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INTRODUCTION GÉNÉRALE
1. Présentation du sujet
Le développement social et économique de l’Afrique, en général et du Cameroun en
particulier, repose essentiellement sur le changement des mentalités. Aussi, participer au
rayonnement de notre pays revient à s’impliquer dans le processus de changement de
mentalités et de comportements des populations. Ce changement peut s’opérer par la
facilitation de la disponibilité, l'accessibilité de l’information et de la qualité des services.
D’où le choix du sujet Traduction et terminologie médicale français ‹›bəti-faŋ:cas de
l’ulcère de Buruli. Ce sujet contribue à affiner deux niveaux de langues : le langage
spécialisé du domaine médical et les échanges entre le personnel de santé et leurs patients. En
effet, la science, la recherche et la technique, à l’instar de nombreux autres domaines de
spécialité, ont subi au cours des dernières décennies une évolution caractérisée par le
renouvellement des connaissances et des produits. Cette évolution s’accompagne souvent
d’une diversification généralisée des savoirs et d’un fort accroissement de la communication
spécialisée tant à l’intérieur d’un pays que dans un espace linguistique donné. Selon les
recommandations publiées en 2003 par le groupe de travail Terminologie et Documentation
de la Conférence des services de traduction des États européens,
« La communication spécialisée représente aujourd’hui les quatre cinquième de tous
les échanges qui se pratiquent avec une densité croissante via les nouveaux réseaux de
communication. ».
Pour communiquer entre eux, les spécialistes utilisent les informations de leur
spécialité caractérisée par une terminologie spécifique. La complexité grandissante des
contenus spécialisés et des savoirs en général, l’enchevêtrement et le chevauchement des
domaines de spécialités exigent une communication de qualité. C’est à ce niveau que la
terminologie en tant que discipline et champ de recherche joue un rôle déterminant en ce sens
qu’elle contribue à faciliter et à accélérer la communication, tout en garantissant la qualité
grâce aux vocabulaires spécialisés, unilingues ou plurilingues, et à leur très large diffusion
auprès des utilisateurs à travers les réseaux de communication.
En outre, l’activité terminologique s’applique directement à la traduction. Elle permet
de conserver les résultats des recherches souvent longues et de les mettre à la disposition d’un
nombre plus ou moins grand de traducteurs ou de personnes intéressées. La terminologie
représente une étape nécessaire à comprendre un domaine, à l’appréhender, à l’exprimer sous
forme de mots dicibles, qui permettent de transmettre, de présenter à d’autres des idées, des
notions, des techniques se rattachant au domaine. Ainsi, la terminologie constitue pour la
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traduction un excellent moyen pour se familiariser avec une spécialité qui, dans le cadre de
notre mémoire, est celui de la médecine, sous-domaine pathologie, spécialité infectiologie,
cas de l’ulcère de Buruli.
L'ulcère de Buruli, ou atɔ̌m en langue bəti-faŋ, est une maladie dont la plupart des
cas sont décelés dans les régions tropicales, notamment en Afrique. Il s’agit d’une infection
nécrosante de la peau et des tissus mous accompagnée d'ulcères de grandes tailles, survenant
surtout aux membres inférieurs et aux bras.
Les destructions tissulaires sont causées par la toxine produite par une mycobactérie,
le Mycobacterium ulcerans, décrite pour la première fois en 1897 en Ouganda. Les punaises
aquatiques sont hôtes et vecteurs du bacille. L’ulcère de Buruli est une maladie ancienne
considérée comme « négligée », dont le mode exact de transmission reste toujours inconnu
des scientifiques. Son nom lui vient de Buruli, une région ougandaise où de nombreux cas
avaient été détectés à la fin des années 1960. Elle est due à une mycobactérie, le
Mycobacterium ulcerans, agent causal de la même famille que les bactéries responsables de la
lèpre et de la tuberculose. Cette maladie se caractérise par de vastes ulcérations cutanées qui
évoluent le plus souvent vers des séquelles invalidantes. On peut être infecté à tout âge par
l’agent causal, indépendamment du sexe, même si la plupart des patients sont des enfants de
moins de 15 ans.
Des chercheurs de l'Institut Pasteur et de l'Institut national de la santé et de la
recherche médicale (INSERM), ont montré en 2006 que la salive de ces punaises confère une
véritable protection contre le bacille Mycobacterium ulcerans.
Le traitement repose essentiellement sur l'excision chirurgicale de l'ulcère. Un
traitement alternatif consiste en la mise sous antibiotiques, streptomycine et rifampicine,
permettant la guérison dans un cas sur deux sans avoir recours à la chirurgie. Plus récemment,
un nouveau traitement prometteur associant rifampicine et clarithromycine vient d'être testé
avec succès par une équipe française au Bénin, soutenue par l'OMS.
L’ulcère de Buruli est présent au Cameroun depuis de nombreuses années. Mais,
« C’est en 1969 que le premier cas est formellement identifié comme tel dans notre
pays, précisément à Akonolinga et Ayos, deux districts de santé du département du Nyong et
Mfoumou (Centre) où cette maladie sévit de manière endémique»,
a indiqué le secrétaire permanent du Programme national de lutte contre l’ulcère de Buruli, Dr
Earnest NJIH TABAH, au symposium scientifique qui s’est tenu le 23 novembre 2005. Cette
réunion organisée par le Centre Pasteur, à Yaoundé, avait pour thème : « Pertinence d’une
approche multidisciplinaire pour comprendre le mode de transmission de l’ulcère de
3
Buruli ». Il faudra plus de 30 ans au Cameroun pour reconnaître cette maladie infectieuse
comme un problème de santé publique en 2002.
D’après le Dr Jean François GUEGAN de l’Institut de Recherche pour le
Développement (IRD), l’augmentation du nombre de cas et l’émergence de nouveaux foyers
ces dernières années notamment au Cameroun avec l’apparition de nouveaux foyers à Bankim
(Adamaoua), Banguem (Sud-ouest) et Ngoantet (Centre) - seraient provoqués par des
bouleversements
écologiques
(déforestation,
aquaculture,
lacs
artificiels,
irrigation,
pisciculture, etc.) qui favorisent vraisemblablement le développement des punaises
aquatiques. Lesquelles « pourraient héberger le bacille au sein de leurs glandes salivaires et le
transmettre à l’Homme lors de piqûres accidentelles», selon la même source. Ainsi donc, l’on
observe fréquemment l'ulcère de Buruli à proximité des plans d'eaux, marais, lacs, rivières à
débit lent, mares, etc. dans les 30 pays où cette maladie est présente.
Par ailleurs, le fait qu’un foyer de l’ulcère de Buruli se soit fondé sur les abords du
fleuve Nyong, depuis une cinquantaine d’années, a suscité dans les régions riveraines,
notamment dans les départements du Nyong et Mfoumou (Ayos et Akonolinga) et tout
récemment dans le Nyong et So’o (Ngoantet), le besoin d’une communication propre au
domaine et la nécessité de dénommer en langue (s) locale (s) des réalités nouvelles qui seront
abordées dans ce mémoire. Ce besoin en communication spécialisée a causé la formation de
termes spécifiques à cette maladie, afin de favoriser les échanges linguistiques et d’assurer la
clarté et la précision d’une telle communication.
2. Articulation du problème
Dans les pays en développement, les croyances et les pratiques socioculturelles
influent fortement sur la recherche des soins par les sujets atteints. Dans la plupart des cas, les
populations assimilent l’ulcère de Buruli à un sortilège malfaisant et le traitement traditionnel
est souvent leur premier recours du fait du manque d’informations relatives à la
contamination, au dépistage, à la prise en charge et à la prévention de la maladie. Aussi, la
mauvaise catégorisation du domaine de spécialité de cette maladie pose-t-elle des problèmes
de conceptualisation et de contextualisation à la terminologie développée par les acteurs de ce
domaine faussant ainsi la communication entre les différents intervenants de la chaîne de
communication. La mauvaise appréciation du domaine de spécialité entraîne en effet, la
création des termes désignant des réalités relevant d’un autre ressort. En d’autres termes, les
erreurs de traduction dues à la mauvaise perception de la maladie par les victimes et les
tradipraticiens, faussent les données de traitement.
En outre, le traducteur est appelé à exercer son métier dans divers secteurs de l’activité
4
humaine, et une très grande part de son travail concerne la traduction technico-scientifique.
Pourtant, les glossaires et lexiques auxquels il se réfère, présentent des difficultés dues au fait
que ces termes n’apparaissent pas comme tel dans les bases de données. Notre mémoire
permettra donc aux traducteurs de retrouver les équivalents des termes se rapportant à l’ulcère
de Buruli, et surtout de comprendre les contextes d’utilisation et les collocations.
3. Questions de la recherche
Notre mémoire porte sur la modernisation de l’unité langue bəti-faŋ en général, et de
la variante bənə en particulier. C’est dans ce cadre que nous avons opté pour le
développement de la terminologie médicale en basant notre recherche sur une maladie qui
touche les populations bətiphone riveraines du fleuve Nyong. Soucieux de moderniser la
langue bəti-faŋ, nous avons choisi d’analyser et de traduire des concepts de base auxquels
l’utilisateur moyen de la terminologie relative à l’ulcère de Buruli est régulièrement exposé.
Cette approche nous a permis de mener notre recherche sous deux angles:
La construction d’une terminologie technique bənə propre à l’ulcère de Buruli et
l’élaboration d’un jargon répondant aux exigences de l’utilisateur face à la néologie et à la
langue de spécialité, d’où les interrogations suivantes:
•
Comment transmettre le message médical bənə à un niveau notionnel spécialisé?
•
Comment amener les populations locales à accepter l’ulcère de Buruli comme un
phénomène médicalement établi?
Les réponses à ces questions sont advenues au terme de la traduction du corpus en
objet, de l’analyse de certains aspects pratiques relatifs à notre traduction, ainsi que d’une
étude terminographique de certains équivalents bənə issus de la terminologie du corpus
français.
4. Motivations
Des raisons de type personnel et professionnel justifient le choix de ce sujet.
4. a. Motivations personnelles
Une controverse créée par l’implantation en 2007 d’un centre de santé spécialisé en
soins d’ulcère de Buruli à Ngoantet- notre village natal situé dans la commune de Nkolmetet,
dans le département du Nyong et So’o, a été le point de départ de notre intérêt pour cette
maladie. En effet, les habitants de notre village refusaient de se rendre dans ce dispensaire et
préféraient marcher dix kilomètres plus loin pour se rendre dans un autre centre de santé. Et
pour cause, le dispensaire offert par l’OMS visait à prendre en charge les personnes atteintes
de l’ulcère de Buruli. Or, dans l’imagerie populaire locale, cette maladie est un maléfice que
les «Blancs» auraient jeté aux Mbida Mbané, une partie de la population du Nyong et
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Mfoumou et de la commune de Dzeng dans le Nyong et So’o, parce qu’ils auraient refusé de
s’ouvrir à la culture occidentale. Cette polémique nous a amenée à prendre connaissance des
dépliants distribués par l’OMS à certains relais communautaires de notre village. Notre
lecture nous a permis de découvrir les notions élémentaires de l’ulcère de Buruli. Une
recherche sur internet et d’autres informations acquises pendant le cours de traduction
médicale et pharmaceutique par Jean-Pierre BRUSSELARS, dans le cadre de nos études à
l’Institut supérieur de Traduction et d’Interprétation de Yaoundé en avril 2008, nous ont donné
l’occasion de fournir à nos proches davantage d’informations relatives à la maladie.
4. b. Motivations scientifiques
Dans l’exercice de notre métier de traducteur, nous avons été, à plusieurs reprises,
confronté à la difficulté de traduire des termes « savants » en langues africaines, très souvent à
cause de la quasi-inaccessibilité des documents, des érudits, ou encore de l’inexistence des
équivalents de même degré. Or, toute activité dans une communauté produit et consomme de
l’information. Étant donné que celle-ci se cristallise, en particulier lors des échanges, l’un des
enjeux majeurs de la maîtrise de l’information est de pouvoir repérer et manipuler les
concepts désignés par vocabulaires spécialisés. D’où l’importance de réaliser une base de
données terminologique portant sur le domaine médical et basé sur
le mode de
contamination, le diagnostic et la prise en charge de l’ulcère de Buruli.
Cette terminologie découle d’une traduction français <>bənə, en vue de participer à
l’harmonisation des termes médicaux et courants décrivant la communication axée sur
l’ulcère de Buruli. Il est également question de revitaliser l’usage de certains termes tombés
en désuétude ou ignorés des locuteurs du XXIe, tout en proposant de termes nouveaux en cas
de besoin.
5. Objectifs
Les populations riveraines du fleuve Nyong et le personnel médical y afférent,
constituent notre cœur de cible. Ainsi, la traduction d’un corpus traitant de l’ulcère de Buruli
dans ces régions participera à faciliter la communication à notre cible à plusieurs niveaux :
5. a. De l’enrichissement : sur la base de la traduction du corpus objet de notre
recherche, une terminologie médicale innovante a été développée pour les locuteurs et
chercheurs du bəti-faŋ, afin de faciliter tant la compréhension de l’ulcère de Buruli en tant
que maladie issue d’une infection bactériologique, que de contribuer au développement d’une
terminologie propre à ce domaine.
5. b. De la revitalisation : certains termes existant dans la langue bəti-faŋ sont parfois
devenus obsolètes et tendent à être remplacés, dans la pratique quotidienne de la langue, par
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des termes empruntés aux langues étrangères, notamment aux langues indo-européennes. La
base de données terminologique constituée dans le cadre de ce mémoire participera ainsi à les
remettre en usage.
5. c. De la modernisation : le fondement d’un foyer d’ulcère de Buruli et
l’implantation de missions médicales à Ayos depuis une cinquantaine d’années et à
Akonolinga depuis environ vingt-cinq ans, ont certainement permis la formation en langue
bəti-faŋ, d’un vocabulaire propre à la maladie. Notre objectif est aussi d’élaborer une
terminologie médicale basée sur les termes utilisés dans ces localités ciblées. Nous
envisageons également de normaliser cette terminologie autant que possible en proposant des
néologismes, des élargissements de sens, des revitalisations et des emprunts conformes aux
processus morphologique et terminologique du bəti-faŋ en général, et du bənə en particulier.
La terminologie français <>bənə ainsi constituée pourra être utilisée non seulement
dans le cadre des causeries éducatives, mais aussi dans les dépliants et autres outils de
sensibilisation des populations. L’autre objectif de modernisation du bəti-faŋ est
d’encourager ses locuteurs et le large public en général à lire et à écrire cette langue.
5. d. De la sensibilisation et du changement de comportements : il s’agit également
de rendre accessible l’information objective traitant de l’ulcère de Buruli aux populations
vivant dans les zones endémiques ; le but étant d’informer les cibles sur la prévention et le
diagnostic de cette maladie afin de les amener à se soigner en cas de contamination. Il a été
question de produire une traduction non pas seulement technique, mais aussi qui intègre
l’aspect incitation au soin et assainissement de leur biotope afin d’amener les cibles à changer
d’attitude à l’endroit de l’ulcère de Buruli.
I.6. Nécessité de l’étude
Jusqu’à ce jour, la sensibilisation des populations, en langue bəti-faŋ, au dépistage et à
la prise en charge de l’ulcère de Buruli, s’effectue en expression orale. La réalisation de ce
mémoire s’avère nécessaire en ce sens qu’elle permettra l’élaboration d’une banque de
terminologie français <>bənə, facile à consulter, favorisant la réflexion interdisciplinaire ainsi
que la collaboration entre le personnel de santé et les relais communautaires.
Par ailleurs, l’élaboration d’une traduction français <> bəti-faŋ, relative à l’ulcère de
Buruli, contribuera à l’harmonisation du discours des acteurs de cette maladie afin de faciliter
l’intercompréhension et la démystification de ce fléau.
De plus, cette recherche permettra de mettre à la disposition d’un nombre plus ou
7
moins grand de traducteurs, interprètes ou de personnes intéressées par la communication
bilingue dans le domaine et les langues ciblées, des données linguistiques et conceptuelles
évitant ainsi le travail en double, source de perte de temps et d’angoisse.
7. Délimitation du domaine
La recherche effectuée dans le cadre de ce mémoire fait appel à plusieurs domaines
notamment la médecine, linguistique (dans laquelle nous aborderons ᷆la syntaxe, la
sémantique, la traduction, la terminologie, la sociolinguistique), la communication, et
l’anthropologie. Nous corroborons d’ailleurs l’idée de HALKIN (1973:50) 1 à propos de la
nécessité de décloisonner les disciplines scientifiques, lorsqu’il écrit que la coopération
interdisciplinaire constitue l’antidote du sectarisme et reste le plus précieux atout du progrès
scientifique.
A la médecine, nous emprunterons le cadre notionnel en abordant des aspects
pathologique, diagnostique et thérapeutique. Il est question de s’appuyer sur une maladie,
l’ulcère de Buruli afin de fournir aux populations riveraines de certaines zones endémiques du
Cameroun, une explication scientifique dans leur langue nationale.
Compte tenu du fait que l’auteur utilise couramment la variante bənə de l’unité langue
bəti-faŋ, la traduction du corpus (Chapitre 2) a été réalisée en cette variante régionale. Certes,
l’ulcère de Buruli est surtout localisé dans les rives du fleuve Nyong et par conséquent touche
aussi bien les Yəbəkɔlɔ, les Mbida Ambani que les Bənə. Mais la variante bəti-faŋ que nous
assumons le mieux est le bənə. Toutefois, les aspects relatifs aux rappels phonologiques et à la
grammaticalisation sont fondés sur le dialecte ewondo en raison du fait qu’elle est la variante
la plus standardisée à l’heure actuelle.
8. Cadre théorique
Notre mémoire se fonde prioritairement sur la traduction et la terminologie. Compte
tenu de la polysémie de chacune de ces deux concepts, il importe de préciser les angles de
traitement que nous avons abordés dans ce mémoire.
8. a. De la Traduction
Deux sens ont guidé notre conception de ce terme : la traduction comme processus et
la traduction comme produit.
Georges MOUNIN, affirme que « la traduction consiste à produire dans la langue
d’arrivée l’équivalent le plus proche du message de la langue de départ, d’abord quant à la
signification puis quant au style. » (Mounin 1963 : 12). Chez MOUNIN, on observe la
1
Halkin, (1973) Initiation à la critique historique, Paris, Armand Colin, P.50
8
primauté de la signification ; la forme, le style et l’expression viennent ensuite. En tant que
praticien, il privilégie la transmission du sens du texte source dans le texte cible.
Jean-René LADMIRAL définit la traduction comme « une activité humaine
universelle rendue nécessaire à toutes les époques et dans toutes les parties du Globe »
(Ladmiral 1979 : 28), sa finalité étant de dispenser de la lecture du texte original. La
traduction apparaît ainsi comme une voie de communication, communication dont les gens
ont besoin pour la vie quotidienne et pour les échanges interculturels. Mais, on peut aussi
avoir recours à la traduction à l’intérieur d’une même langue, notamment dans les cas
d’explication, de résumé ou de paraphrase.
MOUNIN, dans sa définition, insiste en outre sur le côté non ambigu d’une traduction
lorsqu’il relève que la traduction est « le passage et ce n’est que le passage du sens d’un texte
d’une langue dans une autre. » (1963 : 23). Par son existence même, la traduction postule la
dissociation entre le message universalisable et la langue comme réalité socio-culturelle qu’il
exprime. C’est pourquoi les problèmes théoriques qui en découlent sont relatifs au champ
d’action de la traduction : la langue ou le langage ?
Si l’on prend en considération la distinction saussurienne entre langage, langue et
parole ou celle de CHOMSKY entre compétence et performance, les réalités factuelles de la
traduction nécessitent une approche à trois pôles, langage, langue et parole. La traduction se
place entre les messages et les langues pour essayer de rendre, d’une manière compréhensible,
la diversité originelle des langues dans lesquelles ils sont exprimés. La traduction, opérant sur
des messages, met en cause des langues et par conséquent, elle opère au niveau de la parole
saussurienne, au niveau individuel, puisqu’on ne traduit pas de langues.
Ces définitions ont orienté notre choix des théories de la traduction à appliquer dans ce
mémoire. Notre choix est fondamentalement axé sur la théorie linguistique de la traduction.
Toutefois, nous y avons associé d’autres théories afin de mieux analyser les facteurs
extralinguistiques liés à la traduction. Il s’agit notamment de la théorie interprétative,
inférentielle et décisionnelle.
8. a.1. Les théories linguistiques
Les théories linguistiques de la traduction stipulent que l’objet de la traduction est la
langue. Les défenseurs de ces théories remarquent que la seule matière objective sur laquelle
le traducteur puisse travailler, porte sur un ensemble de mots agencés en phrases 2 . Le
2
Ce point de vue vivement soutenu par Peter Newmark dans A Textbook of Translation, New York/
Londres: Prentice HALL (1988:73): “We
do translate words because there is nothing else to
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traducteur a donc pour tâche de traduire des mots et/ou des groupes de mots. Dans ce cas, il
focalise son attention sur la langue, au sens saussurien du terme.
Dans cette optique, le texte est constitué de mots qui se succèdent pour former des
syntagmes, eux-mêmes articulés pour former des phrases qui à leur tour s’enchaînent.
D’ailleurs, on remarque que l’objet de la linguistique est très souvent le mot, le syntagme ou
la phrase3.
FUCHS : 1985 est partisan de cette approche et pense qu’en traduction, le texte doit
être considéré dans une seule dimension : sa dimension horizontale. Celle-ci correspond à la
présentation séquentielle des mots composant les phrases et des phrases composant le texte.
De ce fait, le texte peut être décomposé en éléments ou en unités élémentaires de
signification, chacune d’elles pouvant faire l’objet d’une analyse séparée et, donc, d’une
traduction dans une autre langue.
Dans le cadre de la théorie linguistique de la traduction prônée par VINAY&
DARBELNET(1968) et GUILLEMIN-FLESCHER(1981), l’approche est contrastive. Pour
ces théoriciens, la contrastivité constitue la recherche de correspondances entre deux langues.
C’est à dire que la traduction est effectuée par la mise en regard des formes d’expression dans
la langue source et dans la langue cible4. Il s’agit de correspondances préétablies, consignées
antérieurement à la traduction.
Selon la théorie linguistique, l’évaluation d’une traduction est réalisée par rapport au
texte de départ. Il s’agit de voir si, dans la traduction produite, on retrouve bien tous les
éléments présents dans le texte original. D’ailleurs, certains auteurs vont jusqu’à affirmer que
le gage d’une bonne traduction est la possibilité de faire une traduction inverse permettant de
retrouver les formulations mêmes du texte original. De plus, la référence par rapport à
translate; there are only the words on the page; there is nothing else there”.
3
Les linguistes eux-mêmes ont conscience de cette limite de leur champ d’investigation. C’est ce que
confirme Catherine FUCHS : « C’est la phrase que les théories linguistiques ont, pour la plupart,
adoptée comme «unité d’analyse », dans Aspects
de l’ambiguïté et de la paraphrase dans les
langues naturelles, Berne : Peter LANG, 1985, 20.
4
Cette approche, très répandue en milieu scolaire et universitaire, a donné lieu au comparatisme. L’illustration
type de l’application de cette approche au couple de langues anglais-français se trouve dans des manuels tels
que : J. P. VINAY & J. DARBELNET, Stylistique comparée du français et de l’anglais, Paris : Didier, 1968,
reéd. 1976 ; et Jacqueline GUILLEMIN-FLESCHER, Syntaxe comparée du français et de l’anglais, Paris :
Ophrys, 1981 reéd. 1986. Ces deux ouvrages préconisent une approche contrastive et érigent le comparatisme en
méthode de traduction.
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laquelle une traduction est évaluée est un corrigé-type unique (DURIEUX, 2005b).
Il existe également des stratégies textuelles théorisées par CHESTERMAN (1997).
Pour l’auteur, ces stratégies reflètent une manipulation du matériau linguistique du texte de
départ dans le but de produire un texte d’arrivée (voir Chesterman : 1997, p. 92).
CHESTERMAN corrobore les études de VINAY et DARBELNET (Op. Cit.) bien que ces
derniers n’y aient pas référé sous le terme stratégie. En effet, VINAY et DARBELNET (1958)
dans leur Stylistique comparée du français et de l’anglais réédité en 1977, présentent
les «procédés techniques » auxquels a recours le traducteur lors de la réexpression, dans la
langue d’arrivée, des idées exprimées dans le texte de départ.
VINAY et DARBELNET (1958/1977) distinguent sept procédés techniques, divisés en
deux groupes (p. 46-55) : la traduction directe ou littérale d’un côté, la traduction oblique de
l’autre. L’emprunt, le calque et la traduction littérale relèvent de la traduction directe, alors
que la transposition, la modulation, l’équivalence et l’adaptation sont considérées comme des
manifestations de la traduction oblique. Autrement dit, VINAY et DARBELNET utilisent le
terme traduction littérale pour référer à la fois à une des deux directions générales que le
traducteur peut emprunter (traduction directe ou littérale par opposition à traduction oblique)
ainsi qu’à un procédé technique spécifique.
À côté des procédés techniques, il existe ce que les auteurs appellent indifféremment
procédé ou technique tout court (exemple : l’explicitation ou l’implicitation).Ces procédés
semblent coïncider, du moins dans certains cas, avec l’un des sept procédés techniques. Par
ailleurs, les auteurs adoptent une approche prescriptive. Le recours à la traduction oblique ne
serait autorisé que dans certaines conditions (p. 268).
Signalons encore que la taxinomie des procédés techniques a été reprise, entre autres,
par MALBLANC (1968) et appliquée au couple de langues français-allemand. D’autres
catégorisations ont été proposées par NIDA (1964) et CATFORD (1965). NIDA distingue
quatre types de changements intervenant lors du transfert du texte de départ en langue
d’arrivée (p. 184-192) : les changements au niveau de l’ordre, les omissions, les changements
structurels et les ajouts. L’auteur élabore un système de valeurs numériques pour mesurer
l’importance qu’il faut accorder à chacun de ces types de changements.
En outre, il distingue différents degrés de changements au sein de chaque type : il y
aurait ainsi des omissions plus attendues d’une part, et des omissions moins attendues d’autre
part, ces dernières se voyant attribuer une valeur numérique plus élevée. La question se pose,
cependant, de savoir si les jugements attribués par différents chercheurs se rejoindraient
systématiquement.
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CATFORD, quant à lui, construit sa théorie de la traduction autour du concept de
translation shifts, par lequel il entend des écarts dans la correspondance formelle entre texte
de départ et texte d’arrivée. Comme le relève SNELL-HORNBY (1995 : p. 19-20), l’approche
de CATFORD se soustrait quelque peu à la complexité de la traduction dans sa réalité,
puisqu’il étaye sa théorie en étudiant des mots ou des phrases isolés.
Il existe d’autres travaux dont l’ouvrage de DELISLE (1993), consacré à la traduction
professionnelle de l’anglais vers le français. L’auteur y aborde certaines questions,
développées par VINAY et DARBELNET (1958/1977). Il se démarque cependant à plusieurs
égards. Les procédés de transfert comprennent des manipulations textuelles qui relèvent de
différentes catégories chez VINAY et DARBELNET. L’explicitation, par exemple, fait partie
des procédés de transfert à côté de la modulation ou de la transposition. Aussi, DELISLE
utilise-t-il le terme stratégie de traduction pour référer au résultat de l’opération de traduction.
L’auteur en distingue deux types : la traduction littérale et la traduction libre.
La taxinomie des stratégies de traduction textuelles, proposée par CHESTERMAN
(1997), s’inspire, par ailleurs, des travaux de VINAY et DARBELNET (1958/1977), de ceux
de Nida (1964) et de ceux de CATFORD (1965). CHESTERMAN (1997/p. 89) voit les
stratégies comme des formes explicites de manipulations textuelles, observables en comparant
le résultat de l’opération de traduction, à savoir le texte d’arrivée avec le texte de départ.
CHESTERMAN distingue trois groupes de stratégies :
• les stratégies syntaxico-grammaticales, qui reposent principalement sur des
manipulations au niveau de la forme ; exemple : la traduction littérale ou la transposition ;
• les stratégies sémantiques qui relèvent de manipulations au niveau du sens ;
exemple : la paraphrase, la concentration ou la dilution ;
• les stratégies pragmatiques, qui ont à voir avec la sélection de l’information à
inclure dans le texte d’arrivée et qui sont déterminées par ce que le traducteur pense être les
besoins et les attentes des receveurs ; exemple : l’explicitation ou l’implicitation, l’ajout ou
l’omission.
CHESTERMAN (1997) souligne que ces groupes de stratégies peuvent se chevaucher
et qu’une manipulation textuelle peut relever de plusieurs stratégies. Cela semble
particulièrement vrai pour les stratégies pragmatiques qui présentent divers avantages par
rapport aux tentatives précédentes de rendre compte des stratégies textuelles.
Considérons par ailleurs le modèle de la compétence traductive proposée par CAO
(1996) : ce modèle repose sur l’interaction entre différentes variables, dont les connaissances
linguistiques, les connaissances extralinguistiques et la compétence stratégique (l’application
12
des connaissances linguistiques et extralinguistiques dans un contexte donné). Au sein de la
compétence linguistique, l’auteur cite, d’une part, les connaissances approfondies de la
syntaxe, du lexique et des règles sémantiques relatives à la structure phrastique dans les deux
langues. D’autre part, cet auteur cite les connaissances des conventions sociolinguistiques,
nécessaires à l’exécution des fonctions linguistiques appropriées dans un contexte donné. On
peut penser que les stratégies, en tant que manipulations textuelles, s’expriment au niveau de
la compétence linguistique.
Notons, cependant, que l’approche de CHESTERMAN (1997) soulève aussi quelques
questions. Ainsi, l’auteur voit les stratégies textuelles comme une sorte de changement auquel
le traducteur procéderait en cas d’insatisfaction avec la première version lui venant à l’esprit,
c’est-à-dire suite au constat d’un problème (p. 92). Autrement dit, la stratégie de traduction
littérale, pour ne prendre qu’un exemple, ne relèverait d’une stratégie que dans la mesure où
elle ne se présente pas au traducteur comme solution première, automatique. Comment définir
le concept de problème ? WEIL-BARAIS (1999, p. 562) propose une définition qui nous
semble à la fois adéquate et suffisante pour notre travail : un problème désigne le fait que le
répondant exerce un contrôle de son activité lors du traitement de l’information, c’est-à dire,
lorsque son comportement ne relève pas seulement de processus automatiques.
Face à l’ultra positivisme des théories linguistiques de la traduction, les théories
interprétatives font la part belle au constructivisme en impliquant tous les acteurs de la
communication.
8. a.2. Les théories interprétatives
De fait, alors que les théories linguistiques ne s’intéressent qu’à la langue, les théories
interprétatives remettent l’être humain au cœur de la communication :
« Dans la définition de l’opération de traduction, on en était venu à faire abstraction de
l’homme qui traduit et des mécanismes cérébraux mis en jeu, pour n’examiner que les
langues et ne voir dans l’opération de traduction qu’une réaction de substitution d’une
langue à l’autre» (SELESKOVITCH, 1984 : 294).
En totale opposition aux théories linguistiques, les théories interprétatives se positionnent
résolument dans une logique de communication. Avec la négation de la thèse de l’autonomie
du sens et de la stricte dépendance contextuelle. Dans sa version initiale, le paradigme
interprétatif est le résultat de l’observation théorisée d’une pratique professionnelle
d’interprétation de conférence. C’est ainsi qu’un processus de raisonnement inductif aboutit à
une forme de doxa.
La position interprétative prend en quelque sorte le contre-pied de l’argument linguistique.
13
Dans ce cadre, l’objet de la traduction n’est plus le dire, n’est plus la langue, n’est plus
l’expression linguistique, mais le vouloir-dire, désignant ce que veut dire le texte. On retrouve
là presque l’opposition saussurienne entre langue et parole. Ce sur quoi va porter la
traduction, ce ne sont plus les mots mais la production de l’acte langagier replacée dans la
situation de communication. Il y a donc lieu de ne pas s’en tenir aux mots, mais de rechercher
le sens qui se dégage des mots.
Ce processus a pour effet de conférer au texte à traduire une certaine part de la subjectivité
du traducteur, celui-ci participant activement à la construction du sens – ou vouloir-dire – en
y apportant un peu de lui-même5. Dans ce cadre, le texte apparaît comme une entité ouverte ;
il peut véhiculer plusieurs sens. De fait, le traducteur est un lecteur particulier qui projette sur
le texte son propre bagage cognitif afin d’influencer la construction du sens dans la tête du
lecteur, à travers une fusion des connaissances linguistiques et des connaissances thématiques
ainsi que des connaissances liées à la situation de communication, aux conditions
d’énonciation.
Le postulat sur lequel repose la version initiale de la théorie interprétative de la traduction
est l’existence d’une phase de déverbalisation entre la phase de compréhension et la phase de
réexpression. Cette démarche en trois temps a l’immense mérite, sur le plan pédagogique, de
faire admettre aux apprentis interprètes et traducteurs que l’opération traduisante n’est pas un
simple exercice de transcodage, de conversion d’un code linguistique en un autre code
linguistique, mais qu’elle consiste à appréhender le sens qu’il convient ensuite de réexprimer
(SELESKOVITCH, 1984). Cette phase intermédiaire implique une rupture entre la langue de
départ et la langue d’arrivée. Fondée sur une intuition, la déverbalisation est alors érigée en
théorie.
La croyance en cette forme de théorisation fondée sur l’observation de sa propre pratique
professionnelle conduit à cautionner la méthode des protocoles verbaux (Think aloud
protocols) pour expliquer – scientifiquement croit-on – le fonctionnement des mécanismes
mentaux chez le traducteur. L’idée de départ est que, de même que l’observation de la
prestation de l’interprète de conférence permet d’inférer ce qui se passe dans son cerveau, de
même le sujet est parfaitement conscient de ce qu’il fait et une simple introspection doit
pouvoir livrer la clé de ce qui se passe dans la boîte noire. Ces croyances ont bien sûr montré
leurs limites et la version initiale de la théorie interprétative a servi de substrat à une version
5
Sur ce point, voir Umberto Eco, L’Œuvre ouverte, Paris : Seuil, 1965 ; et Lector in fabula, Paris : Grasset, 1985.
14
plus avancée.
Cette version avancée, fonctionnelle et adaptative, trouve son ancrage dans le modèle de
REISS et VERMEER (1984) fondateur de la Skopostheorie. Ce paradigme théorique est plus
particulièrement applicable à la traduction écrite. En effet, les différences majeures entre la
tâche de l’interprète de conférence et celle du traducteur relèvent des circonstances de la
communication. L’interprète bénéficie d’une identité de temps, de lieu et de destinataires dans
la communication alors que le traducteur travaille nécessairement en différé par rapport à la
production du texte original et s’adresse à une communauté de lecteurs différente des
destinataires du texte original 6. Ces différentiels peuvent s’accompagner d’un décalage du
SKOPOS, c’est-à-dire de la fonction du texte.
De ce fait, le destinataire de la traduction avec l’effet que l’on veut produire sur lui et la
réaction que l’on souhaite susciter chez lui, devient un paramètre pris en compte dans
l’opération traduisante. En conséquence, l’adaptation n’est pas considérée comme un ajout à
la traduction intervenant après sa production, mais comme une phase intégrée à l’opération
traduisante. Cette dimension adaptative offre au traducteur une grande liberté et lui permet de
laisser libre cours à sa créativité7.
Cette théorie fonctionnaliste de la traduction ne renie pas le fondement de la théorie
interprétative qui souligne le rôle primordial joué par les compléments cognitifs dans la
construction du sens et qui fait du sens l’objet-même de la traduction. Elle va au-delà de la
doxa relative à l’interprétation de conférence en ouvrant la réflexion aux conditions de la
traduction écrite.
De fait, la traduction écrite porte sur des textes. À cet égard, il y a lieu de préciser ce que
l’on entend par texte. Loin d’être une entité isolée, le texte se trouve interconnecté avec
d’autres textes dans des relations dites intertextuelles qui conduisent, par un appel de
référence, à conférer un sens éventuellement particulier à l’expression linguistique pure. On
voit alors que la lecture consiste à construire un sens qui est fonction de l’acquis cognitif du
lecteur. Avec la prise en compte d’un large contexte thématique et situationnel, et de son
interconnexion dans un réseau d’autres textes, le texte est considéré dans ses trois dimensions.
A la dimension horizontale, correspondant au critère de connexion, c’est-à-dire à la
6
Un parallèle entre les conditions d’exercice du métier de traducteur et d’interprète a été developpé dans
« Interprétation et traduction :similitudes et divergences », in Hommage à Hasan-Ali Yücel, Publication de
l’Université technique de YILDIZ et de la Commission nationale Turque de l’Unesco, 1996, 173-182.
7
Cette position théorique a été illustré dans « La créativité en traduction technique », Heidelberg : TextContext,
9-19, 1991, qui reprend le texte d’une conférence donnée à l’Université d’Heidelberg en décembre 1990 à
l’invitation de Pr. Hans Vermeer
15
succession de phrases s’enchaînant séquentiellement, il y a lieu d’ajouter une dimension
verticale, correspondant au critère de cohésion, qui est l’articulation des idées à l’intérieur du
texte : autrement dit, la dynamique du texte. Il faut encore ajouter une troisième dimension,
qui est une dimension transversale, correspondant au critère de cohérence et qui met en jeu
les liens qu’entretient le texte à traduire avec d’autres textes produits avant lui8.
A ce stade, on peut souligner que le texte présente une synergie dans laquelle le tout est
supérieur à la somme des parties. Ainsi, on peut affirmer que le sens d’un énoncé est supérieur
à la somme des significations des mots qui le composent. Cela influe sur l’approche
traductologique : il n’est plus question de rechercher des correspondances de langue, mais des
équivalences de discours. Autrement dit, on va se poser la question de savoir comment un
locuteur natif de la langue cible exprimerait spontanément le vouloir-dire identifié dans le
texte original.
Cette recherche d’équivalence ne se fait donc pas dans des dictionnaires, mais dans la
documentation (DURIEUX, 2007). Idéalement, l’approche documentaire se fait dans les deux
langues : la langue source et la langue cible. Bien entendu, il ne s’agit pas de trouver des
textes préalablement traduits, mais des textes rédigés de façon spontanée sur un même thème
par des locuteurs natifs de chacune des deux langues. Ainsi, pour la traduction, l’approche
documentaire permet non seulement de comprendre de quoi traite le texte puisque
l’exploitation de la documentation fournit un complément d’informations thématiques, mais
aussi et surtout de découvrir comment naturellement ces connaissances s’expriment dans
l’une et l’autre langue9. La démarche qui en découle est bien entendu une réécriture, une
recréation, une nouvelle production d’un texte ayant sa structure propre.
Le postulat consiste à ce que tout texte a une mission à remplir auprès des lecteurs. Le
traducteur est investi d’un rôle d’intermédiateur dans la chaîne de communication et la finalité
de la traduction est de faire comprendre le message au lecteur, de faire réagir ce dernier et de
l’amener à agir en conséquence.
Toutefois, cette approche herméneutique de la saisie du sens remet en cause la notion de
8
Cette troisième dimension n’est pas sans rappeler la notion d’intertextualité, développée par Julia Kristeva dans
Recherches pour une sémanalyse, Paris : Seuil, 1978, selon laquelle un texte est toujours second, c’est-à-dire
qu’il résulte d’une part d’emprunts à un modèle. Plus récemment, Anne Reboul dans son Dictionnaire
encyclopédique de pragmatique, Paris : Seuil, 1994, définit la dimension intertextuelle comme « la capacité d’un
discours à s’associer aux (ou à se dissocier des) autres discours sur le même thème » (324).
