Les Cahiers de la Recherche Développement
no 20 - Décembre 1988
TRANSFORMATIONS D’UN SYSTEME AGROPASTORAL
SOUDANO-SAHELIEN
(BIDI ; NORD YATENGA .; BURKINA FASO)
G. SERPANTIE*,
G. MERSADIER*,
L. TEZENAS
DU MONTCEL*,
Y. MERSADIER”
Communication présentée au colloque
<<Dynamiquedes systèmes agraires”. Paris.i&17-18 novembre 1987
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INTRODUCTION
,:.z: Dans une petite région du Nord Yatenga, au Burkina Faso, un groupe de chercheurs a tenté de
:... montrer comment, soumise à des facteurs humains ou naturels, endogènes ou exogènes, une
.: communauté rurale atentéde s’adapter pour maintenir un relatif équilibre économique et social. Cet
il’:!: équilibre étant lui-même susceptible d’être détruit, ou au contraire conforté par les aléas climatiques, des interventions parfois subies (ou refusées) et parfois acceptées (ou adaptées), ou encore
:;l.:i:par sa propension à innover, dans ses pratiques ou ses comportements. On appelera <système
:: agro-pastoral>, la reconstruction simplifiée de cette réalité complexe et dynamique.
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.:.“. Au travers de l’exposé
‘:..: quelques hypothèses,
:;::j: extérieures, des modes
important, de certaines
de quelques faits majeurs, seront évoqués quelques conclusions, émis
à propos de la dégradation des ressources, du rôle des interventions
de gestion du terroir qu’influencent la présence et l’évolution d’un troupeau
stratégies individuelles ou familiales.
I - LES ORIGINES
Un bref rappel géographique et historique explique certaines spécificités du peuplement et du régime foncier.
Lazoneétudiée
(Fig.l),quiapourcentrelevillagedeBidi,
estsituéeàunequarantainedekilomètresau
Norddeouahigouya,
chef lieu de la province du Yatenga et capitale du royaume mossi du même nom dont ules marches,> du Nord se situaient
précisément dans cette région vers la fin du XIX” siècle.
l
ORSTOM.
29
Em décerrsbre 1985, 3.2OQ personnes ont été recensées à Bic$ que l’on peut Dà peu près, répartir en trois groupes : Peu!
(11 %), Rimabé (19 %), et 70 % de Mossi et -assimilQst~ : Silmi-Mossi, Yarsé, Forgerons etc, qui ont adopté ia langue et ie
genre de vie des Mossi, la quasi généralisation de IWam ayant accentué i’homogénéisation.
La comparaison avec des recensements antérieurs est peu démonstrative : les découpages, les techniques et fes objectifs
Qtaient trop différents. Le pré&dent a eu lieu en tg79 : divers ajustements permettent de conclure à une stabilité de la
population en six ans. Au-dek, la mémoire des anciens est quasi unanime : un maximum a été atteint dans les années
cinquante, mais le total n’a jamais dû réel8emenFdépasser 3.500 individus.
C’est donc une population relativement stable qui a ét6 confrontée à une forte dégradation des ressources.
Les Dogon ont accupé &arégion avanF EeXV* siècle, pénétrant
vraisemblablement dans fe Yatenga actuel par le Word-Ouest,
en venant du Mandé occidental. Leur peuplement sembie avoir
été particulièrement dense : des traces en sont encore visibles
à Bidi OU ont été relevés deux sites regroupant des butles
parsemées de débris de poteries.
tes premiers sédentaires réels seront des Rimark&, captifs
de Peuf affranchis, fondateurs du premier quartier de Bidi et
titulaires du premier terroir de culture. C’est eux quf recevront
en particulier les premiers Mossi, fractionnant leur terroir pour
satisfaire leurs demandes, puis d’autres arrivants : Sifmi-mossi,
Maransé, Yarsé, Forgerons. Cette Premiere phase (1696
1930) voit nftre les quatre zones d’habitat homogénes bordant
le bas-fond : Rimaïbé, fvlossi et assimilés,Silmi-mossi, Forgerons, chacune pourvue de son -terroir de quartier*>. Ces unités
secondaires vont, elfes aussi, se fractionner au fur et à mesure
des arrivées, chacun pouvant concéder à son tour une partie de
ses terres, chaque nouvel arrivant s’adressant à ceux de son
fignage ou de son ethnie. Cette deuxième phase de colonisation agricole a provoqué un resserrement de fa maille de
l’habitat, organisé en quartiers, regroupement plus ou moins
dense de cases et de greniers.
A partir du XVe siècle, les Pulsé (ou Kurumba)venant du Mord
se sont superposés au peupfement Dogon, qui ont amorcé un
reflux vers fa plaine du Gondo et les fafaises de Bandiagaraqui
la dominent, Eorsqwe s”est renforoée fa pression des Mossi
(quelques établissements perdurent au nord de Bidi).
Au XVI” siècle est fondée la chefferie FuEsede Koumbri, actuellement chef lieu de fa préfecture dont dépend Biffi.
Au XW siécfe etjusqu”& la fin du XIX” siecfe, le nord et l’est de
la province actuelle sont progressivement occupés par trois
groupes Peuf nomadisant autour de Eeurschefferies. Les Fulsé
auraient alors mis à leur disposition, autour de leurs chefferies,
des territoires ou y établir champs et campements. C”e&
pourquoi la toponymie focafe est en majorite fulferdé.
Les quartiers sont monoceffulaires quand la première habitation est devenue le centre d’un agglomérat compaot de membres d’un même fignage ; pfuricelfufaires si les nouveaux
arrivants ne sont pas de même lignage ou de même rang social.
Cette fragmentation de f’habitaf doublée d’une fragmentation
des terres cultivables, forcément inégalitaire en fonction de fa
date d’arrivée, s’est poursuivie jusque vers 1960, avec les dermers arrivants (alors que des départs avaient déjà eu lieu).
Au moment où vont s’installer les premfers éléments du peupfement actuei, le territoire de Bidi n’est donc occupé que de façon
temporaire : les premiers Mossi viennent depuis Kumbricultiver les bas-fonds durant la saison des pluies, laissant parfois
leurs récoltes dans des greniers construits pres des campements Peul.
