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Associat ion Archéologique des Pyrénées- Orient ales ARCHÉO 66 BULLETI N DE L’AAPO N° 30 2015 ARCHÉO 66, no30 V. Porra-Kuteni - Dolmens d’ici, mégalithes, d’ailleurs Dolmens d’ici, mégalithes d’ailleurs ; pierres dressées en pays nord catalan Compte-rendu d’exposition Allemagne centrale, et à des périodes diverses du Néolithique qui s’étalent sur deux millénaires (environ – 4500 ans à – 2200 ans). Exposition 2015 au Château-Musée de Bélesta Au VIè millénaire il y a une sédentarisation des populations en Europe, confirmée par les restes végétaux qui reflètent l’environnement impacté par les activités humaines. Au cours de la première moitié du Vè millénaire, l’implantation néolithique va aller en s’amplifiant. Une augmentation de la population se traduit par une déforestation qui s’aggrave brusquement, suite à des besoins plus grands en surfaces cultivables, en matériaux pour la construction des maisons, des bateaux, des voies de circulation et aussi des engins de traînage et de levage des pierres pour construire les grands monuments du nord de l’Europe. Le Château-Musée de Bélesta dédié à la Préhistoire récente et à la Protohistoire du département des Pyrénées-Orientales possède des salles qui présentent de manière permanente des mégalithes de la vallée de la Têt. Il était donc légitime qu’une exposition de remise en contexte de ces monuments soit enfin montée à Bélesta. Pour ce faire, les textes et les présentations de ces monuments s’appuyaient sur les travaux fondateurs de Jean Abélanet (dont le dernier ouvrage « Itinéraires mégalithiques en pays nord catalan » rassemble toute la documentation connue sur le sujet), mais aussi sur les derniers travaux archéologiques réalisés en Conflent par la doctorante Noisette Bec-Drelon. Les recherches de Tara Steimer-Herbet en Indonésie, ont apporté aussi un éclairage des plus enrichissants quant à la connaissance des motivations de populations actuelles qui construisent des mégalithes pour leurs défunts. Enfin, des maquettes (réalisées par Jean Abélanet - fig.1) et des films ont complété la présentation, associés de manière incontournable à l’exposition des artéfacts découverts dans les dolmens nord catalans, fouillés depuis près d’un siècle. La sédentarisation va impliquer la constitution de sociétés puissantes, avec un essor démographique rapide dans un contexte territorial bien défini. Cette expansion s’est réalisée certainement grâce à une hiérarchisation réglant tous les problèmes de spécialisation des tâches, aussi bien domestiques qu’intellectuelles, politiques ou religieuses, et la coordination des diverses « professions ». La possession de biens territoriaux nécessitait de les contrôler, avec ses corollaires : pouvoir et prestige. C’est dans ces contextes sociaux et économiques que naît vers le milieu du Vè millénaire l’architecture mégalithique. Pour la première fois, l’Homme construit en matériaux durables des ouvrages dont l’usage n’est pas uniquement utilitaire. Cette architecture s’est exprimée de manière différente dans trois grandes régions atlantiques, essentiellement sur l’allure extérieure de ces constructions. Les tombes armoricaines possèdent de hautes murailles en pierres sèches constituant des façades impressionnantes (Barnenez, Gavrinis), sur le littoral occidental les façades des tombes ibériques restent inconnues ; seules des couronnes de pierres au pied des restes de tumulus, ont été retrouvées (comme à Dombate en Galice). Les tumulus irlandais, plus récents étaient ceinturés par des enceintes de pierres posées de champ et parfois richement ornées. En restaurant Newgrange (vallée de la Boyne), J. O’Kelly pense que l’enceinte était surmontée Fig. 1. Maquette du ciste de Calahons (Catllar) cliché T. Kuteni. Aux origines du mégalithisme européen Le mégalithisme européen n’est pas un phénomène homogène. Il apparaît dans des sociétés réparties sur le littoral atlantique, de la péninsule ibérique à l’Irlande et aux Orcades, ou à l’intérieur du continent jusqu’en 186 ARCHÉO 66, no30 V. Porra-Kuteni - Dolmens d’ici, mégalithes, d’ailleurs d’une brillante façade de blocs de quartz blanc entremêlés de boules de granite, affirmant par là le caractère exceptionnel de l’édifice. écartées de cet inventaire. Ces mégalithes dans les Pyrénées-Orientales se présentent comme des pierres dressées sans le moindre signe gravé. Comme les dolmens, les pierres érigées ou les monolithes ont été taillés dans la roche locale dominante et proviennent rarement de gisements lointains. Les pierres dressées et les grandes tombes sous tumulus ou cairns sont des architectures de grand style auxquelles sont attachées trois