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Florent MAZIÈRE, Benoit SENDRA, Vianney FOREST, Isabel FIGUEIRAL, Mélanie PRUVOST
Les Garennes (Tourbes, Hérault) : une aire d’ensilage du premier âge du Fer
Résumé :
L’exploration en 2007 de huit silos, de deux fosses et d’un trou de poteau, datés du milieu du premier âge du Fer, constitue, malgré la modestie des vestiges, une
découverte originale. Elle documente une forme d’occupation rurale et une période, la transition entre le VIIe et le VIe s. av. J.-C., mal connues. L’étude a pour objectif
de caractériser la nature et la fonction de ce site. Au préalable, on dressera un bilan des différentes structures et catégories de vestiges.
Mots‑clés :
Premier âge du Fer, silos, habitat rural, occupation des sols, Languedoc occidental.
Abstract:
In 2007, eight silos, two pits and one posthole, from the First Iron Age, were found. The moderate corpus remains interesting, beeing a rural settlement of the 7th and
the 6th c. transition BC. The study identiies the site’s nature and function.
Keywords:
First Iron Age, silos, rural settlements, land occupation, western Languedoc.
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1 Le cadre de la découverte
1.1. Localisation
L’aire d’ensilage des Garennes (Tourbes) se situe en BasLanguedoc occidental à 3 km à l’ouest du leuve Hérault et
à 17 km du littoral méditerranéen (ig. 1). Elle est implantée à une altitude de 31 m, sur le versant nord de la colline
de Mont Ferrier (78 m d’altitude). Elle est bordée au nord
par le ruisseau des Ayres qui s’écoule d’ouest en est, en
direction de la dépression hydromorphe de Pézenas que
l’on domine de 10 à 15 m (ig. 2). Ce secteur se trouve à
la conluence de plusieurs itinéraires d’importance durant
la Protohistoire (Ropiot 2007, 255, 269) ; la vallée de la
Peyne, qui s’ouvre sur le massif cuprifère de CabrièresPéret, dont on suppose l’exploitation au début de la Protohistoire (Ambert et al. 2009), le leuve Hérault qui relie
l’arrière-pays (Garcia 1993, 164-172) à la mer Méditerranée, à 20 km, et une troisième voie d’échange qui relie
cette vallée aux domaines atlantiques et hallstattiens (Verger 2000, 400-404).
❚
1 Situation des Garennes (Tourbes)
en bas Languedoc occidental
(F. Mazière).
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1.2. Historique des recherches
On dénombre actuellement 19 points d’occupations protohistoriques répartis sur la bordure de l’ancien étang de
Pézenas. Une telle concentration s’explique avant tout par
la régularité de l’activité archéologique du fait de l’importance scientiique des sites découverts dans ces lieux. Les
premières recherches remontent à la in des années 1950 :
J. Giry explore tour à tour les nécropoles de Bonne Terre
(en 1956), de Saint-Julien (en 1963) puis, le site de hauteur
de Saint-Siméon (en 1967) (Giry 1961, 1970). Dans les années 1990, les travaux sur le terrain reprennent par le biais
de prospections de surface menées par S. Mauné et son
équipe. Une dizaine de gisements protohistoriques sont
alors repérés. Ces indices, bien que fugaces, suggèrent
vraisemblablement l’existence d’un petit terroir vivrier en
marge de l’ancien étang et autour de l’oppidum de SaintSiméon (Feugère, Mauné 1995 ; Mauné 2001). Au début
❚ 2 Localisation des Garennes en bordure
de l’ancien étang de Pézenas (F. Mazière).
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les garennes (tourBes, hérault) : une aire d’ensilage du preMier âge du Fer
des années 2000, des travaux d’archéologie préventive
d’importance sont entrepris préalablement à la construction de l’autoroute A 75 (1). Ils ont amené de nouvelles
données sur la fonction des sites et des précisions sur
l’environnement ancien (Mazière et al. 2012). C’est dans
ce cadre que se sont déroulées l’exploration, puis l’étude
de l’aire d’ensilage des Garennes. Tout d’abord, des prospections de surface menées en 1998 ont permis de repérer
à l’emplacement des silos, quelques fragments de céramiques non tournées atypiques et une quarantaine d’éclats
de silex (Kotarba 1998). Comme il est d’usage, le potentiel
du site a été évalué mécaniquement (Eccard 2006) : quatre
silos et un épandage de céramiques du premier âge du Fer
ont ainsi été révélés. Par la suite, une fouille s’est déroulée
au cours du mois de décembre 2007 sous la direction de B.
Sendra (Sendra, Mazière 2009).
133
2 L’aire d’ensilage
2.1. Présentation générale
Sur une supericie de 1590 m2, on dénombre huit silos, deux
fosses et un trou de poteau (ig. 3). Les structures les plus profondes furent explorées par moitié à la mini-pelle. La fouille
manuelle quant à elle, est intervenue uniquement pour les niveaux ayant livré des vestiges et pour les structures de faible
ampleur. En outre, une coupe géomorphologique de plusieurs
mètres de profondeur a été réalisée à proximité du lit du ruisseau des Ayres ain de qualiier les dynamiques sédimentaires propres à ce petit cours d’eau. Elle a permis de mettre
❚ 3 Plan (A) et coupes (B) du site
(B. Sendra, F. Mazière).
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en évidence une séquence détaillée qui s’étire du Néolithique
à l’Antiquité et au sein de laquelle l’âge du Bronze inal et le
premier âge du Fer sont bien représentés. Ces observations
nous renseignent sur l’environnement du site (Pallier, Martin
2009 ; Mazière et al 2012).
Les creusements entaillent les colluvions issues de terrains situés plus en hauteur (marnes bleues ou sableuses)
et des bancs de calcaire coquillier à gréseux. L’érosion,
combinée à l’action des labours, a endommagé le site ; les
fosses (1009 et 1031) et le sommet des silos (1007, 1010,
1029, 1030 et 1040) sont arasés. Pour les mêmes raisons,
aucun sol n’est conservé. C’est pourquoi, après le décapage mécanique, le terrain naturel afleure sur toute la
zone décapée, excepté dans la partie nord de cette aire où
se trouve un niveau (1036) de coloration plus sombre, de
quelques centimètres d’épaisseur, et mesurant 8 m de long
et 3 m de large. Il en a été extrait huit céramiques non
tournées. Il est dificile de savoir si ce niveau résulte des
dynamiques colluvionnaires ou s’il s’agit d’un lambeau de
sol préservé. L’érosion affecte notre perception de la topographie ancienne du site. Tel qu’il a été observé, le terrain
offre un pendage orienté nord sud. Au centre de la zone
décapée, après une légère rupture, la pente s’accentue à
mesure que l’on s’approche du ruisseau des Ayres.
Enin, les deux structures localisées en bordure de la fouille
(1046 et 1040) laissent penser que les limites du gisement
sont incertaines. L’emprise de décapage est sans doute trop
restreinte pour connaître le nombre de creusements qui
composent le site et pour évaluer son étendue.
2.2. Les silos
Hormis un trou de poteau et deux fosses (1009 et 1031), à
proil arrondi, à plan vaguement circulaire et de faible profondeur, dont la fonction reste indéterminée, les huit autres
creusements sont des silos. Leur implantation est relativement rapprochée, formant de la sorte une petite aire d’ensilage dans la moitié sud du décapage. On devine deux concentrations séparées par un espace vide long d’une dizaine de
mètres (ig. 3). L’une regroupe les silos 1014, 1007, 1010 et
1035, sur une supericie d’environ 30 m², l’autre est constituée
par les silos 1046, 1029, 1040 et 1030, d’une surface équivalente au premier groupe.
Leurs profondeurs varient de 0,80 à 1 m environ. Seuls deux
silos (1014 et 1046), se trouvant au centre de l’aire décapée,
semblent mieux conservés. La hauteur du remplissage est
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comprise entre 1,34 m pour l’un, et 1,80 m pour l’autre. Hormis des variations liées à l’inclinaison des parois du creusement et du diamètre du fond (entre 1,5 et 2 m), la forme
des silos est identique, tout comme leurs dynamiques de
comblement (ig. 4 A). Ces silos présentent tous un proil
tronconique, des parois droites et un fond plat. À la base, le
sédiment provient de l’érosion ou de l’écroulement des parois. Il s’accumule en remontant contre les limites de la structure, dessinant, en coupe, une couche à proil concave. Les
niveaux médians sont constitués d’apports limono-argileux
sans mobilier. Ils sont interrompus par des remblais d’origine
domestique ou/et par des effondrements de parois. La partie
sommitale du comblement se compose de colluvions ines
qui peuvent inclure de rares indices anthropiques (annexe 1).
L’estimation du volume de chaque silo tient compte des parties détruites par l’érosion, soit une vingtaine de cm environ
(ig. 4 B et ig. 5 A). Quatre silos (1007, 1035, 1029 et 1030)
auraient une capacité de stockage comprise entre 10 et 20 hl,
trois autres (1010, 1014 et 1040) avoisineraient 25 hl. Un dernier silo (1046) se distingue par un creusement (45 hl) deux
fois plus important que ceux des deux premiers groupes.
3 Les vestiges : le mobilier, les restes
de céréales et d’animaux
3.1. Les catégories de vestiges et leur répartition
Les silos des Garennes se caractérisent par la faible quantité
de restes qui y ont été rejetés (ig. 5 B). Ceux-ci proviennent
essentiellement de ruissellement ou de rejets détritiques.
