Modélisation hygrothermique de l’enveloppe du bâtiment
avec le matériau de chanvre
par
Aguérata KABORE
MÉMOIRE PRÉSENTÉ À L’ÉCOLE DE TECHNOLOGIE SUPÉRIEURE
COMME EXIGENCE PARTIELLE À L’OBTENTION DE
LA MAÎTRISE AVEC MÉMOIRE CONCENTRATION : ÉNERGIE
RENOUVELABLE ET EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE
M.Sc.A
MONTRÉAL, LE 20 JANVIER 2020
ÉCOLE DE TECHNOLOGIE SUPÉRIEURE
UNIVERSITÉ DU QUÉBEC
< Aguérata KABORE, 2019>
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autre support une partie ou la totalité de cette œuvre à condition de mentionner l’auteur, que ces utilisations
soient faites à des fins non commerciales et que le contenu de l’œuvre n’ait pas été modifié.
PRÉSENTATION DU JURY
CE MÉMOIRE A ÉTÉ ÉVALUÉ
PAR UN JURY COMPOSÉ DE :
M. Maref Wahid, directeur de mémoire
Département de génie de la construction à l’École de technologie supérieure
Mme Claudiane Ouellet-Plamondon, codirectrice de mémoire
Département de génie de la construction à l’École de technologie supérieure
M. Hakim Bouzid, président du jury
Département de génie mécanique à l’École de technologie supérieure
M. Daniel Perraton, membre du jury
Département de génie de la construction à l’École de technologie supérieure
IL A FAIT L’OBJET D’UNE SOUTENANCE DEVANT JURY ET PUBLIC
LE 03 DÉCEMBRE 2019
À L’ÉCOLE DE TECHNOLOGIE SUPÉRIEURE
REMERCIEMENTS
Je tiens à exprimer ma profonde gratitude et ma reconnaissance à mon directeur M. Wahid
MAREF et ma codirectrice Mme Claudiane OUELLET-PLAMONDON d’avoir accepté
d’être mes encadreurs. Je les remercie également pour m’avoir bien orienté, supervisé et
conseillé pendant toute la durée de ce travail de recherche et d’avoir contribué à mon
épanouissement scientifique.
Mes remerciements s’adressent également à :
L’équipe du Programme canadien de la Bourse Francophonie (PCBF) de m’avoir donné
l’opportunité de réaliser ce projet dans une université prestigieuse tel que l’École de
Technologie Supérieure (ÉTS), Mr. Bouzid Hakim et Mr. Perraton Daniel d’avoir accepté
agir entant que président du jury et membre du jury.
Mon Directeur de l’Unité de Formation et de Recherche en Sciences exactes et appliquées
(UFR/SEA), Professeur Dieudonné Joseph BATHIEBO, d’avoir donné son accord pour la
réalisation de ce projet et pour ses encouragements continus.
M. Pinghouinde Michel NIKIEMA de l’agence Nationale de la Météorologie, de m’avoir
envoyé les données climatiques nécessaires pour la réalisation de mes travaux et à Mme
Christine RICHARD pour son soutient durant la réalisation de ce projet.
Tout le corps enseignant de l’ÉTS et de l’UFR / SEA, qui ont permis de près ou de loin à
l’aboutissement de ce projet. Tous mes grands frères, tantes, tontons et collèges pour leurs
soutiens.
Modélisation hygrothermique de l’enveloppe du bâtiment avec le matériau chanvre
Aguérata KABORE
RÉSUMÉ
La construction de bâtiment en béton de chanvre est une technique ancienne qui connait un
nouvel essor aujourd’hui en France grâce à sa performance énergétique dans tout le cycle de
vie d’un bâtiment. Ce point fort permet de considérer le béton de chanvre comme un
matériau prometteur pour la construction durable à l’avenir. Ce béton est un matériau de
construction renouvelable et écologique relativement récent au Canada et inutilisé en Afrique
de l’ouest, plus précisément au Burkina Faso. Cependant, le béton de chanvre s’inscrit dans
la tendance actuelle de l’utilisation des matériaux biosourcés. Il a une empreinte écologique
favorable, contribuant à la réduction des émissions de GES. De ce fait, l’intégration de ce
béton dans la construction canadienne et burkinabé est primordiale et bénéfique du point de
vue développement durable. Ce travail consiste à trouver une alternative de construction
traditionnelle par l’intégration de matériaux nouveaux et surtout avec une empreinte
écologique pour l’amélioration de la performance hygrothermique de l’enveloppe du
bâtiment. D’où notre intérêt se penche à l’étude des performances du béton de chanvre en
tant que matériau et surtout son intégration et son comportement hygrothermique dans le
système d’enveloppe étudiée. Les résultats de la simulation avec le logiciel WUFI Pro 6.2
des murs dans le cadre d’une étude pour la ville de Montréal ont révélé que le béton de
chanvre présente une excellente qualité de régulation de la chaleur et de l’humidité, donc
aucun problème de dégradation causé par l’humidité n’est détecté pour des infiltrations d’eau
de moins de 5m3/m2h. Toute fois pour un taux de pluie battante de plus de 5% pendant toute
l’année, que le mur soit en laine de verre ou béton de chanvre, son coté extérieur ne supporte
pas. Pour la ville de Dori, les résultats de la simulation avec le logiciel WUFI Pro 6.2 des
murs de l’étude ont révélé que le béton de chanvre présente une excellente qualité de
régulation de la chaleur quel que soit la quantité de fraction de rayonnement solaire incident
envoyée à sa surface extérieure en plus de la température extérieure. En effet, les
températures de la surface intérieure des murs en béton de chanvre tournent autour de 21,6 ℃
à 24,5 ℃ comparativement aux murs en brique de terre comprimée et en bloc de ciment, dont
la température intérieure est entre 21 ℃ et 27 ℃ respectivement 19 ℃ et 29 ℃. En
conclusion, le béton de chanvre semble être un excellent matériau à intégrer dans la
construction canadienne et burkinabé tout en respectant les codes de construction.
Mots-clés : Chanvre, matériaux biosourcés, écologiques, comportement hygrothermique,
performance thermique, code de construction
Hygrothermal modeling of the building envelope with hemp material
Aguérata KABORE
ABSTRACT
The hemp concrete in building is an old technique that is experiencing a new boom today in
France thanks to its energy performance throughout the life cycle of a building (phase of
construction, occupation and demolition). This strong point makes hemp concrete a
promising material for sustainable building in the future. This concrete is a relatively new
renewable and green building material in Canada and unused in West Africa, specifically in
Burkina Faso. However, hemp concrete is part of the current trend in the use of biobased
materials. Indeed, it is a filling and non-carrier material obtained by mixing hemp, lime and
water. It has a favorable ecological footprint, contributing to the reduction of GHG
emissions. As a result, the integration of this concrete in Canadian and Burkinabe building is
essential and beneficial from a sustainable development point of view. This work involves
finding a traditional construction alternative by integrating new materials that has an
ecological footprint to improve the hygrothermal performance of the building envelope.
Hence our interest to study the performance of hemp concrete as a material and its
integration in the building envelope. The results of the simulation with the WUFI Pro 6.2
software for study conducted on walls the city of Montreal revealed that hemp concrete has
excellent heat and moisture regulation quality, so no degradation problems caused humidity
is observed after the simulation for water infiltration of less than 5m3 / m2h. However, for a
driving rain rate of more than 5%, whether the wall is made of glass wool or hemp concrete,
its external side does not support this quantity for all year long. For the city of Dori, the
results of the simulation with the WUFI Pro 6.2 software of the studied walls revealed that
the hemp concrete has an excellent quality of regulation of the heat whatever the fraction of
solar radiation incident sent to its outer surface in addition to the outside temperature. In fact,
the interior surface temperatures of hemp concrete walls are around 21.6 ℃ to 24.5 ℃,
making the habitat pleasant to live compared to compressed earth brick and cement block
walls, of which the indoor temperature is between 21 ℃ and 27 ℃ respectively 19 ℃ and 29
℃. In conclusion, hemp concrete seems to be an excellent material to integrate into Canadian
and Burkinabe building while respecting building codes.
Keywords: Hemp, biosourced materials, ecological, hygrothermal behavior, thermal
performance, building code
TABLE DES MATIÈRES
Page
INTRODUCTION .....................................................................................................................1
CHAPITRE 1
REVUE DE LA LITTÉRATURE .............................................................11
1.1
Interaction du bâtiment et de son environnement ........................................................11
1.1.1
Transferts de chaleur entre l’enveloppe du bâtiment et le milieu
extérieur ................................................................................................... 12
1.1.2
Influence du climat extérieur sur l’ensemble de l’enveloppe
du bâtiment................................................................................................ 14
1.1.3
Rôle de l’enveloppe face au climat extérieur ............................................ 15
1.2
Demande d’énergie et émissions de gaz à effet de serre .............................................17
1.3
Bois dans la construction .............................................................................................21
1.3.1
Avantages de l’utilisation du bois dans la construction ............................ 24
1.3.2
Gestion de l’humidité dans les bâtiments à ossature de bois .................... 26
1.3.3
Exemple des systèmes de mur à ossature de bois ..................................... 29
1.4
Chanvre dans la construction .......................................................................................31
1.4.1
Composition de la plante de chanvre et avantages liées à sa culture ........ 32
1.4.2
Liant .......................................................................................................... 35
1.4.2.1 La chaux ..................................................................................... 36
1.4.3
Béton de chanvre dans la construction...................................................... 37
1.5
Utilité des outils de simulation ....................................................................................49
CHAPITRE 2
2.1
2.2
CODES DES BÂTIMENTS ET CONSTRUCTION AU CANADA
ET AU BURKINA FASO .........................................................................53
Codes et construction des bâtiments au Canada et au Québec ....................................53
2.1.1
Codes de constructions ............................................................................. 53
2.1.2
Bâtiments résidentiels ............................................................................... 55
2.1.3
Étanchéité à l’air ....................................................................................... 60
Construction au Burkina Faso......................................................................................63
2.2.1
Condition climatique ................................................................................. 63
2.2.2
Matériaux majoritaires utilisés dans la construction ................................. 64
2.2.3
Matériaux disponibles nécessaires pour la construction
au Burkina Faso ........................................................................................ 65
CHAPITRE 3
3.1
3.2
MODÉLISATION DE L’ENVELOPPE DE BÂTIMENT ET
CHOIX DE L’OUTIL DE SIMULATION................................................71
Transfert thermique et massique à travers une enveloppe ...........................................71
3.1.1
Définition des coefficients liés à l’équation de conservation
de chaleur et d’humidité............................................................................ 73
Propriétés importantes pour l’étude hygrothermique des matériaux ...........................74
3.2.1
Densité à l’état sec du matériau ................................................................ 74
3.2.2
Chaleur spécifique .................................................................................... 74
XII
3.3
3.2.3
Inertie thermique ou masse thermique ...................................................... 75
3.2.4
Conductivité thermique 𝝀 ......................................................................... 76
3.2.5
Facteur de résistance à la diffusion de la vapeur 𝝁 ................................... 77
3.2.6
Teneur en eau ............................................................................................ 77
3.2.7
Humidité relative et coefficient d’absorption du liquide .......................... 81
Modélisation numérique ..............................................................................................82
3.3.1
Présentation du logiciel ............................................................................. 82
3.3.2
Norme utilisée pour la simulation présente dans WUFI Pro 6.2 .............. 84
3.3.3
Facteurs pertinents .................................................................................... 85
CHAPITRE 4
VÉRIFICATION DU LOGICIEL WUFI Pro 6.2......................................87
4.1
Hypothèse pour la simulation Dahkal, 2017 et Lamalle, 2016 ....................................87
4.2
Condition aux limites ...................................................................................................88
4.3
Configuration d’assemblage de mur pour la vérification ............................................89
4.3.1
Pour la ville de Toronto défini par Dahkal ............................................... 89
4.3.2
Pour la ville de Liége défini par Lamalle.................................................. 91
4.3.3
Configuration avec WUFI Pro .................................................................. 93
4.4
Vérification des résultats WUFI Pro 6.2 à ceux de Dahkal, 2017 et Lamalle, 2016 ...95
4.4.1
Vérification des résultats WUFI Pro 6.2 à ceux de Dahkal, 2017 ............ 95
4.4.2
Vérification des résultats WUFI Pro 6.2 à ceux de Lamalle, 2016......... 102
CHAPITRE 5
5.1
5.2
MÉTHODOLOGIE ET SIMULATION NUMÉRIQUE DES CAS
D’ÉTUDE ................................................................................................109
Méthodologie .............................................................................................................109
5.1.1
Objectif de l’étude et intégration du béton de chanvre dans
l’enveloppe du bâtiment ......................................................................... 116
5.1.2
Méthode de formulation du béton de chanvre et de sa composition....... 116
5.1.2.1 Béton de chanvre formulé par Collet F., 2004 ......................... 116
5.1.2.2 Béton de chanvre formulé par Samri Driss, 2008 .................... 117
5.1.2.3 Béton de chanvre formulé par Dhakal, 2017 ........................... 119
5.1.3
Propriétés hygrothermiques des bétons de chanvre de (Collet, 2004),
de (Samri, 2008) et (Dhakal, 2017) ........................................................ 119
Simulations ................................................................................................................125
5.2.1
Limitations .............................................................................................. 125
5.2.2
Hypothèses de base pour les parois d’études .......................................... 125
5.2.3
Condition aux limites .............................................................................. 125
5.2.4
Composition des murs d’étude................................................................ 127
CHAPITRE 6
RÉSULTATS ET DISCUSSIONS ..........................................................133
6.1
Résultats .....................................................................................................................133
6.1.1
Résultats de la simulation des murs de la ville de Montréal ................... 136
6.1.1.1 Teneur en eau totale, teneur en eau et l’humidité relative
des matériaux des murs pour chaque scénario ......................... 136
6.1.1.2 Évolution de la température à l’extérieur du polystyrène et
dans l’isolant et de la surface intérieure du mur ..................... 146
6.1.2
Résultats de la simulation des murs de la ville de Dori .......................... 149
XIII
6.2
Discussions ................................................................................................................153
6.2.1
Discussion des résultats des murs simulés par les données de la ville
de Montréal ............................................................................................. 153
6.2.2
Discussion des résultats des murs simulés par les données de la ville
de Dori ................................................................................................... 159
CONCLUSION ......................................................................................................................167
RECOMMANDATIONS ......................................................................................................169
ANNEXE I
DÉFINITION DES NORMES PRÉSENTENT DANS LE
LOGICIEL WUFI Pro 6.2 .......................................................................171
ANNEXE II
GUIDE D’UTILISATION DU LOGICIEL WUFI Pro 6.2 ET
RÉSULTATS DÉTAILLÉS DES SIMULATION
(MODÉLISATION WUFI PRO 6.2) .......................................................173
II.1.
WUFI Pro 6.2_encodage cas standard ......................................................................173
II.2.
II.3.
WUFI Pro 6.2 _Matériaux .........................................................................................181
WUFI Pro 6.2_Résultats des murs de Montréal et des murs de Dori ...................... 190
BIBLIOGRAPHIE .................................................................................................................205
LISTE DES TABLEAUX
Page
Tableau 1.1
Récapitulation des résultats de la figure 1.6 ..............................................19
Tableau 1.2
Énergie grise et émissions de dioxyde de carbone de différents
matériaux de la construction ....................................................................24
Tableau 1.3
Caractéristique physique des matériaux à base de bois. ............................28
Tableau 1.4
Compositions massiques et volumiques des liants PF70
et Tradichanvre .........................................................................................35
Tableau 1.5
Exemple de dosage massique en fonction de l’utilisation [Evrard, 08] ....38
Tableau 1.6
Porosité du mortier de chanvre ..................................................................39
Tableau 2.1
Réglementation énergétique pour les nouveaux bâtiments (remplace
le REENBQ) prévue pour 2017 .................................................................55
Tableau 2.2
Valeurs RSI et R exigées pour les nouveaux bâtiments, des maisons
Novoclimat et la nouvelle réglementation (partie 11) 1 et
la transmission thermique ..........................................................................57
Tableau 2.3
Valeurs RSI et R exigés pour la nouvelle réglementation (partie 11) 2 .....58
Tableau 2.4
Tableau 9.25.1.2 faisant partie intégrante de l’article 9.25.1.2. .................59
Tableau 2.5
Degrés-jours sous 18℃ de quelques villes de Canada ...............................59
Tableau 3.1
Définition de chaque terme des équations (3-1) et (3-2) ...........................72
Tableau 3.2
Définition des coefficients des équations (3-1) et (3-2).............................73
Tableau 3.3
Expressions de la teneur en eau .................................................................78
Tableau 3.4
Expressions utilisées par certains auteurs pour la détermination
de la pression saturante ..............................................................................80
Tableau 3.5
Expressions nécessaires pour la détermination des coefficients
de diffusion ................................................................................................81
Tableau 4.1
Données d’entrée du béton de chanvre ......................................................91
XVI
Tableau 4.2
Données d’entrées des matériaux...............................................................92
Tableau 4.3
Intégrale de flux par rapport au temps : mur 1...........................................98
Tableau 4.4
Résumé de la teneur en eau totale : mur 1 .................................................98
Tableau 5.1
Liste des scénarios de simulation pour la ville de Montréal ....................111
Tableau 5.2
Liste des scénarios de simulation pour la ville de Dori ...........................112
Tableau 5.3
Composition du béton de chanvre A et B ................................................117
Tableau 5.4
Composition de HLC1 et HLC2 ..............................................................118
Tableau 5.5
Composition des bétons Mix1, Mix2 et Mix3 .........................................119
Tableau 5.6
Valeur de teneur en eau à 80%HR, saturation en eau libre et
maximale calculée à partir des données de (Collet, 2004) et
de (Samri, 2008).......................................................................................120
Tableau 5.7
Valeur de l’humidité typique de construction des bétons de chanvre
calculé à partir des données de (Collet, 2004), de (Samri, 2008) et
de (Dhakal, 2017).....................................................................................120
Tableau 5.8
Résumé des données des bétons de chanvre utilisés dans l’étude ...........122
Tableau 5.9
Tableau de référence résumant les propriétés des bétons de chanvre ......122
Tableau 5.10
Propriétés hygrothermiques des bétons de chanvre utilisés pour
l’étude établie en utilisant les données du béton de chanvre
de (Samri, 2008) et (Dhakal, 2017) .........................................................124
Tableau 5.11
Composition de chaque enveloppe de bâtiment étudiées dans
WUFI Pro 6.2 pour la ville de Montréal ..................................................128
Tableau 5.12
Propriétés des composants de l’enveloppe pour la ville de Montréal ......129
Tableau 5.13
Résumé des valeurs de la résistance thermique (RSI/R) pour chaque
mur et isolant, de la transmission thermique U et de l’épaisseur
totale de chaque cas obtenu par le logiciel WUFI Pro 6.2 ......................130
Tableau 5.14
Composition de chaque enveloppe de bâtiment étudiée dans WUFI
Pro 6.2 pour la ville de Dori au Burkina Faso .........................................131
Tableau 5.15
Propriétés des composants de l’enveloppe pour la ville de Dori .............131
Tableau 6.1
Récapitulation des résultats de la variation de température des murs .....154
XVII
Tableau 6.2
Récapitulation des résultats de l’humidité relative des murs pour
les deux taux d’infiltration d’eau .............................................................154
Tableau 6.3
Récapitulation des résultats de l’humidité relative des murs pour
les deux fractions de pluie battante .........................................................155
Tableau 6.4
Récapitulation de la variation de la température dans les matériaux .......161
LISTE DES FIGURES
Page
Figure 0.1
Variation de la température journalière de la ville de Dori pour
l’année 2016 .................................................................................................6
Figure 0.2
Variation de la température de la ville de Dori pour le mois
de mai 2016 ..................................................................................................7
Figure 0.3
Variation de la température de la ville de Dori pour une journée
typique (24 h) du mois de mai 2016 ..........................................................7
Figure 0.4
Synthèse du travail .....................................................................................10
Figure 1.1
Modes de transfert de chaleur dans un bâtiment ........................................13
Figure 1.2
Sollicitations extérieures que subit l’enveloppe d’un bâtiment .................14
Figure 1.3
Migration de la vapeur d’eau par convection et par diffusion ...................15
Figure 1.4
Demande d’énergie des bâtiments résidentiels au Canada 2013 ..............17
Figure 1.5
Demande d’énergie des bâtiments résidentiels au Québec ........................18
Figure 1.6
Évolution du réchauffement global, selon différents scénarios
d’émission de GES.....................................................................................19
Figure 1.7
Émissions de GES du secteur résidentiel, par scénario – Canada ............20
Figure 1.8
Différents matériaux issus de bois .............................................................22
Figure 1.9
Évaluation du cycle de vie de trois systèmes de construction ...................25
Figure 1.10
Construction en bois typique au Canada ....................................................26
Figure 1.11
Valeur tampon d’humidité .........................................................................28
Figure 1.12
Composition des murs à ossature de bois ..................................................29
Figure 1.13
Exemple de murs à ossature de bois ..........................................................30
Figure 1.14
Plantes de chanvre (a) et la composition de la tige de chanvre (b) ............32
XX
Figure 1.15
Tige de chanvre (a), Micrographie d’une coupe d’une tige
de chanvre (b) ............................................................................................33
Figure 1.16
Vue au microscope électrique à balayage MEB de la porosité
de la tige du chanvre ..................................................................................34
Figure 1.17
Chènevotte de finition (a), chènevotte fibrée pour dalle (b) et
chènevotte standard pour isolation (c) ......................................................34
Figure 1.18
Différents matériaux issus du chanvre .......................................................35
Figure 1.19
Composition du béton de chanvre (a) et schématisation de la matrice
en fonction de l’utilisation [Evrard, 08] (b) ..............................................37
Figure 1.20
Trois classes de pores au sein du béton de chanvre [Col, 2004]................38
Figure 1.21
Valeur d’énergie grise pour les matériaux couramment utilisés
dans le bâtiment ........................................................................................39
Figure 1.22
Masse volumique initiale et finale du béton de chanvre pour
différentes formulations .............................................................................40
Figure 1.23
Isotherme d’adsorption-désorption expérimentale et analytique
du béton de chanvre ..................................................................................42
Figure 1.24
Isotherme d’adsorption-désorption des particules de chanvre
à T = 20℃ ..................................................................................................43
Figure 1.25
Isotherme d’adsorption-désorption du liant PF70 et chènevotte :
source (GARNIER, 2000) .........................................................................43
Figure 1.26
Émission et captation de CO2 en Teq CO2.................................................45
Figure 1.27
Comparaison de la température intérieure de deux bâtiments «
béton de chanvre noyé » et « ossature de bois classique » en fonction
de la température extérieure en été pour une journée typique (24 h) ........46
Figure 1.28
Mur en brique de chanvre (a) et mortier de chanvre projeté (b) ................47
Figure 1.29
Béton de chanvre en contacte d’un bruleur................................................48
Figure 2.1
Valeurs de la résistance thermique totale de chaque partie
du bâtiment exigé par le code de construction du Québec........................56
Figure 2.2
Étapes à suivre pour un bâtiment plus étanche à l’air ................................60
Figure 2.3
Importance de l’étanchéité à l’air .............................................................61
XXI
Figure 2.4
Technique de réalisation de l’étanchéité à l’air .........................................62
Figure 2.5
Variation des températures extérieures des années 2014-2016
de la ville de Dori .......................................................................................63
Figure 2.6
Histogramme des températures moyennes mensuels .................................64
Figure 2.7
Zones et pôles d’utilisation des matériaux et techniques appropriés,
Observations sur le terrain. ........................................................................66
Figure 2.8
Différents types de construction au Burkina Faso .....................................68
Figure 3.1
Température intérieure pour une paroi à faible et à forte inertie
thermique ..................................................................................................75
Figure 3.2
Interface de WUFI Pro 6.2 .........................................................................83
Figure 3.3
Espace de travail ........................................................................................83
Figure 3.4
Organigramme de calcul avec la norme ANSI/ASHRAE 160 ..................85
Figure 3.5
Modèle globale pour la méthode de calcul numérique par
WUFI Pro 6.2 .............................................................................................86
Figure 4.1
Assemblage de mur de simulation pour la vérification
(WUFI Pro 6.2) et Dahkal, 2017 ................................................................90
Figure 4.2
Assemblage de mur de simulation pour Lamalle et WUFI Pro 6.2 ..........92
Figure 4.3
Assemblage du mur 2, WUFI Pro 6.2 (a) et Dahkal, 2017 (b) ..................93
Figure 4.4
Cas 1, WUFI Pro 6.2 (a) et Lamalle, 2016 (b) ...........................................94
Figure 4.5
Animation pour le mur 1, a) WUFI Pro 6.2 et b) WUFI Pro 5.1
pour la ville de Toronto.............................................................................96
Figure 4.6
Animation pour le mur 2, a) WUFI Pro 6.2 et b) WUFI Pro 5.1
pour la ville de Toronto.............................................................................97
Figure 4.7
Teneur en eau (kg/m2) du mur 1, Dahkal ,2017 .........................................98
Figure 4.8
Teneur en eau (kg/m2) du mur 1, WUFI Pro 6.2 [Aguérata Kaboré] ........99
Figure 4.9
Teneur en eau des enduits de chaux du mur 1, Dahkal, 2017 ....................99
Figure 4.10
Teneur en eau des enduits de chaux du mur 1, WUFI Pro 6.2
[Aguérata Kaboré] ...................................................................................100
XXII
Figure 4.11
Teneur en eau du béton de chanvre du mur 1, Dhakal, 2017...................100
Figure 4.12
Teneur en eau du béton de chanvre du mur 1, WUFI Pro 6.2
[Aguérata Kaboré] ..................................................................................101
Figure 4.13
Teneur en eau totale (kg/m2) du mur 2, Dahkal, 2017 .............................101
Figure 4.14
Teneur en eau totale (kg/m2) du mur 2, WUFI Pro 6.2
[Aguérata Kaboré] ...................................................................................102
Figure 4.15
Animation pour le cas 1, Liège pour le 1/10/2019...................................103
Figure 4.16
Teneur en eau totale du cas 1, Lamalle, 2016 ..........................................104
Figure 4.17
Teneur en eau totale du cas 1, WUFI Pro 6.2 ..........................................104
Figure 4.18
Teneur en eau du béton de bois côté gauche, cas 1, Lamalle, 2016 ........105
Figure 4.19
Teneur en eau du béton de bois côté gauche, cas 1, WUFI Pro 6.2 .........105
Figure 4.20
Teneur en eau du béton de bois côté droit (vers l’intérieur), cas 1,
Lamalle, 2016 .........................................................................................106
Figure 4.21
Teneur en eau du béton de bois côté droit (vers l’intérieur), cas 1,
WUFI Pro 6.2 ..........................................................................................106
Figure 4.22
Teneur en eau du béton de bois côté extérieur, cas 4, Lamalle, 2016 .....107
Figure 4.23
Teneur en eau du béton de bois côté extérieur, cas 4, WUFI Pro 6.2 ......107
Figure 5.1
Structure d’enveloppe ..............................................................................110
Figure 5.2
Matrice de composition d’enveloppe pour l’étude à Dori
au Burkina Faso .......................................................................................113
Figure 5.3
Étape de simulation pour la ville de Dori ................................................113
Figure 5.4
Matrice de composition d’enveloppe de l’étude pour la ville
de Montréal au Canada ............................................................................114
Figure 5.5
Étape de simulation pour la ville de Montréal .........................................114
Figure 5.6
Exemple de matériaux cités dans la conception des murs d’études.........115
Figure 5.7
Séchage à l’étuve .....................................................................................118
Figure 5.8
Évolution de la teneur en eau volumique en fonction de la masse des
bétons de chanvre.....................................................................................121
XXIII
Figure 6.1
Configuration du mur et maillage du cas standard dans WUFI Pro 6.2
pour la ville de Montréal ..........................................................................134
Figure 6.2
Animation du cas standard 1 pour le taux d’infiltration d’eau
de 1m3/m2h, ville de Montréal .................................................................134
Figure 6.3
Configuration du mur et maillage du cas 1 dans WUFI Pro 6.2 pour la
ville de Dori .............................................................................................135
Figure 6.4
Animation du cas 1pour le taux d’infiltration d’eau de 1m3/m2h,
la ville de Dori .........................................................................................135
Figure 6.5
Teneur en eau totale des murs cas standard, mur 1 et mur 2
à Montréal pour un taux d’infiltration d’eau de 1 m3/m2 h ....................137
Figure 6.6
Teneur en eau totale des murs cas standard, mur 1 et mur 2 pour
un taux d’infiltration d’eau de 5 m3/m2 h.................................................137
Figure 6.7
Courbes teneur en eau totale du mur en laine de verre ............................138
Figure 6.8
Courbes de teneur en eau totale du mur en béton de chanvre HLC2 .......139
Figure 6.9
Teneur en eau totale des murs en béton de chanvre Mix 3 ......................139
Figure 6.10
Teneur en eau de l’isolant en laine de verre, du béton de chanvre
HLC2 et du béton de chanvre Mix3 pour le taux d’infiltration
de 1 m3/m2 h .............................................................................................140
Figure 6.11
Teneur en eau de l’isolant en laine de verre, du béton de chanvre
HLC2 et du béton de chanvre Mix3 pour le taux d’infiltration
de 5 m3/m2 h .............................................................................................141
Figure 6.12
Teneur en eau de l’isolant en polystyrène expansé ..................................141
Figure 6.13
Évolution de l’humidité pour un taux d’infiltration de 1 m3/m2 h:
cas standard ..............................................................................................142
Figure 6.14
Évolution de l’humidité pour un taux d’infiltration de 5 m3/m2 h:
cas standard .............................................................................................143
Figure 6.15
Évolution de l’humidité pour un taux d’infiltration de 1 m3/m2 h:
cas 1 .........................................................................................................143
Figure 6.16
Évolution de l’humidité pour un taux d’infiltration de 5 m3/m2 h:
cas 1 .........................................................................................................144
XXIV
Figure 6.17
Évolution de l’humidité pour un taux d’infiltration de 1 m3/m2 h:
cas 2 ........................................................................................................144
Figure 6.18
Évolution de l’humidité pour un taux d’infiltration de 5 m3/m2 h:
cas 2 .........................................................................................................145
Figure 6.19
Variation de la température pour un taux d’infiltration de 1 m3/m2 h:
cas standard .............................................................................................146
Figure 6.20
Variation de la température pour un taux d’infiltration de 5 m3/m2 h:
cas standard .............................................................................................147
Figure 6.21
Variation de la température pour un taux d’infiltration de 1 m3/m2 h:
cas 1 .........................................................................................................147
Figure 6.22
Variation de la température pour un taux d’infiltration de 5 m3/m2 h:
cas 1 .........................................................................................................148
Figure 6.23
Variation de la température pour un taux d’infiltration de 1 m3/m2 h:
cas 2 .........................................................................................................148
Figure 6.24
Variation de la température pour un taux d’infiltration de 5 m3/m2 h:
cas 2 ........................................................................................................149
Figure 6.25
Évolution de la température dans le bloc de ciment pour une fraction de
rayonnement solaire incidente de 1 % .....................................................150
Figure 6.26
Évolution de la température dans le bloc de ciment pour une fraction de
rayonnement solaire incidente de 5 % .....................................................151
Figure 6.27
Évolution de la température dans un mur en brique de terre
comprimée pour une fraction de rayonnement solaire incidente
de 1 % ......................................................................................................151
Figure 6.28
Évolution de la température dans un mur en brique de terre
comprimée pour une fraction de rayonnement solaire incidente de 5 % 152
Figure 6.29
Évolution de la température dans un mur en béton de chanvre pour une
fraction de rayonnement solaire incidente de 1 % ...................................152
Figure 6.30
Évolution de la température dans un mur en béton de chanvre pour
une fraction de rayonnement solaire incidente de 5 % ..........................153
Figure 6.31
Évolution de l’humidité relation pour une fraction de pluie battante
de 1 % : cas standard...............................................................................156
XXV
Figure 6.32
Évolution de l’humidité relation pour une fraction de pluie battante
de 5 % : cas standard ................................................................................156
Figure 6.33
Évolution de l’humidité relation pour une fraction de pluie battante
de 1 % : cas 1 ...........................................................................................157
Figure 6.34
Évolution de l’humidité relation pour une fraction de pluie battante
de 5 % : cas 1 ...........................................................................................157
Figure 6.35
Évolution de l’humidité relation pour une fraction de pluie battante
de 1 % : cas 2 ...........................................................................................158
Figure 6.36
Évolution de l’humidité relation pour une fraction de pluie battante
de 5 % : cas 2 ..........................................................................................158
Figure 6.37
Atténuation de la température dans les murs pour une fraction de
rayonnement solaire de 1 % .....................................................................160
Figure 6.38
Température de la surface intérieure des matériaux pour une fraction
de rayonnement solaire incidente de 1 % ................................................161
Figure 6.39
Température de la surface intérieure des matériaux pour une fraction
de rayonnement solaire incidente de 5 % ................................................162
Figure 6.40
Température de la surface intérieure des murs pour une fraction de
rayonnement solaire incidente de 1 % .....................................................162
Figure 6.41
Température de la surface intérieure des murs pour une fraction de
rayonnement solaire incidente de 5 % .....................................................163
Figure 6.42
Température de la surface intérieure du mur en béton de chanvre ..........164
LISTE DES ABRÉVIATIONS, SIGLES ET ACRONYMES
Certaines notations ne figurent pas dans la liste ci-dessous du fait qu’elles sont définies
directement dans le texte.
