives, mais c'était ceux qui avaient eu le plus de succès.

« -Je vois qu'on me fait des infidélités, s'amusa Evan en voyant Hedwige repue et presque entièrement endormie sur son perchoir.

-Personne n'oserait, lui assura Edward sur le même ton avant de lui bécoter furtivement les lèvres. Café ? »

Evan hocha la tête et ils rejoignirent la petite salle à manger qui donnait sur la cuisine où les attendaient Julia qui, et personne n'aurait cru cela possible, était encore moins du matin qu'Evan, ainsi que Sebastian et Shawn. Les deux premiers se disputaient silencieusement le record du plus haut tau de glycémie en alternant cappuccino et pâtisseries orientales, tandis que le dernier dégustait une omelette au fromage et du bacon grillé.

Le mélange des odeurs n'était pas très heureux pour Edward qui fronça le nez et cessa brièvement de respirer. Un réflexe inutile que son corps gardait en mémoire, même après 70 ans. Dommage que les loups ne puissent pas faire pareil...

Après des salutations légèrement grommelées pour certains, la caféine et le pot de lait lévitèrent jusqu'au mug d'Evan qui venait tout juste d'y glisser un sucre. Sous une cloche, gardé bien au chaud, un porridge au beurre de cacahuète qu'il agrémenta de pépites de chocolat et d'une demie banane.

Petit déjeuner copieux, même si en très petite quantité, il ne devait pas y avoir plus de deux cuillères à soupe de flocons d'avoine dans cette mixture. Evan avait un peu plus d'appétit qu'avant, et avait une passion pour le beurre de cacahuète depuis quelques semaines. Qu'importe de toute façon, il aurait de quoi grignoter en abondance, d'avantage que d'habitude.

Lorsque tout le monde fut rassasiés et une fois la vaisselle partit se nettoyer et se ranger toute seule, comme dans Merlin l'Enchanteur, il ne manquait plus que la musique, chacun se prépara à sortir dans le jardin pour y faire les derniers préparatifs. Il fallait allumer les braseros, sortir les plaids, les banderoles ainsi que tout le matériels sportifs ranger dans une malle sans fond.

« -Dis j'ai une question ? Walt Disney était un sorcier ? Demanda Edward.

-Ça serait marrant, mais non, pas que je saches, lui répondit Evan. »

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« -Bienvenue à tous au jeux d'hiver de Forks ! Cria joyeusement Shawn au milieu du jardin. Une bonne séance de sport ne saurait commencer sous les meilleurs hospices si il n'y a pas préalablement eu un échauffement de bonne aloi. Aussi je demanderais à tous les participants de rejoindre leur coin et de se tenir prêt ! Mon cher et tendre donnera le coup d'envoi, une fois qu'Evan vous aura expliqué de quoi il retourne ! »

Sebastian et Evan s'avancèrent, alors que les Quileutes se rangeaient en ligne à droite et les Cullen de même à gauche.

« -Votre mission pour ce premier tours sera, pour les Quileutes de réussir à attraper Shawn et pour les Cullen à m'attraper moi ! »

Plusieurs ricanements désabusés s'élevèrent. Sebastian haussa un sourcil et eu un sourcil sardonique.

« -C'est tout ? Demanda ironiquement Emmett en se retenant d'éclater de rire.

-Oui c'est tout Mr aux dents longues, rétorqua Shawn. Et croyez pas que je ne vous vois pas vous autres, ricaner bêtement ! Oui même vous les nounours en molleton ! Rira bien qui rira le dernier, n'est ce pas Bambi !

-Tu l'as dit... Paddy ! »

Sebastian leva sa baguette bien haut et commença le décompte.

« -A vos marques !...Prêt ?! »

Shawn sourit diaboliquement à l'assemblée, avant de glisser à son filleul :

« -Fais les suer Padvelours !  ( NDA : l'idée n'est pas de moi, je les vus dans une fiction, le dragon argenté je crois ? Si quelqu'un connait^^)

-Compte sur moi !

-Partez ! »

Et pouf, il n'y eu plus de sorcier mais de fiers animagus qui partirent aux galops à travers les arbres.

« -Oh le Saligot ! S'écria Emmett à l'adresse de son frère. Tu savais qu'il pouvait faire ça !... Pourquoi t'as rien dit ! »

Plus loin, Paul grommela :

« -Bordel ! Il va vite ce con ! »



Chapter 20: Chapitre 20

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Chapitre 20 :



La première manche fut remportée par les Quileutes. Shawn n'était pas aussi rapide qu'Evan ni aussi dextre, malgré le reproche de Paul en début de course. Il fut tout de même attraper par Leah au bout de 10 minutes, qui était de loin la plus rapide de la meute. Quant à Evan il fit tourner les Cullen en bourrique, le double de temps. Il était même allé jusqu'à transplaner sous leur nez. Mais il était loin d'avoir l'endurance des vampires et finit par se fatiguer. Edward se saisit de lui après un énième transplanage. Il se métamorphosa dans ses bras, haletant, riant et suant de s'être autant dépensé.

« -Tu peux te vanter de nous avoir fais courir, petit démon, susurra Edward, le nez dans son cou brûlant.

-Tu vas me croquer maintenant ? Gloussa sa proie toute consentante.

-Me tentes pas, grogna le prédateur en guise de réponse. »

S'il ne le croqua pas, il ne le lâcha pas pour autant. Il entendait garder son trophée lové contre lui jusqu'à ce qu'il est retrouvé une respiration plus apaisée et qu'il puisse de nouveau marcher sans avoir les genoux qui tremblent. Ses petits muscles ne lui permettaient pas de courir un tel marathon. Éreinté, Evan profita de son étreinte à loisir.

Revenu dans les gradins, Edward le cala sur ses genoux, alors que Shawn lui tendait un plaid et Sebastian une assiette de fruits secs et quelques gâteaux. Leur petit protégé devait reprendre des forces.

Sur le tableau des scores, les Quileutes menaient 1 à 0.

Pour le deuxième tour, Sebastian fit léviter les rochers pour la cession de bras de fer. Julia fit tourner un chapeau de sorcier très traditionnel et très élimé, au perdant du premier tour, avec dedans les noms des Quileutes qu'ils devraient affrontés.

Sam affronterait Jasper, Rosalie Paul, Emmett Jared, et Edward Jacob.

Sam ratatina Jasper, il n'était pas l'ancien Alpha pour rien ! Rosalie fit de même avec Paul, Emmett avec Jared et aux grands désarroi d'Edward Jacob remporta leur petit duel.Une égalité et le score évolua sur le tableau dédié. 2 à 1, en faveur des Quileutes, de quoi égratigner l'orgueil de certains.

Pour le tire à la corde, toute la famille Cullen se retrouva contre la meute à l'exception de Seth, histoire qu'il y ait le même nombre de joueurs de chaque côté. Le combat fut âpre sous les encouragements des spectateurs. Certes les supporteurs de l'équipe Cullen étaient moins nombreux, mais grâce à quelques sonorus, cela se remarqua à peine. Finalement, les Cullen remportèrent cette manche à l'usure.

Une fois ce tour remporté, il fut temps de rassasier les Quileutes, leur supporteurs et les autres.

« -Au vu de ton surnom tu ne devrais pas plutôt de transformer en cerf ? Demanda Seth à Evan.

-Je ne suis que le deuxième du nom. C'était mon père le vrai Bambi de la famille. Mais Shawn raconte mieux cette histoire que moi, éluda-t-il avec un sourire de connivence. »

Le susnommé sautilla presque sur sa chaise, toujours heureux de pouvoir raconter ses frasques avec son meilleur ami, Remus, le tristement célèbre Peter, et plus tard, bien plus tard Sebastian. Il raconta les transformations de Remus, l'apprentissage animagus, la fabrication de la carte, les farces...

« -Plus ou moins douteuses, commenta Sebastian.

-Vous vous connaissez depuis presque toujours en somme tous les deux ? Demanda Esmée. Avez vous toujours été proche ?

-Loin s'en faut ! Rétorqua Shawn en riant. Nous ne pouvions pas nous encadrer ! »

Nombre de visages interloqués se dessinèrent.

« -La rivalité intermaison était allégrement nourrie par ceux à qui cela rapportait le plus... Les élèves ont toujours été les premières victimes de la guerre, et également les premiers adeptes, malheureusement... »

Sur les genoux d'Edward, Evan se crispa légèrement et commença à triturer sa nourriture. Pour l'apaiser le vampire accentua ses discrètes petites cajoleries. Sous ses doigts, Evan se détendit quelque peu, mais ne poursuivit pas son repas, dans l'attente de ce qui allait suivre.

Avisant son tic nerveux, Julia se hâta de demander.

« -Comment êtes vous passé de la haine à l'amour ? Tel Roméo et Juliette ? »

Le rire, proche de l'aboyement, de Shawn lui répondit.

« -Il y a eu un bal masqué à Halloween durant notre 5ème année. On avait corsé le punch bien entendu ! Et pas qu'avec de l'alcool ! Toujours est-il que j'ai dragué de façon peu subtil mon cher et tendre ici présent, et une chose en entraînant une autre...

-Le lendemain à jeun, ça a été le choc bien sûr... Mais après plusieurs semaines à se tourner autour et parfois à se battre encore plus fort qu'auparavant, on a fini par se sauter dessus au détour d'un couloir et voilà où on en est 20 ans plus tard... »

Oui, pour ces deux-là, comme pour Roméo et Juliette, il y avait eu un bal, des coups bas, des trahisons par une fatidique nuit de pleine lune, des promesses volées et des étreintes passionnées. Tout cela sous le regard parfois concupiscents d'adultes malhonnêtes qui avaient su profiter de leurs liens pour mieux se servir d'eux et les mettre en première ligne.

Poudlard était depuis longtemps le berceau du pouvoir et le serait encore longtemps si la résistance ne mettait pas fin rapidement aux agissements du directeur. Le grand Manitou du Mangenmagot était, avec ses intrigues, responsable de plus de morts que Voldemort et Grindelwald réunis...

Soudain morose, Evan profita de l'effervescence d'avant match pour s'éclipser une seconde, sous prétexte d'une pause pipi. Edward fut prit d'un doute pendant un instant. Devait-il le suivre ? Il se sentait ridicule de jouer les mères poules et se força à rester assis. Jasper s'approcha alors de lui pour lui souffler à l'oreille :

« -Tu devrais avoir plus confiance en tes instincts, mon frère... Suis le !

-Mais, je...

-Mr Emotion a raison, grogna sourdement Jacob qui avait suivit l'affaire. Ça me fait mal de l'avouer, mais ce n'est pas des chiottes dont il a besoin, mais de toi ! »

Edward eut une grimace offusquée devant ce manque d'élégance.

« -File la sangsue ! Et reviens vite avec lui ! Je tiens à te laminer au base-ball en sa présence ! »

Aussitôt Edward bondit de sa chaise. A croire qu'il venait de prendre un coup de pied au cul ! Et se précipita à la suite de son compagnon, non sans se tourner une dernière fois vers l'Alpha.

« -C'est moi qui vais te laminer la peluche ! »

Edward retrouva Evan dans un recoin de la bibliothèque perdu dans la contemplation d'objets tout droit sortis d'un autre âge exposés dans des vitrines. Le silence de cette immense pièce, digne de la bibliothèque de Vienne, offrait un contraste saisissant avec l'agitation ambiante des jardins. A croire que le bruit n'existait plus. Ce sentit ouaté, était renforcé par l'immobilité d'Evan, qui semblait bercé par l'odeur si caractéristique des vieux livres, mélangée à celle de la cire qui protégeait les nombreuses étagères. Il s'approcha tout doucement de lui, presque craintivement. Il lui semblait que le sorcier n'était même pas conscience de sa présence.

« -Evan ? L'appela-t-il en un doux murmure. »

Les yeux si vert du brun de braquèrent sur lui, comme les yeux d'un lapin pris dans les fards d'une voiture. Il se détourna rapidement, sans dire un mot.

« -Est ce que tout va bien ? »

Il voulait le prendre dans ses bras, le bercer d'amour et de tendresse, mais il avait peur de le briser en le touchant, tant il avait l'air fragile.

« -Julia me répète sans cesse d'être plus patient et plus bienveillant à mon égard, mais je n'y arrive pas... Je me sens ridicule... Tout semble prétexte à me plonger dans cet espèce de marasme émotionnel ! J'ai parfois l'impression que je n'irais jamais bien !... Je... ! »

Très ému, Edward approcha sa main de la manche de son sweat. Mais à peine l'eut-il effleuré qu'Evan secoua la tête.

« -Ne me touches pas, s'il te plait... Si tu le fais je vais m'effondrer, je le sens. »

Aussitôt la main se rétracta en un demi fraction de seconde sous sa vitesse vampirique. Il serra les dents un instant avant d'oser parler d'une voix qui se voulait douce, calme et presque imperceptible.

« -Et pourquoi ne le pourrais-tu pas ?

-Parce que... Ce ne serait pas juste. »

Sa voix était soudain si rauque, qu'il avait l'impression que chaque mot lui coûtait. Le voir ainsi lui rappelait l'état dans lequel se trouvait parfois Rosalie ou Jasper. Leur passé revenait bien trop souvent les hanter de la plus douloureuse des manières, les plongeants dans des abysses de mélancolie. Les crises s'étaient espacées avec le temps, grâce à Dieu, mais ils avaient longtemps eu le même discours que son compagnon. Ils repoussaient les gens auxquels ils tenaient le plus, pour mieux les protéger. Comme si ils étaient contagieux. Lui revint alors en mémoire ce que Alice et Emmett leur disaient.

« -Bien que je ne sois pas en mesure de comprendre tout ce que tu traverses, même avec toute la bonne volonté du monde, ce qui me rendra souvent maladroit. C'est me mettre à l'écart de tes tourments qui serait injuste pour moi. Je te l'ai dit et je te le répéterais autant de fois que tu en auras besoin. »

Edward apparu face à lui et lui releva doucement le menton, plongeant ses yeux d'ambre dans ses yeux vert.

« -Tu es toute ma vie à présent. Je veux tout connaître de toi, le bon comme le mauvais, tes ombres comme tes lumières. N'ais pas peur de tout me montrer. J'accueillerais toutes tes confidences avec la même dévotion, sans jamais juger. Comme tu le fais avec moi. »

Evan ne put soutenir son regard. Lui comme tous les autres le prenaient pour une pauvre chose qui n'avait fait que subir les pires horreurs au cours de sa vie. C'était vrai à une exception prêt. Il n'en avait jamais fait la confidence, pas même à Julia. Un jour, il était passé du statut de victime pitoyable à celui de bourreau cruel et implacable. Il se revoyait léviter au dessus de la forêt interdite, le visage décoré de ce sourire tout tordu, le cœur apaisé, tandis que résonnait dans la nuit noir les gémissements de désespoirs et les cris d'agonie de sa proie.

Il s'était vengé et l'apaisement c'était changé en amertume. La violence de son acte si karmique soit il n'avait pas ramené les morts. Il n'avait fait qu'ajouter une âme à l'escarcelle déjà bien remplie de la mort. Pourtant, si on lui donnait l'opportunité de faire les choses autrement, il n'en ferait rien. Il était devenu le monstre que les Dursley avaient tant redouté et sans en être très fier. Il en était satisfait.

Dans un soupir lasse, Evan se pencha et posa son front contre le torse de marbre du vampire. Parce qu'il n'était pas sûr que son compagnon en supporte d'avantage, Edward se contenta de lui caresser doucement la tête et glissa tendrement ses doigts dans ses cheveux.

« -Merci, souffla Evan. Mais pas plus s'il te plait...

-Pas plus. C'est promis. »

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La partie de base-ball se déroula comme le reste de la matinée, dans la joie et la bonne humeur. Les Cullen menaient le jeu de main de maîtres, ce qui faisait enrager et grogner les loups. Ils se défendaient bien et nombre d'entre eux, dont Leah avaient réussi à faire un home run, mais pas assez pour faire la différence.

La motivation semblait en berne dans le camp des changes formes durant la deuxième période, malgré les promesses de récompenses bien méritées de la part de leur imprégnée respective. Ce qui n'était pas tombé dans l'oreille d'un sourd. Pris d'un élan plus qu'intéressé par cette même perspective, Edward vint demandé discrètement ce droit à son compagnon.

« -Et qu'est ce qui te ferais plaisir, dis moi ? Lui demanda Evan pour le taquiner.

-Tu n'as pas une petite idée ?

-Du genre de celle que tu as eu ce matin ?

-Comment tu as su...

-Je ne suis pas du matin, certes, mais je ne suis pas aveugle. Éblouis-moi et je suis sûr de pouvoir répondre à tes prières. »

Le vampire eut une sourire radieux et un regain d'énergie qui acheva les dernières forces des changes formes. Il parvenaient difficilement à maintenir l'égalité. La fin de la partie était pour bientôt, le suspense était à son comble Les Quileutes parviendraient -ils a remporter la victoire ? Mais c'était sans compter sur Shawn qui fixait la balle avec des pupilles dilatées, et la truffe frémissante. Son état d'exitation était tel que sa queue et ses oreilles de chien étaient apparues. Sebastian faisait de son mieux pour l'apaiser et l'empêcher de faire une bêtise, mais alors que la dernière balle était frappée par Seth...

« -ELLE EST A MOI ! ELLE EST A MOI LA BALLE ! »

Et pouf le lévrier écossais courut ventre à terre sur le terrain, bondit en l'air sous l'oeil médusé de l'assemblée, pour mieux saisir la balle au vol. Fou comme un jeune chien, il bondit tel un cabris sur le terrain, slalomant à la vitesse d'une formule 1 entre les joueurs qui le regardaient, la bouche béante, sans savoir quoi faire pour l'arrêter.

Passé l'effarement, Sebastian se précipita derrière lui pour le calmer et récupérer ce qu'il estimait être son butin, vite imité par Evan.

« -PADDY ! Hurla le potionniste. AU PIED !... AU PIED J'AI DIT !

-DONNE LA BALLE ! DONNEUUUUH !  S’égosilla Evan. »

Mais comme de bien entendu, plus ils lui courraient après, pire c'était.

Les joueurs avaient gentiment déserté le terrain préférant laisser les sorciers s'occuper du « problème ». Ils se regroupèrent sidérés autour de Julia qui n'en pouvait plus de rire.

« -C'est normal un tel comportement chez un animagus ? Demanda Jacob la tête penché de côté pour mieux voir Evan faire « Plof » dans un des monceau de neige qui restait encore sur le terrain. »

Le jeune homme avait tenté un plaquage musclé sans succès. Pour ceux qui avaient l'oreille fine, les jurons qui sortirent de sa bouche étaient d'une vulgarité dont peu l'auraient cru capable. Le moins qu'on puisse dire c'est qu'il avait du vocabulaire ainsi qu'un sens de la formule très imagé. C'est ce moment que choisit Emmett pour éclater franchement de rire lui aussi, vite imité par Alice, Carlisle, Jasper, puis les nombres de membres de la Meute.

Les parents Clearwater eux, avaient beau avoir déjà vu le phénomène, ils étaient toujours sidérés, presque horrifiés. Est ce que Shawn était plus chien que humain ? Comme les membres de meute, plus tout à fait humain ? Alors même qu'ils avaient choisi de pouvoir se transformer en animal ? Quel espèce de magie était ce là ?

« -L'instinct animal prend parfois le dessus et ce genre de chose arrive plus souvent qu'on ne le pense. J'avais une amie à l'université qui se transformait en chat. Alors qu'on était en train de décorer le sapin de notre salle commune, elle a perdu le contrôle, s'est jeté dans le pauvre conifère sans défense pour le dépouiller de ses boules et petites loupiotes. Elle avait également une étrange fascination pour les pelotes de laines qu'elle mâchouillait aussi distraitement que d'autre mâchouille un crayon. Elle en a fait une occlusion intestinale, l'infirmière scolaire était ravie. »

Sebastian et Evan braillaient et s'essoufflaient toujours, alternant menace et insulte, sans que cela ne diminue l'état d'excitation de l'animagus, à croire que ça aggravait la situation.

« -Je t'offrirais ta propre balle ! Tenta désespérément Sebastian. Je te la lancerais autant de fois qu'il le faudra ! Mais pitié, celle-là rends la moi ! »

Evan, le visage marqué par l'effort, ajouta en grimaçant :

« -Ou je peux te la fourrer où je pense et on verra si la situation te fera toujours autant marrer Grande Folle ! »

Harry Clearwater ouvrit de grands yeux offusqué et souffla son indignation d'une voix étranglée :

« -Mais enfin ! Faites quelques choses ! Cet enfant perd tout bon sens ! »

Prenant pitié, la psychomage sortie sa baguette magique et pointa l'animagus avec. Une petite manivelle plus tard et le lévrier s'élevait dans les airs. Permettant ainsi à son compagnon de le saisir par la peau du cou et à Evan de lui prendre la balle de la gueule, enfin !



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La première journée se termina sur une égalité, on estima que c'était Shawn qui avait gagné le match de baseball en mettant tout le monde hors circuit. Ne restait qu'à départager les deux équipes lors de la bataille de boule de neige du lendemain. Même si aucune précipitation n'était prévue dans la soirée ni même la nuit, ça n'avait rien de gênant. Evan lança un sortilège sur les jardins lorsque tout le monde fut partit et des milliers de petits flocons tombèrent jusqu'à ce qu'une épaisse couche de neige habille le jardin. Et cela n'avait lieu que sur le terrain du manoir, à l'intérieur des protections. On se serait cru à dans une boule à neige.

Un temps parfait pour finir la journée au coin du feu dans le grand salon. En petit comité, puisqu'il ne restait que les sorciers, Julia, Leah et bien sûr Edward. Tout ceux qui le pouvaient, tenaient entre leurs mains, pelotonnés sous un plaid et entouré par les bras de leur tendre moitié. Une soirée contemplative et tendre qui précéda les tendresses de la nuit.

Chapter 21: Chapitre 21

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Chapitre 21 :



Lorsque le soleil se leva le lendemain matin, les jardins du manoir ressemblaient à un paysage de carte postale. On s'attendait presque à entendre les grelots du traîneau du père noël. De fait, l'effervescence était telle entre les murs de la bâtisse qu'on aurait pu se croire le matin de noël. Edward entendait Shawn siffloté gaiement des airs bien connus de cette période de l'année, tandis qu'il préparait le petite déjeuné avec Sebastian. Si ce dernier n'était pas tout aussi démonstratif que son amant. Le vampire l'entendait rire, parfois même accompagnait l'animagus de quelques notes, mais guère plus.

Quant à Evan, il n'eut besoin ni d'une douche ni d'un café pour se réveiller. A peine eut-il ouvert les yeux, que des étoiles y brillaient. Il bondit hors du lit comme un cabris, à l'image de son parrain la veille. Pris à peine le temps d'enfiler un manteau et une écharpe par dessus son pyjama, sauta dans une paire de chaussure qui passait par là et se rua dans le jardin.

Edward, malgré sa vitesse vampirique, eut du mal à suivre le rythme. Mon Dieu qu'est ce que ce serait le 24 Décembre ? Loin de le trouver aussi excité qu'au réveil, Evan était sur le pas de la porte et marchait tout doucement dans la poudreuse et savourait avec une délectation proche de l'extase le bruit que faisait ses chaussures. Ce grincement si caractéristique le mettait en joie, presque en transe. Edward le regarda béatement, à la fois éberlué et attendrit. Il ne fit pas un geste, ne prononça pas le moindre mot et arrêta de respirer pour ne pas risquer de gâcher la magie de l'instant.

Evan souriait extatique et ne cessait de marcher si étrangement. Il leva ses yeux d'enfants émerveillés vers Edward.

« -Ça crisse ! S'écria-t-il. »

Edward éclata franchement de rire devant ses enfantillages. Quel bonheur de le voir si heureux devant un spectacle si simple.



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Lorsque tout le monde fut levé, caféïné et habillé, il fut temps de préparer convenablement le champs de bataille à venir. La meute Quileute se regroupa autour de Shawn et le Cullens firent de même avec Evan. Laissant l'arbitrage à Sebastian.

« -Avant de commencer la partie et de vous laisser à vos stratégies, quelques règles à savoir. Les enfreindre vous disqualifierais donc gare à vous ! Je m'adresses surtout à toi Paddy !

-Oui Monsieur, opina l'animagus.

-Bien...Si vous êtes touché plus de 3 fois par manche vous êtes éliminés, pour nous assurer de cela, je vous lancerais un sortilège avant le début de la partie, qui se déroulera en trois manches. La Team Cullen, vous avez interdiction de vous servir de vos dons de télépathie et de voyance pendant la partie.

-Ca ne sera pas difficile, marmonna Alice. Je ne vois ni les loups, ni les sorciers...

-Tant mieux ! Et ça fera un exercice de plus pour Edward ! La Team Quileute, interdiction de changer ! Les sorciers, vous aurez des temps de pause indiqués par un sortilège violet. Pendant ce laps de temps vous ne pourrez plus vous servir de votre magie. D'ailleurs personne à part un sorcier, ne peut éliminer un sorcier ! De même le tir d'un sorcier n'élimine pas un change forme ou un Vampire. Ca serait trop facile ! Et seuls les joueurs peuvent tirer des boules de neige !

-Mais ! … Se plaignit Shawn. Qui a décidé ça ?!

-Moi ! Déclara Julia en levant la main. J'ai émis cette idée qui a été approuvée.

-Par qui ?! S'offusqua Shawn.

-Moi, répondit Sebastian.

-Et moi, souffla Evan. On te connaît et créer des Golems de neige, c'est de la triche. »

Shawn grommela dans son écharpe, avant de baragouiner un:

« -Z'êtes pas drôle... »

Evan et Sebastian échangèrent un regard complice, puis le potioniste poursuivit.

« -Au coup de sifflet vous aurez dix minutes pour organiser votre stratégie et monter votre fort !

-Dix minutes ?! On y arrivera jamais ! Se lamenta Emmett. »

Evan eut un petit ricanement.

« -C'est presque trop... »

Shawn en convainc volontiers avec un sourire qui se voulait carnassier, signe que la lutte serait âpre. Sebastian lança les sortilèges de traçage et laissa les équipes se diriger là où leur fort enneigé ne tarderait pas à se trouver.

Chaque sorcier lança créa une bulle de silence autour de leur équipe respective et le jeu fut lancé.

Evan connaissait suffisamment bien son parrain pour savoir qu'il allait les assaillir dès la première manche, qu'importe les pertes, histoire de voir où étaient les faiblesses et les forces de chacun. Et que pour prendre l'avantage, il pourrait aller jusqu'à feindre un reddition avant de lancer une dernière offensive. Mieux valait le laisser faire durant la première manche. Faire croire que leur défense était quasi nul. Et s'assurer de gagner les prochaines.

« -Je vais également faire en sorte que vous ne manquiez pas de munitions, finit-il. Je vais créer des réserves à différents endroits.

-Il serait également utile de créer des fosses trappes autour de notre fort et quelques palissades de neige en dehors, suggéra Jasper.

-Ainsi qu'un point de vue en hauteur, ajouta Alice.

-Sans oublier des murs haut et épais avec des tours dans les angles ! S'écria Emmett.

-En gros tu veux un château fort ? S'amusa Evan.

-Tu peux faire ça ? Demanda Rosalie. »

Le sorcier ne répondit pas et ce contenta de sourire, énigmatique. Il prit une grande inspiration et ferma les yeux en enfonçant ses deux mains profondément dans la neige quelques secondes avant la fin du décompte, alors que le fort des Quileutes qui ressemblait à un fort de Western s'élevait déjà. L'air autour des vampires se chargea d'électricité, la neige autour d'eux fut prise de soubresauts.

« -Ne bougez pas. Souffla doucement le sorcier. »

Il eut à peine fini sa phrase que la réplique miniature d'un château médiévale gothique s'éleva dans les airs. La magie d'Evan était minutieuse et délicate. Elle sculpta chaque corbeau, chaque pierre et chaque tuile de sorte qu'on aurait dit un vrai château s'il n'avait pas été fait de neige. Au milieu d'eux, une plaque de givre se dessina, avec l'emplacement des pièges et des réserves de munitions. Ils pourraient faire trois batailles consécutives avant d'en manquer.

« -Quelle merveille ! S'exclama Esmée.

-Je suis bien d'accord, acquiesça Carlisle. Evan, ta magie est tout bonnement incroyable. »

Très gêné, Evan se mit à rougir furieusement avant de balbutier et de remercier.

« -C'EST PAS LE TOUT D'ETRE GRANDIOSE BAMBI ! L'ESBROUFFE NE VOUS SAUVERA PAS ! »

Evan secoua la tête devant les pitreries de son parrain qui braillait au dessus de son mirador en compagnie de Jacob.

« -VA FALLOIR MONTRER QUE TU SAIS VISER !  Renchérit le Quileute. »

-Ah oui ? Bouge pas de là mon gaillard ! S'enflamma le sorcier. Tu vas voir si je sais pas viser ! »

Liant le geste à la parole Evan se dirigea vers une des tours et visa l'Alpha avec une boule de neige. Il l'envoya grâce à sa magie et elle fila à la vitesse de l'éclair sur le change-forme qui la prit en pleine figure. Derrière les palissades de neiges on entendit ses frères et sœurs Quileute exploser de rire devant sa tête de hibou échevelé et humide.

« -Toi mieux que personne devrais savoir qu'il ne vaut mieux pas sous-estimer Bambi ! Déclara Leah entre deux éclats de rire. »

Jacob s’épousseta sommairement en se disant que c'était bien dommage qu'aucun d'entre eux à part Shawn ne puisse éliminer Evan. Mais qu'importe, il vengerait l'affront sur Edward, lui il pouvait l'éliminer.

« -Les enfants ! On se concentre ! Fit la voix de Sebastian. Prenez vos positions ! Vous êtes prêt ?!... Partez ! »

Le potionniste lança une étincelle rouge dans le ciel avec sa baguette, démarrant ainsi le début de la première manche. Qui se déroula peu ou prou, de la façon dont Evan l'avait prédit, décidément, son parrain été bien trop prévisible à son goût. Même si il voulait l'induire en erreur, ils firent en sorte de ne pas leur rendre la tâche trop facile. Ce qui n'empêcha pas certains de prendre la confiance.

« -Alors les Cullens ? La défense c'est pas vot' fort ? S'amusa Quil.

-Méfiez vous ! Répliqua Shawn. Evan est un lion déguisé en serpent et il a eut un excellent professeur ! »

Aussitôt un éclair violet brilla dans sa direction.

« -Paddy ! Appela son mari de l'autre côté du terrain. Je t'entends tu sais ? L'arbitre n'a pas à être une cible ! »

Alors qu'il se trouvait incapable d'user de magie durant les 5 prochaines minutes, Emmett, Carlisle et Edward servaient allègrement de cible vivante aux Quileutes, qui estimaient, à juste titre que ces trois là, étaient des adversaires à abattre rapidement.

« -Alors Emmett ? Ton aspiration c'est de te transformer en bonhomme de neige, ou c'est à cause de tes si larges épaules que tu es une cible vivante ? le nargua Sam.

-Gars à toi mon petit loup ! Il y a une chose qui s'appelle le karma ! Ma prochaine attaque sera pour toi ! »

Perché en haut de sa tour avec Alice pour vigie, Evan empêcha les Quileute de tomber dans les trappes, histoires de faire durer le suspense pour les prochaines manches. Dès que la voyante lui donnait la position d'un Quileute qui faisait mine de s'approcher d'un peu trop prêt ou qui tentait de prendre un Cullen à revers, il créait des plaques de verglas à la demande. Rosalie, Jasper et Esmée n'avaient plus qu'à tirer. C'est ainsi qu'ils éliminèrent Seth et Paul, après qu'ils soient tombés à la renverse sur la mini patinoire invoquée par Evan. Ils avaient bien tenté de se tenir l'un à l'autre, de bloquer leur regard sur un point fixe, mais rien n'y faisait. Ils finissaient immanquablement par se retrouver les pieds par dessus la tête et assaillir de boules de neige.

« -Pas les visions on a dit ! Beuglèrent-ils.

-C'est pas de ma faute si vous êtes si prévisibles ! »

Pendant ce temps, Shawn détruisait quelques unes de leur palissades et de leur réserve de boules de neige. Histoire de forcer Evan à se servir toujours plus de sa magie. Son filleul était endurant, mais il avait aussi ses limites. Chaque fois, il avait ce sourire si provoquant sur le visage qui avait le don d’agacer fortement le jeune homme. Il commençait à en avoir assez de reconstruire leur stock et de devoir leur trouver de nouvelles cachettes toutes les deux minutes. D'une façon aussi théâtrale qu'ostentatoire, il créa une boule de neige à laquelle il lança quelques sortilèges, un pour que la boule suive Shawn jusqu'à le toucher et l'autre pour qu'elle se divise, pour le toucher trois fois.

« -J'espère que tu t'es échauffé grand-père ! Parce que c'est mon tour de te faire bicher ! »

La boule fila à toute vitesse et zigzagua sans discontinuer alors que Shawn courait comme un dératé entre les vampires puis les change-formes. La boule était aussi redoutable qu'un missile à tête chercheuse, au point qu'une sueur froide coulait le long de son dos. Merlin qu'il n'était pas bon être l'ennemi du Sauveur du Monde Sorcier Britannique ! Il espéra qu'Evan perdrait de sa concentration, mais fort était de constater que non. Essoufflé et désœuvré, il finit par se mettre à brailler.

« -Par les caleçons troués de Godric ! Chéri ! Fais quelque chose ! T'es l'arbitre ! C'est pas fair-play ! »

Toujours est-il qu'une boule finit par le toucher brutalement entre les deux omoplates. La force du coup l'envoya faire un plat dans la neige, sous l'oeil circonspect d'Embry.

« -Ca va M'sieur Black ? S'enquit-il en l'entendant geindre.

-Je suis touché... Dis à mon mari que je ne rentrerais pas pour Noël... »

L'arbitre eut-il pitié ? Ou le temps anti magie d'Evan était-il enfin arrivé ? Nul ne le sut vraiment ? Mais les deux boules restantes se désagrégèrent au moment où la lumière violette jaillissait dans les airs. Shawn eut un soupire de soulagement après un long grognement.

« -Il est mauvais perdant à ce point ? Demanda Julia qui comme les autres n'en perdait pas une miette sur les écrans disposés devant eux.

-Comme beaucoup de Gryffondor, mais jamais autant que les Serpentards, lui répondit le potionniste avec un sourire goguenard. »

Quelques minutes de plus et il sonna la fin de la première manche, remporté par les Quileutes quoique de justesse.

Après une pause de quelques minutes, les affaires reprirent avec plus d'enthousiasme encore, laissant le public tout ébaubi, car aucun, si ce n'était Sebastian et peut être Julia, ne pensait que c'était possible.

Shawn envoya les Quileutes à l'assaut du château des Cullens, Leur minutions voletaient tranquillement derrière eux. Evan, toujours sur sa vigie avec Alice s'apprêtait à osciller entre pièges trappes et plaque de verglas, lorsqu'une boule de neige géante vola à grande vitesse dans leur direction.

« -Oh ! Eut le temps de faire Evan avant qu'Alice ne l'attrape et saute de la tour avant l'impact.

-Accroches toi bien Bambi ! »

La boule fracassa la tour qui s'effondra sur elle même et qui redevint un monceau de neige informe. C'est là qu'il atterrit, toujours dans les bras d'Alice. Il sortait à peine la tête de la poudreuse qu'Edward se précipitait vers lui.

« -Ca va ?! Tu n'as rien ? S'enquit-il.

-Euh oui...Merci... Et merci Alice.

-De rien... Il se croit en pleine croisade ou c'est comment ? S'écria-t-elle

-Il n'a jamais eu le sens des proportions, répondit Evan en époussetant. Mais lorsqu'il s'agit de lui apprendre les bonnes manières, je ne suis pas en reste.

