L’enceinte de La Farre à Saint Andéol de Fourchades:
un habitat fortifié du Ve S. av J.-C. en haute Ardèche
Fabien Delrieu, Aline Colombier-Gougouzian, André-Marie Dendievel, Éric
Durand, Pierre Dutreuil, Amaury Gilles
To cite this version:
Fabien Delrieu, Aline Colombier-Gougouzian, André-Marie Dendievel, Éric Durand, Pierre Dutreuil,
et al.. L’enceinte de La Farre à Saint Andéol de Fourchades: un habitat fortifié du Ve S. av J.-C.
en haute Ardèche. C.-A. de Chazelles; M. Schwaller; http://www.asm.cnrs.fr/presse/parutions/249mam-hors-serie-7. Vie quotidienne, tombes et symboles des sociétés protohistoriques de Méditerranée
nord-occidentale. Mélanges offerts à Bernard Dedet, 1 (hors-série n° 7), ADAL, pp.273-295, 2016,
Monographies d’archéologie méditerranéenne, 978-2-912369-34-5. halshs-01579086
HAL Id: halshs-01579086
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L’enceinte de La Farre à
Saint-Andéol-de-Fourchades.
8QKDELWDWIRUWL¿pGX9e s. av. J.-C. en haute Ardèche
par Fabien DELRIEU, Aline COLOMBIER-GOUGOUZIAN, André-Marie DENDIEVEL,
Éric DURAND, Pierre DUTREUIL et Amaury GILLES
1. CONTEXTE TOPOGRAPHIQUE ET GÉOGRAPHIQUE
2. CADRE GÉOLOGIQUE
/H VLWH IRUWL¿p GH /D )DUUH j 6DLQW$QGpROGH)RXUFKDGHV HQ$UGqFKH HVW ORFDOLVp DX[ FRQ¿QV GX YHUVDQW
oriental du massif volcanique du Mézenc et des émiQHQFHVFULVWDOOLQHVFRQVWLWXWLYHVGX9HOD\RULHQWDO ¿J
Le versant ardéchois de ce massif est caractérisé par des
pendages particulièrement forts et une topographie très
tourmentée. Le site de La Farre colonise la partie sommitale d’une ligne de crêtes constituée de plusieurs éminences dont l’axe s’articule du nord ouest vers le sud
est. Son sommet culmine à 1107 m d’altitude. Il est situé
au sud-est du sommet de Coudiol (alt. 1073 m) qui est
également constitutif de la même ligne de crête. Cet ensemble topographique est limité au sud par le cours de la
Dorne et au nord par le ruisseau d’Eysse. Le site se situe
à environ dix kilomètres à l’ouest du Cheylard, principale
agglomération de ce secteur de l’Ardèche, bordée par le
cours de l’Eyrieux. La vue depuis le site est tout à fait
remarquable et permet une vision à 360° vers les sommets du Mézenc, à l’ouest, et en direction de la vallée
du Rhône, à l’est. Il faut donc considérer cette éminence
comme un point remarquable de la région, visible de la
majorité des points d’un territoire dont il marque le paysage de manière spectaculaire. Il domine notamment une
bonne partie du cours de l’Eyrieux qui est à juste titre
considéré comme l’un des principaux axes de communication entre la moyenne vallée du Rhône (au niveau de
La Voulte, à équidistance entre Valence et Montélimar) et
le Velay via les Boutières puis le massif du Mézenc.
La région des Boutières, très accidentée, correspond
au glacis tectonique oriental du massif du Mézenc. Le
sommet de La Farre forme l’une des intrusions de phonolite les plus orientales du massif du Mézenc, avec
celle de Ribefaite, située 2,7 km plus à l’est. Le suc de
phonolite de La Farre repose directement sur un secteur
de socle granitique et est associé à une coulée basaltique
de plateau. Les éboulis cryoclastiques qui le recouvrent
forment un chaos de blocs autour du site. La variété des
ressources géologiques disponibles s’enrichie encore
par la présence d’un dyke de rhyolite au lieu-dit de Soulage (intrusion de roche volcanique composée de phénocristaux de quartz et de feldspath visibles à l’œil nu).
D’autre part, un gisement de gneiss et un dépôt d’argiles
lacustres présentant des niveaux de lignite sont situés à
une distance de respectivement un et deux kilomètres
au nord de La Farre. Cet ensemble de phénomènes
géologiques fait de ce sommet un site naturellement forWL¿pHWGLI¿FLOHG¶DFFqV
3. CONTEXTE PALÉOENVIRONNEMENTAL
Le massif du Mézenc, dont l’éminence de La Farre
forme l’un des sommets les plus orientaux, est un secteur
de moyenne montagne, situé entre 800 et 1 754 m
d’altitude, qui présente une pluviométrie relativement
abondante (environ 1 125 mm d’eau par an). Ces conditions permettent le développement de nombreuses zones
274
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Fabien DELRIEU ET AL.
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Fond cartographique H. Bohbot (UMR 5140)
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Localisation du site de Saint-Andéol-de-Fourchades "La Farre"
Fig. 1 : Localisation du site de Saint-Andéol-de-Fourchades « La Farre ».
humides et de tourbières capables d’accumuler et de conserver la matière organique tout au long des millénaires
(Cubizolle, Sacca 2011). Dès le milieu du XXe s., les
zones humides du massif du Mézenc ont attiré les chercheurs travaillant à la reconstitution des environnements
passés en relation avec l’histoire des activités humaines
(Lémée 1946 et 1953 ; Couteaux 1978 et 1984 ; Beaulieu HWDO 1984 ; Bonifay 1987 ; Thouveny HWDO 1994 ;
Andrieu-Ponel HWDO 1995). Ces travaux sont aujourd’hui
en cours d’actualisation grâce au renouvellement des problématiques portant sur l’évolution et l’anthropisation de
l’environnement à l’aide de projets de recherches pluriGLVFLSOLQDLUHV 'HQGLHYHO'H¿YH'HQGLHYHO
HWDO 2014). L’ensemble de ces données permet notam-
ment de retranscrire l’évolution de l’environnement local
HWUpJLRQDOjOD¿QGHODSpULRGHSURWRKLVWRULTXH
La présence d’un palier radiocarbone lors de la dégradation climatique de l’âge du Fer empêche la datation précise des données paléoenvironnementales disponibles. Il est néanmoins possible de préciser les
conditions environnementales de cette période dans
les grandes lignes, grâce à la présence de marqueurs
polliniques comme le charme (&DUSLQXV), présent dès
le début de l’âge du Fer (Richard 1999). Documenté
dans la tourbière de Chaudeyrolles (Couteaux 1984) et
dans la sédimentation du lac de Saint-Front (AndrieuPonel et Reille, inédit), l’environnement apparaît dès
FHWWH SpULRGH PRGL¿p SDU O¶+RPPH /HV ,QGLFHV 3RO-
L’ENCEINTE DE LA FARRE À SAINT-ANDÉOL-DE-FOURCHADES
275
liniques d’Anthropisation (IPA) enregistrés correspondent à des occurrences de grains de pollen de Plantain
lancéolé (3ODQWDJRODQFHRODWD) et d’Oseille (5XPH[VS).
