Apports des foraminifères planctoniques
à la biostratigraphie du Miocène supérieur
et du Pliocène de Djebel Diss
(bassin du Chélif, Algérie)
Ahmed BELHADJI
Lahcene BELKEBIR
Université d’Oran Es-Sénia, Département des Sciences de la Terre,
Laboratoire de Paléontologie, Stratigraphie et Paléoenvironnement,
BP 1524, 31000 Oran (Algérie)
a_belhadji04@yahoo.fr
Jean-Paul SAINT MARTIN
Muséum national d’Histoire naturelle,
Département Histoire de la Terre, UMR 5143,
Case postale 38, 57 rue Cuvier, F-75231 Paris cedex 05 (France)
jpsmart@mnhn.fr
Bouhameur MANSOUR
Mostefa BESSEDIK
Université d’Oran Es-Sénia, Département des Sciences de la Terre,
Laboratoire de Paléontologie, Stratigraphie et Paléoenvironnement,
BP 1524, 31000 Oran (Algérie)
Gilles CONESA
Université de Provence,
Laboratoire de Sédimentologie-Paléontologie,
Case postale 67, F-13331 Marseille cedex 03 (France)
Belhadji A., Belkebir L., Saint Martin J.-P., Mansour B., Bessedik M. & Conesa G. 2008. —
Apports des foraminifères planctoniques à la biostratigraphie du Miocène supérieur et du
Pliocène de Djebel Diss (bassin du Chélif, Algérie). Geodiversitas 30 (1) : 79-96.
RÉSUMÉ
La série géologique mio-pliocène de Djebel Diss (Mostaganem, Algérie nordoccidentale) est essentiellement marneuse, comportant un ensemble gypso-calcaire
dans lequel apparaissent des faciès de calcaires blanchâtres et de calcaires stromatolithiques, très comparables à ceux de la plate-forme carbonatée du Murdjadjo.
L’analyse de coupes levées dans cette série a révélé plusieurs bioévénements
GEODIVERSITAS • 2008 • 30 (1) © Publications Scientiiques du Muséum national d’Histoire naturelle, Paris.
www.geodiversitas.com
79
Belhadji A. et al.
MOTS CLÉS
Biostratigraphie,
foraminifères
planctoniques,
Tortonien inférieur,
Messinien supérieur,
Zancléen,
Piacenzien,
Djebel Diss,
bassin du Chélif.
de foraminifères planctoniques permettant d’identiier six biozones (Neoqloboquadrina acostaensis, Sphaeroidinellopsis seminulina, Globorotalia margaritae,
G. puncticulata-G. margaritae, G. puncticulata et G. aemiliana p.p.) correspondant
à un âge compris entre le Tortonien inférieur et le Piacenzien. Ainsi, les marnes
sableuses jaunâtres et les marnes bleues sont attribuées au Tortonien inférieur
(N. acostaensis p.p.), les marnes Trubi au Zancléen (Sphaerodinellopsis seminulina,
G. margarita, G. puncticulata-G. margaritae) et au Piacenzien (G. puncticulata
et G. aemiliana p.p.). Notons toutefois l’absence du Tortonien supérieur et
Messinien inférieur. Par conséquent, l’ensemble gypso-calcaire, compris entre
les marnes bleues du Tortonien inférieur à la base et les marnes Trubi du Zancléen au sommet, est rattaché au Messinien supérieur par corrélation avec les
évaporites du Bassin méditerranéen qui sont placées, de manière synchrone, à
5,94 voire 5,96 Ma.
KEY WORDS
Biostratigraphy,
planktonic Foraminifera,
later Tortonian,
upper Messinian,
Zanclean,
Piacenzian,
Djebel Diss,
Chelif basin.
ABSTRACT
Biostratigraphy based on planktonic Foraminifera from upper Miocene and Pliocene
of Djebel Diss (Chelif basin, Algeria).
he Mio-Pliocene deposits of Djebel Diss (Mostaganem, Northwestern Algeria)
are mainly constituted of marls including gypsy-calcareous beds with whitish
limestone and stromatolithic limestone, closely comparable to those of the
Murdjadjo carbonate platform. he sample analysis from studied sections (Djebel
Aizeub, Sidi Abd Allâh, Douar Amarna) revealed successive planktonic foraminifera bio-events allowing to identify six biozones (Neogloboquadrina acostaensis
p.p., Sphaeroidinellopsis seminulina, Globorotalia margaritae, G. puncticulataG. margaritae, G. puncticulata and G. aemiliana p.p.), ranging from the Lower
Tortonian to the Piacenzian stages. hus, yellowish sandy marls and blue marls
are attributed to the lower Tortonian (N. acostaensis p.p.), the Trubi marls to
the Zanclean (S. seminulina, G. margaritae, G. puncticulata-G. margaritae) and
to the Piacenzian stages (G. puncticulata and G. aemiliana p.p.). An important
stratigraphic gap, corresponding to the upper Tortonian and the late Messinian, is observed. herefore, the gypsy-calcareous beds, comprised between the
lower Tortonian blue marls at the base and the Zanclean Trubi marls at the
top, is considered as upper Messinian in age by correlation with the Mediterranean Basin evaporites which are positioned, in a synchronous way, at 5,94
or even 5,96 Ma.
INTRODUCTION
La région d’étude s’insère dans la marge septentrionale du bassin du Chélif (Fig. 1). Ce dernier a
suscité, depuis la in du xixe siècle, de nombreuses
monographies régionales (Pomel 1892 ; Anderson
1936 ; Perrodon 1957) qui ont exposé les résultats
des premières reconnaissances géologiques et retracé
les grands traits de sa paléogéographie.
80
Les recherches ultérieures ont abordé son évolution
géodynamique, sédimentologique et paléogéographique (Delteil 1974 ; homas 1985 ; NeurdinTrescartes 1992). D’autres travaux, plus spécialisés,
ont développé les diférents aspects miocènes de la
sédimentation tels que les évaporites (Rouchy 1982),
les plates-formes carbonatées (Moissette 1988 ; Saint
Martin 1990) et les diatomites (Mansour 1991,
2004). Toutefois les études stratigraphiques récentes
GEODIVERSITAS • 2008 • 30 (1)
Données biostratigraphiques du Mio-Pliocène d’Algérie
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50 km
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FIG. 1. — Localisation géographique du bassin du Bas Chélif (Algérie). Abréviations : Dj., djebel ; O., oued.