fonctions essentielles. Leur fonction reste énigmatique en l’absence de contexte archéologique. - Première fonction fondamentale : c’est une tombe et / ou un sanctuaire. Les pierres dressées (isolées ou rassemblées) sont des sanctuaires et les stèles sont dédiées aux divinités. Les tombes à couloir sont des sépultures collectives, bien que parfois l’utilisation très courte laisse penser qu’elles sont réservées à une certaine classe sociale (juste certains individus). En Cerdagne à Targasonne, Laurent Vidal (Inrap) a fouillé un mégalithe abattu, dont le sol de circulation retrouvé a été daté par des charbons de la seconde moitié du troisième millénaire (env. - 2250 avant notre ère). Plus récemment, Ingrid Dunyach a fouillé un autre monolithe abattu dans les Albères (La Borne, col Terrers II, voir la notice en début d’ouvrage). Entouré d’un cercle de pierres, ce monument évoque les Cromlechs retrouvés en Catalogne sud. - La deuxième fonction de ces architectures est liée au prestige : l’ampleur des constructions extérieures qui entourent la tombe centrale révèle une volonté d’affirmer la puissance du groupe, de son chef ou des puissances divines qui dominent la société. La surface et le volume des cairns (que ce soit Gavrinis ou Newgrange), dépassent de beaucoup les strictes nécessités de la fonction funéraire primaire. Dans la mesure où ces pierres droites sont en général solitaires (pas de lignes, pas de regroupements en cercle ou autre), leur interprétation reste délicate. C’est assurément la signalisation, l’évocation de quelque chose ou d’un événement d’ordre social ou spirituel, mais lequel ? - La troisième fonction est celle de marqueur du territoire. En s’élevant à des hauteurs importantes et sur des points topographiques élevés, les monuments, pierres dressées, cairns et tumulus, signalent l’existence d’une société et révèlent sa puissance. Borne frontière ? Cénotaphe ? Monument commémoratif ? Stèle de divinité peinte ? La période où l’on a érigé ces roches demeure tout aussi mystérieuse ... Il a donc fallu un pouvoir politique de décision pour extraire des blocs allant jusqu’à 300 tonnes, transportés parfois sur plusieurs kilomètres, ensuite dressés et organisés par des ingénieurs qualifiés. Ces manœuvres de force ont certainement été dictées par une forte spiritualité et peut-être même par un pouvoir religieux. Cette dimension spirituelle du mégalithisme atlantique se traduit par une nouvelle forme d’art : les roches debout gravées ou peintes. Leur silhouette se dresse en général sur des horizons bien dégagés et à toutes les altitudes, de manière sûre pour être bien visible. A - Dolmens d’ici … 1 - Menhirs et pierres dressées Les menhirs ne sont pas très nombreux en Catalogne nord à la différence de la Catalogne sud. Actuellement on dénombre six menhirs recensés comme pouvant être préhistoriques. En réalité, il existe au moins le double de pierres dressées dont il est difficile de confirmer leur attribution à la Préhistoire. Celles-ci, anciennes ou actuelles pierres de bornage, ont donc été 187 − La Pedra Dreta de Caladroer (Bélesta) − La Perafita (Cerbère) − La Pedra Dreta de Sant Salvador (Cerbère) − La Pedra Dreta de l’Agly (Espirade-l’Agly) qui a servi de limite de communes − Planal de la Coma del Llop (Vingrau) − Monolithe abattu de Vilalte (centrale Thémis, Targasonne) − Monolithe abattu (cromlech?) de La Borne, Col Terrers II (Argelès-sur-Mer) − Pierre dressée du Mas Nou (Bouleternère) déplacée au prieuré de Serrabone, portant gravure d’une sorte de crosse. ARCHÉO 66, no30 V. Porra-Kuteni - Dolmens d’ici, mégalithes, d’ailleurs 2 - Historique des recherches en Roussillon il a dressé l’inventaire exhaustif des « Dolmens et rites funéraires en Roussillon et Pyrénées nord catalanes ». Jaubert de Réart fut le premier à signaler des mégalithes dès 1832, mais ce n’est qu’en 1921 que Pierre Vidal dresse le premier inventaire de 25 dolmens. Pierre Ponsich en fait un décompte plus précis en 1949. Depuis, Jean Abélanet a patiemment prospecté et découvert des dolmens au nombre de 90 en 1987 pour atteindre 123 monuments en 2011 ! L’étude de la toponymie l’a souvent aidé à trouver de nombreux vestiges : arca, caixa, perelada ou peyrelada, l’home mort, la dona morte (fig. 2). 