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UNl\URSITÉ LUMIÊRE-LYON2
FACULTE])E GEOGRAPHIE, IIISTOIRE, HISTOIRE DE L 'ARTET TOURISME
DEPARTEMENTD'HISTOIRE
Thêse pour I'aüribuüon du grade de Docteur en Histoire Médiévale
présentée et soutenue publiquement par
MarceloCANDIDO DASILVA
le samedi5 janvier2002
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Reges pro publicas utilitatibus
Le problême de la légitimité royale
sous les Mérovingiens
de Clovis à Clotaire ll
(nln Ve - début Vlle siêcle)
Diredeurde thêse:
Jacques CHIFFOLEAU, professeur à l 'Université d 'Avignon
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Jacques CHIFFOLEAU, Université d 'Avignon
Martin HEINZELMANN,Insütut Historique Allemand de Paras
Bruno JUDIC,Université de Tours
Denis MENJOT, Université Lumiêre-Lyon 2
Marcel PACAUT, Université Lumiêre-Lyon 2
A ma mêm.à mon bêre
(
L
Ç
]
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0
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r')
Table de Matiêres
7
Introduction
La« traversée du désert » de la Gaule mérovingienne.
76
De Pirenne à Wernerou la deuxiême vie de la res publica.
25
Le problême de la légitimité royale.
Perspectives de travail.
í'a
t
Chapitre préliminaire: Le « politique » dana les sources
34
de I'histoire mérovingienne
39
L'apport de I'archéologie .
Les sources narratives.
Grégoire de Touro et les Histoires.
La Chronique de Frédégaire et ses continuations.
Les <( Vier de saints )>.
Les poêmes de VenanceFortunat.
Les sources législatives et administratives .
Í'3
r')
r')
27
Les canoas des conciles mérovingiens
Les Capitularia Merowingica .
Le Pactua legis salicae
40
40
52
55
57
60
60
62
65
69
69
La correspondance.
Les Epistolae Austrasicae.
Chapitre 1. L'autorité des premiers Mérovingiens quels
72
fondements ?
'r
74
Les Francs et I'Empire
87
Le baptême de Clovis.
Le tombeau de Childéric
(
88
90
DeSoissonsàTours
A propor de la« sacralité royale» des Mérovingiens
L
f
(
Chapitre 2. La fondation du Regnum Francorum ou
I'avênement de la royauté impériale
r'
'k
Í23
Clovis et Constantin .
Í27
Grégoire de Touro et Clovis.
734
(.
í'3
ÍÍ2
4
/'B.
#'b.
Le concile d'Orléans (511)
Í38
La « royauté impériale» sous les fila de Clovis.
Le monnayage
749
757
153
156
156
Théodebert ler, rex magnus Francorum
La politique religieuse de la royauté mérovingienne
(533-549)
: <( négligence
»
ou
<( ingérence
»
?
Chapitre 3. La survie de I'utilizas publica au Vle siêcle 167
Lesfexfes/oyaux
í7í
')
f'''''\.
Le « public » dons les sources mérovingiennes
175
Les paHages du royaunoe
í86
L'organisation polítique de I'espace
Les partages et I'unité du royaume
Utilizas publica
192
210
213
Chapitre 1. Le temps des exhortations : Rema,Avia,
Aurélien, Fortunat et les devoirs inhérents à la charge
roça/e
222
Chapitre 2. Le temps des changements : la royauté dans
/afoulz71enfe
247
Des guerres civiles (561-613)
249
L'« ambigulté » austrasienne (561-575)
251
Le « conservatisme » neustrien (575-58q
Chilpéric
;.;;
255
262
277
La « révolution burgonde » (567-592)
Gontran et I'épíscopat
282
La fin des guerres civiles et le cinquiême concile de Paria (592-
oí4 ;
292
296
Le conclle de Paria V (614)
Chapitre 3. La législation royale mérovingienne et la
305
christianisation de I'utilizas publica
3ÍÍ
L'édít de Gontran (585).
\
L'édit de Clotaire ll (61q
376
Le précepte de Clotaire ll (618 ?).
322
« Sequimini me, et erit vobís bebe » .
329
'\
5
}
/'1
lp'\,
í'l
.''b
Epilogue : le rex utilis et la survie de la dynastie mérovingienne 0
Considérationsfinales
344
Sources etbibliographie.
35Í
Abréviations utilisées dana les références bibliographiques
Sources
Bibliografia.
')
'1
355
357
36Í
INTRODUCTION
'\
0
0
./'''b
\.
0
(Les pTixcesmêroún@ens,andes, m4ek, usu@ateHrs et ne l@t4gnant l)as atl
Éme l)our a]4gmenter hur }m#tt, jaassent L'idée dn cbTistianisme et se
'asst4rentdons k cumepar ks pratiqties d'linfal)iété stQerstitiease.Foram gang
cesseü deles monastlêres,ünKer aux moines et au cLWé de t;estesdonaires,
r')
.es exe?p©twde tot4t imPât, étendmces exeT7@tions
aux ÜLks extüws en
,'bonnet4rde quehtiesaint, cbeTcber
paTtoí4tüs wliques et athcba k saLwt
étemel à utl extéTieur de déootiox, sono les uertus célébdesk pLt4ssoft;ent par
ks anciensannalistes. Face à cespTinces,on tmaue des éuêqnesqt4i,incc$ables
de réfréna' Lei4rbaüatie,
e>ploitent Leun texdazces si@erstitiet4ses )>x.
L'intérêt suscitépar la période mérovingienneen France n'est pas un
Í']
r')
('1
P
phénomêne
récent. Une grande quantité de travaux lui ont
été consacrés,
notamment depuis le milieu du XIXe siêcle.Si I'on compare les ouvragespubliés
au début du XXe siêcle avec des travaux perus plus récemment, ce qu'il y a de
plus ãappant est I'évolution des points de vue dominants.D'autres thêmes
comme
la
crise du monde
romain,
ont
suscité,
i]
est wai,
davantage
d'interprétationsz.Cependant,c'est autour de la période mérovingiennequ'a eu
lieu I'un des plus spéculairesrevirements. D'abord considérée comme une entité
barbare, dotée d'un gouvernement rustique fondé uniquement sur la violence, la
royauté mérovingienne est aulourd'hui perçue par nombre d'historiens comme un
systême politique plutât élaboré, certains n'hésitznt pas à parler d' << Etat >>s
Toujours est-il que I'évolution des points de vue sur la royauté mérovingienne
(q
P
demeure incomplête, preuve en est I'ouvrage par ailleurs remarquable d'O. Pontal
sur les conciles du Vle et du Vlle siêcle en Gaule, peru en 1989. Lorsqu'il est
question des rapports enü-eI'Eglise et la royauté mérovingienne, cet auteur brosse
un
portrait
sana
appel
de
la
religiosité
de
Clovis
(v.482-511)'
et
de
ses
0
1 0. Pontal, l.er ru a f dei ónaév máua#gzexf,
P. 44
n
2 L'historien allemand A. Demandt, au début des annéesquatre-vingt, a recenséenviron
deux cent dix Eacteursqui sont normalement évoquéspour expliquer la chute de I'Empire
romain en Occident(A. Demandt, Der FaZZRamíp. 493 et sq.).
('"\
Ç
(
3 C'est le cas, par exemple, de K.F. Weíner (<(L'historien et la notion d'Etat )>,pp. 29-41;
du même auteut, <<La 'conquête franque' de la Gaule. Itinéraires historiographiques d'une
erreur )>,pp. 7-45) et de J. Durliat(ilzK.,êba#cei.px&'ãg ef deDz'oóúzze#
.zax Café/@mJ).
(
4 Pour les daresdes rêgnesmérovingiens,nous utiliserons I'article d'E. Ewig, <<
Die
Namengebung bei den ãltesten Frankenkõnigen und die merowingischen Kõnigshaus.
Mit genealogtschen
Ta6elnund Notizen)>,pp. 21-69,et celui de M. Weidemann,<(Zur
Chronologte der Merowinger im 7. und 8. Jahíhundert», pp. 177-230.Dons le but d'éviter
des traductions apocryphes,tout au long de ce üavail, les patronymes seront malntenus
dons leur langue primitive, exception falte à ceux qui ont obtenu au üa du temps une
traduction françaisereconnuede íaçon consensuelle.C'est le cm notaínment des bois
francs et de plusieurs personnagesde I'Eglise, comme saint Martin, saint Grégoire le
Gtand, saint Colomban, I'évêque}Llaire de Poitiers, I'évêque Césaired'Artes, etc. En
revanche,pour tour les pauonymes dont la traduction en langue vemaculaire sont I'objet
de cont=roverses,comme Pretextatus ou Mummolus, la 6omle latino seta maintenue.
8
€q
successeurs.ll manquerait aux Mérovingiens, selon cet auteur, la capacité, qui
aurait été celle de leurs successeurs,
de s'emparerde la religion pour créer un
systêmepolitique fondé sur la morde religieuse.L'idée selon laquellela royauté
6ranque était une entité rusdque fondée sur la violence
í'3
et sur la croyance
superstitieuse en Doeu et en ses saints, a encore ses adeptes, même si elle ne
domine plus le paysageintellectuel. En ouse, il est â.appant que dons un ouvrage
aussiimportant sur I'Eglise méro-üngíenneles rapports enfie les rois üancs et les
évêquessoient réduits à la crainte superstitieusedes premiers dons le pouvoir de
ces demiers.
Mala-é cela, une évolution a bel et bien eu lieu. Ce changement donsla
r')
vision sur les Mérovingiensne peut pas êüe expliquépar la découvertede
nouvelles sources. Le corpus de documents du Vle et du Vlle siêcles demeure à
peu prós le même aulourd'hui qu'à la fin du fIXe siêcle. Aucune découverte
majeure -- ni précepte, ni édit ni chronique -- qui aurait pu bouleverser les
connaissances
sur la périodemérovingienne
n'a eu lieu. Les raisonsde ce
Í')
changement sont peut-être alors à chercher en dehors des polémiques d'érudition.
Des Eacteurspolidques et idéologiquesont selon toute vraisemblanceeu un rale
décisif dons les prises de position sur la période mérovingienne.
11est évidemment problématique d'essayerde comprendre les points de
vue des historiens européens à I'égard des A/lérovingiens en foncdon de leur
nationalité. ll est néanmoins aisé d'idendHíerchez les historiens français comme
chez les historiens allemands deux sensibilités signi6ícadvement difFérentes
concernant le sulet en question depuis la fin du XIXe siêcle. Ces deux sensibilités,
ainsi que leur évolution, ne s'expliquent pas uniquement par des facteurs
intellectuels. Chez les historiens et érudits .Nlemands, I'atitude envers les
Mérovingiens n'était, certes, pas homogêne-- les uns leurs reprochaient un trop
grand romanisme, les autres ]ugeaient qu'ils représentaient la matrice historique
Fondamentalede leur jeune nation. Cependant,on peut afHrmer qu'il a prévaJu
nutre-Rhin une vision assezpositive de Clovis et de seshéritiers, que ce soft pmce
qu'on les voyait hier comme les fondateurs d'un monde nouveau, ou parce qu'on
les perçoit aujourd'hui comme les héritiers de I'Empire. Cependant, le XIXe siêcle
en France a été celui de I'école germanistes.Les érudits allemands à qui on doit les
5 L'<(Ecole gemlaníste>>était un courant de I'historiographie qui attribuait aux institutions
et au droit germanique une influence prépondérante sur la société franque. Né au XVllle
siêcle, sous I'inspiration de Montesquieu, ce credo a été proãessépar la suite pm Mably,
Mlle de Lagirdêre et A. TI)ferry jusqu'à devenir majoritake parou les historiens de langue
6rançaiseau cours du XXe siêcle.Pamn ses adeptesles plus ilustres en -Ajlemagie,on
dénombre
gcrmaniques:
G. Waitz(Daf
lalJrücédun
M07tarcbüÕ et F. Dàm
a#e Reco/ der i é)aúe l;ru &eHÜ,R. Sohm(EZ
de la <(1-zx saüca)à, '$1.
def i r &r üíüüüa
f
Sl\cbslâ. (adie E.xtstebu71g,der jrünleiscbm
adie Kõnige der Germattex, das W'esen des ãüestett KÕKigtwms der
.gemalúzúeiz d ezbeGefcúzcóz?D.
Dons leurs travaux, ils montrent les Gemxains comme un
peuple <(veí.tueux)>dont la contribution majeure aurait été de substituer à un empire latin
décadent et totalitaire des entités politiques régenéí:ées.Celles-ci autzient <<libéré )>les
peuplesd'Occident du joug de I'autocratie romaine. F. Dahn, historien allemand qui
participa à la guerre franco prussiennede 1870-1871,décrit dons sa l)e ücúeGeicgzcú/?
les
9
f
premiêreséditions des sourcesécritessur le monde romain et sur les royaumes
romano-gemaaniques
-- notzmment
le
Ca@ i
Jmión@#o w lzzz omm et
les
.4/a#xme/zza
Gema üe H2fzüara-- étaient,eux aussi,pour la plupart persuadésque
I'année 476 ap. J.-C. a marqué la Gmde I'Empire en Occident lls croyaient à la
t,qZ%emaedemzK, le triomphe de la Germanité par I'instaUation de <( peuples
Í'=
r'3
leunes )>dons les tenitoires qu'ils auraient conquis à Rome. Pour ces auteurs, qut
avaient, il est irai, une úsion assezidéaliste de la <<
pré-histoire >>des peuples
gennaniques, il était difHícile, voir même impossible, d'accepter le porüait négatif
des Francs qui en sortait des ouvrages des historiens français. lls étaient persuadés
qu'à une Rome décadente et moralement corrompue, se serait substitué une jeune
civilisation fondée sur les bens communautaireset sur les vertus gueniêres. Ceux
qui auraient apporté à I'Occident une vigueur nouvelle, qui lui auraient permis de
se redresseraprês des siêclesde crise politique, économtqueet morde, ne
pouvaient pas être les crimhels dont pwlait I'évêque de Touro.
La <<traverséedu désert >>de la Gaulemérovingienne
Si en -ADemagne,
la thêsegermaniste s'est nourrie, notamment à partir du
milieu du XIXe siêcle,de I'idéologie patriotique, en France le <<gemaanisme» était
synonyme de bmbarie et de décadence.Cette tendance est déjà visible dês la
rappoüs entre Romains et Gemlains comme une longue guerre de plusieurs siêcles,qui
s'est terminée par un triomphe gemlanique, la mise à sac de Rime par Alaric(De /icge
Geicgzbúü,
p.614). O. Seeka eu une même approchedu problême: il afHímlaitque les
chefe de guerre du monde germanique sono les ancêtres des états nationaux de notre
temps(Geícgzcg def UH/e a#gefder a#&',êeK
me#, p- 380). Quant à L Schmidt, quoiqu'il
reconnaissait que les peuplades gemlaniques qui ont envahi I'llmpire n'étaient pas
nombreuses,il leur attribuait une grande influence sur les territoires qu'elles ont occupés.
Les boismérovingiensauraientexercéleur gouvemementen 6onctiond'un pur droit de
conquête,
plutât
qu'en
raison
de rapports
privilégiés
avec
I'Empire(GenÉzM/?
der de z=iMe
.ç/amarózlfVfm-Hxíugamg
zím'l/ÓZZemadem#8pp 479-480).E. Stein, de son cõté, considérait
le Ve siêcle comme le moment de la disparition<( à jamais)>du pouvoir impérial en Italie
et aussi en Occident(Hzk/oza d# 13m-Ei?@zh
Romaà, t. 1, p.399). Qn doit remarquer,
néanmoins, deux exceptions importantes panní les historiens allemands : C. von Savigny
(1779-1861)[Fãl/a»?
d# dmz} mma # a Mpe#-dge(lõ«
éd., Gelcgz'cúü deJ /ú»zlsúex Recú# zh
À4zae&Zz4]
et Th. Mommsen(1827-1903)(RamücóeGeíagzcg@.
Teus les deux ont soutenu
la survie du droit romain dons les monmchies occidentalesdu haut Moyen-Âge. La
pérennité de I'Empke aprês les invasions est la clef de volte de I'école romaníste, 6ondée
en France par I'abbé Dubos. Dons son ceuvrede 1734 intitulée rÊk/azami2ge de
/%za&.êheme#/
de ü mammgzblxuxpúe da
áx Gaw&i, il présente Childéric et Clovis en sujets
de ['empereurp]utât qu'en conquérantsde ]a Gau]e. Le pouvoir roya] desMérovingiens
t
serait originaire d'une délé©.tion conférée pm Constantinople et les institutions franques,
loin d'être une simple ti:ansposition du monde 8:nnanique, résulteraient d'un héritage de
I'Empire. Ces idéesont trouvé un succêslimité, jusqu'au début XXe siêde chez les
auteurs Erancophones.Jusqu'à une période récente, elles étaient souvent accompagnées
des remoques négatives au sujet de la période romaine ou de la période méíovingienne.
(
70
f
(
premiêre moitié du XIXe siêcle.J.-M. Lehuêrou,donsun ouvrageperu en 1842,
écrivait
à propos
des souverains
mérovingtens
: ( Cede mare /l@ m e/ m@nfú
.ff
iéuouait à Loas ks T6bs safesscrt®ab, et co rdt uobntius au-det;axt des malédiüions et eles
&éz@,óêmei
)». ll définissait la progression des peuples germaniques comme r
e
làl)w ques'estt'épanduPeuaPeiAsur tot4tela sudacedeI'En@iw»n. La p\Àj\Xç;ahonçXeRédts
defze/2@.f
móuma2/eei,
d'Augustin Thierry, en 1840,a beaucoup cona:ribuéau succês
postérieur de la <<légendenoire » des Mérovingiens. ll convient de rappeler qu'à
I'époque de la parution des RéazT,les Francs n'étaient pas encore associésaux
Germains. A. 'l-hierry voulait démontrer que les conflits entre la bourgeoisie et
I'aristocratie de son temps avaient comme origine I'antagonisme entre les GalloRomains et les envahisseursbarbares8.Cependant, c'est dons une llle République
encore sous le choc de la défãte de 1871 que les médiévistes ont pris I'habitude de
présenter la disparition de I'Etat et le triomphe des intérêts privés comme les
corollaires naturels de la. <<
barbárie >>des peuples germaniques. Si le souci des
premiers « germanistes>>était d'évaluer ]usqu'oü I'établissement des barbmes en
Europe Occidentale avait été la source principale de légitimité des privilêges de la
noblesse, dons le fIXe siêcle, les adeptes de cette école en France associaient de
pausen pausle triomphe des traditions germaniquesà une régressionbrutale des
r'""\
mceurs
politiques.
;')
I'incarnation suprême de la volonté des citoyens, aurait cessé d'exister, emportant
avec elle les institudons publiques. Seule la royauté aurait survécu, mais
uniquement
Avec
la
chute
en tant qu'incamation
de
I'Empire
de !a volonté
en
Occident,
personnelle
la
mi .pw&aca,
des souverains,
jusqu'à ce qu'elle ne succombe à son tour devant une aristocratie prédatrice qui
avait fmi par s'emparer de la réalité du pouvoir politique. Partout en Gaule, il
aurait été quesdon de la miss à plat de tour I'héritage romain. Ces auteurs se sont
habitués à opposer la <{barbárie », soi disant inhérente au monde germanique, à la
<<civilisation >>romaine, dont la France modeme serait I'hédtiêre9. E. Salin, par
exemp[e, que]ques années aprês ]a Gín du dernier conf]it mondia], dédiait son
ouvrageà la mémoire du Marquêsde Baye,qui <<entrevit la portée proFondedes
, l..=W.. Uhüêtou,
Elhtoin
des institatioKS méroün@eltneset du goaoemement des Métoútt@ms
jt+sqtt'à!'éditde615 $scà,y32]
7 /ZaÜ.,P-50
B Volt A. Dhâtel,« Préface )>, dons A. 'lllierry,
:onsidérations sur Phstoin deFrmce, yp. 9-22.
Rébü de /e/ePr méhamgze#x,
.prziZf2iZx
de
9 Dons
Coulang:s
ses
lzpum
I'admiüstration.
à /!i?@ónzrz&,
N.D.
Son s)stàme admiústraüÍs'est
elessowuenirs,destrditions.
Fustes
de
proclamait
: «Ramo
a í7áe'
écmub en mime te7}©s qne L'EtliPin ;m(is il en est wsté
Unjotlr, h mDaatét'anque a wssaisi cestraditions et cessouuenin, et s'est
miss à wconstminpea àPea le uieiLédi#ce.je dois din qu'elkl) a miss)Lmde temos queles Romains ;
mds ell' e««t, à h lo«gm,««e à bo«t.gua«t a«x bk mmaim',elos«'o«tjamú d@a«'. IL «t wd
qwe d'autos
bois, geT77taniqnes etféodales, sono uen14ess'établir m France, mais safes étou6er bs bois
romaines.Les deus k@slations,t'omaineetféodale, ont ücu cite à cite cbe\ naus pmdant dessiêcbs,
Bnxemies
ente e]bset sejaisatit ]a guerv'e
autant qK'eUesl)ottucúmt.
].a htte nes'estter7pzinée
qn'm 1789
par la tictoim deslob T'omdnes,qü pTÉàominêmtd@ütiuemmt, et qüj07'nient aqouM'bü lejoTtd de
nota CorteN@obon }>{}.eçonsà Fi17Dératrice
surbs origlnesde la dúlisationt'mçaise, QP.\4q- ta.Xb.
f
gt-andesinvasionsdu Ve siêcle», et à celle de J. Déchelette,dont la camêre avait
été <(brisée à I'aube des grandes invasions du XXe siêcle»ío.
Le principal clivage sur la royauté mérovingienne n'oppose pas les
adeptes des thêses <<germanistes » aux adeptes des thêses <<romanistes », mais une
vision qu'on peut appeler <<négative >>à une nutre, <<positive». En France et en
Allemagne,des historiens professant le même attachement aux idées de I'Ecole
germaniste sont amvés à des conclusions diamétralement opposées sur la nature
de la royauté mérovingienne. De la même Eaçon,le <<romanisme » de N.D. Fustel
de Coulanges était, par sa description pessimistedu gouvemement mérovingien,
plus proche des auteurs qu'on pourrait qualiãer de <<germanistes » que de la thêse
romaniste. Fustel de Coulangescroyait que les institutions et le droit romain
avaient survécu aux invasions. Pourtant, il n'estimait pas moins que ce qu'il y avait
de négatif dons la monarchie franque avait été apporté par les Germains. Dons
son ouvrage intitulé H/T/o/m dei / i#/#óa i .poó&g ei de /b de #e l;ku#ae,il afHrmait
que les institutions gem)aniques ayant été inexistentes ou inefficaces pour
répondre aux besoins d'un systêmepolitique complexe, Clovis et sesdescendants
n'ont eu d'nutre solution que de gouverner comme leurs prédécesseursromains.
Toujours est-il que leur «germanité», véritable force destructive, se serait
expdmée pm une pdvadsation excessivedu pouvoir politique et par une violence
inoüe. Soutenant contre I' <<école historique allemande>>que les invasions
germaniques du Ve siêcle n'ont guêre eue d'influence sur la Gaule et qu'elles
n'étaient pas à l origine du systêmeféodal en France, Fustesde Coulangesvoulait
prouver que la constitution des royaumesbarbaresn'avait pas provoqué la fin de
la romanitén. ll a identiGíédons la monarchie des Francs I'achêvementd'un
processus de crise de I'idée de mi.px&écadont les premiers signes remonteraient à
I'époque du Bas-Empire. Le caractere patrimonial du systême politique
mérovingien trouverait son origine de la transmissiondu pouvoir royal selon les
rêgles du droit privé. Non seulementla royauté serait un patrimoine, qui se
transmettrait suivant les rêglesordinaires, mais elle pourrait même êue léguéepar
testament ou par simple déclaration de volonté, de la même Eaçon qu'un
domaine''. Jamais, disait-il, avant les Mérovingiens le pouvoir monarchique n'avait
n E.. Sâh., l.a ciúlisatim méroün$mne d'cQàs bs s@ b ns, bs textos et b hboratoin, \ête We,
Les idéeset lesfaia.
n Critique vigoureux de la tradition historique allemande, Fustel de Coulanges voyait dais
les prises de position des adeptes de la thêse gennamste le reflet de leur patriotisíne. C'est
ce sentiment, disait-i], et non la lecture des textes, qui a engendréleur intetprétation de la
monarchie fíanque(N.D. Fustel de Coulanges,-La mo /üzelxu gwe,1888,p.31). Toujours
est-il que I'(ruvre de Fustel, qui s'est voulu impersonnelle et objective, vibre de teus les
échos des quereUesidéologiquesde son temps, participe à toutes les passions historiques
qui animaient les savanasde Paria et de Berlin et les exprime avec autant de Éoí:ceque les
écrivains les paus engigés du moment(H. Lavigne, <(Introduction», dons N.D. Fustel de
Coulanges,lz Gaw.kmwabe,pp.1-25).
i2 N.D. Fustel de Coulanges, l-# mo /ugzelxugxe, pp.36-37 : « Cá&ú Z
a gaa/m#&. .çz&
pet@bfranc auait »ssédé un droit d'ébMon, nuas k uemionsse reunir et cboisir uz des quatw. Riem de
pareil Gdgoin neparb d'aumne assembbe.IL nePmnancemêmep
72
le xom d'KZ pelQlejram : 'Clotü
été associéd'une façon aussiéüoite à un bien privéis. Vrais <<propriétaires du
royaume )>, les souverains
mérovingiens
ne pourraient
être
que des maitres
incontestables des hommes et des terres. Cette dynastie n'aurait pas eu besoin,
estimait Fustel de Coulanges,d'une nutre source de légitimité que celle qui avait
été ocüoyée par les amles et par Dieuí4.
Le constat
de Fustes de Coulanges
au sujet
du caractere
à la bois
patrimonial, absolu et violent de la monarchie franque a marqué davantageles
espdts en France que ses conclusions sur la survíe des idées et des institutions
politiques romainests. Les adeptes français de la thêse germaniste ont adopté
volontiers le point de vue de Fustesde Coulanges.Son idée, pourtant originale,
selon laquelle les constructions institutionnelles romaines ont survécu à la chute
de Rome, a ãni par se dissipei dons de nombreux travaux sur la monarchie
franque, qui au long du XXe siêcle ont insisté sur la disparition de I'idée d'Etat et
I'anarchie des institutions. Les générations d'historiens français qui se sont inspirés
de son ouvrage,même safespartagerson opinion sur le poids du legaromain,
n'ont pas cessé de reprendre le thême de la <<patrimonialité»
et du caractere
<{absolu » de la monarchie franque. C'est ce qu'ont fãt, par exemple, F. Lot, Ch.
Pfister et F.L Ganshof. Selon eux, I'idée de r?i .pw&,gca
était fort étrangêre à la
royauté mérovingienne: d'abord parce que les part2ges,orientés selon les rêgles
du droit privé, auraientconduit à une fragmentationdu m2 m l;kn roam; mais
aussi parce que en dehors de la crainte de I'assassinatet de la superstition, il n'y
avait pas de hein au despotisme des souverains. Même la moindre notion d'une
caíssed'Etat distincte de la caísseparticuliêre du souverain serait absenteló.Dons
une communication présentéeà Spolête, en 1961, et publiée un an plus tard, F.L.
Ganshof a présentéune imageasseznuancéede la royauté mérovingienne. Parmi
êtant mon, sesqnatmjtlslwnnent b rQaume et se b paüagmt mtw eux'. lk se lepanagmt 'parpades
égabs', aeqKelan.ce.Voilà des mais qui exclümt toute idée d'ébction. Ilesa üsible qt+e,dons cet acresi
game dt+partage, lel)etQlefmnc n'estpas cansalté et n'intet'üentpas. Ce n'estpas lü qü a décidés'il
ierait ow non panagê. Ce n'estpas hi qià ajdt
franqüe qui a cboisi sotl n)il>.
bs paus. Ce n'está)as cbaqtie g?ot®e de ]x©ulatiox
IS Idem, PP.649-651
i4 Tel est, par aineurs,I'civis de P.-E. Fahlbeck,l.# /UWax#
e/ é zímzZ
/UWa/»ncxd#ru/ &
pwmiênpédode de ['eúsle zcedK 7Waume(486614), p. ]q ei sq.
r')
i5 ll est à certains égards difHícile de quali6íer Fustes de Coulanges de romaniste ou
gemlaniste, autant son analysedes institutions franques est subtüe : il se reftisait à sous
est:imerI'empreinte gemlanique sur la monmchie franque, mais en même temps i} n'était
pas prêt à accepterI'idée que tout le lega romain a été anéanti. Par contre, son afHmlation
selon laquenele gouvemement mérovingien était aux bois quarts romain ne laisse pas de
doutes quant au fàit qu'il avait pausd'afHmitésavec I'école romaniste qu'aves I'école
germaniste(N.D. Fustel de Coulanges, l-# ma znúzelm#gxp,p. 651).
ió F.]:,ot,
Ch. P6lster et F.L. Ganshof. l.ef deízz ér de /:EzB@&?e O.íxzZe#/de 3.58 .à 888,
PP.297 319.
73
r'b
tous les traits générauxdes institutions de la monarchiefranque,il a insisté
d'abord sur la présenced'éléments d'origine diverse. Selon lui, ni la tradition
germanique ni la tradition romaine n'ont marqué la monarchie franque d'une
r'3
empreinteassazforte pour qu'on puissepa.derdu triomphe de I'un ou I'nutre
Í'3
àbmeçX$n. <(1..a monarcbie franqt4e et ses insütt4tians ont été qnehue cbose de notit;eat+;
znn cÓa J Ze mo/;
g e@ e cgaie d'a/]@#a/)o18. Nonobstant
des avant-propos
laissant
envisagerune volonté de prospecter les aspectsles plus originaux de son objet,
F.L. Ganshof
s'est contenté de reprendre la plupart du temps des thêmes
largement exploités par I'historiographie traditionnelle. Le pouvoir royal est ainsi
r'3
r
r'=
('
i7 L'idée selon laquelle la t:oyauté franque n'était ni gemlanique ni romaine était assez
courante dons les années60 et 70. Elle se retrouve, pm exemple, chez F. Lot. Dons
NzziDd#fg
de b linuxa, il estimait que le problême de savoir si celle-ci s'attacheplus à
I'ancienne Gennanie ou à I'Empire romain était mal posé. La royauté mérovíngtenne
seraitun pouvoirde fMt qui ne se discuteraitpas et qui n'auraitpas à dé6inirses
prérogatives
ou ses limites(F.
Lot, NahaxaP
de & l:puxa, p. 16'7). Dé)à dans -ZI..a## d# ma de
'z ügaeef é dZ& / d# 714 e -dge, peru en 1927, il voyait dons la conquête, ou mieux, dons la
primede la Gaule par Clovis(v. 482-511), un événement décisif. qui a été capable de créer
un systême po]itique beaucoup p]us origina] dons sa âomle et ses structures que les autres
royaumesbarbaresnés de la décompositiondu monde romain. Cependant,de la même
façon que dons l.er deiü é de /:Ei?@z ex Ocnde#z,
le bensnégatif qu'il oct:roieà cette
odginalité ne fàit ici aucun doute. Coínme Fustel de(:oulanges, F. Lot décrit le n2 m
l#u aummcomme la propriété du souverain. Â I'occasion de la mort de celui-ci, afHume-t-
i[, ]e royaume était partalle entre ses 6]s, sons tenor compte de la géographie, de
I'ethnographie, des désirs ou des convenancesdes populations. ll n'y avait pas d'aprês cet
auteur deslimites au pouvoir mbitraire du roi. S'il est vrai, comme afHímleP. Riché,que
F. Lot a été I'un des premiers historiens à rehser la coupure entre I'Andquité et le
Moyen-Âge(P. Riché, Z)z o an def l;h#cx. l.eJ /e/?pwmápamgzmí,
p.216), son souci
premier n'était pas de montrer, comme le croit pounant P. Riché, de quelle Eaçonles
institutions du Bas-Empire ont survécu dana les royaumes bmbmes, mais comment
I'anarchie institutionnelle du Bas-Empire s'était poursuivie chez les Mérovingiens. La
nuance est importante. L'enttée des barbmes dons le monde romain, d'aprês I'opinion de
F. Lot. n'a pas réussi ni à régénérer le monde
antique ni à lui substituem des 6omles
politiques
zzl7 e e/ ,b z#ów/ d# .A4We#.«ge,
<{ meilleures
)>(F. Lot,
Lg#m
d# mo de
P. 433:
{r l-.#
é#néraüonPar bs Baüans estune tbêsesédubantca priori. Mds, qaaxd on a entrem dons les textos
b comlQüoneKm)GUIE
deçestemos,ilesa impossibkd'J unir auto cboseqtt'un tbtme à déclamaüott.l.es
moxarcbiesfranqKe, Diisigothque,ost70gothque,lombardo, sono autant que BOqattce,aLlimce de la
déc7$itMe et de la barbaüe. De sembhbbs E.tais, sansfraicbeur, safesoeüu P ãjiante, n'étaimt pas
;iables ou nepoz&uaient
qt+etraímr une üãtmce mkérabb. .Anmtte force útale ne les alma, passola
périodegueMàwde bur constiLutiotl
}b.
la F.L. Ganshof.<( Les traits généraux du systême d'institutions de la monarchie franque )>,
pp. 91-127, ici, p. 93. Panní ceux qui soutien.mentune <(via media )>,en refiisant toute
alternative exclusivoentre <<
gemaanisme
)> et <(romanisme», il y a C. Põíesterl<<
Gaul
under die Merovingian Franks. Institutions )>,pp.132-158),et aussi R. Fole, A. Guinou et
L. Musset (De /:'Íxl@w# a ma deml@épu4
pp.116-117].
74
Ç
décrit comme paü-imonialet absolu, n'ayant pour remparts que la guerre civile,
I'assassinatet la crainte superstitieuse de Doeu et de ses saintsíP.
L Halphen a été le premier parmi les historiens français à fhire la
]uxtaposition entre la royauté mérovingienne et la royauté carolingienne. Le
qualificatif <<barbare >>qu'il at:tachait à la premiêre dons son CZzz/ümaKe e/ /E @/m
cnm##g/e#,
n'était pas anodin. ll voulait par-là distinguer le mg#xm.f;l'zzwromw
sous
les Mérovingiens, de celui <(reformé » par les Carolingiens. Le premier serait un
produit de la force, un ensemble de tenitoires hétérogênes soudés uniquement par
I'ambition guerriêre de ses dirigeants.Le monde carolingien,quant à lui, serait
parvenu, bien que pendant ü-êspeu de temps, à reconstruire un ordre nouveau sur
les rumes du monde andque, de rendre une âme à I'Occident meurtri20.C'est dons
un article publié vers la fin des années cinquante, que la comparaison entre les
périodes mérovingienne et carolingienne a pais toute son ampleur. ll constatait la
disparidon de toute forme d'autorité publique sous les Mérovingiens. En raison
des invasions gemlaniques du Ve siêcle, la wi pxódcu-- I'ensemble des citoyens,
pour le bien desquelsexistaitune autorité supérieureincamée par le souverain-aurait cédé sa place à une conception entiêrement antithétique à celle élaborée par
les Romains La notion de <<
bien public », absente de I'époque mérovingienne,
aurait été incorporée dons la monarchie tanque sous les Carolingiens, et cela
grâceà I'acdon de I'Eglise. Le prince cuolingien n'aurait pas été seulement,à
I'exemple des premiers rois barbares,le possesseurd'un ensemble de tenitoires
dont il tirait des proRlts personnels : il parlerait au nom de la communauté des
peuples placés sous son autorité ; il veillerait aussi sur leur salut matédel et
spirituelzi.
L'idée que les Mérovingiens ont été tout à Eãt incapables de mettre en
muvre une <<
royauté chrétienne » est I'aboutissementd'une vision négative qui a
ses racines chez Fustel de Coulanges.R. Folz, dons son ouvrage sur le
couronnement
impérial de Charlemagne,
reconnaissait
un début de
christianisation de la royauté Renque pendant I'époque mérovingienne. ll prenait
néanmoinssom de préciserque ce processusn'a porté tous ses ftuits que plus
t2rd, lorsque I'Eglise franque est sortie de la crise oü elle s'était abimé lentement
depuis le milieu du Vale siêclez. ll voyait mal comment les Mérovingiens auraient
pu mettre en ceuvre une <<royauté chrétienne», puisqu'ils étaient absolument
incapablesde comprendre le programme qui leur était proposé par I'Eglise. Cette
i9 F.L. Ganshof. <(Les traits généraux du systême d'institutions de la monmchie franque )>,
Q, 91 .« 1.e roi n'est à aumn titn le détutlteurd'un])otluoir qtà en demore imtance eüt aj©anenu à une
abstractioz, I'éüat, la ms l)ublica. Safes que b roi ait étéProPriétaiw de totlt b sol dana k ÍUaame, k
rgaame comme tel est considéd commesa cboso>.
zoL. Hlalphen,C18arümaK
ee//7:#çüh Cbmúmgze#,
p. 17
2í L. Halphen, <(L'idée d'Etat seus les Carolingiens )>,pp. 92-104
n B...Vdz, l.e coumn7tement
ipppériaLde
Cbarkmagne,
25 démmbw
800,'DP 36 37
75
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+
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conclusion est semblableà celle de J. Imbert, pour qui le caracterechrétien de la
monarchie franque s'est dessiné seulement aprês le coup d'état de Pépin 111et son
double sâcrea. M. Reydellet, dons un ouvrage paru au début des années quatrevingt, estimait aussi que les Mérovingiens, contrairement aux Carolingiens,
n'étaient pausque des propriétaires du royaume, incapables de maintenir en vie
I'idéal de la mi.p#&óc#4.
De Pirenne à gemer ou la deuxiême vie de la res
publica
La position de Fustel de Coulangesconcernantle caractereà la bois
patrimonial et absolu de la monarchie franque, bien que majoritaire en France
zs J. Imbert, {( L'influence
du christianisme sur la législation des peuples Francs et
Gemaains )>,pp. 365-396.
24Pourtant, I'inteíprétation de M. Reydellet au sujet du passagede I'-Antiquité au monde
médiéval est mmquée par I'idée de continuité. Les nouvelles entités politiques ne seraient
pas le produit d'un droit de conquête,mais de la pratique des <<
Etats fédérés)>,et bien
qu'ils seraient des créations nouvelles, ils auraient continué d'être attachés, au moins
théoriquement,à I'Emphe. Ce conservatismede I'histoke politique se tlouverait aussi
selon M. ReydelletdonsI'histoite des idéeset de la culture. Pour lui, la réflexion sur la
royautétout au long du Vle siêcleauraitété mmquée,en dépit de quelquesvariations
locales, pm la âídélité à un idéal de souverain qui s'enracinait profondément dons la
tradition romaineet qui fhsait paaie d'une sensibilitépropõeà I'Occident en matiêre
politique. Malgré I'accent mis sur la continuité culturelle et institutionnelle entre la période
romaine et le Vle siêcle,M. Reydellet décrit la royauté mérovingienne comme le produit
&me
wpmxe
. <<ILn'J al)Ins d'Etat, de wspublha. 'Totlt sentimmt d't4vtecommunanté abstTuitement
petlsée s'est e#acé. Plmpdckément,
b ngnum
n'a d'oãtence
que par la loi qü I'infame.
La
coméqaence
:n est h toute-püssance da lü, uoiw son deQoüsme. A la base de tout le gsüme méroúTtgtm, dt4 moins
tel queGHgoin naus le monta, il) a un cbangement
desbabitKdu inteLbct elos qui semanifestepar la
substitt4tiondu gmbob à Pidée.\:'idée cêdoleoas à la représmtatioxmatérieUe.
l.e nUaamen'está)as
üne ezüté tervitoviale: il est Lailk à la mesuw du roi. Cela sigú$te qae b nDaume est ngaMé çommeune
8
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+
l)ossession
persmneb, mds aussi qa'il eúste à trauersson incamaíion danauneprsonne, b T'oiúuant,
malüÍestépar les aLtributs de b sonuerdneté qae soft ta longue cheuelttw et la hncel> (}Á.. \lqàdhel
L-a rtDauté dana la littératuw latino de Sidoitte..'\l)oUznain à Iddon de Séülb, pSS9b. En xlüxsMt
les mêmes alguments que ceux qui avant lui avuent soutenu I'existence d'un
bouleversement considérable des st:ructurespolitiques au moment de la constitution des
royaumes barbmes, M. Reydellet s'est éloigné des propositions qu'il énonçait dons
I'inuoduction de son ouvrage. Mfimier que sous les Mérovingiens I'idée de wf.px&úaua
disparu et que le royaume est devenu la propriété du souverain équivaut à der le
conservatisme qui aurait en príncipe guídé I'action politique des élites bmbares. C'est un
retour à I'analyse de Fustel de Codanges, qui était lui aussi parvenu à concilier le constar
e
de la continuité du monde romain avec I'idée que les Mérovingiens avaient érigé une
monmchie pau:imoniale et absolue. Séparés par un siêcle, les ouvrages de Fustel de
e
merovmgtenne.
e
Coulanges et de M. Reydellet se rejoignent dons le portrait sons concessions de la royauté
e
6
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pendant longtemps, ne Eãt plus I'unanimité chez les médiévistes. En muge de ce
point de vue pour ainsi dire hégémonique,un certain nombre de üavaux sur
I'autorité royale à I'époque mérovingienne ont vu le tour. l.,eur dlêse commune est
que les Mérovingiens ont réussi à préserver du systême politique romain les
éléments essentiels,c'est-à-dure,les institutions politiques ainsi qu'une distinction
entre la sphêre des intérêts publics et celle des intérêts privés. H. Pirenne a été le
pionnier pai.mí les auteurs de langue française à défendre avec véhémence cetle
disse. ll s'est refiisé catégoriquementà voar dons la période mérovingienne une
rupture avec le monde romain. En analysant les royaumes occidentaux à la veille
de I'arrivée musulmane en Espagne, H. Pirenne minimise le degt-é du caractere
patrimonial attribué à la royauté mérovingienne. D'aprês lui, s'il était vrm que le
roi se considérait comme le propriétaire de son rõyaume, la royauté n'avait pas un
caractereaussiprivé qu'on I'a souvent sous-entendu.Le roi distinguait sa fortune
privée du fisc public. Sonsdoute, poursuit-il, la nodos du pouvoir royal était paus
« prlmiüve >>chez les Francs que chez les Wisigoths, puisque à la mort du roi, le
royaume se partageaitentre ses 6íls. Mais la tradition du partage serait une
conséquence de la conquête plutât que le résultat de I'influence germanique. ll n'a
pas accepté pour autant, comme I'ont fHt d'autres romanistes, I'idée que Childédc
(v. 456 v. 482) ou Clovis aient reçu un quelconque mandat de I'Empire. C'est la.l
légitimité obtenue dons les champs de bataiDequi aurait pem.usà Clovis et à ses
successeurs d'octroyer à leurs descendants la terre 6-anque:s. Les nombreuses
critiquesdont a EãitI'objet la thêsede Pirenne sur la transidon de I'Antiquité au
Moyen-Age semblent avoir atteint aussi la confiance des historiens de langue
6ançaise dons les remarques de cet auteur concemant la monachie franque. En
-Nlemagne,oü le sentiment patriotique allait souvent de pair avec la défense du
germanisme, ses thêses ne reçurent pas non plus un accueil chaleureuxm. ll a été
tout de même I'un des lares historiens de langue française de son temps à soutenir
I'idée de continuité de I'Empire et de voar ce phénomênesous un tour plus
posidf: la disparition des institutions polidques romaines en Gaule lors des
invasions gennaniques n'aurait d'aprês lui pas eu lieu27
25H. Pirenne, ]Waúome/e/ Cló rümag#e,Pais, p.34
26La seuleexception est peut-être un travaii d'E. Fueter apparu pour la premiêre bois au
cours des années trente(Der Bqg## úr ]M e&á?n. réimprimé dons Zxr Frade der
PeriodmHtmqe :gúscben AJüüum undMimlahr,
yQ.q9-S4Ü.
27H. Pirenne, ükzaz/? de /IE /IPe def ZHZ/ado
f a .Arie nêcé, pp. 9-10. Parmi les bares
partisans de I'idée de continuité des institutions romaines dons les uteis décenníesqui ont
suivi la demiêre gueue mondiale, on compte M. Silber. En 1970, il a publié un livre à
Berre, à I'origine sa thêsede doctorat, oü il a soutenu I'idée de continuité entre Rome et
les royaumesgeímaniques,et oü il a mis en doute la validité de temies tels que <<Empire
Romain d'Occident >>et <(chute de I'Empire Romain d'Occident >>.Même s'il y avait à
partir de la 6m du IVe siêcle deux empereurs,dit-il, les Romains eux-mêmesn'ont
toujours reconnu qu'un seusEmpire. Paper de la âm de I'ljlmpire occidental serait d'aprês
lui d'autant plus incotrect qu'il y avait tou)ouro à Constantinople un empereur [econnu
par tous y compí:is en Occident. Les bois barbaresdevraient ]eur pouvoir, qu'i] considérait
pm ailleurs comme étant absolu, uniquement aux positions qu'ils occupaient au sem de
:EmQKe (}A-. SINbu, The Gallic RíDalD ojtbe Memútt@ansitt its Relaüottsbipto tbe« Dais
77
En France. il a EHlu atteindre le début des années quatre-vingt pour
qu'on
puisse constater
une
évolution
dons. la perception. .de la royauté
mérovingienne. KF. Werner, directeur de I'lnsdtut Hlistorique -Nlemand à Paria
pendant prós d'un quart de siêcle,a été I'un des pionníers de ce chmgement de
ton. ll ]ugeait que I'établissementdes Francs en Gaule n'avait pas entrainé la
disparition des institudons politiques romaines. Selon lui, jamais les envahisseurs
n'ont conquis I'Empire pour lui substituer une <<Germania». Aucun roi bmbare
n'aurait jamais étendu les frontiêres pnmidves de son royaume de maniêre à ce
qu'un <<Etat germanique» annexât durablement une perde du.monde romain. La
thêse de la âm de I'Empire ne serait qu'un mythe, puisqu'il aurait suwécu même en
Occident
pendant
plusieurs siêcles aprês les invasions. Les sUuctures
hiérarchiques romaines, afHírmait-i], n'ont pas succombé aux<< invasions barbares >>
pour la simple raison qu'il y a eu, au lieu d'une invasion, une .prisede pouvoir de
chefe barbares au sem du monde romain
et de sa société. Les royaumes
gemtaniques,dons la vision de K.F. Wemer, ont été pour longtemps des Etats
fondés par les cheÊsbarbares à I'intérieur des provinces romaineszs.ll reprochait à
artie de I'historiographie
contemporaine
la mauvaise .presse. dont jouissent
les Mérovingiens : les Françaisne les croient pas vtaiment bons chrétiens, tandis
que les -.Ulemandsleur reprochent d'avoir subi I'influence d'une Gaule au point
(i'y abandonnerleur <<
germanité». En dépit de cetterenommée peu flatteuse,K.F
Werner voyait dons I'édiâce politique mérovingten de vraies qualités étatiques: Les
guerres civiles et I'assassinat, souvent indiqués comme traits essentiels de la
royauté fondée par Clovis, n'auraient pas empêché que la paix régnât plus
efHícacement seus les Mérovingiens que sous le Bas-Empire. En palant du service
diplomatique entretenu par cette dynastie, il a décrit un systêmelargement
organisé: ils avaientpanni leurs partenairesles róis osuogoths puaslombards de
I'ltalie, les rois wisigoths d'Espagne, les rois anglo-smons, mais aussi le khagan des
Avars et les rois des Bretons. En un mot, la dynastie mérovmgtenne aurmt rêussí a
maintenir un <<Etat >>vraiment digne de ce nom
<<lJEtat méTotÀn$enétait moles barram et maias anarcbique qt4ene Lejont
miw des auteun qui excl@nnt à plaisir ce qni, {ians ceüaines sources,
;onstitue (©à une exageratiox des problàmes l)osés dana La tie sociaLe et
palitique par les int7igues, bailes et crimes qt4i xe constiti4mt
Lkment alce
padicwlanté de l:@o qae méT'oún@eRBe
)PS.
[enamm Romanas >>duTin&the5tb and tbe 6tb CenturiesAID.,'p. qQ.. <<We blue now seenüat tbe
)aüatian hngs ojtbe Romatt West àid detivetbeirabsohte pwersfmm tbdr])osiúotl aspatTicii o#tbe
xs publica Romana. We blue xow to coxsitlerüe intewstin8,queüoxlwbeta' ttlq wew mausc4)potnted
:o tbesel)ositiom b Cmstmün@le or wbem', as in tbe caseofOdouaker tbe) wn mewly mcitlH
tobrateà)à.
zs K.F. Wemer, l.ei o/%gERei,
apn / /a
À4z4p-351-361. Volt aussi, KF. Wemer, l.ef o/:@ ef
de Zz aóéne, pp.41-42.
29K.F. Werner, l,er a/lk/ ef de& oó&ne,pp.41-42
78
Le casde M. Roucheest emblématique
de I'évolutionde points de vue
concernant la période mérovingienne. En 1985, dons un chapitre de la collection
l:Z/f/o/m d? & üe .pnzaáe.
il est:imait que la mi .pwóóóa,la chose publique, notion qui
nécessitait une certame abstraction, n'était pas comprise des Barbares. M. Rouche
reconnaissaitdons les monarchies mérovingienne et carolingienne <<le üiomphe
du régime patrimonial », « la prise d'assaut de I'Etat par la sphêre privée ». Faute
d'une frontiêre délimitée entre le domaine public et le domaine privé, le royaume
serait partagé entre ses hériders comme s'il s'agissaitd'un domaine et I'activité
gouvemementzleobéimit aux intérêts de quelquesindividusso.L'ouvrage du même
auteur sur Clovis, peru en 1996, comportait un tableau radicalement difFérent de la
Gaule mérovingienne. Aucun texte de cette époque, disait-il, ne donne la preuve
que le pouvoir politique était considéré comme la propriété personnelle des bois.
Dons son demier travail, la <<
patrimonialité» du royaume des Francs devient une
simple hypoüêse qui ne peut pas être confimaée. Les assassinats systématiques
qui avaient caractérisé les actions de Clovis, loin d'être un fort índice de la victoire
de la <(barbárie » sur la <<civilité », auraient été une composante essentielle dons la
consü.uction d'un nouvel édifice politique. Dons ce travail de 1996, le premier roi
mérovingien catholique ne ressemble guêre au personnage décrit dans I'ouvrage
de 1985. D'aprês M. Rouche, en unifiant les Francs encore pajens, en supprimant
les membres de sa Eamille,il aurait voulu à tout prix fonder I'unité de son héritage.
Puisque
la
lutte
contre
la violence
passait
par
I'élimination
du
systême
matrHnéaire
et la soumission
au droit romain,Clovisauraitété obligéde
supprimer les possibles concurrents au sem de sa Eamille.ll aurait ainsi mis I'Etat à
la place des solidarités <{lignagêres» et par conséquent fondé une société nouvelle
sur <(la loi du Pêxe >Pt
Les recherches menées depuis quelques années semblent en tout cas
con6irmer les idées de K.F. Werner : elles monüent que I'existence d'un pouvoir
étatique, ses pratiques administratives, le langage des chancelleries et même les
titres accordés aux fonctionnaires, ne sont pas passés pour un changement
sufHsamment important aprês les invasions pour que I'on puisse parler de rupture.
Depuis quelquesannées,les spécialistesdu monde franc ont montré que les
usages romains dans I'administration aussi bien que dons de nombreux autres
domaines étaient encore présents en Gaule mérovingienne'z. Aujourd'hui, peu
seM. Rouche, <(Les premiers frémissements de I'Europe(Vlle-Xe
siêcle))>,pp. 369-501 ;
volt aussi du même auteur, <( La vie privée à la conquête de I'Etat et de la société )>,
PP.405-435.
si M. Rouche, Clb&ú.,p 233 et pp.345-347
s2W. GofEm, <<Old and New in Merovingian taxation )>,pp.213-231; P. Riché, P. Riché,
Etiuc«tioset «{tttln dam I'Occident
barbas(\,'le-Vllle siêcb),p. 15 E. Ma©xou.Notüet,
<(Etude sur le privilêge d'lmmunité du IVe au IXe siêcle)>,pp. 465-512 et pp. 474-481 ;
du même auteur, <<Les PaKe#s?r,
notables et Êemliersdu fisc durant le haut Moyen-Age )>,
pp. 237-256; et aussi <<
La gestion publique en Neusüie. Les moyens et les hommes
(Vlle-lXe
siêcles) >>, pp.
271-320.
J. Dudiat,
79
<(Attdbutions
civiles
des évêques
d'ouvragestraitant de I'histoire mérovingiennemettent en avant la dimension
<<paüimoniale » ou <<absolue » de la monarchie franque.
Deux événementssont à I'origine de cette mutation. Le premier est
I'évoludon des investigations concemant la crise du monde antique. Dons les
travauxpausrécents,la pérennitéde I'administrador romaine en Occident aprês
les migradons germaniques n'est pausvraiment mimeen câusess.Même I'idée d'une
rupture brutale entre le Haut Empire et le Bas-Empire,dominante il y a encore
quelques années, est aujourd'hui de paus en plus contestée, notamment en
-Nlemagnes4.
Três peu d'historiens aujourd'hui croient que I'arrivée des Francs,
des Burgondes
ou des Ostrogoths
ait marqué
une ruptura
avec les usages
romains3s.Plusieurs üavaux ont montré par ailleurs que la survie de I'Empire
n'était
pas une « Gíction consdtudonnelle»,
un moyen utilisé
par les cercles
nostalgques de la Romanité pour masquer I'émergence de royaumes autonomes à
I'intérieurdes õontiêresde I'Empire3ó.
Les invasionsbarbaresont été
mérovingiens : I'exemple de Didier, évêque de Cahors(630-655) )>,pp. 237-254 ; du
même auteur, voar aussi :<( Le salaire de la paix sociale dons les royaumes bmbmes(Ve -V\e sêc\esà», pç.2\.a2 , Les .PnmcespubliqHes de Diocletien alo( Carolin@em(284-889)
; <(Z)amz am et puissance sociale des papel au Vale siêde )>, pp. 13-50; <(Les fonctions
publiquei de la noblesse gallo-franque(481-561) )>,pp. 193-215 ; <(1#zkm@ar,zzalret.pa@whx
dons les Hzlf/a/úzmwl.zón de Grégoire de Tours )>,pp. 18$193. Parou les historiens anglosaxons, voar PJ. Geary(N;aiíxu#c? de & Fnn#m.l,e mandemá'pmxgze#),
et l.N. Wood(TZe
«",««i«$« H«gd.,«$
s3soir, par exemple,J.-M. Carrié et A. Rousselle,LEi?lozla mmaz e m /a ax dei .çéMnià
Ca íza#a#, /9.2-3.i7.Voar également I'excellent dossier publié, à partir de 1989, dons la
revue l+u#aa par J. Dudiat, et qui tlaite du renouvellementdesétudessur le Bas-Empire
et le t:rêshaut Moyen-Ageb<Qu'est-ceque c'est le Bas-Empire?A propôs de trois
ouvrages récents)>,, pp. 137-154 ; <(Qu'est-ce que c'est le Bas-Empire ? », pp. 125-138;
<(Bulletin d'études protomédiévales -- La l-ni)>, pp. 79-95 ; {( Bulletin d'études
protomédiévale -- Systêmes de pensée >>,pp 129-151; <(Bulletin d'études protomédiévales
-- Les institutions et les hommes )>,pp. 231-244).
s4F. Vittinghoff.«
Zur Verfassung der spãtantiken Stadt >>,dons J/wdzkxyr de#.,4i1/2ege#
dn
ea/upã]írge .çZ2ãüêweiei (] ezage#ax- lza/:r+ii2e9,pp. 11-39 ; Hi.-J. Horstkotte,
spãtMmiscben <çZwangssüal >>uttd das T'robbm der <<Stetteüaftung,)>.