(Belkebir et al. 2002 ; Aifa et al. 2003) restent rares
et très fragmentaires.
Malheureusement, le bassin du Chélif n’a pas
bénéicié, pour diverses raisons, de l’essor très
important qu’a connu la stratigraphie en général
et celle du Néogène méditerranéen en particulier, à
travers l’évolution des concepts biostratigraphiques
et l’aval de nouvelles méthodes plus performantes notamment la cyclostratigraphie, la magnétostratigraphie, la radiochronologie isotopique et
astronomique.
Le problème des terrains situés sur la bordure
sud du massif du Dahra (marge nord du bassin
du Chélif ) réside dans la récurrence d’un certain
nombre d’unités géologiques, qui présentent de
grandes similitudes faciologiques et d’importantes
variations latérales et verticales.
L’objectif principal du présent travail est d’essayer
d’actualiser les anciennes attributions stratigraphiques
(Perrodon 1957 ; Neurdin-Trescartes 1992). Pour
cela, une étude lithologique et micropaléontologique
détaillée a été entreprise. L’étude micropaléontologique
comporte une analyse des associations de foraminifères
GEODIVERSITAS • 2008 • 30 (1)
planctoniques et leur extension verticale dans les
trois coupes levées. Les résultats ainsi obtenus sont
corrélés aux travaux réalisés sur le Néogène d’Algérie
et des régions méditerranéenne avoisinantes (Cita
et al. 1968 ; Mazzola 1971 ; Cita 1975 ; Iaccarino
1985 ; Hilgen et al. 2000b , 2003).
CADRE GÉOGRAPHIQUE
ET GÉOLOGIQUE
Le Djebel Diss (Fig. 2) est situé à l’extrémité sudoccidentale des monts du Dahra, sur la marge septentrionale du bassin du Chélif. La présente étude
concerne sa partie orientale (Fig. 3) localisée légèrement au nord du village d’Ain Boudinar (ex Belle
côte), à 10 km à l’est de la ville de Mostaganem.
Le bassin du Chélif est un bassin en compression issu des dernières étapes de l’orogène alpine
(Perrodon 1957). Son histoire néotectonique est
marquée par plusieurs étapes (Meghraoui 1982).
Au Serravallien supérieur et au Tortonien inférieur,
une phase distensive est à l’origine de l’ouverture
81
Belhadji A. et al.
82
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N 24
Méd
Mer
N
du bassin et de la mise en place de structures en
horst et graben. Ces structures sont par la suite
comblées au Tortonien supérieur et au Messinien
par une épaisse série de marnes ou de marnes à
diatomites issue de la transgression du Tortonien
supérieur.
Au Pliocène inférieur, une phase compressive
importante provoque la formation de plis de direction
110°N. Elle devient paroxysmale après les dépôts
du Pliocène inférieur ce qui a pour efet d’accentuer les structures plissées du Tortonien supérieur
et du Messinien. L’épisode compressif devient N-S
au Pliocène supérieur déformant ainsi les niveaux
continentaux contemporains suivant des plis de
direction E-W.
Au Quaternaire, une deuxième phase compressive
importante associée à une direction de raccourcissement orientée NNW-SSE à NW-SE plisse et
déforme les niveaux du Quaternaire. Les efets de
cette compression quaternaire entraînent la création de petits bassins allongés de direction E-W et
le rétrécissement N-S du bassin du Chélif.
Les terrains néogènes du bassin du Chélif reposent
en discordance diastrophique (Perrodon 1957) sur
un substratum allochtone d’âge crétacé à oligocène
(Delteil 1974). Ils sont très bien développés dans
les aires centrales du bassin du Chélif avec des séries
très épaisses et continues. Ces dernières diminuent
considérablement vers les marges où de nombreuses
discontinuités et d’importantes variations de faciès
sont enregistrées.
Le Miocène supérieur est caractérisé par des marnes
bleues tortoniennes débutant généralement par des
assises gréseuses très développées sur les marges qui
passent à des diatomites ou marnes à intercalations
diatomitiques d’âge messinien. Les dépôts messiniens
évoluent par la suite vers une sédimentation évaporitique essentiellement gypseuse. Parallèlement, sur
les marges et les hauts fonds du bassin, on enregistre
l’édiication de plates-formes carbonatées à coraux
et algues. Assez mal connue jusqu’à présent, la
sédimentation postgypseuse est représentée dans la
partie orientale du bassin par une épaisse formation
marneuse (Rouchy 1982), correspondant à l’épisode
du Lago-Mare selon Rouchy et al. (2007).
Discordant sur les terrains précédents, le Pliocène est généralement représenté par des marnes
I SI
BEN
SEM
HAS
2 km
Mostaganem
Secteur
d’étude
FIG. 2. — Position du secteur d’étude par rapport au Djebel Diss,
bassin du Bas Chélif (Algérie).
blanches (faciès Trubi des auteurs italiens) évoluant
localement vers des marnes à passées gréseuses. Les
terrains pliocènes sont très bien représentés dans
les régions nord-orientales et sporadiques dans les
régions occidentales (S.N. Repal 1952).
MATÉRIEL ET MÉTHODES
Le versant oriental de Djebel Diss, encore mal connu
sur les plans lithologique et biostratigraphique, montre une importante série néogène. Dans ce contexte,
trois coupes géologiques ont été efectuées : Djebel
Aizeub, Sidi Abd Allâh, Douar Amarna (Fig. 3).
En plus d’une description lithologique, ces levers
ont fait l’objet d’un échantillonnage systématique.
Les résultats présentés dans cette étude reposent
sur le traitement et l’analyse de 90 échantillons
de sédiments meubles prélevés à 5 ou 10 m d’intervalle. Ces échantillons (250 g) ont été soumis à
des opérations de déloculation puis de tamisage à
travers un tamis de maille 100 µm.
GEODIVERSITAS • 2008 • 30 (1)
Données biostratigraphiques du Mio-Pliocène d’Algérie
N
250 m
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FIG. 3. — Carte de la région d’étude et situation des coupes étudiées, bassin du Bas Chélif (Algérie) : 1, Djebel Aizeub ; 2, Sidi Abd
Allâh ; 3, Douar Amarna.