Face à l’animisme Fu[sé, qui associe sacralisation de fa terre et
division du domaine agricole, les Pewl, musulmans de longue
date, tolèrent œs pratiiues entérinées par le pouvoir politique
Mossi qu”ils considèrent comme prééminent, bien que fa création dune chefferie Mossi par EeCcYatengaNaba= ne date que
de 1930. Ils ont concédé peu a peu une grande partie de leur
domaine, se repfiant en pfusieurs campements à la périphérie
des champs de concession. Ifs y ont construit des huttes et des
greniers qu’ils abandonnent en saison sèche, dès les récoites
terminées, pour venir s’installer près des points d’eau permanents du bas-fond où les troupeaux paturent les résidus de
récolte.
Deux modes de gestion de l’espace se côtoient alors. ke
premier, de type agricole, Gaeritedes traditions animistes FulsB
est légitime par le systeme féodal mossf (fes chefs de terre,
gardiens religieux du territoire peuvent accorder aux cultbvaterrrsqui le demandentle droit d’occuper Lesterres vierges sur
lesquelles sexesce Beurs compétences. Le second de type
pastoral, pratiqué par les Peu!qui parcourentun espace sans
limites fixes (leur seule contrainte est de mettre en accord feur
capitaf vivant et mobile avecles potentiakés des Eieux).
Fig. 1 Situation de Ia zone étudiée
30
II - LA DEGRADATION
DU MILIEU ET DES RESSOURCES
Le système agraire qui s’est mis en place au cours de la première moitié du siècle peut être représenté comme on le fait
souvent par trois pôles : la sociéte avec ses objectifs, et ses pratiques sociales ; les ressources qu’elle met en œuvre dans
le cadre de contraintes ou d’atouts donnés ; les outils et les unités de transformation de ces ressources.
On assiste depuis une quinzaine d’années à une fuite de ces ressources. La dégradation de I’écosystème soudanosahélien ou elles étaient prélevées ne permet plus leur renouvellement. Ce constat est bien connu. Notre contribution sera
ici de préciser les mécanismes de cette dégradation dans le cas du territoire de Bidi, ainsi que les implications de cette
évolution : réversibilité, possibilités de reproduction du système, stratégies mises ou à mettre en œuvre.
Fig. 2 Variabilité
interannuelle
des pluviométries
1966-1985
(phase climatique
mensuelles
Pour mesurer et expliquer cette dégradation, nous nous
appuyons d’une part sur une analyse de deux séries de
photos aériennes (1952 et 1984), d’autre part sur la
mémoire collective, perçue au travers d’entretiens avec
des <<anciens», en examinant tour à tour chaque facette du
paysage.
sèche)
Station
de Ouahigouya
750 mm caractérise
l'écosystème
Moyenne mobile
des pluviométries
annuelles sur des
périodes de 15ans
mmr
ml - - -x+xd-x-,x~x,
700
600
----_-500 -------1930 lSk0
mm pluviométrie
200- mensuelle
XL
xX
____
l!kI
1860
x1
1$70
x-z*,
Ayant été peu sollicité par les activités humaines pendant
la première moitié du XX” siècle, l’état du milieu observé en
1952, devrait refléter une situation en équilibre.
1480
r--lp=q2
Le socle granitique, fortement cuirassé, a subi un démantèlement conduisant à un paysage faiblement mais régulièrementondulé, caractérisé par des interfluves peu étendus
(5 km) constitués sur les sommets, de cuirasses résiduelles plus ou moins importantes. Ces pseudo cuestas sont
suivies d’un taluspuisd’un glacis, sur une pente de 1 à2 %.
Les solsferrugineux qui recouvrent ces pentes sont hérités
d’apports colluviaux et éoliens sabla à sableux-argileux,
plus ou moins épais, souvent marqués par la présence
d’une induration ferrugineuse à leur base. En son absence,
le sol est développé directement sur une arène argileuse
(sol peu évolué d’érosion).
‘EO-
lOO-
50-
o-
I
1
2
3
4
5
6
7
8
9
Les courbes de la Fig.2 montrent de façon éloquente la
dégradation du climat régional au cours du XXe siècle.
L’incertitude inter-annuelle des pluies, compte tenu du
pouvoir de rétention variable et de la forte demande en
évaporation a certainement constitué l’une des causes
principales de la différenciation géographique des écosystèmes, des stratégies de production et donc du paysage.
10 11 12 mois
a)Les sommets et les bow& ont, en 1952, l’apparence d’une savane herbeuse parsemée
d’arbustes. En brousse, la sécheresse des dernières années a entrainé la mort de nombreux arbres
et la contraction des plages herbeuses, là où l’eau de ruissellement se concentre.
..
A proximité des campements d’éleveurs qui préfèrent ces sites incultes pour y établir leur habitat,
ces formations ont disparu en 1982, laissant le sol nu vite décapé et transformé en wchamps de
caillouxm.
b)Lesglacissup&ieursportent
des sols issus d’arènes argileuses, instables, qui ont conduit sous
ce climat au faciès de la brousse tigrée, particulièrement évolutif. If se caractérise par des bandes
de végétation arbustive et herbacée dense, perpendiculaires à la pente, entre lesquelles s’intercallent des bandes de sol nu àsurface gravillonnaire ou encroûtée. En période humide, les bandes de
sol nu sont réduites et progressent lentement vers l’amont, par sédimentati0.n sur leur partie
inférieure. En période sèche les bandes arbustives se rétrécissent par l’aval (mort de la végétation
et érosion).
31
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....L Actuellement, bien que fa bande dénudée serve d’impluvium, les conditions sèches empêchent la
$ progression du fourre par colonisation de l’amont. II s’y ajoute la dégradation dûe au passage du
$3 betail qui détruit fa structure de la brousse tigrée provoquant un déséquilibre de son fonctionnement
;;jii
:.:.:.:A proximité du village l’accroissement de la population de Bidi a conduit a une extension des
:ijiiii surfaces cultivees sur ces glacis, pourtant excessivement fragiles. Après épuisement, les champs
$$ ontété abandonnés mais cela n’a pas permis le retour immédiat de favegétation. Le sol très instable,
:z
... non protégé, c’est encro0te sur de larges étendues, le ruissellement acrru a décapé l’horizon
$2 superficiel comme le prouve le déchaussement accentué des rares troncs d’arbre. Une grande
SF partie des zones d’interfluves est ainsi transformée en zones absolument nues.
cl A mi-pente lorsque l’induration ferrugineuse réapparaît, une formation arborée homogène
particulièrement dense (peuptements de Ptérocarpus /ucens) s’intercalait entre Eabrousse tigrée et
les bas de pente, o0 f’épandage éolien était suffisamment épais. Ces formations ont subsisté en de
rares endroits, généralement éloignes du village, mais le mauvais état des arbres sévele une
surexploitation par émondage pastoral.