-PENALITE ! Hurla la voix de Sebastian depuis les gradins. Interdiction d'utiliser la magie pendant 10 minutes ! Et si tu me refais un coup de ce genre tu passeras l'hiver sur le canapé du salon ! »

La menace fit se ratatiner l'animagus sur place. Ses oreilles de chien apparurent basses et tremblotantes. Sa mine était basse et contrite. En voyant le résultat il se dit qu'il y était peut être allé un peu fort et que la revanche serait douloureuse et amplement méritée. Les Quileutes quant à eux avaient stoppé leur mouvement choqué par la taille du boulet qui avait volé au dessus de leur tête et des dégâts qu'il avait causé.

« -EVAN ! Brailla Jacob. T'es entier ?!

-Je vais bien ! On peut reprendre !... Quant à cet empaffé, il va voir de quel bois je me chauffe... J'ai appris des meilleurs et il n'était pas à Serpentard ! »

Il eut à peine le temps de finir sa phrase que les attaques Quileutes reprirent quoiqu'avec un peu moins d'enthousiasme. Mais après que deux trois soient tombés des les pièges et bombardés par les vampires, le feu du combat les reprit et se ne fut plus qu'un balais de rire et de railleries amicales, prouvant que l'idée d'Evan fonctionnait. Les Vampires et les Change-formes étaient capable de se comprendre et de s'apprécier. Les jeux d'hiver de Forks faisaient plus pour ce qui faisait son nouveau petit monde qu'il ne l'avait espéré. Ne restait plus qu'à rendre la monnaie de sa pièce au chien fou qui lui servait de parrain.

Farouchement veillé par Edward qui, au moment où la tour s'était effondrée, s'était fait une petite frayeur, il s'assit en tailleur dans un coin plus calme du château de neige. Il enfouit ses mains dans la poudreuse et ferma lentement les yeux, emprunt d'une concentration farouche. Il avait dans l'idée de rendre hommage à ses premiers maîtres et associés, les jumeaux Weasley. Le souvenir de ce qu'ils avaient fait subir au crapaud rose de Poudlard après les épreuves de BUSES resterait pour longtemps dans les anales de l'école. Faisant d'eux les dignes successeurs des Maraudeurs. Certains disaient même qu'ils les avaient dépassé.

Après trois respirations, il envoya sa magie à la recherche de son parrain. Lorsqu'elle le trouva retranché dans son fort, Evan sourit machiavélique avant de le marquer d'un sortilège. Autour de Shawn apparurent une multitude de flocons qui s'agglomérèrent dans les airs jusqu'à former de petites boules de neige étrangement scintillantes.

« -Hummm, fit l'animagus à Seth qui se trouvait non loin de lui. Ça sent pas bon... Tu devrais reculer gamin ! »

Seth ne se le fit pas dire deux fois. L'air semblait chargé d’électricité, comme à chaque fois qu'un sorcier utilisait sa magie, bien que cette fois, la concentration semblait bien plus importante. Il en avait la chaire de poule et son loup se serait bien enfuis en courant s'il l'avait pu.

Lorsqu'il fut à bonne distance, la magie d'Evan se déchaîna.

Une première boule éclata en une pluie de paillettes et se répandit sur Shawn qui vit son bonnet se changer en serre tête oreilles de lapins.

« -Pas mal, décréta Shawn. Mais je suis sûr que Bambi peut mieux faire... »

Une deuxième explosa transformant son manteau d'hiver une cape de soie violette aux reflets chamarrés. Puis une troisième et son pull-over devint un corset avec volants blanc et rose, réhaussé de dentelle. Une quatrième et son pantalon se changea en tutu arc en ciel. Magnanime, Evan lui laissa ses chaussures. Il n'allait pas tarder à en avoir besoin...

Shawn pigna et tenta de protéger son corps mis à nu du froid mordant, tandis que Seth éclatait franchement de rire devant le spectacle que donnait le sorcier.

Les autres boules scintillèrent plus fort encore et se mirent à vrombirent comme un essaim d'abeille en furie. La voix d'Evan à la fois douce et sentencieuse, s'éleva.

« -Cours ! »

Sans chercher à comprendre, Shawn se leva d'un bond et se mit à courir aussi vite qu'il le pouvait.

Les boules émirent un bruit terrible et se lancèrent à sa poursuite avec la même précision que celle de la première manche. Après quelques mètres d'une course folle, elles s'agglomérèrent une fois de plus pour former un gigantesque dragon. Il ouvrit grand une gueule faite de dents aussi acérées que des rasoirs et vola furieusement dans sa direction, comme prêt à l'engloutir. Les jumeaux seraient si fiers !

Shawn avait accepté sa punition avec une certaine abnégation, mais à présent, il ne pouvait plus retenir ses plaintes. Cette bête était si effroyable à cracher des flocons de givre au lieu de gerbe de feu ! Il allait bientôt se transformer en glaçon ! Ou pire ! Plus le temps passait et plus il se couvrait d'une pellicule de glace. Des stalactites commençaient à se former sur le tulle de sa « jupe ». Il tremblait autant de peur que de froid, et ses lèvres se teintaient de bleus aux commissures.

« -AAAAAAAAAAAAAAAAAH ! PITIE BAMBI ! JE SERAIS SAGE ! …. HIIIIIIIIIII ! IL VA ME MANGER !»

Dans son château de neige, Evan ricanait de le voir véritablement regretter ses actions. Ou en d'autre terme, l'arroseur arrosé.

« -Doucement Poussin ! S'écria Sebastian depuis les gradins. Ne me le casses pas ! »

Pourtant le sourire goguenard qui ornait ses lèvres disait tout le contraire. Le spectacle était incroyable ! Les autres spectateurs s'étaient même levés de leur siège pour mieux voir le terrain et ne rien manquer.

« -Pas trop ! C'est promis ! Répondit Evan alors que Shawn continuait de pousser des cris d'orfraie. »

Quant aux membres des deux équipes, ils s'étaient cachés derrière des palissades ou étaient montés sur leur tour de guet respective. Ils observaient la scènes aussi émerveillés que légèrement effrayés.

« -Tu crois qu'un acte d'amour sincère pourra le sauver lorsqu'il se sera transformé en statue de glace ? Demanda Seth à sa sœur, abasourdit par la puissance magique d'Evan.

-J'espère pour lui, murmura-t-elle dans le même état. »

Alors que la foule retenait son souffle et que Shawn perdait le sien, le dragon émit un rugissement de fin du monde et se jeta sur sa proie à une vitesse hallucinante. Il avala l'animagus tout rond, qui émit un cri fort peu virile, mais en la circonstance, personne ne lui en tint rigueur. Puis il y eut un gros « Bang ! » et le dragon de givre redevint neige. Ou plutôt un monceau de neige, qui recouvrit entièrement le sorcier.

Après quelques secondes de flottement, deux oreilles de lapin s'expulsèrent de la dune blanche, puis une touffe de cheveux noirs ainsi que ce qui restait de leur propriétaire. Shawn était plus mort que vif, tant sa frayeur avait été grande et il claquait des dents à cause du froid. Ses coéquipiers se précipitèrent pour le remettre sur ses deux jambes et lui enlever la couche de poudreuse qui le recouvrait sous l’œil espiègle de Evan qui n'en perdait pas une miette.

« -Alors Paddy ? Le nargua-t-il. Je fais toujours de l’esbroufe ? »

Shawn ne put faire autre chose que secouer vigoureusement la tête en signe de négation. Ses dents s'entrechoquaient beaucoup trop pour qu'il puisse prononcer le moindre mot.

« -C'est bien ce que je pensais.... »

En le voyant l'air de rien se gausser de la situation de son parrain, Jacob se souvint de la première fois qu'il avait vu Evan. Il avait été victime d'une blague de l'animagus et avait épinglé ce dernier au plafond dans une salle pas encore rénovée et qui abritait une colonie d'araignées ? Il se rappelait avoir pensé qu'il ne valait mieux pas sous-estimer le garçon si menu et parfois si fragile. Il était d'autant plus étrange que Shawn, qui le connaissait depuis plus longtemps, oublie ce détail. Ou peut être était ce plus fort que lui ? Ou peut être qu'il voulait rappeler à Evan se dont il était capable ? Que sa magie ne servait pas qu'à se battre à mort ?

Toujours est-il que Shawn finit la deuxième manche enroulé dans une couverture, chouchouté par son mari hilare.

Comme on aurait pu s'y attendre, les Cullens finirent vainqueurs et Jacob doutait de pouvoir remporter la troisième. Il était plus que convaincu qu'Evan avait eu une meilleure stratégie et qu'ils auraient beau faire, c'est lui qui remporterait les jeux d'hiver.

La puissance d'Evan était véritablement incroyable. Il n'y avait qu'à voir l'état d'épuisement de Shawn, face à Evan qui ne semblait qu'à peine échevelé. En le voyant si confiant, emprunt d'un charisme si magnétique, plus que de coutume, il comprenait mieux les mots de Sebastian lors de cette fameuse première réunion au début de l'automne. Evan était un des seuls sorciers capable d'anéantir grâce à sa magie, les vampires, si l'occasion lui était donnée. Les autres sorciers ne faisaient pas le poids face à lui.

Et pourtant ce qui était le plus à même de l'anéantir étaient ses souvenirs. La fantôme de tout ceux qu'il avait perdu le hanté jour et nuit, menaçaient de l'emporter. Les combats, les coups qui lui avaient valut ces cicatrices qu'il cachait avec pudeur... Et que dire de cet homme mystérieux qui le poursuivait dans le but d'acquérir sa notoriété, son pouvoir politique, son argent autant que sa magie. Ce Dumbledore dont le nom avait fuité le jour où Evan avait fracassé la table du salon, semblait la pire des menace. Il planait au dessus de leur tête tel un épée de Damoclès. Était ce lui qui s'était servit du jeune homme comme d'une arme ? Qui l'avait fait enfermé dans un asile ? Enchaîné comme un animal ? Laissé pour fou ?! Il lui avait déjà tant pris ! Mais qui était-il pour être si cruel ?! Que restait-il à prendre à Evan qu'il ne puisse acquérir sans son aide ?!

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La troisième et dernière manche se déroula dans le même joyeux chaos. A ceci prêt que l'assaut fut lancé par les Cullens. Les Quileutes avaient préféré jouer la sécurité en restant retranché derrière les murs de leur fort. Après tout si les Cullens finissaient par rentrer, la taille de l'édifice serait un avantage pour eux et non pour les vampires.

Naïveté quant tu nous tiens !

Avant de partir à l'assaut Jasper avait pensé à cet éventualité, bien entendu. Il n'était pas un ancien militaire pour rien ! Si ils devaient assaillir le fort, il fallait se protéger en conséquence.

« -Pour ça je pense avoir une idée... déclara Evan énigmatique. Laissez moi m'occuper de vos défenses et aller recouvrir ses p'tits de neige ! »

Sa détermination et sa puissance n'étant plus à démontrer. Les vampires s'élancèrent en criant comme des forcenés. Emmett et Carlisle se jetèrent sur un des murs d'enceinte, tel des béliers vivants, y créant un espace suffisant pour que le reste de la famille puisse entrer.

Les boules de neige fusèrent dans tous les sens. Chacun les évita de son mieux, mais lorsqu'une salve failli toucher un Cullen, un colibri de givre apparaissait, aussi furtif que délicat, et essuyait le tir à sa place.

Rapidement, les change-formes se retrouvèrent en sous effectif. Shawn essayait de contrer la magie d'Evan sans succès et maugréa autant qu'il le pouvait.

« -Je croyais qu'on avait pas le droit aux Golems ! S'insurgea-t-il.

-Seulement à ceux qui lancent des boules de neige, mon amour ! Rétorqua Sebastian avant de siffler la fin de la bataille. »

Sur le terrain, tous ceux qui le pouvaient reprenaient leur souffle, fébrile à l'attente du verdict. Bien que techniquement, ils n'en aient pas réellement besoin. La déculotté qu'ils venaient de prendre ne laissait rien à l'imagination...

« -Vous avez tous été formidable et je me dois de féliciter toutes et tous pour ce fabuleux week end ! J'annonce sans plus de transition les heureux gagnants des jeux d'hiver de Forks !... LES CULLENS !»

Une gerbe d'étincelle dorée sortit de sa baguette et se répandit sur les vampires qui tout à leur joie, se précipitèrent sur Evan pour le porter sur leurs épaules et arborant de fiers et grands sourires !

Chapter 22: Chapitre 22

Chapter Text

Chapitre 22 :

Les pâles rayons du soleil hivernal peinaient à passer la barrière des nuages, pour mieux éclairer les jardins à la française, dans lesquels Dray Black, anciennement Draco Malefoy faisait une toute dernière promenade. Peut être valait-il mieux que le soleil reste caché ? Il pourrait par mégarde altérer les statues de glaces, aussi délicates qu'éthérées qui décoraient les fontaines et autres alcôves végétales en cette saison. Et pourtant, un fugace rayon les feraient étinceler et marquerait au fer rouge sur ses pupilles ce paysage de carte postale qui avait bercé ces quelques mois à Beauxbâtons.

Quelle quiétude était celle des jardins aujourd'hui, à croire que la nature le laissait profiter pleinement de ses bienfaits, sans être dérangé par autre chose que le chant des oiseaux, ou le bruissement du vent dans les arbres. Une quiétude bienvenue, car même s'il ne montrait que rarement son véritable ressenti, quel tumulte était le sien.

A l'heure de quitter le havre de paix qu'avait été l'école de sorcellerie française, ses tristes souvenirs menaçaient de le submerger. La perte de ses parents tant chéris avait ouvert un trou béant dans son cœur. Et rien ne semblait vouloir le combler. La douleur semblait parfois sur le point de l'anéantir. Tout cela, il avait réussi à le mettre de côté pour ce concentrer sur son objectif : passer ses ASPICS en avance et quitter l'Europe pour aller vivre avec ce qui restait de sa famille. Il pourrait ainsi démarrer une nouvelle vie, comme ses parents l'auraient voulu !

Il y était presque ! Il ne lui restait plus qu'à partir ! Dire au revoir et tout recommencer ! Alors pourquoi ?

Dray soupira. Les larmes menaçaient de dégringoler de ses yeux ! Ah non ! Il n'allait pas virer Pouffsouffle !

Il se pinça l'arête du nez, inspira une fois, puis deux.

La maîtrise de soi ! C'était une chose primordiale que ses parents lui avaient inculqué dès son plus jeune âge. Pas seulement parce qu'il était issu d'un noble lignage et devait montrer par le contrôle de ses émotions et de sa stature, sa position sociale, mais parce que ses parents étaient des espions pour l'Ordre du Phoenix et que c'était la plus sûr des protections !

Mais ils lui avait inculqué tellement plus que cela. L'orgueil, l'assurance, le bon goût, la loyauté envers sa famille, qu'importe qu'elle soit de son sang ou qu'il l'ait choisi, la recherche de l'excellence, le diable dans les détails, l'ingéniosité, la culture, la persévérance...

Tant de choses qu'il avait su utiliser avec brio et qui lui avait sauvé la vie ! Mais la leur...

Ils n'avaient eu le temps que de le faire passer pour mort, à leur côté, grâce à un golem... Ils avaient toujours une porte de sortie. D'abord pour lui, ensuite pour eux ! Il honorerait cette loyauté ! Il vengerait ce sacrifice ! Un jour...

Pour le moment, il voulait se remémorer de jolies choses, histoire de ne pas être aussi triste qu'une pierre en arrivant chez les Yankees. Il ne gâcherait pas sa première impression avec les yeux rougies ! Jamais ! Surtout qu'il ne manquerait pas de croiser sexy boy N°1, en la personne de Jacob Black, cousin au 36éme degrés et qui méritait d'être éblouis par sa noble personne. Il était convaincu que les appels en visio ne lui avait pas rendu justice !

Il poursuivit donc sa valse d'adieu, en traversant les jardins pour mieux se diriger vers les écuries et le parc équestre. Petite merveille d'architecture Néo gothique, avec sa façade asymétrique et ses ornements en fer forgés rappelant des végétaux grimpants.

Pour que les élèves puissent profiter de belles promenades, un des chemins qui en sortait donnait sur les jardins à l'anglaise, ou les chemins étaient tortueux, la nature laissée plus libre pour mieux contraster avec la rigidité géométrique des jardins à la française. Quoique autant l'un que l'autre ne manquait pas de coin à l'abri des regards où aller s'accoquiner. Combien de fois avait-il profiter d'une belle après midi pour emmener une de ces nombreuses conquêtes, si perdre voluptueusement en sa compagnie.

Dray avait appris à monter à cheval et à marcher à peu prêt en même temps. Autant son père que sa mère étaient des cavaliers émérites. Il y avait de magnifiques montures au manoir. Collectionner les belles choses était le leitmotiv des Malefoy. Une excellence qui n'avait pas plu au Seigneur des Ténèbres lorsqu'il avait investi les lieux durant la guerre... Après la débandade du ministère, il avait montré son mécontentement de biens des façons. La mise à mort des animaux qui vivaient en semi liberté sur leur propriété, et bien sûr leurs chevaux avait été plus que punitif pour Voldemort. Une mise en garde.

Depuis ce jour, il n'avait plus put monter. Ce n'était pas à Poudlard qu'il aurait pu le faire... Mais ici, à l'abri, il avait retrouvé ce bonheur. Il espérait pouvoir se le permettre à Forks, même si pas tout de suite. Il y avait une vieille écurie, lui avait dit Seve... Sebastian. Il devait s'habituer à leur nouveau nom ! Il la remettrait en état ce promit-il et il s'achèterait une monture ! En tant que riche héritier, il ne manquait pas de moyen après tout.

Il pénétrait à peine l'écurie qu'il croisa l'entraîneur.

« -Ah ! Bonjour M'sieur Black ! J'me disais bien qu'c'était vous !.. Vous venez dire au revoir ?!

- Bonjour Mr François ! On ne peut rien vous cacher. Je pars dans quelques heures.

-Arf ! Je suis bien triste de plus vous voir M'sieur Black ! C'est qu'j'en vois des cavaliers d'puis l'temps, pensez donc ! Mais des com'vous jamais ! Et pis, y'a pas qu'à moi qu'vous manqu'rez ! »

Ils se dirigèrent vers une des stalle où se reposait tranquillement un étalon à la robe bai. Lorsqu'il le vit il s'ébroua et dressa ses oreilles très attentif.

« -Ah si c'est pas malheureux ! Il pense certainement qu'vous allez l'emmener en balade...

-Malheureusement non, mon tout beau, chuchota doucement Dray en avançant la main. Je viens pour te dire au revoir. »

Comme s'il comprenait que son cavalier préféré allait le quitter, le bel étalon avança un peu plus sa tête et la cala sur son épaule. Dray flatta longuement l'animal.

« -Tu vas me manquer mon tout beau... »

Pendant ce temps Mr François c'était légèrement écarté pour lui laisser un peu d'intimité. Ce garçon lui avait parut hautain et suffisant comme beaucoup, dû moins au premier abord, mais il était d'une douceur incroyable avec tous les chevaux. Sa prise était sûr, sans faille, même avec les plus difficiles. Un grand cavalier, fier et triomphant, comme on en voit peu ! Dans tous les sens du terme. Ce petit Rosbif, à l'allure si flamboyante avait une ribambelle d'amants qui lui baisaient littéralement les pieds. Il savait les choisir, pour sûr ! Toujours plus ou moins sur le même modèle : grand à la musculature robuste, dommage que la plus part n'aient pas inventé la machine à recourber les bananes... Ils le voyaient tous pour ce qu'il montrait. Son élégance, son pouvoir, son franc parlé parfois scandaleux, son libertinage si français... Mais aucun ne voyait ce que les chevaux, ou cette autre petite anglaise voyaient. Cet éclat de tristesse qui passait dans ses yeux parfois. Aucun de ces éphèbes ne le méritaient ! Il lui fallait un homme fort et robuste, qui puisse être son égal, pas un esclave de ses sens !

Dray finit par s'éloigner de son ancienne monture pour mieux tendre un paquet à l’entraîneur.

« -Qu'est ce donc ?

-Un petit quelque chose pour vous. Pour vous remercier de votre gentillesse.

-Rhooo, fallait pas M'sieur Black ! C'est qu'jai pas été tendre av'c vous les premiers jours !

-Pas assez longtemps pour que je m'en souviennes, après tout, je suis irrésistible, rétorqua-t-il avec un clin d'oeil. »



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Lorsque Dray fit le chemin inverse pour retourner une dernière fois vers le château. Il s'arrêta là où il en avait la plus belle vue. Il offrirait ce souvenir à Evan pour qu'il puisse en faire la peinture. Il y avait tellement de chose à explorer et à tenter dans la reproduction d'un tel édifice ! Beauxbâtons avait été agrandit au cours des siècles et chaque ajout répondait à la mode de son temps.

Le clocher dernier vestige du style gothique, avec ses flèches, ses arcs-boutants et sa rosace multicolore, semblait dominer l'ensemble, tel un antique protecteur. Il abritait également la première bibliothèque, qui ne contenait plus que des artefacts et des souvenirs de son éminente fondatrice celle que l'histoire nommait La Fée Mélusine. Ses plafonds étaient soutenues par des voûtes en ogives digne d'une cathédrale. Les élèves et les professeurs si retrouvaient chaque année pour la commémoration de l'école et tous les jours, des élèves venaient rendre hommage à la Fée. L'autel sous son portrait était couvert de bougies, de fleurs, de cristaux et de coquillage. Encore aujourd'hui, elle restait la muse et la protectrice de l'école. Sans oublier les salles de divination, qui était une discipline prise au sérieux autant par sa professeur et les quelques rares élèves qui assistaient à ses cours, dont Luna. L'admission à ce cercle très privé, n'était dût qu'à un don, qui se devait d'être cultivé !

Naissait juste après, des bâtiments dans un style Renaissance, avec des loggias ornées de colonnes et de balustrades ouvragées. C'était les parties communes où on retrouvait des salles d'études, la salle de réfectoire et les cuisines, les salles de Danses de musiques et de peintures ainsi que le grand Hall, qui comme à Poudlard communiquait habilement avec tous les autres bâtiments.

Ceux construit dans le style Baroque avec ses moulures en arabesques, ses fresques monumentales et ses dorures étaient là pour les réceptions, les bals, les salons d'agréments et les salles de duels autant ceux à l'épée qu'à baguette. Les salles y étaient si grandes que tout y devenaient possible !

Les bâtiments de style Classique étaient destinés à l'étude, dans sa globalité. On y trouvait les différents salle de classes, toute matières confondus à l'exception de celle de potion et de botanique, ainsi que la grande bibliothèque. Pour les salles de potions et de botanique il fallait aller dans un autre bâtiment qu'il jouxtait les jardins sans vraiment y prendre part tant son style était différents. L'art nouveau s'y était épanouis, avec son abondance foisonnante, ses matériaux certes moins nobles, tels l'émail, le fer et le nacre, mais travaillés avec tant de virtuosité ! On y trouvait aussi de nombreuses espèces de plantes exotiques, magiques ou non qui s'y épanouissaient avec bonheur. La serre n'était qu'arabesque, motifs organiques, zoomorphismes et allégories de la femme. Les salles de potions étaient plus dépouillées en comparaison, mais il le fallait bien, pour une question de sécurité. Rien ne devait interférer avec les potions !

Enfin, les dortoirs de style rococo offraient aux élèves ainsi qu'aux professeurs, un havre de sérénité, avec des chambres douillettes et des boudoirs aux teintes pastels rehaussés de délicates dorures et de peintures mythologiques propres à inspirer les rêves. Un cocon raffiné et protecteur où rien ne viendrait troubler leur quiétude.

C'est là qu'il se dirigea, pour mieux retrouver sa douce Luna et Neville.

Il était tout aussi opulent que les autres, bien évidemment, si ce n’était qu’il était bien plus décoré de plantes en tout genre, grâce à l’habileté de Neville. Luna quant a elle y avait installé nombre d’attrape-rêves, harpes éoliennes et de mobiles fais de pierres semi précieuses et de cristaux. Le tout conférait une atmosphère mystique mêlée d’enchantement. Et comme ils en avaient besoin après la guerre.

Que Dray se retrouve exilé en France était une chose, mais quant était il de Luna et Neville ? Pendant la guerre, Xenophilius s’était vu menacer par les mangemorts pour ses écris. Il avait donc envoyé Luna à Beauxbâtons pour qu’elle y soit en sécurité, car celle de Poudlard était toute relative. Sans compter que le Directeur commençait à trop s’attarder sur les capacités médiumniques de la jeune fille. Un peu plus et le doute n’aurait plus été permis… Avec la complicité de Filius, ils avaient argué que le comportement de ses condisciples ne lui offrait pas un environnement sain et épanouissant et qu’elle serait mieux intégrée dans une école où l’on prônait la créativité et les arts autant que la magie.

Pour Neville, il fallait en parti remercier sa grand-mère, matrone acariâtre qui avait mis du temps à reconnaître la valeur de son petit fils, trop confondu dans le deuil de son fils. Il avait su s’illustrer durant la guerre, mais avait beaucoup perdu. En voyant comment le Sauveur était traité, elle redouta que son cher petit fils, ne soit à son tour mis sur le devant de la scène, puis éjecter avec perte et fracas lorsqu’il ne serait plus utile.

Mais où l’envoyer ? Durmstrang ? Uagadou ? Castelobruxo ? Il aimait tellement les plantes après tout ?

Neville avait tranché pour elle. Celle qu’il désignait comme l’amour de sa vie était en France, alors il irait en France ! Il y ferait sa dernière année. Là-bas au moins, il ne serait pas seul dans son dortoir, et les murs n’y seraient pas encore tâchés de sang…

Dray avait à peine passé la porte qu'une boule de poil orange et dodu courait vers lui en roucoulant pour mieux se frotter sur ses jambes.

« -Ronron tu vas encore mettre des poils partout sur mon costume, râla-t-il pour la forme. »

Mais seul de longs miaou et ronronnements lui répondirent. Il accepta donc de papouiller la boule de poils qui était extrêmement collante depuis la mort de sa première ou deuxième maîtresse. Luna se plaisait à croire que Pattenrond avait été le chat de la mère d'Harry avant d'être celui d'Hermione. Celui-là même qui pissait dans les chaussons de feu James Potter et que bébé Harry avait failli scalper avec son balai volant. Severus, pardon Sebastian, adorait raconter cette histoire...

« -Je te prend la main dans le sac ! S'écria joyeusement Neville un arrosoir à la main. Finalement le grand Serpentard à un cœur tout mou sous cette épaisse carapace de glace ?

-Ne t'y fies pas Mon Cher ! Je fais une fleur à ce pauvre animal qui va bientôt devoir apprendre à vivre sans mon auguste et somptueuse présence. »

Le blond conclu sa phrase d'un geste élégant de la main pour se désigner. Mieux qu'un acteur de théâtre !

« -Merlin en soit remercié, il aura toujours Luna pour palier à ce manque évident de noblesse.

-J'ai changé d'avis, rétorqua Neville avec un sourire amusé. Tu es un être vil et sans cœur et je vais vider le contenu de ce seau sur ton magnifique costume.

-Tu vois quand tu veux, tu peux détester quelqu'un ! Continues comme ça et dans 20 ans tu seras peut-être normal... »

Neville l'observa pendant quelques secondes avant de se précipiter vers lui et le prendre dans ses bras, après avoir posé son arrosoir.

« -Je n'arrive pas à croire que nos joutes verbales vont me manquer... souffla l'ancien Gryffondor.

-Tu devrais me remercier, au moins ton cerveau fonctionne maintenant !... Aie ! »

Neville venait de lui donner une petite tape sur la tête.

« -Sois sérieux une seconde, soupira-t-il.

-... Tu vas me manquer aussi Nev', lui dit-il la voix soudain chargée d'émotion, en le serrant un peu plus fort dans ses bras. »



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Une fois ce charmant interlude passé, il laissa son ami et bientôt ex colocataire, pour se rendre dans la chambre de Luna, qu'il savait en train de finir sa séance de méditation.

Il toqua doucement à sa porte et entra de même, après qu'elle lui ait donné son accord.

Elle était là, assise en tailleur sur des coussins jetés à même le sol, dans un recoin de sa chambre. Au dessus d'elle un ciel de lit fait de voiles vaporeux, décoré de perles cristallines qui reflétaient la lumière qui perçait à travers sa fenêtre. Elle portait une robe longue en satin pervenche, à col rond et aux manche longues, qui faisait partie des nombreuses tenues disponibles pour les élèves. Ici, ils étaient plus libre de personnaliser leur tenue, excepté dans les cérémonies officielles, pour mieux montrer la coalition des élèves. Par dessus, elle avait posé un châle tricoté main en crochet. Ses cheveux dorés cascadaient magnifiquement le long de son dos et de ses épaules.

Ils se sourirent chaleureusement, puis Luna lui fit signe de s’asseoir prêt d'elle.

« -Je suis la dernière à qui tu viens dire au revoir. »

Ce n'était pas une question, une affirmation et son sourire était d'une incroyable indulgence.

« -C'est parce que je gardes toujours le meilleur pour la fin. »

Sans crier gare, la jeune femme se pencha vers lui et posa sa tête sur son épaule.

« -Ça va être si étrange de ne plus t'avoir avec nous...

-Mais cela vous fera plus d'intimité ! Il n'y aura plus que Pattenrond pour vous surprendre en fâcheuse posture maintenant... »

Le rire si musical de Luna lui répondit.

« -Tu vas être heureux là-bas, affirma-t-elle. Si tu t'en donnes les moyens...

-Je me donnes toujours les moyens ! Se vexa-t-il faussement. »

Luna se redressa et le fixa intensément de ses yeux si bleus.

« -Ce n'est pas vrai... Tu refuses de t'abandonner. Il est vrai qu'avec ces bellâtres, ce n'était pas important. Mais ça va le devenir.

-Qu... »

Mais elle ne lui laissa pas le temps de poursuivre. Elle posa un doigt délicat sur son nez et poursuivit avec un mélange de douceur et de fermeté.

« -Garder le contrôle sur tous les aspects de ta vie t'as permis de rester en vie, c'est vrai. Mais sur bien des points, un en particulier, ce n'est qu'un mirage. Et si tu n'acceptes pas cette vérité et que tu fais tout pour garder un contrôle illusoire, le bonheur te sera refusé.  Tu vas devoir apprendre à faire la différence entre ce que tu veux et ce dont tu as besoin...»

Doux Merlin ! Si ses anciens condisciples de Serpentard le voyaient ils n'en croiraient pas leurs yeux. Comment ne pouvait-il pas répliqué devant cette jeune péronnelle ?! Que des ignares ! Cette demoiselle était une sainte ! Un ange ! Toutes ses paroles étaient mesurées, mélodieuses, pleines de douceurs et d'empathie ! Il n'y avait que des rustres pour ne pas le voir. Quel pitié qu'il en ait côtoyé autant...

« -Promets moi d'y penser Dray. C'est important... Pour toi. »

Il lui sourit tendrement avant de lui caresser les cheveux. Il aurait voulut lui répondre tout de suite, mais lâcher prise, c'était comme sauter dans un puits sans fond et ça le terrorisait. Il n'en montrait rien bien sûr, pas même devant elle, qu'importe qu'elle le sache sans qu'il ait besoin de le dire, il était un Malefoy après tout ! Cela luit coûta beaucoup, mais après quelques seconde d'hésitation, il finit par lui répondre. Après tout, il l'avait assez répété à Harry : Luna a toujours raison.

« -Je te le promet, ma Douce. »

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Lorsqu'il fut l'heure de partir, Dray se dirigea vers le bureau de Madame Maxime, la directrice, sa malle voletant derrière lui. Jamais il ne se serait fatigué à la traîner à bout de bras, comme certains le faisaient . La grande Dame l'attendait en compagnie de l'auror Jacobson.

« -Bonjour, Mr Black, toujours aussi prompt ! Mr Jacobson vient tout juste d'arriver.

-Mr Black, salua ce dernier.

-Auror Jacobson, Mme la Directrice. »

Le jeune homme ponctua ses salutations d'un signe de tête, ainsi qu'il convenait, puis s'adressa plus particulièrement à la directrice.

« -Merci de m'avoir permis de séjourner dans votre école et d'y passer mes examens. Je ne vous serais jamais assez reconnaissant pour votre gentillesse envers moi. »

La demie Géante leva la main et balaya l'air devant son visage.

-Taratata, Mon cher, vous avez été un merveilleux éléments de cette école ! Ça a été un privilège de vous accueillir en ses murs. Sachez qu'ils vous seront toujours ouverts ! J'ai tant regretter de prêter foie aux paroles trompeuses du directeur de Poudlard, soupira-t-elle désœuvrée. J'espère mettre un peu racheté en vous aidant vous, et nos deux autres exilés.

-Je sais qu'ils sont en sécurité avec vous, croyez bien que...

-Je ne voudrais pas vous presser, mon jeune ami, l'interrompit l'auror en consultant la montre a gousset dont la chêne tombait sur son veston. Mais le temps nous est compté.

-Oui oui ! Partez vite Mon Cher, et que la bénédiction de Mélusine vous accompagne. »

Dray lui serrait à peine la main que l'auror Jacobson le pressait dans la cheminée.

« -Pressons, mon petit ! Pressons ! »

Lorsqu'ils arrivèrent au Ministère français, Dray Black s’offusqua de ce comportement dès plus cavalier.

« -Je vous savais parfois rude dans votre métier, mais jamais mufle ! Que vous arrive-t-il ?! C'est à croire que le ciel s’apprête à nous tomber sur la tête !

-J'en conviens et irait m'excuser platement, mais plus tard ! Maintenant si vous vouliez bien me suivre... Et au pas de course je vous pries ! Le ciel n'est peut être pas loin de nous tomber sur la tête ! »

L'auror filait au pas cadencé dans les couloirs du Ministère au point que Dray ait du mal à la suivre. Les sourcils froncés, le cœur soudain serré, il rattrapa l'auror pour le questionner.

« -Tout le monde va bien n'est ce pas ?

-Encore heureux ! Mais notre ami à la longue barbe a envoyé l'arrière petit fils de Nicolas Flamel musarder un peu partout. Il a récupéré des informations sur Isabelle de Beaumont et sur le Dr Julia Sagne...

-Salazar ! Souffla Dray en reconnaissant le nom de la psychomage d'Evan.

-Nous l'avons intercepté et interroger, mais nous n'avons pas encore reçu l'autorisation de lui administrer le véritasérum. Nous ne savons donc pas exactement ce qu'il a pu lui transmettre. Aussi vous comprendrez que votre transfert ne peu souffrir d'aucun délai supplémentaire ! Heureusement pour nous, vous tenez de votre père !

-Il me disait toujours, mieux vaut trop tôt que trop tard...

-Et il avait bien raison. »

Après plusieurs minutes de cavalcade dans les couloirs, à s'assurer qu'ils n'étaient pas suivis, à prendre des cheminées internes par trois fois, ils finirent par entrer dans une pièce quelconque où les attendait le portoloin qui le conduirait en Amérique. Un guidon de vélo qui avait connu des jours meilleurs.

L'auror Jacobson passa sa baguette dessus, afin de s'assurer de son bon fonctionnement et de sa destination. Il sortit sa montre à gousset et fit le décompte

« -Décollage à 3...2...1... »

Avant qu'il n'ait eu le temps de dire zéro, Dray avait saisit sa malle d'une main et le portoloin dans l'autre. L'instant d'après il se sentit tiré par le nombril et les contours de la pièce se firent flous avant de se fixer à nouveau. Il atterrit gracieusement, les vêtements à peine froissés, il ne s’appelait pas Evan James, lui ! dans le bureau du service de protection des témoins du MACUSA. En sécurité, enfin !

Chapter 23: Chapitre 23

Chapter Text

Chapitre 23 :

Lorsque la situation fut sous contrôle, le MACUSA autorisa Julia a rentrer chez elle. Elle n'avait cessé de fulminer devant une Leah abasourdit de la voir dans cet état de nerf, presque au bord de l'hystérie et ne cessant des menaces à l'encontre de sa mère. Maintenant qu'elle pouvait lever le camps, la première chose qu'elle allait faire était de débarquer chez elle, pour mieux mettre les choses au clair !