ACH
Changement d’Air par heure
ADEME
Agence de l’Environnement et de Maitrise de l’Énergie
ASHRAE
American Society of Heating Refrigeration and Air-conditioning Engineers
ASTM
American Society for Testing and Material
ARPE
Association Régionale pour la Promotion de l’Éco-construction
BTC
Bloc de Terre Comprimée
BLT
Bloc de Latérite Taillé
CSB
Construction Sans Bois
CCQ
Code de Construction du Québec
CNRC
Conseil National de Recherche du Canada
COP
Conférence Internationale sur le Climat
CIMAF
Ciment de l’Afrique
CIMAFASO
Ciment du Burkina Faso
CVC
Système de Chauffage, Ventilation et Climatisation
CSTB
Centre Scientifique et Technique du Bâtiment
EPS
Polystyrène Expansé
GES
Emission des Gaz à Effet de Serre
IBP
Institut Fraunhofer pour la Physique du Bâtiment
ILNAS
Institut Luxembourgeois de Normalisation d’Accréditation et de Sécurité
INSD
Institut National de la Statistique et de la Démographie
XXVIII
IRIS
Institut de Relation Internationale et Stratégique
ISO
Organisation Internationale de Normalisation
MBV
Valeur Tampon d’Humidité
MEB
Microscopie Electronique à Balayage
PNACC_BF
Plan National d’Adaptation au Changement Climatique au Burkina Faso
PME
Petites et Moyennes Entreprises
RCP
Représentative Concentration Pathway
RNCan
Ressources Naturelle Canadienne
REENB
Règlementation Énergétique pour les Nouveaux Bâtiments
SCHL
Société Canadienne d’Hypothèque et Logement
VN
Voûte Nubienne
WUFI
Wärme Und Feuchte Instationär (Transitoires de Chaleur et d’Humidité)
LISTE DES SYMBOLES ET UNITÉS DE MESURE
A
𝑎
𝐶
𝑑
𝑑
𝐷
𝐷
𝐷
𝐷
𝐷
𝐸
𝑒
𝑔
𝑔
H
HR
U
𝐾
𝐾
𝐾
Lv
𝐿
𝑀
𝑚
𝑚
𝑚
𝑚
𝑚
𝑚
𝑚
𝑛
𝑛
𝑛
𝑛 ,
𝑛 ,
P
Pa, Po
Pc
𝑃
Psat
𝑃
𝑄
Unité de l’aire (m2)
Diffusivité thermique (m2/s)
Chaleur massique (J/ [kg. k])
Distance (m)
Diamètre des pores (m)
Coefficient de conduction (g/[m.h.mmHg])
Gradient de la teneur en eau (m2/s)
Coefficient de conduction liquide (kg/m s)
Gradient de température (K/W)
Coefficient de diffusion de vapeur de l’air libre (m2/s)
Effusivité thermique (J/m2 Ks1/2)
Épaisseur (m)
Champ de pesanteur (N/kg)
Densité de flux de diffusion de vapeur (kg/m2s)
Enthalpie Totale (J/m3)
Humidité Relative (%)
Transmission thermique (W/m2K)
Conductivité hydraulique (kg/Pa.m.s)
Perméabilité liquide (s)
Nombre de Knudsen (-)
Chaleur latente de vaporisation (J/kg)
Libre parcours moyen (m)
Masse molaire de la vapeur d’eau (g/mol)
Masse (kg)
Masse de la partie solide (kg)
Masse du matériau à l’état sec (kg)
Masse d’eau dans le matériau (kg)
Masse du matériau humide (kg)
Débit massique de l’air (kg/s)
Débit massique de la vapeur (kg/s)
Porosité totale (m3/m3)
Porosité fermée (m3/m3)
Porosité ouverte (m3/m3)
Porosité ouverte interconnectée (m3/m3)
Porosité ouverte non interconnectée (m3/m3)
Pression (Pa)
Pression atmosphérique (Pa)
Pression capillaire (Pa)
Pression liquide (Pa)
Pression de vapeur saturante (Pa)
Pression de vapeur d’eau (Pa)
Quantité de chaleur (J)
XXX
𝑞
𝑟
R
R
RSI
𝑆𝑑
𝑆
t
T
𝑉
𝑉
𝑉
𝑉
𝑉,
𝑉,
𝑉
𝑊
𝑊
𝑊
𝑊
𝑧
∆𝑇
Flux de la vapeur d’eau (kg/s)
Rayon (m)
Constante des gaz parfait (J/ [mol.K])
Résistance thermique (m2K/W)
Résistance thermique effective (m2K/W)
Épaisseur équivalente de diffusion (m)
Taux de saturation (-)
Temps (s ou en h)
Température (℃)
Volume (m3)
Volume apparent (m3)
Volume fermé (m3)
Volume ouvert (m3)
Volume ouvert interconnecté (m3)
Volume ouvert non interconnecté (m3)
Volume du matériau à l’état sec (m3)
Teneur en eau (kg/m3)
Teneur en eau de l’air (kg/m3)
Perméance à la vapeur d’eau (g/ [m2 h mmHg])
Teneur en eau de la vapeur (kg/m3)
Hauteur (m)
Variation de la température (℃)
Unité de masse
MteqCO2
Ha
kgeqCO2
Teq
Millions de tonnes équivalentes dioxyde de carbone
Hectare
Kilogramme équivalent dioxyde de carbone
Tonne équivalente
Lettres grecques
𝜆
𝛿
𝛿
𝜌
𝜌
𝜌
𝜌
𝜌
Conductivité thermique
Perméabilité à la vapeur d’eau du matériau
Perméabilité à la vapeur d’eau de l’air
Masse volumique apparente
Masse volumique du matériau solide
Masse volumique du matériau à l’état sec
Masse volumique de l’eau liquide
Masse volumique de la vapeur d’eau
(W/m K)
(g/m h mmHg)
(g/m h mmHg)
(kg/m3)
(kg/m3)
(kg/m3)
(kg/m3)
(kg/m3)
XXXI
𝜎
∇
𝜃
𝜑
𝜇
𝒩
𝜀
Tension superficielle
(m2kg/ (K.s2.mol)
Gradient
(-)
Angle de mouillage
(-)
Humidité relative
(-)
Facteur de résistance à la diffusion de vapeur d’eau
(-)
Nombre de Reynold
(-)
Taux de changement de phase
(-)
INTRODUCTION
La nécessité d’améliorer l’ensemble des composants du bâtiment et de réduire sa
consommation énergétique est de plus en plus cruciale. Au Canada et comme partout dans le
monde, les émissions de gaz à effet de serre (GES) produites par les activités humaines sont
attribuées aux activités de la consommation d’énergie. Au niveau mondial, le secteur du
bâtiment représente à lui seul plus de 32 % de la consommation énergétique finale et
contribue à hauteur d’un tiers aux émissions de gaz à effet de serre (Thibault & El
Andaloussi, 2011). En Amérique du Nord, les bâtiments représentent plus de 31 % de la
consommation énergétique totale, 76 % de l’énergie produite par les centrales sont destinées
à l’alimentation des bâtiments (Commission de Coopération Environnementale, 2008). Cette
demande énergétique contribue à plus de 35 % des émissions totales de CO2 à l’échelle
continentale (Commission de Coopération Environnementale, 2008). Le secteur du bâtiment
est donc l’un des principaux émetteurs de gaz à effet de serre en Amérique du Nord. En
Afrique, 80 % de la consommation énergétique totale des pays est destiné aux bâtiments,
dont plus des 67 %, à l’alimentation électrique (François, Radanne, & Diaz, 2012). Face à ces
chiffres, les concepteurs et les chercheurs réfléchissent à des solutions en vue de réduire la
consommation énergétique et les émissions de gaz à effet de serre liées aux bâtiments.
Depuis les années 1970, les questions environnementales, la pollution et la consommation
d’énergie sont devenues de plus en plus importantes (Varenio, 2012). Les codes et
réglementations thermiques qui en ont résulté ont conduit le secteur de la construction à se
concentrer sur l’isolation thermique de l’enveloppe du bâtiment. Les bâtiments nouvellement
construits et rénovés sont de plus en plus étanches à l’air et très performants en ce qui
concerne l’isolation thermique (Chamoin, 2013). Ce qui permet de réduire les besoins en
chauffage en hiver, mais conduit à l’augmentation des besoins en refroidissement en été
(Chamoin, 2013). Ce problème est lié aux matériaux utilisés pour la construction et à
l’orientation du bâtiment par rapport au gain solaire en été.
2
Les matériaux d’isolation couramment utilisés dans la construction sont principalement
réalisés avec des matériaux non renouvelables et souvent non adaptés au climat, ce qui
engendre des problèmes de réutilisation en fin de cycle. De plus, la disponibilité limitée des
ressources naturelles créée par l’urbanisation rapide entraîne une pénurie de matériaux de
construction conventionnels (Désaunay Cécile & Jouvenel François, 2014). Aussi l’énergie
consommée pour la production des matériaux de construction classiques pollue énormément
l’air, l’eau et la terre (Désaunay Cécile & Jouvenel François, 2014). Pour répondre à la
demande incessante des matériaux de construction à haute efficacité énergétique sans polluer
l’environnement, il est nécessaire d’adopter des technologies rentables, respectueuses de
l’environnement et de moderniser les techniques traditionnelles tout en utilisant des
matériaux locaux disponibles sur notre milieu de vie.
L’application de l’agrodéchet pour les matériaux de construction durables ainsi que les
matériaux biosourcés offre une solution et réduit l’utilisation des ressources naturelles ainsi
que la consommation d’énergie. L’agrodéchet est un déchet issu de l’industrie du secteur
agricole (déchets végétaux divers et biodégradables) et alimentaire. Les matériaux biosourcés
sont des matériaux issus de la biomasse d’origine végétale et animale. Les matériaux de
constructions biosourcées et d’agrodéchet doivent toutefois respecter les conditions
climatiques des régions dans lesquelles ils sont appliqués. En effet, l’objectif principal de
l’utilisation des matériaux biosourcés est de contribuer à la limitation des matières premières
d’origine fossile, limiter les émissions de gaz à effet de serre (GES) qui font partie d’une
démarche de développement durable. De ce fait, il est donc nécessaire d’étudier leurs
comportements hygrothermiques afin d’évaluer leurs capacités à donner du confort aux
occupants du bâtiment tout en empêchant l’apparition des condensations et des moisissures
dans l’enveloppe pour certains pays possédant des climats sévères.
Des outils de calcul ou simulation ont été développés pour résoudre les problèmes complexes
de bâtiment. L’étude du comportement hygrothermique des matériaux de construction avant
la conception des bâtiments fait partie des planifications et de la prédiction de la performance
énergétique et hygrothermique de l’enveloppe du bâtiment (Citherlet, Clarke, & Hand, 2001).
3
Ces outils de calcul ont pour rôle d’aider les chercheurs et les concepteurs à bien comprendre
le comportement des composants du bâtiment face au climat extérieur qui varie d’année en
année. En cet effet, les chercheurs se sont consacrés à la modélisation énergétique et à
l’analyse du comportement hygrothermique des matériaux utilisés dans la construction ainsi
que les systèmes d’enveloppe de bâtiment (Chang & Kim, 2015 ; Govaerts et al., 2018 ;
Stahl et al., 2017). La consommation d’énergie dans les bâtiments représente environ le tiers
des émissions de gaz à effet de serre du Canada, dont 15% sont attribués au secteur
résidentiel (Ministry of Municipal Affaires and Housing, 2019). Améliorer l'efficacité
énergétique d'un bâtiment nécessite un niveau élevé d'isolation dans son enveloppe.
Cependant, cela peut augmenter le risque de condensation et de croissance de moisissure
dans les éléments critiques de l'enveloppe du bâtiment, et ainsi introduire des problèmes de
santé et de durabilité non souhaités. Par exemple, des problèmes liés à l'humidité plus élevés
peuvent survenir dans les systèmes de murs à ossature de bois hautement isolés par rapport
aux systèmes de murs à ossature de bois traditionnels 2 x 6. En effet, la cavité murale plus
profonde remplie d'isolant thermique entraînerait une température plus basse des matériaux à
base de bois tels que l'OSB, ce qui pourrait augmenter le risque de condensation (Janssens A.
and Hens H., 2003; Saber H. H. & Lacasse M. A. and Moore, 2017; TenWolde A. and Rose
W. B., 1996) .Les fuites d'air à travers l'enveloppe du bâtiment réduisent la résistance
thermique globale des composants du bâtiment, ce qui entraîne une baisse de la performance
énergétique du bâtiment (Elmahdy, Maref, Saber, Swinton, & Glazer, 2010; Elmahdy, Maref,
Swinton, Saber, & Glazer, 2009; Maref et al., 2011; Saber H.H., Maref W., Elmahdy A.H., &
Swinton M.C., Glazer R., 2012; Saber, Maref, & Abdulghani, 2014; Saber, Maref, Elmahdy,
& Swinton M.C., Glazer, 2010). De plus, les fuites d’air sont l’un des facteurs importants
pouvant causer des problèmes liés à l’humidité tels que la condensation et la croissance de
moisissures. Le comité de l’Association canadienne de normalisation responsable de la
norme sur les systèmes de ventilation mécanique résidentiels (CAN / CSAF326-M91) a
demandé au Conseil national de recherches du Canada (CNRC) d’étudier les effets de la
surpression des maisons d’habitation sur la performance de l’humidité dans l’enveloppe des
bâtiments. Une question connexe était de savoir si la limite de pressurisation supérieure à 10
Pa était acceptable pour les maisons situées partout au Canada. De nombreuses études de
4
simulation numérique ont été menées pour répondre à cette question dans différentes
conditions climatiques (voir par exemple (Ojanen & Kumaran, 1996; Ojanen & Kumaran,
1992) . Pour les modes d’exfiltration et d’infiltration, le taux de fuite d’air à travers
l’enveloppe du bâtiment dépend principalement des conditions intérieures et extérieures, des
propriétés hygrothermiques des composants du bâtiment et des défauts (fissures, trous, etc.)
de l’enveloppe du bâtiment. Les taux de fuite d’air dans des assemblages de murs en ossature
de bois de 2 x 6 avec différents types d’isolation de cavité (fibre de verre, mousse à cellules
ouvertes et mousse à cellules fermées) ont été mesurés expérimentalement à différentes
valeurs de pression différentielle sur les murs (Elmahdy, Maref, Saber, Swinton, & Glazer,
2010; Elmahdy, Maref, Swinton, Saber, & Glazer, 2009; Maref et al., 2011; Saber H.H.,
Maref W., Elmahdy A.H., & Swinton M.C. and Glazer R., 2012; Saber, Maref, Elmahdy, &
Swinton M.C. and Glazer, 2010) . Avec et sans fuite d'air, de nombreuses études de contrôle
sur le terrain et numériques ont été menées pour étudier la résistance à l'humidité des
systèmes de murs en ossature de bois avec différents niveaux d'isolation thermique intérieure
et extérieure lorsque ces murs étaient soumis à des conditions climatiques différentes (Alev,
Uus, Teder, Miljan, & Kalamees, 2014; Belleudy, Kayello, Woloszyn, & Ge, 2015; Derome,
2005; Desmarais, 2000; Karagiozis & Salonvaara, 1999; Parsons & Lieburn, 2013; H.H.
Saber & Maref, 2019; Smegal, Lstiburek, Straube, & Grin, 2013). Par exemple, une étude sur
le terrain a été menée pour étudier l'effet de l'ajout d'isolant extérieur sur la réponse
hygrothermique des systèmes de murs à ossature de bois traditionnels de 2 x 6 (Maref,
Armstrong, Rousseau, & Lei, 2010). Avec le mur à double montant, une étude de suivi a été
menée pour étudier la performance en humidité de ces murs, soumis aux climats du nord-est
(Ueno K., 2015). En outre, pour un mur à double montant ayant une valeur R nominale de R40, (Arena , Owens, & Mantha, 2013) ont étudié les performances hygrothermiques de ce
mur lorsqu’il a été soumis à la zone climatique 5a. Une étude en laboratoire a été menée pour
caractériser les risques hygrothermiques liés à l'utilisation de systèmes pare-air extérieurs
pour des murs légers hautement isolants (Langmans, Klein, & Roels, 2012) (Craven C. &
Garber-Slaght R., 2014) ont étudié les conséquences pour le contrôle de l'humidité de la
mise en conformité de l'enveloppe du bâtiment avec une isolation extérieure par temps froid.
Pour les climats mixtes humides, (Glass, Kochkin, Drumheller, & Barta, 2015)ont étudié les
5
performances d'humidité d'assemblages de murs à ossature de bois classiques et à haut
rendement énergétique. (Fox M., 2014; Ge, Straube, Wang, & Fox, 2019)ont mené des
études sur le terrain et des études de simulation afin d'étudier la résistance à l'humidité des
systèmes de murs à ossature de bois hautement isolés présentant des fuites d'air. En outre,
avec des fuites d'air, des évaluations sur le terrain et des simulations numériques ont été
menées pour étudier la réponse thermique et l'humidité ainsi que le risque de condensation et
de développement de moisissures dans les systèmes de murs à ossature de bois hautement
isolés (Lacasse et al., 2016; Saber, Lacasse, Ganapathy, Plescia, & Parekh, 2016) Sous
différentes zones climatiques du Canada, (H.H. Saber & Maref, 2015)ont mené une étude
numérique pour étudier le risque de condensation et de développement de moisissures dans
les systèmes de murs en ossature de bois avec différentes résistances thermiques des isolants
extérieurs.
Actuellement, parmi tous ces outils qu’on trouve sur le marché, l’outil de simulation WUFI
est le plus apprécié et utilisé en Europe et en Amérique du Nord dans le domaine de l’étude
du comportement hygrothermique de l’enveloppe du bâtiment et de l’évaluation de sa
performance énergétique. C’est un logiciel de simulation dynamique qui traite chaque
élément de l’enveloppe du bâtiment et permet de faciliter les décisions de conception en
matière de choix de matériaux et de scénario optimal pour un endroit donné. Cinq sousprogrammes WUFI ont été développés par l’Institut Fraunhofer pour la physique du Bâtiment
(IBP) à Holzkirchen en Allemagne. Chaque sous-programme WUFI a son objectif
spécifique. Ces sous-programmes sont WUFI® 2D, WUFI® Pro, WUFI® Plus, WUFI®
Passive et WUFI® Bio. Ils ont été utilisés par (Antretter, Klingenberg, & Pazold, 2013;
Ferreira, de Freitas, & Ramos, 2014; Ge & Baba, 2015; Hartwig M Künzel, 1995; Sanders,
Hermann, & Baker, 2014) et plusieurs d’autres chercheurs pour le traitement des problèmes
liés à l’humidité comme la condensation interstitielle, la moisissure et aux transferts de
chaleur et de masse dans les composants du bâtiment ainsi que pour l’évaluation de la
performance énergétique dans les bâtiments.
6
LES OBJECTIFS DE L’ÉTUDE
Objectif principal
Le but principal de cette étude est de trouver une alternative de construction traditionnelle par
l’intégration de matériaux nouveaux biosourcés pour l’amélioration de la performance
hygrothermique de l’enveloppe du bâtiment. D’où notre intérêt se penche à l’étude des
performances du béton de chanvre en tant que matériau et surtout son intégration et son
comportement hygrothermique dans le système d’enveloppe étudiée. L’étude vise à
comprendre le comportement hygrothermique du béton de chanvre dans deux pays
contrastés, le Canada et le Burkina Faso. Le Burkina Faso a un climat tropical qui présente
des températures très élevées surtout la ville de Dori, situé dans le nord du Burkina Faso. La
figure 1 met en évidence la variation de la température de la ville de Dori, au Burkina Faso.
Ces températures sont très élevées toute l’année. Nous constatons à travers la figure 0.1, des
températures qui s’élèvent jusqu’à 40℃. La majorité de la température de toute l’année est
supérieure à 24℃ sauf pour certains jours du mois de janvier et de février.
Température ℃
46
44
42
40
38
36
34
32
30
28
26
24
22
20
Temps [Jours]
Figure 0.1 Variation de la température journalière de la ville de Dori pour l’année 2016
7
Pour mieux voir la variation de la température de la ville de Dori, nous présentons la
figure 0.2 qui met en évidence la variation de la température du mois de mai 2016 en session
Témpérateure ℃
d’été.
46
44
42
40
38
36
34
32
30
28
26
24
22
20
Temps [ jours]
46
44
42
40
38
36
34
32
30
28
26
24
22
20
03/05/16-00h
03/05/16-01h
03/05/16-02h
03/05/16-03h
03/05/16-04h
03/05/16-05h
03/05/16-06h
03/05/16-07h
03/05/16-08h
03/05/16-09h
03/05/16-10h
03/05/16-11h
03/05/16-13h
03/05/16-14h
03/05/16-15h
03/05/16-16h
03/05/16-17h
03/05/16-18h
03/05/16-19h
03/05/16-20h
03/05/16-21h
03/05/16-22h
03/05/16-23h
Températeure ℃
Figure 0.2 Variation de la température de la ville de Dori pour le mois de mai 2016
Temps [ heures]
Figure 0.3 Variation de la température de la ville de Dori pour une journée typique (24 h)
du mois de mai 2016
8
Pendant tout le mois de mai, la température extérieure est supérieure à 31℃, de même pour
les mois de mars, avril, juin, juillet, aout ; septembre, octobre, novembre et la majorité des
jours du mois de février et de janvier, lorsqu’on observe la figure 0.1 et figure 0.2, sauf le
mois de décembre qui présente des températures moins de 25℃ (figure 0.1). Vu que la
majorité de la température pendant l’année varie entre 24℃ et 43℃ (figure 0.3), les
bâtiments sont en tout temps en mode de climatisation, d’où l’objet de cette étude enfin de
trouver une alternative de système de mur pour améliorer l’enveloppe du bâtiment actuelle et
ainsi réduire la consommation énergétique. En introduisant de nouveaux matériaux dans la
construction Burkinabé qui est à la fois écologique et économique au niveau de la demande
de l’énergie. Pour cela, nous voyons la possibilité d’intégrer le matériau de béton de chanvre
dans l’enveloppe du bâtiment pour la ville de Dori. L’utilité de l’utilisation du béton de
chanvre au Canada est plus basée sur sa capacité à stocker le carbone (Marc Chabot, 2010).
Les deux contextes ont été choisis parce que le Canada et l’Afrique sont tous deux
producteurs de chanvre. L’Afrique est le premier producteur mondial de chanvre (ONUDC,
2007). L’Afrique à elle seule représentait 25% de la production mondiale de feuilles de
cannabis et l’ensemble du continent américain représentait 46% de la production mondiale de
cannabis en 2005 (ONUDC, 2007; Youssef, 2017). Cependant, l’utilisation du chanvre dans
l’enveloppe du bâtiment est inexistante en Afrique et marginale au Canada. Si le
comportement hygrothermique du béton de chanvre est satisfaisant, son utilisation serait
prometteuse dans le contexte canadien ou burkinabé. De ce fait, il nous est important de faire
une analyse hygrothermique et énergétique du béton de chanvre, un matériau qui
emmagasine le dioxyde de carbone de l’atmosphère. Ici, il est question d’évaluation de la
performance énergétique du béton de chanvre en tant que matériau de construction pour la
ville de Montréal au Canada et pour la ville de Dori, au Burkina Faso en utilisant le logiciel
de simulation hygrothermique WUFI Pro 6.2. Ces deux villes ont un climat différent : un
climat chaud et sec à Dori et humide et froid à Montréal. L’utilisation du béton de chanvre
dans ces deux pays s’avère être avantageuse dans le cadre de l’efficacité énergétique dans les
bâtiments.
9
Objectifs spécifiques
De façon plus spécifique, les objectifs de ce mémoire sont repartis comme suite :
1. Analyser la possibilité d’intégrer le béton de chanvre dans la structure du bâtiment
dans la région de Montréal, au Canada en tenant compte des codes établis pour les
bâtiments résidentiels ;
2. Analyser la possibilité d’intégrer le béton de chanvre dans la structure du bâtiment
moderne dans la région de Dori au Burkina Faso ;
3. Analyser le comportement hygrothermique (température intérieure en été et en hiver,
humidité relative, teneur en eau de l’ensemble de murs et pour chaque élément du
mur) en utilisant l’outil de simulation WUFI Pro 6.2 ;
4. Analyser la consommation énergétique en chauffage et en refroidissement pour un
bâtiment construit en béton de chanvre et en brique de terre cuite comprimée pour la
région de Dori et en béton de chanvre pour la région de Montréal ;
5. Comparer les résultats des trois types d’enveloppes pour déterminer celui qui
convient le mieux à la région de Dori. Comparer les résultats du mur en béton de
chanvre à ceux de la construction standard pour la région de Montréal.
Le chapitre I de ce mémoire présente une revue bibliographique des recherches effectuées
par différents chercheurs sur les matériaux qui contribuent à la réduction de l’émission du
CO2 plus précisément les matériaux en bois et en chanvre. Le chapitre II met l’accent sur les
exigences des normes, codes et réglementations énergétiques établies pour les bâtiments
résidentiels au Québec, Canada et la construction au Burkina Faso. Le chapitre III présente la
modélisation numérique faisant l’objet de l’établissement d’équations du système d’étude. Le
chapitre IV met l’accent sur la vérification du logiciel WUFI Pro 6.2 par différentes
simulations. Le chapitre V présente la méthodologie et la simulation numérique des cas
d’étude et le chapitre VI présente les résultats et les discussions. Une conclusion fait le bilan
complet des différents résultats obtenus ainsi que les perspectives.
La contribution originale du rapport est de trouver une alternative de construction
traditionnelle par l’intégration du béton de chanvre pour l’amélioration de la performance
10
hygrothermique de l’enveloppe du bâtiment dans la construction à Montréal, au Canada et à
Dori, au Burkina Faso.
Figure 0.4 Synthèse du travail
CHAPITRE 1
REVUE DE LA LITTÉRATURE
Ce chapitre explore les travaux antérieurs qui ont pour objectif d’étudier et d’analyser le
comportement de l’enveloppe du bâtiment assujetti aux conditions climatiques extérieures. Il
met
l’accent
sur
le
comportement
hygrothermique,
l’étanchéité,
les
propriétés
hygrothermiques des composantes de l’enveloppe de bâtiments résidentiels construits en
béton de chanvre et en bois. Ce chapitre présente aussi les travaux antérieurs qui analysent
les outils et les méthodes de simulation actuellement utilisés pour les études dynamiques et
hygrothermiques des composants du bâtiment y compris l’évaluation de la consommation
énergétique. Ces analyses identifient les limites et l’évolution de ces outils et méthodes de
simulation dans le temps.
1.1
Interaction du bâtiment et de son environnement
Le bâtiment est un objet très complexe soumis à des sollicitations externes et internes. Ces
sollicitations sont la température extérieure, la pluie, la pression du sol, l’humidité, la
chaleur, le vent, le bruit, la tornade, les tempêtes de glace, les échanges radiatifs solaires
entre l’extérieur et l’intérieur du bâtiment et les charges internes (Hauglustaine & Simon,
2006 ; Kuznik, David, Johannes, & Roux, 2011). En effet, l’enveloppe du bâtiment joue le
rôle de séparateur d’environnement entre l’intérieur et l’extérieur. Cette dernière doit être
particulièrement capable de supporter ces sollicitations et répondre au confort intérieur sans
influencer la demande énergétique du bâtiment. Ces sollicitations créant une interaction entre
le bâtiment et son environnement causent une prise des décisions sur l’amélioration des
composants de son enveloppe.
12
1.1.1
Transferts de chaleur entre l’enveloppe du bâtiment et le milieu extérieur
Les transferts de chaleur qui peuvent se produire à travers l’enveloppe d’un bâtiment se font
selon trois modes : par convection, rayonnement et conduction. Ces modes de transferts sont
en partie les sources de la consommation excessive du bâtiment si celui-ci est par exemple
peu ou mal isolé. De ce fait, l’enveloppe doit pouvoir limiter les pertes de chaleur vers
l’extérieur en hiver pour réduire le chauffage et protéger le climat intérieur contre la radiation
solaire en été pour réduire la climatisation. Cette propriété d’atténuation et de régulation
dépend des caractéristiques de transmission thermique de l’enveloppe du bâtiment
(Hauglustaine, Simon, Baltus, & Liesse, 2006). Par définition, le coefficient de transmission
thermique d’une enveloppe est la quantité de chaleur traversant l’enveloppe en régime
permanent par unité de temps, de surface et de différence de température entre l’ambiant et
les surfaces de l’enveloppe. Le coefficient de transmission thermique est l’inverse de la
résistance thermique totale de l’enveloppe et peut être déterminé par la formule 1.1 :
U=
1
R
(1.1)
La résistance thermique représente la capacité d’un matériau à résister au passage des flux
thermiques à l’intérieur ou à l’extérieur du bâtiment. Elle est en fonction de l’épaisseur du
matériau (e) et de sa conductivité thermique (λ) qui est une propriété intrinsèque du
matériau. Celle-ci peut être déterminée par l’équation 1.2 et est exprimée par les valeurs RSI
(m² oC /W) ou (m² K /W) en système international (SI) ou R (hr·pi²·oF/Btu) en système
impérial (IP) :
R=
e
λ
(1.2)
On caractérise un produit isolant par sa valeur de résistance thermique. Plus cette valeur est
élevée, plus le matériau est résistant. Basé sur l’équation (1.2), pour augmenter la résistance
de l’enveloppe, soit on augmente son épaisseur où changer le matériau avec une faible
13
conductivité thermique. On peut aussi calculer la résistance thermique nominale d’un mur en
faisant la somme des valeurs thermiques R des composantes du mur (en série) incluant celles
des lames d’air extérieur et intérieur. Des nouvelles méthodes de calcul de valeur thermique
R sont publiés tenant compte des ponts thermiques (Régie du bâtiment du Québec, 2012) d’où
valeur R de tout l’assemblage appelée valeur R effective.
Figure 1.1 Modes de transfert de chaleur dans un bâtiment
Tirée de Kuznik et al. (2011. P. 03)
La figure 1.1 illustre les modes de transfert de chaleur qui se produisent à travers
l’enveloppe. Pour limiter la chaleur qui tente de traverser l’enveloppe ou de s’échapper du
milieu intérieur vers le milieu extérieur, il est donc nécessaire de concevoir une enveloppe
performante. La performance de l’enveloppe est particulièrement liée au choix des matériaux
et à la connaissance des conditions climatiques dans lesquelles le bâtiment sera construit.
L’augmentation de la performance énergétique des bâtiments permet de réduire la
consommation énergétique du bâtiment tout en assurant un bon niveau de confort thermique
et en réduisant les émissions de CO2.
14
1.1.2
Influence du climat extérieur sur l’ensemble de l’enveloppe du bâtiment
L’environnement extérieur influence l’implantation du bâtiment et de son architecture
(figure 1.2). L’orientation, la typologie, le dimensionnement des portes et des fenêtres du
bâtiment sont éventuellement conditionnés en fonction du climat extérieur (Schlueter &
Thesseling, 2009). De ce fait, l’évaluation des critères de performance liée à la forme et à
l’orientation du bâtiment, aux matériaux et aux systèmes techniques utilisés, doit être faite
lors de la conception, afin de limiter les différents échanges (sollicitations) entre le bâtiment
et son environnement.