Ces vestiges se localisent essentiellement dans les silos
1007, 1010 et 1014, et ils appartiennent à la deuxième phase
de comblement.
La céramique est la catégorie de mobilier la plus nombreuse.
Elle se répartit de façon inégale puisque deux fosses (1007 et
1031) regroupent les trois quart de cette série et, a contrario,
sept structures sur les quatorze découvertes, ont livré moins
de dix fragments de céramique. Certains creusements en sont
d’ailleurs dépourvus. Les galets ou les grés, dont certains
sont altérés par le feu (1007, 1014 et 1046), attestent la présence de structures de combustion. Les pierres sont associées
à quelques fragments de torchis et à de l’argile crue compactée (1007). Ces « matériaux de construction » évoquent la présence d’aménagement hors-sol ; soit il s’agit du système de
fermeture du silo (un bouchon d’argile), soit ils signalent une
habitation. On mentionnera également quelques objets utilitaires : un tore en terre cuite (1009), quatre éclats de silex et
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les garennes (tourBes, hérault) : une aire d’ensilage du preMier âge du Fer
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❚ 4 Proils et types de remplissage des silos (B. Sendra, F. Mazière).
A : Planche synoptique représentant le remplissage des silos (vue en coupe).
B : Restitution du proil des silos (en pointillés)
et de leur capacité de stockage.
de quartz (1010 et 1007), quelques meules (1029) et une scorie en alliage cuivreux (1040). Les os d’animaux sont représentés uniquement par les ossements d’un équidé (1010). Les
graines et les charbons de bois sont également peu nombreux.
Aux Garennes, du fait de leur faible nombre, la répartition
des vestiges ne révèle rien de signiicatif sur le fonctionnement de l’aire d’ensilage, hormis peut-être, le cas particulier
des restes d’un équidé. De plus, ces vestiges ne relètent sûrement qu’une partie de l’organisation et des activités du site
(Buchsenschutz, Krausz 2006, 127). Enin, la surface exacte
de l’aire d’ensilage n’étant pas connue, toute rélexion d’ensemble demeure dificile.
3.2. La céramique
La céramique non tournée est la seule catégorie de vase
attestée sur le site. Dans l’ensemble, les pâtes ont un aspect
relativement homogène. La matrice argileuse est mélangée
ou à un in dégraissant de calcite visible à l’œil nu ou à des
coquillages pillés. Ces deux groupes de pâtes sont les plus
fréquents dans l’interluve Orb-Hérault tout au long de la
Protohistoire. Il est dificile d’interpréter ces observations
qui nécessiteraient des précisions par le biais d’analyses
microscopiques ain de déinir précisément les composants
pétrographiques et, par la même occasion, le lieu de provenance des argiles. Bien souvent, le lissage des surfaces
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de la céramique n’a pas facilité les
déterminations typologiques réalisées d’après la classiication du
Dicocer 1 (Py 1993 ; Passelac 1993,
273-291). Selon une quantiication
en « Nombre Minimum d’Individus », on dénombre dix-huit formes
de vases, dont trois sont indéterminées (ig. 6). Six pots rassemblent
un tiers des vases. Elles se répartissent en deux grandes familles de
formes. Les urnes à proil ovoïde
sans col (CNT-LOC U6a et b) sont
les plus nombreuses (quatre exemplaires). Ces pots au galbe adouci et
aux parois convexes reposent sur un
fond plat. Un de ces vases est pourvu d’une ligne d’impression située
sur la partie haute du col (ig. 6 C
no 2). Ce même vase pourrait être
doté d’un diamètre d’ouverture
d’environ 22 cm. On disposerait
d’un vase du même type, mais d’un
gabarit plus petit, dont le diamètre
d’ouverture est de 12 cm (ig. 6 F
no 2). Les urnes à col haut divergent
forment le deuxième groupe (deux
exemplaires), mais il est dificile
❚ 5 Volume des silos et répartition des diférents
types de vestiges (B. Sendra, F. Mazière).
de reconstituer précisément leur
proil, puisque seuls les bords sont
conservés. Cependant certains détails méritent toute notre
externes a fait disparaître les traces de façonnage. On disattention. Les deux exemplaires conservés (SI1007 et
tingue malgré tout des jointures bien visibles surtout au
1015) sont pourvus de col haut de 10 à 17 cm dont la paroi
contact du col et de la panse et, entre le fond et le corps du
nettement concave se termine par une lèvre arrondie ou
récipient. Au demeurant, la présence en surface et sur les
aplanie. Dans un cas, le prolongement entre l’ouverture et
tranches de quelques macrotraces ténues a contribué à préla vasque est souligné par un très léger ressaut et par une
ciser les modes de façonnages des vases. Il semblerait qu’ils
ligne de petits traits incisés verticaux (ig. 6 B no 1). Un
soient montés au colombin par pans de 5 à 10 cm de hauteur,
de ces vases est décoré de chevrons incisés (ig. 6 E no 6).
associés ensuite quand la pâte était encore fraîche. Notons
Dans cette famille de vase, on classera aussi un fragment
pour terminer que d’un point de vue technique, on ne disde panse arrondie décorée de larges cannelures horizontingue aucune différence entre les vases de petites dimentales (ig. 6 A no 1). Ces vases se rapprochent des formes
sions et ceux d’un gabarit plus important. Si leur fabrication
CNT-LOC U1a et d. Deux fonds plats mesurent respecrépond à une technique traditionnelle éprouvée au moins
tivement 14 et 15 cm de diamètre et un troisième 25 cm
depuis le Bronze inal, la conduite de la cuisson semble
(ig. 6 A no 2 ; ig. nos 7 et 8). Ils appartiennent sans doute à
plus aléatoire. D’une part, parce que les surfaces qui sont
la famille des pots. On soulignera l’absence de pied haut.
dans leur ensemble de couleur brune avec des variantes du
Les neuf coupes et coupelles constituent les deux tiers de la
gris au noir, présentent ici et là, des zones de colorations
vaisselle. Parmi celles-ci, deux coupes présentent un prorouge orangé. D’autre part, la terre cuite se caractérise par
il à parois convexes plus ou moins sub-hémisphériques.
une faible résistance. Il a été découvert 469 fragments de
Elles semblent dotées d’une vasque profonde (CNT-LOC
céramiques non tournées. L’échantillon est quantitativeC1d1). Une coupe de ce genre présente un diamètre de
ment faible. Par conséquent, il est fort probable qu’il ne
34 cm (ig. 6 F no 1). On notera la présence de deux courelète qu’une partie du faciès du site. La fragmentation
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les garennes (tourBes, hérault) : une aire d’ensilage du preMier âge du Fer
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❚ 6 Les formes de vases en céramique non tournée (F. Mazière).
A : Mobilier du silo 1040. 1 : panse d’urne décorée de cannelures horizontales, 2 : fond plat.
B : Mobilier du silo 1015. 1 : urne à col haut, 2 : coupe tronconique.
C : Mobilier du silo 1031. 1 et 2 : urnes à proil ovoïde.
D : Mobilier du silo 1019. 1 : tore, 2 : coupe tronconique.
E : Mobilier du silo 1024. 1, 2 et 3 : coupelles hémisphériques, 4 : coupe tronconique, 5 : coupe à parois convexe, 6 : panse d’urne décorée de
chevrons incisés, 7 : fond plat.
F : Mobilier du silo 1007. 1 : coupe à paroi convexe, 2 et 5 : urnes à proil ovoïde, 3 : urne à proil ovoïde, 6 : urne à col haut, 7 et 8 : fonds plats.
G : Nombre de formes de vases (valeurs exprimées en NMI).
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pelles à parois convexes (CNT-LOC C1a), l’une de 10 cm
de diamètre (ig. 6 F no 3), l’autre se caractérise par un bord
de 11 cm de diamètre et un fond plat légèrement évidé de
7 cm (ig. 6 E no 1). Trois autres coupes tronconiques complètent cette série (ig. 6 B no 2 ; F no 4). Le bord prolonge
directement les parois rectilignes de la vasque qui dessine
un proil en tronc de cône (CNT-LOC C3a).
Le site ne livre ni importation méditerranéenne, ni production régionale tournée. La faiblesse de l’échantillon
explique sans doute en grande partie cette situation. Pour
rappel, à Saint-Jean-de-Caps (Mailhac, Aude), une seule
importation est associée à 6000 tessons modelés (Boisson
2002, 9). Pour autant, cette absence mérite d’être soulignée puisque, entre la in du VIIe s. et le début du siècle
suivant, les céramiques importées, bien que peu nombreuses, circulent dans la vallée de l’Hérault (pour la liste
exhaustive de ces découvertes voir : Garcia 1995, 142).
Elles sont attestées d’une part à La Monédière (Bessan,
Hérault), réputée pour avoir livré à partir du second quart
du VIe s. av. J.-C. un taux important de mobilier importé
de qualité (Nickels 1989b, ig. 39 et 44), et d’autre part
à la nécropole de Saint-Julien (Pézenas, Hérault), sise à
proximité de l’aire d’ensilage. Dès les années -610/-590,
sept dépôts de cet ensemble funéraire sont pourvus de
vases importés (Dedet et al. 2006, 153), notamment quatre
stamnoi d’origine « grecque » et deux canthares en bucchero étrusque. L’absence de céramique importée dans les
silos des Garennes pourrait s’expliquer par une politique
de dépôt qui favorise le don de biens de prestige au mort,
au dépend d’un partage entre les héritiers et le reste de la
communauté (Testart 2004). Mais on pourrait envisager
aussi qu’il n’y ait pas eu d’importations sur le site.