Dans les zones tres fréquentées, la dégradation des couverts herbacés par le bétail , et ailleurs
l’utilisation des arbres comme bois de charpente et la mise en culture de sols de faible épaisseur
provoquèrent des encro3tements
et une érosion laminaire généralisée, un accroissement du
ruissellement et le déchaussement puis la mort des arbres.
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3; Actueblement, ces zones sont peuplées de troncs morts, le sof sableux initial ne subsiste que sur
2% de rares dunes herbeuses séparées par de larges espaces gravillonnaires ou encroûtés. Sur ces
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2;; faciès, on note la présence d’espèces annuelles sahariennes telles que Maerera crassifolia et des
2 epineux dont quelques accacias, ainsi que des espèces sahaliennes (Arisfida adcensicnis,
?!? Schoenfe/dia gracilis...) qui remplacent Cesvivaces.
d)Lesbas depenfesont
constitués de sols ferrugineux issus d’apports éoliens et colluviaux de 0,2
à 2 mètres d’épaisseur, surmontant cuirasses ou carapaces superposées aux altérites. L’horizon
A est sableux (5 à 10 % d’argile), mais en bas de pente et dans les cuvettes il est plus argileux (10
à 15 %), et des traces d’hydromoaphie dans les horizons inférieurs témoignent de difficultés de
drainage. En 1952, la majeure partie de ces zones cultivables a été exploitée, soit en permanence
près des villages, soit de façon temporaire «en brousse>> ; 18 % des surfaces sont en culture en
1952 : les successions etant en moyenne de cinq ans, la durée des jachères était de Perdre de 50
ans. Lavégétation qui les recouvre alors est une savane aabustive appellée usavane tachetée,> car
piquetée de taches nues fiées auxtermitières ou aux arbres utiles conservés dans les champs. Ces
jachères étaient les meiffeurs pâturages en raison de fa densité de graminées pérennes bien
appétées en saison des pfuies après les feux.
;;;; En 1984, on ne retrouve plus trace de ces formations continues, en dehors des lieux de stagnation
g de Peau, dus à des cordons éoliens. A leur place, la surface est occupée à 50 % par des *champs
iii;. de brousse»
garnis de quelques vieux arbres, souvent en mauvais état (surexploités par
:$$ émondage et souffrant de sécheresse). La durée excessive d’exploitation actuefle (10 ans), réduit
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ii!ir doublement les chances de repousse de ligneux et épuise les sols, (bien que les pailles le plus
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$$ souvent laissées sur place nourrissent la mésofaune, ce qui entretient une porosité minimale). Le
:+
,::::::recours au labour par 6es paysans les plus aisés permet des semis tardifs et restitue une porosité
$2 passagère.Néanmoins, if accentue, à terme, la dégradation de la structure des horizons de surface
$$ et conduit très souvent à une érosion. Les champs se couvrent alors de UZippele~~, taches nues
......
32
encroutées et sèches difficiles a semer, à sarcler, improductives. Elles sont issues soit de l’ablation
de l’horizon A (labours dans les passages d’eau et pentes *fortes*, érosion aux ruptures de pente),
soit d’un tassement ou d’un piétinement (aires de battage, zones ombragees, chemins), soit
d’anciennes constructions ou termitieres, soit elles sont abandonnées pour improductivité. La
tentation de labourer ces taches ne fait qu’accroître leur étendue mais des pratiques de réhabilitation par apport massif de matiere organique ou piegeage des sables éoliens et de l’eau par divers
procédes sont fréquemment observées. Elles témoignent d’une volontd de conservation du soi
de la part des paysans.
Lorsque la fertilité chimique atteint le seuil de carence (ou lorsque I’infestation par Striga est trop
importante) le champ est abandonné. Passée une première année où les arrières effets de laculture
permettent à un tapis d’adventices de pousser (Zornia glochidiafa surtout), le sol mal protégé et
instable s’encroûte rapidement d’une part sous l’action de la pluie, d’autre part, par sédimentation
des particules fines arrachées sur l’horizon B. Cet encroûtement et les mauvaises conditions
hydriques conduisent àfaire disparaître lavégétation les années suivantes (assèchement progressif du milieu, incapacité du sol à piéger les graines). En saison sèche, seuls subsistent les rares
arbustes épargnés par la longue mise en culture, qui favorisent l’atterrissement des sables issus de
la reprise éolienne des zones nues. Une diversification s’observe entre des zones de sédimentation
de sable éoliens, des zones nues soumises à érosion hydro-éolienne, des zones humides de
sédimentation d’éléments fins. Faute de végétation, la régénération de la fertilité est insuffisante.
e) Les bas-fonds
organisent
le paysage, drainent le ruissellement.
Le glacis de raccord ou «chanfrein» relie la pente inférieure au niveau de base. Cette pente !j::
convexe, assez forte (2 à 3 %), montrait déjà en 1952 un décapage accentué près des villages et .:’
au passage des voies de communication, sur les sites d’anciens villages Dogon et de hauts
fourneaux.
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Abusivement mis en culture, ces terrains en pente exposés aux vents d’est et au ruissellement
;:. aujourd’hui en grande partie disparu.
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9 Le lit du bas-fond est lazone régulièrement inondée par les crues. La sédimentation et la bonne
production de biomasse de restitution autorisent la culture permanente. Son paysage a fortement
Qvolué.
En 1952, il semble que la majorité du bas-fond principal était cultivée sans jachère (rotations coton
de rentekorgho, petites rizières dans les cuvettes). Les arbres étaient rares. Par contre les basfonds éloignés témoignent de longues jachères laissant un pâturage de soudure abondant.
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Depuis la sécheresse la fonction des bas-fonds a changé : produire du sorgho de sécurité, ou du
mil si le sol est très sableux. Les jachères qui portent le pâturage de soudure, sont réservées au
pâturage d’animaux au piquet (animaux de trait et d’embouche). Le riz a regressé. Le plus
spectaculaire est l’utilisation du bas-fond àde nouvelles activités : arboriculture fruitière (manguiers,
nérés, goyaviers) et maraîchage de saison sèche. Ces activités sont apparues dans les années 50,
33
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sous k’impulsion de commerçants de Bidi. Mais leurs revenus ont considérablement
diminué suite
à la sécheresse qui a réduit fe débit et la durée des nappes, à ta concurrence d’un maraîchage périurbain performant et a E’interdiction récente de réaliser des clôtures à partir des ressources en bois
du territoire. Le coton, sous I”action de fa sécheresse, de fa divagation du bétail et de laconcurrence
demsorgho vivriers a disparu.