L’apparition et la présence récurrente de ces deux taxons,
et plus globalement l’augmentation des taux de Poacées,
semblent indiquer une ouverture du paysage d’origine
anthropique à l’échelle régionale (Behre 1981 ; Brun
2011). Le déclin de la hêtraie débute également lors de
cette période et pourrait être associé à des activités de défrichage mais ces indices tenus demandent encore à être
précisés. Si l’âge du Fer, semble apparaître comme une
SKDVH G¶LQWHQVL¿FDWLRQ GH OD SUpVHQFH KXPDLQH GDQV OH
massif du Mézenc, la situation est différente par la suite.
Pour la période gallo-romaine, le nombre de sites mis au
jour est faible (Dendievel 2012 ; Dendievel HWDO 2014)
et les informations apportées par les analyses paléoenvironnementales sont très variables d’un site à l’autre.
4. DESCRIPTION DU SITE
Fig. 2 : Vue aérienne du site de Saint-Andéol-de-Fourchades
« La Farre ».
L’occupation humaine sur le sommet de La Farre est
en premier lieu caractérisée par la présence d’un système
défensif, grossièrement circulaire, enserrant la partie
sommitale de l’éminence. Il est constitué d’un rempart
en pierres sèches doté d’une longueur d’environ quatre
FHQW PqWUHV ¿J 6RQ WUDFp Q¶HVW TXH SDUWLHOOHPHQW
complet puisque qu’il s’interrompt dans sa partie méridionale sur une trentaine de mètres. Cette interruption correspond à l’adossement du système défensif à une falaise
qui domine d’une quinzaine de mètres le versant empierré de l’éminence. La surface ainsi enclose correspond
à 1,06 hectare.
4.1. Le rempart
Le rempart est doté d’une architecture de pierres sèchHV ¿J jEDVHH[FOXVLYHGHEORFVGHSKRQROLWHPDWpULHO
local d’origine volcanique présent en abondance sur le
site même. Sa largeur varie de deux à trois mètres suivant
les secteurs avec une récurrence notable à 2,5 m de large.
Son élévation est largement tributaire du pendage du sol
sur lequel il est installé, elle varie de ce fait de 0,6 à plus
de 1,8 m de haut. L’appareil présente un caractère fruste
avec l’utilisation de blocs aux gabarits forts dissemblables
¿J ,OHVWDLQVLIUpTXHQWGHYRLUVXUODPrPHVHFWLRQ
des blocs de phonolite pouvant présenter un diamètre six
à sept fois plus important que son voisin. D’un point de
vue architectural, le rempart est parementé intérieurement et extérieurement. La masse interne de cet assem-
Fig. 3 : Vue d’une section du rempart depuis l’extérieur du site
(Cliché F. Delrieu).
blage est constituée de blocs de phonolite disposés sans
ordre apparent. Ces modalités architecturales : largeur de
deux à trois mètres, appareil fruste, parement interne et
blocage inorganisé semblent être une norme pour les sites
IRUWL¿pVDUGpFKRLVRXOLJpULHQVTXHFHX[FLVRLWSURWRKLVtoriques (Lagorce « Le Chambon », Delrieu HWDO2014
ou Bourg-Saint-Andéol « Bois Sorbier 1 », Durand 2012)
ou pour l’heure non attribués chronologiquement (SaintSymphorien-de-Mahun « Le Chirat Blanc » ou Véranne
« Les Trois Dents », « Saint-Sabin » et « Château Bélize » dans le massif du Pilat, Delrieu, Dutreuil 2013). Le
276
Fabien DELRIEU ET AL.
en pierres sèches observables dans l’emprise délimitée
par le système défensif. Ils présentent une certaine récurrence dans leur morphologie. La majorité d’entre eux se
caractérise par un format quadrangulaire, souvent carré,
avec des côtés variant de trois à cinq mètres de long.
Tous les bâtiments sont bâtis en pierres sèches à l’aide
de blocs de phonolite. D’une manière générale leur construction présente un caractère fruste avec des appareils
peu soignés et l’utilisation de blocs de phonolite aux gabarits très variables. Certains d’entre eux sont disposés de
manière jointive avec la limite interne du rempart (adosVpVVDQVFKDvQDJH 'DQVFHFDVGH¿JXUHLOHVWLQGXELWDble qu’ils aient été aménagés après l’érection du rempart
et non pas de manière concomitante. D’autres bâtiments
possèdent une emprise qui déborde ponctuellement sur
Fig. 4 : Vue du parement externe du rempart (Cliché F. Delrieu). la partie sommitale du rempart lorsque son parement interne est enseveli par l’érosion s’étant accumulée après
rempart est doté de deux interruptions nettes qui, d’après abandon en arrière de sa limite interne (éboulement des
certains auteurs, pouvaient correspondre à des portes (Te- DVVLVHVVXSpULHXUHV 'DQVFHFDVGH¿JXUHFHVEkWLPHQWV
yssier 1977). La première et la plus massive est située le ont été aménagés après l’abandon du rempart et à la suite
long du segment sud-ouest du système défensif. Il s’agit de son éboulement. Dans tous les cas, les connexions
d’une porte à recouvrement parfaitement insérée dans le stratigraphiques observées entre les bâtiments de pierres
WUDFpGXUHPSDUW ¿J (OOHVHPEOHDYRLUpWpDPpQDJpH sèches et le rempart semblent indiquer une antériorité de
de manière concomitante à ce dernier. Cette porte possède l’aménagement voir du fonctionnement de ce dernier par
une longueur de quinze mètres environs et une largeur de rapport aux premiers cités.
1,5 m. Sa partie interne a été parementée des deux côtés et
forme un coude dont la pointe de l’angle se situe au niveau 5. HISTORIQUE DES RECHERCHES
de l’axe du rempart. La partie externe de cet aménagement présente un aspect ruiné. L’éboulement des blocs de
Le site de La Farre est connu depuis le XIXe siècle.
phonolite ne permet pas, en l’absence de fouilles, de dé- (Q HIIHW OD SUpVHQFH GH VRQ LPSRVDQWH IRUWL¿FDWLRQ HQ
terminer si elle était également dotée d’un parement. La phonolite associée aux bâtiments en pierres sèches a très
seconde interruption du rempart présente une largeur de tôt suscité l’intérêt des premiers archéologues ardéchois.
deux mètres environ et ne semble pas dotée de parements Ainsi le site est signalé dès 1861 par J. Rouchier puis
internes. Elle correspond à une simple ouverture aména- en 1929 par P. Camus qui sans surprise l’attribuent à la
gée postérieurement à la construction du système défensif période gallo-romaine en lui conférant une fonction de
et à l’utilisation initiale de l’enceinte. Il n’est toutefois camp ou de poste de surveillance. Le dernier cité évoque
pas exclu qu’elle soit plus récente et liée à l’aménagement cependant sa possible correspondance avec la période
du chemin de randonnée moderne qui dessert l’intérieur protohistorique en évoquant une éventuelle fonction
du site en utilisant cette interruption. Il est probable que d’RSSLGXP Le site est visité à plusieurs reprises par des
la seule entrée desservant initialement l’intérieur du site archéologues locaux et fait même l’objet d’un relevé
lors de la genèse de son fonctionnement corresponde à la topographique complet en 1975 sous la houlette de Géporte à recouvrement aménagée le long du segment sud- rard Rosina, géomètre expert au Chambon-sur-Lignon en
ouest du rempart.