« -Jules ! S'il te plaît, laisse moi venir avec toi !

-Non, je ne préfères pas ! Répondit Julia catégorique. Tu as assez vu mon pire côté pour la journée ! Que dis-je ! Les mois à venir ! »

Elle fit un moulinet avec sa baguette et ses affaires volèrent jusqu'à son sac, en vrac, parfois en boule, tant c'était le cadet de ses soucis.

« -Je ne suis pas rassurée de te voir partir dans cet état... S'il te plait... »

Le ton à la fois suppliant et angoissé de sa petite amie la stoppèrent avant qu'elle ne franchise la porte de la chambre.

« -C'est ma mère, ma croix, répondit Julia la main sur la poignée. Tu n'as pas à subir ça ! »

Elle se précipita dans les escaliers, la change-forme sur les talons.

« -Tu n'as pas a porter ça toute seule ! Ça ne me fais pas peur !

-Bordel ! Brailla la psychomage en français. Ne te mets pas la dedans ! C'est ma mère, mon problème ! Tu n'as pas a t'occuper de ça !

-Ça comme tu dis, c'est ta vie ! Donc mon problème ! Julia ! »

Leah la saisit par le bras alors qu'elle arrivait devant la cheminée et la prit derechef dans ses bras.

« -Ne me laisse pas tomber, s'il te plaît.... Je ne pourrais pas... Pas encore... »

La voir sur le point de pleurer elle si solide, si maîtresse de ses émotions, bouleversa Julia qui lui rendit son étreinte avec force. Elle la câlina une seconde avant de lui murmurer.

« -Je ne t'abandonnes pas... Jamais... Je dois le faire toute seule, tu comprends ?... Pas que pour moi... Pour nous aussi... je t'appelle vite, ne t'inquiète pas d'accord ? »

Leah hocha la tête et ravala ses sanglots, avant de sourire à son emprunte, vaillante.

« -D'accord. »

Julia la pressa une dernière fois contre son cœur et sauta dans la cheminée, toujours aussi résolue. Elle n'eut que le temps de voir Sue se précipiter sur sa fille pour la soutenir avant que les flammes vertes ne s'élèvent et l'emportent.

Un portoloin et un transplanage plus tard et elle était devant la porte de l'appartement de sa mère. Comme l'auror Jacobson le lui avait dit, il y avait une de ses collègues en civile non loin. Une bouffée de colère lui monta dans la gorge en avisant les conséquences des actes de sa propre mère.

Sans plus de cérémonie, elle toqua à la porte et attendit que sa mère vienne lui ouvrir.

« -Ah te voilà ! Ravie de voir que tu t'inquiète un peu pour ta mère, et que ton secrétaire passe correctement mes messages, mais ça n'arriverait pas si tu me tenais informer de ... »

Tout en parlant, elle lui avait fait de la place pour entrer et se remit à ses fourneaux. Excédée, Julia lâcha son sac dans l'entrée et apostropha sa mère avant qu'elle n'ait pu finir son monologue.

« -Je n'ai pas un secrétaire maman ! Mais une secrétaire ! La même depuis 10 ans !

-Sur quel ton tu... ! »

Julia leva sa baguette et sa mère eut un mouvement de recul.

« -Je ne m'en suis jamais servie sur toi, mais je pourrais bien changer d'avis. »

Sa voix était polaire, au point que sa mère eut le bon goût de frissonner.

« -Il y a un auror en bas qui te surveilles depuis ce matin à cause de ce que tu as fais !

-Un auror ? Vos policiers magiques ?! Franchement Julia ! Et c'est moi qui en fais trop ?

-Je suis à bout de patience maman, alors s'il te plaît, va t’asseoir dans le salon que l'on puisse discuter. Et pour une fois ! Pour une fois ! Fais le sans m'interrompre. »

Sa mère leva les yeux aux ciels et soupira excédée avant d'obtempérer

« -C'est toujours moi qui passe pour la méchante... »

Pour se retenir de lui lancer un sortilège de mutisme, quoique entièrement mérité, Julia se pinça l'arête du nez et prit trois grandes inspirations, avant de s'asseoir dans un fauteuil en fasses de sa mère. Elle avait les bras et les jambes croisées, la mine froncée et revêche.

« -l'homme à qui tu as parlé, n'était pas un employé de l’hôpital, c'était...

-Comment j'aurais pu le sav... ! »

La voix de sa mère s'éteignit et elle se mit à battre des mains devant sa bouche soudain prise de panique.

« -Je t'avais prévenue... Je l'enlèverais lorsque j'aurais terminé, alors calme toi, s'il te plait.... »

Sa mère la fusilla du regard et se remit dans sa position initiale, non sans avoir mimé quelques mots fort peu gracieux.

« - Leah est amie avec un de mes patients qui a été mis sous protection avec sa famille. Il est activement recherché par un politicien véreux qui ne recule devant rien pour lui nuire. Et je t’arrête tout de suite : ce n’est pas ma relation avec Leah qui pose problème. Non ! C’est le fait que toi, ma propre mère, tu débarques à mon travail pour brailler sur les “ingérences supposées” de ta fille, tout ça parce que je mets deux heures à répondre à un foutu texto ! DEUX HEURES ! Une séance de cinéma dure moins longtemps, bordel ! »

Elle se leva brusquement, faisant presque basculer le fauteuil derrière elle.

« Tu as mis deux services de police magique en alerte internationale pour CA ?! Tu as mis un enfant en danger pour CA. Dis-moi, maman, qu’est-ce qui ne va pas chez toi ?! »

D'un mouvement brusque, elle lui retira le sortilège de mutisme.

« -Mais... Je m'inquiète parce que je t'aime..., commença-t-elle en chouinant presque, les larmes aux yeux.

-L'amour ?! L'amour sert à contrôler, enfermer, critiquer sans cesse pour toi ?!

-Tu es mon bébé d'amour, j'ai...

-Maman, stop, soupira Julia. Ce n'est pas la première fois que tu fais quelque chose comme ça, mais là il ne s'agit plus de moi. Alors voilà ce qu'il va se passer... Tu vas être mise sous surveillance policière et si tu te comportes bien, et que tu n'es plus un danger pour mes patients, les aurors en bas de ton immeuble disparaîtront. Mais si jamais on devait de reprocher quelque chose, menaça-t-elle. La peine sera l'effacement de ta mémoire...

-Mais mon cœur, j'ai...

-Non ! Tu as de la chance, je me suis portée garante pour toi ! Sinon l'effacement aurait eut lieu aujourd'hui ! Et tu aurais tout oublié ! Oui même moi ! Alors sois tu changes de comportement sois ils te feront m'oublier ! »

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Edward était en train de se rendre à son cours de biologie lorsqu'il sentit un étrange bourdonnement au loin. Comme lorsque la magie d'Evan cherchait à se défendre contre ses fantômes, désespérée de ne pas trouver de l'aide. Mais cela faisait plusieurs semaines que ça n'avait pas eu lieu ? Dray devait venir aujourd'hui ! Evan avait l'air si enthousiasme ! La venue tant attendu du jeune homme était comme si la magie du week end se prolongeait admirablement !

Ni une, ni deux, il prétexta un malaise et quitta le lycée en quatrième vitesse, prenant à peine le temps d'avertir ses frères et sœurs de son départ. Dès qu'il fut hors de vue, il utilisa sa vitesse vampirique pour traverser la ville en passant par les bois. Plus il se rapprochait du manoir, plus la sensation de bourdonnement était intense et lui vrillait le cœur d'angoisse.

Mon Dieu, il n'était partit que quelques heures ! Qu'est ce qu'il s'était passé pour que la magie d'Evan le cherche à ce point ? Est ce que Dray allait bien ?

Arrivé devant les grilles, il se faufila lorsqu'elles s’entrouvrirent et fila comme une fusée vers la porte. Garé à l'avant du manoir, la voiture des Clearwater. Est ce que cela voulait dire que Julia était encore là ?

Les lumières du porches clignotaient furieusement et la magie du lieu était lourde et pesante, chargée de cette odeur si particulière, si électrique. Celle d'Evan y était plus présente, plus affolée, mais elle n'était pas la seule. Il prit à peine le temps de toquer avant d'entrer à la volée et de filer guidé par la magie d'Evan.

Il était dans le salon, recroquevillé sur le canapé, la tête posée sur ses genoux. Il ne cessait de se balancer d'avant en arrière, prisonnier de l'étreinte de Dray qui ne cessait de lui murmurer des paroles réconfortantes. Une fiole de potion calmante traînait sur la table, vide.

« -Tout va bien se passer Bambi, je te le promets... Tout va bien se passer. »

Mais Evan ne cessait de pleurer et de gémir des paroles que le vampire avait du mal à comprendre. Dans la cuisine, il sentait la présence de Julia, des parrains d'Evan et d'un autre sorcier, probablement l'auror Jacobson ? Mais cela n'avait pas vraiment d'importance... L'important c'était Evan et sa magie qui l'appelait à l'aide.

Tout doucement, il s'approcha des deux jeunes hommes sous l'oeil de Leah et de sa mère assissent un peu plus loin et qui semblaient se ronger les sangs de concert.

« -Evan ? Souffla-t-il. »

Le jeune homme leva ses grands yeux nimbés de larmes et se jeta dans ses bras. Il s'accrocha à lui comme si sa vie en dépendait, sa magie tout aussi bouleversée que lui, commença enfin à s'apaiser à son contact.

Sur le visage de Dray, la grimace de contrariété qui fronçait ses traits se défroissa enfin, et il lui sembla qu'il reprenait une respiration normal, lui aussi. Il le vit mimer un « merci », avant qu'il n'emporte son compagnon dans ses bras et ne l'emmène dans sa chambre. Evan se laissa faire tout en resserrant sa prise sur le cou et la chemise du vampire, dont il respirait l'odeur, comme les enfants leur doudou.

En le voyant si dépendant de la présence rassurante du vampire et en voyant à quel point celui-ci était respectueux de sa personne, ne jouant pas du pouvoir qu'il pouvait avoir sur le sorcier, Dray en fut grandement soulagé. Son petit griffon, malgré les tristes circonstances, était sur la bonne voie. Il allait s'en sortir.

A peine fut-il entrer dans la chambre qu'Edward envoya valdinguer ses chaussures et s'en alla s’emmitoufler sous la couette avec Evan qui continuait de jouer les bébés koalas, pas que cela lui pose le moindre problème bien au contraire. Ainsi lové, il pouvait le câliner tout à loisir, embrasser tendrement son front et lui murmurer des mots doux. Tout pourvut qu'il retrouve toute sa sérénité et sa joie de vivre. Celle qui irradiait son visage encore une heure avant.

Lorsque ses pleures se furent enfin calmées et que sa respiration redevint calme et profonde, Edward osa poser la question qui lui brûlait les lèvres.

« -Qu'est ce qu'il s'est passé, amour ? »

Un soupire étranglé lui répondit.

« -Dumbledore... Il va encore tout gâcher... Il va me retrouver et m'enfermer à nouveau...

-Personne ne t'enfermeras, lui promit Edward en le cajolant. Pas tant que je serais là. »

Les sanglots reprirent de plus belle, tandis qu'Evan s'agrippait à sa chemise.

« -Tu ne sais pas de quoi il est capable...

-En effet, mais ce que je sais en revanche, c'est que si cet homme te fais le moindre mal, il se frottera à tes parrains, à Dray, à une meute de change-forme et à une famille de vampire. Tous, nous remuerons ciel et terre pour te retrouver et te mettre en sécurité. Même s'il y parvient. Et je te le jure, je te retrouverais toujours. Comme aujourd'hui, j’accourrais pour te protéger. »

Les larmes ne semblaient plus vouloir se tarir, mais Edward se demandait si il pleurait de reconnaissance ou d'angoisse ? Ou peut être les deux... il espérait seulement que ce n'était pas douleur, mais ce qu'Evan lui révéla ensuite, ne laissait aucun doute.

« -Il m'a fait tellement mal ! Si tu savais... »

Tandis qu'il lui parlait, des bribes de souvenirs effleurèrent son esprit. Cela ressemblait un peu à toutes les fois où sa magie le guidait jusque dans ses rêves. A la différence qu'aujourd'hui c'était le rêve qui s'invitait dans leur réalité. Dumbledore était-là, dans la pièce avec eux. Il arrivait à le voir ! Il semblait vraiment être là, presque palpable, si ce n'était que les contours de son corps étaient comme flou.

« -Tu ne t'appartiens même plus mon petit... Vois comme ta magie est instable, murmurait-il sur un ton à la fois paternaliste et affecté.

-Non ! Ce n'est pas vrai ! … C'est vous qui... !...Pourquoi vous faites ça !?... Sortez ! Sortez de ma tête !»

Le visage contre la poitrine de son compagnon, Evan revivait la scène et répondait à son fantôme.

Edward se sentait désemparé devant la puissance du souvenir. Il se retrouvait incapable de bouger, comme englué par la peur de son compagnon. La magie d'Evan bourdonnait à nouveau, effleurait son esprit comme pour lui permettre de reprendre pied avec la réalité.

Le fantôme leva sa baguette, pas pour entrer dans l'esprit du jeune homme comme la première fois, mais pour le menacer.

« -Je vais devoir prendre des mesures, mon petit. Crois bien que j'en suis désolé, mais c'est pour le plus grand bien ! »

Le sortilège fusa si vite que rien n'aurait put l'empêcher de faire son office.

Dans la seconde suivante, des chaînes d'un étrange métal noir, apparurent à leurs poignées et à leurs chevilles. Leur contact était à la fois brûlant et glacé et semblait aspirer leur force et pire encore la magie. Mais les chaînes n'existaient pas ! Ils étaient en sécurité dans la chambre sous les toits ! Alors comment pouvait-il les entendre tinter ?!

« -Tu es un danger pour toi, mon petit... Encore plus pour les autres... On ne peut pas te laisser dans la nature sans surveillance. »

Un cri de terreur résonna alors dans la chambre, dont Edward ne sut jamais s'il sortait de sa bouche, de celle d'Evan ou les deux. Ils se retrouvèrent dans une cellule capitonnée, avec pour seule lumière, la trappe pour passer la nourriture. Le temps passait tantôt lentement, tantôt rapidement, au poids de donner le tournis au vampire qui peinait à se défaire de l'angoisse du sorcier. Il était le seul capable de le sortir de là ! Il devait lui prouver !

Il s'accrocha à ce qu'il savait de source sûr. Evan était contre lui, protéger par l'étreinte de ses bras, au chaud dans son lit, là ou Dumbledore ne pourrait jamais l'atteindre ! Et pourtant, il y avait cette double image d'Evan recroquevillé sur le sol ! Malade, tremblant de froid et faim, comme s'il n'était jamais venu à Forks ! Comme s'il ne se souvenait pas de lui ! Un sentiment de rage gonfla dans sa poitrine, tout autant que d'amour pour cet être qu'il avait vu si puissant, si charismatique la veille et qui était si fragile, si brisé....

Combien de temps ces monstres l'avaient-il laissé là ? Voulaient-ils finir de le briser pour acquérir plus de gloire ? De richesses ? De magie ?

« -Evan... Evan, je t'en supplie, amour, regardes moi... »

Il se vit se pencher sur le Evan du souvenir, Harry, celui qui avait pris la place de celui qu'il connaissait si bien.

« -Tu n'es plus dans cet horrible endroit... Tu es ici à Forks... avec moi....entouré de tout ceux qui t'aime, amour...

-Je ne suis pas fou, chouina-t-il en réponse, secoué de sanglots irrépressibles. Ils disent que je suis incontrôlable.... Que je suis dangereux !

-Non tu ne l'es pas... Tu es un sorcier extraordinaire... Tu es brillant, créatif !... Tu es un animagus, un peintre... Tu raffoles de la tarte à la mélasse.... Tu as Hedwige et Amber...Tu aimes voler et apprendre des langues étrangères... Et ton sourire ! Il illumine ton visage, fait rayonner ma vie... Je t'aime tellement... Evan !Déclara-t-il en resserrant sa prise sur son corps... Reviens avec moi ! Dans mes bras, tu seras toujours en sécurité ! Viens Evan ! Viens, laisse Harry ici et rentre avec moi...

-Ed... Edward ?... »

Sa voix était rauque et hésitante, mais lucide.

« -Oui ! Oui, amour, viens ! Viens avec moi... c'est fini... Il n'y a plus de chaîne, il fait grand jour ! Il y a de la neige qui est tombée dans le jardin...

-C'est moi ? C'est moi qui l'ai fait tomber ?

-Oui c'est toi amour, répondit-il en souriant avant d'embrasser tendrement son front. »

Les pleurs se tarirent doucement, les chaînes s'évaporèrent lentement, et le fantôme de Dumbledore vacilla légèrement, tel le reliquat d'angoisse qu'il était avant de disparaître comme comme la flamme d'une bougie qu'Edward aurait soufflé. La cellule lugubre et froide, redevint la chambre douce et confortable qu'il avait toujours connu. La lumière blafarde de la trappe laissa place à la flambée qui gonflait toujours dans l'âtre. La magie d'Evan cessa de bourdonner pour venir se glisser entre eux et ronronner comme elle le faisait lorsqu'elle était apaisée...

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Le lendemain matin, malgré une nuit parfois agité, Evan se réveilla plus calme, même s'il semblait un peu éteint. Edward ne l'avait pas lâcher depuis le matin, n'avait cessé de la cajoler et de l'embrasser tendrement pour le rassurer, tout en lui répétant à quel point il était en sécurité.

Sa bouille toute embuée de sommeil, se coula contre son cou, tandis qu'il grognait contre les rayons blanchâtres du soleil qui perçaient entre les rideaux.

« -L'est quelle heure ? Marmonna-t-il. »

Attendrit, Edward lui caressa les cheveux avant de murmurer :

« -L'heure que tu veux amour...

-Je votes pour l'heure des câlins alors. »

Edward sourit d'autant plus lorsque les bras d'Evan resserrèrent leur étreinte autour de lui et fit de même avant d'embrasser ses cheveux en bataille. Lui aussi votait pour l'heure des câlins, même si ils devaient penser à l'heure de manger aussi.

Comme une réponse à ses pensées, un gargouillis d'ours au sortit de l'hibernation se fit entendre. Sur son torse, il sentit Evan se crisper honteux.

« -Je crois que ton estomac demande un autre programme, rit le vampire.

-Mmmmmggrrrpff.... »

Fut sa réponse. Pourtant, Evan se redressa après quelques minutes de plus, la mine toute froissée.

« -Pour une fois qu'il se plaint, je vais l'écouter... »

Comme à son habitude, Evan s'articula difficilement jusqu'à la salle de bain. Edward n'eut pas besoin de s'occuper d'Hedwige, car il était bien plus tard que les fois précédentes et elle était déjà sur son perchoir à dormir paisiblement. Edward glissa tout de même une friandise dans la petite gamelle prévue à cet effet et attendit sagement qu'Evan sorte.

Habillé d'un jogging et de sweat noir, il descendit tranquillement les escaliers, la main de son petit ami dans la sienne.

Le reste de la maisonnée était installé dans le salon, avec un assortiment de thé, de café, chocolat chaud et viennoiseries faites maison, le tout dressé artistiquement sur un présentoir en porcelaine et montant d'argent. Il y avait des croissants aux amandes, à la pistache, des roulées à la cannelle, de la chantilly pour accompagner les boissons, avec des marshmallows et des miettes de cannes à la menthe.

« -Wahoo ! Fit Evan en entrant.

-Hello mon bel au bois dormant ! S'écria Dray en lui collant un café avec chantilly et cannelle, qu'il avait préparé pour lui en l'entendant descendre, dans les mains. Viens vite par là ! »

Le blond le tira par la manche et l'installa sans cérémonie entre les différents cartons disséminés dans toute la pièce, estampillés «  déco de Noël ». Le tout était emmagasiné dans les greniers ds Prince, Black, Malefoy et Potter depuis des années, et tous ici réunis, la décoration de noël semblait sur le point de les ensevelir. Draco quant à lui, avait l'air surexcité, encore plus que Shawn qui était en train de démêler une guirlande avec des gestes saccadés.

« -Sev... Sebastian, se rattrapa-t-il aussitôt, est allé chercher les sapins avec Jacob ! Ils vont bientôt revenir ! Il faut qu'on soit prêt !

-Dray ? Tu en es à combien de café, dis moi ?

-Assez pour ne pas subir le décalage horaire et faire de la pâtisserie... Mais c'est pour la bonne cause !

-Ah ?

-Vous avez deux semaines de retard sur l'avant Noël ! Rends toi compte ! »

Dray parlait si fort qu'Evan plissait les yeux tout en s’écartant légèrement de son cousin, tandis que Edward tentait désespérément de mettre ses sens de vampire en mode avion.

« -Oui, hein? Quel sacrilège, abonda Evan avec un sourire indulgent.

-N'est ce pas ?! »

Entre deux gestes frénétiques presque désespérés pour défaire sa guirlande, Shawn soupira.

« -C'est un autre sacrilège de nous obliger à faire tout ça sans magie, grommela-t-il. Il m'a confisqué ma baguette !

-C'est parce que ça n'aurait pas été aussi amusant avec ! »

Edward se retint d'éclater de rire en entendant Shawn répliquer dans sa guirlande :

« -Amusant pour toi ! Espèce de tyran peroxydé shooté à la caféine... »

Alors que Dray fourrait la bouche d'Evan avec un croissant aux pistaches, « -J'ai innové la recette, goûte et dis moi que c'est le meilleur croissant que tu n'es jamais mangé ! », Edward enjamba gracieusement quelques cartons pour aller aider Shawn qui commençait à s'entortiller dangereusement la guirlande autour du cou.

Quelques secondes plus tard, Jacob et Sebastian revenaient au manoir en ayant littéralement dévalisé le stand de sapin de noël, sous les directives de Dray, qui bien sûr en voulait un dans chacune des pièces les plus importante de la maison. Il y avait aussi des guirlandes de sapins et des poinsettias blancs.

Le Serpentard se précipita à la porte et battit des mains comme un enfant ravi d'avoir été si efficacement exaucé. Pendant qu'il s'extasiait, Evan en profita pour donne un goût de café à un chocolat chaud et l'échangea avec le mug de son cousin, sous l’œil à la fois goguenard et reconnaissant de Shawn.

« -Ça c'est mon Bambi ! S'exclama-t-il. Tu rajouterais pas un filtre de paix pendant que tu y es ? 

-Ne pousses pas le bouchon Paddy. Tu es tout aussi intenable tout le long de l'année et tu n'as ni l'excuse du décalage horaire, ni de Noël, et on ne te refiles pas un filtre de paix à chaque café pour autant, rétorqua Evan amusé.

-Peut être qu'on devrait, intervint Sebastian en embrassant le jeune homme en guise de bonjour. »

De l'autre côté du salon, Dray n'en finissait plus de tourner autour du sapin qu'un Jacob échevelé venait de déposer prêt de l'immense cheminée. Il put enfin voir le visage de son emprunte en vrai et la sensation de chaleur et de contentement qui grandit dans sa poitrine et dont les autres loups lui avaient parlé se manifesta. Il admira le jeune homme, subjugué et interdit.

« -Pourquoi tu me regardes comme ça sexy boy ? Demanda soudain Dray, le sortant de sa torpeur.

-Pour... rien. Je te trouvais juste...

-Beau ? Séduisant ? Charismatique ?

-Intense... »

A cette réponse à peine murmurer Dray plongea son regard d'acier dans les yeux noirs de son vis-à-vis et vit une lueur étrange y danser, ce qui le troubla bien plus qu'il ne le laissa paraître.

 

Chapter 24: Chapitre 24

Notes:

MOMENT POUR ADULTE DANS CE CHAPITRE ! Y VA FAIRE CHAUD!^^

Chapter Text

Chapitre 24 :



Enfin on y était ! La dernière décoration du dernier sapin, dans la dernière pièce. Dray brandit fièrement l'étoile dorée, prêt à l'installer sur la plus haute branche, lorsqu'il se rend compte qu'il lui manquait quelques centimètres. Oups ! Il s'élève légèrement sur la pointe de pieds, mais son équilibre était bien trop précaire pour qu'il prenne le risque. Ça allait finir en catastrophe et il préférait éviter de s'humilier tout seul devant sexy boy. Surtout qu'il était le seul à avoir réussi à le supporter jusqu'à la fin de la journée.

A un moment, il lui semblait que Shawn avait essayé de l'étrangler avec une guirlande et que son cher parrain l'avait empêché à temps, mais il n'était pas sûr. Il arrive parfois qu'il produise cet effet... L'animagus allait devoir s'habituer à son auguste prestance et son autorité naturelle c'est tout !

Il allait pour voir où il avait laissé le tabouret, lorsqu'une poigne herculéenne le saisissait à la taille et le souleva dans les airs avec une grande délicatesse. Surpris, il poussa un cri de sourire apeuré, ce qui le mortifia sur place. Salazar ! Mais Jacob le soulevait comme un rien ! C'était cela la force d'un changement de forme ?

« -Tu peux l'atteindre ? Exigez Jacob dans son dos. »

Parce qu'il n'était pas très sûr de sa voix, Dray se contenta d'hocher la tête et de poser l'étoile au sommet de l'arbre.

Tandis que le Quileute le posait par terre, il prit un instant pour poser une main sur un des avants bras qui le tenait si fermement. Morgane et Mélusine le protègent ! Quelle musculature ! A croire qu'il était fait en acier trempé ! Et que dire de cette chaleur constante qui irradiait de lui, comme s'il était son propre système solaire ?...

« -Tu ferais un garde du corps exceptionnel, on te l'a déjà dit ? Souffla Dray le temps de se redonner contenance. Enfin, dès que tu auras la costume adéquat s'entend... »

Le sorcier se retourna pour enfin oser faire face avec dignité à l'alpha de meute qui le regardait toujours avec cette flamme étrange dans le regard, si ce n'était qu'à présent un sourire en coin se dessinait sur sa joue droite, qui lui donna subitement envie de croquer la fossette qui se creusait, insolente !

« -J'ai des prestations salariales très élevées, Blondie. Tu crois que tu pourras te le permettre ?

-Si je ne le peux pas... Personne ne le pourra... »

Il planât entre eux une attraction si dense qu'on aurait pu la couper au couteau. Le temps se retrouva suspendu pendant un instant et chacun avait l'air de retenir son souffle, jusqu'à...

« -Lapin ? Appela la voix de Sebastian avant que sa tête ne passe la porte. Ce n'est pas parce que tu es en vacances jusqu'en janvier, que c'est le cas pour tout le monde. Quelqu'un doit encore aller à l'école demain. Je penses que tu as suffisamment séché les cours, non ?

-Si ! Je vais rentrer...

-Bonne soirée alors et merci pour aujourd'hui, déclara-t-il avant de se sauver dans les escaliers. »

Dray et Jacob se regardèrent pendant quelques secondes en chien de faïence avant que Jacob n'ose un dernier regard de braise, qui liquéfia les genoux du blond, au point qu'il dût s’asseoir lorsqu'il fut tout à fait sûr d'être seul.

Mince ! C'était la première fois qu'un homme lui faisait un effet pareil ! Parce qu'il était évident qu'en l'espace d'une minute, Jacob était passé de sexy boy, à sexy man !

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Au dernier étage du manoir, l'ambiance était toute aussi torride. Entendre les pensées pas très catholique de Jacob sur son emprunte avait donné des envies à Edward. Des envies qu'il avait eu du mal à réprimer toute la journée. Ça aurait fait désordre s'il avait fait l'amour à Evan devant la cheminée du salon !

A peine le sorcier avait il refermé la porte de sa chambre, que le vampire le plaqua contre elle et s'empressa de l'embrasser avec une passion qui coupa les jambes du sorcier. Loin de se plaindre, il se laissa faire avec bonne volonté et répondit avec la même urgence à cette invitation.

Il s'accrocha aux larges épaules de marbres, tout en laissant son dos reposer contre le bois de la porte. Et avant de perdre tous ses repères, il lança un sortilège de silence, comme à chaque fois qu'Edward s'enhardissait dans la découverte du corps. Et quelle découverte ! Il passa rapidement ses mains si froides sur sa peau en repoussant ses vêtements. Comme à son habitude, la magie d'Evan glissait entre eu en une fine pellicule pour le protéger à la fois de la température anormalement basse de son amant et de la pression de son corps sur le sien.

Cet ajout dans l'équation le rendait sensible au moindre effleurement, à la moindre caresse, au moindre baisé. Il était avide, tremblait d'impatience, gémissait indécemment avec une telle rapidité ! Son corps s'embrasait littéralement sous les assauts encore tâtonnant, mais si délectable.

Enfiévré il agrippa la base des cheveux cuivrés, mordilla doucement la lèvre inférieure du vampire pour lui faire ouvrir la bouche et ajouter sa langue à cette danse antique.

Edward ne se fit pas prier et cajola cette divine tentatrice qui avait le goût du chocolat et de la menthe poivrée. Il avait l'impression de redécouvrir les aliments lorsqu'il embrassait Evan après qu'il ait mangé. Si c'était par son biais, la nourriture humaine perdait le goût terreux qu'elle prenait pour les vampires.

Evan était véritablement son miracle fait chair ! Il ne s'en lasserait jamais !

Plus bas sur le ventre et la chute des reins, ses mains ne cessaient de caresser, de griffer parfois, jusqu'à ce qu'il sente Evan frissonner, la peau parcouru de chair de poule. Il sentait son cœur battre à une vitesse incroyable sous sa paume ! Son sang pulser dans ses veines ! Son souffle devenait haletant et de sa gorge, les soupires étaient devenus de délicieux gémissements qui n'en finissaient plus et enflammaient ses sens !

A contre cœur, Edward relâcha les lèvres rougies par leur échange pour lui permettre de reprendre son souffle, ou plutôt lui laisser la possibilité d'exprimer son contentement.

Il lui retira son sweat avec empressement et l'envoya s'échouer sur le plancher pour avoir un meilleur accès à sa gorge qu'il butina de baisers langoureux, lorsqu'il ne soufflait pas sur la jugulaire pour achever de le rendre fou. Lorsqu'il le sentit trembler comme une feuille entre ses bras qui ne cessaient de parcourir sa peau et que ses gémissements devenaient rauques, il sourit contre la peau de son cou et mordilla la naissance de son oreille, éperdu d'être responsable de son état.

Mais il voulait plus ! Et Evan aussi, car il pressait son bassin contre le sien, malaxait ses fesses et son dos, lorsqu'il ne martyrisait pas ses cheveux pour l'inciter à s'enhardir. Et bien ! Comment refuser une pareille invitation ?

« -Evan, souffla-t-il à son oreille, d'une voix qu'il eut du mal à reconnaître comme la sienne, tant elle était sourde et rauque comme ses gémissements. Tu te souviens de la promesse que tu m'as faite ? »

L’émeraude rencontra l'or de ses yeux, incertaine. Evan papillonna des yeux, chercha dans ses souvenirs, sans parvenir à trouver de réponse, mais la bouche qui continuait son exploration dans son cou n'y était peut être pas étrangère.

« -Laquelle ? Geignit-il.

-Si je parvenais à t'éblouir ce week-end, tu exaucerais mes prières... Ai-je réussi ? Demanda-t-il plein d'espoir. »

Evan caressa ses joues, ses lèvres et son menton, avant d'approcher son visage du sien et d'happer ses lèvres. Le baiser fut tendre et délicieux, presque paresseux, comme une pause bienvenue dans la tempête qu'était leurs ébats.

« -Tu m'éblouis tous les jours... Souffla-t-il contre sa bouche.

-Alors dans ce cas... »

Tout en ne quittant pas les yeux verts, Edward s'agenouilla, laissant son amant interdit.

« -Edward ! Qu'est ce que tu fais ?!

« -Je te pries. »

Aussitôt Evan devint aussi rouge qu'une tomate bien mûre et cacha son visage dans ses mains.

« -Amour ? Tu ne veux pas me regarder ? »

Evan secoua la tête frénétiquement en signe de négation. Non, il ne pouvait pas ! Sinon son cœur allait lâcher !

Edward eut un sourire à la fois tendre et légèrement moqueur. S'il ne pouvait pas le voir qu'importe, il pouvait toujours l'entendre... tout doucement, il cajola l'érection à travers le pantalon de jogging, et en caressant le ventre plat, avant de prendre la parole.

« -Oh cher saint ! Laisse moi te montrer ma dévotion... Fasses mes lèvres ce que font mes mains...

-Merlin Edward !

-Je ne suis qu'un humble pèlerin, amour... Laisse moi savourer ton corps comme une offrande... Je saurais te goûter....me délecter de tout ce que tu voudras me donner... J'engloutirais cette part de toi encore et encore.... »

À chacun de ses mots, il accentuait la pression et faisait danser ses doigts si agiles sur sa hampe emprisonnée. Evan se crispait et suffoquait presque sous la divine torture... son cœur n'allait pas le lâcher, il allait exploser !

« -... Et je continuerais jusqu'à ce que tu te liquéfies dans le creux de ma bouche, toute dédiée à ton unique service... Cher saint, exauceras-tu ma prière ? »

Enfin, Evan retira ses mains laissant ainsi à Edward tout le loisir de contempler ses traits marqués par le plaisir difficilement contenu et ses prunelles brûlantes de désir.

« -Oui, répondit il éperdu. Oui, gentil pèlerin... »

Edward sourit encore davantage heureux qu'Evan connaisse ses classiques et qu'il ait trouvé assez de courage pour le regarder si intensément, enfin !

Sans le lâcher des yeux, Edward fit glisser le pantalon et le caleçon le long des jambes et envoya le tout plus loin. Délicatement, il parcourut sa jambe de la cheville jusqu'à la pliure du genou et la poussa vers le haut jusqu'à ce que le pied du sorcier repose sur son épaule. Il fit cheminer sa bouche en une volée de baisers papillons de la base de la cuisse jusqu'au pli de l'aine. Sa main suivit le mouvement jusqu'à la fesse, ferme et rebondie à laquelle il s'agrippa. Une des mains d'Evan couvrait à demie sa bouche qui laissait passer un souffle rauque et erratique et l'autre lui caressait les cheveux comme pour l'encourager.

Edward, même s'il crevait d'envie de lui prodiguer une caresse aussi intime, se trouva un instant hésitant. Il avait peur de mal faire évidemment, mais surtout il était fébrile. Quel serait le goût de cette part de lui? A quel point sera-t-elle différente du parfum de sa peau, ou du velouté de ses baisers?

« -Edward ? L'appela le sorcier. Ne te sens pas obligé... On a le temps... »

Le temps ?! Seigneur, il avait déjà perdu sept décennies, il ne voulait plus perdre une seconde !

Il embrassa tendrement le gland rougit avant d'y passer sa langue pour y recueillir le liquide pré séminal qui perlait à sa surface. Evan laissa un sifflement étrange passer la barrière de ses lèvres, proche de celui d'un serpent. Intrigué et flatté par ce son, Edward recommença plusieurs fois. Les sifflements reprirent indécents, à quoi était-ce du ? C'était étrange tout en ayant un reflet d'interdit, comme un sortilège ancien oublié... Quand à son goût en lui-même c'était indescriptible proche de celui des larmes...

Dans ses cheveux, la main d'Evan tantôt le cajolait tantôt se crispait, démontrant son trouble et le plaisir qui montait inexorablement et qui finirait par l'emporter sur le contrôle qu'il tentait de conserver. Peine perdue.

Ravi de le voir au bord du gouffre Edward se fit joueur. Il lécha son sexe sur toute la longueur en prenant soin de ne pas toucher le gland si sensible. Les hanches fines tremblaient tétanisées tant il se retenait d'aller à la rencontre de sa bouche. Il voulait plus !