L’analyse taxinomique et l’identiication des espèces
sont basées principalement sur les documents et les
illustrations igurées dans les travaux de Mazzola
(1971) ; Kennett & Srinivasan (1983) ; Bolli & Saunders (1985) ; Belkebir (1986) et Wernli (1988). Les
illustrations, au microscope électronique à balayage
(MEB), de foraminifères planctoniques d’intérêt
biostratigraphique ont été réalisées au service de
Microscopie électronique de l’université de Provence
(Marseille, France). Les foraminifères planctoniques
dégagés ont été préservés dans des cellules micropaléontologiques numérotées pour l’identiication.
Ces cellules sont déposées au niveau du laboratoire
de Paléontologie stratigraphique et Paléoenvironnements de l’université d’Oran, Algérie.
DESCRIPTION LITHOLOGIQUE
DE LA SÉRIE DE DJEBEL DISS
Les trois coupes levées ont permis de reconnaître quatre
unités lithologiques : marnes sableuses jaunâtres, marnes
bleues, ensemble gypso-calcaire, marnes Trubi.
GEODIVERSITAS • 2008 • 30 (1)
Les deux premières correspondent à la formation
des marnes bleues, l’ensemble gypso-calcaire s’agence
en lambeaux d’extension latérale réduite et enin les
marnes Trubi sont désignées localement sous le nom
de marnes blanches. Ces unités sont décrites dans
les coupes où elles sont le mieux représentées.
MARNES SABLEUSES JAUNÂTRES
Les marnes sableuses jaunâtres (Fig. 4) occupent
la partie inférieure de la série, elles aleurent partiellement (90 m) au niveau de la coupe de Sidi
Abd Allâh. Plus au nord et à l’ouest, ces marnes
reposent en discordance angulaire sur des argiles
rouge conglomératiques. Deux barres gréseuses,
très fracturées, s’intercalent dans ces marnes : une
première, basale (20 m), à nombreux horizons
marneux ou conglomératiques et à stratiications
entrecroisées ; une deuxième, sommitale (8 m),
semblable à la première mais se terminant par
une surface durcie à placage de galets de nature
pétrographique variable. Plus à l’est, au niveau
du Djebel Meni, cette surface durcie correspond
à une surface de condensation à valves d’huîtres.
83
Belhadji A. et al.
Des observations complémentaires, généralisées dans
les Dahra, seraient nécessaires pour déterminer la
continuité dans l’espace de la deuxième barre et sa
signiication en terme séquentiel.
Au niveau de la coupe de Sidi Abd Allâh, le
contenu micro-faunistique de cette unité montre
une augmentation progressive tout en restant très
faible. Le plus souvent très mal conservés, les foraminifères planctoniques ne sont représentés que
par un nombre très réduit d’individus.
Contrairement à l’échantillon Sa1 qui n’a livré aucune
microfaune, l’échantillon Sa2 montre une association
planctonique pauvre composée de : Globigerina praebulloides Blow, 1959 ; Neogloboquadrina acostaensis
(Blow, 1959) ; Globigerinoides ruber (d’Orbigny, 1839) ;
Globoquadrina baroemoenensis (Le Roy, 1939).
Dans les échantillons Sa3, Sa4 et Sa5, l’association
planctonique montre, outre les taxons déjà cités dans
l’échantillon précédent, les formes suivantes : Globigerina bulloides d’Orbigny, 1826 ; Globigerinoides
Obliquus Bolli, 1957 ; Globigerinoides trilobus (Reuss,
1850) ; Globigerinoides quadrilobatus (d’Orbigny,
1846) ; Globoquadrina dehiscens (Chapman, Parr &
Collins, 1934) ; Globigerinoides trilobus immaturus Le
Roy, 1939 ; Orbulina universa d’Orbigny, 1839.
Dans les échantillons Sa6-Sa10, les foraminifères
planctoniques deviennent sporadiques, avec des
tests très mal conservés.
Dans les échantillons Sa11-Sa26, on note une
légère hausse dans la fréquence des foraminifères
planctoniques associée à l’apparition de Globigerina
apertura Cushman, 1918 ; Orbulina bilobata (d’Orbigny, 1846) ; Globorotalia scitula (Brady, 1882).
MARNES BLEUES
Sans stratiication apparente, les marnes bleues
reposent en concordance sur les marnes sableuses
jaunâtres. Ces marnes aleurent sur plus de 50 m
d’épaisseur au niveau de la coupe de Djebel Aizeub
(Fig. 5). De part et d’autre, elles se réduisent considérablement (Fig. 6) puis se biseautent sous les faciès
sus-jacents. Ces marnes s’enrichissent progressivement en grains de sables et de gypses et renferment,
dans leur partie médiane, un niveau riche en nodules
de soufre et des grains de glauconie.
Le contenu organogène, dans la coupe de Djebel
Aizeub, est généralement très pauvre, voire absent dans
84
certains échantillons, à l’exception des échantillons
Az1 et Az10 qui sont relativement plus riches.
L’échantillon Az1 montre une population planctonique faible, semblable à celle de l’unité précédente,
avec des formes le plus souvent de petite taille. Elle
est caractérisée par : Globigerina apertura,Globigerina
bulloides, Globigerinoides trilobus, Globigerinoides
obliquus, Neogloboquadrina incompta (Ceilli, 1971) ;
N. acostaensis (Blow, 1959).
En plus des taxons sus-cités, l’échantillon Az10 renferme plusieurs spécimens de Globorotalia menardii
(d’Orbigny, 1826) de grande taille (probablement
du groupe I de Sierro et al. 1993).
ENSEMBLE GYPSO-CALCAIRE
Dans le paysage, l’ensemble gypso-calcaire apparaît sous forme de nombreux « lambeaux » très
bien observables le long de Djebel Aizeub (Fig. 5).
Reposant sur les terrains sous-jacents par une surface irrégulière, il est représenté par deux faciès : les
gypses et les calcaires blanchâtres.