Haute-Loire. Ce relevé de grande qualité est encore parfaitement opérant à l’heure actuelle et permet notamment
/HVEkWLPHQWVHQSLHUUHVVqFKHV
de recenser les soixante six bâtiments en pierres sèches
observables dans l’emprise du système défensif. Il faut
L’élément qui a frappé l’imagination et suscité attendre deux années de plus, en 1977, pour voir les prel’intérêt des premiers archéologues ayant visité le site PLqUHVIRXLOOHVRI¿FLHOOHVVHGpYHORSSHUVXUOHVLWH(OOHV
est sans conteste la présence de soixante six bâtiments VHGpURXOHQWjOD¿QGXPRLVG¶DRWVRXVODGLUHFWLRQGH
L’ENCEINTE DE LA FARRE À SAINT-ANDÉOL-DE-FOURCHADES
277
Fig. 5 : Plan du site et localisation des bâtiments sondés en 1977 et 2014 (d’après Dupraz, Fraisse 2001, p. 332, actualisé).
l’abbé Teyssier (Teyssier 1977), un érudit local qui avait
déjà fouillé un dolmen dans le secteur (Echamp, commune
de Borée). Il était alors considéré comme l’un des meilleurs connaisseurs de l’archéologie du plateau ardéchois.
Il sélectionne un bâtiment situé à l’est du site (n°46) dont
il fouille 2 m² le long de la limite interne du mur de déOLPLWDWLRQ ¿J ,OREVHUYHXQHVWUDWLJUDSKLHSHXFODLUH
et note l’absence de niveau archéologique structuré (Teyssier 1977). Il collecte cependant plus de quatre cent tessons de facture protohistorique, quelques tessons tournés
ainsi qu’une hache polie en roche verte de petit format.
Ce matériel, d’abord présenté par l’abbé Teyssier en 1980
à la Fédération Ardéchoise de la recherche Préhistorique
et Archéologique, est ensuite dessiné par Henri Saumade
HQ 6DXPDGH ,OHVW¿QDOHPHQWUHGHVVLQpHW
pWXGLpHQSDU%HUQDUG'HGHWHW(ULF'XUDQG ¿J
et 7) qui attribuent l’ensemble au Ve s. av J.-C. (Durand,
Lefebvre 1994). Ils observent également la présence de
tessons tournés attribuables à l’Antiquité tardive ou au
Moyen âge. La reprise de la documentation de l’abbé Te-
\VVLHU QH SHUPHW FHSHQGDQW SDV G¶pWDEOLU Gp¿QLWLYHPHQW
l’attribution chronologique du bâtiment fouillé, les connexions stratigraphiques décrites laissant la place à plusieurs interprétations divergentes.
6. DONNÉES RÉCENTES
En 2014, le site a fait l’objet d’une campagne de sondages dans le cadre d’un programme consacré à l’habitat
IRUWL¿pjO¶kJHGX%URQ]HHWDXSUHPLHUkJHGX)HUVXUOH
versant oriental du Massif Central (dir. Fabien Delrieu).
L’objectif principal de cette intervention était de préciser
de manière claire la ou les attributions chronologiques
des bâtiments de pierres sèches observés dans l’emprise
du système défensif.
Pour parvenir à ce résultat, quatre bâtiments ont été
testés par le biais de sondages plus ou moins étendus. Le
choix des bâtiments sondés a privilégié la diversité des
contextes de leur implantation avec un bâtiment adossé
à la limite interne du rempart situé au nord du site (bâti-
278
Fabien DELRIEU ET AL.
ment n°1), un bâtiment accolé à deux autres structures de
même type au centre du site, dans sa partie sommitale (bâtiment n°2), un grand bâtiment situé au centre de la moitié
méridionale du site (bâtiment n°3) et un petit bâtiment
accolé situé à quelques mètres du bâtiment n°3 (bâtiment
Q &HWpFKDQWLOORQQDJHGHVGLIIpUHQWHVFRQ¿JXUDWLRQV
observées dans l’implantation et l’organisation des bâtiments devait permettre de déterminer la présence d’une
ou plusieurs séquences chronologiques dans l’évolution
GXEkWLjO¶LQWpULHXUGXV\VWqPHGpIHQVLI ¿J
centre des murets de délimitation). Ils sont orientés du
nord-ouest vers le sud-est dans le sens de la longueur. Le
bâtiment n°2 est situé à l’extrémité nord-est de la série.
$PpQDJHPHQWVREVHUYpV ¿J
8QODPEHDXGHVROSURWRKLVWRULTXH 86
Lors de la fouille de la moitié sud-est du bâtiment, il
a été possible d’observer une zone caractérisée par un
sédiment plus clair et surtout par la présence de nom/HEkWLPHQWQ
breux tessons exclusivement protohistoriques posés
j SODW ¿J ,OV SRVVpGDLHQW SRXU FHUWDLQV XQ JDE/HEkWLPHQWQHVWVLWXpDXQRUGGXVLWH ¿J DF- arit plus important que ceux mis au jour dans les autres
colé à la limite interne du rempart. Il se présente sous la niveaux (jusqu’à douze centimètres de côté). Cette zone,
IRUPHG¶XQDPpQDJHPHQWGHSLHUUHVVqFKHV ¿J ,OHVW qui correspond à l’US 001, recouvre substrat phonolidélimité au nord-ouest par une section de mur de 2,5 m tique. Elle est scellée par l’assise initiale du muret de
de long pour 0,5 m de large, au sud-ouest par une section limitation nord oriental du bâtiment n°2. Ce niveau
de mur de quatre mètres de long pour une largeur vari- possède une emprise (dans la zone fouillée) de deux
ant de 0,5 m à un mètre et au sud-est par l’aménagement mètres de longueur du nord ouest vers le sud-est pour
d’un accès. Ce dernier élément correspond à la présence une largeur moyenne avoisinant les 0,5 m soit une surde deux piédroits constitués par autant de blocs de pho- face d’environ 1 m². Ce niveau possède tous les attributs
nolite. Lors de la fouille de la moitié sud-est du bâtiment, d’un lambeau de sol protohistorique, préservé des ocil est rapidement apparu que sous les blocs de surface cupations postérieures et sur lequel est fondé le muret
apparaissait immédiatement le substrat géologique (pho- nord-est du bâtiment n°2. Le mobilier céramique issu de
nolite). Ce niveau géologique sert de support aux assises son dégagement surfacique permet de l’attribuer chroinitiales des murs de délimitation du bâtiment. Les deux nologiquement au Ve s. av. J.-C.
blocs constitutifs du système d’accès à l’intérieur reposent également à la surface de ce niveau géologique tout /HEkWLPHQW
comme l’assise initiale du parement interne du rempart.