Figure 1.2 Sollicitations extérieures que subit l’enveloppe d’un bâtiment
Tirée de Bernard Sesolis (2015)
La sévérité du climat influence les besoins en énergie pour le chauffage et le refroidissement.
De plus, les matériaux utilisés pour la conception de l’enveloppe du bâtiment jouent un rôle
considérable dans l’absorption, le stockage et la distribution de l’énergie apportée par le flux
15
solaire (Hauglustaine et al., 2006). Les composants extérieurs de l’enveloppe subissent l’effet
de la pluie, de la neige et de l’humidité extérieure, qui forment la première et la deuxième
ligne de défense. Ces effets combinés au manque d’étanchéité de l’enveloppe exposent les
panneaux structuraux, comme l’OSB (Panneau à copeaux orientés) et le contreplaqué au
risque de condensation interstitielle et de dégradation comme la moisissure (Maref W., 2011,
2015a, 2015b, 2018).
1.1.3
Rôle de l’enveloppe face au climat extérieur
L’enveloppe du bâtiment est une séparation environnementale qui protège le milieu intérieur
du bâtiment contre la variation du climat extérieur. De plus, l’enveloppe doit pouvoir gérer le
problème de migration de la vapeur d’eau par pression différentielle dû au mouvement d’air
(infiltration ou exfiltration) et par diffusion pour éviter les risques de condensation à
l’intérieur de l’enveloppe. Le transfert de vapeur par convection à lier lorsqu’il y a une
différence de température et de pression d’air entre le milieu extérieur et intérieur; cela peut
provoquer une condensation à l’intérieur de l’enveloppe comme la figure 1.3 l’indique.
Figure 1.3 Migration de la vapeur d’eau par convection et par diffusion
Tirée de Motte & Spies (2017, p.19)
16
La vapeur d’eau qui migre vers l’extérieur du mur et de la toiture (figure 1.3) se condense
sous forme d’eau sur l’interface du panneau et de l’isolant. Cette condensation d’eau peut
provoquer l’apparition des moisissures ou pourriture de l’isolant en cas de séchage très lent.
Pour chaque mur, la partie la plus critique des murs qui nécessite une surveillance et une
protection contre la condensation est le panneau structural comme le contreplaqué ou l’OSB.
Lorsqu’il y a un transfert par convection (i.e. écoulement d’air) dû à une mauvaise étanchéité
à l’air, le risque de condensation est plus grand que celui produit par le transfert par diffusion
(figure 1.3).
Le transfert de vapeur d’eau par diffusion se produit lorsqu’il y a une différence de pression
d’eau. Pour limiter la fuite d’air et le transfert de la vapeur d’eau par diffusion, il convient
d’assurer l’étanchéité à l’air de l’enveloppe. La pose d’un système pare-air est le seul moyen
pour rendre l’enveloppe plus étanche à l’air (Hauglustaine et al., 2006). En effet, l’apparence
et le fonctionnement de l’enveloppe ont une influence importante sur l’environnement
intérieur, le confort, la santé des occupants, la durée de vie du bâtiment et de l’efficacité
énergétique (Straube, 2012). L’augmentation de la résistance thermique R de l’enveloppe du
bâtiment par exemple en rajoutant de l’isolant rigide ou semi-rigide à l’extérieur, permet de
limiter le passage de la chaleur, de maintenir la surface intérieure du panneau (OSB ou
contreplaqué) à une température supérieure à la température de rosé afin d’éliminer ou
réduire le risque de condensation et suffisamment acceptable pour atteindre la température de
confort sans avoir à passer par des systèmes de chauffage et de la climatisation pour satisfaire
les occupants. Cela conduit à la réduction des dépenses en énergie pour le chauffage et la
climatisation, d’où la réduction des émissions du CO2.
Les matériaux utilisés pour l’isolation de l’enveloppe du bâtiment sont la clé du bon
fonctionnement de celui-ci. La performance des bâtiments est donc liée entre autres à la
sélection des matériaux d’isolation de son enveloppe, à une meilleure étanchéité à l’air et à la
minimisation des ponts thermiques.
17
1.2
Demande d’énergie et émissions de gaz à effet de serre
Les bâtiments, leurs environnements ainsi que les entreprises connexes émettent plus de gaz
à effet de serre, consomment beaucoup d’énergie et utilisent beaucoup de ressources
naturelles (Sozer, 2010). Le secteur de la construction est le troisième émetteur de GES après
l’industrie et le transport (Ressources naturelles Canada, 2016). Le secteur résidentiel est
responsable d’une grande partie de la consommation d’énergie dans le monde (Pacheco,
Ordóñez, & Martínez, 2012). Au Canada en général, la demande en chauffage des bâtiments
résidentiels représentait 62 % de la consommation d’énergie totale en 2013, illustré par la
figure 1.4 (Ressources naturelles Canada, 2016-2017 ; Whitmore & Pineau, 2018). Au
Québec, la demande d’énergie dans les bâtiments s’élève à 31 % de la consommation
d’énergie totale en 2015 dont 19 % sont attribués au bâtiment résidentiel (figure 1.5a,
Québec 2015). En 2014, le chauffage à lui seul représente 64 % de la consommation totale
d’énergie des bâtiments résidentiels (figure 1.5 b, Québec 2014).
Figure 1.4 Demande d’énergie des bâtiments résidentiels au
Canada 2013; Tirée de Ressource Naturelle Canada (2016-2017, p. 109)
18
a) Demande énergétique du Québec, 2015
b) Demande d’énergie résidentielle du
Québec, 2014
Figure 1.5 Demande d’énergie des bâtiments résidentiels au Québec
Tirée de Whitmore & Pineau (2018, p. 25 & 34)
En ce qui concerne la réduction des émissions de gaz à effet de serre, l’accord de Paris
conclu à la COP21 de 2015, qui est de limiter l’augmentation de la température de la planète
terrestre en dessous de +2 °C permettrait de canaliser les conséquences du changement
climatique (IRIS & GRIP, 2017 ; Schonfeld & Radelli, 2014 ; Sottile, 2011). Le +2 °C
représente le seuil de sécurité fixé pour limiter indirectement les émissions de gaz à effet de
serre (GES) produites par les secteurs émetteurs potentiels de CO2, les secteurs du bâtiment,
des transports et de l’industrie. L’évolution de la température moyenne en surface du globe
terrestre d’ici 2300 présentée par figure 1.6 montre quatre scénarios. Entre les années 20002100, l’évolution de la température est comprise entre +0,5 °C et + 5,4 °C, soit une hausse de
4,9 °C correspondants au scénario RCP8.5. Ce scénario correspond à la prolongation des
émissions de GES actuelles sans effort de réduction qui entraîne une hausse des températures
en surface de la terre d’environ 5,4 °C en 2100.
19
Figure 1.6 Évolution du réchauffement global, selon différents scénarios
d’émission de GES; Tirée de IRIS & GRIP (2017, p.10) et Sottile (2011, p.11)
Tableau 1.1 Récapitulation des résultats de la figure 1.6
Hausse de la température (℃) en surface de la Terre d’ici 2100 selon chaque scénario
Scénario RCP8.5 Scénario RCP6.0 Scénario RCP4.5 Scénario RCP2.6
+5,4
+2,5
+2
+1
Limite proposée
+1,5
Pour atteindre le résultat du scénario RCP2.6 ou le +1℃ énuméré dans le tableau 1.1, les
secteurs potentiels doivent trouver des solutions pour réduire leurs consommations d’énergie
et limiter l’utilisation des énergies fossiles. En ce qui concerne le secteur du bâtiment,
particulièrement, le secteur résidentiel, la demande en chauffage et en climatisation augmente
progressivement au fil des années en fonction de l’augmentation de la population. D’ici
2050, la population du Québec comptera un peu plus de 9,8 millions d’habitants, elle
dépassera 10 millions d’habitants en 2061. La croissance du nombre de logements causée par
l’augmentation de la population entraîne une hausse de la demande en chauffage et en
climatisation des espaces d’habitation. Cette augmentation influence la demande énergétique
et de l’émission de GES de plusieurs façons (Institut de la statistique du Québec, 2014). En
20
2011, les émissions de GES représentaient au total 700 Mteq. CO2 et en 2013, 716 Mteq.
CO2 soit 16 Mteq CO2 de plus en 2 ans au Canada (Environnement et Changement
Climatique Canada, 2018). Et 46 Mteq.CO2 sont attribuées à l’émission de GES des
bâtiments résidentiels en 2011 et 44 Mteq.CO2 en 2013, soit une réduction de 2 Mteq.CO2 en
2ans (Environnement et Changement Climatique Canada, 2018). La demande en chauffage
des locaux résidentiels représente 61,1 % de la consommation totale résidentielle et la
climatisation 1,5 % en 2011, tandis qu’en 2013, le chauffage représente 63 % et la
climatisation 1 %, soit une augmentation de 1,9 % pour le chauffage et une réduction de
0,5 % pour la climatisation (Politique Énergétique 2011-2025). La figure 1.7 présente les
émissions de GES du secteur résidentiel par scénario de 2005 à 2030.
Figure 1.7 Émissions de GES du secteur résidentiel, par scénario – Canada
AIA : Amélioration continue du rendement énergétique, Défi 2030
MSQ : Maintien du statu quo ou maintien à l’état actuel sans prise de décision
EA : Écologisation accélérée
Tirée de Simard (2009, p.26)
Pour atteindre les objectifs économiques et environnementaux, fixés par le Canada dans le
contexte de la demande énergétique, l’intégration des politiques, des pratiques et des
comportements favorisant l’efficacité énergétique pour un changement vers une culture plus
respectueuse de l’environnement est nécessaire. Il est donc crucial d’adopter une approche
centrée sur le carbone, qui est le facteur principal de l’empreinte des émissions de GES. Les
21
systèmes connexes utilisés pour l’amélioration du confort thermique des occupants
participent fortement à ces émissions. Pour réduire l’utilisation des systèmes connexes tout
en maintenant le confort thermique, les bâtiments doivent être étanches à l’air et construits
avec des matériaux écologiques et économes en énergie. Intégrer les matériaux biosourcés
dans la construction représente une solution pour contribuer à la réduction des émissions des
gaz à effet de serre (Liuzzi, Sanarica, & Stefanizzi, 2017 ; Rahim, Douzane, Le, & Langlet,
2016). Ces matériaux présentent un faible impact environnemental et sont des excellents
régulateurs thermiques. Parmi les matériaux biosourcés, le béton de chanvre est l’un des
matériaux qui présentent des avantages prometteurs en plus du bois, sur le plan écologique et
économique, pouvant être utilisés dans les pays continentaux humides, dont fait partie le
Canada et dans les pays présentant des climats très chauds par exemple, le Burkina Faso. Le
bois est l’un des matériaux biosourcés écologiques utilisés au Canada dans la construction.
Au Burkina Faso, le matériau de construction dominant et disponible est la terre. Les
matériaux issus de la terre se présentent sous plusieurs aspects, par exemple la brique de terre
comprimée ou cuite, la brique de latérite taillée, adobe, etc.
1.3
Bois dans la construction
Selon (Pajchrowski, Noskowiak, Lewandowska, & Strykowski, 2014), les maisons dotées
des systèmes de murs à base de bois consomment environ 15 % à 16 % moins d’énergie
totale à des fins non chauffantes ou rafraîchissantes. Les émissions nettes de gaz à effet de
serre associés à ces consommations sont inférieures de 20 % à 50 % des émissions des
maisons thermiquement comparables à la construction à base de béton ou d’acier (Börjesson
& Gustavsson, 2000 ; Gustavsson & Sathre, 2006 ; Pajchrowski, Noskowiak, Lewandowska,
& Strykowski, 2014 ; Upton, Miner, Spinney, & Heath, 2008). L’étude menée par le centre
d’expertise sur la construction commerciale en bois (CECOBOIS) a démontré que
l’utilisation d’une poutre en bois cause près de 5 fois moins de CO2 que celle en béton et
environ 6,5 fois moins que celle de l’acier (CECOBOIS, 2017; Pajchrowski, Noskowiak,
Lewandowska, & Strykowski, 2014). Dans cette même étude, il en ressort que l’utilisation de
1m2 de bois permet d’éviter l’émission de 1000 kg de CO2 (CECOBOIS, 2017). La durée de
22
vie des matériaux de construction en bois peut atteindre 75 ans en moyenne et 400 ans au
maximum (Goverse, Hekkert, Groenewegen, Worrell, & Smits, 2001). Cette durabilité est
l’une des caractéristiques très intéressantes pour la construction. Plusieurs matériaux de
construction sont issus du bois (figure 1.8).
Figure 1.8 Différents matériaux issus de bois
Tirée de DBS/J. Reimer (2008)
Le tableau 1.3 illustre les émissions de gaz à effet de serre des différents matériaux utilisés
dans la construction. Ces émissions sont données sous forme de valeur. Les valeurs attribuées
aux matériaux en bois et de ces dérivés sont négatives contrairement aux autres matériaux qui
présentent des valeurs positives. Les valeurs négatives obtenues après une analyse de cycle
de vie d’un matériau concernant l’émission de CO2 montrent que ce matériau contribue à la
réduction de l’émission des gaz à effet de serre (Evrard Arnaud & De Herde André, 2010),
23
tandis que les valeurs positives contribuent à l’augmentation de ces émissions (voir tableau
1.3). Les métaux et les isolants possèdent une énergie grise et des émissions de CO2 élevés.
La fabrication de ces matériaux ne favorise pas la lutte contre le changement climatique vu
qu’il favorise l’augmentation des émissions du CO2. Par définition, l’énergie grise est la
somme de toutes les énergies nécessaires à la production, au transport, à la fabrication, à
l’utilisation et à la gestion de fin de vie (Niyigena, 2016b). Les émissions de CO2 associées
sont l’ensemble des rejets de dioxyde de carbone dans l’atmosphère du a la production, au
transport, à la fabrication, à l’utilisation et à la gestion de fin de vie de ces matériaux (Evrard
Arnaud & De Herde André, 2010; Niyigena, 2016b).
24
Tableau 1.2 Énergie grise et émissions de dioxyde de carbone de différents matériaux
de la construction; Tiré de Arnaud & André (2010, p.16)
BETON
bloc creux
blocs lourd et semi-lourd
charges élevées
dalle de sol/semelle filanto
hourdis
béton cellulaire autoclavé
béton léger argile expansée
béton maigre
acier-beaucoup d'alliage
acier- peu d'alliage
acier d'armature (100% recyclé)
aluminium-tôle
METAUX
aluminium (100% recyclé)
cuivre- tôle
zinc-tôle
brique pleine
brique creuse
AUTRES MINERAUX
pierre naturelle européenne/locale
verre plat
cellulose-matelas souples
cellulose-flocon
laine de roche
laine de verre
perlite expansée
ISOLANT
polystyréne expansé (EPS)
polystyréne extrudé (XPS)
polyuréthane (PUR)
verre cellulaire
MDF
OSB
panneaux de particules tendres
BOIS ET DERIVES bois lamelle collé
bois massif feuillus européen
bois massif résineux européen
AUTRES
1.3.1
étanchéité bitumineuse
linoléum
plaque de fibroplatre
plaque de platre cartonnée
PVC-étanchéité
PVC-feuille
tapis plein synthétique
viny
Masse volumique
[kg/m3]
1200
2000-2400
2400
2400
1400
600
1200
2000
Energie grise
[MJ/kg]
0,91
0,8
1,2
0,8
0,8
4,3
5,2
0,4
Emission de CO2
[ kg CO2/kg]
0,14
0,13
0,15
0,13
0,13
0,48
0,38
0,05
7850
7850
7850
2700
2700
890
7150
800-1000
650
2400-2800
2500
70
30
60-130
20-110
135-165
15-30
15-20
40
120-150
750-800
500
180
500
800
600
102,4
32,4
13,3
116,1
19,5
103
84,5
5,2
5,2
0,3
12,9
21,2
4,6
22,7
33,8
10,4
120,4
108,4
106,5
22,9
39,5
45,8
41
32,8
40,3
31,4
6
1,8
1,8
7,18
1,08
5,48
4,93
0,38
0,38
0,01
0,98
1,61
0,23
1,6
1,56
0,52
4,01
3,73
13,7
1,26
-1,27
-1,25
-0,09
-1,26
-1,65
-1,63
1100
1200
1200
900
1200
1500
300
1500
51,8
60,8
5,28
5,8
22,2
86,9
84,5
86,9
1,16
0,37
0,27
0,22
2,19
3,91
4,05
3,91
Avantages de l’utilisation du bois dans la construction
Les études ont montré que les matériaux à base de bois conféraient aux bâtiments des
caractéristiques avantageuses telles que le confort de vie, la santé, le bien-être et l’esthétique.
En effet, le bois est un matériau écologique, durable, renouvelable, respectueux de
25
l’environnement et contribue à lutter contre les émissions des gaz à effet de serre (Conseil
canadien du Bois Québec, 2016). De nombreuses études d’évaluation du cycle de vie ont
prouvé que les produits en bois ont une empreinte écologique moins importante que les
principaux produits de construction (Conseil canadien des Ministres des Forets, 2017).
Figure 1.9 Évaluation du cycle de vie de trois systèmes de construction
Tirée de Michael C. (2011, p.3)
Les effets environnementaux du mur en bois sont inférieurs aux deux autres matériaux de
construction figurant sur la figure 1.9. En effet, la construction des bâtiments évolue en
fonction du changement de climat, il est donc préférable de concevoir des bâtiments qui
peuvent être facilement adaptés à la nouvelle utilisation en fin de vie. Toutefois, l’ossature de
bois occupe depuis des années, un rôle prépondérant dans la construction des maisons
sécuritaire et confortable, en particulier en Amérique du Nord (Conseil canadien du Bois
Québec, 2016). Le Canada est l’un des plus grands producteurs et exportateurs de bois
d’œuvre résineux au monde, qui représente 20 % de la valeur des exportations de produits
forestiers canadiens (Ressources naturelles Canada, 2018a) et utilisés dans la construction.
La figure 1.10 illustre des exemples de construction en bois croisé lamellé de 6 étages au
Canada.
26
Figure 1.10 Construction en bois typique au Canada
Tirée de ressource naturelle Canada (2018 b)
Actuellement, le code national du bâtiment (CNB) du Canada limite le nombre d’étages des
bâtiments en bois à six (CNB 2015). En collaboration avec le Conseil National de Recherche
Canada (CNRC), le Conseil Canada du Bois (CCB) et FPinnovations et Ressources
Naturelles Canada (RNCan) appuient les révisions du CNB en vue de l’édition 2020 afin
d’autoriser la construction des bâtiments en bois d’au plus 12 étages (Ressources naturelles
Canada, 2018b).
1.3.2
Gestion de l’humidité dans les bâtiments à ossature de bois
Le bois est un matériau hygroscopique capable de libérer ou d’absorber l’humidité pour avoir
un taux d’humidité en équilibre avec son environnement. Une absorption excessive de
l’humidité peut favoriser la croissance des champignons et la pourriture du bois. Pour éviter
cette croissance et assurer la durabilité des bâtiments à ossature de bois, la conception de la
27
structure doit être basée sur la compréhension des facteurs influençant la teneur en humidité
du bois (SCHL, 2013).
Comme facteur primordial, la teneur en eau du bois de construction au moment de
l’utilisation ne doit pas être supérieure à 19 %. La saturation des fibres du bois est en
moyenne environ 28 %. Le risque d’apparition des moisissures peut être positif pour
des valeurs de saturation supérieure à 28 %,
Le type de construction et d’orientation doit être étudié avant la construction afin de
limiter les effets de la pluie battante,
L’épaisseur du mur de fondation doit être en fonction de la hauteur, du nombre
d’étages du bâtiment.
Le bois non traité et les produits à base de bois ne se dégradent pas s’ils sont mouillés par
intermittence pendant de courtes périodes à des teneurs en humidité supérieures à la
saturation des fibres (Morrell, 2002) et si on est aussi dans des endroits où il y a un potentiel
de séchage comme Montréal avec un indice d’humidité de 0.92 (IM – voir CNB), mais pas à
Vancouver (BC) où il y a un fort potentiel de mouillage et un faible potentiel de séchage avec
un indice d’humidité proche de 1.4. Dans les zones où le IM est supérieur à 1, une attention
particulière doit être faite afin éviter les risques de condensation et de mouillage d’où la
nécessité d’un bris capillaire. L’hygroscopie joue un rôle très important sur la durabilité des
constructions (Natterer, 2004 ; Seddik, 2006). Pour un mur à ossature de bois, la présence
d’une finition intérieure en panneau de gypse est très importante, cela permet de protéger
l’ossature des flammes et d’augmentation de la chaleur (Frenette, 2009). Les fibres de bois
sont des isolants utilisés dans l’isolation de l’enveloppe du bâtiment depuis des siècles et
possèdent des caractéristiques physiques très intéressantes. Le tableau 1.4 illustre ses
caractéristiques.
28
Tableau 1.3 Caractéristique physique des matériaux à base de bois.
Tiré de Auvergne, Ademe, Haute-Loire, & grande (s.d, p.17)
Panneau semi- Panneau rigide
Panneau
Fibre de bois
rigide faible
moyenne
rigide haute
en vrac
densité
densité
densité
3
Densité ρ [kg/m ]
38 à 45
35 à 50
60 à 120
140 à 280
Conductivité thermique
[W/m °C]
0.038 à 0,042 0.038 à 0,042
0.038 à 0,042 0.038 à 0,055
Chaleur spécifique C
1600 à 2300
[J/kg K]
1600 à 2300
1600 à 2300
1600 à 2300
Coefficient
de
la
résistance à la diffusion
de vapeur d’eau μ [-]
1à2
1à2
3à5
3à5
En effet, ils ont une capacité isolante plus élevée en termes de gestion d’humidité par rapport
aux autres fibres utilisées dans la construction.
Figure 1.11 Valeur tampon d’humidité
Tirée de Mnasri, Ganaoui, Khelifa, & Gabsi (2017, p. 172 [06])
La valeur tampon d’humidité représente la capacité d’un matériau à modérer les variations
d’humidité relative de l’air environnant. En observant la figure 1.11, le bois prend la
première place en gestion d’humidité. Cependant, l’ouate cellulose et les fibres de chanvre
présentent des valeurs acceptables qui permettent de les classer parmi les isolants
performants et économiques avec de faibles énergies grises.
29
1.3.3
Exemple des systèmes de mur à ossature de bois
Pour améliorer la durabilité et le bon fonctionnement des enveloppes à ossature de bois dans
les pays continentaux humides et subarctiques, les éléments de protection telle que les pareair, les pare-intempérie et les pare-vapeur sont utilisés. L’utilisation des pare-air consiste à
rendre l’enveloppe du bâtiment très étanche à l’air. Le pare-air empêche les fuites d’air chaud
ou froid à travers l’enveloppe. Les parements ou revêtements extérieures protègent le mur
contre la pluie battante, et les tempêtes de neige. Un exemple de mur a été illustré dans les
travaux de (Frenette, 2009) présentant chaque élément de l’enveloppe (figure 1.12). Le
revêtement extérieur est la première ligne de défense de notre bâtiment et de l’enveloppe.
Les pare-intempéries par exemple sont la deuxième ligne de défense contre la pluie battante
et autre.
Figure 1.12 Composition des murs à ossature de bois
Tirée de Frenette, (2009, p.24)
30
a)
b)
Figure 1.13 Exemple de murs à ossature de bois
Tirée de SCHL (2013, p. 79-80)
La finition extérieure ou revêtement extérieur ou encore parement extérieur est un matériau
qui doit être robuste pour résister aux charges extérieures comme les pluies battantes, les
vents violents et les tempêtes de neige. Son rôle est de protéger tous les éléments du bâtiment
tandis que la finition intérieure a pour rôle de protéger le pare-vapeur. Le pare-vapeur assure
le freinage de la diffusion de l’humidité à travers le mur et permet de prévenir l’atteinte de la
31
vapeur d’eau la surface froide en cas de fuites d’air où température sera en dessous de la
température de rosée. Les matériaux utilisés comme finition extérieure sont souvent la
brique, la pierre, le revêtement de vinyle, le fibrociment, le bardage de bois, etc.
(figure 1.13). Pour la finition intérieure, la majorité des concepteurs utilise le matériau gypse
ou le plaque de plâtre intérieur (figure 1.13). Les lames d’air ventilées permettent d’évacuer
l’eau qui traverse la finition extérieure. Elles permettent la ventilation pour sécher l’air afin
de limiter le risque de condensation. Le panneau de revêtement intermédiaire et le pareintempérie protègent l’ossature et l’isolant, et ce dernier assure la résistance thermique du
mur.
L’isolation sert à améliorer l’efficacité énergétique du bâtiment et assure le confort des
occupants. L’isolation a une grande influence sur les impacts environnementaux. Il occupe
un grand volume dans le mur et détermine aussi l’efficacité énergétique (Frenette, 2009).
Quelques isolants utilisés dans la construction sont les suivants : la laine de verre, la fibre de
cellulose, le polystyrène expansé et extrudé, la mousse de polyuréthanne, la paille, les
mélanges terre-paille, le typha, la laine de chanvre, laine de bois, etc. Quant à l’ossature, il
est l’élément de soutien du mur et il doit être très rigide pour pouvoir supporter les charges
dues à la gravitation et les pressions du vent. Chaque composant du mur joue un rôle dans le
comportement hygrothermique du mur.
1.4
Chanvre dans la construction
Le chanvre est une plante herbacée cultivée par l’homme et appartient à la famille des
cannabis Sativa. Il est utilisé depuis des siècles dans la réalisation des vêtements, des cordes,
de la laine, des bétons de chanvres, des enduits en raison de la résistance de ses fibres
(Chamoin, 2013 ; Scheifel, Bill, & Kemptville, 2000). Ses graines oléagineuses sont utilisées
pour la production de l’huile et possèdent des vertus médicinales (Chamoin, 2013). Toute la
partie de la plante est utilisée pour divers besoins (Rahim et al., 2015). Sa production
mondiale est estimée à environ 120 000 tonnes par an (Youssef, 2017). Le chanvre est
devenu un matériau de construction et un isolant en France à la fin des années 80 et possède
32
de nombreuses qualités environnementales (Bocquet, 2013). En effet, la France est le plus
gros producteur de chanvre en Europe avec 65 000 tonnes de paille pour une surface cultivée
de l’ordre de 8000 hectares (Youssef, 2017).
1.4.1
Composition de la plante de chanvre et avantages liées à sa culture
La culture du chanvre nécessite peu d’engrais, peu d’irrigation, il peut atteindre 4 m de
hauteur en 4 mois (Shea, Lawrence, & Walker, 2012). C’est un excellent stoker de CO2 en
court de culture. Un hectare de chanvre stocke plus de CO2 qu’un hectare de forêt (Chabaud,
2015; Nathalie, 2017). Un hectare de chanvre stocke 10 tonnes de CO2 par an (Groupe Orvert
Ltée, 2013), tandis que un hectare de foret 6,4 tonnes de CO2 par an (Groupe Orvert Ltée,
2013; Nathalie, 2017).
a)
b)
Figure 1.14 Plantes de chanvre (a) et la composition de la tige de chanvre (b)
Tirée de Chabot (2010, p. 02) et de Chamoin (2013, p. 17)
La figure 1.14 illustre les plantes de chanvre et la composition de sa tige. Le potentiel de la
plante de chanvre réside dans la paille qui représente 1 à 25 tonnes/ha. Une tonne de paille
donne 30 % de fibres, 55 % de chènevotte et 15 % de poussière (Samri, 2008). Ces fibres et
ces chènevottes sont les plus utilisées dans la construction et dans l’industrie. La chènevotte
33
est la tige du chanvre enveloppée par les fibres (figure 1.15). Il possède une structure
extrêmement poreuse (figure 1.16), lui conférant un pouvoir isolant intéressant.
En matière d’énergie grise, la laine de verre a besoin de 6 fois plus d’énergie pour être
produite que la laine de chanvre. Par définition, l’énergie grise est la somme de toutes les
énergies nécessaires à la production, au transport, à la fabrication, à l’utilisation et à la
gestion de fin de vie (Niyigena, 2016b). En effet, l’énergie grise de la laine de chanvre est de
35kWh/m3 alors que celle de la laine de verre est de 250Kwh/m3 (Jordan Cieski, 2015).
Figure 1.15 Tige de chanvre (a), Micrographie d’une coupe d’une tige de chanvre (b)
Tirée de Niyigena (2016, p.24)
34
Figure 1.16 vue au microscope électrique à balayage MEB de la porosité
de la tige du chanvre; Tirée de Chamoin (2013, p.27)
Figure 1.17 Chènevotte de finition (a), chènevotte fibrée pour dalle (b) et
chènevotte standard pour isolation (c) ; Tirée de Fruchard (2017, p.03)
Chaque type de chènevotte présenté sur la figure 1.17 est utilisé de manière différente pour
satisfaire les exigences d’un bâtiment écologique et durable (Fruchard, 2017). La chènevotte
est utilisée en mélange avec de la chaux et de l’eau pour la réalisation des enduits muraux,
des mortiers et du béton de chanvre (figure 1.18), mais en vrac, il sert à remplir les cloisons
ou les combles.
35
Figure 1.18 Différents matériaux issus du chanvre
1.4.2
Liant
Plusieurs types de liants sont utilisés pour la fabrication du béton de chanvre tels que la
chaux, le ciment, la pouzzolane (Niyigena, 2016a). En général, le béton de chanvre est un
mélange de chaux (chaux hydraulique + chaux aérienne + pouzzolane ou du sable), de
chènevotte et de l’eau. Les liants Tradichanvre et PF70 utilisés dans l’étude de (Samri,
2008), (Collet, 2004) et (Cérézo, 2005) sont à base de la chaux aérienne et de la Chaux
hydraulique dont la composition est illustrée par le tableau 1.5.
Tableau 1.4 Compositions massiques et volumiques des liants PF70 et Tradichanvre
Tiré de Samri, (2008, p.30)
Masse
Volume
Liant
Chaux
Chaux
Sable
hydraulique aérienne
Chaux
Chaux
Pouzzolane Sable
hydraulique aérienne
PF70
37 %
63 %
-
15 %
75 %
10 %
-
Tradichanvre
22 %
58 %
20 %
10 %
55 %
-
35 %
36
Les liants hydrauliques (ciments, chaux aérienne, chaux hydraulique, pouzzolanes)
permettent d’activer la carbonatation et de favoriser un durcissement plus rapide afin
d’apporter des résultats plus satisfaisants (Youssef, 2017).
1.4.2.1
La chaux
La chaux est un matériau poudreux issu de la décomposition de la calcite (CaCO3) contenue
dans le calcaire sous l’effet de la chaleur. La combustion se fait dans un four à une
température supérieure à 900℃. Il existe plusieurs types de chaux selon les étapes de la
combustion : la chaux vive (CaO), la chaux aérienne (Ca[OH]2) et la chaux hydraulique. La
chaux hydraulique est obtenue par la combustion d’une calcite riche en silice (SiO2) et en
oxyde de fer (Fe2O3) à une température comprise en 800℃ et 1500℃. Plus la température est
élevée et le taux de silice est important, plus la chaux est hydraulique.
Les étapes de la fabrication de la chaux sont énumérées par les équations suivantes :
Équation générale
Équation pour chaque étape
•
De calcite (CaCO3) à chaux vive (CaO)
Cette réaction s’accompagne d’une perte de masse de près de 45 % de la masse totale.
•
De chaux vive (CaO) à chaux aérienne
•
Prise de la chaux aérienne
37
La prise de chaux aérienne revient à ramener le produit final (chaux aérienne) à l’état initial
(calcaire).
•
1.4.3
Prise de la chaux hydraulique (Samri, 2008)
Béton de chanvre dans la construction
Le béton de chanvre est un matériau composite poreux hétérogène, non porteur et est obtenu
en mélangeant le liant à base de chaux, de l’eau et des particules végétales de chanvre
(chènevotte) comme l’indique la figure 1.19.
Figure 1.19 Composition du béton de chanvre (a) et schématisation de la matrice
en fonction de l’utilisation [Evrard, 08] (b)
Tirée de Chamoin (2013, p.36) et Fourmentin (2015, p.18)
38
Pour la formulation des différents matériaux à base du chanvre, une proportion de chaque
composant est utilisée. Le tableau 1.5 met en évidence la façon la plus adéquate pour la
fabrication des matériaux à base du chanvre en fonction de chaque utilisation.