Les gypses se présentent le plus souvent en blocs
isolés ou en dômes plissés s’étalant sur quelques centaines de mètres et avec une épaisseur maximale de
30 m. Ils sont caractérisés dans leur partie basale par
deux barres gypseuses massives (7 à 8 m chacune),
sub-tabulaires et très altérées. Ces barres gypseuses
passent, verticalement, à des marnes gypseuses ou à des
laminations gypso-calcaires à intercalations calcaires
(10 à 20 cm). Ce faciès gypseux se termine par 5 m
de marnes grises à boules de gypses métriques.
Au faciès gypseux succèdent des calcaires blanchâtres (15 m) aleurant principalement, à l’extrémité
nord de Djebel Aizeub. Localement, ces calcaires
reposent directement sur les marnes bleues ou les
marnes sableuses jaunâtres. Ils sont disposés en
bancs, parfois lenticulaires, d’aspect massif ou bréchique et d’épaisseur décimétrique à métrique. Ils
renferment, essentiellement dans leur partie basale,
des boules de gypses d’ordre métrique. La partie
sommitale de ces calcaires est constituée par quelques
bancs décimétriques à structures stromatolitiques
en petits dômes.
L’échantillon Az 17, prélevé dans marnes grises, a
montré une association de foraminifères benthique
très pauvre (essentiellement des Ammonia) associées
à quelques formes planctoniques de petite taille :
GEODIVERSITAS • 2008 • 30 (1)
Données biostratigraphiques du Mio-Pliocène d’Algérie
Marnes
bleues
Marnes sableuses jaunâtres
Marnes Trubi
Unités
Lithologie
Sa38
Sa35
DS
Sa30
Sa25
Sa20
Sa15
Sa10
Sa5
Sa1
20 m
Échantillons
Neogloboquadrina
N. acostaensis
N. humerosa
N. dutertrei
N. incompta
N. continuosa
N. pachyderma
Globorotalia
G. m. margaritae
G. m. primativa
G. m. evoluta
G. puncticulata
G. p. padana
G. aemiliana
G. praemenardii
G. menardii
G. scitula
G. mediterranea
G. acrostoma
G. mayeri
G. crassula
Globigerinoides
G. bulloideus
G. obliquus
G. extremus
G. quadrilobatus
G. helicinus
G. ruber
G. sacculifer
G. trilobus
G. bolli
Globigerina
G. apertura
G. bulloides
G. decoraptera
G. falconensis
G. praebulloides
G. quinqueloba
G. nepenthes
G. woodi
Or. universa
Or. situralis
Or. bilobata
Ss. seminulina
Ss. panedehensis
Ss. kochi
Autres genres
Gq. dehiscens
Gq. baroemoenensis
Ge. obesa
Ge. aequilateralis
Ge. Spihonifera
Ga. glutinata
Ga. uvula
Globorotalia
aemiliana
Zancléen
Globorotalia
puncticulata
Globorotalia
puncticulata
margaritae
Globorotalia
margaritae
Ss. seminulina
Neogloboquadrina
acostaensis
Tortonien inférieur
Miocène supérieur
Piacenzien
Pliocène inférieur Pliocène moyen
Biozones
Âge
Étage
FIG. 4. — Répartition verticale des foraminifères planctoniques de la coupe de Sidi Abd Allâh, bassin du Bas Chélif (Algérie). Abréviations :
DS, discordance ; Ga., Globigerita ; Ge., Globigerinella ; Gq., Globoquadrina ; m., margaritae ; Or., Orbulina ; p., puncticulata ;
Ss., Sphaeroidinellopsis.
GEODIVERSITAS • 2008 • 30 (1)
85
Belhadji A. et al.
Marnes bleues
Ensemble
gypso-calcaires
Marnes Trubi
Unités
Lithologie
20 m
Az40
Az35
Az30
Az25
Az20
Az18
Az17
Az15
Az10
Az5
Az1
Échantillons
G. apertura
G. bulloides
G. decoraptera
G. falconensis
G. praebulloides
G. quinqueloba
G. nepenthes
G. woodi
Globigerina
G. bulloideus
G. obliquus
G. extremus
G. quadrilobatus
G. helicinus
G. ruber
G. sacculifer
G. trilobus
G. conglobatus
G. bollii
Globigerinoides
G. m. margaritae
G. m. primitiva
G. m. evoluta
G. puncticulata
G. p. padana
G. aemiliana
G. menardii
G. scitula
G. mediterranea
Globorotalia
N. acostaensis
N. humerosa
N. dutertrei
N. incompta
N. pachyderma
Neogloboquadrina
Ss. seminulina
Ss. paenedehiscens
Ss. kochi
Ge. obesa
Ge. aequilateralis
Ge. siphonifera
Ga. uvula
Ga. glutinata
Globorotalia
aemiliana
Globorotalia
puncticulata
Globorotalia
puncticulata
margaritae
Miocène supérieur
Globorotalia
margaritae
Messinien
supérieur
Ss. Seminulina
Globorotalia
mediterranea
?
Neogloboquadrina
acostaensis
Tortonien
inférieur
Zancléen
Piacenzien
Pliocène inférieur
Pliocène moyen
Autres genres
Or. universa
Or. Situralis
Or. bilobata
Biozones
Âge
Étage
FIG. 5. — Répartition verticale des foraminifères planctoniques de la coupe de Djebel Aizeub, bassin du Bas Chélif (Algérie).
Abréviations : Ga., Globigerita ; Ge., Globigerinella ; Gq., Globoquadrina ; m., margaritae ; Or., Orbulina ; p., puncticulata ; Ss., Sphaeroi
dinellopsis.
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GEODIVERSITAS • 2008 • 30 (1)
Données biostratigraphiques du Mio-Pliocène d’Algérie
NE
SW
Château d’eau
D
Djebel Aizeub
Sidi abdallah
5
5
B
4
D
4
B
3
3
D
Messinien
Zancléen-Piazancien
supérieur
Tortonien
inférieur
A
2
2
20 m
C
D
1
Marnes Trubi
B
C
Ensemble gypso-calcaire
B
Marnes bleues
A
Marnes sableuses jaunâtres
1
2
3
4
5
FOD Neogloboquadrina acostaensis
FOD Globorotalia margaritae
FOD Globorotalia puncticulata
LOD Globorotalia margaritae
FOD Globorotalia aemiliana
FIG. 6. — Corrélation lithologique et biostratigraphique des différentes unités du Djebel Diss, bassin du Bas Chélif (Algérie). Abréviations :
FOD, irst occurrence datum ; LOD, last occurrence datum .