Le bâtiment n°2 est délimité par deux murets de
$XFXQ QLYHDX DUFKpRORJLTXH Q¶D SX GRQF rWUH LGHQWL¿p
dans l’emprise de ce bâtiment. Sa genèse puis son fonc- pierres sèches au nord-est et au sud-ouest et par une
tionnement n’ont pu être attribués chronologiquement. Le accumulation de blocs de phonolite qui dessine une abseul élément de chronologie relative ayant pu être mise side grossière au nord ouest. Ces murets sont en partie
en évidence permet seulement de situer l’aménagement éboulés mais conservent ponctuellement une hauteur
de ce bâtiment postérieurement à la construction du rem- conservée pouvant atteindre 0,5 m pour une largeur variant de 0,6 à 0,8 m suivant les secteurs. Il faut également
SDUWVDQVTX¶LOVRLWSRVVLEOHGHTXDQWL¿HUFHKLDWXV
noter que la partie la plus large de ce bâtiment correspond
à l’abside renforcée par une accumulation de blocs de
/HEkWLPHQWQ
phonolite. Localisée au nord-ouest du bâtiment, cette ab6.2.1. Localisation et description
side était orientée pour le protéger des vents dominants
hivernaux. Ces murets délimitent une zone d’environ 11
Le bâtiment n°2 se situe à peu près au centre de m² qui n’est pas close en direction au sud-est. D’un point
O¶HPSULVH GpOLPLWpH SDU OH UHPSDUW ¿J &HWWH ]RQH de vue stratigraphique, les murets de délimitation sont
correspond à la partie sommitale du site qui culmine ici à fondés soit directement sur le substrat (muret sud-ouest
1107 m d’altitude. Il fait partie d’une série de trois bâti- et abside) soit sur le sommet du niveau d’occupation
ments accolés. Ils présentent tous trois une morphologie protohistorique (US 001). Son assise initiale est en consimilaire avec une longueur d’environ six mètres pour nexion avec le niveau d’occupation tardo-antique (US
une largeur de trois mètres en moyenne (mesure prise au 003). Il est donc évident que le bâtiment a été érigé pos-
279
L’ENCEINTE DE LA FARRE À SAINT-ANDÉOL-DE-FOURCHADES
Echelle 1:3
Céramique non tournée
Fig. 6 : Céramique protohistorique mise au jour par l’abbé Teyssier en 1977 : formes fermées et décors
(dessins et DAO : E. Durand).
280
Echelle 1:3
Fabien DELRIEU ET AL.
Céramique non tournée
Fig. 7 : Céramique protohistorique mise au jour par l’abbé Teyssier en 1977 : formes ouvertes (dessins et DAO : E. Durand).
281
L’ENCEINTE DE LA FARRE À SAINT-ANDÉOL-DE-FOURCHADES
Zone déblayée anciennement
Zone fouillée
0
1m
0
1m
Pieds-droits
Zone fouillée
Blocs constitutifs des bâtiments
Pieds-droits
Assise supérieure du parement interne du rempart
Blocs de phonolite éboulés
Limite des zones fouillées
Bâtiment n°1
Bâtiment n°4
Fig. 8 : Relevé en plan des bâtiments n°1 et 4 (DAO : F. Delrieu).
térieurement à l’occupation protohistorique du site et de
manière probable en concomitance avec l’occupation de
l’Antiquité tardive qui se développe par la suite.
/¶DPpQDJHPHQWGXVROGXEkWLPHQW 86
Cet aménagement du sol du bâtiment correspond à
un aplanissement de sa surface interne par un comblement intentionnel des infractuosités du substrat phonolitique. Ce dernier présente une surface particulièrement
irrégulière avec la présence ponctuelles de dépressions
importantes. C’est le cas dans la partie centrale du bâtiment où une faille d’environ 0,9 m de longueur d’est en
RXHVW ODUJHXULQFRQQXH DpWpLGHQWL¿pHORUVGHODIRXLOOH
de la moitié nord-ouest du bâtiment. Le fond de cette
importante dépression naturelle a été colmaté par un apport de limon et de blocaille (US 002). C’est au sommet
de ce comblement intentionnel que se développe ensuite
l’occupation tardo-antique matérialisée par l’US 003.
/HPRELOLHULGHQWL¿pORUVGHODIRXLOOHSDUWLHOOHGHFHWWH
faille est principalement constitué de tessons protohistoriques au format centimétrique ainsi qu’à quelques
tessons de céramique tournée et de verre attribuables à
l’Antiquité tardive.
8QQLYHDXGHO¶$QWLTXLWpWDUGLYH 86
8QQLYHDXG¶RFFXSDWLRQDSXrWUHLGHQWL¿pGDQVO¶D
totalité de l’emprise du bâtiment n°2. Il correspond
j O¶86 GRQW OD SDUWLH VXSHU¿FLHOOH VHPEOH rWUH XQ
niveau de circulation comme l’atteste la présence de
plusieurs dalles de phonolite posées à plat dans la partie
centrale du bâtiment. Il est en connexion stratigraphique
avec l’assise initiale du muret de délimitation sud-ouest
du bâtiment n°2 ce qui valide leur contemporanéité
de fonctionnement. Son emprise correspond quasiment à l’intégralité de la partie interne du bâtiment à
l’exception de l’emprise de l’US 001 (niveau protohisWRULTXH HWGHV]RQHVROHURFKHUDIÀHXUH SDUWLHQRUG
du bâtiment principalement). Le mobilier archéologique
282
Fabien DELRIEU ET AL.
A'
A
1106.5m NGF
1106.5m NGF
1106m NGF
Substrat
US 003
US 001
US 004
US 002
US 006
1106m NGF
Blocs de phonolite
Blocs de phonolite constitutifs du bâtiment n°2
1m
1m
0
0
N
A
A'
Muret de délimitation du bâtiment
Lambeau de sol protohistorique (US 001)
Phonolite en place
Blocs de phonolite
Zone cendreuse (US 004)
Zone cendreuse avec blocs rubéfiés (US 006)
Souche
Céramique protohistorique
Céramique antique
0
1m
Emprise du sondage
Fig. 9 : Relevé en plan et en coupe du bâtiment n°2 (DAO : F. Delrieu).
mis au jour est constitué de tessons protohistoriques de
petit format qui sont présents dans ce niveau en position secondaire. On note aussi la présence de tessons
de céramique tournée et de fragments de verre attribuables à l’Antiquité tardive. C’est bien l’ensemble
de ces éléments, les plus tardifs, qui permet d’attribuer
chronologiquement ce niveau d’occupation ainsi que le
fonctionnement du bâtiment comme l’attestent les connexions stratigraphiques observées.
8Q DPpQDJHPHQW j OD IRQFWLRQ LQFHUWDLQH
86
A l’extrémité septentrionale du bâtiment, une accuPXODWLRQGHSHWLWVEORFVGHSKRQROLWHUXEp¿pVDSXrWUH
caractérisée. Ils possèdent un format modeste avec des
côtés dont la longueur n’outrepasse jamais les cinq cenWLPqWUHV&HWWHDFFXPXODWLRQGHEORFVUXEp¿pVDVVRFLpVj
un limon argileux particulièrement cendreux colmate sur
L’ENCEINTE DE LA FARRE À SAINT-ANDÉOL-DE-FOURCHADES
environ cinq centimètres d’épaisseur une infractuosité du
EDQFGHSKRQROLWHDIÀHXUDQWGDQVFHWWHSDUWLHGXEkWLPHQW
En surface, cet aménagement possède une emprise circulaire d’environ 0,4 m de côté. Le mobilier archéologique
mis au jour lors de sa fouille est uniquement constitué
de tessons protohistoriques attribuables au Ve s. av. J.-C.