Lorsque son amant répondit enfin à son désir en engloutissant son membre turgescent entre ses lèvres, un râle mêlé de sifflement lui échappa. Sa tête percuta le bois de la porte, au point que Edward stoppa un instant tout mouvement.

« -Nnngh! T'arrête pas ! Siffla-t-il en fourchelang. »

Bien qu'il ne comprit pas ses paroles, Edward perçut la supplique et reprit son ouvrage.

Il sentait la magie d'Evan picoter délicieusement sa langue comme un langoureux baiser électrique. Il était habité par la chaleur de son sexe dans sa bouche glacée et n'en finissait plus de l'engloutir toujours plus loin jusqu'aux tréfonds de sa gorge, lui qui n'avait pas besoin de reprendre son souffle. Il alternait la vitesse de ses mouvements, des cajoleries de sa langue, prenant plaisir à conduire Evan au bord de la jouissance puis de la lui refuser. Après quelques minutes de se traitement, Evan ne retenait plus aucun gémissement, ou sifflement, et quand à ses mouvements de hanches...

Le voir, le sentir, l'entendre à ce point emporté dans son plaisir, incapable de contrôler son corps... Edward se sentait au bord de l'explosion alors qu'il ne s'était même pas touché...

Pour permettre à Evan de baiser convenablement sa bouche, le vampire agrippa ses fesses à deux mains et l'enjoignit à pousser plus loin son sexe dans sa gorge. Emprisonné dans ce fourreau où le feu de son corps, la glace de sa bouche et de sa langue se mêlaient aux picotements de sa magie sur sa peau !...Il ne lui fallut pas plus de deux allers et venus pour jouir et se répandre, dans un long sifflement.

Comme il l'avait avoué dans ses prières, Edward recueillit avec dévotion tout ce qu'il lui donna, en n'oubliant pas de le tenir fermement pour ne pas qu'il s'effondre tant la délivrance l'avait privé de ses forces. Après quoi il le laissa glisser lentement contre lui, pour mieux reprendre son souffle. Là, il le cajola tout à loisir, embrassant sa peau moitie de sueur et en lui murmurant des mots doux à l'oreille.

Lorsque Evan retrouva assez de lucidité, il butina doucement le cou de son compagnon, un sourire de contentement se dessinant sur ses lèvres.

« -Tu m'as presque tué... Souffla-t-il avec amusement. Maintenant, c'est mon tour. »

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Le lendemain matin, Edward dut retourner au lycée. Ce qu'il fit à contre cœur, en oubliant pas de promettre de revenir le soir même. Le manoir était à deux doigts de devenir sa résidence principale.

Ça ne dérangeait pas Evan, mais il n'était pas le seul à vivre ici. Shawn ne se privait pas de râler sur la présence constante de Mr aux dents longues comme il disait, surtout parce que ça renvoyait une image trop mâture de son Bambi. Sebastian faisait de son mieux pour refréner ses travers de maman poule, plus lucide sur les comportements des adolescents que son mari. Après tout il était celui des deux qui avait vécu dans un château remplit d'ados aux hormones débridées. Combien de fois en avait il déniché dans szq alcôves ou szq salles de classes abandonnées pour approfondir leur étude du corps et de ses multiples possibilités ?.... trop pour pouvoir les compter!

Quand à Dray comment savoir ? Autant sur certains point il était sans filtre, autant lorsque la mélancolie l'habitait, sans son consentement, la traîtresse, il fuyait, se pavanait davantage ou pire, redevenait le sale petit con arrogant cruel et vindicatif d'autrefois ! Car c'est bien connu : l'attaque était la meilleure défense et tout était préférable à l'étalage de ses faiblesses. Et c'était sans parler de son indéfectible loyauté pour ses proches ! S'il avait la certitude qu'Evan était parfaitement heureux, il ne s'insurgerait jamais sur la présence d'Edward, même si cela envahissait son espace vital.

Evan démarra donc sa petite routine du matin et tomba sur Shawn et Sebastian attablés tranquillement à la table de la petite salle à manger, à roucouler comme de jeunes tourtereaux, bien à l’abri des regards de la jeunesse, ou tout du moins jusqu'à ce qu'il arrive.

Après les salutations d'usage et une première gorgée de café, des pas lourds se firent entendre dans les escaliers. Si Evan n'était pas du matin, ce n'était rien comparé à Dray qui tenait plus de l'ours myope enragé. Un cocktail détonnant qui faisait fuir ses anciens condisciples à l'heure du petit déjeuner. Personne ne tenait à prendre un sortilège cuisant de bon matin, s'il avait eut le malheur de dire ne serait ce que respirer trop fort.

Un silence religieux tomba donc sur la salle à manger, et on entendit plus que le tintement des cuillères. Puis après quelques minutes, l'ours blond redevint homme. Son visage se défroissa doucement et on pu enfin admirer ses yeux gris, même si encore embrumés de sommeil. Dray allât même jusqu'à articuler un « Bonjour »... Miracle ! Mais ce n'était pas suffisant pour démarrer ne serait que le début d'une conversation du type, «  tu as bien dormit ? »

La seule chose que l'ont entendit fut les petits sabots d'Amber qui venait réclamer son biberon du matin. Insouciante, elle n'avait pas le même instinct de survit que les autres membres de la maisonnée. Son bellement affamé fit grincer Dray des dents et le sortilège cuisant manqua de fuser, mais heureusement pour Amber, Evan veillait.

« -Si jamais tu t'avises de ne serait ce que l’effleurer d'un sortilège, je te ferais ce que tu m'as promis si je changeais de paire de chaussette ? Ça te dit quelque chose Blondie ? »

Dray le regarda avec un mélange d'effarement et de fierté. Oui, il se souvenait ! Épluché, en quartier dans des bocaux... Certain était plus vif que d'autre après seulement une gorgée de café, par Merlin ! Quelle perspective stimulante ! Sans parler de l'utilisation de ce surnom ridicule ! Non décidément, Evan avait toujours ce sens de la répartie qui faisait mouche ! Certes, il avait excusé Jacob de l'avoir surnommé comme cela, parce qu'il était diablement sexy ! Mais voilà que Saint James Evan s'engouffrait dans la faille de bon matin ? Comme si l'autorisation qu'il avait accordé au Quileute était valable pour tous ?

De l'autre côté de la table, Shawn se mordait l'intérieur des joues pour ne pas éclater de rire, tout en échangeant un œil complice avec son mari. Il voulait éviter un incident comme la veille ! Il venait tout juste de récupérer sa baguette ! Quant à Sebastian, il cachait son sourire torve derrière sa tasse de café

« -Promis Bambi, je ne toucherais pas à la biquette qui braille. »

Lorsque tout le monde fut convenablement caféiné et prêt à commencer sa journée, Dray exprima le désir de passer la dite journée à Port Angeles faire les boutiques et s'imprégner de la culture locale.

« -Et tu comptes y aller comment ? Demanda Evan en finissant de donner son biberon à Amber.

-En voiture, bien évidemment ! Annonça l'ancien Serpentard comme si ça coulait de source. Et tu vas venir avec moi ! Il est temps que tu vois au delà de cette ville certes charmante au premier abord, mais qui manque cruellement de perspective... »

Evan le regarda de travers pendant une demie seconde.

Okayyy... ? Son empressement cachait quelque chose, c'était évident et il était quasiment sûr que s'il tentait de le cuisiner maintenant, le blond ne cracherait jamais le morceau. Il accepta donc, quoiqu'en oubliant pas d'y mettre une condition :

« -Si tu conduis comme un dingue, je sautes en marche et tu iras t'imprégner de la culture tout seul ! »

Sur ces bonnes paroles, il remonta dans sa chambre pour passer une tenue différente. Dray n'accepterait jamais qu'il l'accompagne en jogging. Il opta pour un jean slim et une paire de boots un peu grunge. Pour le haut, il fit simple, un tee shirt anthracite à manches longues et un pull over noir, un manteau d'hiver noir et l'écharpe bordeaux de Shawn, il ne pouvait pas toujours piquer celle de Sebastian... Elle portait l'odeur boisée du parfum qu'utilisait l'animagus et ça avait le don de l'apaiser. Il en aurait sûrement besoin dans une ville comme Port Angeles. Il vérifia qu'il portait bien son pendentif en améthyste, puis attrapa sa paire de gants et en avant !

Dray était déjà dans l'entrée, vêtu aussi élégamment qu'à son habitude. Pantalon droit, pull col roulé blanc, blazer anthracite, chaussure de ville en cuir et bien sur l'écharpe des Serpentards, bien que sans le blason. Il regardait le brun arriver avec une moue appréciatrice.

« -Bien ! Je vois que mes leçons ont porté leur fruit ! »

Ils disent au revoir à leur parrain qui resteraient garder la maison. Sebastian avait plusieurs commandes à honorer pour l'hôpital et Shawn avait prévu de bricoler sur sa moto cross.

« -Amusez-vous bien les jeunes ! Ordonna Shawn. Mais ne faites rien que je ne ferais pas !

-Ou plutôt, si vous pensez que cet énergumène le ferait, ne le faites pas ! Renhérite Sébastien. »

Ce qui fait rire les deux adolescents. Shawn se vexa à demi :

« -Arf ! Personne ne comprend les génies ! »

Après un dernier regard amusé au couple enlacé sur le perron, Dray et Evan prirent place à bord de la caravane Dodge, direction Port Angeles.

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« -Tu veux vraiment t'imprégner de la culture locale ? Exigez Evan après quelques minutes en voiture.

-En effet. Je ne veux pas me retrouver seul avec la biquette qui braille une fois la nuit tombée, ni en être réduit à tenir la chandelle entre nos parrains respectifs ou ton cher et tendre et toi. Ce serait indigné !

-Quant est-il de Jacob ? Minauda Evan d'un air faussement innocent.

-Quoi Jacob ? S'insurgea Dray trop concentré sur la route pour que ce soit honnête.

-Tu ne voulais pas que je te le gardes au chaud pour Noël ? Bien emballé sous le sapin ? Selon tes propres mots ?

-Je ne savais pas que mon humour était devenu trop subtil pour toi, Potter ! Il va falloir remédier à cela... »

De plus en plus suspect, Evan l'observa de longues minutes, les sourcils froncés, ce que le Serpentard dut prendre pour une légère bouderie ou un manque de répartie.

Si Dray aimait faire les boutiques, surtout pour Noël, il y avait encore beaucoup à faire au manoir pour préparer les fêtes. Sans compter qu'il devait vérifier le rempotage des plantes de la serre, préparer son laboratoire de potion et Merlin ! La liste était encore si longue ! Pourquoi se presser à faire des courses, regarder les spécimens masculins du coin qui pourraient lui taper dans l'oeil pour occuper ses longues soirées d'hiver ?

Et puis, enfin, la lumière se fit dans son esprit !

« -Oooooooh c'est pas vrai ?! S'exclama-t-il au point de faire sursauter Dray. Il te tresse !

-Qui ?! De quoi tu parles Potter ! Et puis qu'est ce qui te prends te crier comme ça ? C'est pas bien ?! Tu veux qu'on ai un accident ?

-N'essaye pas de noyer le poisson Draco ! Je te connais trop bien ! Jacob te tresse ! Avouez-le !

-Ne raconte pas n'importe quoi Potter ! Éructa-t-il plus froidement qu'il ne l'aurait voulu. Je le connais à peine ! Tenta-t-il de se justifier sur un ton plus doux.

-A d'autres !...La dernière fois que t'as voulu « t'imprégner de la culture locale », c'était après la déclaration enflammée de Blaise l'année dernière ! Résultat ? Turlute pour tout le quartier ! »

Dray émit un son entre l'indignation et l'étranglement. Merlin ! Il était un trop bon professeur ! Voilà que Bambi était vulgaire maintenant ?!

« -Tu fuis parce que tu as une trouille bleue d'offrir à quelqu'un ne serait ce que l'opportunité d'égratigner l'armure en titane qui entour ton petit cœur de beurre !... Remarque je te comprends. Jacob est loin de tous les bellâtres beaux pectoraux/pas de cerveau, que tu t'envoies d'habitude... Lui, il a du caractère !... C'est l'Alpha après tout ! Lui serait à ta mesure ! Mais ça, c'est seulement si tu le laisses faire... »

Pour le coup, c'est Dray qui ne trouve rien à redire. Ce que lui avait Luna lui revenait bien trop en mémoire pour ça !

Chapter 25: Chapitre 25

Chapter Text

Chapitre 25 :



Quelques jours plus tard, la veille des vacances de Noël, Sebastian prenait une pause café bien méritée, accompagnée de macarons cuisinés avec amour par Dray, lorsqu'il aperçu son mari musarder dans le couloir, direction l'escalier. Il s'approcha s'en faire plus de bruit qu'un chat, à l'image de ce professeur acariâtre qu'il avait été dans une autre vie. Il se revoyait faire des rondes à n'en plus finir, l'oreille aux aguets afin de débusquer les élèves qui avaient osé braver le couvre feu et son courroux ! A l'image de ses anciens élèves qui auraient dû se trouver dans leur dortoir, Shawn aurait dû se trouver dans son garage à bricoler. Il l'observa un instant en croquant un macaron qu'il avait préalablement trempé dans sa tasse.

L'animagus marchait à pas feutré, comme d'autre marche sur des œufs, en prenant garde à ne pas faire craquer les lattes du plancher. Il tourna légèrement la tête en direction de la serre, là où se trouvaient leur filleul, histoire de ne pas se faire attraper. Lorsqu'il fut tout à fait sûr de sa discrétion, ou presque, il commença à monter les marches.

« -Paddy ? .... »

Le surnommé sursauta et retint difficilement un cri de stupeur. Il se stoppa net sur la deuxième marche, ravala un soupire de frustration et se tourna, tout doucement, vers son mari armé de son plus beau sourire colgate.

« -Je peux savoir ce que tu essais de faire ? Demanda le potionniste avant qu'il ait le temps d'en placer une.

-Je monte chercher un pull ! C'est que je frissonne un brin ! »

Le sourire si faussement innocent, aurait pu tromper bien du monde, mais pas Sebastian. Il le connaissait trop bien ! Il continua de le fixer en oubliant pas d'arquer un sourcil dubitatif.

« -Tu ne me prendrais pas pour un perdreau de l'année, Humm ?

-Moi? Répliqua innocemment Shawn. Jamais !

-Tu as ta tête de maraudeur, mon amour.... »

Shawn soupira, déçu d'être si prévisible. Mais ce n'était pas sa faute ! Evan avait parlé des cadeaux de Noël ! Et quelques temps plus tard, il avait reçu un paquet du MACUSA. Un très gros paquet ! C'était bien trop tentant d'aller fureter et découvrir ce qu'il contenait ! D'ailleurs, ce n'était pas son galop d'essai... Il avait presque failli réussir, mais Evan avait jeté des sortilèges sur les paquets... Il en avait presque regretté le dragon de givre !

Devant sa mine de chien battu, Sebastian secoua la tête. Il avait épousé un adolescent !

« -Tu vas gâcher la surprise, ou finir par te blesser ! Ne peux-tu pas attendre comme tout le monde ? Lui demanda-t-il en s'approchant de lui pour mieux lui caresser la joue.

-Mais c'est trop long d'attendre jusqu'à Noël, geignit l'animagus.

-Paddy ? Prévint gentiment Monsieur en saisissant doucement mais fermement sa nuque pour l'attirer à lui.»

Shawn se laissa faire de bonne grâce, bien que légèrement boudeur. Il se coula contre son mari et lui présenta son cou pour que le potionniste y enfouisse son visage et butine sa peau.

« -Ne fais pas l'enfant. »

C'était un murmure, mais il savait reconnaître le ton et l'ordre. Il aimait cet aspect de leur relation au-delà de la raison. Voir Sebastian laisser la place à Monsieur... Il retint un gémissement d'anticipation de passer ses lèvres. Monsieur aimait qu'il puisse faire preuve de discipline dans leur moment de jeu. Et Paddy s'il était espiègle, était toujours obéissant et avide de lui plaire.

« -Si tu me promets d'être sage, je t'offrirais un de tes cadeaux en avance. »

Sa voix suave et enveloppante qui prenait le temps de marquer chaque syllabe, comme autant de promesses à des instants d'intense félicité, le fit frissonner des pieds à la tête.

« -En avance comment, Monsieur ? Demanda-t-il fébrile, la voix soudain tremblante et pleine d'espoir.

-Ce soir. »

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Lors d'un week-end de Décembre, alors que les fêtes approchaient à grand pas, Evan était enfermé à double tour dans sa chambre pour terminer ses cadeaux. Et aujourd'hui, Edward était là pour lui tenir compagnie.

Le cadeau en question était le journal de Salazard Serpentard en personne. La magie de Poudlard le lui avait offert pendant la guerre, comme d'autres artefacts anciens. Il était son champion après tout. Ce journal était écris en fourchelang et serait un atout dès plus utile à deux excellents potionistes de sa connaissance. Il avait copié les esquisses du fondateur, en avait redessiné certaines, car trop abîmées et s'occupait présentement de retranscrire les derniers chapitres. Il y était presque !

La technique qu'il utilisait, lui valait les œillades enfiévrées de son compagnon. Et pour cause, il avait eu le plaisir de l'entendre parler cette langue étrange lors de leur dernier intermède amoureux et trouvait cela très affriolant... La tension entre eux était presque palpable.

Evan lisait à voix haute en s'enregistrait sur un magnétophone, afin de prendre la dictée par la suite. Il n'avait jamais compris ce mystère, mais pour lui le fourchelang c'était de l'anglais. Il ne parvenait pas à faire la distinction. Il le lisait et il l'entendait comme tel. Peut être parce qu'il n'était pas né fourchelang ? IL n'avait trouvé que cette technique pour être sûr de faire correctement la traduction.

Ensuite, il ne lui resterait plus qu'à relier le tout et en faire une copie, et il en aurait fini ! Ces deux ultimes paquets iraient rejoindre la cachette ensorcelée jusqu'au réveillon !

Il faisait une pause, pour boire avant de se remettre à l'écriture lorsque des coups furent portés à sa porte avec la délicatesse d'un troll des montagnes frappant un crâne.

« -BAMBI ! Brailla une voix familière de l'autre côté. »

Evan plissa les yeux avec force et Edward put voir sa mâchoire se crisper atrocement, au point d'entendre ses dents grincer. Un peu plus, et il entendrait un « crac ! ».

« -Peu pas avoir la paix plus de 5 minutes, marmonna le sorcier dans sa barbe. Oui ? Demanda-t-il après une longue inspiration.

-Sors tes jolies petites fesses de là avant qu'elles ne s’encroûtent ! Et prends ton balais avec toi ! Je t'attends dehors ! »

Dray, puisque c'était lui qui avait braillé et exigé, descendit les marches sans attendre une quelconque réponse de sa part. Il était de notoriété publique qu'on ne refusait rien à Dray Black ! Ce mélange de personnalité et d'autorité, flamboyant mélange entre les différents caractères de ses frères et sœurs, rendait Edward admiratif quant au contrôle d'Evan ou du reste de la maisonnée. Comment faisaient-ils pour supporter cela au quotidien sans avoir envie de l'étrangler ?

Evan mit la tête dans les mains et émit un cri de frustration.

« -Si il ne trouve pas vite quelqu'un pour le tringler, je vais finir par le tuer ! Menaça Evan. »

D'un pas rageur, il se dirigea vers son dressing pour en sortir une tenue avec pantalon fuselé, comme ceux utilisés pour l'équitation et pull over rouge et or, des protections en cuir, ainsi qu'une paire de gants, et des bottes montantes avec des laçages qui laissèrent le vampire rêveur. Qu'importe qu'il tique sur la soudaine vulgarité de son compagnon, c'était légitime. Vivre avec quelqu'un ayant l'énergie exubérante du blond, qui était encore plus exacerbé qu'à l'ordinaire, ce qu'il n'aurait pas cru possible ! On pouvait se permettre d'être vulgaire !

Mais pourquoi Dray était si exaspérant ? Était-ce dût au manque d'activité physique dont il était si friand et parlait avec grande vigueur ? A en croire Evan, la réponse était oui. Mais pourquoi aurait-il dût trouver quelqu'un, puisqu'il y avait Jacob ?

« -Jacob n'a rien dit ?

-Il aurait dût ? Tiqua Evan en laçant une de ses bottes.

-Je pense, oui. Puisque que Dray est son emprunte. »

Abasourdit, Evan stoppa son pied alors qu'il allait pour enfiler sa deuxième botte, avant de lever lentement un regard incrédule vers son compagnon.

« -Par Merlin ! S'écria-t-il en la laissant tomber. Tu le savais et tu n'as rien dit ? Depuis quand ?! »

Edward se retint d'éclater de rire devant ses yeux de lapin prit dans des fards.

« - Et bien...

-Non ! Mais pourquoi je demande !? Le coupa Evan. C'est évident !... Et ça explique pourquoi j'ai eu le droit à un remake cochon de Roméo et Juliette contre la porte de la chambre la semaine dernière... »

Cette fois Edward éclata franchement de rire en voyant l'air rêveur et le sourire goguenard de son compagnon. Il s'approcha de lui pour mieux lui voler un baiser. Il en avait toujours désespérément envie lorsqu'il faisait cette tête là.

« -Ce que je me demande, moi, c'est pourquoi le nounours en molleton n'a rien dit ? »

Edward aimait l'expression que Shawn avait utilisé lors des jeux d'hiver, c'était à la fois drôle et diplomatique.

« -Julia saurait mieux te répondre que moi, répondit Evan. Elle a fait sa thèse sur les conséquences du lien sur une créature magique lorsqu'elle trouve leur compagnon. »

Evan prit appuie sur l'épaule d'Edward, tandis que celui-ci l'aidait à enfiler sa dernière botte. Il était inutile de faire attendre Sieur Black.

« -Ce que je sais, en revanche c'est que la créature magique se plie aux désirs conscients et inconscients de sa compagne ou de son compagnon. La relation évolue en fonction de l'âge de la rencontre et prend des formes diverses, allant du lien fraternel, amicale, ou amoureux. Si Jacob n'a rien dit à Dray, c'est qu'il doit être en train de s'adapter... »

Une fois le laçage de la botte fait, Evan agita sa main et ses protections de cuir vinrent s'attacher magiquement à ses genoux et ses coudes. Il saisit ses gants au vol et appela son balai. L'éclair de feu était toujours aussi magnifique et Edward l'admira longuement, fasciné. C'était la première fois qu'il verrait Evan voler. Et il avait grande hâte !

« -Ce qui peut être un problème, c'est le pouvoir que les compagnons sur les ont sur les créatures magiques. Je connais assez Dray pour savoir qu'il ne l'utilisera pas pour assujettir Jacob. Mais... »

Avant de passer enfin la porte, Evan s'arrêta brusquement. Sa voix s'était enraillée sur son dernier mot. Edward qui était sur ses talons, passa tendrement ses bras autour de sa taille, et posa doucement son menton sur son épaule.

« -Mais ? Souffla-t-il contre son oreille pour l'encourager à s'exprimer.

-Dray peut être dur... parfois cruel lorsqu'il se sent vulnérable et...

-Tu as peur qu'il le soit avec Jacob ? »

Evan hocha la tête. Il se sentait démuni face aux souffrances des autres, comme il l'était encore beaucoup face aux siennes. Qu'elle torture de pressentir le mal, ou le danger sans pouvoir l'éviter. Comment faisait Luna ? Quel était la solution ? Le remède miracle.

Dans son dos, Edward était dans le même état. Il aurait voulut avoir le verbe aussi facile que Carlisle ou Jasper dans ses moments là. Il voulait trouver les mots justes pour rassurer Evan... A la place de quoi, il resserra son étreinte et plaqua son dos contre son torse de marbre. Il sentit la magie picoter et tourbillonner entre eux, câline, presque enjôleuse.

Evan se détendit un peu et Edward reprit la parole.

« - Je ne sais pas ce qu'ils vont faire l'un et l'autre. Mais ce que je sais, c'est qu'ils ne seront pas seuls. Tu seras là, ainsi que la meute. De la même façon qu'ils sont là pour toi lorsque tu en as besoin... Aujourd'hui, tu peux commencer par aller voler avec lui ?...Et demain, tu seras encore là, pour les soutenir et les aimer... »

Rasséréné, Evan lui sourit avant de l'embrasser et d'enfin sortir de la chambre.

Alors qu'ils arrivaient dans l'entrée, ils découvrirent Jacob et Seth chargés de caisses de champagne destinée au repas de Noël. Une demande express de Dray qui adorait ce breuvage et ne tolérait que celui importé de France. Il était arrivé ce matin à l'épicerie et les deux Quileutes c'étaient proposés pour le récupérer.

En voyant Evan équipé de sa tenue de Quidditch et de son balais, Seth faillit lâcher sa précieuse livraison.

« -Tu vas voler Evan ?!

-De toute évidence, rétorqua Edward espiègle devant la surexcitation du plus jeune de la meute.

-Pour être tout à fait exact, je vais mettre une déculottée à Blondie, répondit Evan. Vous voulez venir voir ?

-On peut ?! »

Il allait pour courir dans le jardin avec sa caisse, lorsque son alpha le rappela à l'ordre.

« -Seth !... Rangement d'abord, jouer ensuite !

-Oooooh ! Fit Seth la tête dans les épaules. »

Il suivit tout de même Jacob jusqu'au cellier, bien qu'en traînant un peu des pieds. Devant sa mine de chiot abandonné, Evan eut pitié.

« -T'en fais pas Seth. J'attendrais que tu sois là pour commencer. »

Le sourire éclatant que Seth lui donna en retour valait tout l'or du monde. Il était toujours si enthousiaste lorsque cela touchait à la magie. A l'image des premières années qui arrivaient à Poudlard, tout n'était qu'émerveillement. C'était une innocence qu'Evan se devait de cultiver. Comme si elle rachetait la sienne. Et celle de tout ceux qui comme lui, avait vu le revers de la médaille bien trop tôt.

Dans le jardin, Dray les attendait de pied ferme, dans sa tenue de Quidditch au couleur des Serpentards qui lui allait à ravir, mais pouvait-il en être autrement ? Dans une de ses mains, il y avait son nimbus 2001, dont il prenait grand soin, et dans l'autre une boite qu'Evan savait contenir un vif d'or d'entraînement.

En le voyant nonchalamment adossé à une des statues de glaces qu'il avait incanté à l'image de celle des jardins de Beauxbâtons, Jacob eut un temps d'arrêt. Son cœur s'emballa de le trouver si beau avec son air de défis. Il avait attaché ses cheveux en une queue de cheval haute, pour ne pas être gêné durant son duel avec Evan. Ce dernier ajustait tranquillement ses gants après avoir invoqué trois chaises pour qu'ils puissent s'installer confortablement.

« -Et ben ! C'est pas dommage ! Un peu plus et je me transformais en statue de glace ! Railla Dray en guise de bienvenue.

-La plus belle des statues, rétorqua Evan.

-Bien évidemment ! »

Il se décolla de son tuteur improvisé et jeta un œil furtif aux nouveaux venus, refusant de s'attarder sur qui que ce soit, et surtout pas Jacob. Il ne voulait pas laisser voir à Evan que l'alpha lui plaisait vraiment, comme il disait. Qu'importe les avertissements de Luna ou le regard brûlant de Jacob qui s'ajoutait à son sourire chaleureux. Il n'était pas prêt pour ça. Il ne voulait pas perdre la face aussi facilement !

Il se racla la gorge, histoire de se donner de l'effet et sortit la petite balle dorée de son écrin.

« -Ceci mes chers amis est un vif d'or. »

Dans sa main, les délicates petites ailes se déployèrent et le vif décolla légèrement en bourdonnant.

« -Chaque joueur a un type de balle dédiée au Quidditch. Le vif d'or est pour les attrapeurs. A lui seul, il comptabilise 150 points et l'attraper signifie mettre fin au match.

-Et à ton honneur, Blondie ! Le défia Evan.

-C'est ce qu'on va voir Bambi ! Trois manches, le premier arrivé à deux à gagné !

-Deal ! »

A ces mots, ils se serrèrent la main, puis Evan saisit le vif d'or et se tourna vers Seth.

« -Tu veux le lâcher pour la première manche ? Lui demanda-t-il. »

Seth bondit hors de sa chaise et courut aussi sec entre les deux attrapeurs, sous l’œil amusé de son alpha et Edward, attendrit de le voir si simplement heureux. Seth tendit les mains en coupe et Evan y posa le vif qui continuait de bourdonner doucement et éclairait le visage du Quileute.

« -Comment je fais pour le lancer ? Demanda-t-il sans quitter la balle des yeux.

-Tu n'auras qu'à siffler, lui indiqua Dray. »

Alors que Seth hochait la tête, à la fois concentré et fasciné, Evan et Dray posèrent leur balais sur la neige. D'un même mouvement, ils levèrent la main au dessus du manche et dirent « debout ! », d'une voix à la fois ferme et clair, propre à donner des frissons à leur compagnon respectif. Aussitôt, leur balais lévitèrent jusqu'à leur main, à croire qu'ils étaient aimantés. Ils passèrent un pied de chaque côté en maintenant fermement le manche à deux mains.

« -C'est quand tu veux Seth, lui indiqua Evan. »

En guise de réponse, le jeune homme hocha la tête et siffla sur la petite balle qui s'élança dans les airs à toute vitesse. Même Edward eut du mal à suivre sa trajectoire. L'instant d'après, les deux sorciers avaient frappé le sol enneigé et c'étaient lancé à sa poursuite.

Ils filèrent a une vitesse dont Edward et Seth, qui n'avaient jamais vu de balais magique en action, auraient cru capable. La neige autour de l'air de décollage s'était élevée, créant une poudre semblable à de la poussière miroitante. Avant qu'elle ne soit retombée les deux attrapeurs se livraient à un échauffement liant figure acrobatique et accélération qui avait de quoi donner des bouffées d'angoisses aux néophytes qu'ils étaient.

Inconscients des inquiétudes de ceux restés à terre, Dray et Evan poursuivirent leur ballet aérien pendant quelques minutes, appréciant la sensation du vent frais qui fouettait leur visage, faisait rougir leur nez, piquer leurs joues et jouait avec leur cheveux. Respirer cet air givré, brûlait presque les poumons ! Une sensation délicieuse qui venait se coupler au frisson de la vitesse. Le shoot d'adrénaline qui emballait leur rythme cardiaque au point que leur cœur leur tambourinait dans les oreilles ! Et cette rage de vaincre, de donner le meilleur d'eux même pour faire honneur à leur adversaire... ! Merlin ils avaient oublié ce que ça faisait de se mesurer l'un et l'autre au Quidditch ! Cela faisait si longtemps...

Evan avait arrêté le Quidditch pendant la guerre, remplaçant les cessions de vol sur le terrain par des cessions de défenses intensives dispensées par Remus et Sebastian dans une salle aménagées spécialement pour eux au fin fond de Poudlard. Il avait remisé son balai au fond de sa malle, ne le gardant que pour quelques rares sorties nocturnes. Le vol sur balais était devenu une routine lors des nuits blanches et plus un plaisir, encore moins un défis.

Pour Draco même s'il avait continué de voler pendant la guerre, les match avaient perdu de leur saveur. Aucun autre attrapeur n'avait la trempe d'Harry Potter, encore moins son génie. Ginny Weasley se défendait, mais ce n'était pas la même chose. Quant à sa courte scolarité à Beauxbâtons, il avait abandonné le balais pour les chevaux. Ce qui avait également son charme et lui permettait une dépense physique dès plus appréciable, mais rien de comparable à un match contre Evan.

Il retrouvait cette tension mêlée d'euphorie sur le sol yankee, ce qu'il n'espérait plus, et Evan non plus. C'était parfait ! De quoi oublier, pendant un court instant, son obsession ridicule pour sexy boy ! Par Merlin ! Quelle idée avait-il de le regarder de façon si intense ? Comment pouvait il garder sa raison ? Il n'était qu'un homme et le Quileute, même si incroyablement attirant, était un agneau fasse à ses appétits charnels.

Mais comment aurait-il pu le regarder autrement ?

Jacob était à la fois fasciné, excité et anxieux de voir son emprunte atteindre de telle hauteur avec une aisance naturelle, quasi divine. Mon Dieu ! Jusqu'où allait-il monter ? Quelle vitesse serait la sienne ? Il était si beau ! Comme s'il irradiait ! Il...

« -Jacob ? L'appela Edward, mettant fin à ses pensées. Respire un coup ! Tu vas me rendre dingue ! Je suis à deux doigts d'agir en dehors de la bienséance à cause de tes élucubrations... »

Jacob tourna la tête vers lui, les yeux écarquillés tel un hibou, sidéré d'avoir oublié que le vampire était télépathe et de n'avoir pas pu retenir son flot de pensées pour son compagnon. Il se mit à rougir et balbutier comme un enfant qu'on aurait surpris à chiper dans le bocal à bonbon, ce qui fit soupirer le vampire.

« -Je ne sais pas pourquoi tu ne lui dit rien et on est pas assez proche pour que tu me l'expliques, mais trouve quelqu'un pour le faire avant d'entrer en combustion spontanée, déclara-t-il avec un sourire goguenard. Ça ferait désordre, en plus de faire de la peine à Evan... »

Incapable de répondre tant il était mortifié, Jacob se contenta d'hocher frénétiquement la tête. Il allait devoir rendre visite à Leah, ça devenait urgent.

Chapter 26: Chapitre 26

Chapter Text

Chapitre 26 :



« -Ils ont été incroyables ! Ils allaient à une de ces vitesse ! La neige s'envolait par paquet !... Ca faisait Vioum vioum ! Et la retombée en chandelle d'Evan ?! J'ai cru qu'il allait s'écraser !... Et la feinte de Dray !... Le dernier j'ai vraiment cru qu'il allait passer devant Evan !... Mais non ! Vlan ! Et en un clin d'oeil... »

Seth était en roue libre depuis que Jacob avait réussi à le charger dans sa camionnette. Il ne cessait de babiller, de s'extasier, sur le spectacle, digne du cirque du soleil version sorcier, que les deux attrapeurs leur avaient donné, en n'oubliant pas de faire de grands gestes et de monter le volume de sa voix d'autant plus à chaque mot, forçant son chauffeur à se mettre rapidement en mode avion.

Si Jacob eut pour ses élucubrations, un sourire à la fois indulgent et amusé, il n'oubliait pas ce qui avait résulté de ce spectacle. C'était véritablement incroyable et ça lui donnait envie de voir un vrai match de Quidditch et il était loin d'être le seul. Mais aussi et surtout, ses vilaines petites pensées avaient embrumé son esprit à voir son emprunte si extraordinaire sur un balais, comme dans tout ce qu'il semblait faire. Tout chez lui ne cessait de le mettre en émoi. Son odeur, son rire, le ton de sa voix, l'éclat métallique de ses yeux, même son arrogance !

Au point qu'il en avait oublié Edward, lui qui percevait toutes ses pensées, même les plus inavouables !

Mon Dieu ! Comment avait-il pu se laisser aller à ce point ?! Il n'y aurait jamais de grotte assez lointaine pour qu'il puisse y cacher sa honte !

Ses sentiments étaient si puissants et si contradictoires, qu'il avait du mal à se contenir. Il voulait lui appartenir corps et âme, comme certains se vouent à une divinité. Il voulait l'aimer au delà de la raison, se perdre en lui et que le monde disparaisse. Mais d'un autre côté, une petite voix lui soufflait, que ce n'était pas ce dont Dray avait vraiment besoin. Ce n'était que le reflet d'une envie primaire qui aurait tôt fait de le consumer. Il devait attendre ! Faire preuve de patience et ne pas céder au désir dévorant pour son corps et son esprit si affûté.

Dray n'avait pas besoin d'un adorateur de plus. Ils avaient été si nombreux à ne voir que son arrogance flamboyante et son verbe sulfureux, baisant ses mains et ses pieds, ne serait ce que pendant une heure ou une nuit. Mais qui avait effleuré son âme ? Qui avait cherché à découvrir la moindre de ses facettes, la moindre de ses failles ? Ses adorateurs n'avaient fait que s'abreuver de sa lumière, l'obligeant à une perfection de tous les instants, qui aurait tôt fait de le conduire à la folie.