Dz
TZeanb z,a,w
'5 Nek à ce praças, P. amsea, KaiserTeskr$t tina KõüXsurktlnde. DWlomatiscbeStudien Rltm
Probbm der Kontinütãt :Qúscben
Abertura und Mittelalm', p. '3% , (li. 'tesetet, D@lomaüqueTWab
Jxn#fmsp,pp. 3-26 ; P. Riché, <<La 6omlation des scribes dons le monde mérovingien et
carolingien)>, pp. 75-80 ; J. Vezin, <(L'influence des actes des hauts 6onctionnaires
romains sur les actes de Gaule et d'Espagne au Vale siêde >>,pp 71-74.
s6«l.es notims traditionneUesde iüpablque et de chamepublique, enracittées
dana bs idéatü( de la
P-$wbliqtle et du Pdtl(@at mmaim, tTouuêwntPet{d'écboda cõtédes noztuebsréalitésl)oliüqwes.Tour
atitant qn'elos suruécnímt, cefut seus la jot17zede jtúims fomattüques entwlenuesdana des cercas
liMrdns,
olt dana des gmt$es aristocratiqües oPI)osésaw nouueausDk de monarche et consciemment
m á a mabüh dei a ae/zei zzúêb#i)oIR.A. Mmkus, <<Les commencements(v. 350 -- v.
750) >>,pp. 78-147, ici, p.83]. A4arkussous-estime I'iníluence de ces cerdes littéraires et de
20
vraisemblablement surévaluéesdons les travaux des historiens Eascinéspar la
<<décadence de I'Empire romain )>.
Un nutre phénomêne,de nature politique, a avoir contribué au
renouvellement des études mérovingiennes füt la détente enfie la France et
I'Allemagne. La 6m de I'antagonisme séculaire enfie ces deus pays, depuis la 6ín de
la DeuxiêmeGuerre Mondiale,a ouvert le chemin dana le domainede la
recherche
historique,
à des réflexions
moins
imprégnées
par les passions
nationales. Le <<
gemlanisme triomphant » des historiens allemands est tombé en
discrédit. Le tempo n'était plus en -Allemagneà la giodGícation de la <<communauté
nadonale» et des vertus gueniêres que les peuples germaniques étaient censés
incarner. Du câté Français,les nouvelles générations d'histodens sont parvenues
peu à peu à échapperà ce climat d'hostilité enversle voisin d'outre-rhin. Le débat
à propor de la monarchieRenque,né avesI'émetgencede I'idée de nation au
XIXe siêcle, a perdu de sa virulence au moment même oü il s'entamait la
construction européenne.ll serait toute6oisEauxd'imagtner qu'il y a un rapport de
cause à efFet entre la rivalité
franco-allemande
et les visions
respectives
des
historiens â.ançaiset IJlemands au sujet de la royauté mérovingienne. ll s'agít
simplement de souligner que le débat entre I'école germaniste et I'école romaniste,
en France et en AJlemagne,ne peut pas être entiêrement saisi sons comprendre les
bens, souvent tendus, entre ces deux pays depuis la proclamation de I'Empire
allemand dons le salon de glaces de Versailles, en 1871. K.F. Wemer I'avait bien
remmquélorsqu'il a écrit que le meilleur approche de I'histoire de la Gaule
« tardoromaine» et tanque était celui qui se concentrait sur les textes et faces
authentiquesdes IVe-lXe siêclesplutât que sur les idées du fIXe-XXes7. A ce
propos, le titre d'un article d'A. Loyen, peru en 1963, parle de lui-même
K P,ésistants et collaborateurs en Gauk à lléPo que des gTandes inuasioRS }ÊI .
Malgré cette évolution de I'histodographie sur le monde 6ranc, la vision
négative de la monarchie tanque, énoncée par Fustel de Coulanges, et reprise par
F. Lot, L. Halphen, F.L. Ganshof ou M. Reydellet, marque encore
I'historiographie contemporaine. Le prestige des idées sur le cwactêre à la bois
patrimonial et absolu de la monarchie franque dépasselargement le cadre des
spécialistesde la Gaule mérovingienne. Des ouvrages récents de synthêsesur la
période mé(üévale ont repris les idées dc ces auteurs. On pourrait mentionner à ce
titre le travail d'A. Vauchez sur la spiritualité dons le Moyen-Age occidental, peru
en 1994,et celui de F. Collard sur les pouvoirs et la culture polit:ique dons la
ces groupes aristocratiques.Compte tenu de leur poids intellectuel et socio-politique, de
leur rale danaI'idéalisationet donsla constitution des royautésoccidentales,le teime
« fictions romantiques >>semble être déplacé pour désigter un attachement à I'univers
politique romain. qui a vraisemblablementinspiré les notions et les institutions politiques
du haut Moyen-Age.
s7 ](.F. Wemer, <(Préface», dons J. Dur]iat, ]l..ei.,Éea#r?f.pxóél?xer,
ix
ssPublié dons BxZ»êx..4xior.
G. Bwzãí22(1963),pp. 437-450
27
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France médiévale, de 1999. A. Vauchez a repris le parallêle entre les périodes
mérovingienne et carolingienne, tel qu'il avait été présenté par L Halphen. Le roi
mérovingien, disait-il, était un despote tenant son pouvoir du sang. Son arbitraire
n'aurait été llmité que par la guerre civile, I'assassinatet la crainte superstitieuse de
Dieu et de ses saints.Le souverain carolingien, en l.úson du rale qu'il aurait joué
dons I'Eglise et dons la société, apparaítrait comme un véritable pasteur ayant la
charge des âmes. Cette conception nouvelle de la fonction royale, poursuivait-il,
est la conséquencedu lacre, qui tout en donnant au prince un prestige d'ordre
surnaturel, marquerait aussi une certame ascendancedes évêques qui conRrent
I'onction au rois9.Les préjugésont la vie longue.Presqueun demo-siêcle
aprêsla
parution du tente de L. Halphen, on continue toujours à opposer de la même
maniêre I'adhésion superGtcielledes Mérovingiens et leur barbárie à la dimension
véritablement <<chrétienne >>de la royauté carohngienne. Dons un ouvrage peru en
1999, F. Collard remarque avec enthousiasmele renouvellement de I'histoire
politique. Si celle-ci retient à nouveau I'attendon des chercheurs, afnrmait-il, c'est
parce que ces mêmes chercheurs sont cona'ontés à I'avenir incertain des nations
contemporaines. ll conste avec satisEactionque certzins chercheurs sont persuadés
que I'Etat a existé bien avant la ân du Moyen-Age, <<dons le monde carolingien >>-o.
Dons I'ouvrage de F. Collard, le domaine de I'histoire des pouvoirs n'est pas assez
large au point de concerner Clovis et ses descendants.ll Eãt, bien entendu, I'état
de toute
]'effervescence
idéo]ogique
Collard
est encore
prisonnier
d'une
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bq P\. VQnchez, La s@dtualitê dons bMgm-Age
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qui I'a
vision
traditionnelle
de la royauté
Qtopte à. ce'tBe tolauhê. <(D'an câü, bs boTiqons théoriques d'ane puissance publique qui
encoreaLtacbéeau passo romain, se ixlyait aamantPa14rL'iztéHt gêMral et d'HX nutre, bs réalités
pratiquei
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de ]ew royauté,
mérovingienne qui passepar la pdvatisation de la chose publique et par I'absence
de toute charpente administrative solide. ll expliquait ce paradoxe par un décalage
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présente autour
rehaussétout en lui donnant un but extérieur à la gestion administrative, celui de
[a conduction du peup]e chrétien dons ]e chemin du sa]ut'n.D'un nutre câté, F.
domiRées par k marque de mQens des insütuüozspolitiques
Pour de nombreux
et administraüues
>>Nn
.
historiens. le ca.ractêre « chrétien >>de la monarchie
tanque est inséparable de I'onction royale. Puisque les sources ne présentent pas
le moindre índice de la pratique de I'onction, la foi chrétienne des pdnces
mérovingiens est caractériséecomme une cine couche de sentiment religieux
chzgée de superstitions. Seuls les Carolingiens, <(róis par la $râce de Doeu»,
auraient réussi à fonder une royauté véritablement chrétienne. A cõté d'eux, les
Mérovingiens feraient piêtre figure : ils seraient des souverains trop cupides et
surtout trop rusdquespour devenir les porteurs d'une responsabilitépublique qui
consistait à conduire leur peuple vers I'au-dela. lls leur manquaient les moyens : ils
occidentat, p. T9
\ü V. çnÃwà, Poauoin et cultuwl)olitiqne danalaFrattce médiéuab0/e
41lb'd, P.22
42/&zH.,P.20
22
XHe xz'êóÜ9,
P. 3
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n'auraient pas reçu pour cela ce qu'il fallait, la bénédiction contende dons I'huile
de I'onction4s.Le peu d'autorité qu'ils avaientsur leurs sujets serait due à la
croyance de ces demiers en leurs origines mythiques. C'est précisément ce prestige
qui aurait empêché aux nouveaux maitres de la Gaule, les madresdu panais,de
renverser avec succês, avant le milieu du Vllle siêcle, ces rois <<qui n'exerçaient
pas le pouvoir royal», selonla célebre6om)uleemployéepar les émissairesde
Pépin dons I'entretien avec le pape Zacharie". Pour y parvenir, les Pippinides
auraient cherché auprês de I'Eglise la légitimité chrétienne qui aurait pu
compenser et même dépassercette légítimité palenne's.A une lestedéjà étendue
de contrastes entre la royauté mérovingienne et la royauté carolingienne, on a
aussi parfois ajouté le caractere sacerdotal de cet:te demiêre". Face aux
43'B. \nLNaissatne de la France, p. \Gb .« . . .iLjautlfain hpaü, danala TtDautâdecetteéPoqz4e,
de
Félémentget'tplatiqueqüfdsait aio( suyetsun devir d'obéir at{ roi parte qt4e,de .ldt, il était le cb4
Gefokscbc$à,et aassi h pari de ce caracüw sacroqü était le p7iübge de la Faceruam, crer. tons bs
petQles geT17zanques,
et d071tk signo extérieuf, tour les Méroütt$exs, était b longue cbeoeltiw ; iLfaiit
awssi coxsidéwrk caractên sacro,clesms cbveíim, uoalapar I'B.gjiseet qü s'est ct$f'p7iépeuà Pe ,
emPmntant noüotls et tJocabttldns à laBible : il s'acbêuerasois les Camlin@ms, par b saw )>.
44..4##a&rRega'l;nn#üumm,
PP. 8-10
45Bloco se fende lui-même sur Weber et le charisme.Le livre de Marc Bloch, úf mü
zÉam.zza«er,
est, dons ce bens,un texto 6ondateur.Au-dela du grand intétêt qu'il a suscité
chez les historiens pour les mentalités ou encore pour la <(langue dutée )>,sujets majeurs
du débat dons I'historiographie du XXe siêcle, il a développé le thême de la <(royauté
sacrée)>,qu'avait été busque-làI'apanagede I'anthropologie. M. Bloch avait une perception
assez nuancée de la sacralité royale dons le monde chrétien ; I'assiínilation pm les
souvetains des compétencesqui appartenaient nomlalement aux clercs avait à ses yeux
des limites. Cela veut dureque la symbioseentre la 6onction royale et la fonction
sacerdotaledons le monde chrétien n'aurait jamaisy été complete et elle ne pourrait pas
I'être. Le sacerdocecomporterait, aux yeux d'un cadiolique, des privilêges d'ordre
supraterresti-eparfãitement déíinis et que seule I'ordínation conférerait. Selon Bloch,
aucun monarque au Moyen-Âge ne s'est jamais cru capable de célébrer le Saint sacrifica
de la messe et, en consacrant le pain et le vin, de Eãire descendre Dieu même sur I'autel.
D'autres civilisations, la t:rêsancienne Gemaanie,la Grêce des tempo homériques auraient
pu connaitre des bois prêues au benspropõe du mot; dons la chrétienté médiévale,
I'existence de cette dignité hybride serait inconcevable. L'avênement du christianisme,
véritable <(révolution religieuse)>,aurait privé la royauté gennanique de son caractere
semí-divin, en réduisantles tais à de simples cheís d'Etat. Mais cet état de choses n'aurait
pas duré longtemps. L'apparition de I'onction dans les royaumesoccidentaux au Vlle et
au Vllle siêcle, symptâme du rapprochement entre les bois occidentaux et le catholicisme,
aurait sacralisédu point de vue chrétien la royauté(M. Bloch, l,ei mú ZÉam /a«er, p.186).
Sur le üême de la royautésacrée,il y a, bien entendu,le texte Êondateurde J.C. Prazer,
TZe Gole
Ba/gó, 12 vais. ; Voar aussi, L. De Hleusch, Emb l#r & mpaxZ/íuí7ú.
46 Fustel de Coulanges était I'un de ceux qui croyaient à une certame empreinte
sacerdotaledu systêmepolitique franc. Cette emprise, selon lui, serait une conséquence
du sacheroyal de Pépin le Bref et d'autresmembresde sa Êàmille.L'avênementde la
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nouvelle dynastie, disait-il, a coüicidé avec une recrudescence du sentiment religieux dons
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les âmes. Le roi se trouverait donc, par le sache,revêtu d'un caractere religieux, presque
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Cwolingiens, des <<bois três chrétiens», les rois mérovingiens constituent encore
aujourd'hui I'antithêse parente oü se mélangent la violence, ,la croyance
superstitíeuse dais les anciens mythes germaniques et une sacralité d'origine
pmenne.
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sacerdotal. Consacré à Doeu, comme les évêques, il serait devenu lui aussi une sorte
d'évêque(N.D.
Fustel de Coulanges, lzv
/rm$omMmr
Chatleína©le
a exercé
à la bois le rale de prêtre
p. 85), par Y. Con@r(L%órÉlnoúW'e
d# lía
6
-X.
ArquiUiêre,
pm H. Fichtenau(Llli2@!n
l.'awg
d zicme
mm##Wm,
M©e#-dge:p:297)et .aussipm G: Duby(lzF
ãuÜ orãzs o Jlyazlgha'wdaJZodaéíme,
p 47). Le üême de la royauté sactée dons le monde
chtétien susciteencore des controverses.L'un des exemplesles paus récentsest le
colloque de Royaumont, oü I'on comptait pamn.les.intewenants J. Le Goff.,A. Boureau
et A Guéry. J. Le Goff3 s'est montlé conscient des .limitations.imposées par I'orthodoxie
religieuse à I'idée de mi sacré. Cependant, il estimar que. I'insistance de I'institution
ecclésialeà considérerle roi comme un lalc ne mettait nullement en causeI'existence
d'une sacralité royale pleine. -Ainsi, le rituel du lacre évoquerait un cmactêre à la bois
épiscopa],sacerdotalet diaconal des fonctions du toi, quoique des limitations strictes
aient bloqué la possibilité pour le roi d'être et d'appara;ue comme un wx-iaó?xdoi.
Le roi,
que I'onction divine accomplie pm I'Eglise aurait ttans6ormé en un nouveau David, serait
à la tête d'une théocratiechrétienne(J. Le Golf. <(Aspectoreligieux et sactésde la
monmdlie françaisedu Xe au Xllle siêcle)>,pp.19-28).À cette vision.de J..Le Goff.
s'oppose celle d'A. Boureau. Inspiré par I'analyse de L Dumont sur I'lnde btahmanique
ancienne, A. Boureau a cherché à démontler que le monmque occidental du Moyen-âge
n'a jamaispu développerune sacralitéautonome.Ce setait en raison de son inserbon
les
dons un systême hiémrchique puissant. qui I'englobait 6onctionneUement, malgré
clrconstancesréelles des lapports de force entre la royauté et I'Edíse. D'aprês.A.
Boureau, le monopole clédcal du sacré, en Occident comme en Inde, .aurait íéduit
considérablement la puissance sacrale de la monmchie. Au milieu du Vllle siêde, Pépin le
Bref aurait été engagédons un rapport de tape nouveau avec la. papauté :.la protection
milítaire et la reconnaissancede la supériorité spirituelle du cletgé en échangede la
sacralisation ofHicielle de sa dynastie.' ll n'aumit pas été question? pm. contre,. de
I'attribution d'un caractêíe sacerdotal au souverain(A. Boureau, <(Un obstacle à la
sacralité royale en Occident. Le príncipe hiéíarchique )>,pp' 29-36: Sur le thême du <(rex
ínutilis», voar le tlavail d'E. Peters,TZeSZMozK2#g.Ro( /#xüé'í; ]Üezãepn/
l.2w aad
l.zZé/n/#a,75Z-/-iZ;D.A. Guéry, dons son analysesur les diversesfomles de sacralité
monmchique, a distingué deux principales façons de traiter cette question. Dms la
premiêre, dont les exemples seraientla'Pense,la Chine.et le Japon, le. roi lui-même état
divinisé ou quasedivinisé, c'est-à-dii:eélevé au gangd'un être supérteur.aux autres,.et
même intégré aux dieux existants.Dons I'auge, dont les exemplesseraient les monmchies
chrétiennes de I'Occident médiéval, ce n'était pas le roi lui-même, mais seulement son
pouvoir qui était divinisé. Dons le demier cas, le roi,.détenteur d'un pouvok d'origine
divine, setait resto malgré tout un homme, quoiqu'un homme-intercesseurentre la
divinité et I'humanité, un modêle donné à son peuple pm Doeu(A. Guéry, <(La dualité de
toutes les monarchies et la monarchie chrédenne )>,pp.39-51).
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et de íoi.(H
.po#i2gwe,p. 159). Ces ooinions ont été combattues
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de Zz /WU # .pmdaK/ /l$hgae
aumé/{glh#e,P.228). H.-X. Arquilhêre partageait un point de we analogue. ll croyait que
24
Le problême de la légitimité royale
r')
Í'3
r'3
Nonobstant la diversité d'interprétations sur la période mérovingienne,
dana les ouwages depuis la Gín du XIXle siêcle bois tendances principales se
dé©gent : la premiêre, celle partagée par la plupart d'historiens â-ançaisjusqu'au
milieu du XXe siêcle,se caractérisaitpm un double constat sur la sature absolue et
patrimoniale de la monarchie franque. La deuxiême perspective,soutenue au
départ par H. Pirenne et puis pw un bon nombre d'historiens de la deuxíême
moitié du XXe siêcle, présentait la monarchie â-anquecomme une construction
étatique,oü il y avait une nette disdncdon entre les afEHresprivés du prince et les
afEãires publiques. Le troisiême point de vue sur le sujet, d'inspiration
anthropologlque, s'intéressait notamment à la sacralité royale des Mérovingiens
de ce point de vue, plus qu'une entité fondée sur le droit de conquête ou sur une
quelconque délégation de Rime, la monarchie â-anqueaurait eu sa stabilité du
<<charisme germanique » de ses rois.
Chacune de ces Eaçonsd'envisager la royauté mérovingienne peut être
r')
associéeà une forme distincte de concevoir ]e problême de la légitimité du
r'l
pouvant être déRínicomme étant celui la <<puissance)>.Cette notion, telle qu'elle
pouvoir royal. Dans le premier cas, la royauté 6ranque est analysée seus un angle
apparait .dans I'ouvrage de M. Weber, intitulé
W;dTcÉ.@ z/27dGeieücó.@, üaduit
l idée maintes bois exprimée par les historiens français selon laquelle la monarchie
Í')
r'l
r'3
franque serait une royauté guerriêre Fondée sur la violence. La <<puissance)>
désigne, d'aprês M. Weber, la possibilité de paire triompher sa propre volonté au
sem d'une relation sociale donnée, sons prendre en compte les moyens nécessaires
ou les résistancesrencontréesà I'accomplissement
de cette volonté47.
Ce temae
qui ne traduit qu'une des dimensions de la domination, est presque toujours évité
modemes pour qualiHier un systême politique48
L'analyse du monde franc selon le príncipe de la <<puissance>>se traduit par une
par les écrivains polidques
vísíon extrêmementnégativede la vie politique mérovingienne.Les rapports de
pouvoir au sem du m2#amFna omw deviennent ainsi des rapports de force, et le
roi pousse à I'obéissance non parce qu'il est I'incarnation d'une autorité supérieure
censéeveiller pour le bien-être de tous, mais uniquement en fonction des moyens
militaires dont il dispose. Entité rustique, la royauté mérovingienne n'aurait
d'nutre source de légitimité que la conquête de la Gaule et la soumission par les
armesdes élites gallo-romdnes.Dons cette entité paüimonialequi serait la
monwchie franque, les bens de pouvoir n'auraient en aucun cas une dimension
publique : le souverain s'imposerait à ses sulets car il serait le maitre et le royaume
sa propnete.
'1
47M. Weber, lira awze
e/Jaaéz4
P. 56
48L'exception la plus remaiquable est peut-être celle de la <<realpolitik», qui conçoit I'Etat
et les relations entre les Etats, à partir notamment de rapports de force.
25
Q
'1
r']
r')
f')
r')
En réaction à cette perspective d'analysede la royauté mérovingienne,
beaucoup d'historiens se soft intéressésà I'étude des structures juridiques de la
monarchie franque, pour montrer qu'au-dela de I'appropriation du pouvoir par la
force, les prérogatives exercées par les bois et d'autres dignitaires mérovingiens
étaient supportées pm la loi et par des structures étatiques. Cette Eaçonde voir la
monarchie franque renvoie au concept de « domination >>(HemrÉ.gDtel qu'il est
déGíni par
M.
Weber,
c'est-à-dize, la
chance de trouver
des personnes
détemlinables prêtes à obéir à un ordre de contenu déterminé. HemTcÉ.@
se
difFérencie de puissance (i\4acóâ évoquée antérieurement suNout par le type de
rapport qui s'éüblit, dons I'un et dons I'nutre cas, enfie les acteurs de I'acdon
politique. Dons le premier cas, il y a une précision quant au contenu de I'ordre et
aussi quant à sa ciblc : un rapport entre les gouvemants et les gouvernés dons le
cadre d'un systême]éga] peut être mieux descellé.Selon C. Friedrich, c'est la
<<rêgle juridique >>la principale caractéristique de J:/en7'có@#9.
Ce sont des bens de
pouvoirfondéssur la loi, sur un systêmelégaletypiqued'un <<Etat)>.
Le
groupement politique est une forme de domination dont I'existence et les
rêglements sont garantes de Eaçon continue à I'intérieur d'un tenitoire
géographiquement déterminé par I'application et la menace d'une contrainte
physiquede la part de la directionadministrativeso.
Dons cette perspective,
la
monarchie franque n'est pas conçue comme un pur instrument de la puissance dcs
gouvernants.
Pour comprendre
sa nature, il Faudrait, prédablement,
d'aprês ces
auteurs, se rendre compte qu'il existait entre les hommes des relations de
commandementet d'obéissancefondécs sur ]e droit. lis réhabiiitent ainsi le
pouvoir chez les Mérovingiens,tout en rejetantI'idée que ces rois aient été
incapablesde dépasscrle cadre des rapports de force et de constituemun régime
politique fondé sur d'autres príncipes que leurs intérêts personnels.
La üoisiême Eaçond'interpréter la monarchie franque est née du constat
selon lequel I'obéissance des gouvernés aux gouvemants ne peut pas être expliqué
uniquement par la force employée par ses détenteurs ou encore par les leis en
vigueur. ll y a aurait donc une troisiême dimension dons les rapports enü'e les
gouvernantset les gouvernés,qui pourrait êüe résuméepar la conviction de ces
derniers dans le Eãt que les gouvernants étaient les dépositairesdes vertus
surnaturelles. Cette inteíprétation est três différente de deux premiêres : la royauté
franque n'est plus ici considéréecomme une endté fondée sur la volonté du
sauverain,
ni commeun pouvoir qui s'exercerait
uniquementpm un droit
(n
(1
quelconque,mais, au contraire, comme un pouvoir quí aurait conquis I'obéissance
des individus grâce aussi au charisme ou aux at:uibuts sacrés de ceux qui
I'exercent. La sociologia politique du début du XXe siêcle filt I'une des premiêres
disciplinesà s'intéresseraux difFérentesdimensionsde la légitimité du pouvoir
polidque. D'aprês M. Weber, I'expérience montra qu'aucune domination ne se
contente de bon gré de Fender sa pérennité sur desmotins suictement matériels,
ou stnctement <<afFectueux»,ou stnctement radonnels en valeur. Toutes les
49C. Friedrich, ]\4aea/zdá& (;az/e/zwe#/,
p. 180, n. l
0
n
( \
Õ
50M. Weber,Emxowze
efíaó:!2ízá.
pp. 56-57
26
r"')
formes de domination chercheraient à éveiller et à entretenir la croyance en leur
« légitlmité >PI.C'est I'andiropologie polidque qui, tout au long du XXe siêcle,a le
mieux exploité le thême du « charisme >>
associéau pouvoir. Dons le casspécifiquc
des Franca, ce « charisme » aurait revêtu la forme d'une croyance dons le prestige
r')
mythique
de [eurs roisu. L'étude
de ]a <<sacra]ité roya]e >>chez ]es Franca a eu ]e
mérite de poder un problême auparavantabsentdes réflexions sur la Gaule
mérovingienne,
celui de la dimension
religieuse de la légitimité
royale
mérovingienne. Si la premiêre façon de concevoir les bens politiques dms la
monarchie franque était centrée sur la nodon de « puissance», et la deuxiême sur
celle de <<pouvoir»,
cette troisiêmese fende davantagesur la notion
d' <(autorité», c'est-à-dure,
la relation entre deux entités du droit public dons
laquelle teus ceux qui y sont impliqués perçoivent cette reladon con-unelégitime.
Dons la vision deshistoriens qui ont posé le problême de la légitimité politique, le
sacré était une dimension complémentaire à la violence des bois francs.
Perspectives de travail
Aprês un aussigrand nombre de thêses et de publicadons sur le m2zzm
1%wranwm
entre le Vle et le Vale siêcles,peut-on encoreapporter quelquechose
de nouveau à I'histoire de la royauté mérovingienne?
En 1995,1orsqueje prépzais au Brésil un mémoire de Hínde cours à
I'Université Fédéralede Minas Gerais. dont le thême était <<la notion d'Etat dons
le royaume des Francs du Ve au IXe siêcles >>,j'étais persuadé de I'absence
r'3
complete de la notion d' <(intérêt public )>dons le systêmepolitique mérovingien.
La lectut'e des Hziü/mi, de Grégoire de Touro m'avait conforté dons I'idéc que les
rêgnes de Clovis et de ses descendants témoigneraient du Eãit que sous les
Mérovingiens le royaume était conçu comme n'importe quel nutre bien personnel
des souverains. Je croyais que I'obéissance aux bois mérovingiens ne résultait pas
de la 6ídélité à une quelconquenotion d' <<
Etat )>,mais uniquement de la capacité
de ces princes de s'imposer par la violencc et surtout d'accorder des largessesà
ceux qui les suivaient. Cela expliquerait d'ailleurs la déchéance complete du
pouvoir royd à partir du moment oü il n'était plus en conditionsde menerdes
guerres de conquête. Si les Mérovingiens ne tenaient leur royauté ni d'une
délégationde la collectivité, ni d'une attribution divine, comme le suggéraitpar
exemple L Halphen, cela ne pourrait êüe expliqué que par le droit de conquête, la
violence, ou les deux élémentsréunis. Cependant,la pérennité desMérovingiens à
la tête du m2//w .f;kurama resterait toujours sonsaucune explication convaincante.
Des bois n'ayant qu'un ancien droit de conquête ou encore I'emploi de la Force
']
5i l&z'd, p. 220
52Volt M. Bloch, l,ef mü zúa ma/#«el,p. 60 et sq
l
)
27
.'1
pour se maintenirau pouvoir, sonsaucuneautre forme de légitimité,n'auraient
décidément pas réussi à résister plus d'un siêcle aux assautsd'une aristocratie à
daquelle,par ailleurs, les moyens militaires ne manquaient pas. L'explicador de la
survie de la dynastiemérovingienne, à mon civis,ne pouvait menirque du prestige
sacré de ces souverains, ou plutât de la croyance des Francs en une sacralité ayant
son origine dons la tradition germanique. C'eüt été donc du Eãitque ses membres
étaient des m2efónazb,de surcroit descendantsd'une anciennedivinité, que les
descendants de Clovis avaient survécu lusqu'au milieu du Vllle siêcle, longtemps
aprês, pensei-je,qu'ils n'étaient devenusplus que des instrumento dans les mains
de I'adstocratie. D'un auü-ecâté, J'estivais que cette sacralité palenne, bien qu'elle
ait contribué à la survie de cette dynastie,n'était pas parvenue à attacher aux
rêgnes de Clovis et de sesdescendantsla notion selon laquellele gouvernant doit
veiller au bien de sacollectivité..[,elacre de Pépinet de sa Eãmi]]eaurait eu le
médte de substituem
cette sacralitépalennepar une sacralitéchrétienne,et en
même temps de réhüoduire dons ]'histoire po]idque de ]a Gau]e ]a nodon
d'autorité publique. Une étude sur I'idée d'Etat dons le m2zz#aP
l;hn#ramwne
pouvait commencer donc qu'à I'époque carolingienne, époque dons laquelle Je
m'attendais à trouver un terrain plus fructueux pour I'étude que je mcnais. Force
est de reconnaitre que le systêmepolitique carolingien ofFre à ceux qui I'étudient
un paysage beaucoup plus veste et riche
que celui de ses prédécesseurs
mérovingiens. Les historiens sont souvent « séduits)>par le grand volume d'actes
royaux,par I'extension
et par la diversitéde sphêresatteintespar les
r']
réglementations de ces derniers, ainsi que par la cérémonie du sacre, par le
prestige histodque de Charlemagneet par son couronnement impérial. En
étudiant quelques capitulaires carolingiens, je me rendais compte qu'aucun
domaine, ftit-il économique, religieux ou culturel ne paraissait échapper à leurs
réglementations. Je croyais que cette Êaçonextensive de légiférer résultait de I'idée
selar laquelle le roi était responsabledevant Doeude guider son peuple vensle
sdut. Néanmoins, I'espéraistrouxer les racines d'une telle vision à propôs des
fonctions du pouvoir politique non dons la cérémoniedu lacre, mais dons la
penséepolitique chrédenne du Vle et du Vlle siêcle,notamment dons la doctrine
de Grégoire le Grand (590-604).
Mon intérêt pour les doctrines politiques était dü au fãt que J'estimais
que beaucoupd'auteursavaient une vision de I'histoire polidque Êranquequi
privilégiait les cites comme les porteurs à eux tous seuls de toute la sensibilité
'1
politique de I'époque, au détriment d'autres Formesd'expression idéologique, à
commencer par les textes eux-mêmes. Aprês le coup d'Etat qui les avait portés au
pouvoír, le supposais que les Pippinides avaient besoin d'une nouvelle source de
légitimité, à la bois difíérente du prestige sacré dont jouissaient leurs prédécesseurs
et au moins aussiefEícace,d'oü leur rapprochementavec I'Eglise. Par centre,
I'étais conscient que ]'onction des membres de ]a Eãmillepippinide n'avait été que
la dimension la plus visible du rapprochement entre le pouvoir civil et le pouvoir
religieux. Dons la conclusion de mon mémoire, je considérais qu'à travers la
nodos selon laquelleI'exercice du pouvoir n'était pasun privilêge, mais imposait à
ses détenteurs une série de devoirs vis-à-vis de ceux qu'ils gouvernaient, Grégoire
le Grand avait Hourniaux Carolingiensune nouvellesourcede légitimité: le
)
)
28
r')
service du peuple chrétien, I'accomplissementd'une mission déGtniepar la
Providence. Cela aurait considérablementEãit accroítre I'autorité des princes
carolingiens. En lagissantcomme des pasteurs ayant la responsabilité d'arder leur
peuple à atteindre le salut éternel, Pépin le Bref et Charlemagne, étaient
ef6ecdvement intervenus dons les domaines les pausvariés de la vie sociale. Leurs
actes de gouvemement étaient revêtus d'un souci envers ]'état moral de leurs
allií:'tÇ
Pendant ma premiêre année de D.E.A. à I'UMR 5648, ma position sur la
royauté mérovingienne s'est sensiblement transformé. J'ai pu alors approfondir
mes connaissances sur toute une série de sources et de travaux t.écents, dont la
r'3
plupart m'étaient inaccessiblesau Brésil. En les lisant, le m2 m l;ha/zrommm'est
apparu sous un angle nouveau. Je commençais à relativiser I'opinion de Fustel de
Coulanges selon laquelle I'avênement des Franca aurait correspondu à une crise
complete de la notion romaine de mr .pxóaón,
ayant pour conséquencela
privatisation du pouvoir polidque. Finalement, il semblait que si I'autorité
'1
'n
r'l
publique des bois mérovingiens se trouvait afEaiblie, eHen'en était pas pour autant
anéantie. Le D.E.A. m'a pemus égdement de me rendre compte que les écrits des
évêquesmérovingiens contenaient déjà I'idée chrétienne de devoirs collectifs des
gouvernants envers les gouvernés, que je croyais busque-là être I'apanage de la
doctrine de Grégoire le Grand. D'autre part, le ne parvenaisà trouver nulle paa
dons les sources les índices de cette sacralité paienne que je croyais au départ être
à I'origine de la survie des Mérovingiensdons les temps difRtciles
de
I'afEãiblissement de la royauté.
Cc travail s'inscrit donc dons une démarchedifférente de celle dc
I'anthropologie
politique,
tout en partant de la même problématique,
c'est-à-dure,
les sources de la légitimité royale chez les Mérovingiens. En ce qut concerne ce
sujet, I'anthropologie politique a eu le mérito de soulever la bonde question, mais
elle se contenta de donner une <<mauvaise» réponse, tout au plus une réponse
incomplête, car elle a tout misé sur une sacralité <<palenne», impossible à cerner
dons les sources,tout en seus-estimant
la portéede la christianisationde la
royauté mérovingienne.La question fondamentalequi orientera ce travail
concerne les éléments à partir desquelsles bois mérovingiens sont parvenus à
s'assurer de I'obéissancede leurs sujets. On a beaucoup écrit sur le Eàt que les rois
mérovingiens tenaientleur pouvoir de la force, d'un prestigedynastiqueou encore
de la conquête de ]a Gau]e romaine. Deux autres pestesseront ana]yséesici, ]a
piste <<
impériale >>et la peste<<chrédenne ». ll s'agit de savoir jusqu'à quel point les
princes üancs de Clovis à Clotaire ll (584-639) ont eu recours à des éléments de la
tradition romaine ainsi que de la tradidon chrétienne pour afHírmerleur autorité.
Depuis quelquesannées,les historiens sont plus attentifs au legs romain à la
l
'1
royauté mérovingienne,et moins (üsposésà considérerClovis comme le
conquérant de la Gaule à I'Empire. Pourtant, en dehors de quelques travaux sur
í'l
)
l
}
29
r'l
les cérémoniesss,il n'y a pas eu d'étude sur I'appropriation des symboles et des
nodons politiques romaines par les bois mérovingiens.
D'nutre part, si depuis quelques décennies,la dimension chrétienne de
I'autorité royale mérovingienne est reconnue pu deshistoriens, leurs analysessur
ce sujet se sont concentréesprincipalement sur deux fixes : il s'agíssaitd'abord de
constatei que les ecclésiastiquesn'ont cesséde rappeler aux princes mérovingiens
qu'ils devaient incorporemà leur activité de gouvernement les valeurs comme la
.P/ezai,
I',ówm/&Mf
et I'aegw/Zaf.
D'nutre part, les historiensont Fht état des
r')
nombreuses comparaisons entre les Mérovingiens et les souvemins de I'Ancien
Testament, notamment Salomon et Davidu. Cependant, ces analysesn'ont pas
dépassé ces questions.
Or,
le processus de christianisation
de la royauté
mérovingienne ne s'est pas résumé à un ensembled'exhortations dirigées par les
clercsà I'enconüe desróis ou encore à I'élaboration d'un modêle de roi idéd. Les
implicadons <<institutionnelles >>de ce processus,ses conséquences pour I'exercice
de I'autorité royale pendant la période mérovingiennerestent peu étudiées.Les
exhortadons pieuses des évêquesn'ont pas été sufHísantes,bien entendu, pour
christianiser la royauté franque. Fallait-il encore que les idées véhiculées par les
clercs puissent trouver de I'écho, et que I'autorité royale prenne des mesures qui
aillent à I'encontre des souhaits ecclésiastiques.
r'3
r'l
r'3
Que les princes franca du Vle et du Vlle siêcles aient pu être I'objet
d'une attente du clergé catholique de la Gaule, qui voulait Erre d'eux des princes
chrétiens au service de I'Eglise, ou encore que cette at:tente se soft traduite par des
multiples louanges dons lesquellesles héritiers de Clovis sont comparés aux rois
de I'Ancien Testzment, ce sont des hypothêses largement démontrées
aujourd'huiss. ll y a quelques années, K.F. Werner regrettait le fãt que pour
ss M.. Mcçntn\\ck,
Etemal VictoU : TriKmpba! li.xlenbb in Late .4?zliqKiçy,BDqatttitlm apta tbe
Eaf4 .AeedePn/
Wei/; du même auteur, <(Clovis at Tours, Byzantine Public Ritual and the
OriginaofMedieval Reler Symbolism)>,pp. 155-180.
r']
51L'ouvrage récent de C. Azzma n'est que I'exemple le plus récent de cette vision sur la
dimension chrétienne de la royauté mérovingienne(C. Azzma, L7deoáKüde/.pa/em
a#b xe/
p@aü aZ'amez#e#u&
éíemét/7- 1'''7//),p. 70). Volt aussiE. Ewig, <(La conversione dei Franchi
e dei Burgundi. Genesi e 6ormazionedella chiesanazionalemerovingia )>,pp 125-163; et
aussi P.D. I':ing, <(Les royaumes barbares )>,pp. 118-147.
55E. Ewig, dons un artide publié dons les années 50, cherche à montrer comment les
royaumes occidentaux, notamment le n2 w l a fuma sous les Mérovingiens, ainsi que le
(n
royaume Wisigothique, ont contribué à la hormation de la royauté chrétienne. ll fàt état
d'une ptogression croissante de la christianisation de la monarchie seus Gontran (561
592) et Brunehaut. Mais selon E. Ewig, ce serait depuis le début du Vlle siêcle, aprês les
rêgnes de Clotaire ll et particuliêrement Dagobert, que se serait élaboré une notion de
service chrétien pour la royauté, bien que cela aurait été restreint, dons un premier temps,
âu seno de I'assistance à I'Egise. Les louanges et les mêses en tarde adresséesaux bois
auraienteu un but précis,et au bout du compte, réussi,celui d'incotporer à la royautéla
notion de service à la cause chrétienne. Cette cause serait entendue non seulement
comme I'pide à I'Eglise, mais aussidons le senoplus Imge de la garantie de la justice et de
)
l
0
( )
30
r'l
beaucoup d'historiens le vrai christianisme, avec des souverains vraiment
chrétiens, ne commence qu'avec les Cmolingiens. Or, disait-il, les lois et les
diplâmes des bois mérovingiens, les lettres qu'ils échangeaient, par exemple avec
les empereurs cadioliques, les textes hagiographiques,longtemps négligés,mais
sources importantes d'inFormation sur le comportement des contemporains,
montrent des rois soucieuxdu comportement desEglises,de leurs privilêges,de
leur richesses. Dons un travail peru en 1999, K.F. Werner suggéraitque I'idée du
ml ü/ av comme étant la plus haute obligation du prince envers Dieu, serait
apparue à I'époque mérovingienne, avant d'être pleinement développée seus
Pépin le Brefs Charlemagne
et surtout Louis le Pieuxs7.
Le principal apport de I'ouvrage de M. Heinzclmann à la problématique
de ce travail concemc I'importance accordée par cet auteur au Vle siêcledans le
processusde consüuction de ]a <<royauté chrétienne>>.Même si les réflexions de
M. Heinzelmann,
r'l
dons son
ouvrage peru
en 1976, concernaient
davantage
]'épiscopat que le pouvoir royd, elles ont ouvert une vote qui est restée par la suite
peu exploitée en France,celle du rale des vertus traditionnelles réappropriéespar
I'Eglise dons la miss en oeuvre de la royauté chrétienne au Vle siêcless.ll est
I'équité(E. Ewig, <<Zum christlichen Kõnigsgedanken im Frühmittelalter )>,pp.7-73, ici,
pp. 17-19). Volt aussi les uavaux de M. HeinzelmannlBz)aúa# emlaú.Ú z'# Ga.üe/z. Zwr
Kontinuitàt ümiscberFübmngsscbicbtenuom4. bis qlm 7. ]abüundeTt. So$ak,ptosopoHrapbiscbe
tina
lãldungsgescbicbtlicbe Aspekte
\listoriogra[)bie
'3
, ex nxsü
Gngor uon Totlrs
lIEd GeseUscbabkonW@l im
(538-594)
6. ]ahüittldeTt.
: <<Zetm Bücber Gescbicbte)>
EX 'xusxl\ çkSi(udta
snsxcXomnlt.
Education, milieux 'instruction et valeurs éducatives dans I'hagiographie en Gaule jusqu'à
la Hmde I'époque mérovingienne)>,pp. 105 138 ; F. Dolbeau, M. Heinzelmann,J.-C.
Poulin, <(Les sourceshagtographiquescomposéesen Gaule avant I'an hhl(SHG).
Inventaire, examen critique, datation )>,pp.701-731. Ce mouvement de <(réhabilitation
historiographique
>>est aussi visible dons le domaine de la culture religieuse,paus
précisément dons [a [itulgie. A ce titre, on peut ater ]e tMvâi] de Y. H]en, qui insiste sur ]e
fàit que dons le Vlle siêcleen Gaule on retrouve dé)àdes idéesqui sonoattribuées,en
général, exclusivementaux Carolingiens, comme le souci pastoral et la volonté de
régulariser et d'uni6íer les liturgies(Caáwm a#d Re4gaxà .A4ema@ü Ga 4 ..4D. 48/-71/,
notalnmentpp. 251-253).
5óKF. Wemer, <<Le rale de I'aristocratie dons la christianisation du nord-est de la Gaule )>,
PP.45-73,ici,P.50.
r'l
'1
3
57K.F. Wemer, « L'historien et la notion d'Etat )>,pp. 29-41, ici p. 40
58M. Heinzelmann, Bzirgl(üemxcg@
h GaZZex.Voir aussià ce propos, M. Heinzelmann,
<(Pa/?r.Plpxé.LangageEàmilialet détention de pouvoir publique(Antiquité tmdive et três
Haut Moyen-Age) )>,pp.47-56. Une nutre historienne, S. Linger, identifie aussi en Gaule
franque un modêle de gestion publique mialogue à celui qui existait sois I'lànpire romain.
11s'intéresse dons I'ceuvre de Grégoire de Tours aux hommes de pouvoir dont les actions
étaientorientéesau béné6ícedes égliseset des communautéslocales.Bien que leurs
actions soient présentéespai- Grégoire de Touro comme spontanéeset désintéressées,S.
)
Linget estimo qu'elles étaient le produit d'une obligadon, I'exercice pat ces hommes de la
6onction de damzm.Cette obligation rejoindrait la conception romaine de la noblesse, celle
du bon adminisüateur, que I'on retrouve aussi dons les épitaphes de Venance Fortunat (S.
)
)
)
37
]
r'l
revenu par ailleurs sur le thême des vajeurs romano-chrétiennesattachéesà
I'exercicede I'autoritépublique en Gaule dons son livre sur Grégoire de Tours,
peru en -Ajlemagne
en 1994.Ces réflexions constituentune maniêretout à fãt
originale de concevoir I'idéologie politique mérovingienne,loin à la reis du constat
sons appel d'une <<monarchie tempérée par la superstition et pm I'assassinat »,
mais aussi d'une <<royauté sacrée ».
í'l
Le fàt que cette christianisation de la royauté mérovingienne ait pu se
traduire par I'avênement d'une autorité publique profondément imprégnée d'une
vision chrétienne sur les devoirs des gouvernants est une vote qui n'a pas encore
été sufHísammentexplorée. Les historicns ont longtemps cru que les Mérovingiens
se sont avérésincapablesde comprendrele programmequi leur était proposé,de
même que sur le piam polidque ils auraient conFondupropriété privée et
souveraineté pub[ique. ]] faut portes un regard sur ]a période mérovingienne ]ibéré
r'3
de toute juxtapositionavec les Carolingiens,et ainsi refiiser I'idée que la
chrisdanisation de la Gaule durant I'époque mérovingienne était superficielle. ll
será question dons ce travail de I'évolution des bens de pouvoir en Gaule
mérovingienne, dês I'avênement de Clovis, vens 482, jusqu'à la fln des guerres
civiles, dons les années610. L'objectif est d'analysercommentla notion du
'n
pouvoir
héritée de I'Empirc, de même que la notion suggérée par les évêques
catholiques sur le rale du pouvoir politique, ont été incorporées dons les actes de
gouvernement des princes mérovingiens, et d'évaluer dons quelle mesure cette
incorporadon a engendréI'amplification et la transformation de I'autorité royale.
La <<christianisation)>,telle qu'elle será étudiée ici, peut être déflnie comme un
.')
f')
mouvement dons lequesla réalisation d'un but extérieur à ce monde, c'est-à-dize,
le bien de la collectivité compris commc étant son salut éternel, s'est
progressivement
attachéà I'exercicedu pouvoir politiques9.
ll s'agit bien de paire
I'histoire des bens de pouvoir dons le mg#xml;ku//roam de la Ríndu Ve au début du
Vale siàcle.
Le chapitresuivantprésenterales sourcesutiliséestout au long de ce
travail, la Façondont elles ont été utilisées, ainsi que les difHicultés renconüées lors
Linger, <<Puissance sociale des damzb/d'aprês I'ceuvre de Grégoire de Tours )>,pp. 51-69).
Ces réflexions contredisentI'idée tmditioímelle selon daquellela période mérovingienne
n'aurait pas connu de distinction entre la sphêre des intérêtsprivés et celle des intérêts
publics.
'1
59 La perspective
la plus adéquate
pour
I'étude
du <(sacré )> à I'époque
médiévale
est
l
'3
insphée par le livre d'E. Kantorowicz, l..ef deax mPr d# ro/. Contrairement à ce que
proposait M. Bloch, E. Kantorowicz n'estime pas que le sacré est lié de façon atavique à
'1
politique), qui leur ont à claque bois imposé une logiqueet des contraintes particuliêres
(VoirJ. Revel, <<La royauté sacré.Eléments pour un débat)>,pp. 7 17,ici, p. 8).
)
tout pouvoir
monarchique. A son civis, il serait plutât le produit de circonstmlces
particuliêtes et provisoires, soumises à des déplacements et à des bouleversements qui
sono versus ttanscrire des regista-espro6ondément difEérenciés(théologique, juridique,
)
')
)
32
)
)
í'l
de leur analyse (chapitre 1). Les sources et la bibliographie
seront répertoriées
dons le volume lll.
r'l
r'3
Ensuite, dons la deuxiêmepaí-tie de ce travail, il será question des bens
noués par les Mlérovingiens avec I'Empire. On cherchera d'abord à comprendre
les Fot;dements
de I'autorité royalemérovingienneà partir notammentde la
titulature utilisée par Childéric et Clovis (Chapitre 1) L'oblet du chapitre 2 será de
définir
les
corrélaüons
<<idéologiques >> entre
I'autorité
des
premiers
bois
mérovingiens et celle des empereurs romains, notamment Constantin, mas aussí
les rapports entre la royauté et I'Eglise. Le chapitre. 3. traitera. de la survie de
I'autorité publique au We siêcle. ll s agtt de voar, au-dela de la titulature et de la
dimension idéologique, comment I'édi6ícepolitique mérovingien a pu reprendrela
notion
r'l
r')
r'3
í'3
f']
r'3
r')
romaine
d'intérêt
public,
ou #aááar.p#Ó&cu.
La troisiême panie de ce travail traitera, d'abord, des doct:tinassur le
pouvoir élaboréespar quelquesévêquesg.llo-francs (Chapitre.1). Ensuite, il será
question des implications ies guerres civiles sur le r61e.politique de I'épiscopat
durant la deuxiême moitié
du Vle siêcle (Chapitre 2). Le dernier chapitre será
consacréaux répercussionsdu processusde christianisation de la notion d' #a/m
p ó#andons la légíslation mérovingienne du début du Vle jusqu'au début du Vlle
siêcle (Chapitre 3).
S'il EHlaitformulei autrementI'objectif central de ce travail, il 6audrait
durequ'il s'agit d'essayerde comprendre, dons une période assezlarge, compnse
la fin du Ve et le début du Vlle siêcle,et donsle cadregéog-aphique
du
mg#x#vl-/u//rama, la signi6tcation de I'express.ionmoer.pro.p#ó.eófwd#Z2zízó#i.
Le
problême de la légitimité royale parait en ef6etindissociabledu rale accordéau roi
au sem du systàmepolitique que celui-ci est censé dirigem.L'obéissance chez les
Mérovingiens, loin d'avoir été une vote de bensunique, ou un simple produit de la
force. était intimement liée à la capacitédu prince d'accorder à ses sujets un
certain nombre de biens -- matériaux ou non. Les chapitres qui suivent doivent
apporter des éléments qui permettront
de situei I'expression ater .Pm pwódai
il#êZad&i dons le cadre des bens de pouvoir dons la monarchie franque tout au
r')
r'l
long de la période
en question.
ll s'agít donc d'identiGíer
r')
r")
')
( )
les accepüons
acqutses
par I' <<utilké publique >>que le pt-ince est censé incarner, et cela de I'époque de
Clovis jusqu'à celle de Clotzire ll.
33
(l:nAPIVKK PRELIMINAIRE:
LE « POI.ITIQUE >>1)ANS LES SOURCES DE
LsHISTOIRE MEROVINGIEN'N'E
P
0
0
0
n
34
r'l
Dans la préface de la premiêre édition de sa biographie de Clovis,
Kurth déplorait que personne avant lui ne se soit lancé dons une telle entreprise.
La raison était simple,disait-il : les matériaux nécessairespour écrire cette histoire
sont si lares, si fragtnentú-es,si peu sürs, qu'à premiêre vue, il sembleraitqu'il
Eàlle renoncer à les employerm. Ce constat pessimiste sur I'état des sources sur
Clovis est, certos, démenti au long de I'ouvrage de G. KuNh. Cependant,il n'est
pasrale de le voarappliquéà I'ensemble
de la périodemérovingienne.
La
principale raison évoquée est la pauvreté intellectuelle du Vle et du Vlle siêcles,
I'incompétence des élites de cette époque à produire des témoignagesécrits de
leurs acta-ütéspolitiques, économiques et sociales. ll est vrai que compwativement
au IXe siêcle caolingien, le Vle siêcle en Gaule mérovingienne est moíns
prolifique. Ce serait néanmoins une exagération de parler en pénurie de sources. ll
y a la' chroniquede Marius d'Avenches,la correspondance
des princcsde
I'Austrasie avec la cour impériale de Constantinople, les lettres du pape Grégoire
le Grand aux princes mérovingiens, les textes léglslatifs, les canons des conciles
mérovingiens, quelques vies de saints, et surtout les HziZo/ai, de Grégoire de
Touro (v.538-594).Même si I'histoire proEme n'était pas au coeur des
préoccupations de Grégoire, sons son ouvrage, on saurait três peu de choses sur
Clovis, ses Gílset ses petits-fils. ll est le prjncipd témoin des guerres civiles qui ont
ravagé la Gaule durant la deuxiême moitié du Vle siêcle. Tout ce que les édito, les
préceptes, les conciles, les lettres ou I'archéologie apportent au sujet du Vle siêclc
mérovingien devient beaucoup plus intelligible à la lumiêre des HZTZo/mF.
En ce quí
concerne le Vlle et le début du Vllle siêcle, les chroniques breves ou longues, les
formulaires de I'administration royale, les vies de saints, les textes des lois,
viennent compléter ce répertoire qui est tout de même considérableói
úoG. Kuí:ü,
Clbmk, xiii
ó] L'ceuvre 6ondamentaleet incontoumable en ce qui conceme les sources de I'époque
mérovingienne reste encore le livre de W. Wattenbach et W. Levison, l)e//Zizú&di
;escbicbtsqKeUen
im MitkLabr : VoRnt und Kamlinger, 'L, Die VorWdt uon dm AtlJiingen bis qtr
lJemxcg.g2der Kümú#Zer, pp. 91-146 ; en français, il y a I'ouvrage d'A. Molinier,
lzx faz/frei de
/%ú/a;m de l+uxa, plus paniculiêrement le ptemier tome, <(Epoque primitive,
Mérovingiens et Carolingiens >>,pp. 1-180 ; voar aussi A. Scharer et G. Scheibelreiter (éd.),
llbtoãogr4bie imjrübett MimlaLtw', Dam e:çl\9q4.
)
35
'1
Malgré tout ce qui a été dit sur le caractere barbare de la royauté franque,
r')
force est de reconndüeque la Gaule mérovingiennea bel et bien produit une
littérature administrativeabondantea.Par ailleurs, le savoir lire et écrire étaient
r')
assezrépandusparmi les élites lalques et ecclésiastiquesõ'.
 câté de cette richesse
de textes, relative il est Trai, des problêmes se posent : I'état de conservation des
documents n'est pas toulours satisEàsant, quand ils ne sont pas déHinitivement
perdus. D'un nutre câté, il y a aussi la piêtre qualité du latin écrit, du grand
nombre d'imprécisions et d'erreurs commises par les auteurs ou par les copistes.
Malgré ces nombreuses difHicultés, il y a un aspect extrêmement positif dans
I'utilisation des sources mérovingiennes : aujourd'hui, la totalité ou presque des
textes écrits au Vle et au Vlle siêclesont été édités. Cet exploit est dü notamment
à I'intérêt des histodens et des érudits allemands pour I'Antiquité tardive et le três
r'3
haut
Moyen-âge
-- c'est-à-dire
pour
leur
propre
<<pré-histoire
>> -- et à toute
I'énergte qu'ils ont déployé pour rendre plus accessiblesles documents qui les
CODCCí:DâtCHtú4
On peut regretter que pour I'époque mérovingienne les sources
purement <<
institutionnelles >>soient peu nombreuses.ll y a noumment destextes
à caracterede capitulaire, qui par leur origine et leur sature distinctes ne peuvent
õ2 Sur
le développement
de I'écrit
dons
I'administration
franque,
volt
P. Fouracre,
<<PZzzzhz
and the seüement of disputes in Later Merovingian Francia)>,dana W. Davies et P
Fouracre(éd.),
TZe .çe#,ême/
/ a#l)z.pa&r z# Ea/# 7Weãenu/Ea/i30e,PP. 23-43 ; 1.N. Wood,
« Administration, Lw and culture in Merovingian Gaul )>,pp. 63-81.
ús 1. Wood, <(Adminisuation,Law and culture in MerovingianGaul)>,pp. 63-81,
notammentp. 63.
ó4 Les Moxzrme ü Ge/ma/z/a /ã)/anca, orgamsation de recherches qui a donné suite à des
éditions de sourcesd'histoire du Moyen-Ãge, en est I'exemple le plus remarquable. Ces
éditions fiirent réaliséesan Allemagneà partir de la premíêremoitié du fIXe siêcle.La
gestation de ce grand ouvrage est indissociab]e de ]'essor du sentiment nationa] allemand,
comme le montre la devise : S# c/ i 'amar.P,z/üedar a zh w. L'édition des MGrí filt
réalisée seus le patronage d'une société crée spécialement pour I'occasion en 1819, placée
seus la direction des hommes liés aux Hlohenzollem. Le premier volume est apparu en
1826. L'arriêre-plan géographique des ÀIGf:r filt au dépaa limité aux territoites de I'ancien
r'
(n
Empire romano-germanique(Allemagne,Sússe, Hollande et une partie de la Belgique),
pour être ensuiteélmgi à des régionsde langueallemande(Flandres)
et à d'auto:es
oü
habitaient des peuples germamques,pa- exemple les l-ombards. Même des extraits des
sources anglaisesont été pm la suite ajoutés. L'Empire frmlc n'a pas été oublié. Plusieurs
volumes, fmit de la collaboration entre les savanasallemandset fíançais, ont été consacrés
aux diplâmespublicaet privés et aux sourcesnarrativesqui ont vu le tour sousles rêgnes
des souverainsmérovingiens.La plupart des sourcesqui naus utiliserons au long de ce
t:ravail ont été publiées dons les i\4axxmexü. C'est le cas de la loi salique, des HZfzo;ni, du
liber Historia Françonlm,
des Cbmniques
de Frédégain,
des C4iUlarü meroMn@ca,
de \a
correspondance entre le pape Grégoire le Grand et les souverains mérovingiens, entre
autres.