Tableau 1.5 Exemple de dosage massique en fonction de
l’utilisation [Evrard, 08]; Tiré de Chamoin (2013, p.36)
Chanvribat*
Tradical PF70**
Eau
Plafond
73 %
10 %
17 %
Enveloppe
55 %
23 %
22 %
Enduit
43 %
36 %
21 %
(*) Granulat de chanvre pour bâtiment élaboré à partir de chènevotte conforme aux règles
professionnelles d’exécutions d’ouvrage en béton de chanvre.
(**) Chaux conformes aux règles professionnelles d’exécutions d’ouvrage pour la
réalisation du béton de chanvre.
Figure 1.20 Trois classes de pores au sein du béton de chanvre [Col, 2004]
Tirée de Samri (2008, p.40)
39
Tableau 1.6 Porosité du mortier de chanvre
Tirée de Samri (2008, p.56)
Micropores
0,01 μm
Mésopores
100μm
macropores
1 mm
Porosité totale
72 % - 79 %
La figure 1.20 et le tableau 1.6 illustrent les différentes porosités du béton de chanvre.
La porosité du béton de chanvre joue un rôle essentiel dans le fonctionnement de l’enveloppe
du bâtiment. Elle favorise l’isolation thermique par l’emprisonnement important d’air (Samri,
2008). Les avantages de leur utilisation dans la construction sont basés sur leur faible énergie
grise, leur bonne résistance thermique c’est à dire leur faible conductivité thermique, qui leur
confère une bonne propriété isolante. Ce matériau représente une solution pour la rénovation
des bâtiments anciens et pour la nouvelle construction. Il est renouvelable, naturel,
recyclable, biodégradable et fixateur de CO2.
Energie grise des matériaux usuels du batiment
Energie grise [ kWh/m3]
1600
1443
1400
1200
1000
774
800
600
696
430
400
400
200
329
90
0
Béton plein Monomur
types gélis
Brique
pleine
Brique
standard
Béton Bois léger Béton de
cellulaire
brut
chanvre
Type de matériau
Figure 1.21 Valeur d’énergie grise pour les matériaux couramment utilisés dans
le bâtiment; Tiré de Niyigena (2016, p.21)
40
Comme l’indique la figure 1.21, le béton de chanvre est un matériau moins énergivore tant
pour la fabrication que pour l’utilisation. En comparaison avec les autres matériaux de
construction figurant sur la figure, le béton de chanvre possède une très faible énergie grise,
90kWh/m3 d’énergie grise contre la brique pleine avec 1443 kWh/m3.
Étant un matériau non porteur, il est utilisé comme matériau de remplissage (isolant). Le
béton en chanvre-chaux est utilisé généralement comme enduits isolants intérieurs et peut
être appliqué en couche épaisse pour atteindre les performances hygrothermiques élevées
(Mazhoud, Collet, Pretot, & Chamoin, 2016). Le béton de chanvre présente des masses
volumiques à l’état sec compris entre 200 kg/m3 et 600 kg/m3 (Samri, 2008). Les masses
volumiques présentées par la figure 1.22 sont des masses volumiques de différents bétons de
chanvre formulé par (Niyigena, 2016b) pour chaque d’utilisation.
Masse volumique en [kg/m3]
Masses volumiques moyennes avant sécharge
1042
920
1000
789
800
600
400
1140
Masses volumiques moyennes après séchage
1200
644
455
356
679
385
783
840
782
672
391
609
460
456
Dalle
A3-1
661
504
256
200
0
Toit
A4-1 A3-0,75 Mur
A4-1,5 A3-1,5
A3-2
Enduit
Type de formulation
Figure 1.22 Masse volumique initiale et finale du béton de chanvre pour différentes
formulations; Tirée de Niyigena (2016, p. 41)
Pour
une
analyse
du
comportement
hygrothermique,
les
courbes
d’isotherme
d’adsorption/désorption sont très importantes à connaître. Sur l’axe des abscisses, les A4-1,
A3-0,75, A3-1, A4-1,5, A3-1,5 et A3-2 sont les numéros de l’échantillon.
41
La courbe d’isotherme d’adsorption indique la quantité d’eau contenue dans un
matériau en fonction de l’humidité relative de l’air en équilibre avec le matériau. Elle
permet de prévoir et de comprendre le comportement d’un matériau exposé à la
variation de l’humidité du milieu extérieur sur la teneur en eau.
La courbe d’isotherme de désorption est obtenue par la relation entre la teneur en eau
à l’équilibre du matériau poreux et la désorption mesurée dans un pore. C’est le
processus inverse de l’absorption. La désorption représente la différence de pression
entre la pression de l’eau liquide dans un pore et la pression totale de l’air ambiant
(Abelé, 2009). À partir de la relation de Kelvin, on peut déterminer la désorption par
l’expression (1.3).
𝑆 =𝜌
𝑅𝑇
ln 𝐻𝑅
𝑀
(1.3)
La courbe présentée par la figure 1.23 nous fournit des informations sur la répartition de
l’humidité dans le béton de chanvre et la quantité d’eau nécessaire que le béton peut absorber
pour atteindre sa saturation ou atteindre son équilibre en teneur en eau à une humidité
relative donnée. La différence entre la courbe d’absorption et de désorption s’appelle
l’hystérésis. En général, les outils de simulations numériques disponibles commercialement,
ne prennent pas en compte cet effet d’hystérésis, mais plutôt la moyenne entre l’absorption et
la désorption.
42
Figure 1.23 Isotherme d’adsorption-désorption expérimentale et analytique
du béton de chanvre; Tirée de Tran L. Anh Dung (2010, p.43)
Les courbes d’adsorption-désorption (a) et (b) respectivement, illustrées par la figure1.24 et
1. 25 révèlent les teneurs en eau massique des particules de chanvre d’ordre de 37 %
correspondant à 97 %. HR pour la figure 1.24 et de 30 % correspondant à 95 % HR pour la
figure 1.25. Pour une humidité relative de 50 %, les valeurs de la teneur en eau sont
respectivement de 10 % (de sorption pour a et b) et de 14 % (a), 12 % (b) (désorption). Les
valeurs de la teneur en eau dépassent 10 % pour des humidités relatives supérieures à 50 %.
43
Figure 1.24 Isotherme d’adsorption-désorption des particules de chanvre à T = 20℃
Tirée de Cérézo (2005, p.67)
Figure 1.25 Isotherme d’adsorption-désorption du liant PF70 et chènevotte :
source (GARNIER, 2000); Tirée de Samri (2008, p.64)
Pour une étude hygrothermique complète, les courbes de désorption-adsorption du béton de
chanvre et de ces particules sont importantes à connaître. En effet, le béton de chanvre
présente une excellente inertie thermique, une performance d’isolation phonique excellente et
des qualités de régulateur hygrométrique très remarquables selon le type d’utilisation (ARPE,
44
2012 ; Bayol, 2016 ; Chabot, 2010). L’utilisation de ce matériau dans la construction
contribue non seulement à améliorer l’enveloppe du bâtiment en matière de confort
thermique interne, mais aussi à réduire la consommation d’énergie, qui représente
actuellement l’élément clé des études menées sur l’efficacité énergétique dans les bâtiments.
En terme de réduction des émissions des gaz à effet de serre, un hectare de chanvre peut
utiliser 15 tonnes de CO2 avant d’arriver à maturité (Tran L. Anh Dung, 2010). Le analyse de
cycle de vie du béton de chanvre montre qu’il est capable d’emmagasiner ou de capter entre
14 kgeq CO2 et 35 kgeq CO2 par mètre carré de murs sur 100 ans (Gauthier, 2018 ; Gourlay
& Arnaud, 2011 ; Popovic, 2015 ; Rahim, Douzane, Le, Promis, & Langlet, 2016 ; Véringa,
2015). La contribution d’un bâtiment à ossature de bois isolé par le béton de chanvre à la
réduction de CO2 est environ 71 %, avec 41 % pour le béton de chanvre et 30 % pour
l’ossature de bois (Boisyvon, 2015). En effet, le Béton de Chanvre stocke et piège 20 tonnes
de Carbone pour 100 m² de construction, ou 138 kg de CO2 pour 1 tonne de béton de
chanvre, ce qui le place parmi les meilleurs matériaux, respectueux de l’environnement
(Pittau et al., 2018). Les impacts environnementaux de 1 m2 de mur en béton de chanvre de
26 cm d’épaisseur ont été évalués dans le cadre d’une analyse du cycle de vie (ACV) évoqué
dans les travaux de (Tran L. Anh Dung, 2010). Il en ressort que 1 m2 de mur en béton et
mortier de chanvre absorbe 75,7 kg de CO2 équivalent et en émet 40,2 kg soit un bilan
favorable de 35,5 kg de CO2 équivalent (Tran L. Anh Dung, 2010). L’impact du béton de
chanvre sur le changement climatique est de l’ordre de -0,35 kg CO2eq./UF/an (Tran L. Anh
Dung, 2010). De ce fait, le béton de chanvre utilisé comme un isolant pour les bâtiments à
ossature de bois permet d’augmenter le taux de captation du CO2 de ces murs (Marc Chabot,
2010). La figure 1.26 met en évidence le pouvoir de captation du CO2 par le béton de
chanvre. Sur la figure 1.26, les valeurs négatives représentent les GES émissent et les valeurs
positives sont les GES captés par les matériaux du bâtiment à ossature de bois isolé en béton
de chanvre.
45
Figure 1.26 Émission et captation de CO2 en Teq CO2
Tirée de Boisyvon (2015, p.08)
Les matériaux à base de chanvre sont des matériaux non porteurs et aux multiples
utilisations, excellents isolants thermiques et acoustiques, durables, résistants, légers,
élastiques, ignifuges (Gauthier, 2018 ; Latif, Lawrence, Shea, & Walker, 2015 ; Popovic,
2015 ; Rahim et al., 2015 ; Rahim, Douzane, Le, Promis, et al., 2016 ; Véringa, 2015). Les
murs en béton de chanvre présentent une capacité tampon d’humidité excellente, qui les aide
à réguler l’humidité relative à l’intérieur du bâtiment selon le protocole Nordest (Rahim,
Douzane, Le, Promis, et al., 2016). Les bâtiments construits en béton de chanvre sont
résistants à la fissuration, la moisissure et à la fissuration provoquée par la tension souvent
produite dans les régions sismiques (Chabot, 2010 ; Latif, Ciupala, Tucker, Wijeyesekera, &
Newport, 2015 ; Pronovost, 2017). Ils sont plus solides et donnent un meilleur confort
thermique que ceux du béton ordinaire (Boisyvon, 2015; Barclay, Holcroft, & Shea, 2014 ;
Eco-habitation, s.d ; Shea et al., 2012).
Les résultats d’une étude sur la température interne d’une maison construite en ossature de
bois classique et en béton de chanvre à ossature bois noyée dans la région de Bordeaux en
46
France pour une journée typique (24 h) montrent l’utilité de l’utilisation des bétons de
Température [℃]
chanvre dans la construction (figure 1.27).
32
31
30
29
28
27
26
25
24
23
22
21
20
19
18
17
16
15
14
13
12
Température extérieure
Température intérieure-béton de chanvre
Température intérieure- ossature de bois
Temps [ heure]
Figure 1.27 Comparaison de la température intérieure de deux bâtiments « béton de
chanvre noyé » et « ossature de bois classique » en fonction de la température
extérieure en été pour une journée typique (24 h); Tirée de Bayol (2016)
Nous remarquons que la température interne de la maison en béton de chanvre est entre
20 °C et 23 °C, quelle que soit la hausse de la température extérieure alors que celle de la
maison à ossature de bois est de 23 °C et 27°C. En matière de confort thermique, le béton de
chanvre est plus adapté au climat que l’ossature en bois classique. Selon (Bayol, 2016) : « Le
béton de chanvre est le seul matériau de construction écologique, capable d’obtenir des
résultats de conforts et d’économies bien plus vertueux face aux résultats de l’étude
thermique dynamique ». Construire une maison en chanvre est un choix écologique et permet
de faire de l’habitation un milieu sain, confortable (Gauthier, 2018). Les architectes et les
concepteurs, Gervais Fortin, Antonio Di Bacco et Laurent McComber ont pris le risque
d’utiliser ces matériaux dans la construction au Canada (Pronovost, 2017). L’avantage de
l’utilisation des matériaux chanvre dans la construction et leur capacité à redistribuer la
chaleur ou l’humidité et à équilibrer la température en hiver comme en été sont évoqués par
47
les concepteurs. Cependant, il n’existe pas de réglementation thermique et de label qui
régissent l’utilisation du chanvre dans le code du bâtiment et il y a peu d’études sur ses
propriétés en fonction du climat canadien. Les matériaux à base de chanvre ne sont donc pas
reconnus comme matériau de construction. Leurs applications à la construction ne sont pas
encore développées dans les pays continentaux humides et subarctiques et dans les pays
africains tels que le Canada et le Burkina Faso respectivement. Les entreprises au Canada qui
travaillent sur le sujet portant sur l’intégration des matériaux en chanvre dans la construction
ne sont pas nombreuses. De ce fait, une étude s’impose pour confirmer sa possibilité d’être
intégré dans la construction en tant que matériau de construction respectant les codes et les
réglementations thermiques de la construction. La figure 1.28 illustre les différentes
utilisations du béton de chanvre dans la construction.
Figure 1.28 Mur en brique de chanvre (a) et mortier de chanvre projeté (b)
Tirée de Pronovost (2017)
Pour la résistance au feu, le béton de chanvre est soumis à des tests de réaction au feu par un
organisme certifié Cofrac, le Laboratoire National de Métrologie et d'Essais (LNE). Les
essais menés selon la norme européenne EN 13501-1, en vigueur depuis 2004 classe les
réactions des produits face au feu pour les applications mur, toiture et enduit, afin d'obtenir
des résultats sur la sécurité de l’enveloppe. Un mur de 35 cm d’épaisseur soumis pendant 2h
à un bruleur a démontré la performance du béton de chanvre lier au feu. Il en ressort de ces
48
essais que le béton de chanvre résiste à l’attaque prolongée des flammes tout en limitant la
progression. L'enduit pratiquement incombustible (Chabannes, 2016; Sandrine & -Vasseur;,
2014; Tradical, 2016). Et l'ensemble des produits n'émettent que de très faibles fumées, sans
propagation de gouttelette, ni de particule enflammée (Chabannes, 2016; Sandrine & Vasseur;, 2014; Tradical, 2016). Du coté intérieur du béton de chanvre, la température
augmente de 2℃ (journée Tradical, 2017) (Chabannes, 2016; Sandrine & -Vasseur;, 2014;
Tradical, 2016). La figure 1.29 illustre l’expérience effectué par l’organisme certifié Cofrac,
le Laboratoire National de Métrologie et d'Essais (LNE) sur la réaction au feu du béton de
chanvre.
Figure 1.29 : Béton de chanvre en contacte d’un bruleur
Tirée de Tradical, 2016
49
1.5
Utilité des outils de simulation
La modélisation par simulation présente un avantage par rapport à un test dans la rapidité
d’exécution et le coût, en revanche il ne remplace jamais l’expérimentation. Cependant, les
deux approches à évaluer une enveloppe de bâtiment sont complémentaires. On a besoin
d’intrants dans la simulation comme les propriétés hygrothermiques des matériaux, les
données climatiques, etc. Plus on a de l’information précise, plus les calculs et l’analyse sont
précis et proches de la réalité. Les outils de calculs sont des outils de comparaison et de
prédiction. La simulation numérique est une méthode d’analyse très importante qui permet de
vérifier plus rapidement, d’avoir un aperçu des performances avant même faire le test,
communiquer et comprendre un phénomène qui se produit dans un système réel dont la
réalisation des études expérimentales est souvent longue et couteuse ou parfois impossible ou
compliquée.
Actuellement, dans l’ensemble des disciplines, la modélisation par simulation numérique
s’est beaucoup développée et les ordinateurs sont de plus en plus performants. Cela a permis
d’obtenir des solutions utiles et claires concernant les systèmes complexes. L’une des
principales utilités de la modélisation par simulation est sa capacité à fournir des
informations aux utilisateurs concernant la conception d’un système réel avant que celui-ci
ne soit construit (Cheng et al., 2014). Il permet également d’évaluer le comportement et les
interactions de tous les composants d’un système (Cheng et al., 2014 ; Clark & Daigle, 1997 ;
Goldstein, Leisten, Stark, & Tickle, 2005).
Dans le domaine de la construction, l’idée de réduire la consommation énergétique, qui
contribue indirectement à la réduction de l’émission de GES est devenue de plus en plus
importante du point de vue des engagements pris par les différents gouvernements. Les
majeures parties des outils de simulation utilisées dans le domaine du bâtiment sont des outils
destinés à la prédiction de la consommation énergétique, des risques de condensation de
l’humidité et de transfert de chaleur à travers l’enveloppe du bâtiment. Ces outils de
simulation permettent également de vérifier la capacité des nouveaux matériaux de
50
construction à respecter les limites proposées par les codes du bâtiment. L’amélioration de
ces outils de simulation a permis de résoudre de nombreux problèmes liés au transfert couplé
de chaleur et d’humidité dans les parois du bâtiment ainsi qu’aux divers problèmes de confort
thermique. De ce fait, plusieurs programmes de simulation tels que WUFI, hygIRC, hygIRCC, DELPHIN 5.8 ont été développés pour résoudre de multiples problèmes concernant la
thermique du bâtiment. Le logiciel WUFI est un outil de simulation dynamique utilisé par
plusieurs chercheurs, ingénieurs, etc. pour la modélisation hygrothermique de l’enveloppe du
bâtiment. WUFI est l’un des seuls outils disponibles commercialement. L’outil hygIRC-C est
un outil très performant basée sur une plateforme COMSOL-multi physiques le plus complet
et
validé,
mais
malheureusement
Mukhopadhyaya, 2003).
pas
disponible
commercialement
(Maref
&
Les limites évoquées par chaque auteur sont le manque des
propriétés hygrothermiques des matériaux nécessaire pour son exploitation (Hartwig M
Künzel, 1995 ; Maref, 2007, Sanders et al., 2014 ; Stephen McNeil, 2017 ; Theresa Weston,
Ernest Kortschak, & Maria Spinu, 2017). La connaissance du phénomène physique du
système d’étude, de la procédure de calcul et de la vérification de validité des données
d’entrées est très importante pour l’utilisation du logiciel WUFI (Knarud & Geving, 2017 ;
Krus, Theuerkorn, GroBkinsky, & Kunzel, 2014 ; Hartwig M Künzel, 1995). En effet, les
raisons des modélisations par simulation sont toutefois diverses : déterminer les causes des
problèmes liés à l’inconfort, à l’apparition des moisissures, aux consommations d’énergie
excessive et optimiser le comportement hygrothermique des enveloppes de bâtiments.
Conclusion de la revue de la littérature
Les matériaux à base de fibres ont un faible impact environnemental, et sont moins
énergivores, biodégradables, renouvelables et abondants. L’utilisation de ces matériaux dans
la construction permet la limitation de l’utilisation des matériaux non renouvelables et de
l’émission de GES. En plus du bois utilisé dans la construction en Amérique du Nord,
d’autres matériaux naturels sont disponibles, qui ont des caractéristiques importantes pour
compléter le bois. Pour intégrer ces matériaux dans la construction, une étude du
comportement hygrothermique doit être faite en fonction du climat en utilisant l’outil de
51
simulation WUFI Pro 6.2. C’est l’outil de calcul disponible sur le marché et le plus utilisé et
le plus complet du point de vue de l’intégration de la physique appropriée pour évaluer les
performances énergétiques et hygrothermiques de l’enveloppe de bâtiment.
Objectif principal
Le but principal de cette étude est de trouver une alternative de construction traditionnelle par
l’intégration du béton de chanvre dans l’enveloppe du bâtiment. D’où notre intérêt se penche
à l’étude des performances hygrothermiques du béton de chanvre en tant que matériau et
surtout son intégration et son comportement hygrothermique dans le système d’enveloppe
étudiée. L’étude vise à comprendre le comportement hygrothermique du béton de chanvre
dans deux pays contrastés, le Canada et le Burkina Faso.
Objectifs spécifiques
De façon plus spécifique, les objectifs de ce mémoire sont repartis comme suite :
1. Analyser la possibilité d’intégrer le béton de chanvre dans la structure du bâtiment
dans la région de Montréal, au Canada en tenant compte des codes établis pour les
bâtiments résidentiels ;
2. Analyser la possibilité d’intégrer le béton de chanvre dans la structure du bâtiment
moderne dans la région de Dori au Burkina Faso ;
3. Analyser le comportement hygrothermique (température intérieure en été et en hiver,
humidité relative, teneur en eau de l’ensemble de murs et pour chaque élément du
mur) en utilisant l’outil de simulation WUFI Pro 6.2 ;
4. Analyser la consommation énergétique en chauffage et en refroidissement pour un
bâtiment construit en béton de chanvre et en brique de terre cuite comprimée pour la
région de Dori et en béton de chanvre pour la région de Montréal ;
5. Comparer les résultats des trois types d’enveloppes pour déterminer celui qui
convient le mieux à la région de Dori. Comparer les résultats du mur en béton de
chanvre à ceux de la construction standard pour la région de Montréal.
CHAPITRE 2
CODES DES BÂTIMENTS ET CONSTRUCTION AU CANADA ET
AU BURKINA FASO
La construction des bâtiments est appréhendée par des différents codes et réglementations
appliquées dans la construction de chaque pays et même de chaque région. Au Canada, la
construction est un domaine fortement réglementé. Chaque province et territoire possèdent
ses propres lois et réglementations de construction pour le respect des conditions climatiques
et géographiques. Ces lois et réglementations imposent des exigences minimales pour
atteindre les objectifs de sécurités, de salubrité et de la durabilité des bâtiments avant sa
construction. Au Burkina Faso, les codes de construction ne sont pas pris en compte dans
diverses constructions. Chaque bâtiment est construit en fonction des besoins du propriétaire.
2.1
Codes et construction des bâtiments au Canada et au Québec
Les codes ou réglementations de construction permettent à une municipalité de contrôler la
qualité, la durabilité et le caractère sécuritaire de la structure du bâtiment en régissant la
nature des matériaux autorisés et la façon de les assembler. La réglementation de la
construction a pour rôle d’assurer la protection des bâtiments contre :
La condensation d’humidité dans les murs;
Les incendies en imposant de murs coupe-feu à tout bâtiment;
Les bruits extérieurs.
2.1.1
Codes de constructions
Il existe plusieurs documents publiés par divers organismes pour guider les concepteurs au
Canada dans la procédure de la construction des bâtiments résidentiels ainsi que les
bâtiments industriels. Ces documents sont soit des normes, des procédures normalisées ou
des certifications dans lesquelles les objectifs de performances et les exigences pour les
54
bâtiments sont bien détaillés. Les divers codes de constructions sont publiés par le Conseil
national de recherche du Canada (CNRC) pour le compte de la commission Canadien. Parmi
ces codes, nous pouvons énumérer :
Le code national du bâtiment (CNB) établi pour mieux contrôler la pénétration de la
pluie battante, des mouvements d’air, de la chaleur et d’humidité;
Le code national du bâtiment (CNB) établi pour mieux contrôler la pénétration de la
pluie battante, des mouvements d’air, de la chaleur et d’humidité;
Le code national de prévention des incendies (CNPI);
Le code national de la plomberie (CNP) qui donne des directives sur la manière de la
conception et de l’installation de plomberie dans les bâtiments;
Le code national de l’énergie pour les bâtiments (CNEB), un code établi uniquement
pour la construction des bâtiments exoénergétiques.
En plus de ces codes viennent les normes et les procédures pour la construction.
L’application des normes dans la construction est obligatoire au Canada, surtout les normes
énumérées dans les réglementations et dans les codes de construction. Les normes sont
élaborées par quatre organismes accrédités par le conseil canadien des normes (CCN). Ces
organisations sont les suivantes :
L’association canadienne de normalisation (ACN);
L’office national des normes du Canada (ONGC);
Les laboratoires des assureurs du Canada (ULC);
Le bureau de normalisation du Québec (BNQ).
En plus de ces quatre organismes, d’autres normes sont traitées par le CNB telles que :
American society for testing and material (ASTM);
American society of heating, refrigerating and air-conditioning Engineer
(ASHRAE);
Organisation internationale de normalisation (ISO) ;
Centre canadien de matériaux de construction (CCMC) ;
Et plus.
55
2.1.2
Bâtiments résidentiels
L’énergie que nous utilisons pour alimenter, chauffer, climatiser et faire fonctionner les
appareils électriques de nos maisons est à l’origine des émissions de GES. Au Canada, pour
éviter la consommation excessive et participer à la réduction des émissions de GES, les codes
et les réglementations établis sont appliqués lors de la construction. Le tableau 2.1 illustre la
résistance thermique effective pour chaque partie de l’enveloppe du bâtiment. La résistance
thermique effective de chaque partie de l’enveloppe doit être conforme aux normes
énergétiques minimales en vigueur (Filion & Garon, 2013 ; Régie du bâtiment du Québec,
2012). Le gouvernement du Québec établit que la cible de la révision consiste à rehausser la
performance énergétique minimale réglementaire de 20 % à 25 % par rapport à celle prévue
dans la réglementation actuelle (REENB) (Ciarlo, Lalande, & Ste-Cyr, 2008).
Tableau 2.1 Réglementation énergétique pour les nouveaux bâtiments (remplace le
REENBQ) prévue pour 2017; Tirée de Ciarlo, Lalande, & Ste-Cyr (2008, p.8)
Valeurs de résistance thermique effective minimales proposées RSI eff en [m2.K/W]
Actuellement
Ensemble de construction
opaque hors-sol
Murs*
Toits*
Planchers exposés*
CNEB modifié QC
< 6000DJC**
3,6
R -20,4
5,46
R-31
5,46
R-31
> 6000 DJC
4,05
R-23
6,17
R-35
6,17
R-35
(REENB)
5000 à 5999 DJC
2,38
R -13,5
3,1
R -17,6
2,2
R -12,5
(*) Valeurs 25 % plus élevées lorsque l’ensemble de construction comporte des câbles
chauffants.
(**) Réglementation énergétique applicable dans la région de Québec, donc à Montréal.
La figure 2.1 illustre les nouvelles exigences proposées par le code de construction du
Québec (CCQ) pour favoriser l’efficacité énergétique dans la construction au Québec. Ces
exigences sont mises en vigueur depuis le 30 août 2012 (Filion & Garon, 2013). La
résistance thermique de chaque élément du bâtiment pour chaque ville est choisie en fonction
du nombre de degrés-jours. Plus le nombre de degrés-jour est élevé, plus la valeur de la
56
résistance thermique est importante. Par définition, le degré-jour correspond à la situation ou
la température moyenne est inférieure à la température de référence qui est de 18℃. Il
indique les besoins en chauffage en fonction de la température moyenne d’un jour par rapport
à une température de référence (18℃, température extérieure). Plus le nombre de degrésjours est grand, plus les besoins en chauffage sont importants.
a) Exigence du code de construction pour chaque partie de l’enveloppe du bâtiment
Figure 2.1 Valeurs de la résistance thermique totale de chaque partie du bâtiment exigé
par le code de construction du Québec
Tirée de Filion & Garon (2013, p.20) et du Régie du bâtiment du Québec (2012, p.98)
57
Les exigences illustrées par la figure 2.1 sont valables pour les bâtiments situés dans les
municipalités dont le nombre de degrés-jour sous 18 ℃ est de moins de 6000 (Filion &
Garon, 2013 ; Régie du bâtiment du Québec, 2012). Le tableau 2.2 résume les valeurs de RSI
et de R exigées pour les nouveaux bâtiments, maison Novoclimat et la nouvelle
réglementation. Le tableau 2.3 montre les valeurs des résistances thermiques pour chaque
partie des bâtiments situés dans les villes dont le nombre de degrés-jours sous 18 ℃ est d’au
moins 6000 et le tableau 2.4 illustre le rapport entre la valeur de la résistance thermique
extérieure et celle de la résistance thermique intérieure.
Tableau 2.2 Valeurs RSI et R exigées pour les nouveaux bâtiments, des maisons
Novoclimat et la nouvelle réglementation (partie 11) 1 et la transmission thermique
Tiré de Régie du bâtiment du Québec (2012, p.11)
Nouvelle réglementation
Loi sur l’économie
(partie 11) 1 : Efficacité
Composantes
d’énergie dans les Maison Novoclimat
énergétique du chapitre
exposées
nouveaux batiments1
Bâtiment du CCQ
RSI
R
Toit
5,3
Murs hors sol
U
RSI
R
U
RSI
R
U
30,1 0,189
7,22
41
0,138 7,22
41
0,138
3,4
19,3 0,294
4,31*
24,5* 0,232 4,31*
24,5* 0,232
2,2
12,5 0,454
2,99*
17*
17*
4,7
26,7 0,213
5,20*
29,5* 0,192 5,20*
…..
…..
0,88** 5**
……
…..
Murs de fondation
0,334 2,99*
0,334
Planchers hors sol
29,5* 0,192
Plancher du soussol
…..
1,136 0,88** 5**
1,136
Dalle sur sol (au
plus 600 mm audessous du niveau
sol)
…..
1,32
7,5
0,757
1,32
7,5
0,757
58
Les résistances thermiques RSI et R s’exprime en m2 K/W et la transmission thermique U en
W/m2 K.
L’auteur défini les indices (1), (*) et (**) comme :
1
Pour les bâtiments situés dans une municipalité dont le nombre de degrés-jours sous 18℃
est moins de 6000.
*Cette valeur inclut un recouvrement des ponts thermiques avec un minimum de R-4 pour un
espacement de 24 pouces et un R-5 pour un espacement de 16 pouces.
**peut aussi être réalisé avec un produit isolant de RSI 1,32 (R7, 5) sur 1,2 m (4 pi) au
périmètre.
Tableau 2.3 Valeurs RSI et R exigés pour la nouvelle réglementation (partie 11) 2
Tiré de Régie du bâtiment du Québec (2012, p.13)
Nouvelle réglementation (partie 11) 2
Composante exposée
RSI
R
U
Toit
9
51
0,111
Murs hors sol
5,11*
29*
0,196
Murs de fondation
2,99*
17*
0,334
Planchers hors sol
5,2*
29,5*
0,192
Plancher du sous-sol
0,88**
5**
1,136
Dalle sur sol (au plus 600 mm au1,32
7,5
0,757
dessous du niveau du sol contigu)
Étanchéité à l’air
Système d’étanchéité selon section 9.25
*Cette valeur inclut un recouvrement des ponts thermiques.
**peut aussi être réalisé avec un produit isolant de RSI 1,32 (R7, 5) sur 1,2 m (4 pi) au
périmètre.
(2) pour les bâtiments situés dans une municipalité de nombre de degrés-jours sous 18℃ d’au
moins 6000.
59
Tableau 2.4 Tableau 9.25.1.2 faisant partie intégrante de l’article 9.25.1.2.
Tiré de Régie du bâtiment du Québec (2012, p.47)
Degrés-jours de chauffage de Rapport minimal entre la résistance thermique totale
l’emplacement (1) du bâtiment, du côté extérieur et la résistance thermique totale du
en *C-jours
côté intérieur de la face interne du matériau
≤ 4999
5000 à 5999
6000 à 6999
7000 à 7999
8000 à 8999
9000 à9999
10 000 à 10 999
11 000 à 11 999
≥ 12 000
0,2
0,3
0,35
0,4
0,5
0,55
0,6
0,66
0,75
Tableau 2.5 Degrés-jours sous 18℃ de quelques villes de Canada
Tiré de Régie du bâtiment du Québec (2012, p.38)
Ville
Drummondville
Hull
Montréal
Sherbrooke
Trois-Rivières
Alma
Chicoutimi
Gaspé
Rimouski
Saint-Jérôme
Thetford Mines
Degrés-jours
≤ 4999
5000 à 5999
Ville
Baie-Comeau
Havre-SaintPierre
Port-Cartier
Rouyn-Noranda
Sept-Îles
Gagnon
Kuujjuaq
Inukjuak
Povungnituk
Degrés-jours
6000 à 6999
7000 à 7999
8000 à 8999
9000 à 9999
Lorsqu’on observe le tableau 2.5, on constate que la ville de Montréal fait partir des villes
ayant un degré-jours inférieur à 5000. Lorsque l’étanchéité est bien établie et le mur bien
isolé, la demande en chauffage pour la ville de Montréal est plus faible que la majorité des
villes du Canada.