9
L’application de l’approche documentaire a été longuement développé dans le livre Fondement didactique de la
traduction technique, Paris : Didier Erudition (1988, 2ème éd. 2009). En particulier, le chapitre 2, consacré à ce
sujet, démontre, exemples à l’appui, l’efficacité de cette démarche pour l’exécution de traductions. « Seule une
documentation sérieuse permet de comprendre de quoi on parle et comment on en parle » (69).
16
déverbalisation. De fait, qu’est-ce qu’une pensée nue sans support verbal ? L’affirmation de
l’existence d’une phase de déverbalisation s’intercalant entre compréhension et réexpression
n’est guère tenable, le sens déverbalisé flottant entre deux langues un peu comme on peut être
assis entre deux chaises. De plus, comment concevoir une opération délibérée de
déverbalisation, postérieure à la compréhension ? Il semblerait logique de considérer que
l’accès au sens impliquant des actions constantes de référenciation se fait bien au cours de la
phase de compréhension et non après. Cette critique de la déverbalisation entraîne une
deuxième rupture épistémique qui conduit à construire un nouveau paradigme théorique.
8. a.3. Les théories inférentielles
L’application du principe inférentiel vient se substituer au concept flou de déverbalisation
pour expliquer l’absence de contact entre les langues et l’articulation de l’opération
traduisante autour du sens. Il est alors possible de proposer une version progressiste
influencée par les sciences cognitives.
La démarche mise en œuvre pour exécuter une traduction – considérée comme un acte de
communication interlinguistique et interculturelle – revêt la forme d’une succession de prises
de décisions10. Tout au long de l’opération traduisante, les décisions s’enchaînent : décisions
subconscientes et décisions délibérées. Spontanément, le traducteur n’accorde pas la même
importance à toutes les unités lexicales composant le texte à traduire, en quelque sorte il
décide de ce qui lui paraît majeur, de ce qui va retenir son attention, de ce sur quoi il va
se focaliser pour appréhender le sens. Les décisions subconscientes tendent à se situer plutôt
au cours de la phase de compréhension, et les décisions délibérées plutôt au cours de la phase
de réexpression lorsque le traducteur doit effectuer un choix parmi les formulations possibles
pour produire la traduction la plus efficace.
L’approche inférentielle explique les effets de sens par des principes pragmatiques. La
construction du sens n’est pas le produit de la signification des mots composant l’énoncé,
mais le résultat d’un processus inférentiel, c’est-à-dire d’un raisonnement logique, exploitant
à la fois les informations linguistiques et des informations non-linguistiques telles que la
connaissance du sujet traité et des facteurs circonstanciels de la communication, et les
composantes paralinguistiques du texte.
Une fusion des inférences produites et des informations explicites s’opère, qui aboutit à la
construction structurée d’un sens. L’idée avancée intuitivement par les théories interprétatives
de la traduction est que la construction du sens se fait par mobilisation et fusion des
10
DURIEUX:2003 parle de cette idée en faisant valoir que le processus canonique de prise de décision est
effectivement applicable même s’il se déroule dans un cadre soumis à tout un jeu de contraintes.
17
connaissances linguistiques activées par la lecture du texte à traduire et des connaissances
thématiques préalablement acquises et stockées en mémoire par le traducteur, afin d’aboutir à
un tout cohérent.
Toutefois, dans la pratique professionnelle courante, cette fusion se réalise non pas à
l’issue d’un long calcul, mais de façon spontanée et assure la saisie du sens selon le principe
de pertinence (SPERBER et WILSON, 1986). Le sens global le plus probable et pertinent est
celui qui résulte du traitement de l’information présentant le coût cognitif le plus faible. Le
sens perçu s’impose à l’esprit ; il se détache comme une image ressort sur un fond. À cet
égard, on peut convoquer la théorie de la Gestalt. C’est d’ailleurs le seul fondement théorique
plausible pour expliquer la performance de l’interprète de conférence en interprétation
simultanée : en quelque sorte, il surfe sur la vague du sens.
L’efficacité de la recherche documentaire pour effectuer des traductions n’est plus à
démontrer, encore faut-il exploiter judicieusement les informations recueillies et les mobiliser
sous forme de connaissances pour pouvoir faire tourner le moteur d’inférence. Dans ce cadre,
le raisonnement logique s’impose comme premier outil du traducteur ; le développement
d’exemples réels témoigne de l’utilité de la démarche canalisée dans un strict enchaînement
de propositions régi par la logique (DURIEUX, 1990).
En réalité, cette attitude doit beaucoup à la théorie de l’enquête de John DEWEY (1991);
laquelle repose sur cinq étapes successives: « (i) a felt difficulty ; (ii) its location and
definition ; (iii) suggestion of possible solution ; (iv) development by reasoning of the
bearings of the suggestion ; (v) further observation and experiment leading to its acceptance
or rejection ; that is the conclusion of belief or disbelief » (DEWEY, 1991 : 72).
Son application à l’opération traduisante présente une pertinence visible. La mise en
évidence d’un raisonnement logique aboutissant à la prise de décision permet de s’affranchir
du concept flou de déverbalisation et de tenter d’éclairer le processus de compréhension.
Le postulat consiste à ce que tout traitement de l’information est le fait du raisonnement.
D’ailleurs, les systèmes d’intelligence artificielle appliquent ce principe. De plus, sur la base
du modèle de KINTSCH et VAN DIJK (1978), et ensuite KINTSCH (1993) intègre les
processus inférentiels dans un modèle théorique plus général de la compréhension.
Toutefois, à ce stade, la réflexion reste ancrée dans un paradigme formaliste, certes d’un
autre ordre que dans le cas des théories linguistiques de la traduction, mais néanmoins
contrainte par un processus purement rationnel obéissant à des règles d’inférence strictement
appliquées.
8.a.4 Les théories décisionnelles
Dès lors qu’on s’intéresse au fonctionnement de l’esprit humain, il y a lieu de faire
18
intervenir le principe de rationalité limitée, et ce sera la troisième rupture épistémique. Certes,
la traduction est une succession de prises de décisions, mais ces décisions ne sont pas le
résultat d’un processus purement rationnel faisant appel à un raisonnement fondé sur des
règles d’inférence rigoureuses.
À cet égard, il y a lieu de formuler deux réserves. Aux décisions sérielles, il apparaît
pertinent d’ajouter les traitements parallèles effectués par le cerveau humain. De plus, à côté
de la toute-puissance du raisonnement logique qui exerce une forte attirance comme concept
de rationalité idéale, il est opportun de faire une place à l’attention sélective pilotée par
l’affect qui influe sur les croyances et les préférences et joue un rôle clé dans la prise de
décision. « Nous émergeons d’un siècle soumis à la puissance de la raison. … cette puissance de la
raison nous a fait croire que la décision était le produit du raisonnement » (BERTHOZ, 2003 : 7-8).
C’est sans doute dans le domaine économique qu’est apparu pour la première fois le
concept de rationalité limitée (SIMON, 1959) qui venait remettre en cause le principe
d’inférence optimal bayesien11. Ainsi, par exemple, le consommateur n’achète pas un produit
au terme d’une analyse complètement rationnelle de la situation, mais en se laissant influencer
par ses préférences et ses croyances. Ce sont ses propres valeurs qui vont guider son
interprétation des attributs d’un produit ou d’un service faisant l’objet de son analyse. Cette
remarque est tout à fait transposable à l’opération traduisante. Non seulement les
connaissances acquises du traducteur le guident dans son accès au sens du contenu du texte à
traduire, mais aussi tout son système de valeurs intervient dans le processus d’interprétationcompréhension et contribue à l’orienter.
De plus, la démarche du traducteur est guidée par l’attention. En fait, l’attention constitue
une fonction cognitive complexe qui implique un processus de sélection. Or, la sélection
implique la décision. Ainsi, les décisions qui s’enchaînent pour conférer sa substance à
l’opération traduisante et permettre son déroulement ne procèdent pas uniquement d’une
analyse purement rationnelle, mais elles sont influencées par tout un environnement personnel
soumis aux valeurs et aux humeurs. D’où cette affirmation de BERTHOZ : « Décider, c’est
établir un équilibre délicat entre la puissance de l’émotion et la force de la cognition »
(2003 : 307).
Présentant l’attention comme un ensemble d’activités cognitives lié à la manière dont le
système cognitif traite l’information, CAMUS (1996) propose d’établir une distinction entre
11
Il s’agit d’une méthode d’inférence statistique fondée sur une évaluation de probabilités. La probabilité
attachée à un évènement est fonction des conditions (elles-mêmes affectées de probabilités) dans lesquelles peut
se produire l’évènement en question. C’est une méthode d’aide à la décision qui permet de réviser ses choix au
fur et à mesure de l’information acquise sur leurs conséquences.
19
deux modes de traitement : d’une part, les processus automatiques, rapides, parallèles,
subconscients et, d’autre part, les processus contrôlés, lents, sériels, délibérés. Ces deux
modes se trouvent sollicités dans l’opération traduisante : le premier lorsque le traducteur
n’éprouve pas de difficulté et effectue la traduction de façon fluide, auquel cas il fait
effectivement appel à des automatismes ; le second lorsque la compréhension ou l’expression
n’est plus spontanée et que le traducteur doit mener une recherche ou une réflexion
méthodique pour résoudre le problème auquel il se heurte.
La résolution de problèmes ne se réduirait pas à des opérations logiques mais ferait appel
à un raisonnement sous forme de propositions fondées sur des modèles mentaux (JOHNSONLAIRD:1993). Avec sa théorie des modèles mentaux 12 , cet auteur aussi remet en cause
l’efficacité de l’inférence comme mode de raisonnement de nature à aboutir à une décision.
En effet, il détache l’inférence de la déduction pour l’assimiler à l’induction avec les
limites que présente tout raisonnement inductif. La logique ne peut pas déterminer la seule
solution donnée à un problème parmi l’infinie variété des solutions possibles. En outre, l’être
humain n’est pas un logicien né ; il fait des erreurs. Et le traducteur n’est pas différent, ce
n’est pas non plus un décideur idéalement rationnel. Pour pallier cette carence, l’expérience
prouve que l’utilisation de diagrammes est une formidable aide à la décision, ce qui confirme
l’idée d’un processus efficace autre que le seul moteur d’inférence13.
Le raisonnement logique est par nature sériel, linéaire et séquentiel alors que le
diagramme relève d’une spatialisation résultant d’un traitement parallèle. Or, il a été démontré
que la représentation spatiale a la capacité d’aider la mémoire, d’étayer la prise de décision et
de faciliter la réflexion.
Une piste complémentaire est ouverte avec les théories de l’appréciation d'ARNOLD
(1960) puis de LAZARUS (2001). Dans cette optique, pendant la délibération qui précède la
décision, l’être humain apprécie les éléments qui sont en jeu. Cette activité d’appréciation
(appraisal) cognitive précèderait le jugement, et donc la prise de décision, et serait essentielle
dans l’apparition d’une émotion. Avant de réagir de façon émotionnelle, le sujet prendrait en
12
Dans sa théorie des modèles mentaux, JOHNSON-LAIRD propose trois types de représentation : les
propositions, qui représentent le monde sous forme de chaînes de symboles ; les modèles mentaux, qui
présentent une structure analogue au monde ; et les images, qui reflètent les caractéristiques perceptibles des
réalités faisant l’objet des modèles. Les expressions linguistiques sont d’abord transformées en représentations
sous forme de propositions. Puis, la sémantique du langage mental crée des correspondances entre propositions
et modèles mentaux, c’est-à-dire que les représentations sous forme de propositions sont interprétées en modèles
mentaux.
13
Durieux(1997) montre comment la représentation schématique des informations saisies dans le texte à traduire
au fil de la lecture aide à la prise de décisions traductologiques et nous avons illustré notre propos en appliquant
la méthode préconisée à des extraits de textes réels.
20
considération : d’une part, des composantes primaires – par exemple, la pertinence et la
cohérence par rapport au but recherché – et, d’autre part, des composantes secondaires – par
exemple, le blâme ou l’approbation.
L’idée selon laquelle des mécanismes d’évaluation et d’appréciation contrôlent les
émotions a suscité un large débat. Dans la chronologie, les émotions interviendraient dans le
prolongement de la perception et de l’appréciation et détermineraient la décision. Ainsi,
l’émotion n’est pas seulement une réaction, mais une préparation à agir (BERTHOZ, 2003).
Ce point de vue est aussi partagé par DAMASIO (1995, 1999) qui confirme que l’émotion ne
serait pas une réaction mais un outil pour préparer l’action. L’émotion est un outil pour la
décision, c’est un instrument puissant de prédiction d’un cerveau qui anticipe et projette ses
intentions. En fait, en conférant des poids différents aux diverses options possibles, les
émotions se révèlent indispensables à la prise de décision et à la mise en œuvre de
comportements rationnels.
L’émotion activerait les mécanismes de l’attention sélective et induirait non pas une
déformation du monde perçu mais une sélection des objets perçus ou négligés dans le monde,
elle modifierait profondément la mise en relation de la mémoire avec la perception du
présent. L’émotion, guide de l’action, serait donc un filtre perceptif.
« Ce mécanisme est fondamental pour la décision puisque nos décisions dépendent
beaucoup de ce que nous percevons, de ce que notre cerveau échantillonne dans le monde et
de la façon dont il met en relation les objets perçus avec le passé » (BERTHOZ, 2003 : 347).
Ce développement permet de montrer l’évolution et la dynamique de la réflexion
traductologique, qui tend à s’éloigner des strictes contraintes linguistiques pour s’inscrire dans
le paradigme de la complexité et prendre en compte le facteur émotionnel dans la
communication interlinguistique et interculturelle. Les repères indiqués dans notre cadre
théorique marquent de véritables ruptures épistémiques. D’abord, entre les théories
linguistiques et les théories interprétatives, la rupture porte sur la nature du sens et son
indépendance par rapport aux significations des unités linguistiques. Ensuite, entre la version
initiale de la théorie interprétative de la traduction et la version avancée, la rupture est basée
sur la notion-clé de déverbalisation.
La critique de la déverbalisation conduit à réfuter cette notion et à expliquer la
construction du sens par un mécanisme inférentiel mettant en œuvre un raisonnement logique
rigoureux. Enfin, en rupture avec ce paradigme formaliste, dans le sillage des sciences
cognitives apparaît un nouveau cadre théorique récusant la toute-puissance de la raison et
intégrant l’émotion dans toute activité cognitive. Cette ouverture mène à la formulation d’une
21
nouvelle théorie de la traduction qui s’articule autour de la décision régie par l’affect.
8. b. De la terminologie
La recherche linguistique essentielle à notre mémoire se focalise sur la terminologie
basée sur une traduction réalisée par l’auteur.
Au 19e siècle, Bescherelle définit la terminologie comme : « la science des termes
techniques ou des idées qu’ils représentent ». La création du terme à partir du latin terminus
(borne, limite) et logos (logie, théorie et discours) (ALAREY: 2047) donne au mot
terminologie son sens moderne : « ensemble des termes appartenant à un domaine d’activités,
de connaissances » (ALAREY: 3797). La terminologie représente une étape nécessaire à
saisir un domaine, à l’appréhender. Cela ne signifie cependant pas que la terminologie ne soit
indispensable à l’application pratique du domaine, car nombre de choses sont fabriquées et
comprises sans que l’on ne sache jamais pourquoi ni comment elles fonctionnent ou se
fabriquent. Cependant, elle permet d’énoncer ce domaine sous forme de mots dicibles, qui
permettent de transmettre, de présenter à d’autres des idées, des notions, des techniques qui
relèvent de ce domaine.
Au plan pratique, la terminologie sert de base à tout interprète ou traducteur pour
véhiculer des notions sources orales ou écrites. Avant d’interpréter en conférence ou en
cabine, il est par exemple préférable que l’interprète ait pu, au préalable, déterminer les
domaines qui seront abordés par le ou les conférenciers, qu’il ou elle ait pu organiser les
sujets à être abordés; vérifier le sens source et l’équivalence du vocabulaire employé par les
conférenciers; établir un lexique bilingue par thèmes, termes et unités terminologiques de
base qui seront utilisés. Cette recherche, grandement facilitée par l’accès et la maîtrise des
outils informatiques, en est une terminologique et thématique, qui doit être exécutée dans des
temps record, que le client ne voit pas et à laquelle il ne s’intéresse généralement pas, et qui
ne sert généralement que d’outil à l’interprète qui rendra, oralement, le langage parlé d’une
langue à l’autre.
En traduction, la terminologie sert à établir « l’équivalence ou la correspondance des
notions d’une langue à une autre » (DUBUC: 2002). La recherche terminologique se fait de
façon plus élaborée qu’en interprétation.
9. Méthodologie
Ce mémoire porte sur la traduction et la terminologie. L’aspect terminologique de ce
mémoire vise à présenter les résultats d’un travail à deux volets. Il s’agit tout d’abord de
réaliser une recherche terminologique succincte relative à l’ensemble des termes porteurs de
sens de notre corpus, et éventuellement sur des termes (donc sur des notions) ne figurant pas
22
dans le texte à traduire mais dont la compréhension est nécessaire pour réaliser une bonne
traduction dans le domaine de l’ulcère de Buruli. Dans un second temps, nous comptons
effectuer une recherche systématique autour d’un mini-domaine traité dans le texte à traduire
(qui dans le cadre de ce mémoire relève des maladies infectieuses, notamment la parasitose
appelée ulcère de Buruli.) que nous chercherons à décrire de la manière la plus complète
possible.
Le but de ce mémoire est de montrer à la fois l’intérêt immédiat de la démarche
terminologique pour la réalisation d’une traduction spécialisée et la portée plus large d’un
travail terminologique plus systématique. En effet, plus qu’un travail de « recherche » à
finalité universitaire, ce mémoire pourrait également s’inscrire dans un cadre professionnel en
ce sens qu’il porte sur un projet de traduction et sur deux types d’applications
terminologiques. Ainsi, nous avons opté pour l’exploitation d’une publication scientifique et
technique écrit par un collège d’experts et de spécialistes de l’ulcère de Buruli afin de garantir
la précision des termes scientifiques utilisés. Nous avons également choisi un document dont
les informations sont confirmées par diverses sources indépendantes les unes des autres. Afin
d’obtenir une image de la langue en usage au sein de l’Organisation mondiale de la santé et en
vue d’uniformiser la terminologie relative à l’ulcère de Buruli, nous avons opté pour une
traduction réalisée par les services de l’OMS.
Par ailleurs, ce mémoire n’aurait pas atteint ses objectifs sans la collaboration
d’informateurs disposant d’un niveau certain en français et/ou en bəti-faŋ, et dont l’appui
nous a permis de procéder à des adaptations, des élargissements de sens, des revitalisations de
termes, de repérer et de corriger les gallicismes sémantiques et syntaxiques, de reconnaître les
emplois « fautifs » passés dans l'usage, de déceler et corriger les impropriétés et enfin, de
choisir judicieusement les cooccurrences et les collocations. Pour ce faire, nous avons opté
pour des critères de sélection liés à l’âge, à l’expérience de la cible dans son domaine de
travail, au niveau de connaissance des deux dans l’une ou l’autre langue de travail comme
l’atteste le tableau ci-après:
23
Tableau N°1: Classification des informateurs
Nom(s) et
prénom(s)
Année de
naissance
Lieu de
résidence
Profil d’alphabétisation
Langue
Français
Profession
Ngoantet
(Nkolmetet)
Ngoantet
(Nkolmetet)
élémentaire
Bəti-faŋ
Variante
Bənə
Expert
Bənə
Expert
1973
Ayos
Expert
Yəbəkɔlɔ
Confirmé
1942
Confirmé
Akonolinga
Expert
1940
Abəm
(Akonolinga)
Ayos
Confirmé
Yəbəkɔlɔ
Expert
1969
Douala
Expert
Etón
Expert
Albert MBARGA
BILONG
Nicolas
ATANGANA
ASSEMBE
1918
Joseph Dieudonné
AVA
BELINGA
EYENGA
ZE BELOBO
Pascale ABENA
1932
Niveau
Expert
Catéchiste
Technicien de
météorologie à
la retraite/auteur
compositeur de
chanson, poète,
décédé le 10
novembre 2013
Animateur
communautaire
Infirmier à la
retraite
Infirmier à la
retraite
Médecin
infectiologue
Afin de nous constituer la culture du domaine médical, nous avons procédé au recueil
d’informations supplémentaires au corpus en objet. Nous nous sommes, à cet effet, rendue
dans des bibliothèques, notamment celles de l’OMS et celle de l’Institut Supérieur de
Traduction et d’Interprétation. Nous avons, à cet effet, rescensé des textes relatifs à l’ulcère de
Burili dont certains constituent le fond du dossier documentaire.
Nous avons ausi consulté des personnes ressources. Il s’agit notamment du Dr Abena
Pascale, médécin spécialisé en infectiologie, de M. Zeh Belobo, infirmier retraité, spécialiste
de l’ulcère de buruli. Ces informateurs ont facilité notre comprehension de l’ulcère de Burili
et guidé la construction de notre corpus. Leur appui a également été déterminant dans
l’identification de la terminologie médicale à étudier.
Des recherches sur internet ont aussi enrichi nos connaissances dans ce domaine. Nous
avons
pour
ce
faire
utilisé
les
moteurs
de
recherches
scientifiques
ci-après :
http://scholar.google.com, http://www.scirus.com, http://www.worldwidescience.org, pour
nous documenter sur le domaine de l’ulcère de Buruli. Ces moteurs de recherches nous ont
orienté vers d’autres sites internets qui nous ont permis d’améliorer nos connaissances. Ainsi,
24
nous avons pu avec l’appui des experts sus-cités, expliquer ou définir les notions hermétiques
aux profanes de la médécine.
Une fois notre corpus délimité et le domaine circonscrit, nous avons procédé à des
descentes sur le terrain en vue d’établir des équivalents bəti-faŋ qui ont servi à la traduction
du corpus. Nous nous sommes rendus dans les principaux foyers de l’ulcère de Buruli,
notamment à Abəm près d’Akonolinga, à Ayos et à Ngoantet.
Nous avons interviewé nos informateurs sur la base des glossaires établi au préalable,
afin d’affiner nos recherches. Afin de trouver les équivalents bəti-faŋ de certains termes, en
l’occurence ceux portant sur le diangnostique différentiel de l’ulcère de Buruli, nous avons
présenté des photos en annexes pour permettre à nos informateurs de trouver le mot juste.
Après avoir établi la terminologie, l’auteur a procédé à un premier jet de traduction.
Cet ébauche a ensuite été soumis à la revision de nos experts, notamment de messieurs
Nicolas ATANGANA ASSEMBE et Albert MBARGA BILONG.
Une fois la première révision de notre traduction achevée, nous avons soumis le texte
traduit à la lecture de nos informateurs bənə afin d’obtenir la prononciation adéquate. Nous
avons ensuite sollicité la collaboration de nos camarades de linguistique Olivier MOUSSA et
Joseph MBARGA, à qui nous avons fait écouter l’enregistrement issue de la lecture du corpus
par nos informateurs, pour améliorer la transcription de notre traduction.
10. Revue de la littérature
Plusieurs travaux ont précédé les recherches menées dans ce mémoire. S’agisant de la
traduisibilité d’un énoncé, Chomsky (1966/1975/1976) affirme que chaque phrase est
élaborée dans notre esprit sous forme d’une structure profonde bien avant qu’elle ne puisse
être exprimée. Chomsky nous rappelle que sur le plan psychologique profond, toute phrase,
dans n’importe lequel des différents langages naturels, possède la même structure lors de son
élaboration. Les différences dans les diverses constructions linguistiques apparaissent
uniquement quand la phrase parvient au niveau de l’expression: lorsqu’elle devient un énoncé
linguistique alors qu’elle n’était qu’un phénomène psychique jusque là.
Braumgart et Derive (2008) parlant des problèmes de traduction en littérature orale
africaine relèvent qu’ on peut aborder la problématique de la traduction des textes oraux par
une présentation des principales difficultés rencontrées lors du passage de la langue source
vers la langue cible. On illustrerait ces difficultés sur le plan lexical concernant les termes liés
à la culture matérielle ou aux particularités de l’environnement et dues à des découpages
notionnels différents dans les deux langues.
25
Tourneux (2008) témoigne de l'importance de communiquer dans la langue de l'autre.
Pour l’auteur, écouter l'autre "parler dans sa langue" c'est prendre en considération les
connaissances qu'il a acquises au fil de son long séjour sur un terrain dont le développeur
ignore presque tout. L’auteur ajoute d’ailleurs à l’intention du traducteur, qu'il faut aussi
"faire l'effort de mettre au point un langage technique mutuellement compréhensible" (p. 6).
Kenmogne (2002) pose le problème de la prise en compte du contexte
ethnolinguistique particulier dans la formulation de la traduction. Il affirme que dans le cas
contraire, le message peut légitimement devenir une source de confusion chez l’Africain.
D’où l’urgence de la traduction comme formulation du message dans une langue qui parle à
l’Africain en utilisant les formes de communication qui sont socialement et culturellement
appropriées.
Diki-Kidiri (2007a) présente une méthodologie détaillée et pragmatique de la
terminologie culturelle dans le contexte du développement des langues africaines. Pour cet
auteur, les questions de fidélité et d’équivalence fonctionnelle sont à reposer dans la
perspective d’une approche culturelle de la terminologie. Par ailleurs, Diki-Kidiri (2008)
souligne la pertinence sociologique de l’utilisation des langues africaines pour le
developpement “véritable” des pays africains. Il invite ainsi les chercheurs à contribuer au
developpement des langues africaines en les rendant capables de supporter et de véhiculer les
connaissances modernes.
MANIFI ABOUH M.Y. J. (2010), MBALLA C ( 2010) et NGOUMAMBA L. (2010 )
ont jetté les bases d’un developpement terminologique en langue camerounaise. Ces auteurs
ont respectivement axés leurs travaux sur la pédagogie, le droit et l’informatique. Toutefois,
les traductions effectuées par ces trois auteurs ne contiennent pas des traduction juxtalinéaires
permettant non seulement de prendre connaissance de la structure de la langue, mais aussi de
comprendre le processus de traduction utilisé.
Par ailleurs, les outils terminologiques disponibles dans ces mémoires se limitent aux
lexiques spécialisés relatifs à chacun des thèmes abordés. A ces manquements, notre mémoire
introduit un glossaire et des fiches terminologiques. Le glossaire, en effet, complète le lexique
en ce sens qu’en marge de l’équivalent qu’il fourni dans la langue cible, un glossaire porte la
définition de chaque terme traité en vedette. La fiche terminologique, par ailleurs, fourni des
informations qui permettent au lecteur de mieux comprendre le terme vedette. Il s’agit
notament du contexte d’utilisation, de la phraséologie, de l’étymologie, etc.
SEINI H. (2006) traite des Difficultés théoriques et pratiques de la traduction
Français-Fufuldé dans le domaine médical et agricol. L’auteur ressort les difficultés de
26
traduction aux niveaux terminologique et culturel. Cependant, SEINI traite de la traduction au
niveau de la conceptualisation. Pour lui, la conceptualisation d’une traduction doit suivre le
schéma du différentes fonctions de communication selon JAKOBSON (1963), tout en
intégrant les effets de contexte ( physique, temporel, culturel et socio-psychologique). Or la
traduction comprend une phase de conceptualisation et une phase de production. Aussi,
pensons-nous que le texte produit (métatexte) est le résultat du texte analysé et pensé
(prototexte). Ces éléments sont davantage mis en exergue dans la construction du plan de
notre mémoire.
11. Annonce du plan
Ce mémoire comprend quatre chapitres, des annexes et un dossier documentaire.
Le chapitre premier intitulé Éléments fondamentaux de l’ewondo rappelle les
éléments phonologiques et grammaticaux de l’unité langue bəti-faŋ avec un point d’ancrage
sur la grammaire ewondo pour des raisons évoquées précédemment.
Dans le second chapitre, nous avons réalisé une Traduction français ›bene du
corpus délimité. En effet, le texte traduit traite de l’épidémiologie, la microbiologie,
l’immunologie, les techniques modernes de diagnostic, la pathologie, les manifestations
cliniques, le traitement de l’ulcère de Buruli ainsi que les quelques moyens de prévention de
l’ulcère de Buruli. Cette traduction nous a permis de trouver les résultats à expliquer dans les
chapitres trois et quatre.
Ainsi, dans le chapitre trois, nous analysons les Aspects pratiques de la traduction
médicale français-bəti-faŋ en termes de procédés de traduction employés et de difficultés
rencontrées au cours du processus de traduction. Il s’est agi de ressortir les niveaux de
traduction (sémantique, idiomatique, stylistique, culturel, des allusions, de l’intériorité, du
public destinataire) ; de présenter les procédés directs utilisés dans la traduction réalisée
(emprunt, calques, traduction littérale) ; d’indiquer les procédés de traduction oblique
(transposition, modulation, équivalence, adaptation, étoffement) auquel nous avons eu
recourt.
Le chapitre quatre est consacré à la Terminologie. Il s’ouvre sur l’arborescence de
notre champ d’étude dans le but de schématiser la représentation du contenu et la construction
de référentiels terminologiques visant à faciliter l’accès à l’information. Pour ce faire, nous
procédons à l’extraction des informations présentées dans notre corpus en vue d’établir des
relations sémantiques entre les différentes clés de recherches, d’effectuer un repérage de
27
collocations et de contextes ciblés et établir des liens conceptuels entre termes. Dans le but
d’optimiser la recherche des équivalents dans chacune des langues en objet, nous avons mis
au point un glossaire traitant les termes vedettes dans chacune de nos langues de travail, ainsi
qu’un lexique qui obéit à la même approche linguistique que celle choisie pour le glossaire.
Les fiches terminologiques constituées de plusieurs champs, réunissent les informations
principales sur les termes tant du point de vue de la dénomination que du point de vue du
concept.
28
CHAPITRE PREMIER : ÉLÉMENTS FONDAMENTAUX DE L’ÉWONDO
Ce chapitre traite de la phonologie (consonnes, voyelles et tons) et de la structure du
verbe (temps, aspects et modes) de la langue cible de nos traductions. Le bəti-faŋ compte des
langues dites sœurs: l’ewondo, le bulu, le faŋ, l’éton, le mangissa. Pour des raisons évoquées
dans notre introduction (7. Délimitation du domaine, troisième paragraphe), ce chapitre porte
sur la langue ewondo.
L’ewondo est une langue bantu du groupe équatorial nord, de la branche “B”, du sousgroupe Bassa’a-bəti (A40, A 70). La famille Bassa’a-bəti compte trois sous-familles à savoir:
le bankon (406), le basa’a (401), le bakoko (402) et le bəti-faŋ (403). Selon CERDOTOLA
(2012) l’ewondo comprend des variantes qui sont l’ewondo lui-même, le bənə, le mvəle, le
mbida-mbane14. La carte administrative et linguistique ci-après précise la représentation de
l’unité langue bəti- faŋ et ses composante, au Cameroun.
Source : Cerdotola (2012), Atlas Linguistique du Cameroun-Inventaire des langues, p.189
Ce chapitre traite de la phonologie (consonnes, voyelles et tons) et de la structure du
verbe (temps, aspects et modes).
14
Source: Atlas Linguistique du Cameroun-Inventaire des langues, édition 2012.
29
I.1. PHONOLOGIE
Il s’agit de la branche de la linguistique qui étudie les sons d'une langue donnée, du
point de vue de leur fonction dans ce système de communication. Selon cette définition, la
phonologie s’intéresse : au classement des sons d’une langue en catégories, et à la description
du comportement des sons (combinaisons possibles, impossibles, etc.) Dans ce mémoire, nous
nous limiterons à au classement des sons et des éléments de tonologie.
I.1.a. Les consonnes
Une consonne est un son du langage humain dont le mode de production est
caractérisé par l'obstruction du passage de l'air dans les cavités situées au-dessus de la glotte,
qui forment le canal vocal.
Tableau N°2: Consonnes de l’ewondo
t
ts
s
k
b
v
d
dz
z
g
mb
mv
nd
ndz
ng
kp
mgb
nasales
nasales
m
orales
n
ny
l
y
w
Source: ESSONO (2012)
I.1. b. Les voyelles
On appelle voyelle un son du langage humain dont le mode de production est
caractérisé par le libre passage de l'air dans les cavités situées au-dessus de la glotte, à savoir
la cavité buccale et/ou les fosses nasales.
Gorge et
f
lèvres
gorge
p
Langue et
Langue palais
Langue
alvéoles
Langue et
dents
mi-
Lèvres et
Sonores
dents
Orales
2 lèvres
Sourdes
30
Tableau N°3: Voyelles de l’ewondo
Médianes
brèves
longues
1 degré
Antérieures
brèves
longues
i
ii
Postérieures
brèves
longues
u
uu
2e degré
e
ee
ə
əə
o
oo
3e degré
ɛ
ɛɛ
ɔ
ɔɔ
Aperture
er
4e degré
Source: ESSONO(2012)
a
aa
I.1. c. Les tons
L’ewondo est une langue à tons. C’est à dire que les tons dans cette langue sont
assimilables aux autres éléments phonologiques que sont les voyelles et les consonnes. Nous
répertorions ainsi cinq tons simples et deux tons modulés.
Le ton bas /̀/
Le ton moyen / /
Le ton moyen / /́
Le ton haut-bas / /̂
Le ton bas-haut/ /̌
Source: ESSONO (2012)
La classification nominale est typique des langues bantous. En ewondo, le principe de
classe nominale marque l’accord du genre et du nombre. Toutefois, au lieu d’une simple
opposition masculin/féminin, singulier/pluriel, l’ewondo compte quatorze classes nominales.
Les classes 16 et 17sont dites “locatives”, c’est à dire qu’elles permettent d’indiquer le lieu
ou le temps. Les classes non-locatives regroupent les classes 1à 1115.
15
Cette classification s’inspire de BLEEK (1862). Cette classification a été adoptée par l’ensemble des
bantouistes africanistes.
31
Tableau N°4: Classes nominales
1e pers. sg
2e pers. sg
e
1 pers. pl
2e pers. pl
Préfixe Verbal
m∠
∠obǐmǐ-
Exemples
je
Présent
tu
nous
vous
cl.1
a-
cl.2
b∠
∠́-
cl.3
ó-
ńtaŋán(le Blanc)
cl.4
mí
mińtaŋán(les blancs)
cl.5
á-
akúd (fou)
cl.6
m∠
∠́-
mə́kúd(les fous)
cl.7
e-
etúnda (chambre)
cl.8
bí-
bitúnda(chambres)
cl.9
è-
mvóé (ami)
cl.10
é-
kos(perroquets)
cl.11
ó-
olɔ̌ (esclave)
cl.16
-/é-á/ v-à
cl.17
-/é-ó/
cl.19
-ví
mod (homme)
bod(les hommes)
á kɔbɔ
I.2. Le verbe
La construction du temps diffère d’une langue à une autre, notamment d’une famille
linguistique à une autre. Dans ce mémoire, nous proposons une esquisse descriptive de la
modalité temporelle de l’unité langue beti-Faŋ à partir d’une étude de l’ewondo, l’un de ses
dialectes. Les morphèmes temporels aux bases verbales ne seront pas systématiquement liés
afin que celles-ci soient mieux perceptibles.
Le temps, l’aspect et le mode étant des modalités verbales intrinsèquement liées en
langue bəti-faŋ, analyser la modalité temporelle sans faire état du mode et de l’aspect
présentera une certaine inadéquation descriptive.
I.2.a. Les aspects et le mode
Le bəti-faŋ est une langue agglutinante, à l’instar de toutes les langues bantoues.
Dans le cadre du constituant verbal, elle aligne un arsenal d’éléments que MEEUSSEN (1967:
108-111) liste ainsi qu’il suit dans la description de la structure du groupe verbal bantou.
32
Tableau N°5: Structure du groupe verbal bantou
Meeussen
Pré initial
Initial
Post-
Formatif
Limitateur
Infixe
initial
Base
Pré final
Final
Post final
Marqueur
Marqueur
Marqueur
d’aspect
de
impératif
verbale
Fonction
Marqueur
Préfixe
Marqueur
Marqueur
Marqueur
Marqueur
Proto Bantou
de Mode
d’accord
de la
Temporel
d’aspect
de l’objet
Noyau
Négation
Temps
et
Négation
Fonction
Morphème
Préfixe
Ewondo
Modal
verbal
Négateur
Morphème
Morphème
Temporel
d’aspect
Ø
Base
Morphème
verbale
d’aspect
Finale
Morphème
Modal
Ce tableau témoigne de l’existence de marqueurs de temps, d’aspect et de mode en bəti-faŋ. Cela montre que le Tiroir16 est bien présent
dans cette langue.
Exemple :
I.2.b. Les aspects et les aspectuels
L’aspect peut se définir comme la façon d’envisager l’action exprimée par le verbe dans son déroulement temporel. Selon Essono (2000 : 474) :
« L’aspect manifeste le point de vue sous lequel le locuteur envisage le développement du procès. L’action exprimée par le verbe peut être envisagée
soit dans son achèvement, son résultat –aspect accompli-, soit dans sa durée, sa phase de réalisation –aspect inaccompli ou imperfectif»
L’aspect en bəti-faŋ s’articule donc en deux catégories distinctes : le ponctuel et le continuatif.
16
L’expression Tiroir désigne les temps de conjugaison dans les langues Niger Congo (Essono, 2000 :473)
33
Aspect
Ponctuel
Continuatif
En revenant au tableau n°5 relatif à la structure du groupe verbal, l’on note que
l’aspect en ewondo est répertorié dans la case des limitateurs.
Les aspectuels quant à eux, sont aux côtés des aspects ponctuel et continuatif, des
unités lexicales exprimant la modalité d’action. Selon ESSONO (2000 : 475), il en existe
deux types :
1) Les auxiliaires
-
badə : à nouveau (itératif)
-
támə : d’abord (inceptif)
-
fyáŋán : quand même (concessif)
2)Les auxiliants
Il s’agit des verbes
processifs c’est-à-dire ceux
en plein processus de
grammaticalisation. Ils sont régulièrement utilisés comme modalités. Ils en existent un bon
nombre en langue bəti-faŋ comme le montre le tableau ci-après :
34
Tableau N°6: emploi des verbes processifs en ewondo
Emploi Autonome
Emploi Non-autonome
Particule
Signification
Sens
Aspect
bə̀lə̀
Avoir, tenir
>
Devoir
Coercitif
bə̀m
Enfoncer
>
Tarder
Tardatif
bùl
Multiplier
>
Plus
Exagération
dàŋ
Enjamber
>
Trop
Excessif
dìŋ
Aimer
>
Volontiers
Habituel
dùgàn
Revenir
>
à nouveau
Itératif
dzà}ə̀
Critiquer
>
Défier
Audactif
fíd
Écraser
>
Refuser
Prohibitif
fə̀m
Haïr
>
Volontiers
Permansif
fyáŋán
Avoir beau
>
Bien que, quoique
Concessif
kì
S’abstenir
>
Être capable
Potentiel
kə̀
Aller
>
Être sur le point de
Imminent
kàd
Dire
>
Habituel
Permansif
màn
Finir
>
Parvenir
Conclusif
nə̀
Être
>
Être capable
Potentiel
ndzí
Savoir
>
Ne
Négation
tádì
Commencer
>
D’abord
Inceptif
tóàn
Ajuster
>
Parfaire
Amélioratif
vólò
Aiguiser
>
Se hâter
Hâtif
və̀g
Mesurer
>
Oser, tenter
Audactif
yèàn
Convenir
>
Devoir
Coercitif
yì
Vouloir
>
Aller
Impératif
yə́gè
Apprendre
>
1ère fois
Initiatif
zù
Vouloir
>
Sur le point de
Prospectif
kún
Être matinal
>
Bientôt
( ?)
váŋ
Projeter
>
Exprès
Intentionnel
ABEGA (1976 :36) propose quatre auxiliants de plus, ces deniers étant des formes
post-posées au verbe et aussi grammaticalisées :
35
Tableau N°7: verbes processifs autonome et non - autonome
Emploi autonome
Emploi Non-autonome
Fwá
Premièrement
>
Vraiment
Insistance
fə̀g
Sagesse
>
Aussi
Réitératif
tə̀
Pas
>
Tout de même
Restrictif
yǎ
Démanger
>
Déjà
Terminatif/Accompli
Le mode
Le mode est la manière dont le verbe exprime l’état ou l’action. Selon Essono (2000 :
476) : « la catégorie du mode (Mo) place le procès sur l’axe syntagmatique de
l’énonciation ». Le nombre de modes de la langue bəti-faŋ ne pas fait l’objet de consensus
parmi les auteurs. En effet, Essono (2000 : 476) en dénombre sept mutuellement exclusifs :
Indicatif
Subjonctif
Injonctif
Mo
Optatif
Concordant
Concomitant
Consécutif
ABEGA (1976 : 25) en dénombre huit dans la langue :
1) L’infinitif
2) L’injonctif
3) Le subjonctif
4) Le conditionnel
5) L’exhortatif
6) L’optatif
7) L’appréhensif
8) Le potentiel
ABESSOLO et ETOGO (1982 : 99-110) en dénombre six :
1) L’impératif
36
2) Le subjonctif
3) Le conditionnel
4) L’optatif
5) L’exhortatif
6) L’infinitif.