3 - Mégalithes des Pyrénées-Orientales Leur implantation est généralement située en région montagneuse sur des emplacements privilégiés (très souvent une vue panoramique avec angle à 360°) comme un col, une crête, à des altitudes pouvant atteindre 1500 m en Cerdagne (fig. 3). Les matériaux employés sont des roches disponibles sur place (schiste, granite, gneiss, calcaire pour les plus courants). Fig. 2. J. Abélanet, P. Ponsich et J. Llado sur le dolmen de la Lloseta (Villerach), archives. P. Ponsich. Fig. 3. Dolmen Pascarets ou de la Borda (Eyne), cliché V. Porra-Kuteni Ces mêmes années 1980, Françoise Claustre (chercheur au CNRS) nouvellement installée en Roussillon, a mené la première fouille programmée d’un mégalithe à Maureillas : le dolmen de la Siureda. Leurs dimensions sont dans l’ensemble modestes. Les mégalithes des PyrénéesOrientales n’ont de mega que le nom, comparés à bon nombre de monuments chez nos voisins les plus proches en Catalogne du sud ou dans l’Aude (le dolmen de Las Fades à Pépieux et le dolmen de Saint Eugène à Laure-Minervois, dolmens dont le tumulus dépasse les 15 m de diamètre). Dans ce mouvement, c’est en 1993 que fut élaboré le projet de « la Piste des dolmens » par les élus du canton de Vinça. Ainsi fut créée une charte intercommunale pour mettre en place un chantier école de manière à étudier et valoriser les dolmens en vu d’un circuit pour le public randonneur et familial. Cette étude commença par la fouille en 1993 du dolmen du Moli del Vent à Bélesta par Valérie Porra. Pour la première fois dans ce département, le décapage de la totalité du tumulus montra l’apport d’une telle démarche : une meilleure connaissance de l’architecture et la découverte de mobilier, souvent absent de la cella pillée. Leur plan est toujours très simple : un simple caisson, dont les dimensions et l’accès varient selon les périodes de construction. L’orientation de l’entrée de la structure est le plus souvent dirigée vers le sud, plus précisément vers le sud-est et moins fréquemment vers le sudouest. Malheureusement, le mauvais état de ces mégalithes ne permet pas toujours de la mettre en évidence et l’on trouve parfois des orientations vers l’est (dolmen du Pla de l’Arca à Molitg-lesbains) ou l’ouest (dolmen de los Masos à SaintMichel-de-Llotes), ou encore, vers le nord-ouest (Saint Martin à Latour-de-France). Certains monuments pouvaient être clos et ne s’ouvrir qu’en remuant la dalle de couverture ou par un sas dans la partie supérieure. Ce projet de « piste des dolmens » a permis la fouille, l’étude et la restauration par JeanPhilippe Bocquenet de cinq dolmens des Aspres et la prospection de toute la vallée de la Têt, à la recherche de nouveaux dolmens et de la localisation de monuments anciennement identifiés. C’est en 2011 que Jean Abélanet est revenu à ses premières amours avec la publication des « itinéraires mégalithiques » où 188 ARCHÉO 66, no30 V. Porra-Kuteni - Dolmens d’ici, mégalithes, d’ailleurs Gravures et cupules accompagnent souvent ces monuments, soit sur les dalles elles-mêmes, soit dans l’environnement proche. Ces signes se trouvent essentiellement sur la face externe de la table de couverture du dolmen. On trouve surtout des cupules (dans les roches granitiques ou schisteuses) exécutées par rotation d’un galet en roche dure et plus rarement des croix aux extrémités cupulées (essentiellement sur des dalles de schiste). Anciennement attribuées à une volonté de christianisation de ces édifices, les découvertes de dalles cupulées à la base de certains tumulus ont montré leur contemporanéité du monument. Jean Abélanet a proposé des pistes d’interprétation de ces signes dans l’ouvrage de référence sur les roches gravées nord catalanes. 4 - Répartition des dolmens du Roussillon Le département des Pyrénées-Orientales compte près de 140 dolmens répartis sur 67 communes (bilan de la DRAC en 2010). Ils se distribuent principalement dans les zones montagneuses entre 200 et 2500 m d’altitude. Des concentrations de ces monuments se rencontrent dans les Albères, les Aspres, les Fenouillèdes, le Conflent et la Cerdagne, soit le centre et l’extrémité ouest du département. Les plus grands monuments ont souvent reçu une restauration (environ 15) et certains sont classés monuments historiques (7). Les tumulus sont constitués de pierres, blocs et/ou terre. Parfois ces tertres possèdent un parement de pierres plates (Moli del Vent à Bélesta). Leur forme est essentiellement circulaire avec quelques rares cas ovales avec un péristalithe, constitué de dalles verticales fichées en terre, délimitant ainsi un espace funéraire (de forme rectangulaire au dolmen du Roc del Llamp à Castelnou). La fouille de certains tumuli a montré la présence de pierres rayonnantes, disposées de manière à donner davantage de cohésion aux concentrations de pierres (dolmens Prat-Clos à Ria–Sirach et Saint Martin à Latourde-France). Une question reste posée : pourquoi la situation des dolmens privilégie de manière générale les hauteurs, les cols, les crêtes, les plateaux dominant les terres basses ? (fig. 5). Doit-on y voir des espaces plutôt dévolus aux