Globigerina bulloides, Globigerina praebulloides Blow,
1959 ; Globigerinoides obliquus, Globigerinoides sacculifer (Brady, 1877) ; Globorotalia scitula, Globorotalia
mediterranea Catalano & Sprovieri, 1969 ; Neogloboquadrina acostaensis, N. incompta, N. dutertrei
(d’Orbigny, 1979) ; Orbulina universa d’Orbigny,
1839 ; O. suturalis (Bronniman, 1934).
MARNES TRUBI
Aux faciès précédents, succède par ravinement une
importante unité marneuse (Figs 4 ; 5 ; 7) monotone
(180 m), blanchâtre en surface et grisâtre en profondeur. Sa partie basale est marquée par de ines
récurrences sableuses ou microconglomératiques et
son épaisseur diminue considérablement (Fig. 6)
GEODIVERSITAS • 2008 • 30 (1)
depuis la coupe de Djebel Aizeub vers les coupes
de Sidi Abd Allâh et Douar Amarna.
Au niveau de la coupe de douar Amarna (Fig. 7),
ces marnes débutent par un niveau micro-conglomératique (0,30 m) qui passe latéralement à un
conglomérat sensiblement de même épaisseur, assez
bien classé, formé par des galets de petite taille
(centimétrique) et de nature polygénique (calcaire,
grès ou diatomite). Localement, des olistolithes
de nature calcaire ou gréseuse sont emballés dans
ces marnes.
Les échantillons prélevés dans les marnes Trubi
de la coupe de Djebel Aizeub (Fig. 5) ont livré une
importante fraction organogène formée essentiellement par des foraminifères.
87
Belhadji A. et al.
L’échantillon Az18, pris à la base de cette unité, a
livré une association planctonique assez diversiiée
comportant en outre des formes citées dans les unités
précédentes : Globigerina decoraperta Takayanagi &
Saito, 1962 ; Globigerinoides bulloideus Cresenti,
1966 ; G. helicinus (d’Orbigny, 1826) ; G. conglobatus (Brady, 1879) ; G. ruber ; Sphaeroidinellopsis
seminulina (Schwager, 1866) ; S. paenedehiscens
Blow, 1969.
En plus des espèces déjà citées, l’échantillon
Az19 est marqué par l’apparition de Globorotalia
margaritae Bolli & Bermudez, 1965.
Les échantillons Az20 et Az21 sont caractérisés,
essentiellement, par les taxons suivants : Globigerina
quinqueloba Natland, 1938 ; Neogloboquadrina
pachyderma (Ehrenberg, 1861) ; Globigerinella
aequilateralis (Brady, 1879) ; Globigerinita uvula
(Ehrenberg, 1861).
Les prélèvements Az22-26 montrent une association, relativement similaire, marquée par : Globigerina
falconensis Blow, 1959 ; Globigerinoides bollii Blow,
1959 ; Globorotalia margaritae evoluta Cita, 1973.
L’échantillons Az27 se distingue par l’apparition
de Globorotalia puncticulata (Deshayes, 1832) ;
Globorotalia puncticulata padana Dondi & Papetti,
1968 ; Sphaeroidinellopsis kochi (Caudri, 1965).
Les derniers échantillons (Az29 à Az41) révèlent
sensiblement la même association de foraminifères
planctoniques. Seul les échantillons Az31 et Az35
se distinguent respectivement par :
– l’extinction du groupe Globorotalia margaritae
(G. margaritae margaritae Bolli & Bermudez, 1965 ;
G. m. primitiva Cita, 1963 ; G. m. evoluta Cita,
1973) ;
– l’apparition de Globorotalia aemiliana Colalongo & Sartoni, 1967.
ANALYSE BIOSTRATIGRAPHIQUE
Hormis les marnes Trubi, les autres unités lithologiques
(marnes sableuses jaunâtres, marnes bleues, ensemble
gypso-calcaires) de Djebel Diss ne peuvent pas faire
l’objet d’une analyse biostratigraphique ainée. Ces
unités sont formés par des dépôts à cachet littoral ce
qui constitue un facteur limitant et réduit considérablement les critères biostratigraphiques disponibles.
88
Dans ce type de sédimentation, il est diicile
de reconnaître les bioévénements déjà mis en évidence dans le Miocène supérieur par de nombreux
auteurs (Sierro et al. 1993 ; Hilgnen et al. 1995 ;
Krijgsman et al. 1995) dans les diférentes régions
de la Méditerranée occidentale.
Les marnes sableuses jaunâtres et les marnes bleues
sont caractérisées par des apports détritiques très
importants dans lesquels les foraminifères planctoniques sont rares voire absents dans la plupart
des échantillons ce qui n’a pas permis d’efectuer
une étude quantitative. L’association de foraminifères benthique de ces dépôts témoigne d’une
sédimentation littorale très proximale associé à un
coninement bien avéré dans certains niveaux. La
présence de certains niveaux (Az1 et Az10) relativement plus diversiiés pourraient s’expliquer par
de brèves ouvertures du milieu vers le large.
Dans l’ensemble gypso-calcaire caractérisé par
une sédimentation essentiellement évaporitique
aucune association planctonique n’a été récoltée à
l’exception de celle de l’échantillon Az17. Une telle
association planctonique est en contradiction avec
ce type de sédimentation et avec une population
benthique aussi pauvre. Il s’agirait probablement
d’un phénomène de remaniement signalé par Rouchy (1982), Iaccarino & Bossio (1999), Rouchy et
al. (2007) dans des dépôts similaires.
La biozonation adoptée pour les dépôts du Pliocène
est celle de Iaccarino (1985). Cette dernière a été établie
à partir de coupes efectuées dans le domaine méditerranéen (Italie, Espagne, Grèce et zones profondes
de la Méditerranée) où la sédimentation est largement
comparable à celle du bassin du Chélif et les bioévénements utilisés sont facilement identiiables.