Ces
textes
se trouvent
dons
les
séries
intitulées
l=2er
aão/zxm
.gen a zco/wm,
CaptulaTia WHumFrancomm,Scr+)bonsBemm Meroütt$camm, Formulammero]ún8h e] karoliü
aeú, E$stolm MeT'oün@ci
etKamliü aeü, UC.
')
36
a
')
pas être traités comme un ensemblehomogêne, ainsi que leslom ézeet les textes
conciliaires. Force est de constater que les textes narrati6s,notamment les l:Z2iía/mr
de Grégoirede Tours, apportentdes renseignements
non négligeables
sur
I'histoire politique mérovingienne, nonobstant leurs limites. ll y a deux sortes deux
difHcultés maleures avec ces sources. D'abord, ce ne sont pas de .textes
« politiques» ou des écrits dont I'objet était la royauté comme institudon. ll
faudra, au cas par cas, essayer de déceler dons ces sources les éléments qui
permettront d'éclaircir les bens de pouvoir dana la royauté mérovingienne. L'autre
difHículté est pour ainsi dure d'ordre <<matérielle». Les lacunes concemant la
chronologte des rêgnes,avec les Eàitsimportante qui y se sont déroulés, ne sont
pas exccpdonnelles dons les textes narratifs. Certains événements sont cites sons
qu'on puisse avoir la moindre idée de leur signi6ication,de leur contexte, de leur
étendue. De surcroít, la partialité avec laquelle certains personna8:s sont trattés est
patente. Les poruaits des reines Frédégonde et Brunehaut, et de Chilpéric par
Grégoire de Tours, contrastent, par exemple, avec.ceux. qui sont brossés par
Frédégaire.Si pour I'évêque de Tours, Chilpéric a été détrâné par sesdemi-sêres
qui le rendaient responsablede la mort de la princesseGalswintheós,la version
donnée par I'auteur du LfZ'a HhZonaeFnuxrommest qu'ils ont. seulement essayéde
lui retirei son royaume, sons touteíois y parvenitu. Le troisiême et le quatriême
livres des chroniquesde Frédégairefont état de nombreux crimes qui auraient éte
commís sous I'inspiration de la reine Brunehaut aprês son amvée à la cour
d'Austrasie. L'emploi de I'expression {r/ liça ZeBm eró/ZHo>
est d'ailleurs récurrent
donsson récit. EUeaurait conspiré contre le madredu palaisGogon jusqu'à ce que
Sigebert ler (561-575),cédant à sespressions,le frase âssãssineN7.
Dons son réclt,
Grégoire
de 'Touro ne mentionne
pas cet éventuel meurtTeós. Frédégaire accuse
égalementBrunehaut du meurtre du roi Chilpéricó9,de celui de Bertoald, malte du
palaisde Tbierry 11(587-613)",du duc Wintrion, du patriceAgila'zet du patrice
cs \\btoiwsVq,
2X, p. '\«\ -. <(Ad eMmmameúm stig@Lhriimsit a quem, mortuamqtle@Pent itt
strato ».
G6LiberHistoüae Yrancomm,c. '3\, Q. 2çyZ. <<Post})aecperconsiliumPessimnm
Tredegundiseamper
noctem iTt stralo suo straKgulaiü }>.
67 FrédéWíre 111, 59,
p. 109 :
.psumqtie, silo instiHante consigo, Si
G\ l:Àistoites'Í\,
\, Q. 2GS .«Noa
úr.<2zrem Bm
ecúzüyr r0 22b a zP d Jz©óe# m azar odzíaí#m,
bert s intedecit)>.
))ost mnLLnm LemPws Cora moYitut'.
»
ó9Frédégaire 111,93, p. 118 : f?Nef.paí/ orn CHIA/e (2z#a/zmr CbZa wa#a xef.pmm/ a
Ê'atisius ab domine nomes Talcone, qü missas a BmHecbildefuerat, est itltedectus : cmdehsimam fitam
digammorte jidüt >>.
70Frédégaire IV, 24, p. 130 : « Jllo g og e /e/#@om
Be#aaZZaf.amem
l w/zrcPJ
wzzlofdomar.paézí#
teaderid nd, mombKSmensurattts,sa»etls et catttus, in priliojoMs, jtclem mm omKüits seTans 1....')
:am tam Protadim gerem B-omanustlecbementer
in palacitlm ab omttibtls t enewtur et Bmttechildk
l
itubn grattam etlm ueLhl bononbtts exaltar, defuncto Wanüalman) diict ttl pago Vltworatlo et
Smtitigomm Pmtadius patücias ordmatuv instigatione Bmnechilde. Ut BeTtoaldmpoetas interina, eam
xPa Segona asqneOcianum maw perPagus et cit+iiatesftsmm tnquetmdam didHunt )>.
L
.''1
37
F"')
Vulfüs7s.Dons la l.qZaCo&móa/zé.
Brunehaut est lugée responsable d'avoir ordonné
n
le meurtre
de Théodebert
ll
(585-612)",
tandis que dons le
Z--fóerr:l&/ande
1;1u//rama,
elle est accuséed'avoir tué Thierry ll et ses Gils7s.
Toujours selon
Frédégaire, Brunehaut aurait été bannie par I'aristocratie austrasienne en 599 et
obligée de chercher refiige en Bourgogne. Seule et abandonnée, elle aurait reçu
I'pide d'un pauvre homme -- qu'elle aurait récompensEI.en le nommant évêque
d'Auxerre - pour retrouver la cour du roi Thierry". La t'''7/aCaZwmóaa/
donde une
version difFérente des événements : aprês la mort de Childebert
n
ll
(575-596),
Brunehaut aurait gouvemé entant que régente I'Austrasie et la Burgondie'7
Dons les lí/rü/mí, dons les chroniquesattribuées à Frédégaire,ou encore
dons les <<Viesde saints», prédomine la volonté de leurs auteurs de mettre en
rq
n
Frédégaire
IV,
18, p.
128 :«-J#Ka
/ema n2a!
Tewde&e/#
Mz /ào
óoí
zmü2a///e
BmxecÉ/Üe
i?itedice ar>>.
72 Frédégaire IV, 21, p. 129 : « .....4eW&.Pa//zam Z mPÜ Chia dÉnlf / J:ka /e Bm
k8Pns inle$cetur ttisi tantKm ctipditatis imtincto utlacnlütem eiasftsciisdsumerit )>.
ecgzüe
\ Trédégaiw'\N, 'D, Q. \32 . <( VliKas pütricius? idemqtle Bmnecbilde iRMgatlte. consilio qilimortem
Protadiae cottsettsemt,'Fautiüaco uiva iobente 'tetldevico occiüetur, et itt patíiciatum eit4s Ricomeris
Romatto generb stibmgattlr)}.
14 Vital
Cohmbmi,
c. 28, PP. 'Lü'ç'Lü5 -. {{ PersecaLilsest eWOTbewdebertum Tbeudetims el szíonlm
pmdithtle c4tnm ad ajam Bmücbildem direút. amem ctlm aúa wc@isset,guia'Tt3endetidpaus
Bmúcbildislauens eram,fuwns'Tbeadebeüumjteri
ckticam rogaüL; at noHl)ost nnlbos piesim»e nimis
postcleTicatttm
perimi iussit)>.
15 \.iber ]listoriae FraKcomm, c. 3D , PQ. '3qD-3\n -. <('Tbeudetickitaqw lidem pakbram .aliam
'Tbeadoberü, notem suam, volmsquc eam ad coniH@Hm c@alare. CÜ diút Brllttcbildis : 'Qpümodo
;i;L'Ó:«ili.«fr.tn;..i !, Üt ib d' : 'N..' i««ih diM, .q«.d".« «"'Jrr'"."l'": l.g'":l..
i;l='á'.l;'bi.;c.t««., «tlratwm me«m o.dü.wm, i«imita mah ?'.Et e«$«t« ghd« «.hit ""..
.cdàen. IUa iiero a útil
xohlüm,
qü ciT'cnmsLabant,eTq)ta, lix euasit, in câmara domus elapsa. In
}ditim
l)ocionem
uenenaüm,
Mini m
habita,
per
natais
ministronlm
malajicilim
ei l)om)bens.
l.bendericns nx baec ignorans, hbit, etmHumsqKe, inicum spititum in peccatis d4tcims, morttlus est.
Finos eiuspamulos Qsa Bmttcbildis ocddit )>.
16 Frédé8dn ['V, 'L9, p. 'L28 ] <<Eo aNHoBrKnecbildb ab Atlstrasies eicta est itt .Aúacimem
n
n
;.i.;;ll;i.
pMMt
q«;ü««'b;«.MP.«pemú"gub «p$t«. Se«.«d«m
d«.pedi.io«em
@:rmd X:«lal:l:.
. 'TeMeticusatàam SoamBmneüildem Wmür nci$ms glotiosebonorat. Huius tàcissitMhe
mmttlm @bc®dam -AKdicioàeriKsem
paciente
BmnuhUe adftu@sit)}.Se\l)mG. lg:.uM,Ü. eaÉxÚt
dlié,
d une légendedonaI'objectif aurait été de discréditerla reine et son pment et
I'évêque Didier d'Auxerre -- qui était pourtant riche et d'origine nobre - aux yeux du
public,
tout
en
soulignant
leur
précmité
commune(G.
Kurth,
lÍziáa/n
paá@ e der
À4ápa'mgz'eaí,
PP.315-334).
I'l Vira Colombaü, c.'L8, o.86 .. {( Monco deixdeHiUebedo entra adobscentiaeatltlos, reg?iaoemtitjt&i
HiHeberü
n
duo Tbeodebertn.s et Tbeoderims mm aüa Bmnebilde. RegHO Bti«undiottum
])otites est, et T'eglulm.z\ustMstoF"t.{M'TbeoàEbet'tHS
suscepttwgendiim)>.
l
38
)
Tbeodúcu.s
)
q
n
avant un personnageau détriment d'un nutre, de se.ultgnerleurs vertus et leurs
vices respectiEs.Le public auquel ces ouvmgesétaient destinésdevait être
convaincu de la rectitude, ou au contraire, de I'iniquité des actesdes comtes, des
évêques, des saints, des rois et des reinos. Sons être des sonos de <(pamphlets >>,les
'1
n
tes narratifs n'étaient pas pour autant étrangers à la volonté de Êãiretliompher
une certamevision du monde et de I'Eglise du Christ. Cependant, il ne Eautpas
opposer
I' <<objectivité>>
des
documenta
.légslatifs
et
administratifs
à
la
<<
subjectivité » des textes narrati6s,même si les motivations politiques ou même
idéologiques ressortent peut-être plus Eacilement dons les « chroniques>>et dons
les <<
pies des saints» que dons les préceptes ou dons les Jonm#üe.L'andyse du
problême de la légitimité royale dons I'édiGícepolitique Ranc .ne doit pas se limiter
aux documentaléglslatifs
' et administratifs]
sous le prétexte.que par .leur
rq
attachement à la formalité administrative, ils seraient pausà I'abri de la subjectivité
des auteurs que les textes narrati6s.C'est une vision de I'histoire polidque qui n'a
plus lieu d'être. N'étnnt pas I'enleu principal des.chroniques, des lettres, des
poe'mes, ni directement au caeur des polémiques, les indications concemant les
bens de pouvoir sont quelques bois un peu plus préservéesdes querelles et .des
<<Edsi6ícadons» de leurs auteurs que les récits événementiels,et cela malgré leur
présence souvent fragínentaire et dif6icile à percer a. premiêre vue. Prenons
comme
n
exemplo le quarante-sixiême
chapitre
du livre VI des l:Zh/o/mi. Dons ce
texte, I'évêquede Tours se livre à une description implacable du roi Chilpéric : il le
décrit comme cruel, cupide, glouton, prétentieux, ignorant, blasphémateur,enfie
autres. En même tempo, Grégoire monde Chilpéric inquiet de la baisse des
revenus du roi, cherchant à FMe appliquer sa léglslation à I'ensemble de ses sujets,
en appliquant des mesuressouvent draconiennes.Désireux de consolider son
autorité sur tout son royaume, on ne le volt pas reculer devant la perspective
d'affrontements avec le' clergé. Cela pourrait expliquer par ailleurs la vision
négative que manifestaà son égard I'évêque de Tours. Cependant, au lieu de se
demander si le pomait de ce roi est fuste ou non, il vaus mieux se concentrer sur
ce que les écrits de Grégoire apportent à la compréhension du rêgne de Chilpéric,
des rapports de celui-ci avec'l'épiscopat ou de sa vision sur les limites de son
autorité. Les sourcesnarrativespeuvent apporter autant sur la royauté
mérovingienne et sa polidque religieuseque les actesde jugementsou les canoas
des conciles.
n
n
L'apport de I'archéologie
n
/'1
n
n
En plus des témoignagesécrits, I'archéologieconstitue aussi une part
importante
des
recherches
sur
la
période
mérovingienne.
Les
6ouiUes
archéologiques efFectuéesdurant ces derniêres décennies ont contribué à un
renouvellement considérable des études sur la Gaule mérovingienne. L'événement
fondateur de cette archéologie est la découverte, en 1653, d'un tombeau royal
\
\
)
39
franc par des ouvriers qui travadlaient dons I'église dc Samt Brice de Tournai.
L'identification de la dépouille comme appartenantau roi Childéric, à causede
I'anneau sigillaire qui y ht retrouvé, a eu le mérite de rampre avec une habitude
urante à 'cette époque, qui consistait à considérer comme celtes ou
romains les nécropoles franques. Pm ailleurs, I'archéologiede la. période franque
aisément : les 'nécropoles
tanques
ofFrent aux archéologues un matériel
extrêmement
riche,
puisque
comme
d'autres peuples germaniques,
ils
ensevelissaientles défünts avec leurs vêtements, des accessoiresvesttmentaires et
d'autres biens personnels, comme des épées,des vasesde céramique, etc. .Elles
apportent des nombreux témoignagessur.la vie sociale,de la croyance religieuse,
des comportements vis-à-vis de la mort, des rapports entre les hommes, d'autant
plus importants que d'autres vestiges matériaux de la société mérowngtenne,
r'3
'1
comme 'l'architecture,
par exemple, sono excessivement
lares. Néanmoms,
en
dehors du tombeau de Childéric, les fouilles concemant la période mérovingienne
n'ont que três peu d'incidence sur le sulet de ce travail, sauf peut-être, et d'une
maniêre accessoire,pour leurs conclusions concemant la nature romaíne ou
germanique du peuplement du m2x//mFnu roam entre le IVe et le Ve siêcle.
Les sources narratives
Grégoire de Touro et les /lilsfaües
L'état actuei des connaissancessur la Gaule mérovingienne, notamment
en ce qui concerne le Vle siêcle, doit beaucoup à I'intérêt de Grégoire de Touro
pour I'histoire. A une époque oü en Gaule la production historiogmphique.se
résumait souvent à des' chroniques d'événements-- comme celle de Marius
d'Avenches -- dont la portée excédait rarement les limites régionales,I'évêque de
Touro est allé três loin.'ll a voulu écrire une histoire de la <<sociétéchrétienne )>.Sa
démarche était d'autant plus originale qu'aucun clerc du Vle siêcle a eu une
production littéraire d'une ampleur comparable.Né à Clemlont vens 538,
Grégoire appartenaità une Eamillede gang sénatorialavcc une longue tradidon de
serwce au pouvoir civil et à I'Eglise catholique79.Son prédécesseur dons I'évêché
de Tours était un cousin de sa more et I'un de ses ancêtres aurait été parmi les
chrétiens martynsés à Lyon en 177. Grégoire de Touro était aussi un spectateur
privilégié de la société n-anque. Grâce à la position qu'il occupait au sem de la
hiérarchie ecclésiastique,il a pu câtoyer les principaux personnageset parbcíper
directement ou indirectement à un bon nombre d'événementsqui sont décrits
'1
78 Sur I'archéologie mérovingienne,
voar P. Périn, LC. FefFer, Ler Frn#cx, 2 vols.; E.
]mes, l Fra cbi,Á&Zi-Aibori dela'EKrlopa.floria e Mito, pp. 2n-28.
79R.W. Mathisen, <<
'r'he Family of Georgius l;lorentinus Gregorius and the Bishops of
Tours )>,PP.83-95.
l
l
\
)
40
í'3
r')
r'3
dons ses récits. ll Eautajouter également que le siêge épiscopal qu'il occupait était
r'3
r'3
le centre du cure à saint Martin(m. 39'7),dont le prestigedurant la période
mérovingienne n'est plus à démontrer. ll attirait les foules et les rois qui venaent
en pêlerinage dons la basilique de la villa de Tours. L'ceuvre de Grégoire témoigne
par ailleurs de la prééminence que lui accordait sa Fonction. Défenseur vigoureux
de I'orüodoxie catholique, il a mulüplié dons ses ouvrages les plaidoiries centre
les <(hérétiques », ftisent-ils clercs ou lalcs, de confession anenne, Jutve ou encore
roi, commece ht le casde Chilpéric, dont I'interprétation du dogrnede la Trinité
r')
í'3
r'l
r']
lui paraissait être une absurditéso.
Les rêglesdu droit public et du droit privé, la procédurejudiciaire,.les
superstitions, les croyances religieuses,les guerres, la vie dons les cours royales,
sont un aperçu des thêmes qu'il développa dons son ouvrage. Les détails qu'il
donne sur certains procês montrent qu'il n;était pas le témoin ignorant du droit et
mal infomié que certains laissent entendre. ll s'est retrouvé par ailleurs dons le
rale de augeà plusieurs reprises, pour examiner des afEhres portées devant un
r'l
r'3
tribunal
à Tour,
ainsi que pour
participei
à des assemblées conciliaires
saisies
d'une cause ecclésiastique.ll lui est même arrivé de se retrouver comme accuse
dons le concile de Berny8:. Ses interventions loas des divers procês le montrent
conlme un observateur de la société dons laquelle il éuit immergé, qui s'efforçait
de saisir derriêre les institutions, les ressorts humains qui ]es animaient. ]l
s'attachait en particulier à mettre en évidence les moyens grâce auxquels la vérité
était recherchée.En procédant ainsi, il révêle indirectement ce que traduisaientles
procédures probatoires en Gaule mérovingienne : des Eaçonsde penser le Trai et
le custequ'il panageait avec ses contemporains". Les ceuvresde Grégoire ne
concernent pas que I'histoire : il a aussi écrit sept lide.s sur les miracles, le .f@/em
#Óaw/nuc?/ómm,
dont quatre livres sont consacrésà saint Saint-Martin ; une <<Vie
de Pores », qui décrit 'l'histoire de vingt-trois << saints personnages » (Z:i&# zeZae
Pa/mwD; une descriptionde la position desétoiles pour orientei tous leschrétiens
dons leurs priêres liturgiques(De C#ziw.ç/eZêzm#v
nnüa). Cependmt, c'est son oeuvre
la plus connue, les l:ZZrü/mí,
qui nous intéresserale plus directementtout au long
de ce travail83.
r')
r')
Í')
r'l
'')
r')
r')
80soir Fãl/a/mJV, 43, pp. 249-252(Grégoke discute avec Agita, un arien).; V=44, pp
'')
'')
petversité sadducéenne )>).
252-254 (il met en causela vision du ro; (:hilpéric sur les questionstrinitaires) ; VI, 5, pp.
268-272 '(il s'en prend à un juiz); W, 40, PP. 310-313 (il attaque un nutre míen
wisig)thique); et aussi,X, 13, pp. 496-500 ( ott sa cible est un prêüe <(in6ectéde la
8i Hz)Üz'mJ
V, 49, PP.258-263
'1
'')
szCf. L. Pietri, <<Grégoire de Touro et la )ustice danale royaume des Franca)>,pp476-477
BSLe tente en latin, dont les extraits sont cités ici, est celui de I'édition de 1937 à 1951, (1",
1937, 2Õ"' 1942, 3ê"', 1957) en tlois Êmcicules, des .A4a////me/2/a
Ge/ma àzelÍhlo/zcu(Jcn@ümx
Rema /WemzãEm#ramm,
t. 1, 2Õ"' éd., éd. B. lÇrusch, Levisson et Holtzmann)...Nous
utiliserons aussi la traduction anglaisede L Thorpe(TZe FÊi/ag agzgel;rux,kf, 197q, ainsi
)
l
que la traduction française de R. Latouche(LZàüzm dw 1%uKcv,
1963-1965)..Cette demiêre
)
n'étant pas toulours satisíàismate,naus apporterons des con-unentairesou des coríecüons
)
)
4Í
)
)
)
r'l
Les lÍ;x/a/m.r se composent
de quatre cent quarante-trois
chapitres
í'l
distribués en dix livresm. Le premier livre, avec ses quarante-huit chapitres,
Í')
commence avec la Création de I'Eglise par le Christ et Gínit aves la moí-t de saint
Martin, en 397. Le deuxiêmelivre, concemant plus particuliêrement I'histoire des
r'l
r'l
rois Francs et de I'Eglise en Gaule, avec quarante-bois chapitres,s'étend de
I'avênement de Brice, successeurde saint Martin comme évêque de Tours, jusqu'à
la mort de Clovis, en 511. Les huit livres restants üaitent des rêgnes des 61set des
petits-Gíls de Clovis dons la période comprise entre 511 et 591. Le troisiême livre
(trente-sept
chapitres)
se prolonge
)usqu'à la mort
de Théodebert
ler (533-548)-
Le quatriême,le plus long de tous par le nombre de chapitres.(cinquanteet un
r'l
r'l
chapitres), s'achêve avec le meudtre'de Sigebert, en 575. À partir du Ve livre, le
récit devient de plus en plus minutieux. Les livres VI à X couvrent une période de
onze années seulement,'de 580 à 591, tmdis que le livre IV par exemple, s'étend
sur Rente et un ans, de 544 à 575. Par ailleurs, certamessources de I'époque ne
sont connues qu'à travers la plume de Grégoire. C'est le cas, par exemple,de
certains historicns romains qu'il cite dais son chapitre sur I'origine des Francs.
Lorsqu'il est question des événementsqui lui éuient contemporains,Grégoire
transcrit quelquesdocuments auxquelsil a eu accês,comme le texte du Pacte
d'Andelot's et la correspondancedes personnagesimpliqués dons I'afEhre du
monastêre de Poitiersu.
Les H/;áa/aiont un intérêt indiscutablepour la compréhension
de la
f']
royauté mérovingienne. Néanmoins, force est de constater que I'objet de Grégoire
r')
de Tours n'était pas I'histoire des Francs.T)x aiHeurs,I'image de <<pêrede
I'histoire de France», associéepour la premiêre boisà Grégoire de Tours pw CFauchet au XVle siêcle - et qui a obtenu un immense succês auprês de plusieurs
r'l
lorsque celles-ci s'imposeront. Une nouvelle édition des Hh/a/aí, avec le texte original en
latin, est en train d'être préparéepm Mme PascaleBourgain et M. Martin Heinzelmann.
r'l
84A.H.B. Breukelaar est convaincu qu'il n'y a aucune raison de pensei que Grégoire aurait
attendu sa consécration pour commencer à écrke. ll se serait mis au travail bien avant de
venir à Tours, lorsqu'il' occupait wle fonction
ecclésiastique à Clennont.
ll présente
comme preuve le íàit que dons les premiersquatre livres des HzlíZozwr,
les citations
concernant la ville de Cletmont seraient beaucoup plus nombreuses que celles de la villa
de Tours. Les renseignementsqu'il donne sur I'Auvergne supposeraientun.grand contact
avec les cercleset avec les sourcesauvergnates.De paus,il n'await pas été convenable
pour un évêque de Tours de commencerun livre d'histoire en padant de I'histoire de
Clemiont(l:ü/anayn@@ a/d @zlím@a/
aa/gangÜ ÚZÚ-ax//W-PP 29-50)..Quoiqu'il en soit,
les /ãlüz»f ont été rédigéspar Grégoirepeu avant sa mort, comme I'a bien montré M.
Heinzelmann(Gizar z'axTa#m,PP.96-102).
)
l
l
\
s5J:Íh/a/mJ IX, 20, PP. 43'+-439
l
("')
8óllhZn mJX, 15, 16, 17, PP. 501-509
\
)
42
/
n
n
générations d'auteurs français" - n'est plus d'actuahté. Les historiens voient
aujourd'hui dons ]es/]üZo/m.íI'histoke de I'Eglise du Christ, c'est-à-dure,l.histoire
de la sociétéchrétienne.
Le titre .Leidx óz.7rid'Z/rzo/w
se trouve donsles
manuscrita,ce que n'est pas le cas du tire }Br/a/m ól 1%z?#cl.
Cette derniêre
n
n
appelladon serait, selon W. GofE© une création de I'époque carolingienne qui ne
Ferat pas de justice aux souhaits de I'auteur lui-même, qui dons la conclusion de
son travail pa'lait de l)ere#pLón H2T/amam/m.
Le plus important ne serait pas: dit-il,
de savoir si les Francs étaient ou non ]e principal sujet de la narration de Grégoire,
mais que celui-ci n'a pas voulu les intégrer dons le titre de I'ouvrage. La volonté de
I'auteur ne laisseraitpas de peaceà une quelconque hésitation sur la validité de ce
titre plus large8a.
Cridquant I'idée selon laquelleles Francs sont au cceurdu récit de
Grégoire de Tours, M. Heinzelmann estime que la désignation H;r/a/m ór If;nw//CT
urrait donner la fausseimpressionque I'auteurvisait moins I'histoirede la
n
n
n
société chrétienne que I'histoire du peuple franc. tour M. Heinzelmann, I'évêque
aurait inséré I'histoire des Franca dons I'économie du salut. Ainsi, il y aurait dons
son ouvragehistorique un programme qui meHtraiten scêneI'Eglise du Christ. En
vertu de son adhésion à un courant de penséeinspiré par ]l.# (2# del)/ew de saint
Augustin, Grégoire se serait intéressépar ce qui s'opposait à cette constructlon
ainsi que pour tout ce qui la favorisait. Ce n'est pas..pour.autant, arrume M.
Heinzelmann, que I'évêque de Tours rejoint une tradition littéraire chrétienne
dont
font
partie
Eusêbe
de Césarée, Saint-Jérâme
et Orosius.
Les
Hzí/o/mi
constitueraient une interprétation chrétienne de I'histoire franque, de la part d'un
haut représentant de la hiérarchie ecclésiastique, tandis que les. chroniques
d'Eusêbe, de Jérâme et d'Orosius auraient voulu donner un résumé ordonné et
<<complet » des événements majeurs de I'histoire du monde depuis la Création89
n
n
n
n
87 C.
Fauchet, (E#z,Ni, 1, Fo1. 147, cit. par G. Monod, E///def a2üg ef J r &s ípxnr?í de/'Zzk/azn
mémútt@enxe,lênpartie, Introduüon, Grégoin àe Touro, Marim d'Auencbes, p58.
s8W. GofEm, <(From 'IHistoriae'to 'Historia Francorum'et back again aspecto of üe
contexture history of Gregory ofTours )>,pp.55-76.
s9M. Hleinzelmann, <(Grégoire de Touro, 'pare de I'histohe de France'?» p.p]i9-45 ; voir
aussi, du même autew, <(Historiographischer und historischer Diskurs bei Gregos von
n
n
n
n
Touro?)>,pp. 237-258. L'une des fãmillesde manuscritsdes F:ZZ[Zami
qui nous sont
parvenues, connue comme « version B )>,qui contient seulement les six premiers livres,
purgés de tout ce qui concerne I'histoire ecclésiastique, a été souvent ínterprétêe comme
deux
la plus proche du texte original de Grégoire. Pour Guizot, Grégoire a composé
versions des mnzní, dont la premiêre correspondrait à la<<version B )>des manuscnts
(CoZbcüo zZex
máwaz J aÜü@ à/ZÜÍn;m de If;h#m, vol. 1?xxi). Pour G. .Vinay, les manuscnts
de la <(version B >>seraient originaires d'une nouvelle édition de I'ouvrage réaliséepar
Grégoite(Ja#
'1
l
q
GnZan'o de TaxrJ, PP75-79 ; PP.173-192). L Thoq)e, en 1974, arrivait aux
mêmes condusions(<(
PP.7-58). W. Goffm
Inüoduction»,
dons Grégoire
de Tours,
TZe l::l /op a# Óe Fnu#,êf,
mgumentait, par contre, que la <(série B )>n'était pm le résultat d'une
abréviation voulue pm Grégoire. Cette série serait d'aprês lui une abréviation du Vlle
siêcle,oeuvred'éditeursau servicedu pouvoir royal. ll ne croit pas qu'une partie de cet
ouvrage ait été I'objet d'une publicationséparée,et insiste sur I'homollénéitéde
I'ensemblede dix livres(W. GofE© <(From Tiistoriae' to 'Historia Francorum'et back
)
l
agaín: aspects of the contexture history of Grei)ry
)
l
43
of Touro >>,ici p.65-66). A.H.B.
'n
'1
L'évêque de Tours accorde tout de même aux róis mérovingtens une
peace considérable dons son récit, beaucoup paus importante que celle des
empereurs.
Lorsqu'il
écrit
sur
I' <(histoire
'contemporaine»,
c'est
la
Gaule
mérovingienne qui apparait davantage.Tout au long de son muvre, les rêgtes des
souverains
mérovingiens
sont
pa
ailleurs utilisés
pour
deter les . pnncipaux
evene'
' ments. Grégoire ne s'est pas livré à un récit systématiquede I'histoire
byzantine ; il n'est quesdon de I'empereur que dons.quelques chapitres.isolés.
Même si son souci fundamental était de Eãireune histoire chrétienne, le théâtre oü
se déroulaient les principaux événementsétait la Gaule, les agents principaux de
ces événements, que ce soient des laTcsou des ecclésiastiques,étment en .ma)opte
des sujets des bois franca. M. Heinzelmann constate que les six premiers livres des
f:Zh/a/mf s'achêvent safesexception sur la mort ou I'annonce de la mort d'un
'n
personnage historique, évêque ou roi. Ces personnages, des acteurs de premier
plan de I'histoire franque, étaient respectivement saint Martin, Clovis, Théodebert,
Sigeben et Chilpéric. La mort de ce dernier, prévue dons une.vision de I'évêque
Salvius au dernier chapitre du cinquiême livre, est annoncée à la Gmdu sixiême
livreço.La corrélation entre I'ouvrage de Grégoire et I'histoire des Francs semble
indéniable, bien que son récit ne concemât pas I'histoire.proÊaíle. L'évêque de
Tours a traité du monde franc, de sesbois,de sesévêques,de sessaints et de leurs
prodiges, dons une perspectiveeschatologique.
ll croyait 6etmementque les
q
'1
Fraí\cs étaient un nouveau peuple élu, celui'que contribuerait au triomphe de
I'orthodoxie sur I'hérésie,et pm ce biais à la const:ruction de la société chrétienne
C'est à ce titre qu'ils sont au cceurde son récit. Lorsqu'il menüonne d'autres
peuples d'Occident, comme les Godés, c'est pour. rappeler leur infénorité vis-à-vts
des Francs. Dons la préFaceau livre lll, I'évêque de Tours oppose Çlovis, celui qui
avait confesséla Trinité et puasétendu son royaume sur toute les Gaules,à -Alaric,
qu'en reniant cette même'Jtrinité, a perdu tout son royaumeP'.Faceau couragedes
Breukelmr ne croit pas nota plus que Grégoire ait réalisé une premíêre version des
l:üüznf contenant seulement une pane des livres. ll conteste aussi le fàit que I'évêque aít
date que Grég)ke fãisait la difbérence entre I'histoire séculaire et I'histoire ecclésimtique.
n
n
Ce n'était pas le cas,comme I'ont bien montré M. }ieinzelmann F'. Bourgainet M.
Heinzelmm.
3T.'l) et m
p-22D
<(L'(Euvre de Grégoire de Touro : la difhsion des manuscrita», pp. 273.
Bte\)kda'at ÇElistono#'@balzd @isapal auüorijy in siMb-ceHttiOGau], pp.2],
90 M. Hleinzelmann,
Gn2ar
a
Taxa
éS.gX--SPq, PP. 32-83
; volt
aussi, du même auteur,
<(Histoire, bois et prophêtes. Le tule des éléments autobiographiques dons les 'Histokes'
de Grégoire de Touro : un guide épiscopalà I'usagedu roi chrétien», pp5'44 545.
l
a
9\ Histoiws \XX, P. ql .. «.j::hnc CblodouecbHSwx codessus, bsus bemticos adiKurium dus oPPraesset
'cgnumque suam pn' Lotas Galas dilataüL;Alaricus
hattc dmegan.s, a WHno et P@Klo atqm ab »sa,
qtiod mago est, ÜLa muLtatur setenta)}.
\
44
Francs, il oppose la <(peur >>des Gothsm. Son (ruvre peaceles Francs au premiar
plan de I'histoire de la chrétienté.
r'3
En ce qui concerne ]'objet de ce travai], I'utilisation des H/r/a/mi ne va pas
sanaposer de problàmes. Les insdtutions ou les ídées pohtiques ne consütuaent
guêrela préoccupationde Grégoirede Touro. ll n'a pas écrit une histoire du
pouvoir.
Dons son ouvrage, on reü-ouve tantât les prouesses et les mauvaises
actions des rois ou des évêques, tant8t les miracles des m2irtyrs chrétiens. Ce sont
les hommes qui I'intéressent, les bons et les mauvais. Si les actions humaines sont
r'l
décrites dons'un total de quatre cent vingt-sept chapitres, deux cent soixante
concement des individus de' gang royal ou des membres de I'entourage des róis.
Les chapitres dont les actcurs principaux sont des membres du cleqé sono en
nombre de cent quase-vingt-dix-huit,tandis qu'aux chefe militaires et aux
r'3
responsables administradas sont dédiés cent vingt-six
chapiües
Le w/ arPa@#üí,
qui n'ature pas beaucoupI'attention de I'auteur, sont les protagonistesde onze
problêmes polidques qui nous intéressent. C'est en racontznt les,fombats qui
opposaient les hommes, notamment des hommes de pouvoir, que Grégoire a pu
rapponer des éléments qui nous permettent de mieux comprendre I'histoire
politique mérovingienne.
Ni ]'intérêt de I'évêque de Touro pour cette histoire centrée sur le ressort
humain, ni sa supposée <<nailveté», ne démentent I'importance de son ouvrage en
ce qui concerne la thémadque de ce travail. Des critiques ont été émises sur la
valcur intrinsêque des FÊr/a/mr : la rudesse de son style, les. omissions, lcs
répétitions, les contradictions dons sestextes et sesEauteschronologques feraient
de lui un témoin peu Gíablede I'histoire mérovingienne. Certains sont allés encore
plus loin en critiquant I'auteur lui-même. F. Lot considérait Grégoire<(peu
intelligent », et pour JusüGierson appréciation, il soulignait sa crédulité par mpport
aux miracles, ainsi que la <<
nalveté enEantine»dont il aurait fht preuveP4.
Les
événements dons lesquels Grégoire fãit remarquer I'influence surnaturelle sont
nombreux, mais ils ne doivent pas être regardés simplement comme la preuve que
son ouvrage est dominé par la crainte superstitieuseen Doeu et en ses saints.Le
Eàt qu'il croyait aux vertus miraculeusesdes renques et au pouvoir des pdêres
n'est' pas une raison sufHísante pour
déquali6íer les /Êi&2/ml. Qui
parmt .ses
contemporains ne croyait pas aux mêmes chores ? L'un des principaux méntes
des traxaux de M. Heinzelmanna été d'efEacerI'civis três ancré dons
I'historiographie française de la premiêre moitié de ce siêcle, qui dénonçait la
<(naiveté » et I' <<ignorance >>de Grégoire
de Touro.
C'est I'aboutissement
d'un
)
9z Hktoiws
\X ,'XI, Q.'l\
..«.4d
ib metuem, tle pnOter eum imm Francomm incümdt,
ut Gotbonx17z
pajem mos est, únccum kgatis [radedit».
9sFace à cette diversité de sujets abordés et d'acteurs recensés, il n'
a aucun doure que
les tiues }listoin desroislhttcs et }:listofia ecclesiasücajrattcomm
som têducteuts .
)
9ç F. \nt,
)
Les desíiméesde !'ompi
en Occidetzlde358 à 888.
)
45
\
'n
r'3
r')
r'l
r')
r'3
r'3
r')
long processusde réhabilitation de cet auteur, lugé pendant longtemps
ndf. superstitieux et crédule. W. Goffart
comme
reconnait chez Grégoire un plan
conscient, une philosophie de I'histoire et même un style satirique. Cette
philosophie aurait été exposéepar lut dons le prologue du deuxiêmelivre des
Hzrzo/mr,lorsqu'il racontait d'un câté les hauts fâits des saints, et de I'nutre, les
constituerait I'essence
tragédies des peuples et les guerres des rois. Ce mélange
même de I'histoire pour Grégoire de Tours. De cette histoire oü coexistentdes
bienheureux et des damnés ne peut découler ni le progrês ni la décadence,
contrairement aux attentes respectives d'Orose et de Jérâme. L'essentiel de
I'histoire depuis la création du monde resterait la dichotomie entre la sainteté et
les actions humaines9s.En eFfet, il est possible déceler dons les écrits de Grégoire
une conception ecclésiologiquede I'histoire qui étonnerait Gortsesdétracteurs.
Le Êãitque certains historiens parviennent aulourd'hui à voar dons le récit
événementiel un plan conscient de I'histoire n'a pas pour autant épuisé le débat.
Les visiona sur Grégoire sont encore assezhétéroclites, bien qu'elles ne soient pas
Í')
toujours contradictoires.J.-M. Wallace-Hadrillvolt en Grégoire de Tours le
propagandiste
du cure
de saint Martin
à Tours96. P. BrownP7 et R. Van Damas
estiment que ses ceuvres soft des piêces essentielles pour comprendre le cure des
3
saints en Gaule dons le haut Moyen-Âge. Plus récemment, 1. Wood déHmissat
r'3
politique9P.
I'évêque de Tours comme un mmipulateur rusé de I'infomlation religieuseet
.'b
11 y a chez Grégoire la derme conviction que les bois mérovingiens
fãsaient partie d'une Eàmillechoisie par Doeu pour gouverner les Francs, un
peuple
élu, et pour
triompher
sur les hérétiques.
Le bienEãt
principal
du mg##m
l;nn rama aux yeux de Grégoire a été de s'opposer à I'arianisme et. de I'éliminer de
la Gaule : une messeorthodoxe vdait bien Clovis et sesguerriers. Dons cette
perspective,
Grégoire
voit I'avênement
de .Clovis conlme
un fãit providentiel.
T.'hseúon des Ftancs dans I'histoire s'est Falte dons une lignée qui n'est pas celle
de I'histoire profane:oo.Cela explique les interventions du surnaturel dons une série
95W. GofEart. TZeNmxu/arxalba anb Hzküg, PP.124-256
9ó<<Tbe Work of Gregory ofTours in the light ofmodem resemch)>,pp. 49-70
u Tbe ItoftbesaiKts:itsTise antlfotlctionin htin cbrbtianiD, Q,2Sn et sq
'1
'1
98R. Van Dam, l-jade/xó#a d Cama z@zhl.z/e.4#üg eGaw4PP 177-300
991.Wood, Gn2oo'o#Tawn,P. iii
)
'1
100M. Reydellet, l.# fWawZé
da/ZJ& é/záu/ m üübe?pp.367.368. Cette afHtmution de M.
Reydellet est contradictoke
avec les propos qu'il tient dmls le même livre quelques
pmagraphes aupm'avant. Selon lui, la recherche que Grégoire enüeprend,:sur les oíigines
)
l
l
des Francs,en se demandantqui était leur premier roi, estun índicede I'importanceque
I'évêque aMibuait à la royauté : ü? /m z,erÜP moería w
ág /mMnw/ à zZZÚ:cür
Zz zãza
$;ilil=Ü;;'ii'unl...;ú."«'poüüq«' 'b.R. « p.@L:.ü m.mmt oü il «t
"«' «.tjté11.'t'qw.
raiz'enm#e
;P(/2ew, P.366).' AfHmer
,".""
ceci signiHíe att:ribuer à Grégoire un mtérêt pour
\
\
46
r')
f'l
d'événements capitaux pour la dynastie régnante. C'était avec I'pide de saint
Martin que Clovis aurait pu barre les Wisigodis. En outre, le roi Clotaire. ler (511561) auí.dt été sauvéde la mort devant les arméesde sesfrêres par.I'action d une
tempête. Celle-ci aurait été le signe de I'intervendon de saint Mania, aglssanten
réponse aux priêres de la reine Clotildei':. Bien entendu, lil ne cachât pas le degoüt
3='i:'E;8Êi-t i« w«..; .i«ü«, i« ,::«::-':
dons la
royaume, y compras des bois. Mais en même temps il .gardait I'espotr
capacité de la dynastie mérovingienne d'être I'instrument de la Providence divine
''.I' '''E't'l,f.gl"g.'V
r'3
r'3
r'3
r'3
í'3
r'l
C'est par son récit des actes de violence pratiquéspar,Clovis et par ses
eurs que Grégoire de Tours a influencé le pauspro6ondément les travaux
sur la période mérovingtenne. Moins constemés que leurs collêgues allemands
du
monde
XIXe siêclepar la Eaçonpour daquelleGrégoire décrit la vie politique du
mérovingienlm, certains historiens n-ançais se sont ralliés au <<übleau noir » peint
par Grégoire.G. Monod, en 1873,peu de.tempoaprês,leconflit entre la Franceet
la Prusse,afRmait que si quelqueshistoriensallemandsse méfiaientde
I'histoire profane qu'il n'avait pas. En cherchant à savoir qui était le premier roi fíanc,
i,IÍ:lÜ= ã. T-« ';' «pp'"h' ''"««
.h'''üq":'t; -'
ép'q"',.DT?
historiques d'Orose et d'Eusêbe de Césarée,le problême des originemétat aussi present
Les événements,les personnes et les phénomênes qui y étaient uaités n'avaient de bens
.;-
l!;!::=T
que dms le contenteprovidentiel de I'histoire. En conséquence,
un long :lmt était play:e
au début de chacune de ces chroniques. Elles allaient de la création du monde, en passant
Pour
par le déluge, la passion de Christ, jusqu'à I'epoque oü vivaient. ces .auteurs
1-
'.
(;régoire, Houver le premier roi franc était une mamêrede mieux situei I'histoire de ce
peuple dans ]'économie du salut. ll ne sugere pas que les Francs, en accomplissant leur
destinée, répondaient simplement aux vceux de la Gaule, comme le dit M. Reydenet. Dons
les J:íh/ú/?T.la tralectoire de ce peuple obéit à un pIaR conçu par la Providence. En les
lísant, on s'aperçoit que la clef de la destinée historique d'un peuple ne se uouvaít pas
dons sa volonté de dominei ou d'être subjugué, mais dons la seule volonté de Doeu.
se rendte
C'était par les Ecritures, les miracles,les rêves, que les ,hommespounaient
.t+H.
te de cette volonté. Ainsi, Grégoire proclame que si les Frmics avaient pu connarue
les'châtimentsqui ont pum le' peupleluif pour son adomtiondes idoles,ils se seraient
convertis plutât au catholicisme, au lieu de petsister dans I'eneur de I'tdolãtne (n üz f il,
yQ, VQ. SD.Gn-. <(guia d inkhgew l)ottlissent, qKael)ro tünli conlflaülisueneraüonelsrabelitimm
r'\
;.;;Üm«ü«..b;""t' m«P««:Lt,
«.,«Pa @k'm.t ,"'i'q ».t i"''''i".?yT'iÍilt'!t':=i.:Z
ow tnm nào ptn#ewnt de eodcmscabite...Haec atlLemgetLeratioFranco«ümtlotl iMe11eútpTimum ;
ITlteUexemM
aKkm postta, sicut seqKetts
bktoria ttarrat }l''}.
ü'- \\istoiws\NX,2R, P. \25 -. {('TttnciLlia lapdibus, iil diümas, caesiet bamoprosLrati,pacnitetüam
,8ebant ac «'«üm p«e'at,a«t«, Dm, q«od i:t'
:blotbnbarüm
...c aúlitum ÜU
:"". 'neT:.T: :Tt. S«F.
t;eltti iTtiUo !ocosinsemt. Hi qwoqHe
mittenLestlzttltiusad enm,pajem et mtnoMiam
paüemnt. Qm data, adlmpíia
(3
""t«. :«Wi«'m
uem neqm una qtàdem l)húae guita decidir, aut aliqüs soKittts tonltrü est aKditu.s, sed
sunt ngnssi. 2uod nl LUs ambiga, bmc per obtentumnÚnae beata
Martiü fuisseürtuem)>.
loz L'évêque de Tours a été aussi accusé d'injustice enven es Mérovingiens : selon
l
K.G.
Kries, dons ses écrits, il aurait exagéréleur brutalité(K.G. Kries, l)e Caga/z7Tam e/ml
QkcoPi úta et s(Êptk, p-'3Cà.
)
l
b
\
47
n
n
I'authenticité d'un certain nombre de chapitres des H/rZo/mic'était pour mieux
mettre en doute le tableau noir décrit par Grégoire au sujet des Francs:". L'image
d'une société dominée par la violence, oü les meurues et les tortures semient des
pratiques routiniàres qui dépendaient exclusivement du capdce des puissants, a
stimulé I'imagination des historiens'04.Cependant, I'évêque de Tours n'est pas à
I'origine de la mauvaiseimage des Mérovingiens. C'est une certame lecture des
J:íü/o/mi qui I'a engendrée.
11y a dons les r:l/r/a/mi non seulement une interprétation de I'histoire
selon les précepteschrétiens, mais aussiune vision de la monarchie franque quí
est loin d'être pessimiste. Quelques travaux perus depuis le moeu des années 1990
I'ont bien montrés par adleurs. S. Linger, dons sa communication au colloque
.llammeJ cepo zo/C mJ.íaxm.r ef .gez/xd#.pa w/C s'est fondé sur I'oeuvre de Grégoire
pour identiRier certames subtilités du fonctionnement du systême polit:ique
mérovingien,
conune
I'existence
d'une notion
de <(bien commun >> dont
les
puissants auraient été les dépositairesíos. En outre? la .çe/#mzaae
d .ÇZ#z#o
de/ Ce#/ro
/za#a#o d i/ d i ZZ'azia
7\4ez#oepo
de 1995, consacrée à la Justice dons le haut Moyen-
n
n
.Age,a été I'occasion pour L. Pies-i et pour O. Guillot d'utiliser les rBfülrur pote
montrer I'existenceen Gaule mérovingienne d'une vie polidque assezélaborée.L
Pietri s'est intéresséà la procédure des jugements mpportés par Grégoire ; si elle
ne va pas Jusqu'à parler d'un <(état de droit» pour qualiRter la monarchie
mérovingienne, elle constate au moins I'inexistence d'un systêmeludiciaire fondé
sur I'arbiue du souverainioó.A parta-de I'muvre de Grégoire de Tours, O. Guillot
identiHíeen Gaule une pratique judiciaire savante et proche sur plusieurs aspecto
de celle de I'Empiret07.L'idée selon daquelleGrégoire aurait peint un <<mbleau
naif >>de la Gaule mérovingienne est aulourd'hui sérieusementremise en cause.La
re-interprétation des H/r/o;mí, à travers laquelle on réussit à volt au-dela du simple
récit de la cruauté et de la corruption
n
des bois et des puissants, un systême
politique élaboré,a donné une vision du m2zuam
Fna/2cumm
beaucoup.plus nuancée.
Deniêre I'image de souverains absolus,dont le seul frein à la violence serait la
\03 G. Monos,
Etudes cüüquessur les soarcesde Z'bistoiw méroúm@etttte,
'lê" pmüe . Gdgoiw de
Toan, Marius d'.Aw'atlcbes,
p.64-.
í04K.F. Wemer, <<Paire revivre le souvenir d'un pays oublié : La Neustrie)>,xiii-xxxi,
nata\\!netxl
xv . <(Li'immmsetabnt de raconteur,mais aussid'inuenteKrd'bistoins de cetauteur, sa
rnawuaiselan8?waussi qú, augesesdétaik satiouwtoqai4rait st©t à détrün à )amais' I'imagede toule
ltttw dDnastie,sdt-eb carolingmne, ottonimne on capétimw, m se basatlt sur les setlbs omlms bs
;oncemant qtà naus sottt plHS on moins contlues, tot4t çeh, ainsi qu'un marque de clitiqtle
hngtemPs, àeuait ametler une quase-identi#tcatiotl da dcit des \lishtiae
qü a dud ttl
de I'éuêque Loarangeai{ auec la
:réalilé'métouin@mne
}}.
'1
l05S. Linger, <<Puissancesociale des do / / d'aprês I'ceuvrede Grégoire de Touro )>,pp51
69
ioó L Pietri, <<Grégoire de Tours et la )ustice dons le royaume des Franca», pp476-477
Í")
('1
l
)
)
(
n
l07O. GuiHot, <(La justice dons le royaumefranc à I'époquemérovingtenne )>,pp' 653-731
n
n
n
n
n
n
n
crainte superstitieuse de Doeu et des saints, on retrouve à plusieurs reprises des
róis respectueux envers les rêgles de justice et envers les droits des évêques.
n
n
n
Le fàt que Grégoire de Tours soft le porteur d'une <<
royauté chrédenne »
n
n
n
r')
f')
héritage >>'oo.
'')
ios A.HI.B.
Breukelam,
rExünoKr2P8f
md @/Jcu@/ z /Óa/l1OÜ JllWÉ-a/z/WP Ga 4 p 227 et sq.
f')
)
\q
)
\
167-175 ; et, «Grégoirede Touro 'pêxe de I'histoire de France' ? )>,p 43.
49
n
Si Grégoire de Tours a voulu défendre la dignité épiscopaleface aux
excês du pouvoir roya], à aucun moment il a remos en cause les prérogatives du roi
mérovingien, y compras dons le maintien de la discipline ecclésiastique. ll a accepté
par exemple le jugement du roi Chilpéric lors du procês de I'évêque Pretextatus,
tout en admettant ]a supériorité du pouvoir roya] dons les afÊHres séculiêres, cn
prenant garde toute6ois dc souligner la prééminence morde des évêques.Grégoire
reconnaissait dans le roi la plus puissante autorité politique du royaume. Ce
dernier pouvait ramener les évêquesdons le droit chemin, et il n'y aurait que l)ieu
pour le condamner :
« Si quis & Rabis, o wx, itlstitiae transitem tra?lscendm uoherit, a te corúÚ
potest ; si t;ero tu excesseüs,quis te corT$iet ? \-oquimur enim tibi ; sed si
uoLueris,atidis; si lutem notucris, quis te condemnaút, bisa is qui se
proTiuntiaüt esse iwstitiam
? )>x'lü.
Ces mots ne font pas de Grégoire un partisan de la toute-puissance de la
royauté, mais plutât un adepte de la doctdne gélasienne.Le roi, même n'ayant de
comptes à rendre qu'à Doeu, aurait intérêt, s'il ne veut pas conuarier la volonté
divine,à écouterce queles évêques
ont à dize.L'évêque
de Touroa dü être
r'3
particuliêrement sensible aux arguments de ce pape qui rappelait à I'empereur la
nécessité d'écouter le conseil des évêques. Cette doctdne est récurrente tout au
long des f.lzlrZa/wi.
C'est UH<<
gélasianismetempéré >>par une haste perception des
responsabilités politico-mordes des évêques. Le récit du miracle de Gontran (561592),souvent até en tant qu'exempled'éloge fãit par Grégoire du rm-iaferzZóí,
peut
dons ce sens être interprété, conune une tentative pour imposer un programme
moral à la royauté. Selos M. Reydellet,bien loin de présenterle roi comme un
membre de I'épiscopat, en liant étroitement sacerdoceet royauté, Grég)ire, s'est
livré à une <<
récupération
>>des miraclesde Gontranau pro6it de son ordre.
Grégoiresaurait,dit-il, qu'on prêteà Gontran une puissancemiraculeuse(aaeZeZ'm
a
.pde#ó#.rJm&a/wÕ. Tout
son efFort aurait donc consisté,
dês loas, consistem à
dissocierm/Z#iet royautéet celade deux maniêres: en fhsant du roi une sorte
d'évêque,
et
aussi
en
insistant
sur
le lien
entre
la piété
de
Gontran
et
ses
miraclesnt. En procédant ainsi, I'évêque de Tours interprete le miracle
')
pratiquement comme une sorte de <<
récompense>}à la royauté chrétienne. D'une
Eaçonhabite, il a associé ledit miracle à la grande bonté qui doit rapprocher
I'action d'un roi de celle d'un évêque.Dons ce bens,il n'a pas essayéde dissocier
üdwi et royauté, mais au contraire mime, il a voulu montrer que la puissance
mitaculeuse pouvait être éventuellement la récompense divine à un roi qui
gouveme son royaumeaves bonté et en suivant les conseilsde sesévêques.
wn}\ktoiws'{, \b, p. 2N9.. {<'SI I'un detlous,õ Roi, a uoultts'écartcrda smtierdelajlistice,iLt)e t
êtm ramené dons le dmit cbemixpar toi ;mais si c'est toi qtli t'm écaües, qú te tWwndras ? Notas te
parlons et, si [z{ uetoq ta écoates
;mds si Lu tle uetocPas,qú te coxdamnerasi cen'esLpasceLKiqü a
décLaüqlt'ilesa lajKstice >>.
l
l
w\ M. RelütAet,
P.423
l
La rUauté dana la littérature htine de Sidoim Apollixaiw à lsidom de SéúLb,
50
)
l
l
l
a
n
n
q
n
n
r3
L'évêque de Touro était, certes, partisan d'un gouvernement.fondé sur
des príncipes chrétiens et orienté par les conseils des évêques:Son récit n'est pas
pour autant dorniné ou <<aveuglé» par cette idée.La vision idéaleet chrétienne de
[a royauté qu'i] a exprimé à plusieurs reprises ne I'.a pas empêché de décrire la
monachie Renque avec assezde recua.Sa vision critique, expnmée.avec plus ou
moins d'ironie, et qui semble servir à montrer combien tel ou tel roi était loin du
modêle
idéa] du souverain,
@rantit
une
description
assez <(objecdve>> du
gouvernement mérovingien. Son style est marqué. par la dichotomie, par
I'opposition systématique de deux modêles. de. princes. En effet, lorsqu'il
presentait le modêle et I'anta-modêledu roi chrétien idéal, Grégoire opposait la
<(royauté impériale» et la <<royauté chrédenne)>.Même lorsqu'il pxlait des ceux
qu'il considérait comme les princes idéaux, que ce soft Clovis. ou Gontran, il ne
cherchait pas à dissimuler leurs Eautes.ll ne passait pas sous silence les crimes ou
péchés des c]ercs, de ]a même façam qu'il n'épxgne pas les souverains. ll peut être
réducteur de voar en Grégoire de Tours un auteur au service d'une idéologie. Sa
postura face à la royauté est celle d'un clerc soucieux de ses devoirs, de ses
prero'
gatives, mais aussi parfãtement conscient .de la supenorité des rois dons ce
monde pour prétendre, comme Jonas d'Orléans ou Hincmar, à un régíme
<<hiérocratique )>.Les évêquespouvaient être à I'écoute des rois, leur donner des
conseils, mais jamais assumemla posture de gérants du pouvoir. D'nutre parti il y a
dons la vision de Grégoire des limites qu'un toi, aussi puissant et aussi saint soft-i],
ne pourrait et ne devrait jamais franchir. De la mêmc Eaçon,les clercs, respectueux
envers les attlibut:tons temporelles du roi, devraient se garder de tout reftis
d'obéissance dans ce domaine. Défenseur dc la <<royauté chrédenne >>,Grégoire
était par conséquentun opposant à I'idée et à la pratique d'une monarchie toutepuissante. ll n'a pas cherché pour autant à cachet les penchants des pdnces
mérovingiens pour cette forme de monarchie. ll n'hésitait pas à identi6íer cette
pratique du pouvoir ]à oü elle se trouvait, peut-être même en durcissant quelques
bois les traits. Cela avait pour lui probablement
une fonction
pédagogique
montrer comment à travers'le choc entre les bois qui suivaient les préceptesdes
évêques et ceux qui ne les suivaient pas, I'histoire du monde, du moins celle du
monde franc, a vu le triomphe de la premiêre
n
n
n
n
n
n
0
L'ceuvre de Grégoire est I'un des mcilleurs témoins de la chrisdanisation
de I'autodté royale dons cette deuxiêmemoitié du Vle siêcle. Sa description du
rêgne de Gontran montre bien que les notions sur le gouvernementà I'intérieur
de la royauté mérovingienne évoluaient dana le sens souhaité pm- lui .et par les
évêques. Aucun autxe texte de la période mérovingienne ne dépasse en
importance' I'ouvrage historique de Grégoire de Touro. Ce füt peut-êüe à causede
cela que pendant longtemps on s'est basé uniquement sur lui pour parler de la
civilisation mérovingienne. ll n'y a pas lieu d'avoir de doutes sur son lmportance,
mais on ne peut pas, bien entendu, circonscrire une étude sur le problême de la
légitimité royale en Gaule mérovingienneaux seulesl:Zár/a/m.f.