3.3. Les objets en terre cuite, en pierre et en métal
La fosse 1009 a livré un fragment mal conservé de tore en
terre cuite (ig. 6 D no 2). Celui-ci dessine une forme sphérique (Ø : 12 cm) dont le centre est muni d’une ouverture
circulaire. Le matériel lithique (non iguré) se résume à
deux éclats de silex et deux éclats de quartz blanc informes.
Un premier éclat de silex provient du silo 1010 ; c’est une
pièce allongée, épaisse (45 mm sur 20 mm), obtenue sur
du silex à grain in opaque qui a été chauffé. Sa face supérieure présente une plage corticale pelliculaire et trois négatifs d’enlèvements corticaux. Le bulbe est épais et témoigne
d’une percussion directe dure. Le deuxième éclat provient
de la fosse 1007, il mesure 25 mm sur 13 mm. Il a été obtenu
sur un silex local de couleur blanche par percussion directe
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dure. Le matériel de mouture est rare et exclusivement en
basalte. Il est représenté par de rares éléments informes
(SI1029 et 1031) de meules à va-et-vient. L’un de ces fragments appartient à la partie mésiale d’une pièce mobile.
Enin, hormis une minuscule scorie en alliage cuivreux
(SI1040), on soulignera l’absence d’objets métalliques.
3.4. Les restes végétaux carbonisés de la fosse 1031
(par I. Figueiral)
L’ensemble carpologique2 identiié est dominé par l’orge vêtue (Hordeum vulgare var vulgare) ce qui pourrait indiquer
que les restes soient issus d’un seul rejet, et donc d’un dépôt
très rapide. L’amidonnier (Triticum dicoccum) est aussi présent. Il s’agit de céréales vêtues, dont l’enveloppe les protège
des insectes et des rongeurs lors du stockage. Ces espèces
s’adaptent bien aux sols pauvres et l’orge résiste aux intempéries (Marinval 1988). Nous signalerons la présence d’autres
essences : Setaria sp. (setaire / millet) et Avena sp (avoine).
Les caractères morphologiques observés ne nous permettent
pas d’effectuer une identiication spéciique ni d’obtenir des
informations écologiques plus précises. Parmi les plantes sauvages, on notera le chénopode blanc (Chenopodium album),
la renouée des oiseaux (Polygonum cf. aviculare) et l’ivraie
(Lolium type perenne / rigidum). Les chénopodes sont des
mauvaises herbes liées aux cultures tandis que la renouée
et les ivraies s’associent à la fois aux champs des cultures
(mauvaises herbes des cultures) et aux friches / décombres /
bordure des chemins (plantes rudérales). Les gaillets (Galium
sp.) sont considérés comme des plantes envahissantes.
Ces résultats présentent des concordances avec d’autres sites
de l’âge du Fer languedociens, notamment, si l’on considère
l’importance de l’orge vêtue (Bouby, Ruas 2005 ; Alonso et
al. 2007). Pour rappel, dans le Midi de la France, l’orge vêtue
connait une extension remarquable à partir du Bronze inal,
et devient une céréale prépondérante jusqu’à la période romaine : plusieurs hypothèses expliqueraient cette expansion,
l’exploitation des terres pauvres ain de nourrir une population grandissante, la production de bière ou de complément
alimentaire pour le bétail (Ruas, Marinval 1991).
3.5. Le squelette d’équidé du silo 1010
3.5.1. Étude archéozoologique des portions du sque‑
lette d’équidé (par V. Forest)
Les restes d’animaux conservés sont représentés uniquement par une partie de l’assemblage osseux du silo 1010
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les garennes (tourBes, hérault) : une aire d’ensilage du preMier âge du Fer
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(Eccard 2006). Les ossements avaient
été récupérés à la suite d’un coup de
godet, ceux restants enfouis n’avaient
pas été touchés (ig. 7 A). La fouille
s’est attachée à les dégager précautionneusement. La conservation de
la matière osseuse est médiocre. Elle
est fragilisée par une forte dissolution
de ses constituants minéraux. Les organes osseux ont en conséquence mal
supporté les prélèvements. De plus, en
séchant, le sédiment est devenu granuleux et il n’a pas assuré une bonne
contention naturelle des organes.
Tous les ossements identiiés sont issus d’une portion de squelette d’équidé (ig. 7 B) comprenant la tête, le cou
et le thorax. Cependant, chacune de
ces zones n’est pas ostéologiquement
complète. Ainsi, l’arcade incisive supérieure est représentée uniquement
par un coin (incisive 3) droit. Parmi
les autres dents supérieures, manquent
la prémolaire 2 droite, une molaire ou
une prémolaire gauche. Le crâne est
très partiellement conservé. Dans les
nombreux débris découverts lors du
diagnostic, ont été reconnues uniquement les zones rostrales des os nasaux
gauche et droit. En place dans les prélèvements de la fouille et d’après les
clichés photographiques, iguraient
des portions de la partie caudale du
crâne. En face dorsale, subsistaient la
partie caudale des os frontaux gauche
et droit et le prolongement pariétal au❚ 7 La carcasse d’équidé (silo 1010) (V. Forest).
tour de la crête sagittale externe, qui
A : Organes squelettiques conservés (gauches et droits).
B : Positionnement des diférents organes.
s’achevait par la protubérance occipitale externe. Plus ventralement, les
zones rétro-orbitaires fronto-temporieures ont presque toutes disparu à l’exception d’une prérales étaient en connexion apparemment assez stricte avec
molaire 3 ou 4 gauche et d’une prémolaire 2 droite. Les
les zones articulaires temporo-mandibulaires. Cette cohétrois premières vertèbres cervicales, dont l’atlas et l’axis,
sion se poursuivait avec les zones pétreuses (dont les rochers) des os temporaux gauche et droit. Les deux faces se
sont absentes. Puis un train de vertèbres en connexion
stricte part de la quatrième vertèbre cervicale et s’achève
réunissaient autour du foramen magnum grâce aux deux
sur la dixième vertèbre thoracique dont il manque la parcondyles occipitaux. Toutefois les constituants de la face
tie caudale. Les vertèbres thoraciques sont accompagnées
ventrale du crâne (dans le sens caudo-rostral, le basi-occipital, le sphénoïde et les palatins) et les os hyoïdes mandes côtes droites correspondantes, mis à part la première.
Elles sont en connexion étroite avec le rachis. D’après les
quaient. Les mandibules apparaissent par cinq fragments
clichés photographiques quatre autres côtes étaient préde paroi et un bord de l’angle ventral droit. Les dents infé-
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sentes. Leur très mauvais état de conservation n’a permis ni
d’en faire une identiication taxinomique ni de les latéraliser.
La consistance des débris, similaire à celle des autres côtes,
nous les a fait attribuer aussi aux équidés. D’après les clichés
photographiques, la portion rachidienne et les côtes droites
sont en connexion stricte. Les vertèbres cervicales sont dans
le prolongement anatomique « de repos » des vertèbres thoraciques. Au contraire, la tête, posée sur sa face dorsale, est
décalée par rapport au tronçon rachidien cervical. La région
nucale est à hauteur des troisième et quatrième vertèbres
thoraciques. Son orientation caudo-rostrale est identique à
celle du rachis thoracique et oblique par rapport au cou. Les
quatre autres côtes traînent. Deux sont posées sur le thorax.
Au contraire la troisième repose sous les extrémités sternales
des côtes 9 et 10. Enin la quatrième côtoie la tête à l’opposé
du thorax.
La reconstitution de l’histoire de ce dépôt passe par la
restitution de l’état avant le diagnostic, dans la mesure où
l’essentiel des ossements bougés alors a été ramassé. La
moitié dorsale du crâne devait être intacte. L’irrégularité de
la présence des éléments de la partie ventrale du crâne et
les quelques reliquats des mandibules laissent supposer que
ces éléments étaient présents antérieurement. Mais comme
ils devaient être en relief par rapport aux autres ossements,
il est probable qu’ils aient été très sérieusement endommagés par des mouvements de sols (labours modernes
par exemple). Ceux-ci peuvent être aussi responsables de
la disparition des trois premières vertèbres cervicales si le
cou s’incurvait vers la surface du sol. Toutefois, il ne nous
semble pas qu’ils aient pu déplacer aussi fortement la tête,
éliminer les côtes gauches et le sternum, sans déstabiliser
quelque peu les connexions intervertébrales (en particulier
dans un sol compact moderne). Les sédiments ont donc dû
sceller une tête entière, une portion rachidienne cervicothoracique et une large portion de paroi thoracique droite.
Quatre côtes erratiques accompagnent cet ensemble.
L’hypothèse du dépôt d’un squelette entier peut être écartée
à cause de l’absence du membre thoracique droit et surtout
de sa ceinture, la scapula. En effet, cet organe est anatomiquement plaqué sur la partie dorso-crâniale de la face
latérale du thorax. En conséquence si elle avait été présente,
elle aurait dû rester coincée sous celui-là à l’instar d’une des
quatre côtes isolées.