Mais lui aussi avait connu la guerre !

Il avait perdu ses parents, avait dû s'exiler par deux fois pour être à l'abri des complots. Combien de fantômes se cachaient dans l'ombre de ses sourires et de ses extravagances ?

Il voulait être celui à qui il pourrait les confier sans rougir. Mais pas seulement ses peines, aussi ses rêves et les porter avec lui, pour mieux les voir s'épanouir.

Et c'était si difficile lorsque son corps et sa raison se combattaient si farouchement. Comme si tout son être était en train de muter encore une fois, pour être celui qu'il devait être pour son compagnon.

C'était si merveilleusement douloureux !

« -... et toi Jacob ?

-...

-Jacob ?.... Mon Alpha ! »

Alors que Seth touchait doucement son bras pour le sortir de sa rêverie, Jacob eut un sursaut.

« -Oui, Seth. Moi aussi, je les aient trouvé fantastiques, répondit-il laconique. »

Le jeune Quileute fronça les sourcils. Depuis combien de temps son Alpha était il plongé dans ses pensées ? Cela faisait quelques minutes qu'il avait cessé de parler de balais pour mieux parler d'un sujet tout aussi important, les cadeaux de Noël.

« -Ça va Jake ?... Tu as l'air bizarre depuis quelques jours... »

Jacob lui jeta un regard de biais et fit mine de s'intéresser à la route.

« -Je vais bien Seth. Ne t'inquiète pas. »

Il n'était pas très convainquant et ils le savaient tous les deux.

Seth fit la moue et baissa la tête pour contempler ses chaussures, accabler par son inutilité en cet instant. Jacob avait toujours été gentil avec lui. Il aurait voulut lui être d'un plus grand secours.

« -Je sais que je ne suis pas aussi fort que Paul ou Sam, ni aussi pragmatique que Leah ou Embry. Mais tu peux compter sur moi tu sais. Je serais toujours là pour toi si tu as besoin ! »

Cette soudaine déclaration, à la fois maladroite et si sincère, attendrit le cœur et l'humeur de Jacob, qui lui sourit et leva une main pour mieux ébouriffer les cheveux du louveteau de la bande.

« -Merci loupiot, je sais que je peux compter sur toi. »

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Ce soir, Evan était seul. Edward était partit chasser avec sa famille. Sebastian et Schawn s'étaient retirés dans leur chambre pour un moment entre adulte. Il avait été vaguement question d'une version adulte du calendrier de l'avant, qui les avaient mis l'un et l'autre en joie, donnant des idées au jeune homme pour l'année prochaine.

Quand à Dray, il avait revêtit ses habits de lumière et était partit s'encanailler à Port Angeles. Il y avait transplané, une fois sorti des limites du manoir, pour une ruelle qu'ils avaient remarqué lors de leur virée shopping. Le blond avait plus que besoin d'évacuer toute la tension physique et émotionnelle qu'il avait accumulé depuis son arrivée. A coup sûr, il ne referait pas son apparition avant le lendemain, lorsqu'il aurait usé sa conquête d'une nuit jusqu'à l'épuisement.

Evan décida donc de finir tranquillement ses cadeaux de Noël et une fois fait de regarder un film que Edward lui avait conseillé, parfait pour la saison avait-il dit.

Il sortit un plateau, tandis que la bouilloire sifflait longuement. Il le garnit de pain d'épice, d'une tasse et d'une théière emplit du mélange préféré de Dray, qui n'était pas loin de devenir le sien : bruyère et lavande, avec une cuillère de miel d'acacia. Il était sur le point de recouvrir les plantes séchées d'eau chaude, lorsque des pas se firent entendre sur le perron. Il leva les yeux vers la pendule. 22H34.

Il sortit la tête de la cuisine et distingua sans peine la silhouette de Dray ouvrir la porte d'entrée, sans toutefois allumer la lumière. Mais avec la tonne de guirlande qui éclairait le porche, ce n'était pas nécessaire.

« -Je ne pensais pas te voir si tôt, lui dit il. »

En le découvrant son ami sortir nonchalamment de la cuisine, Dray eut un léger sursaut.

« -T'es pas couché ?

-Enfin, Dray ! S'exclama Evan en riant. Tu me prends pour une poule ? »

Le blond grommela quelque chose avant de ranger ses chaussures et son manteau, et de prendre la direction des escaliers, la tête trop basse pour que ce soit normal. Il fuyait même son regard et Evan nota une crispation étrange sur une de ses épaules. De plus en plus intrigué par son attitude et son mutisme grommelant, il le suivit de prêt.

« -Personne n'était à ton goût pour que tu sois déjà là ? Insista-t-il.

-Tu as remarqué que c'est souvent ceux qui en parlent le plus, qui en savent le moins ? Sauf moi s'entend... Mes mérites sont toujours justifiés... »

Le ton était toujours aussi grommelant, mais cette fois, Evan eut peur de comprendre pourquoi. On aurait dit que Dray avait du mal à articuler correctement. Comme si quelque chose l'en empêchait. Incapable de laissé le doute planer plus longtemps, il alluma la lumière et tira gentiment la manche du Serpentard pour qu'il se tourne vers lui. Ce qu'il vit alors lui arracha un cri.

« -Qui t'as fais ça ?! »

En un instant, c'était comme si la guerre venait de reprendre. Dray connaissait trop bien le ton rocailleux de sa phrase. Hors de question qu'Evan retombe dans cette violence crasse dont il avait eu tant de mal à sortir.

« -Saint Potter le retour ! Le rabroua-t-il mollement. Tu me connais, non ?... J'ai le maléfice rapide et efficace. Crois moi si je te dis qu'il est bien plus amoché que moi... Et pour plus longtemps... »

Un silence douloureux s'installa entre eux.

Dray se sentait écorché aussi bien en dedans qu'en dehors. Il avait manqué de vigilance. Il avait donné à quelqu'un l'occasion de prendre le dessus sur lui. Il avait laissé sa frustration et son envie lui faire perdre toute notion de prudence. Le prix à payer pour son manquement était bien lourd. Son ego en avait pris un coup. Son père aurait eu de quoi dire sur sa conduite indigne d'un Malefoy ! Et il aurait eu bien raison...

En rentrant, il avait espéré ne croiser personne. Ainsi nul n'aurait eut vent de son humiliation. Après tout, il y avait assez de potion dans cette maison pour faire disparaître jusqu'au dernier de ses bleus et il y avait bien plus que de simple bleu. Ce mufle n'y était pas aller de main morte. Encore un qui confondait la fougue et la sauvagerie.

Dire qu'Evan le voyait dans cet état... Pourquoi avait-il fallu que ce soit lui ?

Dray s'en voulut d'autant plus lorsqu'il vit la raideur de ses membres et la flamme dans ses yeux.

Evan luttait contre la soudaine bouffée de rage qui lui incendiait les boyaux, réveillant des instincts qu'il avait pris soin de dissimuler dans les plus sombres recoins de son âme après la guerre. Comme il rêvait de faire l'éducation de celui qui avait osé porter la main sur Dray !

Allait-il céder à cette part d'ombre en lui qui réclamait le prix du sang ?... Merlin ! Pas encore ! La vengeance était un poison aussi insidieux que doux. Il ne devait pas se laisser prendre au piège !

Il prit une grande inspiration pour récupérer la pleine possession de ses moyens, empêcher ses mains de trembler, et son sang de bouillir. Puis deux, puis trois. Sans que cela ne change quoique ce soit. Il aurait dû être là ! Pourquoi était il incapable de supporter une foule aussi dense sans faire de crise de panique ? Décidément, il n'était plus bon à rien !

Se venger ne changerait rien ! Il n'avait pas été là pour Dray lors de sa sortie ! Mais il était là maintenant !

Les doigts étaient si crispés sur la manche de sa chemise, qu'ils auraient pu la réduire en lambeaux...

Finalement, il finit par lever des yeux humides sur la joue tuméfié et la lèvre fendue qui déformaient les traits dont Dray était si fier.

« -Qu'est ce qu'il s'est passé ? Murmura-t-il d'une toute petite voix. »

Dray soupira, entre lassitude et résignation. Evan n'allait pas le lâcher avant qu'il ne lui ait tout dit... Foutu pour foutu... Mais ce serait sous certaines conditions.

« -Va pour les histoires navrantes, Bambi. Mais je vais d'abord prendre une douche et... Soigner tout ça... »

Il fit un moulinet avec sa main et désigna l'ensemble de son corps. Il trouva la force d'esquisser un sourire désinvolte, mais sa blessure au visage le transforma en grimace, finissant de broyer le cœur d'Evan.

« -Je vais chercher ce qu'il faut. »

En un instant, il fila vers le laboratoire de potion dans les sous sols.

L'idée de se rendre utile, lui redonna un regain de vitalité et de sérénité. La rage et la mélancolie avaient laissé la place à son empathie et son instinct de protection. Comment Dray aurait-il pu repousser une preuve d'attachement si sincère ?

« -Prends nous de quoi boire, lui demanda-t-il avant qu'il n'ait disparu dans l'escalier. Je vais en avoir besoin, marmonna-t-il pour lui-même. »

Pendant qu'Evan rassemblait le nécessaire, en oubliant pas de rajouter une tasse sur le plateau, Dray lavait sa honte en même temps que son corps.

Il prit son temps, appréciant le filet d'eau brûlante qui délassait ses muscles endoloris. Il sortit de là vingt minutes plus tard, dans un nuage de buée senteur lavande, emmitouflé dans un peignoir moelleux à souhait, en essuyant doucement ses longs cheveux à l'aide d'une serviette.

Il trouva Evan assit en tailleur sur son lit à siroter sa tisane. Sur la table de nuit, le fameux plateau, qu'il avait agrémenté de potion et d'onguent, ainsi que d'une bouteille d'hydromel. Sans dire un mot, Dray attrapa une potion qu'il savait être un anti douleur et l'avala cul sec.

Aussitôt, la douleur dans son dos, son cou et sa mâchoire reflua, puis disparue. Être un sorcier avait bien des avantages !

Timidement, Evan se dirigea vers lui avec un baume. Il en mis d'abord sur le bout de ses doigts, puis s'approcha du visage tuméfié.

« -Je peux ? Demanda-t-il d'une toute petite voix. »

Dray se contenta d'hocher la tête en signe d'assentiment, incapable de parler ou de le regarder dans les yeux.

Avec une infinie délicatesse, Evan appliqua le baume sur sa lèvre et elle disparue presque en un instant.

« -C'est tout ? »

Malheureusement non. Dray soupira, écarta ses cheveux et fit glisser son peignoir pour laisser apparaître son dos, mais surtout son cou. Là, quelques centimètres sous l'oreille droite, il y avait une morsure assez profonde pour l'avoir fait saigner.

« -J'ai désinfecté grâce à un sortilège... marmonna Dray les yeux obstinément baisés. »

Incapable de répondre, les mâchoires serrées, les dents prêtes à grincer, Evan tentait désespérément de calmer sa respiration et sa soudaine envie de meurtre. Lorsqu'enfin il y parvint, il reprit ses soins légers comme une plume, pour ne pas risquer de le blesser d'avantage.

Lorsque la morsure ne fut plus qu'un mauvais souvenir, ne resta sur la peau diaphane que quelques bleus. Les plus gros dessinaient d'étranges formes sur son dos et sous l'omoplate. En mode automatique, Evan prit l'onguent pour les bleus et en badigeonna une bonne quantité sur la peau avant de commencer à masser. La crispation des muscles était bien plus profonde que les marques ne le laissaient paraître, au point que Dray émit un sifflement de douleur lorsqu'Evan insista sur une zone en particulier.

Un silence de plomb régnait dans la pièce, brisé par quelques soupirs et rares sifflements. Evan était concentré sur sa tâche, mais la curiosité le rongeait. Comme s'il voulait se punir de n'avoir pas été là, tout autant que soulager Dray, il prit une inspiration et dit :

« -Tu te sens de me raconter ? »

Dray eut un profond soupire avant de se servir un shot d'hydromel et de le boire avec empressement. Il avait besoin de courage.

« -C'est idiot, vraiment... Souffla-t-il. Il était... Comment tu as dis déjà ?... Ah oui ! Beaux pectoraux/pas de cerveau !... C'était pile ce dont j'avais besoin pour calmer ma frustration... Mais...Il était brusque, pas a l'écoute et... Quand il m'a mordu, je l'ai giflé... Ce qu'il n'a pas apprécié... Il m'a frappé si fort que je me suis fracassé sur le bord de la table... Heureusement, j'ai de bons réflexes et après un sortilège de confusion et de jambe en coton, je lui ai lancé un maléfice que ma... Ma mère m'avait appris... Herpès foudroyant ! … Il en a pour 6 mois à se la caler sous l'oreille... Même pisser sera une torture... »

Il finit sa tirade par un rire narquois qui broya le cœur de son infirmier de fortune. Il avait beau être dans son dos, il voyait le pli amer que prenait le coin de sa bouche et ses yeux toujours aussi fuyant. Pourquoi faisait-il encore plus d'esbroufe lorsqu'il était en position de faiblesse ?

« - Tu n'as pas à te forcer avec moi, Dray. Je ne vais pas toujours bien c'est vrai, mais... Tu as le droit de flancher, murmura-t-il en continuant de masser son dos alors que les bleus et contusions avaient totalement disparues.

-Je n'ai jamais aimé m'appesantir sur mes erreurs, même si elles sont plutôt rares...

-C'est pas de ta faute ! T'es tombé sur un salopard, ça arrive ! Pourquoi tu devrais t'en vouloir ?! »

Ses mains se mirent presque aussitôt à trembler sur la peau de son dos. La boule dans sa gorge ne cessait de grossir, de même que le feu dans son ventre. Il en avait assez ! Pourquoi s'était aux victimes de toujours se remettre en question ?! Amplifiée par ses émotions, sa magie se mit à crépiter sur le bout de ses doigts, puis se répandit dans la pièce, jusqu'à ce que les ampoules se mettent à clignoter. Aussitôt, Dray se retourna et prit son visage dans ses mains.

« -Bambi ! Stop ! »

Il resserra sa prise sur la nuque pour le forcer à le regarder dans les yeux, pourvu qu'il puisse s'ancrer à lui.

« -Si ce n'est pas de ma faute, ça n'est pas la tienne non plus ! N'as-tu pas déjà assez jouer les héros ? »

Les yeux verts perlèrent de larmes. Il avait joué les héros pour protéger ceux qui lui étaient le plus chers, ou c'est qu'on lui avait fait croire. Son héroïsme en avait sauvé si peu. Aujourd'hui c'était différent. Il pouvait choisir ses batailles, mais même ainsi, il était inutile.

« -Bambi, souffla Dray en caressant doucement ses joues qui s'humidifiaient déjà. Ne pleure pas... Tu n'étais pas là, mais ça n'aurait rien changé !... Et puis tu es là maintenant, et tout le reste du temps ! C'est tout ce qui compte ! »

Sur ces dernières paroles Dray le prit dans ses bras et le serra aussi fort qu'il le pouvait tout contre sons cœur. Ses cheveux encore humides tombèrent tels des rideaux d'or blanc sur les épaules de son ami, encore tremblant de rage et de mélancolie.

« -Je devrais être celui qui te consoles, chouina Evan contre sa poitrine.

-Tu viens de me voir dans un des moments les plus honteux et pitoyables de mon existence !... J'ai donc le droit de faire ce que je veux...

-Tu fais toujours ce que tu veux... »

A travers ses larmes, Dray distingua une pointe de rire. Il retint avec peine un soupire de soulagement et continua de bercer le brun, bien conscient que ce câlin emplit de tendresse et de réconfort, était un baume pour eux deux.

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Le matin de Noël, le ciel était bas, les nuages cotonneux et la neige semblait avoir recouvert le monde d'un épais tapis d'ouate qui rendait le silence quasi assourdissant. La lumière doré de l'aube perçait timidement les nuages et faisait miroiter la neige comme des milliers de petits diamants.

Un écrin parfait pour commencer les réjouissances des fêtes de fin d'année. Mais pour qu'elles commencent véritablement, il fallait que les deux marmottes qui dormaient à l'étage, bien en sécurité sous leur couette duveteuse, daignent se lever !

Shawn trépignait d'impatience en faisait des allers retours entre la cuisine et le salon, où attendait un petit déjeuner de Noël préparé avec amour. L'odeur des pâtisseries tendres délicatesses faites de beurre, de crème délicieusement vanillé et de chocolat intensément corsé, embaumait dans toute la maison. Sans parler de la montagne de cadeau sous le sapin. Il avait bien essayé d'y toucher pour ne plus faire durer le suspense, mais malheureusement pour lui, Evan avait laissé les fameux sortilèges de protections, qui l'empêchait d'y toucher avant que tout le monde ne soit présent. Il avait pris un énième coup de fouet magique sur le bout de doigts et le spectre de son ennemis givré, le dragon de glace, avait plané au dessus de sa tête, faisant couler une sueur froide le long de sa colonne vertébrale, lorsqu'il avait tenté une toute dernière fois de les ouvrir.

Sebastian le regardait faire avec un sourire en coin, amusé de le voir trépigner de la sorte. Ça lui rappelait le premier Noël d'Evan, alors que ses parents étaient encore en vie. Ils avaient tant attendu pour retrouver un tel bonheur. Voir son mari dans cet état gonflait son cœur d'amour.

« -Soit encore un peu patient Paddy. Ils seront bientôt levés, lui souffla-t-il à l'oreille avant de l'embrasser doucement dans le cou. »

Aberration ! Le soleil était levé ! Il était plus que l'heure ! Qu'importe qu'ils aient passé la soirée et une bonne partie de la nuit à déguster un plateau entier de petites mignardises de toutes sortes, avec des laits de poules corsés comme il se doit et autre boissons de bonne aloi, à regarder des films de Noël du plus kitsch au plus attendrissant, il était temps !

Il jeta un œil implorant à son mari qui s'installait nonchalamment sur un des canapés du salon, aussi prêt que possible du feu qui crépitait joyeusement dans la cheminée, comme indifférent à son intolérable situation.

« -Siteplait ? Chouina l'animagus. Dis qu'je peux ? »

A bout, Shawn lui fit des yeux de chiots abandonné sur l'autoroute la veille des vacances d'été. Sebastian haussa un sourcil et sourit d'avantage. Allait-il avoir pitié ? Allait-il lui donner le top ?

Après un soupire tranquille et une gorgée de son gingerbread latte, son mari finit par dire :

« -D'accord... Mais vas-y doucement ! »

Shawn n'attendit pas la fin de la phrase et se rua dans les escaliers sous sa forme de lévrier écossais, incapable de se retenir d'avantage.

Sebastian eut un hochement de tête faussement lasse. Le réveil allait être un vrai carnage, il ferait mieux de vérifier que le café était toujours bien chaud. Certains allaient en avoir grand besoin...

Après avoir monté les marches quatre à quatre, Paddy se fit rampant et aussi silencieux qu'une ombre pour se rendre du palier, jusqu'à la chambre de Dray. Par un fait exprès, ou presque, les garçons avaient dormis ensemble cette nuit. Le blond faisait sa rock star et ne disait pas grand chose sur ses sentiments très personnels, se contentant de faire de l’esbroufe, comme un certain potioniste il y a pas si longtemps, même si lui se cachait derrière son sarcasme... Pour autant, il n'était pas difficile de deviner ce qui le rendait aussi triste que les pierres. Il faisait tout pour le cacher, mais au fond de ses yeux gris, ainsi que dans le pli parfois amer de son sourire, on devinait sa profonde tristesse. Et ne parlons même pas de sa propension à rester continuellement occupé. Il était pire qu'Evan !

Ses parents lui manquaient bien sûr.

Les Malefoy étaient des aristocrates, toujours maîtres de leurs émotions et d'une élégance irréprochable, tout du moins en publique. Dans l'intimité du manoir, c'était bien différent. Les fêtes de noël étaient une véritable institution. Le trio des grands blonds se retrouvaient pour faire des pâtisseries, monter à cheval, regarder des films de noël, chanter au son du piano de la maîtresse de maison... Le repas en lui même était des plus traditionnels, mais conviviale, le tout dans un décor féerique qui vous transportait directement au pays du père noël. Sans oublier la cérémonie du 21 pour honorer la magie, lors du sabbat de Yule.

Ils avaient fait de leur mieux pour permettre à Dray de se faire de beaux souvenirs pour son premier noël sans eux, mais toute la bonne volonté du monde ne pouvait qu'adoucir temporairement la peine et le manque.

Connaissant l'orgueil de Dray, Evan lui avait dit que c'était lui qui ne voulait pas dormir tout seul le soir du réveillon, alors même qu'il avait demandé à Edward de ne pas venir. Une façon de le consoler sans qu'il soit celui qui demande. Evan n'était pas un choixpeaufloux pour rien après tout !

Un mal pour un bien en somme, puisque Shawn allait pouvoir les réveiller en même temps.

Il retint difficilement un jappement de joie et ouvrit la porte au sautant sur la poignée. Il faisait noir dans la suite de Sieur Black Junior, mais avec sa vision en temps que chien, il n'était pas difficile de se repérer. Il traversa le salon/ bureau, en prenant garde de marcher sur les tapis moelleux qui devaient coûter les yeux de la tête, pour être sûr de ne pas faire de bruit.

Une fois arrivé dans la chambre à proprement parlé, il prit une minute pour analyser la scène à la fois adorable et douce qui se jouait devant lui. Evan et Dray étaient enlacés dans le lit, agrippés l'un à l'autre comme des koalas. Leur respiration était paisible, quoiqu'un peu entravée par la couette qui ne laissé passer que quelques mèches de cheveux. C'était presque dommage de les sortir d'un si profond sommeil ! … Presque.

Il s'apprêtait à sauter sur le matelas en aboyant, mais la vague supplique de son mari lui revint en mémoire, ainsi que les menaces d'Evan la dernière fois qu'il avait osé le réveiller aussi brutalement. Sans compter qu'Evan n'était pas aussi rancunier, ni dangereusement létal que Dray au réveil. Peut être pouvait-il faire preuve d'un peu de retenue ? Si il tenait à la vie du moins...

Après un soupire résigné, il serait délicat ! Ou autant qu'il lui était possible... Alors que sa queue battait l'air avec frénésie, montrant ainsi la pression qu'il ressentait à se maîtriser, il avança doucement vers le coin du lit et attrapa un bout de couette. Il le tira en arrière, laissant les deux adolescents sans sa protection contre les courants d'air d'un matin d'hiver, malgré leur pyjama au couleur de la saison ! Shawn avait tellement insisté...

Un léger grognement se fit entendre et les deux koalas resserrèrent leur étreinte pour se garder au chaud. Shawn tourna légèrement la tête de côté, comme seul les chiens savent le faire et monta sur le lit pour se caler contre son filleul et lui colle sa truffe froide sous le nez.

Evan laissa échapper un soupire et un froncement de narines avant d'ouvrir difficilement un œil et de tomber sur un tête de lévrier écossais hirsute un peu trop prêt de son visage. Il n'eut pas le temps de sursauter que déjà Paddy lui léchait joyeusement le bout du nez.

« -T'as l'haleine menthe poivrée ? Comment c'possible.... ! »

Evan enfouit son visage dans l'oreiller et soupira dedans pendant de longues secondes. Trop longues pour la patience de Shawn qui grimpa sur son dos et cala sa truffe humide dans son cou.

Le poids de son parrain sur son dos lui fit lâcher un grognement supplémentaire puis ;

« -Je sais pas si j'te déteste ou pas... Mais j'suppose que j'devrais m'estimer heureux... Tu m'as pas sauté dessus... cette fois. »

La bête fauve eut un jappement enthousiaste, tandis qu'à côté, Dray ne cessait de gesticuler à la recherche de la couette perdue. C'est qu'il était frileux, surtout le matin... Lorsqu'il se rendit compte qu'il devait se lever pour la récupérer, son incapacité chronique à articuler des mots avant sa première tasse de café, fut d'autant plus frappant.

« -Grmpfmmpff, fit-il sortant la tête de son oreiller et en ouvrant difficilement un œil. »

Pas un mot d'intelligible, pourtant la menace sous-jacente était palpable. Shawn plaqua ses oreilles sur sa tête et se ratatina sur Evan qui se retournait lentement pour le grattouiller.

« -Debout mon petit serpent à plume, murmura-t-il au blond. Il ne nous laissera pas dormir d'avantage de toute façon, alors...

-Grmmmmmmpffffff...fut la réponse. »

Evan rit devant ce manquement à la sacrosainte bienséance Malefoyenne, mais nul ne pouvait être parfait au saut du lit. Pas même lui.

« -Allez debout Blondie ! Je te servirais une cruche entière de café serré si tu es descendu dans 5 minutes, promit-il en sautant du lit avec son parrain pour éviter un incident diplomatique plus important.

-Mmmmmh, 'cord. »

Cette fois Evan rit franchement. Même chez les sorciers les miracles de noël existait. Il n'aurait jamais cru pouvoir entendre un début de mot avant la première gorgée de café de Dray, et pourtant...



Chapter 27: Chapitre 27

Notes:

Voici mon cadeau pour Noel ! le plus long chapitre que j'ai jamais écris et le plus intense en émotion! alors un joyeux noël et de bonnes fêtes à tous et à toutes!

Chapter Text

Chapitre 27 :



Dans le salon du manoir Black, le feu crépitait doucement dans la cheminée, apportant un supplément de lumière aussi douce que conviviale. Celle du sapin et des quelques bougies ne suffisaient pas à rendre grâce à la décoration tout d'or et d'argent que Dray avait orchestré de main de maître, mais c'était la seule que des yeux de fouine pas caféïnés pouvaient supporter.

Dray se traîna plus qu'il ne marcha vers un fauteuil laissé libre près de la dite cheminée, enroulé dans un plaid, ce qui lui donnait un air d'âme errante. Dès qu'il fut installé, Evan lui tendit un mug de très grande taille, plus proche de la pinte, sucré à souhait, tel qu'il l'avait promis.

Sur le canapé, Shawn trépignait, faisant des petits bonds impatients, au point que Sebastian assis à côté de lui, buvait son café avec de menues précautions, histoire de ne pas renverser le précieux liquide. En avisant le froncement de sourcil de Dray, menace implicite à l'encontre de son mari, le potioniste posa une main ferme sur sa cuisse.

« -Paddy ? … Tu y es presque, encore un peu de patience... »

Evan qui grignotait doucement un bout de pain au chocolat, sourit gentiment devant l'attitude infantile et si attachante de son parrain. Il avait toujours gardé sa capacité à s'émerveiller d'un rien, comme les enfants. Parfois trop d'ailleurs, mais avec le temps, il était facile de comprendre que c'était cette naïveté candide qui le sauvait de ses propres fantômes. Ainsi chacun avait sa façon à lui de gérer ses traumas.

Prenant pitié, Evan cala un morceau de sa viennoiserie dans une de ses joues et se dirigea vers le paquet qu'il avait reçu du MACUSA, destiné à son parrain. Le papier était d'un bleu roi miroitant et le nœud était fait de satin argenté. Il avait essayé de faire quelque chose de joli, avait pris le temps de regarder des tutos sur youtube, mais il n'avait jamais été très doué. Avant c'était Hermione qui l'aidait dans cette tâche. Elle avait un don pour plier le papier à la perfection. Ca l'avait toujours fasciné. Ron aussi. Après plusieurs essais infructueux, il avait fini par laisser tomber et choisi d'utiliser sa magie. Comme souvent, elle avait emballé chaque paquet avec une élégance et une dextérité dont Hermione aurait été fière.

« -Tiens Siri. Joyeux Noël ! »

L'animagus le regarda avec des grands yeux. Il était heureux d'être le premier à recevoir son cadeau, mais il était plus impatient de donner que de recevoir.

« -Moi d'abord Bambi ? Fit-il d'une voix sur aiguë. »

Evan hocha la tête en signe d'assentiment. Shawn posa son cadeau à côté de lui et tendit les bras vers son filleul, invitation silencieuse. Voyant les yeux gris si singulier des Black légèrement embués de larmes sous le coup de l'émotion, Evan ne se fit pas prier et se glissa dans son étreinte. Il grimpa sur ses genoux et se laissa bercer par l'animagus. Il respira longuement la fragrance boisée de son après rasage qui l'apaisait toujours autant.

« -Merci mon Bambi.

-Dis moi merci après l'avoir ouvert Siri, s'amusa Evan un léger trémolo dans la voix. »

Dray grogna dans sa tasse, embarrassé que l'émotion soit si contagieuse de bon matin.

« -Ne virez pas Pouffsouffle si vite. Sinon ce soir c'est la vallée des larmes...Inutile de vous rappeler qu'elles abîment et creusent le visage, n'est ce pas ? Je ne tiens pas à ressembler à un lapin atteint de myxomatose lors de la soirée de la réserve ! »

Evan sortit la tête des épaules de Shawn qui était près de s'offusquer et déclara avec un sourire en coin.

« -Il est vrai que cela manquerait de style, mais je ne suis pas sûr que cela empêche Jacob de te remarquer, Blondie ! »

Le susnommé haussa un sourcil.

« -C'est petit ça, grinça-t-il.

-Qu'est ce qu'il se passe avec Jacob? Demanda tranquillement Sebastian en touillant son café.

-Rien, répondit précipitamment Dray, trop précipitamment. Il ne se passe rien avec Jacob. »

« Pas encore » pensa Evan. Mais de toute évidence, le Serpentard n'était pas prêt à l'entendre, alors autant retourner à la distribution des cadeaux.

Il laissa Shawn ouvrir tranquillement son paquet et alla chercher ceux de Dray et Sebastian, qu'il leur tendit avec un sourire et un « Joyeux Noël ». Les Serpentards le remercièrent, puis Sebastian se leva pour tendre son cadeau à Dray, et une boite à musique à Evan.

« -Avant que tu dises quelque chose, mon Poussin, la boîte est enchantée et te conduira jusqu'à ton cadeau. »

Evan sourit intrigué, avant de lever la tête vers le paquet doré que Dray lui tendait.

« -Ils disent que c'est ce qu'il y a de mieux et de plus unique, lui dit-il les joues légèrement rougies. Parfait pour toi en somme...

-Merci Dray. »

En guise de réponse, le blond se racla la gorge et poursuivit sa distribution. Il allait pour tendre l'enveloppe qui contenait le cadeau de son parrain, lorsque Shawn bondit du canapé en criant :

« -OH ! OOOOOOOOOH ! Farces et attrapes pour sorcier facétieux ! C'était ça le paquet de MACUSA ! Mais, mais ! C'est pas sur leur catalogue ça !... Et ça non plus ! OOOOOOOOOOH ! Y a leurs feux d'artifices ! Et le marais moussu géant ! Et y a une version pour une roseraie ! Je vais pouvoir avoir ma ROSERAIE ! »

Shawn sortit le kit magique de sa boîte et le montra à son mari qui eut pour lui un sourire indulgent. L'animagus avait été si triste de voir qu'aucun rosier n'avait survécu autour du manoir. Enfin, si il y en avait bien un qui avait survécu à des décennies de décrépitude, mais pas à la tentative d'Evan d'apprendre à conduire... Ils étaient pourtant issu d'une variété cultivée uniquement par la famille Black et était connue pour leur robustesse.

Sebastian lui sourit avant de l'embrasser tendrement sur la tempe.

« -Il va quant même falloir attendre ce printemps, mon amour, lui rappela-t-il. »

-Oui, mais j'aurais ma roseraie, répondit-il rêveur en resserrant le kit tout contre son cœur. »

Ensuite de quoi, il alla faire un câlin à Evan dont les yeux brillaient devant sa réaction. Alors qu'il ne cessait de répéter « Merci, mercimercimerci. » Dray secoua la tête faussement désabusé.

« -Merlin tout puissant Evan. Un kit de farces et attrapes ? Tu veux qu'on y passe tous ? »

Pour toute répartie, Evan lui tira la langue. Dray oscillait sans cesse entre cynisme et orgueil. Il attendait de voir sa réaction devant son cadeau.

Une fois qu'il eut lâché son filleul, Shawn fit sa propre distribution et donna leur paquet à Dray et Sebastian. Ce dernier en avait profité pour poser le cadeau de son mari sur le canapé.

Evan ouvrit le paquet de Dray et découvrit une grande boite rectangulaire recouvert d'un tissus vert, frappé d'un sceau doré en japonais qu'il reconnu tout de suite.

« -Des aquarelles Kuratake ! Merci Dray, elles sont magnifiques ! »

Le sourire du jeune homme faisait deux fois le tour de sa tête et embarrassa le blond qui se tortilla sur son fauteuil.

« -Hmmm, de rien, Bambi...

-Dray ! S'écria Sebastian. Un cours en duo avec le meilleur pâtissier magique de la communauté ?! C'est quasiment impossible à trouver !

-Je connais quelqu'un qui connaît quelqu'un... éluda-t-il sobrement.

-Merci, mon Lapin ! J'ai hâte qu'on y aille ensemble. »

L'instant suivant se fit dans un étrange flottement, lorsque les deux potionistes ouvrirent le paquet d'Evan en même temps, à croire que c'était fait exprès. Il les observa du coin de l’œil impatient de voir leur réaction. Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il ne fut pas déçut.

Dray imita à la perfection le poisson boulu, tandis que Sebastian s'étouffait à moitié avec sa gorgée de café. Aussitôt Shawn lui tapota doucement le dos et se pencha au dessus de son épaule pour voir de quoi il retournait. Il ouvrit de grands yeux avant de s'écrier :

« -Salazar !

-Précisément, s'amusa Evan.

-Co... Comment tu as eu ça ?! Balbutia Sebastian.

-Être le champion de Poudlard à ses avantages... »

Alors que Sebastian tournait les pages de son exemplaire comme d'autres feuillette un livre de prière, Dray restait bêtement à le fixer, comme s'il ne croyait pas que cela puisse être vrai.

« -Tu veux dire, qu'en plus des artefacts des fondateurs exposés dans la bibliothèque, tu as ce genre de merveille et tu n'as rien dit ! Déblatéra le blond interdit. »

Evan lui sourit avec un air de chat qui vient de gober une souris.

« -Note que ça aurait gâcher la surprise.

-Eh bien, pour une surprise... T'as intérêt à partager le reste maintenant que la surprise est passée ! A moins que tu en gardes sous le coude pour nos anniversaires ou un prochain noël ? Si c'est ça, je veux bien, accorda-t-il en osant enfin feuilleter son exemplaire, quoique avec des mains légèrement tremblantes. »

En voyant les deux mordus de potion absorbés par leur dernier cadeau, Shawn eut un sourire tendre. Pas sûr que Monsieur lâche son livre pour jouer avec lui...

C'est sur cette note pas très innocente qu'il ouvrit le cadeau de son mari et si ceux qu'il lui avait offert pour leur séance de jeu avait été extrêmement licencieux, il ne s'attendait pas à en recevoir un autre dans un écrin de velours devant les enfants !

Dans un « gloups » étranglé, il referma l'écrin, faisant sursauter tout le monde ou presque. Sebastian avait à peine esquissé un mouvement, ce contentant d'observer la réaction si merveilleusement stimulante de son « Paddy ».

« -Ça va Siri ? S'enquit Evan. Tu es tout rouge. »

Rouge était un doux euphémisme ! Même ses oreilles étaient écarlates ! On aurait pu faire cuir un œuf sur chacune d'elle et il en allait de même pour ses joues.

« -J'vais bien ! »

Evan haussa un sourcil interloqué et jeta un coup d’œil à Sebastian. Il avait ce drôle d'air. Celui qui présageait un jeu pour adulte dont seul lui et « Paddy » avaient le secret.

« -Y a quoi là dedans ? Tu veux pas nous dire ? Demanda Evan innocemment.