éleveurs ? Peut-on y reconnaître le choix d’un peuple de pasteurs, avec ses «repères» mégalithiques sur des territoires de pacages et le long de routes de transhumance ? La dimension spirituelle du choix du lieu de la construction de ces sépultures collectives (ou peut-être simplement de quelques individus d’un groupe ou une famille) nous échappe. Mais elle devait revêtir une importance primordiale pour des gens qui donnaient sens à la majorité des gestes de leur vie quotidienne (leur survie en dépendait souvent), qui interprétaient constamment les mouvements climatiques et sacralisaient la plupart des éléments naturels (l’eau, les arbres, les roches, la terre, etc.). Leur contenu est très souvent indigent à cause des pillages anciens : le mobilier déposé en offrande aux défunts a été de tout temps perturbé, soit par convoitise soit par réoccupation du lieu utilisé fréquemment comme abri. De plus, l’acidité de certains sols a favorisé la dissolution des ossements humains contenus. Dans le département deux dolmens font exception : le dolmen de l’Oliva d’En David à Salses (sol calcaire) où plusieurs restes osseux humains ont été retrouvés et le dolmen du Serrat d’en Jacques à Saint-Michel-de-Llotes (fig. 4) où juste un fragment de boite crânienne humaine avait été conservé. Fig. 5. Dolmen El (cliché V. Porra-Kuteni). Castillo (Prats-de-Mollo), Malgré les outrages du temps, les pillages et les réutilisations intempestives, la persistance de ces petits ou moyens mégalithes dans le paysage des Pyrénées-Orientales offre les plus anciens témoignages d’une emprise de l’homme sur la nature. À ce titre, ils procèdent d’un patrimoine Fig. 4. Dolmen du Serrat d’en Jacques (St Michel-deLlotes), (cliché V. Porra-Kuteni). 189 ARCHÉO 66, no30 V. Porra-Kuteni - Dolmens d’ici, mégalithes, d’ailleurs dont il nous appartient de réfléchir sur la meilleure façon de le conserver et, après l’avoir étudié, de le transmettre aux générations futures. Bélesta). Certains de ces dolmens se rapprochent de l’allée couverte (Prat-Clos à Ria, Poste de tir à Saint-Michel-de-Llotes). Ces monuments correspondent aux «galeries catalanes» côté Catalogne du sud. Leur datation serait du Néolithique-final (fin IIIème- début IIème millénaire). 5 - Essai de chrono-typologie Pour certains monuments, la période vérazienne peut être avancée, d’après la céramique à cordons lisses et les habitats de la même époque, répertoriés aux alentours. Les dolmens de la Catalogne nord sont des tombes collectives accueillant un nombre plus ou moins élevé de défunts : peu de sujets, quelquefois plusieurs dizaines. Il est tentant d’avoir sur la genèse des tombes mégalithiques une vision linéaire, mais rien n’est plus difficile que de dater ces carcasses de pierre en l’absence de matériaux organiques (charbons, ossements) utilisés par les moyens de datation physico-chimique et vu la rareté des mobiliers remarquables associés de manière certaine. Pourtant, Françoise Claustre en 1998 et Josep Tarrus en 2002 ont pu établir une chrono-typologie d’après l’étude des diverses architectures, mises en relation avec les vestiges archéologiques retrouvés. Cinq phases ont pu être ainsi discernées pour les constructions des Pyrénées-Orientales, en précisant que les deux premières concernent un protomégalithisme plutôt que le dolménisme stricto sensu. Il ne faut pas imaginer ces phases comme des ruptures d’habitudes, mais plutôt comme des comportements prédominants à certaines périodes. - Phase 4 - Les dolmens à couloir sont réutilisés et les dolmens simples sont construits au Chalcolithique - Ième moitié du IIème millénaire - (fig. 6). Les dolmens simples sont les plus nombreux en Roussillon (Llauro, Arles-sur-Tech, Argelès-sur-Mer, Molitg-les-bains, Campoussy, etc.). Trois dalles ou davantage délimitent une chambre carrée ou rectangulaire. L’orientation de leur entrée est fréquente au Sud (essentiellement sud-est et parfois sud-ouest). L’accès à la cella est possible par une dalle frontale à l’entrée du dolmen (Enveitg), ou par une dalle mobile (par rapport à une dalle inférieure fixe) qui fait office de porte-fenêtre (Dolmen de la Siureda à Maureillas). Parfois, un vestibule-puits sert de passage, devant la chambre à l’intérieur du tumulus ou bien une porte en bois aujourd’hui disparue. - Phase 1 - La ciste (coffre de quatre dalles souvent couvertes) avec sépulture encore individuelle, mais des coffres parfois regroupés dans un tumulus complexe, daté du Néolithiquemoyen (2ème moitié du Vème millénaire) du groupe Montbolo (pour exemple la nécropole du Camp del Ginebre, à Caramany). - Phase 2 - Les cistes petites ou grandes, totalement enterrées, sans tumulus (pour Françoise Claustre