L’absence des têtes costales gauches implique que les côtes
ont disparu avant le dépôt. Hormis la survenue d’évènements
extraordinaires, il est donc probable que la carcasse abandonnée était dépourvue des appendices thoraciques, du panneau
gauche de la paroi thoracique et du sternum. Il est impossible
Documents d’Archéologie Méridionale, tome 36-213 © ADAM éditions, 2015
de dire si la partie caudale du squelette (vertèbres lombaires,
bassin et membres pelviens) était attenante. En effet, en symétrique des premières vertèbres cervicales, les ossements placés au-delà de la dixième vertèbre thoracique ont pu être totalement emportés par les éventuels labours. Un mouvement
peut être envisagé après le dépôt, si le colmatage de la dépression n’a pas été rapide. La tête pouvait se placer initialement
en connexion anatomique dans le prolongement du cou. Posée
en équilibre instable sur sa face droite, elle aurait pu pivoter
sur sa face dorsale et glisser le long de l’axe rachidien, les liens
conjonctifs s’étant facilement rompus lors de la décomposition
sous l’effet du poids de la tête.
D’après l’usure du coin supérieur l’animal était un adulte déjà
assez vieux, d’environ 16 à 17 ans (Cornevin, Lesbre 1894).
Les dessins des crêtes d’émail des prémolaires et des molaires
sont caballins (Cornevin, Lesbre 1894). Les dimensions des
divers organes squelettiques conservés évoquent un animal de
quelque 1,20 à 1,30 m au garrot, corpulence modeste d’après
une comparaison avec des équidés de notre collection de comparaison.
Pour résumer, les vestiges osseux trouvés dans le silo 1010
proviennent probablement tous d’un même équidé, le plus
probablement un cheval qui était plutôt âgé. Bien que l’homme
ait pu dépecer l’animal avant de jeter des morceaux de la carcasse, néanmoins sans laisser de trace de découpe, le dépôt
d’un morceau de carcasse secondairement à une première
décomposition nous semble le plus probable.
3.5.2. Analyse paléogénétique de l’équidé du silo 1010
(par M. Pruvost)
L’analyse paléogénétique a été réalisée sur un fragment de
côte d’équidé à l’Institut archéologique allemand (Deustches
Archäologisches Institut, Berlin). L’objectif de cette étude
était de tester les conditions de préservation de l’ADN sur le
site et d’établir le proil génétique de cet individu ain de le
replacer dans un contexte plus large grâce aux données obtenues précédemment dans ce laboratoire par l’analyse de 150
ossements d’équidés datés du Pléistocène à l’âge du Fer et provenant des plaines d’Eurasie et de la péninsule ibérique.
700 mg d’ossement ont été prélevés pour cette étude. La partie
supericielle de l’os naturellement exposée à de nombreuses
sources de contamination externes a été retirée à l’aide d’un
scalpel. L’ensemble des expériences a été réalisé selon les
règles établies par la communauté scientiique (Champlot et
al. 2010) dans des laboratoires distincts pour chaque étape de
l’analyse ain de limiter les contaminations. Le fragment d’os
a été broyé en présence d’azote liquide pour éviter les élévations de température qui pourraient entraîner la dégradation
fichier ÉDITEUR destiné à un usage privé
les garennes (tourBes, hérault) : une aire d’ensilage du preMier âge du Fer
de l’ADN. Ain de reproduire les résultats et de conirmer leur
authenticité, deux extractions d’ADN indépendantes ont été
réalisées à partir d’environ 350 mg de poudre d’os chacune.
L’ADN a été extrait et puriié par ixation sur la silice. L’ADN
a été ampliié par la méthode de PCR en multiplex. L’ampliication et l’analyse des séquences d’ADN ont été effectuées.
Plusieurs marqueurs génétiques ont été analysés. D’une part,
la région contrôle de l’ADN mitochondrial (247pb) et d’autre
part, la couleur de la robe des chevaux (ADN nucléaire). La
région contrôle est une région hypervariable de l’ADNmt qui
présente des polymorphismes entre individus d’une même espèce et une transmission uniquement maternelle qui simpliie
les analyses phylogénétiques. Ces caractéristiques en font en
général le marqueur de prédilection pour les analyses biogéographiques au sein d’une espèce. Ce marqueur est aussi privilégié pour les analyses paléogénétiques. En effet, l’ADNmt est
environ 1000 fois plus abondant que l’ADN nucléaire dans les
cellules vivantes et a donc une probabilité plus grande d’être
préservé dans les échantillons fossiles. Cependant, les études
réalisées sur l’ADNmt des chevaux modernes montrent une
très grande variabilité de ce marqueur au sein de toutes les
races et aucune structuration phylogéographique (Cieslack et
al. 2010). Il est ainsi impossible d’attribuer un type d’ADNmt
particulier à une région ou une race, même rustique… Grâce
aux avancées dans la compréhension de la détermination génétique de la couleur de la robe chez les chevaux modernes,
il a été possible de concevoir un système de marqueurs génétiques nucléaires liés aux principales robes présentes chez les
chevaux actuels. En effet, les couleurs (alezan, noir et isabelle)
ainsi que certaines dilutions (champagne, crème, silver) et certaines taches (pie, overo, sabino, léopard) ont été bien décrites
et sont dues à des mutations soit d’un seul nucléotide soit
d’une très courte délétion. Ces phénotypes peuvent donc être
analysés par une approche paléogénétique basée sur l’analyse
de séquences très courtes (Pruvost et al. 2012).
Pour cette analyse préliminaire, seuls les marqueurs nucléaires
liés à la couleur de la robe ont été analysés. Chaque résultat présenté a été reproduit au moins deux fois pour chaque
extraction et tous les témoins négatifs réalisés au cours des
différentes étapes n’ont pas montré la présence de contaminations. L’ossement d’équidé du site archéologique des Garennes
a permis d’obtenir des résultats positifs et reproductibles pour
les douze marqueurs nucléaires étudiés. L’ADN est donc relativement bien conservé dans cet échantillon.
Le résultat pour chaque gène se présente sous la forme
de deux allèles, l’un appelé sauvage car ne présentant pas
de mutation responsable d’une couleur particulière, l’autre
muté sera responsable d’un phénotype particulier. Ainsi
pour le gène ASIP, l’allèle muté (a) est responsable du phé-
141
notype noir. En l’absence de mutation sur les gènes ASIP
et MC1R, le cheval sera bai.
Chaque individu présente deux versions du même gène qui
peuvent être identiques (homozygote) ou pas (hétérozygote).
En fonction de la dominance d’un allèle sur l’autre, le phénotype sera différent. Par exemple, le cheval des Garennes est
hétérozygote pour le gène MC1RT (E/e) mais il n’est pas de
couleur alezan car l’allèle muté (e) est récessif par rapport à
l’allèle sauvage (E). Par contre, le caractère Roan est dominant
par rapport à l’allèle sauvage, le cheval des Garennes a donc
une robe roan, c’est-à-dire qu’il possède des poils blancs disséminés sur une robe plus sombre. À l’état homozygote cette
mutation n’est pas viable.
De plus, l’allèle muté a été retrouvé à l’état homozygote pour
le gène ASIP. On en conclut donc que le cheval des Garennes
a une robe roan sur une base noire ce qui est appelé Blue
roan. Le phénotype noir est présent chez les chevaux sauvages d’Europe centrale et de la Péninsule Ibérique dès le Ve
millénaire av. J.-C. et se retrouve chez environ 25 % des chevaux domestiques de l’âge du Bronze en Europe (Ludwig et
al. 2009). Mais le cheval des Garennes est pour l’instant le
seul individu de notre échantillonnage (104 ossements analysés datés du Pleistocène à l’âge du Fer et répartis des plaines
eurasiennes jusqu’en Espagne) qui présente une robe roan. Ce
résultat obtenu à partir d’un individu ne permet pas de dresser
de conclusions sur son origine mais il représente la première
tentative couronnée de succès d’obtenir de l’ADN nucléaire à
partir d’un ossement dans cette région.
4 Bilan et questionnements
sur l’interprétation du site
4.1. Chronologie de l’occupation
Les vases non tournés des Garennes présentent des parentés
avec ceux exhumés dans la nécropole voisine de Saint-Julien
(Dedet 1974 et par exemple Dedet et al. 2006, ig. 4 et 5). Si
l’on se ie à la périodisation d’A. Nickels (1990, 4-6) ou à celle
proposée plus récemment (Dedet et al. 2003, 170), la datation
des vases des Garennes se situerait entre le troisième quart
du VIIe s. av. J.-C. et la première moitié du VIe s. av. J.-C. En
attendant l’inventaire complet des tombes de cette nécropole,
on utilisera pour comparaison d’autres sites contemporains.
Les coupes à parois convexes et à vasque profonde, ou
encore, celles tronconiques ou sub-hémisphériques sont
fichier ÉDITEUR destiné à un usage privé
p. 131-154
Florent Mazière, Benoit sendra, Vianney Forest, isaBel Figueiral, Mélanie pruVost
142
attestées depuis le Bronze inal II-III (Guilaine et al. 1989,
282) et perdurent tout au long du premier âge du Fer. De
la même façon, les coupelles hémisphériques apparaissent
au VIIIe s. av. J.-C., se généralisent durant le premier âge
du Fer et elles sont encore utilisées au cours du second
âge du Fer. Une grande partie de la vaisselle de table des
Garennes se compose donc de formes épurées, reproduites
sur la longue durée et qui inalement n’apportent que peu
d’informations sur le plan chronologique. En revanche,
deux types de vases offrent une meilleure perspective.
Premièrement, les urnes ovoïdes à col haut divergent
(CNT-LOC U1-U2). Elles se généralisent dès la deuxième
moitié du VIIe s. av. J.-C. comme l’atteste la série de la
nécropole du Peyrou à Agde (Hérault) (formes E2, E3, J2,
J3 de Nickels 1989a, 300 et 305-306). Elles sont toujours
représentées dans les niveaux les plus anciens de La Monédière à Bessan durant le premier quart du VIe s. av. J.-C.