Ainsi, les auteurs ne s’accordent pas parfaitement sur la conception de la notion
mode17 en langue ewondo. Nous opterons pour le découpage d’ESSONO (Op. Cit.) qui intègre
les critères de la théorie guillaumienne et qui en plus constitue la description la plus récente.
En outre, ce découpage fait état de ce que seul le mode indicatif connaît des formes
temporelles qui font partie du formatif18.
I.2.c. Définition de la modalité temporelle
Pour ESSONO (2000 : 477) le temps est : « Une catégorie grammaticale qui permet le
positionnement des événements décrits racontés à une période donné de leur déroulement
[…] l’expression du Temps lie le moment du procès à celui de l’énonciation ». COMRIE
(1976 : 9) quant à lui stipule que : « le Temps est la localisation grammaticalisée de
l’instant ». Selon TABI-MANGA (1986 :82-83) :
« Le présent ewondo, correspond à l’instant de la parole T°, au temps bien réel,
comporte par composition une certaine étendue, puisque notionnellement, il constitue la
limite continuellement franchie entre le temps qui n’existe pas encore et le temps qui a existé.
Ainsi, ce présent, est-il, par composition ou par nécessité obligée, fait d’une parcelle (et non
l’entier) du futur associé à une parcelle du passé. Ce sont ces parcelles constitutives du
présent que GUILLAUME appelle des Chronotypes « α » et « w ». Ainsi « α » correspond à la
partie du présent qui est accomplissement, et « w » à la partie du présent qui est déjà
accompli».
GUILLAUME (1965 : 8) en donne la description suivante : « La grammaire
traditionnelle, lorsqu’elle traite du temps […] le considère invariablement comme une ligne
infinie, recomposée de deux segments dans le prolongement l’un de l’autre, le passé et le
futur, que distingue la coupure, insérée entre eux, du présent ». Soit la figure suivante :
X
X’
Passé
Présent
Futur
A la suite de GUILLAUME (Op. Cit.), ESSONO (2000 :478) démontre que l’axe du
temps en ewondo a une répartition binaire. La langue en effet ne distingue que deux périodes
17
Le désaccord ne s’arrêtant pas seulement au mode, mais concerne aussi les aspects. Car ce
qu’ESSONO considère comme aspectuel, ABEGA le considère comme Mode et vice versa.
18
Le tableau du groupe verbale fait bien mention de ce que les marques temporelles sont logées dans le
formatif.
37
définies comme suit :
-
Le Passé et
-
Le Non-Passé19
Sa structuration est la suivante :
Tableau N°8: répartition binaire de l’axe temporel en ewondo
Passé
Non-Passé
Présent
Pass3
Pass2
Pass1
Futur
Fut1
Fut2
Fut3
Puis, il recentre son appréciation du temps en la rapprochant de celle de Gustave Guillaume :
Tableau n°9: Représentation guillaumienne de l’axe temporel en ewondo
Passé (hier)
Pass3
I.3.
Présent (aujourd’hui)
Pass1
Prés
Pass2
Fut1
Futur (demain)
Fut2
Fut3
Le temps
La subdivision de cette modalité est quasi symétrique, nous avons trois formes du
passé, trois formes du futur et enfin un présent. De manière conventionnelle l’on note P1, P2,
P3 et F1, F2, F3 pour exprimer les réalités suivantes :
Tableau N°10: temps grammaticaux en bəti-faŋ
Passé
Présent
Futur
Passé3
Époque reculée
Passé2
Hier, quelques jours, mois
Passé1
Passé d’aujourd’hui à hier
Présent
Aujourd’hui (réel)
Futur1
Futur aujourd’hui (Probable)
Futur2
Futur de demain, quelques jours/mois
Futur3
Époque reculée (Incertain)
Il faut ici remarquer que le temps grammatical ewondo peut exprimer des actions et
des états réels ou certains. D’autres catégorisations sont admises à l’intérieur de cette division.
ESSONO (2000 : 478) les appelle sous-temps. Ainsi, le passé, d’après cette classification, est
subdivisé en trois époques : passé indéterminé (Pass3), le passé moyen (Pass2) et le passé
proche (Pass1) ; De la même façon le futur est subdivisé en futur immédiat (Fut1), futur proche
19
Celui-ci s’articule à son tour en un présent et en un futur
38
(Fut2) et en futur indéterminé (Fut3).
I.3.a. Le Passé
Nous allons présenter quelques illustrations de la conjugaison de ce temps. Pour notre
exercice, nous n’utiliserons que l’aspect ponctuel, selon les ordres affirmatif et négatif du
mode indicatif uniquement20.
I.3.a.1. Le Passé 3:/ŋgá/
La forme morphologique du passé lointain est /ŋgá/ :et est utilisée pour exprimer des
actions très lointaines dans les souvenirs. Mais force est de constater qu’aujourd’hui l’usage
de ce passé n’est plus exclusivement réservé à l’expression des souvenirs lointains. On peut
noter que même des actions accomplies il y a peu de temps s’expriment grâce à ce
morphème21.
Exemple :1 dí « manger »
Affirmatif
mə̀ ŋgá
dí
1sg P3
manger
«J’eus mangé »
Négatif
mə̀
ŋgá ndzí kìg
1sg
P3
dí
Nég Nég manger
« Je n’eus pas mangé »
Exemple :2 fùdì « mettre »
Affirmatif
mə̀
ŋgá fùdì
1sg
P3 mettre
20
21
C’est pour cette raison que même l’infinitif n’est pas représenté.
A ce niveau l’on spécule sur les raisons d’un tel usage. ESSONO (2000 :508) pense que cela est mû
par des raisons stylistiques. Pour notre part, cet usage décadent repose davantage sur des causes
sociolinguistiques que sur la simple nécessité d’effet stylistique.
39
« J’eus mis »
Négatif
mə̀ ŋgá ndzí kìg fùdì
1sg P3 Nég Nég mettre
« je n’eus pas mis »
Exemple :3 sógòlò « bousculer »
Affirmatif
mə̀ ŋgá sógòlò
1sg P3
bousculer
« j’eus bousculé »
Négatif
mə̀ ŋgá ndzí kìg sógòlò
1sg P3
Nég Nég bousculer
« je n’eus pas bousculé »
I.3.a.2. Le Passé 2 : /á/
C’est certainement la forme du passé la plus difficile à déceler, car elle est de moins en moins
usitée par les locuteurs. Ils lui préfèrent l’usage d’un passé lointain qu’on rendrait de moins
lointain. Néanmoins, il y a encore une grande majorité de locuteurs qui l’utilisent
correctement22. Elle a une forme morphologique en /á/ avec un ton haut qui se propage sur
la/les syllabe(s) suivante(s).
Exemple :4 nyáŋ « téter »
Affirmatif
Mǎ
22
nyáŋ ábɛ́
Comme nous le mentionnons plus haut il s’agit à notre avis de populations instruites et plutôt jeunes
qui préfèrent cet usage décadent du P3 en lieu et place du P2.
40
1sg+P2 téter cl5-sein
« Je tétai le sein »
Négatif
Mǎ
ndzí kìg nyáŋ áŋ ábɛ́
1sg+P2 Nég Nég téter cl5-sein
« je ne tétai pas le sein »
Exemple :5 swàlì « cacher »
Affirmatif
Mǎ
swǎl
ndàmbə̀
1sg+P2 cacher ballon
« je cachai le ballon »
Négatif
Mǎ
ndzí kìg swǎl
ndàmbə̀
1sg+P2 Nég Nég cacher ballon
« je ne cachai pas le ballon »
Exemple :6 sùgùzù « secouer »
Affirmatif
Mǎ
súgúzú
̀fə́g
1sg+P2 secouer cl3-sac
« je secouai le sac »
Négatif
Mə a
ndzí kìg
sùgùzù
̀fə́g
1sg+P2 Nég Nég secouer cl3-sac
« je ne secouai pas le sac »
41
I.3.a.3 Passé 1 / /́
Le passé récent ou d’aujourd’hui est marqué par un ton haut ponctuel propagateur.
Exemple :7 yén « voir »
Affirmatif
Mə̌
yén
nánə́
1sg+P1 voir maman
« j’ai vu maman »
Négatif
Mə̌
ndzí kìg yén nánə́
1sg+P1 Nég Nég voir maman
« je n’ai pas vu maman »
Exemple :8 wùlù « marcher »
Affirmatif
Mə̌
wúlú
kwám
1sg+P1 marcher longtemps
« j’ai marché longtemps »
Négatif
Mə̌
ndzí kìg wùlù
kwám
1sg+P1 Nég Nég marcher longtemps
« Je n’ai pas marcher longtemps »
Exemple :9 tíbìlH ̰̀ « martyriser »
Affirmatif
Mə̌
tíbílí
Únànə̀
1sg+P1martyriser ONANA
42
« J’ai martyrisé ONANA »
Négatif
Mə̀
ndzí kìg
tíbìlì
1sg+P1 Nég Nég
Únànə̀
martyriser Onana
« Je n’ai pas martyrisé ONANA »
I.3.b. Présent à
Le présent qui est le temps réel de l’instant de parole se réalise en Ewondo par le
morphème [à] à ton ponctuel bas.
Exemple :10 dìŋ « aimer »
Affirmatif
Mə
à dìŋ
ŋgwàn
və̀lə́
1sg+Prés aimer cl1-fille mvele
« J’aime la fille bassa’a »
Négatif
Mə̌
a dìŋ
kìg
ŋgwàn
və̀lə́
1sg+Prs aimer Nég cl1-fille mvele
« je n’aime pas la fille bassa’a »
Exemple :11 və̀lə̀ « réveiller »
Affirmatif
Mə
à
və̀lə̀
tàdə́
1sg+Prs réveiller papa
« je réveille papa »
43
Négatif
Mə à
və̀lə̀
kìg
tàdə́
1sg+Prs réveiller Nég papa
« je ne réveille pas papa »
Exemple :11 sígìbì « s’adosser »
Affirmatif
Mə à
sígìbì
á
̀fìfìm
1sg+Prs adosser Prép cl3-Red-mur
« Je m’adosse au mur »
Négatif
Mə à
sígìbì
kìg
á
̀fìfìm
1sg+Prs adosser Nég cl3-Red-mur
« je ne m’adosse pas au mur »
Dans le passé, le négateur est un morphème discontinu -ndzí kìg-, antéposé au verbe.
Ici au présent, l’ordre négatif influence le changement tonal sur le morphème #mə- qui va
prendre un ton haut #mə-, certainement dû à la disparition du premier morphème du négateur
[ndzi ́ kìg]. Cette particule restante est quant à elle post-posée au verbe.
I.3.c. Le futur
Le futur, comme défini plus haut fait partie du non-passé mais en la partie la non
réalisée. Il a lui aussi trois subdivisions comme nous le voyons dans la suite.
I.3.c.1. Futur 1 #àyì#
Le futur 1 correspond à ce que nous avons appelé le futur d’aujourd’hui. C’est un futur
qui est sur le point de se réaliser le jour même de l’énonciation (ou peu avant le lendemain). Il
s’utilise pour une réalité de l’action immédiate ou probable. Il est morphologiquement marqué
par #àyì#.
Exemple :12 dàŋ « traverser »
44
Affirmatif
Mə ayì
dàŋ
úswé
1sg+Fut1 traverser cl11-rivière
« Je traverserai la rivière »
Négatif
Mə
àyì kìg
dàŋ
úswé
1sg+Fut1 Nég traverser cl11-rivière
« Je ne traverserai pas la rivière »
Exemple :13 kwábə̀ « parler »
Affirmatif
Mə
àyì kwábə̀ ábwì
1sg+Fut1 parler beaucoup
« Je parlerai pas abondamment »
Négatif
Mə
ayì kìg
kwábə̀
ábwì
1sg+Fut1 Nég parlerai beaucoup
« Je ne parlerai pas abondamment »
Exemple :14 yə́gə̀lə̀ « enseigner »
Affirmatif
Mə ayì
yə́gə̀lə̀
bwáŋgə́
1sg+Fut1 enseigner cl2-enfant
« J’enseignerai aux enfants »
45
Négatif
Mə ayì
kìg
yə́gə̀lə̀
bwáŋgə́
1sg+Fut1 Nég enseigner cl2-enfant
« Je n’enseignerai pas aux enfants »
A ce niveau, le négateur se manifeste aussi différemment. Il est antéposé au verbe
comme dans le cas du passé, mais ne comporte qu’une seule particule identique à celle du
présent #kìg#. Toutefois, il ne porte pas de ton - ́- haut résiduel contrairement au présent,
comme postulé plus précédemment
I.3.c.2. Futur 2 #ŃLe futur 2, ou futur de demain, est utilisé lorsque l’action n’est pas envisagée dans un
avenir immédiat. Il subsiste néanmoins un certain degré de certitude quant à sa réalisation
dans les jours ou mois avenirs. Il se réalise morphologiquement par la particule #Ń-, une
homorganique nasale 23 que l’on préfixe au verbe et assimile le point d’articulation de la
première consonne de la base verbale.
Exemple 15 : sə́g « émincer »
Affirmatif
Mə̌ ǹsə́g
mə̀yàŋ
1sg+Fut2+émincer cl6-oignons
« j’émincerai les oignons »
Négatif
Mə̌ ǹsə́g
kìg
1sg+Fut2+émincer Nég
mə̀yàŋ
cl6-oignons
« je n’émincerai pas les oignons »
Exemple 16 : bándə̀ « inviter »
23
Phonologiquement, sa forme de base est la nasale alvéolaire /ń/, la plus distribuée.
46
Affirmatif
Mə̌
m̀ bándə̀
1sg+Fut2+inviter
wə́
ámwǒ
zìŋ
cl11-toi
cl5-jour certain
« Je t’inviterai certainement un jour »
Négatif
Mə̌ m̀ bándə̀
kìg
wə̀
ámwǒ
1sg+Fut2+inviter Nég cl11-toi
zìŋ
cl5-jour certain
« je ne t’inviterai jamais »
Exemple 17: bàmə̀lə̀ « frapper violemment »
Affirmatif
Mə̌ m̀ bámə́lə́
wə̀
ámwǒ
1sg+Fut2+frapper cl11-toi
zìŋ
cl5-jour certain
« Je te frapperai violemment un jour »
Négatif
Mə̌ m̀ bámə́lə́
kìg
wə̀
1sg+Fut2+frapper Nég cl11-toi
ámwǒ
zìŋ
cl5-jour certain
« Je ne te frapper jamais violemment »
I.3.c.3. Futur 3 #ŋgâ#
Le futur 3 traduit le caractère d’une action qui est incertaine du point de vue de sa
réalisation. C’est le futur hypothétique ou incertain. Il est morphologiquement marqué par le
morphème #ŋgâ#.
Exemple 18: wóg « entendre »
47
Affirmatif
Mə̀ ŋgâ wóg
íŋgə̀lís
1sg Fut3 entendre anglais
« Je comprendrai peut-être la langue anglaise un jour »
Négatif
Mə̀ ŋgâ wóg
kìg
íŋgəlís
1sg Fut3 entendre Nég anglais
« Je ne comprendrai jamais la langue anglaise »
Exemple 19 :vùndì « vidanger »
Affirmatif
Mə̀
ŋgâ vùndì
ítàm
dzámà
1sg Fut3 vidanger cl7-puits acc.cl7-Poss
« Je vidangerai éventuellement mon puits un de ces quatre »
Négatif
Mə̀
ŋgâ vùndì
kìg
ìtàm
dzámà
1sg Fut3 vidanger Nég cl7-puits acc.cl7-Poss
« Je ne vidangerai jamais mon puits »
Exemple 20: sámə̀lə̀ « humilier »
Affirmatif
Mə̀ ŋgá
sámə̀lə̀
wá
1sg Fut3 humilier cl11-toi
« je t’humilierai un de ces jours »
48
Négatif
Mə̀ ŋgâ sámələ́
kìg
wà
1sg Fut3 humilier Nég cl11-toi
« je ne t’humilierai jamais »
Une modulation de position du négateur se remarque pour ce qui est du Fut2 et du
Fut3. Le morphème reste #kìg# comme pour le Fut1, mais ici il est postposé au verbe. Ces
changements de positions justifient clairement la structuration du groupe verbal que nous
avons dressé plus haut. Le négateur peut à la fois se placer en Post-initial et en final.
49
CHAPITRE 2: TRADUCTION FRANÇAIS›BENE DU CORPUS
En général, des phénomènes nouveaux engendrent la terminologie qui porte les
marques de sa conception. En traduisant ce corpus relatif à l’ulcère de Buruli, certains
procédés de conceptualisation ont été mis à contribution. Il s’agit de la métaphore, la création
d’équivalence formelle, l’emprunt et la normalisation terminologique. Dans les lexiques et
glossaires présentés au chapitre quatre, les mêmes procédés ont par ailleurs été privilégiés.
Pour chaque concept à traduire, une analyse approfondie de son sémantisme et le cas échéant,
de ses origines, a été menée afin de cerner les contours de ces concepts. Cette démarche a
permis de mieux appréhender ces concepts dans la langue cible et de l’arrimer à la propre
culture de celle-ci, ainsi qu’à notre cible principale.
Le corpus ci-après est extrait d’une revue de l’OMS, intitulée Ulcère de Buruli,
Infection à Mycobacterium Ulcerans. Cette revue a été publiée en 2000 dans le cadre de la
lutte contre cette maladie en Afrique de l’Ouest. Les termes en gras et suivi d’un numero
compte parmi les vedettes traitées dans la partie consacrée à la terminologie.
CORPUS A TRADUIRE
Chapitre 7 : Pathologie
Dr Wayne Meyers et Dr John Hayman
Pathogénie
Compte tenu des résultats de l’histopathologie (1), de l’évolution naturelle d’une
lésion ulcéreuse limitée “ classique ” ou “ typique ” et de la preuve expérimentale établissant
la production d’une toxine nécrosante immunosuppressive par M. ulcerans. La pathogénie de
l’ulcère de Buruli peut suivre l’évolution suivante. Après avoir été introduites dans le derme
ou le tissu sous cutané, les mycobactéries passent par une phase de latence de durée variable
avant de proliférer et de produire une toxine ayant une affinité pour les adipocytes et des
effets cytotoxiques (2) sur ces cellules. La nécrose qui en résulte installe un milieu favorisant
la prolifération de l’agent étiologique (3) qui, de ce fait, s’en trouve accélérée. Au cours de
cette phase, la réponse cellulaire de l’hôte est très faible ou inexistante (en général
l’intradermoréaction à la buruline est négative). A un certain moment, sans qu’on sache
pourquoi ni comment, soit la toxine est neutralisée, soit les bactéries cessent de proliférer ou
de produire la toxine. La guérison semble commencer lorsque l’hôte développe une immunité
50
à médiation cellulaire (4) contre des constituants de M. ulcerans (la réaction à la buruline
devient positive). Les granulomes (5) détruisent alors l’agent étiologique et la maladie
disparaît en laissant des cicatrices. Les lésions osseuses métastasiques viennent probablement
de la présence de M. ulcerans dans le sang.
Histopathologie
Les biopsies (6) doivent être prélevées sur les bords de l’ulcère, mais elles doivent
comprendre la base nécrosée et du tissu profond.
Pour ce faire, on recommande l’excision qui, si possible, devra s’étendre un peu audelà de la zone creusée. Les échantillons prélevés à l’emporte-pièce peuvent ne pas se révéler
satisfaisants car souvent, ils ne permettent pas d’observer certaines caractéristiques
essentielles pour le diagnostic.
Les échantillons venant de plaques ou de lésions œdémateuses doivent provenir de
l’endroit qu’on estime être au centre de la lésion et comporter toutes les couches du derme et
du tissu sous-cutané. Pour les études systématiques, la fixation dans du formol neutre ou
tamponné suffit.
Modifications histopathologiques
Lésions non ulcérées
Au microscope, les lésions cutanées préulcératives se présentent sous la forme de
zones circonscrites symétriques de nécrose par coagulation contiguë dans le pannicule , le
derme et parfois l’aponévrose . La coloration Ziehl-Neelsen révèle de nombreux bacilles
acido-alcoolorésistants (7) extracellulaires (Planche 1), en général au centre de la zone
nécrosée.
La nécrose s’étend bien au-delà du foyer bacillaire. On observe un œdème dans la
zone adjacente à la nécrose, mais remarquablement peu de cellules inflammatoires. Les
adipocytes s’agrandissent, meurent, perdent leur noyau mais gardent leurs membranes
cellulaires (cellules fantômes) (Planche 2). On constate dans de nombreux échantillons une
minéralisation du tissu nécrosé. Les cloisons interlobulaires dans le pannicule sont épaissies et
nécrosées et l’on observe en général une vascularite marquée avec occlusion fréquente des
vaisseaux petits et moyens (Planche 3).
51
La nécrose continue du derme et de l’épiderme adjacent entraîne habituellement une
ulcération, mais il arrive cependant que la nécrose et la prolifération des bacilles s’étendent
latéralement dans le pannicule et l’aponévrose en épargnant relativement le derme et en
n’aboutissant pas à une ulcération. On a alors une plaque et une forme œdémateuse de la
maladie.
Lésions ulcérées
Dans la lésion ulcérée, les bords sont creusés par la destruction du pannicule (Planches
4 et 5). La base de l’ulcère est constituée de débris nécrosés et de fibrine . Sur le morceau de
peau qui recouvre la lésion, on observe une nouvelle épithélisation sur les bords et une
hyperplasie de l’épiderme, tandis que le derme reste partiellement épargné. Les bacilles acidoalcoolorésistants se limitent en grande partie à la base nécrosée de l’ulcère avec expansion
latérale vers le pannicule, notamment les cloisons interlobulaires épaissies et l’aponévrose. Le
muscle sous-jacent est rarement envahi.
Lésions en voie de guérison
Au début de la phase de guérison, on observe qu’une réaction granulomateuse
d’hypersensibilité encore mal organisée se développe dans le derme et le pannicule. Ces
infiltrations sont les plus marquées, juste au-delà de la limite de la zone creusée. Cette
réaction finit par s’organiser en granulomes tuberculoïdes. La guérison et la cicatrisation
suivent la phase granulomateuse.
Lymphadénite
Bien que les adénopathies cliniques ne soient pas une caractéristique marquante, les
ganglions (8) lymphatiques à proximité des lésions sont envahis par les bacilles
acidoalcoolorésistants, apparemment par le biais du drainage lymphatique afférent, et se
nécrosent. Les ganglions lymphatiques régionaux peuvent également renfermer quelques
bacilles (Planche 6) et manifester des modifications avec histiocytose et éventuellement une
faible nécrose. Il ne semble pas que les réactions granulomateuses soient courantes dans les
ganglions.
Ostéomyélite
Bien que l’on ne comprenne pas tout à fait la pathogénie de l’ostéomyélite, il est
probable que l’os soit touché par propagation contiguë de l’affection ou par la présence de M.
52
ulcerans dans le sang. Au microscope, la moelle est nécrosée et les travées osseuses érodées.
On observe en nombres variés des bacilles acido-alcoolorésistants et fréquemment des
infections secondaires. Il arrive que l’os finisse par être complètement détruit (Planche 7).
Chapitre 8 : Manifestations cliniques et traitement
Dr Kingsley Asiedu, Dr Wayne Meyers et Dr Pius Agbenorku
Variations géographiques
En Australie, les patients consultent rapidement et la facilité d’accès aux soins
médicaux permet de les traiter relativement aisément. Les complications et les séquelles de la
maladie sont rares. On a émis l’hypothèse que les souches australiennes de M. ulcerans étaient
moins virulentes que celles d’Afrique de l’Ouest.
En revanche, en Afrique, les services médicaux ne voient la majorité des cas qu’à un
stade avancé (ulcères importants souvent surinfectés) principalement à cause de la difficulté
pour les patients d’y accéder. Les hospitalisations sont donc prolongées et les complications
(par exemple les déformations par rétraction, les amputations) sont fréquentes et ont des effets
dévastateurs. On a fréquemment recours à la médecine traditionnelle en Afrique. Si celle-ci se
révèle souvent efficace pour certaines lésions bien choisies, elle ne peut pas éviter de graves
rétractions si la lésion touche des articulations. De plus, elle ne pratique pas de greffes
cutanées, ce qui a souvent pour conséquence de laisser apparaître des cicatrices dépigmentées.
Celles-ci sont alors sensibles aux rayons actiniques qui peuvent produire à la longue des
cancers cutanés.
Définition de cas
Cette définition s’appuie sur les recommandations émises par le Groupe spécial de
l’OMS sur l’ulcère de Buruli lors de sa première réunion en février 1998 (voir Annexe 1) et
par la Conférence internationale sur la lutte et la recherche relatives à l’ulcère de Buruli à
Yamoussoukro (Côte d’Ivoire), du 6 au 8 juillet 1998.
L’ulcère de Buruli est une maladie infectieuse impliquant la peau et provoquée par
Mycobacterium ulcerans ; il se caractérise par un nodule, une papule, une plaque ou un
œdème indolore qui évolue vers un ulcère indolore à bords creusés aboutissant souvent à des
séquelles invalidantes. Il arrive parfois que les os soient détruits.
53
Classification des patients
On les classe en deux groupes : les nouveaux cas et les rechutes.
Nouveau cas : patient sans antécédents d’ulcère de Buruli et qui n’a jamais eu de
traitement contre cette affection.
Rechute : patient qui a déjà subi une intervention chirurgicale contre l’ulcère de Buruli
et qui présente une ou plusieurs autre(s) lésion(s) localisée(s) au même endroit ou ailleurs
dans l’année qui suit la fin du dernier traitement.
Formes cliniques
On reconnaît deux formes cliniques : évolutive et inactive
Forme évolutive : l’infection est en cours et l’on peut distinguer deux formes : la
forme non ulcérative et la forme ulcérative (9).
Forme non ulcérative (Planches 8 à 12)
Papule : lésion cutanée indolore surélevée de moins d’un centimètre de diamètre.
Nodule : lésion ferme, indolore, palpable, souvent accompagnée d’un prurit, d’un à 2
cm de diamètre, localisée dans le tissu sous-cutané et en général adhérente à la peau. Celle-ci
est souvent dépigmentée au-dessus de la lésion.
Plaque : lésion indolore, bien démarquée, surélevée, ferme et indurée de plus de 2 cm
de diamètre et à bords irréguliers. La peau est souvent dépigmentée autour de la lésion chez
les personnes à peau sombre.
Œdème : tuméfaction diffuse, étendue, ferme, ne prenant pas le godet, à bords mal
définis, parfois douloureuse, avec ou sans modification de la pigmentation de la peau affectée.
Elle peut s’étendre à une partie d’un membre ou à un membre dans son entièreté et elle
s’associe à des troubles généraux (fièvre).
Forme ulcérative (Planches 13 à 25)
Lésion cutanée indolore, se caractérisant par un centre nécrosé, des bords creusés et
une peau œdémateuse. En l’absence de surinfection, les ulcères restent indolores ou très peu
douloureux et ils ne sont pas particulièrement malodorants.
54
Forme inactive : elle se caractérise par un antécédent d’infection avec une cicatrice
affaissée en étoile, avec ou sans séquelles.
Une séquelle de l’ulcère de Buruli (Planches 26 à 33), se définit dans la cadre du
présent document, par une complication résultant directement de la maladie (déformations par
contracture, perte de la vue par ex.) ou du traitement (amputation d’un membre par exemple).
Il arrive rarement qu’un carcinome se développe à la suite d’un ulcère de longue durée.
Diagnostic
Clinique
Comme l’infection à M. ulcerans entraîne des manifestations cliniques non spécifiques
et qu’elle évolue lentement, elle doit être soupçonnée pour chaque nodule ou ulcère dans une
zone d’endémie jusqu’à preuve du contraire. Environ 70% des cas se produisent chez des
enfants de moins de 15 ans, sans distinction de sexe. La plupart des lésions se situent sur les
membres, plus fréquemment sur les membres inférieurs que supérieurs.
Les nodules sont des tuméfactions indolores localisées dans la peau et les ulcères
présentent des bords creusés caractéristiques avec un dépôt nécrosé cotonneux ”à la base
(Planche 5).
Le fait qu’une personne ait résidé en zone d’endémie doit faire penser à la possibilité
qu’elle ait contracté cette affection.
L’anamnèse et l’examen physique suffisent souvent à poser un diagnostic
raisonnablement précis.
L’intradermoréaction à la buruline n’est pas utile pour le diagnostic parce qu’en
général, le résultat est négatif au début de l’évolution de la maladie.
La réaction se positive toutefois pendant le processus de guérison et après. En
l’absence d’autres infections, les ulcères sont en général indolores, les symptômes généraux
sont rares et l’on n’observe pas d’adénopathie clinique.
De laboratoire
Les frottis de la base nécrosée de l’ulcère révèlent en général à la coloration ZiehlNeelsen des amas de bacilles acido-alcoolorésistants (Planche 1). Les biopsies prélevées
55
correctement, c’est-à-dire en associant la base nécrosée, le bord creusé et le tissu sous-cutané
donnent pratiquement toujours le diagnostic (Planche 4). On peut obtenir des cultures de M.
ulcerans à partir de nombreuses lésions, qu’il s’agisse d’exsudats ou d’échantillons de biopsie,
mais la croissance demande fréquemment de 6 à 8 semaines d’incubation à 32 °C pour être
visible. Les techniques de biologie moléculaire, comme l’amplification génique (PCR) sont
souvent utiles pour poser le diagnostic, en particulier lorsque la culture et les analyses
histopathologiques ont donné un résultat négatif.
Radiologique
Elle montre fréquemment une calcification de la graisse sous-cutanée, qui peut
survenir avec une lésion primaire de longue durée. L’ostéomyélite est une complication de
plus en plus courante, notamment en Afrique de l’Ouest. Les examens radiologiques
appropriés aideront à confirmer le diagnostic (Planche 7).
Diagnostic différentiel (Planches 37 à 50)
Pour des personnes expérimentées dans les zones d’endémies, le diagnostic clinique de
l’ulcère de Buruli est simple en général. Il faut néanmoins envisager d’autres pathologies et le
diagnostic différentiel comprend les affections suivantes : l’ulcère phagédénique tropical,
diphtérie cutanée, actinomycose, noma, abcès mycobactérien, Pian
Leishmaniose cutanée,
phycomycose sous-cutanée, nodule onchocerquien, Scrofuloderme, nodule lymphatique,
Abcès à staphylocoques, streptococcie cutanée, kyste mycosique sous-cutané, morsures
d’insectes ou d’araignées, ulcères vasculaires, diabétiques ou variqueux, tumeurs malignes,
brûlures, lèpre.
Prise en charge clinique
•
Classification de la maladie
Ce sont Muelder et Nourou qui ont proposé la première classification de la maladie
avec comme premier stade le nodule, deuxième stade la cellulite, troisième stade l’ulcère et
quatrième stade la cicatrice. On a trouvé que cette classification, même si elle représentait un
bon début, était incomplète parce qu’elle ne tenait pas compte des autres formes de la
maladie. En Australie par exemple, ce sont plutôt les papules que les nodules qui sont la
norme. De plus, elle n’intégrait pas l’ostéomyélite et les formes disséminées.
56
Compte tenu de ces problèmes, la Conférence de Yamoussoukro a proposé une autre
classification (Tableau 4). Bien qu’il faille encore obtenir l’accord final pour celle-ci, elle
donne un cadre plus large à la classification de la maladie.
Chapitre 9 : Prévention, Surveillance et Lutte
Dr George Amofah, Dr Mark Evans, Dr Jordan Tappero Dr Kingsley Asiedu
Il est reconnu que la prise en charge de l’ulcère de Buruli, une fois entreprise, se révèle
frustrante et souvent ingrate.
La nature chronique et souvent récidivante de cette affection la rend coûteuse à
prendre en charge, à la fois pour le patient et pour les prestataires de service.
En l’absence de médicament efficace, le besoin d’élaborer des stratégies de prévention
et de lutte prime encore plus.
Malheureusement, nos connaissances restent insuffisantes sur divers aspects de la
maladie, à savoir le mode de transmission de l’agent causal.
Dans ce chapitre, nous nous efforcés de compiler toutes les informations dont nous
disposons, afin de préconiser des mesures possibles de prévention et de lutte.
Modèle de prévention et de lutte
Dans cette situation, il est utile de revenir au schéma classique de la maladie
transmissible, à savoir l’agent, la (les) voie(s) de transmission, les facteurs associés à l’hôte et
ceux liés à l’environnement, et de l’appliquer à l’ulcère de Buruli. On peut cibler les efforts de
prévention et de lutte sur chacun de ces points et souvent sur plusieurs d’entre eux
simultanément.
L’agent
L’agent causal est le micro-organisme ou le facteur responsable de la maladie et, dans
le cas de l’ulcère de Buruli, il s’agit de Mycobacterium ulcerans.
Pour provoquer la maladie, l’agent doit trouver un moyen de transmission de
l’environnement à l’hôte sensible. Il doit être également capable de survivre dans
l’environnement, chez l’hôte, ou les deux et de se reproduire.
57
M. ulcerans se reproduit par voie asexuée. Le réservoir de l’infection est soit le patient,
soit l’environnement, notamment les sols marécageux et la végétation le long de rivières et de
cours d’eau s’écoulant lentement. On ne connaît pas précisément sa persistance dans
l’environnement.
Transmission
Pour l’instant, nous avons surtout des hypothèses dans ce domaine, mais il y a tout de
même une certitude : M. ulcerans peut se transmettre par effraction dans la peau.
On ignore s’il peut y avoir transmission directe à travers la peau intacte ou si, par
exemple, piqûre d’insecte au moins est nécessaire.
On ne sait pas non plus très clairement si la transmission directe d’une personne à
l’autre est possible.
Ce que l’on sait en revanche, c’est qu’une fois que la bactérie a pénétré dans le tissu
sous-cutané de l’hôte, elle produit une toxine responsable des effets pathologiques. On sait
que l’excision des lésions préulcératives avant qu’elles ne se transforment en ulcères permet
de guérir la plupart des cas et, même en cas de récidive, d’éviter habituellement les
déformations invalidantes.
L’environnement
Ce sont souvent les facteurs liés à l’environnement et à l’hôte, qui déterminent
l’apparition et la gravité d’une infection.
On trouve l’ulcère de Buruli dans des milieux chauds et humides, notamment lorsque
la végétation est abondante, le sol marécageux et que des masses d’eau stagnent ou s’écoulent
lentement.
On sait que la construction de barrages sur les rivières et les cours d’eau crée un
environnement favorable à la multiplication de l’organisme et donc des cas d’ulcère de
Buruli.
Cette maladie présente un certain caractère saisonnier, l’incidence augmentant pendant
la saison des pluies qui coïncide avec l’époque où les agriculteurs travaillent dans leurs
champs.
58
La pauvreté constitue également un autre facteur environnemental important car elle
détermine l’accès financier et géographique aux services, et influe ainsi sur la morbidité
imputable à la maladie.
Le niveau d’éducation est un autre facteur important : il détermine le niveau d’hygiène
personnelle, l’hygiène du milieu et la mesure dans laquelle les services et les messages
d’éducation sanitaire sont reçus.
Facteurs liés à l’hôte
Bien que l’ulcère de Buruli puisse frapper à tout âge, ce sont surtout les enfants de
moins de 15 ans qui sont touchés.
La répartition en fonction du sexe est à peu près équivalente bien que, chez les jeunes,
la maladie atteigne plus de garçons que de filles, alors que c’est l’inverse chez les adultes. On
pense toutefois que cette observation est sans doute imputable à une exposition au microorganisme dans l’environnement qui varie selon le sexe de l’individu, plutôt qu’à une
différence de sensibilité à l’infection.
Les parties du corps exposées et susceptibles d’être lésées, comme les membres
supérieurs ou inférieurs, sont plus sensibles à l’infection que d’autres moins exposées, comme
le tronc ou les aisselles. Les récidives localisées au même endroit ou ailleurs sont courantes,
ce qui indique que l’immunité à l’infection est minime si elle existe.
Options en matière de prévention et de lutte
Tout élément de la chaîne épidémiologique, c’est-à-dire l’agent, l’hôte, la voie de
transmission ou l’environnement, est intéressant pour s’attaquer au problème de l’ulcère de
Buruli et il est préférable de s’occuper simultanément de plusieurs d’entre eux.
Il est possible de stimuler l’immunité à l’infection si l’on dispose d’un vaccin.
Malheureusement, il n’en existe pas jusqu’à présent pour M. ulcerans. Il se pourrait que le
BCG confère une certaine protection (61), mais elle est de courte durée et elle demande des
rappels fréquents, ciblés sur la population à risque. On sait qu’une nutrition suffisante
améliore la résistance à de nombreuses infections, mais l’on n’a pas encore étudié ce point
dans le cas de l’ulcère de Buruli.
59
Une autre mesure de prévention primaire consiste à éviter les contacts avec
l’environnement ce qui, à l’évidence, n’est pas facile à mettre en pratique, notamment pour les
agriculteurs des communautés où cette maladie est endémique, car il est inévitable pour eux
de côtoyer le micro-organisme dans l’environnement lorsqu’ils effectuent leurs tâches
quotidiennes. Le port de vêtements de protection pour couvrir les parties exposées du corps
pourrait s’avérer bénéfique. Il convient également d’encourager l’éducation sanitaire sur
l’hygiène personnelle et celle de l’environnement, ainsi que sur les soins à donner à toute
écorchure ou coupure.
Le traitement rapide des lésions avec une crème antiseptique pourrait également
conférer une certaine protection, bien que cette stratégie n’ait pas encore fait l’objet d’une
évaluation. L’administration d’une anatoxine, si elle existait, permettrait d’agir sur l’infection
une fois qu’elle a commencé.
Actuellement, l’éducation sanitaire doit faire porter ses efforts sur l’identification et la
notification précoces, de façon à pouvoir exciser les lésions avant qu’elles ne s’ulcèrent. Une
collaboration étroite entre le système scolaire et les programmes de lutte contre la lèpre, le ver
de Guinée, la schistosomiase, l’onchocercose et le pian pourrait favoriser le dépistage (10)
précoce des cas.