Cette attribution chronologique ne constitue cependant
qu’un terminus eu égard à la forte proportion de tessons
protohistoriques en position secondaire localisés dans
les niveaux de l’Antiquité tardive. Cet aménagement qui
pourrait correspondre à la vidange totale ou partielle d’un
foyer peut également être associé à la mise en place du
sol de circulation de l’Antiquité tardive (US 003) ou à
une structure ponctuelle liée à l’occupation protohistorique du site (US 001). En l’absence de toute connexion
stratigraphique observable, son attribution chronologique
reste pour l’heure impossible à établir.
8QHVSDFHGpGLpjODYLGDQJHGHIR\HUV 86
Une importante zone cendreuse correspondant à
l’extension de l’US 004 a pu être observée lors de la
fouille du bâtiment n°2. Cette zone est localisée le long
de la limite interne du muret de délimitation sud-ouest du
bâtiment n°2. Elle possède une longueur d’environ trois
mètres du nord-ouest vers le sud-ouest pour une largeur
de 0,6 m en moyenne. Son épaisseur possède une puissance variant de cinq à six centimètres. Ce niveau est
constitué d’un limon brun très cendreux avec de multiples inclusions de charbons de bois. Ces éléments sont
caractéristiques d’une accumulation de plusieurs vidanges de foyer. La séquence sédimentaire recouvre ponctuellement le niveau d’occupation de l’Antiquité tardive
(US 003) tout en étant en contact avec la limite interne
du muret de délimitation du bâtiment. Sa mise en place
est donc postérieure à l’aménagement du bâtiment n°2 et
postérieure ou synchrone du fonctionnement du niveau
d’occupation attribuable à l’Antiquité tardive. Le mobilier mis au jour lors de sa fouille (moitié nord-ouest
GX EkWLPHQW RX GH VRQ GpJDJHPHQW VXSHU¿FLHO PRLWLp
sud-est du bâtiment) est exclusivement constitué de tessons protohistoriques très fragmentés indubitablement
présents dans ce niveau en position secondaire.
6.2.3. Evolution chronologique du bâtiment
Dans un premier temps, le secteur fouillé est marqué
par la présence d’un niveau protohistorique (US 001) correspondant à l’occupation initiale du site de La Farre. En-
283
Fig. 10 :Tessons protohistoriques posés à plat en surface de
l’US 001 : bâtiment n°2, niveau du Ve s. av. J.-C.
(cliché : F. Delrieu).
suite, au cours de l’Antiquité tardive, ce sol sert de support
à la fondation de certaines parties du muret de délimitation
du bâtiment (nord-est du bâtiment) alors qu’il est ponctuellement démantelé dans d’autres secteurs de ce même
aménagement (nord ouest et sud ouest). Une fois érigée, la
partie interne du bâtiment est aplanie et les interstices du
substrat sont colmatés (US 002 et peut être US 006). C’est
sur cette surface que se développe ensuite l’occupation de
l’Antiquité tardive caractérisée par la présence d’un probable niveau de circulation ou sol (US 003). Par la suite
plusieurs vidanges de foyer sont déposées et s’accumulent
le long de la limite interne du muret de délimitation sudouest. Il est impossible pour l’heure de déterminer si ces
dépôts sont contemporains ou postérieurs à l’occupation
tardo-antique. Cet état correspond à la dernière séquence
de fonctionnement observable du bâtiment.
/HEkWLPHQWQ
Ce bâtiment est localisé dans la partie méridionale de
l’emprise délimitée par le rempart. Il tranche nettement,
par sa taille avec les autres individus recensés sur le site.
Il possède une longueur de dix mètres et une largeur de
six mètres (centre du mur). De format quadrangulaire, il
est délimité par quatre sections de mur en pierres sèches.
Lors de sa fouille, il est rapidement apparu que sous la
couche d’humus forestier (épaisseur de dix centimètres),
apparaissait le désormais classique niveau de cailloutis
correspondant au substrat phonolitique altéré. L’assise
initiale du mur de délimitation du bâtiment n°3 reposait
directement sur ce niveau géologique. Les seuls éléments
284
US
Fabien DELRIEU ET AL.
nr
Bat. 2
111
US
002
nmi bord et forme
4
haute
lèvre éversée
haute
haute
2
pot à bord droit
(nr
col évasé
vase situliforme, impression digité sur 3)
la lèvre
0
basse
Bat. 3 4
Bat. 2
US
4
006
Bat. 2
US
47
004
Bat. 2
193
US
003
Bat.
2
US
001
523
0
1
4
14
fond
basse
jatte à bord droit
basse
haute
haute
basse
basse
basse
haute
jatte à bord droit
2 vases à bord droit divergents
lèvre épaisse débordante
5 jattes à bord droites
coupe à lèvre arrondie
2 coupes à lèvre plate
2 pots lèvre évasé
haute
1 pot à col étroit cannelé, lèvre
éversée
basse
10 jattes à bord droites
basse
6 jattes à bord rentrant
haute
pot ovoïde à col étroit, lèvre éversée
haute
6 pots à col convergeant
haute
basse
haute
bord divergeant lèvre aplatie
coupe à marli
col évasé
26
décor
plat
3
0
0
0
2
2
4
(nr
10)
0
impressions
digités
cordon digité
ligne
d'incisions
verticales
un
plat
3
plats 3
à
peigné
peigné
rebord
16
6 peignés
6 cordons
digités
un cordon
incisé
2 lignes
d'impression
un décor de
chevrons
incisés
Fig. 11 : Tableau de comptage de la céramique protohistorique issue des sondages conduits en 2014.
de mobilier mis au jour correspondaient à quatre tessons
protohistoriques en contact direct avec le substrat mais
sans connexion avec le mur de délimitation du bâtiment.
$XFXQ QLYHDX G¶RFFXSDWLRQ Q¶D SX GRQF rWUH LGHQWL¿p
dans ce sondage localisé dans un secteur particulièrement
érodé. Il semble donc pour l’heure impossible d’établir
l’attribution chronologique du bâtiment n°3.