60
2.1.3
Étanchéité à l’air
Pour garantir le confort des occupants en économisant de l’énergie dans le bâtiment, il est
nécessaire que ce bâtiment soit bien isolé (Maref W., 2018). Cependant, une isolation
thermique performante ne peut être garantie sans une bonne étanchéité à l’air (Puymbroeck
& Janssen, 2012). L’étanchéité à l’air caractérise l’ensemble des fuites d’air involontaire,
c’est la résistance d’un bâtiment face aux fuites d’air (Maref. et al., 2011). Le contrôle
d’étanchéité à l’air est un élément important pour le bon fonctionnement d’un bâtiment
(Maref et al., s.d; Maref., s.d; Maref., Armstrong., et al., 2011; Maref. & Saber., 2011 ). En
plus d’offrir des conditions ambiantes favorables aux occupants, il permet de contrer les
problèmes de condensation dus au mouvement d’air dans les parois et cavités (Maref. et al.,
2011; Lenardo, Maref, & Saber, 2011; Maref W., 2011; Maref., Armstrong., et al., 2011)).
En effet, un bâtiment est étanche à l’air lorsque son enveloppe permet d’éliminer toutes les
pertes de chaleur dues aux fuites d’air chaud vers l’extérieur en hiver ainsi que les gains de
chaleur de l’extérieur vers l’intérieur en été (Ademe, Bourgogne, Alsace, Franche-Comité, &
Loire, 2012). Pour qu’un bâtiment soit étanche à l’air, plusieurs étapes doivent être prises en
compte lors de la construction (figure 2.2).
Figure 2.2 Étapes à suivre pour un bâtiment plus étanche à l’air
Tirée de Le Forem et Cifful, Ifapme, Cstcbe, & Wallonne, (2013, p.04)
61
La continuité de l’étanchéité à l’air (le pare-air) entre les différents matériaux de l’enveloppe
du bâtiment est très importante. Les parties du bâtiment les plus importantes et délicates à
réaliser sont les raccordements entre les parois et les jonctions ainsi que tous autres éléments
qui les traversent (Maref et al., s.d; Maref., s.d; Maref., Armstrong., et al., 2011; Maref. &
Saber., 2011 ). Ces parties sont le toit et les planchers, les passages des tuyauteries d’égout,
d’eau chaude, la ventilation et les câbles électriques ainsi que les ouvertures vers l’extérieur
(les portes, les fenêtres, l’évacuation d’air vicié) (Le Forem et Cifful, Ifapme, Cstcbe, &
Wallonne, 2013 ; Puymbroeck & Janssen, 2012 ).
Figure 2.3 Importance de l’étanchéité à l’air
Tirée de Le Forem et Cifful, Ifapme, Cstcbe, & Wallonne, (2013, p.04)
62
Figure 2.4 Technique de réalisation de l’étanchéité à l’air
Tirée de Salvatore Ciarlo (cours été 2018, chap.6 p.110).
La figure 2.4 montre que l’étanchéité à l’air est assurée par des pare air/vapeurs (i.e. le 6 Mil
Polyéthylène) posés de manière continue. L’ensemble de la paroi représente dans certains cas
l’élément d’étanchéité à l’air, surtout dans les constructions africaines. L’étanchéité à l’air
peut être assurée de l’extérieur comme de l’intérieur. Dans les figures 2.3 et 2.4 l’étanchéité à
l’air est assuré de l’intérieur et doit être en continuité sur la totalité des surfaces intérieures
des parois. Un bâtiment très bien isolé équivaut à un bâtiment ayant une haute performance
énergétique et un haut niveau de confort. Pour atteindre cette performance, l’isolant doit se
trouver dans un environnement sec, sans courant d’air, sans oublier la présence d’une
ventilation efficace et une récupération de chaleur dans le bâtiment (ADEME et al., 2012).
63
2.2
Construction au Burkina Faso
Le Burkina Faso est un pays enclavé situé en Afrique de l’ouest, possédant un climat aride.
La majorité de la construction au Burkina Faso est basée sur les besoins de l’occupant et non
sur des réglementations.
2.2.1
Condition climatique
Le Burkina Faso possède deux types de climats, la saison sèche (novembre à mai)
caractérisée par la présence de l’harmattan (vent très chaud accompagné d’une chaleur
importante) et une saison des pluies qui s’étend de juin à octobre. Dans cette étude, il est
question d’étude la performance thermique de l’enveloppe du bâtiment lié à la variation de la
température extérieure. Les figures 2.5 et 2.6 illustrent un aperçu de la variation de la
température extérieure de trois (03) années (2014 à 2016) de la ville de Dori. La figure 2.6 a
été établie pour mieux voir la variation de la température pour chaque mois de ces trois (03)
années.
nov-16
sept-16
juil-16
mai-16
mars-16
janv-16
nov-15
sept-15
juil-15
mai-15
mars-15
janv-15
nov-14
sept-14
juil-14
mai-14
mars-14
40
38
36
34
32
30
28
26
24
22
20
18
16
janv-14
Température [℃ ]
température
Temps [mois]
Figure 2.5 Variation des températures extérieures des années 2014-2016 de la ville de Dori
64
nov-16
sept-16
juil-16
mai-16
mars-16
janv-16
nov-15
sept-15
juil-15
mai-15
mars-15
janv-15
nov-14
sept-14
juil-14
mai-14
mars-14
janv-14
Température [℃ ]
température
40
38
36
34
32
30
28
26
24
22
20
18
16
Temps [mois]
Figure 2.6 Histogramme des températures moyennes mensuels
Lorsqu’on observe la figure 2.6, on constate que la ville de Dori présente des températures
très élevées c’est-à-dire plus de 27℃ en moyenne mensuelle pour les mois de février à
novembre et moins de 27℃ pour les mois de décembre à janvier. Les données de la
température de ces trois (03) années seront utilisées pour la simulation numérique avec le
logiciel WUFI Pro 6.2. Par manque de données de l’humidité relative, l’étude est concentrée
sur la capacité du béton de chanvre à réguler la température pour la ville de Dori.
2.2.2
Matériaux majoritaires utilisés dans la construction
Il en ressort que le secteur du bâtiment est l’un des plus dynamiques au Burkina Faso. La
demande des matériaux de construction est de plus en plus cruciale. De ce fait, le pays
dépend fortement de l’extérieur, car la quasi-totalité des produits finis ou matières premières
utilisés dans la construction est issue de l’importation. Le ciment est le matériau de
construction le plus utilisé en milieu urbain et rural. 65 % de la population burkinabè optent
pour la construction en parpaing de ciment, 18 % en bloc de latérite taillée, 13 % en brique
de terre comprimée et 4 % en adobe (terre) (Wyss & coopération, 2005). Tandis que la
65
production du ciment, le broyage est réalisé par quatre cimenteries (Cimaf, Cimfaso,
Diamond Ciment et CimBurkina) à Ouagadougou dont la matière première, le clinker est en
totalité importée (Bationo, 2015). Cependant, le pays regorge d’un énorme potentiel de
calcaire pour la production du ciment en une grande quantité ainsi que d’autres divers
matériaux pouvant être utilisés pour la satisfaction de la demande.
2.2.3
Matériaux disponibles nécessaires pour la construction au Burkina Faso
Selon les types de sols du Burkina, le pays regorge de la matière d’origine naturelle pour la
production locale de matériaux de construction. La majeure partie du pays est le domaine des
plateaux latéritiques. Les trois quarts du sol sont des reliefs plus accidentés avec des dépôts
superficiels (Sosthène, 2006). Au sud-ouest et à l’ouest se dressent des roches sédimentaires
détritiques (en débris de matière organique) et granitiques constituant une zone regorgeant de
granite, latérite, de grès de bonne qualité pour les matériaux locaux de construction sauf la
partie nord du pays où le socle est couvert de dunes de sable (figure 2.9).
66
Figure 2.7 Zones et pôles d’utilisation des matériaux et techniques appropriés,
Observations sur le terrain, Wyss, (2005, p 75).
L’adobe est une brique mêlée de paille et séchée au soleil généralement appelée brique de
banco (terre crue). Il couvre presque toute la superficie du Burkina, sauf la région du Grand
Nord (le sahel). Actuellement, certains organismes et associations (construction sans bois :
CNB ; Voûte Nubienne : VN) encouragent la construction en terre dans cette région où les
populations ont pour coutume la construction de type nomade (Granier & Youlou, 2014).
L’adobéton est une technique qui a été mise au point pour résoudre les aspects suivants :
Construire en terre et résoudre en partie les coûts excessivement élevés des matériaux
importés (ciment, fer à béton...) ;
Assurer une parfaite protection du matériau terre contre l’impact des eaux de pluie
source, de mauvaise durabilité ;
Donner un aspect psychologique acceptable du matériau issu de la terre.
L’adobéton est défini comme une technique de construction mixte d’éléments porteurs en
adobe (terre) et d’éléments protecteurs en écaille préfabriquée en béton de ciment qui se fixe
67
sur le côté extérieur du mur pour augmenter l'imperméabilité et la durabilité de l’adobe dans
(Abderrahman Nouda, 1992 ; Martin, 1998). Cette technique de construction est utilisée dans
les années 90 (Michel Martin, 1998). La consommation de ciment est d'environ 15 kg par
mètre carré de surface murale (Abderrahman Nouda, 1992). C'est une technique relativement
difficile, car il faut des procédés maîtrisés pour assurer la cohésion entre l’élément porteur et
l’élément protecteur (Abderrahman Nouda, 1992). Pour améliorer l'isolation thermique, de la
paille peut être ajoutée à la terre des adobétons.
La production des briques de terre comprimée est localisée principalement dans le centre du
Burkina Faso (Figure 2.9). Les villes avec quelques infrastructures en brique de terre
comprimée (BTC) sont : Fada N’gourma, Kaya, Koudougou, Tenkodogo, Ouahigouya,
Kongoussi et la zone de Ouagadougou. Dans ces villes, on retrouve des Petites et Moyennes
Entreprises (PME) de production de BTC (Sosthène, 2006). Leur site de production se trouve
généralement en ville ou à la périphérie de la ville, mais leur carrière d’exploitation de
matière première est souvent à quelques kilomètres de la ville (Sosthène, 2006). Présent dans
le paysage architectural du Burkina Faso, la production des blocs de latérite taillée (BLT) a
initialement commencé dans la région de Bobo-Dioulasso sous le régime colonial (Sosthène,
2006 ; Wyss & coopération, 2005). À cette époque, le travail se faisait par régime de travaux
forcés. Actuellement, l’ouverture des carrières se fait un peu partout dans le pays où la pierre
est connue par la population. La carrière de l’ouest est la première zone qui a le potentiel
naturel en latérite. Le nord, le Centre et l’est du Burkina sont aujourd’hui des zones
d’expansion de taille manuelle de BLT (Wyss & coopération, 2005). De la même manière
que le BLT, la production de la pierre taillée ou grès a commencée dans la région de BoboDioulasso. Les gisements de grès existent autour de Bobo-Dioulasso. L’ouest du Burkina
reste la principale zone de production de la pierre taillée. Toutes ces informations montrent
que les matériaux locaux de construction sont disponibles presque dans toutes les zones du
Burkina Faso et quelques exemples de construction sont illustrés par la figure 2.10.
68
a-Parpaing en ciment p.16
b-Adobe (enduit en terre crue) p.52
c- Brique de terre comprimée p.30
d- Bloc de latérite taillé p.66
e- En grés p.32
f- Habitat F3 en Bloc de latérite taillé p.18
g- Cathédrale de Koudougou, murs en terre, parement en pierre latéritique p.28
Figure 2.8 Différents types de construction au Burkina Faso
Tirée de Wyss, (2005)
69
Conclusion partielle
La construction est un domaine qui s’améliore au fil des années par l’intégration des
nouveaux materiaux dans la structure du bâtiment. Le respect de la valeur de la résistance
thermique R du mur, des règlementations, des normes et des codes de construction sont
obligatoires pour la construction en Amérique du Nord. Quant à la construction au Burkina
Faso, c’est un domaine qui a besoin d’une grande considération. Plusieurs materiaux locaux
existant au Burkina Faso peuvent être amélioré et utilisé dans la construction moderne. La
construction en adobéton est une bonne technique qui doit être réintégrer dans la construction
moderne. Pour ce fait une etude et une formation est nécessaire. L’établissement de norme
pour chaque type de construction doit être établi tel qu’établi pour les normes du Canada.
CHAPITRE 3
MODÉLISATION DE L’ENVELOPPE DE BÂTIMENT ET CHOIX
DE L’OUTIL DE SIMULATION
Pour faire une etude hygrothermique, le choix d’un logiciel de simulation s’impose. Le
logiciel choisi pour la simulation est le logiciel WUFI Pro 6.2. Comme décrit dans le
chapitre 1 au paragraphe 5, WUFI Pro 6.2 est l’un des seuls outils de simulation dynamique
disponibles commercialement sur le marché et le plus complet du point de vue de
l’intégration de la physique du bâtiment pour évaluer les performances énergétiques et
hygrothermiques de l’enveloppe de bâtiment. Son concepteur est (Künzel, 2012). Les
équations intégrer à WUFI Pro 6.2 dérivent des transferts couplés de chaleur et de masse. Ces
équations sont appliquées à l’enveloppe du bâtiment et connues depuis longtemps. Elles sont
utilisées pour la détermination de la performance thermique de l’enveloppe du bâtiment. En
plus des phénomènes de transfert de chaleur, l’enveloppe du bâtiment subit d’autres
phénomènes appelés transfert d’humidité. De ce fait, pour la compréhension des transferts
d’humidité et les transferts couplés de chaleur et de masse qui ont lieu dans un matériau, il
est important de définir les notions lieu à ces phénomènes (Lelièvre, 2015).
3.1
Transfert thermique et massique à travers une enveloppe
La thermique est une discipline scientifique de la physique qui traite les échanges thermiques
tels que les transferts de la quantité de chaleur. Les propriétés thermiques des matériaux
caractérisent leur comportement en présence d’échange thermique. Ils déterminent la
capacité d’un matériau à gérer mouvements de chaleur.
En transfert stationnaire, les propriétés thermiques concernées sont les suivantes :
conductivité thermique 𝜆, résistance thermique 𝑅 et l’émissivité thermique 𝜀.
En transferts dynamiques : la diffusivité thermique 𝛼 et l’effusivité thermique 𝐸
Pour les analyses hygrothermiques le transfert d’humidité ou transfert de masse et le transfert
de chaleur dans les matériaux sont couplés. WUFI Pro 6.2 choisit comme outil de calcul pour
cette étude est performant et disponible. En plus, il est utilisé en Europe et en Amérique du
72
Nord. Les équations qui régissent les transports couplés de chaleur et de masse pour les
analyses hygrothermiques et de la consommation énergétique établies dans l’outil de calcul
WUFI Pro 6.2 se basent sur le modèle de Künzel. Ces équations sont intégrées dans le
logiciel WUFI Pro 6.2 et n’ont pas besoin d’être développées en détail. Ces équations sont
écrites comme suit :
Bilan de la conservation de la chaleur
𝜕𝐻 𝜕𝑇
.
= ∇. 𝜆∇𝑇) + 𝐿 ∇. 𝛿 . ∇ 𝐻 𝑃
𝜕𝑇 𝜕𝑡
)
(3.1)
Bilan de la conservation de la masse
𝜕𝑤 𝜕𝐻
.
= ∇. (𝐷 ∇𝐻 + 𝛿 ∇. (𝐻 𝑃
𝜕𝐻 𝜕𝑡
))
Tableau 3.1 Définition de chaque terme des équations (3-1) et (3-2)
𝜕𝐻 𝜕𝑇
Inertie thermique
.
𝜕𝑇 𝜕𝑡
∇. (𝜆∇𝑇)
Conduction thermique
𝐿 ∇. 𝛿 . ∇(𝐻 𝑃
.
∇. 𝐷 ∇𝐻
𝛿 ∇ . (𝐻 𝑃
)
Convection liquide et convection vapeur
Inertie hydrique (humidité)
Diffusion liquide
)
Diffusion de la vapeur
(3.2)
73
H
T
Température
𝐿
3.1.1
Tableau 3.2 Définition des coefficients des équations (3-1) et (3-2)
Enthalpie Totale
Humidité Relative
𝐻
Chaleur latente de vaporisation
𝑃
Pression de vapeur saturante
∇
Gradient
𝑤
Teneur en eau
𝛿
Perméabilité à la vapeur d’eau ∇
𝐷
Coefficient de conduction
Nabla carrée ou Laplacien
du matériau
Définition des coefficients liés à l’équation de conservation de chaleur et
d’humidité
La chaleur de vaporisation d’eau 𝐿 représente la quantité de chaleur nécessaire pour
transformer en vapeur une unité de masse d’eau dans un matériau.
La perméabilité à la vapeur d’eau (𝛿 ) d’un matériau est le rapport de la quantité de
vapeur d’eau traversant un matériau (𝑚 ) par unité d’épaisseur (𝑒), de temps (t) et par
unité de différence de pression de vapeur (∆𝑃𝑣) régnant entre sa face extérieure et
intérieure. Elle dépend du diamètre des pores du matériau concerné (Abelé, 2009) et
peut être déterminée par l’expression :
𝛿 =
𝑚
𝑒. 𝑡. ∆𝑃𝑣
𝑚 =
(3.3)
𝑞
𝑡
𝑞 représente le flux de la vapeur d’eau et peut être déterminé par la courbe de la variation de
la masse du matériau en fonction du temps. Deux méthodes peuvent être utilisées pour sa
détermination : la méthode gravimétrique et par analyse de gaz (Abelé, 2009).
Avec t : temps en heure ;
𝑒: épaisseur du matériau en m;
𝑚 : masse de la vapeur d’eau en kg
74
Le facteur de résistance à la diffusion de vapeur d’eau d’un matériau 𝜇 est le rapport
de la perméabilité à la vapeur d’eau de l’air 𝛿
Avec 𝛿
3.2
,
= 2.10
𝜇=
par sa propre perméabilité 𝛿 .
𝛿
𝛿
(3.4)
et 𝑇 la température; 𝑃 la pression ambiante
Propriétés importantes pour l’étude hygrothermique des matériaux
L’analyse du comportement hygrothermique d’un mur nécessite la connaissance des
propriétés du matériau.
3.2.1
Densité à l’état sec du matériau
La densité à l’état sec 𝜌
d’un matériau appelé aussi masse volumique est le rapport de la
masse du matériau à l’état sec 𝑚
et le volume du matériau à l’état sec 𝑉
(W=0). Elle
permet de caractériser la masse du matériau par unité de volume et peut être déterminée par
la formule :
𝜌
3.2.2
=
𝑚
𝑉
(3.5)
Chaleur spécifique
La chaleur spécifique 𝐶 d’un corps appelé aussi chaleur massique est la quantité de chaleur
dont il a besoin pour que sa température d’une unité de sa masse s’élève d’un degré et
s’exprime en J/ (kg. K). La densité 𝜌 et la chaleur spécifique ∁ d’un matériau interviennent
dans la caractérisation de l’inertie de la paroi d’un bâtiment. Plus un matériau présente une
densité et une chaleur spécifique importantes, plus il apporte de l’inertie à la paroi suivant
75
son agencement. Ils interviennent dans la détermination de la quantité de chaleur 𝑄 que peut
emmagasiner une paroi.
𝑄 = 𝑚 ∁ ∆𝑇 = 𝜌 𝑉 𝐶 ∆𝑇
(3.6)
Avec m : la masse du matériau, ∆𝑇: la variation de la température et V : le volume du
matériau.
3.2.3
Inertie thermique ou masse thermique
L’inertie ou la masse thermique d’un matériau permet de réguler ou d’atténuer dans le temps
la température en hiver-été ou jour-nuit (figure 3.1) comme le béton ou le coffrage isolant.
L’inertie thermique représente la capacité de l’enveloppe du bâtiment à accumuler la chaleur
pendant le jour et la restituer en cas de besoin, surtout la nuit. La connaissance du
comportement des matériaux est un principe fondamental pour la conception des bâtiments
performants. Elle contribue au confort de l’habitation en atténuant les variations de pointe de
températures.
Figure 3.1 Température intérieure pour une paroi à faible et à forte
inertie thermique; Tirée de Bruxelles Environnement (2010, p.1)
La diffusivité thermique 𝑎 et l’effusivité thermique 𝐸 sont utilisées pour la détermination de
l’inertie thermique des matériaux.
76
La diffusivité thermique 𝑎 détermine la vitesse avec laquelle la température d’une
paroi évolue en fonction des sollicitations. Plus la diffusivité est faible, plus la chaleur
met du temps à traverser la paroi du bâtiment.
(3.7)
𝑎=
L’effusivité 𝐸 d’un matériau est sa capacité à échanger de l’énergie thermique avec
son environnement. C’est sa capacité à réguler l’ambiance intérieure. L’effusivité
caractérise la sensation de froid (grande effusivité thermique) ou de chaud (faible
effusivité thermique) d’un matériau en contact avec son environnement extérieur ou
intérieur.
𝐸=
𝜆𝜌𝐶
(3.8)
La conductivité thermique 𝜆 intervient dans la détermination de la diffusivité et l’effusivité.
Sa détermination est alors primordiale.
3.2.4
Conductivité thermique 𝝀
La conductivité thermique 𝜆 est une propriété intrinsèque d’un matériau. Elle représente le
flux de chaleur traversant un matériau d’un mètre d’épaisseur pour une différence de
température Δ𝑇 d’un degré entre l’intérieur et l’extérieur. La valeur de la conductivité et de la
résistance thermique est utilisée pour quantifier le pouvoir isolant des matériaux. Plus la
conductivité thermique est faible, plus le matériau est un bon isolant inversement, plus elle
est élevée, le matériau est un conducteur de chaleur. Ce sont des grandeurs thermo-physiques
les plus recherchées pour les matériaux de construction. La résistance thermique comme
définie au chapitre I, dépend du coefficient de la conductivité thermique et de l’épaisseur du
matériau 𝑒. La conductivité thermique peut être déterminée par la formule suivante :
77
𝜆=
𝜑𝑒
Δ𝑇
(3.9)
L’utilisation de cette formule nécessite la connaissance du flux thermique 𝜑. Toute fois la
méthode des boîtes gardées, en utilisant des fluxmètres peut être utilisée pour la
détermination directe de la conductivité thermique. La méthode des boîtes est un dispositif
utilisé dans les laboratoires pour déterminer simultanément la conductivité thermique et la
diffusivité thermique en peu de temps en utilisant deux échantillons du matériau considéré
pour l’expérience (bruxelles Environnement, 2010).
3.2.5
Facteur de résistance à la diffusion de la vapeur 𝝁
Le facteur de résistance à la diffusion de la vapeur d’eau 𝜇 aussi appelée coefficient de
diffusion de la vapeur d’eau détermine la perméabilité d’un matériau à la vapeur d’eau.
Elle intervient dans la relation de Sd qui représente l’épaisseur d’une couche d’air exerçant la
même résistance à la diffusion de vapeur que l’épaisseur de la couche du matériau 𝑒 .
𝑆𝑑 = 𝜇 ∗ 𝑒
3.2.6
(3.10)
Teneur en eau
Dans les matériaux de construction, l’eau peut se trouver sous différents états pour une
condition d’humidité relative et de température données. La quantité d’eau contenue à
l’intérieur d’un matériau dépend de l’humidité relative et de la température extérieure et
intérieure. Par définition, la teneur eau 𝑊 d’un matériau est le rapport de la masse d’eau 𝑚
contenue dans ce matériau et de la masse du même matériau à l’état sec 𝑚
dont la formule
est donnée par l’expression suivante :
En [kg/kg]
𝑊=
𝑚
𝑚 −𝑚
𝑚
=
=
−1
𝑚
𝑚
𝑚
(3.11)
78
En [%]
𝑊% = 100 ∗ (
𝑃
𝑃
Avec 𝑚 la masse du matériau à l’état humide, 𝑃
et 𝑃
(3.12)
− 1)
le poids du matériau à l’état humide
le poids du matériau à l’état sec.
Plusieurs équations peuvent être utilisées pour déterminer la quantité d’eau contenue dans un
matériau de construction. Ces équations sont illustrées dans le tableau 3.1 selon l’état du
matériau.
Teneur en eau
Tableau 3.3 Expressions de la teneur en eau
Expression
État sec
État saturé
Volumique
Par unité de volume
𝜌
𝑊 =
=
𝑊
=
𝑊
=
𝑊
=
𝑉
𝑉
=
𝜀′ =
=
=
𝑉
𝑉
(
)
−1
−1
𝜀′ = (1 −
)𝜀′
, la masse volumique du matériau à l’état saturé s’exprime :
𝜌
=
𝑚
𝑉
(3.13)
𝜀′, le taux de changement de phase peut-être déterminer en utilisation la formule établie
par (Kari, Perrin, & Foures, 1992).
𝜀′ =
𝑓 𝐷 𝑝 𝜕𝐻𝑅
𝜌 𝐷 𝑅 𝑇 𝜕𝑊
(3.14)
79
L’équation de conservation
𝜌 𝐶
Avec 𝑚 = 𝑚 + 𝑚
𝜕𝑇
𝜕𝑚 𝜕
𝜕𝑇
𝜆
= −𝐿 𝜀
+
𝜕𝑡
𝜕𝑥 𝜕𝑥 𝜕𝑥
(3.15)
Le taux de changement de phase peut donc s’écrire :
𝜀 =
𝜆
− 𝜌 𝐶
)/( 𝐿
)
(3.16)
Le taux de saturation S définit par la relation (3-25) à une valeur comprise entre 0 et 1
𝑆=
Avec 𝜌
𝑊
𝑊
=
𝜌
∗ 𝜀′
𝑊
: masse volumique du matériau saturée; 𝑚
l’état saturé; 𝑉
(3.17)
: masse volumique du matériau a
: volume à l’état saturé; 𝜕𝑇 : dérivée partielle de la température; 𝑃 :
pression de vapeur saturante; 𝜕𝑚 : dérivée partielle du débit massique.
La pression de vapeur saturante d’eau (𝑃
) représente la valeur maximale atteinte par la
pression partielle d’un système à l’état d’équilibre à une température donnée. Cette
température est appelée la température de rosée (Tr). Lorsque la température de rosée est
atteinte à l’intérieur d’une enveloppe de bâtiment, il y a risque de condensation. La pression
de vapeur saturante dépendant de la température du milieu. Dans la littérature, plusieurs
expressions empiriques sont utilisées pour la détermination de la pression saturante. Le
tableau 3.2 illustre certaines expressions utilisées pour la détermination de la pression
saturante et le tableau 3.3, les expressions pour la détermination des coefficients de diffusion
de l’humidité. La différence entre les expressions énumérées dans le tableau 3.2 est basée sur
les coefficients qui lient
température T.
chacune des expressions et la méthode de déterminations de la
80
Tableau 3.4 Expressions utilisées par certains auteurs pour la détermination
de la pression saturante
Les expressions
Condition d’utilisation
Expression de
Künzel, 1995
𝑝
= 611. exp(
𝑎. 𝑇
)
𝑇 +𝑇
𝑝 =
Expression de
610,5. exp(
Chalotte
Abelé,
𝑝 =
2009
610,5. exp(
,
Expression de
Berger, 2014
(1) 𝑇 > 273,15𝐾
) (1)
,
,
𝑇 < 273,15𝐾 (Norme NF EN
ISO 13788)
) (2)
,
Expression de Walid 𝑝
Mchirgui, 2012
𝑎 = 22,44 pour
𝑇 = 272,44℃ et 𝑇 < 0 ℃
𝑎 = 17,08 pour
𝑇 = 234,18℃ et 𝑇 ≥ 0 ℃
0< 𝑇 <80 ℃
= exp(235 771
4042,9
)
−
𝑇 − 37,58
,
−
𝑝 = exp(658 094 −
5 976 ln 𝑇)
La constante de la vapeur d’eau 𝑅 est égale au rapport de la Constante des gaz parfait 𝑅 par
la masse du vapeur d’eau dans le matériau 𝑀 et déterminée par l’expression (3.18).
𝑅 =
𝑅
𝑀
(3.18)
Les coefficients de diffusion de la vapeur dans l’air 𝐷 et d’humidité due à la teneur en eau
peuvent être déterminés par les formules :
𝐷 = 2,1710
𝐷 =𝐷 .
𝑃
𝑇
𝑃 273,5
𝜕𝑊
𝜕𝑊
𝜕𝑊
𝜕𝑇
,
(3.19)
(3.20)
81
Les coefficients de diffusion de l’humidité due au gradient de la teneur en eau 𝐷 et celui dû
au gradient de température 𝐷
étant liés, ils peuvent être déterminés par les équations
établies par (Zaknoune, Glouannec, Salagnac, & Le Bideau, 2010).
Tableau 3.5 Expressions nécessaires pour la détermination des coefficients de diffusion
Tiré de Zaknoune et al. (2010, p.3)
Gradient de température
𝐷 =0
Phase liquide
Gradient de teneur en eau
𝐷 = exp 𝑃 −
Gradient de température
𝐷 = 𝜇𝑘 𝐷
Phase vapeur
Gradient de teneur en eau
𝜇𝑘 = 𝑃 + 𝑃 𝑊 + 𝑃 𝑊
𝑊 =
3.2.7
et
𝐷 = 𝜇𝑘 𝐷
𝑊−𝑊
𝑊 +𝑊
𝑀
𝑃
𝑊
𝑀
𝑀𝑅𝑇
𝑀
𝑀
𝑀𝑅𝑇
𝜕𝑃
𝜕𝑇
𝜕𝑃
𝜕𝑊
𝐷 = 2.1710
,
,
Humidité relative et coefficient d’absorption du liquide
L’humidité relative HR représente le rapport entre la pression partielle de la vapeur d’eau 𝑝
et la pression de la vapeur saturante 𝑝
à même température (Mchirgui, 2012).
𝐻𝑅 = 100 ∗
𝑃
𝑃𝑣𝑠
((3.21)
Le coefficient d’absorption du liquide est une quantité locale qui mesure la capacité d’un
matériau à absorber un liquide qui le pénètre.
82
3.3
3.3.1
Modélisation numérique
Présentation du logiciel
Le logiciel WUFI Pro 6.2 est un dérivé de WUFI Pro, un logiciel développé par l’Institut
Fraunhofer pour la physique du bâtiment (IBP) à Holzkirchen en Allemagne et validé par des
mesures expérimentales pour plusieurs concepts physiques dont l’auteur est (Künzel, 2012).
La méthodologie des études et les hypothèses pour les simulations à l’aide des différents
logiciels WUFI ont été définies en collaboration avec le CSTB : Division Enveloppes et
Matériaux innovants (Künzel, 2012). Le logiciel de simulation WUFI Pro 6.2 est utilisé pour
l’évaluation de la performance hygrothermique des composants du bâtiment. Le logiciel
calcule le transport couplé de chaleur et d’humidité, le transport de liquide, la diffusion de la
vapeur d’eau dans les composants monocouches ou multicouches dans les conditions
climatiques réelles. Il effectue les calculs hygrothermiques unidimensionnels sur les sections
des composants du bâtiment, en tenant compte de l’humidité intégrée, de la pluie battante, du
rayonnement solaire, du rayonnement à ondes longues, du transport capillaire, de la chaleur
lente de fusion, des données météorologiques et de la condensation hivernale et estivale. Les
profils de température, d’humidité relative à travers le mur, la teneur en eau totale du mur et
pour chaque composant du mur sont analysés. Les normes internationales intégrées à ce
logiciel sont [ASHRAE 160], [ISO 13788] et [NF EN 15 026] associés aux fiches techniques
allemandes [WTA 6-2] (Künzel, 2012). Son interface et son espace de travail se présentent
comme l’indique la figure 3.2 et 3.3.
83
Figure 3.2 Interface de WUFI Pro 6.2
Figure 3.3 Espace de travail
84
Après avoir choisi le logiciel pour la simulation hygrothermique de l’enveloppe du bâtiment
construit à Montréal au Canada et une ville du Burkina Faso appelé Dori, il est nécessaire de
déterminer la norme que nous allons utiliser pour la suite du travail. Le reste des normes
présentent dans le logiciel WUFI Pro 6.2 sont à l’annexe I (page 158).