Il n’est pas facile d’agir sur les facteurs environnementaux. On s’efforcera de ne pas
créer des zones marécageuses artificielles en construisant des barrages sur les cours d’eau,
notamment dans les communautés où l’ulcère de Buruli est endémique ou à proximité.
L’aménagement de puits à proximité des zones d’habitation réduit la fréquence des contacts
avec l’organisme dans l’environnement. Le problème que pose cette maladie n’est pas
seulement de nature médicale, il dépend également du développement. Par conséquent, le
développement socio-économique général de la zone devra faire l’objet de gros efforts :
construction de routes, installation de services d’éducation et de santé. Comme la plupart des
personnes vivant dans des communautés où l’ulcère de Buruli est endémique sont pauvres, on
ne soulignera jamais assez l’importance de fournir gratuitement ou à un prix très subventionné
les services pour la prise en charge de cette affection.
En effet, il ne sert à rien d’informer les gens et de les inciter à aller consulter le plus
rapidement possible afin de pratiquer une excision si, faute de moyens, ils se trouvent dans
l’impossibilité de bénéficier des services disponibles.
60
Au Ghana, l’expérience a montré que le principal moyen d’éviter les horribles
déformations associées à l’ulcère de Buruli, consiste à mettre en place un système permettant
d’identifier et d’exciser les lésions préulcératives, de préférence dans les services de santé des
districts d’endémie.
Résumé des mesures de prévention et de lutte dans toutes les communautés d’endémie
1. Messages d’information, d’éducation et de communication sur : la maladie ; le
traitement des lésions ; l’hygiène personnelle et l’hygiène de l’environnement ; le port de
vêtements protecteurs, là où c’est possible ; les zones marécageuses, à éviter si possible ; la
détection précoce de toutes les lésions dermiques et l’intérêt de se présenter rapidement au
service le plus proche pour un dépistage.
2. Création d’un système de surveillance à base communautaire.
3. Mise en place d’un système accessible pour l’excision de toutes les lésions
dermiques suspectes avant l’ulcération.
4. Vaccination des nourrissons par le BCG, intégré dans le cadre du PEV.
5. Installation de puits dans les communautés.
6. Développement socio-économique général de la zone.
7. Services gratuits ou à prix subventionné pour les patients atteints de l’ulcère de Buruli.
8. Réadaptation de ceux qui souffrent déjà de déformations.
61
TRADUCTION DU CORPUS
Ngap zambgálá : m̀ fasɛn ákɔ̌n
Part septième
analyse maladies
Dɔ́bəda Waynz Meyer bân
Docteur Waynz Meyer
Ndɔ́ŋ okɔ̌n
dɔ́bəda Jean Hayman émbə
bə́ ngáatili
lui avec docteur Jean Hayman rel cl2 3pl P3 +écrire
nyúl(1)
á
Histoire maladie dans corps
Éyɔŋ bǐ anɔ
biyalɛ́n yə á
mimfas bíləmbə mí alə́də bía é kán
Quand 1pl prendre résultats de dans analyses microscope cl 4 montrer 1pl comment
okɔ̌n ó man ya
ándáman nyúl ai ǹnáŋɛ́n
maladie cl 3 finir Concl. détruire
avə́ŋ á nə́
et dem cl7 marque rel cl 7 montrer que poison microbe
Pron Renf cl3 endolorir
corps histoire UB
eyɔŋ óngə́ngə́mə a
nyínə ya
á
mé
hə́,
á
bí nə
UB
nâ:
evolution et croissance Poss cl 4 3pl être +Prés que
ngab bɛ̌
yá ékob ngə́ kig á
cl11 entrer Accom dans derme
Á ngaatólɛn
« zəzə » ngə́ kig
ndəm dzə álədə nâ ǹsul óngə́ngə́mə́ atɔ̌m
éngwoá ó a tugulu nyúl. Ndɔ́ŋ atɔ̌m, ǹnáŋɛ́n ai məyé
lorsque microbe
é nə
corps et accroissement ulcère cl7 être+Prés simple ou bien
« ŋgumkan » ai é
plaie cl5 être+Prés particulier
fól
miamlɛn ǹsul
ó afəm
ndaləgá
oubien
dans enveloppe
avɔ́ŋ ó
tɔ̌ fə dzam
3sg Inch+se déverser Intens 3sg répandre poison cl3 raffoler graisse cl3 Etat Réit Prob
áwé angəngáb nyúl(2), nyúl é
tuer cellule
kalan(3), átɔ̌m á
ǎ
agent étiolique
fwé
Éyɔŋ tě, angəngáb nyúl mod
Ngə́kig á
tě dzə́
abɔ nǎ
ai nǎ okɔ́n
ó
bul
UB cl1 se multiplier+Prés et que maladie cl11 Exag
Aggraver+Prés. Temps là cellule
ou bien
Éwemənga
corps cl7 Inch+desquamer.Ɗesquamation là rel cl10 faire que
óngə́ngə́mə
yág.
ngaweme.
sə́ kig fə
cl1 Neg
dzǎm bi
á
nə́
dzǎm alúmɛn otə̌təg,
homme cl16 pouvoir+Prés Prob combattre doucement
ngul yə
álúmɛn ai
angə́gə́mə atɔ̌m.
Réit Prob avoir+prés force suppl cl7 combattre avec microbe
UB
62
bə adzódzó
nǎ, ngə́ bə́ alúm
3sg Prés +dire +Red que si
bələ́
mod óndəndɔ ǎ
3sg Prés +piquer homme piqûre
nâ dzə ayídɛn
ai
Parfois,
təgɛ fə
ó
nə
alors
piqûre
tádi nâ ó
akə́ fwá á zəzə.
là cl11 partir Intens pour rien.
man, ngə́ kig ángə́ngə́mə,bə́
poison cl3 pouvoir+Prés Inch que cl3 finir ou bien
afwe
ngə́ kig ábyé
Neg Reit se multiplier ou
hə́
qui +Prés tester quantité force corps cl3
atɔ̌m éyɔŋ tě, ondəndɔ tě á
posseder+Prés pour rel cl3 lutter +Accom avec UB
Abǒg éziŋ kig, ǹsul
fə́b ábím ngul nyúl é
nkɔkɔ̌n ó né
microbes
cl16
ǹsul, bə́ təgɛ yəm ású dzé. Éyɔŋ tə̌ ndə
produire+Accom poison 3sg Neg savoir pourquoi temps là donc
dzǎm tádi nâ ó abɔ mvâ,
amú
ngul azombǒ nyul(4)
Intens malade cl3 pouvoir+Prés Prob Inch que cl3 Fact guérison, grâce à force resistence corps
(eyɔŋ tě ndə fwá ondəndɔ bǐ dzó
a
nə́
dzǎm wóge
ngə́ bə́
(temps là donc Insist piqûre 1pl dire+Prés cl11 Pouvoir+Prés Prob se ressentir si
alúm
nyə́
3sg
nkɔkɔ̌n).
injecter rel cl11 malade)
Minló mí fól(5) mí awé hə́
Têtes cl3 ulcère cl3 tuer
ngalɛd
é
ángə́ngə́mə dá
Intens microbes
lígi
akalɛn
atɔ̌m, fól
cl11 transmettre+Prés UB,
é
ulcère cl10
bifəl.
Inch+cicatriser cl 10 laisser+Prés cicatrices.
Ǹdíbɛn
bivɛs ó nə
fwá dzǎm kɛ̂
amú uluséránəsə a nə
Rongement os
cl3 Pouvoir Insist Prob commencer car M. ulcerans cl16 être+Prés
á məki été.
dans sang dedans
Mimfas mí okɔ̌n á
bilə́mbə
Analyses cl6 maladie dans microscope
Osélé
yə á
nyúl dzə́
akə
á
mimfas bílə́mbe(6) ,
ó
ayaan
Action de peler de dans corps rel cl3 partir+Prés chez analyses microscope cl11 devoir
63
bɔbɛn á mboməná fól
ai á ndaləgá
yə a
édɔ́g
fól.
Asú tě,
se faire sur pourtour ulcère et sur membrane de dans profondeur ulcère. Pour ce faire,
bə́ abénde
nǎ : ǹwámɛ́n,
ngə́ o nə
3sg Prés +recommander que: action de racler, si
é
vóm
fól
ě
man
ye
dzǎm bɔ, ó ayaan
adaŋ
cl3 Pouvoir+Prés Incert faire, cl3 devoir+Prés dépasser
á fág.
É
bǎn bisə́dəga bə́ avaa
dem endroit ulcère cl7 Concl Term creuser+Accom. dem petit éraflures 3sg enlever+Accom
ai
fím
bí a sə́ kig ai
avec puissance cl8 Neg
tə́
nɔŋ
ngə́ á
ǹfíá
asú mimfas mí
é
vóm
kig
bə́ ǎ
avec utilité pour analyses rel cl4 hôpital dem cl8 Intens 3sg Ms
məbád,
ngə́ á
mintugəlɛ́n, mí
Accom prendre soit dans cl4+plaque soit dans lésions
sɔ́
dɔ́bə́dɔ. É bí
bə́ atsog
nâ é ngɔ
ó
mvím bí ayiɛnə
rel cl4 œdème cl 8 devoir+Prés
nə
á
zǎŋ
ǹtugəlɛ́n.
Provenir dem endroit 3Sg Prés+penser que Pron Renf cl11 être+Prés dans centre lésion.
Bisə́dəga
bí tě
bí ayaan
fə
abi
mye
ésə́ yə á
ngab bɛ̌ yə á ekob
Echantillon cl8 Intens cl8 devoir+Prés Réit contenir niveau tout de dans derme
ai
é mí
yə á
ndaləgá
yə á
ekob sí.
Asú yə nâ
avec dem cl 8 de dans membrane de dans peau en-dessous. Afin que
mimfas mi
bɔ
á sánsán, bə́ â yaan
analyses rel cl3 faire+P1 limpide
du
ngə́ átáb bisə́dəga á
3sg Prés+devoir immerger ou
imbiber échantillons dans
zəze formol.
simple formol
Mintséndɛ́n mimfas mból okɔ̌n ó a
man andáman nyúl
Modifications analyses du fait de maladie cl11 Prés Concl + endommager corps
Ńtugəlɛ́n ó ngə́nə təg kúlɛn
Lésion
Á
cl 3 Itératif
bilə́mbə,
fól
Neg devenir+Accom ulcère
ńtugəlɛ́n
Dans microscope lésion
yə á
ekob ó mbə́mə kúlɛn
fól
ó
de dans peau cl3 bientôt devenir+Accom ulcère cl3
64
a yə́nə
anə́
abád á
bələ́
biwoməga ai
mboməná ású ǹwónɛ́n
Prés+se voir comme plaque cl5 avoir+Prés nécroses
avec délimitation due à coagulation
avɔŋ
dzə
yə á
ngab bɛ̌ yə á ékob ai
graisse de dans épiderme
Éyɔŋ bə́ afə́b
é ndaləgá
áwamɛn
minson.
avec cl3 membrane rel cl3 Prés+envelopper+Accom muscles.
á
məyaŋ
mə Ziehl-Neelsen bə́ ayén
á
angəngáb nyúl,
Quand 3sg Prés+tester dans coloration cl6 Ziehl-Neelsén 3sg voir+Prés dans cellules
abwí
ángə́ngə́mə á
beaucoup microbes
zǎŋ
ngul tɔ
Nécrose
avís ángə́ngə́mə á
microbes
á
aləkól étéde(7), á
cl16 être+Prés force même dans alcool dedans
ewoməga. Ewoməga tě dzə́
milieu nécrose
tas
nə́
ayamɛn
é
dans
lodo
é
vom
là rel cl 7 se répandre+Accom cl7 dépasser+Prés dem endroit
nə́.
cl16 etre+Prés
Mvím dzə́ bulu yéne
é
vóm
ó
ladá
ai
ewoməga,
Œdème cl9 Intens se voir+Prés dem endroit cl11 coller+Prés avec nécrose,
və
ńtugəlɛ́n angəngáb nyúl kig
mais lésion
cellule
ngawú,
bí
abɔ́d. Bimvúm bí avɔ́ŋ bí
Intens peu.
ngadzɛ̂
mimbǎŋ və
angəngáb nyúl, ábám
leurs (fantôme cellule
Á
bí
Particule cl8 graisse rel cl8 Duratif+grossir rel cl8
duratif+mourir rel cl8 duratif+Perdre noyau
bábá (kón
ngavús,
bí
baala
bə ndaləgá
mais relcl8 Prés+conserver pl. membrane
bɛ̂).
planche deuxième)
mimfas, abwí
bisə́dega
da
alə́də́
nâ nyúl é
mǎn yə
Dans analyses beaucoup échantillons rel cl8 montrer que corps rel cl7 finir + Term
áwu
é
vom
biwoməga bí
mourir dem endroit nécrose
məvɔ́ŋ sí,
nə.
Bəńtsígi yə á
cl 8 être+Prés. Cloisons de dans cercle
bə́ ngafib
ai wome. Eyɔŋ tě bə́ ngabɔ
graisse en-dessous, 3sg duratif+épaissir et nécroser Alors
tiŋdɛn,
ngiləná mintalɛn yə á
é bá bə́ nə́
tissus
de dans
mbán
yə á
3pl Duratif+faire constance à
abɔ́d ai é bá bə́ nə́ yiɛ́n
(abám lála)
s’en entrelacer+Accom, ceux qui être+Prés petit et ceux qui être moyen (planche troisième).
65
Éyɔŋ
ngab bɛ̂ yə á ekob ai é nyí osú
Quand derme
awéme
yə a é ladá
ai
dzə bí á tadi nâ bí
et celui premier rel cl3 contigü avec lui 3pl Inch
təgɛ eté,
nála ó a
súgəlɛn
fól
que 3pl
kɔ́m ésə.
Prés +desquamer sans cesse, cela rel cl7 se terminer+Accom ulcère tout le temps
Və
é
nə
dzǎm kwí
nâ ewoməga ai ǹtógə́lɛ́n
Mais cl 7 Pouvoir+Prés Prob arriver que nécrose
bí
yamɛ́n
á
cl8 se répandre
sí
mbɔ́ ǹnóm
ai á
vers côté droit
ai á
et prolifération microbes
mbɔ́ ngál
mə́vɔ́ŋ yə á
wamɛm
minson, é
en-dessous et dans membrane rel cl5 séparer+Prés muscle
derme
é
ekob
et vers côté gauche graisses de dans peau
ndaləgá dzə
ngab bɛ̂ yə á ekob nə́
ángə́ngə́mə
fól
é
bɔ
sáála
tə́
é
relcl7 esquiver+Prés Attén dem
təgɛ bɔbɛn.
Bə mbələ́
hə́
pour que ulcère rel cl7 Caus Neg se faire+Accom.3sg obtenir+Prés Intens
kan
atɔ̌m á
nə́
abád ngə́ e ndí
á
nə́
mvím.
dem genre UB rel cl5 être+Prés plaque ou dem cl5 cl 5 être+Prés œdème
Ńtugəlɛ́n ó nə́
Lésion
fól
cl3 être+Prés ulcère
É vóm fól
atɔ̌m ě
ńtɔ
ya,
ḿboməná ó
afâbɛn
Là où ulcère UB rel cl7 demeurer+Prés Accom, pourtour rel cl3 creuser+Accom
amú
ndámɛ́n
avɔ́ŋ (abám nyina
ai é dí tána).
à cause de destruction+Accom graisse (planche quatrième et celle cinquième)
Tín fól
é bələ́
menyuŋ mə́ tɔ̌ ǹwemɛ́n
mə́ bələ́
fə
fibína
Base ulcère cl7 Prés+avoir miettes cl6 Etat nécroser+Accom cl6 contenir+Prés Réit fibrine
Á
mǎn ekob ǎ búdi
fól,
mkpámág ndaləgá
ó ngənə angəngáb nyúl, ó
Dans petit peau qui couvrir+Prés ulcère, nouveau membrane cl3 encore cellule
akwí
á
məkug mə́ fól.
sortir+Prés dans côtés
ekob ósú, dá
Ǎ fə nâ angəngáb nyúl á
cl6 ulcère. De plus
atádi nâ dá
atólɛn
cellule
nə́
cl3
á
cl5 être +Prés dans
tólɛn é kan dzə
áyaán kig, é
épiderme rel cl 16 Inch que rel cl16 proliférer Red du genre rel cl9 falloir Neg, dem
66
ngab bɛ̂ kig
derme
dzə
é bɔɔ
mvɔ̌
abím eziŋ.
Intens rel cl3 Prés+devenir guérisson partie quelconque
Ángə́ngə́mə dá ngan
microbes
á
aləkól dá nga
daŋ
fɔ́ɔ ́
súg
və
á
cl5 Prés+resister dans alcool cl5 Duratif surtout Intens se limiter Attén dans
tín fól,
á ayamɛn
á
mbɔ́ ǹnóm ai á mbɔ́ ngál ńfág avɔ́ŋ á né,
base ulcère, cl se répandre+Contin vers côté droit
á dǎŋ daŋ ńfág bə ntsígi yə á
ngilənə mintalɛn yə á
notamment là où pl cloison de dans cercle
ngaman
yə
áfib
ai é
et vers côté gauche là où graisse cl 5 être+Prés
tissus
ai dzɔ́ ó nə́
ayé
bə́
de dans graisses en-dessous 3pl
ndaləgá dzə á wamɛn
Duratif+finir Term. épaissir et dem membrane rel
ladá
məvɔ́ŋ sí
minson. Ńson ó
cl9 séparer+Accom muscles muscle cl3
yə á bili.
être coller+Accom. à rel cl3 être+Prés difficile de être affecter
Ńtugəlɛ́n ó ngalɛd
Lésion
ya
cl3 Duratif+guérir Term
Á mətádí
mé ǹlɛdɛ́n, bə́ abílí
nâ fól
dzə
akúli
Au commencement cl6 guérison, 3sg Prés+remarquer que ulcère rel cl10 Prés +sortir
miǹló mí
têtes
tɔ̌
kási
mí
tɔ̌
fə
á zamzamzam,
á ngab ekob bɛ̂ ai á
rel cl3 Etat hypersensible rel cl3 Etat Réit désorganiser+red, dans derme
avɔ́ŋ yə á
ekob sí,
amú
mə́ lúməná.
Miǹló mí tě é mi
et dans
mí adaŋ
graisse de dans peau en-dessous, à cause de cl6 réaction immunitaire.Tête cl4 là rel cl4 cl4 Intens
yéne,
mí lodo
é
vóm
ndyɛ́n
ó nə́.
Məlúməná mə́ tě mə́
se voir+Prés cl4 dépasser +Prés dem endroit ronger+Accom cl3 être +Prés. Immunité cl6 là cl6
ngasúgəlán
á kóɛn
ai ábɔ
miǹló mí tɔ̌ anə́
məkwé. Mvɔ̌
Duratif+finir par s’entasser +Prés et Prés+faire têtes cl3 Etat comme tubercules. Guérison
Ai ǹlɛdɛ́n
bí ngatoŋ.
et cicatrisation Pl Duratif+suivre+Prés
67
Mimbǎŋ
ganglions
Afíá a bɔ naa ǹkúlɛ́n
Malgré que
dá nə́ ngul
mimbǎŋ ó tǐ
kig və
apparition ganglions cl3 être lier+Prés Neg Attén à UB, microbes
təgɛ á bísi
dzə
aləkól dá ayamɛn
cl16 être fort+Prés Neg se soucier même alcool
bebe
á mimbǎŋ mí nə
cl 16 envahir+Prés+Accom dans ganglions cl4 être+Prés
ai ǹtugəlɛ́n, mimbǎŋ mí ngaweme.
proche de lésion,
é
ai atɔ̌m, ángə́ngə́mə
Bə́ avə̌vəg
nâ
ganglions cl4 Duratif+nécroser+Prés.3sg supposer+Red même que
bidzúdzúg
bí alod
vóm
tě é mbiə bí a dudu
dem. écoulements lymphatique cl8 Prés+passer endroit là rel cl 8 cl 8 Prés+attirer
ángə́ngə́mə ńfáá mimbǎŋ mí nə́.
microbes
Mimbǎŋ
yə á
məfóla mə́ tě mí nə
vers ganglions cl8 être+Prés. Ganglions de dans endroits cl6 là cl4 être+Prés Réit
dzǎm abi angəgəmə abím eziŋ
(abám saman). Mí nə
fə dzǎmá
tsénde
Prob avoir microbe quantité quelconque (planche sixième ). Cl4 être +Prés Réit Prob
amú
fə
bəzimbi yə á
nyúl bə́ alúmɛn
ai
akɔ̌n
Prés+changer
bə́ adzug,
parceque soldats de dans corps cl2 se battre+Prés avec maladies 3pl être léser +Accom,
mimbǎŋ mí ntɔ̌ tə́
dzǎm aweme. Bə́ avə́g
ganglions cl4 Etat Attén Prob
dzug
Fréq.
abɔ
se nécroser 3sg supposer +Prés Intens que tête s
cl 4 Perm.
ákwí
á mimbǎŋ.
Prés+ apparaître dans ganglions.
Okɔ̌n bivɛs
Maladie os
A fíá abɔ nâ bə́ ngə́nə təgɛ twánə áyəm ndɔ́ŋ okɔ̌n
bivɛs, á nə
dzǎm
Malgré que 3sg Itérat Neg vraiment savoir histoire maladie os, 3sg être +Prés Prob
nâ evɛs é bilí
amú ǹkalɛ́n yə á
fól e ladá
ai evɛs tě
factitif que os
ngə́ kig amú
ou
kig nâ miǹlɔ́ mí akad
cl7 être atteint car contagion de dans ulcère cl7 être contigü à os là
óngə́ngə́mə atɔ̌m á
bien parce que microbe
UB
nə́
á
məkǐ été.
cl1 Prés +être dans sang dedans.
68
Á
bilə́mbə,
fɔ́ŋ
ai moga
bí aman yə
á dúŋ. Bə́ abíli
Dans microscope, moelle et articulations cl8 Concl Term effriter. 3sg observer+Prés
ángə́ngə́mə məkán məkán yə á bə́ abísi
microbes
áfə́ á
sortes
Red
ngabíáli
de 3pl
vóm
kig
aləkól, ai abwí biyɔŋ
craindre Neg alcool et très
tě. A nə
kwí
akɔ̌n
souvent maladies
nâ evɛs é man fɔ́ɔ ́
autre cl16 Duratif+naître endroit là. 3sg pouvoir arriver+Accom que os
cl7 Concl Insist
andáman (abám zamgbála).
détruire
(planche septième)
Ngab
mwomo : məndəm mə́ okɔ̌n
Chapitre huitième : marques
ai məbálá yə á
été
cl6 maladie et remèdes de dans dedans
Bədɔ́bəda Kingsley Asiedu, Wayne Meyers ai Pius Agbenorku embé bé
Docteurs
Kingsley Asiedu, Wayne Meyers et
Pius Agbenorku eux
cl2
ngatili.
P3+écrire
Minsəlɛ́n mimbɔɛ́n á
différences pratiques
məsí məsí
chez terres terres
Á ǹnam Ausətəralía, miǹkɔ́kɔ̌n mí akə
á
ndá byaŋ avól
avól, nála ó
En pays Australie, malades cl4 partir+Prés dans hospital rapidement Red, cela cl11
ngabɔ
nâ bə́ syébɛ́n
təgɛ ayé.
Á wé ǹyáɛ́n
ai biyə́m bí atǒm bí
Duratif+faire que 3pl se soigner Neg difficulté. Là bas aggravation et séquelle pl UB 3pl
nə
ayé. Bə́ ngavəvəg
nâ ángə́gə́mə yə á
Ausətəralía dá
être +Prés rare. 3sg Dur+supposer+Red que microbes de chez Austrilie
mətóm
anə́
edi
yə á
Afiríka, minkɔkɔ̌n mí adaŋ kə
Afrique malades
yə
á yág
(abǒg eziŋ, éyɔŋ fól
couché ciel
á ndá byaŋ və
cl 4 Intens partir+Prés à hôpital
Term s’aggraver (parfois
rel cl16 Neg
etun Afiríka yə á ǹyímbi dzób. Və
pernicieux comme dem cl16 de dans partie Afrique de
e
ngabulu
dzam dá á
Restr mais
éyɔŋ atɔ̌m á
Rest quand UB
yə
sə́kig
á tóg)
en,
ngabulu
cl16 Dur+Intens
á daŋ daŋ
quand ulcère cl7 Duratif+Intens Term s’aggraver) surtout Red
69
amú
minkɔkɔ̌n mí akád
à cause de malades
asyé.
Etɔ̌
kwí
é
vóm
bə́ nə́
bə́ dzǎm
cl4 inaptitude arriver+Prés dem endroit 3sg pouvoir+Prés cl2 Prob
yə á dɔ́bəra é ntɔ̌m
bə̂
kɔ́m
ai biyə́m
(mintsígán
soigner. Séjour de à hôpital cl7 être+Fréq Intens longtemps et handicapes (ablation
bidzo
bí nyúl, mí nə
mbán á
membres cl8 corps cl4 être+Prés Fréq
ayə́nə; ńtugələná yə été
prép se voir; lésion
ó
ntɔ̌
de dedans cl3 être+Prés
eyə́gán yə a abwí.
Exag
de
beaucoup.
Á Afiríka minkɔkɔ̌n mí adaŋ daŋ
asyébán
á
məbálá bətí.
En Afrique malades cl 4 Infin Intens se faire soigner chez médécine traditionnelle
Mâ mə́ akada fwá asyé
akiá məfól eziŋ.
Və
éyɔŋ okɔ̌n
ó
3pl cl4 Perm Insist traiter+Accom type ulcères quelconque. Mais lorsque maladie cl11
namba yə a mooga,
məbálá
bətí
mé ntɔ̌
təgɛ fə
awóg.
toucher Term articulations médécine traditionnelle cl4 se revéler+ Prés Neg Réit efficacité
Á nə
fə
nâ á
məbálá bətí bə́ sə́
kig dzǎm akə́
3sg être+Prés Réit que chez médécine béti 3sg Neg Neg Prob
vóm
ǹfə́
nə́
bə́ abaa
dzə́
á byə́m
anɔŋ
ekob
partir prendre peau
bí zóde
bifəl.
endroit autre pour que 3sg coller+Prés rel cl7 sur atypique cl8 dépigmentation cicatrices.
Bifəl
bí tě bí asyébɛn
ai
minkokwe miziŋ
Cicatrice cl8 là cl8 soigner+Accom avec rayons
akitiník bə́ a
adzó nâ bí nə
bə́ a
nâ
quelconque 3sg Prés appeler que
dzǎm asɔ́ ai kaŋsɛ́r yə á
actiniques 3sg Prés dire que 3pl pouvoir+Prés Prob causer avec cancer
ayǎb éyɔŋ.
long temps
alóé
ekob amvús
de dans peau après
70
Mətimi
mə́ okɔ̌n
explications cl4 maladie
Ǹtiməná okɔ̌n
tě ó
yə́mə
ngúl á
miyómə́lɛ́n
mí OMS a ngávə́
précision maladie là cl11Prés+appuyer force dans recommandations cl4 OMS cl1 P3+donner
á
ekóán nén ósú
ású atɔ̌m. É
pendant réunion grand premier pour UB.
mbú 1998 (ákiá é
kálada á
année 1998 (comme dem livre
ekóán yə á
é
Dem P3+faire
atǐ ai
é nyí
a
ngɔn bɛ̌
yə á
pendant mois deuxième de ds
á lə́də)
osúsua é moda
cl16 lier avec dem cl16 M.S montrer+Prés) avant de grand
məsí mə́sə́ ású ndǔm ai
réunion de dans terre tout
ngábɔbɛn á
bífas
bí tǐ
ai atɔ̌m, á
pour combat avec recherche cl8 être lier+Prés à UB,
ngákə tóbɛn
á kotədivwar
á
dem P3+aller rencontrer+Accom en Côte d’Ivoire
rel cl8
tíswan bə́ alóé
dans ville
nâ
3sg Prés+appeler que
Yamusukuru,
ngɔn zamgbála é tɔ̌
məlú mə́ samɛn a kələ kwí məlú
Yamousoukourou, mois septième dem être+Prés jour cl8 six
jusqu'à
jours
mwom.
huit
Atɔ̌m á nə
okɔ̌n ó a
abwali
ékob.
UB
cl16 être+Prés maladie cl16 Inf pourrir+Duratif peau
Óngə́ngə́mə ǎ
microbe
yə á
akalan
wɔ́ a
a nə
dzwé nǎ ulusə́ranəsə ; məndəm
cl11 transmettre rel cl16 3sg être+Prés nom que Ulserans;
okɔ̌n
tě mə́ nə
nǎ : étúd,
atólóg, abád,
marques
ngə́ kig mvím e
tɔ̌
de dans maladie là cl4 être+Prés que : nodule, papule, plaque, ou bien œdème cl5 Etat
təgɛ atɛ́,
é
ngakə
dzə
ayɛbɛn
é vəŋənə
fól
é
Neg être douloureux, cl 5 Durat+aller rel cl6 s’ouvrir+Accom cl5 devenir+Accom ulcère cl9
tɔ̌
təgɛ atɛ́,
minkom myé
Etat+Prés Neg être douloureux+Prés, bords
nə
fə
dzǎm asúgulɛn
mí tɔ̌
ǹvundɛ́n;
mí
poss cl6 cl6 Etat+Prés creuser+Accom; cl 6
biyə́m. Á
nə
kwí
nâ okɔ̌n
tě ó
être+Prés Réit Prob aboutir +Accom sequelle 3sg pouvoir+Prés arriver que maladie là cl11
71
ndáman
bivɛ̌s.
abimer +Accom os
Məkán minkókɔ̌n
genres malades
Bə́ atə́lə bə́ bityé
bíbɛ : mimkpámág minkókǒn ai é bá yə á okɔ̌n
3sg placer cl4 positions deux : nouveau
malades avec dem.cl2 dont maladie
ó a akúlɛn.
cl10 Prés rechuter+Accom
Mkpámág nkókǒn ó
nə
é wí ó
ngə́nə yə á təgɛ tám ákɔ̌n
atɔ̌m
Nouveau
malade cl10 être+Prés dem. cl10 Itératif Term Neg Fréq être malade UB
ngə́ á nɔŋ məbálá
yə á
eté.
ou prendre traitements de dans dedans
Bə́ adzó
nâ atɔ̌m dá akulɛ́n
éyɔŋ nkókɔ̌n éziŋ
áó
tə́
3sg dire+Prés que UB cl16 rechuter+Accom quand malade quelconque qui cl10 Fréq
yə
asaləbɛ́n
atɔ̌m, ǎ fə
Term se faire opérer UB,
anɔŋ
nâ ḿbú ó
tsáá
ai
é wí
ó
ngákɛ́nə
et Réit que année cl3 suivre+Prés avec rel cl10 cl10 P3+Fréq
məbálá, nkókɔ̌n tě ó á
adúgɛn
bi
avə́ŋ dɛ́,
prendre+Prés remèdes, malade là rel cl10 Prés recommencer avoir+p2 plaie un,
ngə́kig abwí
ou
mə́və́ŋ áfola bə́
plusieurs plaies
É
mod
ngatǎm nyə́
asal atɔ̌m ngə́ kig afóla afə́.
là où 3sg P3+Fréq rel cl 10 opérer UB
á ngatǎm yə
á
asaləbɛn
Dem homme cl1 P3+Fréq Term Inf se faire opérer
ǹtugəlɛ́n é vóm bə́ ngatǎm nya
lésion
là où
asal
ḿbú nâ bə́ aman yə
á nyə
atɔ̌m ai á
UB
ngə́ kig vóm
3sg P3+Fréq rel cl1 opérer+Prés ou
ou bien
endroit autre.
dúgɛn abi
et qui Itératif avoir
ǹfə́ á mvús ngúmba
endroit autre après
entier
asyé.
année que 3sg Concl Term Inf rel cl1 traiter+Accom
Ǹtaɛn
yə á ndá biaŋ
Classification de dans hôpital
Atɔ̌m dá nə
kán é bɛ̌ : é wí ó a náŋ
ai é wí ó tə́lə́.
UB cl16 être +Prés type cl9 deux : dem cl10 Inf grandir+Prés et dem cl10 être statique
72
Éwí
Dem
simple plaie
zəzə avə́ŋ
ó
a náŋ :
akia mbwalɛ́n tě a nə
atâbɛn kán ébɛ̌;
cl 10 qui évoluer+Prés: sorte pourriture là 3sg pouvoir+Prés se classer type deux:
et ulcère
ai fól.
Zəzə avə́ŋ (a tádi
á abam 8 a kələ kwí é dí
12)
simple plaie (A commencer par planche 8 jusqu’à
dem cl5 12)
Atólóg : ntugəlɛ́n yə á
Papule:
mvúsɛ́n
lésion
ékob ó tɔ̌
tagə tɛ́.
Ó nə
fə
de dans peau cl3 Etat Neg être douleux+Prés.cl3 être+Prés Réit
təgɛ kwí
tsəndé
dziá á ndam.
enfler+Accom Neg atteindre+Prés centimètre un
de large
Etúd : alɛd ǹtugəlɛ́n
yə á
Nodule: dur lésion
de dans peau dessous cl3 coller avec rel cl7,cl3 Etat Neg
atɛ́,
bə́ tɔ̌
dzə́
ekob sí
tsəndé
ai
dzǎm abóbe, ó tɔ̌
être douloureux, 3sg pouvoir+Prés rel cl7 Prob
Étúd é nə
ó bǎ
tater,
dzə́,
fə
təgɛ
dzǎm ayaan.
cl3 pouvoir Réit Prob démanger.
dziá ngə́ é bɛ̌ á ndam. Ékob yə á
Nodule cl7 être+Prés centimètre un
ó tɔ̌
asú
étúd
ou deux de largeur. Peau de dans extrémité nodule
dzə́ a kadə bɔ̌ zóde.
rel cl7 Perm Etat dépigmentation
Abád : ǹtugəlɛ́n ó nə́
Plaque: lésion
ó
nə́
fə
təgɛ tɛ́,
ó tɔ̌
alɛd ai
afib,
cl3 être+Prés Neg être douloureux, cl3 Etat dur avec épaissseur,
m̀ vúsɛ́n
ó alodo
tsəndé
é bɛ̌ á ndam. Ḿboməná wě a
cl3 être+Prés Réit enflement cl3 dépasser centimètre deux de largeur.diamètre poss cl3
nə
bilamvomba,
a
selɛn
ai ékob evɔ́g amú
a
nə
être+Prés être+Prés maldéfini, cl3 être différent+Prés de peau autre parce que 3sg être+Prés
afib
ai alɛd.
Á
bə é
bod
bə́ avín, ékob dzám abomɛn
ǹtugəlɛ́n dzə́
épaisseur et rudesse Chez cl 2 dem personnes cl2 noirceur, peau rel cl 7 entourer+Prés lésion
a
kadə bɔ́
zóde .
Prés Fréq faire+Prés dépigmentation
rel cl 7
73
Mvím: alɛd
ḿvúsɛ́n ó
ayamɛn,
ó tɔ̌
təgɛ líg
edúág;
Œdème rudesse enflement cl3 répandre+Récip, cl3 Etat Neg laisser+Prés creux ;
ḿboməná təgɛ toanə
diamètre
á yéne,
ó
tɔ̌ dzǎm atɛ́
ngə́ kig təgɛ
Neg véritablement Prés+être visible, cl3 Etat Prob être douloureux ou bien Neg
atɛ́;
a tɔ̌
fə
nâ ékob yə á
ḿboməná mvím é
nə
dzǎm abɔ̌
être douloureux; 3sg Etat Réit que peau de dans pourtour œdème cl7 être+Prés Prob être
esúsóde
ngə́ kig təgɛ tsə́nde nyúl. É nə
dzǎm ayamɛn
á
etun
dépigmentation ou bien Neg changer corps. 3sg Pouvoir Prob se répandre vers partie
edzo ngə́ kig á edzo ésə. Á nə́
fə dzǎm asɔ́
ai abim
membre ou bien vers membre entier 3sg Pouvoir Réit Prob arriver avec quantité entier
endə́gə́lə́ á
nyúl ésə
(ánə́
mbédán
ayóŋ).
tourment dans corps entier ( Comme augmentation chaleur)
Fól :
(a tádəgi
á abám 13 a kwí é di
25): É
fádɛn atɔ̌m é nə́ fól
Ulcère: (A commencer par planche 13 jusqu’ à celle 25): dem cl9 type UB cl7 être ulcère
é
nə
ńtugəlɛ́n ékob təgɛ tɛ́
cl7 être+Prés lésion
Ḿboməná ó
tɔ̌
ó
bələ́
biwéməga á
peau Neg être douloureux cl10 avoir+Prés nécroses
m̀ fáɛ́n
ai
ekob é
tɔ̌
mvím.
zǎŋ.
dans milieu.
Ngə́ ǹtógɛ́n
mɔ́mɔ́,
Contour cl10 Etat creuser+Accom avec peau cl7 Etat enflement.Si agggravation nul
fól təgɛ atɛ́
ngə́ kig éyɔŋ mintɛ́ mí nə́
mí nə
abɔ́d.
ulcère Neg être douloureux ou bien lorsque douleur cl4 être+Prés cl4 être+Prés infime.
Məfól mə́tě mə́ nə
fə
təgɛ akúndi mbé
enyum.
Ulcères cl4+là cl4 être+Prés Réit Neg dégager mauvais odeur.
É
kán dzə ayáág
kig : dzə a kwí
é vóm ó
ngátam
Dem type rel3 Prés+aggraver Neg: rel cl3 Prés+apparaître dem endroit cl3 P3+Fréq
yə a akɔ̌n,
á
ó ngalíg
efə́l
é tɔ̌ edɔ́g
é fulɛn
ai
Term être malade, dont cl3P3+laisser cicatrice cl7 Etat profondeur cl7 ressembler+Prés à
ótétě; á
nə
fə
dzǎm alíg
étoile 3sg Pouvoir+Prés Réit Prob
Ású é
ci,
ngə́ kig mɔ́mɔ́.
laisser séquelle ou bien
kálada nyí, eyə́m
Pour dem cl7 livre
eyə́m
atɔ̌m (á atádi
rien
26 a kələ kwí é dí
séquelle UB (A partir de planche 26 jusqu’à
33
dém cl 33
74
mə́
alə́də),
cl4
é
nə :
Nyáɛ́n
okɔ̌n
ó
tǐ
fwá və
ai
montrer+Prés) 3sg être+Prés aggravation maladie cl11 être lier+Prés Insist Rest avec
atɔ̌m ábɛ̌n
(a nə́
ǹkwárə́bɛ́n minson amú
mí awúdɛn kɔ́m,
ngə́ kig
UB lui-même (comme déformation muscles à cause de cl4 contracter longtemps, ou bien
nkuɛ́n
ndím…..), ngə́ kig á
məbálá
mé
(ǹtsígɛn edzo).