comme pour Jean Abélanet, il n’y a pas de véritables dolmens à couloir et chambre circulaire ou polygonale). On trouve aussi de petits coffres enterrés ou semi-enterrés, avec ou sans tumulus apparent, avec ou sans péristalithe (Caixas, Catllar, Conat, Eyne, SaintMarsal, etc.). Leur datation pourrait se situer à la fin du IIIème millénaire ? Fig. 6. Dolmen del Prat (Trilla), (cliché V. PorraKuteni). - Phase 5 – On constate la réutilisation de tous les monuments mégalithiques déjà existants et la construction de petites cistes aériennes couvertes d’un tumulus durant la fin du Chalcolithique et jusqu’à l’âge du Bronze ancien (deuxième moitié du IIème millénaire avant notre ère ?). Les petites structures de Bouleternère pourraient correspondre à cette étape. - Phase 3 – Le dolmen à couloir évolué : dolmen à couloir aussi large que la chambre à plan rectangulaire en U ou en V (Laroquedes-Albères, Saint-Jean-de-l’Albère, Tarerach, 190 ARCHÉO 66, no30 V. Porra-Kuteni - Dolmens d’ici, mégalithes, d’ailleurs 6 - Des offrandes pour les morts - Des outils déposés en offrande donnent des indications sur certaines activités protohistoriques. On a pu observer des haches polies dans une roche dure (pour le travail du bois), des alênes en métal cuivreux (pour réaliser des tatouages ?), des lames de silex au tranchant retouché pour la découpe de matières tendres (viandes, moisson des céréales, etc.), des broyeurs de quartz. Des plaquettes de schiste poli se rencontrent parfois. Des fusaïoles, petites boules de terre cuite percée, pour lester le fuseau pour filer la laine ou des fibres végétales, indiquent la présence d’un sujet féminin. Les fouilles archéologiques des dolmens ont livré des vestiges des offrandes déposées près des défunts lors des inhumations ou dépôts de corps. La typologie de ces mobiliers permet de dater les diverses utilisations des monuments, autant comme tombeau qu’abri ponctuel lorsqu’il est ruiné. On y retrouve généralement des éléments de la vie quotidienne des occupants durant la Protohistoire et l’Histoire. Les objets sont très rarement complets et toujours très fragmentés, témoins des nombreuses fréquentations du lieu. On remarque toujours la présence d’au moins une meule à va-et-vient dans les pierres du tumulus, sans pouvoir préciser si c’est un dépôt votif ou un rebut de la vie quotidienne. Pour la Protohistoire, les principales offrandes sont représentées par : - Des céramiques contenaient des offrandes alimentaires pour le défunt dans l’au-delà. On trouve des coupelles ou gobelets individuels et de petits vases de stockage. Leurs dimensions sont en général assez réduites (25 cm de haut au maximum). Ces poteries modelées portent des décors et possèdent des formes qui renseignent sur leur période de fabrication et d’utilisation. Cela permet de dater de manière relative les diverses fréquentations du monument (Néolithique final, Âge du Bronze moyen, etc.). On peut imaginer qu’il y a eu un grand nombre de biens en matières périssables comme des pains, des tissus, des vanneries ou encore des objets en bois, déposés dans les monuments. 7 - Dernières recherches sur les dolmens en Conflent en 2013 De nouveaux travaux ont été initiés depuis 2012 sur les dolmens du Languedoc et du Roussillon par Noisette Bec-Drelon (doctorante au LAMPEA-UMR7269). Ces investigations concernent l’exploration des tumulus qui n’ont pas souvent fait l’objet de fouille systématique et n’ont pas été intégrés aux réflexions sur le phénomène mégalithique dans le sud de la France. Les résultats de ces sondages ont montré la diversité de ce type de structure au sein d’un même territoire et ont permis de cerner des différences comportementales face aux contraintes du milieu. - Des parures ornaient les dépouilles (fig. 7). Si les perles de colliers sont les plus représentées, il y a aussi des coquillages percés (coquilles de cardium), des bracelets en bronze et des boutons à bélière en métal cuivreux, à partir de l’âge du Bronze. En 2013, deux dolmens des PyrénéesOrientales ont fait l’objet de sondages : le dolmen de la Barraca (ou du Mas Llussanes I à Tarerach) dit « à couloir évolué », édifié en granite, et le dolmen de Prat-Clos (Ria-Sirach) qui est un dolmen dit « simple », en schiste. Ces monuments aux dimensions modestes ont été choisis car peu touchés par des restaurations et sont de typologie voisine. En plus de leur différence sur le plan des matériaux utilisés, ces dolmens présentent des particularités architecturales au niveau du tumulus : des dalles rayonnantes semblent cercler le dolmen de Prat-Clos alors que le dolmen de la Barraca est ceinturé par une couronne de blocs juxtaposés (fig. 8). Dans le cadre de ce programme de recherches, il était question de préciser la nature de ces structures tumulaires, Fig. 7. Boucles d’oreilles en or trouvées dans le dolmen du Serrat d’en Jacques (St Michel-de-Llotes), (cliché F. Claustre). - Des armes comme des pointes de flèches en silex puis en bronze pour les périodes plus récentes, montrent une partie de la panoplie du chasseur. Des lames de poignards en silex sont parfois retrouvées, mais restent rares dans notre région où il n’y a pas de gisement de silex propre à la taille. 