Les textes à
CMactêrede capitulaireainsi que les canons des conciles mérovmgtenssont
égdement les témoins de ces changementsqui ont consacréla victoire de la
<<royauté chrétienne )>sous les Mérovingtens.
(')
57
Í )
r
La Chronique de Frédégaire et sescontinuations
Les CZm#/üa,un ensemble de récits attribués, depuis le XVle siêcle, à un
certain <<Fredegaríus Scholastjcus », constituent I'un des plus importante textes
narratifs d'importanceapparus en Gaule au cours du Vale siêcle.Le nom
<<Fredeganus >>appwait pour la premiêre bois dons les -H#Z?gü/e:lGzz ó/rer ef
l;h püer, de C. Fauchet (Paria, 1579)::', mais il se reüouve aussidons I'édition de
M. Freher, au début du XVITe siêclens.Aujourd'hui, puisqu'on ignore encore
beaucoup de choses sur la composition de ces textes, il est devenu une habitude
de les appeler <<la chronique de Frédégaire et ses condnuations ». Le principal et
aussile pausancien des manuscrits de cette ceuvre,le Cazüx CZzmmo//zai (714-
715),originairede Meta ou de la Burgondien4,
condentun ensemble
de
chroniques
n
Í'3
'1
qui racontent
I'histoire
universelle
]usqu'à
I'époque
des Francs.
L'auteurEãt état de cinq chroniquesqui auraientprécédéla sienne: celle
d'Hyppolite de Rome, d'Eusêbe de Césarée(dons la version de saint Jérâme),
d'Hydatius, de Grégoire de Touro (dons sa version abrégéedu Vlle siêcle)et
d'lsidore de Séville. Dons sa structure originale, I'muvre devait compter cinq ou
six livres. Le copiste du CodexCbmaPO//za##i
a néanmoins adopté une nouvelle
organisation des chroniques, qui est suivie par les éditeurs contempomins Les
chroniques origindes ont été condensées en quatre livres différents, chacun
précédéd'une table de chapiües. Le premier livre contient I'abrégédes travaux
d'Hyppolite et d'lsidore ; ccux de Jér8me et d'Hydatius sont dons le deuxiême;
une partie des IDfZa/mide Grégoire de Taurs se trouvent dons le troisiême livre,
tandis que le quatriême livre condent un récit qui s'étend de 584 à 642. Plusieurs
historiens sont convaincus que cette derniêre chronique est la seule originale, les
autresn'étant plus, selon eux, que descompilations sonsgrande vdeur historique
Le peu de [enseignements
addidonnels
aloutés par <<le >>ou <<les » compilateurs
ne
suffiraient pas, selon ces historiens, à donner aux trois premiers livres une
r'l
quelconque valeur historiquen5. Ce mépris explique d'ailleurs la relative rareté des
traductions en langue vernaculú'e de ces texteslló. Néanmoins, les interpoladons
ií2 l-.enom de Frédégairese trouve aussi dons le manuscrit 706 de la Bibliothêque de
Saint-Omer,.en tête du prologue de la chronique.
x3 Coque Francicaebbtoàae uetetisel sittcerae,Gngorio Epbcop'Turonemk exç@taCbmttlcaex
fwdegaü Scbobstici \listorica MisceLlanea et Fndegarii Scbolastid Cbronicae.
ii4 Paus,BibliothêqueNationale,Lat. 10910,6undu Vlle ou début du Vllle siêcle
ii5 Voir, par exemple, P. Riché, Dzóüa//Kamdn l;nnxcx.l,ef /emir méha#@ezf,P'161
']
n
l
l
iló En France, aprês la traduction de F. Guizot(<< Chronique de Frédégaire traduit en
langue française )>,CbZ&r/za def Ã4á ozlwi &i2@à /%/J/azndeif w íÕ, la demiêre traduction
en date du quatriême livre de la CZmmgxeet de ses continuations est apparue au couro de
I'année 2001([-ef cgm /g ef deJ/?/Wr #7#Pa/Wmi, par O. Devüliers etJ. Meyers).
)
)
52
)
n
contenues dons les trois premiers livres sont plus nombreuses et plus importantes
n
qu'on ne le croit. En ce qui concemepar exemplele ü-oisiêmelivre, il existe
depuis quelques années une traduction en anglais et un conunentmre cntíque
rédigés parJ. Woodruff. Tandis que Krusch avait identi6íé seulement six exemples
d'interpolations dons le troisiême ]ivre et que Wdace-Hadri]] en avait listé neuf. J
n
Woodruff dresseune lesteexhaustivede vingt-trois interpolations. Son travail a
consisté non seulement à les identiníer, mais aussi à analyser leur valeur historique
et littérairel17. La (2ma/gwe de Frédégatre a été continuée par d'autres auteurs, pour
la plupart inconnus. La premiêre continuation s'étend de 642 jusqu'aux années
720 -- en complétant le récit du Jli&erlláíZo/zael;ku rammp
du point de vue austrasien
-l et puasde'724 à 734. La deuxiêmecontinuation, écrite dons I'entouragede
Childebrand, demo-frêrede Chnles Martel, raconte la période de 736 à 751 dons
la perspective des Pippinides. La troisiême, dont la rédaction ftit dirigée par
Nibelung, íils de Childebrand, décrit les événements du rêgne de Pépin 111Jusqu'à
I'avênement de Charlemagneet Carloman, en 768. Les CZm /g er ont été éditées
en 1888 par B. Krusch dons ]es À4G]]. Mais même avant cette édidon, un grand
nombre d'at.dclesont vu le tour, par le biais desquelsdes érudits européensont
débattu de I'autorité, de la date, du lieu de publication, du latin udlisé et de la
valeur historique de ces chroniqueslí'.
n
]. WoMmEE, Tbe «Unto'i" EPiü"'"t.»
(tbi'd I'mk) 'ftb'
ntnotated trartslationalta hktoücal ambsk oÍittteOolaud material
«Cbm«icb» oJFndega'
ii8 B. Krusch. donsun wticle de la 6mdu XIXe siêcle,identi6íaitdesdif6étencesde style
telles qu'il parlait de trois auteurs distincts, dénommés A, B et C. Les deux ptemiers
auraient été des Burgondesoriginakes de la région d'Avanches, taldis que le demier
aurait été un Austrasien.L'auteur A, qui aurait écrit vens613, serait le responsabledes
livres l et ll ainsi que de la premiêre partie du livre IV (celle qui correspond aux années
584-613).
n
n
n
')
Í')
B, en écrivant
vers 642, aurait produit
J
111, certames
Sck\ítütet, Die L''eiÍmser det' sogemnntm Fwdegar-Cbmnik, dóris ColkçLatleaFribHqetlsia,
Fasc. 1)(, 1900, chapitre 3 ; L. Halphen, <(Une théorie récente sur la Chronique du
Pseudo-Frédégaire)>,pp. 41-56; W. Levisson, l)e ücgóziüí d Kbmé#ger,t. 1, P. 111 ; G.
Monod, <(Du lieu d'origine de la Chroniquede Frédégake)>,pp. 141-163).J.-M. WallaceHadriH, auteur de la traducdon anglaise du livre IV des CZm /grei, estimo quant à ]ui qu'i]
y avaent seulementdeux auteurs. L'auteur A et I'auteur B auraient en commun I'origine
burgonde, mais seul ce demier pourrait être considéré comme I'effiectif compHaleur des
chtoniques, celui qui aui.út le plus contribué à sa réalisation(TZeHawdgBoa,êo#CZ/Ulz/cÜ
a#
lihúieZar ;wz$ z Ca
aüaHÍ, xlvi-lvi;
voar aussi du même auteur, TZe l.a#g-Flana K2ngs,
pp.71-94).Les considérationsde W. Goffm sur le sulet sont aulour'hui acceptéespar la
plupart des historiens. ll soutenait que les Chroniques ont eu un seusauteur, originaire de
la Burgondie, ayant écíit vens 658 660(<(Tbe Frede@r Problem Reconsiderd)>,pp.206241). Cette optnion est partagéepar J. Woodruít qui en 1987 a traduit en anglaiset
commenté le livre llllTZe«
Hz)/a/za Ey)z'f/am/a )} (2Ézn#
&mÉ9o#zgeagm zcú afia?zã;g'z4,par
F,..V.uskeMmg $ü. Cbronicamm qual dicuntarFndegarii lil)à qKattuor,QpeLkn Xltr Geschicbte
des
7. #/M 8. JaóMwzüe/#, pp. 3-43), par R. Collins( R.H. Collins, <<Fredegar )>,pp' 73-138),
)
)
le livre
inteq)olations donsles livres l et 11,ainsi que la continuation du livre IV jusqu'au.milieu
du Vlle siêcle. Vens 658-660, 1'auteur C aurait conclu I'ensemble de sa chronique, y
compras son prologue(B. Krusch, <(Die Chronica des sogenanntenFredegar )>,pp249351 et pp.423-516). D'autres auteurs, G. Schnürer, L. Halphen et W. Levison souttennent
la mime:position de Krusch, notammenten ce qui concemeI'existencedes tlois auteurs
9.
n
n
L'auteur
53
n
n
n
n
n
n
n
n
n
n
n
Le Eãt que dans son abrégé de I'(Euvre de Grégoire de Tours, Frédégmre
ne passe aucune mention des événcments de I'histoire ecclésiastique, pourtant
nombreux dons les l]/i/a/mi, a amené certains à y voar la preuve qu'il était un
fonctionnaire de la justicen9. ll a été néanmoins démonü'é que Frédégmre
connaissait seulement I'édition abrégée de I'ceuvre de Grégoire, três difhsée au
Vlle
siêcle, et qui était purgée des chapitres concemant I'histoire
Les chroniques du Vlle et du début du Vllle siêclessont, en efFet,mmquéespar
une dissociation enü.eI'histoire ecclésiasdqueet I'histoire profane que ne se trouxe
pas chez Grégoire de Tours. Peut-être s'aglssait-ild'une réaction délibéréedes
milieux <(laTcs»à la théologie politique qui avait dorniné le Vle siêcle, ou plutât,
comme I'affirme M. Heinzelmann, d'une évolution des préoccupadonsdes
historiens, qui a ouvert un abíme enfie la recherched'une identité nationale
â-anqueau Vlle siêcleet I'idéal politique et moral qui animait I'évêque de Touro
celui'd'une sociétéchrétienne guidée par les institutions établiespm Dieu, le roi et
I'épiscopatu'. Cela explique entre autres la présence dons le livre 111de Frédégare
du récit sur I'origine troyenne des Francs, absent des }trZo/mi.
La Chronique de Frédégaireet ses continuations échappent du point de
vue chronologtque à la problématique de ce travail, mais elles constituent la
principale source pour la période qui va de la mort de Gontran jusqu'à I'amvé au
pouvoir des Pippinides. Leur importance pour ce travail n'est pas.pour autant
dérisoire dons la mesure oü le quat].iême livre est le témoin principal du rêgne de
Clotaire ll et de la fin des guerres civiles. ll y a dons I'ouvrage de Frédégatre une
différence
n
n
n
n
n
ecclésiastiquei20
majeure
par
rapport
âux
H/í/o/mi.
Frédégaire
est
loin
des
préoccupations ecclésiologiqucs qui ont motivé Grégoire de Touro. Le Eàitque ce
quatriême livre ne soir pas marqué par une vision <<
chrétienne)>de I'histoire, telle
que I'on reüouve chez le Tourangeau,ne signifie pasque Frédégairen'y a pas
véhiculé une vision du monde. Selon M. Mangiameli, Frédégaires'est servi de sa
chronique comme d'un <<insüument de propagande>>qui présentait le point de
vue d'une aristocratie qui jugeait les rois mérovingiens à partir de leur capacitéet
de leur disponibilité à défendre ses intérêts et ses t:mditionslz. ll est peut-être
exagéré de voir en Frédégaire le membre du parti <<
lasque», en opposition à un
n
n
n
n
ainsi que pm O. Devilliers et J. Meyers, les paus récents traducteurs en France du
quatriême livre de Frédégake(f;biái@ah. CZmm'g e def /e/Wawêhm/Wem, PP 10-18).
ií9 C'est le casnotamment de J. WoodrufE. TZe{r llhíana liOüóawaía
JP,P.5
n
n
ízo Volt M. Hleinzelmann, Gn2or z,azz
To xxéS.38.JPg.pp. 167-175
n
Problern ofAutorship in the Chronicle of Fredegar )u,pp. 47-76.
r
f
izí M. Heinzelínmln, Gw2arz/a Ta /i p- 167 et sq.; voir aussi HI. Wolfram, .Q#e&#y/f
Geícú/ag/edef7. x#z/8. Ja,bM//#dew,p. l et sq. Sur Frédégaire, volt aussi A. Erikson,« The
i22M. Mangiameli, <<RileíyFndo 'Fredegario'; appunti per una mlalisi del (:18müo// )>,pp
41 1/. 4 h /
r
54
(
r'')
)
)
l
l
3
Grégoire, membre du parti <<épiscopal)>,même si I'intérêt de ce premier pour
I'histoire ecclésiastique
est pratiquementnul.
l
)
3
ü,=ZE8=E':=
n
3
;
üm:
Les << pies de saints >>
11 y a de três nombreuses sources hagtographiques. pour. la. pé:fode
mérovingienne. Leur grand intét-êtpour I'histoire politique réside dons les traits
des institutions, des sensibilités, des bois,des coutumes qu'elles.peuvent livrei. Les
«Vies de saints>> étaient écdtes pour démontrer la sainteté de certains
r')
$nliãn Ü:l
r')
exerce des fonctions civiles avant d'accéder à la chMge.épiscopaleu' Cela expuque
1')
$$#$g
ayant eu un rale politique unpogant: comme fonctionnairesdu pal:ls royal ou
comme interlocuteurs du prince. Elevésà la cour dest-ois,nombre d'entre eux.ont
(')
ne'gligés par les médiévistes qu'ils ne I'étaient il y a quelques décennies, leur
\n l-iistorianlm Libri2ünqKe,
êd. B. VÜcalÇms, Coam Scl$tomm BDqanti7m.
íz4 ]-d.gxerxu.goãcudz pml;q)/a dz Celana, éd. D. Comparetti ; et aussi l)e óeül IZmdaámw, lib
1, cap. lll
(éd. et trad. Dindorl).
iz Fbízo/ ..4agwf/e,textos établis par A. Chastagiol.
n
n
n
n
n
n
n
n
Gaü.a a. .f7/- a. 695,éd. Ch.De Clercq,6C 148A,P.248.
127Citei .ç/Kd'a.ça//rn/nm.Heinzelmann. N.D. Fustel de Coulmlges,l.# mo//a/rgü#n#gxe,p
11
55
rn
utilisation pour I'histoire politique est un phénomêneassezrécenti2B.
Néanmoins,
il ne Faut pas vouloir trouver dons les <<Vies de saints >>une conception achevée de
la <<royauté chrétienne )>,ou encore les signes d'une supposée sacralité palenne des
roía mérovingiens. Ce ne sont pas des textes qui traitent systématiquementdes
doctrines religieusesou politiques, ou encore des rapports enfie I'Eglise et le
pouvoir civil, mais ce sont avant tout des récita de prouessespour la postérité d'un
personnage exemplaire::9.lls peuvent tout de même apporter quelques lumiêres à
I'étude de la royauté mérovingienne. Encore Faut-il,comme pour les f:lzCí/o/mi
de
Grégoire de Touro, parvenir à identi6íer derriêre les ressorts humains, les éléments
de I'histoire politique qui ont pu les anímer. Dans leurs travaux sur la 1.'2Za
iawdaa
Ge#o&e@ze,
M. Heinzelmann etJ-C. Poulin ont réussi,par exemple, à déceler dons le
texto hagiographiquedeséléments qui les ont bidé à comprendre I'action de sainte
Geneviêveen tant que membre de I'administrationpublique,ainsi que ses
rapports avec Childéricno
Les historiens du XIXe siêcle se méfiaient des sources hagtographiques.
lls ont soulevé avec raison le problême de la véracité des informations qui y
étaient véhicu]ées.]] est Trai que la majorité de <<Vie des saints>>qui ont été
conservées est constituée de copies faltes à partir du IXe siêcle, et dona les auteurs
n'ont pas toulours eu seus les yeux les manuscrits originaux. Par ailleurs, et même
dons les textes les paus anciens, les erreurs de date, de transcription de noms
propres ne sono pas exceptionnelles.-[..etempo quotidien n'est pas ]e centre des
préoccupadons des auteurs : il s'efEaceet cede la place à une durée dont I'ancrage
est le surnaturel, le divin, et que I'on pourrait appeler <<le tempo des miracles >>.Si
la lectut'e des <<
Vies de saints>>demande beaucoup de prudence, il est vrai les
habitudeset les m(rurs politiquesqui y sont décrits,et qui serventà donner au
réctt un caractereavéré, sont d'ordinaire dignes de conRíance.lls étaient en
quelque sorte le support des miracles, I'un des moyens les plus efRícacespour leur
donner un effet de vérité aux yeux des lecteurs de I'époqueí'í
128'Voir, à ce titre, M. Hleinzelmann, Búaúogióe/xxcgz@:
z' (;alü'e . Le livre d'l
Wood, Th
.A4efPa%gz:m
JGzgdomí,est une des preíniêres ceuvres de synthêse sur la période
mérovmgienne à avoir Im-gement utilisé les soutces hagiographiques.
lz9Par exemple, Jonas de Bobbio, l,'lb Ca&móa/é 1, P. 65 : r?Rxzz& íz#7.?qxeexzhzola&am
niçantem sattctomm praesKhm atqae monacbontmpatim sokrtia ttoblittm úüm doctomm, sdlicet ut
posteris alma mdolewtlt IMscomm exemph. E$t hoc a saeculh nnlm sabor aetemas, ul stlomm
n
jamulorílm jazam commetidant pennnem utque praeEedta gesta knqKerenl futKTis exemplo et de
praecedenti m merith wtimitattdo exe17QlowLnlenzodm commmdando vetttura sobolis ghriamtnr>>.
no M. Hleinzelmmln, <(L/zü i dae Ge/zaze@ae.
Recherchessur les critêres de datation d'un
tente hagiographique )>,dons M. Heínzelmann et J.-C. Poulin, l,er zeexa/zak/zef de lúz /?
'n
l
l
l
l
l
l
)
)
Ge/zei@pe
de P#/ú.pp. 1-111,notamment pp. 91-103.
nl
Sur I'hagiogmphie?
voir
DJ.[)ubois,
J.-L.
Lemaitre,
JaxmPf e/ mágaüf
de /%aKzaK/@#e
médiévale.Sur les vies de saintsdons le haut Moyen-Ageen Occident et en Gaule
mérovingíenne en paíüculier, la bibliographie est assezimportante. [l y a tout d'abord ]e
Ente àe V. Gt:aus {yok, }len'scberKndlleiligerim ReicbdwMemlüttHn. Sttldicn Rm'}ia@ogr(pbie
d#' .4{emwa2e/Rez»; voir aussi B. De Gaifher, <<Hagiographie et historiographie. Quelques
56
)
)
)
l
l
l
)
Les <<
Vies des saints )>sont une source de fondamentale importance pour
3
q
q
q
I'étude de la royauté mérovingienne. Elles peuvent, sons aucun doute, apporter
les
des renseignements
précieux sur I'évolution de I'autorité royale
. chez
irlandais et
Mérovingiens.Le cas de saint Colomban (v .540-615),moine
-
..
..:l
.
fondateur de I'abbayede Luxeuil, est symptomatiqueà..cet égard. Par son rale
dons
a
n
q
n
lévmgélisation
de
la Gaule
à la 6m du
Vle
siêcle,
c'est
un
des paus
mportants saintsde I'époque mérovingienne's'.Savie, écrite vers 640 par Jonas
de Suse,témoigned'nutre part de sesrapports avec.lesprincesfrancs.Compte
tenu de I'étendue de la production ' hagtographique durant. la periode
Sabine
mérovingienne, ces sources mériteraient une 'étude à part. .Par ailleurs,
Savoyeest en 'train de préparer, seus la direction de Michel Sot, une.thêse sur
q
I'image du roi dons les <<
Vies de saints >>mérovingiennes. L'hagtographie
renlrera
dons le cadre de ce travail comme une source d'infomlations sur.quelques
n
épisodes ponctuels
de la période
mérovingienne
.davantage
qu'en
témoin
I'évolution de I'autorité royale ou desrapports entreI'Eglise et la royauté
n
de
Les poêmes de Venance Fortunat
Venantius Honorius Clementianus Fortunatus est né dana les environs
de Trévise, au début du Vle siêcle.ll est arrivé en Gaule en 565 pour effectuer un
pelerinage sur la tombe de saint Martin de Taurs. Rentré dons les ordres vcrs 576,
il est devenu ensuite évêque de Post:iers, poste qu'il a occupé Jusqu'à sa mort verá
600. Parei ses oeuvres,on compte les Cúr?m/#.4une série de onze.livres de poêmes
n
n
aspectsdu problême», pp 140-166; LW. Mont6ord, (]&iüa&m / jeumzÚ
Cài:EígGa/í/m
-
cüd z ílz#ü' 'Wz/ae" ml#@aledz# zÉe.penda; M. Van Uytíanghe, {( L'hagtographie et son
n
H
exames critique, datation )>, pp.701-731 ; ]\4a af 7zü Óa8za:grz@Ó@xer e/ /ruam/ dw óagzoy/2#b'bar,
Ü
n
'']
Merouin$anFrance:bistoOand ba@og1l4b,640-720.
n2 Sur saint Colomban et ]e monachisme,voar ]l.B. Clarke, M. Brennan (éds), Caha&a af
,z#d ÀlemilEe@m mo alüalm
)
l
;
1. Wood,
<(The
l/üz
Caázmóaüaltd
Merovtngtan
hagiography», pp. 63-80 ; P. Riché, <(Columbanus, his 6ollowers and the Merovingtan
Church )>,pp. 59-72; 1. Wood, <(Jonas,the merovingians, and pope Honorius : l)@ámaü
and the L''!/a Caü Óa#/», PP. 99-120.
)
)
57
'1
n
rq
i\4anre/de Pa7ü. de J'exó# de Bardea#xiss.Dons les Ca/7w/#a,on retrouve un
témoignage substantiel sur le pouvoir royal : parmi ses onze livres, on dénombre
environ trente poêmes oü il est question de la royauté. Peu de temps aprês son
arrivée en Gaule, Fortunat a prononcé à Meta I'épiüalame des doces de Sigebert
et Brunehaut,suivi d'un bref panégynque
pour marquerla conversionde
Brunehaut au catholicismen4.Ensuite, à Paria, il a proféré un long éloge dédié au
roi Caribert ler (561-56'7)tss,
et il a composé deux poêmes, le premier sur I'Eglise
de Paristsó,et le deuxiême sur les jardins de la reine Ultrogothe, verve du roi
Childebertler (511-558)is7.
En 570, il a écrit un long texte sur la mora de la
n
princesse Galswintheís8.En 573, alors que Grégoire devient I'évêque de Tours,
Fortunat a rédigé deux poêmes à la gloire de Sigebert et de Brunehautno,et en
580, devant le concile de Berny, convoqué par Chilpéric pour juger Grégoire, il a
prononcé ['é]oge du roi et de ]a reine Frédégondet40.
C'est vraisemb]ab]ementà ]a
même époquequ'il a écrit deux poêmesà Chilpéric et à Frédégondepour les
consoleide la pentede leurs deux enEmts,ainsique les épitaphesde ces
derniers14i.Finalement, dons le dixiême livre, ainsi que dons I'Appendice, on
retrouve despoêmesen I'honneur de Brunehaut et de son 6ils ChildebeH llí42.
n
n
133l/Mzz#ã'Fa //#a#@eHn,
édition F. Leo et Krusch, ÀcfGH..,4,4 4/1. Pour les poêmes du
livre ll et du livre VI qui sont cités donsce travail, j'a eu recoursà la traduction,avec
I'édition, de M. ReydeUet(Paêmer).
Le livre IX je I'ai traduit personnellement.
n4 Cb/mz a yl, 1, VI, la. La publication des Cb/mz//aa dü avoir lieu en 576 ou 577. Cette
derniêre date est la plus vraisemblable, cat CamzzzaV, 5, raconte la conversion des Juifs
de Clermont que Grégoire de Touro (Hz)ü/wrV, 11, pp. 205-206) place en 576 ( Volt M.
Reydellet,« Tours et Poitiers : les relations entre Grégoire de Tours et Fortunas )>,pp
Ê hLJ
'n
l rl
/ }
ns Ca/?Kzha
VI, 2
i3óCama»a11,10, PP.39-40
137 (:b/mzea
VI, 6, pp. 146-1 47. Sur Childebert ler, volt HI. Grahn-Hloek, <( Childebert
co1. 1815-1816.
l
>>,
]3sCanmz»'r
VI, 5, pp. 136-146
is9 Camzlz'z
n
V, 3, pp. 106-107
]40 (h/mz/za IX, 1, PP. 201-205
i4i Canmz».z
IX, 2, pp. 205-209 ; IX, 3, pp. 209-210 ; IX, 4, p. 210, et IX, 5, p. 211
í42Cb/mzlzaX, 10, 8 ; HUpexdzkV ; 4»exzãx 'VI, 2. En ce qui conceme la chronologie de
chacun des textes des Cariz'#a, voar W. Meyer(Der Geé2e ezüdzag/er
Fa x#a/:lK).La
datation suÍlgéréepar W. Meyer n'est pas tou)ours acceptéepat M. Reydellet, notamment
en ce qui conceme I'ensemble de poêmes sur Brunehaut et sur Childeben 11, rassemblés
]
n
l
l
dons le dixiême livre et dons I'Appendice (voar M. Reydellet, <(Fortunat et la vision
poétique
de la royauté
mérovingienne
>>,dons l.# mpaxzé da i & &/záu/ m .êübe de .çzdaz e
JPaZZmm à /ndamde.çázZ»,pp. 297-344, notamment pp. 301-302).
)
)
58
'n
Montesquieu qualiGíaitles pontes et les orateurs de mauvaises sources
ç)out Xeshxstoúens-.« Ce 7t'estl)as sur üs otlmages
d'ostentationqu'il.fai4tloxdm üs
pí&mei }o, disait-ilt4s. Son opinion
reflétait
un scepticisme à I'égard des sources
laudatives qui a dominé pendant longtemps le paysageintellectuel en Occident, et
qui dlait de pair avec le reftis de I'hagtographie.Les historiens du XIXe siêclene
r')
r'3
se montraient pas plus ouverts : c'était avec les documents ofHíciels, les actes de
chancellerie,les textes législad6s,les traités, etc., qu'on pouvait étudier I'histoire,
croyaient-ils. C'est bien I'élargissement de la nodos traditionnelle d'histoire
politique durant le XXe siêcle qui a donné à ce genre de document une place
essentielledons la recherche historique. Les histodens reconnaissent aujourd'hui
que les poêmes peuvent constituir des sources précieuses pour I'histoire
politiquet«. lls peuvent, notamment lorsqu'il est question d'un personnageroyal,
reproduire une sensibilité à I'égard de la royauté qui n'est pas seulementcelle de
I'auteur, mais qui est également partagée par les milieux intellectuels de I'époque.
Dons le cas de Venance Fort:unat, cela peut être aisément observé. ll est un
témoin tour aussiimportant que Grégoire de Tours pour la Gaule de la Gmdu Vle
siêcle. Néanmoins, il ne Eaut pas chercher dans ses muvres une descript-ion ache
des événements ou des consuuctions insdtutionnelles .
11Eaut se concentremsur les imagemdes rois mérovingiens qui ressortent
dons les poêmes de Fort:unat. Ces écrits contiennent des infomlations essentielles
sur la royauté, sesfonctions, son rale dons le monde. En les analysant, il será peut-
'n
être possible d'apercevoir les traits de I'évolution dont il est quesdon dons ce
travail,
c'est-à-dure,
la conversion
de la <(royauté
impériale»
en <(royauté
chrétienne )>.Presque teus les rois mérovingiens depuis Clovis apparaissent dons
les poêmcs de Fortunat, mais pas avec la même fréquence:4s.
Une telle
dissemblance
mostre que la consüuctionde ces textes n'obéissaitpas à une
conception littéraire pré-conçue et immuable, mais au contraire, qu'elle pouvait
s'adapter aux circonstances, et devenir ainsi le porte-parole d'une sensibilité sur le
pouvoir et sur la royauté qui était celle de son public, en demiêre instancedes
personnagesà qui le polme était destiné. Même si Fortunat, comme son ami
Grégoire de Touro, semble avoir été un pat-tisandu r81e des évêquesdons le
gouvernement, ses poêmes répercuüient aussiune nutre vision de la royauté, qui
n'était pas forcément la sienne, mais en pardo aussicelle des personnagesqu'il
louait. Cela ne veut pas dize pour autant que les critiques du XIXe siêcleà I'égard
14sMontesquieu, l,)e/'e@/ú def óü, t. 11,p.224
']
lu ' Vdw XL K.oehnet, Venanütts TorEuttattts.Beitrãge qtr KaltzxWescbicbte
desIMittelallen und dw
Renaksattce,''íoX.22 , D. Tm&, Fortunas.EtKde sar un derüer t@résentanlde la poésieladre dam
[a Gaub mêroúnÚenne , ]N].
'']
)
'1
l
GeatW.,
\''etlatLtius Fortunatws. A Latim Pool in Memotn@att Gatil
pp. 35-61; du même auteur, <(Poet as politician : Venantius Fortunatus' panegyric to king
Chilperic )>,pp.5-18 ; B. Brennan, <{The [mage of the Frankish Kings in the Poetry of
Venantius Fortunatus >>, pp. l-ll.
í45Gontran, par exemple, n'est mendonné qu'une seulebois(Cama a Vl1, 25)
)
59
des documents laudatiÊsont lieu d'êue. Cet <(opportunisme », qui n'est en Eãit
qu'un formidablc sens d'adaptation, une dorme de stratégiepolitique, n'enleve en
r'3
rien la valeurdes poêmesde Fon:unat,bien au conüaire.En plus d'êtreles
témoins d'une notion de la royauté qui est propre à I'auteur, ils parlaient ausside
ceUesqui étzient propres des cours mérovingiennes.ll reste à savoir si cette
difFérence dons le poí-trait des princes âancs reflête aussi les transformations de la
royauté mérovingíenne
r'3
r'l
Au long de ce travail, il será question surtout des principaux
panégyriques royaux
ceux qui ont été adressés à Sigebert et à Brunehaut
(Ca7mz#.z6, 1a), à Caribert (Cama/#a6, 2), à Chilpéric (Cam/#ü 9, 1), et à Chüdebert
11 et Brunehaut (Ca/mz#a10, 8). On abordera égdement des poêmes oü Fortunas
exprimait sa vision des bois mérovingiens et de leur Fonction à I'intérieur de la
société. Dons le polme sur I'Eglise de Paras,pm exemple, I'éloge du roi assume
une forme particuliêrement intéressante: Fort:unat I'associe à Melchisédech. ll
Faudradéceler dons ces poêmes la percepdon que Fortunat avait du pouvoir royal,
mais aussi les éléments nous permettnnt d'identiGíerla ou les diferentes
sensibilités présentes dons les cours royales au sujet du rale et des ü-bits de la
royauté.
Les sources législatives et administratives
Les canons des conciles mérovingiens
Pour toute la période
mérovingienne,
ont été conservés les compões
rendus d'une vingtaine de conciles dépassant le cadre de la province ecclésiastique
et ayant promulguédes décrets,de deux concilesprovinciauxet d'un concile
diocésâini". Les canons des conciles mérovingiens soft connus à travers les
collections canoniques et aussi quelques chroniques. Les premiêres apportêrent les
textes conciliaires eux-mêmes, tandis que les deuxiêmes firent connaitre le
contexte dons lequel ils se sont déroulés. Les chroniques font état aussi de certains
conciles à but judiciaire dont les textes ne nous sont pas parvenus. C'est le cas
notamment de Grégoire de Tours, qui mentionne deux conciles convoquéspar le
roi Gontran, le premier à Chalons en 579t47,et le deuxiême à Lyon, en 581ta, deux
r')
''1
'1
l
l
l
iw Sur les conciles mérovingiens, voar O. Pontal, Hháoznda-ruxózZ?r
má'ppz#gzhr
; E. Ewig,
<IBeobachtungen
zu den BischoÊslisten
der Merowingischen
Konzilienund
Bischoísprivilegien )>, pp. 427-455 ; voir aussi J. Champagne, et R. Szramkiewicz,
<(Recherchessur les conciles des temps mérovingiens )>,pp 5-49.
14n t]istoiws 'q, 2], p. 23'5 . <ç-Atino qnoque quarto Cbildebenbi, qui jKi1 18. Gunkbramni et
Cbiberiã wgum, 4ud Caw nílm ciútaLemdnodus acta est ex i s priitiipk Gtltltcbramü;
discussisqtiediuersiscallsk,contra Salonium et Sa8}tadum (pisaOm iteratut' iLh antiqua calamiLas».
)
J
60
r'l
'1
r'3
r')
r'3
r'3
conciles convoquéspar Chilpéric, respcctivement à Pauis en 577i4Pet à Bemy en
580tso,et d'autres qui ont eu lieu entre 589 et 590 à Sorcyísi et à Metzin sous le
rêgne de Childebert 11. Les canoas des conciles mérovingiens ont Eãt I'objet de
plusieurs éditions. ll y a d'abord I'édition de F. Maassendons la À4Gl{, de 1893:s'
L'édition de C. Le Clercq disposed'un récapituladf de toutes les sources et d'un
excellent texte critiqueis'.
r')
r'3
r'3
O.
Pontal
divise
les
conciles
mérovingiens
en
quatre
périodes
chronologtques. La premiêre s'étendrait du rêgne de Clovis à ceux de ses 6íls.
Dans la deuxiême,la période de guerresciviles, de 561 à 612, 1'Egliseaurait eu à
déFendre les privilêges acquis et à discipliner ses évêques, fortement impliqués
dons la vie politique du w2xxmllhw//fama.La troisiême, de 612 à 647, selon O.
Pontas, serait une pédode de stabilité relative et de réforme ecclésiastiqueavec
Clotaire ll et Dagobert ler. Une quatliême période aurait été ponctuée par la
décadencede I'<<
Etat» mérovingien, de I'Eglise et des conciles,ainsi que paI'ascension des madres du palais'ss. Même si le classement d'O. Ponto est pour le
moins discutzble, comme nous verrons dons les chapitressuivants,ce sont les
conciles de la premiêre et de la deuxiême période jusqu'à Clotaire ll qui nous
intéresscrontplus particuliêrement ici. Les conciles étaient I'occasion,pour au
moins une partie de I'épiscopat, d'afHumer sa représentadon de I'autorité royale,
r'l
'3
n
des devoirs de celle-ci envers I'Eglise et les pauvres. Si les canons témoignent de
I'atitude de I'épiscopat gallo-â-anc à I'encontre de la royauté mérovingienne, le
contraire est également vrai : la politique religieuse des princes mérovingiens
ressort dons les mesures prises pm les conciles en faveur de la liberté
ecclésiastique et plus précisément dons les mêses en garde dcs évêques à I'encontre
des bois. ll y a néanmoins quelques précautions à prendre dons I'utilisation des
canons des conciles mérovingiens. Ces documenta ont certameslimites : les
mesuresqu'ils prévoyaient ne peuvent pas être considéréesconune preuves de la
\q\ }listoires \+\, \, p. '2GG . <{..'\puà L-agduntlm sinodt4s ®bcoPontm com n@tur, diuersamm
causatum abt'caüonis incidens neHhHentiomsque
indicio dammns }}.
i19 llh/oz'wJ' V, 18, PP. 216-225
150l:Üüz'wrV, 49, PP.258-263
151Hz)/az'wf
IX, 37, PP.457-'}58
i5zllÚ/o/WJX, 19-20,PP.510-513
i5s Coxaéh aea À4ema#gza. éd. F. Mmssen, À{Gli,
lz2ei(in-4'),
lec/. 111, Coxa#a .r. Pour le
texte des conciles, les pages indiquées au cours de ce travam se référent à I'édition de F
Maassen. Pour ce qui est des traductions, le texte até est celui de J. Gaudemet et B.
B'xsàenmN. Q.EScatlons des coKcibsmémútl$ensà.
i54Cbxízúae
(;aaae Ó#..5/
7-óP9, éd. C. De Clercq, CC 748.4
155
0. Pontal, Hà/ozh (Zn m aéf mápam2Üxí, PP.14-15
r')
r'3
christianisation de I'autorité royale.Elles exprimaient tour au plus des souhaitsdes
évêquesen ce qui concernait la conduction des afEMes publiques. C'est donsles
(:lP//xbna Alemw/gira qu'il est possible de s'apercevoir jusqu'à quel point ces
souhaits
se sont
merovíngtenne.
plus
ou
moins
matérialisés
dons
la
législation
royale
Les Capitularia Merowingicai56
Les (:@/Z#ü
ía A4emza#K/üu
sont un ensemblede neuf textesdlant du
début du Vle jusqu'au début du Vire siàcle, et qui ont été téunis à la Rm du lIXe
siêcle par A. Borétiusls7.Le mot capitulaire, souvent employé pour désigner ces
documenta semble déplacé, d'abord parce qu'il n'apparait pour la premiêre bois
dansle monde franc que donsun acte ofHciel de 779ls8,et aussicar il s'agit de
textes üês hétérogênes dont I'adjonction dons une même section de la i\4Glí ne
s'explique que par un choix délibéré d'A. Borétius. Le premier texte à nígurcrdons
cette sélecdon est une leH:tl:e
de Clovis aux évêquesréunis à I'occasion du Concile
d'Orléans, en 511i5p.Le deuxiême,touiours dons I'ordre établi par Borétius, sous
Ve 6Ke Inc@it pistola cbmentissimi et beata mÚs ?tosta CbilübeHI, data l)er eccbsias
raro/#oZxPP
pez'ama/.P@xü,
est un préceptemutilé de Childebert1 (511-558)'"; le
troisiême,un pacteconclu enfie ce demier et Clotaire ler161; le qual-riêmetexte est
r
un édit de Chilpéricló2
; le cinquiême,un édit de Gontran,publié à la suite du
concile de Mâcon, de 585tós; le sixiême texte est un traité signé en 587 par
Childebertll et par Gontran donsla ville d'Andelot, et qui a été transmispar
Grégoire de Toursló4; le septiême est un décret de Childebert 11,de 596tós; il y a
aussiun précepte qu'A. Borétius attribue à Clotaire 11,mais que d'autres historiens
(n
r
i56Volt HI. Moldek,<< Kapitularien», dons l.ex7&o//zú; .A4zaeü#en,
vo1. 5, co1. 943
157(:lg:pz2
ünb À em;mlç181an,
.A/Gr:í(-@'.,PP.1-23
Í
i58Voir F.L. Gmlshof. Reage/roer
i r&f r.Pz Zzzmí,p. 3 et sq
L5qCblodolliiciwgbad @kcoPos
pistola,'L,MG\\ Cap., py. 'l 'Z
(n
lw Childebet'ü1. Re$spraec@tum,'Z,MG\l.Cap., pp. 2-3
G\ T'actuspm brote país domttomm Cbi]deberti et Ch]othaTii ngum,'3,MGH
lóz CZz'@e/za'
edzaxn, 4, .AfGl:l (-:@., pp. 8-10
iósG /cg/nam'/pwlfezú'rIRa,
5, À4G/:r(:l@.,PP.10-12
l
(''
a
\64PactzimGltTZchramtzi
et Cbiideberti11,6, MGH C(P., pp. 'L2-'L4
\ú5Childebeü seczltzdi
demtio,'], MGH CcP.,pp. q.5-T]
62
CcP., QP.'\-]
r')
attribuent à Clotaire feri«. Enfin, il y a un édit de Clotaire ll publié à la suite du
concile de Paras, cn 614ló7.
Le décret de Childebert ll du 29 février 596, ainsi quc le Paóz#i.Pm
/exom
.paàr et I'édit de Chilpéric reflêtent paus clairement des décisionsposes l:n
commun par le roi et les grandedu'royaume..Lacritique contemporaine
les
leur
nomme également <(capitulaires additionnels de la Loi salique », à cause de
transmission dons des manuscrits de cette loi:'s. lls proviennent d'un milieu
intellectuel spéci6tque,et ils parlent de serments, d'ordalies,de formules juridiques
issues de la tradition Renque. lls se différencient à cause de leur latin, avec des
expressions de la langue franque qui font déEautdons I'auge groupe de textes
(tmnsmis dons des' collections canoniques et dons d'autres. manuscrtts
ecdésiastiques). Chez ces demiers, i] y a une plus grande élaboration intellectuelle,
avec une définition pausprécise entre les responsabilités respectives de I'Eglise et
de la royauté, et I'on retrouve des pard]ê]es avec ]es textes de droit romain ou de
droit canoniqueióP.
Ainsi, le souci principal de I'édit de Gonüan, de 585, de
évêques et les / tirei séculiers, tout en déployant un arsenal de mesuras largement
r'l
inspíré de la tradition conciliaire et des loasromaines.
r'3
Ces textes hétéroclites ont une importance fondamentzle pour ce travail,
car ils constituent à câté des diplâmes royaux pratiquement les seuls documenta
issusdu pouvoirroyalau Vle siàcle.Le nombre.de.disposidons
qut y sont
r''\
r')
r''"l
contenues monde que les princes mérovingiens légiféraient sur les domaines les
plus variés. Les <<capitu]ú-es » sono un outi] Eondament21pour .mieux comprendre
le
fonctionnement
de la
monarchie
franque
-
ses leis,
ses structures
adminisUatives,ainsi que I'étendue du pouvoir royal. En ce qui conceme ce
dernier point, par exemple,les loasGuéespar les édits et les préceptespeuvfnt
bien renseignersur la nature et la portée de I'autorité du prince mérovingien. Au-
delà de ces informat:itens,
elles peuvent éclaircirles connexionsentre les
exhortations des évêques et I'acdvité léglslative mérovingienne. L'analyse de
quelques textes des (:l#'iZ#&na À4er02»ag/cu,
en relation étroite avec les canons des
conciles mérovingiens, permet+a de bien saisir les tensions ou les convergences
ióóCZb/am'
#. Pnneí@#a,
8, À4G/{C;@.,
pp. 18-19
16nCI)btadll.
Edictam, 9, MGH Cap., pp. 2Q-23
-s8(3. Tesüet, 'l.a d®lomatiqlle
nyalejrançóse,p.'3
i69 Voir K. Kroelschell, <(Recht und Gericht in den Merowingischen 'Kapitularien' )>,pp
736-765 ; sur les <<capitulaires >> mérovingiennes,
volt aussi de S. Esders, Rówúcúes
RecgÜ/nudÜbx
##d #7emlz
í/gkcúefKõ#@/xw,une étude portant sur le précepteque I'auteur
am.ibue à Clotaire ll ; L Woll, <(Untersuchungen zu Úberlie6erung und Eiginart der
merowingischen Kapitularien )>,pp. 17-29; F. Beyede, <(Das legisjative werk Chilperichs
1», PP. 1-38; W.A. Eckhmdt, <(Die Decretio Childeberti und ihre Ubehrlie6erung)>,pp. l71
63
entre les gouvernements des divers princes mérovingiens et la vision ecclésiastique
du rale du pouvoirpolitiqueà I'intérieurdu m2xwa7
l;ha//coram.
Par-là,c'est le
processus de chrisdanisation de I'autorité royale qui pourra êtl-e mis en lumiêre
Parmi les textos des (:l@/vaza/za
À4e/ozü/K#óa,
ce sont ceux qui traitent des rapports
entre [e roi et ]'épiscopat
qui seront ]e p]us ]onguement
abordé tout au ]ong de ce
travail. ll será question surtout de la letüe de Clovis aux évêques, du précepte de
Childebert ler, de I'édit de Chilpéric, de I'édit de Gontran, du traité d'-Andelot, du
précepte qu'A. Borétius attribue à Clotaire 11, et 6índementde I'édit de Clotaire ll,
de 614
Les diplõmes royaux
Un grand nombre de documents a été composédons la chancellerie
mérovingienne,
tels
que
les diplâmes
royaux,
les .pruer@Za ou
axcZ07zZaZei,les
ordonnances, les let#es, les jugements, les donations, entre autres. Au total,
environ deux cents chartesroydes de I'époque mérovingienneont été conservées,
dont pausd'une centaine fdsi6íée à des degrés variésJ70.
Grâces aux moines de saint
Denis, plus d'une lrentaine de diplâmes royaux authentiquesallant de 625 à 717
nous sont parvenus.En quoi les diplâmes royaux concernentce travail? lls
constituent I'une des manifestations les plus éclatantesde I'autorité royale. Ces
sont des textes de caractere juridique,
c'est-à-dure, rédigés dons une langue
ofRícielle.Leurs auteurs s'efForçaient ainsi d'écrire le plus correctement possible et
de conservei les tournures 6uées par la üadition. lls employaient des formulaires
qui pouvaient être des recueils assezhétéroclites de chartes conservées dons la
chancelleriení. A travers ces diplâmes, c'est I'autorité royale qui se manifeste, à la
170Sur les diplâmesmérovingiens,voir A. Giry, Maxxe/dez@)ámaügxe,
pp. 706-713; G.
Tessier,/)@ám
/z#xe /Wa'blxuHFmse,pp. 1-38 ; J. Vieila«l,
l.e bü# def zi@#wef /Wa x e/
cóa/zeiPnõúrde/l#og e mapa gze e; et aussi,D. P. Blok, {( Les 6omlules de droit romain
dons les actes privés du haut Moyen-Age )>,pp. 17-28. ll est difHtcile d'imaginer qu'une
activité administrative aussi intense a pu être développé sonsle concours d'un personnel
spécialisé,des notaires,des scribes,enfie auues. Ce personnel,aussibien que les
6onctions qu'il exerçait, sono désignés aujourd'hui pa: le temle de<( chancellerie )>,même
si celui-ci n'est apparu qu'au Xlle siêcle. Ce n'est qu'à la 6m du Mloyen-A8: qu'il a prós
I'acception de lieu oü I'on scelle ou encore celui de service des écritures (G. Tessier,
n
'1
l)@ómazzg e I'Wa&.,#mpúP, p. 2). A la tête de la <(chancellerie )>mérovingietme se trouvait
les référendaires; ils avaientla charg: de présenteraux bois les diplâmes à sigler et
parfiois ils les signaient eux-mêmes.Souvent, les actes étaient signés par plusieurs
référendaires à la bois, sons qu'on puisse identi6íer les 6onctions de chacun d'entre eux
(}listoiws'q,
'1
n
]
n
n
n
q
')
]
2R, Q. 23a. . « \.emouhnm
qzioquelxpalm,
mm se mmeril [alijasci
grauari, cottgmRatus
ix Entendas Maças Marcumqtle njnndarium, qü baec adereiussus juerat, intellfiwm uoluit>>,
}listoiws '{,'à, p. \91,.. {(Sido qtloque tqemndarins, qü attolüm wÓs Si©benhi tenueral et ab
Cbibedco mge iü prooocatusepal, Kt sen;itinm, quod tet7Qonfratris sui babnerat, obtetiemt,ad
CbiUebeübam agem,SiWbenh.Rlitlm, Recto Cbiberico. . .>à.
[l\ l.' V:\!:lama, Le laün desdipbmes nlyato( et cbaNespTiuées
deI' coque méroún@ettne,':ilü:u.
64
f']
demande des clercs ou des lalcs, pour conRKmer une donation à une église, par
exemple. Le roi exerçait ainsi le rale d'arbitre et de garant de I'état de droit.
Le problême reste, bien entendu, de savoir quels parmi ces documents
seront utiles tout au long de ce travail. Des recherches sur les diplâmes
mérovingiens qui ont eu lieu récemment, ef6ectuéesd'abord par H. Atsma et
ensuite par T. l<õlzer, ont démonüé I'existence d'un grand nombre de
EHsiGícations
ou d'interpolationstz. Pour la période concernéepar ce üavail, c'està-dize, du rêgne de Clovis à la Gtndes guerres civiles, nous avons sélectionné I'un
de seuls diplâmes dont I'authenticité ne EHt pas de doutes, bien qu'il s'agissed'un
documcnt interpolé. C'est un diplâme de 'Fhéodebert 11, daté três probablement
de 596í73
Le Pactusleais salicae
La loi date des Franca saliens a été trmsmise à travers de nombrcux
manuscrita, dont le plus ancien date de la Gín du Vllle
siêcle. Des recherches
récentes ont permis de déceler trois phases dons la formulation de cette loi, la
premiêre correspondant aux quarante-quatretitres initiaux, la deuxiême aux dtres
45 à 65, et la troisiême aux titres 66 à 78. Les soixante-cinq titres primitifs ont été
appelés Pad#i Z8ã ía.gane.
Un grand et un petit prologue, des épilogues et des textos
législatifs (parmi lesquelsse trouvent le Par/#i.Pm üwom.paaf de Childebert et de
Clotaire, I'édit de Chilpéric et le Z)erwz2o
C»/Zde&ezü)
ont été ajoutés à partir du rêgne
de Childebert ler. L'absenced'un prologue datant du moment de sa composition
rend difHícile I'identification précise des conditions dons lesquelles ils ont été
rédigésí74.Pendant longtemps, les historiens étaient enclins à croire que le PaaPJ
avait pais dormebien avant ]e rêgne de Clovis. Les Bollandistes présumaient que
17zCZa/zaeézzzbze
a#agwonr, fac-símile, éd. HI. Atsma et J. Vezin, France l à Vl;
l)ü
UrkKttdeK derMeroMnger, êà, T. V.üzet, MGtl. Diplomata wgumFrancomm et sti@eMemMtt@ca,
2 vais(le second volume de cet ouvrage est entiêrement consacré aux IZ@eiüü,des
diplâmes dont la seule trace se Houve dana les textes narratifs, chroniques ou <(vier de
saínts )>).
ns Die Urkllndett der MemMnger, êd. 'T. Kãzet,
MGH
D»hmata mgzlmFrancomm et estilo
À emwegzbu,
t. 1, 25, pp. 68-70.ll y a un aut:rediplâme de Clotaire ll dont I'authenticiténe
Fãt pas de doutes; i] s'agit d'une confirmation de dons testametairesà la basiliqueSaintDenis (22, pp. 62-64). Cependant,il est probable qu'il a été écrit longtemps aprêsla Hm
des guerras civiles, compre tenu de la mention à la basilique Saint-Denis, re6ondéepar
Dagobert en 624.
)
n
174P. Womlald,
<<.bx .çónÓü mld l/bdxw Re8& legislationand Gemlanic Kingship from
Euric to Cnut )>,pp. 105-138.
)
65
n
cela a eu lieu pendant que les Francs s'étaient installés à Toxândfiei75.G Waitz
situe I'événement au milieu du Ve siêcle,du temps du roi Chlodioni7ó.
Un épilogue, rédigé probablement au début du Vlle siêcle, attribuait la
patemité du Pac/xià un <<premier roi des Francs», sons toutefois donner plus de
précisionsn7. On a identiGlé ce mystérieux personnage comme étant Clovis : selos
K.-A. Eckhardt,le radar seraitdonc né sous le rêgnede celui-ci par I'muvrede
juristes connaissantle droit barbare178.
Néanmoins, le texte de ce prologue laisse
entendre que beaucoup de temps s'est écoulé enü-ele rêgne du premier roi franc
jusqu'à celui de Childeben, pourtant fils de Clovis, ce qui semblc disqualifier ce
dernier comme potentiel auteur de la loit7P.Selon 1. Wood, il n'y a rien dons le
n
prologue qui puissejustiâíerI'atu-ibutiondu Pad#ià Clovis ou à un nutre roi
mérovingien plus ancien. Son auteur n'aurait pas connu le nom du premier roi
nanc, et en le citant vaguement, il n'aurait Eãitque répéter la tradition courante à
propor d'un roi fondateur''". Toujours est-il que I'hypothêse selon laquelle Clovis
était à I'origine du radiar n'a pas été complêtement abandonnée.Nombreux sont
ceux qui afHtrment que le Pacz#iétait un travail comprenant des éléments de la
coutume et de la législation royale qui ont été compilé pour Clovis, peut-être par
r3
des hommes de loi franca, mais cet-tainementavec le concours de juristes
ro mâins18í.
Le petit prologue de la loi salique,écrit probablement à la fin du Vlle ou
au début du Vllle siêcle, incorporé par la tradidon carolingienne, et qui a survécu
dons un petit
nombre
vls 'qdvt lb. nnússen,
de manuscrita,
a mis en lumiêre
le rale
des pentes
L-'oUatlisationjtldicidn, k dmit phal et h procédwm
phale àe la L-oi
.çaógwe,
Collection Mémoire de I'Académie royale de Belgique, t. )al,IV, 25 et sq.
nó G. Wàjtz, l)m aá?Reco/dzr.çaZEíz»ex
l#ueÉee,p. 5 et sq
\nnPactualeis salicae,
y. 25B <(\)rimas rex Frattcomm statuit apÉnlo titulo ttsque
iaãkaw. . . >>.
disposüt
178Volt H. Brunner, De zicgeRecúzfKficÉzagü,
t. 1, p. 434 ; W. Wattenbach et W. Levison,
DellhcblandsGescbicbtsquebn
im Miüelaker: Voqút llttd Karolittger,1, Die Voqdt uon den
.HzZÜ/«e//
&zlí r He/nzóg?def Kbmúleger,
pp. 91-146, notamment p. 95; G. Kurth, (:bn&, pp
575-577
t]9 I'actas k$s sahcae, p. 25'à . <<...Sic t;eTOCbildebertus rex l)ost mnltttm abm tefp©us
.peNnnrüm/.. . i} ; voirJ.-P. Poly, <<La conde au cou. Les Francs, la France et la Loi salique )>,
pp. 287-320, notamment p. 292, n. 12 ; E. MWou-Nortier,
Paclm lzgü .çaúme et sur le privilêge d'lnlmunité
<<Remoques sur la genêsedu
)>, pp. 495-538 ; dons son analyse, E.
Magnou-Nortier considereque le noyau primitif de la loi est constitué pat:les premiers
quarante Bois premters titres du Pac!#i#Zz3
ía'gene(pp.499-502).