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!z En conclusion : Mat actuel du milieu et des ressources dépend de ses capacités locales de
2 résistance,de regulation et de transformation lorsqu’if est soumis à !a fois aux activités agropastoiixi raies et à une agression climatique. Quelles ont et6 les réactions paysannes à cette dégradation ?
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LA GESTIBN
DES RESSOURCES
La population restant sensiblement constante en première approximation, la diminution des ressources a provoqué des
transformations dans la gestion de l’eau, la gestion des sols, la gestion du troupeau ; (ces transformations ayant Bté parfois
suscitées par des intervenants extérieurs, agissant avec pfus ou moins de perspicacité).
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1. Gestion de l’eau :
En 1952, sous une pluviométrie de 750 mm, le paysagese différencie,par la qualité, la profondeur
du sol et la distance au village qui règle le type d’occupation et les formations végétales.
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En 1984, sous509 mm, ne subsistent des arbres en bon état que dans lesîlots de fourrés résiduels,
dans les creux topographiques, dans les champs permanents où les façons superficielles améliorent l’infiltration. Sur les champs non fumés, à état de surface vite dégradé, la mauvaise infiltrabilité
est compensée par E’utilisation systématique du ruissellement diffus, canalisé vers les champs en
irrigation d’appoint. Les zones dégradées supérieures deviennent des impluviums indispensables.
Lamélioration de la gestion de ces eaux peut aussi passer, d’après nos expériences, par le freinage de ces ruissellements
au moyen de réseaux de barrages en pierres ou en branchages, isohypses, filtrants, cloisonnés et enherbés sous certaines
conditions. Ces aménagements sont réalisables par les paysans les plus aisés (les autres ayant besoin d’un soutien de force
de travail en saison sèche).
Dans les bas-fonds, le module des crues s’est accru en même temps que se dégradait l’état de surface des bassins versants.
Le sorgho de bas-fond voit son rendement chuter lorsqu’en début de croissance if est gêne par ces crues violentes. 5ans
certaines conditions, les aménagements simples,accessiblesà de petites communautés (échelle du quartier), construits en
gabions, permettent de revaloriser ces terrains à travers une riziculture pluviale intensive, d’accroitre localement le
remplissage des aquiféres. Néanmoins ces micro barrages restent coûteux.
Les fréquents conflits fiés aux aménagements des bas-fonds de la région, révèlent le manque de maturité des projets qui fes
mettent en œuvre, ou leur excès d’empressement à résoudre un problème d’eau, certes crucial, mais en sous estimant les
enjeux de cette facette de paysage.
2. Gestion du terroir agrice~e :
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La lecture du paysage de 1952 révèle l’inégalité des quartiers vis-à-vis de I’accès à !a terre. Le
quartier de la chefferie, celui des RimaÏbé disposent d’un terroir de village et de bas-fond très
important, adapté aux besoins en coton (culture de rente), en sorgho (sécurité). Lachefferie n’apas,
au départ, misé sur la =broussea>, plus contraignante. Lescommunautés Peu! disposent deterrains
de bas de pente étendus, mais de peu de bas-fonds et encore moins de champs éloignés. A
l’inverse, certains quartiers installés les derniers ont du setourner en priorité vers la brousse et leurs
champs de concession sont exigus.
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34
;II Actuellement, ces détentions individuelles de ressources ont peu changé. Certains quartiers Mossi,
::jii plus aisés, cultivent des terrains possédés par leur «clientèle» Peu1 en migration : certains bas-fonds
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.:.... aménageables sont accaparés pour des cultures intensives, il est difficile d’aménager des terres
‘7 prêtées ou de les reboiser, et surtout les superficies deviennent insuffisantes lorsque la place de
.$ l’agriculture dans le système de production s’accroît (cas des Peul et des Silmi-Mossi).
En dehors de ces quartiers particuliers, le fonctionnement du système était classique : une auréole
de champs collectifs de concession fumés par les petits ruminants et les contrats de fumure conclus
avec les Peul qui assuraient la soudure alimentaire du bétail. Plus loin les champs de village, sur
pentes ou bas-fonds, bien surveillés, parfois fumés, parfois laissés en jachère, assuraient le gros
de la récolte des champs collectifs et, pour les femmes et les cadets, une production de rente en
champs individuels. Les champs de brousse avaient pour but l’obtention d’une sécurite plus
étendue et d’un surplus vivrier, parfois commercialisé. Les travaux n’y etaient pas prioritaires, et le
mode de culture était très caractéristiquement
extensif.
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Aujourd’hui les quartiers les plus entreprenants, gros producteurs de mil, disposent d’une trésorerie
et font couramment appel à la main d’oeuvre rémunérée («invitations,, de groupements), utilisent
des animaux de trait et des outils attelés. Le labour, qui autorise des semis tardifs, permet
d’augmenter les superficies (plus de 1,5 ha par actif). Comme ils ont su s’assurer la faveur des
détenteurs fonciers Peul, lacroissance desterroirsfamiliaux
reste encore possible. Mais l’ancienne
organisation concentrique des systèmes de culture s’est estompée. Attentifs aux innovations
prometteuses, ils ont à présent les moyens de miser sur leurs différents champs suivant leur
situation dans le paysage, leur sol, leur état hydrique, indépendamment
de leur distance, et
d’optimiser ainsi les productivités.
Pour celà, ils ont intégré aux anciennes pratiques les «tours
de plaine,, à mobylette, le travail du sol et le transport attelés, le maraîchage spécialisé et
poursuivront peut-être par le sarclage attelé.
A l’opposé, les quartiers moins favorisés et moins entreprenants ont vu leurs terroirs et leurs
rendements fondre rapidement. Ils ne subsistent que grâce à l’appoint des migrations de travail,
du petit commerce de saison sèche, du petit élevage et de l’aide exterieure. ils misent aussi sur
l’orpaillage, quelques maigres sites aurifères ayant été redécouverts récemment : travail de saison
sèche exténuant pour un résultat bien aléatoire.
Leur agriculture est avant tout basée sur la securite, ce qui les pousse à cultiver le maximum de
surface en rejetant les intrants. Ils montrent pourtant une volonté évidente d’améliorer par euxmêmes ce système : en témoignent les nombreuses réalisations spontanées entreprises durant la
dernière saison sèche (citernes, radiers, diguettes, etc...).