191 ARCHÉO 66, no30 V. Porra-Kuteni - Dolmens d’ici, mégalithes, d’ailleurs Une certaine définition du « mégalithisme » indonésien… leur mode de construction, leur évolution et leur fonctionnement. Les données issues de la fouille des chambres, effectuée par J. Abélanet dans les années 1960, situent l’utilisation de ces deux dolmens au Néolithique final (soit vers – 2200 / - 2000 ans). Chez les hommes de Waru-Wora dans la région de Lamboya à Sumba, la valeur d’une pierre n’est pas due à sa taille. Une petite pierre d’une vingtaine de centimètres devant laquelle sont déposées des offrandes (riz, béthel) est aussi importante qu’une stèle monumentale de plus de 2 m de haut ornant la façade d’un tombeaudolmen. Dans une culture fondée sur l’oralité (l’écriture est connue mais non utilisée) la pierre est un outil de communication fondamental pour transmettre l’identité de la tribu (clan/groupe), le statut social du commanditaire et pour communiquer avec les ancêtres et les esprits de la nature. Les sumbanais érigent depuis le XVIe s. des stèles et des tombeaux mégalithiques en l’honneur des esprits ancestraux ; les Javanais construisaient entre le VIIIe et le XIVe s. des plates-formes monumentales à gradins en pierres sèches, les Nihas dressent depuis le XVIIIe s. des statues anthropomorphes pour leurs chefs vivants… Ces édifices indonésiens petits ou grands, constitués de pierres sèches ou de dalles de plusieurs tonnes, brutes ou taillées, sont destinés à la mémoire des morts mais aussi au « pouvoir » des vivants, appartiennent à des sociétés « à mégalithes ». Fig. 8. Dolmen la Barraca (Tarerach), (cliché V. PorraKuteni). Les deux récentes campagnes de sondages sur les dolmens pyrénéens participent à un nouveau questionnement sur le phénomène mégalithique régional, tant sur les contraintes et/ou les potentialités du milieu que sur l’architecture même. La prise en compte des tumulus permettra, à terme, de proposer une typologie des monuments mégalithiques autour du Golfe du Lion. En termes de superficie, ces sondages sur les dolmens de Prat-Clos et de la Barraca sont restés limités. Il conviendrait donc de revenir sur ces deux monuments en réalisant un dégagement global afin de fournir une information exhaustive. Ces futurs travaux permettraient notamment de documenter les systèmes d’accès aux chambres sépulcrales qui n’ont jusqu’à présent pas été identifiés. 2 - Des tombes au centre du village Les tombeaux-dolmens sont édifiés au centre du village ou tout autour du natara, l’espace dédié aux cérémonies (parfois en périphérie) (fig. 9). Les morts accidentelles, dont l’esprit perturbé constitue une menace pour la quiétude du village, ne peuvent pas bénéficier des enceintes et sont situés à l’extérieur. B - Mégalithes d’ailleurs. Il arrive qu’après une catastrophe naturelle ou un incendie, le village déménage en laissant les tombeaux sur leur emplacement d’origine, ce qui explique la concentration de sépultures sans habitat voisin. Dans la région de Lamboya, des nécropoles isolées montrent que les habitants avaient tout récupéré, des bois de construction aux pierres de calage des poteaux. Les maisons implantées sur un socle rocheux n’avaient laissé aucune trace trois ans après le sinistre. Texte d’après Tara Steimer-Herbet (Université de Genève - Suisse) 1 - Construction de tombeaux-dolmens aujourd’hui : l’exemple de l’Indonésie En Indonésie (à Nias, Sumatra, Sulawesi, Java, Florès et Sumba), les observations de l’archéologue Tara Steimer-Herbet de 2010 à 2013, ont permis d’élargir le champ des références et des modèles interprétatifs d’ordres économique, social et politique. Situées devant les maisons, les grandes dalles des caveaux sont utilisées pour les activités du quotidien : lessive, séchage des graines, discussion. Il n’y a aucun tabou, les défunts participent de cette manière à la vie des villageois. 192 ARCHÉO 66, no30 V. Porra-Kuteni - Dolmens d’ici, mégalithes, d’ailleurs Fig. 9. Tombeau-dolmen dans le village de Bajawa Tololela, (cliché T. Steimer-Herbet). 