A
Action de tomber aveugle...) ou bien chez traitements poss cl4 (coupure membre). 3sg
nə́
tə́
dzǎm akwí
(və
nála ó
nə
ayé)
náá
pouvoir+Prés Restr Prob arriver+Accom (Restr cela cl11 être+Prés être difficile) que
minson mí abíli
kaŋsɛ́r abǒg
fól
e tɔbɔ ya
kóm.
muscles Cl4 être atteind de+P2 cancer losrque ulcère cl3 rester Term longtemps
Mvigí
dɔ́bəda
Diagnostic médecin
Ndəm
mə a
ábuala
okɔn
Cl6 preuves cl4 Prés témoigner de maladie
É
mvigí
e tii ai
ndɔ́ŋ
okɔ̌n
ai
mə́ndəm mə́ ayéne
Dét diagnostic cl3 être lier+Prés avec histoire maladie avec preuves
nyúl. Ńté
bə́ ngə́nə təgɛ tonə
ayəm akiá
á
cl4 être visible dans
atɔ̌m də́ atádi
corps. Tant que que 3sg Itérat. Neg véritablement savoir comment UB cl16 Prés commencer
á
nyúl mod,
bə́ yaan kála
abǒg asə bə́ ayén
mod a bələ́
etúd
dans corps homme, 3sg devoir se méfier chaque fois 3sg Prés +voir homme cl1 Prés +avoir nodule
ngə́ kig fól
ou bien
á
ǹnam miŋkókɔ̌n mí atɔ̌m.
ulcère dans pays
malades
cl4 UB
Á ǹtɛd miŋkókɔ̌n, məwóm zamgbál bə́ nə
Sur cent malade,
akwí
dizaine
sept
bidzoo bí nyúl a daŋ daŋ á
et cinq
biníngá. Mintugəlɛ́n mí adaŋ á
hommes comme femmes lésion
məkǒl a lodo á
membre du corps surtout Red dans pieds
bɔ́ngɔ́ bə́ ngə́nə təgɛ
3pl etre+Prés det enfants cl2 Itérat. Neg
mimbú awóm ai mítán, bəfám anə́
atteindre+Accom années dix
é
mɔ́.
plus que dans mains
cl4 Intens dans
75
Bitúd bí nə
é
mvím yə á
ekob é
tɔ̌ təgɛ atɛ́.
nodules cl8 être+Prés dém cl3 tumeur de dans peau dém cl 3 Etat Neg être douloureux
Məfól kig
mə́ bələ́
miŋkom mí tɔ̌
Ulcères Intens cl4 avoir+Prés bords
biweməga anə́
nécroses
ǹfáɛ́n.
Tín bitúd e
nə
cl4 Etat creuser+Accom base nodules cl7 être+Prés
sud (abám 5)
comme coton (planche 5)
Éyɔŋ ésə mod
a
ngányiŋ a
ǹnam atɔ̌m, bé ayaan
Chaque fois homme cl1 P3+entrer dans pays
tě anə
dzǎm abili
UB
akála
nâ mod
3sg Prés+devoir se méfier que homme
atɔ̌m.
là cl1 pouvoir+Prés Prob attraper UB
Ndɔ́ŋ
okɔ̌n
ai mimfasɛ́n mí nyúl mí ayaan asú yə naa dɔ́bəda á
Histoire maladie et analyses
tsig
ai
ndi
ésə nâ mod
cl4 corps cl4 suffire à
a akɔ̌n
que
médécin cl3
fwá atɔ̌m.
trancher avec confiance tout que homme cl1 être malade foc UB
E sə́ kig ai ǹfí
nâ bə́ alum mod
óndondɔ a
afə́b atɔ̌m ású yə nâ
Il n’est pas nécessaire que 3sg piquer homme injection cl11 tester UB
bə́ tsig
nâ mod
tě a bələ́
atɔ̌m, amú nála ó a dzugu sɔ
3sg trancher que homme là cl1 avoir+Prés UB
avə́
biyalɛ́n
donner+Prés résultats
bi tɔ̌
car
təgɛ ai ndɔ́ŋ éyɔŋ
cl8 Etat nul
cela cl7
okɔ̌n
Hab
pour que
ó
amener+Prés cl7
ó a atádi.
lorsque maladie cl11 Prés commencer
Və dzǎm dá nâ biyalɛ́n bí alə́də
nâ okɔ̌n
ó
nə
á
nyúl
mais seulement que résultats cl8 montrer+Prés que maladie cl11 être+Prés dans corps
eyɔŋ atɔ̌m a
quand UB
ngalɛd
cl16 Duratif+guérir Term
Ngə́ okɔ̌n
Si
ya.
ofə́
o
sə́
kig, məfól təgɛ atɛ́,
məlída
mə́
maladie autre cl16 être+Neg Neg, ulcères Neg être douloureux, symptôme cl4
76
okɔ̌n
kig mə́ tɔ̌
fwá ayé
yə á ayéne
ńdə fə
mimbaŋ mí
maladie Réit cl4 Etat+Prés Insist difficile à se voir et aussi ganglions cl4
asím
kig.
Prés+être hypersensible Neg
Mvigí
yə á
nsina
Diagnostic de dans appareil
Ábog
bə́ abəde
bisə́rəga yə á
biweməga yə á
Lorsque 3sg Prés+apposer émincés de dans nécroses
kogolo
məyaŋ
mə́ nə́
nyúl yə á
tín fól
á abám, ai
de dans base ulcère sur planche, et
bə́ ngáyole
ewólo
ajouter+Accom colorations cl4 être+Prés corps de dont 3sg P3+surnommer éminence
ǹyəmə mam bə́ alóe nâ
savant
Ziehl-Neelsen, bə́ ayénə
məvís ángə́gə́mə a
3sg Prés+appeler que Ziehl-Neelsen, 3sg Prés+voir amas microbes
nə
təgɛ wú
dzə
á
aləkól (abám 1).
être+Prés Neg mourir+Accom même dans alcool
É
bisə́rəga bə́ a
atsíg
cl16
ákiá
(planche 1).
dá asíli ású yə
nâ bə́
akə fas
á
Dém émincés 3sg S.M couper comme il faut pour que 3sg Prés+aller analyser dans
bilə́mbə,
nála tə̌ nâ ébí
microscope, c-à-d
fól
ai
bí bələ́
biweməga yə á
rel cl8 cl8 avoir+Prés nécroses
é nyúl e
nə
ékob sí,
tín fól,
minkom mí
de dans base ulcère, bords
biyalɛ́n bí nə
cl4
tútwé
ulcère avec dem corps dem être+ Prés peau en-dessous, résultats cl8 être+ Prés vérité absolue
kom esə (abam nina)
à jamais (planche 4)
Bə́ a nə
dzǎm anê
ayǒm
3sg Prés+être Prob éléver modiques
laboratwár ngə́ bə́ a
aséle abwí
á
pl ulserans
ou
məfól, ngə bisédəga yə á bə́ ayi kə́
cl8 suinter dans ulcères, ou
bifwag yə á
bə
dans fermes de dans pl
mintugəlɛ́n ngə́ kig bə́ anɔŋ
laboratoire si 3sg Prés péler beaucoup lésions
bí alɛn
bə olusəranəsə á
é
bídzúdzúg
3sg Prés+prendre dem exsudat
afas
á
bilə́mbə.
émincés dont 3sg F1 aller analyser dans microscope.
77
Və dá asíli
nâ bə́ búdi
byə́m bítě dzǎm abɔ anə́ swánda ésaman
Mais il falloir+Prés que 3sg recouvrir+Prés choses cl8 +là environ
semaine six
ngə́ kig swánda mwom á
ai bəbɛ́ fwá və
ou bien semaine huit
ákiá
kúb dzə á
ayóŋ
á
tɔ̌
bə degəré məwóm lɛ́
dans chaleur cl16 Etat pl dégré
dizaines trois et deux Insist Restr
bógəbo, ású yə nâ bə úlusəransə
comme poule rel Prés couver, pour que
bə́ yanga yə́nə
á
bilə́mbə.
pl M. ulserans
Akə̌ŋ
yə á
byologí molekulɛ́r
anə́
cl2 pouvoir être visible dans microscope. Techniques de dans biologie moléculaire comme
ǹfwɛ́n
bə gɛn, á nə
dzǎm avwála ású yə nâ bə́ abig
reproduction pl gène, cl5 pouvoir +Prés Prob aider
á daŋ daŋ éyɔŋ bifuág yə á
pour que
bə laboratwár ai bifas
okɔ̌n,
3sg dépister maladie,
yə á
bilə́ m bə
yə á
notamment lors fermes de dans pl laboratoire et analyses de dans microscope dont
bí ndzí kig á
ayén ngə́ akúlɛn dzóm eziŋ.
cl7 Neg Neg Prés voir
Mimfas yə á
ou
détecter chose quelconque
radio
examen de dans radio
Mí akadə dzug á
3pl Fréq
yə á
lə́də
nâ kaləsəyom ǎ man ya
Habit Prés montre que calcium
ékobsí
é nyə ǎ amanə dá
de dans peau en-dessous rel cl5 qui Term
Nála ó a
abɔbɛn
ai
sú
rel cl5 brûler+Accom .
ye á ńtugəlɛ́n ó a tɔbɔ
nâ bivɛs ai
3sg P3+Hab Term venir+Prés 3sg voir+Prés que os
atɔ̌m dá yág,
UB
á daŋ daŋ á
avuáŋ
dígi.
mye ósú
bə́ ayén
á
cl5 Concl Term arriver dans graisse
Cela cl5 Prés arriver+Accom avec étape première de dans lésion
Bə́ ngadzug ya
akwí
fɔ́ŋ
kɔ́m.
cl3 Prés+ durer longtemps
bí akɔ̌n
éyɔŋ
avec moelle pl être malade lorsque
etun Afiríka yə á
nyímbi dzób. Mimfas yə á
cl aggraver+Prés, surtout Red dans partie Afrique de dans couché du soleil. Analyses de dans
radio yə á mí tǐ
ai ǹyáɛ́n
tě mí ayi hə́ avúála nâ bə́
abuala mvigí
tě
radio de à cl4 être lier à aggravation là cl4 F1 Insist aider que 3sg appuyer diagnostic là
78
(Abám 7).
( planche 7)
Akɔn dá
fulɛn
ai atɔm (a tádəgi abám 37 a kwí é dí 50)
maladie cl16 être+Prés semblable à UB
(à partir de planche 37 jusqu’à celle 50)
Asú é
minnam mí atɔ̌m, é mvigí
bod
bə́ ayəm mam yə á
Pour dem hommes cl2 savoir choses de dans pays
é
tǐ
ai ndɔ́ŋ okɔ̌n
ai
mə́ndəm mə́ ayéne á
cl10 être lier à histoire maladie avec preuves
nyúl ású atɔ̌m, e
nə
manda,
emag mwád,
l’ulcère phagédénique tropical, diphtérie cutanée, actinomycose,
myé zɔg, bikəl,
noma,
det diagnostic hôpital
cl6 se voir dans corps pour UB, 3sg être+Prés
tsígə́bí abwí biyɔŋ : biya,
facile en général:
cl4 UB,
dɔ́bəda
məbada, mə́vəŋ, mintsaŋ, etut
abcès mycobactérien, Pian ,
ɔnkósɛrəkosəya
blessures, galles
nnyǎɛn ekue mimbaŋ
phycomycosesous-cutanée
emag mwád,
nodule onchocerquien, Scrofuloderme, nodule lymphatique, Abcès à staphylocoques,
etud
bitud mintsaŋ,
alɛna
streptococcie cutanée, kyste mycosique sous-cutané, morsures d’insectes ou d’araignées,
mefol ya minsis
ngə ema
ulcères vasculaires, ou
mənkógo
ngə ema
rel cl6 de diabète ou
biə́mə́
mintugəlɛ́n, bididiga
rel cl6 malignes tumeurs,
brûlures,
zam
lèpre.
Ǹsyɛ́n
yə á dɔ́bəda
Traitement de dans hôpital
Bitíé
bí kán atɔ̌m
Classification cl8 type UB
Muelder bánə Nourou é mbə bə́ ngátádi atág atɔ̌m akíá
Muelder lui avec Nourou dem cl2 cl2 P3+Inch classer UB
etúd; édzí bɛ̌:
bəkpələ́mvě; édzí lála:
nodule; celui deuxième : cellulite
fól;
diná : étíé ósú:
comme ceci: classe premier:
édzí nyina:
efəl.
dem troisième ulcère dem quatrième cicatrice
79
Afíá abɔ nâ ǹtáɛ́n
tě ó ngabə́ mbəmbə atádi, ó
malgré que classification là cl3 P3+être bon
ó ndzí kig anɔŋ mə́ kán mə́ akɔ̌n
ngabə́ fwá etun amú
début, cl3 P3+être Insist court car
məvúág.
cl3 Neg Neg prendre cl6 types cl6 maladies autres.
Á ǹnam Osətəralía évəvəg, bǐ ayi yén nâ, ábǒg yə á atɔ̌m dá ayaan atádi
En Australie
exemple, 2pl F1 voir que, au lieu que UB
bitúd, dá viánə atádi
cl16 devoir Prés+commencer par
mətólóg.
nodule,Cl16 plutôt commencer par papule.
Ńda fə
ntáɛ́n
tě o ndzí kig aláŋ
okɔ̌n
bivɛs ai fɔ́ŋ,
Et Itérat. classification là cl3 Neg Neg considerer maladie os
kán mévúág yə été.Asú tě
types autres de cela.
et moelle, ou bien pl
ekwán yə á Yamusúkudu e ngátéle
Même si
pour que
tě,və
ngul dza
ó a atág atɔ̌m abwí
dzǎm avwála ású yə nâ bə́ abig
cl4 pouvoir +Prés Prob aider
bifuág yə á
ntáɛ́n
3sg utiliser avec classification là, Restr cl3 classer UB
mə́kán. Mə́ nə
types.
é
3sg Contin 3sg attendre que 3sg donner +Prés dem force rel cl3
asúgəlɛ́n ású yə nâ bə́ bəlɛn ai
ultime
ntáɛ́n
Pour ce faire réunion de à Yamoussoukou cl7 P3+statuer classification
ofə́ (abam nina). Dzaa anə́ bə́ ngə́nə bə́ yanga nâ bə́ və́
autre (tableau 4).
ngə́ kig mə
pour que
bə laboratwár ai mimfas yə á
okɔ̌n,
plusieurs
á daŋ daŋ éyɔŋ
3sg dépister maladie, notamment lors
bilə́mbə
á bí ndzí kig á yén
fermes de dans pl laboratoire et analyses de dans microscope rel cl4 Neg Neg voir
ngə́ akúlɛn dzóm eziŋ.
ou
détecter chose quelconque
Ngab
ebulú :
Ǹsáálɛ́n, mbílɛ́n
ai nyírɛ́n ai
Chapitre neuvième : prévention, surveillance et lutte
atɔ̌m
contre UB
Bədɔ́bədɔ George Amofah, Mark Evans, Jordan Tappero, ai Kingsley Asiedu é mbə
Docteurs George Amofah, Mark Evans, Jordan Tappero et Kingsley Asiedu rel cl2
bə́ ngáatili.
80
3pl P3 écrire.
Bə́ a
ayəm nâ ǹsyɛ́n
atɔ̌m ó nə
3sg Prés savoir que fait de soigner UB
məbálá
təgɛ a wóge. Mból
ayé.
A abwí biyɔŋ,
cl3 être+Prés difficile. Souvent,
atɔ̌m á
nə́
ǹgúmə kán, təgɛ vól
traitements Neg avoir effet. Puisque que UB cl16 être+Prés particulier,
á wóge məbálá.
Nála ó ngabɔ̌
nâ ǹsyɛ́n
ó nɔŋ
Neg vite
mɔní ai məbálá
ressentir traitements. Dem cl7 P3+faire que action de traiter cl3 prendre argent et traitements
abwí
ású minkókɔ̌n ai é
beaucoup pour malades
mə́ awóge
bə́ adzo
nâ bə́ asyé.
Mból
mə́ sə́ kig, dá akom ǎ fwá asíli nâ bə́ adzəŋ məfəg yə á
ai
é
məbálá
et dem hommes cl2 dire+Prés que cl2 soigner. Puisque det soins
cl4 se ressentir cl4 Neg,
ai álúmɛn
bod
cl16 Intens
asáála
foc falloir que 3sg chercher sagesses de dans prévenir
atɔ̌m.
et combattre avec UB
Ánə engógól
nâ ǹyəmɛ́n
mam wáán ó nə
abwád
ású yə nâ
C’est malheureux que fait de connaitre choses notre cl3 être+Prés insuffisant pour que
bí
kúlɛ́n
abwí
mam yə á
okɔ̌n
tě, anə́
akíá
ó
a ǹkalɛn
ai
2sg découvrir beaucoup chose de dans maladie là comme comment rel cl 11 se transmttre et
é
dzóm dzá
abɔ́ nâ okɔ̌n
ó à byáli.
dem chose rel cl5 faire que maladie cl11 Prés+naître
É Ngab nyí bí ayi dzə́ŋ
ai
ngul ésə nâ bǐ akúɛ́n
məfəg mə́se yə á bǐ
Det part ci 2sg F1 chercher avec force tout que 2sg rassembler sagesses tous dont 2sg
bələ́
mból yə nâ bí ayóməló akíá
avoir+Prés pour que
ai alúmɛn ai
ásə
bod
bə́ nə́
dzǎm asâla
2sg préconiser comment totalement hommes cl2 pouvoir Prob éviter
atɔ̌m.
et combattre avec UB
Kán
ǹsâlɛ́n ai nyídɛ́n ai
Typologie deprévention et lutte
Á
etyé
tě, e nə ai
ǹfí
atɔ̌m
avec UB
nâ bǐ adúgɛn
ayén akíá afé okɔ̌n
ó
81
Dans situation là, C’est avec utilité que 2pl recommencer voir comment maladie cl11
a kalɛn,
ó a dzug sɔ́
ó
a wulu,
anə́
é dzóm dzə́
a tyé
transmission+Cont, cl11 Hab arriver cl11 Prés+marcher, comme det chose rel cl5 Prés +déclencher
okɔ̌n,
zěn ngə́ məzə̌n mə́ akalɛ́n,
é mam mə́ tǐ
ai
nyúl ai é
maladie, mode ou modes cl6 transmission+Cont, det choses cl6 être lié avec corps et det
vóm
óngə́ngə́mə a avə́
a anyiŋ,
ai bəlɛ́n
ai mam mə́ tě ású
endroit microbe cl11 donner+Prés cl11 vivre+Cont, et se servir de choses cl6 là pour
ndǔm yə a
okɔ̌n
atɔ̌m.
lutte de dans maladie UB
Bí nə
dzǎm asóŋ
ngul dzǎn á
nsáálɛ́n ai nsyɛ́n ású ǹfasɛ́n ósə
yə
2pl pouvoir Prob Prés+cibler force notre dans prévention et lutte pour analyse totalité de
été
mbúmbwág
ai abǒg eziŋ ású abwí
dedans l’un après l’autre et parfois
yə
été eyɔŋ.
pour beaucoup d’entre eux simultanément
É dzóm dzə́ a tíé
okɔ̌n
Dem chose rel cl 5 Prés déclencher maladie
É
dzóm dzə́
a
tíé
ngə́ kig é
dzóm dzə abonde okɔ̌n
é
Dem chose rel cl5 Prés+déclencher ou bien dem chose cl5 fonder maladie cl7
nə
dzǎm abɔ utsítsíd.
Ású atɔ̌m, dzóm tě é
être+Prés Prob être miniscule animal. Pour UB,
alóé
nə
óngə́ngə́mə bə́ a
chose là dem être+Prés microbe
3sg SM
nâ olusəranəsə.
Prés+appeler que M. Ulserans
Ású yə nâ okɔ̌n ó
lǎ,
óngə́ngə́mə tě a
Pour que maladie cl11 déclencher+Prés, microbe
a
nə́
dzǎm a
abəgə okɔ̌n
vóm
ó a
yaan ayén
akíá afé
là cl16 devoir examiner comment
bomán nyə́;
á akalɛ́n
3sg pouvoir Prob Prés porter maladie endroit cl3 Prés entourer rel cl16; et transmettre+Cont
é
mod
a nə́
nyúl atə̌g. A yaan fə
abí ngul yə á nyiŋ
dem homme cl1 être+Prés corps faible. Il devoir Réit avoir force de
ḿboməná,
ngə́ á
nyúl ǎ
nyinə
yə a ngə́ kig á
á
Prés vivre +Cont dans
məzěn mə́ tě mə́sə
82
environnement, ou dans corps 3sg+Prés+entrer Term ou bien dans voies
mə́bɛ̌
a
tɔ̌
cl4 là tout
fə dzǎm afwe.
pl+deux 3sg Etat Réit Prob se reproduire
Olusəranəsə a
M.ulcerans
á
nə m̀ fwe etáṃa.
Óngə́ngə́mə atɔ̌m a nyiŋ
cl11 être reproducteur seul+Subst. Microbe
nyúl ǹkókɔ̌n, ngə́ á
ḿboməná,
á daŋ
ngə́
UB cl16 vivre+Cont soit
daŋ, á
bingas
ai
dans corps malade, soit dans environnement, notamment Red, dans sol marécageux et
bilɔbí.
végétation le long des rivière
Bə́ a dǎŋ kig ayəm abím eyɔŋ afé
3sg Intens Neg savoir combien
e
nə́
dzǎm atɔbɔ
á
cl16 pouvoir+Prés Prob demeurer dans
byə́m bí a bomɛn bia.
choses cl8 entourer 2pl.
Ǹkalɛ́n okɔ̌n
Transmission maladie
A akwí dén,
é
mam bə́ a
ayə́m á ǹkalɛ́n
atɔ̌m mə́ a daŋ və
Jusqu’à aujourd’hui, dem choses 3sg Prés savoir de transmission UB cl6 surtout Rest
bivəga,
və
bə́bə́lá eziŋ
a
nə
tə̌
fə
été :
úlusəranəsə
a
suppositions, Rest vérité quelconque cl1 être+Prés Rest Réit dedans: M. ulcerans cl11
nə
dzǎm a kalɛn
être+Prés Prob
kig ngə́ émén
Neg si
nâ
ai zěn yə á ntúbə́lɛ́n
Prés+se transmettre par voie de
a
nə
angə́ngɛ̌ a
dígi
transperser+Accom homme peau. 3sg savoir
dzǎm daŋ
lui-même cl11 pouvoir +Prés Prob
mod ekob.Bə́ a yəm
ekob ngə́ kig ngə́ dá asíli
traverser peau ou bien si
ású yə nâ á
nyíín. Bə́ tɔ̌
il falloir+Prés
fə təgɛ daŋ
ayəm ngə́
que insectes cl16 mordre+Prés pour que cl16 entrer 3sg Etat Réit Neg Intens connaitre si
homme cl2 nə
bod
wɔ
dzǎm akalɛn
bɔ́bɔ́.
bə́ pouvoir+Prés rel cl11 Prob transmettre mutuellement
83
Və é
dzǎm bə́ ayəm á nə
nâ, éyɔŋ óngə́gə́mə tě a nyíínə
Mais dem chose 3sg savoir cl5 etre+Prés que, lorsque microbe
á
ekob sí,
dans peau
fə
a
abyé
ńsul
là cl11 entrer+Prés Term
ó a zu bonde okɔ̌n.
Bə́ ayəm
en-dessous, cl11 produire+Prés poison cl3 Prés venir créer maladie.3sg Prés +savoir
nâ ǹsalɛ́n
mintugəlɛ́n ósúsúa yə nâ mí vəŋɛn fól,
Réit que action d’operer lésions
abwí
ya
avant
ó a
asyé
de que cl4 devenir ulcère, cl3 Prés soigner
minkókɔ̌n.
beaucoup malades.
Dza
éyɔŋ atɔ̌m dá akúlɛn, ǹsalɛ́n
Même lorsque UB
ó a
vúála nâ tə ǹkókɔ̌n ó a
bɔ
cl16 recidiver, action d’opérer cl3 Prés aider que Neg malade cl3 Prés faire
eyə́m.
infirmité.
É
mam mə́ abomɛn
bía
Det choses cl6 entourer+Cont 2pl
Á abwí biyɔŋ, é
Souvent,
a
mam mə́ tǐ
ai
ḿboməná
ngə́ ai
é
mod
dem chose cl6 être lié+Prés avec environnement ou avec dem homme
mbəgə yə a óngə́ngə́mə, é
cl1 porter Term microbe,
mə mə á tsíg
mətadəgi
ai ǹyaɛ́n
dem cl4 cl4 Prés+déterminer commencement et complication
okɔ̌n.
maladie
Bə́ ayén
atɔ̌m məsí mə́ nə
ayɔ́ŋ
ai esusud, á daŋ
daŋ
3sg voir+Prés UB terre cl6 être+Prés chauleur et humide, surtout Red
é
vóm
ó
nə́
abwí
bilɔ́g, biféfɛ̌
ai məfan,
dem endroit cl17 être+Prés beaucoup herbes, végétation anarchique et forêts,
bingas, ai bilɔbí
é vóm
oswé
ó
a lɛn
otə̌təg.
marais et marécage, et herbes endroit cours d’eau cl11 couler+Cont lentement.
Bə́ a ayəm nâ é vóm bə́ a
yəg
myəgə́ ǹtaŋán
á
aswé
3sg Prés savoir que dem endroit 3sg Prés construire barrage homme blanc dans cours d’eau
84
ai á
aswé
nén ó a
vəŋɛn sí təgɛ bikɔnɔ ású ǹfwɛ́n
et dans cours d’éau grand cl7 Prés devenir propice
nála ó ngabuli
pour reproduction microbe
UB
minkókɔ̌n mí atɔ̌m.
cela cl7 P3+multiplier malade
Ókɔ̌n wi
cl4 UB
ó nə
ǹgúmə kán amú ó a akwí á biyɔŋ yə á mbú,
maladie dem cl11 cl11 être+Prés spécifique
á daŋ
óngə́ngə́mə atɔ̌m
daŋ á abǒg susu
car cl11
á dá atóbɛ́n
sortir lors saisons de
année,
abǒg bə́ abe
məfúb.
ai
notamment Red pendant saison de pluie qui cl16 coincider avec saison 3sg planter champs.
Azúé
á
nə fə
dzǎm dá abɔ́ nâ bod
bə́ búlu akɔ̌n
atɔ̌m,
Pauvreté cl5 être Réit facteur cl7 faire que hommes cl2 Intens être malade+Prés UB,
amú éyɔŋ mɔní a sə́
kig, mindzɔ́ŋ mí dzə́mɛn,
car losque argent cl7 être+Neg Neg, routes
mí sə́ kig dzǎm ákə́ syébɛn
cl4 Neg Neg Prob
cl4 manquer+Prés, malades
ngə́ ákwí bɛ̌n
aller se faire soigner ou
minkókɔ̌n mí atɔ̌m
é
cl4 UB
vóm məndá məbiaŋ
arriver même dem endroit maison soins
mə́ nə́.
cl6 être+Prés.
Abím
ǹyəmɛ́n
mam
á nə
fə
ai
ǹfí:
é
ndɔ ó da
Quantité connaissance choses cl5 être+Prés Réit avec utilité:dem rel
alə́də
ǹkóŋ mətě mə́ mod
ai é
mə́ yə á
é
vóm
cl5 cl5
ǎ tɔ̌.
Prés+montrer niveau higiène cl6 homme et dem cl6 de dans dem endroit 3sg habiter.
É
ngǔ fə
ó
a tsíg
akiá afé mod
a yaan
asyébɛn
Dem rel cl5 Réit cl5 Prés+trancher comment homme cl1 devoir+Prés se soigner
(ngə́ á
bətí, ngə́ á
ǹtáŋɛ́n)
ngə́ á
nɔŋ
minyə́gə́lɛ́n yə á
enyiŋ mətě.
(soit chez beti, soit chez homme blanc) ou Prés prendre enseignement de dans vie higiène.
É
mam mə́ tǐ
ai
é
Dem choses cl6 être lié avec dem
A fíá abɔ nâ atɔ̌m dá abi
Concess
mod
ǎ mbəgə yə ǎ
óngə́ngə́mə
homme cl1 porter Accom microbe
mye bod
mísə, é
bɔ́ngɔ́ bə́ ngə́nə
que UB cl16 attraper+Prés niveau homme tous, dem enfants cl2 Itérat.
85
təgɛ akwí
mimbú awóm ai
Neg atteindre années dix
Éyɔŋ
bǐ a
mítán
é mbə bə́ adaŋ wɔ́
avec cl5+cinq rel cl2 cl2 Intens rel cl11 contracter+Accom
abəbə
ákiá
atɔ̌m dá abi
Lorsque 2pl Prés observer comment UB
bə́ nə
tə́
abili.
abili akiá
də́dɛ́,
bod,
fám
ai binəgá
cl16 attraper Hommes, hommes et femmes
afiá abɔ nâ ó
a daŋ abi
bǎn bə́fám
cl2 être+Prés Rest atteind manière un+Red Concess que cl11 Intens attraper petit hommes
a lodo bǎn binəgá. Nála ó á selɛn
ńfáá yə á
bə nyǎbodo : binəgá bə́
plus que petit femme. Cela cl7 Prés+differer chez de dans pl adultes:
abili
abwi
alodo bəfám.
Və
bə́ atsog
femmes cl2
nâ nála o sə́ kig
contracter+Prés beaucoup plus que hommes. Mais 3sg penser+Prés que cela cl7 Neg Neg
amú
nyúl e nə́
vól abili
éyɔŋ
é nə
é nyí fám
ngə́ é nyí
parce que corps cl être+Prés vite affecter lorsque cl être+Prés rel cl3 homme ou rel cl3
minəngá; və
femme;
amú
binəgá é mbə bə́ adaŋ atɔbɔ
é
vóm bə́ nə́
mais parce que femmes rel cl2 cl2 plus rester+Prés dem endroit 3sg Prés+pouvoir
dzǎm akábərɛn ángə́ngə́mə bə́ atɔ̌m tsígə́bí.
Prob attraper
É
microbes
bitun yə á
pl UB facilement
nyúl bí búdi
kig ánə́
binam
ai məkǒl, é byə
Dem parties de dans corps cl8 couvrir+Prés Neg comme membres et pieds,
bí nə
dzǎm vól abili
atɔ̌m, a lodo
cl8 pouvoir+Prés Prob vite attraper UB,
é bí
yə á
bi búdú
rel cl8
anə́
plus que rel cl8 de dans cl8 couvrir+Prés comme
ǹkug ngə́ mvǎn.
torse ou
aissaile
Bə́ a
adzug kadə́ ayén minkúlɛ́n mí atɔ̌m é
3sg Prés Hab
ákɔ̌n
vóm
ó ngátam
yə
Fréq voir recidives cl4 UB dem endroit cl7 P3+Accom Term
ngə́ kig vóm
ǹfə́, nálá a ngalə́də
nâ é nə
ayé
nə́ nyúl
être malade ou bien endroit autre cela cl7 Duratif+montrer que 3sg être difficile que corps
etám ébɛ̌n
é bi
ngúl yə áyídɛn
ai
okɔ̌n
tě.
86
seul
lui-même cl5 avoir force de combattre avec maladie là.
Zɛn yə á
ǹsáálɛ́n
ai ǹyídɛ́n
ai
atɔ̌m
Routes de dans action d’éviter et action de lutter avec UB
Á
nə
ǹfí
nâ bə́ fas
é
dzóm ésə é tǐ
ai
3sg être+Prés utilité que 3sg Prés+réfléchir+Accom dem chose tout cl7 être lié+Prés à
ǹyamɛ́n
atɔ̌m á
propagation UB
é
mod
etun ǹnam eziŋ,
dans partie pays
ǎ
mbəgə
anə́
óngə́ngə́mə a
quelconque, comme microbe
yə a óngə́ngə́mə tě, é
dem homme cl1+Prés être porteur+Term microbe
ngə́ ḿboməná, ású yə nâ bə́ ayídɛ́n
zɛ̌n yə á
avə́,
cl16 donner+Prés
akalɛn,
là, dem voie de dans transmettre+Accom
ai
okɔ̌n
tě. Á nə
fə
ǹfí
nâ bə́
ou environement pourque 3sg lutter+Prés avec maladie là. 3sg être+Prés Réit utilité que 3sg
a
fas
abwí
mam mə́ tě eyɔŋ.
SM refléchir à beaucoup chose cl6 là simultanément.
Ngə́ bə́ mbə́ bə́ bələ́ mvǎŋ, bə́ mbə́ dzǎm á
Si
yídɛn
3sg P3
ai
cl2 avoir vaccin, 3sg P3
yóŋlo ngul nyúl é nə́
dzǎm
Prob Prés réactiver force corps cl5 pouvoir Prob
atɔ̌m.
se battre avec UB
Və
á
nə
engɔ́gɔ́l
nâ, akwí abǒg dí, dzóm eziŋ
é ngénə
Mais 3sg être+Prés malheureux que, jusqu’à temps-ci, chose quelconque cl7 Itérat.
təgɛ abɔbɛn nála
ású úlusəranəsə.
Neg se faire comme cela pourM.ulserans.
Bə́ a
avəg
nâ é
mvǎŋ bə́
alóé
nâ běsědzé é
nə
dzǎm
3sg Prés espérer que dem vaccin 3sg appeler+Prés que BCG cl7 être+Prés Prob
á nyii abím
éziŋ.
Və
ngul dzié e
nə etun
ai dá asíli
nâ bə́ a
kada
sauver quantité quelconque. Mais force rel cl7 cl7 être court et 3sg falloir que 3sg Prés Hab
akpele
é
bod
bə́ nə́
dzǎm akɔ̌n
atɔ̌m mvǎŋ tě m̀ bán
vacciner dem hommes cl2 être+Prés Prob être malade UB
Bə́ ayəm
nâ mbəmbə ndíɛ́n a və́
m̀ bán.
vaccin là régulièrement Red.
ngul éyɔŋ mod
ǎ akɔ̌n,
87
3sg Prés+savoir que bon
və
bə́ a
manger cl7 donner+Prés force lorsque homme cl1 être malade+Prés,
ngə́nə təgɛ ayili
mais 3sg Prés Fréq
Bə́ nə́
Neg accorder cela pour UB.
fəg dzǎm asáála atɔ̌m ngə́ bə́ abɔ
3sg pouvoir Réit Prob
a
nálá ású atɔ̌m.
esquiver UB
si
dzǎm atɔbɔ. Nálá ó a nə ayíé
cl2 pouvoir+Prés Prob rester. Cela cl7
yə á baala, á daŋ daŋ ású bə bee mə́fúb yə á
à Inf garder, surtout Red pour cl2 planteurs
yamɛn.
Amú bə́ sə́
vóm yə á bə́
3sg factitif Neg partir dem endroit dont 3sg
kom yəm nâ bə ángə́ngə́mə bə́ nə
Prés Intens savoir que pl microbes
təgɛ akə é
miǹnam yə á okɔ̌n
de dans pays
kig dzǎm abɔ
être+Prés difficile
tě ó
dont maladie là cl11 Prés
təgɛ akə á
mboməná,
vóm bɛ̌n
se répandre. Car 3sg Neg+être Neg Prob factitif Neg partir dans environnement, là
bə ángə́gə́mə bə́ nə,
pl microbes
abɔ bisyé
Port de
nə
biyé
bí a
jours tous
abúdi bitun bínyúl bi yóó,
dem vêtement cl8 Prés couvrir partie corps
fəg dzǎm á
Intens
bíábá yə á amǒs ósə.
cl16 être+Prés, lorsque 3pl Prés faire travaux leurs de
Mbwádɛ ́n é
ó
éyɔŋ bə́ a
a
cl8 être découvert+Prés
vwála (7).Dá asíli
fə
nâ bə́
cl9 pouvoir+Prés Réit Prob Inf aider (7). 3sg imp falloir+Prés Réit que 3sg
atíndi
ngul yə á ayə́gələ məté, m̀ fúbɛ́n yə á
nyúl, é wí
yə á m̀ boməná
Prés+pousser force de Inf enseigner higiène, propreté de dans corps, rel cl9 de dans environnement
ai ǹsíɛ́n
bəzóde
ai məvə́ŋ.
et action de soigner égratignures et plaies.
Ǹsíɛ́n
mintugəlɛ́n avól avól ai mínkwan mí
Fait de soigner lésion
ne
fə
dzǎm á vwála. Afíá abɔ nâ ngul akə̌ŋ
Ngə́ é byaŋ
être analyser. Si
məvə́ŋ ó
vite Red avec pommade rel cl10 soigner+Prés plaies
pouvoir+Prés Réit Prob Inf aider
fasəbɛn.
asyé
tě e ngə́nə təgɛ á
Malgré que force technique là cl9 Itératif Neg Inf
dzə a awé ǹsul
é
tɔ̌,
é
mbə́ fə
det médicament rel cl9 tuer poison cl9 être+Prés, rel cl9 P3
á vwála ngə́ bə́ asyé
cl9
ńtugəlɛ́n ai
dzə
éyɔŋ
ó a tádi.
dzǎm
Réit Prob
88
aider
si
É
3sg soigner+Prés lésion
avec rel cl9 lorsque cl9 Inf commencer.
məlú mə́, sukúlu məté
Dem jours ci, école
akúlɛn
ai ákad
a yaan
á tíndi
higiène cl9 devoir+Prés Inf pousser force pour que
avól avól é
mod
atɔ̌m ǎ bii
dépister+Prés et dire+Prés vite Red dem homme UB
bə́ man awám miǹtugəlɛn ósúsúa yə nâ bə́ azu
3sg Term racler
lésions
a
ézəzǎŋ bikúɛ́n
asíli
cl11 faloir+Prés entre
ngúl ású yə nâ bə́ vól
avant
ya,
ákíá yə nǎ
cl1 attraper+Prés Term, de sorte que
avəŋɛn
məfól. Sə́sá ǹgula
de que 3pl Prosp. se transformer ulcère. Synergie d’action
bə́ sukúlu ai bilunga
associations pl
école
bí
ver de à Guinée, bilharziose, onchoserchose
ayídɛ́n
ai
zǎm,
et organisation cl8 combattre avec lèpre,
ǹsɔ́ŋ yə á Guine, ńnyííná, ɔnchósɛrəkósya ai məbada, ású
akɔ̌n
3sg vite
et pian,
yə nâ bə́ vol akúlɛn
pour que
3sg vite dépister+Prés
tě.
maladies là.
Á sə́
kig tsígəbí nâ bə́ fúbu
3sg être+Neg Neg facile
Və
bə́ ayaanə
akili
é
que 3sg purifier dem choses tout
nə́ bə́ ábonde bingas éyɔŋ
Mais 3sg Prés+devoir interdir que 3sg fonder
bə́ myəgə́ bə́ ǹtáŋɛ́n;
mam mə́sə mə́ tǐ
á daŋ daŋ á
bebe ai myə́. M̀fáɛ́n
bə́ bɔ
təgɛ badə́ awulu á
bə́ ayə́g
miǹnam atɔ̌m dá miaməlɛn ngə́ kig
UB
cl16 se répandre ou bien
bitam bebe ai məndá ó a abɔ nâ
rel cl3 cl3 être+Prés proche avec eux. Action de creuser puits
bod
cl6 être lié à environnement
marais lorsque 3sg barrer
pl barrages cl2 hommes blancs; surtout Red dans pays
é mí mí nə
ai ḿboməná.
ḿboməná
proche avec maisons cl3 faire que
a bələ́
óngə́ngə́mə atɔ̌m.
hommes cl2 factitif Neg Itératif marcher dans environnement cl9 avoir+Prés microbe
Okɔ̌n
ó
asə́ kig və dzam dɔ́bədɔ. Ó nə
fə
ású məbugəbɛn mə́ ǹnam.