]so
l
l.N. Wood, TZe .A4emal%gzb/z ,K2}gdawr, P. lll
]*i .reza.,p 113 ; E. James,/ l#u/zcgz;p. 23 ; P. Geary, N;üía rede& IFm/za,pp. 1 12-113
]
3
)
)
66
)
r'l
r'3
r')
r'3
communautés Franquesdons I'élaboration de la loi salique. Ce prologue établit que
cette loi a été composée par quatre membres de I'aristocratie franque, réunis dons
trois assembléesau cours desquelles ils auraient examiné les motins de tous les
lidges, ayant donc présentéune sentence adéquateà chacun d'entre cuxtu. En
interprétant ce document, J.-P. Poly est allé plus loin que tous les autres historiens
le PaóZ#i#2ü i gane,dons son noyau plus ancien 6ormé par les quarante-quatre
premiers
titres,
remplis
de tarifa
d'amendes,
serait une
loi
franco
romaine
Êàite
dons la deuxíême moitié du IVe siêcle par des ofRtciers de I'armée romaine pour
leurs hommes, des troupes franques contraintes à la discipline militairet8s.Les
noms des auteurs inscrita dons ]e prologue(IP7roKmZs -dgo&aTZ, .ça&2m/ et M7íã«mÕ
seraient par conséquent ceux des ofHiciers franca de I'armée romaine. ll n'aurait
pas s'aglt de la mise en écrit d'une coutume tribale, mais, au moins formellemcnt,
d'une&x zü/aau sensromain du terme,un rêglementétabli en 350-353,sousla
pression de la nécessité de discipline, pm- le maitre de la milice et pm les olbciers
et acceptée par les troupes. Â travers les amendes, précise J.-P. Poly, les auteurs de
la loi ont
r'l
voulu
mettre fin au <<cycle des vengeances )>, qui chez les Francs
s'appelaitlagz&z,
typiquc des sociétésgermaniquest8'.Les IVe et Ve siêcle auraient
été ainsi marqués par la tentative de constitution d'un état de droit : le systême de
vengeanceaurait été combattu et réprimé, et le pouvoir royal émergent aurait
essayé de meta:e à la place un systême judiciaire inspiré de I'Empire.
Ultérieurement, loas de la prise du pouvoir par la dynastie mérovingienne, les
mutations dons la société franque auraient réclamé un aménagement. Les pausde
vingt titres ajoutés répondraient ainsi zux besoins d'une société beaucoup plus
r'3
InctPtpaçtus lego salicae,I'actua l.egkSalicae, DP.2.3 . <{Placüil auxliatLteDomitto atque eorum
'1
'1
[)roceTibus, ut pro semaudlxm itlter se pacis studium omnia itlcmmenta ]ürutum] tixan4m msecate
debemxt, el qnia ceteris getltibus it+ma se positis Íortituditlis bracMo prominebattt, ita etiam eos legali
auctoritatepraecelkrettt,ut itn(La qualitate causaramsunlerentcrimittalis actuo[et'minKml ExÜkmtLt
i@ttlr enter eos ebçti de pluviSmsuiíi qnaüuor hk nomittib s : Ubogastm, Arogastm, Sabgasttlset
Uidogaünsin ellas qual ultraRbetlz4m
si{ : in Botbem,Salebem
et Vt+idobem,qúPer tns manos
cozuenietltes omnes ca saram OTi@nessoLlicik dismtimtes de singuh iwdiciKnz demuenltll boc modo }>.
ns J.-p. poly, {<La conde au cou. Les Francs, la b'lance et la Loi salique )>,pp. 287-320.
L'analyse d'E. Magoou-Nortier est assezproche de celle de J.-P. Poly. Elle volt dons les
quarante-trois premiers anicles du Par/wfun cede pénal militaire dont on a reconduit le
príncipe et le contenu, tout en I'adaptant et le complétant jusqu'au Xlle siêcle, pm'cequ'il
répondait à une nécessitépermanente,celle de protéger les populations civiles des obus
des années )>.(<(Remarques sur la genêse du Pac/KTlz2& .çaúbne)>,pp. 505-506 ; voir aussi
P.S. Barnwe]], E7m@emn,
Pm@zczf
.z/zdK2/gr. TZe Romax Mexa J95--5óJ, p 97 et sq.). ll y a aussi
'1
'1
ceux qui, partant du príncipe que le royaumedes Francaétait la trmlsposition des sociétés
gemlanlques, soutiennent I'existence chez les Mérovingiens d'une procédure et d'une
conception de justice subüles,savanteset aussi autonomes par t:apport au Droit romain.
Ses principaux dé6enseurs ont été H. Brunner(1)exziaóe RecózfEeicgzag@
et J. Balon(.rlzzl2é de
DToit Saliqueq.
)
r')
i84J.-P. Poly, <(La conde au cou. Les Francs, la France et la loi salique )>,pp. 287-320
'1
')
67
'1
')
rq
tel qu'il est parvenujusqu'àaulourd'hui'"
zdnâ
Quelle que soft la date privilégiée par les médiévistes pour I'origine de la
Ê:i:hi.;l=:=.:;i$$;;
d'une soctété
le fond on volt que son but consistaità régler lesdisputasau sem
occupaíent une
rustique, et, dais leurs disposidons, les conflits entre les paysans
place privilégiée. Cependant, den que dons.sa forme, ]'ascendantromaín ne peut
Eã:lliÜI
h: ::ll:::=i'=H::: ç
a dans [e Paüzwfdes concepts ]uridiques romains ainsi que des inst:itutions issuesde
]a pratique judiciú-e romaine : le príncipe de la compositíon n'est pas propre.aux
Francs, ils ont dü I'importei des loas'de Rome:". Cette influence se poursuít
pendant le Vle siêcle ' dons certames adjonctions à la loi salique, il devient,jvident
que les souverains mérovingens s inspit-aient du Code théodosien, à travers le
Bréviaire d'Alaric, dons la mime en place de leur légtslationia8
Fabanclon par un indiúda
de ses nspottsabilités enoers bs siens».
i8óVolt E. Magoou-Notaier, <<Remoques sur la genêsedu P2zóüK
lz2& .ÇaÚrae
)>,P' 502.
i87L'étude de I'histoire politique du haut Moyen-Age est un exercice.três périlleux j outre
@.# ' u"#f
d# ]Xe aa XHe, p. 25) Les concepts oeuvent varrer non seulement d'un texto à
I'autíe, mais parõois aussi à I'intétieur d'un même document. D'oü la necessitéencore
d êtle attentif centre toute tentation de les appréhender comme des catégoriesabsolues.
]88Le code théodosien a été établi par une commíssion de seize spécialistesdu droit sous
/)
l
')
)
le rêgne de I'empereur'lbéodose,plus ptécisémenten 438. ll était composede seize
livres, subdivisés en titres, et puas en 'constitutions impériales .organisées par.ordre
chronologque. Une bonde partie du texteoriginal a disparu,mais il a pu êue reconstltue
à partir du Bréviaire d'-Nariz([zx /u'TzzmÕ,
ceuvredu roi wisigoth du mime nom, apparue
en 506, et à partir d'autres manuscrita fragmentalres.
l
J
68
r'3
r')
r'3
r')
r'3
Depuis longtemps, les ouvrages traitant de la pratique du droit à I'époque
mérovingienne montrent que le m2 m l;nw//ronwaP
possédait un systêmejuridique
proHondément influencé par la RomanitéísP.Dons ce sens, la loi salique ne doit pas
être vue conime le produit d'une mentalité agraire,archalqueet barbare, mais
cornme la tentadvede consüuction d'un <<Etat de droit ». Sesdéveloppementsà
partir de la Rmdu Ve siêcle font d'elle un instrument de I'exercice de I'autorité
roya[e dons [e m2#xw ];]zz#ramm. Les mesures contenues
dons ]a ]oi sdique
Font
entrevoir la détermination des princes francs à donner à cette nouvelle endté
« gado-franque)>une stabilité et une continuité qui à leurs yeux n'était possible
qu'en ayant recours à une synthêse juridique d'inspiration romaine. Plus important
encore, la maniêre à travers laquelle certames dispositions de la loi salique étaient
élaborées conjointement pw les princes franca, malgré les partages,peut aider à
mieux comprendre jusqu'à quel point les stluctures étatiques,ainsi que I'autorité
publique,ontété préservées.
La correspondance
l.es Epistolae Austrasicae
r')
C'est dons un codex nazaréende la Bibliothêque d'Heidelberg, que
I'érudit
M.
Freher
a trouvé
une série de lettres
franques,
qu'il
a publié
en 1613t90.
Quase éditions se sont suivies,avant celle de W. Gundlach, en 1892t9i.Dons un
article peru en 1888, W. Gundlach a analyséles principaux problêmes posés par
cet ensemblede lettres.ll s'agiraitselonlui d'un recueilde lettresconstituéà la
cour austrasienne
r'l
sous I'inspiration
de la reine Brunehaut,
vers la 6ín du VleiPZ.
Mais c'est G. Reverdy qui a le mieux su établir la chronologte des diverses lettres,
en les confrontant avec d'autres chroniques, comme les HárZo/mii9s.
L'objectif des
l#á/aéze ..'4xi/zaízcue
était de souligner le presdge de I'Austrasie et de ses souverains.
Les quarante-huitmissivesqui Fontpanie de cette collection émanentdes plus
lsn V. 'Wte:adKet, ALlgemeine Zustande nttd Bachtsqlstànde RegerEttde des Westümkcben B.eicbs,
<lus RamarlumM.edilAeü)>, pp. 23-A5 , B.. Zallnet, Gescbicbte
derFraxketzbis carmim des6.
/ ÓM //denl p 120 et sq. ; O. Guillot, <<La justice dons le royaume Franc à I'époque
métovingienne )>,pp. 653-731 ; L Pietri, <(Grégoire de Touro et la Justice dana le royaume
des Franca )>,pp 476-477; P. Geary, N;alKaxü?de Zzl;l,uxm. 1,? ma de méhPz%gl?; l.N. Wood,
TZe/UemmmWa&#gíiami; K.F. Wemer, <(Les originem(avmt ]'an Mi]) )>: du même auteur,
volt
nxsü }qabsa
ce de h nobbsse.
\oüCo@íisJtancicae
Historiae,l, DP 182-212
''~ BpistolaeÁustrasicae,MGH, E»stolae \
r'l
]92W. Gundlach, {( Die Sammlung der Epal/aüe..'Íai/m#cae», pp. 367-387
í93G. Reverdy, <{Les relations de Childebert ll et de Byzance)>,pp 61-85
\
69
r
)
)
)
)
)
l
grands personnages : rois, t-eines, empereurs, évêques et h.auto dignitaires: Tout
)
était réuni pour montrer non seulementque I'Austmsieavait un long passé,mas
aussi que ses dirigeants étaient des interlocuteurs privilégiés de I'Empire. Des
3
quarante-huit lettres, vingt-trois concement des échanges entre la cour de Meta et
']
Byzance. Ces <(lemes austrasiennes>>
ont vu le tour pendant le .rêgne de
3
Childebert 11.Trois autres, pausanciennes,avaient été envoyéespm Théodebert
'3
'3
')
Ter et puas par Théodebald ler (548-555) à I'empereur Justinien.
Parmi les documents des l#/f/o&e .4#i/nadruequi seront utilisés dons ce
travai], il y a tout d'abord les deux lettres de saint Rémi à ClovisíP4,et celle qu'il a
envoyée
aux évêques }:léraclius,
Léon
et ThéodosetPS. La lettre d'Aurélien
à
Théodebert ne pourrait pas non plus être mise de câté. Cette missive désigne les
qualités que I'auteur, vraisemblablementI'évêque d'Arles, attachait à I'exercice de
la royautéí96.ll seráutile de comparei ]e porUait du prince idéa]présentdons cette
letUe avec ceux qui sont brosséspar Grégoire de Tours et par Fortunat ; c'est un
moyen de savoir quelles étaient les nuances de la sensibilité chrétienne à I'é@rd du
pouvoir roya] en Gauleau Vle siêcle.Les lettres de Théodebet-t07
et de
ThéodebaldíPS
à I'empereur
Justinien,et puascellesde Childebertll et de
Brunehautadressées
à I'empereur,à I'impératriceet au patriarchede
Constantinople seront aussiutilisées, mais dons un nutre reglstre. Ces derniêres
lettres traitent de trois sujetsmajeurs: la requêtede libération du petit-Gílsde
Brunehaut, ]'annonce de ]a majorité de Chi]debert ]] et la demanded'alliance et de
paix perpétuelle avecI'Empire.
n
í94llÜbüioZze,4xr/nunane,
l et 2. On adoptara ici la numération proposée pm' W. Gundlach
lqs E$sLoheA14strmicae.
\9ú EPslohe.Aastrmiçw, l.Q
í97l=pzizoZze..4wí//uízane,19 et 20
)
í98 lâÓÜ/a&e..4xT/nulzaue,18
)
l
l
70
Premiàre partie
Imitatio Imperii
7Í
CHAPITREI
L)AUTORITE DES PREMIERSMEROVINGIENS
QUELS FONDEMENTS
72
?
n
11y a trois façons distinctes de traiter la question de I'origine de I'autorité
des premlers princes mérovingiens. La premiêre, et aussi la plus. répmdue,
présente Childéric, et surtout Clovis, comme les conquérants de la Gaule romaine,
qui auraientréussià imposerpar la force desarmesleur pouvoirsur une
autre perspe(nve, tout en admettant I'importance du facteur militaire dons la
construction de la royauté franque, insiste sur la <<sacralité palenne >>de la dynastie
mérovingienne. Ainsi, c'est leur prestige sacré, issu des traditions de I'ancienne
Germanie, qui aurait Eaitd'eux des rois sufHisammentpuissants pour assurerleur
hégémonie sur les Francs et par conséquent sur la Gaule. Ces deux premiêres
penpectives partent du príncipe que les Franca constituaent un groupe
n
sufHisammentpuissantpour assurerla soumission complete des Gallo-Romains et
la maitrise de la Gaule. Une troisiême perspective,qui est celle des auteurs
<<romanistes», soutient que la légídmité de la dynastic mérovingienne est
indissociable de ses rapports avec I'Empire. C'est cette demiêre peste quí será
exploitée tout au long de ce chapitre, avec une attention spéciale au problême dc
la titulature des rois fmncs. ll s'agít de soir dons quelle mesure les bens étroits
entre les Francs et I'Empire, depuis I'installation de ces premiers en sol romain
jusqu'au rêgne de Clovis,'peuvent arder à comprendre la nature de I'autorité royale
mérovingienne. Aprês un bref rapper de ]'évolution des Francadons le cadre de
I'Empire, trois moments distincts de I'histoire franque seront évoqués, c'est-à-dire,
le tombeau de Childéric, à Tournai, la conversion de Clovis au catholicismcet
I'entrée triomphale de ce demier à Touro. lls aideront à mieux comprendre
comment se présentait la légitimité royale mérovingienne au début du Vle siêcle.
n
r'l
73
)
)
Les Franca et I'Empire
3
)
3
<(Nec DeraFranca Galliamm possessioTleni
subi amam ac stablLemjom
l)tltabant, ?iisiilha InDerator suis likTis comi)rabauLsset»xm
.
3
3
La montée en puissancedu m2x#ml;hn ramalest le fãit dominant de
'1
I'histoire
'3
'3
'a
contingents de Salienssur le territoire de l;Empire, au milieu du IVe siêcle, et la
mort de Charlemagne,au début du IXe siêcle. Le mgx##7
.f;hnrama, au milieu du
Vle siêcle, comprenait pratiquement toute I'ancienne Gaule romaine, à I'cxception
de la Septimanie. Trois siêcles plus tard, il s'étendait du nord de la péninsule
lbérique
de la Gaule dons la période qui sépare I'installation
à la Pannonie
et de la Frase à I'ltalie,
et .il
état
des premíers
reconnu
par scs
contemporains comme le succcsseurde I'Empire romain en Occident. Dons son
ouvrage
consacré aux guerres gothiques,
I'historien
grec Procope
de Césarée
(v.500-v.560) présente une interprétation de I'expansion franque qui va à
l;encontre d'une vision três répandue qui montre les Franca comme ceux qu ont
conquis la Gaule à I'autorité de Rome. En écrivant que les Francs pensaíent ne pas
être 'capables
d'assurer d'une façon
süre la possession de la Gaule sons .que
I'empereur donne son accord, il les présente moins comme les conquérants de la
Gaule que comme les <(délégués» de I'autorité impériale,du moins comme ceux
qui se trouvaient dons une posidon hiérarchique infédeure Faceà I'Empire.. Cette
afHtrmation de Procope doit être, bien entendu, jugée à I'pune du point de vue
<<
pro-impérial >>qu'il présente dans la plupart de sesouvrages : du moins dons ses
rq
ages ofRciels.ll'n'est pas étonnant que celui qui s'est Eãt connaíüe pw la
gloriâcation de Justinien et de sa politique de reconquête de I'Occident présente
les Franca comme des 6tdêlessu)etsde I'Empire. Toulours est-il, et c'est I'idée
principale à retenir du texte de Procope, que la perception par les Francs de
I'existence d'une relation hiérarchique entre eux et la <<romantté>>-- pas
uniquement I'autorité impériale elle-même,mais le plus souvent cet ensemble
d'idées et de pratiques politiques héritées de I'époque oü Rome dominait tout
ouvi'
r')
n
I'Occident
-- semble n'être pas étrangêre
à la puissance du mg /m If;huxrom#P. A
premiêre vue, il peut pnaitre évident que I'historien.grec Eãit réürence à une
approbation
n
n
n
de I'empereur Fondée sur sa supériorité
chapitre, I'idée selos laquelleles Francs se sentaient incapables de maintenir leur
domination
sur la Gaule sons I'assentiment império peut avoir une signi6ícation
plutât politique, ou même idéologique,que militaire.
n
n
i99Procope,l)e óe.%7
GozÉzm,
111,33,P.417
r' l
r'')
)
]
militaire sur les Francs.
Néanmoins,et c'est précisémentcelaqu'on essayera
de montrer au coursde ce
74
'n
<(Idem @t4d Mogontiacum tdbt4Bos le$oRis seMae GaLlicaTtae Francos
iamentes, cnm uaRarenttirl)er'rolam
Galliam, sic a(Wiút, Kt twcentos ex bis
cactos corara uettdiderit >>zm.
11y a peu de renseignementssur I'origine des Francs,et il va de même
pour la dynastie mérovingienne. Absents des ouvrages de Tacite, Tite-Live,
Suétone, Dion Cassiusou César, les Francs apparaissentpour la premiêre bois
dons I'H/r/azia .4ag#iZa-- recueil de biographies des empereurs romains d'Hadrien à
Numérien, compilés au IVe siêcle.D'aprês le récit, lors d'une razzia en Gaule, ils
auraient été battus prós de Mayence par le htur empereur Aurélien (271-275),
dors tribun dansune légiongauloise.Les mchéologues
et les historiensont
maintes boissouligné que la particularité des Francs se trouvait dons le fMt qu'ils
étaient des groupes de populations d'origines différentes -- les Chamaves,les
CZaa#an.les Bructêres rassemblés dons le but de résister aux assautsde I'armée
romainezoi. L'« imiption » des Francs dons les sources romaines est assez tardivc si
I'on compat-eà d'autres peuples germaniqucs, conune les Saxons, connus depuis le
premier siêcle ap. J.C. Toujours est-il que ce retard, tout relatif il est vrai, ne veut
r'3
pas dure que les Francaà I'époque de Clovis étaient des barbaresfl-dchement
sortes des forêts de }a Gcmlmie
Ce retard n'a pas non pauscompromis leur réussite : si les premiêres
installations de groupes francs dons les tenitoires de I'Empire ont débuté verá
züü Ç'iü .Azinlimi UI, 1., Hktoin .-'hgaste. Lei efWereurs romàm deslle et llle siêcbs,êd. et \tad.
h.. (l-kxns\rWnX, y. 8\5-. <<Aurélim, trihn de la Vle h$m GaUcatta, battit compktemmtlMs de
Ma)eme lesFrancs qui rauaHeaient
tour la Gaule. ll en tua s@t cenasetjtt uendw atü( enchêwstTois
c?
üf &axTJwa.pnkambn20.G. Kurth situe I'événement en 241 ap. J.-C (Clbzú. p. 43),
tandis que M. Verlinden croit qu'il a dü avoir lieu donsles années256-260,seusle rõgne
de Valérien, soit à I'aller, soft au retour d'un raid des Francaen Espagneet au Nord de
I'AfHque(M.
Vedinden, l,eí ankz ef deÜJm
r é#g/úz@wee BeÜzg#e,
p 12 et sq.).
zoiL'endroit probable oü cette« ligue 6ranque)>s'est constituée se situe dons le Bas-Rhin,
entre Xaílten et Nimêgue. La région en question, qui n'était pas la patrie premiêre de tour
les peuplesqui composaientla <(ligue franque)>,appmaítindiquée dons la Table de
Peutinger, une copie du Xlle siêcle d'une carte romaine, et aussi dana la Gae/7?.gaillgwe,
de
Procope (De &eúbGozgzm,
1, 12, p. 62 et sv). Aux premiers groupes se sont ajoutés aprês
des peuples qui habitaient I'intérieur de la Gemlanie
l
les Angrivariens, Bructêres,
Tenctêres, Ampsivariens, Tubantes, Usipêtes. Les Gouillesréaliséesdais la vallée du Rhin
ne révêlent dons leur cultura matérielle aucune spéci6ícitéimportmlte qui leur
difâérentieraitd'autrespeuplesgermaniques.Elles ont mis à tour un mobilier filnéraire
modeste, la pratique de I'incinération et la diffiision d'un type de céraíníque dit <<protofranc >>(P.Périn et L.-Ch. FefHer,Leí l;ruxax /, .d Zzcn g ék de & Gaa#, pp. 17-35 ; voar
)
'x
Qus«, B.. DenvouWeol La jomiatim de I'E.ün@e et les ixuasions baúans, l\jl
: Des od@nes
ger'p7zaüqztes
à ]'auêtlemepltde DiochtieTZ,py. 260-2]9 , L. Mnsset, Les iltuadotls. Les uaglles
.germzz
zg er,PP 116-132).
l
r 'l
h
]
75
l
'1
n
'3
'n
'3
')
28920z,environ deux siêcles plus tard ils éüient devenus les maitres incontestables
de la Gaule, ayant incorporé I'Aquitaine, le royaumedes Burgondes.et la
'3
Provence. Bien entendu, si I'on accepte la <<légende noite » des Mérovingiens, il
est três dif6icile d'cxpliqucr comment cet exploit a été accompli, à moins d'avoir
recours à des causes<(inationnelles>>.C'est ce qu'a fàit F. -Lot : selon lui, un
<(miracle » avait conduit cette pente ba.ndede gueniers cantonnés prós de Tournai
et commandés par un talentueuxroitelet, à déplaccr I'axe du pouvoir en Occident
et à le transportemde I'ltalie et de la vallée de la Garonnevers la valléede la
Seine20s.
L'idée d'un « miracle )>va de paioavec la représentation de Clovis conlme
un conquérant bmbare ayant soumis la Gaule avec une horde de gueniers qut ne
comprenaientstrictementrien à la civilisationromaine204.
Le Ve siêcleen Gaule
aurait
été,
selan cctte
interprétadon,
marqué
par la fondation
du m2#aw 1%w/eram/m
et pw le triomphe des Franca sur les Romains"s. Une teve afHrmation a trota
consequences'pour I'étude de I'autorité royale chez.les Mérovingiens : la premiêre
consiste à la présenter comme le fmit d'un droit de conquête.; si les Francs ont
tenu la Gaule, c'est parce qu'ils I'ont soustraite à I'autorité impériale. La deuxiême
conséquenceest qu'une bois associéeaux exploíts militaires.d un chef barbare,]a
royauté mérovingienne serait devenue essentiellemcnt militaire, patrimonialc et
absolue. Le roi serait un chef de guerre et le tenitoire du royaume son butin, qu'il
r"'\
utihserait comrne il voudrait. Troisiêmement,la conquête ayant signifié le
tliomphe des <(Germains >>sur les <<
Romains >>,1'autorité des rois mérovmgtens ne
pouvat que reRéter la hiérarchie issue de cet afRontement. Elle s'exercerait donc
n
q
différemment selon I'origine ethnique des habiUnts du m2 m l;ku roam, en
privilégiant les Francs au détriment desGolo-Romains.
3
'3
'1
La principalecritique qui peut être fhte à I'idée que les Francaaient
conquis la Gaule aux Romains concerne les conditions de leur établissementdons
les â.ontiêres de I'Empire. Les premiers contacta of6iciels des Franca avec
I'Empire remontent bien avant le rêgne de. Clovis, lorsque les premiers
)
')
l
h
contingents francs ont été installés en Gaule par I'administration impériale, à la Gín
du [[[e siêc]e20ó.
],es recherches archéologiques récentes ont montré que les
202Voir M. Heinzelmann, G ülcóe PmiaPaE/t@Ó/e
é2Ó0-J27),
P. 614, à propôs du Jüed#ide
'1
l
l
n
l
Maximiaílus.
znsF. \n\, Lesdestitlées
de!'EmPin enOci;Metia
de395 à 888, P:291
204ll y a une critique percutante de cette interprétation dons I'artide de KF. Werner,
« Conquête õ-anquede la Gaule ou changementde régime?)>:pp 1-11; volt aussi, du
même'auteur, <(La 'conquête Franque'de la Gaule. Itinéraires historiographiquesd'une
erreur )>,pp. 7-45. soir aussi, sur le Ve siêcle, M.B. Bmgulêre, lzzzáu/wme/ ópz da/ZJ&
Gaab ãa Ve süçk.
)
z05Pour les divetses hypothêses sur la signification du Ve siêcle, volt E. Padagean, <(Dais
le miroir, à uavers le miroir : un siêcle de déclin du monde antique )>,pp' 201-235.
)
)
zoóLes modalités d'intégration des Franca étaient surtout militaires. L'année romaine,
exténuée par ]es guerres civiles et les conflito avec les Parthes et avec les Getmains, et
)
)
l
)
76
critêres qui étaient généralementemployéspour qualifier les inhumationsde
<<
germantques >>ou <<
franques >>n'avaient pm une valeur ethnique, mais reflétaient
uniquement I'évoludon chronologique naturelle des pratiques vestimentaires et
hnéraires. Les caracteresdits <<
germaniques>>sonoen Eaitreprésentatifsdu début
de I'époque mérovingienne, et ils sont par ailleurs communs aux Germains aussi
bien
qu'aux
Gallo-Romains,
tandis
que ceux qu'on
tenait
pour
<<romains>>
appartiennent à une période ultérieure. Ces recherches ont eu une implication non
négligeable tour ]'histoire politique : I'hypolhêse selon laquelle la fondation du
mg m l;M rama a été marquée par une opposition entre Franca et GalloRomains, plus précisément par le triomphe des premiers sur les dcrniers, a perdu
I'un de ses principaux arguments2". Elles renforcent pa- ailleurs les conclusions
n
confrontée
au
dépeuplement
de la Gaule,
avait
un
urgent
besoin
d'ef6ecti6s.
L'administi-ation romaine a 6íni par incorporar des prisonniers Francs par petits groupes
aux troupes qui msuinient la dé6ensede la Gaule et a aussidéplacédes t:ribus<(pacinées)>
vers les régions plus ou moins vidées de leurs habitante. Les réfiigiés ou les capd6s étaient
installés dons ces tearescomme &eA étant obligés, en échangede leur titre de propriété,
n
au sei-vicemilitaire. Les tearesqui leur étaient afHectées
héréditairementet de façon
inaliénable étaient exemptéesd'impâts. Les lotes ont été particuliêrement nombreux en
Gaule du fàt de la messe de prisonniers que les Alamans et les Francs avaient laissésloas
de leurs incursions durant le llle siêcle -- !a seule bois oü les Ftalics se sonomassivement
engagésconta-e
I'llmpire. Les sépulturesà armeset bijoux de la secondemoitié du IVe
siêcle et de la premiêre moitié du Ve siêcle mises à tour dons le notd de la Gaule ont été
attribuées pendant longtemps âux l-.ates.En Eãt, comme I'a démonüé K. Bõhner, alors
que les premiêres colonies de Lotes appafaissentdons les sourcesécrites à la 6mdu llle
siêcle, les tombei leur sono postérieures de plus d'un siêcle. ll y a encore d'autres
évidences qui ren6orcent la thêse de Bõhner : la richesse du mobilier hnéraire était
typique de groupes socia]ementaisés,et non de ceux qui comme ]es ]3tes possédaientun
statut médiocre; la répartition géographiquedes tombei ne coincide pas à celle des
pré6ectutes de Lotes. Ainsi, elles ont dü appartenir à une vague de nouveaux venus en
Gaule qui béné6iciêrentd'un statut particulier, celui d'auxiliaires engagéslibrement et à
titre individual dans I'armée romaine (K- Bõhner, <(Zur historischen Inteípretation der
sogenaní-ttenLaettengrâber >>,p.139 et sq. ; voir aussi M. Bianchini, « -Âncora in tema di
unioni tra barbari e romana>>,
p. 225-249).
n
n
n
n
z07jis
archéologues allemands, au long du XIXe
siêcle, ont consacré I'expression
<(cimetiêres par gang:es>>pour qualiõíer les nécropoles qu'ils qualifiêtent de
<(gemaaníques
)>, dais
la mesura oü leur abre de répaí-tition
correspondait
grosso modo
à
I'itinéraire du déplacement des Gennaniques occidentaux tel que les sources narratives le
rapportaient. Ces nécropolesétaient considéréescomme I'expressionla plus safe de la
<<
colonisation germanique)>qui aurait suivi I'entrée des peuples barbaresà I'intérieur des
frontiêres de I'Empke(P. Périn et L-Ch. FefHer,Leí J+u/zax,
vol. 1, p. 355). Une critique
paus radicale à la thêse des mchéologues aHemands du XIXe siêcle a été soutenue plus
récemment par un groupe de chercheurs dont Fàsaient partie P. Périn et L.-Ch. Feffer.
Pour eux, la notion mêmede <<
cimetiêrespa- rangees)>était discutabletmatdu point de
0
vue chronologiqueque du point de vue ethnique.lls ont aussinoté que ce type
d'orgaltisation linéaire n'était pas née en Gei:made, mms dons I'Empire avant les
invasions du Ve siêcle(79uH.,
pp. 355-358). Voir aussi H. Ament, <{Franken und Romanen
im Merowingerreich als mchâologischesForschungsproblem )>,pp 377-394.
0
0
77
(
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(
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'1
n
n
n
n
n
des travaux d'histoire mérovingienne publiés notamment depuis une vingtzine
d'années et qui ont souligné le Eãit quc'les Francs n'auraient pas.5'gemaanisé» la
Gaule, mais qu'ils auraient été progressivement assimilésau sem d'une population
largement plus nombreuse.
n
n
n
n
n
La trajectoire politique de Clovis, I'autorité qu'il exerça sur les Francs et
sur les Gallo-Romains, peut etre mieux comprime à I'aune des.bens ofHciels entre
n
ces deux peuples. Aucune volonté destructrice.ou. conquérante n'anímatt ce
groupe de Saliensdont est issuela dynastie mérovingienne : une bois établis dons
les tearesde I'Empire, ils ont été leurs plus fidêles dé6enseurs,même lorsqu'il était
question de combatüe
n
n
d'autres peuples germaniques'o'.
( Contra ]'ostupt14mi$tt4r GaLLieltusçumAt4moh et Clat4üo dtlce, quiPostea
imperiKm oPtitiuit, l)TiTlc4)egetteTisConstará Caesaüs RostTi,bellHm iniit, et
mm mtiUh auúüis \'ostunzt4s izuawtur CeUcis atque Frattcicis, itt beLLum
cum Vice(Mnopmcessit,cllm que i77@ütimpaMc4aueratlP".
n
n
n
z08Les Francs rhénans,connus à partir du Vlle siêcle comme <(Ripuaires )>,ont été plus
tenacesdons leur combat contre I'amlée romaine de Germanie supérieure. Ainsi, à
plusieurs reprises ils s'emparent de Cologne, Mayenceet Traves, sons. parven'r pour
autant à un controle efRícacede la tive duche du Rhin (Sur I'implmltationdes Francs
<<
ripuaires>>
sur la tive gauchedu Rhin, voir E. llwig, <(Das Civitas Ubiorum, die Francia
Rinensisund dm Land Ribuarien)>,pp. 1-29). Au'Ve siêcle,le génétalromain Aetius,
nommé maiue de la milice pour les Gaules,a signé aveceux un traité qui les,a apatsés,au
moins temporairement. Selon les écrits de Jordanos,Aetius aurait dompté la barbárie
n
n
franque
au
point
de
la
torcer
à
servir
I'Empire
romain
:
{r-Hedm
.Pa/nózm
/##f
.pnuenu/
militibns, romanasttipublicaesingulariternot s qü Frattcommbaümiem immensiscaedibtlsserün
m,m.zxa
z32@eda
dueXZ)w/
)P(DemZ'mfgea:cú,
34, p 10q. Leur toyaume, nommé pat un historien
n
du Me siêcle, 1%u#íza
Róe#epzilhcomprenat ]es vd]es de Metz, Tou], Verdun, ainsi que les
Ardennes et la Meuse depuis Tongres et Maastricht jusqu'à Dinant(M. Rouche, C&íü..
p 181).Aprês la mort d'Aetius, en 454, les Ripuaires battent son 6HsAegidius et s'dlient
avec les Burgondes contra les Salienset les Alamans. Pmbablement vensle milieu du Ve
siêcle, ils se sono rassembléspour 6onder un royaume ayant pour capitale la. villa de
Cologne.ll ne faut pas, toute6ois,exagérerI'oppositionentre Franca<<
saliens
)> et
{( Rhénans
)>. M. Springer
attribue
la notion
moderne
et distinctive
de <(Saliens )> à une
interptétation exagétéedu récit d'Ammien Mmcellin « Saber und SalischesRecht -Beobachtungen zu den Wõrtern .çaú2und .çaómf )>,p- 485 et sq. ; voir aussi, F. Staab, <(Les
royaumes franca au Ve siêcle }>,pp 539-566). Efbectivement, durant le rêgne de Clovis, les
{( Saliens >>et les <(Rhénans )>sont parvenus à une alliance durable, jusqu'à ce qu'en 507
'1
I'aristocrade du royaume de Cologne le recotutaissecoínme son roi(F:lúrozmi 11,40, PP.
89-91)
z09Ga/2e f D//a yll, 1, ül/az» -HagwJ/e,
p. 815. 1-orsde sa campagneen Gaule,Julien
I'Apostat a eu recours aux services des' soldats et des généraux Rancs. Ces mêmes
hommes allaient le proclamer Auguste en 359 à Pauis.Panrü eux, il y avait Silvanus,
l
l
l
devenu
empereur
en 355.
Voir,
à ce propôs,
M.
Heinzelmann,
GaZeiróe
Pmía@oKrz%0Ó& éZÓO-
-íZ79,p. 695). On peut mentionner aussi le général Mérobaude, devenu plus tard I'un des
ofíiciers lesplus puissantsde I'Empire. Nommé généralissimeen 375 par Valentinienler
(364-375), et puasmMtre de la milice frmlque sous Vdentinien 11.(375-392), il a été Cônsul
à trois reprises,en 377, 383 et 388. Grâce à son hlitiative, plusieursde sescompatnotes
}
l
)
78
Jusqu'au Ve siêcle au moins, I'interaction entre les Francs et les Romains
s'est manifestéesurtout à üavers la coopération militaire. ll est tour de même
difRíciled'établir un récit cohérent et exhaust:ifdes rapports entre Romains et
Francs jusqu'à I'avênement de Clovis2to.Néanmoins, en ce qui concerne I'aspect
militaire de ces rappon, les textes sont plus "bavards". lls montrent que les
Francs sono devenus indispensables au dispositif militaire de I'Empire2::. L'amaée a
été sons aucun doute le principal instrument de <<
romanisation des Francs».
L'avênement d'ofEíciersFranca dans les hauts rangs de I'armée impériale a débuté
à la même époque que les accords entre les Saliens et les Romains, c'est-à-dureau
IVe siêcle. Comme le montre le texte-ci haut, déjà seus le rêgne de Postume (260
268), à en croire I'H/rZo a HwgwfZa,des troupes auxiliaires franques avaient
combateu aux câtés de I'empereur cona-e des Gemlains (Francs y compras) qui
ravageaient la Gaule et une partie de I'Espagne.
Les tentatives des quelques chefs 6rancsde prendre le pouvoir à Rome,
et les conflits entre ces demiers et les généraux romains n'ont pas empêché
I'établissementd'une coopération durablezu.En 406, 1orsqueI'Occident était la
prole des assaillants Vandales, -Nains et Suaves, les Franca ont combattu aux câtés
des troupes impériales.
« C07tueaew
partes, u üúmtls,
itt camposCatalLlnicos.Eram aukm positio
loa declitÀ tt4nzore itt editam coLlis excmscetls. Quem l+terque ct©ieRS exeTtitus
obtinew, baia loa oPovttlRitasnon pagam beRe#ciumcoam, dextrampaüem
\:\= nni mm stlis, sinistraml V.omani et Vesegotbaecuni auxihaTiis acctQan4nt,
ont pu accéder aux hauts range de I'armée romaine. Sa 6idélité à Romã était indiscutable,
r"'\
au point qu'il n'a pas hésité à combantl:cles Francs.(bmgé d'une expédition punitive
hivemale contre les Francs, Mérobaude a traversé le Rhin à Cologne et a battu les
Bnictêres, Chamaves, -Hmnüa/# et CZaê2 (Ammtan Mmcellin,
Eie/za Ger/amm l-z&n .gwz
S@'enw#4,XXXI, 10, 6 ; XV, 5, 6).
zíoE. Ewig, « Chlodwig )>,co1.1863 1868
n
n
l
2n Voar, par exemple, üx/az/rMgw@, p 815 et sq
zn ll y a eu, par exemple,Argobast, maitre des milices, nommé mentor du jeune empereur
Valentinien ll pa' Tbéodose et vainqueur des Franca rhénmls en 389. C'est lui qui
effectivement dirigea les aHhres publiquei en Occident jusqu'à sa chute en 394. ll con6íe
à d'auues Franca les postes militaires les plus importante, s'ingere dana I'administration
civile et breve I'autoritéde son pupille au point de quersous sesyeux un membrodu
n
n
l
consistoire
et de déchirer
le décret
de destitution
que I'empereur
lui
avait
remos.
Toute6ois, aprês la mort de Valentinien 11,en 392, il n'osera pas revendiquer le uâne
impérial. ll préféra continuer à gouvemer I'Occident par personne interposée : avec le
soutien de I'armée, il proclama auguste un 6onctionnaire du panais impérial, nommé
Eugêne. Jusqu'à sa déÊãitepar Théodose, Argobast favorisa sons hésiter la réaction
palenneeí] Occident(E. Zõllner, Gefcgzcg/e
derl#w Ée &ü r 7@ e deió. Jaózó#de/]n.
p
]
l
)
79
n
mlictoque ü cac mine eirasluxo ceüametl ine nt. DeMmm itaqt4e comum mm
n
n
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Vesegotbis
TbeodeTicus
tenebat,
sinistmm
.'\etit4s
cnni Romanas,
coaloca7ttes
i
media Sattguibanum, quem st®eriws wU bmus pra(disse Ala?tis,
t)rotÀdentescautioni PiilitaTi, ut eum, de cui14sa?limo minus])raest4mebant,
jtdelium tuba
collcLuda'ant)p\b.
Ce texte raconte comment, en 451, a eu ]ieu ]a bataille des ChampsCatalauniques,opposant les nuns aux Romains et leurs troupes auxiliaires.Cette
bataille í-eprésente,en el'Fet,une étape fondamentale dons I'histoire des rapports
entre les peuples germaniques et I'Empire. Bien sür, la menace représentéc par les
Huna a dü pesei dons la décision de Homter une telle coalition, mais cela a prouvé
aussi I'étendue et la solidité de la liaison entre ces divers peuples. Wisigoths,
.Namans, Burgondes, Saxons et Francs Saliens, ont tous combattu aux câtés des
troupes romaines Faceaux nuns. La victoire, même si elle n'a pas éliminé
durablement les menaces militúes qui pesaient sur I'Empire, a montré combien
cespeuples avaient lié leur destinéeà celle de Rome.
L'un des exemples les plus remarquables de cet attachement des Francs à
['Empire est ]a ]égende de ]'origine troyenne. ]iln efHet, ]e dcuxiàme et ]e troisiême
livre des chroniques
de Frédégaire, ainsi que le lióer
HÜ/o ae Fnu7/rama,
rapportent que les Franca descendaient de guemers ayant füit la ville de Troie à la
suite de sa destTuction par les Grecs. Jusqu'au XVle siêcle, I'idée que les Franca
étaient les descendants des Troyens a connu un vif succês. On la retrouve dons la
CBm/g e deMo/dar, dons les Gnuzzdei
C»m /g ei de Fxn re, dons le polme que
Lemaire de Belges (1473-1525)a ofFert à Louis Xll et aussi dons la l;Mxaa&, de
Ronsard2t4.
Les conditions dons lesquellescette légendeest née et s'est développée
zis Jordanos, l)e nóxi .geüalf38, p. 109 ; }ãlçüzhf 11,7, pp. 48-50. Volt M. Banniard,
« L'aménagement de I'histoire chez Grégoire de Touro : à propor de I'invasion de 451
(n.L ll 5 D », pp.5-38.
z]4Volt à ce sujem,C. Beaune,<(L'utüisation politique du mythe des odgines troyennesen
France à la Rm du Moyen-Age )>,pp. 331-355, HI. Wolfram, Dm Re/cú##d ãe Gema e .
Zllüagex .,4#/zlée d.44zbf&/#r, p. 62 et sq. ; A. -Angenendt, <<Der Cine Adam und die vielen
Stammvãter.Idee und Wirklichkeit der O/Üa.ge#dfim Mittelalter )>,pp. 27-52; et aussi,H.
Hommel, <{Die TrojanischeHlerkunft der Franken)>,pp. 323-341.C'est à partir du XVe
et du XVle
siêcles que les étndits ont commencé à proposer quelques explications
différentes pour I'origine des Francs.Adrien Tumêbe (1473-1525),célebreà son tempo
pour ses traductions d'ouvrag:s grecques et latines, cmyait que les Frmlcs étzient un
peuple scandinave.Jean Bodin (1520-1596)afHmlait qu'ils étaient à I'origine des Gaulois
qui, excédéspar le joug romain, sont pal:tisde la Gaule pour revenir quelquessiêclesplus
t2rd comme des libérateurs.Ce n'est qu'au XVle siêcleque I'hypothêsede I'origine
germanique des Francs a été pour la premiêre bois mentionnée. C'était I'ceuvre d'uüi
huguenot F. Hotman. ]] a été suivi quelquesdécennies plus tmd pm E. Pasquier dons ses
RecüemóeK
lwf ü l#w#c?.En 1715, Leibniz, inspiré par des textes ancienstela qu'une
CaímaKnt@áze
écrite à Ravenneau Vllle siêcle, essayaitde démonüer que la région
d'origine des Ftancs était les lives de la mer Baltique. Cette thêse a été reprise dons les
mmées 1960 par R. Grand, pour qui les Franca étaient d'origine scandinave(Recúemóeidxr
n
n
/'o/:(güedei l#z?xm,p, 155 et sq.). Critique de Leibniz, Fréret afHmlait que les Franca
r'\
80
r'}
')
'3
'3
sont assezobscures.Cette derniêre n'appardt pour la premiêre boisde maniêre
explicite que chez Frédégaire.ll y a pm ailleurs dons les om /grei deux versions
dist.inctes de la légendezts. Ensuite, on la retrouve également dons le l.Jó# ,ó/íZoóae
l:innzzramm.
Cette apparition tardive a amené certains érudits à afRrmer qu'il
s'agissait d'une invention de toutes piàces de Frédégare'ió, ce quí n'est pas accepte
pa- J.-M. Wallace-Hadrill, pour qui la version contenue dais le l.JZ'era une orígtne
dstincte2n Les différences entre la premiêre version frédépríenne et celle du
l.iów semblent donner raison à cet âuteufna.Les écrivains mérovtngtens ont putse
constituaient une nation ou plutât une ligue de différents peuples de la Gennanie établis
sur le Rhin, en remontant depuis son embouchure jusqu'à Cologne, et composée ã peu
pies des mêmes peuples qui avaient autre6oiscombattu Césm. F'our un bon tésumé de
ces opinions, voar R. Grand, Rfagemgefd#f /b/:küe ür l u#ax. PP ,!55-í82j
C. Beaune,
N almare deZz/za a If:+ma,pp. 25-74 ; et aussi,P. Péí:in, L.-Ch.Feffier, l-er l+u#cl. J, .,4 Ü
m g#ü? de & Gaba, pp. 21-2'D La thêse de Fréret a t:rouvé un grand écho à la 6m du fIXe
siêcledons I'ceuvre de N.D. Fustesde Coulanges. ll prend tour de même som de préciser
rq
le cmactêre instable de cette<( ligue >>,en af6innant qu'il n'y a jamais eu d'alliance
permanente enfie ces peuples : {( s'ils attaquent, ce n'est presque lamas en groupe, s'ils
sont attaqués,
ils se défendent
de üage .ç/ãmme,t. ll;HI.
séparément )>(N.D.
Fustes de Coulanges,
L'z#z,a#o
Reinerth, l/a eicózcúZZ
def de cge//.Çzüwme;
L. Musset, l,er
Inuasiotts. l-zs uagKesgentpimtqtles , E. De:xsn30uWnl S,-a jot17iation de I'EKrl$e et bs ixuasions
r'l
baüawsÜ.
zi5B. Krusch, pour qui les (:lüm/z@wef
fiirent I'ceuvre de deux auteuts et de tlois rédacteurs,
estime que le premier rédacteur a'été le créateur de la légende troyenne. W. Wattenbach et
W. Levison estiment, comme Krusch, qu'il a eu deux auteurs,mais ils considêrent quant à
lui que le deuxiême
/
zãel/aW/
rédacteur
a été le Eabulateur(1)ea
cúü dí G iaó/óóÜKgweZb zm ]b4ZZZe&Ür
z,o de .4llê#ge# h) Vfr HerPJü.@der KbmZE%ger,
P 110); W. Goffàrt,pense
qu'i] n'y a eu qu'un auteur des CZm/zzg
ei, celui qui a été I'intetl)olateur de la léWnde
üoyenne dana ses deux versions(<(The Fredegm Problem reconsidered)>:pp.206-241) ;
R.A. Gerberding a attribué les livres l et ll des CZm zgaei6rédégariennesà deux auteurs
distincts,
le premíer
ayant écrit
verá 613 et le deuxiême
vens 660 (TZe.Rn?
CamZÜgÜ J aad /Ée lz'»ef H/lí/a/Úz Fnn ruma, PP 13-30): E..Ewig
a#.TZe
croit,. lui.aussi,
à
I'existence de deus auteurs (« Le mythe tloyen et ]'histoire des Francs )>,pp 817-847)
nó E. Lüthgen doutait de I'authenticité de la lé8:nde franco-tloyenne.Elle serait à son
civis I'ceuvre
d'un
Eaussaire qui
aurait
emprunté
à saint
Jétâme
la plupart
de
ses
=ensdsgxen)enxóguie Qmllen undderhsLoüscbe Weü derÍrãnbscben'TmÚasage,
y.4Ü.
217J.-M. Wd]ace-H]adriH,
TZe ]ü
/zg ]3aa,ê afzge (2m
zcú a#FnÍ
gar a2 /
Cb #
#a#J, xii
z]8 La premiêre version de la légende, Imgement inspirée de la CZm g e de saint Jérâme,
se Houve dana le second livre de Frédégaire.Même si le récit commence par I'évocation
n
\
/"'' '\
du .p/zmaJwx l;hu coma, son thême principal n'était pas la recherchedes originemde la
dynastie mérovingienne, ni sa glori6ícation à travers la mimeen avant d'ancêtres illustres.
Son objet était I'origine du peuple franc. D'ailleurs, il rapporte que les Francs ont pu.à un
moment vivre safesavoir des bois,n'ayant que des d##i à leur tête. Si le récit avait été
87
r'l
'1
dons une tradition
commune
considérable au Vlle siêcle.
qui a vraisemblablement
connu
un
succes
::m;lql=UGy :lXI El:i$1i:
tradidon ancienne qui attribuait aux Gaulois une ascendancetroyenne.Vens la fin
du IVe siêcle,Ammíen Marcellinen fãit état donsses Rer.geiü#20.
Un
índice
dons
les
pmbable de la répercussion de .la légende .déjà au Vle siêcle appalat
l)x, ân..a
rlü/a/w,, de GréWtre de Touro. Témoin privilégié de I'histoire des Franca,I'évêque
de Tours sembleà premiêrevue ignorer tout ce qui concerneleur origine
troyenne22L
«'traduBt
n
qt4idemZitora ÇUeni amnes incolt4isse, debixc, transacto RbeHO,Tb(andam
Lransmeasse,
ibique iwh pague uel citÀtates wgls cüBitos sWer se cwaússe ü
n
n
entra nztih, eosdem de T'annonia juisse degwssus, et l)Timtlm
prima et, ut ita ficam, ttobiliorest40mmlamiha>9n
inspiré par la volonté de doriníer la dynastie mérovingienne, la royautÉ aurait eu une place
plus importante dons le récit. Ce n'est pas le cas: le pouvok royal intéressepeu
Frédégaire 11.La troisiàne version de la légende troyenne a été donnée au début du Vllle
<"' -'"'"
Ewig, «Le mythe
troyen')>, p' 832)
La description
quis a donnée des
événements est différente et plus complete que celles des chroniques précédentes.
serait ule
E. Ewig est assez proche de celui de Badow : la tradition franco-troyenne
ctéanon remontant à I'epoque de Theudebert ]er (E. ]!wig, « Le mythe troyen », p.843)
220 Amírlíen
Marcellin,
F:Zhüz'm, XV,
9, 5, P. 68
: « -.'Uwx/ gmdezw .pa#üuJ.paÍ/
oüzdzWm7 Tmzm
fH$tautes Graecos ubiqne dispersos toca baec occ@asse lunc flama }}.
zí J. Bmlow soutienque I'évequede Tours a été le premie' témoin, même de f©on
n
indirecte, de ]a légende franco-troyenne(<(Gregory ofTours and dle Myü of the Trojan
Origens of üe Francs )>,pp.86-95)
il Histoins\1,
9, p. Sn 1<<Bemcol4) rcPPoümt que cela(-ci seraient sorris de h Pattnode et aH7\dew
d'aboM habito ks rias d f tlw dt{ RI)itl. Ettwite, íris
Tbunnge et là ik a"rdmt
;ippaHenatlt à lalwmiêw
"éê "-de««:
d''«x
atMrfrnncbi !e.Rhin iZssmdmt pasés m
da«s 'hW"e.Pq
el 'b'q"'
et, tour (i7ú din, à h Elas tLoblejamilb de tear Face)>.
82
dté àe: mk cb"el«s
')
'1
'1
'3
n
'n
'3
Faisant référence à ce que beaucoup d'auteurs rapportêrent, il suppose,
Í')
n
'itre un Príam, un Fragasou un Francion, comme le voulait la légende.
m
r'l
monstre marin appelé Neptune Ê / oza#m(reconnuvraisemblablementcomme
une eneur du copiste; le nom conect serat Minotaure),à partir duquel senait
né
des bois
Mérovée,'un être''à' moitié humain et à moitié monstre,.le premier
1.
méro'u''J coam. Plus récemment, on a supposé que Grégoire n'a pas connu la
KatianeGoabica )>.
u4 <(Ce qwebs mêsesfacontentdesFrattcs)>.
\
'1
')
la date de sa mort.
u2 ytêàÊ:g;aipo\NX,q , DP. qóüq5 . <<
Trattd ekctum a se n@, sicntpTim JKerat,cdútum, itlclÚTmtes
diligentes, ex genes Píiami, Fti@ ct Frattciods st©er se cnant xomen 'TbmdeTnanm, jilium B.icbemetis,
)
83
Í')
r'3
r'3
légende, ct que sa réflitation du paganismo dana le chapitre dix du deuxiême lide
n'a riem à voar avec les conditions de la naissance de Mérovée. Ft-édé©.ireaurMt
été ainsi un interpolateur
qui aurait ajouté cette légende à I'histoire
des originem
mérovingiennes, et non pas le restaut-ateusd'un récit que Grégoire de Tours a pu
délibérément cacheFm7.
Même si on ne parvient pasà établir I'époque exacteni les
circonstances de I'apparition de cette légende, il est possible que I'éveque de Touro
I'ait connue. On ne peut pas pour autant af6irmer, comme le Eãit R. Latouche, que
Grégoire considérait I'histoire de Mérovée comme une simple légende et rien de
Pluss qu'il {?a ex ,b Z'o#rezzf d'2ca/zmJ#8. Pout' quelqu'un
qui comme
lui croyait que la
grandeur de la Eamillemérovingienne était.liée à I'adhésion de ses membres au
cadiolicisme, il n'était pas question de renforcer la popularité d'un mydte pólen
censé expliquer leur origine. Selon G. Kurth et plus récemment, 1. Wood, le
sermon de Grégoire sur le paganismedesFrancs estbien la preuve qu'il ne voulait
pas adhérer à la légende qui fãisait des róis mérovingiens les descendantsd'un
monsüe marinz9. En efFet, dons le dixiême chapitre du livre deux, Grégoire
procêde à une condamnation en rêgle de I'idolâtrie des premiers Franca. Ce n'est
pas un hasard que ce jugcment sévêre à I'égard du passédes Franca vienne tout de
suite aprês le récit des origines de la royauté franque. Le commencement de son
chapitre
í'l
sur I'idolâtrie,
oü il al:firme, {{ Àlüf
# ei/
pé# g e rea?.gá#ázz#o d'ZowmeJ zZ
,oQours manijesté de la c07nj:itaisance
tour bs cultos idolâtTiques et n'a ceTtaixemenlpas wcotlRU
Dü# }o,doit être comprascomme une suite du chapiüe précédenl qui se temnne
?u \« Ceddns l)rétendent que ü sa lignée est sarei k roi Müouée, de qui ChLdéücfut lejtk )>.
R. Latouche s'étonnait que ce dixiême chapiüe du livre ll soft dénué de <<
tout
caractere historique )#'. Grégoire de Tours ne dit rien sur la maniêre par daquelle
les <<
personnagesroyaux >>sont apparus chez les Francs. Pour lui, la quête du
.p/Íwwi rex l;kw//rürwmavait une valeur théologique et moralc, plutât que politique. ll
lui in boc pvilio, co st®m meümi, a Romaús ititedecttls est. Substituem' .Flitls dtls Cblodo in wgHO,
Klikssimus úr in gentesm, qui apud Esbat$um castmm wseàebai, quod est in ten?piano
Tbotingomnt.
àKQundionis queque-ATMltomm recta iikbanl, sedettüs in CJsalpiüs. Cbhdeo, missase4)loratodbus
r')
ad unem Camaracum,pwlwstmtts omnia, »se sequitur, Romanas pmterit, ciwtatem ca»t, tisqne
SHminam.fhuium occlQaüt.l::lnecgetLeratiolanaticis
usibus CHItaest Fertur, stq)a' litow marésaestatis
!emPow Cblodeo cnm llxore wsedms, meridiae nxor ad man labandum uadms, hstea Fqq)tuna
Qnitlouttti sifúlis eamadpetkset.
Cumqnein continuoaat a bica atlt a úrojtásselconc©ü,P@eri
.Fliwm nometl Met'ouet+m, pa' cowÚs Fmttcomm post uocantttr Mem})ivt@>>.
227A.C. Murray, <(Pai/ mca / r.A4wuó/e@
: Frede@r, Merovech, and Sacrasl<ingship )>,pp
121-152,notammentp. 131.