3 - Les commanditaires des monuments mégalithiques en Indonésie étaient parfois enterrés avec leurs esclaves. Quand la chambre devient trop exiguë pour accueillir d’autres défunts, il n’est pas rare que la famille écrase les ossements et distribue les objets des défunts. A Sumba, le culte des Marapu (des ancêtres, esprits de la Terre et divinités propres à un clan ou à un village), assure le lien entre les vivants et le divin. Chaque homme en mourant devient Marapu. Les tombes sont édifiées par les enfants pour leurs parents. L’argent dépensé pour l’acquisition des dalles et leur assemblage sont le fruit d’une vie de labeur. Plus la construction sera importante et plus elle impliquera de participants issus de la famille, du clan et parfois d’autres clans si le rang social du défunt est élevé. L’effort physique consenti est récompensé par des biens consommables : boissons, cigarettes, béthel, viande, riz. La famille impliquée offre une grande partie de son cheptel (buffles, chevaux, porcs, chiens, volailles). Les communs et les esclaves étaient inhumés en pleine terre. Aujourd’hui, tout le monde peut avoir droit à un tombeau-dolmen, encore faut-il pouvoir se le payer. En attendant de réunir les sommes nécessaires, notamment pour les gens de condition inférieure, les défunts sont inhumés en pleine terre ; lorsque le tombeau est érigé, ce qui peut prendre plusieurs années, les ossements sont déplacés (cérémonie de wolek koda to mati). Qui taille les dalles et avec quels outils ? Les propriétaires de la carrière (rémunérés en bétail) sont les seuls habilités à tailler les pierres, mais ils ne déplaceront pas les dalles. Luca Lotohoro, l’un des tailleurs de Wainyapu, a avec ses trois camarades taillé en trois jours une dalle de 3 m de large pour 2,5 m de haut et de 40 cm d’épaisseur. Qui a droit à une sépulture mégalithique ? Du XVIe au XXe s. seuls les chefs issus de la noblesse ainsi que leurs femmes avaient droit à « une maison des morts ». Ils pouvaient la partager avec leurs petits-enfants mais pas avec leurs enfants (la réunion parents-enfants dans une tombe est jugée incestueuse). Des nobles 193 ARCHÉO 66, no30 V. Porra-Kuteni - Dolmens d’ici, mégalithes, d’ailleurs 4 - Qui tire les dalles et comment ? Les tombes sont parfois intégrées dans un tumulus ou une plate-forme, à Waru-Wora cela constitue la marque d’appartenance à tel ou tel clan ; dans ce village il en existe quatre. Observations recueillies lors de la cérémonie « tarik batu » à Wainyapu (en 2011) Les modes d’inhumation diffèrent d’un clan à l’autre : le défunt peut-être allongé, assis la tête sur le côté, ou assis la tête droite, mais le corps est toujours recouvert et maintenu par des tissus (ikat). Le clan acheteur vient avec un nombre suffisant de personnes (de 80 à 100), faisant appel pour cette occasion aux membres par alliance. Les hommes (de 10 à 60 ans) recevront un repas de fête avec de la viande. Les femmes distribuent du café, des cigarettes et du béthel et encouragent l’effort des hommes par des cris et des chants. Des joueurs de gongs rythment l’effort des hommes. Des objets et des animaux accompagnent le défunt : tissus (ikat), parures, parfois un cheval si le défunt était un cavalier émérite. Les sculptures sur les stèles ou les tombeaux sont les représentations du quotidien du défunt : esclaves, objets de parure, buffle, cheval, etc. Le maître de cérémonie est un personnage important : perché sur la pierre, il la sent vibrer puis glisser et peut, à ce moment précis, redoubler ses injonctions pour que les hommes prolongent leur effort. Une traction bien synchronisée peut faire avancer la pierre de plusieurs dizaines de mètres d’un coup et à vive allure. Le phénomène du mégalithisme en Indonésie se développe dès que les groupes humains autochtones rentrent en contact avec des peuples étrangers (installation des royaumes indo-bouddhistes, marchands européens). Cela correspond à une période d’échanges de biens et de services. Le mégalithisme disparaît progressivement dès que la présence étrangère montre des signes de faiblesse (Sulawesi, royaume de Lore Lindu ; Sumatra sud). Il cède du terrain également quand de nouvelles religions telles que l’Islam à Java et le Christianisme à Nias et Sumba, remplacent le culte des ancêtres. Certains événements économiques (disparition du bois de Santal à Sumba, chute du prix du Patchouli à Nias) peuvent appauvrir des populations et par conséquent réduire le nombre de constructions. Pour déposer les dalles et les hisser, les bois utilisés viennent de la forêt très proche, considérée comme une propriété collective qu’il est interdit de déboiser pour des cultures. Les clans peuvent en utiliser gratuitement les ressources nécessaires pour construire maisons et tombes. Ils s’y procurent des bambous, du kapok, du teck, du Turi (Sesbania