BIOZONES IDENTIFIÉES
Biozone à Neogloboquadrina acostaensis
Cette biozone a été déinie par Bizon & Bizon
(1972) ; elle est caractérisée par la première présence
(FOD) de Neogloboquadrina acostaensis (Figs 1-3 ; 8)
à la base et la première présence (FOD) de Neogloboquadrina humerosa et N. dutertrei au sommet. Elle
a été identiiée dans les marnes sableuses jaunâtres
et les marnes bleues. Les limites de cette biozone
n’ont pas été repérées dans les coupes étudiées.
En conséquence, il s’agit plutôt d’une biozone à
GEODIVERSITAS • 2008 • 30 (1)
Données biostratigraphiques du Mio-Pliocène d’Algérie
Marnes bleues
Marnes Trubi
Unités
Lithologie
Mc11
Mc10
Mc9
Mc8
Mc7
Mc6
Mc5
Mc4
Mc3
Mc2
Mc1
20 m
Échantillons
Or. universa
Or. Situralis
Or. bilobata
Ss. seminulina
Ss. kochi
Ge. obesa
Ga. glutinata
Neogloboquadrina acostaensis
Tortonien inférieur
Miocène supérieur
Globorotalia puncticulataG. margaritae
Zancléen
Pliocène inférieur
Globorotalia
puncticulata
Biozones
Piacenzien
Âge
Pliocène moyen
Neogloboquadrina Autres genres
N. acostaensis
N. humerosa
N. dutertrei
N. incompta
N. pachyderma
Globorotalia
G. m. margaritae
G. puncticulata
G. p. padana
G. scitula
Globigerinoides
G. bulloideus
G. obliquus
G. extremus
G. quadrilobatus
G. ruber
G. sacculifer
G. trilobus
G. conglobatus
G. bollii
Globigerina
G. apertura
G. bulloides
G. decoraptera
G. falconensis
G. praebulloides
G. quinqueloba
Étage
FIG. 7. — Répartition verticale des foraminifères planctoniques de la coupe de Douar Amarna, bassin du Bas chélif (Algérie). Abréviations : Ga., Globigerita ; Ge., Globigerinella ; m., margaritae ; Or., Orbulina ; p., puncticulata ; Ss., Sphaeroidinellopsis.
Neogloboquadrina acostaensis partielle (Figs 4 ; 5 ;
7). Dans la partie occidentale du Dahra, les limites
sont par contre bien déinies.
Cette biozone est partiellement équivalente au
bio-intervalle regroupant respectivement les parties
supérieure et inférieure des biozones à Globorotalia
menardii et G. acostaensis de Mazzola (1971).
Biozone à Sphaeroidinellopsis seminulina
Déinie par Iaccarino (1985), cette biozone est
comprise entre la première « apparition » (le
rétablissement) des conditions marines dans la
GEODIVERSITAS • 2008 • 30 (1)
Méditerranée à la base, après la crise de salinité
messinienne et la première présence (FOD) de
Globorotalia margaritae au sommet.
Elle correspond aux 10 premiers mètres des marnes
Trubi des coupes de Sidi Abd Allâh et de Djebel
Aizeub (Figs 4 ; 5). Sa limite inférieure, placée à la
base de ces marnes, coïncide avec le rétablissement
des conditions marines alors que sa limite supérieure
correspond à la première apparition de Globorotalia
margaritae respectivement dans les échantillons
Az19 (coupe de Djebel Aizeub) et Sa32 (coupe de
Sidi Abd Allâh) des même marnes.
89
Belhadji A. et al.
Cette biozone, établie pour la première fois dans
le bassin du Chélif, est probablement équivalente,
au mois en partie, à la MP1 (zone d’acmé à Sphaeroidinellopsis) de Cita 1975 et à la N18 supérieure
de Blow (1969).
Biozone à Globorotalia margaritae
Elle a été déinie par Iaccarino (1985) ; sa limite
inférieure correspond à la première apparition (FAD)
de Globorotalia margaritae (Figs 4 ; 8) alors que sa
limite supérieure est placée à la première apparition
(FAD) de Globorotalia puncticulata.
Cette biozone a été identiiée dans les marnes Trubi
des coupes de Sidi Abd Allâh et de Djebel Aizeub.
La première apparition de Globorotalia margaritae
se situe respectivement dans les échantillons Sa32 et
Az19, à 10 m de la base de ces marnes (Figs 4 ; 5).
Son sommet est caractérisé par la première apparition
(FAD) de Globorotalia puncticulata (échantillons
Sa33 et Az27).
Cette biozone pourrait correspondre à la partie
supérieure de la MPL1 et la MPL2 de Cita (1975)
et à la base de N19 de Blow (1969).
Biozone à Globorotalia puncticulata-Globorotalia
margaritae
C’est une biozone de coexistence, définie par
Iaccarino (1985), qui correspond à l’intervalle
contenant les deux taxons marqueurs. Elle débute
avec l’apparition (FAD) de Globorotalia puncticulata
(Figs 7 ; 8) et se termine avec l’extinction (LOD)
du groupe Globorotalia margaritae.
Globorotalia puncticulata apparaît au niveau des
marnes Trubi dans les coupes de Sidi Abd Allâh
(Sa33) et Djebel Aizeub (Az27).
La disparition de Globorotalia margaritae est repérée, dans les marnes Trubi des trois coupes (Figs 4-6)
respectivement, au niveau des échantillons Sa34,
Az31 et Mc9. Ce bioévénement est très important
car il marque la limite Zancléen-Piacenzien située
vers 3,6 Ma (Vail et al. 1987).
Cette biozone pourrait correspondre à la MPL3 de
Cita (1975) et N19 supérieure de Blow (1969).
Biozone à Globorotalia puncticulata
Iaccarino (1985) a déini cette biozone par la présence
de Globorotalia puncticulata. Sa limite inférieure
90
correspond à la dernière présence (LOD) du groupe
Globorotalia margaritae alors que sa limite supérieure
est marquée par la première apparition (FAD) de
Globorotalia aemiliana. Elle a été reconnue dans
les marnes « Trubi » des coupes de Sidi Abd Allâh
(Fig. 4 ; Sa35 à Sa36) et Djebel Aizeub (Fig. 5 ;
Az31 à Az35). Elle est comparable à la MPL4 de
Cita (1975) et à la partie inférieure de la N20 de
Blow (1969).