3.3.2
Norme utilisée pour la simulation présente dans WUFI Pro 6.2
La Norme [ANSI/ASHRAE 160, 2009] est une norme qui spécifie les critères de conception
basés sur la performance afin de prévoir, réduire ou atténuer l’humidité traversant les
éléments de l’enveloppe du bâtiment en fonction du climat, du type de construction et du
fonctionnement
du
système
de
chauffage,
ventilation
et
climatisation
(CVC)
(ANSI/ASHRAE, 2016). Cela inclut les critères de sélection des procédures analytiques,
d’intrants, d’évaluation et d’utilisation des résultats.
La norme ANSI/ASHRAE :
S’applique à tout type de bâtiment, à la conception de nouveaux bâtiments ainsi
qu’à la rénovation des bâtiments existants;
S’applique à toutes les zones intérieures et extérieures et aux cavités de
l’enveloppe du bâtiment;
Mais ne traite pas directement le confort thermique ou la qualité d’air intérieur.
La procédure de calcul par cette norme est présentée par l’organigramme de la figure 3.4.
85
Début de la Conception
d’humidité
Définir l’assemblage du bâtiment
Attribution des propriétés
aux matériaux
Sélection des conditions
aux limites
Sélection du climat extérieur
Sélection des conditions d’exposition:
charges de pluie prévues sur les murs
Détermination des conditions intérieures
Effectuer des analyses
Si oui
Rapporter les
résultats
Performance
acceptable ?
Si non
Si non
Ajouter la
procédure de
séchage initiale ?
Changer la
conception de la
construction ?
Si non
Si oui
Si oui
Changer la
conception
de CVC
Figure 3.4
3.3.3
Organigramme de calcul avec la norme ANSI/ASHRAE 160
Facteurs pertinents
Les facteurs pertinents pour la simulation hygrothermique des composants de l’enveloppe du
bâtiment dans WUFI Pro 6.2 sont illustrés par la figure 3.5
86
Figure 3.5 Modèle globale pour la méthode de calcul numérique par WUFI Pro 6.2
La première équation représente l’équation de la conservation de la masse et la deuxième
l’équation de la conservation de chaleur ou d’énergie.
Conclusion du chapitre
Les modèles de transfert hygrothermique des matériaux existant dans la littérature sont
nombreux et divers. Parmi ces modèles, certains sont énumérés dans ce chapitre et peuvent
être utilisés pour les calculs des performances hygrothermiques des matériaux ou systèmes
utilisés pour l’étude. Cependant, des mesures expérimentales n’ont pas été effectuées par
limite de temps, les données pour la simulation de cette étude sont donc prises dans la
littérature (données de Driss Samri, 2008 et de Dahkal 2017). Avant d’entamer la simulation
numérique pour nos cas, nous allons posséder à la validation du logiciel WUFI Pro 6.2 en
utilisant les travaux de (Dahkal 2017). Le chapitre 4 présente les résultats de la calibration et
vérification du logiciel WUFI Pro 6.2.
CHAPITRE 4
VÉRIFICATION DU LOGICIEL WUFI Pro 6.2
Pour la vérification du logiciel, nous avons utilisé les travaux de deux auteurs (Dahkal, 2017
et Lamalle, 2016). La simulation a été effectuée par les données de la recherche de Dahkal,
2017, et celles de Lamalle, 2016. Les mêmes hypothèses ont été utilisées pour WUFI Pro 6.2
afin de confronter les résultats obtenus à ceux de la version WUFI Pro 5.1 utilisée par
Dahkal, 2017 et Lamalle, 2016. Ces deux travaux ont été choisis parce qu’ils possèdent les
données complètes nécessaires pour refaire la simulation hygrothermique des murs utilisés
par ces deux auteurs. De ce fait, les hypothèses et les conditions des limites utilisées par les
deux auteurs sont énumérées à la suite, enfin de pouvoir entamer la simulation. Par la suite
on entame notre étude de cas et étude paramétrique avec confiance concernant le modèle de
WUFI Pro 6.2.
4.1
Hypothèse pour la simulation Dahkal, 2017 et Lamalle, 2016
Pour commence l’utilisation du logiciel WUFI Pro 6.2, les hypothèses utilisées sont
énumérées comme suit :
1- Échantillons —isotropes, homogènes et sans variation volumétrique;
2- Aucune réaction chimique entre l’eau dans toutes les 3 phases;
3- Pas de dissipation d’énergie lors des flux;
4- Aucun paramètre ne dépend du temps ;
5- Pas de relation univalente entre la teneur en eau et l’humidité relative;
6- Pas d’infiltration d’air (paroi étanche à l’air);
7- Pas de pertinence de la température dans la sorption d’humidité;
8- Pas de convection naturelle ou forcée.
88
4.2
Condition aux limites
Pour le climat extérieur, le fichier météorologique de la ville de Toronto présente dans les
fichiers de WUFI Pro 6.2 a été utilisé pour la simulation de vérification avec le logiciel
WUFI Pro 6.2 et les fichiers climatiques de Liège au Belgique produites par Lamalle, 2016
ont été introduites dans WUFI Pro 6.2 pour pouvoir effectuer la simulation. Pour le climat
intérieur, la courbe sinusoïdale a été utilisée comme pour Dahkal, 2017 et celui de la Norme
EN 15 026 pour Lamalle, 2016. Les conditions aux limites utilisées par (Dhakal 2017;
Lamalle, 2016) et aussi utilisées dans le logiciel WUFI Pro 6.2 pour la simulation sont
énumérées comme suite :
1. Environnement intérieur : 21oC ± 1oC, RH 50 ± 10 % (courbe sinusoïdale pour
Dahkal, 2017 et EN 15 026 pour Lamalle);
2. État initial : 20 °C et 80 % HR (constante dans la composante);
3.
Orientation sud-est pour les murs de Dahkal, 2017 et Ouest pour les murs de
Lamalle, 2016 afin de maximiser la combinaison exposition au soleil et attente de
pluie ; surface verticale [R1 = 0, R2 = 0,07 m/s ; Bâtiment court - hauteur jusqu’à
10 m];
4. Absorptivité des ondes courtes (calcaire brillant et épicéa non traité) = 0,4;
5. Facteur d’absorption d’eau de pluie 𝑎 = 0,7;
6.
Pas de revêtements de surface;
7. ACH-8 pour la couche d’air (ventilée) pour l’assemblage 2 (Dahkal, 2017), pas de
couche d’air pour l’assemblage de Lamalle, 2016;
8. Indice de cloud ou indice moyen de nuage: 2,64 pour Dahkal et 0,64 pour Lamalle
(analysé des fichiers climatiques);
9. Période de simulation : 3 ans chacun :
-
Dahkal
Période de simulation :(1-10-2015 au 1-10-2018)
-
Lamalle
Période de simulation : (1-10-2016 au 1-10-2019)
89
10. Les autres non cités sont pris par défaut par Dahkal et par Lamalle donc par
WUFI Pro 6.2;
11. Coefficients de transfert de chaleur (hi et he) : défaut du programme (coefficient
constant) ; salut = 8.0W/m2K, il = 17.0W/m2K.
Les conditions aux limites ont été entrées dans le logiciel WUFI Pro 6.2 manuellement ou
choisi directement dans la base de données du logiciel selon l’indication des deux auteurs.
Des fenêtres sont spécialement conçues pour l’introduction des conditions aux limites, de la
conception des murs et celles des hypothèses dans le logiciel.
4.3
4.3.1
Configuration d’assemblage de mur pour la vérification
Pour la ville de Toronto défini par Dahkal
Pour la simulation, les enduits de chaux utilisés par Dahkal, 2017 ont les mêmes propriétés
que l’enduit de chaux. Ils ont été utilisés pour le mur coté intérieur et extérieur pris dans
WUFI Pro 6.2 pour le mur 1. Le typar qui est une membrane pare-imtempérie et pare-air
dans cet exemple n’existe pas dans le répertoire de la base de données des matériaux WUFI
Pro 6.2. Il a été remplacé par un pare-air (3MTM Vapor permeable air barrier 3015) qui
présente des propriétés presque identiques au typar. La figure 4.1 présente les deux murs de
simulation établie par (Dhakal, Berardi, Gorgolewski, & Richman, 2017) dans ses travaux.
Ces deux assemblages de murs sont utilisés pour la simulation avec WUFI Pro 6.2.
90
Figure 4.1 Assemblage de mur de simulation pour la vérification
(WUFI Pro 6.2) et Dahkal, 2017
Tiré de (Dhakal, Berardi, Gorgolewski, & Richman, 2017) p. 67
Les entrées pour le matériau de chanvre dans le logiciel WUFI Pro 6.2 sont identiques à celle
de Dahkal, 2017. Par définition, la présence de la lame d’air dans le mur 2 permet de faciliter
la migration de la vapeur d’eau pouvant traverser le mur extérieur. Son but est d’éviter la que
la température de l’interface isolant / paroi extérieure soit en dessous du point de rosée afin
de réduire le risque de condensation. Le tableau 4.1 présente les données d’entrées du béton
de chanvre qui doit introduire dans WUFI Pro 6.2.
91
Tableau 4.1 Données d’entrée du béton de chanvre
Tiré de Dahkal, 2017
Propriété hygrothermique
Valeurs
Densité à état sec [kg/m3]
388
Porosité du matériau [m3/m3]
0,66
Chaleur spécifique état sec [J/kg K]
1560
Conductivité thermique état sec [W/m K]
0,1
Facteur de résistance à la diffusion de vapeur à état sec
4,85
Supplément de conductivité thermique dépendante de l’humidité [% M, %]
3,34
La teneur maximale en eau [kg/m3]
655
La saturation en eau libre [kg/m3]
424
La teneur en eau à 80 % - [kg/m3]
29
Coefficient d’absorption liquide
0,074
Humidité type de construction [kg/m3]
286
Les autres matériaux constituant le mur ont été choisis dans le répertoire de la base des
données des matériaux WUFI Pro 6.2. Ces matériaux existent déjà dans le logiciel.
4.3.2
Pour la ville de Liège défini par Lamalle
Tous les matériaux utilisés par Lamalle ont été choisis dans WUFI Pro 5.1 et aussi dans
WUFI Pro 6.2 sauf les valeurs en couleur qui ont été introduites dans WUFI Pro 5.1 par
Lamalle et aussi dans WUFI Pro 6.2 pour la vérification des résultats (tableau 4.2). La
figure 4.2 illustre la configuration des deux murs établie par (Lamalle, 2016) et le tableau 4.2
présente les données d’entrées pour ces travaux.
92
Figure 4.2 Assemblage de mur de simulation pour Lamalle
et WUFI Pro 6.2; Tirée de (Lamalle, 2016), p.79)
Tableau 4.2 Données d’entrées des matériaux
Tirée de (Lamalle, 2016), p.79)
Nom de la couche
Crépi
Isolant PUR
Béton de bois
Matériau dans la base
de données
Enduit extérieur
minéral
PUR
(Cond.Th.0,03W/m K)
Bloc béton d'argile
expansé
Béton classique de
Béton E/C =0,5
remplissage
Plafonnage intérieur
Plafonnage
(plâtre)
Panneau en fibres Panneau en fibre de
de bois
bois
Isolant cellulose
Fibre de cellulose
Béton mousse de Béton cellulose (Masse
remplissage
vol. 500kg/m3)
Densité
[kg/m3]
Résistance
Conductivité
Porosité
à la
thermique
[m3/m3]
diffusion
[W/m K]
[-]
1900
0,24
0,8
25
40
0,95
0,03
50
800
0,67
0,1
4
2300
0,18
1,6
180
850
0,65
0,2
8,3
300
0,8
0,05
12,5
50
0,95
0,034
1,8
500
0,77
0,12
8
93
4.3.3
Configuration avec WUFI Pro
Les figures 4.3 et 4.4 illustrent les configurations établies par les deux versions du logiciel
WUFI Pro (WUFI Pro 5.1 et WUFI Pro 6.2). Après avoir terminé la configuration, cela
signifie que les données de chaque matériau constituant le mur sont introduites dans le
logiciel et la simulation peut alors commencer.
Figure 4.3 Assemblage du mur 2, WUFI Pro 6.2 (a) et Dahkal, 2017 (b)
94
Figure 4.3 (suite)
Figure 4.4 Cas 1, WUFI Pro 6.2 (a) et Lamalle, 2016 (b)
95
4.4
Vérification des résultats WUFI Pro 6.2 à ceux de Dahkal, 2017
et Lamalle, 2016
4.4.1
Vérification des résultats WUFI Pro 6.2 à ceux de Dahkal, 2017
Lorsqu’on lance les calculs avec l’outil de simulation WUFI Pro, une animation est proposée
par le logiciel permettant de visualiser les courbes de température, d’humidité relative et de
la teneur en eau dans la paroi. Ces animations sont comparées à celles de Dahkal, 2017
obtenues par WUFI Pro 5.1. La Figure 4.5 et 4.6 présente l’animation des murs 1 et 2 de la
ville de Toronto pour la période du 01/10/2015 au 01/10/2018. La courbe en rouge est le
profil de la température, l’immense étendue en rouge plate sur le profil de la température
représente l’intervalle des valeurs prises en compte pendant la durée de la simulation de
l’extérieur vers l’intérieur. Les deux autres courbes en bas représentent l’humidité relative en
vert, et l’étendue en vert, l’intervalle des valeurs prises en compte durant la simulation, la
courbe en bleue représente la teneur en eau.
96
a) WUFI Pro 6.2
b) WUFI Pro 5.1 : Dahkal
Figure 4.5 Animation pour le mur 1, a) WUFI Pro 6.2 et b) WUFI Pro 5.1
pour la ville de Toronto.
97
a) WUFI Pro 6.2
b) WUFI Pro 5.1: Dahkal
Figure 4.6 Animation pour le mur 2, a) WUFI Pro 6.2 et b) WUFI Pro 5.1
pour la ville de Toronto.
Après avoir présenté l’animation obtenue par les deux versions du logiciel WUFI Pro, le
résumé des flux de chaleur, d’humidité et de la teneur en eau totale peuvent être analysés.
Le tableau 4.3 présente le résumé du flux de chaleur perdu à l’intérieur et à l’extérieur du
mur de simulation et le gain de flux d’humidité à l’intérieur et à l’extérieur du mur. La teneur
98
en eau totale en début de simulation et à la fin de simulation, le maximum atteint et le
minimum sont présentés par le tableau 4.4.
Tableau 4.3 Intégrale de flux par rapport au temps : mur 1
Unité
WUFI Pro 6.2 Dahkal, 2017
2
Flux de chaleur, côté gauche [MJ/m ]
-489,01
-489,01
Flux de chaleur, côté droit
[MJ/m2]
-487,69
-487,69
2
Flux d'humidité, côté gauche [kg/m ]
0,84
0,84
2
Flux d'humidité, côté droit
[kg/m ]
2,62
2,62
Tableau 4.4 : Résumé de la teneur en eau totale : mur 1
Max
Unité
Début
Fin
Min
2
WUFI Pro 6.2 [kg/m ]
9,75
7,98
7,78
17,57
2
Dahkal, 2017 [kg/m ]
9,75
7,98
7,78
17,57
Les figures 4.7, 4.8, 4.9, 4.10, 4.11 et 4.12 illustrent les courbes de la teneur en eau totale, les
teneurs en eau de l’extérieur et de l’intérieur du mur et la teneur en eau du béton de chanvre
obtenues par Dahkal, 2017 et de la simulation WUFI Pro 6.2 pour la période du 1/10/2015/
au 1/10/2018 pour le mur 1.
Figure 4.7 Teneur en eau (kg/m2) du mur 1, Dahkal ,2017
99
Figure 4.8 Teneur en eau (kg/m2) du mur 1, WUFI Pro 6.2 [Aguérata Kaboré]
Figure 4.9 Teneur en eau des enduits de chaux du mur 1, Dahkal, 2017
100
Figure 4.10 Teneur en eau des enduits de chaux du mur 1, WUFI Pro 6.2 [Aguérata Kaboré]
Figure 4.11 Teneur en eau du béton de chanvre du mur 1, Dhakal, 2017
101
Figure 4.12 Teneur en eau du béton de chanvre du mur 1, WUFI Pro 6.2 [Aguérata Kaboré]
Lorsque nous observons les courbes obtenues par WUFI Pro 6.2 à la même période de
simulation que Dahkal, 2017, on remarque qu’elles sont identiques. Il n’y a aucune
différence entre les résultats obtenus par la simulation WUFI Pro 5.1 (Dahkal, 2017) et
WUFI Pro 6.2. Après avoir vérifié les résultats pour le mur 1, nous allons passer à la
vérification de ceux du mur 2 en utilisant les courbes de sa teneur en eau totale.
Figure 4.13 Teneur en eau totale (kg/m2) du mur 2, Dahkal, 2017
102
Figure 4.14 Teneur en eau totale (kg/m2) du mur 2, WUFI Pro 6.2 [Aguérata Kaboré]
Les figures 4.13 et 4.14 montrent les courbes de la teneur en eau totale du mur 2 obtenues par
WUFI Pro 5.1 (Dahkal, 2017) et WUFI Pro 6.2. Ces deux figures sont pratiquement
identiques. Avant de conclure de la validation de la version WUFI Pro 6.2, une dernière
simulation avec les données des travaux de Lamalle, 2016 sera réalisé au paragraphe 4.4.2.
4.4.2
Vérification des résultats WUFI Pro 6.2 à ceux de Lamalle, 2016
La Figure 4.15 présente l’animation du cas 1 de la ville de Liège pour la période du
01/10/2016 au 01/10/2019 et celle obtenue par Lamalle, 2017.
Cette figure permet
d’observer la répartition de la température, de l’humidité et de la teneur en eau dans
l’ensemble du mur.
103
Figure 4.15 Animation pour le cas 1, Liège pour le 1/10/2019
La figure 4.15 nous conduit à la présentation des résultats de la simulation. Elle présente une
animation de la fin de la simulation (1/10/2019).
104
Figure 4.16 Teneur en eau totale du cas 1, Lamalle, 2016
Figure 4.17 Teneur en eau totale du cas 1, WUFI Pro 6.2
105
Figure 4.18 Teneur en eau du béton de bois côté gauche, cas 1, Lamalle, 2016
Figure 4.19 Teneur en eau du béton de bois côté gauche, cas 1, WUFI Pro 6.2
106
Figure 4.20 Teneur en eau du béton de bois côté droit (vers l’intérieur), cas 1, Lamalle, 2016
Figure 4.21 Teneur en eau du béton de bois côté droit (vers l’intérieur), cas 1, WUFI Pro 6.2
107
Figure 4.22 Teneur en eau du béton de bois côté extérieur, cas 4, Lamalle, 2016
Figure 4.23 Teneur en eau du béton de bois côté extérieur, cas 4, WUFI Pro 6.2
108
Les figures 4.17, 4.19, 4.21 et 4.23 obtenues par la simulation avec WUFI Pro 6.2 sont
similaires aux figures obtenues par la simulation de Lamalle, 2016. Nous pouvons donc
conclure que, quelle que soit la version WUFI Pro utilisée pour la simulation des données, on
obtient les mêmes résultats.
Conclusion partielle du chapitre 4
Les études de Dahkal, 2017 et de Lamalle, 2016 sont des études menées sur la performance
hygrothermique du béton de chanvre et du béton de bois. De ces études, il en ressort que le
béton de chanvre et le béton de bois sont des matériaux écologiques pouvant être utilisés
dans la construction du fait qu’ils sont performants en termes de régulation de l’humidité
intérieure et de la température intérieure. Cependant, une bonne isolation du côté extérieur
avec des matériaux plus résistance à l’effet du climat extérieur et le respect des codes de
construction s’imposent.
En conclusion pour la vérification du logiciel, nous confirmons l’authenticité des résultats
obtenus par WUFI Pro 6.2 et WUFI Pro 5.1 (la version utilisée par Dahkal, 2017 et Lamalle,
2016). Après vérification du logiciel WUFI Pro, nous pouvons commencer à établir les
hypothèses, les conditions aux limites et les propriétés hygrothermiques de matériaux
utilisées pour la suite de nos travaux. De ce fait, le chapitre 5 fera l’objet de la présentation
des hypothèses, des conditions aux limites et les propriétés hygrothermiques des matériaux
permettant de faire la simulation avec le logiciel WUFI Pro 6.2.
CHAPITRE 5
MÉTHODOLOGIE ET SIMULATION NUMÉRIQUE DES CAS D’ÉTUDE
Dans le chapitre précédent, le logiciel WUFI Pro 6.2 a été vérifié en confrontant nos résultats
à ceux des travaux de deux auteurs utilisant une version antérieure (WUFI Pro 5.1). Ce qui
nous conduit à passer à ce chapitre qui fera une approche théorique basée sur la simulation
numérique pour étudier la performance hygrothermique du béton de chanvre. De ce fait, la
présentation des différentes formulations des bétons de chanvre par trois auteurs, ces
propriétés hygrothermiques, les hypothèses, les conditions aux limites et la configuration de
la configuration des murs pour la simulation sont présentées. Ces auteurs sont Collet F. (
2004), Samri (2008) et Dhakal (2017). L’étude est d’évaluer l’avantage d’utiliser des isolants
biosourcés tel que le béton de chanvre dans l’enveloppe du bâtiment en Amérique du Nord et
en Afrique de l’Ouest plus précisément au Canada et au Burkina Faso.
5.1
Méthodologie
La simulation consiste à étudier six cas d’enveloppe du bâtiment pour l’ensemble des deux
villes choisies. C’est-à-dire trois (03) cas d’enveloppe de bâtiment pour la ville de Montréal
et trois (03) cas d’enveloppe de bâtiment pour la ville de Dori. Le calcul de simulation se
réalise sur trois ans (du 01/01/2014 au 01/01/2017), ce qui permet d’avoir des valeurs stables
à la fin de la simulation et des résultats plus cohérents et satisfaisants. La première année est
faite uniquement pour la stabilisation des calculs. Une fois, toutes les données entrées (la
configuration des murs, l’orientation des murs pour le calcul, les conditions initiales et aux
limites, les propriétés des matériaux, le fichier climatique, etc.) sont introduites dans le
logiciel, on peut alors lancer le calcul de simulation. La Figure 5.1 illustre le modèle de
configuration de la structure du système ou de l’enveloppe de mur conçu pour la ville de Dori
et de Montréal.
110
Figure 5.1 Structure d’enveloppe
Par définition :
(1) représente soit l’isolant en laine de verre, soit en béton de chanvre HLC2 ou Mix3;
(2) représente la surface intérieure de chaque isolant;
(3) représente la surface intérieure de chaque mur.
Pour la ville de Montréal, nous avons un mur en laine de verre, un mur en béton de chanvre
formulé en France à Lyon et un mur de béton de chanvre formulé au Canada à Toronto. Des
taux d’infiltration d’eau de 1 m3/m2 h et de 5 m3 /m2 h (Étanchéité à l’air classe A et C:
norme DIN4108) sont introduits dans la couche d’air ventilée des trois (03) murs. Un
deuxième processus a été fait en utilisant des fractions de pluie battante de 1 % (norme
ANSI/ASHRAE Standard 160) et 5 % (introduite pour augmenter la quantité de pluie
battante) à la place des taux d’infiltration d’eau afin d’observer l’influence des deux
processus sur la performance hygrothermique des murs. Cette simulation va permettre
d’analyser le comportement hygrothermique des deux (02) types de béton de chanvre dans
une approche réelle en fonction de l’étanchéité du mur en comparant les résultats obtenus
avec les résultats des constructions standard à Montréal. Les scénarios de simulation sont
présentés au Tableau 5.1.
111
Tableau 5.1 Liste des scénarios de simulation pour la ville de Montréal
Différents scenarios pour la simulation des systèmes de mur de la ville de Montréal au
Canada : taux d’infiltration d’eau et des fractions de pluie battante envoyé sur la surface
extérieure des murs, caractéristique de la laine de verre, bétons de chanvre voir tableau 4.1
et 5.12
Cas 1 : mur en laine de verre
Cas 2 : mur en béton de Cas 3 : mur en béton de
chanvre HLC2 (France)
chanvre Mix 3 (Canada)
Taux d’infiltration d’eau
Scenario 1 :1 m3/m2 h
Scenario 1 :1 m3/m2 h
Scenario 1 :1 m3/m2 h
Scenario 2 :5 m3/m2 h
Scenario 2 :5 m3/m2 h
Scenario 2 :5 m3/m2 h
Si la différence entre les résultats pour les scenarios 1 et 2 pour chaque cas sont minimes,
continuer la simulation avec des taux d’infiltration d’eau de:
Scenario 3 :10 m3/m2 h
Scenario 3 :10 m3/m2 h
Scenario 3 :10 m3/m2 h
Scenario 4 :15 m3/m2 h
Scenario 4 :15 m3/m2 h
Scenario 4 :15 m3/m2 h
Scenario 5 :20 m3/m2 h
Scenario 5 :20 m3/m2 h
Scenario 5 :20 m3/m2 h
Fractions de pluie battante
Scenario 6 :1%
Scenario 6 :1%
Scenario 6 :1%
Scenario 7 :5%
Scenario 7 :5%
Scenario 7 :5%
Si la différence entre les résultats pour les scenarios 1 et 2 pour chaque cas sont minimes,
continuer la simulation avec des taux d’infiltration d’eau de:
Scenario 8 :10%
Scenario 8 :10 %
Scenario 8 :10 %
Scenario 9 :15 %
Scenario 9 :15 %
Scenario 9 :15 %
Scenario 10 :20 %
Scenario 10 :20 %
Scenario 10 :20 %
FIN DE SIMULATION POUR TOUS LES SENARIOS ET ANALYSE DES
RESULTATS
Pour la ville de Dori, nous avons un mur en bloc de ciment, un mur en brique de terre
comprimée et un mur en béton de chanvre. Des fractions de rayonnement solaire incident de
1 % et 5 % sont utilisées pour les trois cas de murs de simulation afin d’observer l’influence
du rayonnement solaire sur la température intérieure. Ces taux de fraction sont introduits
112
pour augmenter la quantité de chaleur arrivant sur la surface extérieure des murs. Les
scenarios de simulation sont présentés dans le tableau 5.2.
Tableau 5.2 Liste des scénarios de simulation pour la ville de Dori
Différents scenarios pour la simulation des systèmes de mur de la ville de Dori au Burkina
Faso : des fractions de rayonnement solaire envoyé sur la surface extérieure des murs
Cas 1 : mur en bloc de Cas 2 : mur en brique de Cas 3 : mur en béton de
ciment
terre comprimée
chanvre
Scenario 1 :1%
Scenario 1 :1%
Scenario 1 :1%
Scenario 2 :5%
Scenario 2 :5%
Scenario 2 :5%
Si la différence entre les résultats pour les scenarios 1 et 2 pour chaque cas sont minimes,
continuer la simulation avec :
Scenario 3 :10%
Scenario 3 :10%
Scenario 3 :10%
Scenario 4 :15%
Scenario 4 :15%
Scenario 4 :15%
Scenario 5 :20%
Scenario 5 :20%
Scenario 5 :20%
Les Figures 5.2, 5.3, 5.4 et 5.5 illustrent les matrices de composition de l’enveloppe du mur
et les étapes de la simulation.
113
Méthode de simulation pour la ville de Dori au Burkina Faso.
La ville de
L’objectif est de trouver une alternative d’enveloppe de bâtiment
Dori
permettant de réduire le transfert de chaleur vers l’intérieur.
Scenarios :
modèle
d’assemblag
e de mur
Figure 5.2 Matrice de composition d’enveloppe pour l’étude à Dori au Burkina Faso
Figure 5.3 Étape de simulation pour la ville de Dori
114
Méthode de simulation pour la ville de Montréal au Canada.
La ville de
L’objectif est de trouver une alternative d’enveloppe de bâtiment qui a la
Montréal
capacité de réguler l’humidité et la chaleur.
Scenarios :
modèle
d’assemblag
e de mur
Figure 5.4 Matrice de composition d’enveloppe de l’étude pour la ville
de Montréal au Canada
Figure 5.5 Étape de simulation pour la ville de Montréal
115
L’isolant en laine de verre, le béton de chanvre, le bloc de ciment et la brique de terre
comprimée sont représentés à la Figure 5.6.
Figure 5.6 Exemple de matériaux cités dans la conception des murs d’études
Le but ici est de déterminer les murs qui ont un excellent pouvoir de régulation de
température.
Les résultats du béton de chanvre formulé dans le contexte français, utilisé
dans l’assemblage de mur de la ville de Dori sont comparés aux résultats de deux (02) murs
typiques de cette même ville avec les mêmes fractions de rayonnement solaire incidentes sur
les murs. Dans le contenu de ce document, les résultats sur la teneur en eau totale, la teneur
en eau des matériaux principaux, l’humidité relative des murs et des matériaux principaux
(bétons de chanvre, laine de verre, bloc de ciment et terre cuite comprimée), la variation de la
température intérieure des murs et des matériaux principaux, le risque de condensation sont
présentés et commentés. Le reste des résultats (résumé des calculs, les courbes sur le risque
de moisissure, le flux de chaleur, la transmission thermique, les profils de température,
116
d’humidité et de la teneur en eau en fonction de l’épaisseur de chaque mur sont présentés à
l’annexe II (page 178).
5.1.1
Objectif de l’étude et intégration du béton de chanvre dans l’enveloppe du
bâtiment
L’objectif principal de l’étude est d’évaluer l’avantage de l’utilisation des isolants biosourcés
tel que le béton de chanvre introduit dans l’enveloppe du bâtiment en Amérique du Nord et
en Afrique de l’Ouest plus précisément au Canada et au Burkina Faso respectivement. Cela
nous amène à analyser la performance hygrothermique du béton de chanvre dans les
différents assemblages d’enveloppe du bâtiment. Étant un matériau écologique ayant un
potentiel de développement économique élevé pour l’avenir, son utilisation contribue à la
préservation des ressources naturelles ainsi que la limitation des émissions des GES, par le
stockage de carbone de l’atmosphère. Cela fait partie d’une démarche de développement
durable.
En effet, l’étude consiste à effectuer des calculs de transfert couplés de chaleur-humidité à
travers les matériaux que constitue l’enveloppe du bâtiment dont le matériau principal est le
béton de chanvre par simulation avec le logiciel WUFI Pro 6.2. Dans cette étude, les bétons
de chanvre utilisés sont formulés par (Samri, 2008) et par (Dhakal, 2017). Ces deux bétons
de chanvre sont utilisés dans la conception des différents murs de l’étude pour la ville de
Montréal. Le béton de chanvre formulé par (Samri, 2008) selon le contexte français a été
utilisé pour la conception des murs d’étude pour la ville de Dori.
5.1.2
5.1.2.1
Méthode de formulation du béton de chanvre et de sa composition
Béton de chanvre formulé par Collet F., 2004
Deux bétons de chanvre A et B ayant la même formulation, des caractéristiques similaires et
de technique de séchage diffèrent ont été utilisés par (Collet F., 2004) pour ses travaux
117
effectués à l’Institut National des Sciences Appliquées de Rennes en France. Le séchage du
béton de chanvre A a été effectué dans une étuve à température de 70℃ à 5 % HR tandis que
le béton de chanvre B a été séché au gel de silice. Le Tableau 5.1 présente les données
utilisées pour la formulation des deux bétons de chanvre.
Composition
Tableau 5.3 Composition des bétons de chanvre A et B
Tiré de Collet F. (2004, p.45)
des bétons de
Béton
chanvre
A
B
Chaux : Tradical PF70
11 litres
Chènevotte chanvribat
48 litres
Eau
16 litres
Méthode séchage
Séchage à étuve à 70℃ et Séchage au gel de
5%HR
silice
Arête des échantillons [cm]
20 ; 10 ; 5 ; 2,5
20 ; 10 ; 5 ; 2,5
Densité [kg/m3]
390
425
5.1.2.2
Béton de chanvre formulé par Samri Driss, 2008
Deux bétons de chanvre d’usage type enveloppe du bâtiment ont été étudiés pour la ville de
Lyon en France par (Samri, 2008). La composition massique et volumique et la densité des
deux bétons de chanvre nommés HLC1 et HLC2 à l’état sec sont données au Tableau 5.2. Le
séchage a été effectué à une température de 80℃ dans une étuve de laboratoire pendant cinq
jours. Les 80℃ représentent la température normale pour le séchage (Samri, 2008). La limite
de la température de séchage du béton de chanvre doit être inférieure à 90℃ pour éviter le
risque de modification de la structure des particules végétales (Samri, 2008). La Figure 5.7
illustre la méthode de séchage utilisée pour sécher le béton de chanvre.