grandiflora) ainsi que des lianes. Chaque essence est utilisée en fonction de ses qualités lors de la cérémonie. Et enfin un traîneau construit en bois de cocotier (tena watu), est remplacé parfois par un camion ! Méthodes d’assemblage des dalles pour constituer le tombeau-dolmen A Wainyapu, la mise en place des orthostates d’un tombeau-dolmen se fait grâce à une armature de Mahoni (sorte d’Acajou) et de cocotiers, pour maintenir les dalles de chant. Pour un autre tombeau-dolmen, une rampe de bois a été aménagée à l’arrière de la chambre funéraire afin que le camion puisse y amener la dalle de couverture. La pierre est amenée lentement sur un jeu de rondins de bois jusqu’à ce qu’elle déborde légèrement des murs de la chambre. Les rondins sont retirés un à un par levier. La porte qui gît sur le côté sera scellée quand les os auront été déposés. Sans se hasarder dans des interprétations sans fondement, ces conclusions sur les sociétés mégalithiques sont autant de pistes pour essayer de comprendre les phénomènes participant à l’émergence ou au déclin des sociétés protohistoriques qui ont construit les dolmens du sud de la France. Quelques exemples de traces invisibles … - A Sumba, les archéologues ne pourront pas distinguer parmi les défunts l’esclave du maître. Si l’esclave est inhumé avec son maître c’est qu’il a acquis sa confiance, un degré de respectabilité, a été bien nourri et porte de riches tissus (Ikat). Plusieurs types de tombeaux-dolmens, plusieurs rites funéraires dans un même monument… Il n’y a pas de règles précises, tout dépend des ressources du clan (commerce d’esclaves, de chevaux, de santal, etc.). 194 ARCHÉO 66, no30 V. Porra-Kuteni - Dolmens d’ici, mégalithes, d’ailleurs - A Sumba, les morts d’accompagnement sont inhumés dans la même chambre dolménique. Ni la position, ni les tissus les entourant, ne peuvent les distinguer. ou les défunts lors de la cérémonie peuvent être redistribués lors d’une réouverture du tombeau. Les objets rentrent et sortent selon les besoins (place, argent). - Il y a sélection des individus dans la chambre funéraire mais pas exactement comme on pourrait s’y attendre… Il peut y avoir des nobles trop pauvres pour se payer une sépulture en pierre et des esclaves choyés qui seront inhumés dans un tombeau ! Les parents sont séparés des enfants et sont inhumés parfois avec leurs petits-enfants. - La construction d’un tombeau mégalithique ne s’effectue pas toujours après la mort d’un individu. Pour exemple, un Prince dans la région d’Anakalang s’enorgueillit de son tombeau situé devant sa maison. Son fils, promu gouverneur de la région, lui a déjà édifié en 2007 sa tombe, il peut mourir rassuré, sa « maison des morts » est prête. A moins qu’il ne décide d’être inhumé ailleurs et de laisser la chambre funéraire vide. Dans ce cas, rien ne pourra déterminer que le monument a été édifié bien avant la mort de l’individu… - Les types de tombes paraissent parfois codifiés mais peuvent répondre à de simples distinctions entre les clans et être soumis à autant de variations que de clans (présence ou absence d’un tumulus, forme d’une plate-forme, etc.). Valérie Porra-Kuteni - Quelles significations accorder aux objets associés aux défunts ? Les objets inhumés avec le Éléments de bibliographie Porra-Kuteni 2009 : Porra-Kuteni Valérie, Les deux petits dolmens de Rodès et leur place dans le mégalithisme des Pyrénées-Orientales, Archéologie d’une montagne brûlée, Massif de Rodès, Pyrénées-Orientales, O. Passarrius (dir.), Collection Archéologique départementale, Pôle Archéologique départemental, éd. Trabucaire, 2009, p. 171- 178. Abélanet 1990 : Abélanet Jean, Les roches ornées nord catalanes, Centre d’Études Préhistoriques Catalanes n° 5, Revista Terra Nostra, Prades, 1990, 209 p. Abélanet 2011 : Abélanet Jean, Itinéraires mégalithiques, dolmens et rites funéraires en Roussillon et Pyrénées nord-catalanes, éd. Trabucaire, 2011, 349 p. Steimer-Herbet 2013 : Steimer-Herbet Tara, Mégalithes et cultures indigènes : les peuples oubliés de l’Archipel indonésien, 2013, Jakarta, Hexart. Bec-Drelon 2014 : Bec-Drelon Noisette, Le dolmen de Prat-Clos (Ria-Sirach) et le dolmen de la Barraca (Tarerach) dans les PyrénéesOrientales, Rapport d’Opération juillet 2013, DRAC Languedoc-Roussillon, Université d’Aixen-Provence/ Marseille, UMR7269, Laboratoire Méditerranéen de Préhistoire Europe, Afrique et Association pour le développement de l’Archéologie en Languedoc, 2013, 128 p. Tarrus i Galter 2002 : Tarrus i Galter Josep, Poblats, dòlmens i menhirs. Els grups megalítics de l’Albera, Serra de Rodes i Cap de Creus. Diputació de Girona, Girona, 2002, 950 p. 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