Maladie cl11 être Neg Rest affaire hôpital. 3sg être+Prés Réit pour propérité
Asú tě
bə́ ayaan
ayə́m ngul M̀fáá yə á
məyɛ̂
ǹyəmɛ́n
mam, mbondɛ́n akúm: ǹfáɛ́n
cl4 pays.
mə́ ǹnam ai
Pour ce faire, 3sg Prés+devoir serrer force vers de dans croissance cl4 pays
á
UB
mindzɔ́ŋ, ǹlóŋɛ́n
zɛn yə
avec voie de
bəsukúlu
89
dans action de connaître chose, création
ai bədɔ́bədɔ. Və
et hôpital.
mból abwí
richesse: action de creuser routes,
bod
bə́ anyiŋ
á
miǹnam mí atɔ̌m bə́ nə́
Mais comme beaucoup hommes cl2 Prés+vivre dans pays
mbə̂ azwé, bə́ a ayi kig akád
m̀béndɛ́n
m̀fí
construction écoles
cl4 UB
3sg être+Prés
yə á asyé atɔ̌m á zəzə, ngə́ kig
très pauvre, 3sg F1 Neg se lasser action d’alerter utilité de dans soigner+Accom UB dans
rien, ou bien
yə á akuɛn məbála yə á été mbəmbə táŋ.
Ou de vendre médicaments de dans dedans bon prix.
Amú nála ó nə zəzə nâ bə́ ayə́gələ bod
car
cela cl7 être nul
é dzóm é nə́ atɔ̌m ai avə́ bə́ evɛ́
que 3sg apprendre hommes det chose cl7 être UB et dooner rel cl2
désir
yə á
avól akə á ndá biaŋ ású yə nâ bə́ akə
de Inf vite partir à hôpital
wám
ngə́ asal
pour que 3sg partir+Prés racler+Accom ou
ngə́ bə́ sə́ kig dzǎm asyébɛn amú
təgɛ ai
atɔ̌m,
inciser UB
mɔní.
si 3sg Neg Neg Prob se soigner à cause de Neg avec argent
Á ǹnam Ghana, minbɔɛ́n mí alə́də nâ éyɔŋ bə́ a
Dans pays
bonde etógɛ́n, á daŋ
Ghana, faits cl4 montrer+Prés que lorsque 3sg Prés fonder assemblée, surtout
daŋ áməndá məbiaŋ,
mə́ a mbomɛn mí ǹnam atɔ̌m dá yamɛn,
Red dans hôpital,
cl6Prés joncher
ó a bulu
vwála nâ
cl4 pays UB cl16 se répandre+Prés, cela rel cl7
bə́ vól akúlɛ́n ai ayəm
bəńtugələná yə á
cl7 Prés Intens aider pour que 3sg vite dépister et connaître lésions
ngə́nə təgɛ akúlɛ́n fól,
ású yə nâ bə́ asáálá
byə́mə bíyə́m
Itératif Neg dépister ulcère, pourque 3sg esquiver+Prés Péj
ai
atɔ̌m.
avec UB.
nála é ngɔ
atɔ̌m yə á bə́
de dans UB
dont 3sg
bí tǐ
handicapes cl8 être lier+Accom
90
Obáləbas yə á
mam mə́ a
avwála ású ǹsáálɛ́n
Résumé de dans choses cl6 Prés aider
atɔ̌m á
məngós
mə́ bod
yə á
1. M̀kalɛ́n
ai mbéndɛ́n
bod
é
bə́ akɔ̌n
avec
atɔ̌m.
Hommes cl2 être malades+Duratif UB.
minmbándá mí ǹyəmɛ́n,
Transmission messages
ǹyídɛ́n ai
pour action d’esquiver avec lutte
miǹnam bod
UB dans congrégation cl6 hommes de dans pays
ai
ǹtɔ́ŋlɛ́n mə́fwé,
ǹyə́gə́lɛ́n
cl4 connaissance, diffusion information, enseignement
mam mətǐ
ai : okɔ̌n,
ǹsyɛ́n
et interpellation hommes Det choses être liés avec maladie action de soigner
miǹtugəlɛná, məté
lésion
mə bod
á
mboməná,
mbwádɛ́n biyé
hygiène cl6 hommes dans environnement
nyúl é vóm ó
a nə́ dzǎm á búdibɛn, ǹsáálɛ́n
port de
bí abúdi
vêtements cl2 couvrir
bingas éyɔŋ bə́ nə́,
corps dem endroit cl 9 pouvoir Prob Inf être couvert action d’éviter marais lorsque 3sg pouvoir+Prés,
avól nkúlɛ́n miǹtugəlɛná mísə
vite dépister lésions
nə́
yə á
ekob, ai
ǹfí yə á avól akə
á
ndá biaŋ é
tout+cl4 de dans peau, avec utilité de dans vite partir chez hôpital cl5
bebe, ású yə nâ bə́ kə
être+Prés proche, pour que
kúlɛ́n akɔ̌n;
3sg aller dépister maladies
2. Nbondɛ́n
etógɛ́n
dzə
á akála
atɔ̌m á
angós bod
Action de fonder assemblée rel cl7 Inf transmettre UB dans groupe homme
nə́
3. Ǹtéɛ́n élunga dzə a áwám miǹtugəlɛná mísəyə á ekob á mí
création groupe rel cl7 Prés +racler lésions
tout+cl4 dans peau qui cl4
dzǎm ábɔ atɔ̌m, ósúsúa yə nâ mí tóg
fól; élunga tě dzə́ a yaan
pouvoir Prob Factitif UB
avant
de que cl4 s’infecter ulcère; groupe
là rel cl7 Prés devoir
abɔ bebe ai bod.
être proche avec homme
4. M̀kpwəlɛ́n
bǎn bwán é
mvǎŋ é nə́
Běsědze m̀ ban,
Action de vacciner petits enfants dem vaccin cl5 être+Prés BCG
á taŋ
mam ngɔ́məna ǎ bɔ
dans le cadre de chose Etat
ású yə nâ bod
régulièrement,
bə́sə bə́ kpələbɛ́n
cl1 faire pour de que hommes tout cl2 se faire vacciner;
91
məmvǎŋ;
vaccins
5. M̀fáɛ́n bitam
á
məngós
mə́ bod.
Action de creuser puits dans communautés cl6 hommes
6. Məyɛ́
mə́ ǹnam, ású
developpement cl6 pays,
7. Ǹsyɛ́n
atɔ̌m á
enyiŋ fǔfulu ai mbodɛ́n akúm.
pour vie ensemble
zəzə ngə́ kig á
et création richesse.
táŋ abwad.
Action de traiter UB pour rien ou bien pour prix petit.
8. Ǹyə́gə́lɛ́n
ŋ̀kpámɛ́n enyiŋ ású é
Action d’enseigner nouveau
bod
bə́ bələ́
biyə́m bi UB.
vie pour dem homme cl2 avoir+Prés sequelle cl8 atɔ̌m
92
CHAPITRE
3:
ASPECTS
PRATIQUES
DE
LA
TRADUCTION
MEDICALE FRANÇAIS-BETI-FAŊ
Dans le cadre de ce mémoire, nous avons réalisé une traduction portant sur le
document Ulcère de Buruli, Infection à Mycobacterium Ulcerans, publié en 2000 par l’OMS
avec la contribution de l’Association Française Raoul FOLLEREAU de la Fondation
Nippone. Nous nous sommes appuyée sur certaines stratégies et techniques de traduction afin
de corriger des écarts typologiques entre la variante bənə du bəti-faŋ et le français, langue
source de notre corpus. En raison des éléments sociaux, linguistiques, culturels,
méthodologiques et notionnels qui interviennent dans la traduction médicale, notamment ceux
relatifs à l’épidémiologie et plus encore de l’ulcère de Buruli, comme certainement ceux
d’autres domaines de traduction, cette traduction présente des particularités. Dans le cadre de
ce mémoire, nous avons été confrontée non seulement aux difficultés d’ordre classique, mais
aussi aux difficultés liées à la terminologie médicale spécifique à chaque langue, ainsi qu’aux
différents registres de langue propres au jargon médical. Il est question dans ce chapitre
d’analyser les difficultés de traduction, et d’expliquer le processus qui a guidé notre réflexion.
Nous avons à cet effet divisé ce chapitre en deux sous parties: les concepts linguistiques(I) et
extralinguistiques (II) d’analyse de la traduction.
I. Concepts linguistiques d’analyse de la traduction
Les postulats sous-jacents aux théories linguistiques de la traduction sont notamment
que tout est présent dans le texte original, que le sens est dans les mots, qu’en cas de
polysémie, le contexte à lui seul permet de lever l’ambiguïté et que pour effectuer une
traduction, il convient de mobiliser des connaissances linguistiques. Ainsi, la thèse de
l’autonomie du sens (Hjelmslev:1971)et la thèse de la dépendance contextuelle (Rastier 1987,
1991 et 1994) mènent naturellement à l’adoption du principe instructionnel (Durieux : 2009).
La croyance en la validité de ce principe conduit à adopter une démarche ascendante de
construction du sens. Cette démarche analytique procède par repérage de marqueurs et de
connecteurs de nature à permettre un calcul du sens (Guimier :1997), considérant que les
connexions logico-sémantiques sont censées assurer la lisibilité linéaire d’une séquence.
Ainsi, le sens d’un énoncé, selon la conception linguistique, résulte du traitement des seules
instructions linguistiques présentes dans le contexte.
I.1. Les procédés de traduction
L’expression « procédés de traduction » est empruntée à la Stylistique comparée de
93
l’anglais et du français de J.P Vinay et J. Darbelnet (1958/1987).
Les auteurs de cet ouvrage établissent une classification des « procédés techniques »
auxquels se ramène la démarche du traducteur. Ils y examinent également l’application de ces
procédés à trois domaines de la linguistique. Il s’agit notamment de la lexicologie : lexique
étude des notions ; de la syntaxe : agencement « constitution des énoncés » et de la
sémantique à travers l’ « ensemble des significations de l’énoncé reposant essentiellement sur
une réalité extralinguistique, la situation, en tenant compte des réactions psychologiques du
sujet parlant et de celles de son interlocuteur »24.
Nous nous sommes, en effet, inspirée des sept procédés énoncés par VINAY et
DARBELNET. (1958/1977).Si la notion de procédés de traduction s’est avérée d’une grande
utilité en termes de résolution des problèmes de traduction, il importe toutefois d’en
circonscrirela portée. En effet, un grand nombre de procédés renvoient à une problématique
grammaticale ou lexicale beaucoup plus générale. Ce sont : l'emprunt, le calque, la traduction
littérale, la transposition, la modulation, l'équivalence et l'adaptation. Ces procédés peuvent
être soit strictement formels (transposition, chassé-croisé), soit sémantiques (modulation), soit
culturels/pragmatiques (équivalence, adaptation).
Par ailleurs, la classification même des procédés de traduction présente une certaine
hétérogénéité : l’emprunt et le calque constituent rarement des procédés à proprement parler,
mais sont généralement intégrés au lexique. L’équivalence est une modulation lexicalisée,
bien illustrée notamment dans la correspondance entre les proverbes d’une langue à autre.
L’adaptation est, quant à elle, difficile à isoler en tant que procédé de traduction dans la
mesure où elle implique des facteurs socioculturels et subjectifs autant que linguistiques.
En effet, nous nous sommes également appuyée sur le courant développé par
CHUQUET et PAILLARD (1987). Cette théorie se démarque de celle de VINAY et
DARBELNET à plusieurs égards. Pour ces auteurs, en effet, le terme « procédé de
traduction» renvoie uniquement aux deux procédés décrits par VINAY et DARBELNET qui
occupent une position centrale dans toute démarche de traduction : la transposition
(changement de catégorie syntaxique) et la modulation (changement de point de vue). Les
problèmes posés par ces deux procédés sont d’ordre différent. Car, si la transposition est
relativement facile à analyser (à l’exception de certains cas de transpositions dites localisées),
il n’est en revanche pas toujours mis en œuvre spontanément.
Quant aux modulations, si certaines d’entre elles sont relativement familières
24
J.P. Vinay et J. Darbelnet (1958), Stylistique comparée du français et de l’anglais, Paris, Didier, PP 46, 93 et
159
94
(modulations métaphoriques dans les proverbes), d’autres le sont beaucoup moins (inversion
du point de vue, déplacement métonymiques), car leur analyse fait appel à divers concepts de
sémantique grammaticale et lexicale.
En vue d’une meilleure lisibilité des aspects linguistiques, nous avons opté de
présenter les différents procédés suivant la classification de VINAY et DARBELNET.
I.1.1. La traduction directe
La traduction directe comprend trois procédés, à savoir l’emprunt, le calque et la
traduction littérale. VINAY & DARBELNET (1987) prône l’utilisation de la traduction
indirecte en dernier recours. Par exemple quand la traduction donne un sens différent, n’a pas
de sens, est impossible du fait de raisons structurales ou ne correspond pas à la culture de la
langue cible.
II.1.1 a. L’emprunt
Il s’agit du « degré zéro de la traduction », car on emploie un mot d’une autre langue « tel
quel ». Ce mot est souvent la seule solution, il est relativement bien intégré à la langue
d’accueil, et reste acceptable.
Exemples: n°1
Tableau: N°11 Quelques exemples d’emprunt
Français
bəti-faŋ
1
(Rayon)actinique
Akitiník
2
Australie
Ausətəralía
3
Côte d’Ivoire
kotədivwar
4
M. ulcerans:
mikóbakəteriúm ulusə́ranəsə ou uluséránəsə
5
OMS
* OMS
6
Yamoussoukrou
Yamusukuru
Nous avons eu recours à ce procédé pour traduire certains termes. Cependant, nous
avons procédé à un gallicisme pour rendre l’expression * OMS qui, contrairement aux autres
termes, semble abusif dans la mesure où il n’épouse pas la structure phonologique du bətifaŋ.
II.1.1 b. Le calque
En linguistique, et plus précisément en lexicologie, étymologie et linguistique
comparée, on appelle calque un type d'emprunt lexical particulier en ce sens que le terme
95
emprunté a été traduit littéralement d'une langue à une autre en s'inspirant davantage de sa
lettre que de son esprit25.
Exemples : n°2
nouveau cas : Mkpámág nkókǒn :
Diagnostic de laboratoire:Mvigí
yə á
laboratwár
Diagnostic différentiel:ǸZɛləná mvigí
II.1.1c. Traduction littérale
C’est un procédé qui consiste à traduire la langue source mot à mot, sans effectuer de
changement dans l’ordre des mots ou au niveau des structures grammaticales et tout en restant
correct et idiomatique.
Exemple n°3 : hommes comme femmes: bəfám anə́ biníngá
S’il nous est arrivé de traduire littéralement certains extraits du corpus, la plupart du
temps, un minimum de reformulation s’est avéré nécessaire d’où le recours à la traduction
indirecte.
II.1.2 La traduction indirecte
Selon VINAY et DARBELNET (1987), la traduction indirecte comprend quatre
procédés: la transposition, la modulation, l’équivalence et l’adaptation.
II.1.1.a. la transposition
Ce procédé consiste en un changement de catégorie grammaticale d’un mot en passant
d’une langue à l’autre. En utilisant la transposition, on substitue une partie d’une phrase à une
autre partie sans modifier le sens de cette partie. Il peut arriver qu’on transforme le verbes en
substantifs et l’adverbe en verbe.
Exemples: n°4 voir tableau ci-après
25
Source: http://fr.wikipedia.org/wiki/Calque_%28linguistique%29
96
Tableau: N°12: quelques exemples de transposition
bəti-faŋ
Français
Verbe
afin de préconiser des mesures akíá
ásə
bod
possibles de prévention et de lutte.
dzǎm asâla ai alúmɛn ai atɔ̌m
Nom
É mam mə́ abomɛn
proposition
É
mam mə́ tǐ
Environnement
Nom
Facteurs liés à l’hôte
bə́ nə́
bía
ai
é
mod
ǎ
mbəgə yǎ
óngə́ngə́mə
proposition
Adjectif
Traitement efficace
məbálá
mə́ awóge
Syntagme Verbal
Adjectif
Malodorant
akúndi mbé enyum
Locution prépositionnelle
Article partitif
Options en matière de prévention et de lutte A zɛn yə á
ǹsáálɛ́n
ai ǹyídɛ́n
contre l’UB
ai atɔ̌m
Syntagme adverbial
Locution prépositionnelle
Eyɔŋ é məbálá
mə́ awóge
mə́
En l’absence de médicament efficace,
sə́ kig
Nom
Adverbe
Malheureusement
Ánə engógól nâ
Nom
Adjectif
Lésions non ulcérées
Ńtugəlɛ́n ó ngə́nə təg kúlɛn fól
Selon Chuquet et Paillard (1987), la transposition peut s’effectuer à l’intérieur d’une
langue, par exemple, lorsqu’on veut rapporter un discours monolingue. Dans ce cas, cette
possibilité de transposer peut être liée à des différences de registre et de niveau de langue.
Exemples: n°5
(a) A nə
dzam kə́
tɔbɔ
kuam
á
nnam mi ntaŋɛ́n
Il pouvoir+Prés Prob partir rester longtemps en pays cl4 blancs
Il peut aller rester longtemps en Europe
(b) Evueziŋ
a
ayi
tɔbɔ
kuam
á
nnam mi ntaŋɛ́n
Peut-être
3sg Fut1
rester longtemps en pays cl4 blancs
Peut-être qu’il restera longtemps en Europe
97
L’auxiliaire modal dzame (a) a été transposé en (b) par l’adverbe modal Evueziŋ.
Cette transposition entraine un changement du registre de langue car (a) est assez familier et
(b) courant.
En plus de transposer les unités de sens, il nous est, par ailleurs, arrivé de
renforcer le sens de certains termes afin de nous rapprocher au maximum du sens du texte
départ. Ce procédé est appelé l’étoffement.
II.1.1.b. L’étoffement/désimplicitation/explication
Lors de la traduction de certains sous-titres, nous avons étoffé le texte afin de
produire un sous-titre sémantiquement correcte, comme l’atteste l’exemple ci-après:
Exemples: n°6
Dɔ́bəda Waynz Meyer bân
dɔ́bəda Jean Hayman é mbə bə́ ngáatili
Docteur Waynz Meyer lui avec docteur Jean Hayman rel cl2 3pl P3 écrire
Version: Dr Wayne Meyers et Dr John Hayman
En effet, la traduction littérale de la version française ci-dessus aurait été:
Dɔ́bəda Waynz Meyer bân
dɔ́bəda Jean Hayman
Toutefois, cette formulation n’est pas sémantiquement correcte en bəti-faŋ. D’où
l’ajout du segment “é mbə bə́
ngáatili”qui signifie littéralement “sont ceux qui ont écrit”
donnant ainsi la version: Dr Wayne Meyers et Dr John Hayman sont ceux qui l’ont écrit.
En outre, pour traduire le terme “rayons actiniques” dans le segment ci-après, nous
avons dû étoffer l’énoncé dans le but d’introduire un néologisme dans la langue d’arrivée
(c) Version: Celles-ci sont alors sensibles aux rayons actiniques
Traduction:Bifəl
bí tě bí asyébɛn
ai minkokwe miziŋ bə́ a
Cicatrice cl8 là cl8 soigner+Accom+Prés avec rayons
quelconque 3sg Prés
alóé nâ akitiník
appeler que actiniques
Traduction littérale: Les cicatrices là se soignent avec certains rayons appelés actiniques
Par ailleurs, l’étoffement est un procédé très proche de la désimplicitation et de
l’explicitation. Nous nous en sommes servi pour expliciter des notions abstraites, notamment
les termes purement scientifiques.
Exemples: n°7
(d)Lymphadénite: mimbǎŋ (ganglions)
(e) Ostéomyélite: okɔ̌n bivɛs (Maladie des os)
98
Dans les deux cas, nous nous sommes appuyée sur la définition de chaque terme.
La désimplicitation appelle des facteurs extralinguistiques dans l’objectif de
fournir une compréhension sans équivoque. Parmi ces facteurs, citons le contexte et
l’utilisation de l’énonciation. Ainsi, La lymphadénite (d) selon le dictionnaire encyclopédique
Wikipédia, désigne l'inflammation, aiguë ou chronique, des ganglions lymphatiques. En plus
de cette définition, nous avons contextualisé le terme. En bəti-faŋ, on parle de ma/mimbǎŋ
en cas d’inflamation. En effet, les ganglions lymphatiques ne sont palpables qu’en cas
d’inflammation. Aussi avons-nous trouvé redondant d’ajouter le mot "mvusɛn" qui signifie
enflammé.
En outre, le forum médical Canoe santé définit l'ostéomyélite (e) comme
l’inflammation de la moelle osseuse et du tissu osseux adjacent, causée par une infection.
Compte tenu de l’origine bactérienne de l’infection, nous avons associé le mot okɔ̌n
(maladie), au terme "bivɛs" (os).
Nous avons par ailleurs procédé à l’explication de certains termes lors de notre
processus de traduction (voir 1.2 de la section Difficulté terminologique de ce chapitre).
II.1.1.c. La modulation
Elle consiste à changer de point de vue afin d’éviter l’emploi d’un mot qui passe
mal dans la langue d’arrivée. Elle permet également de tenir compte des différences
d’expression entre les deux langues: passage de l’abstrait au contret, de la partie au tout et de
l’affirmation à la négation.
Exemples: n°8
(a) Cette réaction finit par s’organiser en granulomes tuberculoïdes.
Məlúməná mə́ tě mə́ ngasúgəlán
á kóɛn
ai
ábɔ
miǹló mí
Cl6 bataille cl6 là cl6 Duratif+finir par s’entasser +Prés et Prés faire têtes cl4 Etat
tɔ̌
anə́
məkwé.
comme tubercules.
Le terme məlúməná traduit en réalité “réaction granulomateuse”. Or la version française a
modulé en désignant cette phase par “réaction”. Dans notre traduction, nous avons remis le
tout pour la partie.
(b) La guérison et la cicatrisation
Mvɔ̌
ai
ǹlɛdɛ́n
bí
suivent la phase granulomateuse.
ngatoŋ.
Guérison
et cicatrisation+Pl Duratif+suivre+Prés
Traduction: a guérison et la cicatrisation s’en suivent
99
Pour cette modulation, nous avons considéré le principe du lecteur modèle prôné par
la théorie sémiotique établie par ECO (1985) dans sa principale œuvre linguistique Lector In
Fabula. Pour ce principe, le texte représente un « tissu de non-dit » : « non-dit », explique-t-il,
« signifie non manifesté en surface, au niveau de l’expression ». Nous avons ainsi supposé
que puisque la phrase précédant celle de notre exemple parle de la phase, le lecteur
comprendra que ce terme est sous-entendu.
II.1.1.d. L’équivalence
C’est un procédé qui consiste à traduire un texte dans sa globalité. Il s’agit notamment
de l’emploi des expressions figées ou idiomatiques. Le traducteur doit comprendre la situation
exprimée dans la langue de départ et trouver l’expression équivalente dans la langue
d’arrivée.
Exemples : n°9
On a fréquemment recours à la médecine traditionnelle en Afrique.
Á sí Afiríka minkɔkɔ̌n mí a
daŋ
asyébán
á
məbálá bətí.
En terre Afrique malades᷆ cl 4 Infin Intens se faire soigner chez
médécine beti
Nous avons rendu l’expression « médecine traditionnelle » par məbálá
bətí. Car
la médécine traditionnelle du peuple Bəti-faŋ n’est effectivement que la leur. Cette
expression est d’ailleurs idiomatique dans cette langue.
(a) notamment en Afrique de l’Ouest
á daŋ daŋ á
etun Afiríka yə á
nyímbi dzób
surtout Red dans partie Afrique de dans couché du soleil
L’expression nyímbi dzóbsignifie littéralement couché du soleil. Nous l’avons estimé
approprié au sens du texte source dans la mesure où les Bətis s’orientent par rapport aux
mouvements du soleil pour ce qui est des points cardinaux Est et l’Ouest.
II.1.1.e. L’adaptation
Selon Georges L. Bastin (1993), l'adaptation est « le processus, créateur et nécessaire,
d'expression d'un sens général visant à rétablir, dans un acte de parole interlinguistique donné,
l'équilibre communicationnel qui aurait été rompu s'il y avait simplement eu traduction. Dit de
manière plus simple, l'adaptation est le processus d'expression d'un sens visant à rétablir un
100
équilibre communicationnel rompu par la traduction ».26 Il est vrai que l'adaptation est avant
tout une façon de traduire l'intraduisible. Elle est traditonnellement opposée à la notion de
"traduction" lorsque l’on commente l’origine d’un texte: "Est-ce que c’est une traduction?"
"Non, c’est une adaptation". En parlure commune, cette réponse signifie ordinairement que le
texte n’a pas subi (uniquement) qu’une traduction interlinguale, il a aussi été manipulé
volontairement et explicitement, pour des raisons diverses : soit pour raccourcir le texte
source, soit pour ramener le message du texte source à une cible différente du public initial ;
soit pour des besoins d’ordre culturel.
Exemples : n°10
Œdème : tuméfaction diffuse, étendue, ferme, ne prenant pas le godet (a) , à bords mal
définis (b), parfois douloureuse, avec ou sans modification de la pigmentation de la peau
affectée (c). Elle peut s’étendre à une partie d’un membre ou à un membre dans son entièreté
et elle s’associe à des troubles généraux(d) (fièvre) (e) .
Mvím: alɛd ḿvúsɛ́n ó ayamɛn, ó tɔ̌ təgɛ líg edúág(a); ḿboməná təgɛ tonə á
yéne(b), ó tɔ̌ dzǎm atɛ́ ngə́ atɛ́; a tɔ̌ fəg nâ ékob yə á ḿboməná mvím é nə dzǎm abɔ̌
esúsóde ngə́ kig təgɛ tsə́nde nyúl (c). É nə dzǎm ayamɛn á etun edzo ngə́ kig á edzo
ésə. Nala á nə́ fə dzǎm asɔ́ ai abim endə́gə́lə́ á nyúl ésə (d) (ánə́ mbédán ayóŋ) (e).
En (a), nous avons reformulé l’occurrence des mots par souci de respect du génie de la
langue d’arrivée. Ainsi, l’adjectif “ferme” est continu au nom, car pour avoir une unité
naturelle et par souci d’économie phonétique, nous avons admis qu’il faut commencer par
l’état au toucher. Car le toucher rend compte de ce qui est visible et de ce qui est palpable.
Qui plus est, nous avons condensé les deux adjectifs « diffuse » et« étendue » en un seul
sens : ayamɛn. En (b), nous avons considéré les « bords » de l’ulcère comme son pourtour
d’où la traduction ḿboməná .
Par ailleurs, nous avons pensé que l’expression « mal définis » voulait dire « difficile à
circonscrire à l’œil nu ». Raison pour laquelle nous l’avons traduite par təgɛ tonə á yéne.
Afin de rendre le sens de (c), nous avons réécrit cette unité de sens littéralement ainsi: « et
aussi que, la peau du pourtour de l’œdème peut être dépigmentée ou peut ne pas changer de
corps ».En (d), l’adaptation vient de l’interprétation formulée par cette traduction littérale.
Cela peut également entraîner certains supplices. Par ailleurs, en (e) nous avons adapté le mot
26
Bastin, G. L., « La notion d'adaptation en traduction », in Meta, XXXVIII, 3, 1993, pp. 473478.
101
« fièvre » ou fibə par augmentation de la température qui se dit mbédán ayóŋ, littéralement:
augmentation de la chaleur.
II.1.1.f. La terminologisation
Elle consiste à transformer un mot ou une expression de la langue générale en un
terme spécialisé. Le terme gagne en valeur sémantique en ce sens qu’il change de
signification tout en conservant sa graphie initiale.
Exemple: n°11
II.1.1.g. La déterminologisation
C’est un procédé par lequel les termes de la langue spécialisée rentrent dans le langage
commun.
Exemple: n°12
Ostéomyélite: okɔ̌n bivɛs (Maladie des os)
En français, le terme relève du jargon médical alors que son équivalent bəti-faŋ se
rapporte au parler général.
I.2. Difficultés terminologiques
1.2.1. Registre de langue
Le problème de régistre de langue se situe à deux niveaux en traduction médicale. Il
s’agit du choix habituel entre langage courant et langage soutenu et du choix entre langue de
spécialité et langue générale voire même de passer de l’une à l’autre suivant le destinataire du
texte. Or, nous avons constaté en réalisant notre traduction que le français possède plusieurs
termes pour désigner la même notion médicale.
Exemple :n°13 a)agent causal b) agent étiolique c) germe responsable d) agent
pathogène;
Le traducteur se retrouve donc face au problème du choix des mots.
En bəti-faŋ, nous avons eu le choix entre edzom dza vəlittéralement chose qui donne et
óngəngəmə ǎ kalan, microbe qui transmet. La première difficulté a été de trouver les différents
contextes d’utilisation de chacun des termes a, b, c, et d. Avec l’appui d’un spécialiste, en l’occurrence le
Dr Pacale Abena, médécin infectiologue, nous avons dégagé la quasi synonymie du sens de ces termes.
Le contexte nous a également amené à regrouper le sens du terme M.ulcérans avec ceux des termes
précédents, dans la mesure où M. ulcérans dénomme simplement l’agent resposable de l’ulcère de
Buruli. C’est la raison pour laquelle nous l’avons souvent utilisé dans notre traduction pour rendre l’un
ou l’autre des termes précédemment mentionnés.
102
Soulignons par ailleurs que notre choix des mots en plus de répondre à la spécificité
terminologique de la traduction médicale, a également été mû par le principal public cible de cette
traduction à savoir les populations riveraines du fleuve Nyong, notamment celles du Nyong et So’o et du
Nyong et Mfoumou.
1.2.2. Public cible
Connaître notre principal public cible a été capital dans le choix des termes à retenir
pour notre traduction. En effet, le texte d’arrivée est de nature différente à notre intention de
traduction. Car le texte source est un document édité par l’OMS dans le cadre de l’objectif de
lutte contre l’ulcère de Buruli. Il est écrit par plusieurs médécins pour un public relativement
savant, compte tenu des notions à caractère purement scientifique abordées dans ce volet.
Notre intention de mettre ces informations à la disposition des populations prioritairement
rurales dont le niveau de culture est relativement moins élevé que celui de la cible du texte
français, nous a conduit à expliquer la plupart des termes spécialisés, notamment ceux dont
les équivalences ne sont pas clairement établies en bəti-faŋ.
A titre d’exemple, voici quelque termes relatifs à l’épidémiologie, tirés de notre corpus.
Exemples: n°14
a. Histopathologie:Identification microscopique des dégats cellulaires observés dans
une pathologie donnée :
mimfas mí aled é kán
okɔ̌n ó
man
ya ándáman nyúl
analyse cl4 montrer dem comment maladie cl 11 Conclusif Term endommager corps
b. Pathogénie: Processus d’installation et d’évolution d’une maladie;
Ndɔ́ŋ
okɔ̌n
á
nyúl
Historique maladie dans corps
c. Phase de latence: Période entre le moment ou on contracte une maladie et le
moment ou les premiers symptomes apparaissent;
ǹtɔbɛn
ya
ékyɛ́
fait de demeurer dans enveloppe de couvée
d. Toxine: substance secrétée par une bactérie et induisant des dégâts tissulaires à
distance du point d'innoculation de la bactérie; ǹsul (poison)
e. Effets cytotoxique : effet produit par tout médicament ou moyen de défense
immunitaire (anticorps) capable de tuer les cellules vivantes.
É dzom é
nə́dzam wé angəgab nyúl
dem chose rel cl7 pouvoir Prob tuer cellule
f. Nécrose: Mort cellulaire ou tissulaire par manque d'apports de substrats tels que le
sang, l'oxygène etc Éwemənga
103
Desquamation
g. Agent etiologique: Agent responsable: óngə́ngə́mə́
microbe
ǎ
qui il
kalan
donner+Prés
h. Granulomes: couronne formée par un amas de cellules granulomateuses type
cellules de Langerhans pour encercler et isoler la bactérie afin de la neutraliser, sans la tuer;
mais ce phénomène empêche la bactérie de se multiplier dans l'organisme: nló (fol): tête
(ulcère)
Par ailleurs, il nous est souvent arrivé d’inférer le sens des termes de spécialité
médicale afin de mieux comprendre leur contexte d’utilisation.Nous avons, à cet effet,
consulté des dictionnaires médicaux unilingues, notamment Nobel et Veillon (1969) et
Quevauvilliers (2009), pour mieux cerner le sens dans son contexte.
1.2.3 Terminologie médicale du français
Pour le francophone devant traduire vers le bəti-faŋ, une grande difficulté se situe au
niveau du texte source lui-même. Sa difficulté à appréhender le texte français le désanvantage
pour la traduction. En effet, le texte médical, du fait de sa technicité, est presque comparable à
un texte rédigé en langue étrangère. Voir les exemples n°13 et 14.
1.2.4 Respect de l’idiotisme
Tout comme en traduction générale, le traducteur du texte médical se trouve très
souvent confronté aux idiotismes qui posent le problème de reformulation. En effet, le
traducteur peut comprendre le texte français et maitriser la terminologie bəti-faŋ, mais peut
avoir de la peine à reformuler le texte de sorte à le rendre « véritablement»bəti-faŋ.
Soit cet extrait de notre corpus: « Les granulomes détruisent alors l’agent étiologique
et la maladie disparaît en laissant des cicatrices ». Rappelons l’importance pour le traducteur
de comprendre le sens et le contexte du terme “granulome”. Ce dernier se définit: Formation
tumorale d’origine inflammatoire aux causes variées (tuberculose, syphilis, etc.)27. De l’avis
du Dr Pascale ABENA (Op. Cit), ce terme renvoie à une « couronne formée par un amas de
cellules granulomateuses type cellules de Langerhans pour encercler et isoler la bactérie afin
de la neutraliser, sans la tuer; mais ce phénomène empêche la bactérie de se multiplier dans
l'organisme ». Dans la culture bəti-faŋ, ces définitions décrivent le terme ǹlo fól,littéralement
en français, “la tête” pour le singulier et Minló mí fól pour le pluriel.
En outre, les termes ci-dessous pourraient se traduire dans la terminologie générale
27
Hachette (2001)
104
bəti-faŋ par dzuad ouekəl selon la taille de la lésion. Pourtant, pour faire typiquement bətifaŋ, le puriste émettrarespectivement les traductions ci-après enobservant les planches en
annexe de ce document dont les numéros et les termes suivants:Streptococcie cutanée
(Planche
42).
«
Abcès
froid
» :ekəl;Phycomycose
sous-cutanée
sur
la
poitrine :mbə́bá (Planche 45); Morsures d’insectes ou d’araignées :alɛ́na ; (Planche 40).
Actinomycose : nsɔŋmətolog ; Stomatite gangréneuse ou noma : myé zɔg yə á məsɔ̌ŋ(Planche 41).
1.3
Difficultés syntaxiques
Les problèmes syntaxiques se posent régulièrement au cours du processus de
traduction. Cependant, la spécificité du langage médical se repercutera jusque dans le style
syntaxique. Il incombera donc au traducteur de se familiariser avec ce style particulier propre
au jargon médical. Toutefois, le traducteur, lors de son activité, doit veiller à l’accessibilité du
message dû au changement de cible comme cela a été le cas pendant la traduction de notre
corpus. Rappelons que le texte source visait un public médical tandis que le texte cible est
principalement destiné à un public général dont le cœur de cible se situe dans les
communautés rurales.
Les problèmes de syntaxe auxquels nous avons été confrontée dans notre activité
traduisante sont, pour la plupart, liés à l’écart linguistique des deux langues en question. En
effet, le français est une langue indo-européenne de la famille des langues romanes. Le bətifaŋ, en revanche, est une langue bantou équatoriale nord B du groupe basaa- bəti. 28 Ces
problèmes sont relatifs à l’accord de classe nominale,auchoix du déterminant, à la traduction
des titres et au choix des structures idiomatiques.
1.3.1. Accord de classe nominale
La classification nominale est typique des langues bantu. Leprincipe de base n'est pas
très éloigné de celui du genre et du nombre en français.
Soit les exemples suivants : n°15
Traduction :
a) Le large et profond ulcère est purulent
É
fol
é
nə
ndam
ai édɔ́g
e
nə
Dem ulcère rel cl5être+Prés largeur et profondeur cl7 être+Prés pus
Litt: Un (quelconque) ulcère qui est large et profond est purulent
28
Classification Atlas linguistique du Cameroun (2012)
avin
105
b) La large et profonde lésion est purulente
E ńtugəlɛ́nónə ndam
Dem lésion
ai édɔ́g
rel cl3 être+Prés
ó nə
large
avin
et profond
cl3 être+Prés pus
Litt: Une (quelconque) lésion qui est large et profonde est purulente
c) Les larges et profonds ulcères sont purulents
E mə fol mə nə ndam
ai édɔ́g mə
nə
Dem cl4 ulcère rel cl4 être+Prés large
avin
et profond
cl4
être+Prés pus
Litt: Ces (quelconques) ulcères qui sont larges et profonds sont purulents
d) Les larges et profondes lésions sont purulente
E
mitugəlɛ́nmi
Dem lésion
nə
rel cl4 être+Prés
ndam ai édɔ́g
large
mi nə
avin
et profond cl4 être+Prés pus
Litt:Ces (quelconques) lésions qui sont larges et profondes sont purulents
On constate que suivant le genre (ulcère, lésion) et le nombre (ulcères, lésions) du nom
qui constitue le pivot de la phrase, différents éléments (article : le, la, les; adjectif : large(s) /
profond(s), pronfonde(s), changent de forme pour s'accorder avec le nom. Il est en français
tout à fait impossible de ne pas faire l'accord et de dire : *la profond lésion ou *le profonde
lésion, par exemple. C'est d'ailleurs une des difficultés de l’apprentissage de notre langue par
un étranger. Car, il n’est pas aisé d’identifier le type d'accord que doit prendre un nom donné.
[C'est relativement facile pour "ulcère" et "lésion", une fois qu'on a appris la différence entre
masculin et féminin]
Le système de classes nominales du bəti-faŋ fonctionne suivant le même principe,
mais au lieu d'une simple opposition masculin / féminin, avec une opposition secondaire entre
singulier et pluriel on a affaire à une quinzaine de classes. En effet, contrairement au français
où la marque du pluriel vient s'ajouter indifféremment à tous les singuliers et consiste en fait
en un "s" qui s'écrit mais ne se prononce pas (on notera quand même : bail / baux où
l'opposition singulier / pluriel est repérable à l'oral - on ne dit pas *chevals ! - mais ces cas
sont rares), en bəti-faŋ, chaque classe singulier a comme contrepartie une classe de pluriel –
on parle dans ce cas de "paires de classes", ou encore de "genres". (Voir Chapitre 1)
1.3.2 Choix du déterminant
Par ailleurs, les exemples ci-dessus nous permettent d’aborder une autre difficulté de
106
traduction au plan syntaxique: le choix du déterminant. En effet, les exemples a,b,c et d
montrent que la traduction des déterminants (article défini, indéfini, adjectif démonstratif,
indéfini,etc.) n’obéit à aucune autre règle qu’à celle du respect du génie de la langue. Car
dans nos exemples, le texte français emploie l’article défini alors que le bəti-faŋ utilise soit
-
l’article démonstratif +le relateur de classe nominal pour mettre en focus sur le
topic de la phrase.
Exemple: n°16
•
E
ntugəlɛ́n ó
Dem lésion
•
E
rel cl3
mitugəlɛ́n mi
Dem lésion
-
rel cl4
Soit une forme qui élide le déterminant sans toute fois rendre la phrase
agrammaticale
Exemple : n°17
•
ńtugəlɛ́n ó
lésion
•
relcl3
mitugəlɛ́n mi
lésion
rel cl4
1.3.3.Traduction des titres
La plupart des titres de textes et paragraphes de notre corpus sont des titres informatifs
compte tenu du fait que notre traduction s’adresse à un public non spécialisé.
Exemples : n°18
(a)
Chapitre 7 : Pathologie; Traduction: Ngap zambgálá : m̀ fasɛn ákɔ̌n
Part
(b)
Pathogénie; Traduction: Ndɔ́ŋ
okɔ̌n
septième
á
analyse maladies
nyúl
Histoire maladie dans corps
(c)
Histopathologie; Traduction:Mimfas mí okɔ̌n
á bilə́mbə
Analyses cl6 maladie dans microscope
107
Ces traductions ont pour but de donner l'essentiel de l'information en un minimum de
mots.