(Nickels 1989a, 105-107). Les fosses de Carsac II (Carcassonne, Aude), dont une nouvelle proposition de datation placerait un ensevelissement plus étalé dans le temps
jusque dans le courant du milieu du VIe s. av. J.-C., en ont
livré en grande quantité (formes I.1, I.2 et I.3 de Rancoule
1986, ig. 9). Les séries de Mailhac (Aude) sont déterminantes pour préciser la datation de ces urnes, entre -625
et -550/-525 av. J.-C. (Boisson 2002 ; Gailledrat, Taffanel
2002, 239-240). Les urnes ovoïdes sans col (CNT-LOC
U6) apparaissent au début du premier âge du Fer (Taffanel, Janin 1998, 255) mais elle sont surtout utilisées au
cours de la seconde moitié du VIIe s. av. J.-C. (formes E1a
de Nickels 1989a, 299-300) et pendant la première moitié
du siècle suivant.
On se rend compte que le mobilier des Garennes offre peu
de points communs avec la période « classique » du Grand
Bassin I telle qu’elle a été déinie au Peyrou (Agde, Hérault) par A. Nickels (Nickels 1989a, 289-317). Les urnes
à col haut du VIIe s. av. J.-C. présentent des caractéristiques morphologiques sensiblement différentes : le galbe
de la vasque est nettement plus arrondi, la jonction entre
le col et le corps du vase est plus anguleuse et les pieds
hauts sont couramment attestés. D’autres particularités
qui caractérisent ce faciès, comme par exemples les urnes
à proil « situliforme » ou les décors excisés, sont absents
de notre répertoire. Cette petite série ne pourrait donc être
antérieure au dernier quart du VIIe s. av. J.-C. En l’absence
d’importations, les silos seraient comblés selon toute vraisemblance, avant le deuxième quart du VIe s. av. J.-C., moment où les produits importés deviennent plus fréquents.
Pour conclure, en tenant compte des incertitudes relatives
à la faiblesse de l’échantillon, la datation de cet ensemble
pourrait être ixée entre -625/-600 et -575 av. J.-C.
Documents d’Archéologie Méridionale, tome 36-213 © ADAM éditions, 2015
4.2. Un paléoenvironnement dominé par la présence
de l’ancien étang
À l’occasion des travaux d’archéologie préventive menés
dans le cadre de l’A 75, les principales caractéristiques
sédimentaires et environnementales du site des Garennes ont
pu être précisées grâce à une coupe stratigraphique pratiquée
à proximité du ruisseau des Ayres (Jorda 2006 ; Pallier, Martin 2009 ; Mazière et al. 2012, 16-20). Contre toute attente, à
la Protohistoire, l’ancien étang de Pézenas aurait présenté un
terrain ponctuellement inondé plutôt qu’une véritable étendue
d’eau stagnante, et cela, depuis la période néolithique. De plus,
dans un autre transect topo-sédimentaire réalisé en bordure
de l’ancien étang, la densité de mobilier archéologique récolté
montre que cet espace était parcouru depuis la in du Néolithique. Il est vraisemblable que ces terres aient pu être dévolues aux activités agricoles traditionnelles pendant au moins
une partie de la Protohistoire, en l’occurrence au premier âge
du Fer, puis, au cours de l’Antiquité, comme en témoigne le
mobilier céramique recueilli, attribuable sans doute à des
amendements. Aux Garennes, la malacologie signale d’ailleurs la présence de milieux rudéraux et culturaux. Les études
pluridisciplinaires révèlent donc une mise en valeur des sols
hydromorphes sans doute par le biais de cultures, peut-être
dès le Néolithique, mais certainement durant les phases les
plus anciennes de la Protohistoire.
Pour résumer brièvement la situation paysagère ancienne, dès
le Bronze inal I-II, le secteur des Garennes est exploité, et
ce milieu reste ouvert durant le premier âge du Fer. La zone
basse qui correspond à l’ancien étang est sans doute cultivée.
4.3. Un site essentiellement dédié à la culture et à la
conservation des céréales
Les quelques éléments à notre disposition évoquent diverses
activités, la plus évidente d’entre elles est la conservation des
céréales. La fonction dévolue au silo est celle du stockage de
grandes quantités de denrées alimentaires pour les conserver
sur une longue durée. Ce type de structure qui apparaît au
Néolithique, constitue un mode privilégié de stockage à la
in de l’âge du Bronze et à l’âge du Fer en Languedoc (Garcia 1987, 91-92). L’analyse de phytolithes dans quelques silos
protohistoriques d’Île de France ont montré que les céréales
peuvent être stockées dans différents états de transformation,
soit sous forme de grains vêtus ou décortiqués, soit sous forme
d’épis ou d’épillets (Cammas et al. 2005, 50-51). Le mécanisme de fonctionnement de ce mode de conservation est bien
fichier ÉDITEUR destiné à un usage privé
les garennes (tourBes, hérault) : une aire d’ensilage du preMier âge du Fer
connu. Les denrées alimentaires doivent être déposées en une
seule fois. Puis, la fosse est oblitérée hermétiquement assurant
ainsi une atmosphère en aérobie, préalable indispensable qui
conditionne la conservation sur la longue durée de matériaux
périssables. Les restes de terre crue retrouvés dans les silos
témoignent peut-être de ce genre de fermeture. Une fois ouvert, le contenu du silo nécessite d’être prélevé rapidement. Ne
connaissant ni la capacité réelle de ces silos, ni leur nombre,
il nous est apparu illusoire de tenter une estimation globale
volumétrique, qui doit dépasser 184 hl au total.
Les dynamiques de remplissage montrent que les silos des
Garennes ont été utilisés de façon simultanée ou dans un
court laps de temps. Le sommet des remplissages ne recèle
aucun indice anthropique, y compris les silos 1014 et 1046 qui
sont mieux conservés, ce qui suppose que l’aire d’ensilage aurait été délaissée avant que les silos ne soient comblés et donc
rendus inutilisables.
D’autres activités que celles liées à la conservation des céréales sont signalées. Les tores, dont la fonction demeure
énigmatique, pourraient se rapporter à la fabrication ou à la
cuisson de vases en céramique. Le macro outillage lithique et
la scorie en alliage cuivreux ne sont guère signiicatifs.
4.4. Le dépôt de cheval du silo 1010 : résultat d’un
rituel ou simple reste détritique ?
La présence d’une portion de carcasse d’équidé dans la partie médiane du remplissage du silo 1010, pose des problèmes
d’interprétation. En effet, nous nous sommes interrogés sur le
sens à donner à ces restes : s’agit-il d’un témoignage d’un geste
à connotation rituelle ou plus simplement, du rejet d’une carcasse abandonnée ?
Commençons cette étude par le cheval lui-même. C’est un animal adulte, de petite taille et grâce à l’analyse ADNmdt, on
sait que sa robe est noire, parsemée de taches blanches ou de
poils blancs. Les ossements conservés se sont peu dispersés et
ils sont positionnés à la même altitude, à mi-hauteur du remplissage. Seule la partie avant du corps du cheval semble avoir
été déposée, dont quelques éléments sont restés en connexion
anatomique. En d’autres termes, nous sommes en présence
d’un dépôt secondaire ; l’animal a peut-être été déplacé quelque
temps après son décès, avant que sa partie avant ne soit déposée ou jetée dans le silo, puis recouverte de terre.
Les données archéologiques montrent que le cheval occupe
une place singulière dans le bestiaire symbolique gaulois. Tout
143
d’abord, c’est l’un des apanages des élites protohistoriques ; son
entretien nécessite en effet des ressources et donc un certain
niveau de richesse. Dans la seconde moitié du VIIe s. av. J.-C.,
les attributs se rapportant à la sphère équestre (mors, phalères,
bridons, pièces de char) déinissent un groupe social restreint et
exclusivement masculin (Mazière 2013, 187). De plus, le cheval est représenté gravé de façon schématique sur les stèles du
Midi (Arcelin 2000).
On suppose que certains silos du deuxième âge du Fer sont
parfois réutilisés à des ins cultuelles. Il devient alors le réceptacle de dépôts singuliers, tels des reliques humaines ou des
objets dévolus au bon déroulement du culte ou des banquets
(Ropiot, Mazière 2007, 379).
Les exemples de dépôts d’équidés supposés cultuels sont peu
nombreux et les modes d’enfouissement sont diversiiés. Pour ce
qui concerne le domaine méditerranéen, l’unique dépôt d’équidé
(une mâchoire de cheval) supposé cultuel en contexte domestique se situe à Roquefavour (Ventabren, Bouches-du-Rhône),
mais les circonstances de cette découverte sont imprécises
(Musso 1985, 75) (ig. 8). Plus au sud, en Catalogne centrale et
dans le bassin de l’Èbre, on rappellera tout d’abord les dépôts
d’équidés du site fortiié de Els Vilars (Arbeca, Lleida). On y
signale notamment un fœtus de cheval déposé dans une maison du premier âge du Fer. Sur le site de la Moleta del Remei
(Alcanar, Montsià), un petit creusement a livré des ossements
d’équidés recouverts d’une pierre plate (Belarte, Sanmarti 1997,
8 et 12). Les mentions de tels dépôts sont également attestées
dans le nord de la France (3), où l’on constate une évolution chronologique des modes de déposition : les « squelettes entiers ou de
grandes parties anatomiques de petits mammifères » sont plutôt
attestés entre le Bronze inal IIIb et le début du second âge du
Fer, alors qu’à la Tène moyenne et inale, « les dépôts de petite
partie anatomique triée de grands mammifères, sont plus fréquentes » (Gransar et al. 2007, 561). Jusqu’à la Tène inale, les
restes d’animaux peuvent être déposés, soit en connexion (une
partie du corps ou plus rarement le corps entier), soit éparpillés.