118
Figure 5.7 Séchage à l’étuve
Tirée de Niyigena (2016, p.153)
Le calcul de la porosité totale a été effectué en deux étapes :
1. Par essais à l’aide d’un porosimètre à mercure;
2. Par calcul, la porosité totale du béton sec est égale à la somme de l’air macroscopique
due à l’arrangement imparfait des particules et de l’aire microscopique contenu dans
la chènevotte et dans le liant. Il a été noté que le rapport (quantité de liant/quantité de
chènevotte) pour les deux bétons vaut 1,6.
Tableau 5.4 Composition de deux bétons de chanvre HLC1 et HLC2
Tiré de Samri ( 2008, p. 41)
Composition
HLC1
HLC2
Air
Chaux :
Volume
(m3)
0,715
Masse
(kg)
0
%
Masse
(kg)
0
%
0
Volume
(m3)
0,79
0,174
266,6
62
0,12
190
59,94
0,111
163,4
38
0,09
127
40,06
0
Tradical PF70
Chènevotte
Mode de séchage
Masse volumique
80℃ pendant cinq jours dans une étuve
430 kg/m3
100
317 kg/m3
100
119
5.1.2.3
Béton de chanvre formulé par Dhakal, 2017
Trois types de béton de chanvre d’usage type enveloppe du bâtiment pour la ville d’Ontario
au Canada ont été présenté par (Dhakal, 2017). La composition massique et volumique de ces
bétons de chanvre nommés Mix 1, Mix 2 et Mix 3 à l’état sec est donnée par le Tableau 5.3.
Le séchage a été effectué en un premier temps à une température ambiante pendant 26 jours,
ensuite dans un four à une température de 1100℃. Et les tests ont été effectués selon les
normes ASTM C67-14 et ASTM C62-13a.
Tableau 5.5 Composition des bétons de chanvre Mix1, Mix2 et Mix3
Tiré de Dhakal (2017, p. 60)
Composition
Mix 1
Mix 2
Mix 3
Masse [g]
%
Masse
%
Masse [g]
%
[g]
Chènevotte
5030
28
4994
22
4010
17
Chaux : liant Batichanvre
5012
28
7502
33
8002
35
Eau
8000
44
10 500
46
11 000
48
Mode
de
séchage
des
bétons
26 jours de séchage naturel en un premier temps et ensuite
séchage par four pendant 24 heures à une température de
1100℃
Masse en fin de séchage
5.1.3
233 kg/m3
317 kg/m3
388kg /m3
Propriétés hygrothermiques des bétons de chanvre de (Collet, 2004), de
(Samri, 2008) et (Dhakal, 2017)
La détermination de la teneur en eau à 80 % HR, la saturation en eau libre et la teneur en eau
maximale des bétons de chanvre (Tableau 5.6 et 5.7) ont été effectués en se basant sur les
données du tableau 5.9 établi par Dhakal (2017).
120
Tableau 5.6 Valeur de teneur en eau à 80%HR, saturation en eau libre et maximale
calculée à partir des données de (Collet, 2004) et de (Samri, 2008)
Auteur
Collet, 2004
Samri, 2008
Référence et
Béton
méthode de
Type de béton
Béton A Béton B Béton HLC1 HLC2
calcul
Masse volumique [kg/m3]
390
425
430
317
Teneur en eau 80%HR
Tableau 5.9
3
[kg/m ]
29,25
31,88
32,25
23,77 (7,5 % mass)
Saturation en eau libre
Tableau 5.9
3
[kg/m ]
483,6
527
533,2
393,08 (124%mass)
Teneur en eau max
Tableau 5.9
3
[kg/m ]
659,1
705,5
713,8
526,22 (166%mass)
Tableau 5.7 Valeur de l’humidité typique de construction des bétons de chanvre
calculé à partir des données de (Collet, 2004), de (Samri, 2008) et de (Dhakal, 2017)
Auteur
Collet, 2004
Samri, 2008
Dhakal, 2017
Type de béton
Béton A Béton B Béton HLC1 Béton HLC2 Mix 3*
3
Masse volumique [kg/m ]
390
425
430
317
388
Humidité
typique
de
construction (teneur en
282
247
242
355
286
eau volumique) [kg/m3]
L’humidité typique de construction ou teneur en eau volumique se calcule en faisant la
soustraction de la teneur en eau volumique du matériau à l’état humide par la teneur en eau
du matériau en l’état sec.
121
Teneur en eau volumique [kg/m3]
380
360
355
340
320
300
286
282
280
260
247
242
240
220
200
317
(HLC2)
388
(Mix3*)
390 (A)
Masse volumique des bétons de chanvre [kg/m3]
425 (B)
430
(HLC1)
Figure 5.8 Évolution de la teneur en eau volumique en fonction de la masse
des bétons de chanvre
La Figure 5.8 montre que la valeur de la teneur en eau volumique du béton de chanvre varie
en fonction de sa masse volumique à l’état sec. Elle diminue avec l’augmentation de la masse
volumique du matériau. L’humidité typique de construction est définie comme la vapeur
d’eau massique que l’enveloppe du bâtiment peut stocker sans risque de condensation. La
Figure 5.8 montre que le béton de chanvre a la capacité de stocker plus de vapeur d’eau
lorsque sa masse volumique faible. Le béton de chanvre de 317 kg/m3 d’accumuler une
teneur en eau de 355 kg/m3 contrairement au béton de chanvre de 430 kg/m3 qui stocke que
242 kg/m3. Cela se justifie par la présence de plus pore pour les bétons ayant une petite
masse volumique que les bétons ayant une grande masse volumique.
Après l’analyse des différents bétons de chanvre avec le logiciel WUFI Pro 6.2 en faisant des
simulations préliminaires avec les données disponibles, le choix des bétons de chanvre les
mieux adaptés à la zone de Montréal est maintenant possible. Le béton de chanvre HLC2
formulé par (Samri, 2008), dans le contexte français et le béton de chanvre Mix3 formulé par
(Dahkal, 2017) dans le contexte canadien ont été retenues. Le Tableau 5.8 présente les
données des bétons de chanvre HLC2 et Mix3 retenu pour la simulation.
122
Tableau 5.8 Résumé des données des bétons de chanvre utilisés dans l’étude
Type de béton (Samri, 2008 et Dahkal, 2017)
Béton HLC2 Mix 3
Masse volumique [kg/m3]
317
388
Humidité type de construction [kg/m3]
355
286
23,77
29
Saturation libre [kg/m3]
393,08
424
Teneur en eau max [kg/m3]
526,22
655
Teneur en eau à 80%HR [kg/m3]
Par définition, la teneur en eau à 80 % est la quantité d’eau absorbée par un matériau à une
humidité de 80 % tandis que la saturation en eau libre est définie comme la quantité d’eau
absorbée par un matériau à une humidité de 100 %. La teneur en eau maximale est la teneur
en eau à saturation totale, c’est l’état dans lequel la structure poreuse du matériau est
complètement remplie d’eau (Dhakal, Berardi, Gorgolewski, & Richman, 2017). Le
Tableau 5.9 présente la récapitulation des propriétés hygrothermique et mécanique du béton
de chanvre.
Tableau 5.9 Tableau de référence résumant les propriétés des bétons de chanvre
Tiré de Dhakal, Berardi, Gorgolewski, & Richman (2017, p, 47)
Gamme de valeur
Unité
(Min-Max)
acceptée
Propriétés
Masse volumique à l’état sec
kg/m3
220-627
300-500 (mur)
(ρ )
3
3
0,71-0,84
0,71-0,73
m /m
Porosité (φ) (W /ρ )
Chaleur spécifique à l’état sec
J/kg K
1000-1700
1500-1600
(𝐶)
Conductivité thermique à l’état
W/m K
0,06-0,13
0,06-0,12
sec (k )
Facteur de résistance à la
diffusion de vapeur à l’état sec
(-)
3,59-7,68
4,84-4,85
(μ ) s = μ , δ = δ /μ
Valeur tampon d’humidité
(MBV)
2,11-2,14
2,11-2,14
g/ (m2 % HR)
[∆m/A(RH
− RH
)]
Diffusivité
thermique
(α)
m2/s
(1,48-1,68) 10-7
(1,48-1,68) 10-7
(k /ρ C )
123
Tableaux 5.9 (suite)
Propriétés
Effusivité thermique (E)
(k ρ C ) ½
Amortissement
Étanchéité à l’air
Sécurité d’incendie
Saturation en eau libre (W )
Teneur en eau à 80%HR
(W 80%HR)
Teneur en eau maximale
(W ) (φ*ρ )
Conductivité
thermique
supplémentaire (b)*
[ρ (k − k )/k w]
Coefficient
d’absorption
liquide [(σ/SA) ∗ 1000)]
Coefficient de saturation
(W /W )
Séquestration du carbone
Résistance à la compression
Valeur R
Unité
(Min-Max)
Gamme de valeur
acceptée
J/m2 K s-1/2
%
Décalage du
temps
m3/hm2@50Pa
Heure
286-297
98,5
286-297
98,5
15
1,2-2
1,22-1,67
kg/m3
15
1,2-2
1,22-1,67
546–596
(124%mass)
33–36
(7,5 %mass)
kg/m3
711-843
166%mass
%/% mass
2,73–3,34
3,34
kg/m2s-1/2
0,044-0,15
0,074
(– )
kgCO2/m3
MPa
0,75-0,84
(-) 108 - (-) 133
0,05-3,5
R2-3/inch
0,75-0,84
(-) 108 - (-) 133
0,05-0,35
R2-2,5/inch
kg/m3
124 % mass
7,5 % mass
(*) La Conductivité thermique supplémentaire [% / % masse] quantifie l’augmentation de la
conductivité thermique lorsque la teneur en eau augmente de 1 % par rapport à la masse
sèche (Dhakal, Berardi, Gorgolewski, & Richman, 2017).
Le Tableau 5.10 présente les propriétés hygrothermiques des bétons de chanvre de (Samri,
2008) et (Dhakal, 2017) qui seront utilisés pour la suite de la simulation avec le logiciel
WUFI Pro 6.2.
124
Tableau 5.10 Propriétés hygrothermiques des bétons de chanvre utilisés pour l’étude
établie en utilisant les données du béton de chanvre de (Samri, 2008) et (Dhakal, 2017)
Propriétés hygrothermiques
Valeur
Référence
Auteur
Dahkal, 2017 Samri Driss, 2008
Béton de chanvre
Mix 3
Masse volumique à l’état sec
[kg/m3]
Porosité du matériau [%]
Chaleur spécifique état sec [J/kg
K]
Conductivité thermique à état sec
[W/m K]
Facteur de résistance à la diffusion
de vapeur à état sec
Supplément
de
thermique
dépendante
HLC2
388
317
_
66
79
_
1560
1000
_
0,1
0,082
_
4,85
3,6
_
conductivité
de
Tableau 4.7
3,34
3,34
l’humidité [% / % mass]
Teneur maximale en eau [kg/m3]
établie par
Dahkal, 2017
424
393
Dahkal, 2017
Tableau 4.7
Saturation en eau libre en [kg/m3]
655
526
établie par
Dahkal, 2017
Teneur en eau à 80 % HR en
[Kg/m3]
Coefficient d’absorption liquide
Humidité typique de construction
[kg/m3]
Tableau 4.7
29
23,77
établie par
Dahkal, 2017
0,074
0,074
286
355
Dahkal, 2017
Densité
humide
figure 1.24 p.38
Les données du béton de chanvre de ces deux auteurs ont été choisies parce que leurs travaux
présentent les données du béton de chanvre nécessaire pour une simulation hygrothermique.
125
5.2
Simulations
5.2.1
Limitations
Cette étude purement académique donne uniquement une idée théorique du comportement de
l’enveloppe du bâtiment vis-à-vis du climat extérieur pour chaque composante. WUFI
Pro 6.2 ne traite pas les écoulements d’air, car ce n’est pas un logiciel de CFD
(Computational Fluid Dynamic). Des études de laboratoire n’ont pas été réalisées pour
caractériser le béton de chanvre dans le contexte canadien et dans le contexte burkinabé et les
simulations ne sont pas non plus validées expérimentalement. De ce fait, les données des
bétons de chanvre utilisées pour l’étude proviennent des travaux de (Samri, 2008), contexte
français et (Dhakal, 2017), contexte canadien. Certaines données de (Niyigena, 2016a) ont
été utilisés pour le calcul de l’humidité typique de construction. Pour pouvoir passer à la
simulation numérique, plusieurs hypothèses ont été émises.
5.2.2
Hypothèses de base pour les parois d’études
Les hypothèses prises en compte pour la simulation sont les suivantes :
-
Il n’y a pas infiltrations d’eau dans le mur, sauf celle due à la pluie battante ;
-
Les simulations considèrent que l’étanchéité à l’air est bien réalisée et qu’il n’y a pas
de convection entre l’isolant et le mur ni de transport convectif d’humidité du local
vers l’extérieur à travers le mur.
5.2.3
Condition aux limites
Les conditions aux limites sont fixées en fonction du climat intérieur et extérieur de la ville
de Montréal et de Dori. La ville de Montréal possède une fiche climatique dans la base de
données WUFI Pro 6.2. Cette fiche climatique a été utilisée. Quant aux données climatiques
de la ville de Dori, la fiche climatique a été générée à l’aide des données climatiques
126
obtenues par l’agence nationale de la météorologie de Ouagadougou. Ces données
contiennent des données climatiques relevées en chaque 15 minutes. Les données ont été
analysées et traitées afin d’obtenir des données en heures utilisables par WUFI Pro 6.2. Après
avoir obtenu toutes les données nécessaires pour l’étude, les aperçus des profils de
température extérieure, d’humidité extérieure (pour la ville de Montréal), du rayonnement et
de la pluie battante ont été obtenus par le logiciel WUFI Pro 6.2. L’annexe II (page 161)
montre en détaille les neuf (09) conditions aux limites illustrées ci-dessous avec des figures
obtenues après le choix de la zone d’étude et des données climatiques pour la simulation des
murs d’étude.
1- Orientation du mur : sud-ouest pour Montréal et Sud-est pour Dori, ces orientations
ont été choisies pour maximiser l’exposition au soleil et attente de pluie (pire cas de
pluie battante et d’exposition au soleil). La quantité de pluie est calculée selon la
norme ASHRAE 160 (FE=1.4 et FD=0,5);
2- État initial : 20℃ et 80 % (constante dans la composante) [Montréal et Dori];
3- Coefficients surfaciques d’absorption = 0,4 et d’émissivité = 0,9 pour un enduit
normal clair;
4- Facteur d’absorption d’eau de pluie = 0,7;
5- Pas de revêtement de surface;
6- Un taux d’infiltration d’eau de 1 m3/m2 h et 5 m3 /m2 h pour la couche d’air ventilée
de l’assemblage de mur de Montréal. Une deuxième condition est d’introduire une
fraction de pluie battante de 1 % et de 5 % selon ASHRAE Standard 160-2009 sur les
murs extérieurs de chaque cas et observer l’influence de l’infiltration d’eau et la
fraction de pluie battante sur la teneur en eau totale et l’humidité relative des
différents assemblages de murs. Pour la ville de Dori; il est question de transfert de
chaleur dont une fraction de rayonnement solaire incident de 1 % et 5 % est envoyé
au mur extérieur afin d’observer la quantité de chaleur qui arrive à traverser chaque
mur. Ensuite, le mur dont le transfert de chaleur est faible est alors utilisé avec des
fractions de rayonnement solaire incident 10 % ,15 % et 20 %;
127
7- Période de simulation : 3 ans afin de permettre d’obtenir des résultats satisfaisants et
stables (du 01/01/2014 au 01/01/2017) ; cette période a été choisie pour respecter la
disponibilité des données climatiques obtenues pour la ville de Dori au Burkina Faso;
8- Environnement extérieur : fiches climatiques de la ville de Montréal et de Dori
utilisés. L’indice moyen des nuages : 0,64 pour Montréal (analyse des fichiers
climatiques par WUFI Pro 6.2) et par défaut du logiciel (0,66) pour la ville de Dori
(dû au manque de donnée sur l’indice des nuages pour cette ville);
9- Environnement intérieur : Température: 21,1℃ ± 1,8℃ (point de départ chauffage),
23,9℃ ± 1,8℃ (point de départ refroidissement) et RH 50 % (Montréal) (CNEB,
2019; Paméla NOËL, 2018) et 24℃± 2,8℃ (Dori) [sans chauffage].
5.2.4
Composition des murs d’étude
Les Tableaux 5.11 et 5.12 décrivent la composition de chaque mur ainsi que l’épaisseur de
chaque composant des deux villes choisies pour l’étude.
128
Tableau 5.11 Composition de chaque enveloppe de bâtiment étudiées dans
WUFI Pro 6.2 pour la ville de Montréal
Cas standard : mur en Cas 1 : mur en béton de Cas 2 : mur en béton de
laine de verre
chanvre HLC2
chanvre Mix 3
Épicéa (bois)
2 cm
Épicéa
2 cm
Épicéa
2 cm
Lame d’air
2 cm
Lame d’air
2 cm
Lame d’air
2 cm
Pare-intempérie (Tyvex)
Pare-intempérie (Tyvex)
0,1 cm
0,1 cm
Polystyrène expansé
Polystyrène expansé
2,5 cm
2,5 cm
Laine de verre
10,7 cm
Lame d’air
31 cm
Polystyrène expansé
Lame d’air
2,5 cm
Béton de chanvre Mix 3
37,8 cm
Pare- vapeur (plastique)
Pare- vapeur (plastique)
2 cm
Plaque de plâtre 1,25 cm
0,1 cm
Béton de chanvre HLC2
Pare- vapeur (plastique)
1 perm*
Pare-intempérie (Tyvex)
1 perm*
1 perm*
Lame d’air
2 cm
Plaque de plâtre
2 cm
1,25 cm
Plaque de plâtre 1,25 cm
(*) Le pare-vapeur a une valeur au Canada au plus de 60 ng/Pa s m2. Aux USA 1 perm vaut
57 ng/Pa s m2.
Le tableau 5.12 présente tous les matériaux utilisés dans la base de données WUFI Pro 6.2
ainsi que leur propriété hygrothermique.
129
Tableau 5.12 Propriétés des composants de l’enveloppe pour la ville de Montréal
Nom de la
couche
Épicéa
Masse
Conductivité Chaleur
Résistance
volumique Porosité
thermique
spécifique
la diffusion [-
[kg/m3]
[m3/m3]
[W/mK]
[J/kgK]
]
400
0,900
0,008 6
1880
552
600
0,770
0,12
850
16
1,3
0,999
0,13
1000
0,56
130
0,001
2,3
2300
100
14,8
0,990
0,036
1470
73,01
30
0,990
0,035
840
1,3
317
0,790
0,082
1000
3,6
chanvre Mix 3
388
0,660
0,1
1560
4,85
Freine vapeur
130
0,001
2,3
2300
1000
Plaque de plâtre
625
0,706
0,16
870
7,03
Matériau dans la
base de données
Épicéa (bois)
Brique de Brique
terre cuite
terre-
cuite alvéolée
Lame
à
d’air 20
Lame d’air mm
Pare-vent /
Pare-
pare pluie
intempérie (sd=0, 1 m)
Isolation
en
Polystyrèn polystyrène
e expansé
Laine
de
verre
Béton
expansé
Laine de verre
de Béton
chanvre
chanvre
HLC2
HLC2
Béton
de Béton
chanvre
de
de
Parevapeur
Plaque de
plâtre
Les valeurs en rouge représentent les valeurs des deux bétons de chanvre entrés
manuellement dans la base des données WUFI Pro 6.2 pour la simulation et les valeurs en
130
noir sont les propriétés des matériaux choisis directement dans la base des données WUFI
Pro 6.2.
Tableau 5.13 Résumé des valeurs de la résistance thermique (RSI/R) pour chaque
mur et isolant, de la transmission thermique U et de l’épaisseur totale
de chaque cas obtenu par le logiciel WUFI Pro 6.2
Valeur
RSI
des
Valeur R
Épaisseur
Valeur RSI du
U du mur
du
mur
Cas d’étude
matériaux principaux
totale [m]
mur [m2K/W]
[W/m2K]
2
2
[m K/W]
[m K/W]
Cas
standard 1 et 2
0,207
3,05
4,35
24,7
0,229
Cas 1 et 3
0,41
3,05
4,35
24,7
0,229
Cas 2 et 4
0,478
3,05
4,35
24,7
0,229
Le Tableau 5.13 présente le résumé des valeurs de la résistance thermique (RSI/R) pour
chaque mur et isolant, transmission thermique U et l’épaisseur totale de chaque cas. Le calcul
de la résistance thermique RSI et R, de la transmission thermique U sont fait par les relations
suivantes : U= 1/RSI et R= RSI*5,6789 justifier par les travaux de (Gilbert Riopel & MarieFrance Bélec, 2016) sur la résistance thermique effective et les impacts des ponts thermiques.
La valeur RSI est obtenue par le logiciel WUFI Pro 6.2. La valeur RSI de la laine de verre,
du béton de chanvre HLC2 et du béton de chanvre Mix 3 sont identique du fait que chaque
mur a les mêmes matériaux qui recouvrent la laine de verre, le béton de chanvre HLC2 et
Mix3. Le Tableau 5.14 présente la composition de chaque mur ainsi que l’épaisseur de
chaque composant utilisé pour la simulation de la ville de Dori au Burkina Faso.
131
Tableau 5.14 Composition de chaque enveloppe de bâtiment étudiée dans
WUFI Pro 6.2 pour la ville de Dori au Burkina Faso
Cas 1 : mur en bloc de Cas 1 : mur en brique de Cas 2 : mur en béton de
ciment
terre comprimée
chanvre
Crépi
1 cm
Crépi
1 cm Crépi
Bloc de ciment
23 cm
Brique de terre comprimée
Crépi
1 cm
1 cm
Béton de chanvre HLC2
23 cm
Crépi
1 cm
23 cm
Crépi
1 cm
L’épaisseur des murs de construction typique au Burkina Faso est de 25 cm au maximum,
dont un crépi du côté extérieur et intérieur. Tous les cas ont pour épaisseur 25cm, un crépi du
côté extérieur et intérieur, identique à une construction typique du Burkina Faso.
Tableau 5.15 Propriétés des composants de l’enveloppe pour la ville de Dori
Résistanc
Matériau dans la Masse
Nom de la
base de données volumique
3
[kg/m ]
couche
Crépi
Bloc de ciment
Enduit de
ciment
Béton E/C=0,5
Porosité
3
3
[m /m ]
2000
0,3
2300
0,18
317
Conductivité
Chaleur
e
thermique
spécifique
diffusion
𝜆 [W/mK]
𝐶 [J/kgK]
[- ]
1,2
à
850
25
1,6
850
180
0,79
0,085
1000
3,6
la
Béton de chanvre Béton de
HLC 2
chanvre HLC 2
Brique de terre
Brique de terre
comprimée
comprimée
2100
0,24
0,8
1732
10
Peinture
Enduit de chaux
1600
0,3
0,7
850
7
Lame d’air
Lame d’air
1,3
0,999
0,071
1000
0,73
Le Tableau 5.15 présente les propriétés de tous les matériaux utilisés dans la base de données
WUFI Pro 6.2. Les valeurs en rouge représentent les valeurs entrées manuellement dans la
132
base des données WUFI Pro 6.2 pour la simulation et les valeurs en noir sont les propriétés
des matériaux choisis directement dans la base des données WUFI Pro 6.2.
Conclusion partielle du chapitre 5
Les propriétés des matériaux, les hypothèses et les conditions aux limites présentées dans le
chapitre 5 sont utilisées pour la simulation numérique par le logiciel WUFI Pro 6.2 et les
résultats de cette simulation sont présentés dans le chapitre suivant. Après l’établissement des
assemblages des enveloppes du bâtiment pour les deux villes d’étude, ces enveloppes ont été
configurées dans le logiciel WUFI Pro 6.2 avec toutes ces composantes. Les résultats obtenus
à la fin de la simulation sont présentés dans le chapitre 6.
CHAPITRE 6
RÉSULTATS ET DISCUSSIONS
Ce chapitre présente les résultats de la simulation des cas de murs des deux villes présentées
au chapitre 5. Le comportement hygrothermique des murs en béton de chanvre sera comparé
au comportement hygrothermique des murs des constructions standards pour la ville de
Montréal au Canada et les murs de constructions typiques pour la ville de Dori, au Burkina
Faso. Une discussion est alors faite sur le risque de condensation pour la zone climatique de
Montréal et sur la performance thermique du béton de chanvre pour la zone de Dori.
6.1
Résultats
Une animation est proposée par WUFI Pro 6.2 lorsqu’on lance les calculs (simultané ou
individuel), permettant de visualiser les courbes de température, d’humidité relative, de la
teneur en eau etc. à travers les murs. La simulation est basée sur une condition plus sévère
(exposition du mur à la pluie battante et au soleil). Les Figures 6.1 et 6.3 présentent la
configuration des murs et du maillage de l’enveloppe du bâtiment du cas standard et du cas 1
dans le logiciel WUFI Pro 6.2. Les Figures 6.2 et 6.4 sont les animations obtenues à la fin de
la simulation pour l’année 01/01/2017.
134
Figure 6.1 Configuration du mur et maillage du cas standard dans WUFI Pro 6.2
pour la ville de Montréal
Figure 6.2 Animation du cas standard 1 pour le taux d’infiltration
d’eau de 1m3/m2h, ville de Montréal
135
Figure 6.3 Configuration du mur et maillage du cas 1 dans WUFI Pro 6.2
pour la ville de Dori
Figure 6.4 Animation du cas 1pour le taux d’infiltration d’eau de 1m3/m2h,
la ville de Dori
Les Figures 6.2 et 6.4 présentent chacune deux graphiques, le premier graphique en rouge
illustre le profil de température (℃), l’immense étendue rouge plate représente l’intervalle
des valeurs prises en compte durant la période de simulation. Sur le deuxième graphique, la
courbe verte correspond à l’humidité relative (%) et la courbe bleue à la teneur en eau
(kg/m3) dans le mur. Les étendues plates, vertes et bleues sont les intervalles de valeurs
136
prises en compte durant la simulation pour l’humidité relative et la teneur en eau. Ces
graphiques correspondent aux résultats de la période du 01/01/2017 (fin de simulation). En
fin de simulation, on peut visualiser les courbes permettant d’évaluer l’évolution de la teneur
en eau totale, de l’humidité relative, de la température de la surface intérieure et extérieure
des murs et pour chaque composant des murs au cours du temps.
6.1.1
Résultats de la simulation des murs de la ville de Montréal
Les courbes de teneur en eau totale des murs et la teneur en eau pour chaque matériau sont
disponibles. Le plus intéressant ici est de se concentrer sur ce qui se passe à l’intérieur des
bétons de chanvre, de l’isolant en laine de verre et à l’extérieur de l’isolant en polystyrène
expansé (PSE). Des moniteurs sont placés à chaque endroit de l’isolant afin de relever
l’humidité relative captée par l’isolant au cours du temps et la quantité de chaleur qui arrive à
pénétrer dans les murs. Les courbes obtenues nous permettent d’évaluer la performance de
l’isolant en matière de gestion de l’humidité et de chaleur pénétrant dans le mur de
l’extérieur vers l’intérieur de chaque isolant.
6.1.1.1
Teneur en eau totale, teneur en eau et l’humidité relative des matériaux des
murs pour chaque scénario
Dans ce paragraphe, les courbes des teneurs en eau et d’humidité des matériaux de chaque
mur pour des infiltrations de 1 m3/m2 h et de 5 m3/m2 h et pour des taux de pluie battante de
1% et 5% sont présentées. Les Figures 6.5 et 6.6 nous présentent les courbes de la teneur en
eau totale des murs en isolant en laine de verre, béton de chanvre HLC2 et béton de chanvre
Mix3.
137
Figure 6.5 Teneur en eau totale des murs cas standard, mur 1 et mur 2 à Montréal
pour un taux d’infiltration d’eau de 1 m3/m2 h
Figure 6.6 Teneur en eau totale des murs cas standard, mur 1 et mur 2
pour un taux d’infiltration d’eau de 5 m3/m2 h
138
Il y a une diminution progressive de l’eau contenue dans les enveloppes pour un taux
d’infiltration de 1 m3/m2 h et 5 m3/m2 h. De ce fait, les matériaux constituants l’enveloppe de
ces murs ont tendance à s’assécher. Il n’y a donc pas d’accumulation d’eau dans l’enveloppe.
Pour le cas standard, la courbe de teneur en eau totale montre des fluctuations saisonnières.
L’enveloppe sèche en saison sèche et se mouille en saison humidité. Les taux d’infiltration
de 1 m3/m2 h et 5 m3/m2 h n’influence pas la teneur en eau totale des murs. Pour la simulation
avec une fraction de pluie battante de 1 % et de 5 % sur la surface extérieure des murs, les
résultats sont présentés aux Figures 6.7, 6.8 et 6.9.
Figure 6.7 Courbes teneur en eau totale du mur en laine de verre
139
Figure 6.8 Courbes de teneur en eau totale du mur en béton de chanvre HLC2
Figure 6.9 Teneur en eau totale des murs en béton de chanvre Mix 3
140
Lors que nous observons les Figures 6.7, 6.8 et 6.9, on constate que les murs peuvent résister
à une fraction de pluie battante de 1 % et non de 5 %. Pour une fraction de pluie battante de
5 %, le risque de condensation dans les murs est très élevé. Les courbes de la teneur en eau
de la laine de verre, des bétons de chanvre et de l’isolant en polystyrène expansé sont
présentés aux Figures 6.10, 6.11 et 6.12 pour le taux d’infiltration de 1 m3/m2 h et 5 m3/m2 h
afin de mieux voir l’évolution de la teneur en eau dans ces matériaux.
Figure 6.10 Teneur en eau de l’isolant en laine de verre, du béton de chanvre HLC2
et du béton de chanvre Mix3 pour le taux d’infiltration de 1 m3/m2 h
141
Figure 6.11 Teneur en eau de l’isolant en laine de verre, du béton de chanvre HLC2
et du béton de chanvre Mix3 pour le taux d’infiltration de 5 m3/m2 h
Figure 6.12 Teneur en eau de l’isolant en polystyrène expansé
142
Les Figures 6.10 et 6.11 montrent qu’il y a une diminution progressive de l’eau contenue
dans les isolants en laine de verre, béton de chanvre HLC2 et Mix3 pour un taux
d’infiltration d’eau de 1 m3/m2 h et 5 m3/m2 h. Les bétons de chanvre ont tendance à
s’assécher le long de la simulation, sauf la laine de verre qui présente des fluctuations
saisonnières. A 5 m3/m2 h d’infiltration d’eau, la teneur en eau du polystyrène expansé
augmente. Toutefois, il n’y pas de risque de condensation, car il chute après (Figure 6.12).
Pour bien voir l’évolution de l’humidité dans les murs, les courbes d’humidité relative de
chaque mur pour un taux d’infiltration de 1 m3/m2 h et 5 m3/m2 h sont présentées aux
Figures 6.13 à 6.18.
Figure 6.13 Évolution de l’humidité pour un taux d’infiltration de 1 m3/m2 h: cas standard
143
Figure 6.14 Évolution de l’humidité pour un taux d’infiltration de 5 m3/m2 h: : cas standard
Figure 6.15 Évolution de l’humidité pour un taux d’infiltration de 1 m3/m2 h: cas 1
144
Figure 6.16 Évolution de l’humidité pour un taux d’infiltration de 5 m3/m2 h: cas 1
Figure 6.17 Évolution de l’humidité pour un taux d’infiltration de 1 m3/m2 h: cas 2
145
Figure 6.18 Évolution de l’humidité pour un taux d’infiltration de 5 m3/m2 h: cas 2
L’humidité relative de l’isolant en polystyrène expansé (PSE) augmente avec l’augmentation
du taux d’infiltration d’eau. Pour un taux d’infiltration d’eau de 5 m3 /m2h, l’humidité
relative du milieu de la laine de verre dépasse 80 % pour une petite période, ce qui ne cause
pas de risque de condensation. La courbe jaune représente l’humidité relative fixée dans le
mur pour la condition initiale. Pour une humidité relative d’une partie du mur dépassant les
80 % pour une longue durée, le risque de condensation est élevé. La condition initiale fixée
pour l’intérieur du mur est de 50 % d’humidité relative.