/HEkWLPHQWQ
Le bâtiment n°4 est localisé au sud de l’emprise délimitée par le rempart, à seulement une dizaine de mètres au
sud est du bâtiment n°3. Il possède une longueur de quatre
mètres du nord ouest vers le sud est et une largeur de trois
PqWUHVGXVXGRXHVWYHUVOHQRUGHVW ¿J ,OHVWDFFROp
à un bâtiment au nord-ouest, à deux autres au nord est et à
un dernier au sud est. Il est constitué de quatre sections de
mur en pierres sèches constitués de blocs de phonolitique
DX GLDPqWUH ÀXFWXDQW GH j P /RUV GH OD IRXLOOH
le niveau de cailloutis caractéristique du substrat phonolitique du site est apparu sous l’humus forestier. L’intérieur
du bâtiment n’a pas révélé la présence de niveaux archéologiques. Seuls trois tessons protohistoriques ainsi
TXHFLQTWHVVRQVWRXUQpVRQWSXrWUHLGHQWL¿pVHQVXUIDFH
L’ENCEINTE DE LA FARRE À SAINT-ANDÉOL-DE-FOURCHADES
285
le Languedoc (CNT-LOR U6b). Les jattes tronconiques
sont assez bien représentées dans le corpus céramique,
elles sont régulièrement attestées sur les sites attribuables
à l’étape récente du 1er âge du Fer mais dans des proportions moindre qu’à La Farre. Les références sont : Tour/DFpUDPLTXHSURWRKLVWRULTXH
nus « Les Joncs » (Perrin 1974, forme 2), à Lyon (Bellon,
Franc 2009), Chambeon/Magneux-Hautes-Rives (VerLe site de La Farre a livré un lot de 883 tessons at- meulen 2012). Les tessons découverts présentent assez
tribuables à la Protohistoire pour un nombre minimum peu de décors. L’austérité de l’ornementation est l’une des
GHFLQTXDQWHLQGLYLGXV ¿J /¶HVVHQWLHOGXPRELOLHU caractéristiques des corpus régionaux du Ve s. av. J.-C. Les
FpUDPLTXH SURYLHQW GX EkWLPHQW Q ¿J HW /D sondages conduits en 2014 ont livré des décors de cordons
céramique est généralement assez mal conservée. Les digités particulièrement ubiquistes car présents dans les
tessons présentent des traces de détérioration liées à assemblages céramique régionaux dès le Bronze ancien et
l’acidité du sol encaissant. La quasi absence de sédimen- sans hiatus jusqu’à La Tène moyenne. L’absence de décor
tation n’a pas permis de protéger les tessons des altéra- d’impression serait notable si les planches de la fouille de
tions diverses. La surface de la céramique est lessivée et, 1977 n’apportaient pas la preuve que de tels décors exiss’il est encore possible de distinguer les décors peignés, tent sur le site. Des parallèles pour le vase biconique avec
d’éventuelles traces de peinture ou d’enduit auraient été un décor de ligne brisé en chevrons existent sur les sites
totalement effacées. Une partie du mobilier a été observée de « Crest-Bourbousson 1 » et Guilherand-Granges « Baen place lors de la fouille du lambeau de sol protohisto- yard » datés de la première moitié du Ve s. av. J.-C. Le
rique (bâtiment n°2, US 001). Il faut noter la présence de décor de panse peigné, le mieux représenté de la série avec
quelques recollages, mais la grande majorité des tessons onze tessons, existe dans la vallée du Rhône à Tournon et
est très fragmentée. L’ensemble de la céramique proto- sur les sites lyonnais et méridionaux. De même pour le
historique du site de La Farre forme un lot typologique- décor d’impressions sur la lèvre du vase qui connaît des
PHQWKRPRJqQHTXHO¶RQSHXWDWWULEXHUjOD¿QGXSUHPLHU parallèles de l’Ardèche méridionale (Bourg-Saint-Andéol
âge du Fer. Ce lot est marqué par la présence d’une ma- « Bois Sorbier1 », Durand 2012) à la vallée du Rhône à
jorité (60%) de formes basses. En particulier des jattes Tournon (Collombet 2014).
Il s’agit d’un lot qui présente tous les éléments caracà bord rentrant et leur variante à bord droit, une forme
DVVH] XELTXLVWH TXL DSSDUDvW j OD ¿Q GX 9,e s. av. J.-C. téristiques du Ve s. av. J.-C. Ce fond commun se retrouve
mais que l’on retrouve en proportion importante sur tous dans le groupe « moyenne-vallée du Rhône/Saône »
les sites du Ve s. av. J.-C. aussi bien dans le méridionale LGHQWL¿p SDU -07UHIIRUW 7UHIIRUW PDLV pJDOHde l’Ardèche (Bourg-Saint-Andéol « Bois-Sorbier 1 » ment sur les sites d’Ardèche méridionale. Le site de LaDurand 2012, Grospierre « Les Conchettes » Durand farre « Largier » en Haute-Loire est assez comparable,
2000) que dans la vallée du Rhône à Soyons « le Mal- LO V¶DJLW G¶XQ SUREDEOH KDELWDW IRUWL¿p VLWXp j HQYLURQ
pas » (Dutreuil 2013), « Crest-Bourbousson 1 » (Treffort vingt kilomètres de La Farre, dans la haute vallée de la
2002), Romans-sur-Isère (Durand, Franc 2015) ou de la Loire (Voruz et Treffort 2014). L’assemblage céramique
Loire à Magneux-Hautes-Rives (Treffort 2009) ou Crain- présente le même fond commun hallstattien, mais certains éléments de décors absents à La Farre, ainsi qu’un
tilleux « Champs-du-Bœuf » (Jacquet, Mazuy 2003).
Les pots ovoïdes constituent un groupe également hypothétique tesson de céramique grise monochrome
bien représenté. Ils sont généralement décorés de lignes (plus probablement tardo-antique), permettent aux fouild’impressions ou d’incisions, aucun décor de ce type n’a leurs de mettre en relation l’occupationdu « Largier »
été découvert en 2014 sur le site mais les fouilles de 1977 avec les sites d’Ardèche méridionale. L’élément le plus
(Durand 1993 : Durand 1996 en biblio. ?) en ont livrés caractéristique de la céramique du site de La Farre est
SOXVLHXUVH[HPSODLUHV ¿J ,OVVRQWSUpVHQWVDX9e s. av. l’absence de mobilier importé des régions méditerranéeJ.-C. à Craintilleux « Champs-du-Bœuf » (Jacquet, Mazuy QQHV/HVDI¿QLWpVFXOWXUHOOHVSURSUHVjODFpUDPLTXHLV2003), Lyon (Bellon, Franc 2009), Chabeuil « Les Ga- VXH GHV VRQGDJHV FRQGXLWV HQ FRQ¿UPH TXH FHWWH
chets » (Billaud 2002), Saint-Priest « Les Luêpes » (Ram- occupation s’inscrit pleinement dans la culture matérielle
poni 2009), Tournus « Les Joncs » (Perrin 1974), Guil- hallstattienne documentée entre le Massif central et l’axe
herand-Granges « Bayard » (Robert 2014), et dans tout Rhône-Saône.
du substrat. La présence de ces derniers éléments permet
d’évoquer une attribution chronologique pour ce bâtiment
centrée sur l’Antiquité tardive. Ils n’ont cependant pas été
découverts en connexion avec le mur de délimitation.
286
Fabien DELRIEU ET AL.
Echelle 1:3
Céramique non tournée
Fig. 12 : Céramique protohistorique issue de la fouille du bâtiment n°2 - US 001 (dessin et DAO : P. Dutreuil).
287
L’ENCEINTE DE LA FARRE À SAINT-ANDÉOL-DE-FOURCHADES
US 002
US 003
US 004
US 006
Echelle 1:3
Céramique non tournée
Fig. 13 : Céramique protohistorique issue de la fouille du bâtiment n°2 - US 002 à 006 (dessin et DAO : P. Dutreuil).
288
Fabien DELRIEU ET AL.