C’est l’avant-train du squelette qui est le plus souvent représenté.
Enin, notons que les dépôts primaires d’équidés se multiplient à
l’époque romaine (Lepetz, Méniel 2008, 157).
Pour résumer, « …tout dépôt osseux sortant de l’ordinaire ne
doit pas forcément orienter l’interprétation vers le sacré », mais
il est manifeste aussi que si l’on « refuse toute relation avec le
sacré par manque d’indices déterminants, on passerait alors à
côté du sujet dans la mesure où une grande partie des actes
sacriiciels ne laisse pas de traces caractéristiques ou peut se
confondre avec des gestes non religieux. … » (Lepetz, Van
Andriga 2008, 23 et 14). Finalement, le cheval est susceptible
d’avoir été utilisé dans le cadre de rites domestiques, mais
fichier ÉDITEUR destiné à un usage privé
p. 131-154
Florent Mazière, Benoit sendra, Vianney Forest, isaBel Figueiral, Mélanie pruVost
144
convenons-en, ce n’est pas un argument déinitif pour attribuer
ce dépôt à ce genre de gestuelle. Bref, toutes les conditions seraient réunies pour reconnaître un dépôt votif. Pour autant, en
l’état de la recherche, cette interprétation demeure une hypothèse parmi d’autres.
4.5. L’aire d’ensilage et les dynamiques de l’occupa‑
tion autour de l’ancien étang de Pézenas
❚ 8 Répartition des dépôts d’équidé en contexte domestique
(ont été exclus les dépôts de faune associés à des restes
humains durant le Bronze inal et le premier âge du Fer)
(F. Mazière).
1 : Roquefour (Ventabren, Bouches-du-Rhônes),
2 : Els Vilars (Aberca, Lleida),
3 : Moleta del remei (Alcanar, Montsià),
4 : Turo de la Font Casunya (Barcelona)
5 : Kerchleus (Saint-Pabu, Finistère),
7 : Lacrost (Varennes-sur-Seine, Saône-et-Loire),
8 : Grand Marais (Bucy-le-Long, Aisne),
9 : Les Prés Véry III (Pontpoint, Oise),
10 : « ZAC Object’Ifs Sud » (Ifs, Calvados).
Documents d’Archéologie Méridionale, tome 36-213 © ADAM éditions, 2015
L’aire d’ensilage des Garennes n’est pas un site isolé, elle se
trouve à proximité des nécropoles de Bonne-Terre et de SaintJulien et de deux autres occupations à vocation domestique
(ig. 9). L’une d’elle, Le Clos des Fontaynelles, mise au jour
lors d’une évaluation (Koziol 2006) correspond à une seconde
aire d’ensilage (voir Annexe no 2). Le site du Verdier reste
indéterminé car il a été découvert suite à des prospections de
surface (Feugère, Mauné 1995, 98). Les trois implantations
partageraient la même chronologie comprise entre -625/-600
et -575, leur emprise est également relativement modeste,
entre 200 et 1000 m2 et de plus, ils ne sont guère éloignés les
uns des autres, l’espacement entre deux gisements variant de
700 m à 1300 m. Ces trois points sont disséminés dans une
étroite plaine de forme vaguement trapézoïdale ouverte sur
l’ancien étang, à 1 km de sa limite actuelle, espace dont on
suppose qu’il était cultivé. Ils se répartissent sur une supericie maximale estimée à l’heure actuelle à 4,4 hectares, préférentiellement à lancs de coteaux entre 35 et 50 m d’altitude.
En effet, en deçà de la courbe d’altitude des 35/40 mètres,
on ne trouve aucun autre établissement. Cependant, compte
tenu de l’absence d’évaluation systématique dans l’ancien
étang, l’implantation humaine dans les zones les plus basses
demeure inconnue. Enin, toujours de la même époque,
quelques vases en céramique non tournée proviennent du
sommet de la colline de Saint-Siméon (Giry 1970 ; Feugère
et al. 1999, 223 ss.). Ces quelques vestiges découverts dans
un sondage ne permettent malheureusement pas d’apprécier
la juste nature et l’étendue exacte de la seule occupation de
hauteur du secteur. Dans ces conditions, l’articulation entre
les implantations de plaine et les vestiges repérés sur la hauteur demeure inconnue. De même, il est dificile de savoir si
la chronologie des vases des Garennes coïncide avec le complexe funéraire de Saint-Julien, ou avec celui de Bonne-Terre,
ou les deux à la fois, étant donné les dificultés pour apprécier
la chronologie d’utilisation des nécropoles et donc de leur lien
avec l’habitat.
En déinitive, dans la phase médiane du premier âge du Fer
(deuxième moitié du VIIe s./début VIe s. av. J.-C.), l’habitat
semble organisé de façon lâche, au plus près de la zone basse,
et il est associé à un ou deux ensembles funéraires.
5 Conclusion
La nature du site des Garennes, une petite aire d’ensilage,
est encore relativement atypique en Languedoc même si elle
rappelle d’autres découvertes récentes dont quelques unes
sont présentées dans ce dossier (Rascalou et al. ; Mazière et
fichier ÉDITEUR destiné à un usage privé
les garennes (tourBes, hérault) : une aire d’ensilage du preMier âge du Fer
145
❚ 9 Cliché aérien de l’IGN où ont été placés les diférents points d’occupation du début du premier âge du Fer (625 à 575 av. J.-C.) (Les limites de
l’ancien étang ont été soulignées par un trait en pointillés) (F. Mazière).
al. dans ce volume). Celle des Vignes de l’Espérance (Banyuls-dels-Aspres, Pyrénées-Orientales) offre de nombreux
points communs avec Les Garennes. Le site roussillonnais se
compose aussi de plusieurs pôles dont deux aires d’ensilage.
Celles-ci regroupent également un faible nombre de silos et
comme aux Garennes, les traces d’habitations sont discrètes.
L’exemple de Christol III à Carcassonne (Aude) montre toutefois que l’habitation peut se trouver à une centaine de mètres
de la zone où se concentrent les silos (Ropiot et al. 2011, ig. 2).
Aux Garennes, la présence d’un seul trou de poteau et le faible
nombre de vestiges laissent supposer que les silos se trouvent
à la périphérie de l’habitat. Le milieu naturel y est ouvert et
exploité, d’où l’idée d’une mise en culture de l’ancien étang et
de ses marges. Dans ce cas, il est tentant d’imaginer les silos
dans les champs, peut-être pour abriter les futures semences
destinées à être plantées dans les parcelles qui les abritent. Les
Garennes font, sans doute, partie d’un ensemble
plus étendu, constitué a minima de trois sites, dont
deux aires d’ensilage de taille modeste. Cette coniguration rappelle de toute évidence celle mise au
jour autour de l’étang de Saint-Preignan (Hérault),
à une dizaine de kilomètres de Pézenas, où divers
points de découvertes, dont des silos, se répartissent
aux abords de cette dépression (Espérou et al. 1995,
ig. 2). Concernant Les Garennes, on ne sait pas en
revanche si ces petites occupations correspondent
à des entités bien distinctes, à un habitat que l’on
qualiierait de dispersé, ou si, ensemble, elles forment un site polynucléaire. Les deux aires d’ensilage sont abandonnées, semble-t-il, simultanément,
préigurant un déplacement de la population sur les
hauteurs de la colline de Saint-Siméon, qui devient
pendant 200 ans le principal lieu de vie dans le
secteur de l’ancien étang de Pézenas. Le regroupement et le perchement sont donc concomitants. Et
c’est à ce moment que les sépultures masculines de
la nécropole de Saint-Julien livrent des panoplies
métalliques où les attributs du guerrier dominent
(Nickels 1990, 24). On se rend compte que les changements réalisés dans les modes d’occupation des
sols, notamment le passage d’un habitat de plaine,
dispersé ou polynucléaire, à l’oppidum, s’accompagnent également d’importantes évolutions qui
concernent cette fois l’organisation sociale de cette
communauté.
Florent MAZIÈRE
INRAP, UMR 5608 TRACES, Toulouse
Benoit SENDRA
UMR 5608 TRACES, Toulouse
Vianney FOREST
INRAP, Docteur vétérinaire, UMR 5608 TRACES, Toulouse
isaBel FIGUEIRAL
INRAP Méditerranée,
UMR 5140 « Archéologie des Sociétés Méditerranéennes », Lattes
fichier ÉDITEUR destiné à un usage privé
Mélanie PRUVOST
CNRS, UMR 7592 Institut Jacques Monod, Paris
p. 131-154
Florent Mazière, Benoit sendra, Vianney Forest, isaBel Figueiral, Mélanie pruVost
146
Annexes
ANNEXE 1 :
Catalogue des structures des Garennes (par B. Sendra)
FOSSE 1005
- Morphologie :
Son ouverture présente un plan circulaire de 0,30 m de diamètre. Le creusement est
très arasé, il est conservé sur 0,10 m. Il présente un proil cylindrique et un fond plat.
- Remplissage :
Le comblement est formé d’un niveau unique, peu anthropisé, à matrice limonosableuse homogène, marron moyen qui contient un cailloutis calcaire mêlé à des
éléments issus de l’encaissant.