-C'est pas pour les Bambi ! S'écria Shawn. »

Aussitôt l'animagus fila hors de la pièce, son précieux cadeau entre ses mains fébriles, sous le rictus appréciateur de Monsieur. La soirée serait mémorable... Et très bruyante, c'était heureux que les enfants soient de sortie...

Evan resta un moment interdit devant la fuite rocambolesque et la gène de son parrain. Il fixa Sebastian qui faisait mine de rien, se contentant de boire nonchalamment son café. Puis, il se tourna vers Dray qui secoua la tête désabusé.

« -Morgane et Salazar, soupira-t-il. Ne me dis pas qu'il croit encore à la cigogne ?! Il t'imagine vraiment si asexué ? »

Evan gloussa en agitant légèrement la main pour faire disparaître les papiers d'emballage qui s'amoncelaient un peu trop dans la pièce.

« -Je tournerais le clé de la boîte à musique lorsqu'il reviendra, déclara-t-il. Peut être que ça l'empêchera de rougir, au moins durant la prochaine demie heure... »

Sebastian eut un léger ricanement à cette pique affectueuse qui faisait mouche. Ils connaissaient tous suffisamment l'animagus pour savoir que son rougissement perdurerait jusqu'à l'arrivée du reste de la famille. Mais c'était Noël après tout, un miracle était encore possible.

Pendant ce temps, Dray se passionna pour les livres de potions que lui avait offert son parrain et futur tuteur dans son apprentissage alchimique, dont les titres étaient dès plus évocateurs : « Les secrets du chaudron : formules oubliées », « maîtrise de l'art alchimique » et pour finir «  La voie du poison et des herbes ».

Il était tellement surexcité à l'idée de commencer sa lecture, qu'il dût se faire violence pour ouvrir son dernier cadeau, celui de Shawn. Alors qu'il allait pour l'ouvrir, celui-ci reparu mine de rien en apportant un fournée de biscuits au sucre. Il s'assit prêt de son mari sans oser le regarder dans les yeux.

Le potioniste sourit avant de l'embrasser tendrement sur la tempe et de le remercier pour son cadeau, un équipement de moto flambant neuf. Il allait à nouveau pouvoir l'accompagner en virée !

Avec une ostentation démesurée, Dray saisit son paquet, le soupesa, palpa le papier brillant et le porta à son nez en reniflant. Il prit un air faussement concentré avant d'énoncer avec un sourire naïf : 

« -Un bonnet ?! »

Ce qui eut pour effet de détendre l'atmosphère. Il était clair pour tout le monde, qu'il s'agissait d'un nouveau livre, mais pas n'importe lequel.

Dire que Shawn passait son temps à patrouiller sur le territoire Quileute pour mieux vérifier les dispositifs de sécurité magique, à réparer sa moto ou à tenir compagnie à son cher et tendre lorsqu'il travaillait sur ses potions, était un peu réducteur. Il n'était pas un grand fan du ménage ou du rangement tel que son mari, l'hypermaniaque, la faute à sa formation de potioniste, l'entendait. Il bricolait beaucoup dans le manoir, retapant et aménageant les pièces au fur et à mesure. Il jardinait beaucoup, même si pour le moment, il n'y avait plus grand chose à faire, sauf peut être dans la serre, mais c'était le domaine réservé de Evan et surtout de Dray. Il cuisinait beaucoup, s'assurait que tout le monde allait bien dans la maison, dorlotait Amber dès qu'il en avait l'occasion et surtout, il triait, classait les biens entassés dans divers débarras du manoir et parfois à la cave.

« -C'est fou les malles et les cartons qui s'entassent sans qu'on sache le comment, du quoi, qui ou même pourquoi ?! Disait-il. »

Son hyperactivité faisait de lui une fusée thermonucléaire qui avait tendance à faire le ménage par le vide, mais au moins on y voyait clair ! Même si Sebastian devait souvent lui rappeler de faire des pauses.

Et puis un jour d'automne, alors qu'il classait, étiquetait et empaquetait avec méthode, s'étalant autant que c'était possible ( mais c'était loin des yeux de son mari, donc moins grave!), il tomba sur de vieilles photos de la famille Black. Des photos de Narcissa à tous les âges, avec quelques breloques et petits souvenirs.

Soigneusement, il avait tout rangé dans une boite et avait montré sa trouvaille à Sebastian.

« -Tu crois que tu aurais des photos de Lucius quelque part ? Lui avait-il demandé.

-En cherchant bien. Pourquoi ?

-Je me disais que je pourrais faire un album souvenir à Dray pour noël, avec sur chaque double page, une photo de sa mère d'un côté avec des petits souvenirs et de l'autre son père au même âge. Tu sais, comme dans cette vieille série américaine ?

-Amicalement vôtre ? »

L'animagus avait secoué la tête en signe d'assentiment.

« -Comme celui qu'on a fait pour Evan. »

Sebastian avait fondu d'amour, comme s'il retombait amoureux de lui. Il faisait tout avec passion, qu'importe les conventions. Il était parfois épuisant, même terriblement agaçant, mais pour rien au monde il n'aurait voulu d'un autre homme dans sa vie. Il lui avait sourit avec amour, trouvant l'idée fabuleuse.

« -Je vais te trouver ce qu'il faut et Tu lui offriras. C'est ton idée et tu vas t'en occuper à merveille comme avec le premier... je t'ai dit « je t'aime » aujourd'hui ? »

Après un fougueux baiser, Shawn s'était exécuté avec bonheur. Au fil des pages, on découvrait, en plus des photos, là un ruban pour les cheveux, un devoir miniaturisé de potion, ici un écusson, des fleurs séchées, relief d'un bouquet de marié, un faire part de naissance...

Le tout était protégé par une reliure en velours bleu gris, douce et miroitante comme de l'eau.

Dray caressa les pages en silence et retint difficilement ses larmes. Il renifla distraitement avant de se lever, la tête basse et d'aller vers son cousin et bredouilla un « merci » dès plus croassant. Il tendit pudiquement une main tremblante vers lui. Une seconde plus tard, la main de son cousin était dans la sienne et la pressait avec force.

« -Si jamais tu veux un câlin, je te promets de ne jamais le répéter. A personne, promit-il. »

Les yeux toujours obstinément baissés, Dray hocha la tête et Shawn se leva, navré et compatissant, pour mieux le prendre dans ses bras.

Les premières secondes, Dray resta les bras ballants, tendu au possible, luttant encore contre l'émotion qui menaçait de le submerger et d'emporter ce qui lui restait de contrôle, puis il abandonna. Sa tête bascula sur l'épaule de Shawn et il y sanglota doucement alors que son cousin ne cessait de le bercer.

L'instant d'après, Evan et Sebastian se joignaient à leur étreinte, soulagés que le Serpentard accepte de lâcher un peu son sac de pierre. Mais n'est pas Malefoy qui veut et il ne tarda pas à mettre fin à l'étreinte, en faisant comme toujours preuve d'ironie.

« -On avait dit qu'on ne virerait pas Pouffsouffle ! Allez zou !... Bambi ! Tu nous la tourne cette clé ? Ce corps de rêve ne va pas s’apprêter tout seul et nos invités ne vont plus tarder !

-Bien sûr ! Il ne faudrait pas décevoir Jacob, n'est ce pas ? Minauda Evan en réponse.

-Ecrase Potty ! »

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La boîte à musique tenait dans la main. Elle était en argent et émail, délicatement ciselé. Les signes du zodiaque étaient gravés artistiquement tout autour. Evan ouvrit le couvercle et découvrit une petite nymphe d'argent, entourée d'une galaxie bleu et pourpre. Il tourna la clef et une douce musique tirée d'une vieille comptine sorcière s'éleva dans les airs. Au plafond, la galaxie peinte dans la boîte, se refléta. Une des étoiles y brillait plus fort que les autres et se mit à tourbillonner comme une petite luciole. Elle s'agita et quitta le planétarium pour Evan guider vers la serre. Il la suivit, Dray, Sebastian et Shawn sur les talons.

Une fois arrivée dans la serre, la petite luciole de magie, la traversa dans sa longueur pour arriver à une porte qu'Evan était sûr de n'avoir jamais vu. Elle était en bois sur sa partie inférieure et munie de carreaux colorés sur sa partie supérieure. Evan l'ouvrit rapidement de plus en plus intrigué et impatient.

En entrant, ce qui le frappa le plus fût la luminosité. Sur sa droite et donnant sur l'espace dédié à la future roseraie, une immense baie vitrée qui montait jusqu'à un puits de lumière au plafond. Certains carreaux étaient colorés, comme ceux de la porte, apportant une touche de chaleur à l'ensemble. En face, il y avait une méridienne et un fauteuil, installés sur une petite estrade. Devant elle, un poste de peinture, avec tabouret, chevalet et une déserte qui débordait de pots de peinture rangés par couleur et de pots encombrés à l’extrême de pinceaux. Sur le côté gauche, un meuble encastré en bois, qui semblait avoir toujours été là et qui suivait le style victorien de la maison. Il était aménagé à la fois comme un cabinet d'apothicaire avec beaucoup de tiroirs en bas, un plan de travail en chêne vernis et des étagères qui contenaient tout son matériel de dessin de façon à ce qu'il puisse facilement le voir. Non loin, il y avait un poêle en fonte, devant lequel se trouvait deux fauteuils en velours garnis de coussins et une table basse, posés sur un tapis moelleux. Au fond de la pièce, il y avait un évier en émail, taille XXL et une porte donnant sur le porche et sur le jardin.

« -Vous... Vous... bégaya le jeune homme. Vous avez fait une extension ?... Pour en faire un atelier ?... Pour moi ?

-Tu es le seul à en avoir besoin n'est ce pas ? Rétorqua Sebastian en souriant.

-Et puis, ta chambre devient un vrai chantier ! Tu dois passer ton temps à ranger, puis ressortir tes affaires ! Poursuivit Shawn. Là au moins tu pourras tout laisser traîner si le cœur t'en dis. »

Evan déglutit avec difficulté et se retint de pleurer devant l'intention et tout le travail que cela leur avait demandé, et tout cela sans qu'il s'en aperçoive.

« -Mais comment vous... ?

-Préparation, préparation et préparation ! Fanfaronna Shawn.

-Et aussi de la stratégie, ajouta Sebastian. Pratique non ? De partir toute une journée à Port Angeles ? »

Hébété, Evan regarda partout, prenant le temps de tout observer, les yeux brillants comme des étoiles. Ils avaient descendus toutes ses toiles, les en cours, comme celles qui étaient terminées, et même tous les cadres qu'il avait préparé à l'avance. Il y avait une odeur de cire d'abeille qui flottait dans l'air, et se joignait à elle celle du feu crépitant doucement dans le poêle.

Sa chambre avait été voulue comme un sanctuaire, mais été plus proche du cocon douillet. Le véritable sanctuaire était ici. Il avait à peine eut l'idée d'avoir une pièce dédiée à la peinture, que ses parrains y avaient pensé et avaient tout aménagé en secret. Juste pour lui. Finalement, c'était cela le miracle, non de noël, mais de sa vie. Sa famille, quoi que bancale, brisée et éclectique était son miracle !

Toujours aussi gêné par l'ambiance qui n'en finissait plus de virer Pouffsouffle, Dray se racla ostensiblement la gorge.

« -Je pense qu'on a assez fait pleurer dans les chaumières pour aujourd'hui ainsi que pour le reste de l'année ! »

Il attrapa Evan par les épaules et le poussa gentiment hors de la pièce.

« -Tu pourras t'extasier autant que tu veux plus tard ! Là l'urgence c'est d'aller retirer ces pyjamas de noël, parce que je refuse de les porter une seconde de plus !...

-Je croyais que tu les aimais bien ? S'indigna Shawn presque penaud.

-Pour la blague oui ! Mais soyons sérieux, le rouge noël, ça ne me va pas du tout au teint ! »

Et rouge, ils l'étaient avec des flocons pour lui, des bonhommes en pain d'épices pour Sebastian, des rênes pour Evan et un millier de bonhommes de neige pour Shawn.

« -Oui, hein ? Te voir dans une tenue pareille pourrait donner des idées à certaines personnes...Éluda Sebastian en pressant doucement l'épaule de son mari qui arborait une moue vexée.

-Ça suffit avec Jacob, j'ai dit ! Brailla Dray alors qu'il montait les escaliers.

-Mais qui a parlé de Jacob ? S'étonna faussement Evan avant de partir en courant pour éviter les foudres de son ami. »

Quelques minutes plus tard, tous étaient parés de leurs plus beaux atours. Quoique pas forcément aux goûts d’esthète de Dray, mais bon... Ce dernier avait opté pour un pull en cachemire blanc col en v, avec un pantalon noir en simili cuir. Evan portait un jean bleu foncé et un pull col roulé vert forêt qui faisait ressortir ses yeux. Sebastian avait sorti sa plus belle chemise noire en soie, et Shawn arborait un pull rouge avec la tête de Rudolf dessus. Même Amber était apprêtée, puisque Evan lui avait attaché un ruban autour du cou, avec un grelot doré. Le petite bichette trottinait fièrement dans le manoir, en véritable mascotte auto proclamée.

Ils étaient à s'affairer soit dans la cuisine, à réchauffer l'entrée, soit dans la petite salle à manger, à peaufiner les derniers détails de la décoration de table. Comme pour le reste de la maison, tout n'était que blanc, or et argent. Les chandeliers diffusaient une douce lumière qui se reflétait dans les décorations. Alors que Shawn sabrait le champagne et que Evan sortait les caisses de bièraubeurre du garde mangé, il y eu du bruit dans l'allée, signe que les Blacks venaient de passer la grille.

En parfait gentleman, Dray se dirigea vers la porte pour leur ouvrir, avant même qu'ils n'aient eu le temps de frapper.

« -Joyeux Noël, Jacob ! Joyeux Noël Mr Black ! Les salua-t-il. »

Jacob lui répondit dans un sourire, tout en oubliant pas de le regarder de cet air toujours si intense. Dray eut du mal à cacher son indifférence, lorsqu'un étrange frisson parcouru son dos.

« -Joyeux Noël ! Mais pitié, pas de Mr Black entre nous ! Appelle moi Billy, comme tout le monde. Je suis ravi de rencontrer un nouveau cousin d'Angleterre. Bienvenue chez les Yankees, gamin ! »

Tout cela Billy l'avait dit en montant la rampe magiquement apparue pour lui. Il tapota le bras du blond qui lui fit un sourire d'autant plus éblouissant.

« -D'accord pour Billy ! Je suis ravi également ! Maintenant je sais de qui Jacob tient son charme. Je peux prendre vos manteaux ?

-Merci, c'est gentil... N'est ce pas, qu'il est beau ? Il a tout pris de sa mère, s'amusa Billy. »

Puis s'approchant de son fils, alors que Dray suspendait les manteaux et les écharpes.

« -Je dois reconnaître que ton loup a du goût, lui confia-t-il en chuchotant. C'est une bombe anatomique...

-Papa ! S'indigna Jacob. »

Il regarda dans la direction du blond, mais il semblait n'avoir rien entendu. Heureusement.

Les minutes qui suivirent lui permirent de retrouver un peu de sérénité, car ce ne fut qu'embrasse et vœux de noël. Chacun prit place dans le salon, tandis que Shawn servait des coupes de champagne et Evan des bouteilles de bièraubeurre, le tout accompagné par quelques petits fours au fromage. Puis ce fut une nouvelle distribution de cadeaux. Les adultes échangèrent des bouteilles de vin, et même des places pour un concert de rock. Ils avaient découvert qu'ils aimaient tous les trois ce groupe et c'était avec plaisir qu'ils iraient ensemble.

Evan offrit une paire de chaussures qu'il avait enchantées à Jacob.

« -Fini les baskets version confettis après chaque transformation ?! C'est génial ! Tu es génial ! S'écria-t-il en le prenant dans ses bras. »

Evan sortit de son étreinte tout échevelé et rougissant.

« -Les mêmes attendent le reste de la meute, déclara-t-il après s'être raclé la gorge. Mais tu es l'alpha, alors tu as la primeur. »

Puis, pour détourner l'attention, il offrit un tableau à Billy. Celui de la plage de la Push, d'où on pouvait voir certaines baleines dans le fond.

« -Magnifique ! La plus belle vue de la Push ! Merci Evan. C'est ma toile préférée ! »

Dray avait également prévu un petit quelque chose pour ses très lointains cousins. Un arbre généalogique de la famille Black, estampillé et approuvé par les gobelins, où la branche de leur famille avait été ajouté. Étant issu d'un cracmol, ce n'était initialement pas le cas.

« -Ce n'est pas grand chose, mais je me suis dit que ça vous intéresserait...

-Merci beaucoup Dray ! C'est comme une réhabilitation, tu as eu une très jolie idée. »

Dray hocha la tête et esquissa un sourire. Il ne pouvait faire plus en la circonstance sans laisser transparaître sa gène. Décidément, il avait les émotions à fleur de peau aujourd'hui !

Passé la solennité de la distribution de cadeau et le sentimentalisme qui en découla, selon Dray, la conversation se fit plus légère. Les anecdotes fusèrent, notamment sur le match entre attrapeurs qui avait eu lieu quelques jours plus tôt et qui avait fait grand bruit. Toute la meute et leur proche rêvaient de voir un match de Quidditch en vrai !

Dray eut également droit au récit des jeux d'hiver de Forks et la déculotté de Shawn fasse à Evan, ce qui le fit éclater de rire. Ce son, aussi pur que du cristal, fit s'envoler un millier de papillon dans le ventre de Jacob. Il décida derechef que c'était le plus beau son du monde !

Puis, alors que les flûtes de champagnes n'étaient pas loin de s'assécher, une sonnerie tout en grelots se fit entendre en provenance de la cuisine.

Dray reposa sa bièraubeurre et se leva en déclarant :

« -Ceci mes amis, signifie qu'il va être l'heure de passer à table !... Je vous laisse vous installer, je vais chercher l'entrée ! »

Evan fit de même avec sa boisson et lui emboîta le pas dans le but de l'aider. Aussitôt le blond fit volte face et pointa un doigt sentencieux juste sous son nez, jusqu'à le faire loucher.

« -Nope ! Tu as assez joué les elfes de maison pour cette vie, mon petit Bambi ! Vas t'asseoir à table et ne bouge plus c'est un ordre ! »

Evan secoua la tête tout penaud et trottina vers sa place, sans dire un mot. Jacob fronça les sourcils devant cette pic qu'il avait du mal à comprendre et se proposa pour aider Dray, qui accepta d'un sourire.

« -Ça c'est mon fils ! Montre donc à notre hôte que tu es aussi charmant que serviable ! »

Alors qu'il disparaissait dans la cuisine, Jacob se tourna une dernière fois vers son père en fronçant les sourcils.

Mais qu'est ce qu'il fichait depuis tout à l'heure ?! Qu'est ce qu'il n'avait pas compris dans :

« -Je préfères ne pas lui dire tout de suite. On vient tout juste de se rencontrer. C'est bien trop tôt ! On a tout le temps... »

Pour l'instant, le blond ne semblait rien remarquer d'anormal, mais il n'était pas idiot ! Loin de là ! Il allait finir par se douter de quelque chose et Jacob ne le voulait surtout pas ! Trop de choses lui échappaient pour le moment !

Dans la cuisine, Dray était déjà en train de s'affairer. Il avait sortit des plats, une saucière et une paire de manique qu'il lui tendit.

« -Tu peux t'occuper de ce qu'il y a dans le four et le disposer dans ce plat, s'il te plaît ? »

Jacob hocha la tête, enfila les gants de protection pendant que le blond démoulait un pain de poisson dans un dès plats qu'il avait préparé. Il s'attendait à quelque chose du même acabit dans le four qui continuait de faire un bruit de clochette, mais quelle ne fut pas sa surprise en découvrant des huîtres gratinées au four.

S'il y avait bien une chose qu'il n'aimait pas c'était bien ces horreurs. C'était viscérale ! Personne ne pourrait lui en faire manger ! S'il réprima un « gloups » de dégoût, il ne put retenir une grimace. Il disposa tout de même les mollusques sur le plat indiqué, sous le regard acéré de son emprunte qui haussait un sourcil interrogateur.

« -Tu manges des huîtres, n'est ce pas ? Demanda-t-il sans le quitter des yeux. »

Jacob se tourna vers lui, la mine embarrassée. Cela avait beau être une simple question, son instinct lui hurlait qu'il avait plutôt intérêt à faire attention à sa réponse, s'il ne voulait pas figurer sur la prochaine page du menu ! Les yeux gris le fixaient de façon si intense qu'il se sentait comme un enfant prit en faute. Fébrile, il fixa son attention sur sa tâche avant de répondre.

« -Pour être franc, ça ne m'a jamais fait envie, outre le faite que ce n'est pas suffisamment nutritif pour être mangé... »

Il avait tenté de faire un trait d'humour, mais vu le soupire que suscita ses dires, il doutait d'avoir réussi...

« -Nutritif ? Répéta Dray d'une voix encore plus traînante que d'habitude. »

Il avait prit soin de détacher chaque syllabe, rendant son loup suffisamment nerveux pour qu'il ait envie de fuir...

« -Très Cher ? »

Dray le saisit par l'épaule et le força à lui faire face, avant de le positionner de telle façon, que les reins de Jacob buttèrent sur le rebord du plan de travail. Dray s'approcha et posa une main à gauche et une autre à droite de l'alpha, sur le plan de travail. Ce dernier arrêta momentanément de respirer en le voyant si prêt de lui. Ils étaient à quelques millimètres de distances ! Il pouvait sentir son souffle sur sa joue.

Loin de ce genre de préoccupation, Dray poursuivit.

« -Tu apprendras que les aliments n'ont pas pour unique but d'offrir le carburant nécessaire à ce corps de rêve, qui est j'en suis sûr pratique en de nombreuses circonstances ! Ils sont la première étape vers un hédonisme raffiné et assumé. La nourriture se doit d'être savourée, agrémentée avec soin pour faire l'apprentissage des papilles gustatives et apporter l'exaltation de l'âme. Ainsi chaque aliment présent sur cette table a été soigneusement sélectionné et sera honoré comme il se doit, n'est ce pas ? »

De très vilaines choses étaient en train de passer par la tête du Quileute. Comment pouvait-on être aussi sensuel en défendant la cause des huîtres ?! Il voulait l'entendre encore ! Qu'importe l'instinct de son loup ou la force de ses précédentes convictions.

« -Sinon quoi ? Rétorqua-t-il d'une voix rauque agrémentée d'un sourire taquin presque de défis. »

Le sourcil de Dray s'étira d'autant plus vers le haut. Quelqu'un avait envie de tester sa patience ? Qu'a cela ne tienne, il allait lui apprendre !

« -J'userais de tous les moyens nécessaire, y compris ma florissante imagination, pour m'assurer que Tous ces aliments de qualité, passent par ta bouche... Même si je dois les y déposer moi-même... »

Sans vraiment s'en rendre compte, à croire que c'était naturel, Dray avait porté sa main sur la joue de Jacob avant de redessiner l'ourlet de sa lèvre inférieure avec son pouce. Le trouble du jeune homme était si palpable... Il avait envie d'y goûter. Qu'importe que quelqu'un puisse entrer et les surprendre. Il avait l'impression d'avoir tous les droits sur le change-forme...

Son ton était si suave, si intense, que Jacob manqua se liquéfier sur place. Le mot « bouche » avait eu dans la sienne une sonorité de baiser. Il avait du mal à rassembler ses pensées, ou même à savoir ce qui attisait le plus son désir de l'embrasser. Sa bouche ? Sa voix ? Les deux ? Ou bien son pouce qui pressait sa lèvre et qu'il avait désespérément envie de croquer ? Un grondement résonna dans sa poitrine, tirant un sourire en coin au sorcier.

« -Alors, Sexy Boy ? Tu manges des huîtres, n'est ce pas ? »

Jacob respira fortement une fois, puis deux, alors que le pouce s'attardait sur son menton, avant d'oser répondre d'une voix sourde :

« -Je ferais honneur à tout ce que Tu déposeras dans mon assiette, Blondie. »

A ces mots, Dray laissa échapper un rire de nez et relâcha enfin Jacob, qui pût à nouveau respirer normalement. Qui avait bien put dire que les loups étaient des créatures sauvages ?

Une fois ce charmant petit intermède passé, il fut temps d'apporter les huîtres agrémentées d'une sauce au vin blanc et échalotes, gratinées au four avec une belle couche de parmesan. Ainsi parées, elles ressemblaient à des petits bijoux dorés. Sans oublier la pain de poissons, fait de saumon et de colin, accompagnés d'un coulis de poireaux. Les deux ensemble étaient un parfait mélange de textures et de saveurs, propre à inspirer l'hédonisme, tel que Dray ce le figurait.

Et comme, il l'avait promis, Jacob dégusta les huîtres que le blond déposa dans son assiette. Billy, qui connaissait son fils, s'étonna qu'il ne dise rien, jusqu'à ce qu'il remarque l’œillade enfiévrée qu'il lançait au sorcier. Il ne savait pas ce qu'il s'était passé dans cette cuisine, mais cela avait eu le mérite de faire plier son rejeton. Il n'aurait jamais cru cela possible, mais apparemment Dray avait plus d'un tour dans son sac. Le destin n'aurait pas pu mieux choisir l'emprunte du futur chez de la tribu.

Le plat principal fut apporté par Shawn et Sebastian. Il se constituait d'un bœuf Wellington et d'une sauce brune épaisse et odorante. La pâte feuilletée avait été élégamment travaillée. Il y avait des torsades, des baies de houx et des petits animaux dessinés si joliment que c'était presque un crime de le découper pour le manger. En accompagnement, il y avait des pommes de terre dauphine que Dray avait formé avec une poche à douille et une salade de brocolis et bacon grillé, enrobée d'une sauce béarnaise.

La viande était cuite à point, la pâte beurré à souhait. Les pommes de terre fondaient dans la bouche et la salade apportait une saveur à la fois fraîche et piquante qui soulignait parfaitement le tout.

Ce repas était très différent de Thanksgiving. Si l'ambiance était tout aussi conviviale, le repas avait ce côté recherché, mélange entre la gastronomie française et anglaise. Comme un hommage au voyage de Dray. Jacob ne fut donc pas surprit d'apprendre que le blond avait grandement participé à son élaboration.

Un plateau de fromage plus tard et ce fut le tour du désert. Un pudding anglais, flambé comme il se doit, avec une chantilly maison qui fleurait bon la vanille de Madagascar. Une perfection qui fut réduite en miette à une rapidité déconcertante. Et pour finir, un café serré avec quelques fruits confits et pour les plus téméraires un verre d'hydromel que Shawn faisait lui même.

Dray avait beau dire que la nourriture n'était pas uniquement du carburant, ils en avaient tous tellement usé qu'ils roulèrent plus qu'ils ne marchèrent pour quitter la table ! Allaient-ils être capable de faire la fête ce soir ? Et Evan qui devait passer l'après-midi chez les Cullen ? Allait-il s'endormir là bas ? C'était bien possible...

Alors qu'il se préparait à sa première visite dans sa « belle famille », Dray demanda à Jacob s'il accepterait qu'il vienne avec lui pour aider à décorer la salle des fêtes de la réserve qui servirait pour leur petite soirée. Avec sa magie, il pourrait être utile ? Il n'avait pas très envie de tenir la chandelle entre leur deux parrains ou les empêcher de profiter de leur soirée entre adulte. Quelque chose lui disait qu'ils avaient grande hâte.

« -Non, bien sûr ce sera avec plaisir ! Lui répondit le Quileute avec enthousiasme et précipitation. »

Il se félicitait d'avoir pris le 4x4 de son père aujourd'hui. Il n'aurait pas supporter de conduire son empreinte dans son vieux tacot, qu'importe qu'il l'adore ! C'était indigne ! Seigneur Leah avait raison, il fallait qu'il s'en débarrasse !

Dray lui sourit, ravit de pouvoir rester en mouvement et se sentir utile. Ainsi, ses pensées si mélancoliques, sur ses parents notamment, ne viendraient pas gâcher sa journée avant que sa tête n'est touchée l'oreiller et c'était très bien.

Il enfila son manteau, ses gants, son écharpe et son béret en laine grise et emboîta le pas au Quileute. Avant de fermer la porte derrière lui, il se tourna une dernières fois vers Shawn et Sebastian :

« -Bonne soirée... »

Merlin ! Ce petit sourire de connivence !

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Evan arriva chez les Cullen en balais, un sac sans fond accroché au manche, alors que les rayons du soleil faisaient briller la neige comme un millier de petit diamant. Il avait profité tranquillement de sa balade, appréciant le vent qui lui avait fouetté le visage et redonner un peu de vigueur après un repas si copieux qu'il en avait presque mal au ventre. Sans parler de l'effet de toutes les émotions qu'avait suscité la distribution de cadeau. C'était pile ce qu'il lui fallait pour entamer la suite de sa journée.

A l'instar du manoir, la maison de sa belle famille était en dehors de Forks, nichée au cœur des arbres. Son architecture était très différente, bien plus moderne. Ce qui n'était pas très difficile ! Elle était toute blanche et munie de grandes fenêtres pour mieux profiter de la nature environnante, dans un style minimaliste, mais chaleureux grâce aux nombreux accents de bois.

Il y avait pas mal de voitures différentes et de grandes marques garées devant. Une passion qu'il ne pourrait sans doute jamais comprendre, mais qu'importe !

Il se posait à peine que la porte s'ouvrit en grand. Edward sortit en trombe de la maison, un sourire éblouissant éclairait son visage auquel Evan répondit avec entrain. Le vampire le prit dans ses bras, le souleva du sol et l'enserra, comme pour se rassurer sur sa présence. Il enfouit son nez dans son visage et se saoula de son odeur si enivrante. Dieu, qu'il lui avait manqué ! Qu'importe que cela ne fasse que 24 heures ! C'était déjà trop !

Evan se mit à glousser sous ses chatouilles bien involontaire et profita tout à loisir de l'étreinte de son compagnon, en n'oubliant pas de passer ses bras autour de son cou.

« -Tu m'as manqué, souffla Edward. »

Alors qu'il posait son front contre le sien, Evan en profita pour lui ravir ses lèvres et l'embrasser, chastement d'abord, puis de plus en plus passionné et hardi, il dévora proprement sa bouche, grignota ses lèvres, suçota sa langue jusqu'à ce qu'il doive s'arrêter pour reprendre son souffle.

« -Tu m'as manqué aussi... »

Edward sourit contre ses lèvres et le souleva d'avantage, en passant ses mains sous ses cuisses. Aussitôt, Evan entoura ses hanches avec ses jambes.

« -Je n'avais pas prévu de faire ma première entrée dans ta maison de cette façon, s'amusa Evan.

-Il n'y a que nous... Ils nous ont laissé un peu d'intimité et je veux pouvoir savourer chaque instant... »

Lui aussi aurait voulut profiter de son compagnon encore de nombreuses heures, mais les vampires n'étaient pas les bienvenus dans la réserve. Qu'importe qu'ils s'entendent mieux, s'était trop tôt pour renoncer à plusieurs décennies de traditions.

« -Et si tu venais me rejoindre cette nuit ? Proposa Evan. Après la fête ?

-Je n'osais pas te le demander... »

Il serait probablement épuisé par sa journée, mais il pourrait le tenir tout contre lui toute la nuit et c'est tout ce qu'il demandait.

Une fois leur promesse scellée d'un baiser, il fut temps de rentrer se mettre au chaud. Evan commençait à frissonner entre ses bras. Avant qu'il ne puisse dire ouf, Edward l'avait déposé dans un des très nombreux canapé de la maison, au plus prêt de la cheminée et emmitouflé dans un plaid.

« -Tu voudrais boire un thé? Demanda le vampire. »

Une fois qu'il eut acquiescé, Edward disparu dans ce qui devait être la cuisine, le laissant tout à son exploration de la maison. Le rez de chaussé n'était qu'une immense pièce à vivre où chaque recoin était aménagé de façon précise. Là une immense table, là un bureau, là de quoi regarder des films sur grand écran ou jouer à la console. Face à une immense baie vitré, il y avait le piano d'Edward en laque noir, majestueux. Autour de lui les murs étaient recouverts de livres rares et anciens, sur divers sujets. La touche de Carlisle.

Il ne put poursuivre son exploration des lieux qu'Edward revenait avec sa tasse fumante et odorante.

« -Je ne te proposes pas de biscuits pour aller avec ? »

Il posait la question, taquin, mais il connaissait suffisamment son compagnon pour savoir qu'il été sûrement un peu nauséeux d'avoir autant mangé en une si courte période. Evan lui sourit paresseusement alors qu'il soufflait sur le breuvage avant d'en boire une gorgée.

Edward allait pour s'asseoir à ses côtés, mais le sorcier l'arrêta avant.

« -Il y a quelque chose pour toi dans mon sac, fit-il énigmatique. »

Edward haussa un sourcil. Evan avait l'air impatient de lui offrir son cadeau de noël. A le voir soudain somnolent, il avait sûrement peur de s'endormir avant de faire sa distribution. Il se prit donc au jeu et plongea la main dans le sac. Il s'attendait à toucher très vite le fond, mais ce fut loin d'être la cas. Son bras suivit rapidement sa main, sans qu'il ne touche la moindre paroi. Il aurait put sauter tout entier dedans qu'il n'était pas sûr d'y parvenir non plus.

« -C'est le sac de Mary Poppins ! S'exclama-t-il excité comme un enfant. »

Evan éclata de rire, lorsque Hermione lui avait appris ce sortilège, il avait eu la même réflexion.

« -Presque ! Dis ton nom ! Suggéra-t-il. »

Le vampire s’exécuta et aussitôt quelque chose bondit jusque dans sa main. Il s'en saisit et sortit le paquet. Impatient, il prit su lui de ne pas déchirer le papier argenté qui le recouvrait. Il se montra aussi délicat que possible et il fit bien, car il aurait sûrement déchiré les feuillets qui constituaient son cadeau. Mais pas n'importe quels feuillets. C'était des parchemins veloutés, légèrement ocre, où étaient inscrit des partitions vierges.

« -C'est magnifique. Je n'ai jamais vu un papier de cette qualité...

-Et tu n'as encore rien vu... Tu nous joues quelque chose ? »

Le vampire leva ses yeux dorés vers lui, agrémentés d'un sourire en coin.

« -Justement, j'ai composé quelque chose pour toi. C'est mon cadeau de noël. »

Evan s'arrêta de boire pour l'observer avec la plus grande attention. Il avait composé pour lui ? Son cœur battit plus fort, ce que le vampire ne manqua pas de remarquer. Le sorcier se redressa soudain plus alerte. Il ne voulait pas en perdre une miette afin de graver chaque geste, chaque note jusque dans son âme.

Edward s'assit à son piano, terriblement solennel, à croire qu'il allait jouer devant un publique international. Il souleva la couvercle et caressa les touches, de la même façon qu'il le touchait, lors de moment plus intime. Evan retint difficilement un soupire et lui dit :

« -Pose les parchemins sur le pupitre. »

Sans chercher à discuter, Edward s’exécuta, avant de prendre une grande inspiration et de commencer à jouer. De la main gauche jaillirent de notes sombres et mélancoliques. Puis doucement presque timidement, quelques notes plus douces, plus joyeuses se firent entendre, alors qu'il jouait des deux mains. Les notes devinrent cristallines, comme lorsque les premiers rayons d'un soleil timide et printanier au retour des beaux jours.

Les notes s'enchaînèrent créant un balais de emprunt de réconfort et de profondeurs. Les accords étaient plus longs, plus lents, comme le temps qui s'écoulait lentement, presque paresseusement lorsqu'ils avaient appris à se connaître.

La musique accéléra son rythme jusqu'au crescendo. Les doigts d'Edward semblaient danser sur les touches, avec tant d'intensité, qu'Evan se sentit fébrile. C'était puissant et vibrant, comme la force de leurs étreintes dans la passion. La partition était tel un dialogue langoureux, ponctué d'étrange battements de cœur. Peut être était ce les siens ? Ou était ce le piano qui retranscrivait les tourments de son propre cœur lorsqu'il se sentait sur le point de basculer ?