3. Gestion
des troupeaux
et des paturages
:
Les éleveurs Peu1 décrivent la période antérieure aux années de sécheresse comme une Bre
d’abondance
où le lait d’une quinzaine de bovins et la production d’un petit champ suffisaient à
l’entretien d’un ménage (le chef de famille, ses épouses et ses enfants non mariés). Les
transhumances d’hivernage étaient pratiquées couramment pour assurer une soudure correcte et
permettre le respect des «cures salées», ce qui réduisait les risques de dégâts dans les cultures.
Le mode de vie Peul était respecté, les travaux des champs réduits puisque ni les femmes ni les
bergers adultes n’y participaient. Cette période correspond à une relative croissance du cheptel
bovin, en réponse aux différentes fonctions du bétail chez les éleveurs (et en particulier la
reproduction sociale).
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La stratégie du groupe Mossi s’est fondée sur la reconnaissance implicite d’une compldmentarité
avec l’autre groupe important de Bidi, Peul-RimaÏbe, qui possédait les plus grandes superficies de
terre et d’autre part grâce à son élevage essentiellement bovin, permettait les transferts de fertilité
.:
indispensables des pâturages vers les champs pérennes, et pouvait prendre en charge l’aspect
contraignant de la conduite de leurs animaux d’épargne (abreuvement,
soins, conduite au ‘.
pâturage), avec partage du produit. Ces travaux, mal connus des Mossi, sont peu valorisants pour
la main d’œuvre lorsque le nombre de têtes est réduit. Le fonctionnement du système s’est donc :::.;:
basé au départ sur des rapports contractuels entre groupes spécialisés : contrats de confiage
(gardedesanimaux
aveccontrepartie
en nature et, de plus en plus, en espèces), contratsdefumure
35
(fumure des ckamps de hage par stabulation en 6change de mil, d’accès aux résidus de récolte
et aux puits), cessions de terres (relations privilégiées de dientélisme aboutissant à des prêts de
terre).
Cette complémentarii6 dans la gestion des’ ressourcesse doublait d’une forme d’int8gration
él6mentalre au sein mêmede l’exploitation &ssi : un petittroupeau d’épargne,facile à monnayer,
valorisait lesrésidusde Légumineuses
alimentaires.Le fumier produiten saisons&cheétait épandu
sur les champsprochesdes habitations.On peut penserqu’à Bidi, cette fumure et le parcage Peu!
palliaient l’absence d’un parc d’Acacia abida, FrBquentdans les vieilles régions agricoles du
Yatenga mais absent dans une zone récemmentcolonisée.
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ka mabiiit6 des troupeaux a considérablement bais& d&à le début des années 70 : les
transkumawcesde cure salée, vers ie sud, et d’hivernage, vers le nord, disparaissenten même
tempsque lespâturageset Pespointsd’eaudansles lieuxtraditionnelsde destination. IEy a eu alors,
maigrela fotie meda&itÉi liée à &asécheresse,accroissementde la charge pastoralesur leterritoire
de Bidi et augmentationdu coût d’entretien du troupeau.
Fig. 3 Evolution des effectifs du cheptel villageois
f
On constate, en parallèle, une raréfaction des contrats d’interdépendance, Eeséchanges entre groupes spécialiséssont contrariés par la
sécheresse et la dégradation du milieu a réduit les disponibilités en
produits agricoles à céder alors qu’en sens inverse la réduction des
transhumancesrend disponibleune main- d’œuvre supplémentairepour
lescultures. D’autrepart lesservices de [‘Etat et les kmmerçants offrent
aux deux groupesdes substitutsaux anciennesfonctions de l’échange :
engrais,complémentsalimentairesdu bétail, pierresà lécher... Ils incitent
donc & Ia constitution d’un élevage sédentaire fond6 sur des aliments
importés.
Les litiges et conflits semblent en augmentation : la sécheressepousse
les troupeaux vers les abordsdes champset des jackères en début de
saisondes pluies, Iàoù un pâturage suffisantexiste encore. D’autre, part
points d’eau et parcours sont interdits par des mises en culture. La
réduction des rapportscontractuels n’est certainement pas étrangère à
cette évolution.
Fig. 4 Evolution saisonnhe du prélévenaent
animal sua Ies herbacées.
Les r&idus de r&sltes et Ies ligneux
Cette transformationdu systèmes’estaccompagnéed’une évolution des
effectifs et de la composition du troupeau constitué principalement de
zébus à l’origine. &a sécheressedes années 70 à contraint les éleveurs
à s’orienter vers une option caprine, qui s’est renforcée à la suite de
mauvaisessaisons1984-f 985. La baissedes bovins est dûe à une très
forte mortalité liée à la disparition des ressources trophiques, à des
déplacements
vers des zones plus humides mais moins favorables à
l’élevage, car se posent alors de nouveaux problèmespathologiqueset
d’accoutumance alimentaire. Ces déplacementsconjoncturels ont été,
soit des transkumancessaisonnières,soit des changementsdu lieu de
sédentarisation.
Les éleveurs restés ou revenus ont donc décidé de développer leur
élevage caprin au détriment du cheptel bovin en élaborant un système
proche du système Silmi-mossioù agriculture et élevage se partagent
également la force de travail. La pressionsur les ressourcespastorales
s’est aiors modifiée. Les caprins @turent essentiellementdes ligneux,
surtout en juillet, période des premihresrepoussessur la strate arborée,
et notammentsur Ptérocarpus lucens et Gwiera senegalensis.
Dansleur ration (fig. 4) la part des résidusde récolte est saisonnièrement
importante (goussesd’oseille,feuillesd’arachide et de niébé). Les ovins
consomment moins des ligneux, et dans la strate herbacée
préférentiellementZornia glochidiafa. Les tiges de mil et de nombreuses
Boacéeset Papilionacéessontappetéesen abondancepar lesbovinsqui
ont la ration 6aplus variée.
36
$! On a fait remarquer que les caprins étaient les plus «agressifsu sur la végétation, par exemple
iiie2en pâturant les jeunes plants de ligneux et ponant ainsi préjudice à la régénération de ces
:
I:;iiiiiespèces.
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i&$ Mais les bergers le sont beaucoup plus en voulant mettre à la disposition deszébusdesfourrages
:.,,.:plus abondants et plus variés, en pratiquant effeuillages et ebranchages de façon intensive et
y desordonnee sur certains ligneux.