En revanche, nous avons dû étoffer certains surtitres afin d’être précis et parvenir à une
formulation plus authentique dans la langue d’arrivée. A titre illustratif, pour traduire le surtitre
“Dr Wayne Meyers et Dr John Hayman” nous avons dû ajouter littéralement “ c’est eux qui ont
écrit” pour dire “ en sont les auteurs” ou “écrit par”. Cela nous a donné la traduction suivante:
(d)
Dɔ́bəda Waynz Meyer bân
dɔ́bəda Jean Hayman é mbə bə́ ngáatili
Docteur Waynz Meyer lui avec docteur Jean Hayman rel cl2 3pl P3 écrire
1.4.Choix des structures idiomatiques
La traduction en bəti-faŋ appelle souvent l’utilisation de structures idiomatiques,
notamment dans les cas de mise en relief.
Exemples: n°19
(a). En l’absence de surinfection, les ulcères restent indolores ou très peu douloureux
et ils ne sont pas particulièrement malodorants.
Traduction:
Ngə́ ǹtógɛ́n mɔ́mɔ́,məfól təgɛ atɛ́
ngə́ kig éyɔŋmintɛ́mí nə́,
Si aggravation nul ulcèresNeg être douloureux ou bien lorsque douleur cl4 être+Prés
mí nə
abɔ́d. Məfól mə́tě mə́ nə
fə təgɛ akúndi mbéenyum
cl4 être+Prés peu. Ulcères cl4+là cl4 être+Prés Réit Neg dégager+Pej mauvais odeur.
(b). On sait que la construction de barrages sur les rivières et les cours d’eau crée un
environnement favorable à la multiplication de l’organisme et donc des cas d’ulcère de
Buruli.
Traduction:
Bə́ a
ayəm nâ é
vóm
bə́ a
yəg
myəgə́ ǹtaŋán
á
aswé
3sg Prés savoir que dem endroit 3sg Prés construire barrage homme blanc dans cours d’eau
ai á
aswé
nén ó a
vəŋɛn sí təgɛ bikɔnɔ ásúǹfwɛ́n
óngə́ngə́mə atɔ̌m
et dans cours d’éau grand cl7 Prés devenir terreau fertilpour reproduction microbe
UB
Les expressions soulignées en (a) et (b) sont respectivement traduites par celles
marquées à la suite. Ainsi, “malodorants” est rendue par “akúndimbé enyum”,litéralement
“dégager une mauvaise odeur”.Pourtant, le raisonnement premier de la traduction de l’adjectif
“malodorant” s’exprimerait par “qui sent mauvais” ou anyum abé. Le mot “akúndi”
108
(dégager), constitue avec enyum (odeur ), une expression idiomatique propre au bəti-faŋ.
Il en est de même pour “a yəg myəgə́” (construire un barrage): “construire” dans ce
contexte pourrait être littéralement être rendu par “aloŋ”. Or, cela poserait un problème de
collocation en ce sens que l’expression “a loŋ myəgə́” n’est pas naturelle en bəti-faŋ.Le
même raisonnement tient pour l’idiotisme“sí təgɛ bikɔnɔ” (terreau fertile) traduisant
“environnement favorable”.
Outre les concepts linguistiques, étudier le processus de traduction consiste à
également à effleurer l’interdisciplinarité. Laquelle caractérise actuellement les sciences du
langage. Ainsi, nous avons aussi orienté notre analyse vers les domaines de la pragmatique de
la communication, des sciences cognitives, de la sémiologie et de la traductologie.
II.
Concepts extra-linguistiques d’analyse de la traduction
Le processus de traduction n’est pas simplement la confrontation de deux langues face
à une réalité qui serait identique, mais aussi la confrontation de deux réalités : il s’agit
effectivement à travers la traduction, de passer d’une langue à l’autre et également d’un
univers extra-linguistique à l’autre, d’une expérience cognitive à une autre.
Reconsidérons la notion d’ « équivalence » abordée en II.1.1.d.Vinay et Darbelnet
affirment qu’elle est « La possibilité que des textes rendent comptent d’une situation en
mettant en œuvre des moyens stylistiques et structuraux entièrement différents » (op.cit : 52).
La traduction serait alors une transposition de la situation initiale de la langue de départ
(langue source) en situation cible son équivalent en langue d’arrivée (langue cible).
Il convient d’émettre certaines réserves quant à cette définition, car l’on ne traduit pas
des réalités (si « réalités » signifie « situations ») : la traduction n'est pas une transposition des
situations d'un lieu à un autre. Elle n'est pas non plus le passage du lieu d'où l'on reçoit le
message vers le lieu d'où il nous vient. Elle est un acte de communication qui se déroule de la
même manière que toute communication en une seule langue.
Vinay et Darbelnet étudient la traduction comme produit. Ce que ces auteurs appellent
« procédés techniques » de la traduction ne peut correspondre qu'à un certain nombre
d'étiquettes posées a posteriori aux résultats de la traduction. Or, notre mémoire s’interesse
aussi à la traduction comme processus.
Dans un chapitre intitulé « Qu'est-ce que la traduction? », Taber et Nida (1971 :11)
définissent la traduction non en termes de passage d'un texte en LD (Langue de départ) vers
109
un texte en LA (Langue d’arrivée), mais en termes de reproduction du message de LD (dite
aussi LS ou langue source) en LA (dite aussi LC ou langue cible):
« La traduction consiste à reproduire dans la langue réceptrice le message de la
langue source au moyen de l’équivalent le plus proche et le plus naturel, d’abord en ce qui
concerne le sens et ensuite en ce qui concerne le style ».
Cette définition insère, sans le dire, la traduction dans le vaste domaine de la
cognition. En parlant de «la reproduction», elle admet que le traducteur comprend d'abord le
message avant de le «réexprimer» en langue cible. En outre, cette définition pose
implicitement l'existence d'un « langage universel » constitué des concepts, auxquels le
traducteur a recourt pour trouver les équivalents en langue cible. A défaut d'un pareil
raisonnement, la traduction serait difficilement réalisable.
Lorsque l'on reconnaît qu'il existe une possibilité d'équivalence entre deux messages
appartenant à deux situations socio-culturelles et spatio-temporelles différentes, c'est que
l'universalité de la traduction est une évidence. Par conséquent, l'on ne traduit pas la forme
mais le sens, car le sens est ce qu'il y a d'universel.
Dans le cadre de la traduction d’un texte scientifique émis en français vers une culture
où les réalités décrites dans le texte source sont dites étangères, nous avons effectivement
admis que le sens relève de la pensée humaine. En effet, l’ulcère de Buruli renvoie pour les
riverains du Nyong, à un sortilège. Fort de cela, nous avons localisé le discours de l’OMS afin
de contribuer à l’acceptation de cette maladie dans la culture bəti-faŋ. C’est dans cette
optique que nous nous sommes inspirée de l’approche interprétative décrite en I.7 B de notre
introduction générale.
Toutefois, nous pensons que la définition de l’ « équivalence » proposée par Taber et
Nida,pose des problèmes lorsque ses auteurs ajoutent que l'équivalence concerne le sens et le
style. D’abord, elle devient redondante en parlant de l’équivalence du sens car l’on ne traduit
que le sens en vue de véhiculer le message. Ensuite, en parlant de l’équivalence du style, cette
définition trahit son attachement indéfectible à la conception linguistique de la traduction,
celle qui repose sur la comparaison des textes (le texte de départ et celui d’arrivée). De notre
point de vue, l’opération renvoie à une quête qui, non seulement sonde des choix lexicosémantiques ou stylistiques, mais surtout opère des choix des contextes pertinents. C’est la
raison pour laquelle dans notre traduction, nous avons tenu compte du style pragmatique,
c'est-à-dire celui lié à l’énonciation et non à la littérarité.
110
D’ailleurs, Dubois et al (1973 :490) donnent à l’opération de traduire le sens suivant :
« Traduire c’est énoncer dans une autre langue (ou langue cible) ce qui a été énoncé dans
une langue source, conservant les équivalents sémantiques et stylistiques ».
Pour sa part, Ladmiral (1979:223) définit la traduction comme « une opération de
métacommunication assurant l’identité de la parole à travers la différence des langues ».
Dans la précédente comme dans cette dernière définition, la traduction est considérée comme
une reénonciation d’un message tel qu’on l’a compris en langue source. Et de manière
explicite, toutes s’accordent pour situer la traduction au niveau de la parole (le message) et
non au niveau de la langue. La traduction, désormais, doit être considérée comme portant sur
le contenu d’un acte de parole.
Soit l’exemple : n° 20
il pleut des cordes
la traduction en bəti-faŋ sera: mbə̌mveŋ ánɔŋ
mauvais pluie cl3+Prés pleuvoir
La traduction littérale du français vers le bəti-faŋ ou vice versa rendrait
incompréhensible le message. La traduction littérale de la version française en béti-faŋ
sera : dzə anɔŋ miŋkɔl. Au lieu de « des cordes » (littéralement miŋkɔl), nous avons un
adjectif de dégré « mauvais ». La traduction littérale de la version béti-faŋ sera « une
mauvaise pluie pleut ». Pourtant, notre traduction confirme l’assertion « deux cultures, deux
langues, un seul message »
Soit cet exemple n°21 extrait de notre corpus : « Au début de la phase de guérison, on
observe qu’une réaction granulomateuse (a) d’hypersensibilité (b) encore mal organisée (c)
se développe dans le derme(d)et le pannicule(e). ». Nous avons proposé la traduction
suivante :
Á mətádí
mé ǹlɛdán, bə́ abílí
nâ fól dzə
akúli
Au commencement cl6 guérison, 3sg Prés+remarquer que ulcère rel cl10 Prés +sortir rel+cl
miǹló(a) mí
tɔ̌ kási(b)
mí tɔ̌ fəg á zamzamzam, (c) á
ngab ekob bɛ̂(d)ai
têtes rel cl3 Etat hypersensible rel cl3 EtatRéit désorganiser+red,dans derme
et
á
avɔ́ŋ yə á ekob sí(e), amú mə́ lúməná(f).
dans graisse de peau en-dessous,à cause cl6 réaction immunitaire.
111
Sur la base de ces exemples, nous constatons que même si l'énoncé est la mise en
fonctionnement des significations linguistiques, l'opération de la traduction constitue un acte
énonciatif. Ainsi,(f) découle de l’interprétation du terme réaction granulomateuse. Selon les
informations collectées dans divers documents relatifs à ce terme, l’inflammation à granulome
fait suite à la réaction immunitaire de l’organisme suite à une aggrétion. Mə́ lúməná :
littéralement signifie combat mutuel. Dans notre processus de traduction, nous avons
contextualisé cette expression dans le domaine de la physiologie et supposé que le combat
entre le système immunitaire de l’organisme infecté et la mycobactérie est à l’origine de la
réaction granulommateuse.
Dès lors, il convient de circonscrire notre conception de la communication. Nous
corroborons la définition de Sperber et Wilson (1986 : 11) selon laquelle :
« La communication est un processus qui met en jeu deux dispositifs de traitement de
l’information. L’un modifie l’environnement physique de l’autre. Ceci a pour effet d’amener
le second dispositif à construire des représentations semblables à certaines de représentations
contenues dans le premier».
Cette citation nous éclaire sur l’acte de communication: La traduction est un acte de
communication qui consiste en une mise en jeux d’un dispositif de traitement d’informations
ayant pour objectif de susciter une réaction (c’est-à-dire amener le récepteur à concevoir des
représentations pareilles à celles des locuteurs de ce message en langue source).
Ce postulat met en jeu deux dispositifs dans un schéma double : schéma simultané
dans le cas d’une interprétation simultanée ; schéma différé, dans le cas d’une traduction d’
oeuvre écrite. Dans le premier comme dans le second schéma, le traducteur traite des
informations et les transmet au moyen du langage verbal, plaçant et replaçant chacun de ses
énoncés dans un contexte.
Toutefois, nous ne soutenons nullement que la traduction se déroule sous le modèle du
code. Pour nous, la traduction est un processus inférentiel. En effet, le traducteur a pour point
de départ des prémices à partir desquels il tire des conclusions. Il interprète des énoncés et des
phrases. D’où la pertinence de la notion de contexte de traduction. Lequel est construit au fur
et à mesure par le traducteur.
Ainsi donc, nous avons eu recours à l’inférence logique de certains concepts. Il s’agit
notamment d’obtenir le sens à partir des éléments du corpus. Nous avons, par exemple,
observé les images des planches en annexe au document à partir duquel nous avons extrait le
corpus à traduire, afin de mieux comprendre la partie du corpus intitulé diagnostique
différentiel. Il nous est également arrivé de nous appuyer sur l’inférence pragmatique, c’est-
112
à-dire sur notre expérience du monde et nos connaissances, pour traduire ce passage comme
certains autres.
Dans cette perspective, nous nous sommes efforcée de rester fidèle à l’intention
communicative du locuteur (ou auteur) du message premier, au cours de notre traduction.
Cela nous a permis de rendre possible la traduction d’un discours scientifique vers une cible
relativement moins savante. Ainsi, nous nous sommes appliquée à tenir compte du champ
relationnel. A cet effet,nous avons circonscrit notre cible principale à un public monolingue.
Et opté pour des concordants qui permettent au maximum d’exprimer de manière équivalente
et efficace la même intention que celle du texte source.
113
CHAPITRE 4: TERMINOLOGIE
Il est question dans ce chapitre de procéder à l’extraction terminologique de certains
termes. L’extraction terminologique suppose deux activités essentielles : l’acquisition
terminologique qui implique la découverte de nouveaux termes, et l’élaboration de
l’arborescence. Le but de l’acquisition terminologique est la constitution de ressources
terminologiques telles que les vocabulaires contrôlés, les index structurés et les ontologies.
Nous avons utilisé les outils d’extraction terminologique bilingues, fondés sur une
analyse des certaines parties du corpus et des technologies d’alignement visant à extraire des
termes candidats et leurs traductions. L’objectif visé est d’assister le processus de recherche
d’information lors de la phase d’expansion de la requête au cours de la recherche
d’information interlinguale ou lors d’interrogation de bases de données. Ces composants
monolingues ont permis l’élaboration des arborescences et l’extraction terminologique. Les
composants bilingues en revanche sont utilisés pour la traduction ainsi que pour la recherche
d’information dans des bases documentaires multilingues .
I.
Arborescences
Il s’agit de la représentation graphique du domaine abordé. Deux arborescences
précisent le domaine médical abordé dans ce mémoire: une arborescence générale et une
spécifique.
I.a Arborescence générale
Elle permet de ressortir les trois sous-domaines relatifs à l’étude et à la lutte contre
l’ulcère de Buruli.
Epidémiologie
Facteurs
d’apparition
Répartition
géographique
Ulcère de Buruli
Pathologie et examens de laboratoire
Cycle de la
maladie
Pathologie
Examens de
laboratoire
Méthode de lutte
Prévention
Traitement
Chaque sous-domaine s’ouvre sur des branches spécifiques.
I.b. Arborescence spécifique
Elle consiste à préciser chacun des aspects épidémiologiques propres à l’ulcère de Buruli.
Aborescence épidémiologique de l’UB
114
Epidémiologie
é mam mə tii ai okɔ̌n
Facteurs d’apparition
E mam mə sɔ́ ai atɔm
Modification de
l’environnement
Bi s i e b a s i e á
M. ulcerans
uluséránəsə
Abords du Nyong
m̀ b o m ə ná n l ɔ̌ŋ
Activités quotidiennes
bisyé yə á amǒs ósə
Adipocytes +phase de latence
Avɔ́ŋ ai abog ékyɛ
m̀ b o m ə ná
Création de
marécage
artificiel
m̀ b o nd ɛ́n
biloabi ai
biŋgas
Agriculture
marécageuse
nsiɛ́n mefub a
Pêche et
élévage dans
les marécages
Forme évolutive
Kán dzá náŋ
Forme inactive
Káné tə́lə́
biloabi ai a biŋgas
Nyong et Mfoumou
Nl ɔ̌ŋ ai mfumu
Antécédent d’infection
+
Cicatrice en forme d’étoile
Vóm ó ngátam yə a akɔ̌n
Nyong et So’o
Nl ɔ̌ŋ ai Soo
Mengueme
Mə́ŋgəmə
Ayos
Ayos
Cycle de la maladie
enyiŋokɔ̌n
Répartition géographique au Cameroun
miǹnam bod bə́ akɔ̌n atɔ̌m á sii Kamərun
Nkolmetet
Ŋkolmə́tɛ́t
Forme non ulcérative
Kán é nə́ zəzə avə́ŋ
ai efə́l é tɔ̌ anə́ ótétě
Dzeng
Dzə́ŋ
Endom
Endom
Papule
atólóg
Nodule
étúd
Kobdombo
Kɔ̌bdɔmbɔ
Mengang
Mə́ŋgáŋ
Akonolinga
Akonoliŋgá
Plaque
abád
Œdème + Fièvre
Mvím ai mbedɛ́nayóŋ
Forme ulcérative
fól
115
II.
Glossaire
Le glossaire est une base de mots, sigles, acronymes et expressions professionnels,
classés par ordre alphabétique. Chaque terme est accompagné d’une définition courte,
parfois d’une explication plus longue selon les domaines abordés. L’encyclopédie virtuelle
Wikipédia (07/11/2013) précise que :
“Un glossaire est étymologiquement un recueil de gloses, c'est-à-dire de termes
étrangers ou rares associés à leurs définitions et centré sur un domaine dont il détaille les
termes techniques spécifiques, comme, le glossaire d'informatique, ou le glossaire de
médecine.” .
Dans ce mémoire, nous avons constitué un glossaire de médécine de dix vedettes
axées sur l’ulcère de Buruli.
1. Abád : ǹtugəlɛ́n ó
Plaque: lésion
nə́
fə
nə́
təgɛ tɛ́,
ó
tɔ̌
alɛd ai
afib,
ó
cl3 être+Prés Neg être douloureux, cl3 Etat dur avec épaissseur, cl3
m̀ vúsɛ́n
ó lodo
tsəndé
é bɛ̌ á ndam. Ḿboməná wě
a
être+Prés Réit enflement cl3 dépasser+Duratif centimètre deux de largeur diamètre poss cl3
nə
bilamvomba,
a selɛn
ai ékob evwág amú
a
cl3 être+Prés cl être+Prés maldéfini, cl3 être différent+Prés de peau autre parce que 3sg
nə
afib
ai alɛd.
Á
bə é
bod
bə́ avín, ékob dzám abomɛn
dzə́
être+Prés épaisseur et rudesse Chez cl 2 dem personnes cl2 noirceur, peau rel cl 7 entourer+Prés rel cl7
a
kadə bɔ́
zóde .
Prés Fréq faire+Prés dépigmentation
Plaque : lésion indolore, bien démarquée, surélevée, ferme et indurée de plus de 2 cm de
diamètre et à bords irréguliers. La peau est souvent dépigmentée autour de la lésion chez les
personnes à peau sombre.
2. Abog ekyɛ:
Á
nfasɛn nkɔl enyiŋ angəngəmə, abog té éndə óngəngəmə ǎ
Phase de latence : dans analyse courbe vie
koməsɛn
nə
ayi bɔ
microbe
nyúl mətom,
á
temps là alors microbe
dzə̌ŋa
é
byəm bi
se préparer+Accom peut Fut1 faire corps méchanceté cl11 chercher+Inch dem choses cl8
nə
dzam vuala ǹnaŋɛn wě;
abog té ǎ naŋ
kig ngə kig a nə
cl11
naŋ
Pouvoir Prob aider croissance Poss 3sg temps là 3sg grandir Neg ou bien 3sg pouvoir grandir
116
otə̌təg.
lentement
Phase de latence : dans la courbe de croissance bactérienne, définit l'intervalle de temps
durant lequel les micro-organismes préparent les conditions favorables à leur croissance ; la
croissance est nulle ou très lente.
3. Atólóg : ntugəlɛ́n yə á
ékob ó
tɔ̌
tagə tɛ́.
Ó nə
fəg
Papule: lésion de dans peau cl3 Etat Neg être douleux+Prés. Cl3 être+Prés Réit
mvúsɛ́n
tagɛ kwí
tsəndé
dziá á ndam.
enflure+Accom Neg atteindre+Prés centimètre un de large
Papule : lésion cutanée indolore surélevée de moins d’un centimètre de diamètre.
4. Atóm:okɔ̌n ó a
abwali
ékob á
Olusə́ranəsə
ǎ
kalan.
UB maladie rel cl 11 pourrir+Accom peau dont M. Ulserans 3sg transmettre+Prés
Ulcère de Buruli : maladie infectieuse détruisant la peau et provoquée par
Mycobacterium ulcerans
5. Étúd :
alɛd ǹtugəlɛ́n yə á
ekob sí
ó
bǎ
ai dzə́,
ó
Nodule: dur lésion de dans peau dessous cl3 coller+Accom avec rel cl7, cl3
tɔ̌ təgɛ atɛ́,
bə́ tɔ̌
dzə́ dzǎm abóbe, ó tɔ̌
fe dzǎm.
Etat Neg être douloureux, 3sg pouvoir+Prés rel cl7 Prob
palper, cl3 pouvoir Réit Prob
ayaan
démanger.
Nodule : lésion ferme, indolore, palpable, souvent accompagnée d’un prurit, d’un à 2 cm
de diamètre, localisée dans le tissu sous-cutané et en général adhérente à la peau.
6. Fól :
ńtugəlɛ́n ékob təgɛ tɛ́
Ulcère : lésion
avəŋ á bələ́
peau Neg être douloureux dont plaie
á zǎŋ. Ḿboməná ó tɔ̌ m̀ fáɛ́n
dans centre pourtour cl5 Etat creuser+Accom
Ulcère :
yá
ai ekob é
et peau cl7
biwéməga
cl5 avoir+Accom nécrose
tɔ̌ mvím.
Etat enflure
Lésion cutanée indolore, se caractérisant par un centre nécrosé, des bords
creusés et une peau œdémateuse
7. Mvím: alɛd
ḿvúsɛ́n ó ayamɛn,
ó tɔ̌ təgɛ líg
edúág;
Œdème rudesse enflement cl3 répandre+Récip, cl3 Etat Neg laisser+Accom profond;
ḿboməná təgɛ tonə
á yéne,
ó tɔ̌ dzǎm atɛ́
ngə́ kig təgɛ
diamètre Neg véritablement Prés+être visible, cl3 Etat Prob être douloureux ou bien Neg
117
atɛ́;
a
tɔ̌ fəg
nâ ékob yə á ḿboməná mvím é nə
dzǎm abɔ̌
être douloureux; 3sg Etat Réit que peau de dans pourtour œdème cl7 être+Prés Prob être
esúsóde
ngə́ kig təgɛ tsə́nde
nyúl. É nə
dzǎm ayamɛn
á
dépigmenter +Accom ou bien Neg changer+Accom corps. 3sg Pouvoir Prob se répandre vers
etun edzo
ngə́ kig
á edzo ésə. Á nə́
fə dzǎm asɔ́
ai abim
partie membre ou bien vers membre entier 3sg Pouvoir Réit Prob arriver avec quantité
endə́gə́lə́ á nyúl ésə.
tourment dans corps entier
Œdème : tuméfaction diffuse, étendue, ferme, ne prenant pas le godet, à bords mal
définis, parfois douloureuse, avec ou sans modification de la pigmentation de la peau affectée.
Elle peut s’étendre à une partie d’un membre ou à un membre dans son entièreté et elle
s’associe à des troubles généraux (fièvre).
8. Ngul azómbǒ : ngul nyúl dzə́
abiali
ai
dzə ngə kig enyi dzə́
Force résistance force corps rel cl9 naitre+Accom avec rel cl9 ou bien dem rel cl9
abi
ai
nwonɛn
asu yə na tə
acquérir avec durcissement
ai edzom e
nə
dzə
akɔn
eyɔŋ
dzə
atobɛn
pour de que Neg rel cl9 être malade lorsque rel cl9 rencontrer
tugulu nyul.
avec chose cl7 être capable de léser corps
Immunité : faculté naturelle ou acquise d'un organisme à ne pas devenir malade face à
un agent pathogène (poison, toxine, microbe)
9. Nsúl : é
dzom é
sə nə
dzam vé
ngə á zu ai
edəgələ ngə okɔ̌n
Poison dem chose cl5 tout pouvoir Prob donner soit amener avec trouble
ou maladie
á nyúl bəvə́və̌
(mod, tsíd, bilɔg ai bilé), dzə a éyɔŋ é nə m̀ barán,
dans corps être vivant (homme, animal, herbes et arbres), même lorsque cl5 être infime
é nə fə sɔ
ai akɔn
ai mindzug (á
biəm yə á abum, bə ndalga,
cl 5 être Réit venir avec maladie et tourments (dans chose de dans ventre pl membrane
angəngab nyúl, ai mədim yə a nyúl) yə a mod
cellule
et eaux
eziŋ
a
se kig
dzam
de dans corps) dont homme quelconque cl1 pouvoir+Neg Prob
a sié.
soigner
Toxine : substance capable, à des doses très faibles, de provoquer la mort d'un
organisme vivant (homme, animal, végétal) ou d'induire des désordres pathologiques
irréversibles ou réversibles au niveau des organes, tissus, cellules ou liquides biologiques de
118
cet organisme.
ondondɔ ǎ fəb :
asu dɔbəda, a
nə
evəgə bə abɔ ai
Injection 3sg tester+Accom pour hôpital 3sg être test
á
bələ
angəngəmə á
cl5 avoir+Accom microbes
avəg,
bə
abede atué te á
ntué ya
bəbâla
atué
cl2 faire avec goutte
bə nyul, bəbâla yə a
bə
cl16 être Term gardiens cl2 corps gardiens de dans cl2
ekob (abui
biyɔŋ bə abede á nnəmə wɔ)
essayer 3sg poser goutte là dans peau ( beaucoup temps 3sg poser sur coeur bras)
abog tě bə alum ondondɔ a nə tagɛ ai
okɔn
á
ngab bɛ̌
yə á
Temps là 3sg piquer injection cl5 être Neg avec maladie dans partie deuxième de dans
ékob. Kan m̀ vussɛn dzə akui é dzə́
dzə alədə ngə mod
peau type enflure rel cl7 sortir cl7 rel cl7 qui montrer si
ǎdzəŋ
abələ ongəmə bə
homme avoir microbe 3sg
ngə mɔmɔ.
chercher ou rien
Intradermoréaction (IDR) est, en médecine, un test réalisé à l'aide d'une goutte de
liquide contenant les antigènes à tester, posée sur la peau (généralement de l'avant-bras), à
travers laquelle on va piquer l'épiderme à l'aide d'une aiguille stérile. La réaction
inflammatoire (hypersensibilité de type IV) obtenue détermine si le sujet possède ou non les
anticorps correspondants au produit testé (tuberculose, pollen, etc.).
III.
Lexique
Le lexique d'une langue est un ensemble de mots aux dimensions variables. En effet, il
est impossible de recenser dans un seul document, tous les mots d’une langue ou d’un
domaine. Car, le fait que certains mots apparaissent ou disparaissent, rendent les limites
d’un lexique difficiles à cerner. Dans ce mémoire, nous avons choisi de mettre en exergue
cent lèmmes (ou entrée), en marge de tous ceux qui ont été explité dans le glossaire et sur
les fiches terminologiques.
119
Tableau n°:13: Lexique de l’ulcère de Buruli
N° d’ordre
Lèmme français
Traduction en bənə
observations
1
Abcès mycobactérien
ekəl
« abcès »
2
Actinomycose
3
Aggraver
emag mwád
« amas furoncles »
(á)tóg (avə́ŋ)
« Aggraver (plaie) »
En bənə, trois termes sont
employés pour désigner ce
terme français abcès. Selon le
lieu d’apparition, on peut
avoir:“mbə́mnɛ” abcès logé sur
le sein; “alɛna”: abcès issue
d’une morsure d’araignée ou de
tout autre insecte et “ekəl” pour
tout autre type d’abcès.
Néologisme
issue
d’un
élargissement de sens.
4
Amas ; tas
Avís
S’utilise en collocation avec le
substantifavə́ŋ:plaie.
Cependant,
le
mot
(á)yag, est employé en
collocation
avec
okɔ̌n:maladie
Élargissement de sens
« Tas »
5
Amputation de membre
6
Analyse
ǹtsígɛ́n édzo
« action de couper membre »
Mimfas
« analyses »
7
Articulation(s)
Dz(m)ooga
revitalisation
«Articulation (s) »
8
Barrage
myəgə́
Élargissement de sens
« digue»
9
Bilharziose
10
Cancer
11
Capacité immunitaire
12
Cellule
13
Centimètre
14
Cercle
Ńnyííná
« bilharziose »
kaŋsɛ́r
« cancer »
ngul mə́ lúməná
« force de combat »
angəngáb nyúl
« infime+particule corps »
tsende
« centimètre »
ngiləná
« tour »
revitalisation
Néologisme
néologisme
revitalisation
revitalisation
120
15
Chapitre
16
Cicatrice
17
Classification
patients
Ngap
part
Éfəl
cicatrice
des Məkán minkókɔ̌n
Types malades
18
Cloison
19
Coagulation
20
Coloration
21
Combattre
22
Complication ;
aggravation (maladie)
23
Définition de cas
Ńtsígi
séparation
ǹwónɛ́n
coagulation
məyaŋ
couleur
(á) lúmɛn
combattre
ǹyáɛ́n
aggravation
Mətimi mə́ okɔ̌n
Néologisme:
sémantique
élargissement
Néologisme:
sémantique
élargissement
Voir lèmme n°3
Néologisme
explicationde maladie
24
Démanger
(á) yaan
démanger
25
Dépigmentation
26
Derme
27
Desquamer
Zóde
dépigmentation
ngab osuyə á ékob
part 1er de dans peau
(á)wome
revitalisation
Néologisme
nécroser
28
Détester ; avoir
affinité pour
29
Diabète
une (á) fəm
détester
Ǹkógo
diabète
30
Diagnostic différentiel
Akɔ̌n á nə bebe
Maladies qui etre+Présproche
néologisme
31
Diagnostiquer
(á) big
revitalisation
diagnostiquer
32
Diphtérie cutanée
33
Docteur
Manda
Diphtérie cutanée
dɔ́bə́dɔ
personnel médical
revitalisation
121
34
35
36
37
38
39
40
41
42
43
44
45
46
47
48
49
50
51
52
53
54
Effriter
(á) Dúŋ
S’user en s’effritant
Épiderme
ngab bɛ̌ yə á ékob
part deuxième de dans peau
Être infecté
(á) bili
Etre contaminé
Être affecté
(á)dzug
Avoirlésion
Excision
ǹwámɛ́n
fait de racler
Exsudat
edzúdzúg
exsudat
Fibrine
Fibírína
fibrine
Galle
ntsaŋ
Bouton de galle
Globule blanc
bəzimbi yə á nyúl
soldat de dans corps
Graisse
avɔ́ŋ
graisse
Grande saison des Susu
pluies
Grande saison de pluies
Guérir
(á) lɛd
guérir
Guérison
mvǎ
guérison
Hermaphrodite
ǹfwe etáṃa
reproducteur solitaire
Hygiène
mətě
higiène
Hôpital
ndá byaŋ
maison remède
Hypersensibilité
Kási
hypersensibilité
Imbiber
(a) táb
imbiber
Immunité à médiation ngul azombǒ nyul
cellulaire
force resistance corps
Immunosuppressif
ntugulu nyúl
léser corps
Injection ; piqûre
ondəndɔ
élargissement sémantique
Néologisme
revitalisation
néologisme
néologisme
revitalisation
néologisme
revitalisation
revitalisation
néologisme
néologisme
122
55
Insecte
injection
angə́ngɛ̌
néologisme
insecte
56
57
58
59
60
61
62
63
64
65
66
67
68
69
70
Intradermoréaction
óndəndɔ ǎ fə́b ngul nyúl
injection qui évaluer force corps
Lèpre
Zam
lèpre
Lymphocyte T
ləŋfositə tě
Lymphocyte T
M. Ulcerans
uluséránəsə
ulcerans
Malodorant
nkundi enyum
empester odeur
Manifestation clinique ndəm okɔ̌n
d’une maladie
preuve maladie
Marais
Engas
marais
Marécage
elɔbi
marécage
Médecine traditionnelle məbálá bətí
remèdes beti
Membrane
ndaləgá
enveloppe
Microbe
óngə́ngə́mə
microbe
Microscope
bílə́mbe
loupes
Moelle osseuse
fɔ́ŋ
moelle osseuse
Morsure d’insecte ou alɛna
d’araignée
abcès
Noma
myé zɔg
néologisme
néologisme
néologisme
Elargissement sémantique
revitalisation
Elargissement sémantique
Elargissement sémantique
revitalisation
Revitalisation, voir lèmme n°1
revitalisation
noma
71
Organisation
Elunga
revitalisation
(petite) association
72
Ostéomyélite
Okɔ̌n bivɛs
néologisme
Maladie os
73
Ouest
nyimbi dzob
immersion solei
néologisme
123
74
Particule
Bimvúm
revitalisation
particule
75
Partie ronger
76
Pathologie
77
Pian
ndyɛ́n (é vóm ó nə)
rongée endroit cl11 être+Prés)
m̀ fasɛn ákɔ̌n
analyse maladie
məbada
néologisme
revitalisation
pian
78
Pourtour ; environnement
79
Prolifération
80
Rayons
81
Rayons actiniques
82
Rechute
83
Recommandation
84
Sang
85
Se reproduire
86
Se soigner
87
Séquelle
88
Sous cutanée
89
Symptômes
90
Synergie d’action
mboməná
pourtour
ntólɛn
prolifération
Minkokwe
rayons
Akitiník
Rayons actiniques
nkúlɛn (okǒn)
rechute (maladie)
nyómə́lɛ́n
sensibilisation
məki
sang
(á) fwe
Se multiplier
(á) syébɛ́n
Se soigner
eyə́m
handicape
ekob sí
peau en dessous
məlída
signes
sə́sá ǹgula
Élargissement de sens
Revitalisation
Élargissement de sens
néologisme
Elargissement de sens
Néoligisme issue de la variante
régional du dialecte bəti parlé
dans la région d’Akonolinga,
dans le Nyong et Mfoumou.
revitalisation
synergie
91
Technique ; savoir faire
Akə̌ŋ
Élargissement de sens
miracle
92
Tissu sous cutané
mintalɛnyə á ekob sí
tissusde dans peau en dessous
Élargissement de sens
124
93
Tissus
mintalɛn
Élargissement de sens
tissus
94
Transmission
ǹkalɛ́n
transmission
95
Tremper
(á) du
tremper
96
97
98
99
Ulcère classique
fól é nə zəzə
ulcère qui être+Prés simple
Ulcère
phagédénique Biya
tropical
ulcère phagédénique
Ulcère typique
fól é nəǹgumkan
ulcèrequi être+Prés spécifique
Vacciner
m̀ kpwəlɛ́n mvǎŋ
revitalisation
revitalisation
revitalisation
vacciner
100
Virulence
IV.
mətóm
méchanceté
Élargissement de sens
Fiches terminologiques
Elle comporte les informations consignées dans les dossiers terminologiques. Dans
le cadre de ce mémoire, nous avons élaboré dix fiches terminologiques bilingues
présentant le terme vedette dans chacune des langues en objet. Les fiches terminologiques
présentées dans ce mémoire constitueront une base de données non exhaustives des termes
relatifs à l’ulcère de Buruli, afin de surmonter certaines diffiultés detraduction et de
faciliter la communication entre les locuteurs bəti faŋet les locuteurs français.
IV.1 Comment lire une fiche terminologique
Une fiche est un assemblage de champs. Chaque champ accueille un type
particulier de données. Ainsi, un champ contiendra tantôt une vedette, tantôt une
marque grammaticale, tantôt un code d’auteur, etc. En terminologie comparée, une
fiche est composée d’au moins deux modules linguistiques et ces modules
comprennent des champs répétitifs. Il s’agit notamment de la dénomination, du
domaine, de la langue, de la définition, du contexte, des synonymes, des explications,
des termes abrégés, des collocations, de l’identité, de l’Etymologie, des références
bibliographiques, etc.
IV.1.a:La dénomination (Terme vedette)
125
Elle est introduite par VE: vedette, et est saisie sous sa forme canonique; les
substantifs sont écrits au nominatif singulier, les verbes à la forme infinitive, les adjectifs au
masculin, etc. Les termes complexes techniques occurent dans leur ordre naturel. Exemple:
Bacille acido-alcoolorésistant :Ángə́ngə́mə dá ngandza
Microbe
á aləkól
qui resister+Prés même dans alcool
IV.1.b: La langue
Cette entrée informe sur le code langagier utilisé. L’abréviation porte très souvent
sur les deux premières lettres de la langue ou sur les trois premières afin d’éviter toute
confusion. Exemple:Fr:français; Bə:bəti;Bən:bənə
IV.1.c:Le domaine ou DOM
Il consiste à orienter la compréhension du lecteur par rapport à une signification
précise. Pour ce faire, il est nécessaire que le sous domaine ou SDOM circonscrit dans le
champ sémantique dans lequel la vedette soit compris.
IV.1.d: La définition ou DEF
Elle décrit une notion et permet de la différencier des autres notions à l’intérieur
d’un système notionnel. Il est important de préciser la portée d’une définition en cas de
besoin. En effet, certaines définitions ne sont propres qu’à un domaine précis.
IV.1.e: Contexte: CTX
SYN:Synonyme
Terme abrégé ou ABR: certaines dénominations s’écrivent sous une forme
abrégée (sigles, acronymes, etc.), qu’il convient de mentionner sur la fiche terminologique.
Explication ou EXP: En l’absence de définition, la fiche terminologique doit
comporter une explication, un contexte ou une illustration.
B.E:Bureau émetteur, c’est à dire l’organisme pour lequel la fiche a été rédigée.
Exemple: UYI-FALSH=Université de Yaoundé I-Faculté des Arts, Lettres et Sciences
humaines.
TY: Type, notamment la collection terminologique à laquelle appartient la fiche.
NI: Numéro d’identification qui est également le numéro de la fiche.
CM: Code matière ou de domaine. Dans ce mémoire, il s’agit de:
la terminologie-Sémantique, codifiée LAB
REF:Référence
FT:Fiche terminologique
Etymologie:Ety
126
Note ou NT: Cette entrée porte sur les observations qui ne sont pas coonsignées
dans les autres rubriques de la fiche. On peut par exemple y préciser que le terme est une
variation régionale.
IV.2 Liste des vedettes
Tableau N°14: Liste des vedettes
N°
Vedette en français
d’ordre
Agent étiologique
1
N° FT
Vedette en bənə
3
Óŋgəgəmə ǎ kalan
2
Bacille acido-alcoolorésistant
7
Ángə́ngə́mə á nə́ ngul tɔ
3
Biopsie
6
Ǹfas bisərəga
4
Dépistage
10
M᷆bigɛn
5
Effet cytotoxique
2
Bəwě bə́ angəngáb nyúl
6
Forme ulcérative
9
(Ékan é nə) fól
7
Ganglion
8
M̀baŋ
8
Granulome
5
Ǹló (fol)
9
Histopathologie
1
Ndɔ́ŋ okɔ̌n
10
Médiation cellulaire
4
Ngúl azombo (nyul)
á
nyúl
Domaine: symptomatologie, Diagnostic, cause de transmission;
á
aləkól
127
BE:UYI-FALSH
TY:MEM14
NI:03
CM:MED-PATH
AU:ENT
FR
VE
Agent étiolique, exp
DF
organisme principal responsable de changements chez un animal hôte, conduisant
à la maladie.