228r:Z /oz'mdeil+u/zax,éd. et trad. R. Latouche, p.99, n.29
229
G. Kurth, Hz)/o/n .@ííZ@ae dei A4êhm#Zzmí, PP. 151-153; 1. Wood, TZe 7Wemzi#g/bpz
Ki7zgdoms,
'P.3n.
zsoHh/azmdefl;lmxav.éd. et trad. R. Latouche, p. 99, n. 30
84
r
n
n
n
n
n
n
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n
n
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n
n
n
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n
n
n
n
n
n
s'agissaitde montrer comment les Francsavaient Eãt le choix de la nouvelle foi,
cn laissant derriêre eux les vieilles idolesat
Quelques-uns des principaux acteurs de la légende tl-oyenne n'étaient pas
des créatures purement mythiques. Sidoine Apollinúe mentionne Clodion dons
un panégynque dédié à Majorien, et il y fãt état de sadéEãte dons une bataille prós
d'Afrâsu2 Battu, Clodion aurait signéun pacte avecAetius qui lui aurait pemlis de
ga-der la ville de Tournai, désormaisle siêge du pouvoir de sa Eamille.Quant à
Mérovée, bien que certains historiens croient qu'il s'agit d'un personnage
légendaireas, d'autres pensent qu'il s'agissait d'un roi historiquea4. ll se peut qu'il
ait étéun allié d'Aetiuscentre les nuns au milieu du Ve siêcle,ce qui montrerait
que I'entrée en scênede la Famillemérovingienne date aussidu même moment. Ce
ftlt probablement au moment oü les hordes barbaresdes nuns déferlaient sur la
Gaule que les fondateurs de la lignée de Clovis ont conquis leur place au sem de la
haute administration romaine, et parallêlement le titre royal qu'ils allaient léguer à
leurs descendants. Membres d'une Eamille peu ancienne, les hériders de Clodion et
de Mérovée avaientbcsoin d'un point de repare donsle passé,dons la tradition
historique, capablede dores le blmon de leur origine trop récente.lls I'ont trouvé
dons un mythe pden, ceí-tes,mais qu'on aurait tort d'associei à la tradition
germanique, comme on I'a vu antérieurement. L'atMchement du peuple franc à
ui ll y avait depuis longtemps des chrétiens pal-lni les Frmtcs, comme le célebre m,wei
-Argobast. Cet Argobast, de la même Eàmilleque le maKmürmzó)#maté antérieurement,
exerçait un commandement dons la régíon de Traves. Chrétien convaincu, comme le
montre la correspondance
avec Sidoine Apollinaire et avecAuspicius,I'évêquede Tour
(2\4GF:í-.'í,4,
8, p. 68 et íâoú/.,t. 3, 1#. Mer.E/ &zzf.-.4em,
t. 1,P. 23).
2szSidoine Apollinaire, Cbn z#a,V, 210-213, PP. 193 : ó?(llxm &eZbühe /?J c! #e df TamXaJ,
abertas;l)ost telPQow
pano pugnasti.s
l)ariter, Franms qiia Cloro patexm Atwbatum Rn'as
}etvaserat >>.
zssC'est I'civis de L. Musset, pour qui Mérovée n'est pas un roi historique, mais I'éponyme
mystique
de la dynastie mérovingienne(L
Musset, l.ef üpuna/zi ; &l õlagaef.genma/zqeJ,
p 120). M. Bloch, pm contre, est sceptique vis-à-vis de la légende elle-même, tout en se
n
n
n
n
l
demandant si elle ne serait pas au 6ond un simple mythe étymologlque, dona le príncipe
serait un jeu de mots né en Gaule du nom de Mérovée.ll lui sembledifHíciled'ímaginer
que les t:ois mérovingiens, de« simples lalques )>,aient Eãit parler d'eux presque deux
siêcles aprês leur conversion comme des descendants d'un monstre marin. Tout cela ne
pourrait être que le produit d'une confüsion sémantique(M. Bloch, -bf roú ZÉawa/w«el,
P
60,n.l)
l
214G. Kurth, à la âm du siêcle demier, étudiait les implications de la généalogiedes
Mérovingiens sur les théories du droit divin des bois.Si d'un c8té il remoque que la
descendmlcedivine des tais est cm.actéristiquedes sociétésprimitives, et que la légende de
Mérovée attestait la présence d'une telle croyance chez les Francs, d'un nutre il
n
reconnaissait le caractere historique de ce roi et le caractere récent de la dynastie
n
l
mérovingienne.La légende serait donc à son avia une tradition mythologique 6íxée
tmdivement à I'epoquede la victoire de la foi chrétieíule(G. Kurth, lÍh/oz/rPaáqae, pp.
147-159) ; c'est aussice que pense A.C. Murray ( <(Paí/ z,aau
/xr ,wemgz#gm
>>,P 135-137)
)
)
)
)
85
n
'1
Rome et à son universmental ne s'est pas restreintaux seulsdomainesde la
religion ou de la tradidon miliüire. ll est allé beaucoupplus :loin. Une telle
assertion n'étzit pas dépourvue de conséquences, puisqu'elle plaçait les Francs sur
le même plan que les Romains, eux aussicensésavoir une origine troyenne.]Zn
même temps, tout ce qui concernait d'éventuels antécédents.gem\antques état
une tradition
passe seus silence, ignoré. La légende.elle-même appartenait à .l. J.n+.l.
lit:téraire patineet n'avait riem de germanique. C'était comme si ce peuple,.dont le
royaume atteignait I'apogée de sa puissance, était parvenu à une .idendâtcation telle
avec la Romanité que ses origines historiques s'étaient efEacéesdons les mémoires,
cédant la place à une légende qui puisait au cceur de la mythologie gréco-romatne.
En somme, même si ce n'est qu'une hypothêse, on peut pcnser que ce
ftlt au cours des premiêres tractations entre Romains et Francs que cette tradition
a vu le tour. C'était un moment capital dans les rapports entre les deux peuples
L'attribution d'une origine troyenne aux Francs créa un rapport de parenté entre
ces derniers et les Romains. A I'origine de cet:te association, il pouvait y avolr une
n
initiadve de la diplomatie impéride, soucieusede consolider I'dliance entre les
deux peuplesns. Pour les Francs, cela comportait
aussi .des avantages. Peuple
eune, d'odgines ethniques diverses, les Francs tmuvaient.dons la légende un atout
d'ancienneté,une légltimité historique. tour I'Empire, la généalogtes'avéraun
pont dressé à I'encontre des peuples barbares en quête de prestige. En même
temps, les peuples avec lesquels Rime pactisait étaient élevés au rang d'une racelesà
pan, distincte et plus nobre que le restant des barbaresqui efhyaient tant
chron queurs romains. De toute Eaçon,ce n'était pas la premiêre bois que
n
n
les
précédents. Ammien Marcellin mppelait que les Burgondes étaient des frêres
du
moment
peuple romain"'. Cette relation de paenté s.embleavoir vu le tour à.un
ou I'empereur Valendnien cherchait à obtenir le soutien des Burgondes contra la
menace representéeles Alarnansa7.
zs5Voar l.N. Wood, <(Ettunicity and the ethnogenesisof die Burgundians )>,pp'53-69
]
l
zsóAmmien
'1
Marcellin,
/ãkü/a,
XXVl11,
5, 11, t. V, P. 153 : «G/zzÜ /er xu/zme.gem/a
l)TittaPk acc®taesunt litterae :prima qnodiam ilude [aÜteniporibmPriscisstthlem se esseRomattam
Btiquttdii sciunt,dele quodsalimmmliüHmqae cansaAlamatlnk sabe iKqabant )>.
u7 Aínmíen Marcellin, XXX, 7, 11, PP. 222-223: «-Hr ga/ aPenn
.pmeíüÜÓa d#a/w óaer
4uae wüulimas, cotLsummab suei: ámen bswnt queque satis c?»ML al eml e4edihe mentis usuque
;asLwasis
l
l
tLegotü diutumojirmaLus,
'eHem ea ttmPestate tervibikm,
maskse Buqmdios,
eÚsse comi)hra:
inLer qnae iUaà el:ncew clariKs])otiü,
llnl
tliaum caPew l)otuisset, ut itldu.sitia magna tep7@ral,possuam eum
duos il)se admoueratAlamm?üs,
\
)
y
si Mama
86
maemm didicisset et triste».
Le baptême de Cloüs
\$tur ex Cbrotcbilde wÚna babuit Jitiam l)ümogetiittim. Qt4em cum mtihcr
)@tismo coxsecraw wlüt, praedicabat assidHaeüTol diceRS:.'Nihl
SKnt dii
qt+osçoZitis, qui xeque sih meqtieanis potHe7tlnt swbwMw. SKnt e?timaut ex
a>ide a14tex dignoant ex metaüa aliquo scHWti.Nomitta uem qual ets
mdedisüsboztiinesjum, }lon dil, nt Satnnlt+s, qHi a $1io xe a wgno
l@elkwtur, pn' fHgam el@sHSadseTitur,tit $se lotas oplttium sttQm
;udssi"'": P«P.tr«t«. i;l«:t.-t« ü«,«'"-, p"p:"q«a«m d«i:oT q"i T'' "!.
$siws sonos pmPHae potnit absterem coRcwbitnm,ut Osa cüt.: lavtsque
sotot cottxm.'guia Mais Mercnrilisque
pottiere? Qpi Fatiassunt magtcs
aüibt4sp'aeüti,
unam diúni tomitlis potenüam babliew )PS
Riem dana ce document ne suppose la transformation d'un roi.adopte des
croyancesgermaniquesen roi chrétien. La religion de Clovis, avant qu'il n adhêre
au catholi(:isme,
n'avait
pas grand-chore
en commun
avec celle des ancíens
Germains. Contrairement à ces derniers, il n'adorait pas les idoles .des forêts, il ne
croyait pas non pausau <<Walhalla >>.Selon Grégoire de Touro, lorsque la reine
Clotilde essayaitde convaincre Clovis d'accepter la foi catholique,
elleLes
le
Mercure.
qucstlonnait sur I'efRícacitéde ses dieux, Saturne: Jupiter, Mães et
..ll..
celles
dteux dont paí-leClodlde étaient des divinités de la Romã clmsique, et nonnaturel
d'un chef bnbare attachéaux traditions gcrmaniques.
Rien de plus
d'ailleurs pour un homme dont la carriêre politique s;inscrivait dans le service de
I'Empire. Nulle part dons les sources, il n'est EMt mention de ses <(croyances
germantques >>.
'1
'n
Le Eaitque les Francs ont servi durant des siêclesI'Empire ne .füt pas
sequencespour leur identité culturelle -- on vient de voar avec la légende
troyenne -- et pour leur organisation politique. Intégrées dons I'armée romaíne,
allant même parfois jusqu'à gt.avir les échelons hiérmchiques les plus importznts,
les élites franques se sentaient parties intégrantes de I'Empirezs'. Les Francs qui
ont réussi à assumer de hautes responsabilitésdons la wl P óéra avaient en
zsb }listoiws \X, 29, p.'14.. <<1'uish mine Clotilde Ui dottna u jlb.pnMer-nê. Comme bjenime
poaü'it k mesa«'rPar k b4têt"e, eb IMchdt assidüt«mt s.n maú, Ui disant : lk tle s''-t. tM bs
ãum amqueb ««s"w;deR.«
«-b;. ; {k "'o«t p« êtn ü'a««
:em"; "i p'"« «*x-«-ê«.", «i P«.' I"
atlLns. lk sono ette$et, scubtés watts laphmt, b bois Ol{ n méLal quelconqne. L-zs tloms que uo s kur
;;:;Ú,ã';,ll' éE'ãL:..;,.;a'»."'"..', «.« a. à.«*.'l.l s''"''"' q'f, y'".«. p" ê'" '!?T?y!:.
i='ã"i'i;' à."me, « «' t démbêpa, bj]üie, pdt«d-o« ;t.l]«»t«. l«i-"':«''. .. '?;.i':=Tde
aatetir de iiok de tot4kssons, qü désbonoraitbs bommes,bafouait sespawnts et qui ?l'a mime PU
s'abstetlir àe coucbu augesa ptx»n suar qü se quali$n elb-mime à lafois scEuret éPousede 5i@ita'. De
qual Mais
et Mestre
otit-ils été cc4)abas ! lls éLàmtpUtõl
m14tü àe mceLüs ma$ques qne détettteurs de
h l)tlissance attacbée au liam diútt )>.
zs9Voií: à ce propor, W. Goffart, Baf#ana#fmd RowaxJ
.,4.1.).4/8-.584; TZeTearz'gaef
a#
l
.4rmmmodaób/l; J Durliat, <(Le salaire de la paix sociale dons les royaumes barbares(Ve -Vle siêcles) >>,pp.21-72, et P. Geary, Nazkfa m de ózFm#a, PP 100-101.
)
)
)
'\
87
')
commun I'auachement aux traditions de la Romã classique.Vivant à I'époque de
I'ascension de la foi chrétienne, ils songeaient au paganisme traditionnel.
mais celui des citoyens romans.
Le tombeau de Childéric
La croyancede Clovis donsles divinitésromainesne marquatpas
uniquement son attachement culturel à I'Empire, mais aussi les bens <( pojl11Ties >>
avec Rome. Comme son pare, il n'était pasun simple roitelet franc2'0.Le tombeau
de Childéric à Tournai découvert en 1653 est un fomlidable témoin archéologique
du statut romain des princes mérovingiens. ll est vj-Ú qu'on y a trouvé plusieurs
massif qui marquait I'appartenanceà un nobre lignage,des abeilles en or et la tête
stylisée d'un taureau. Des fouilles plus récentes, entreprises. en 1983, ont mis,j
io\lf t:boisgrandes sépultures à environ 20 mêses de la tombe royale, contenant
chacuneune dizaine de chevauxinhumés"t. Si ce sacriGíce
d'un troupeau de
'1
chevaux d'élevageétait en rapport avec le tombeau royal, ce serait une preuve:de
I'a'''ttzchementde Childéric aux traditions gemlaniques. Toulours est-il que ce.lien
entre les chevaux inhumés et le tombeau royal est une simple hypothêse qui n'a
pas été démontrée. Les signos de I'emprise romaine sont encore pausnombreux
et
ancienne
aussi plus visibles. Le tombeau royd se ü-ouvait à proximité d'une J.... l..
nécrot
ler et du lle siêcleset d'uneroute romaine dons les
. J.
faubourgs de ]a ville24z.Childéric a été inhumé avec une cuidasseet un manteau de
couleur pourpre @aZwz&zmexz#mD,
ainsi qu'une Ríbulecruciforme en or qut fermajt
hauts
I'épaule droite du manteau. ll s'aglssait des parements .utihsés
,
par
des
..,.l.
de forme ovale
diWiúres
"'õ
civils et militaires de I'Empire. L'anneau sigillaire
. : - .. . .;l;..
,
seslonga cheveux bouclés séparéspar une raie au milieu,
sa cuidasse,son manteauet une lance dons la main droite. L'objct servat à
authentiGíerles actes royaux, en scellant dais la are au bas des documents le
symbole distinctif du roi. Dons la bourse du déhnt, ont été trouvées plus de cent
240H. Wolfram, l#üZ#&üaJ,p.44, n.68
24i Grâce à la méthode de datation au Cmbone 14, ces sépultutes sons mobilier íilnéraire
ont pu êue datéesentre 440 et 540. Volt à ce propor, R Bnüet e/ aZê,lzKJo /@f d# g#a/üer
Sai7zt-Bd« à I'oamd.
24zP. Pél'in, L-Ch. Fefíer, J:.efFm#óbt. l, -H b du g e deZz(;aw&,PP. 125-142
f
88
r')
r'3
r'3
f')
r'3
r'l
r'3
piêces d'or romaines frappées entre I'époque de Théodose ll (422-451) et celle de
Zénon (476-491). ll est probable que les piêces à I'efRtgie de Zénon fHsaient parte
des trésors envoyés par I'empereur romain à ses alliés francs. ll y avait aussi de
I'orfêvrerie cloisonnée, en pardculier des décors de I'épée et du scramasaxe,qut
étaent courants en Orientais. L'anneau sigillaire contenait I'inscriptton (2/áZend
m2ü,et mêmes'il y avait de la place pour autant, il n'était pas écrit <(CZ/azeda (
l;nn rama» ou encore <<rex l;hn raiz/m>>.
Aucun mot ne venait s'alouter pour
désigner I'éventuelle dimension franque de cette royauté. L'utilité même de
I'anneau ne laisse aucun douto quant à la marque romaine de la fonction occupée
par celui qui le portait. ll était I'insüument d'une action accomplie pn I'écdt, dons
une uadition qui n'avait aucun lien avec les usagesgermaniques ou francs, et qui
est bien cellede I'administrationet du gouvernementcompris selonle modêle
romano-chrétien, issu de I'Empire romain ou plutât de la dignité de I'empereur
chrétienz«. De plus, la tenue de généralissime du défünt montre bien que c'était un
personnage ayant une responsabi]ité três importante dans ]a hiérarchie romaine. ll
estTrai, le roi mérovingien était appeléau moins depuis Clovis rzx l;inzzramw,mas
cela ne signiâíaitpas pour autant qu'il gouvernait tous les peuples de la Gaule au
nom des Franca,ou encoreque son pouvoir s'exerçaitd'une Eaçondifférente
selon la nationalité de sessujets. Le mot franc a Rtnipar désigner tons ccux qut,
Gado-romains
ou Francs, habitaient
entre le Rhin et les Pyrénées24s.
Childéric est le premier mérovingien tour lequel les donnéeshistoriques
sont un peu moins Ragmentaires.S'il a réussi à devenir plus qu'un simple roitelet
franc instdé
en Gaule, ses rapports
étroits avec Egidius,
nommé
m«ü
r m/éówm
per Gaüaf par I'empereur Majorien (457-461), ainsi que sa 6ídélité à Rime y sont
pour beaucoup. Egidius s'est refiJsé,aprês I'assassinatde Majorien, à reconnaitrc
le nouvel empereur qui venait de le dcstituer. ll se considérait tou)ours au servlce
de I'Empirc et investi d'un pouvoir milita-e suprême en Gaule. Prenant le parti de
'1
r'l
24sPour cerlainshistoriens,la présencedons la tombe de Childéric de motins décoratifs
échappant totalement à la mode occidentale pourrait résulter du fãit que le mobilier
fünéraire de cette tombe ait été fabriqué en Gaule du Nord pm des orRevresd'origine
orientale ou travaillant sous la direction des orRevresorientaux. Certains de ces orRevres
n'auraient pas été des batbares,mais des Grecs(N{. Kazinski, P. Périn, {(Le mobilier
fiJnéraire de la tombe de Childéric ler. Etat de la question et perspecdves )>,pp.13-38 ; K
Bõhner, <<Childerich
von Toumai
)>,pp.441-460 ; J. Wemer, <((:hildéric.
Histoire
et
archéologie)>,p.20). Une nutre hypothêseenvisagéeest celle qui considere les objets
cloisonnéscomme ayant étés Fabriquésà Constantinoplepour être of6erts à des
souverains getmaniques alliés à tití:e de cadeaux d'ambassade(B. Ai-t-henius, Gnnm cúm cÉ
l
l
l
l
l
xxd Germe a J afzãrcgeFaKdexder.,##óex
.M/w&Zre/:f,
p. 34). Cela expliqueraitaussi la
présence de monnaies d'or byzantine : il pourrait s'agir alors d'une récompense à
Childéric par le combat qu'll a mené contre les Wisig)ths et les Saxons.
244 O.
Guillot, <{ Clovis 'Auguste', vccteur des conceptions romano-chrétiennes
)>, pp.705
737, ici, p.710 ; volt aussi K-F. gemer, l,ef a/]@#ei,p.297.
)
l
ZASPm exempXe, Histoiws V, p. 'L93 . {<Taedit me bellar'umciüüzim diuerdtalis, qae Fratzcomm
getlkm et ngltum baldeprotemnt, memoraw)>.
)
)
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89
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]
l
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3
n
3
a
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')
'3
Wistgothsz47.
3
'n
'n
De Soissons à Tours
eo.
1(His ita gesüs, m07tmo CbiUedco, wgtiaüt Cblodot;ecbus, $!iws.eiws? Pm
..'\«o
".ki".i«isto
wgni ú«s Si.Mu.
R.«,""«m
«x? E@dijtü«',
;:;.Ú;;tl:,l:;.il W.=m q«o«d«' :"p" "'em««t«' E.@Ü": Ü"w"t,
"P"a
babebat. StQm quem Cbbüuecbas cnm %gnecbario, pamnte st+o,quta et $se
nec isk
wgz«m
te;eb«h««i'RS,c'"®"'" I'"gB"' t"'aQ«.a«'@'s'itl: S''L Ç....J.-.
r')
distolit ac reststew mett+it. ItaqBe hta
!jisnm
cerlle?ls exercitt4m, tema uedit
se 14tíisque pugnaRtibus, SJagüas
et atl Alaíicnm
regent 'Tbolosa
çtlrso
wltlci perlabtt4r.Cblodot,ecbus
veroad -AZadcomtHit, ut. eun! wddeüt.l
XÜoquinnou«it, sib belum ob úHS"etentatioxemiBj
pmpta
euni irai
. Aàü
Tra?\corram inct4uTedt, Ht Gotbomm.pajem
tetuens:ne
mos nt, findam
bgatis tradeüt. Quem CbLodouecbus
wc®tHmmstodiaemean(gare
l)raeciPt ;
egnoqtle eit4s acc4ttlm,
enm ghàa
cbmjériTi
miaBdaút }P'b
/aórúxwderlí,pp.39-43.
247K F. Werneí:, <(Conquête franque de la Gaule ou changement de régtme?)>,p. 8.
n
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'1
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4üs auoir]»isl)ossessiox de son rUanme, ild ontle I'eNTe de PéHWW secütemmt )}.
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(
90
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l
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)
Au début des années480, il y avait vraisemblablement
en Gaule
3
n
3
'1
')
')
'3
'3
')
'3
étaient cantonnés à Toumai, à Cologne ou à Cambrai'"
i')
r')
n
249N.D. Fustel de Coulanges, 1,%/zzlw/o#
ge/mala'gwe
e/ü./2#de/{EJp@/n,
P.470.
Epistolm Alistrasicae 2, QQ. $)$-WD.«
Rumor ad xosmagltumperwnit, admiüstru)ionem uos
Seca.tKdum
Bel@ce
suscQbse
>>.
'1
zsl IBf/a/mf 11, 27, P. 71.
'1
'1
59-63)
l
)
3 HistoinsTI,
'L8, P. 6b -.{<Pêlos clerocomesmm RomaKis ac Fmttcis Gothis Della itzülit et praeda.s
e$t. Vetliente Dera -Adouactio .4tzdecatm, Cbiidedcm
oomlte. ctwtatem ebtitlutt )>.
]
l
97
nx seqtuettü die cüwttit,
iKtenmptoqtle PaKZo
3
a
a
a
'3
')
'3
')
'3
r'3
contradictoires que le conflit était inévitable
La victoire de Clovisà Soissonsen 486 a marquéle triomphedu plus
6tdêlepartisan de la rowz /// plutât que la disparition des derniêres tracei de toute
r'l
254M. Hleinzelmann, J.-C. Poulin, Ler mefa#ae ef de ía#ü (Ihxemêz/e
dePa/ü, PP' 91-103.
cnnl)arandam atltlonam pm$ctscemttlr )>.
n
B.Ü .g./É.'.«
], PP.24''25)].
(n
n
n
(")
Wemer,l,ef a/Ü/#eJ,
P.336.
ZB C'est ce que croit M. Rouche, Cózü, pp' 189-190
)
)
92
(
'1
autodté romaine en Gaule du Nordz9. L'idée que la déEaitede Syagríusétait aussi
celle de la ?uma # résulted'une surévaluation du rale de cclui-ci en Gaule qui doit
beaucoup à Grégoire de Tours, qui appelle Syagnusrzx Rompa//ommzóo.
ll est peu
probable que ce titre correspondait à un royaume, et que ce royaume comprenat
toute la parte de la Gaulequi n'était pas soumisepour lors à des róis
r'l
germaniques.tour M. Bloco, un évêque,sujet d'un roi franc de deuxiàmemoitié
du Vle siêcle, ne pouvait pas comprendre la situation politique extrêmement
complexo d'une partie de la Rama/a un siêcle paustâtml. G. KuNh écrivait que le
titre de roi que Grégoire atü-ibue à Syagnus, aurait été emprunté aux traditions des
barbares eux-mêmes,qui n'en connaissaient pas d'nutre pour désignet un chef
indépendantm. Cependant,rien ne permet de dureque Grégoire s'inspirait d'une
tradidon gemlaniquepour parler de Syagnus.D'aprês K. Hauck, la datation
utilisée par I'évêquede ToMEsuniquement lorsqu'il traitait du rêgne de Clovis,
suggérerait que ce dernier ait eu recours à des g#/#g e a&a,rédigées pendant cette
període en I'honneur de ce roi. K. Hauck est convaincu que Grégoire a été à un tel
phrase entiêre à'la 6tn du chapitre 382". C'est probablement des g / g e//#a&a,et
non d'unc quelconquelégendefranque,que Grégoircde Touro a retiré le récit
concernant
'Syagnus,
ce qu'expliquerait
I'utilisation
par
lui. d'une
datation
quinquennale
(Antro lutem quinto wgni dt4sSiacrius Romanommimx,E$dijllias,
apt4d
itÀtatem Smonas, quani qtton(hm slQra memioratasE.gdiws tenuerat, cedem
babebat >PM .
259Sur la bataille de Soissons, volt E. James, <(Childéric, Syagrius et la disparition du
royaume de Soissons )>,pp. 9-12 ; KF. Werner, <<
De Childéric à Clovis : antécédents et
conséquences de la bataüle de Soissons en 486 )>,pp. 3-7.
zõoJÜ'.füz'mr
11,27, P. 71
n
26iM. Bloch, <(Observations sur la conquête de la Gaule romaine par les boisfratcs )>,pp
161-178,ici,P.162.
bz Ç,, Wu-Ei3x.
CloÜs, p. 2X8 . <(SeusI'in©ttencedecesLradiüom,d'autos soft aLléspüs loin, etils ottt
.ma8jné
ne dDnastie de bois Romains etl Gaule, duns laqueb se SKccêdml de ptn
etl jik
AéLitis,
AeÉdias, I'aal el SI)aHntls.Si Grégoin avail connwcelui-cipar d'aatns sourcesque bs légmdn
franqttes, il se serait gamo de lui dotttla' un tigre si peu ett bamonie aüecla nomenclatuni!$cieUede
I'E.ni»re. Mak ilétait dons h destinéed14demier ünant cle la ciülisation romaitte de n'arüuer à la
l)ostéüté que üatls lestradiüons naüonabs de sesuainqaelirs )>.
l
l
zó3Voar K l:íauck,« Von einer spátantikenRandkultur zum KarolingerischenEuropa }>,
PP.3-93,iciPP.20-26
264l:Jh/o/mf11,27, P. 71
n
Ü
93
r')
Si Grégoire
r'\
appelle Syagnus lzx Rap7a//amoulorsqu'il
décrit
sa guerre
contre Clovis, dana d'autres partes de son texto, lorsqu'il est question de Syagnus,
il se garde d'utiliser la même dénomination
« Moüaus est atirem E@ditis et wliquitjtli14m S=ya111iHm
xomibe )Wn.
r')
<(Qualtdo lutem cum Siagno pugnatÀt, hc CbaraTicus, euocatwsad solatium
Cbiodovecbi.. . >W'.
11 est donc possible que I'évêque de Tours
ait délibérément
exagéré
I'imponance de Syagtlus pour mieux mettre en valeur la victoire de Clovis, ou
encorequ'il se soft fondé sur une afHímlationdes g#/#ge óa. ll se peut
également que Syagnus en installant sa capitale à Soissons ait voulu répéter..le
gested'Odoacre,qui avait fondé un royaume<<
romain >>en Italie pour des
motins
analogues : satisEãireles exigences des troupes " romaines » qui revendiquaient,des
privilêges comparablesà ceux des soldats au service des rois bmbares fédérész'.
Cependant,de là à afEumerque cette royauté était officiellement reconnuepar
Rome il y a un long chemin. La seulc indication qui parait .conâtmler cette demiêre
hypothêseest le témoignage de Frédégaíre.Dons son troisiême livre, basésur les
lÍhzo/af, il ne reprend pas la même appellation que I'évêque de Tours=pr51üTant
cede de Rama#omm
.paZ#a#le68.
Certains auteurs, comme S. Stein et E. Zõllner
croient que le témoignage de Frédégaire est digne de folho. Pour E. Demougeot et
pour M. Rouche, Sy:@us était un fonctionnaire.impérial pmé du titre de palnce
lls considêrent que' ce titre lui a été octroyé par I'empereur Anthemius, en 471"o.
On pourrait mettre en douto la vahdité du témoignage de Frédégaire en inversant
I'argumentutilisé par M. Bloch contre Grégoire deTours : un évêque,ayant écnt
donsla deuxiême moitié du Vle siêcleaurait-il plus de difHícultéà comprendre la
situation poliüque extrêmcmcnt complexe dc la Gaule qu'un auteur ayant vécu au
milieu du Vlle siêcle ? Dons ce bens, pourquoi considérer le témoignage de
2ó5lÍÜZn;mJ 11, 18, P. 65
zóól:Üiaz'mJ
11,41, P. 91
2ó7K.F. Werner,« La 'conquête Franque'de la Gaule. Itinétaires historiographiques d'une
erreur )>,pp. 7-45, ici P. 28.
zó8Frédégmre 111, 15, p. 98 : r?l)gÓWzzda
CIÓ/ae/zro,Clóódawm, a dew.,É&m,m2/za/.Pmaa...'ã#,
notemqiiinto wgm' eilis SI)agnt4s
Romanotnmpatàcitis apuà ciütatem Sexotta, qi4amqKottdampaür
silos tenlierat, serem bcibebat)>.
2ó9E. Stein, F:üí/ozmd# Bm-l1;2@&?
Ramczzz,
1, P. 392; E. Zt511ner,(;efcgzcú/?
defl u Ée b)
l
l
)
X?lrMine des6. ]abrbutldens, p. 4], n.3.
zlo B.. [)emougeo\,
]-a JormaÍiot] de ['Ewmpe et ]es itiuaiom
'1
)
94
f
baüanes, 2, De I'auêtzement de
l)zocÚ'/ze a z/Zh/ d# l,'.le aêcü, P.686 ; M. Rouche, Cáz4h p. 189.
n
Frédé©.ire pausvraisemblable que celui de Grégoire de Tours ?.D'nutre part,.il n'y
d'índices dons les sourcesde la concession à S7Wus du titre de patricd7t
Dons I'adressede sa premiêre lettre à Clovis, RemaI'appelle reis et en
même temps zdrmag@ iz72.L'épithête qui correspond au rang zdrmag#@cwi
état
normalement attribuée aux fonctionnaires de I'administration provinciale romaine.
En termos hiérarchiques, elle se situait fuste au-dessous de ür /ü/iá6 qui étmt
utilisé à I'époque romaine pm le préfet du prétoire des Gaules et par le maítre des
milices. Par contre, dons sa deuxiême lebre à Clovis, I'évêque de Reims I'appelle
Ów/ i /##i/#/27s.
Par rapport à la premiêre missive, il y a un changement dans la
formule de traitement employéequi marque une progressionde Clovis dons la
hiérarchie de dignités romaine. Quant à savoir dons quelles conditions cette
progression a eu lieu, les civis sont encore divergentsz74.
Peut-être que le titre ür
q
a
271Volt M. Heinzelmann,
Gaüszge
Proía@aE/@Óze
é2ó0.JZ79,
p 699; et aussiJ.R.
Maí:tindale, TZe.pmi@axnzg)é7
agíÉel.g#r Romax EJl@/a, ,4.D. -j9.Í-j27, t. 2, PP- 1041-1042.
znz Bpistolae Austfüsicae, '2
®tscobm
zns Epistohe.Austr(dcm,'l
n
.
<<Domino
insigú et ttzeTitis magú$co, t\lodos;eo wÓ, Remegtws
» .
<(Domino inlastro mentis, Cblodoueo nÚ, REme@m QkcoPKo>
274J. Havet. prétend que les bois francs n'ont jamais utilisé d'nutre titre que celui de /zx
Fxuaaumm.
Le titre de mr z##iüf serait en fãit une erreur dais la lecture d'une abréviation
qui suivait les mota /?x l u//dumadais les diplcimes royaux, et qui s'adressaitaux ofHciers
royaux.ll autait fHlu tire donc mrü z&/i/à&af(J.Havet, .(2weiüa wópzeaWe
eef: Zz#orm#é
N.
wJxn//rama, l,'. /#Z). Cette üêse a étévivement combattue en France,en -Memagneet en
Belgque, pm deshistoriens comme M. Gasquet(L{Eip@#?@qa ü e/Ü mama/i;#flxulzgWe,
P
138),H. Bresslau( <(Der Titel der metowinger Kõnige )>,pp l?53-360)et H. Pkenne (<(La
6ormule N. [ex Francorum v. inl.», p. 74). L'opinion de J. Hlavet est matgtnale; et paur
cause: elle ne résistepas à la critique des sources.Les documentaroyaux mérovulglens
étaient composés de deux panies, le protocole et le tente. <{Le protocole )>,dit-il,
« comprend I'invocation, le nom du souverain et sa titulature. Le texte débute pm
I'adresse, c'est-à-dize, par les nome et qualités des personnes qu'avertit I'instmction royale.
Ces deux parties se distinguent, d'abord, par la place occupée pm I'une et pm I'nutre, le
protocole remplissant d'ordhtaire la premiêre digne et laissant le texte à distance ; puis par
n
n
n
l
)
')
)
)
I'écriture, les catactàresallongés étant réservés au protocole et les catactêres cursifs au
texte, et par conséquent à I'adresse qui íàit cotos avec lui. Or, tandis que, dans tous les
diplõmes qui au nom du roi joignent I'abréviation z,.hZ, tour les mota sont écríts en
lettres allongees et font clairement partie du protocole, dons tous ceux oü I'abréviation
doit se lideürü ÜZwi/nówf,
et qui ne soulêventaucune(hlbcultéd'authenticité
et de
rédaction, ces caracteres sont d'une écriture dif6érente, en cursive, comme le texte dont ils
6ontpartie intégtante.Ce setaithâtif de soutenir que le z,./iü dois être considérécomme
EHsantpanie du texte, non du protocole, et que I'écriture allongée n'était pas, à I'époque
mérovingienne, exclusivement réservéeau protocole274.La clef de la question se trouve
donsla qudité d'zZüa/m
plutõt que dais la désignationd'homme ou de seigneur.Comme
on I'a vu antérieurement, Rema appelle Clovis dama i zZEm/er.
D'autres textes issus de la
chancellerie mérovingienne montrent clairement que le tiu:e mf ;Zhrür appartenat
:Kt:busivenxent au to{ qCbiUebertiSecmndiDemtio 1, p. 'L5 . <{Cbildebertm, wx Francomm, ür
Itt éter. Cum i:n Dei ttomitte nos omtles V.agendasManias
\
r' }
95
de qHasmmqtle cottdiciopes una mm nosEris
'1
;ZhrZer
provient directementou indirectcmentde la victoire de Clovis sur
Syagnus"s.Cependant, aucun document ne fàt référence à Syagnusen tant que mí
;Zbi/eP7ó.
Grégoire de Touro remarque tout simp]ement que « ]Wa/Zxi ei/ 1%/d'#;er
m#g /iF.##aa,J»aKn'ww//om/ e )>277.
ll est possible que loas de la mort d'Aegidius, son
Gílsait prós possession de sa dignité, et en même temps du titre de roi, safesque cet
acte soit forcément reconnu par I'empereur. D'oü le Fàit qu'on ne retrouve aucune
mention de ce titre dons les sourcesimpériales. Clovis s'était bien accaparéla
tota[ité de ['administration, ]es notaires et ]e gouvemement municipal, ainsi que les
terras du Ríscde Soissons. Néanmoins, aucun document ofHtciel n'atteste qu'il a
hérité de la dignité de zdr/a#i/en Le seusélément ccrtzin est que I'évêquede Reims
a bien pais en compte ce titre dons sa deuxíêmelettre. Compte tenu du souci
formaliste et légalistede Rema,le titre devait bien refléter une situation de Eait.Le
titre qu'il octroie à Clovisest probablementle résultatde la reconnaissance
du
coup d'Etat réussi de 486, au moins de la part des autorités ecclésiasdquesde la
Belgique
Seconde, et peut-êüe
mime
d'Odoacre,
son allié contre
Syagrius.
L'autorité exercée par Clovis se fondait en efFet sur la défense de la Gaule contre
un haut fonctionnaireromainrentré en dissidence.Clovis représentaitla légalité
impériale, et en face de lui il avait une coalition hétéroclitc, oü étaient représentés
aussi bien des Wisigoths que d'anciens serviteurs de I'Empire. Contrairement à ces
derniers,son pari politique était celui de la continuité. ll représentaitpour les
populations gallo-romaines I'assuranceque I'autorité politique en Gaule resterait
dons le giron de I'Empire.
Dons sa premiêre lettre à Clovis, I'évêque de Reims précise qu'une
importanterumeur lui était parvenueselos laquelleClovis était devenule
gouverneur de la province de Belgique Seconde
q)timatibns penractaúmus, ad unumqttemqzie
noticia tiolumusgeme»in à. \-a çotlíxuhe est
[éf$rement dif6érente de ce]]e qu'uti]isait ]e roi ]onqu'i]
s'adressait ]ui-même à ses agente,
lalcs ou ecclésiastiques(CZóüü'/7. PnneílgpZlo
8, p. 18 : « Cbd cóan'm mx l u ruam, am e& J
n
aHeyttibas>>
, Guntcbramü ngbedicLum 'S, Q. \q -. <(Gantbramnm wxFrattcomm omnüuspottti$cibas
ac uniuerds sacerdotibus et mnctis iudicib s itt wÚone mostra cotlsLitutis)à. Ssuxce ptc?tÃême, xek \l\=.
Wo[fram, ]#üzaZüa], pp. 108-127.
275M. Roucheestimeque le titre wf zü /?f aurait été prósà Syagnus.Cettepromotion,
')
n
l
d'aprês lui, ne pourrait pas êtíe attribuée à la puissance impériale, puisqu'elle serait alors
absenteen Occident. La seule explication possible selon lui serait que Clovis, aprês sa
victoire sur Syagrius, en 486, lui aurait prós cette dignité(M. Rouche, Cbmlr,p. 396).
27ó Volt M. Heinzelmann, GaZêizge PmiqbaK/z@ózeé2óOS279, p. 699 ; et aussi J.R
Martindale, TZe.pmiapoE/z@é7
og/óel.z/errada/z E#@/a, ,4D. J9-5-j27, t. 11, PP. 1041-1042.
277.F:iüüz'mr
11,18, P. 65
)
)
)
n
« B.amor atl nos magnum l)ewenit, admiBistratioBem uos SecundamBelÜce
st4sc®isse.
iqon
est
nowm,
ut
coQeTis
esse, simt
l)amntes
tiii
semPm
fuerutlt. . . >Pll
Rome,
oui279.
S'il y a eu une conquête franque de la Gaule, eUe n'était pas...-;.
civis est partage par M. Rouche(Cbzü, pp' 389-390)
279N.D. Fustel de Coulanges, l.y#zasz'o/z.ge/mc7/zz@#e
e/ Ü.,## de/?EJm@/a,
P. 485.
/1
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97
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n
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3
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Procope meritionne des soldats de l.Empire chargésde.la défense des parties les
plus reculéeg de la Gaule, qui n'ayant plus la possibilité de retoumer.à Rime, et ne
voulant pag rallier les Godés qui étaient ariens et ennemis de I'Empire, ont rejoínt
les' llimncsz'i. L'intégration de Clovis dons la hiérarchie romaine n'a pas..Eàt
automatiquement de lui le maitre incontesté de la Gaule, mais elle y a contribué,
en permettant le rassemblementautour de sa personne des partisansde I'Empire,
des garnisons stationnées en Gaule aussi bien que les élites gallo-romaines, en
somme, une pide militaire considérable. ll n'a pas conquis ces territoires de la
Gaule à I'Empire romain, il les a dé6endusau nom de I'Empire. À la suite du coup
d'Etat de 486, les guerras qu'il a menéesn'étaient pas dirigées contre I'Empire,
mais contre les Thunngiens,'les -Namans, les Burgondes et les Wisigoths.
Les historiens du droit ont souvent soutenu que I'autorité de Clovis avait
r'3
une nature distincte selos les populations sur lesquelleselle s'exerçait.Cette
dichotomie, atavique à I'autorité royale des premiers bois 6-ancs,se serat
manifestéà travei les dénominations
de rzx et de wr /##íZer.
Le titre de zzx
indiquerait
r')
la mainmise
du roi
sur les Francs,
et celui
de ,zdr /Zhí/er sur les
populations gallo-romaines. L'exemple le paus.souvent invoqué pour soutenír ce
poínt de vue est celui des compositions'indiquées dons la Loi salique pour.le
meurtre de Romainset dc Germains.Elles présentaientdes valeursdifférentes
r')
selon I'origine des victimes, avec des amendes paus.éjevées pour le meus-wed'un
6anc que pour celui d'un romain2az.Ce serait, d'ap1lesMontesquteu, la preuve que
contrmrement à la loi des Burgondes et celle des Wisigodts, la loi saliquen'avait
pas été impartiale,et qu'elle avait établi çntre les Francset les Romainsles
difFérences les plus afnigeantes. ll voulait ainsi combattre I'idée de I'abbé Dubos,
r'3
uerütH, db I'ori7z@amproündam s huRaüt>> , volt ausü, Vira Maximitzi,.Acta
sanctortlmonliltis
3'a#cüBa eí#cü:pp. 580-591, qui est encore plus tardive.
r'l
28i Procope, l)e Bela goza/m, 1, 12, PP- 63-64 : í? Parede /e /e/gun l/''hzkaaÉ/#mía /# Ra#u.
LmpeTiKmitvi©üone, }:iispanils t+niueT'sam
ac proúncim Galliae trens Bbodmtlm posiüas,subegermt,
babuemnque uectigabs.
Millitawnl unam Bnmaüs ttinc ttauabaüAüoUc})i : qübus Germad:utPoLe
jt«itimb, eta «.tã
wcLo MaM
iP. Fo«:« dignsü, .«. agemniHgt'm wU«'ti«©"«.:p'im«mP«edM, dú«d'
eos aHmssi sunt, agente omnes beLli lm
i@tle. Generositatem et in Romanos bmeuobnliam
:estati-.'\üoOcbi, wttí in eo bebogesserejaHiter.Nihl ü p7n$cimtesGermaü:lhos ad societaLem
et
®tútates iuKgend inútaTulnt : qual)us AüoUchi libenter assensijunt, quod Cbristiaü 14trqKee esses.
Eo l)actoin Íman coalitigetüem,potetlüsimi euasemnl.
Alia veroRomaú fúliüs, qü erantin extwma
3aUia staüotiaM, mm necRomatl Tedinpossenl,neqttead bostesATiaüosdesdscew
wbnt ; seipa mm
siHHis, et ngonem,
qtlam Romattis
attte sewabant, AüoOchb
ac Gemanis
pet'ntisermt,
moresque
)malesFalhos wtititiem : quis eorllm posteTi ad se Lransmissosadbw note obsewant )>.
ZBZPactua Leis
kge Sílica üüt,
Sa[icm, 4'L, 'L, PP. 'L54-'L55 . <(Si qHis]ltero] iHgmwum F7ançz4maut baüamm,
occideril, cui.fuedt adprobatum, maUobeWOboda suxt, WIM
qü
clenarios quilacit+w
somos CC cababilis iudicetun>Ç(Si quelqn'untue un Ft'anc ittg@HOl{ltn Batiam üuant sonsla loi
saliqKe, et etl est cotludxcK, qH'it soir reconnz{pmsibk de V'llTM
dettier's, qüjmt
CC sons» "), Pactos
Lzgis Saücae,41., 6, p. 'L56 : <<Si wemeito in aquém aKt i7zP kz4m miserit,[L-XXlIM
depiariosqü
jbciuttt somos MDCCC cubabilis i diatur)> (..<<
Si b Romdn R'estpaspTWTiétain et conüueda v'oi,
le meurtria' dois êtw wconnttpassibk de BIM denien, qüfo?tt C seus>b.
98
pour qui les Francs avaient des bens avec les Romains fondés sur I'égalité et sur la
coopération. Le difFérenttraitement accordé aux uns et âux autres expliquerait,
d'aprês Montesquieu, pourquoi le droit romain a perdu son usage chez les Franca.
Compte tenu des avantages qu'il y avait à être Franc, Barbare ou homme vivant
sous la loi salique, personne n'aurait voulu se mede sous la protecdon du droit
rom211t128s
Depuis quelquesdécennies,I'hypothêse selon laquelle I'autorité royale
chez les Mérovingiens s'appliquait différemment selon I'origine des habitante de la
Gaule a été mise en question, surtout grâce aux travaux d'E. Ewig. ll soutient que
le régtme en vigueur sous Clovis et ses fils, au-dela d'une plus grande valeur
accordée comme punition au meurtre d'un Franc que celui d'un Romain, aurat
perus aux Gallo-Romains de béné6tcierd'une protection légaletelle que nous ne
pounions pas afRrmer qu'ils étaient des vaincus soumis à I'arbitraire du vainqueur.
C'est leur intégration dons le systêmefiscal franc qui leur aumit procuré un abri
Faceà I'nbiüaire des gueniers ftancs. l-.es tarifs prévus dais la loi salique ne
constitueraient pas la reconnaissancejuridique de la supériorité des Francs sur les
Gallo-Romains à I'intérieur du mexaml;nn foM#Pm.Dons unc étude plus récente,
n
n
n
n
n
O. Guillot présentedeux explicationspossiblesaux diferentes amendes.La
premiêre serait que le tarif de composition était d'autant plus élevé que les
capacitésdes victimes étaient Eãibles.Les Franca,plus démunis que les Gallo-
n
n
n
n
n
n
n
n
n
n
n
n
n
Romains, auraient ainsi eu droit à une plus grande protecdon juridique. Une
deuxiême explication serait que la loi salique, établie pour combattre le droit
gemaaniquede guerre et de vengeanceprivées, indemnisait davantageles Francs
qui, par le Eaitde la loi, devaient renoncer à ce droit, par rapport aux Romains, qui
eux n'avaient pas à y FeHODCcra8s.
La premiêre hypothêseparait peu plausiblc : la
loi salique établissait dons certains de ses articles, des amendes beaucoup plus
lourdes comme punition du meurue des personnesdc haut gangque pour le
meurüe de cellesqui ne I'étaient pas:u-ll ne s'agissaitdonc pas d'un dispositif de
protect:ion pour ccux qui ne pouvaient pas se défendre. L'explication la plus
satisEâisanteest que les soldats de I'exeÜZwi.f;ku#rama7
avaient plus de raisons que
les Romains d'être indemnisés pour accepter de renoncer à lalüzü. Le combat
28sMontesquieu, De /l:Pnf der áú, t. 11,p. 221
zs4E. Ewig, ])ü ]\4emmmger d d#f l u &ex/?zcó,P.83
2850. GuiHot, <(Clovis 'Auguste', vecteur des conceptions romano-chrétiennes)>,pp.705
737
xs Pactual--egbSalicae4\, b, p. '\Sn . «Si uem Romattm homo,conuiuawgb, occkusjuerit jcüjuerii
adpmbatam], [malhbeWOlezldi] suKt XlIM deriados qtli jadKtlt sólidos CCC mbabiüs
Ludicetzirj}QSI qttelqu'ma ttié un Romain,conüuedK n)i, et etl est coHuainm,qtl'il soir wconnil
l
n
n
l
passibb deXlIMdmiers,
qiújont CCC sons)à , PntusLegtsSalicae 54, \, Q. 2nB '.«
gr©tottem occideTit,mallobeWOkod(eà sa(cceàmiLem
suKt, XXWM
mbabilis iMicetur)> q<(
Si qKehu'utl tuleutl conte, qu'iLsoit lecoHntlpassibbdeW]VM
foztDC seus)à.
\
)
99
Si quk
denarios qui Jaciwnt sólidos DC
deniers,qtii
n
n
n
mené contre la pratique vindicative était I'un des objectifs principaux de la Loi
salique,et expliquerait ainsi les différents tanfs2"
La difFérencede statut entre les branca et les Gallo-Romains à I'intérieur
du royaume des Francs n'est 6lnalement qu'une 6tcdon juridique créée au XVllle
siêcle.ll n'y a pas de taisons de penser que la double titulature de Clovis
ndait à une autorité qu'il exerçait de Eaçondiferente sur les Francs et sur
n
n
n
n
n
n
les Gallo-Romains288.
La
source
principale
de
I'autorité
de
Clovis
et de
ses
successeursimmédiats n'était pas ethnique et guerriêre, elle ne découlait pas du
triomphe des Francs sur les Gallo-Romains, mais de leur attachement à la causeet
aux symboles de la <(romanité >>.Ni Clovis ni aucun de ses successeursne tenatent
leur légítimité d'un pur droit de conquête. Si les victoires militaires avaient sufH à
Clovis et à ses héritiers pour qu'ils assoient leur autorité sur la Gaule, ils n'auraient
pas cherché à la revêtir d'une apparence romaine. ll ne s'aglssaitpas d'un lien
simplement üéorique aves une puissance impériale lointaine. La reconnassance
de ce nouvel état de chores par I'empereur permettait aux rois franca de conforter
leur position face à leurs sujets Gallo-Romains.
C'est, certes, une reconnaissance
théorique. C'est de ce point de vue qu'il Eautcomprendre I'afHumadonde Procope
de Césaréeselos laquelleles Francsse croyaientincapablesde maintenir leur
domination sur la Gaule safesI'approbadon impérialc.
n
zs7A propos de la Loi salique, deux intetprétations plus récentesmettent en lumiêre son
n
n
n
n
n
n
n
caractereromain: celle de J.-P. Poly(<(La conde au cou. Les Francs,la France et la loi
salique )>, pp. 287-320)
et celle de P.S. Batnwell(Ez2g'emn
PrgêczJ a/zd K2mgr. TZe Row.z/z
meK/,j9-5-ióJ, pp. 97-99). Pour Batnwell, le Pm/wr &8zlf
luZIam
n'est pas une loi geimm)ique,
mais la mimeà tour de pratiquei qui s'étaient développéesà I'epoqueimpériale sousla
fomae du « Code rural », texte Juíidique byzantin qui reprend des dispositions du droit
romain (.rózd,p. 98).
zs8Le Eãit que I'autorité exetcéepar les Mérovingiens sur les Gallo-Romainset sur les
Francaétait d'une même nature ne doit pas nous amenerà surévaluerle rale de la
dynastie mérovingieiute au sem du w2xwwl+zz/zíoma,coinme le ít)nt pm ailleurs Fustel de
Coulanges, d'autos historiens du début du XXe siêcle, et plus récemment M. Reydellet.
ljs estiínent que le caractêtepatrimonial et absolu de la royauté mérovingienne resulte du
EHt que la EãmiHemérovingienne était I'épicentre du monde franc. Fustel de Coulanges
n
n
familb rode étail sijoM, wattslaÍaiblesse de toutes les aü ns imtituüons, qu'elb dorna le nom üe sa
n
avait été mis beaucoup plus sur I'appartenmlce à la íàmille royale que sur I'appartenance
n
Q
a
l
\
l
haut Moyen-Agedu titre / >( If;nndumapour désignerles souverainsde la Gaule. « Cear
a#ox.z,[&à & #aü'aH
/a / ex#êm)o(N.D. Fustel de Coulanges,l-# moxzmózelxuxgwe,
P 121).
M. Reydellet, lui aussi, croit que I'usage de cette expression était dü au fàit que I'accent
au peuple franc : au lieu d'avoir été une entité territoriale, le n2##w if u/zapmm
auraít été
taillé à la mesure du toi(MI. Reydellet, l.z /!7aw# da i ü ó/cruz//mZzzüe,
p352 et p.389) 11
est vrai, la participationà la falar n2ü était une condiüonessentielle
pour accéderau
trâne. Mais il y avait aussi un cadre territorial dans I'exercice de I'autorité royale à I'époque
de Clovis, et ce cadrene peut pasêtre négligé,comme on le veria plus loin.
r')
Le m2zy/vm
llM//rama' nc s'est pas constitué comme une entité ethníque : le
mot Franc a minipar désigner,encore seus le rêgne de Clovis, I'ensembledes
habitante des territoires sous la dominadon de ces élites gallo franques"o. Dons
I'expression
r'3
/zx Fnu rama, que ses successeurs ont
utilisé,
le mot
If;hu//rama
n'offrait d'ailleurs plus à I'esprit I'idée d'un peuple spécifique, mais d'une identité
nouvelle qui peut être appelée << gallo-franque >>.
Aucun nutre événement ne révêle mieux la filiation romaine de Clovis
que la cérémonie de Touro. Ce ht la derniêre et la plus importante progression de
Clovis dons la hiérarchie romaine. Ce füt aussi, aprês le baptême, le Eàt de son
rêgne qui a suscité et suscite toujours le plus de polémiques. Selon le récit de
Grégoire de Tours, la principalesource sur cet événement,les émissairesde
I'empereur -Anastase(491-518)ont apporté à Clovis à Tours, en 508, une tuníque
pourpre et un diadêmeavec un codicille impérial qui le nommait consul
( l$tt4r ab Anastasio imPeratore codecilhs de cotLsolataacc@it, et ix basihca
beataMaüini t14nicablaüea indutKS et chmide, itQoltelis uertice,diademas.
[a?lc ascetlso equipe, ailrlpi
atTii et ecclesiam ciútatis
aWet]tumqi4e ia itinere iLlo, qttod enter-Poüa7tl
est, praesentibtis popt4lis ma71a Pn»Tia QaWens,
uoLuntate benigBissima emgaút, et ab ea die tamql+am coltsul at+t augustKS est
t;oàtatas )Pm
11est d'abord nécessairede situer cet événementdons le contexto des
rapports entre le pouvoir impérial romain et les dignitaires barbxes. L'attribudon
par I'empereut- des titres honori6íques aux dignitzires barbares était monnae
courante entre le Ve et le Vle siêcle.Les dirigeants francs étaient probablement
aussi susceptibles aux questiona de gang que les sénateurs romains2P:.Le roi des
Burgondes, Gondebaud, a reçu le patriciat en 472, tout comme Odoacre quatre
ans plus tmd. Tous les deux avaient en commun le fàit d'avoir accompli des
prouessespolitiques ou militaires qui les rendaient à peu prós.ap.tesaux yeux de
Constantinople à être reconnus en tnnt qu'interlocuteurs privilégiés.L'inésistible
ascensionde Clovis dês son triomphe sur Syagnusjusqu'à sa victoire sur les
'1
'1
289Les rechetches prosopographiques récentes ont monué I'existence en Gaule d'un
réseau de bens généalogques entre les íàmiUes impériales et celle des cheís militaires,
romains ou gem)aniques(A. Demandt, <<
The Osmosis of late Roman and Germanic
aristocraties >>,pp. 155-180) .
r"l
l
Q t\istoiWS \X, 3B, QP. $R-8ç). <(Ensuite iLnWt de I'el@emKr.AnasUseb codiciUedt+consularet
Oatlt muita danah basLliquedt4hmbeuntKMadn une [uttiqne àepouQw et unecblamDde:il.mitsur
sa [ête ttn diadême.quis,'étant monto à cheual il distribua auecune tàs grande gÉnérodtéd eFor et de
.'aqeltt sur b cbeminqui se troilt,e enEnlaporte da uestibule(dela basiliqaeàel PéHhse
de b até en bs
jetmt de sa pT®n maia am getasqú étdent prÉsents,et à paür tle cejour, iUnl cQpekcommetin
consKLou attgusk }>.
29i R. Frouin,
PP.140 149.