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.......I.
2. Ceci pose un problème d’encadrement, d’interventions extérieures spécifiques, peut-être trop
$$ exclusivement axées jusqu’à présent sur des problèmes plus exclusivement agricoles ou vété‘i;:; rinaires.
IV - L’OUVERTURE VERS L’EXTERIEUR
1. Les interventions
extdrieures
L’impact de la politique coloniale sur le village a été tres limité. Celà peut s’ expliquer par la distance qui sépare Bidi de
Ouahigouya, seul centre administratif dont il dépendra jusqu’en 1959.
De plus le pouvoircentral considérait comme son seul intermédiaire avec la population, la chefferie Mossi, alors que jusqu’en
1930 se sont des chefs Fulsé qui se succèdent a Bidi.
Fig. 5 Les interventions
extérieures depuis 1967
La mise en place des frontières actuelles à l’occasion de la reconstitution de la Haute-Volta en 1946 va placer cette zone frontalière dans
un réseau de flux marchands incontrôlés et souvent clandestins en
provenance du Soudan Français (Mali actuel).
l
C’est le début de la pénétration des produits manufacturés (bicyclettes,
lampes tempête et pétrole apparaissent à Bidi en 1950) qui circulent
dans les petits marchés de village (celui de Bidi a été créé en 1945).
Jusqu’au début des années soixante, le développement des infrastructures sociales et sanitaires ainsi que des amenagements
hydroagricoles concernait presque uniquement les chefs lieu de cercles et
de subdivisions.
Avec la création des Organismes Régionaux de Développement
(ORD) en 1966, le ministére de l’agriculture met en place une structure
d’intervention en milieu rural.
l
Les objectifs sont multiples : incitations à l’accroissement de la production, organisation de la population rurale (groupements villageois,
coopératives), mise en place d’un système de crédit, aménagements
de bas-fond et de systèmes anti-érosifs.
Bidi devient le siège d’une section ORD s’étendant sur cinq villages
environnant.
Elle est animée par un encadreur qui réside sur place, chargé de la
mise en œuvre de toutes les opérations concernant sacirconscription.
Les groupements villageois (GV) structure de base sur laquelle s’appuie I’ORD, sont loin de représenter la diversité villageoise.
Ils sont composés le plus souvent de membres d’un même lignage ou
d’un même groupe social, ce qui ne favorise pas la résolution des problèmes communs à l’ensemble de la communauté.
37
Fig. 6 LosaEsatiorm et effectifs
des principaux groupes et ethimies
Les premiers G.V. ont surtout permis l’acquisition de matériel agricole grâce à un accès facile et rapide au crédit,
les revenus des champs du groupement ou de travaux
collectifs effectués pour des tiers permettant les remboursements.
Mais le manque de concertation avec l’encadrement et
des rivalités entre quartiers et souvent une mauvaise connaissance de la complexité des relations sociales à I’éntérieur du village ont entraîné l’échec ou le détournement de
Par exemple un périmétre maraîcher, destiné a la coffectivité et géré par l’encadreur QRD, a éte installé sur des terres de bas-fonds
qui se sont avérées avoir un statut très particulier. Cultivées antérieurement paries épouses du chef Mossi, celles-ci conservaient
Eedroit de cueillette ou de récolte de lacukure en place, quelque soit l’individu ou le groupe qui cultive le lieu. Elle n’ont pas manqué,
une fois les premiers plants levés, d’user de ce droit en se servant de choux, tomates ou piments. Ce périmètre est aujourd’hui
à l’abandon.
Un deuxième exemple concerne Eemou%incérealier, demandé par deux groupes feminins, ce%uides Rima’fbé et celui du quartier
de la chefferie. 61devait btre, et a été d’abord, installé près du marché et géré en commun. Mais quand ii fallut acheter des tôles
pour B”abriterde ia pluie, les femmes de la chefferie refusèrent heurparticipation car if ne se trouvait pas dans leur quartier. Le moulin
est aujourd’hui installé chez elfes, et [es femmes Rimai’oé, en raison de la distance, n’en profitent pas : if est tres peu rentabilisé.
0 A partir de 1983, une planification regfonafe
plus rationnelle (Plan Populaire de Developpement
$984-1985 et Plan
Quinquenal 1986-I 990) a permis la construction d’infrastructures collectives (banques de céréales, école dispensaire). La
participation de l’ensemble de la population à leur construction et à leur financement, leur localisation plus centrale, sont peut
être les signes d’une unite retrouvee.
D’autre part, I’action recente de plusieurs ONG (Six 3, Projet agro-écologique,
programme forestier), la poursuite du
programe hydrawfique villageoise, et peut être aussi &aprésence d’une équipe de chercheurs sur le terrain, ont permis la mise
en place rapide de certains aménagements : cordons pierreux, reboisement, pompes, microbarrages...).
Il n’en demeure pas moins que l’accès de la popdation à cet ensemble d’équipements est très iimité : moins de 1 % de la
population est aiphabétisée, 3 % scolarisée depuis 1986, 6 % de Papopulation fait partie d’un groupement villageois, 1 famille
sur 10 utilise régulièrement le mouiin.
2. Une dynamique centrifuge : la mobilité, facteur d’dquilibre 3
La pyramide des âges de la population de Bidi (fig. 7) Qtablie à partir des résultats du recensement général effectué en
Décembre 1985, n’accuse globalement que les déformations habituelles en zone rurale africaine. Elles sont dues à
l’imprécision sur les âges, à la moindre déclaration des enfants en bas âge, au souvenir des conséquences fiscales des
recensements précédents (I’impot <(de capitatiow n’existe plus au Burkina Faso depuis 1984).
Fig. 7 Pyramide des Ages - Décembre 1985
I
%
7.80
260
A l’extrémité des tranches d’âge inférieures, la section figurée en noir résulte d’une mauvaise interprétation des instructions
données aux agents recenseurs qui ont enregistré comme «résidents absents,, des ménages entiers ayant quitté le village,
parfois depuis plusieurs années, pour s’installer sur de nouvelles terres au Burkina Faso, pbus au Sud et plus à l’Ouest
généralement. L’erreur n’ayant pas été systématique, elle ne donne pas d’informations quantifiées sur le phénomène, mais
à l’intérêt de le faire apparaître.