FOSSE 1009
- Morphologie :
La forme de la fosse est sub-circulaire. Le diamètre à l’embouchure est de 1,10 m.
Elle est conservée sur 0,50 m de profondeur. Le proil est hémisphérique à fond
aplani. Les parois sont verticales, la paroi ouest est sensiblement plus évasée à
l’embouchure.
- Remplissage :
Le comblement a été divisé en trois couches. La couche inférieure (US 1011) est
constituée par un limon sableux brun homogène ; la partie médiane (US 1012) correspond à un sédiment proche de l’encaissant, incluant des fragments de marne
miocène remaniée. Enin, le comblement supérieur (US 1013) est à matrice limoneuse de couleur brun sombre et contenait des petits nodules de carbonates et
d’autres de terre rubéiée de couleur ocre.
FOSSE 1031
- Morphologie :
Son creusement possède un plan irrégulier, de forme vaguement sub-circulaire, d’environ 1 m de diamètre. Il présente des parois évasées et un fond
plano-convexe.
- Remplissage :
Le comblement est composé d’un horizon supérieur très limoneux qui inclut de très
nombreux charbons de bois ainsi que de nombreux carporestes végétaux (US 1058).
Il a livré des tessons de céramique non-tournée, des éléments de torchis, associés à
des gros blocs de grès, des galets de quartz roulés, des fragments de calcaire et du
matériel de mouture en basalte. Tous les matériaux présents portaient des stigmates
d’une chauffe. La base du comblement est constituée par une couche argilo-limoneuse proche de l’encaissant incluant des nodules de charbons intrusifs (US 1059).
SI 1007
- Morphologie :
En plan, il présente une forme circulaire de 1,30 m de diamètre. Le proil est tronconique à fond plat. Le volume est conservé sur 0,80 m de hauteur.
- Remplissage :
Le premier niveau se compose d’apports détritiques peu anthropisés. La couche
inférieure est composée par un sédiment à matrice limono-argileuse de couleur
marron moyen incluant des lentilles de marnes jaunâtres, un cailloutis calcaires et
de rares galets (US 1048). Le niveau sus-jacent (US 1049) est formé par un limon
argileux brun, hétérogène bariolé par des éléments du substrat. La partie médiane
du remplissage est formée par trois niveaux qui se mettent en place rapidement
et qui contiennent de nombreux rejets volontaires composés de matériaux domestiques. Tout d’abord, au contact de l’US 1049, une première strate à texture limonoargileuse de couleur brun moyen qui présente un pendage nord-sud assez prononcé.
Elle est intrusive et vient sceller des blocs de grès rejetés contre la paroi sud du silo,
qui forment une couronne (US 1050). Ces blocs sont de même module et, pour la
plupart, portent des stigmates de chauffe. La strate sus-jacente, de texture proche,
contient quelques fragments de torchis associés à des concentrations d’argile de
couleur ocre, compactées et plus ou moins indurées (US 1051). Le troisième niveau
se singularise par la présence d’un lit de tesson localisé sur un même plan horizontal. Le sédiment interstitiel est de texture argileuse de couleur brun foncé (US
1052). Le comblement supérieur est composé d’un premier niveau formé par des
colluvions très homogènes et de teinte marron clair. Il contient quelques nodules de
Documents d’Archéologie Méridionale, tome 36-213 © ADAM éditions, 2015
charbons et de terre cuite (US 1053). Sur ce niveau repose une lentille de substrat
remanié qui résulte d’un effondrement du goulot (US 1054). Le sommet du remplissage est constitué par un niveau à matrice limono-argileuse de couleur marron
moyen, dépourvu d’indices anthropiques (US 1055).
SI 1010
- Morphologie :
Il présente un plan circulaire irrégulier de 1,90 m de diamètre. Il dessine un
proil de forme tronconique à fond plat. Le creusement est conservé sur 0,70 m
de hauteur.
- Remplissage :
Le sédiment est homogène. Il présente une matrice de nature argilo-limoneuse, marron foncé incluant des poupées de carbonates, des restes de malacofaune, de rares
éléments de terre cuite, des fragments de céramique et des ossements d’équidés en
connexion. Ce niveau recouvre des packs de substrats qui résultent d’un effondrement massif du creusement, notamment de la partie sud et ouest (US 1057).
SI 1014
- Morphologie :
Il présente une embouchure circulaire de 1,30 m de diamètre. Son proil est tronconique à fond plat. Il est conservé sur 1,35 m.
- Remplissage :
La couche du fond est formée par un limon argileux compact de couleur marron
comportant de nombreux nodules argileux brun clair et adoptant un proil en
dôme (US 1015). L’US 1016, sus-jacente, est hétérogène. À l’intérieur, des liserés
horizontaux, composés par des limons triés, indiquent probablement des phases
d’iniltrations. L’US 1017 est constituée d’un limon argileux marron clair issu de
l’altération du creusement. L’US 1018 est de constitution semblable à l’US 1016,
elle inclut de rares galets. La phase médiane (US 1019) s’individualise nettement
par la présence de grès chauffés, à la base d’une couche homogène, argilo-limoneuse, brun foncé et qui contient de nombreux charbons de bois. Le niveau
sus-jacent (US 1020) est constitué par un limon-argileux compact, comprenant
de nombreux fragments de grès jaunâtres et quelques nodules de charbons. L’US
1021 est composée d’un sédiment proche de l’US 1019 mais ne contient pas de
matériaux allogènes. Le comblement supérieur (US 1022) se différencie peu de
l’encaissant.
SI 1029
- Morphologie
L’ouverture de ce silo est circulaire et mesure 1,20 m de diamètre. Le silo présente
un fond plat et des parois très évasées. Ce volume est conservé sur 0,85 m.
- Remplissage :
Dans le fond, une première strate se différencie peu de l’encaissant. Elle résulte de
la dégradation du creusement (US 1073). Le niveau sus-jacent adopte un proil en
dôme et il est constitué par un sédiment à matrice limono-argileuse marron moyen,
uniformément bariolé par des nodules de substrat (US 1074). Il inclut un cailloutis calcaire, quelques graviers, de nombreux charbons de bois centimétriques, des
nodules de terres cuites. Dans la partie sud, ce niveau est au contact d’une lentille
limono-argileuse très compacte de couleur brun moyen à cailloutis calcaire, recelant des charbons de bois et quelques galets (US 1075). La partie supérieure du
remplissage est constituée par un niveau homogène. Il est formé par un sédiment
à matrice argilo-limoneuse marron foncé qui adopte comme l’US 1074 un proil
en dôme. Il contient des carbonates, de rares charbons et nodules de terre cuite. Ce
niveau est recouvert d’un sédiment sablo-argileux compact assimilable aux marnes
encaissantes (US 1077).
SI 1030
- Morphologie :
Il présente une ouverture de forme irrégulière, de 1,10 m de diamètre. Le proil est
tronconique à fond plat. Le creusement est conservé sur une puissance de 0,85 m.
- Remplissage :
Le comblement a été subdivisé en quatre couches. À la base, le niveau se compose
d’un sédiment sablo-argileuse, marron clair et provenant de la désagrégation des
fichier ÉDITEUR destiné à un usage privé
les garennes (tourBes, hérault) : une aire d’ensilage du preMier âge du Fer
147
Annexes
parois (US 1078 et 1079). Le niveau sus-jacent est formé d’un sédiment à matrice
argilo-limoneuse et d’une puissance de 0,35 m. Il comporte des nodules de carbonates, des restes de malacofaune et de rares tessons de céramique (US 1080).
La partie médiane se caractérise par la présence de lentilles de substrats formées
à la suite d’effondrements successifs de la paroi (US 1082). La partie supérieure
est constituée d’un sédiment compact, limono-argileux, de couleur brun moyen
mêlant des mottes de substrats. Il contient un cailloutis de calcaire gréseux et des
grains de carbonates et de rares vestiges anthropiques (US 1083).
SI 1035
- Morphologie :
L’ouverture est circulaire et mesure 0,75 m de diamètre. Le silo présente des parois divergentes qui s’évasent vers la base et un fond plat. La fosse est conservée sur 0,40 m.
- Remplissage :
Le comblement est subdivisé en deux couches. À la base, une strate composée d’un
sédiment limono-argileux brun moyen, incluant du substrat (US 1117). Le niveau
sus-jacente est constitué par un sédiment hétérogène à matrice limono-argileuse
marron moyen, comportant des packs de substrat. Il comporte des poupées carbonatées et des restes de coquilles, quelques cailloux en quartzite, ainsi que de rares
tessons de céramique (US 1118).
SI 1040
- Morphologie :
L’ouverture présente une forme sub-circulaire. Les contours sont réguliers et
le diamètre de l’embouchure est estimé à 1,15 m. Il présente un proil tronconique à fond plat. Ses parois sont droites et très évasées dans la partie basse.
Le sommet du silo est tronqué par le fossé 1045. Le creusement est conservé
sur 1,20 m de puissance.
- Remplissage :
Le remplissage est constitué de trois couches. Sur le fond du silo, un niveau de
0,40 m présente un pendage assez prononcé. Cette strate, dépourvue de mobilier, se
caractérise par une matrice limono-argileuse de coloration marron moyen incluant
des mottes de substrat, ainsi que de rares graviers et galets (US 1103).
La couche médiane, stérile, est formée par des marnes miocènes. Elle correspond à
l’effondrement des parois du silo (US 1104). La couche supérieure se compose d’un
sédiment limono-argileux de couleur brun qui contient, outre quelques mottes de
substrat, un cailloutis en calcaire, et quelques galets de calcite, de rares charbons de
bois, ainsi que quelques vestiges mobiliers (US 1105).