'\
)
'1
<(
Du titre de roi porté par quelques participante à I'//m@en w mm.z/z//m )>,
n
n
F""\
0
n
Wisigoths d'Alaric en 507 faisait de lui un partenaire de premiêre importance pour
I'Empire, une piêce fondamentale de I'échiquier politique en Occidenta9z.Cela était
d'autant plus vrai que vers la fin du Ve siêcle, le roi ostrogoth Théodoric était
parvenu à structurer une large politique d'alliances comprenant le royaume
Wisigoth et le royaume Burgondezos.La cérémonie de Touro a ainsi officialisé la
zç2En témoignent les tentativesd'apaisementdirigées par Théodoric, conlme la lettre
qu'il a envoyéeà -Alaricll pour tentei d'éviter un conflit entrecelui-ciet Clovis
S=xsvoàote, Vaàamm libti XTI, QP.qG.ql .«QaaPTWterswstinete,
clones
adFrattcommagem
zgatos Rastros ditigew debeamus, ut lidem nestram amicontm debeattt a7@uLaw indicia. 'enter anos eúm
tobk (!FMtaEe conii4ttctostlon oPtamoSaliquid bale .Feri, ande ut]um minores contingatJorsiun
r"'l
/#xepzüip).De son câté, I'empereur Anastase avait de cortes raisons pour pousser les
Franca à I'action centre Théodoric. Celui-ci avait occupéen 504 la Pmlnonie Seconde,
dons que cette province Êaisait pal:tie de I'Empire,
n
n
d'lllyricum,
d'oü était originaire
paus précisément de la pré6ecture
I'empereur lui-mêmeIJ.B.
En4)itefmm the Deatb ofTbeododas to tbe deaLboJlastinim
Bury, IÊÜ/ap agzÉel.g/ef RomaK
ÇÁ.D. 395 LoAID. 565), P. 46S\.
Une entregue entre Clovis et .Nmic a eu lieu alors dons une ;le de la Loire, mais elle n'a
pas pu évitet la guerre(Hz)zozwi
11,35, p. 84 :« Cam ól@e/ zmlxüLkenb gWae
enn/zloaü
úcnm .'\mbaciensim temtKrium ttrbis'Toronicae, simwl locHti, comedentes
patiur ac bibenLes,l)remissa
jzóz aazabh .paó@a ã3upíiem /p). Aidés pa' les Burgondes, les Francs ont attaqué au
printemps 507. Aprês leur victoire duasla bataHlede VouiUé,I'armée ostrogothiqueest
intervenue et a réussi à diminuir I'étendue de la déEàte des Wisigoths, maintenant les
envahisseurs en dehors de la Septimanie et de la Provence. Néanmoins, Clovis avait
obtenu une victoire majeure.Au sujet de la participation des Burgondesdons la
campagne, voir la Uzü CefanZ. 1, 28, p. 467(« Ezemh, o&wdezzã&xi l u óü af /3
do/a&KX
iütatem,
iam edm -Ahàco
nge a úctoTiosissimo nge Cblodoueo itt certamine pewmPto, 'tbeuderims
Italiae mx pT'oüttciamistam, dadbus missas,intrauerat )à.
n
n
n
n
n
n
n
n
293La coalition de ces trois Etats ariensconstituait un puissanttempart confie toute
tentative expansionnistede la part de Clovis, ainsi qu'une menaceaux prétentions
impériales en Italie et dons d'auto:esrégmns de I'Occident. Àvant même la campagne de
507 contre les Wisigoths d'Aquitaine, il y a eu des tentatives de compre ce <(cordon
sanitaire )> instaUé autour du n2xxw l;nu/züumm.Grégoire de Tours íàit état d'une
intervention 6ranqueen Bourgogne vens500, dais laquelle Clovis, n'ayant pas réussià
s'emparerd'Avigion, négociale versementpar le roi Gondebaudd'un üibut mlnuel.
D'aprês L Levi]]an et G. Tessier, i] y aurait des indicationséparsesque ]esFrancaet ]es
Wisigotlas avaient déjà livré combat bien avant la campagte de 507. L. LeviHanaf6nme,
quelques mentions analyttques à I'appui, que des citas comme Sahltes, en 495, et
Bordeaux,en 498, avaientdéjà été occupéespar les Francs.Tours aurait été prise par
Clovis dons une annéeantérieure à 496. Retombée aux mains des Wisigodls en 497, elle
serait repasséeseus domination franque pour deux ans en 498, avalt d'être à nouveau
perdue en 500, Alaric s'étant aUiéà Gondebaud, roi des Butgondes (« La conversion et le
baptême de C[ovis )>,pp.161-192 ; G. Tessier, ]]-z&.p/é»edeCBwí, p 92, n.] et p.106). Le
EHt que le roi Gondebaud se soit emparé d'un groupe de guerriers frmlcs et qu'il les ait
envoyés à Toulouse auprês du roi -Alaíic, est signi6ícatif de I'entetlte qui régnait entre les
Wisigoths et les Burgondes loas du conflit de 500(Hzk/a»?f11,33, p. 81 : ú{l)e/z@we
l;nuxd,
ãui cqmd Godi$selo erant, in amam se tumm congngant. Gottdobadtls ontem iussit, lte ânus cuidem ex
n
pais aliqui(l nocemlnr ; sed adpraebensus eos'Tbolosae
in eúlium (ü -Alarimm agem Lransmisit. . . >à.
Celle-ci s'avéranéanmoins fragile, puisquele roi burgonde participa quelquesannéesplus
tard à I'attaque franque contre le royaume des Wisigoths.
n
a
n
n
102
/]
reconnaissance
de la part de I'empereur
du nouveléquilibrede forcesen
r'l
Occident, dons lequel le m2z7
m7l;hu fama devenait une puissanceavec laquelle il
fallait compter. La victoire sur les Wisigodts aurait été incomplête sons cette
reconnaissance20'.
Si la similitude entre la <<joyeuseentrée)>de Clovis et le cite
impérial semble évidente à premtêre vue, il est difHícilede saisir la signinícationde
cette cérérnonie. On peut se demander quelle était la nature exacte des honneurs
qui selon Grégoire de Tours ont été octroyés pa- Anastaseau roi franc, et aussisi
cela avait une implication sur I'autorité que ce dernier ou ses successeursont
exercée cn Gaule
L Schmidt s'efHorce de réduire la portée des événements de Touro. Selon
lui, le tigre de <<
proconsul» que I'empereur aurait attribué à Clovis, serait une
impression erronée du mot.pHnedae#
Je9s.
D'autres historiens, comme F. Lot et L
Halphen 1. Wood ne croient pas à la véracité du récit de Grégoire sur I'ambassade
n
d'Anastase.L Halphen doute de la valeur de Grégoirede Touro en tant
q«hxsto
en àe (:Xows . <(L.es détaik sawumux qui abandent dons soK ht;m uaLentpour
I'coque oü GTÉgoim
tÀuait,Bati otlr cela, qu'il n'afãs cox?lu,oà CbtÀs coRqnérailla
Gaule )>29. Quant
à F. Lot,
il est catégorique
: Clovis
n'aurait
pu être appelé
« auguste », titre réservé exclusivement à I'empereur, ni ccindre le diadême, füt-il
r'l
vraiment consul297.
S'il admet que la description de Grégoire de Tours demeure
énigrnatique, et que Constanthople n'a jamais renoncé formellement à la Gaule,
F. Lot estime que les Francs Saliens, passé le rêgne de Childéric, ne se sont jamais
considéré comme des sujets de I'Empire2Pa.1. Wood, bien qu'il atü:ibue du crédit
au témoignage de I'évêque, parle d'un <<malentendu >>de Grégoire dans le récit de
la cérémonie de Touro. ll n'aurait pas été question du titre d' <<
auguste», mais tout
au plus, du consulathonoraire2».S'il n'y avait pas d'autres sourcesà I'appui, il
serait aisé de conclure à une Eabulationde la part de Grégoire de Touro ou à sa
crédulité faceà des témoignagesoraux pas forccment sürs,ce qui s'expliquerait
294Par ailleurs, I'année même oü il ocuoya les honneurs à Clovis, Anastase déclenchait de
n
nouvelles hostilités centre les Ostrogoths(An)mlen Marcellin, CamzêlCZmHãp#,508, 11,
p. q'l -. <<Rommtls comes
domesticommcomesscbohdomm. . . ad deuastatldalülhe litorapíocessamnt
et usque ad Tamntum antiquissimam: ciütatem adgmssisunt, remensoqtle
mau i?tbonesümúctoriam,
quem piratico aust{ Romaü ex Romanas Tal)}lemltt, /ânastasio Caesari rQoüarllnt)>.
zs5\-. S(3=údl Geschcbüder dentscben
Stàmmehs Rum.Amgatt&der Võlkemanderung;,
\. 'Z, Q.
491 ; cet auteur croit d'ailleurs que Clovis a coupé teus les bens avec I'Empire aprês avoir
n
q
n
'1
l
)
l
l
l
succédé àson pare.
29óL. Hlalphen, <(Grégoire de Tours, historien de Clovis )>,pp.31-38
207F. Lot, Ch. PRíester,F.L. Gmlshof. bT deió#áf de/]! @zlp?
e Ocuzde#/
deJi8 c2888, p
\9â. . <(êles exact quek tloiiueaa consuLjetdt de I'oret I'aUmt à hjoub ;mós b nom de Cloús ne
$gun ))as sar bs dipDquescoxsulaiws.S'iLs'a@t du cona t bonod$qzle,celui-cine co?pll)oüait
pas le
cédmonialet in frak du conslilatréel)>.
nKlbid.
2991. Wood,
TZe .A4emm)«üx K2'/gdamí, P.49
103
'1
'1
r'l
'3
'1
'n
r'l
par son souci de montrer le grand-pêxe des róis francs de son époque plus illusue
qu'il n'était en réalité.Toulours est-il qu'un nutre document, le prologue de la l.oi
salique<(S », témoigne de I'adjonction' de la titulature romaine au quotidien de la
monarchie â-anque
.( Ad uh Deo jade?ldi wx Fraacontm Cbhdo«iKS,toT'Tens
et puhber [et
inclittlsl,
l)deus
wcQit
catbolictlm
bcPtismt+m, et quod mitttls
iR pact14m
oabebatt+ridone m, per F'eiçükas mÚs Cblodoüo et CbiUebcrto et Cblotaüo
fuit IHcidisemertütam )ÊW
f')
?""\
r'l
Parmi tour les historiens et érudits pour qui la véracité du témoignagcde
Grégoire sur la cérémonie de Tours ne Eãt pas de doutes, la plupart croient que le
titre reçu par Clovis à Tours était un « consulat honoraire )poi. ll y a aussi ceux qui
soudennent que le titre en question était celui de pat:rice;02.
Certains pensent qu'il
soo.r/zí@z}ProáKxi l=x .ça.Im, mexi If#zz rama, 3, p 198. A deux reprises, dons les textes issus
du premier concile d'Odéans, une boisdonsleur leme au roi et une boisdanales canons,
les évêquesle saluent avec la 6ormule wx.gónaizlíwh//--.
Odéans(511), BPÜ/aü a/ w2"?, PI
L. {(Domtto sno caLbolicaeecclesiae
jilio Clotbouechoghriosissimi wÓ omnes sacerdotes,qKos ad
:ottdlium uetún ilissLsLis)>, et p. \ . <(CKm atlüw Deo o( eKocatioTle
ghriosissilú
AKnliatlensi
w@s Clotbollecbi in
tlrbejüssel cottcilium summomm atitistitum congtegdum )>. çlüa semMXe Üowes
mson
à K.F. Wemer, pour qui I'ambassaded'Anastase a apporté à Clovis, avec les insignes du
consular honorúre, le 'titre de .g&naiznzmai.Selon cet auteut, la glnêse de ce titre romaín
'1
est liée à I'apparition du tive de.pa/nazi, pu-ent 6lctif de I'empereur ; .gó/zaizlnía/(avecses
variantes ex & /zlíwh i et pruer?.Eêx/zlwhaí)
mettait au même niveau, dons la hiérarchie
romaine, les bois,les exatques,les genéralissimeset les détenteursdes plus hautescharges
de la cour impériale(K.F. Werner, <(La 'conquête franque' de la Gaule. Itinémtres
historiographiquesd'une erreur», p. 29, n.l). HI. Wol&am rappellequ'il n'y avait en
Occident avant le Wlle siàcle qu'une hiérarchie des aBkezüüi,émanéedu seul empereur
romain. Si un roi en Occident était acclamécomme Rm.gónanli:síaz©ce n'étmt pas parce
qu'il était« Três glorieux>>,mais tout simplement pmce que I'empereur avait crée le
« doriosissímat )>,grade qui lui était décemé et que la chancellerie ponti6tcale respectait
scrupuleusement
Qi. Wolfram,J#ü/w&üa
J,p- 89).
nl ]l$. Buq,
l:\istoUojtbe \-ater Roman EniPmfmm
tbe Dmth of'Tt)eodosiKS
l to üe Deaü 4
Jmd/zü#, p.464 ; W. Ensslin,« Nochmals zu der Ehrung Chlodowecs durch Kaiser
Anastasius)>, pp. 499-507 ; Cf. K. Hauck, <(Politisdae und Asketische Aspekte der
Christianisiening (von Retms und Tours nach Attigny und Paderbom) )>,pp. 46-52 ; E.
James, -r l;knxag/, p.87; M. McComuck,
)
'']
l
l
l
<(Clovis at Touro, Byzantine Public Ritual and the
Orighls of MedievalRuler Symbolism>>,
pp 155-180; L Schmidt,<<
Aus den Anfang:n
des salfrankischenKõnigtums», pp.306-327; M. Spencer,<(Dating the Baptism of
Clovis>>,pp. 97-116; K.F. Stroheker,l)er fe a/n/ücúe
.,4de/z»paü üÉe/z
GaZ#e
, P=109;.P
Leveel, <(Le consular de Clovis à Tours )>,pp 187-190 ; R. Weiss, oódoiz4lgf Tai!#?= Róezhf
-f08, PP. 110-119 ; 1.N. Wood, <<Gregory ofTours and Clovis )>,pp249 272.
s02 H. Gulnther, <<Der Pat:riziat Chlodowigs )>, PP. 468-475; E.A. Stücke]berg, ]-)#'
Constanüüsche
Pata:<iat.Bin BeiLra8,RltrGescbicbte
derSpaLewn
Kdseqút.
)
'\
104
,/3
/')
s'agissaitd'un consulat honoraire doublé d'un patriciatm. Partisan de cette üàse,
R. Mathisen, jugo que si Anastaseavait donné à Clovis le consulat honoraire seul,
cela aurait été une insulte, car celui-ci aurait occupé un rang inférieur à Théodoric,
et même inférieur au burgonde Gondebaud, que le roi franc avait battu sept ans
auparavant.Si I'empereuravait donné à Clovis le patriciat tout seus,dit-il?le
ré:lultat aurait été le même. L'ocüoi de deux digrutés à la bois aurait permts à
Clovis de dépasseren gangGondebaud,mime si son rang auraítété encore
inférieur à celili de Théodoric. SelonMathisen, seulela dignité d' <<auguste>>aurait
permisà Clovis de dépasseren ganglc roi ostrogoda,mais il croit que celan'a
n
('3
(3
n
(3
jamaiseu lieuso-.D'autres pensentqu;il aurait pu s'agu soft d'un consulat,soft d'un
patriciat, mais jamais de (ieux dignités à la bois"s. R. Van Dam quant à lui, décrit
Clovis comme
un .Q#óü.JXg/yJZ#faoó.
Malgré les difFérentes inteq)rétations que donnent les hjstoriens à propos
de I'ambassadeenvoyée par I'empereur Anastase à Touro en 508, on peut esümer
qu'elle marquait une progression sons précédents du souvermn mérovíngien au
sem de la hiérarchie 'des dignités romaines. ll était bel et bien question d'un
« proconsulat », ou <(consulat honoraire )>.ll ne pouvait pas s'agr du consulat dons
le bens strict,
puisque
le nom
de Clovis
ne se trouve
ni dana les raid
fo i/vúzmr
z)lpenaü;,ni dons les formulei de datation de la Gaules07.Cependant, comme il est
(
probable qu'Anastasevoulait placer Clovis dais une posítíon au moíns aussi
sons
prestigieuseque celle de Théodoric, avec qui il venait d'enter. en guerre,
toutefois mettre en causela spécificité de sa propre dignité impédale, le patriciat
{n
Néanmoins, I'absenced'un témoignage explicite des sources à ce sulet oblige à
une certame retenue
(q
Fàsait probablementpartie des largessesoctroyéesau roi des Francs"'
(
11reste néanmoins le time d' « auguste». Ce que raconte Grégoire sur le
(3
r
fãit que Clovis ait été appelé comme un <<
auguste >>n'était vraisemblablement pas
le produit d'une afEabulation.D'auge pan, cette épithête conespondaitâux tiües
impédaux qui étaient décernés quand il existait plusteurs empereuls. -Anastasen'a
jamais voulu créer un tel état de chores, c'est-à-dize, Eãire de Clovis un <<coempereur». S'il avait agi ainsi, il aurait risqué de soir naitre en Gaule un pouvoir
sosS. Dill, Rawax Soaeg ü Gm/ / üe Àfe/oa'/wax Hge, PP'104 -105 ;J.R. Martindale (éd.),
Heinzelmann, <(Gallische
pmlly)oy/2@47a# /ge l.g#r Rowae EJpg»'m,t. 11, P. 290; M
Prosopographie )>,p. 581.
n
(n
soaR. Mathisen, <(Clovis, Anastaseet Grégoire de Touro : consul, patrice et roi )>,p. 400
s05Y Hen, <(Clovis, Gregory of Tours mld Pro-Merovingian Propaganda)>,pp'271-276;
J.M. Wallace-Hadrill, TZeImg-lízzind &#gr, PP'175-176.
s06R. Van Dam, Leader»@a d Cama z4 /b l-.a/e.4xüg e Gaw4p- 181
s07Volt M. Heinzelmaln, <(GaUischeProsopographie (260-527))>,pp. 581-582
s08O. GuiUot, <(Grégoire de Tours et laJustice mérovingiemae», p 722
)
l
105
F
.'n
r'3
r'3
concurrcnt et rival. De paus,cet acte aurait attribué à Clovis un poids que lui,
même vainqueur à Vouillé, ne possédaitpas. A ce propos, le point de vue de M.
Reydellet mérite d'être souligné, car .il met en doute la uaduction généralement
acceptée de la phrase dc Grégoire de Tours : « ...e/ aó eaz#eázmgam raalw/a#Z
a/g/irZ#JeJ/ Z,amclz#r
"9. ll Eãit remarquer, sons doute avec raison, que ]a plupart des
traducteurs négligent ici de traduire /amg//ózm.
Ce mot exclurait que Clovis ait été
réellement consul ou auguste, car même chez Grégoire, /aagw'za7ne pourrmt
introduire un pur et simple attribut, à la maniêre du français.roazme(e#
á##/gweD
. Le
v=1 seno serait donc : ramme i7.Í ózzMÜZ
áe' raxlw/ o// -.4#g#i/éto. -Ainsi précisé, le bens de
la phrase présenterait une difRículté, le fãt que ces deus dignités n'étment pas
synonymes et que I'évêque de Tours devait en être sürement .conscient. M
Reydelletparle d'une Eautedu texte pour expliqucr ce qui à son avósconstitue un
conüesens.La Traje signiRlcationde la phrase serait donc : «/7J#/ z@Pe#.Pm.
ér
.Hag#J/er
Ó7'ejpem
r e/ /:i?l@ów/dre0
rawme r7J' aumf #/ ra iwZüstl. ll
ne s'aglt
là, bien
entendu, que d'une hypoüàse.
(3
(q
0
'1
3
KF. Werner, pour sa part, explique la présence. du titre d' ,<<auguste )>
par une interprétation de la part de Grégoire du rale de dirigeant exercépar Clovis
sur I'Eglise, du Eaitqu'il pouvait convoquer lcs synodesgénérauxde ses évêques
de la même façon que l;empereur;u.Or, les successeurs
de Clovis ont eu, eux
aussi,une attitude pour le moins semblable à celle de Clovis, sons que pour autant
il leur soft attribué le titre d' <<auguste». Grégoire ne parle d'aucun d'entre eux
comme un <(auguste». Dons sa description du gouvemement lmpérial de Tibêre,
il montre être parEãitement capable de comprendre la signification du titre
anomahe
d' <<
auguste)pts. ll se peut que la cérémoniede Touro comportât unc
dont I'évêquede Tours s'est rendu compte. ll devait être conscientque la
cerémoniese fondait sur unc interprétationexagéréede la part de Clovis des
honneurs qui lui étaient attribués. Ce décdage entre le tigre de <( consul honoraire >>
et I'acclamation dont le roi franc a fàit I'objet est d'ailleurs perceptible dons le récit
de Grégoire de Touro. En efFet,à aucun moment de son récit, I'évêque de Tours
ne laisse entendre que Clovis ait reçu I'appellation d'auguste de I'empereur luimême. ll aurait été question simplement du consulat, sons plus de précisions.
l
s09 Fíü/a/af
11, 38, P. 89
)
\ü \.x Vila Remi@ianvel \e mn\ Lamqtiam. {(T'er idem tefiq)wsabAnasLasio i77Qeratoncodicehs
üladoMms mxPto consulataacc@it;cum quiims codiceUos
eram iUiAtiastmius coraramauwam cum
Hemmis et Llllticam blaLleam midt, elas ea die consal et augustus esl appellaus)> evita BemiÜÜ e»stop
we/Jü z c/amHz'amam, 20, P. 311).
síí M. Reydellet,l.a /WaxüdaxJ& ú/zá'n/am
Zz##e,
P 408
sízK.F. Wemer, <<La 'conquête franque' de la Gaule. Itinéraires historiographiques d'une
xeut.,Q
3b .«ll
était pot+r lngEse de son ngnnm, à conditiond'auoir la wde Joi, (laminas
jbolitique) et Fins ptinc®s, l)mtant m-dessasdes éúques la plane qui ét(út cela de I'eti©ewur dam
[E,«$w
)
».
sis fÍzlffoz' J V, 30, PP. 235-236
}
706
(H
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q
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L'évêquede Touroaloutequ'àpartir de ce tour, «e/ aó ea de ra#.rw/
a#/
#g i/#f. . . )pi4,sonspréciser I'identité de ceux qui traitaient le roi de cette Eaçon,ni
si'cette appellationcorrespondait
à la dtulatureoctroyéepar Anastzse.Les
ovations rituelles de I'armée et du peuple rassemblésà Tours ont probablement
dépasséI'inidative de I'empereur. ll n'y a strictement aucun document impérial qui
nous soit parvenu oü Clovis est qudi6té comme un <{auguste>Pis.L'événement a
pu être soigneusement préparé par Clovis lui-même avec ses conseillers, désireux
d'accroiüe la valeur symbolique de la distinction que I'empereur avait Eàt parvenir
en Gaule. Ainsi, si à partir du tour de sa <<joyeuse rentrée » à Touro, Clovis a été
appelé<<
auguste>>,c'était três probablementen vertu des alénsde la politique
intérieuredu m2 m l;nu fama, sonsque celaait été forcementreconnupa
Constanünople. C'était peut-être une maniêre pour Clovis de régler le problême
de son infériorité
hiérarchique
de 'lthéodoric,
dont le roi 6rancà Touro a été I'objet allait au-delàde ce qu'attendaitI'empereur,
Force est de reconnaitre que des précédents existaient déjà. En Gaule, pendant le
Bas-empire, Julien I'Apostat a été I'exemple le plus réussi de cette pratique. Ce
serait une erreur de considérer que Clovis n'était qu'un haut fonctionnaire romain.
11a été vraisemblablement le premier parmi les membres de sa Fàmille à avoir
voulu dépasserce statut, tout en ayant recours aux symboles romains à un poínt
inconnujusqu'alors.
11y a, bien entendu, une réticence de la pai-tde quclqueshistoriens à voir
dans la cérémonie de Tours les ingrédients d'une Zm2Za#o
/ pen/. R. Mathisen
critique ceux qui voient dons la cérémonie de Tours la copie d'une cérémonie
s14F:Züzo/mf
11,38, p. 89, lignes 4-5
Õ
sí5 Voei: M. Hleinzelmann,
nó soir
M. McCormick,
Ga&lfzóe /)mia@aE/lgiáz'e
é2ÓO-j27), PP. 581-582
E/ema/
l/zr/a
; T r:EH)çe@óa/Ra&ngz@
;# L7/e ,4zz/z4WzO,BPZa übm ad
zúeEa/4 MedePn/lmes4.pp. 338 et sq.; du même auteur, <((covis at Tours, Byzantine
Public Ritual and the Origins ofMedieval Ruler Symbolism )>,pp. 155-180.
)
)
)
707
)
acclamé en qualité de
depuis Saint-Martin de Tours ]usqu'à I'intérieur de la ville forti6iée était une entrée
ofHicie[[e, un avênement triompha], semb]able à la <(Joyeuse entrée » qui en Orient
marquait I'avênement des nouveaux empereurs"'. Puisque le tiü'e d' << auguste >>
n'apparait que lors de cette cérémonie, tout porte à croire qu il s'agissaitd'une
puré;aluation intentionnelle de la titulature romaine qui n'a pas été renouvelée par
la suite. La victoire sur les Wisigoths venait d'avoir ]ieu et i] est p]ausib]e que ]es
partisans du roi franc aient associéI'événement à une époque pas aussilointainc
n
l
l
l
vis-à-vis
J;büwí. Mais en même temps, en agssant ainsi, il afHchait au grand tour une
prétention impériale.D'autres aspectsde la cérémoniede Tours montrent, eux
aussi,un décalageenfie I'interprétation du roi desFrancs et I'initiative d'Anastase.
Les vêtementsque Clovis portait pour I'occasionétaient les mêmesque ceux
qu'un généralissimeromain utilisait loas d'un triomphe. La procession militaire
\
Dons le prologue du deuxiêmeconcile d'Orléans, de 533
<(Ct4m ex praec®üoneghTiosissimorüttiwgu z ix .A14üliatLensem
unem de
obsematione Leis caLboticae. . . >Pm.
Dons le prologue du concile de Clemlont, de 535
a a
bmno
<<Cum in toniine Dominó conHwgantesancto SPiTitu, co. sentiente
ttostro gLadosissimo $issipzo qKe w$'tbeudebeHbo.
. . )PZ~
Dans le prologue du concile de Tours, de 567
« Qual)nQtu
CbTisto at4Wicein TuTonica ciuitate consilio co?lcordanteii4Ha
coniuentiam ghdasissimi
r'3
dormi
Cbaübeübi
reis. . . )Pn .
Dons [e pro[ogue du conci]e de Mâcon ] et dons ce]ui de Mâcon ]]
K Cum ad iniundioxem gLotiosissimi domni Gantramni m$s. . . }Pm.
«Gctudemws,frater sa?lctissime,quod omties @iscol)i, qui in
glariosissimi
do?uni
Gatttbramni.
. . >>bz4.
Dons le prologue du cinquiême concile de Paras(614)
<<Cum andei ttomine sectlnd m priscorüm sanctommPatmm
co sütutio+les in
uüelti T'arisius ex t;ocatianegtoíiosissimiIMnci»s domni Hlotalii wÚs in
U710dali concílio. . .
>Pzs.
2 exemple
e
On reü-ouve
le qualificatif
a-ssl chez Grégoire de Tours> par
lorsqu'il est question de Chilpéric
« }qePotitis,
oito, quicquam bic de tbesatiTis anteriorüm wgum babew ; omnia
e?tim qual cemetis de pica l)raPrietate obtda sunt, guia inibi gh iosissimt4s rex
multa lar$tus est.. .}Ê%.
r']
r']
szoOrléansll (533),p. 62.
s2iClemlont 1 (535),p. 66.
sz2Touro (56'D,pp. 348-349.
r']
s23Mâcon 1 (581-583), pp. 428-429.
s24Mâcon ll (585), pp. 455-456.
P,
sz5 Paria
V (61q, pp. 508-509
s2ó l:Z2íZo»eJ VI.
45. D. 318
r')
r')
Dons le texte du traité d'Andelot, on retrouveI'épidlête.günaizlrTzw
i
attachée au nom de la reine Brunehaut
«Cum
r'3
r')
r'3
in
CbTisü domine praecellenlissimi dontni Gtintcbramltus et
CbiLdebMt4swÚs wLgbriosissima dom ta BmnecbiLdis wÚza. . . >Ê".
L'at:tribudon des honneurs aux rois Francacomportait un <<marché». En
acceptant le titre de consul, Clovis et ses successeursétaient aussi implicif:ement
priés de ratifier la supériorité de la dignité impériale sur la dignité royale. Pour eux,
r')
con)me pour ceux qu'ils gouvernaient,I'Empire romain n'appartenaitpas au
passé,il était encoreune réalité.Clovis était admisà I'intédeur de la famille
r'3
impériale, en tant que <<Rils» de I'empereur. La « Familledes rois >>n'était pas une
simple étiquette. Elle rassemblait les rois occidentaux reconnus par I'Empire sous
leur.pzzáeG
assurantainsi au roi franc une forme subtile de souverainetétout en le
liant à I'empereur et au monde romain par la relation qui existe enfie pêxe et Gílss2s.
Cette associaüons'est poursuivieseus les successeurs
de Clovis. Dons la
('3
r'3
Í'3
correspondance
échangéeentre les princes ã-ancset les empcreursà
Constantinople,on évoqua souvent la paternité impériale. En plus des titres
usuels,Justinien est appelé « pare>>dons les deus lettres qui lui ont été envoyées
par Théodebert ler :
« l)ovino
inLttstm et plaeceLktltissimo dobRO et parti, \usüniano iml)eraloTe,
Tbeadebe#HS
wx>Pzs.
Í'3
r'l
Cependant, c'est la correspondance de Childebert ll qui apporte le plus
de références à cette perception <(paternelle >>de la personne impériale. D'abord,
dons une leH-e parvenue à Constandnople par une ambassadefranque, vens587588330, dons ]e but d'accréditer
auprês de ]'empereur ses ambassadeurs
paciRter les rapports enü-e la Rei.pwóacu et le m2xam7l;h ranww :
et de
<(Domino glorioso,Po, peQetuo, inclino, [mmpbatore ac semPn augusto,
l)atei, Mauricio
i?7@eratore, CbiLdebcüus
wx>ÊV .
sz7F:Ü)/o;mfIX, 20, P. 434
(3
(a
(n
(n
s28 PJ.
Dõlger,
<(Die
'Familie
der
Kõnige'
im Mittelalter'
3z9l$DZizobe .4m/nw
p. \3a, -. <<Domino in
aae, 19, p. 132. La fonnule
ssoSelon la chronologie établie par P. Gouben(BWZaxüe aPuw//hZzm, 11, BWqaxaP
e/ /'Ocnz/m/
safesbs s ccessezlm
de .lustittim, 1. BDqanm et lesFratzcs, pp. 'L35-'L3rT).
sn ig Ú/o&f..4WJ//aSzme,
25, PP. 138-139
(
(
(
it7Qeratomn TbeodeberLt4s
NX>>
(
(')
34-69 ; voei: aussi S
est la même dons l#5üro&e .,4xi#uizrae, 20,
soro et praeceLktttissimo domno et l)atei, l süüaxo
(
(1
)>, pp
Krautschick, <(Die Familie der Kõnige in Spãtantike und Fttihmittelalter )>,pp- 104-142.
770
A une autrc occasion,Childebert ll s'adresseà Théodose,le Gílsde
r'3
I'empereur Maurice, cn évoquant cclui qu'il désignait comme « é íélú/rf/e7e.pn#rfde
[nmpire romain, llotmPê , nota el}»emir)>
<(Cede mm boc catbolici desidmanter eLeÚmtls,
F'er quod maus diünitatis cii"ca
nos ckpieRtiam miseTicorditn iTtclinenttls, et qt4ia ad semnissimumauge
r')
.'3
r'3
piisiniüm patim
Cette situation était par ailleurs reconnue par I'empereur lui-même : dons
une lettre à Childebert, aprês de virulents reproches, Maurice conclut en I'appelant
<<
parcnt três chrétien et três aimant»:
<<Diúnitas
r'3
r'l
.'1
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?tostrnmgenitowm uestmniMauTiciunl i7p©eratowm)Ê" .
te
seta;et Pu
multas
aMBos, }areTis cbüsüanissime atque
amanüssime)Ê
À la 6tn de son rêgne, Clovis s'était afHtrméprobablement comme I'un
des plus romains des souverains occidentaux. Le recours à la titulature et aux
symboles de la romanité montre bien qu'il n'avait pas puisé sa légitimité dons le
seul droit de conquête. Cela montre aussi que Procope avait raison lorsqu'il
écrivait que les Franca ne croyaient pas pouvoir s'assurerla possession de la Gaule
safesque I'empereur donne son accord. ll était impératif pour Clovis d'apparaitre
vis-à-vis de ceux sur lesquels il régnait, comme drant son pouvoir d'un accord de
I'Empire. Aprês les événements de Touro, Clovis appwaissait aux Gallo-Romains
plus que jamais comme le délégué de I'autorité impériale,le représentant de cet
ordre ancien des choses qui, au milieu des troubles de ce temps, restait
I'expression du droitss4.C'est en tant que successeurdirect de I'autorité impériale
en Gaule qu'il a assuréla légltimité de son gouvernement. On pourrait rétorquer
que cette associationavec I'Empire est trop théorique pour déRínirà elle seulela
politique mérovingienne sous Clovis. Dons le chapitre suivant, on examlnera
d'autres aspects de cette attitude délibérément << nostalgique >>, ainsi que ses
implications sur la pratique du pouvoir chez les premiers Mérovingiens.
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ss2]1%DÚ/aZz
..4#JZXUÍ;cue,
43,P. 149
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sssZil?Ü/a&e..4xj//nome,
42, PP. 148-149
'1
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ssaE. Lavisse, <(La Foi et la morde des Fnancs )>,p.103
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A propôs de la <<sacralité royale >>des Mérovingiens
Le débat sur les origines de la dynastie mérovingienne a souvent prós la
toumure d'un débat sur la <(sacralité >>royale. Les A4érovingiens auraient donc été
une três ancienne lignée dotée d'un presdge sacré,et qut seratt parvenuel grace a
ce prestige, à imposer son autorité sur les Franca. Les argumenta évoqués à I'appui
de cette thêse concement le baptême de Clovis, les <(longa cheveux» des rois
mérovingiens, leur levée sur le bouclier, des objets trouvés dana le tombeau de
Childéric, le <(miracle » de Gontran, rappoi-té par Grégoire de Tours, ou encore le
récit d'Eginhard sur le déplacement des princes mérovingiens dons des chars à
b(ruas
Une perspective inspirée par l-zi m/f Z»az/a7a/#gei
de M. Bloch, montre le
baptêmede Clovis comme un événementqui n'a pas porté préJudice.
à la
<<sacralitégermanique>>dont tout t-oi franc restait le dépositaire. Car d'aprês M.
Bloch, une bois convertis à la foi chrétienne, les róis âux <(longs cheveux » ne sont
pas pour autant devenus de simples laTques.La légende rapportée par Frédégaire à
propos des origines mythiques des mgeirn#/ü indiquerait, d'aprês M. Bloch, la
survie du mythe dons la <<conscience populaire )p's. La principale oblection qui
peut être Éãiteà une telle hypothêseest que cette sacralitégem)aniquedes róis
âancs ne se trouve nulle part dons les sources. On reste donc dons le domaine des
suppositions,
de cette
<<mémoire
collective>>,
dominée
par
les croyances
germaniques, dona les documenta ne parlent guêre. De plus, il aurait Edlu encore
que le paganisme de Clovis ait bel ct bien été celui de I'ancienne Germanie, ce qui
n'était pas le cas.
La levée du roi sur le bouclier, lcs lonas chcveux des personnagesroyaux
ou les signes guemers comme I'épée, le calque, I'étendard, le cha à bmufs soft
également avmcés comme preuves de la sacrdité palenne des Mérovingiens.
ss5 Le teime <(conscience populaire )> désigne dons I'ceuvre de Bloch le champ des
croyances et des cites, qui s'oppose aux institutions
et aux idées politiques
ofHícielles.
Dais ce livre, nous retrouvons d'autres expressionsqui portaient une signification
'1
équivalente : « imagem)>, <<représentations collectives )>, « idées collectives )>, <(opinion
commune )>,<(représentations intellectuelles et sentimentales )>,<(habitudes de pensée )>,
<(penséepopulaire >>,etc. Aussi pmadoxal que cela puisse pmaitre, dais la conclusion de
son ceuvre,lorsqu'il augeI'altitude populaire Faceau miracle royal, M. Bloch âmit par
dé6inir la <(conscience populaire )>comme une sorte de {( superstition )>,de « puérilité )>et
l
'1
'1
même d'<(erteur collective». Cet héritier de la philosophie des lumiêres et du rationalisme
du XIXe siêcle n'a Jamaishésité à choisir entre la <(sciencemoderne )>et les <(pratiquei
superstitieuses)>. Entre les <(apparences ofHcielles )>d'une monmchie leque et les índices
<(souterrains )>d'une monarchie sacrée,M. Bloch porte son choix sur la premiêre option
(M. Bloch, l,eJ mü zga maü«ei, pp. 409-429). Beaucoup parmi ceux qui se sono inspirés de
son ti-availn'ont pas le même choix, préíérant s'inscrire dons un nutre tegistre, malgré les
l
l
l
l
l
avertissements
de M. Bloch confie ccux qu'il appelait <(les folkloristes trop ardents)>
(7&ü.,p. 60,n.l).
112
)
r'3
r'3
r'3
r'3
Mentionnerla levéedu roi sur le bouclier conimeun índice du poids de la
tradidon germanique revient à oublier que durant le Bas-Empire, cette cérémonie
a été souventutiliséepar les prétendantsà I'Empire.Le casle plus connu à cc
sujet est celui de Julien I'Apostat, que ses troupes <<romano-germaniques
» ont
élevé sur le pavois en 360 en lui mettant un colher (le torque des Gaulois) autour
du cou, en signode reconnaissance
de sa nouvelleautorité.S'il y avait un
r'3
r'3
composant <(germanique )>dons cette cérémonie, celui-ci a été transmis aux Francs
à travers I'Empire. D'nutre part, quelques-uns des objets trouvés dons le tombeau
de Childéric, comme les abeilles en or et la tête stylisée d'un taureau, ont été
interprétés comme ayant une signification religieuse.lls évoqueraient,dit-on, les
r'3
avaient une valeur rituelle. A.C. Muray a rnontré, dons un üavail récent, que la tête
divinités germaniquesanciennesssó.
Les autrcs objets, notamment la longue
chevelure royale représentéedons I'anneau sigillaire, scraient la preuve dc la
sacrdité gemaaniquedu roi francês'.Or, il est peu probable que lesdits objets
de taureauet les abeillesétaientdes motinscourantsde I'art ancien,étant
dépourvus de toute symbolique religieuse. Les bovins en général, dit-il, et le
taureauen paniculier, ont été probablement des objets de sacrificedonsI'ancienne
Germanie, mais I'hypothêse selon laquelle le taureau était placé comme un objet
de cure dana le tombeau de Childéric reste à démontrersss. (2uant à I'anneau
''3
sigillaire, il porte une inscription en latin, cÉ/Zããór«?i. La place n'aurait pas
manqué dons le casoü il faudrait ajouter le motlnn rama,ce qui pemlet de
présenter Childéric comme un interlocuteur légal des Romains auprês des
''1
FrâHcs339.
La longue chevelure pourrait bien être le signe distinctif de personnages
de la haute noblessefranque sons qu'on puisse parler pour autant d'une marque de
'')
''3
r'3
''1
'3
sacralité palenne. <<Fonctionnaire
romain >>ou <<nobre Franc )>?A cette question,
et
à juger par les objets trouvés dans son tombeau, il Êautpeut-être répondre <<
noble
franc au servicede I'Empií-e».Si le fer de lanceet la francisque,
ainsi que le
bracelet en or massif. témoignent de I'origine germaniquede Childéric, les
vêtements de dignitaire romain, I'anneau sigillaire aussi bien que les piêces d'or
provenant de Constantinop[emontrent qu'i] était un haut fonctionnaireimpéria].
C'est la récompense de ses loyaux services qui a été ensevelieavec lui dons sa
derniêre demeure. De là à supposer que le tombeau de Childéric contienne les
preuves matérielles de la sacralité palenne des rois francs, il y a un três long
s3óVoar E. Ewig, ])ze Alem;z4ãuge/"
/zdz/m];nn Ée/zmcg,p. 78;J.M. Wa]]ace-Hadri]],TZel.o#g
l:Zzzznd
n'ze© PP.162-163
337Volt notammentà ce propos,K. Hlauck,<(Lebensnotmen
und Kultmythenin
l
germanischenStanunes und Herrscheígenealogien)>,pp. 186-223
''1
ss8A.C. Murray, <(Fredegm,Merovech, and Sacral l<inlphip )>,pp. 121-152,notamment p
'1
'1
ss9Selos M. Rouche, puisque le nom ethnique l z?ruam est volontairement absent, il faut
']
']
l
126
volt en Childéric un roi qui avâit autorité aussi bien sur les Saliensque sur les GdloRomains (C»&ü, pp. 194--195). Ot, on meti-ouve le titre l;Mxünmzwaux We et Vlle siêcles
en Gaule safesqu'il n'exprime I'idée que les bois francs étaient desgouvemants eülniques.
Le mot /ex traduisait le fàit que Childéric était le roi d'un peuple fédéré.
)
)
l
113
)
)
')
')
r')
')
chemin qui ne peut être parcouru sons trahir les 6onctions originales des objets
trouves.
Les historiens ont aussi cherché dons les sources écrites des índices qui
pourraient ren6orcer ou réfüter cette hypothêse. Dons sa lettre à Clovis, oü il le
félicite pour sa conversion à la foi caüolique, Alcidius Ecdicius Avitus, évêquede
'3
r')
Vienne, aFRímlait :
'')
'1
:< Vos de loto IMscae oti@nis stemimc e se
nobilitate content«s, qnicquià
)mne T)otestjastigum ge?teositatis ornare, ]nosc©iae uestmea uobis liouluistis
Bxt4Wew. [\abetos
l)omomlm auúows,
uolt4istis esse melionlm.
ReWotldetis
proaús quod wgnatis in saewto ; instituistisl)osteTis. ut wgneüsin çaeh >P'n
''1
Cela prouverait-il que Clovis a échangéla sacralitétraditionnelle de .sa
Eãmille, qui Eãsait d'eux
des personnages
semi-divins,
pour
une sacralité
chrétienne,qui leur refiisait le même statut ? Du moins c'est ce que plusieurs
générations d'auteurs aprês W Junghans ont soutcnus4í.M. Reydell.et a été I'un des
pre miers à mettre en doute cette hypothêse, en montrant que la 6Hiationhérolque,
voire divide, desMérovingiens n'apparait qu'au milieu du Vlle siêcledons I'(ruvre
de Frédégaire. ll douto de I'ampleur de la rupture occasionnée par la conversíon
du roi : Clovis n'aurait rien renié, rien perdu, et la seule chose qui aurait pu I'être
était la noblessede ces ancêües,ce qu'il garde"z. Dons sa lettre, Avit ne Eãit
aucune allusion à un supposé prestige divin de la Famille mérovingienne. Tout au
plus, il se contente de louer la noblessedes ancêtres de Clovis, tout en remarquant
que, par sa conversion, celui-ci donnait à ses dcscendants une nouvelle noblesse.
AMt oppose cettc demiêre, d'origine divine, à I'nutre, celles des ancêtres,une
'1
')
'3
')
noblesse du monde. ll ne Faisait nullement référence à une croyance supposée des
bois franca dons I'origine divine de leurs ancêtres. ll est invraisemblabled'ailleurs
qu'un évêque catholique ait pu parler dons des teimes aussi élogieux des <<
divinités
palennes », fussent-elles les ancêtres mythiques d'un roi.
n
n
340...'t,üíwzEíüa) ,4mü Umxe#iú
n
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n
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)
Boas awR. uowlajaiw
sul$r de uousPour uotn descendattçetoat ce qüPetlt
temer de gÉüTosité ce baut
à la banLeur de uos bisateiuq ex ce qne Dons HgneR. watts b siick ; paus êles nx jondatenrl)our
uotn
s4íW. Junghans, Hzk/a/nmüg e zãnnà ei de Cló/á/énfe/ de(:bzú, p' 63, n. 4 et p.123 ;.G.
Kut'th, (llldPíeJ..
p. 339 ; A. vml de Vyver,« La victoire confie les -Namans et la conversion
de Clovis )>,RBPF:í15 (1936), pp. 859-914 et 16 (193'D, pp. 35-94 ; G. Tessier, l.z &@dme
deCapa),p. 94; M. Bloch adopte la même position, quoique plus nuancée: « //J a.pe;//-ãw
:ltle allusion à Fori@neIHtendtle digne àes Mêrouitt@ms dana n abrase de la célEbnkün écdtepar
Aútus, éuêque
de Vienze,à Cloüs, loasdesonb(4)tome
)>(}-EStok tbatimatliqes,y. 56,n:2b.
l,z /y7a/lzé dax.r & á/záw/wm Zzóbe, P. 106
)
{14
)
M. Rouche, Cbnh p'
{lescendancelorsqüe vaus dgnewR.dons le cieLl>.
)
\
pp. 75-76(trad.
-ang,.Vaus ater.àesjotldateurs, bommesde biett, voas ater.poRIa enlain naitre des meilleurs. Voas êtcs
slz M. Reydellet,
)
l#zlmPz, 46(41),
Snob -. <<Voas, de toute tIRe gênéah@ed'mtiqwe oúgne, uoits uotl$ êles coTttetitéde sa seus ttoblesse et
r')
r')
Í')
r')
Le <<charisme
germanique )> des
rois
mérovingiens,
que I'évêque
de
Vienne sembleméconnaitre,proviendrait-il de leur appartenanceà une lignée
sacréeet serait illustré par la langue chcvelure qu'ils portaicnt ? Beaucouppensent,
en efFet, que le triomphe des bois mérovingiens ne ftit pas étranger à leur capacité
d'entourer leur Família d'une certame sacralité. en la fãisant descendre d'une
créature
r')
r'l
r')
r')
r')
r'l
f')
.'3
'3
'n
'1
r')
divinea4s. Que
la légende apportée
par Frédégaire ait pu Eavoriser
I'ascensionde la dynastie,tour en lui donnant du prcstigeaux yeux de ses
contemporains, ne EMtguêre de doute. Cependant, il se peut que cela était dü à
I'association qui faisait la légende entre les Romains et les Francs, censésavoir
comme ancêtres communs les braves guerriers troyens, et non à un quelconquc
presdge sacré des Mérovingiens. Tout I'intérêt de la légende était qu'elle associait
[es Francs aux Romains. Comme on ]'a vu antérieurement, i] est bien probab]e que
Grégoire de Touro avait connaissancede la légendequi associaitles Francsaux
Troyens. Se méRlantde toute üadition palenne, il I'a probablement occulté, se
contentant simpíement de discréditer les arguments qui la soutenaient.Et même
s'i] ne connaissaitpas cette ]égende,i] parait peu probab]e qu'i] aurait mentionné
[es m2ei ma/# dons son ouvrage s'i] y avait ]e moindre
doute de ]eur appartenance
à
une üadition palenne.(l2uepar le passéles longa cheveuxaient été la marque d'un
ascendantsacré attaché aux royautés germaniques est une chose, mais cela ne
prouve pas que sous les Mérovingiens à la õn du Ve et au début du Vle siêcleil en
allait toujours ainsi. ll s'agissait plus vraisemblablement d'un symbole disdnctif des
personnages
de üês haut rang, le signed'un commandement
militaire,ou de
I'appartenance à une Eamille puissante, peut être le signe de la valeur guerriêre,
mais qui n'avait au Vle siêcle aucune signiRicationreligieuse ou rituelle. Les m2ef
aza/#de I'époquc de Grégoire n'étaient pas des bois sacrés,bien que leur longue
chevelure fut le signe disdnctif de la royauté.
En outre la <{sacralité palenne», quelques bois I'origine de I'hypothàse
d'une
<<sacralité
chrétienne >> des róis
mérovingiens
a été également
posse.
Certains auteurs estiment que I'action « thaumaturge)>du roi Gonüan, qui a\-ait
d'aprês Grégoire de Tours, et malgré sa volonté, guéri I'un de ses sujets,
constituerait la preuve de I'existenced'un caracteremystique, magique même,
dérivé d'un prestige sacré et attaché à toute la race de « bois chevelus >P«.M. Bloch
r'l
'3
s'est posé la même question, c'est-à-dure,de savoir si le miracle royal était le
résultat d'un charisme personnel du souverain ou d'un attribut dynastique.ll a
conclu en Faveurde la premiêre optiona4s.ll Fautlui donner raison, puisque dons le
récit de Grégoire aucun nutre roi en dehors de Gontran n'a réaliséle même
í'l
s4s 1<. Hauck,
')
Herrschergenealogien
)
'1
'1
l
l
<<Lebensnormen
>>,pp.
und
Kultmythen
186-223 ; H.
Moisl,
<(Anglo-saxon
Royal
Stammes -- und
Genealogies
and
Germanic Oral Tradition )>,pp. 223-226; R. Wenskus, <(Bemerkungen zuin Thunginus
der [zx .çaócu)>, pp. 234-236 ; O.]:iõf]er, <(Der Sakra]charakter des germmlischen
Kõnigtums )>,pp. 75-104.
s44M. Reydellet, l.# /O'a#/éda/zi& & áu/ m üóxe, pp.382-383
s45M. Bloch, l,eJ mü zga ma/ «eT,p.33
)
)
l
115
-]
in gemlanischen
/)
'3
.')
r')
''1
r'3
r']
r')
r'3
r'3
prodige. De la même Eaçon,d'autres sources de la période mérovingienne (que ce
soient les actes royaux, les actos de conciles, les correspondancesou les vier de
saints), ne mentionnent rien à propor d'un miracle royal réalisépar Clovis ou par
les rois qui lui ont succédé. Ce miracle reste un cas isolé. Pour I'expliquei, il faut le
rep[acerdons [e contexte du récit de Grégoire. Gontran est ]e roi chréden idéa]
selon I'évêquede Touro. Dons ce sens, le miracle n'est que I'aboutissement,la
conséquence des éloges adresséspar ce dernier à celui qui est bien le seul, parmi
les princes de sa génération, à en avoir été I'objet d'un poruait aussi lâudâtiFa«.
L'argument d'un <(prestige thaumaturge » étendu à la famille mérovingienne ne
peut pas être utilisé pour confirmei I'hypothàsedu prestigemagiquede ses
membros ou du caractere <<sacerdotal » de la royauté franque.
Le demier argument utilisé pour montrer le caracteresacré de la royauté
mérovingienne
r'l
concerne
I'utilisation
par les Mérovingiens
des chars à boeuFs.
Dons la }'':zü CamaMgga4son auteur Eginhard brossaun poruait des demiers
Mérovingiens qui est pa- ailleurs à I'origine de la légende des << rois fàinéants
>>
< Quoc mine enxdem eram,caQento ibat, qtlod b bKSjaxctis et bubuho
mítico mow agentetrabebati4r. Sic ad pahtium, siç ad pablicnm P®uli smi
conde?atum,qui annuatim ob Tegni atilitatem cehbrabatllr, iw, sic domtim
wdiw sokbat >P4n
r'3
'1
D'aprês
í'n
r')
E. Ewig,
il s'agírait d'une
remarque iranique
d'Eginhard
à
propos d'un rituel qui appartiendrait à un myüe royal pólen. Cet auteur croit que
le char à boeuFsn'était pas un simple moyen de trmspon, mais un KKhpaKea,
une
réminiscencede I'anciencircuit de Nerthus, la « terra meter», que Tacite avait
d'ailleurs dé)à décrit34s.
L'interprétation d'E. Ewig va au-delade ce qu'Eginhard
')
r')
afHme. ll ne dit pas que lc char à bmuFsétait utilisé par teus les rois
r'3
mérovingiens, mais seulement par les demiers représentants de cette dynastie. En
f')
s4óHzk/azarVlll, 1, P. 371 : « 0 mzewaduzmÉzB'.pnydexzü
aümm/p; HüzazmJ
Vl11, 30, pp.
395-396(1'é]oge des ducs à GonUan, se]on Grégoire) : rr ]3a/zz/aüf
/aaew amhz/ar /zx
Í')
sacerdotibus,qual Pelas in pat»erilms, quaeuedispmsaio itt egmisl}.
@time, etlawanlacik
r'l
non potest : qui limar tih in Deram dt, qü amorin aecksiis, qaaemuemntia iK
sa7Eginhard, IZzü Cama M«m; 1, p. lO(trad. L. Hlalphen, E2zhóa/d, l,/ze & CZ.z/:&ma8/ze,
p-\b . <(Quant il auait à se d@lacet, iLmontait dons ane voltam atteléede baujs, qtt'an boüúer
condtiisait à la morte ntstique : c'est üans cet équ»age qw'iLaoait accotlttlmé d'abr aupalak,
de se madre
à I'msembbepublique de son pelo)b, réunie annuellementtour traiter des (©cüwsdt{ rUannte et de
mZaKef e ÍHzü .fa dome//mp.Sur I'image des derúers princes mérovingiens dons I'oeuvre
d'Eginhard, voir A. Gaueí:t,«Noch ehlmal Einhard und die letzten Merowinger )>,pp- 5972
SA' E.. V;«% Die MeroMngm,'Q. IB . <<Einbard imnisieít o$cttbarein Ritual, das R1lmbeidnkcbm
KõnigsmDtbos gebõrte, diesel ater ebenso überdaileNe
í'l
lúe der Glaltbe
an cine uom Kõni& ausgebmde
SdR. Scbild.«.'«g, e'i«'ü a« di. «« T«it«: be«b.iene«ejàb'licbe Umjab.t .le,'ü«« «-.t"'
Fqertbus im Ocbsenwagenbei geí'matüc})enSeestãmmen.Die oon (.)cbsen geqoHene
Karosse der
Meroluittgetlvargeaüs hein RebegeÍtibrt,sonclemeix Kaltwagetl».
niLk'@.
b
)
776
nutre, son but étant quelque part de justiRíer la primede pouvoir par les Pippinides,
Eginhard présente ce char comme un moyen de transport rustique des souverains
qui avaient perdu toute la réalité de leur autorité, et qui étaient réduits à la
pauvreté.ll y a dons son récit, certes,une vision cxcessivement
négativedes
prédécesseursimmédiats de Pépin le Bref et de Charlemagne, mais de là à croire,
comme E. Ewig, que I'auteur ait pu distinguemdons le char à l)ceu6sune
survivancede [a tradition pa[enne,et qu'i] ait vou]u donc ironiser sur ]e sujet,i]
Eaut garder
r'l
une certame
réserves4P. De
plus,
en prétendant
que gxoawmg e e////d##7
era/. raPe#/a/Z'aZ,Eginhat-d suggêre que les chars à bceu6sn'étaient pas utilisés
seulement dons certames cérémonies. S'ils possédaientvraiment cette valeur
religieuse, et si les bmuÊsqui les entrainaient avaient réellement une liaison avec les
anciennes divinités germaniques, leur utilisation aurait été bcaucoup plus
restreinte. Le texte en question pele clairement d'un moyen de üansport, et non
d'un véhicule à usage rituel. On peut, d'nutre part, argumenter qu'Eginhard
ignorait ]a signiâcation des chars à boeu6s,mais, dons ce cas, on revient au point
de départ, puisque aucune nutre source de la période mérovingienne n'aborde ce
sujet en leur octroyant un rale religieuxsso.
Qu'ils aient bien été utilisés à la Rindu
Vale et au début du Vllle siêcle en Gaule, il est certain, mais oü pourrait-on dons
cherchcr les índices de la Fonction rituelle des chars à bceufs ?Vraisemblablement.
nulle part.
f')
J.M. Wallace-Hadrill
adopte
une interprétadon
üês distincte
sur ce sujem
r'h
en sillonnant leur royaume avec un chw à bceufs,ils imitaient les gouverneursdu
Bas-Empire avec leurs a#gzznae,
les chars à buuf de la poste impériale, qu'ils
utilisaient pour être accessiblesaux pétitionnairesssí.Le problême avec cette
interprétation est le suivant : si les hauts fonctionnaires impériaux utilisaient les
chars à bmuf pour ]a logistique de leurs pêlerinages, en transportant les bagagemet
éventuellement en fournissant du refiige et du confon, il n'est pas sür qu'ils les
r'l
udlisaient
0
mérovingienasz.