Cet <~expansionnisme~~ principalement
Mossi a souvent été décrit et expliqué. II résulte des pratiques culturales extensives
imposant la mise en culture de superficies de plus en ~EUSimportantes et appauvrissant les sols, accentué par la dépendance
des enfants adultes par rapport aux parents et des cadets par rapport aux aînés. Pour faire face à l’accroissement
démographique, et pour acquérir l’autonomie économique, une solution pour les jeunes adultes mariés est le départ vers des
régions parfois proches mais encore relativement vides. C’est ainsi que se créent les «hiérarchies de nodosités lignagèreszs
dont parle IZARD (1975), qui les oppose à une wsaturation homogène de l’espace». C’est aini que s’est créé peu à peu Bidi,
à partirdu début du siècle, pardéversement d’excédents provenant d’autres villages, et qu’il a lui même maintenu un équilibre
économique et social en évacuant ses propres excédents, et par l’utilisation massive de la migration au Ghana puis en Côted’lvoire.
Les dimensions de ce type de mobilité étalée sur plusieurs décades, peuvent s’apprécier par l’établissement de généalogies,
en allant et venant dans le temps mais aussi dans l’espace. Sur le fragment donné en exemple (Fig. 8), ne figurent que les
hommesadultesdeplusdequinzeans;ladescendancedetousceuxqui
nesontpasvenusàBidiaétééliminée.
Aladernière
génération, 32 % des membres de ce lignage qui auraient pu, sous d’autres conditions, résider encore à Bidi sont
définitivement partis, toujours, dans ce cas précis, parce que leurs parents sont eux-mêmes partis.
Les liens sociaux à l’intérieur du lignage subsistent (bien que les départs aient parfois eu pour origine, partiellement, des
tensions familiales) et se manifestent par des visites réciproques. Et la meilleure preuve en est l’erreur commise lors du
recensement : ils ont déclarés par le chef de famille comme faisant partie de leur {(Zaka,,, au même titre que les absents
provisoires.
Fig. 8 Généalogie du quartier Mounisaka. hommes de plus de 15 ans
39
0
PREMIERS
A
A
DEPARTS DEFINITIFS
MIGRANTS EN RC,
ARRIVANTS
3. La migration en Côte-d’Ivoire au contraire est rarement
considérée comme une rupture définitive, et les non-retour
sont effectivement l’exception. Nous avons rencontre en Gôted’lvoire, essentiellement
a Abidjan; trois cas où la famille
entière est devenue ivoirienne, de fait sinon de droit : une des
épouses au moins est alors ivoirienne, et pour lechef de famille
Bidi n‘est parfois plus qu’un souvenir d’enfance. Cette migration présente de multiples aspects en fonction des objectifs
recherchés, du lieu de migration, de i’âge du migrant et de son
statut. IEfaut renvoyer ici aux nombreuses études suscitées par
ce phénomène (et en particulier [‘enquête par sondage réalisée par I’ORSf’Qfvl de 1972 à 1974 sur l’ensemble du pays
Mossi) et nous limiter à un examen partiel des données
recueillies sur la popuEation de Bidi.
1 Migranfs erl ‘RC1
E Rkidents
absents
voit sur la fig. 9 l’importance du phénomène un mois de
Decembre. Lorsqu’on y superpose lacourbe des résidents absents (tes % sont cumulés), on est frappé par l’importante proportion d’absents aux âges les plus actifs : 60 % entre 20 et 35
ans.
Rnais ii s’agit d’une pointe saisonnière : dès le mois de Février on commence à enregistrer des retours. Une deuxièmevague
importante de départs débute en Juin pour atteindre un nouveau maximum en Août. Sur la généalogie du quartier de
fvlounisaka figurent les migrants en Côte-d’ivoire en Décembre ?985 : 54 % des recensés à la dernière génération, 23 % à
la précédente. Nous sommes passés fin Mars 1987 dans Uevillage de l’Ouest de la Côte d’boire où se rendent de faGon
privilégiée les migrants de ce quartier : 4 seulement étaient présents. Au mois d’Août précédent ils étaient 14, pius 5 de
quartiers différents. Trois semaines avant, nous avions rencontré la plupart d’entre eux à Bidi.
Ces mouvements sont fies à plusieurs facteurs.
0 Pour les migrants en zone de plantation, en Côte d’ivoire ces mouvements sont commandés par le calendrier agricole :
les besoins en main d’osuvre sont pius importants de SuEIEetà mi-Septembre, période de la récolte.
- k”âge du migrant et son statut en Cote d’fvofae (en correlation étroite) interviennent aussi. Schématiquement
trois types
de statut existent sur plantations : ac~ntrat%~ou travail à la tâche, ccaboussan* ou responsabilite entière de plantations avec
te partage de la récolte (1/3 pour le cacao, Il2 pour le caGjp propriétaire de plantation.
Les trois peuvent se combiner, et il existe des variantes. Le passage d’un statut à l’autre est évidemment fonction de l’âge
du migrant et de l’ancienneté de sa presence in un lieu donné. Les premières migrationssont gén&aiement de courte durée,
et peuvent être interrompues par de longs retours au viltage d’origine. En Côte d’ivoire, ces jeunes migrants s’initient, sous
!a direction d’un plus ancien, à de nouveaux types de culture par des «contrats>> ou des ~~aboussan~~conclus soit avec des
planteurs autochtones soit avec des Mossi devenus propriétaires de plantations, généralement de la même famille ou du
même village. Les nodositéslignagères se reconstituent en Côte d’ivoire, mais etles sont à un volume variable, et accueillent
sans problème les originaires du village appartenant à d’autres lignages. Les salariés, les «aboussan= et surtout tes
propriétaires de plantation sont astreints à une presence plus continue ; ils espacent donc leurs retours au village :
0 Les besoins en main-ckeuvre liés au eaiendaier agricole dmvillage d’origine se superposent en partie en Côte d’ivoire
et au Burkina Faso. Les plus jeunes, célibataires, encore très dépendants de [‘autorité des aînés, reviennent ou restent en
partie, et c’est sans doute une des raisons de %a
brièveté des premiers départs en migration : plus tard, leurs plus jeunes frères
ies remplaceront.