PH
Par exemple, la maladie du point blanc est due à cryptocarion (fréquemment). A ce
moment-là, cryptocarion est l'agent étiologique.
NT
L’étiologie est l’étude scientifique du comportement des animaux dans leur milieu
naturel. Cependant, l’étiologie est également une discipline médicale qui étudie les
causes des maladies.
RF
Nikonov (V.). L'Étymol.? Non l'étiologie. R. intern. Onom. 1960, pp. 161-166
http://www.alorthographe.com/
Corinne Duval/18 juillet 2012
http://www.aquaportail.com/definition-5887-agentetiologique.html#ixzz2kPR53SwP
SYN
Agent causal
OBS
Étiologique ou éthiologique ? La bonne orthographe est : étiologique. Pas de ‘ h ‘.
Éty
Le mot vient du grec aitia = cause, et logos = science. Ne pas confondre avec ‘
éthologique ‘.Étiologique, adj.attesttesté en 1811 (Hanin Méd.); du radical
étiologie, suff. -ique*.
Bən
Nló Ebug
óngəngəmə ǎ kalan
microbe
Ntimɛn
rel+Prés transmettre
Dzom é nətín ǹtsedɛn á nyul ya okɔn ó nyinəya. Dzom te é dzǒ dza a zu
Chose
ay okɔn.
Mbelɛn
Anə́ óngəngəməá dzug bɔ á tin okɔn wɔ kuli mə tuɔn mə afum á ekob anə
dzoé nə ǎ kəripotəkarieyɔŋ. Eyoŋ té bə adzo hə ná kəripotəkarieyɔŋ
enyə anə óngəngəmə ǎ kalan wo.
RF
Ǹtimɛn ǹtili kalada
SYN
Óngəngəmə ǎ və
128
BE:UYI-FALSH
TY:MEM07
NI:14
CM:MED-HISTOLOLOGIE
AU:ENT
FR
VE
Bacille acido-alcoolorésistant,expr
DF
bactérie ne se décolorant ni sous l’action des acides forts, ni sous l’action de
l’alcool.
PH
Les mycobactéries sont ainsi définies comme des « bacilles acido-alcoolorésistants » ou BAAR.
NT
EXP: La propriété d'acido-alcoolo-résistance est liée à la structure même de
leur paroi cellulaire qui forme une véritable enveloppe cireuse et protectrice
du fait de sa richesse exceptionnelle en acides gras et lipides.
RF
http://dico-sciences-animales.cirad.fr/ (article acido-résistant)
http://www.microbe-edu.org/glossaire/detail.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Mycobacteriaceae
Bən
SYN
acido-résistant
OBS
BAAR
Nló Ebug
óngə́ngə́mə ǎ ngan dzǎ aləkol
Ntimɛn
É bakətəriya a nə tagə wudɛn ngə á bə asidə bə́ nə ngul, ngə á aləkol
Mbelɛn
Be a atag bə mikobakətəriya a nda ángə́ngə́mə da ngan dzǎ aləkol
(ANDA)
Nyəmetɛn
Nganɛn â aləkol ó tii a nloŋɛn nyul angəgabə nyul daba,amu onə
eyəyab ay asen. Anə fəgabui avɔn ay mbɔan nguməkan te oŋgwɔ wɔ a
kamɛn ay angəgabə nyul á asidə á aləkol.
RF
Ǹtimɛn ǹtili kalada
ABV
ONDA /ANDA
129
BE:UYI-FALSH
TY:MEM14
NI:06
CM:MED-HISTOLOLOGIE
AU:ENT
FR
VE
Biopsie, n
DF
Prélèvement d'une petite quantité de tissu en vue de l’examiner au microscope
et de poser le diagnostic.
CTX
La biopsie permet d'étudier par la suite le tissu ou le morceau d'organe prélevé
: grâce au microscopique échantillon de peau (biopsie cutanée) ou d'organe
(biopsie de la prostate, biopsie de l'utérus et biopsie du col, biopsie des
poumons, biopsie du rein...), le médecin pourra poursuivre ses analyses et
avoir des résultats précis.
NT
Le terme biopsie a été utilisé par Besnier en 1879 pour désigner la technique
employée pour prélever sur le vivant un échantillon, un fragment d'organe ou
de tumeur afin d'apporter un diagnostic de certitude, après examen
microscopique de la ponction constituée de tissu (ensemble de cellules)
provenant de l'organe ou de la tumeur en question.
RF
Bulletin du Cancer. Volume 88, Numéro 8, 719-23, Août 2001, Editoriaux
www.docteurclic.com/examen/biopsies.aspx
http://dictionnaire.doctissimo.fr/definition-biopsie.htm
Éty
1879 médécine. (Ernest Besnier dans Garnier-Del.); 1922 (Lar. univ.). Créé
par le dermatologue français. E. H. Besnier [1831-1909] à partir du rad. du gr.
β ι ́ ο ς (bio-*) et ο ́ ψ ι ς (opsie*).
Bən
Nló
Ǹfas biserega ; Osélé yə á nyúl dzə́ akə á mimfas bílə́mbe
Ebug
Ntimɛn Ǹsedɛn mbaran nyul asu mimfas biləmbə ndəmbɛn bə nə dzam abig
okɔn.
Mbelɛn Ńfas biserega wɔ a vɔlɔ nə a bə fag á nyul bə̌ atsig. Bisedega ya
ekob,ngə ebi bi pərosətad nge kombô ngə zɛn abié, des poumons, ngə
ebi mimban mitam ...), be dɔbəda bə nə dzam a toŋ mimfas mité asu
yə na a bə biibiyalɛn bitɔ tutué.
RF
Ǹtimɛn ǹtili kalada
130
BE:UYI-FALSH
TY:MEM14
NI:10
CM:MEDAU:ENT
FR
VE
Dépistage, n
DF
démarche visant à détecter, au plus tôt, en l'absence de symptômes, d'une ou
de plusieurs maladies ou d'anomalies dites "à risques" chez un individu.
PH
test de dépistage
NT
EXP: Le test de dépistage permet de détecter les anticorps spécifiques à une
pathologie présente dans l’organisme
RF
Mosby's
Dictionary
of
Medicine,
Nursing
&
Health
Professions,
Elsevier/Mosby, octobre 2012, 2048 p.
Jane Case-Smith et Jane Clifford O'Brien, Occupational therapy for children,
St-Louis, Mosby, 2005, « Purposes, processes, and Methods of Evaluation »,
p. 221-222
Éty
1922, P. Pruvost ds E. Sergent, Technique clinique médicale et sémiologie,
831 ds Quem. Fichier). Dérivation de dépister; suff. -age*.
Bən
Nló Ebug
Mbigɛn
Ntimɛn
Zɛn yə a volɔ a kulɛn okɔn mbuag nge abui akɔn, kə bidəgələ biziŋ,
yə a bi nə dzam a bonde okɔn, eyɔŋməlida mə sə̌ kig.
Mbelɛn
Mbigɛn okɔn
Nyəmetɛn
Mbigɛn okɔn o a volɔ nə a bə a kuilɛn ǹguməkan bəzinbi bə asyé
asu okɔn eziŋ bə toé ya á nyul.
RF
Ǹtimɛn ǹtili kalada
131
BE:UYI-FALSH
TY:MEM14
NI:02
CM:MEDAU:ENT
FR
VE Effet cytotoxique
DF
Se dit des substances nocives pour les cellules, ayant donc la propriété de les détruire.
PH
Des effets indésirables à moyen terme des cytotoxiques sont une conséquence
directe de leur effet cytotoxique, qui n’est pas limité aux cellules cancéreuses mais
affecte aussi d’autres cellules qui se divisent rapidement.
NT EXP: Les chercheurs américains ont montré dans un article paru dans la revue Cell
comment des bactéries Gram positif exercent leur effet cytotoxique en induisant la
formation de pores dans la membrane de la cellule hôte.
RF
Bən
www.futura-sciences.com/magazines/sante/.../biologie-cytotoxique-
Nló Ebug
Bəwě bə angəngáb nyúl
Ntimɛn
Anə ebiəm bi a tugulu angəngáb nyul, bi tɔ fəg da a dzam a wé
Mbelɛn
Biyəmə biyə́ŋ bi mam bia yéne á angəngabə nyul á mvus yə̌nə eyɔŋ
eziŋ amu bəwě bə angəngáb nyúl té. Nala o tii kig və ay angəngab
nyul yə a bili yə kaŋsɛrə vəbi o a bii fəg angəngab nyul anə tagɛ ay
kaŋsɛrə
Nyəmetɛn Bə yəmə mam yə á amərəka bə nga tili, á kalara bə yəmə bə a loé nə
Cell, akia afé angəgəmə də a və akɔn ánə Bəwě bə angəngáb nyúl eyɔŋ
bə abonde nkuɛn banə məlɔŋ á ndalga yə á angəngáb nyúl é mbəgə yə a bə.
RF
Ǹtimɛn ǹtili kalada
132
BE:UYI-FALSH
TY:MEM14
NI:09
CM:MEDAU:ENT
FR
VE
Forme ulcérative, expr
PH
A un stade plus avancé, de véritables ulcères sont présents autour de certaines
dents qu'ils déchaussent. Ces ulcères deviennent rapidement purulents: C’est
la forme ulcérative purulente de la stomatite.
NT
EXP: Les tumeurs dont le developpement anatomopathologique se fait sous
forme ulcérative ou végétante, s’associent habituellement à des phénomènes
de nécrose tissulaire en surface, aboutissant à une halitose pathologique.
RF
Mithridade Davarpanah, Stéphane de Corbière, Mihaela Caraman - 2006
Terme Forme végétante
voisin
Bən
Nló Ebug
Ékan é nə fól; fól
Mbelɛn
É yɔŋ avəŋ á nga bulu yə a ayag, minfaŋ mi fol mi a bomɛn məsoŋ məziŋ,
mə́ nga koali. Fól te dzə a vol fug: edzǎ be aloe nəékan mi zɔgé nə fól.
Nyəmetɛn Mintugulɛn mi a boali minson mia vəŋɛn fól mia kadə veme ekob
ósú. Nala onga bulu bɔ nə nyul é yaan eyə yaan.
RF
Ǹtimɛn ǹtili kalada
133
BE:UYI-FALSH
TY:MEM14
NI:08
CM:MEDAU:ENT
Ganglion (lymphatique),n
nodule disposé le long d'un vaisseau lymphatique dans certaines régions du
corps.
Les ganglions sont de petits organes arrondis, disséminés partout dans
PH
l'organisme sur le trajet de la circulation lymphatique.
EXP: Les ganglions filtrent la lymphe et jouent un rôle dans les défenses
NT
immunitaires de l'organisme.
Chaque fois qu’on parle de ganglion sans autre spécification, l'on se réfère
OBS
en général, au ganglion lymphatique.
ganglions lymphoïdes
Syn
Terme voisin Adénopathie
JR Goss, M Mata, WF Goins, HH Wu, JC Glorioso… - Gene therapy, 2001 RF
cat.inist.fr
HA Quigley, RW Nickells, LA Kerrigan, ME Pease - ophthalmology &
visual, 1995 – ARVO
DM Berson, FA Dunn, M Takao - Science, 2002 - biosci.usc.edu
FR VE
DF
Bən
Nló Ebug
M̀baŋ
Ntimɛn
M̀baŋ o a kui á nsis, ewi oa bəgə kig məkǐ, á bitun bi nyul biziŋ.
Mbelɛn
Mimbaŋ mí nə banə bi bouma bi nə miamɛn á nyul, é vom
bidzudzug bi alod.
Nyəmetɛn Mimbaŋ mia lɛ bidzúdzúg mi kamɛn fəg ay nyul
RF
Ǹtimɛn ǹtili kalada
134
BE:UYI-FALSH
TY:MEM14
NI:05
CM:MEDAU:ENT
FR
VE
Df
PH
RF
Granulome, n
Le granulome est une tumeur de nature inflammatoire qui peut apparaitre au
niveau de certaines zones de l'organisme, peau, organes ou muqueuses.
Il se présente au niveau cutané comme des petites surélévations qui peuvent
avoir tendance à gratter. Les granulomes peuvent être dispersés ou former
des plaques. Ils sont dus à une inflammation chronique causée par un corps
ou un organisme étranger : des cellules de nature différente vont proliférer et
générer le granulome. En général, le granulome est bénin.
FOND L, MICHEL JL, GENTIL-PERRET A MASSON E (2000)
Granulome annulaire de l'enfant, in Journal of Zoo and …, - BioOne
Antemortem diagnosis and attempted treatment
(Halicephalobus) Micronema deletrix infection in a horse
Terme
voisin
Bən
of
Nodule
Nló Ebug
Nló (fol)
Ntimɛn
Ǹló fól ngə avəŋ ó nə okɔ̌n o a tugulu mə vóm mə nyúl məziŋ, anə
ekob, bi syɛn ngə kig ǹnəme nyúl, ngə minson. Ó nə feg kui anə man
abom á ekob.
Mbelɛn
Nfâ yə a ekob, ǹló té ó nə və anə ban mə bóm mə toa dzam ayaan.
Minló mi okɔn mí nə dzam bɔ ǹmiamɛn á nyúl ngə a bɔ mə bad.
Minló mia akui eyɔŋ okɔnn o tɔbɔ yə a kɔm á nyúl amú bəyəŋ bə nə̂
á nyúl. Ángəngab nyúl dá vəŋɛn á nga byé minló. Abui biyoŋ, nló ó
sə kig mətom.
M̀bonde
Ǹtimɛn ǹtili kalada
135
BE:UYI-FALSH
TY:MEM14
NI:01
CM:MEDAU:ENT
FR
VE
Histopathologie, n
DF
Identification microscopique des dégâts cellulaires observés dans une
pathologie donnée
PH
L’Unité d’Histopathologie étudie les interactions Hôte-Agent pathogène en
pathologie humaine et/ou expérimentale. L’Unité effectue des expertises en
Histopathologie humaine mais la majorité des travaux concerne l’étude des
modèles expérimentaux et l’analyse des différentes étapes de la réaction
inflammatoire dans un organe cible.
NT
L’histopathologie est la discipline médicale destinée à poser un diagnostic par
l'étude microscopique des tissus vivants ou mort;
RF
www.larousse.fr/dictionnaires/francais/histopathologie/40078
Bariéty, Coury, Hist. méd.,1963, p. 654).
Éty
du grec ι ̔ σ τ ο ́ ς, histos« tissu » ou ι ̔ σ τ ι ́ ο ν, pathos,« souffrance » et
entrant dans la construction. de mots savant appartenant au domaine de la
biologie.
Bən
Nló Ebug
mimfas bíləmbə mí alə́dəbía é kán okɔ̌n ó man ya ándáman nyúl
Mbelɛn
É ngab ǹyəmen mam yə á dzə a fag okɔn mod á nyúl ay á biləmbə,
endzədza fas Ndɔ́ŋ okɔ̌n
á nyúl édzə́ fəg dza ayəgɛ eyiŋ ǹkókɔn
banə óngəngəmə ǎ kalan okɔn té.Sukulu tě enyə ǎ kuli bəbela yə a Ndɔ́ŋ
okɔ̌n á nyúl á nyúl mod. Və abui bibisye yə a bi tii ay sukulu té bi
adaŋ bəbə́ bivəgəle ay mimfas yə a kan esə ngumə núl eziŋ dzə a
wodɛn ǹtugulɛ́n.
Nyəmetɛn Ásukulu dɔbəda, Ndɔ́ŋ okɔ̌n á nyúlé dzə dzə a lədə akia afé bə abig
okɔn, amu dzə afas é nyúl évə̌ ay ényi énə ǹwuɛn á biləmbə.
M̀bonde
Ǹtimɛn ǹtili kalada
136
BE:UYI-FALSH
TY:MEM14
NI:04
CM:MEDAU:ENT
FR
VE
Médiation cellulaire, expr
DF
Il s’agit d’un plan d'attaque de l’organisme qui implique d'autres globules
blancs. En particulier les lymphocytes T qui déclenchent des attaques directes
contre l'ennemi.
PH
Immunité à médiation cellulaire
NT
La médiation cellulaire se dit d'une réaction immunitaire acquise dont les
effecteurs sont des cellules telles que les lymphocytes T cytotoxiques ou les
cellules tueuses.
RF
http://www.corpscite.be/xml/sites-SITE--IDC-2122-IDD-3717-IDS-3860.html
Bən
Nló Ebug
Ngúl azombó
É nə ngumba akomdo nyúl dzə a bəlɛnə ai dzə asu yə nə dzə alumɛn ai kan
edzom esə énə dzam tugulu dzə́. Akomdo té a nə asu ngumkan bə zimbi bi
ziŋ yə a ba loé nə a ləŋfositə tě. Ebə bə a dzimbi ebiəm bia tsaâ nyul.
Nyəmetɛn Ngúl azombo nyúl é nə enyi yə a nyúl dzə a bi amu nwónɛn dzə a wón ai
mban bitɛ. Bə ləŋfositə tě enbə bə awé angəngab nyul esə dza zu tsaǎ bitɛ.
M̀bonde
Ǹtimɛn ǹtili kalada
Mbelɛn
Nous espérons que les fiches ainsi élaborées vont permettre aux personnels de la santé
et aux chercheurs linguistes d’avoir un outil facilement exploitable pour peu que les uns et les
autres veulent résoudre des difficultés de traduction dans le domaine épidémiologique de
l’ulcère de Buruli.
137
CONCLUSION GENERALE
Les problèmes de la traduction médicale et de terminologisation issus du transfert de
message du français vers la langue bəti-faŋ en généralet vers la variante bənə en particulier
ont été l’objet de ce mémoire. La traduction de ce corpus médical portant sur la lutte contre
l’ulcère de Buruli nous a permis de déceler des difficultés de communication auxquelles sont
confrontés les professionnels de la santé, les linguistes et les populations cibles. Ces
difficultés résident surtout au niveau de la conceptualisation de la maladie qui diffère selon
l’approche occidentale (qui est celle du personnel médical) ou celle des populations à risques
(qui est l’approche traditionnelle). Cette différence de conceptualisation génère des codes
distincts qui freinent la communication entre le personnel sanitaire et les malades.
Or, le partage du code et du contexte sont des éléments essentiels de la transmission
d’un message. Rappelons que l’ulcère de Buruli, selon la conception occidentale, est une
maladie tropicale causée par une microbactérie. Au Cameroun, elle sévit sur les abords du
fleuve Nyong. Dans ces localités, la plupart des populations pensent que ce fléau est dû à un
sortilège malfaisant et que la médecine traditionnelle constitue le meilleur moyen d’y
remédier.
Cette conception découle du manque d’informations relatives à la contamination, au
dépistage, à la prise en charge et à la prévention de la maladie. Au plan linguistique, la
mauvaise catégorisation du domaine de spécialité de cette maladie pose des problèmes de
conceptualisation et de contextualisation à la terminologie développée par les acteurs de ce
domaine. Car, la mauvaise appréciation du domaine de spécialité est susceptible de générer
des termes désignant des réalités relevant d’un autre ressort.
De plus, lorsque l’ulcère de Buruli est présenté aux populations locales dans une
conceptualisation occidentale, avec une terminologie française, il est possible que le message
prête à équivoque chez nos cibles principales. Pourtant, le niveau de développement des
langues camerounaises en général et du bənə en particulier, nepermet pas toujours de
transmettre le message technique à un niveau notionnel spécialisé.
Des extraits du document Ulcère de Buruli, Infection à Mycobacterium Ulcerans,
publié en 2000 par l’OMS avec la contribution de l’Association Française Raoul
FOLLEREAU de la Fondation Nippone, ont constitué notre corpus.
Pour traduire ce
document, des procédés de conceptualisation tels que la métaphore, la création d’équivalence
formelle, l’emprunt et la normalisation terminologique ont été mis à contribution au niveau de
l’élaboration des termes. Ainsi, nous avons proposé une centaine de néologismes (emprunts et
des créations).
138
Nos résultats comptent également une centaine d’élargissements sémantiques ainsi
qu’une centaine de termes revitalisés. Afin de faciliter l’utilisation des produits
terminologiques relatifs à ce mémoire, certains résultats ont été organisés en lexique, glossaire
et fiches terminologiques. Ce mémoire contient aussi une arborescence générale de l’ulcère de
Buruli au Cameroun et une arborescence spécifique à l’épidémiologie de ce fléau dans les
zones endémiques.
Par ailleurs, une traduction commentée est également disponible dans ce mémoire.
Cette traduction est adaptée à la formulation du message dont la terminologie, la syntaxe, les
idiotismes et les collocations qui sont socialement et culturellement familiers au public bətifaŋ en général et bənə en particulier. Le commentaire effectué à la suite de la traduction du
corpus, analyse les aspects pratiques de la traduction en objet, à la lumière des concepts
linguistiques et extralinguistiques.
Les concepts linguistiques d’analyse se sont fondés sur les “ procédés de traduction”
énoncés par VINAY et DARBELNET (1958/1977), sur les difficultés de terminologisation,
sur l’harmonisation de la traduction bənə au jargon médical, sur le respect des idiotismes.
Nous nous sommes en outre basée sur les spécificités syntaxiques du bənə. Cette technique
visait à traduire le plus naturellement possible, les titres, les aspects grammaticaux, les
déterminants et des idiotismes.
Au plan extralinguistique, nous avons abordé la traduction en considérant le processus
cognitif qui intervient dans toute situation d’énonciation. Nous avons donc réétudié les
procédés d’adaptation et d’équivalence selon les spécificités culturelles et sociologiques de la
cible. Il est vrai que la notion d’équivalence en tant qu’objectif du processus de traduction est
loin de faire l’unanimité. Les approches de CATFORD (1965), de NIDA (1964, 1969), de
LEDERER (1994), relèvent d’ailleurs que la conception du sens n'est pas toujours homogène,
mais plutôt problématique. Car l’établissement d’une équivalence dépend de l’interprétation
et de l’acception du traducteur. Ainsi, la traduction réalisée dans ce mémoire est axée sur le
sens contenu dans l'intention de l'émetteur du message. Nous avons cependant étoffé le texte
cible à travers l’explication des termes scientifiques afin de fournir plus d’informations au
destinataire principal de notre texte.
Rappelons que le document corpus a été écrit par des médecins pour le personnel de
santé. En changeant de cible, nous avons dû définir, non seulement une compétence
sémiotique, mais aussi une compétence culturelle pour former une communication efficiente
pour la cible (CATHELAT et EBGUY : 1988) de la langue bənə. En utilisant la rhétorique,
139
nous avons créé un texte qui privilégie la cible bətiphone au détriment des spécialistes de la
santé.
Dans son ouvrage La Communication multilingue, GUIDERE (2008) démontre que la
traduction est envisagée dans de nombreux cas comme un acte de communication qui tente de
relayer une intention de communication par-delà les barrières linguistiques et culturelles et
que le traducteur est un communicateur qui cherche à maintenir la cohérence du message dans
un but particulier et pour des récepteurs spécifiques. Ainsi, nous avons, en tant que traducteur,
fait valoir notre compétence de médiateur culturel pour faciliter l’appropriation du message
initial à la nouvelle cible. Cela nous a permis de faire face à la traduction des noms des lieux,
d’effectuer des suppressions de certains traits culturels de la langue source, jugés abstraits
dans la culture cible. Inversement, nous avons procédé aux ajouts de certains concordants de
la culture cible.
Nous proposons, par ailleurs, des mesures de vulgarisation des informations
contenues dans ce mémoire. Nous suggérons par exemple la valorisation de l’expérience
acquise par le personnel médical en activité dans les localités cibles. Il serait également
opportun de faciliter l’accessibilité de nos supports (traduction, glossaire, lexique, fiches
terminologiques) et de renforcer les stratégies de communication communautaire. Nous avons
pu observer des atouts dans la mise en œuvre des stratégies de sensibilisation des populations
cibles contre l’ulcère de Buruli lors des campagnes menées par le personnel de santé et les
organismes impliqués dans ce combat. Il s’agit notamment:
- d’une collaboration fluide entre les animateurs locaux et les organismes
gouvernementaux et internationaux ;
- de l`existence d'esprit de créativité et d'engagement de tous les personnels de santé,
en termes de techniques de sensibilisation.
Il existe cependant des points à améliorer en termes de sensibilisation des populations.
Voici donc quelques suggestions pratiques afin de pouvoir élargir l`approche à l`échelle.
Notre proposition, en vue d’un enrichissement de la langue bəti-faŋ, suggère que les
acteurs de la lutte contre l’ulcère de Buruli s’appuie sur les principes de base de la
communication. Cette dernière intervient toujours dans toute planification de stratégie de
changement de comportement. C`est pourquoi nous pouvons la considérer comme fondement
ou outil de base pour promouvoir le développement ou le changement social à travers les
outils linguistiques proposés dans ce mémoire.
Nous avons constaté lors de nos descentes sur le terrain que plusieurs relais
140
communautaires ne sont pas alphabétisés en langue locale. Il est donc nécessaire que ceux-ci
soient initiés à la lecture et à l’écriture du bəti-faŋ. S’il est vrai que le niveau d’énonciation
orale de ces relais est satisfaisant, leur capacité à lire et à écrire le bəti-faŋ pourrait les aider à
parfaire leurs connaissances notionnelles de l’ulcère de Buruli. Mais pour transmettre les
messages de sensibilisation, il faudrait que les relais communautaires et les personnels de
santé soient eux-mêmes convaincus de l’importance de ce qu’ils annoncent ou du moins
maîtrisent ce qu’ils transmettent.
Il faudrait, par ailleurs, que le personnel, impliqué dans la lutte contre l’ulcère de
Buruli, sache susciter la prise de conscience auprès des populations à risques. En effet, il est
question ici, d’amener la cible à intégrer les risques ou les problèmes qu’elle ne conceptualise
pas jusqu’ici. Afin de rendre cette prise de conscience digeste, des messages de sensibilisation
pourraient être introduits dans les activités d`animation culturelle. Des comédiens ou amateurs
de théâtre présenteraient des sketchs, intégrant la terminologie élaborée dans ce mémoire,
pendant les regroupements locaux.
Susciter l’intérêt de la cible locale en faveur de la lutte contre l’ulcère de Buruli
participerait aussi à lutter contre ce fléau et surtout à promouvoir les résultats auxquels nous
sommes parvenus. A force de rappeler aux populations vivant dans les zones endémiques que
les possibilités de contamination de l’ulcère de Buruli et les traitements sont scientifiquement
établis, elles seront conscientes des risques encourus et chercheront davantage à recevoir des
informations additionnelles sur ce sujet. Pour parler en termes techniques, on pourrait dire
qu’elles commencent à évaluer le problème de façon informelle. Les résultats auxquels nous
sommes parvenue, pourront constituer une base terminologique pour les centres de santé
spécialisés dans la lutte contre l’ulcère de Buruli. Nous comptons à cet effet remettre une
copie de notre travail à toutes ces formations médicales, ce d’autant plus qu’elles ont été des
partenaires privilégiés de notre recherche.
En plus des différentes bases de données physiques de nos résultats, il serait également
opportun de créer une base de données terminologiques virtuelle français>bəti-faŋ. Une
diversification des supports peut être bénéfique à la vulgarisation des résultats de notre
mémoire. En effet, la publication par internet des résultats auxquels nous avons abouti
permettra d’étendre le circuit de consommation. Une fois que ces résultats seront disponibles
en ligne, ils pourront être consultés par des publics divers en l’occurrence des chercheurs, des
étudiants, des médecins, ainsi que par des sympathisants du bəti-faŋ. Cette base de données
virtuelle pourrait jeter les bases d’une bibliothèque virtuelle des lexiques des langues
camerounaises.
141
Nous nous sommes attelée, dans notre mémoire, à traduire un corpus technique
relevant du domaine médical vers le dialecte bənə de l’unité langue bəti-faŋ. Nous avons été
confrontée aux problèmes de conceptualisation et de terminologisation du jargon médical.
Au plan de la conceptualisation, nous avons constaté un écart entre la description de
l’ulcère de Buruli selon la culture Bəti et la description occidentale. Nous avons opté pour
l’approche occidentale de la maladie. Toutefois, l’approche bəti reste à explorer. Car, les
notions et termes Bəti portant sur le dépistage de l’ulcère de Buruli, son traitement et sa
prévention sont très différents de la conception occidentale.
Au plan de la terminologisation, nous avons fait face aux problèmes de traduction
relatifs au respect du génie de la langue cible (structure, termes idiomatiques), et aux
habitudes culturelles des principaux destinataires. Nous avons abordé un début de solution
aux problèmes de traduction français > bəti-faŋ. Toutefois, des recherches complémentaires
pourraient concourir au développement du bəti-faŋ en général, et du bənə en particulier. Il
s’agirait notamment de réaliser des traductions commentées et d’en extraire une terminologie
portant sur la procréation chez les Bantou, en général, et les Bəti, en particulier. L’on pourrait
par ailleurs, mener des recherches relatives à la traduction vers le français de littérature orale
axée sur la place de la femme dans la société traditionnelle camerounaise.
142
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151
TABLE DES MATIÈRES
Dédicace…………………………………………………………………………………………..
I
Remerciements……………………………………………………………………………………
II
Résumé………………………………………………………………………………………........
III
Abstract…………………………………………………………………………………………… IV
Liste des symboles et abréviations………………………………………………………………..
V
Liste des figures et tableaux………………………………………………………………………
VII
Introduction générale ……………………………………………………….. …………………...
P. 1
1. Présentation du sujet………………………………………………………...….................................................
P. 1
2. Articulation du problème………………………………………………………................................................
P. 3
3. Questions de la recherche……………………………………………………….................................................
P. 4
3. 4. Motivations…………………………………………………........................................................................
P .4
4. a. Motivations personnelles………………………………………………………...................................
P. 4
4. b. Motivations scientifiques………………………………………………………..................................
P. 5
5. Objectifs………………………………………………………............................................................................
P. 5
5. a. De l’enrichissement………………………………………………………....................................................... P. 5
5. b. De la revitalisation………………………………………………………........................................................
P. 6
5. c. De la modernisation………………………………………………………......................................................
P. 6
5. d. De la sensibilisation et du changement de comportements………………………………………………..
P. 6
6. Nécessité de l’étude……………………………………………………….........................................................
P. 6
7. Délimitation du domaine………………………………………………………..................................................
P. 7
8. Cadre théorique……………………………………………………….................................................................
P. 7
8. a. De la Traduction………………………………………………………..........................................……………….
P. 7
8. a.1. Les théories linguistiques………………………………………………………...........................................
P. 8
8. a.2. Les théories interprétatives………………………………………………………........................................
P. 12
8. a.3. Les théories inférentielles………………………………………………………..........................................
P. 16
8. a.4. Les théories décisionnelles ………………………………………………………........................................
P. 17
8. b. De la terminologie………………………………………………………........................................................
P. 21
9. Méthodologie………………………………………………………..................................................................
P. 21
10. Revue de la littérature………………………………………………………................................................
P. 24
11. Annonce du plan………………………………………………………..........................................................
P. 26
Chapitre premier : éléments fondamentaux de l’ewondo………….............................................
P. 28
152
I.1. Phonologie ………………………………………………………....................................................................
P. 29
I.1.a. Les consonnes………………………………………………………............................................................
P. 29
I.1. b. Les voyelles………………………………………………………...............................................................
P. 30
I.1. c. Les tons……………………………………………………….......................................................................
P. 30
I.2. Le verbe………………………………………………………..........................................................................
P. 31
I.2.a. Les aspects et le mode ………………………………………………………................................................
P. 32
I.2.b. Les aspects et les aspectuels……………………………………………………….......................................
P. 32
I.2.c. Définition de la modalité temporelle………………………………………………………..........................
P. 36
I.3.
Le temps ……………………………………………………….....................................................................
P. 37
I.3.a. Le Passé………………………………………………………......................................................................
P. 38
I.3.a.1. Le Passé 3:/ŋgá/ ……………………………………………………….....................................................
P. 38
I.3.a.2. Le Passé 2 : /á/ ……………………………………………………….......................................................
P. 39
I.3.a.3 Passé 1/ ́/………………………………………………………............................................................
P. 41
I.3.b. Présent /à/……………………………………………………….................................................................
P. 42
I.3.c. Le Futur………………………………………………………....................................................................
P. 43
I.3.c.1. Futur 1 /àyì/ ……………………………………………………….........................................................
P. 45
I.3.c.2. Futur 2 /Ń-/………………………………………………………..........................................................
P. 46
I.3.c.3. Futur 3 /ŋgâ/ ……………………………………………………….........................................................
P. 49
Chapitre 2: traduction français ›bene du corpus…………………………....................................
P. 49
Corpus à traduire………………………………………………………...................................................................
49
Traduction……………………………………………………….............................................................................
P. 61
Ngap zambgálá : m̀ fasɛn ákɔ̌n (chapitre sept : Pathologie)………………………………………
P. 61
Ndɔ́ŋ okɔ̌n
P. 61
á
nyúl (Pathogénie)……………………………………………………… .........
Mimfas mí okɔ̌n á bilə́mbə (Histopathologie)…………………………………………. ......... P. 63
Mintséndɛ́n mimfas mból okɔ̌n ó á man andáman nyúl (Modifications
histopathologiques)………………………………………………………......................................
P. 63
Ńtugəlɛ́n ó ngə́nə təgə kúlɛn fól (Lésions non ulcérées)………………………………………….
P. 63
Ńtugəlɛ́n ó nə́ fól (Lésions ulcérées)……………………………………………………………...
P. 65
Ńtugəlɛ́n ó ngalɛd ya (Lésions en voie de guérison)……………………………………………..
P. 66
Mimbǎŋ (Lymphadénite)………………………………………………………………………….
P. 67
Okɔ̌n bivɛs (Ostéomyélite)………………………………………………………………………..
P. 67
Ngab mwomo : ndəm okɔ̌n ai məbálá yə á été ………………………………………………...
P. 68
153
(Chapitre 8 : Manifestations cliniques et traitement)……………………………………………
Minsəlɛ́n mimbɔɛ́n á məsí məsí (Variations géographiques)………………………………… P. 68
Mətimi mə́ okɔ̌n (Définition de cas) ……………………………………………………….................................. P. 70
Kán minkókɔ̌n (Classification des patients) ………………………………………………………......................
P. 71
Ǹtaɛn yə á ndá biaŋ (Formes cliniques) ………………………………………………………............................ P. 71
Mvigí dɔ́bəda (Diagnostic) ………………………………………………………..........................................
P. 74
Mə ndəm mə ábuala okɔn (clinique)………………………………………………………...
P. 74
Mimfas yə á
ńsina (De laboratoire)……………………………………………………….
P. 76
Mimfas yə á
radio (Radiologique)………………………………………………………
P. 77
Akɔn dá fulɛn ai atɔm (a tádəgi abám 37 a kwí é dí 50) (Diagnostic différentiel
(Planches
37 à 50)) ………………………………………………………...........................................
Ǹsyɛ́n yə á dɔ́bəda (prise en charge clinique) ………………………………………………………...........
P. 78
P. 78
Bitíé bí kán atɔ̌m (Classification de la maladie)....................................................................
P. 78
Ngab ebulú : Ǹsáálɛ́n, mbílɛ́n ai nyírɛ́n ai atɔ̌m (chapitre neuf : Prévention, Surveillance
et Lutte)…………………………………………………………………………………
Məkán mə́ǹsâlɛ́n ai nyídɛ́n ai atɔ̌m (Modèle de prévention et de lutte)………………..
P. 79
P. 80
É dzóm dzə́ a atíé okɔ̌n (L’agent causal) ……………………………………………………….....................
P. 81
Ǹkalɛ́n okɔ̌n (Transmission de la maladie)………………………………………………............................
É mam mə́ abomɛn bía (L’environnement naturel)…………………………………………
P. 83
É mam mə́ tǐ ai é mod ǎ mbəgə yə ǎ óngə́ngə́mə (Facteurs liés à l’hôte)……………………
P. 84
Zɛn yə á ǹsáálɛ́n ai ǹyídɛ́n ai atɔ̌m (Options en matière de prévention et de
lutte)……………………………………………………………………………………………
Obáləbas yə á mam mə́ a avwála ású ǹsáálɛ́n ai ǹyídɛ́n ai atɔ̌m á məngós mə́ bod yə á
miǹnam bod bə́ akɔ̌n atɔ̌m (Résumé des mesures de prévention et de lutte dans toutes
les communautés d’endémie)………………………………………………………………
Chapitre 3 : aspects pratiques de la traduction medicale français-betifaŋ…………………………………………...
Concepts linguistiques d’analyse de la traduction……………………………………………
P. 82
P. 86
P. 90
P. 92
P. 92
I.1. Les procédés de traduction .................................................................................................
P. 92
I.1.1. La traduction directe …………………………………………………………………….
P. 94
II.1.1 a. L’emprunt ……………………………………………………………………………..
P. 94
II.1.1 b. Le calque………………………………………………………………………………..
P. 94
II.1.1c. Traduction littérale………………………………………………………………………
P. 95
II.1.2 La traduction indirecte……………………………………………………………………
P. 95
II.1.1.a. la transposition………………………………………………………………………….
P. 95
II.1.1.b. L’étoffement/désimplicitation/explication………………………………………………
P. 97
II.1.1.c. La modulation…………………………………………………………………………...
P. 98
154
II.1.1.d. L’équivalence……………………………………………………………………………
P. 99
II.1.1.e. L’adaptation……………………………………………………………………………..
P. 99
II.1.1.f. La terminologisation…………………………………………………………………….
P. 101
II.1.1.g. La déterminalisation…………………………………………………………………….
P. 101
I.2. Difficultés terminologiques………………………………………………………………...
P. 101
1.2.1. Registre de langue…………………………………………………………………………
P. 101
1.2.2. Public cible………………………………………………………………………………...
P. 102
1.2.3 Terminologie médicale du français……………………………………………..................
P. 103
1.2.4 Respect de l’idiotisme……………………………………………………………………..
P. 103
2.3
Difficultés syntaxiques………………………………………………………………….
P. 104
1.3.1. Accord de classe nominale………………………………………………………………...
P. 104
1.3.2 Choix du déterminant………………………………………………………………………
P. 105
1.3.3. Traduction des titres……………………………………………………………………….
P. 106
1.4. Choix des structures idiomatiques………………………………………………………...
P. 107
II. Concepts extra-linguistiques d’analyse de la traduction………………………………...
P. 108
CHAPITRE 4: TERMINOLOGIE…………………………………………………………….
P.113
I.
Arborescences…………………………………………………………………………...
P.113
I.a Arborescence générale……………………………………………………………………….
P.113
I.b. Arborescence spécifique…………………………………………………………………….
P.113
Aborescence épidémiologique de l’UB…………………………………………………………..
P.114
II.
Glossaire…………………………………………………………………………………
P.115
III.
Lexique…………………………………………………………………………………...
P.118
IV.
Fiches terminologiques……………………………………………………………….....
P.124
IV.1 Comment lire une fiche terminologique……………………………………………............
P.124
IV.1.a:La dénomination…………………………………………………………………………
P.125
IV.1.b: La langue………………………………………………………………………………..
P.125
IV.1.c:Le domaine……………………………………………………………………………….
P.125
IV.1.d: La définition……………………………………………………………………………
P.125
IV.1.e: Contexte…………………………………………………………………………………
P.125
IV.2 Liste des vedettes…………………………………………………………………………..
P.126
CONCLUSION GENERALE…………………………………………………………………..
P.137
BIBLIOGRAPHIE………………………………………………………………………………
P.142
ANNEXES
155
DOSSIER DOCUMENTAIRE