/HPRELOLHUWDUGRDQWLTXH ¿J
'DWDWLRQ
6.6.1. Le bâtiment 2
La chronologie est relativement bien perçue grâce à la
YDLVVHOOHHQYHUUHFDUDFWpULVWLTXHGHOD¿QGX9e et surtout
du début du VIe s. ap. J.-C. Les formes en céramiques
sont des types très courants répertoriés durant le Ve s. et
les rares contextes du début du VIe s. ap. J.-C. connus à
ce jour.
Quinze fragments de verre ont été découverts dont
treize sont en verre incolore, avec une légère teinte
verdâtre ou jaunâtre et deux en verre vert olive. Une
JRXWWH YLWUL¿pH RSDTXH G¶XQH FRXOHXU JULVkWUH D pJDOHment été mis au jour dans l’US 003.
L’US 003 a livré sept fragments d’au moins cinq vases. Un bord à lèvre coupée et départ d’une panse évasée,
en verre vert olive appartient à une coupe de type Foy 15,
datée du Ve s. ap. J.-C. (Foy 1995). Deux bords à lèvre
rebrûlée, en verre bulleux, incolore, à légère teinte verte
sont trop fragmentaires pour en déterminer la forme, mais
OHXU PDWLqUH HW OH SUR¿O GH OHXU OqYUH OHV UDWWDFKHQW DX[
productions de gobelets ou de lampes, diffusées au début
du VIeVDS-&8QIUDJPHQWGHSDQVHSUpVHQWHGHV¿lets blancs opaques disposés en guirlande et ponctués de
protubérances en relief, à peine visible. Cette association
GHGpFRUVO¶LGHQWL¿HUDLWFRPPHXQHFRXSH)R\DELHQ
FRQQXHVjOD¿Q9e-début VIeVDS-&(Q¿QWURLVIUDJments de panses possèdent des décors : deux ont des côtes
VRXIÀpHVGDQVXQPRXOHHWXQHWURLVLqPHSRUWHGHV¿OHWV
blancs opaques rapportés dans la masse. Ces décors, ainsi
que leur matière très pâle, à peine verdâtre ou jaunâtre,
VRQW ELHQ FRQQXV ¿Q9e-début VIe s. ap. J.-C. Un plat à
bord rentrant en céramique à revêtement argileux cuit en
mode A, apparenté au type Rigoir 56 courant en moyenne
vallée du Rhône (Gilles 2011) s’ajoute à la vaisselle de
table en verre. Une jatte à col évasé et lèvre en bourrelet
cuite en mode A est le seul vase culinaire répertorié.
Quatre fragments de deux bords à lèvre rebrûlée et de
deux panses côtelées similaires à ceux de l’US 003 sont
issus de l’US 004. Ils sont accompagnés par une coupe à
lèvre déversée, évoquant le type Rigoir 6C, et une jatte
globulaire à lèvre déversée à pâte micacée comportant
GHVLQFOXVLRQV¿QHVHWXQDVSHFWOLWpEUXQJULV
Trois fragments d’au moins deux individus ont été
découverts dans l’US 006. Un pied conique, en verre
incolore, à légère teinte verte appartient à la forme Foy
19 ou Foy 23. Sa matière très claire le place cependant
plutôt parmi les productions du début du VIe s. ap. J.-C.
Un bord à lèvre coupée, d’un diamètre de 7 cm est idenWL¿DEOHjXQJREHOHW)R\GDWpGX9e s. ap. J.-C. On retrouve encore un plat à bord rentrant en CRA et une jatte
globulaire à lèvre déversée en commune rouge. La seule
nouvelle forme correspond à une jatte à col et lèvre en
bourrelet cuite en mode B et présentant un aspect peigné.
6.6.2. Le bâtiment 4
/HVpOpPHQWVLGHQWL¿pVORUVGHODIRXLOOHGXEkWLPHQW
n°4 présentent un faciès comparable. La seule forme
répertoriée est un pot à bord en bandeau Horry 3b (Horry
TXLFRQ¿UPHODGDWDWLRQFHQWUpHVXUOH9,e s. ap J.-C.
7. CONCLUSION
Les données récentes ont permis de caractériser de manière plus précise les différentes séquences
G¶RFFXSDWLRQ SURSUHV DX VLWH IRUWL¿p GH /D )DUUH ,O HVW
ainsi attesté depuis les sondages de l’Abbé Teyssier en
1977 que le site fréquenté dès le Néolithique comme
l’atteste le fragment de hache polie découvert alors. Les
sondages conduits cette année n’ont pas permis de con¿UPHU O¶pYHQWXHOOH IUpTXHQWDWLRQ GX VLWH DX FRXUV GH OD
Préhistoire récente.
La première occupation structurée mise au jour sur le
site correspond au VeVDY-&(OOHDYDLWpWpLGHQWL¿pH
dès 1977 par l’Abbé Teyssier et la découverte de plus de
quatre cent tessons lors du sondage du bâtiment n°46.
L’extension de cette occupation à l’intérieur de l’emprise
délimitée par le rempart a été documentée en 2014. Ainsi
ODSUpVHQFHGHWHVVRQVSURWRKLVWRULTXHVDSXrWUHLGHQWL¿pH
sur la partie sommitale au centre du site (bâtiment n°2),
au sud, dans l’emprise des bâtiments n°3 et 4 ainsi qu’à
l’est (bâtiment n°46, sondages Teyssier 1977). Un niveau
de sol a également été mis en évidence attestant que cette
occupation pouvait être ponctuellement préservée de
l’érosion et des remaniements postérieurs. Elle s’est avérée particulièrement dense dans certains secteurs comme
l’attestent la présence des 879 tessons du Ve s. av. J.-C.
mis au jour lors de la fouille de la moitié nord-ouest du
bâtiment n°2 ou les quatre cent tessons contemporains
collectés par l’abbé Teyssier en 1977 lors de la fouille de
2 m² du bâtiment n°46. Au delà de ce mobilier céramique
(1283 tessons) et de ces lambeaux de sol ponctuellement
conservés, l’occupation hallstattienne du site semble
également correspondre à la mise en place du système
289
L’ENCEINTE DE LA FARRE À SAINT-ANDÉOL-DE-FOURCHADES
1977
Céramique tournée
Echelle 1:3
2014
5
6
7
8
Céramique tournée
Echelle 1:3
2014
7 cm
7 cm
indet.
indet.