Puis, la mélodie s'apaisa, les mains d'Edward glissait doucement sur les touches, dans une promesse d'éternité qui émut Evan a tel point qu'il manqua pleurer.

Sur la partition, les notes étaient apparues au fur et à mesure, immortalisant sur ses pages, la déclaration d'amour d'un vampire pour son compagnon d'éternité.

Incertain, Edward se tourna vers lui attendant un verdict qui ne venait pas. Evan semblait bouleversé, incapable de prononcer le moindre mot. Lentement, le vampire s'approcha de lui, comme s'il avait peur de l'effrayé. Mais loin d'avoir peur, Evan ne cessait de le fixer de ses grands yeux brillants.

« -Tout va bien, amour ? Demanda-t-il en tendant la main vers sa joue. »

Evan pencha la tête pour accentuer la caresse sur son visage et ferma doucement les yeux en souriant.

« -Mieux que bien... Mais je n'ai plus envie d'aller à la réserve ce soir et c'est entièrement ta faute... Répondit-il taquin. »

Edward sourit à ce tendre aveux et s'accroupit pour être à la hauteur de son amant. Il caressa son visage, ses cheveux, puis sa nuque, avant de le repousser gentiment sur le canapé et de l'y allonger. Il le dévisagea éperdument pendant quelques secondes avant de fondre dans ses bras et de l'embrasser paresseusement.

« -J'aimerais te donner une autre raison de rester, mais l'alpha risquerait de venir te chercher lui même..., murmura-t-il dans son cou en le serrant contre lui. Je vais te garder prêt de moi jusqu'au dernier moment... Et puis je te rejoindrait cette nuit... »

Sa dernière phrase avait un goût de promesse qui enflamma les reins du sorcier. Il caressa les omoplates, redessina les vertèbres jusqu'aux lombaires avant d'agripper la ceinture de son jean et de plaquer leur bassin l'un contre l'autre avec fièvre.

« -Quant tu viendras cette nuit, j'aimerais que tu rejoues mon cadeau de noël... sur ma peau... »

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Dray s'était gardé occupé toute le journée, ainsi qu'une bonne partie de la soirée. Il avait fait sensation auprès de la meute avec ses sortilèges pour décorer la petite salle des fêtes et il avait eu le plaisir de rencontrer Leah en chair et en os. La jeune femme avait passé une bonne partie de l'après midi à finir de tricoter le cadeau de noël pour son emprunte, une écharpe arc en ciel, avec bonnet et gants assortis.

Julia devait venir le surlendemain pour passer la fin de ses vacances de noël dans un chalet de montagne où elles seraient loin de tous, la belle-mère en premier lieu. Apparemment la situation était toujours un peu tendue, mais sur la bonne voie cette fois. Mais rien ne valait de vraies vacances en amoureuses.

Evan avait fait son apparition en début de soirée, la mine froissée. Signe qu'il avait fait une sieste chez son vampire. Pas étonnant entre les émotions de la matinée et le repas qui avait suivit. Il avait mis quelques minutes à être alerte, mais à présent, il riait à gorge déployée, une bière au beurre à la main.

Tout allait pour le mieux. Tout le monde était charmant, souriant, enthousiaste. Au point qu'un gouffre immense semblait se créer au fur et à mesure de la soirée, entre l'apprentit alchimiste et eux. Il faisait de son mieux pour garder un sourire de façade. Il avait le verbe incisif, était aussi fabuleux qu'il se devait, au point de s'épuiser comme rarement.

A chaque fois que la conversation prenait une pause, même d'une demie seconde, il devait se retenir de se mettre à pleurer devant tout le monde, lorsque ce n'était hurler !

Il était tellement pitoyable !

Excédé, il profita de l’inattention d'Evan, pour s’éclipser. Le brun ne cessait de lui jeter des coups d'oeil depuis son agression, comme s'il craignait qu'il finisse par s'effondrer. Comme si cette dernière avait la moindre importance ! Pfff !

Salazar il avait vraiment besoin de prendre l'air ! Et de fumer aussi !

Ça ne lui arrivait pas souvent, sauf en soirée ou en boîte, ou comme maintenant, lorsqu'il avait besoin de garder son attention sur autre chose que le manque de ses parents ou les retombées de la guerre qui ne cessait de venir l'emmerder !

Il attrapa vite fait son manteau, ne prit même pas la peine d'enfiler son écharpe ou même des gants. Le froid lui ferait du bien !

Jacob sortait tout juste des toilettes lorsqu'il le vit partir en trombe de la salle, les mâchoires serrées et un paquet de cigarette dans la main. Dans la poche arrière de son pantalon, il devinait un briquet en argent. Même fumer il le faisait avec classe... Sans réfléchir plus avant, il le suivit. Il dût faire le tour du bâtiment pour le trouver adosser à une embarde en bois qui bordait le parking. S'il resta dans l'ombre, il ne manqua pas les gestes fébriles, le souffle court et les larmes qu'il retenait de toutes ses forces.

Dray tira une première bouffée de cigarette avec empressement. La première lui piqua la langue et ne lui procura que peu de réconfort. La deuxième un peu plus, mais pas assez. Il essaya de reprendre le contrôle de sa respiration et du nœud qui se formait dans sa gorge, en vain. Il tenta de se concentrer sur ce qu'il voyait. Les arbres majestueux recouverts tantôt de neige tantôt de givre, tandis qu'il exhalait la fumée. Le ciel était si beau ce soir, emplit d'étoiles, qu'importe que le froid soit mordant au point de givrer ses joues et engourdir ses doigts...

Il prit un nouvelle bouffée, joua avec la fumée de sa cigarette en lui donnant la forme d'un dragon... Inspira longuement l'odeur de pin et de feu de bois, mais le gouffre était toujours là, au creux de sa poitrine. Il ne cessait de grandir, de chercher à l'engloutir... Traîtresses, les larmes s'échappèrent de ses yeux. Il eut un sifflement désespéré alors qu'il se frappait le front avec rage.

« -Bordel ! Grogna-t-il. Tu vas pas faire ta pisseuse Malefoy ?! »

Jacob fronça les sourcils. Pourquoi était il si dur et si froid envers lui-même ?

Lentement, le Quileute sortit de l'ombre.

« -Dray, l'appela-t-il. Est ce que tout va bien ? »

Honteux d'être vu si vulnérable, le blond émit un grognement avant de rétorquer plus durement qu'il ne l'aurait voulut :

« -Mais oui ! Retourne donc à l'intérieur ! T'occupe pas de moi ! »

Mais Jacob ne bougea pas ce contentant de l'observer de ses grands yeux noirs. Les mains du blond étaient de plus en plus tremblantes et une grimace amère déformait sa bouche.

« -Tu veux que j'aille chercher Evan ?

-Comme un gentil petit toutou ? »

Dray était cruel à dessein. Ça avait toujours été sa marque de fabrique: attaquer en premier. Mais à voir le visage mi contrarié, mi blessé de l'alpla, il se mordit la langue prit de remord.

« -Il a déjà suffisamment joué les défenseurs de la veuve et des orphelins... »

Il tira une nouvelle taffe sur sa cigarette et détourna le regard. Comment pouvait-il se sentir aussi nu ? Aussi vulnérable sous le regard d'un gars qu'il venait juste de rencontrer ?

« -Tu as le droit de ne pas aller bien.

-Pitié ! S'écrit-il dans un grondement. On croirait l'entendre... Vous vous êtes passé le mot ?! Fiches le camps ! Je vais très bien j'te dis ! »

Cela faisait longtemps que son instinct de loup n'avait pas hurler « MENSONGES ! » à ses oreilles. La dernière fois c'était avec Evan lorsqu'il s’abîmait dans les travaux de rénovation de la salle de musique. A part lui tenir compagnie lors d'une après midi sous le thème d'une rétrospective d'Indiana Jones, il n'avait pas eut l'impression de servir à grand chose. Plus tard, lorsqu'il avait demandé à Evan comment il pouvait l'aider, alors qu'il était sous l'emprise de potions calmantes, il lui avait dit qu'il l'aidait déjà suffisamment. Ce soir, ce qu'il faisait ne suffirait pas. Il le sentait, et pas seulement parce que le caractère d'Evan et de Dray était différent, mais parce que le blond était son emprunte. Il ne pouvait pas échouer dans son rôle de compagnon. Il devait être un soutient pour lui. Mais pour cela, il avait besoin de comprendre !

« -Pourquoi tu fais ça ? Demanda-t-il d'une voix rauque. Pourquoi tu te fais autant de mal ?

-Parce que je le mérite ! »

Il avait crié si fort, que le son résonna dans la nuit.

Jacob eut envie de reculer sous la pression de cette souffrance soudain si viscérale. Mais s'il le faisait, il le perdrait... Alors il se contenta de rester là et de recevoir toute sa souffrance, pourvut qu'elle lui laisse un peu de répit.

Devant son visage si sérieux et si préoccupé par son triste sort, Dray eut un rire sardonique.

« -Ça t'en bouche un coin, hein ?!... Mais c'est la vérité ! Je mérite de souffrir ! De ne rien lui dire ! J'ai été un salaud avec lui ! Pendant 5 ans, je fais de sa vie un enfer ! Même pendant ses rares moments de répit, j'étais là pour foutre la merde ! »

Dray jeta sa cigarette et l'écrasa rageusement avec son talon.

Jacob fronça les sourcils. Qu'est ce qu'il racontait ? Evan n'avait jamais dit de chose pareille sur son cousin ? Non il avait juste dit...

« -Ben quoi ?! T'en tires une tronche !.... »

Le ton de son emprunte était mauvais, aussi corrosif que de l'acide sulfurique. Il s'approcha de lui avec un air de défis qui lui donna l'envie de le frapper. Pour s'en empêcher il serra les poings à s'en faire saigner.

« -C'est si éloigné de la jolie petite fable qu'il raconte à tout le monde, hein ?...On ne pouvait pas s'encadrer, Singea-t-il ...On aurait pu si je n'avais pas du maintenir l'illusion pour mieux rester en vie et préserver mes parents. »

Un rire amer lui échappa, ainsi qu'une larme qu'il fit mine d'ignorer. Il s'approchait de plus en plus du Quileute, comme s'il cherchait à provoquer sa forme de loup qui pouvait être si dangereuse lorsqu'il était en colère ! Pourquoi faisait-il ça ?!

« -Mais ça n'a servit à rien... Certains jours, je me perdais entre ce que je voulais dire et ce que je devais dire... J'ai longtemps essayé de me persuadé que ce n'était pas vraiment moi qui l'insultais et le rabaissais sans cesse...Mais c'était bien mes mots prononcé avec ma voix ! »

Excédé, hurlant et soufflant, il dressa un index sentencieux sous le nez de Jacob, jusqu'à le planter sur son torse de braise à chaque mot qui sortait de sa bouche.

« -Alors je continuerais a ne rien lui dire. Et j'emmerde la réciprocité !... Quoi ?! On dirait que tu veux me frapper ?... Tu voudrais me faire taire ? »

Aussitôt, la lumière se fit. Seigneur ! C'était cela qu'il voulait ? Qu'il lui fasse mal ? Pour expier ?

Guider par un instinct impérieux qui avait du mal à s'y retrouver au travers de toutes les sensations que lui envoyaient son emprunte, Jacob leva la main et l'attrapa par le cou. Ce n'était pas violent, mais doux et ferme au point de rendre le blond aussi docile qu'une poupée.

« -C'est un bourreau que tu veux, Blondie ? Gronda Jacob. »

Mais aucune réponse ne vint. Dray resta là, les bras ballants, ses yeux mercures plongés dans ceux si noirs et si profonds de l'alpha, cherchant une rédemption qu'il n'était pas sûr de mériter. Lentement les doigts se resserrèrent sur sa gorge sans toutefois l'empêcher de respirer, même si c'était plus difficile.

Jacob se perdit dans la contemplation de son visage qui ne cessait de rougir et pas seulement à cause du froid. Il se pressa contre Dray et passa un bras dans son dos pour le soutenir, tandis qu'il serrait plus fort. Le blond suffoqua doucement, mais ne se défendait toujours pas. A la place son corps s'abandonnait dans l'étreinte puissante du change forme. Inconsciemment une part de lui savait que Jacob ne lui ferait jamais de mal et qu'il serait en sécurité avec lui. Qu'il pouvait arrêter de se battre...

Se soudaine apaisement dans ce flot d'émotion destructrices, permit à Jacob de mieux comprendre son emprunte. Après une longue inspiration, il relâcha son cou avant d'embrasser tendrement sa tempe et de murmurer ;

« -Je serais tout ce que tu veux, Blondie, si tu me jures que c'est ce dont tu as vraiment besoin... Même si c'est d'un bourreau... »

Il s'écarta de lui à regret pour mieux le laisser respirer. Il fit un pas en arrière, puis deux avant de s'en retourner et de lui dire :

« -... Pour ce dernier, j'espère que tu diras non... »



Chapter 28: Chapitre 28

Chapter Text

Chapitre 28 ;



Le 27 au matin, alors que le soleil se levait à peine, les flammes de la cheminée du manoir passèrent de l'orange au vert, signe qu'un voyage était en cours. Sebastian et Shawn qui étaient tranquillement installés devant, à boire leur café en amoureux, arrêtèrent leurs timides cajoleries du matin et se levèrent comme un seul homme.

Après quelques secondes, l'Auror Jacobson sortit de l'âtre. Il émit un soupire résigné et les salua d'un signe de tête.

« -Ne vous inquiétez pas, tout va bien, déclara-t-il en voyant leur mine préoccupée. J'escorte seulement une Demoiselle particulièrement persuasive. »

Aussitôt, Luna apparue dans les flammes. L'Auror tendit une main qu'elle saisit avec la grâce éthérée qui la caractérisait si bien et sortit du foyer. Sous une cape en velours moiré d'une couleur argenté, elle portait une robe longue prêt du corps à manches longues au col danseuse, qui lui donnait des airs de fées sorties tout droit d'un conte.

« -La Dame de Lorien en chair et en os ! S'écria Shawn avec des étoiles dans les yeux. »

Luna se mit à rosir, flattée d'être comparée à une telle figure.

« -Merci pour ce si joli compliment, Mr Black.

-Comment se fait-il que vous soyez là, Miss Lovegood ? Demanda Sebastian comme s'il était encore son professeur de potion. »

Luna sourit aimablement et inclina doucement la tête.

« -Je viens voir Draco, répondit-elle comme si c'était une évidence. Il a rompu sa promesse, en témoigne le comportement qu'il a depuis hier, n'est ce pas ? »

Shawn lança un regard de hibou à son mari, qui se contentait d'observer la jeune femme d'un air entendu, pas plus surpris que cela. Mais enfin ! Comment savait-elle... ?

« -Je sais. C'est tout. »

Sa petite voix cristalline le laissa démuni, la bouche béante. Elle alla poser sa cape sur la patère de l'entrée, tandis que l'Auror Jacobson prenait place dans un des canapé.

« -Pardon si je prends mes aises mais j'ai été d'astreinte toute la nuit et elle m'a dit que ça risquait d'être long, se justifia-t-il en désignant Luna qui se dirigeait maintenant dans l'escalier.

-Sa chambre, c'est bien la deuxième porte à gauche ?

-Heu... Oui, répondit Shawn abasourdit. »

Elle lui sourit d'avantage, malicieuse et disparue aussi silencieuse qu'une ombre.

Dans un souffle incrédule, Shawn se rassit en continuant de fixer les premières marches de l'escalier.

« -Mais... Qu'est ce... Qu'est ce qu'il vient de se passer ? Balbutia l'animagus tandis que Sebastian servait une tasse de café à l'Auror.

-L'effet Luna mon amour, répondit le potionniste. Tu vas t'habituer. »

Il le rejoignit sur le canapé et l'entoura de ses bras et de ses jambes. Shawn allait pour protester, pas très à l'aise dans cette position devant l'Auror, mais celui-ci somnolait dans son fauteuil et ne leur prêtait aucune intention.

« -Juste une minute, pria Sebastian et calant son menton dans son cou. Je n'ai pas encore eu ma dose de toi... »

Son mari le serra un peu plus fort contre lui, au point qu'il puisse sentir la tension de son torse dans son dos. C'était tendre et emprunt d'une sourde angoisse, pareille à celle qui poissait les murs à intervalles réguliers depuis l'arrivée de Dray. Le blond avait beau faire bonne figure, le manque de ses parents, ainsi que les contres coups de la guerre se sentaient dans chacun de ses gestes, dans chacune de ses extravagances. Et c'était pire depuis qu'il était revenu seul le soir du 25.

Alors Shawn ne dit plus rien, se contentant de se laisse câliner quelques minutes supplémentaires. Ils étaient tous inquiets. Ils faisaient de leur mieux pour conjuguer avec le caractère pudique de leur nouveau protégé, mais l'attente, autant que le sentiment d'impuissance ne cessait de les frustrer. Comme cela l'avait été avec Evan...

La tempête couvait et menaçait de les emporter. Le blond gardait pour lui sa peine, sa rancune, et ses regrets.

Mais que c'était-il passé de plus cette fameuse soirée ? Même Evan n'en savait pas beaucoup plus.

Un peu avant minuit, Dray était revenu d'une pause cigarette et avait souhaité la bonne nuit à tout le monde, prétextant une migraine aussi soudaine qu'effroyable. Il avait sommé Evan de rester où il était et il avait transplané directement au manoir, échappant d'une habile pirouette aux questions du brun, respectant sa promesse de ne jamais lui dire à quel point il allait mal...

Et c'était le plus gros euphémisme de l'année !

Outre ses remords pour son comportement passé, celui qu'il avait eu dans le présent ne le rendait pas plus fier.

Ce qu'il avait fait à Jacob en le poussant dans ses retranchements avait été irrespectueux presque cruel. Il aurait fallut être aveugle pour ne pas voir qu'il plaisait à l'alpha. Comme avec beaucoup d'autre il avait noté cette adoration dans son regard et il avait adoré en jouer. Mais face à ses remords, il avait préféré jouer la carte de l'enfoiré... Il avait poussé Jacob à lui faire mal dans un vain espoir que la douleur physique lui apporte l'absolution, l'oubli... Comme ce qu'il avait cherché avec sa dernière conquête. A croire que cette fâcheuse histoire ne lui avait pas servit de leçon...

Mais au contraire de l'odieux personnage qui l'avait brutalisé, Jacob s'était montré doux dans sa prise soudaine de pouvoir. Il avait été enveloppant, presque cajoleur. Il avait fait de son mieux pour contrôler les pulsions du loup en lui, pour ne pas risquer de le blesser. En plongeant dans ses yeux gris, il avait plongé dans son âme. Là où nul n'avait jamais pénétré. Les autres n'avaient jamais voulu voir au delà du personnage qu'il avait mis tant de soin à créer pour rester en vie. Mais Jacob… Jacob l’avait vu, lui, et c’était terrifiant.

Si terrifiant qu'il avait préféré fuir plutôt que lâcher prise, faire confiance... Faire confiance, c’était se mettre en danger ! Se rendre vulnérable ! Le prix à payer était trop grand !... Qu'importe les paroles de Luna et sa promesse...

A quoi bon finalement ? Il finirait seul !

Jacob avait une emprunte quelque part et il finirait par le quitter alors... A quoi bon ?

Et puis comment faire la différence entre ce que l'on veut et ce dont on a besoin ? Pourquoi ça ne pouvait pas être la même chose ?!

Excédé, il été rentré dans le manoir en fulminant et avait courut jusqu'à la salle d'entraînement dans les sous sols. Il avait bardé la pièce de sortilège de silence et de verrouillage, pour être certain de ne pas être interrompu. Il avait retiré son manteau, son bonnet et ses gants, avant d'attacher ses cheveux en un tresse serrée, pour ne pas être gêné. Après quelques mouvements de baguette, des mannequins d'entraînement étaient apparus, menaçants et quelque peu effrayants avec leur démarche de pantins désarticulés.

Un pathétique reflet de lui-même.

Le premier sortilège avait fusé sans même qu'il en ait conscience, percutant le premier mannequin en pleine poitrine. Aussitôt, les autres s'étaient rués vers lui, à l'image de certains mangemorts lors de la guerre, lui donnant l'impression de revivre d'ancien combat. D'instinctifs, les sorts étaient devenus aussi précis que radicaux, comme son père aurait été fier de sa maîtrise...

En virtuose appliqué et désireux de plaire, il se devait de poursuivre jusqu'à ce qu'il ne reste que des miettes de ses ennemis fantoches à défauts d’annihiler ses propres démons intérieurs. Ses muscles avaient protesté sous le rythme infernal qu'il leur infligeait sans pitié. La sueur avait dégouliné de son front, menaçant de brouiller sa vision, inondant son pull, qu'il avait finit par abandonné dans un coin de la pièce.

Petit à petit, les mots qu'il avait échangé avec Jacob s'étaient effacés, lui laissant suffisamment de paix pour qu'il envisage d'aller se coucher.

Il avait rejoint sa chambre dans un état second, le corps tremblant, les poumons suffoquant, l'esprit éteint enfin, même si ce n'était que pour quelques heures...

Mais avec le soleil, les remords étaient revenus plus imposants, plus crucifiants que la veille, le terrassant sur son lit. Il s'était retrouvé incapable de se lever, incapable de parler. Il n'avait supporté ni le jour, ni la voix d'Evan qui était venue lui demander si tout allait bien...

Il n'avait pas répondu, ce contentant de barder sa porte pour que personne ne rentre...

Un corps sans vie. Un cœur à la torture. Un esprit à la dérive. C'est ce qu'il avait été toute la journée du lendemain, et toute la nuit qui suivit. Il n'avait quasi pas changé de position en 24 heures, rendant la douleur de son corps égale à celle de son esprit. Ses muscles étaient tendus, crispés au possible. Des crampes anéantissaient ce qui restait de lui, lui arrachant des plaintes qu'il peinait à garder dans le secret de son oreiller. Mais il s'en fichait, cela lui permettait d'oublier le reste. Que ne ferait-il pas pour affronter la source du problème... lui-même.

Il en était là de ses réflexions lorsqu'on frappa à sa porte. Il grommela et ne répondit pas à l'effronté qui ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter pour lui, qu'importe que ce soit Evan ou Sebastian !

« -Draco ? »

Le Serpentard releva la tête d'un coup, au point de faire craquer ses vertèbres. Par Morgane ce n'était pas... ?

« -Draco si tu n'ouvres pas la porte, je me verrais dans l'obligation de la faire exploser et je ne suis pas sûr que cela réjouisse tes parrains... »

Même lorsqu'elle était en colère, ce qui était le cas, Luna n'élevait jamais la voix. Elle restait calme et douce, mais il y avait un je ne sais quoi qui transparaissait dans son discours qui présageait d'un danger mortel et imminent.

« -Tu as 15 secondes... »

Comme un enfant terrifié par la soudaine colère d'un de ses parents, Dray s'extirpa de ses draps avec un mélange d'empressement maladroit et d'angoisse. Il manqua se ratatiner par terre, se redressa difficilement et courut vers la porte en boitillant à cause de la courbature géante qu'était son corps. Il saisit sa baguette, retira les sortilèges et ouvrit la porte.

Luna était bien là, baguette brandit à compter les secondes dans un murmure à peine audible qui le fit frissonner. Elle était élégamment vêtu, fidèle à elle même, alors que lui devait être plus proche de l'inféris que du Lord sorcier. Ses grands yeux bleus l'inspectèrent de la tête au pied incisifs, le sondant jusqu'à l'âme, renforçant la pitoyable image qu'il était sûr de renvoyer.

Elle n'eut à cet égard qu'un clignement d'yeux lent qui en disait long, ainsi que d'un très léger soupire.

« -Bonjour, ma Douce, la salua-t-il d'une voix rocailleuse. C'est Evan qui a cafté ? »

C'était petit de s'en prendre au petit brun, mais cela montrait qu'il n'avait plus grand chose sur quoi mettre la faute. Luna haussa un sourcil et pencha la tête.

« -Crois-tu que j'ai besoin qu'il me prévienne ?... »

Dray se racla la gorge. Non, il était évident que non, elle n'avait pas besoin d'être prévenu autrement que par son propre instinct d'oracle en devenir.

« -Vas-tu me laisser sur le pas de ta porte ? »

Dray se mordit la lèvre. A travers ses yeux si bleu, il ne manquerait pas de voir à quel point il était tombé bas, et il n'était pas sûr d'en avoir envie. Mais Luna avançait déjà d'un pas, montrant qu'elle lui demandait la permission pour la forme. Elle entrerait dans sa chambre avec ou sans son consentement.

Le blond ferma douloureusement les yeux avant de s'effacer et le moins qu'on puisse dire c'est que la réaction de la jeune femme ne se fit pas attendre.

« -Tu sens le fauve... Déclara-t-elle tranquillement en passant prêt de lui. Et cette pièce ? Depuis combien de temps ne l'as tu pas aérer ? »

En se dirigeant vers la fenêtre du salon attenant, elle buta sur un vêtement qu'il avait abandonné là. Elle le repoussa du pied, comme d'autre shoote dans un caillou, tira les rideaux, ouvrit les fenêtres en grand et fit de même avec les volets. La lumière pénétra dans la pièce, aveuglant le Serpentard qui grogna et cligna des yeux.

Sans prêter la moindre attention à ses récriminations, Luna traversa la pièce d'un pas tranquille, traversa le dressing, puis la chambre. Il vit à peine son nez se froncer en distinguant le désordre de draps et de couverture qu'était son lit et ouvrit la fenêtre.

Sous la pâle lueur du petit jour, l'état de sa chambre, reflet de son désordre mental lui sauta aux yeux et il en fut humilié. Il baissa la tête et plissa les yeux pour retenir des larmes d'amertume de s'échapper.

« -La salle de bain est par ici ? »

Luna n'attendit pas de réponse et se dirigea vers la porte laissée fermée et y pénétra sans cérémonie. Presque aussitôt, il entendit l'eau du bain couler et une odeur délicate de lavande se rependre dans la pièce. Il entra à son tour et la vit ranger dans une bourse en perle qu'elle portait à sa ceinture, une petite fiole dont le contenu se rependait dans la baignoire.

« -De quoi apaiser tes muscles, lui dit-elle. Grimpe là-dedans, je vais m'occuper de ta chambre et t'apporter à manger, après quoi nous parlerons tous les deux. »

Aucun de ses mots n'avaient été prononcés plus haut que l'autre. Comme à son habitude, Luna était restée douce et sereine, mais ferme dans ses actions. Elle le regardait avec sollicitude, le visage serein, les lèvres courbées en un fin sourire. Elle le dépassa nonchalamment et referma la porte derrière elle. Il resta plusieurs minutes debout dans l'immense salle de bain à regarder l'eau du bain coulée. Elle était chaude à faire rougir une écrevisse et emplissait la pièce de vapeur, mais c'est ainsi qu'il l'aimait. Dans la chambre, il entendait Luna jeter des sortilèges pour ranger et nettoyer les lieux, telle une petite fée du logis, ou la marraine dans Cendrillon. C'est un rôle qui lui allait bien, la sage femme, protectrice et enveloppante capable d'apaiser tous les mots.

Soudain son chagrin l'accabla comme une chape de plomb, à croire que son cœur venait de lui tomber dans l'estomac. Une boule lui monta dans la gorge, mais il tenta de l'ignorer comme un vain espoir de garder le contrôle. Il retira son pantalon et grimpa dans la baignoire. Il se laissa lentement glisser appréciant la chaleur qui déjà détendait ses muscles, puis lorsque l'eau arriva jusqu'à son menton, il prit une brève inspiration et s'immergea complètement.

Pendant plusieurs secondes, il se força à rester au fond de la baignoire, les yeux fermés, à apprécier la sensation de son corps qui ne voulait que flotter sans attache ni retenue. Alors qu'il sentait le ruban se défaire, laissant ses cheveux se répandre autour de lui comme une corolle, il ouvrit lentement les yeux. Le bruit de l'eau était toujours présent, bouillonnant et glougloutant, mais au point que les battements de son cœur soient à peine perceptible. Mais cela n'atténuait en rien la boule dans sa gorge et l'envie de pleurer qui ne l'avait plus quitter depuis le matin du 25.

Un sanglot lui échappa de même qu'une valse de bulle d'air lorsqu'il ouvrit la bouche. Ses poumons criaient déjà grâce, trop éprouvés par ce qu'il avait fait subir à son corps au cours des dernières 24 heures. Alors il sortit la tête de l'eau, puisqu'il lui fallait respirer, mais c'était tout. Il voulait encore profiter du silence... Il ne voulait pas s'entendre pleurer.

Pourtant, au bout d'un moment il fut incapable de ne pas s'entendre, tant ses sanglots se mêlaient de cris déchirant. Il aurait voulut s'arrêter mais rien n'y faisait, à croire que toutes les larmes qu'il avait retenu depuis la mort de ses parents s'ajoutaient à ses remords pour son comportement, que ce soit envers, Evan, ou envers lui même. Il pleura pour tout ; les morts, les trahisons, les instants manqués, les au revoir, les coups d'un soir qui lui avaient laissé un goût amer dans la bouche, Blaise qu'il avait repoussé l'année dernière, Jacob qu'il avait poussé dangereusement à bout et qui avait été si doux...

L'eau ne cessait de monter, mêlée de potion et de larmes, jusqu'à ce que le sortilège anti débordement ne s'active et que l'eau arrête de couler... Ce fut comme un signal pour son corps et son cœur qui s'accordèrent sur le faite que c'était terminé. Dray renifla deux trois fois avant de prendre une grande respiration et de se passer de l'eau sur son visage.

Incertain quant à ce qu'il ressentait, il se redressa doucement légèrement hagard. Il était comme anesthésié, à bout de force, et incroyablement lasse... Qu'est ce qu'il devait faire maintenant ? Il était si épuisé, vidé de tout, même si quelque peu soulagé...

Comme une réponse à ses prières, Luna entra dans la pièce. Elle referma vite la porte, histoire que l'air frais de la chambre ne fasse pas baisser la température presque tropicale de la salle de bain, mais Dray eut le temps de voir que le lit était fait et qu'elle avait fait repartir le feu dans la cheminée du salon. Dans ses bras, elle portait un plateau avec des biscuits au massepain et du thé matcha. Elle lança un sortilège au plateau avant de le poser à la surface de l'eau où il se mit à flotter.

« -Sers-toi, tout est comme tu aimes. »

Timidement, il tendit sa main dont les doigts étaient aussi fripés qu'un pruneau et attrapa une tasse dont il respira l'odeur avec bonheur avant de boire une gorgée qui lui brûla la langue.

Elle le regarda faire sans mot dire, mais il y avait une grande tendresse dans ses yeux, mêlée d'une certaine fierté. Il avait fait un pas vers la rédemption, l'acceptation et aussi, le bonheur, même si le chemin serait encore un peu long et elle allait tout faire pour qu'il emprunte le bon. A commencer par lui rendre son aspect d'autrefois. Présentement il avait les traits tirés, presque gris, bien que pleurer avait fait rougir sa peau d'albâtre et ses cheveux étaient tous emmêlés. A bien y regarder il avait des airs de chaton qu'on aurait abandonné sous la pluie.

« -Tu me laisserais m'occuper de tes cheveux ? Demanda-t-elle en attrapant la panier qui contenait ses produits capillaires. »

Dray hocha distraitement la tête. S'il avait été dans son état normal, il aurait crié au scandale, mais il avait seulement la force de tenir sa tasse et de porter un biscuit a ses lèvres, qui fort heureusement étaient très facile à mâcher. Il la laissa donc faire sans protester.

Il avait laissé pousser ses cheveux au début de sa sixième année, comme son père avant lui. Cette masse de cheveux blond polaire, aux reflets d'argent, était la marque de fabrique des Malefoy, une fierté ! Et maintenant, la sienne, surtout depuis qu'il était le seul à l'arborer. Seul les Delacourt, en France, pouvaient se vanter avec leur ascendance Veela d'avoir une telle parure dans tout le monde magique ! La voir dans un tel état cristallisait à quel point il avait touché le fond en à peine quelques jours.

Il se souvenait encore comment son père lui avait appris le rituel de soin pour ses cheveux. Un petit secret bien gardé par des générations de Malefoy. Cela avait marqué un tournant dans la vie du jeune sorcier, une étape qu'il avait passé pour affirmer son statut d'héritier. Ils avaient été si fiers...

Dans son dos, Luna avait des gestes doux en appliquant le masque et en démêlant lentement ses cheveux. Des gestes qu'ils avaient déjà eu l'un pour l'autre lors de leur cohabitation à Beauxbâtons et qui lui permettaient de reprendre doucement pied.

« -Merci, murmura-t-il la voix enraillée. Et aussi... je suis désolé.

-C'est toujours agréable d'entendre des excuses, mais ce n'est pas à moi que tu devrais en présenter, petit dragon... Penche la tête en arrière »

Dray soupira à la fois contrit et résigné, en s'exécutant.

« -J'irais présenter mes excuses à Jacob... Et à Evan...

-Il faudra le faire en effet, lui dit-elle en rinçant ses cheveux avec le pommeau de la douche. Mais je pensais surtout à te présenter des excuses à toi même. »

A ces mots, Dray se tourna brusquement vers elle, la mine froncée.

« - Pourquoi je devrais me présenter des excuses ? S'écria-t-il tout ébaubit. »

Luna le scruta de ses grands yeux, avec ce sourire si tranquille. Elle leva la main vers sa joue et la pressa longuement.

« -Oui, à toi. Il est temps que tu te pardonnes pour ce que tu as été, plus par nécessité que par envie. D'autant que le principal concerné l'a déjà fait... Parce que si tu poursuis sur cette voie, le prochain bourreau que tu trouveras pourrais bien laisser plus de marques... Ou pire. »

Sa petite main, fine et délicate descendit sur sa nuque, là où il avait été mordu, puis sur son cou, où de très légères marques subsistaient de la veille.

« -Sans parler du bonheur que tu ne cesse de rejeter parce que c'est plus simple d'aller vers du plaisir immédiat, n'est ce pas ? Et ce malgré ta promesse. Pourquoi tu n'as pas essayé ? Pourquoi tu n'as pas laissé une chance à Jacob ? »

Honteux, Dray recula violemment au point que des gerbes d'eau s'échappèrent de la baignoire. Bordel ! Mais qu'est ce qu'ils avaient tous avec Jacob ?! Le change forme attendait son empreinte ! S'ils entamaient vraiment une relation qu'ils s'abandonnait comme elle disait, et qu'il finissait par l'abandonner pour un autre désigné par la destinée ? Il allait se retrouver tout seul ! Encore !

« -La peur nous fait faire de drôle de chose, comme la douleur... Mais tu dois aller lui parler. »

Elle insistait de sa voix claire au point de lui retirer toute velléité de rébellion. Mais c'était crucifiant de lui demander pareille chose ! S'ouvrir ainsi, c'était trop dur !

« -Si tu n'as pas confiance en toi, ni en lui, tu pourrais commencer par me faire confiance ? Après tout, je ne me trompe jamais, n'est ce pas ? »

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En début d'aprés-midi, Dray embrassa Luna une dernière fois avant que l'auror Jacobson la reconduisait au manoir ancestrale des Londubat, où elle passait les vacances avec son fiancé, sa grand-mère et son père, qui étrangement malgré leur caractère si diamétralement opposés s'entendaient très bien. Ses parrains et Evan firent de même, même si ils ne l'avaient pas beaucoup vu, ils avaient été enchantés de la voir. Si elle n'avait pas métamorphosé Dray, au moins l'avait-elle fait sortir de sa chambre.

Avant qu'elle n'ait disparu dans une gerbe de flamme verte, Dray lui promit une dernière fois d'aller voir Jacob. Ce qu'il s'apprêtait à faire alors que Edward débarquait pour emmener Evan patiner avec sa famille.