Il faut alors poser le problème du rote économique de la migration. La présence de ces migrants en période de culture se
justifierait-elle par le surplus de production qui en résulterait (à mettre en balance avec un surplus de consommation en
période de soudure) ? Les superficies cultivables étant peu extensibles, on peut tout au plus arguer de la meilleure qualité
du travail de jeunes adultes, par rapport à celui d’enfants et d’adolescents. Les migrants sont d’ailleurs souvent conscients
des conséquences de leur absence. A preuve cette réflexion recueillie en Côte d’ivoire <<j’aienvoyé de l’argent pour payer
des manœuvres parce que nous (moi et mes frères) n’étions pas IàpourcultiverBB. D’autrepart les mauvaises années, lorsqu’il
apparait très vite que la récolte sera faible, un départ rapide s’impose. La souplesse introduite par la possibilité de migration
est alors précieuse.
D’autant plus que ies transferts de la Côte d’ivoire vers te village sont importants. IEest illusoire de vouloir les chiffrer. En
espèces, les sommes rapportées a chaque retour varient, suivant le type de migration, de 15.000 à 200.000 francs (les
déclarations des donneurs divergeant considérablement de cetles des receveurs). Même Eesplusfaiblesont un impact certain
sur une économie encore peu monétarisée, par la possibilité qu’elles apportent d’acquisition d’intrants pour les cultures, d’investissements productifs, de bétail, d’amélioration de l’habitat. Ou encore, pendant les dernieres années de forte sécheresse
par la simple survie de la famille et son maintien au village.
Quand aux cadeaux rapportés, ils n’ont pas tous un caractere somptuaire comme on l’a souvent trop vite affirmé. La bicyclette
ou mieux la mobylette sont des outils de travail précieux, la radio est le seul lien efficace avec le monde extérieur. Les
vêtements, pagnes, petits cadeaux divers contribuent à l’amélioration de la qualité de la vie au village.
$$ Globalement, on peut sans doute conclure que la migration contribue fortement au maintien de l’équilibre
.:..:.:.:.
....I économique du systeme de production, mais en posant deux interrogations. Les efforts d’aménagements imposent
::.:z
‘g:$ un travail considérable en saison sèche : l’absence de la main d’œuvre la plus efficace permettra-t’-elle de réaliser
Ii?$ l’indispensable ? Autre question : la baisse continue des cours du café et du cacao ne conduira-t-elle pas le
i$Z
... gouvernement ivoirien à diminuer le prix d’achat au producteur, voire a imposer une limitation de la production ?
$$$ L’intérêt ou même la possibilité de la migration s’affaiblirait alors, au risque de rompre l’équilibre très fragile de
3 l’économie de toute la frange Soudano-Sahélienne
du Burkina Faso et même de l’ensemble du pays.
CONCLUSION
‘$l:: Ces deux questions conduisent à une autre, plus vaste : quel peut être le destin d’un territoire agro..,::j pastoral dans une zone soudano-sahélienne
dont on peut craindre qu’elle devienne sahélienne si
..c. les conditions climatiques ne s’améliorent pas de façon durable ?
y:+ Dans une situation en crise, de péjoration des ressources, il est presque normal d’assister à un
:f..j::relachement des liens d’interdépendance,
un durcissement des conflits, à l’apparition de replie‘j:j:j: ments et de comportements opportunistes, ainsi qu’à un accroissement des inégalités.
::
Tr Ces tensions, ces évolutions divergentes, se constatent surtout entre quartiers ou groupes de
::?I quartiers, entre ethnies dans un village aussi diversifié que Bidi. Pourtant nous avons vu des
::i:-i
.,... convergences villageoises pour la réalisation d’équipement à vocation collective : celà peut donner
‘z: des raisons d’espérer.
:..:.
$: Le quartier est et restera longtemps le meilleur niveau opératoire pour la diffusion de l’innovation,
:“y la démonstration, lecontrôlede son efficacité. Mais les véritables solutions ne peuvent être trouvées
j:ilj:j;et appliquées qu’avec unvraiconsensus
de lacommunauté entrainée ensemble dans un processus
.. de dégradation dont elle est en partie, solidairement, responsable : il est dû au condition de
..:.::
:.j”i sécheresse, à une trop forte pression du système agro-pastoral, alors que l’élevage pastoral reste
::..:::
.,.:. utile, sinon indispensable, aux systèmes de culture, surtout dans un contexte de fragilité des sols,
:?’ de mauvaise fertilité chimique.
:.,.::j:
::j:ji D’ou peut doncvenir le salut ? De l’extérieur pour partie, celàest certain, et l’extérieur (Etat, ONG...)
Z.i:;::joue en effet un rôle croissant : règlementation de l’accès aux ressources, contrôle de lavalorisation
...:! des produits, aides alimentaires, financières, techniques, choix technologiques voire stratégiques
:.:...
:;;. (par exemple la construction de barrages inondant des zones où venait le sorgho de sécurité).
‘$1 Les échecs ont été nombreux, souvent dûs à la confiance aveugle que mettent les promoteurs en
,,I:,::.leur technique, provoquant la méfiance presque systématique du cultivateur pour ce qui vient <(de
...‘,I:,l’étranger*, cet étranger pouvant se situer déjà à la Préfecture.
‘1::’ Les réussites n’ont pas toujours été complètes : une intervention favorable dans un secteur précis
.I:::;;;peut avoir des conséquences néfastes sur l’ensemble du système. On connaît les aspects négatifs
7 de certaines aides peu réfléchies, pourtant indispensables dans certains cas. Une réglementation
:.:.:. utile mais édictée sans concertation préalable est souvent perçue comme une expropriation.
:...:
:
‘.‘:.’,. Concertation, information, prise en compte de toutes les composantes du système : ces préalables
:j)ji
:‘:‘. sont plus difficiles à mettre en œuvre que les réalisations techniques proprement dites, et peut être
,.,.. plus onéreux. Sûrement moins gratifiants à court terme pour les intervenants, étrangers ou
.,:,.,:,
ii::ii nationaux.
;.:.
‘;;:;K
..:. Ils sont pourtants nécessaires pour la saine gestion de la planification qui se met en route : comme
.. cela a été esquissé ailleurs, elle n’atteindra ses objectifs que par la négociation de acontrats de
:...
.:$ village,, où seront confrontés les points de vue des villageois et des aménageurs.
::.
‘.‘-: Même dans le cadre d’un scénario où la brousse aurait atteint un aspect sahalien, il peut en aller
.3’
::.:
: différemment du terroir cultivé, au prix d’un dur travail de saison sèche. Les résultats escomptés
::,j:j pourront-ils concurrencer les migrations de travail, ou tout au moins les aménager ? Ici jouent des
‘? facteurs encore plus lointains du Nord du Yatenga, tels que les cours du café et du cacao sur les
‘:? grandes places commerciales.
41
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