Pour les murs en béton de chanvre, l’humidité relative de l’extérieur des bétons dépasse 80 %
ainsi que celle de l’extérieur du polystyrène expansé, donc un risque de condensation
superficielle est possible. Toutefois, le milieu et l’intérieur des bétons de chanvre ont une
humidité relative qui tourne autour de 46 % à 60 % (milieu) et 45 % à 55 % (intérieur). De ce
fait, pour concevoir des murs en béton de chanvre sans risque de condensation à leurs
extrémités extérieures, il est important de concevoir des bâtiments plus étanches qui
empêchent la pénétration d’eau de plus de 1 m3/m2 h.
146
6.1.1.2
Évolution de la température à l’extérieur du polystyrène et dans l’isolant et de
la surface intérieure du mur
Ce paragraphe présente la variation de la température dans les murs simulés. Les
Figures 6.19 à 6.24 présentent les courbes de la température obtenues en fin de simulation.
Ces courbes nous montrent la capacité de chaque mur à réguler la température interne.
Figure 6.19 Variation de la température pour un taux d’infiltration de 1 m3/m2 h:
Cas standard
147
Figure 6.20 Variation de la température pour un taux d’infiltration de 5 m3/m2 h:
Cas standard
Figure 6.21 Variation de la température pour un taux d’infiltration de 1 m3/m2 h: Cas 1
148
Figure 6.22 Variation de la température pour un taux d’infiltration de 5 m3/m2 h: Cas 1
Figure 6.23 Variation de la température pour un taux d’infiltration de 1 m3/m2 h: Cas 2
149
Figure 6.24 Variation de la température pour un taux d’infiltration de 5 m3/m2 h: Cas 2
Lorsqu’on observe les Figures 6.19 à 6.24, on constate que les surfaces intérieures des
isolants en béton de chanvre présentent des températures inférieures à la température de la
surface intérieure de l’isolant en laine de verre en été avec une différence de 2℃. Pour la
surface intérieure des deux murs en béton de chanvre, une différence de température de 0,5
℃ est observée.
6.1.2
Résultats de la simulation des murs de la ville de Dori
La ville de Dori étant une ville présentant des températures extrêmement chaudes, le plus
important ici est de se concentrer sur la propagation de la chaleur à l’extérieur et intérieur des
différents bétons et briques intégrés dans le mur. Les courbes de l’évolution de la
température dans les murs, de la température de la surface extérieure du mur et la
température intérieure du mur ont été obtenues en plaçant des moniteurs à chaque position du
mur voulue. Ces courbes nous permettent d’évaluer la performance des murs en matière de
150
gestion de la chaleur qui pénètre dans le mur. Les Figures 6.25 à 6.30 illustrent la variation
de la température dans le bloc de ciment, la brique de terre comprimée et le béton de chanvre
pour des fractions de rayonnement solaire incidentes de 1 % et de 5 %.
Figure 6.25 Évolution de la température dans le bloc de ciment pour une fraction de
rayonnement solaire incidente de 1 %
151
Figure 6.26 Évolution de la température dans le bloc de ciment pour une fraction de
rayonnement solaire incidente de 5 %
Figure 6.27 Évolution de la température dans un mur en brique de terre comprimée
pour une fraction de rayonnement solaire incidente de 1 %
152
Figure 6.28 Évolution de la température dans un mur en brique de terre comprimée
pour une fraction de rayonnement solaire incidente de 5 %
Figure 6.29 Évolution de la température dans un mur en béton de chanvre pour
une fraction de rayonnement solaire incidente de 1 %
153
Figure 6.30 Évolution de la température dans un mur en béton de chanvre pour
une fraction de rayonnement solaire incidente de 5 %
Le béton de chanvre et la brique de terre comprimée sont des matériaux qui régulent
facilement la température par rapport au bloc de ciment (Figures 6.27 à 6.30). La température
de la surface intérieure du béton de chanvre est plus basse que celle de la brique de terre
comprimée et du bloc de ciment pour des températures extérieures élevées.
6.2
6.2.1
Discussions
Discussion des résultats des murs simulés par les données de la ville de
Montréal
Une fois les résultats extraits pour les différents cas étudiés, une analyse du comportement
hygrothermique des murs peut alors être possible. Concernant les profils des températures de
la surface intérieure des murs des deux bétons de chanvre simulés, on constate qu’il n’a pas
de grand changement (Tableau 6.1 : cas 1 et cas 2). Les bétons de chanvre régulent plus
154
efficacement la température que la laine de verre (Tableau 6.1 : cas standard 1, température
de la surface de l’isolant).
Tableau 6.1 Récapitulation des résultats de la variation de température des murs
Extérieur
du PSE
(-) 22 à 39
Variation de la température℃
Extérieur
Milieu de Intérieur
Intérieur
de l'isolant l'isolant
de l'isolant du mur
(-) 14 à 36 4 à 30
17,5 à 26
20 à 24,5
(-) 22 à 39
(-) 14 à 36
4 à 30
17,5 à 26
20 à 24,5
(-) 21 à 36
(-) 11 à 30
4 à 26
18 à 24,2
20 à 24
5 m /m h
(-) 21 à 36
(-) 11 à 30
4 à 26
18 à 24,2
20 à 24
1 m3/m2 h
(-) 20 à 36
(-) 10 à 28
6 à 24,2
18 à 24
20 à 24
5 m3/m2 h
(-) 20 à 36
(-) 10 à 28
6 à 24,2
18 à 24
20 à 24
Taux d’infiltration
Cas
1 m3/m2 h
Standard 5 m3/m2 h
Cas 1
1 m3/m2 h
3
Cas 2
2
Du point de vue de l’humidité relative, pour des infiltrations d’eau de plus de 1 m3/m2 h, les
deux bétons de chanvre peuvent présenter des risques de condensation. Pour le séchage,
l’isolant en laine de verre sèche plus efficacement et rapidement par rapport aux bétons de
chanvre donc il présente moins de risque de condensation à l’extrémité de sa surface
extérieure (Tableau 6.2 : cas standard 1).
Tableau 6.2 Récapitulation des résultats de l’humidité relative des murs pour
les deux taux d’infiltration d’eau
Humidité relative %
Taux d’infiltration Extérieur
Extérieur
Milieu de Intérieur
Intérieur du
du PSE
de l'isolant l'isolant
de l'isolant mur
Cas
1 m3/m2 h 65 à 89
45 à 100
37 à 81
18 à 83
46 à 54
standard 5 m3/m2 h 61 à 91
45 à 100
37 à 81
18 à 84
46 à 54
Cas 1
Cas 2
1 m3/m2 h
71 à 85
75 à 85
66 à 69
49 à 60
47 à 53
5 m3/m2 h
71 à 90
76 à 87
66 à 73
49 à 60
47 à 53
1 m3/m2 h
75 à 86
78 à 85
74 à 70
50 à 60
48 à 54
5 m3/m2 h
71 à 90
79 à 86
74 à 77
50 à 60
48 à 54
155
Tableau 6.3 Récapitulation des résultats de l’humidité relative des murs pour
les deux fractions de pluie battante
Cas
standard
Extérieur
du PSE
1 % 69 à 98
5 % 92 à 100
Humidité relative %
Extérieur de Milieu de Intérieur
l'isolant
l'isolant
de l'isolant
47 à 100
37 à 83
17 à 85
63 à 100
37 à 87
17 à 87
Intérieur
du mur
47 à 53
47 à 53
Cas 1
1 % 75 à 96
80 à 88
70 à 74
49 à 61
47 à 53
5 % 92 à 100
87 à 90
74 à 78
49 à 63
47 à 53
1 % 76 à 96
82 à 88
72 à 76
51 à 61
47 à 53
5 % 92 à 100
88 à 90
76 à 78
51 à 61
47 à 53
Fraction de pluie
battante
Cas 2
Le Tableau 6.3 présente la récapitulation des résultats de la simulation des murs et les
Figures 6.31 à 6.36 montrent l’évolution de l’humidité relative dans les murs pour une
fraction de pluie battante de 1 % et 5 %. Pour avoir des murs très performants sans
inquiétude sur les risques d’accumulation d’eau, il est nécessaire de concevoir des murs plus
étanches pour limiter l’infiltration d’eau de moins de 1 m3/m2 h et une fraction de pluie
battante de moins de 1 %. La fraction de pluie battante a une très grande influence sur les
murs que le taux d’infiltration d’eau. Cependant, les résultats obtenus après la simulation
concordent avec la littérature en termes de régulation de l’humidité intérieure et de la
température intérieure. Il en ressort dans la littérature qu’avec une porosité comprise entre
60% à 80 %, le béton de chanvre est un matériau perméable à l’air, lui rendant capable de
capter plus d’humidité de l’air extérieur sans être détériorer. L’humidité du béton de chanvre
augmente avec l’augmentation de l’humidité de l’air extérieure car il est un lieu de stockage
d’humidité. Cette capacité de stocker l’humidité lui donne un grand avantage sur sa capacité
à régler l’humidité relative de l’environnement. Les Tableaux 6.4 et 6.3 confirment le fait
que le beton de chanvre est un materiau qui respire permettant de réguler l’humidité
intéreure. Concernant la température, le Tableau 6.5 et la Figure 1.27 montrent que le beton
de chanvre est un excellent régulateur de la temperature.
156
Figure 6.31 Évolution de l’humidité relation pour une fraction de pluie battante de 1 % :
Cas standard
Figure 6.32 Évolution de l’humidité relation pour une fraction de pluie battante de 5 % :
Cas standard
157
Figure 6.33 Évolution de l’humidité relation pour une fraction de pluie battante de 1 % :
Cas 1
Figure 6.34 Évolution de l’humidité relation pour une fraction de pluie battante de 5 % :
Cas 1
158
Figure 6.35 Évolution de l’humidité relation pour une fraction de pluie battante de 1 % :
Cas 2
Figure 6.36 Évolution de l’humidité relation pour une fraction de pluie battante de 5 % :
Cas 2
159
Que le mur soit conçu en laine en verre ou en béton de chanvre, une fraction de pluie battante
supérieure à 1 % sur la surface extérieure des murs peut causer un risque de détérioration de
l’enveloppe. Les figures ci-dessus montrent la variation de l’humidité relative des murs
simulés et le risque de condensation est visible du fait que l’humidité relative de l’extérieur
de la laine de verre et des deux bétons de chanvre est supérieure à 80 %. Le point de contrôle
de l’humidité relative de l’intérieur du mur étant fixé à 50 % pour l’air intérieur du mur, les
variations de l’humidité relative de la surface intérieure des murs en béton de chanvre et de la
laine de verre sont acceptables. Cependant, le côté extérieur est à protéger contre la pluie
battante.
6.2.2
Discussion des résultats des murs simulés par les données de la ville de Dori
En ce qui concerne l’atténuation de la chaleur dans le mur, le béton de chanvre et les briques
en terre comprimées freinent assez bien la température extérieure qui pénètre dans le mur
(Figure 6.37-cas2 et 6.37-cas3). Cependant, dans le cas 1 (Figure 6.37-cas1), on constate que
le bloc de ciment est sujet à de plus grandes variations de la température qui arrivent à
pénétrer dans le mur. La Figure 6.37 montre bien cette atténuation.
160
Cas 1 : mur en bloc de ciment
Cas 2 : mur en brique de terre comprimée
Cas 3 : mur en béton de chanvre
Figure 6.37 Atténuation de la température dans les murs pour une fraction
de rayonnement solaire de 1 %
La Figure 6.37-cas 3 montre des températures plus élevées à une certaine profondeur du côté
extérieur du mur et présente des températures intérieures plus faibles que les cas 1 et cas 2.
La Figure 6.37-cas 3 montre que la température de la surface intérieure du mur est plus faible
par rapport à la température intérieure des autres murs. Ce qui justifie les valeurs de 22℃ à
24,5 ℃ pour la surface intérieure alors que la condition de la température initiale à l’intérieur
des murs est fixée à 24℃. Le Tableau 6.4 montre que le béton de chanvre est performant en
termes de régulation de la température et qu’on n’a pas besoin de climatisation quelque soit
la température accumulée du côté extérieur, contrairement au bloc de ciment et à la brique de
terre comprimée.
161
Tableau 6.4 Récapitulation de la variation de la température dans les matériaux
Fraction de rayonnement
solaire incidente
Cas 1 : mur en
bloc de ciment
Cas 2 : mur en
brique de terre
Cas 3 : mur en
béton de ciment
1%
5%
1%
5%
1%
5%
Température
Extérieur de
l'isolant
15 à 35
15 à 37
13 à 37
13 à 38
09 à 45
09 à 49
Milieu de
l'isolant
18 à 31
19 à 31
20 à 30
20 à 30
18 à 31
19 à 31
Intérieur de
l'isolant
20 à 29
20 à 29
21 à 27
22 à 27
22 à 24,5
22 à 24,5
Figure 6.38 Température de la surface intérieure des matériaux pour une fraction de
rayonnement solaire incidente de 1 %
162
Figure 6.39 Température de la surface intérieure des matériaux pour une fraction de
rayonnement solaire incidente de 5 %
Figure 6.40 Température de la surface intérieure des murs pour une fraction de
rayonnement solaire incidente de 1 %
163
Figure 6.41 Température de la surface intérieure des murs pour une fraction de
rayonnement solaire incidente de 5 %
En ce qui concerne la température de la surface intérieure des murs et des matériaux, la
différence est visible avec les Figures 6.38 à 6.41, le béton de chanvre atténue efficacement
la chaleur qui pénètre dans le mur de 2,5℃ par rapport à la brique de terre comprimée et de
4,5℃ par rapport au bloc de ciment. Pour évaluer la capacité du béton de chanvre à réguler la
température, une fraction de rayonnement solaire incidente de 20 % est envoyée du côté
extérieur du mur et on observe la température intérieure du mur. La Figure 6.42 illustre
l’évolution de la température intérieure du mur en béton de chanvre pour 20 % de fraction de
rayonnement solaire.
164
Figure 6.42 Température de la surface intérieure du mur en béton de chanvre
La Figure 6.42 montre que la température intérieure du mur en béton de chanvre ne dépasse
pas 25℃ même pour une fraction de rayonnement solaire incidente de 20 %, alors que la
température au niveau de la surface intérieure du mur en brique de terre comprimée est de
27℃ et celle du mur en bloc de ciment de 29℃ pour une fraction de rayonnement solaire
incidente de 1 %. Donc, nous pouvons conclure à travers cette étude que le béton de chanvre
est un matériau qui pourra réduire la demande en climatisation. Il pourrait être adapté au
climat du Burkina Faso, donc pour une construction en Afrique de l’Ouest car il est un
matériau qui régule efficacement la température intérieure.
Conclusion du chapitre 6
Pour donner suite aux différentes simulations, le matériau de béton de chanvre ne semble pas
rencontrer de problème au niveau hygrothermique pour des applications de mise en œuvre
des enveloppes du bâtiment en Amérique du Nord, plus précisément à Montréal si le taux
d’infiltration est de 1 min 3 s/m2 h ou moins. Cependant, dépassé cette valeur, il peut y avoir
165
de condensation superficielle extérieur des bétons de chanvre. La caractéristique la plus
importante à retenir pour le béton de chanvre est sa capacité à réguler la température de
l’ambiance intérieure d’un bâtiment. Le béton de chanvre en tant que matériau de
construction au Burkina Faso, est une option beaucoup plus intéressante que la brique de
terre comprimée. Intégrer ce béton dans la construction burkinabé contribue à la réduction de
la consommation énergétique des bâtiments due à la climatisation.
Il est évident que les résultats présentés ne sont pas rigoureusement exacts du fait qu’il s’agit
d’une simulation numérique qui est basée sur de nombreuses hypothèses, et avec un manque
de certaines données climatiques pour les cas burkinabés. Pour obtenir des résultats plus
réalistes, il est nécessaire de faire une étude expérimentale afin de comparer ces résultats aux
résultats obtenus par simulation numérique.
EST-CE QUE LES OBJECTIFS SONT ATTEINTS?
Objectif principal :
Évaluation de la performance énergétique et hygrothermique du béton de chanvre en tant que
matériau de construction.
Objectifs secondaires:
•
Trouver une alternative de construction traditionnelle par intégration du béton
de chanvre dans la structure des bâtiments;
•
Comprendre le comportement hygrothermique du béton de chanvre intégré
dans la structure des bâtiments de ces deux pays contrastés.
CONCLUSION
L’objectif principal de cette étude était de faire une étude par modélisation numérique du
comportement hygrothermique du béton de chanvre en tant que matériau de construction
pour la ville de Dori (Burkina Faso) et un isolant pour la ville de Montréal (Québec) et de
voir s’il peut constituer potentiellement une alternative sérieuse comme matériau de
construction durable en Afrique de l’Ouest ou en Amérique du Nord. Une revue de la
littérature approfondie été réalisée pour comprendre les paramètres hygrothermiques du
béton de chanvre pour son application dans l’enveloppe du bâtiment. Après cette revue de la
littérature, les meilleures valeurs des propriétés hygrothermiques du béton de chanvre sont
utilisées pour la modélisation de l’enveloppe du bâtiment avec le logiciel WUFI Pro 6.2. Le
béton de chanvre Mix3 formulé par Dhakal, (2017) en contexte canadien a été utilisé pour
Montréal et le béton de chanvre HLC2 formulé par (Samri, 2008) en contexte français a été
utilisés pour Dori et Montréal. L’étude a montré qu’en raison de sa très bonne perméabilité à
la vapeur d’eau (U = 3,6 à 4,85), le béton de chanvre permet d’avoir des murs qui respirent.
Quel que soit la température extérieure, les murs en béton de chanvre créent une ambiance
saine au sein du bâtiment. Il est un bon isolant du point de vue de la régulation de la
température. Sa conductivité thermique comprise entre 0,06 W/m K et 0,13 W/m K lui
confère la propriété d’un bon isolant.
Pour les murs de la ville de Montréal, la simulation avec le logiciel WUFI Pro 6.2 a révélé
qu’il n’existe pas de problème de condensation d’eau ni de pourriture à l’intérieur des murs
en béton de chanvre. Cependant, le côté extérieur est sensible à l’humidité extérieure ou à
tout risque de pénétration d’eau. Il est très important de protéger le mur pour éviter toute
pénétration d’eau. Toutefois, les points forts des deux bétons de chanvre relevés après la
simulation sont leur excellente régulation de l’humidité intérieure et de la température
intérieure. L’utilisation du béton de chanvre dans la construction présente une grande
avantage d’offrir un bon confort aux occupants grâce à sa capacité à réguler la température et
l’humidité intérieure pendant les période plus chaudes et humides de l’année si ces murs sont
bien protégés contre l’infiltration d’eau.
168
Pour la ville de Dori au Burkina Faso, les résultats de la simulation des murs en béton de
chanvre sont très satisfaisants comparativement aux murs typiques en bloc de ciment et
brique de terre comprimée. Pour des températures extérieures de plus de 40℃, la température
de la surface intérieure du béton de chanvre est de 24,5℃ en été alors que la température de
la surface intérieure de la brique de terre comprimée est de 27℃ et celle du bloc de ciment de
29℃ . Les résultats de la simulation montrent que le béton de chanvre peut être utilisé dans la
construction des murs typiques dans les pays chauds quel que soit les fractions rayonnement
solaire qui arrivent sur la surface extérieure des murs. En conclusion, le béton de chanvre
semble être effectivement une alternative prometteuse pour la construction au Burkina Faso
et au Canada.
Cependant, en raison de certains paramètres non maîtrisés au niveau du béton de chanvre
dans le contexte canadien, le manque de données climatiques sur l’indice de nuage, le
rayonnement solaire direct et diffus pour la ville de Dori ainsi que le manque d’une étude
expérimentale, ne permet pas de confirmer de manière exacte la bonne performance
hygrothermique du béton de chanvre. De plus, la présente étude de simulation numérique
s’est concentrée uniquement sur le comportement hygrothermique du béton de chanvre afin
de vérifier sa performance à réguler l’humidité et la température.
RECOMMANDATIONS
Pour compléter cette recherche, une étude expérimentale est nécessaire pour valider le
modèle numérique avant d’affirmer la performance hygrothermique du béton de chanvre en
tant que matériau de construction dans le contexte canadien et burkinabé.
Il est aussi important d’étudier les caractéristiques mécaniques et physiques du béton de
chanvre dans les conditions climatiques canadienne et burkinabé pour que ce travail soit plus
complet.
En plus des études expérimentales proposées, des études sur les matériaux biosourcés
existant au Burkina Faso sont nécessaires afin de valoriser ces matériaux dans le domaine de
la construction. Ces matériaux biosourcés sont tels que les fibres de coton, le déchet des
grains de coton après extraction de l’huile et les tiges des cotons après cueillette des cotons,
le déchet du riz, etc. peuvent être des sujets d’étude sur les performances mécaniques,
physiques et hygrothermiques. Des liants différents peuvent être utilisée pour la formulation,
la chaux, la terre et le ciment ou combinaison terre-ciment et terre-chaux afin d’analyser en
premier lieu leur performance mécanique avant de poursuivre avec une évaluation
hygrothermique.
Il est aussi important de faire une étude de cycle de vie afin de quantifier la quantité de CO2
stocké par m2 de mur durant le cycle du bâtiment pour les murs en béton de chanvre. De ce
fait, pour une étude des matériaux biosourcés existants au Burkina Faso, l’étude du cycle de
vie doit être incluse.
ANNEXE I
DÉFINITION DES NORMES PRÉSENTENT DANS LE LOGICIEL WUFI Pro 6.2
Norme [EN 15 026/WTA 6-2]
La norme européenne [EN 15 026/WTA 6-2] a pour objectif d’évaluer la performance
hygrothermique des composants de l’enveloppe du bâtiment par simulation numérique.
Elle définit l’application pratique des logiciels de simulation hygrothermique transitoire
utilisés pour la prédiction des transferts de chaleur et d’humidité transitoire
unidimensionnelle dans les composants monocouches et multicouches de l’enveloppe du
bâtiment soumis à des conditions climatiques réelles (Hartwing M. Künzel, 2012 ; Norme
Européenne ILNAS-EN 15026, 2007). Les modèles transitoires relevant de la norme [EN
15 026] prennent en compte le stockage de chaleur et d’humidité, les effets de chaleur latente
et les transferts liquides et convectifs dans les conditions initiales et réalistes (Moissette &
Bart, 2009 ; Norme Européenne ILNAS-EN 15026, 2007).
Les équations hygrothermiques utilisées dans cette norme ne doivent pas être appliquées
dans le cas où (Hartwing M. Künzel, 2012) :
-
La convection a lieu à travers des trous et des fissures ;
-
Les effets bidimensionnels jouent un rôle important (humidité ascendante, conditions
entourant les ponts thermiques, les effets des forces gravitationnelles) ;
-
Des forces hydrauliques, osmotiques et électro phorétiques sont présentes ;
-
Les températures moyennes dans les composants dépassent 50℃
Norme [ISO 13788]
La norme européenne [ISO 13788] propose un algorithme pour le calcul de
l’humidité de l’air intérieure à partir de l’humidité extérieure en utilisant une charge
d’humidité variable qui est fonction de la température extérieure (D.Zirkelbach, Th.Schmidt,
M.Kehrer, & Kunzel, s.d). Elle établit des méthodes de calcul permettant de déterminer la
172
température superficielle intérieure des composants ou de l’enveloppe du bâtiment, les
risques de condensation dans la masse due à la diffusion de la vapeur d’eau (LILLE, 2013 ;
Rhônalpénergie-Environnement, s.d).
Calcul de l’humidité type de construction, la teneur en eau saturante Ws et la teneur
en eau maximale Wmax
Le calcul de l’humidité type de construction est égal à la différence entre la densité du
matériau avant séchage (premier jour de séchage) et la densité à sec.
Procédure de calcul :
W = Densité avant séchage (figure 1.22) - densité (sec)
W
(
)
= 672 kg/m3 - 390 kg/m3 = 282 kg/m3
W
(
)
= 672 kg/m3 - 425 kg/m3 = 247 kg/m3
W
(
)
= 672 kg/m3 - 430 kg/m3 = 242 kg/m3
W
(
)
= 672 kg/m3 - 317 kg/m3 = 355 kg/m
ANNEXE II
GUIDE D’UTILISATION DU LOGICIEL WUFI Pro 6.2 ET RÉSULTATS
DÉTAILLÉS DES SIMULATION (MODÉLISATION WUFI PRO 6.2)
II.1. WUFI Pro 6.2_encodage cas standard
Pour utiliser le logiciel WUFI Pro 6.2, plusieurs paramètres sont pris en compte, l’orientation
et l’inclinaison de la paroi à étudier, le choix de la période de simulation et de la zone
d’étude sur la carte ou par fiche climatique. Après ce choix, le logiciel WUFI Pro 6.2 affiche
le profil de la température et du taux d’humidité extérieur, de radiation solaire et de la pluie
battante pour les données climatiques choisies. Premièrement, il est important de concevoir
l’enveloppe dans WUFI 6.2. La figure II.1 illustre la conception de l’enveloppe dans WUFI
Pro 6.2
Figure-A II-1 conception de l’enveloppe dans WUFI Pro 6.2 pour le cas
standard_Montréal
174
Figure-A II-2 Conception de l’enveloppe dans WUFI Pro 6.2 pour le cas 3_Dori
Ensuite on passe on choix de l’orientation du mur. Avant le choix de l’orientation, une
analyse des données climatique est nécessaire afin de choisir l’orientation le pire en termes
de pluie battante et de la fraction du rayonnement solaire qui arrive sur le mur.
175
Figure-A II-3 Choix de la zone d’étude sur la carte, ville de Montréal
Figure-A II-4 Choix de la zone d’étude en utilisant le fichier climatique pour
la ville de Dori
176
Figure A-II-5 Profil de radiation solaire et profil de la pluie battante pour la ville
Montréal analysés par WUFI Pro 6.2 pour le pire cas de pluie battante
et exposition de soleil
Figure-A II-6 Profil de radiation solaire et la pluie battante pour la ville Dori analysés
par WUFI Pro 6.2 pour le pire cas de pluie battante et exposition de soleil
Comme nous l’observons sur la figure II.6, les données sur l’indice des nuages n’étant pas
disponibles dans le fichier climatique fourni par la station météorologique de Ouagadougou
177
au Burkina Faso, l’indice moyen de nuages a été pris par défaut pour la simulation. C’est une
incertitude que nous pouvons utiliser dans l’analyse. Concernant le rayonnement solaire, seul
le rayonnement global est disponible dans le fichier climatique et a été utilisé dans cette
étude par manque de données du rayonnement diffus et direct. En effet, après avoir posé
plusieurs questions et obtenu des réponses à ces questions par WUFI Support pour le manque
des données sur le rayonnement diffus et direct et la partie de l’enveloppe à simuler. Comme
réponse reçue : « pour une simulation des surfaces horizontales des murs, les données du
rayonnement global sont suffisantes pour satisfaire l’étude ». En effet, pour une étude de la
toiture, des surfaces inclinées ou une partie du mur incliné, il est nécessaire d’avoir des
données du rayonnement diffus et direct pour obtenir des résultats satisfaisants.
Les figure II.5 et II.6 nous permet de faire le choix de l’orientation de notre enveloppe. Pour
la ville de Montréal, deux choix est possible, l’orientation sud-ouest et sud.
Pour la ville de Dori, au Burkina Faso, deux choix aussi possible, l’orientation Est et sud- est.
Notre choix pour les murs de Montréal est le sud-ouest et pour les murs de Dori sud-est.
Les figures II.7 et II.8 illustrent ces choix.
Figure-A II-7 Orientation et inclinaison des murs d’étude pour la ville de Montréal
178
Figure-A II-8 Orientation et inclinaison des murs d’étude pour la ville de Dori
Figure-A II-9 Choix des coefficients de transferts surfacique
179
Figure-A II-10 conditions aux limites dans les murs
Figure-A II-11 Période de calcul
180
Figure-A II-12 Option de calcul
181
II.2. WUFI Pro 6.2 _Matériaux
182
183
184
185
186
187
Après avoir faire rentrer toutes les données et choisir toutes les conditions aux limites, nous
pouvons maintenant faire sortir des profils de température extérieure et intérieure.
188
Figure-A II-13 Profil de température et du taux d’humidité extérieur de la ville de
Montréal analysés par WUFI Pro 6.2
Figure-A II-14 Profil de température et du taux d’humidité extérieur de la ville
de Dori analysés par WUFI Pro 6.2
189
Figure-A II-15 Profil de température et du taux d’humidité intérieur de
la ville de Montréal
Figure-A II-16 Profil de température et du taux d’humidité intérieur de
la ville de Dori
190
II.3. WUFI Pro 6.2_Résultats des murs de Montréal et des murs de Dori
II.3.1 Résultats pour des taux d’infiltration d’eau de 15m3/m2 h et de 20 m3/m2h pour la
ville de Montréal
Tableau-A II-1 Résumé du calcul cas standard : un taux d’infiltration
d’eau de 15m3/m2 h
191
Figure-A II-17 Teneur en eau totale des murs cas standard, mur 1 et mur 2 à Montréal
Figure-A II-18 Teneur en eau des bétons chanvre et la laine de verre
Les figures-A II-17 et A II-18 montrent que pour les taux d’infiltration de plus de 15m3/m2 h
ont une légère influence sur la teneur en eaux totale des murs et sur la teneur en eau des
isolants en laine de verre et bétons de chanvre.
192
Figure-A II-19 Risque de condensation sur la surface intérieure de la laine de verre pour
un taux d’infiltration de 15 m3/m2h
Figure-A II-20 Risque de condensation sur la surface intérieure de la laine de verre : 1ans
un taux d’infiltration de 15 m3/m2h
193
Figure-A II-21 Risque de condensation sur la surface intérieure du béton de chanvre HLC2
pour un taux d’infiltration de 15m3/m2h
Figure-A II-22 Risque de condensation sur la surface intérieure du béton de chanvre HLC2
: 1ans un taux d’infiltration de 15 m3/m2h
194
Figure-A II-23 Risque de condensation sur la surface intérieure du béton de chanvre Mix3
pour un taux d’infiltration de 15m3/m2h
Figure-A II-24 Risque de condensation sur la surface intérieure du béton de chanvre Mix
: 1ans un taux d’infiltration de 15 m3/m2h
195
Les figures-A II-19, A II-20, A II-21, A II-22, A II-23 montrent qu’il n’y pas de risque de
condensation à l’intérieur des deux bétons de chanvre. Cependant, le mur en laine de verre
présente un risque de condensation à l’intérieur du mur pour une durée très courte.
II.3. 2 Résultats pour les murs la ville de Dori
Tableau-A II-2 Résumé du calcul cas 1 : bloc de ciment
196
Figure-A II-25 Évolution de la température intérieure du mur en bloc de ciment pour
un taux de rayonnement solaire incident de 20%
Figure-A II-26 Évolution de la température intérieure du mur en brique de terre
comprimée pour un taux de rayonnement solaire incident de 20%
197
Figure-A II-27 Évolution de la température intérieure du mur en béton de chanvre
pour un taux de rayonnement solaire incident de 20%
Les figures A II-25, A II-26 et A II-27 montrent que les murs en béton de chanvre est un
matériau très performant en termes de régularisation de la température interne. Cependant la
brique de terre comprimée, elle est plus performante thermiquement que le bloc de ciment.
198
II.3. 3 Distribution des isoplèthes de moisissure, Flux de chaleur, Transmission thermique et
Profil de température
Figure-A II-28 Distribution des isoplèthes de moisissure, mur en laine de verre
199
Figure-A II-28 suite
200
Figure-A II-29 Distribution des isoplèthes de moisissure, mur en béton de chanvre Mix 3
201
Figure-A II-29 suite
Figure-A II-30 Flux de chaleur du mur Cas standard
202
Figure-A II-31 Transmission thermique du mur Cas standard
Figure-A II-32 Flux de chaleur du mur Cas 2
203
Figure-A II-33 Transmission thermique du mur Cas 2
Figure-A II-34 Profil de température des murs cas 1 et cas 2
204
Figure-A II-35 Profil d’humidité des murs cas 1 et cas 2
Figure-A II-36 Profil de teneur en eau des murs cas 1 et cas 2
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