« -Passe pas à travers la glace, Bambi ! L'apostropha le blond une demie seconde avant de transplaner pour la réserve. »

Si Evan lui envoya une pic en retour, il ne l'entendit pas, mais c'était fait exprès. Il voulait avoir l'illusion de gagner au moins une joute verbale aujourd'hui.

La seconde suivante, il se trouvait devant la maison de Jacob. Il prit une grande inspiration et afficha son plus beau sourire, quoique avec peu de conviction, sur son visage puis sonna. Il patienta gentiment pendant quelques secondes avant de danser d'un pied sur l'autre, sans qu'il ne se passe rien. Il allait pour frapper une deuxième fois lorsqu'un bruit de métal qui s'entrechoque avec force le fit sursauter.

Hypnotique, le fracas ne cessait de se répéter à intervalle régulier. Il tourna la tête pour voir d'où cela venait et avisa une remise de belle proportion et se dirigea vers elle, intrigué. En s'approchant, il nota une odeur d'huile de moteur et de métal chauffé, identique à ce qu'il sentait émaner du garage de Shawn.

La porte était entrouverte et il glissa la tête dans l’entrebâillement. Jacob était là, dos à lui, dans un bleu de travail qui ne couvrait que ses jambes. Le haut de son corps était à peine dissimulé sous un marcel qui avait connu des jours meilleurs, mais qui Merlin soit loué ! Rendait grâce à sa musculature. Sa peau dorée était couverte d'une fine pellicule de sueur tandis qu'il ne cessait d'abattre sa masse sur une pièce de carrosserie. Dray pouvait voir les détails de chacun de ses muscles, chacun de ses tendons avec une netteté qui assécha sa bouche. Salazar ! Jacob avait la rondeur d'un Rodin ! Il aurait voulu détourner le regard, mais il en était parfaitement incapable. Comment aurait-il pût ? La perfection faite homme se tenait devant lui ! Merlin qu'il était faible !

Sentant l'intensité de son regard sur lui, Jacob se retourna brusquement, le souffle haletant, sa masse à moitié en l'air.

« -Dray ?! »

Comme un enfant prit en faute, le susnommé eut un bref mouvement de recul et baissa les yeux en rougissant furieusement.

« -Qu'est ce que tu fais là ? Demanda le Quileute en s'essuyant le front d'un revers de main. »

Il n'avait pas l'air en colère ni embarrassé, contrairement au sorcier, qui ne pouvait s'empêcher de se sentir affreusement nerveux. A croire que c'était son premier tango. Mais à bien y réfléchir, c'était un peu le cas, non ? Il ne s'excusait pour ainsi dire jamais...

« -Je... J'ai toqué... à la porte de la maison, je veux dire, mais...

-Oh ! Fit Jacob. Mon père n'est pas là, il est allé voir Charlie.

-Charlie ? »

Jacob eut un sourire contrit. Dray ne pouvait pas savoir qui était Charlie ! Il secoua la tête l'air de dire «  ce n'est rien » et Dieu savait comme il y avait plus important que le chérif Swan en cet instant. Dray était dans sa remise ! Certes, il ne semblait pas au mieux de sa forme avec les cernes violacées qui lui mangeaient le visage et faisaient étrangement ressortir ses yeux gris. Sans parler de la nervosité qui le faisait jouer avec ses doigts et de son incapacité à faire une phrase complète. Mais il était là et il crevait d'envie de le prendre dans ses bras ! Il se fit violence et sourit à son emprunte, engageant.

« -Je suis venu pour... Je voulais... »

Merlin et les quatre fondateurs ! Il n'était vraiment pas doué pour ça ! Encore moins lorsque son vis à vis lui faisait des yeux de chiot !

Il prit une grande inspiration et se lança une nouvelle fois.

« -Jetedemandepardon... J'aurais pas dû me comporter comme ça... Tu... Tu ne le méritais pas... et... je suis... vraiment désolé... »

A chaque mot prononcé, il avait eu l'impression d'avaler une cuillerée de vinaigre, mais il avait réussit. Il aurait cru qu'il se sentirait soulagé, mais il se sentait misérable. A tel point qu'il lui était impossible de soutenir les grands yeux noirs du Quileute qui ne cessaient de le regarder avec une sollicitude qu'il n'était pas sûr de mériter.

« -Moi aussi, je te demande pardon... Combattre les instincts du loup c'est une lutte de tous les instants et j'ai clairement encore des efforts à faire... je suis désolé de t'avoir blessé.

-Mais non ! Tu ne m'as pas fait de mal ! S'écria Dray interdit. »

Surpris par ce cri du cœur, à la fois brutal et d'une sincérité touchante, Jacob resta statufié, laissant à Dray l'opportunité de poursuivre.

« -Au contraire ! Ce que tu as dis... ce que tu as fait... Si ça n'avait pas été toi... C'était de ma faute !... Rien que moi ! »

En voilà une idée ? Sexy Boy n'allait pas prendre le blâme à sa place ? Pour une fois qu'il s'excusait pour quelque chose, il entendait bien le faire pleinement ! Sinon ça ne servait clairement à rien !

« -Tu n'es pas le premier que je pousse à bout comme ça... Mais tu es le seul à avoir été aussi... déférent... C'était étrangement apaisant... J'ai eu la certitude fugace que tu ne pourrais jamais me faire de mal. C'était ce dont j'avais besoin, je crois... »

Merlin qu'est ce qu'il était en train de dire !? Il allait pour se flageller aussi bien mentalement que physiquement, mais Jacob l'en empêcha en se précipitant vers lui pour mieux le prendre dans ses bras. Le voir si vulnérable, si écorché, il ne pouvait plus se retenir. Puisqu'il était capable de l'apaiser, c'était ce qu'il allait faire.

Abasourdit, Dray se retrouva prisonnier de son étreinte brûlante, les bras ballants, sans savoir quoi faire, sans savoir quoi dire. Mais l'apaisement grandissait dans sa poitrine comme il l'avait fait fugacement le 25 au soir derrière la salle des fêtes. Il se détendit doucement appréciant ce câlin improvisé avec un mélange de joie et de gratitude qui lui donna presque envie de pleurer.

Sentant son trouble, Jacob caressa doucement son dos et enfoui son nez dans la cascade de cheveux blond. Il l'avait imaginé douce et soyeuse, mais il était très loin du compte et il en apprécia l'odeur et la texture avec ravissement.

« -Si je peux t'aider même un peu, n'hésite jamais. Je serais toujours là pour toi, Blondie. »

A ces mots, Dray vit la boule qui lui enserrait la poitrine se relâcher, puis il leva les bras et s'agrippa aux épaules musculeuses de Jacob. Il lui rendit son étreinte avec toutes les forces qu'il lui restait et d'avantage de reconnaissance. Pour la première fois depuis longtemps, il avait le sentiment d'être à sa place. En sécurité, enfin !

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A plusieurs kilomètres de là, l'ambiance était toute autre, malgré les fêtes de fin d'années, les sapins croulants sous les décorations multicolores et les bons repas qui chauffaient doucement dans le four.

Comme souvent, Remus était arrivé après la bataille. A cause de sa mission pour Dumbledore, il avait manquait noël et le réveillon, forçant sa jeune épouse à passer les fêtes avec sa mère et pour la première fois sans son père, disparu lors de la dernière guerre. Il n'avait pu qu'activer le sortilège qu'il avait posé sur son cadeau de noël pour qu'elle le trouve sur la table de chevet en se réveillant.

Douce et frivole, Nymph' ne lui tenait pas rigueur de son absence, à l'inverse de ce qu'il ne cessait de répéter à Dumbledore depuis des mois. C'est pourquoi elle lui sauta au cou à peine fut-il sortit de la cheminée, qu'importe ses six mois de grossesse bien tassés, qui se passait merveilleusement bien, au contraire de ce que tous croyaient. Tout du moins tout ceux qui ne faisaient pas partit de la résistance...

« -Moony ! S'écria-t-elle tout sourire, en oubliant pas de l'embrasser fougueusement. Joyeux Noël ! »

Loin de se plaindre de ce traitement de choc, Remus lui rendit son baiser et sa tendresse avec le même empressement. Qu'il était bon pour un solitaire mélancolique comme lui d'avoir trouvé une compagne si pleine de vie et d'optimisme, doublée d'une si formidable actrice ! En plus ses dons remarquables en métamorphose qui lui permettaient de continuer d'aider la résistance, en prenant diverses apparences, pourvut que cela lui permette de récupérer de précieuses informations. Mata Hari n'avait qu'à bien se tenir !

« -Le voyage n'a pas été trop long ? Tu n'es pas trop fatigué ? Tu as faim ? Ou tu as eu le temps de manger avant de partir ? Ta transformation a été confortable avec l'humidité ? J'ai presque fini de peindre la chambre, il faut absolument que je te montres !

-Doucement ! S'amusa-t-il en s’asseyant sur le premier fauteuil venu. Merlin ! Comment peux tu avoir autant d'énergie alors que tu es en train de fabriquer les poumons et les reins d'un être vivant ? »

La métamorphomage allait pour lui répondre avec son enthousiasme habituel, mais ne dit rien de plus en avisant les traits tirés et les sourcils froncés de son mari. Ses épaules étaient si voûtées qu'on eut dit que le poids du monde y pesait. Elle s'assit sur l'accoudoir du fauteuil, entoura son buste de ses bras et embrassa doucement sa tempe.

« -Est ce que tu dois aller voir le vieux tout de suite ? Demanda-t-elle d'une voix bien plus posée. »

Un soupire à fendre l'âme lui répondit. Cela voulait dire « oui ». Soudain aussi accablée que son mari, Nymph' pressa d'avantage ses épaules. Les aléas de la grossesse la rendait émotionnellement trop instable, c'était rageant !

« -Il ne lâchera pas l'affaire de si tôt ! Il est complètement obsédé par Harry !... Si seulement il pouvait faire une erreur ! Même infime !... Mais il ne fait jamais rien par lui-même et danse avec l'illégalité avec une telle virtuosité... Est ce qu'on y arrivera un jour, Nymph' ?... Si je ne parviens pas à faire ça pour Harry, comment est ce que je pourrais le faire pour notre fils ?... A supposé que je sois là !... Si ça continue je manquerais sa naissance ! Il pourra m’appeler papa fantôme !... »

Cela faisait longtemps que son homme n'avait pas été aussi défaitiste, mais la situation si prêtait trop bien malheureusement. Malgré leurs efforts, ils ne parvenaient pas à se procurer de preuve concrètes sur les agissements du vieux Directeur. Qu'importe ses complots, ou ses méfaits, il ne faisait que frôler l'illégalité sans jamais la toucher et si cela devait arriver, il laissait quelqu'un d'autre s'en charger, en témoigne Severus, les Malefoy aujourd’hui disparus ou le petit fils de Nicolas Flamel arrêté par le Ministère Français.

Mais ils y étaient presque, elle le sentait ! Qu'importe que beaucoup disent que c'était dût à son optimisme maladif. Elle en était sûr, Dumbledore allait commettre l'erreur fatale qui le mettrait hors d'état de nuire ! Ainsi plus aucun enfant ne serait sacrifié sur l'autel du « plus grand bien ! ».

Tendrement, elle prit les mains de son mari dans les siennes et les posa sur son ventre. Comme s'il reconnaissait les mains de son père, l'enfant donna des coups de pieds pour venir à sa rencontre, ce qui redonna automatiquement le sourire au lycanthrope.

« -Ton fils t'aime, lui dit-elle. Il sait que tu l'aimes et s'il venait à oublier je serais toujours là pour le lui rappeler. Je lui dirais aussi comme son père est courageux et acharné ! Qu'il se bat tous les jours depuis plus de 17 ans pour offrir à tous les enfants du monde un bel avenir. A commencer par celui qui sera un jour son parrain. »

Éperdu d'amour et de reconnaissance, Remus plongea ses yeux embués de larmes vers sa femme.

« -Alors ne lâche rien mon amour ! Je suis si fière de toi et il le sera aussi. »



Chapter 29: Chapitre 29

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Chapitre 29 :



La nouvelle année commençait tranquillement dans le manoir à la périphérie de la ville de Forks. Il était loin le temps où les jeunes du coin y venaient pour se faire peur. Aujourd'hui, plus de fantômes, ou de croquemitaine, de vitres brisées ou de toiture éventrée, mais une grande demeure confortable et chaleureuse qui recevait plus souvent qu'à son tour. Ce qui n'empêchait pas l'aura de mystère de perdurer, car depuis peu il y avait un nouveau venu au manoir ! Un nouvel éphèbe blond à la chevelure de conte de fée et au verbe sulfureux. Pendant les vacances de noël on l'avait vu se balader en ville aux côtés de son tuteur, lorsque ce n'était pas sur la plage de la Push avec Jacob Black, le fils du chef Quileute.

La rumeur disait de lui qu'il était un génie des sciences et qu'il allait être l'assistant de recherche de celui que tout le monde surnommait Mr Darcy, qui était biologiste et travaillait dans les sous sols du manoir. C'était travestir la vérité, mais pour des moldus ce n'était pas surprenant, beaucoup de chercheurs étaient indépendants et travaillaient de chez eux. Un coup au cœur pour les demoiselles du lycée de Forks qui ne pourraient pas profiter de son charisme renversant, mais il restait toujours Evan. Il se disait que le jeune homme c'était enfin remis de sa pneumonie et allait pouvoir revenir au lycée. Peut être pourrait-il se faire entremetteur ? Lorsqu'il aurait assouvi la curiosité des élèves sur son compte. C'est qu'il avait fait un tel passage éclair que peu de personne pouvait se vanter de le connaître, ne serait ce qu'un peu.

Rosalie Cullen lui apportait ses devoirs et avoir de plus amples informations de sa part c'était mission impossible, sauf à vouloir perdre un œil. Evan discutait sur les réseaux avec Eric Yorkie et si ce dernier était plus loquace que la blonde, ce n'était pas le cas lorsqu'il s'agissait d'Evan. A croire qu'il était couvé comme les joyaux de la couronne. Ce qui rendait les adolescents du coin d'autant plus impatients à l'idée de le revoir...

La veille de la rentrée, Evan préparait son sac, en n'oubliant pas de prendre les derniers devoirs à rendre. Il avait beau utiliser la carte de la convalescence, il n'avait pas ménagé ses efforts pour rester à niveau. A la différence de sa première rentrée au lycée, il était plus excité qu'anxieux. Il avait hâte de revoir Eric pour discuter avec lui en vrai et pas par téléphone interposé. Il appréciait vraiment le jeune homme. Il était quelque peu solitaire et très geek, mais il avait beaucoup d'humour et était très attachant.

Avec les autres, cela demanderait quelques ajustements, mais il était bien plus confiant. Une fois passé les slaves de questions sur sa « maladie », il pourrait retourné à une vie de lycéen lambda et c'était ce dont il avait toujours rêvé.

Il en était là de ses réflexions lorsqu'on toqua à la porte.

« -Oui ?Entrez ! »

Edward, puisque c'était lui, entra en faisant apparaître une nuée de papillon dans son ventre, comme à chaque fois qu'ils se retrouvaient.

Au début de leur relation, Edward était passé plusieurs fois par la fenêtre de sa chambre, souvent parce qu'il était trop tard pour passer par la porte d'entrée et réveiller quelqu'un au passage. Ce qu'il ignorait, c'était que les barrières magiques qui entouraient le manoir prévenaient les habitants que quelqu'un entrait. Même si c'était quelqu'un qui avait ses entrées. Et le vampire l'avait appris un matin de la bouche de Shawn.

« -De fait, si tu pouvais éviter de jouer les Roméo, qu'importe le romantisme ! Et passer par la porte comme tout le monde, je t'en serais infiniment reconnaissant. Ça évitera d'avoir le bruit de la barrière et d'un spider monkey escaladant les murs. »

S'il avait pu rougir, nul doute qu'il l'aurait fait, alors il c'était contenté d'hocher la tête en baissant les yeux, mortifié. Et il n'était plus jamais passé par la fenêtre. Ce qui n'empêchait pas Evan de l'accueillir avec le même sourire et de lui ouvrir ses bras. Sans plus attendre, Edward répondit à son invitation et l'embrassa tendrement.

L'air du dehors était si froid et son corps était si chaud, son odeur si addictive. Comment faisait-il pour partir chasser sans se disloquer à cause de la séparation ? Cela ne faisait pas si longtemps qu'ils étaient ensemble, mais il avait déjà oublié de ce que c'était de vivre sans lui et il ne voulait plus jamais le savoir. Quelle merveille de l'avoir au lycée, qu'importe qu'ils ne soient pas dans la même classe, il pourrait le voir plus régulièrement et passer plus de temps avec lui dans la journée. Que demander de plus ? Et pourtant, il y avait bien une chose à laquelle il n'avait pas pensé et qui venait de lui sauter au visage.

Evan le sentit se tendre légèrement et mit aussitôt fin au baiser. Il scruta la visage de son compagnon sans parvenir à savoir ce qui le rendait soudain si soucieux.

« -Qu'est ce qui se passe ? Demanda-t-il en passant sa main sur sa joue. »

Edward s'appuya sur elle avant d'embrasser sa paume et de lui répondre.

« -Tu risques de trouver ça bête, mais j'avais tellement hâte de pouvoir retourner au lycée avec toi que je ne me suis pas demandé comment ça allait se passer, avant... maintenant. »

Evan cligna des yeux, abasourdit.

« -Se passer ? C'est à dire ? S'enquit-il nerveux.

-Comment est ce que tu voudrais qu'on soit devant d'autres que nos proches, par exemple ? Ou comment on allait aborder le fait d'être... Ensemble ? Les autres peuvent être si envahissants et si... Je... »

Voir Edward la tête si basse, les yeux à demi clos, les sourcils froncés, la joue désespérément appuyée sur sa main, fit s'envoler la nervosité d'Evan et la changeant en sollicitude. Pour ce qui était du poids de la société, ils se ressemblaient beaucoup. Ce n'était pas une question de honte et si cela l'avait été, ce n'était plus le cas depuis longtemps. Ce qui coinçait c'était les regards de travers, l'inquisition, les messes basses et les injures cachées sous des paroles mielleuses. Il avait connu cela et plus encore lorsqu'il était à Poudlard. Il avait cherché l'aide des adultes, qui n'avaient cessé de lui tourner le dos ou de minimiser les faits. Se cacher devenait une nécessité pour mieux survivre à l'enfer et comme disait Jean Paul Sartre : « L'enfer c'est les autres ».

Mais aujourd'hui c'était différent. Autant l'un que l'autre étaient entourés, aimés et épaulés par leur famille et leurs amis. Plus encore, ils se soutenaient l'un l'autre. Evan, et c'était bien la première fois, n'avait plus aussi peur du regard des autres. Tant qu'Edward serait là, il n'aurait plus peur. Il devait être ce soutient pour lui aussi. Qu'importe son choix ou ses envies.

Tout doucement, Evan guida son compagnon vers le lit et l'enjoignit à s'allonger à côté de lui, en chien de fusil, main dans la main, et front contre front.

« -Je ne souhaite pas me cacher, ni faire étalage de notre relation comme on brandirait un étendard. Nos proches connaissent et respectent notre relation, et c'est tout ce que j'ai jamais voulut. Les autres peuvent aller se faire voir. »

Emplit de reconnaissance, Edward pressa d'avantage la main du sorcier dans la sienne.

« -On peut se mettre d'accord sur ce qu'on dira si on nous pose la question. Que ce soit un mensonge proche de la vérité, ou un mensonge tout court, pourvut qu'on soit tranquille... Tout ce qui m'importe c'est de savoir que quoi qu'il se passe, on le surmontera ensemble. »

Evan n'avait pas élevé la voix plus haut qu'un murmure, comme une promesse mêlée d'une confidence solennelle qui aurait fait emballer son cœur s'il battait encore. Éperdu, Edward approcha ses lèvres des siennes et murmura

« -Je t'aime. »

Avant de l'embrasser.

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Le lendemain matin, alors qu'Evan finissait de prendre son petit déjeuné, que Sebastian vérifiait sa trousse de potion d'urgence, que Shawn glissait un sac d'en cas dans son sac et que Dray se réveillait devant sa tasse de café, la BMW de Rosalie passa le portail et se gara devant la porte. Après une ultime embrassade à ses parrains et un souhait de bonne journée à Dray auquel il répondit par un grognement de bonne aloi, Evan attrapa son sac et courut presque dehors, en prenant à peine le temps d'enfiler son écharpe et son manteau.

La voiture noire de Rosalie contrastait dans le décors givré de ce début de Janvier. Le ronronnement de son moteur était la seule chose qui rompait le silence quasi religieux du jardin. Adossé à la portière, côté passager, dans une posture qui se voulait nonchalante, Edward l'attendait. Sur son visage de marbre, on distinguait un pli dans le front, signe de sa nervosité. Mais dès qu'il posa son regard sur son compagnon, il disparu presque complètement et il se fendit d'un tendre sourire. Il tendit une main qu'Evan s'empressa de prendre. Une fois fait, le vampire l'attira à lui, glissa un bras dans son dos et l'embrassa fougueusement. Ils s'étaient quittés aux premières heures de l'aube, mais c'était à croire que cela faisait plusieurs jours.

« -Bambi ! Cria Shawn en sortant en trombe du manoir, mettant fin à ce charmant intermède. Tu as oublié ton bonnet. »

Evan sourit, le rouge aux joues avant de reculer suffisamment pour récupérer son bien.

« -Merci Siri.

-N'oublies pas d'appeler au moindre souci, d'accord ?

-C'est promis Siri.

-Bien, alors bonne journée les jeunes, moi je rentres au chaud on s'gèle au pays des pingouins ! »

En effet, il ne faisait pas chaud, surtout lorsqu'on portait juste un pull ! La seconde suivante, l'animagus était rentré, mais resta non loin de la fenêtre pour les regarder partir, en bonne maman poule. Derrière lui, on distinguait la silhouette de Sebastian qui veillait au grain.

Edward émit un léger gloussement devant l'air faussement agacé du sorcier face à ce comportement un brin surprotecteur.

« -Prêt à faire ton grand retour ? Demanda-t-il.

-Je suis prêt si tu es prêt, chuchota Evan tout contre ses lèvres à un centième de seconde de l'embrasser.

-Il est prêt, tu es prêt, nous sommes tous prêts ! Lança Emmett avec un sourire goguenard. Mais il serait temps de grimper en voiture avant la fonte des neiges !... Aieuh ! Mais ma Rosie jolie !

-Crois-tu que je sois si peu prévoyante ? Nous arriverons à l'heure au lycée quoiqu'il en soit ! Le rabroua-t-elle. Alors cesse te dire des bêtises, sinon... ! »

Elle brandit un index sentencieux sous son nez, sans manquer de le fusiller du regard. Elle n'avait même pas besoin de finir sa phrase pour lui faire comprendre ce qu'il risquait, aussi Emmett se ratatina-t-il sur son siège en promettant de ne plus prononcer un mot sans son entière approbation.

Le trajet se déroula dans la même ambiance, entre chamailleries complices et petits moments de tendresse. Comme de bien entendu, ils arrivèrent à l'heure. Le parking du lycée était aussi grouillant qu'il se devait, apportant une bouffée d'angoisse à Evan. Oups ! Mais fort heureusement, il y avait Jasper qui les attendait sur le parking et après un léger signe de tête, il fit passer l'angoisse du sorcier en un clignement de paupière. Après une profonde inspiration, Evan sortit de l'habitacle et se dirigea vers le secrétariat afin de remettre son « certificat médical » à Gladys, accompagné par Edward. Même si son compagnon connaissait le chemin, il tint à venir avec lui. Et le moins qu'on puisse dire, c'est que son petit manège ne passa pas inaperçu. L'information fit le tour dut lycée en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Et c'est ainsi qu'Eric Yorkie se fit alpagué par Jessica Stanley, la Gossip Girl du lycée, avant le début du cour d'anglais.

« -J'aurais besoin que tu me rendes un service ! Annonça-t-elle de but en blanc.

-Bonjour et bonne année à toi aussi mon petit rayon de soleil, grinça le jeune homme. »

Jessica secoua la tête, faisant voleter sa masse de cheveux bouclés, d'un air de dire «  je n'ai pas le temps pour ces bêtises ».

« -Evan et toi êtes proche, n'est ce pas ? »

Eric leva les yeux de son sac et ralentit ses gestes, légèrement inquiet quand au tournant que prenait la conversation.

« -On s'entend bien...

-Et il est proche des Cullen, n'est ce pas ? Demanda-t-elle sans prendre le temps d'écouter sa réponse.

-On dirait...

-Tu pourrais lui demander de parler de moi à Edward. »

Eric ouvrit des yeux grands comme des soucoupes avant de froncer les sourcils et de se renfrogner. Son crush pour Edward lui avait-il fait perdre tout bon sens ? Ni lui ni Evan ne savait qui elle était !

« -Non.

-Pourquoi non ?! Ça ne te coûte rien de lui demander !

-Peut être parce qu'on est pas ami toi et moi ? Et que je trouve ça hyper déplacé de demander un truc pareil, d'autant plus le jour de son retour...

-Mais...

-J'ai dit non ! La coupa-t-il. Ni demain, ni après demain, ni jamais ! Je n'en parlerais pas à Evan !

-De quoi ne dois-tu pas me parler ? »

Chacun bondit de sa chaise. Le jeune homme était là avec un sourire tranquille, ignorant qu'une bcbg c'était dit que ce serait une bonne idée de lui demander de jouer les entremetteurs, pourvut qu'elle se rapproche de son petit ami !

Pendant quelques secondes, le temps fut comme suspendu. Ils regardaient tous les deux Evan s’asseoir à côté d'Eric qui lui avait gardé une place, sans oser prononcer un mot. Un flottement de courte durée de l'avis d'Eric, puisque déjà Jessica ouvrait la bouche.

« -Bonjour ! Je m'appelle Jessica Stanley ! »

Elle lui tendit sa main et secoua sa chevelure de poupée. Un tic qui faisait mouche chez certains hétéros, au grand damne d'Eric. Evan lui se retint de rire en se mordant la lèvre. Loin de se sentir envahit dans son espace personnel, elle lui rappelait Lavande Brown.

« -Enchanté.

-Tu as fait une rentrée en fanfare ! Venir avec les Cullen ! Ils sont si insaisissables pour le commun des mortels ! »

« Pitié achevez moi ! » pensa très fort Eric en se mettant la main sur le front, en n'oubliant pas de soupirer aussi fort qu'il le pouvait. Jessica était en train de faire son show de manière si peu subtil qu'il s'attendait au pire. Mais où était le professeur ?!

« -Et bien, fit Evan qui ne savait comment prendre la dernière phrase de la petite brune.

-Mais je devrais commencer par te demander comment tu vas, n'est ce pas ?

-Oui, tiens c'est une idée, grinça Eric exaspéré.

-Alors comment tu te sens Evan ? Demanda-t-elle comme si Eric n'avait rien dit. »

Evan retint un ricanement. Ce genre de phrase, dite sur ce ton laissait toujours entendre que la personne voulait quelque chose. Et cela avait le don de l'exaspérer. Décidément Survivant ou non, il attirait ce genre de spécimen !

« -Serein, y a cinq minutes, répondit-il laconiquement. »

Jessica se retrouva à cours de mots pendant un demie seconde. Le ton utilisé par Evan était légèrement rauque et froid. En voilà un caractère ! Elle aurait voulut répliquer, mais les pas du professeur se firent entendre et il entra dans la classe en exigeant le silence !

« -Enfin, soupira Eric soulagé d'avoir la paix pour le reste du cours. »

Evan aussi fut soulagé de cette interruption. Il n'avait pas aimé le ton de Jessica,très passif agressif, pour parler des Cullen. Elle se savait populaire et n'aimait pas être mise sur la touche. Il connaissait suffisamment ce genre de comportement pour s'en méfier. Elle était un subtil mélange entre Lavande, et son cousin Dudley. Assurément, Eric avait essayé de le protéger de la toxicité sous-jacente de la brune, ce dont il lui était reconnaissant. Mais au prochain tour ce serait à lui de jouer. Son maître en matière de joute verbale était Draco Malefoy tout de même, il devait lui faire honneur !

Le cours se passa tranquillement, sans que Jessica ne lui adresse un mot de plus. Une fois que la sonnerie retentit, Evan allait pour se diriger vers son cours de Français avec les terminales, lorsqu'il aperçut Edward qui l'attendait devant la porte. Aussitôt son visage s'illumina, ce que Jessica ne manqua pas de remarquer vu qu'elle s’apprêtait à repartir à l'assaut du sorcier. Elle le regarda se précipiter vers Edward, sans plus faire attention à ce qu'il l'entourait, à peine avait-il lancé un « à plus tard !» à Eric, qui ne s'en formalisa pas une seule seconde.

Mais ce qui fut le plus choquant, tout du moins pour Jessica, ce fut le regard tendre d'Edward pour Evan. Un regard qu'il n'avait jamais eu pour personne. Sans parler de sa main qu'il passa furtivement dans le bas de son dos, même s'il se ravisa très vite, comme s'il venait de se souvenir où il était.

« -Tu as peur que je me perdes dans les couloirs ? Lui demanda Evan, taquin. »

Edward se pencha vers lui pour lui murmurer sa réponse, tout proche de son oreille, en oubliant pas de rajuster son écharpe qui était en train de glisser.

« -Tu en serais capable... Rappelle moi où est la gauche ? »

Evan se mit à rosir, légèrement vexé, avant de lui faire une pichenette sur le front et de se faufiler dans le couloir.

Jessica ouvrit de grands yeux, une grande bouche en cul de poule et saisit violemment le bras d'Eric qui passait prêt d'elle.

« -Tu le savais?! Brailla-t-elle.

-Je sais beaucoup de choses, Stanley. Tu pourrais être plus précise ? Répondit Eric la mine revêche. »

Il se dégagea brutalement de sa poigne digne d'une serre de rapace en n'oubliant pas de la fusiller du regard. Il n'aimait vraiment pas qu'on se permette un tel geste envers son intégrité physique.

« -Ne me prends pas pour une dinde ! Je te parle d'Evan et Edward ! Ils sortent ensemble ?!

-Oh mon Dieu ! S'écria Eric en posant une main sur le front en faisant mine de s'évanouir. Mais comment ai-je pu oublier de t'envoyer un mémo ?... Réveilles-toi Jess ! Tu te crois dans un remake de people magazine ?... On est dans la vraie vie ! Avec des vrais gens !... Maintenant si tu veux bien m'excuser j'ai cours, moi ! »

Le menton haut, il la laissa là à ruminer. Une fois dans le couloir, il sortit son portable pour prévenir Evan que Jessica ne manquerait pas de prévenir tout le lycée de son histoire avec Edward. Il n'avait plus qu'à espérer qu'il lise son message avant d'être confronté aux conséquences des rumeurs rocambolesques de la petite brune. Peut être devrait-il prévenir Rosalie également ? Ou était ce trop létal pour l'avenir de Jessica ?

Si Evan se doutait qu'il y aurait des commérages sur son couple, il ne s'attendait certainement pas à ce que ça aille aussi vite. A peine fut-il sortit de son cours de français avec Rosalie que la moitié du lycée piaillait à leur sujet. Heureusement, il ne fallut qu'un regard de la blonde pour que tous les lycéens s'envolent comme une nuée de moineaux. Il prit la véritable portée des choses durant le cour de sport, lorsque Tyler vint se jeter littéralement, comme s'il venait de prendre une balle en plein cœur, à ses pieds.

« -OOOH Mon petit chou à la crème !.. Comment pourrais-je survivre à pareille traîtrise ?... Nos promesses à demies murmurées n'étaient donc rien pour toi ?.... Je t'aurais attendu mon petit biscuit, mais voilà, ton cœur en préfère un autre ! Ainsi, le mien s’éteint !..Oh Ciel !... Sous tout auguste indifférence ! … Je meurs ! »

Sa mort, si théâtrale ! Fut filmée par ses camarades, ainsi que quelques uns de ses coéquipiers du club de football et de basket présents dans le gymnase. Le tragédien improvisé laissa planer quelques secondes, puis se releva comme un diable sort de sa boite et salua sous une slave d'applaudissement et le rire d'Evan.

« -J'avais peur de plus jamais de revoir et puis bim ! Te revoilà pour la nouvelle année, avec à ton bras, celui qu'aucune fille n'aurait imaginé sortir du placard !... Tu peux te vanter d'avoir fait fort ! Tu vas en faire des jalouses !

-Une en particulier, soupira Evan. Jessica.

-T'occupes pas d'elle ! Banalisa Tyler en le prenant gentiment par les épaules. Elle s'y croit de trop, ça lui f'ra les pieds ! »

Evan se mit à glousser. Qui lui avait écrit le texte de « sa mort » ? Son vocabulaire était si différent tout à coup ! Même si plus proche de sa personnalité. Mais il n'eut pas le temps d'y penser plus avant que Tyler poursuivait sur sa lancée, tout en s'arrangeant pour éloigner les oreilles qui traînaient mine de rien autour d'eux.

« -Il y a plus important ! Est ce tu vas vraiment mieux? »

S'il était toujours aussi joviale, il y avait dans ses yeux un réel intérêt pour sa santé, contrairement à Jessica deux heures auparavant.

« -Ça va beaucoup mieux, répondit-il en souriant doucement.

-Aaah ! Mazel tov ! Et ça tombe bien parce que j'ai répété ce que tu m'as dit au capitaine de l'équipe de base-ball ! Ça t’intéresserais de faire un essai ? »

Evan éclata franchement de rire. Avec son air de chat qui a gobé une souris, il n'arrivait pas à savoir si Tyler disait ça sérieusement ou non ?

« -Je me suis inscrit au club d'art plastique, alors je vais devoir décliner, s'excusa Evan.

-Dis plutôt que tu veux garder des forces pour un autre genre de sport, mon petit chou ! Le taquina-t-il en lui ébouriffant les cheveux. C'est pas moi qui t'en empêcherais ! Tu sais choisir ton challenger !

-Tu as remarqué ça toi ? Je croyais que tu les préférais avec plus de poitrine ? Rétorqua Evan l'œil torve. »

Ce fut au tour de Tyler d'éclater de rire. Décidément, il l'aimait bien ce petit rosbif ! Il avait assez de mordant pour ne pas se laisser dévorer par Jessica et ses mesquineries. Et sinon, il serait là pour lui filer un petit coup de main ! Et il ne serait sûrement pas le seul. Il connaissant un geek qui en avait autant à son service !

A la sortie du cours de sport, Evan était encadré par Tyler et Eric, qui devisaient sur la meilleur version du jeu Zelda avec animation. Une telle escorte faisait fuir ceux qui auraient voulut l'aborder, même si ça n'arrêtait pas les bavardages inutiles. Les deux garçons étaient pires que Rosalie question œillades assassines et peu l'auraient cru possible. Le seul qui passa leur radar fut Edward, comme de bien entendu.

« -Puis- je me joindre à vous Messieurs ? Ou dois-je faire signe d'allégeance ? Demanda-t-il à l'entrée de la cafétéria. »

Les deux gardes du corps auto proclamés firent mine de réfléchir.

« -Plus qu'allégeance, vous devriez faire une aumône conséquente, annonça Eric.

-Oh ! Je valide cette idée ! S'écria Tyler. J'suis corruptible si tu me payes en cookies !

-Esmée fait les meilleurs du monde, demain je t'en apporterais, promis le télépathe.

-Et moi ? Demanda Evan faussement vexé.

-Je t'ai offert mon cœur. »

A ces mots, le vampire passa doucement sa main dans son dos avant d'embrasser la tempe de son compagnon.

Presque aussitôt, on entendit quelques filles, probablement des fans de yaoi, faire des « Ooooooooh » énamourés. Si avec ça Jessica s'imaginait avoir la moindre chance, c'est qu'elle était définitivement perdue pour la science, ce qui malheureusement, risquait bien d'être le cas...