Biozone à Globorotalia aemiliana
Cette biozone est caractérisée par la présence du
taxon marqueur (Iaccarino 1985). Sa limite inférieure correspond à la première apparition (FAD)
de Globorotalia aemiliana (Figs 8 ; 11 ; 12) alors que
sa limite supérieure est marquée par la première
apparition (FAD) de Globorotalia inlata.
Au niveau du secteur étudié, elle couvre les derniers
aleurements des marnes Trubi (coupes de Djebel
Aizeub et Sidi Abd Allâh) depuis les échantillons Sa36 et
Az35 (Figs 4 ; 5). Sa limite supérieure est indéinie.
La biozone à Globorotalia aemiliana est équivalente, au moins partiellement, à la sous biozone
à Globorotalia aemiliana (biozone à Globorotalia
crassaformis ; Cita et al. 1968), à la partie supérieure
de MPL4 et la MPL5 (Cita 1975) et la N20 supérieure de Blow (1969).
DISCUSSIONS BIOSTRATIGRAPHIQUES
TORTONIEN
La limite serravallo-tortonienne placée communément à la première présence (FO) de Neogloboquadrina acostaensis (Cita & Blow 1969 ; Rio
et al. 1997) a suscité beaucoup de critiques pour
diverses raisons. D’une part, des spécimens de Neogloboquadrina acostaensis ont été récoltés dans la
partie supérieure des grès du Serravallien (Miculan
1997 ; Foresi et al. 1998). D’autre part, la base du
Tortonien dans le stratotype historique correspond
presque exactement à (FRO) Neogloboquadrina
acostaensis comme déini à Monte Gibliscemi et
datée astronomiquement à 10,554 Ma (Hilgen et al.
2000b), ce qui n’est pas conforme à l’âge des dépôts
tortoniens situés juste au-dessus du stratotype du
Serravallien datés à 11,8 Ma (Rio et al. 1997).
GEODIVERSITAS • 2008 • 30 (1)
Données biostratigraphiques du Mio-Pliocène d’Algérie
A
B
C
D
E
F
G
H
I
J
K
L
FIG. 8. — Principaux foraminifères planctoniques marqueurs de la série de Djebel Diss, bassin du Bas Chélif (Algérie) : A-C, Neo
globoquadrina acostaensis (Blow, 1959) (éch. SA2, marnes sableuses jaunâtres, coll. DahraForam 1) ; A, C, face ombilicale ; B, face
spirale ; D, Globorotalia margaritae margaritae Bolli & Bermudez, 1965, face ombilicale (éch. Az19, marnes Trubi, coll. DahraForam 5) ;
E, G. margaritae evoluta Cita, 1973, face ombilicale (éch. Az22, marnes Trubi, coll. DahraForam 6) ; F, G. menardii (d’Orbigny, 1826), face
ombilicale (éch. Az10, marnes bleues, coll. DahraForam 2) ; G, G. punctuculata Deshayes,1832, face ombilicale (éch. Az27, marnes blanches,
coll. DahraForam 7) ; H, Sphaeroidinellopsis seminulina (Schwager, 1866), face ombilicale (éch. Az18, marnes Trubi, coll. DahraForam 3) ;
I, Sphaeroidinellopsis kochi (Caudri, 1965), face ombilicale (éch. Az27, marnes Trubi, coll. DahraForam 9) ; J, Globorotalia punctuculata
Padana Dondi & Papetti,1968, face ombilicale (éch. Az27, marnes Trubi, (coll. DahraForam 8) ; K, L, G. aemiliana (Colalongo & Sartoni,
1967), faces ombilicales (éch. Az35, marnes Trubi, coll. DahraForam 10). Échelles : A-C, I, K, L, 100 µm ; D-H, J, 200 µm.
GEODIVERSITAS • 2008 • 30 (1)
91
Belhadji A. et al.
Le nouveau stratoptype de la limite serravallotortonienne, établi par Hilgen et al. (2003) dans
la coupe de Monte dei Corvi place celle-ci aux
dernières présences (LCOs) de Discoaster kugleri et
Globigerinoides subquadratus situés respectivement
vers 11,604 et 11,539 Ma dans la coupe de Monte
Gibliscemi.
Dans les trois coupes de Djebel Diss, on signale la
présence de Neogloboquadrina acostaensis et l’absence
de Globigerinoides subquadratus dans les premiers
prélèvements des marnes sableuses jaunâtres. Le
caractère littoral de ces dépôts marneux ne nous
permet pas de préciser si cette absence est d’ordre
phylétique ou bien purement paléoécologique.
D’une manière générale la présence de Neogloboquadrina acostaensis permet de rattacher les dépôts
des marnes sableuses jaunâtres et les marnes bleues
au Tortonien inférieur (Fig. 9).
Le Tortonien supérieur, caractérisé généralement
par la biozone à Neogloboquadrina humerosa-Neogloboquadrina dutertrei dans le bassin du Chélif,
correspond, au niveau de Djebel Diss, à une lacune
de sédimentation. Cette lacune est probablement
due à l’érosion très importante qui a touché cette
partie du bassin à cette époque. La surface de ravinement séparant les marnes bleues des faciès susjacents en témoigne.
MESSINIEN
Le Messinien inférieur, souvent représenté par une
sédimentation diatomitique ou marno-diatomitique
dans le bassin du Chélif, est absent dans la série
étudiée. Cette absence pourrait s’expliquer comme
pour les sédiments du Tortonien inférieur soit par
l’érosion soit par la paléogéographie irrégulière.
La similitude des faciès de l’ensemble gypso-calcaire
avec ceux du « Terminal Carbonate complex » (TCC)
d’Esteban (1979) du centre du bassin de Sorbas
suggèrent de lui attribuer un âge messinien supérieur (Fig. 9). Dans le bassin de Sorbas, ces dépôts
ont été datés astronomiquement entre 5,94-5,96 et
environ 5,60-5,54 Ma (Gautier et al. 1994 ; Krijgsman et al. 1999) et entre 5,95 et 5,6 Ma grâce aux
datations 40Ar/39Ar (Cornée et al. 2004).