SI 1046
- Morphologie :
L’ouverture est circulaire, d’1,30 m de diamètre. Le creusement possède un fond
plat et ses parois sont sub-verticales. La puissance de ce silo atteint 1,80 m.
- Remplissage :
À la base du comblement, un niveau dépourvu d’éléments anthropiques est localisé contre les parois. Il correspond à un faciès d’altération composé d’un sédiment
sablo-limoneux beige à jaunâtre (US 1106). La strate sus-jacente adopte un proil en
dôme, peu dilaté, d’une puissance de 0,20 m. Il s’agit d’un niveau à matrice limonoargileuse, de couleur brun foncé et compacte qui contient des poupées de carbonates,
de nombreux charbons, de rares fragments de torchis et de céramique, ainsi que
quelques galets (US 1108). Elle est recouverte par des apports détritiques résultant
de l’érosion des parois qui présentent un pendage marqué vers le centre du silo (US
1109). Ce niveau recèle un cailloutis calcaire et de très rares charbons de bois. La
partie médiane est formée par un niveau puissant et homogène. Ce niveau s’agence
en berceau (US 1110), sa texture est limono-sableuse de couleur marron moyen et
il contient des blocs de calcaire gréseux altéré et quelques galets roulés associés à
de nombreux charbons de bois. Ce niveau est rythmé par des apports issus de la
désagrégation des parois. Il est coiffé par des apports détritiques à composante sablolimoneuse de coloration beige clair et de même texture que les marnes encaissantes
(US 1111). Il s’agit d’une phase d’effondrement des parois, dépourvue de débris anthropique. La partie sommitale du comblement se compose de deux niveaux, au sud,
un niveau de même nature que l’US 1110 et au nord, un limon-argileux marron clair
dépourvu de vestige (US 1114) et qui scelle le comblement de ce silo.
fichier ÉDITEUR destiné à un usage privé
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Florent Mazière, Benoit sendra, Vianney Forest, isaBel Figueiral, Mélanie pruVost
Annexes
ANNEXE 2 :
Les silos du Clos des Fontaynelles
(Tourbes, Hérault)
(F. Mazière d’après Koziol, 2006)
Une évaluation archéologique menée par A. Koziol
en 2006 (Koziol et al. 2006) a permis la découverte
d’un nouveau site qui présente des similitudes avec
celui des Garennes. C’est pour cette raison qu’il nous a
semblé opportun d’en présenter les principales caractéristiques ici.
1. Présentation du site (ig. 10)
Le site est implanté à proximité du village de Tourbes,
à 2 km de l’ancien étang de Pézenas. Il est bordé par
un petit ruisseau au cours intermittent qui se jette
dans la zone basse. Tel qu’on le perçoit après le diagnostic, il se compose de trois fosses circulaires, deux
implantées à proximité l’une de l’autre, la troisième à
une trentaine de mètres. Deux de ces fosses sont des
silos de forme tronconique dont la partie supérieure
est érodée. Elles présentent les mêmes caractéristiques
morphologiques que les silos des Garennes. Notons,
pour terminer, la présence d’un petit nombre de fosses
non caractérisées chronologiquement qui pourraient
se rapporter à cette occupation.
2. Mobilier et chronologie (ig. 11)
L’étude du mobilier concerne uniquement un silo
dont une moitié a été fouillée manuellement. La
série comprend 131 fragments de céramiques non
tournées, soit 11 vases au minimum. Dans l’ensemble, ces tessons présentent des surfaces brillantes et soigneusement polies. Les pâtes ont un
aspect relativement homogène qui se caractérise
par une argile mélangée, soit à un in dégraissant de
calcite bien visible à l’œil nu, soit à des coquillages
fossiles pillés. On notera également la présence d’un
vase qui se distingue par une pâte de couleur noire
incluant un dégraissant végétal.
On dénombre un pot à col haut divergent et une urne
à proil ovoïde sans col (CNT-LOC U6a1) décorée
de traits obliques en haut de la panse. Cet exemplaire, presque entier, dessine un proil au galbe
adouci et aux parois convexes. Il est sans doute doté
d’un fond plat. La majorité de la vaisselle est constituée de coupes et de coupelles hémisphériques.
Trois coupes présentent un proil hémisphérique
ou sub-hémisphérique. C’est l’inclinaison du bord,
droit ou rentrant, qui détermine l’allure générale
de ces vases qui sont généralement de petite taille
(CNT-LOC C1a). On compte également une coupe
profonde à parois convexes de type CNT-LOC C1d1
à fond plat et une jatte dont la forme exacte ne peut
être précisée. Le silo a aussi livré deux tores en terre
cuite et un fragment en alliage cuivreux (non iguré),
long de 3 cm, se rapportant à une lame, probablement un couteau ou un rasoir.
Mises à part quelques pièces dont la chronologie reste loue, la présence d’urne ovoïde sans col
associée à des coupelles hémisphériques, suggère
une datation entre la in du VIIe s. et le milieu du
VIe s. av. J.-C. Les silos seraient donc contemporains de ceux des Garennes. La documentation ne
permet guère de qualiier la nature du site. Cependant, la présence de silos, isolés de tout autre type de
structures, laisse supposer l’existence d’une autre
aire d’ensilage semblable à cette dernière.
❚ 10 Localisation et plan du site du Clos des Fontaynelles (Tourbes)
(F. Mazière d’après Koziol 2006).
Documents d’Archéologie Méridionale, tome 36-213 © ADAM éditions, 2015
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les garennes (tourBes, hérault) : une aire d’ensilage du preMier âge du Fer
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Annexes
❚ 11 Un exemple de silo du Clos des Fontaynelles.
A : Coupe et cliché du silo 1060 (d’après Koziol 2006).
B : Mobilier du silo 1060 (F. Mazière).
fichier ÉDITEUR destiné à un usage privé
p. 131-154
Florent Mazière, Benoit sendra, Vianney Forest, isaBel Figueiral, Mélanie pruVost
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Notes de commentaire
1. Il nous est agréable ici de remercier Laurent Fabre (Inrap) coordinateur du
projet A 75 et Benoit Ode (SRA, Languedoc-Roussillon) ainsi que Michel
Compan et Christophe Tardy (Inrap). Les études ont bénéicié d’un programme de recherche inancé par l’Inrap (ARC-Paysages et organisation
socio‑économique des campagnes du Lodévois et du Biterrois de la Protohis‑
toire au Moyen‑Age), sous la direction d’H. Pomarèdes et de C. Jung.
2. Le tamisage été réalisé sous l’eau (tamis maille 2 mm et 0,5 mm). Le tri et
l’identiication des semences ont été effectués sous loupe binoculaire, aux
grossissements X10 – X60. L’échantillon étudié (200 ml de refus de tamis) a livré
un nombre relativement important de restes, peu érodés mais très fragmentés,
tous conservés par la carbonisation. La détermination des taxons renvoie aux
ouvrages spécialisés (Beijerinck 1947 ; Cappers et al. 2006) et aux collections de
référence du Centre de Bio-archéologie et d’Écologie (Université de Beijerinck).
3. En Bretagne, au lieu-dit Kerchleus (Saint-Pabu, Finistère), un dépôt d’objets
métalliques datant du Bronze inal III, serait associé à des ossements de
deux petits chevaux (Briard 1965, 222). Le dépôt de cheval de la fosse 647
découvert dans la grotte du Gardon (Ambérieu-en-Bugey, Ain), mérite une
attention particulière puisque à la in du Bronze moyen, un équidé juvénile a
Documents d’Archéologie Méridionale, tome 36-213 © ADAM éditions, 2015
été consommé puis, les reliquats de ce repas ont été déposés soigneusement
en tas dans une petite fosse fermée par de petites dalles (Chiquet et al. 2005).
Le site de Lacrost (Varennes-sur-Seine, Saône-et-Loire) a livré, dans une
grande fosse datée du Bronze inal III au premier âge du Fer ancien, deux
crânes de chevaux et des vertèbres, soit trois individus d’âge adulte. L’un
d’eux aurait été exposé à l’air libre avant enfouissement (Deffressignes et
al. 2007, 622-623). Dans la vallée de l’Aisne, au Hallstatt inal, dans l’établissement rural aristocratique du Grand Marais (Bucy-le-Long, Aisne), une
fosse a livré des restes de chevaux et de bœufs (Auxiette 2000). Dans l’Oise,
à la Tène ancienne, l’établissement rural des Prés Véry III (Pontpoint, Oise)
a livré une fosse qui contenait le dépôt primaire d’un cheval d’âge avancé,
abattu par un coup de hache porté sur le crâne (Malrain, Pinard 2006). Dans
ce cas, l’interprétation d’un geste cultuel soulève encore quelques réticences
même si l’on s’accorde « à y voir des animaux ayant acquis un certain statut
de leur vivant » (Lepetz, Méniel 2008, 158). Dans l’Ouest de la Gaule, en
Normandie, des habitats laténiens, dont celui d’If (Calvados), ont livré des
exemples de dépôts d’ossements de chevaux en connexion et particulièrement, des crânes et des mandibules. Les archéologues supposent ici aussi
qu’avant d’être inhumés, ces restes ont été exposés (Le Goff et al. 2007,
580) (Fig. 8).
fichier ÉDITEUR destiné à un usage privé
les garennes (tourBes, hérault) : une aire d’ensilage du preMier âge du Fer
151
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