3
1
2
4
Verre
Echelle 1:2
Fig. 14 : Verre et céramique tardo-antique issus des différentes fouilles conduites sur le site de « La Farre »
(dessin et DAO : E. Durand, A. Giles et A. Colombier-Gougouzian).
défensif. La présence d’une porte à recouvrement constitue ainsi un élément caractéristique de l’âge du Fer. Ce
type d’entrée est en effet bien attesté dès le début du 1er
âge du Fer dans le nord et l’est de l’Espagne (Moret 1996)
ou en Languedoc comme sur le site du Malvieu à Saint-
Pons-de-Thomières dans l’Hérault (Gorgues 2009) et
présent tout au long de la séquence comme à Pech Maho
à Sigean dans l’Aude (Beylier, Gailledrat 2009, p. 254)
ou au Carla à Bourriège dans l’Aude (Py 1993). D’un
point de vue architectural, la porte du site de La Farre
290
la S
aôn
e
la B
esb
re
Fabien DELRIEU ET AL.
l'
n
Ai
Limite de la zone documentée
17
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le Lot
o
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ion
ub
le R le Jabron
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1: Soyons “La Malpas”
2: Berrias et Casteljau “Presqu’île de
Casteljau”
3: Grospierres “Les Conchettes”
4: Grospierres “Les Sillons”
5: Lagorce “Le Chambon”
6: Gras “Le Chastellas de Baravon”
7: Bourg-Saint-Andéol “Bois Sorbier 1”
ygud’Ardèche “Saint-Etienne
8: Saint-Marcel
es
de Dions”
9: Saint-Martin d’Ardèche “Ranc Pointu”
vèzeBarasses”
l'Ou“Les
10: Balazuc
11: Gourdon “Roc de Gourdon”
12: Lafarre “Largier”
13: St Andéol de Fourchades “la Farre”
14: Périgneux “Suc de la Violette”
15: Courzieu “Le Châtelard”
16: Châtillon “Dorieux”
q
l'A u17:
zo nMontagny
Nes “Le Châtelus”
la
la Ro a ne
n
11
Site n'ayant pas livré de céramique tournée ou d'importation méditerranéenne
Site ayant livré de la céramique tournée ou d'importation méditerranéenne
)LJ+DELWDWVSHUFKpVRXIRUWL¿pVDWWULEXDEOHVDX[9,e ou Ve s. av J.-C. sur le versant oriental du Massif central
(DAO : F. Delrieu).
prend donc place dans un contexte clairement attribuable
à l’âge du Fer et dans une ambiance architecturale marquée par les usages méditerranéens. Le rempart en lui
même présente un certain nombre de caractères parfaitement compatibles avec une attribution chronologique à la
Protohistoire et plus particulièrement à l’âge du Fer. Ainsi
la présence d’un appareil en pierres sèches, d’un double
parement, interne et externe avec une largeur type comprise entre deux et trois mètres sont autant d’éléments
compatibles avec cette datation comme l’atteste régio-
L’ENCEINTE DE LA FARRE À SAINT-ANDÉOL-DE-FOURCHADES
nalement l’attribution chronologique d’autres remparts
proches et contemporains comme Bourg-Saint-Andéol
« Bois Sorbier 1 » (Ardèche, Durand 2012) ou Courzieu
« Le Châtelard » (Rhône, Delrieu HWDO. 2014).
L’occupation du Ve s. av. J.-C. du site de La Farre se
caractérise par une absence totale de céramique tournée
ou d’importations méditerranéennes. Cette particularité
permet de replacer ce site dans un corpus d’habitats
de hauteur, attribuables aux VIe ou Ve s. av. J.-C. sur
OD ERUGXUH RULHQWDOH GX 0DVVLI FHQWUDO ¿J &HV
sites se répartissent des Monts du Beaujolais au nord
(Montagny « Bois de Châtelus », Delrieu HW DO 2015)
au Massif du Mézenc et au plateau du Coiron au sud
(Lafarre « Largier », Voruz, Treffort 2014 et Gourdon
« Roc de Gourdon ») en passant par les Monts du Lyonnais (Courzieu « Le Châtelard » Delrieu HWDO 2014)
ou du Forez (Périgneux « Suc de la Violette » Delrieu
HWDO. 2013) en longeant la vallée du Rhône. Les différentes fouilles ou sondages conduits n’ont jamais livré
de tesson tourné ou importé de l’aire méditerranéenne
malgré des ensembles parfois conséquents. Ils diffèrent
en ce sens des sites contemporains documentés en vallée du Rhône qui livrent des assemblages céramiques
caractérisés par des proportions variant de 5 à 15 %
d’importations méditerranéennes (Maza HW DO à paraître). Ces sites de la bordure orientale du Massif central
se situent en marge du commerce méditerranéen qui irrigue de ses productions les vallées du Rhône puis de
la Saône sans impacter de manière visible l’intérieur
du Massif central. Ce constat avait déjà été dressé pour
d’autres secteurs du Massif central situés plus à l’ouest
et au sud comme en Lozère, dans les Cevennes intérieures (Dedet 1990) ou dans le Forez et le Velay (Kurzaj
/D IRUWL¿FDWLRQ RX OH SHUFKHPHQW GH O¶KDELWDW
semble donc être l’une des normes sur la bordure orientale du Massif central. Ce développement de l’usage
GHODIRUWL¿FDWLRQ QDWXUHOOHRXDQWKURSLTXH FRQQDvWXQH
phase d’acmé au cours du Ve s. av. J.-C. Toutefois, la
genèse de ce phénomène est à situer au siècle précédent
291
puisque dès le VIe s. av. J.-C. apparaissent quelques habLWDWVSHUFKpVRXIRUWL¿pVFRPPHj&KkWLOORQ©'RULHX[ª
dans le Rhône (Delrieu HW DO 2015) ou sur le plateau
de Corent (Milcent HWDO 2014) dans le Puy-de-Dôme.
Par la suite, l’intégralité de ces sites est abandonnée
avant les prémices du IVe s. av. J.-C. L’évolution de ce
phénomène semble déconnectée du développement du
commerce méditerranéen qui impacte de manière sigQL¿FDWLYHGHVUpJLRQVSURFKHVFRPPHODPR\HQQHYDOlée du Rhône ou la basse vallée de l’Ardèche. D’autres
secteurs de la Gaule tempérée, également en marge de
ces échanges, connaissent le même phénomène de forWL¿FDWLRQGHO¶KDELWDWDXFRXUVGHO¶pWDSHUpFHQWHGXer
âge du Fer, c’est le cas par exemple des régions proches
des côtes de la Manche (Delrieu, San Juan 2011) ou de
l’océan Atlantique (Gaiffe HWDO 1995). Le développePHQW GH FHV KDELWDWV SHUFKpV RX IRUWL¿pV DX FRXUV GHV
VIe et Ve s. av. J.-C. semble donc être l’un des marqueurs
GHO¶pYROXWLRQGHO¶KDELWDWGDQVXQHSDUWLHVLJQL¿FDWLYH
de la Gaule non méditerranéenne que ce soit dans des
zones situées à l’écart ou visiblement impactées par le
développement des échanges avec la Méditerranée au
cours de la même séquence chronologique.
Par la suite, le site de La Farre est réoccupé au cours
de l’Antiquité tardive. C’est à cette période que sont aménagés les premiers bâtiments de pierres sèches. L’habitat
est contraint par le système défensif dont la genèse
semble être protohistorique, comme l’atteste l’absence
de chaînage entre les bâtiments de pierres sèches et la
limite interne du rempart ou l’implantation de bâtiments
en pierre sèches directement sur des sections déjà ruinées
du rempart. Cette occupation au cours l’Antiquité tardive
n’est pas véritablement une surprise. En effet, plusieurs
VLWHVIRUWL¿pVSURWRKLVWRULTXHVRQWpWpUpRFFXSpVSHQGDQW
la même période dans l’emprise même de leur système
défensif, c’est le cas de sites régionaux comme à Soyons
« Le Malpas » (Gilles HWDO 2014), Montagny « Le Châtelus » (Delrieu HWDO. 2015) ou Courzieu « Le Châtelard »
(Delrieu HWDO 2014).
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