Les dépôts de l’ensemble gypso-calcaire à tendance
régressive semblent être étroitement liés à une phase de
déformation et d’érosion/dissolution caractérisée par
92
des phénomènes de bréchiication sur les plates-formes
carbonatés (Saint Martin et al. 1995 ; Saint Martin
2008, ce volume). Ils ont été suivis par leur exondation
et leur érosion aérienne dans le secteur d’étude ou par
le dépôt de marnes (Atif 2008, ce volume ; Rouchy
2007) dans d’autres secteurs du bassin du Chélif,
avant l’arrivée de la transgression zancléenne datée
vers 5,32 Ma (Hilgen & Langereis 1993).
Cette période ini-messinienne, dont la durée est
estimée à 0,7 Ma correspond à l’installation d’une
sédimentation continentale très épaisse dans la partie
orientale du bassin (Aifa et al. 2003).
ZANCLÉEN
L’évolution verticale des associations de foraminifères
planctoniques de la partie inférieure des marnes
Trubi, rattachées par le passé au Pliocène (Perrodon
1957) a permis d’identiier trois biozones (Fig. 9)
indiquant le Zancléen (Pliocène inférieur).
La biozone à Sphaeroidinellopsis seminulina,
identiiée pour la première fois dans le bassin du
Chélif, pourrait correspondre au moins à la partie
supérieure de la zone d’acmé à Sphaeroidinellopsis
de Cita (1975). Cette dernière caractérise les 20
premiers mètres des marnes Trubi de la coupe de
Capo-Rossello (Sicile, Italie).
L’absence dans nos sédiments, de la partie inférieure
de cette dernière biozone dont l’horizon d’acmé (pic
d’abondance du genre Sphaeroidinellopsis), pourrait être
liée soit au caractère tardif de la transgression pliocène
soit à la paléogéographie irrégulière de la région.
Les biozones Globorotalia margaritae et Globorotalia puncticulata-Globorotalia margaritae indiquent
elles aussi le Zancléen. Les premières apparitions de
G. margaritae et G. puncticulata en Méditerranée,
sont datées respectivement à 5,23 Ma et 4,48 Ma
(Benson & Rakic El Bied 1996).
La limite supérieure du Zancléen est placée dans
la série de Djebel Diss à l’extinction du groupe
Globorotalia margaritae. Ce bioévénement est repéré
pour la première fois dans le bassin du Bas Chélif.
PIACENZIEN
Le Piacenzien est représenté dans la partie supérieure
des marnes Trubi par les biozones Globorotalia puncticulata et Globorotalia aemiliana p.p. (Fig. 9). Sa limite
inférieure est placée à l’extinction de Globorotalia
GEODIVERSITAS • 2008 • 30 (1)
Marnes bleues
Ensemble
gypso-calcaire
Marnes Trubi
Unités
Colonne
lithologique
20 m
Neogloboquadrina
acostaensis
Globorotalia
mediterranea
Globorotalia
margaritae
Globorotalia
puncticulata
N16 inf. ?
Tortonien inférieur
93
Miocène supérieur
Globorotalia
mediterranea ?
Sphaeroidinellopsis
seminulina
NNeogloboquadrina acostaensis
Globorotalia
margaritae
Globorotalia
puncticulata Globorotalia
Globorotalia puncticulata
margaritae
N18 sup.
Messinien
supérieur
Zancléen
Pliocène inférieur
N19
Globorotalia
aemilianna
Biozones
N20
Biozones
de Blow
(1969)
Piacenzien
Pliocène moyen
Étages
Âges
Données biostratigraphiques du Mio-Pliocène d’Algérie
Globorotalia
aemilianna
Lacune du Tortonien supérieur
et du Messinien inférieur
FIG. 9. — Coupe synthétique et essai de datation de la série de Djebel Diss, bassin du Bas chélif (Algérie).
GEODIVERSITAS • 2008 • 30 (1)
Marnes sableuses jaunâtres
Belhadji A. et al.
margaritae. Ce bioévénement, daté à 3,58 Ma dans
les zones tropicales et subtropicales, caractérise bien la
limite Zancléen-Piacenzien déinie par Castradori et
al. 1998 dans la coupe de Punta Piccola (3,60 Ma).
Cependant dans les zones méditerranéennes, ce bioévénement est plus tardif (3,75 Ma selon Sprovieri 1993
et 3,81 Ma selon Lourens et al. 1996) ce qui implique
qu’une partie des sédiments rattachés antérieurement
au Zancléen est probablement d’âge piacenzien.
Actuellement plusieurs bioévénements sont utilisés dans les diférentes régions méditerranéennes
pour identiier la base de l’étage Piacenzien. Parmi
ces bioévénements on cite la disparition temporaire
de Globorotalia puncticulata à 3,57 Ma et le premier alux de Globorotalia crassaformis à 3,60 Ma
(Lourens et al. 1996).
CONCLUSION
L’étude lithostratigraphique et biostratigraphique
de la série Miocène supérieur-Pliocène du versant
oriental de Djebel Diss (bassin du Chélif ) a mis en
évidence, pour la première fois dans le massif du
Dahra, la présence d’un ensemble gypso-calcaire
attribué par corrélation au Messinien supérieur.
L’évolution verticale des foraminifères planctoniques a permis d’identiier six biozones.
La biozone à Neogloboquadrina acostaensis (p.p.)
rattache les marnes sableuses jaunâtres et les marnes
bleues au Tortonien inférieur.
La biozone Sphaeroidinellopsis seminulina, identiiée pour la première fois en Algérie, a permis de
vieillir l’âge de la transgression pliocène dans le
bassin du Bas Chélif.
Les biozones Globorotalia margaritae, Globorotalia puncticulata-Globorotalia margaritae, assimilent
la partie inférieure des marnes Trubi au Zancléen
(Pliocène inférieur) tandis que les biozones G. puncticulata et G. aemiliana (p.p.) attribuent à leur partie
supérieure un âge Piacenzien (Pliocène moyen).
Remerciements
Cette étude a été efectuée dans le cadre de l’Accord-Programme franco-algérien 03MDU584, du
Programme français Eclipse II « Vers une évaluation
94
spatio-temporelle détaillée de l’impact de la Crise de
salinité messinienne et de ses facteurs de contrôle ».
Nos remerciements vont aux deux rapporteurs
Michelle Ferrandini et Nadia Barhoun pour leurs
remarques constructives et leur contribution à
l’amélioration de cet article.
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Soumis le 27 mars 2007 ;
accepté le 20 décembre 2007.
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