Quoi qu'il en soft, I'utilisation descha-sà boeuFs
pm les derniers
Mérovingiens obéissait três probablement à un impératif fonctionnel, car ils
r'l
s49A.C. Murray estime même qu'il est difRtcile d'im:aginerqu'on pourrait retrouvet dons
comme
moyen
de transport
un auteur du IXe siêcle cette dorme particuliàre
131)
personnel,
d'ironie
contrahement
à I'usage
( « Pai/ puas / r À4fmózmgú . . . )>,p.
s50Un nutre exemple de I'emploi des chás comrne un moyen de transport à I'époque
mérovingiennese trouve dons une donation du Vale siêcledons laquelle une certame
Enninthrude laissaà I'édise de saint Sinftirianus son char avec ses liaset tour ses harnais
r''b
Ç..basilicae s(an)c(t)i SiltjüTiaü...carraça itt qua feder conszteKi,cam bares et bctaTü, mm omü
stratura sua,Pm deuocionemea.. . datipraeci;Âo.. . >>qCbaüael--.aüttaeAtltÜüoms Xl\,/ : Trattcel,
2
n' 592)
')
s5i J.M. Wallace-Hadrill, <<Gregory of Tours mld Bode : Their Views on the Personal
(.2ualities of I'Cinge )>,dana Ea/@ À4edbpa/f:ZZíng, p. 98 ; volt aussi, du même auteur, E#/@
Germaüc KitzgshPin EnHhtld alta otl the Cotttinent.
352A.C. hÍurray, <(soir pucuzz/
r A4emáz«gz
)>,p 131
»
)
777
D
n
/1
[ept-ésentaientle moyen de transport le plus approprié au mauvaisétat des routes
de la Gaule au Vlle et Vllle siêcles.Toute considéradon d'ordre religieuse ou
cérémoniellesembleêtre étrangêreà cette habitudequi était à I'origine des
commentaires acidez d'Eginhard.
Une
'a
'3
étude
sur
la
<<sacrdité palenne»
des Mérovingiens
doit
se
con6onter au problême suivant : les sources écrites de la période mérovingienne
sur lesquellesI'influence ecclésiasdquene Eàt pas de doutes, ne peuvent pas être
les meilleurs témoins de ce phénomêne. ll n'est pas pour autant exclu que les rois
mérovíngens atent été entourés d'un cedam presüged'ordre « sumaturel». ll est
nécessare, néanmoins, de relativiser la portée de cette « sacrdité ». Dons I'histoire
des systêmes politiques, la sacralité ne constitue pas un phénomêne exceptionnel,
loin s'en Eaut.Les monuchies, que ce soir en Occident ou en Odent, les régímes
de I'ancien bloc socialiste, et même certames républiques üês attachées à I'idée de
lalcité ont connu I'élévadon de leurs gouvemants à un statut plus ou moins
« surnaturel ». Cependant, en tant que catégorie de portée <{universelle >>,la nodon
de sacralitén'est pas.historiquement opémtionnclle, à moins, bien entendu, qu'il
s'agissede Eàirede I'histoire purementconceptuelle.Au lieu de concevoirla
sacrdité comme un élément diffüs et à certains égards indissociablede toute
/")
forme
'1
précis, dons le cas spéciâque de ce travail, le Vle siêcle en Gaule mérovingienne. ll
s':lgit de mieux comprendre les spéciGícités
de cette forme de gouvemement née
de la renconUe des príncipes d'inspiration chrédenne avec les royautés romanogermaniques.La <<sacralité>>des bois mérovingiens n'est pas un phénomêne de
'1
'')
de régime politique
il Eaut la circonscrire
à une époque et à un espace
portée universelle,mais une donne qui a changé des aspects précis dana les
t-apportsentre les gouvernantset les gouvernés.Dons ce travail, il faut la
comprendre comme un ensemble de préceptes d'ordre moral et religieux qui s'est
progressivement attaché aux devoirs tradidonnels du prince vis-à-vis de ses sujets
tout en changeant ]eur nature.
'1
r'l
q
n
)
)
n
'1
l
Les índices concernant les conditions de I'établissementdes Francs en
Gaule ne sont pas três nombreux, il cst vrai. Toujours est-il que I'élément essentiel
de cet établissement en ce qui conceme ce travai] a été depuis quelque temps mis
en lumiêre par des travaux récents. Les Francs, comme d'ailleurs d'aubes peuples
germantques,constituaient une armée chargée de la défense d'une partie de
I'Empire romain, et en Innt que tens,soumis à la &x mm.zaa.
tout en possédantun
militaire qui leur étzit particulier, la loi sdiquesss.La période qui va du
premier éüblissement de Francs jusqu'à la primedu pouvoir par Clovis n'est pas
marquéepar des .catastrophes,mais d'une lente évolution du monde gdlo-
fomâIDau.Le monde mérovingien s'est Gormébien avant I'avênementde Clovis. à
s5sP.S. Barnwell, Eim@emN,
Píe#eca
##dK2#94,
p. 97 et sq
')
)
)
)
)
)
354Volt M.B. Bruguiêre, l.z2záw/zrme/ Zmz2da#r Zz Gaw.k d# t,/e xz2cü,PP. 230-245
{
travers des relations nouées entre les Francs, devenus Kdérés de I'Empire, et les
Romainsass.
Dons sa politique de collaboration avec le monde romain, Childéric
n'a sons doute pas été un innovateur. Plusieursche6sfrancaavant lui, camme
nous I'avons vu, se sont associésaux intérêts et aux nécessitésde Rome. Ccrtains
même avec plus de succês,comme ce fiit le cas du généralMérobaude, consul et
généra[issime.Cependmt, nu] auge que ]ui n'a réussià inscrire sa po]itique dons ]a
continuité.
(n
r'3
Cette politique
a inspiré celle de son Híls, Clovis, le fondateur
du m2##m
.f;nwrarwav.Celui-ci a fMt preuve, bien entendu, de beaucoup plus d'audace et
d'indépendance,mais il n'était plus, comme son pare, prisonnier du statut de chef
6mnc coexistant avec le représentant de I'empereur en Gaule. Désormais, les
rapports avec Constantinople seraient menés sons aucune encombrante
médiation. Le Gílsd'Aegidius a été d'ailleurs la premiêre des victimes de Clovis. En
efFet,ce ht sous son rêgne que pour la premiêre bois les divers groupes de Franca
ont été uniGiésdons un seusroyaumes%.NéMmoins, il ne faut pas comprendre par
là un royaume indépendant dc toutc injonction impériale, gouverné par les Franca
et pour les Franca.Voar en Clovis le Fondateurdu m2##m
l;na/zrpm#7
ne signifie pas
le considérer comme le premier parmi les membresde sa dynastieà avoir voulu
libérer la Gaule de toute emprise impériale. En refüsant I'idée de <<conquête
franque de la Gaule)>,ce grand mythe historiogmphique,selon les mota K.F.
Werner, il EautadmeHtl:eque la force n'a pas été le seul fondemcnt de I'autorité
royale mérovingienne.Les exploits militaires de Clovis, ainsi que celui de ses
héritiers,ne sont que la pardo la plus visiblede leur réussite.Mais ils ne
I'expliquent pas complêtement. Même en udlisant la violence pour atteindre ses
buts. Clovis et ses successeurs soft restés attachés à la mma#zZZ.
aussi bien à son
r')
idéologie qu'à ses insdtutions. Cet attachement était loin d'être simplement
théodque : il avait une implication directe sur les bens de pouvoir au sem de la
monarchie franque. Les Francs étaient évidemment consciente de la supériorité de
I'Empire. Pausimportznt encore, cette consciencc allait de pair avec une politique
délibérément <<nostdgique )>qui avait pour but d'associerleur autorité à celle des
empereursromains.En ce qui concerneles fondementsde son autorité,les
construcdonsinstitutionnelles ou encore ses rapports avec I'Eglise, Clovis, de
0
(n
même que ses successeursimmédiats, ont été tributaires de I'Empire.
Depuis qu'ils se sont installéspour la premiêreboissut-les terresde
I'Empire, au IVe siêcle, les Francs n'ont jamais cesséd'être associésaux destins dc
Rome. Plusieurs parmi eux avaient atteint des postes de haute responsabilité dons
I'administration impériale. Comme fédérés, ou encore comme auxiliaires de
I'armée romaine, les Franca se sont remarqué par leur 6idélité safesfãlle à la cause
romaine,du point de vue militaire,mais également
religieux.Bien qu'il soft
0
(n
(1
n
question dons cette partie du travail d'analyser le legs de I'Empire à I'autorité
royale mérovingienne,cc mot ne doit pas nous tromper sur I'attitude de Clovis et
de ses successeurs.D'abord, ]orsqu'on par]e d'héritage impéria], il se peut qu'il
ss5Voir à ce propos, I'excellente introduction de R. Kaiser dons l)ze If+ux,êex Romã Erbelz
d mexóewz2erE
mPaíC pp. 3-17
s5óP.S. Bamwell, llim@em/ Pa@?ch
axd K2#Kr.TZe Ramal l#P%x4
.39.5--565,
p. 90
(1
0
0
(
779
r'3
vienne
r')
à I'esprit
I'idée
d'un
ensemble
d'habitudes
et d'insdtudons
qui se
transmeHaient intégralement et immuablcment. Or, les Mérovingiens ont su
adaptei le le!? romain aux conditions particuliêres d'un monde en mutation. lls
n'auraient pas pu fàire autrement : par ses dimensions et par ses particularités, la
r'3
r')
r'3
Gaule des Vle et \rlle siêclesn'était pas I'Empire du IVe siêcle.Même si on
admet qu'elle fãisait encore partie du monde romain, et que par conséquent le
droit et les constructions institutionnelles romaines étaient loin de lui être
étrangers, il y avait dans la maniêre <<
gallo franque » dc üaiter ses acquis une
mobilité et une origindité qui ont été quelque peu obscurcies par le débat autour
de leur caractere romain ou germanique. Une analyse de I'autorité royale
mérovingienneau début du Vle siêcle doit prendre en compte cette originalité. A
ce titre, la cérémonie de Tours peut illusüer cette capacité des Francs de manier à
leur profit des symboles de la romanité, tout en leur donnant un seis paniculier.
Cela ne veut pas dize que Clovis et ses successeursétaient de brillants théoriciens,
mais tout simplement qu'ils étaient le 6ruit d'une culture politique hautement
romanisee.
Aujourd'hui, il est plus facile de reconnaitre que le dynamisme.du m2zzw
l;ku ram#7
tient beaucoupdu Fàitqu'il a intégréet développéle leis politiquede
I'Empire. La tradition politique, la civilisation et la Êoi religieusede I'Empire
'3
étaient parou les amles les paus efficaces des princes mérovingiensas7.
Ce fiJt à
partir de I'association avec I'Empire et de I'alliance avec lui, et non d'une
que[conque sacra]ité d'origine germanique, que ]es premiers bois mérovingiens ont
constitué [es é[éments d'un pouvoir qui ]eur ont permis d'accéder à la fonction
suprêmeen Gaule. C'est dans les bens avec I'Empire qu'il faut chercher les
''3
haut Fonctionnaireromain, camme ses ancêües,en tour cas comme son pare
avantlui.
fondementsde I'autoritéroyale mérovingienne.
La lettre de Remi à Clovis
témoigne mieux que n'importe quel nutre document du Eaitque ce dernier était un
Au départ, I'intégration des Francs à I'Empire, leur entente avec les
Í')
'1
Romains, s'inscrivait dana une politique de ]'Etat império dont ]e but principal
était d'obtenir notamment les moyens humains dont il avait besoin pour défendre
des frontiêres de pausen plus 6ragtles.Cette alliance comportait I'incorporation
des dignitaires Francs à la hiérarchie impériale, ct cela par I'obtention des tigres et
des privilêges jusqu'alors réservés aux citoyens romains, ainsi que I'association des
deux peuples à travers une légende qui leur donnait une origine commune. La
chute du demier empereur d'Occident, en 476, n'a pas complêtement bouleversé
cet état de chosessss.
Les Francs,installésen Gauledepuisle IVe siêcle,ont
r')
bsn V($tx Q.
'1
)
'1
'1
)
Gxi«Xot,
#Zu&&P. 41.
PonuoiT's et i
tittltiotls
dons
mécliéuale 1, Des ori@nes à Pél)oque
s58L'al 476 est pow eux coinme lme date mythique, un point de rupture. Et pourtant,
dana les sourcesde I'époque,le sac de Rome par Almic, en 410, parait avoir choqué
davantageles chroniqueurs que la chute de Romulus Augustus. Marius d'Avenches, à qui
on ne peut pas reprocher une trop grmlde sympathievis-à-vis de I'Empire, omet tout
simplement ce demier événement. Lui, qui avait consulté plusieurs sources pour rédiger
)
120
\
la France
,')
r')
í'n
continué à servir loyalementI'Empire. La nouveautémajeureétait que le
ra ü
//züa7 politico-militaire,
qui associait
les Francs saliens et les derniêres
troupes romaines stationnéesen Gaule, avait cédé la place à un royaume
indépendant, dont les bens avec I'Empire n'ét:aientnéanmoins pas rompusChildéric et Clovis, en plus d'être rois des Francs, étaient membres de la hiérarchie
adminisüative romaine en Belgique Seconde. C'est dons ce cadre qu'ils ont évolué,
et non dons celui d'une royauté sacréeet gueniêre, et c'est également ce premier
cadre qui explique leur succês. Seule I'identi6ication avec Rome et avec ses
symboles était porteuse d'avenir dons cette Gaule à la Gíndu Ve siêcle. C'est elle
qui a pu garantir I'adhésionet la loyauté des Gallo-romains qui constituaient tout
de même I'essentiel de cet appareil politique et militaire indispensable à la maitrise
du temtoire et de ses habitante. Les quelques dizaines de miUiers de Francs
n'auraient pas été capablesseuls de mener à temie une telle entreprise. C'est en
r'3
brandissantI'étendardde la continuité de I'Empirc, de sesinstitutionset de son
idéologie que les Mérovingiens ont pü devenir les maiües de la Gaule.
Sousle rêgnede Clovis, le w2#wm
l;hn/zramw
avait, certes,vu le tour, mais
force est de constatei qu'au moins en ce qui conceme le vocabulaire du pouvoir,
cette entité demeurait attachéeau monde romain. Une lecture des actes des
chancelleries, des chroniques, ou de la correspondance, nous permettent d'attester
que I'utilisation des titres romains en Occident ne s'est pas interrompue avec la
<<chute de Rome>>.Nodons clés de la vie politique, ces titres apparaissentde
Eaçonininterrompue du IVe au Xe siêcle. Cet:tepérennité est due notamment à
I'action desempereursde Constantinople, qui ont réussi à coopter les chefe et rois
barbares dons leur prestigíeusehiérarchie des titres auliquesssP.Immergés à ce
point dons I'univers politique romain au moins depuis le IVe siêcle,les Francs ne
pouvaient ignorer la signification des titres qu'ils se disputaient jalouscment avec
r'l
r')
d'autres peuples germaniques. L'habilité avec daquelleClovis a exploité la dignité
qui lui a été ocüoyéepar Anastaseen 508 mostre queles Mérovingiensn'étaient
pas dupes quant à la sigílification de ces symboles sur leur autorité politique. Les
rols mérovíngíens étaient consciente que I'albrmation de leur autorité sur la Gaule
ne dépendait pasuniquement de leurs exploits mihtú-es ou de leur origine royde.
On peut néanmoinsse demandarquelle était la portée de la titulature romaine
donsle systêmepolitique franc. ll s'agir de savoir si les titres recouvraient la réalité
d'une autorité royalequi avait gardé les moyens d'action et I'idéologie romaine, ou
si au contraire, ils étaient complêtement vedesde sens. Selos I'opinion de J.B.
Bury, reprise postérieurementpar P. Goubert, les bois mérovingiensCaribej-t,
sa chronique, ne Fàt mention pour I'année 476 que de la proclamation d'Odoacre comme
roi d'ltalie (476 ; C'.BallEüau
e/.Hnma/a.HzlrCa/z.rxóówK
êpu/wfeTfOdapnmr/eq. Sa chronique
ne séparaitpas par ailleurs I'histoire de la Gaule de celle de I'Espagie, de I'ltalie ou de
Constmltinople. Cela montre bien que dana les consciences,cet ensemble qu'on peut
qualinier d'Empire romain n'avait pas disparu. Ce <<consensus)>à propos de la pétennité
(n
des constrnctionsinstitutionnelles
et de I'universmental romaina été lourd de
conséquences pour I'étude de I'histoire politique mérovingienne.
]s9 K.F. W]emet, Ncüssalzw de h tzobbsse,p.2]6
(
f'l
727
(=
C
Sigeben, Chilpéric et Gontran, qui se disputaient <<
les lambeaux de la France »,
toumaient volontiers les regards vers I'empereur à Constantinople dana I'espoir
d'obtenir de lui, sinon des secoursdons leurs conflits fratricides, du moins des
cadeauxet des distinctions honoriníquesqui comblaient leurs désirs de <<Barbares
parvenus)póo.
ll est vrai que donsleur correspondance
avecla cour de
Constantinople, les princes âancs n'ont pas cesséde témoigner leur soumission
vis-à-visde I'Empire. Mais il seraithâtif d'afRírmerque les dtres et les notions
po[itiques de ['époque romaine, ud]isés chez ]es Francs, étaient des <<emba]]ages
vides de leur contenu)>.Cette titulature avait pour but d'assurer aux Gallo-
Romains la pérennité du monde auquel ils appaí-tenaient. C'est cette association,
dont on a vu la dimension théorique, qui se trouvait à la base de la légidmité des
premíers rois mcrovtngtens.
.6übiS. Buq, .A HisroO ofÉbeEnter RomanEp@injmm .,4nadiusto Tntte(395 -A.D. to 800
.,4.Z)J, t. 2, p. 159 ; P. Goubert,
B#qa m e/ éK l
de]wsliden,BDqanwaualltI'Isbn, \. 2, v.'L, p. '15.
722
u cx J, B#8a ce e/ /'Oclclde#/ luar &r J crp e m
r'l
r')
CHAPITRE2
.')
LA FONDATION
OU L9AVEN'EMEN'T
DU .Z?EG/Vt/7WF)?.4ATCOR[J7W
DE LA << ROYAU'TE IMPERIALE
''1
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723
>>
r
4
Õ
'#
.'9
;'P
L'objectif des deux chapitresqui suivent est de montrer que les titres
romainsutilisés par les rois mérovingiens n'étaient ni I'invention de scdbesgalloromains nostalgiques,ni le produit de la vanité de Barbares se parant de titres et
d'épithêtesauxquelsils ne comprenaientabsolumentrien. L'adopdonpour les
princes francs d'une titulature issue de la hiérarchie romaine des dignités, ainsi que
d'autres symboles du monde romain, avait des conséquencespratiques pour
I'autorité royale mérovingienne. La <<
royauté impéria]e>>dont i] est question dons
la premiêre partie de ce travail ne se caractérisait pas uniquement par une volonté
de la part des princes Francs de <<feindre» une certame ressemblanceavec les
l
empereurs et de rendre publique leur appartenance à la hiérarchie impériale de
dignités.ll s'agíssait,avant tout, de I'afHmation de la prééminence,voire de la
suprématie de I'autorité royale suf toutes les autres institutions, y compras I'Eglise
r""""}
Cette prééminencese lusd6íaitau nom de I'intérêt supérieurque le prince était
censéincarner, con'imeon Terra dons le chapitre suivant.
124
r')
''3
r'3
Clovis est sons aucun doute I'un des personnages les plus impor-Unts de
la mémoire historique française"l. Si les Bourbons I'ont adopté comme leur
ancêtre, heureux d'êü.e ainsi liés au premier souverain catholique d'Occident, ils
I'ont égalementérigé en Êondateurde la France. Pausqu'un Chxlemagne, qui par
I'étendue de son empire et par I'emplacement de son tombeau, avait aussi une
dimension de souverain germanique, Clovis pouvait être considéré comme un roí
typiquement â-ançais.Cela était d'autant plus plausibleque du point de vue
í'n
géographique, à I'exception de la Septimanie et de la Provence, le 6Hset successeur
de Childéric régnait sur un tenitoire qui coTncidaità peu prós avec celui sur lequel
régnaient les rois de France au XVlle et XVllle siêcles.Néanmoins, son prestlge
historique ne s'est pas automatiquement convcrd en succês historiographique : les
historiens français n'ont commencé à s'intéresservraiment à Clovis qu'à la Rtndu
XIXe siêcle.Toulours est-il que I'objet principal de leur intérêt était alors les
anecdotes de savie racontées par Grégoire de Tours et qui semblaient confortar le
contraste entre une romanité triomphante et un monde barbare auquel mmquait
tous les débeis de civilisation. Les manuels d'histoire de la llle République ont
donné à I'histoire du vale de Soissons,ou à celle d'un Clovis se plaignant de
n'avoir plus un seul membre de Famille à ses c8tés, pour être en Fãt sür de les
avoir tous élimínés, une renommée qu'elles n'avaient pas connue jusqu'alors.
Néanmoins, s'il y a une dimension de I'image histodque de Clovis qui a survécu à
tous cesdéboiresc'est bien celle du <(fondateur de la France». Concurrencépar
r'l
Vercingétorix, que la llle République érigera en ancêtre des Français, ou critiqué
une tradition historiographique née avec les romantiques et qui emsaitde la
cruauté et de la superstidon les pierres angulaires de la description des temps
mérovingiens, Clovis demeura tout de même associéà un moment crucial de
formation de la nation française.Ainsi, lorsqu'il a publié la biographiede Clovis,
en 1893, G. Kurth
r'\
(n
déplorait
: «LZc?wme g / o pm ér .í/l aür d# wa#ü mozÜmle, #
Jo zÚzze
r züb If;hwP/re
bluwãr e ü ó/OK/l@óe
}ü. Le rêgnecréateur,poursuit-il, celui
qui a imprimé sa trace d'une maniêresi puissantedonsI'histoire, n'en a laissé
aucune dons I'historiographiesó'.Force est de constater que la situation a
considérablement chmgé depuis un siêcle. ll est vrai, les biographies de Clovis ne
sont toujours pas três nombreuses en Francesa. Cependant, les principaux
événements de son rêgne -- le baptême, la guerre contre les Burgondes, contra les
Wisigoths, la cérémoniede Touro, le concile d'Orléans, etc.,- ont été abç)rdésdons
sói Le mot Cb&ü n'est qu'une interprétation bien aléatoire des fomaes utilisées pm les
historiens de I'époque franque. Grégoire de Touts écrit CZbdawaózf,
le troisiême livre de
la chronique amibuée à Frédégake, Clbódoz,exK,
de même que la letue de saint Rémi et la
/iü
Getlou4ae, \a Lex salina, Cblodouex ou CblotleueusqlxciPit I'fohgus l-zx Sílica, Gins
lw
romfm, 3, p 198) ; dons la Uzü Remikü on retrouve CZódaami rUzía Rew@2 qbümP/
Rema/zn)a rfom /B amam,11, p. 291) ; chez Jordanos c'est l.odaz#(De nóai gedczí,57, P.
Í"'}
3ó2G. Kurth, (:bzú. Lplo#da/ewr, xiü
s6sParmi les travaux les plus importmlts publiés à ce tour, on peut mentionner I'ouvrage
de G. Tessier (l.r &z@/éwe
de Clbzãü),
ainsi que celui de M. Rouche (Cbaí)
('
(
Í25
r'3
'3
/'3
UDgrand nombre d'ouvrages et d'articles perus Jusqu'aumilieu des années 1990'm.
Les commémorations
des mille cinq cent ans du baptêmede Clovis ont été
I'occasion en France et en Allemagne de colloques, d'expositions et aussi de la
publication de plusieurs titres qui sono venus s'ajouter à une bibliographie délà três
dchesõs
C
r'l
Le rêgne de Clovis a été interprété des maniêres les plus variées, du point
de vue dc I'anthropologiehistorique,de I'archéologieou de I'histoire du droit.
r'3
r'l
r'l
,'n
Dons la plupart des travaux qui lui ont été consacrésdepuis la fin du fIXe siêcle,
Clovis apparait comme un souverain germanique qui par la Force des armes est
parvenu à s'emparer d'une régton ayant appartenu à I'Empire. ParFoisil apparaít
aussicomme un haut fonctionnaire romain dont les victoires militaires n'ont pas
rendu moins dépendant de I'empereur. ll aurait assuré dons son royaume la
continuité de la Gaule romaine. Dons tous les deux cas, Clovis estmontré comme
un condnuateurdes üaditions ancestrales.Le conquérantbwbare, héritier des
anciennesüadidons germaniques,n'est pas un pausgrand innovateur que le haut
fonctionnaire romain devenu chef d'un Etat galão-ftanc. Dons les deux cas, Clovis
n'aurait fHt que suivre un scénario détcrminé d'avance. S'i] y a un domaine dons
lequel les historiens ont bien voulu lui accorder une certamecapacitécréative,
c'est bien celui de la <<
fondaüon de la nation française)>: c'est ce qui ressort
'n
r')
''1
notamment dons les publications pagueslors des festivités des mille cent ans de
son baptême. ll aurait, plutât pm opportunisme que par conviction, adopté la foi
catho[ique, en fãisant de cette re]igion ]e fondement principal de ce qui deviendrait
plus tard la France3óó.
Fruit de I'imagination des modemes,la représentadonde
só4La riste serait três longue à dresser. Voilà néanmoins quelques exemples : M. Bloch,
<(Obsei-vationssur la conquête de la Gaule romaine pm-les tonsfranca)>,pp. 161C178
;
r'l
'n
''1
'1
'1
B.S.Bachrach,
<(Procopius
mid üe chronology
of Clovis'reign)>
pp. 21-31i Gt
Botdonove, Cloüs et lesMéroützgiens
; P. (:nutc(a\e, Histoin liüérain des#'attdesinuasiom
.germezgxei; du même auteur, <(Le titre d'Auguste décemé à Clovis», pp. 'F-57 ; W. von
Det- Steinen, <(Chlodwigs Ubergang zum Christentum )>, pp. 417-501 ; W.M. Doly,
<(Clovis, how bmbmic, how pagan)>, pp 619-664 ;(Voir article de Bourgoin et de
Heinzelmann)J. Hoyoux, <(Le colher de Clovis )>,pp 169-174; P. Leveel,<<Le consulat
de Clovis à Tours )>,pp. 187-190 ; F. Lot, <(La conquête des pays d'Entre-Seine-et-Loire
pm' les Franca)>,pp. 241-253 ;J. Verseuil, Cbizk o/r Zz/zaxla üpdei mzlí; P. Périn, Cbal e/ &
#'#ll.z//re de & l;hu c?; à propôs des Gestivités, voir M. Allouch, U# Pczix/ ro,y@aiá : Zef
commémoratims du baptême de Cloth, étude comPad : 1896- 1996.
l
l
'']
só5 M. Rouche,(dir.)
Cáz b ózlf/aà? e/ máwazh ; R. Mussot-Goulard,
l,e ó@ZZmegm a#azZ ü
Fnwwa ; du même auteur, Caõü;J.
Schmidt, l-.e ó@zZa7ede Zzl+wxm : (ü!-zk. Ch&Z#, Gexemêz'e
F. Dallais, Cbml ox & õumóa/deh.gázlm; P.-M. Couteaux, Chpzb
Theis, Cáz4ü,de /%zk/a e a mWzge
; M. La6orest, Cb&lb
e áz)/az? del;quere; L.
mzde /%e//de;B. Chevallier, Cbú,
ttn roi eumpéen, h.. Betne\ Chás et b baFltême
de la France', \. Gahq, Cloús b Grama, M-.
I'ataxxch, UnpassétmcomPosé
=les commémoralions
dK bapLême
de Clot;is, étlldecomparo: 1896-1996.
l
]
l
3
l
sóóDons certains de ces nombreux uavaux, il active que le baptême de Clovis soft associé
à la 6ondationde la France,ou encore à celle de I'Europe. Volt, par exemple,R. MussotGotÀmd,Le bapEême
qÜ alüt h Franw',b. Sd\núdt, Le b(ptême
deh Ftapzce
: Cbtü, Clotilde,
Ge emêz,e;
P.-M. Couteaux, Cbnà. wxf ,8ü/azm
deJ:ihuxa; B. Chevallier, Cbnã
m/ e mPá ;
726
n
Clovis comme premier roi des Français,leur premier roi catholique,a Gínipar
devenir pratiquement la seule marque d'originalité du personnage. C'est comme si
n
lc cadiolicisme de Clovis était à la basedu catholicismefrançais. Les dtres de
certains ouvrages qui lui ont été consacrésen 1996 montrent bien que Clovis <<
le
roi européen >>,<<]e bâdsseur >>ou <<]e fondateur
>>de ]a France, a pais ]e pas sur le
7EX FTü%CQTi4?HbCn
r'3
r'b
'1
Le problême primordial de cette interprétation est que même en Eàsant
oublier quelque peu le <{guerrier barbare>>,elle ne parvíent pas à montrer quellc
était la signiRícation du rêgne de Clovis. S'il y a un domaine oü ce rêgne parait
avoir marqué une rupture par rapport au passéc'est bien celui de la politique
religieuse de la royauté. Avec Clovis, on assiste aux débuts chez les Mérovingiens
d'une attitude à I'égard du pouvoir ecclésiastiquequi a été lxgement inspirée de
celle des empereurs romains aprês Constantin. Cette identification avec le passé
romain se plaçait, bien entendu, dons la droite lignée de I'identi6ication des Franca
avec I'Empire chrétien et sestraditions politiques militaires et culturelles. C'est de
cette dimension <<
constantinienne» de I'autodté des premiers rois mérovingiens,
qui est au c(rur de I'originalitéde I'édificepolitique franc, dont il seráquestion
dansles pagessuivantes.
Clovis et Constantin
'1
« Reúna t;eln non cessabatpraedicaw, ut Deram um4m cognuscewtet isola
RegLegeíit.Sed multo modo ad baec credendapoterat commotlM, donec tanüm
'n
aliqüattdo beLlumcontraAhmanos cottmot;erett4r,
in que cotPukus est
col$teri
necessitate, quodl)Titis
uohntate
negauerat }Peb.
A. Bemet, Cbzú e/ Ze&.@/êwe
de b l+w/züe.
ll va de soi qu'une te)le inteíprétationest
largement uibutaire d'une appréciation a posteriori de I'événement.ll est peu probal)le
que parou les conteínporains de la cérémonie de Reims il y avait quelqu'un qui croyait
qu'en rentrant
chrédenne.
q
dais
le baptistêre, Clovis 6ondait I'Europe
catholique
ou la France
só7En Allemagne, I'image de <<pare 6ondateur» est davantageassociéeà Chmlemagne.
Certainshistoriens allemandsont vu en Clovis I'héritier d'une pente royauté,le
Gax,éõHeg/zrm,
qui est parvenu à 6oílder le a2 m If;h/zoom,va,. Schmidt, <(Des Ende der
RõmeüerrschaR
in Gallien,
Chlodowech
und
Syagrius )>, pp
611 618). Une
telle
explication a I'avantage de privilégier I'histoke mérovingienne, de circonscrire le rêgne de
Clovis à un cadre historique déterminé, celui de la Gaule à la Hindu Ve et du début du
'3
')
l
l
l
l
vle siecle
s6\ ]-]isLoims\X,'5ç], p.'15 '. <([a Rimetle cessaitdeprêcberpoltr qu'i](C]oM) cottnakse]e m'aiDieu et
abandonne les idoln ; mds eh ne P t e
aucnne maniên L'mtrainer
watts cette cnDatlcejtlsqw'aajowr
oü
h guemfut déclmchée
contrabsAhmans, quemdonslaqueLbiLfut pousséPar
la tlémssité
à conjesser
ce
qa'al®at'at;antil auait nlusé deldw uoloTltaiwmenl
)>.
')
727
<<Rtx
r'3
WO prior pol)oscit, se a ponlifeú baPtiqam. T'rocedit tlouos
CoTlstatittBüs
ad
lauacmm,
deletuwls
l4rae
ueteTis moram
macuhs bestas antiquitws recente htice übtems...Bra{
r'3
sordentesqt4e
lutem saxctns
R.emeÚasQiscoPas egw$ae súentiae et mtboTicis a@Timll#l inbutt s stUüis,
;ed et saTtcütate itap'aehtus, ut SiLwstri úüukbus eq14ar'ett4rlÊan
r')
Ce texte est le témoignagele plus complet dont on dispose sur le
r'3
baptême de Clovis. ll a été écrit par Grégoire de Tours plusieurs décennies apres
I'événement peut-êüe: avec le concours des clercs tourangeaux ayant.connu la
.eine Clotilde morte dons cette ville en 545. Cela expliquerait en partie le rale qui
r')
r')
est attdbué à la reine dans I'accomplissementdu baptême. Grégoire introduit
égalementdons son récit une relation de causeà.effet entre I'acceptaüon.
par
Clovts du vrai Doeu, son abandon des idoles, et sa victoire sur les Alamans. Clovis
aurait invoqué I'andedu Christ, alors que son amlée était sur le point d.être
complêtement exterminée, s'engageanten retour à se fàire bapdser. Une foís le
triomphe sur les -Namansacquis, la reine Clotilde aurait fãt venír I'évêque
récit de
de
Retms qui anil par convaincre Clovis d'accepter la parole du saluts70.
Le
Grégoire comporte une imprécision chronologtque majeureen ce qui concerne la
victoire sur les .Alamans: la bataille de Tolbiac n'a vraisemblablement pas eu lieu
avant le baptêmes':
r']
Plus troublante
que cette imprécision
chronologtque
.est. le fãt
que
Grégoire de Tours est pratiquement le seul auteur contemporain à étabhr une
''3
reation de causeà efFetentre la bataillecentre les Alamanset le baptêmede
'1
Clovis. La lettre d'Avit, évêque de Vienne, écrite à Clovis loas de son baptêmes",
par ailleurs le seul document contempo'ain de I'événement, ne mcntlonne en nen
r'3
D Histoins\1,3'L, p. ll
. <<Cejut b roi b. qKi b pwmierb demattda
à êtn b(4)üsé
par b l)ottü$c.
ll
s'auatlce,xoaueaz{Cotlstattlin, t,ets la @scim poKr se çlléàr de la niahüe d'me uidb iêlw et polir e$bcer
übe d sal« ta'be;jdt.s' «d«-'leT.«t...Sd«t.n«-i ét.àt «.é«êque a'«!'..l\lT".
nmarqttabk et qü s'étaittonl d'abord imPHgnêde l?étudede la üétorique, mais il étdt aussiégabmml
«"" "". .«
r']
lklingl4êl)arb scitlteLé
qu'iLégalaitSiluestwpar sesmiracles)>.
s70La date et le lieu du baptême sono encore I'objet d'une certame polémique chez les
historiens, les uns pnlant de 496, d'autres de 499 ou encore de 506. Sur ces contmverses,
vou G Kurth, Chiou, pp. 295-319 ; L Levmain, <(La conversion et le baptême de Clovis)>,
PP.161-192 ; G. Tessier, 1-/ ó.p#ae de Clovis, PP- 87-96 ; J; Schmidt, Le ó@#ae de Zz
lu re ; (:bzlb Chü#e, Gexemêz/e
; M. Rouche, Cbzú, pp 272-277.
'1
l
)
Werner, « La 'conquête Fmnque'de la Gaule )>,p. 38, n. 102.
s72C'est, d'aprês W. von Der Steinen, la réponse.à une .circulaire envoyee par Clovis âux
eveq'
' ues de son royauíne et de I'étranger({( Chlodwigs Ubergang zum Christenn:uín )>,pp'
417-501).
)
\
Í28
\
une quelconque bataille, ni d'ailleurs la participation de .la .reine Clotilde. Avit
présentela conversion de Clovis commele résultat d'un choix personnel: {{l)xw
r'3
Í')
r')
PahJ eékzZr,om /& J /Wdca#r )oa7a.
D'un nutre câté, dans. sa lettre a Clodosinde,
petite-
fille de Clovis, écrite verá 562, Nizier, évêque de Traves, afHtrmeque le roi s'est
décidé à se converter grâce à la persuasion de Clotilde et aussi parce qu'il s'était
ému de la force des miracles sur le tombeau de saint kart:in
<(,'\ndisti, aua tua, domina comepiemodae Hmdebildis, quaZiter in Franzia
uetleTit, qt+omiododomxum \\lodouellnz ad bgenzcatbojicam addi»«Tit; et, cüm
3ssethomo astutissimt+s, xoLt4it adquiescm, attteqaam Dera aHnoscmt. CKm
r')
isto, qual stq)ra &ã, probata cagnoút, bumilis ad domKi MaüTti limita
r')
in saemlopossiümnt, noRignoraüpP'.
;eci(üt et bcQtiqare e sine piora pro zisit, qui bal)tiqatws quanta in bereticos
Ahricüm uel Gundobadum wgumjeceTit, audisti; qKalia delta WsewLjtlii st4i
Contrairementà la version de Grégoire de Tours, la lettre de Nizier ne
Eãitaucunc mention dcs .Alamans.L'afRínnation selon laquelle Clovis a été ému
par le presdge miraculeux de saint Martin n'a rien d'étonnant dons la plume de ce
moine. héritier de la tradition missionnaire de saint Manin, premier moine devenu
r'3
í'l
'3
r'l
évêques7s.
Nizier n'établit pas de lien direct entre les victoires militaireset la
conversion ; c'est plutât le cheminement inverse qu'il fãit : ce n'est qu'une bois
bapdsé que Clovis a accompli des hauts Eãts contre les rois hérétiques.
1. Wood et F. Prinz soutiennent que Clovis s'était probablement converti
à I'arianisme avant d'adoptei la foi nicéenne.Tls mettent en doute le récit de
Grégoire, responsabled'aprês eux d'avoir ajouté le rale de Clotüde ainsi que la
bataillecontfe les .Namans.Cetteversion aurait pour objectif de rendreClovis
convenable aux yeux des Gallo-Romains catholiques, en efEaçanttoute trace de
son passéhérédques7ó.
Le récit de Grégoire avait vraisemblablement
un but
poliüque précis, mais il n'est pas certain qu'il s'agissaitde.voiler I'arianismede
Clovis à sessu)etsgallo-romains. La chronologte chez Grégoire de Touro n'est pas
r')
sn3AhmiEcdicü.AütiVieKtzetisis
IEl@sc@i,
46,P.15
snABI)istolae./\Kstmsicae,B, y. \22 ..«'tH as cil$ris de qaelb matliên.ta grmdmêw, la.mdtwsse de
ooHne mémoin, Chtilde, étdt uenue etl Francie, et c07nmenl eh anima
b seigneur Cloiü
à la foi
;atholique ; et, hi, commec'était an bommedespiu astacieux, lte u014htPm acqtüscerauatlt qu'iLK'eüt
jiTti par comlmndw que ces cboses-là étaimt males. l-anqu'il
s'@erçwt que ces démonsLrations, qae je
'1
bens deJaiw pias battt, étaimt pmu ées,il tomba btimblemewtà genouxsur b seül da hmbetlretix
'1
hi-mime et sesjik ont np de cemonde».
'1
s75Sur saint Nizier, volt E. Ewig, Tner /m À4emmega/7waú,
JM/. Búz#m. Czzehn,p 88 et sq.;
')
l
l
'1
M.avlin et iLI)tofút de sefain bapti.sersatLS
dêle.'Tu as cQIÉs qtl'une.boisbcq)üséiLa açcofl li nomlm
le bauLsjdU conta bs mis béHüqttes Alaíic et Gondebaud ; Donstl'i81tonR.pasla qttalitê des dons que
M. Hleinzelmann,
BzllzgaÜóemTcg.@
zhGaZZe#,
P.171,P. 174.
s7ól.N. Wood, <(Gregory of Tours and Clovis )>,pp. 249-272 ; F. Prinz, Gmxzi&ge /d
An$ànge,Deubcbhtld hs 1056, PP.63-64.
]
Í29
un élémcnt
autonome ; ellc será à la démonstration
d'une
certame vision
de
I'histoire de I'Eglise depuis sa création par le Chdst. Les événements sont agencés
de façon à illustrer le triomphe du catholicisme sur les hérésies. L' <(erreur)> dc
I'évêque de Touro concemant la bataille de Tolbiac rapprochait délibérément le
récit de la conversionde Clovis de celui de la conversionde Constantin,en
r'3
r'l
r'3
í'3
plaçant la premiêre comme une des conséquencesde sa victoire sur les Alamanss'7
Comme (:onstantin dana la bataille du Pont Milvius, ce serait au moment d'une
difHtcultémilitaire que Clovis aurait reçu I'pide divine. Grégoire de Tours attribue à
la reine Clodlde, qui aurait déployé de nombreux efforts pour convaincre Clovis
d'accepterla 6oi catholique,un rale semblableà celui que la tradition chrétienne
accordait à Hélêne, la more de Constantin. D'ailleurs, I'intention de I'évêque est
clairement et explicitement afHtchéelorsqu'il parte de Clovis
<<T'rocedit nodos CoTlstanüRusad ht;acrt4m, deletums Lepae ueteüs morbum
sordentesque máculas gesm a?ltiqt4iti4s wceRh Lancedeletems )PI .
r'l
r'l
/')
í'l
r'l
.'n
r')
.'3
r'3
Cette <<vieille lêpre >>,guérie par I'eau du baptême, rappelle par aillcurs la
mdadie dont a été victime I'empereur Constandn. Findement, Grégoire compare
I'évêque de Reims au pape Silvestre. On volt à travers la rhétodque de la
dépuration par le baptême la principale vertu de Consuntin aux yeux de I'évêquc
de'Tours. CommeClovis, cet empereuravait su rompre avec le paganisme.Si
Grégoire a voulu efFectivement cachet I'arianisme de Clovis, c'était probablement
dons le but de EMe coütcider sa conversion avec celle de Constantin, qui avaít
consisté dons I'abandon du paganisme et I'adoption de la foi orüodoxe.
On peut se demander quel était le senode ces référencesplus ou moins
flagrantes à Constantin, du rapprochement entre le baptême de ce demier et celui
de Clovis ? La prcmiêre explication qui vient à I'esprit est le parallêlc qui n'a pas
dü échapper aux clercs de la Gaule : la conversion de Clovis au cadtolicisme,
comme celle de Constantin quelque deus cento ans plutât, ouvrait des possibilités
considérables à I'Eglise. C'était tout de même le premier roi occidentd à accomplir
un tel acte. Néanmoins, Constantin ne brille pas dons le récit de Grégoire pour
avoir été le champion dc la 6oi chrétienne. Dons le seul chapitre des Jlü/a/mi oü il
est question de cet empereur, Grégoire I'accusedu meurtre de son épousePausa
et de son filss79.Si I'évêque de Tours arrume que c'est pendant le rêgne de
s77Dons les ÜMznf, le chapitre sur les Alamans précêde celui qui traite du baptême
s7sfblí/az'mf11,31, P. 77
'1
'1
n
l
l
l
n9 }\istoins \,'bG, yQ. 26-2n . <<}lic CotlsLanitensanho úcessimoimpetii sü CTi®umjtliam uetleno,
Faustam coniugemca]r71Lem
baLneolntedectt, sctlicet quod ])rodttoresT'eHntecusesseuolatsset)>.Suç:
(:onstantin, voar Eusêbe de Césmée, líh/azh els#ízaf&gae:,
.ÇC31, Pais, 1952 ; 41, 1955 ; 55,
1958 ; 73, 1960 ; et aussi N.H- Baynes, Co lü übe úe Gwa/ z/zdóe CZnlí&axCZamú; A.
A16õldi, TZe Ca z,exlzaa# Ca í/ # e a#d Paga//Ramo ; W. Seston, <(Constantin as a
'Bishop' )>,pp. 127-131 ; T.D. Bares, Co /a ü e a d Eaie&z#f; K. Baus, E. Ewig, Dze
Reicbskircbenmb Kotlstalüin der Grossa, \, Die Kircbe volt tqikZia bis Cbalkedott , X). Btezít,
'1
}
730
)
/')
r'3
Constantin que la paix a été rendue aux Eglises, il n'y a pas là un éloge direct de
I'empereurní de son rêgne.C'est plutât le décêsde Diocléden qui aurait produit
un état de chores favorable à I'Eglisc
« Huit4s imPerii atltlo ubdecimo,cumpost excessam
Diocliciani pax reedita
juisset eccbsiis. . . }PW.
r')
11n'y a pas une seule référence au long de ce chapitre 36 à la conversion
r')
r')
r'3
de Constantin, ni une quelconque digression sur la maniêre dona son acto a été
favorable au développement du catholicisme. Cc <<
lapsus>' est d'autant paus
étonnant
que Grégoire
connaissait
selon
toute
vraisemblance
la
CZm#/g/ve
d'Eusêbe de Césarée (v.265-v.340)sõt,ouvrage dona I'original est perdu, mais oü il
est improbable qu'il soit allé chercher des référencespeu élogteusesà I'égard de
Constmtin. ll n'est pas exagéré de voar dons le récit de Grégoire sur le baptême de
Clovis une amêre-penséeidéologique,ce qui ne veut pas dize que le modêle
constmtinien corresponde à la royauté idéale dons la vision de I'évêque de Tours,
r'l
'3
loin s'en faut. Grégoire semble Fere étzt, lorsqu'il est question de Constantin,
d'unc vision sur ]e baptêmequ'i] n'a pas créé de toutes piêces,et quí étmt
contcmporaine de I'événement, puisqu'on la retrouve chez Rema et chez Avia,
conime on veria plus loin. Grégoire connaissaitI'associationentre Clovis et
Constantin. ll était três probablement au courant que ce rapprochement Eãsait
panie intégi-antede I'idéologieroyale.Toutefois,à traversson poruait de
Constantin' brossé dons le premier livre des H/rZo/mf
oublions pas que
I'ouvrage a été rédigé en une seule bois -- I'évêque dénonce les dangers de la
auté)> constantinienne. L'évêque de Touro n'a pas été le seul auteur
'3
''3
''3
r'l
mérovingien à voar en Clovis I'image du premiar empereur chrétien. Avit de
Vienne, le nommait, I'assimilant également à Constantin, mais d'une Eaçonplus
optimiste
que celle de Grégoire,
.pnuedcuÁor.PzZacuZÉo#rueet .ge###m / ü @óa/opas
Dons la leH'e qu'il a envoyée à Clovis à I'occasion de son baptême, Avit de Vienne
donne à cet événementune importance crucide
'3
<<L'idem d'Ímpeto nel IV secolo », pp.265-279 ; J.-M. Carrié et A. Rousselle, LEil@/m
romdti etzmntation desSétÊresà Constantin, 192-337, no\anment pp. 2].19.
r""'l
'n
'1
'1
'1
'1
'1
'1
'1
l
l
l
s80l:lÜin/mJ 1, 36, P. 26
3 \ l-lbtoiws
\, t). 5 -. ocde swlpotatione vero bü
m2 m e/ a/!wzm mano/za.pa/zZ#' /exwem#/». Sur les auteurs byzantins utilisés pw Grégoire de
421-426
\z E
stolm .Auslrasicae,'\,
praeceLlentissimin$s
p. 'l\â..«Eg$)
Clmdium
tesümonium, qKi oral nox
l)wsbtenlm
Íeci, nota comPt spraemio, sed,
gelam praedicator jidü
catbolicae, sed
dgmsot'.. .Regtonum
pt'aesul,cusLmpaLriae,
genliumtãuml)batorinitltl:àt». N(iK \ ce ptaQos,'K-.V
Wemer, <( Conquête frmtque de la Gaule ou changement de réghne? )>, pp.l-ll.
Í37
\
Caesarieltsü
Touro, volt I'anicle d'A. Cameron, <(llle Byzantine Sources of Gregory of Touro >>,pp
)
)
mz{ di euidetiter cbmMcae Emebii
$sco@ ac em imi pwsbiteri proloci4tttKre r(üonem de omü antiomni seriel)a?tdmt)> , et aus«,
E-büoires\l, p. 3G .'<{ Sic et EusebKS,Seuerusl:iiermimisqKae ix cbmTzicis
atqite Horosim et della
« Galldeat eqt4idemGraeclaprindpem k$sse ttostmm: sedliorl iam qual tatlti
mn7teTisdottum sola mereatln. l11i4strattuumi queque oüem claütas sua, et
occiduis paüibus in rege on noú iubatis It4#ien €1$algurat. Cuit+s +lendorem
congma wde12®tavb 7tostvi zatiütas ixcboaút: at coRseqt4enLneo üe ad
sal14temwgexeratTix anda tios pamwt, que Matam wdeml)tioltis sabe caem
ü zint4m l naus acc®it. l@tur qtii cebbu est natalis dotúni, sit et uestm
qtlo uos scilicel Cbàsh, qua Cbdstlls oHtis est mundo; iz que uos attipzam
r')
í'3
r')
T)eo, tiram praese ttibus, jattzam posteris consecrastis)PU.
En employant
des temics
tels que {( ton monde»
et <<ton empire>>,
I'évêque de Vienne présentait le royaume de Clovis comme une partie intégrante
du monde romain. Par le baptême, la Gaule mérovingienne s'égalaitdans la
pensée de I'évêque à cet Empire d'Orient
r'3
qu'il appelait, non sons une certame
volonté de ]e dégrader, de <<Grêce )>.La <<clarté )>de cet événement illuminerait
même la Grêce et son .pnxr@i. Cette récupération de I'Empire du monde par le
royaume des Francs est doublée d'une gloire, sous-entenduecelle du Christ, qui
prend tout son benspar la cohcidence entre la date du baptêmeet le tour de la
Nadvités84.L'association enü.e Clovis et Constantinétait-elle une création des
évêquesou ne Eaisaient-ilsque répandre une vision de Clovis qui avait son origine
dons les cercles politiques et intellectuels proches de la royauté, voire dons
I'autorité royale elle-même ? C'est à ces questions qu'on essayerade répondre dons
les pagos suivantes.
/'1
r')
r'l
r'3
La conversion de Clovis à la foi nicéenne n'a fMt, certes, qu'ofRcialiser
une entendequi existait déjà entre le roi et la hiérarchie cadiolique du Nord de la
Gaule et qui peut être remarquée à ü-aversla lettre que lui a envoyé I'évêque de
ReimssBS,
ou encore à travers I'épisode du vaso de Soissons386.
La sollicitude avec
laquelle Clovis a répondu à la demande de I'évêque désireux de récupérer le vale
pour son églisetémoigne de I'harmonia entre les Francs et I'Eglise, avant-même
que ces premiers se soient convertis à la foi chrétienne. Px ailleurs, I'édit de 392
de ['empereur
Théodose
s8s ..4bh/
..4mb
Erdzbz
avait
1,'7e##e nf
condamné
l#úcupz,
46,
pp.
par crime
75-76(uaduction,
de ]êse-majesté
M.
Rouche,
tous ]es
(:&pzk,
p.
Snob-. <(L-a Gàw égabmentpeutse 7qouir d'auoir cboisi lln píince qai soir des »âtws;mds désomiais
eLlen'est plm la senteà mériter b don d'untepattiLle .ladear.Sa clartéillnmine atlssi ton enfim et eü
)ccidml [êclat d'unegloin qü n'estpas noluieLkln]gun sur un roi qü lt'estpas nouueat{.C'est bieKà
prtlPos qae h N(üüté de Nota SeigBeKra inmgtlH cetteghin, àe Lelk sóüe que lejoar oü mean
'é#«é«tÉm
««. p@aw,dta« sal«tPt a«i b jo« oüb mo«d.
« nç«cel«iq«i«t xél«. .«
')
q
-édeíq)üon,b maíttn dt{ ML C'estpourqKoi bjoln aü [on cékbn ]a ttaissa?tce
du SdgneKr, qu'iLsoi]
ausd le üâtn; dest-à-dimqKelejour oü Donsêlesné an Cbíist est atlsd lejot'r oü le Cbüt est »é au
monde,joltr oü polis quer.comacréuoüe âme à Dieta, uotw úe à oos coztemporaitu, uotre mttomméeà la
i)ostéhté
>>
.
ss4M. Rouche,CZpmís
p. 406
í'l
ss5EPÚ/nbe-H#f/mdaue, 2, P. 113
SBÓ
1:1ánz'wJ
11,27, PP.72-73
l
732
r'3
r')
f')
r'3
r'3
titulaires
r')
r')
des
fonctions
publiques
rcstés
pajens.
Si Clovis
s'est
permis
de
Leis
accommodements avec la loi, c'est parce qu'il avait réussi, à I'instar dc son pêro, à
ente.etenir de bons rapports avec les catholiquess8'. La conversion a tout de même
marqué une nouvelle étape dons les rapports entre la royauté mérovíngtenne et
I'Eglisc cadtolique.Pour I'autarité royde, il s'agissaitautant de rassurerles
populadons
caüoliques,majoritaires
dons tout le sud de la Gaule,et qui
re(ioutaient I'arianisme des Wisigoths et des Burgondes, que d'atürer les
sympathies du clergé catholique de I'Aquitaines88. De ce point de vue, le baptême a
été un franc succês,à en Jugerles mots de Grégoire de Tours : ür.44wZZ!
/aw Z##rex
''3
GaZleis baba
Francos domimos swmnzo desidedo cl@iebaRt>PW.Les \\\shot\ens
se soar
maintes bois posé comme question quels étaient les mobiles qui ont poussé Clovis
à se converter au cadlolicisme. ll est possible que la force du cure des saints et des
r'3
renques ait sincêremcnt ému Clovis, ce qui n'exclut pas I'hypothêse qu'il ait
égdement envisagéleur utilisation au pro6ít de son autorité. Quoi qu'i] en soft, les
')
r'l
conséquencesde la conversion et du baptêrne sont beaucoup plus saisissablesquc
leurs mobiles, même si les hypoüêses à cet égard sont tout aussi nombreuses.
L'ofHícialisation de I'alliance avec I'Eglise a donné à Clovis la clef de son succês390,
lui permettant de jouer la carte ecclésiastique et de béné6ícier de I'appui, sinon de
la papauté encore fãible, du moins de I'épiscopat. Au-dela de toute signification
r'3
''1
s87 MI. Rouche, C'bnzi, p.204
r'l
I'Espagle.
s88C'est au milieu du Ve siêcleque lesWisigoths sont devenusles maitres de la totalité de
'n
'n
r')
Cependant, leur centre de pouvoir
est resté dons le Nord
des Pyrénées
jusqu'en 531, date de la moH du demier représentant de la f:lmMe royale des Balthes.La
disparition
de cette Eamille a cohcidé
avec I'installation
dé6mitive des souverains
wisigoths dons la péninsule lbérique. La pente de I'Aquitaine conquíse presque
enúêrementpar les 'Francs au début du Ve siêcle ainsi que de Caí:thagêne,Malas,
Cadix et la Bétique, devenuesprovinces byzmttines à la même epoque -- a afEàbli
durement la royauté wisigothique. C'est dons la deuxiême moitié du Ve siêcle que
Léovigild(567-586) est parvenu à vaincre les Eaccionsaristocratiqueset a rétabli I'autorité
royale. ll a repris Cordoue et Malas aux Romains d'Orient ; il a repousséles Francs qw
avment envahi ]a Nmbonnaise et i] a annexé le royaume des Suaves. L'un de ses âHs,
'"")
Reccared (586-601), s'est converti au catholicisme en 589 et a fMt dispara;ue I'miamsme
r'3
au pro6ít de I'orthodoxie nicéenne.Cette conversion, proclaméeofficiellement au llle
concile de Tolêde de 589, a été le point de départ d'une nouvelle êre pour I'Espagne.
Malgré la résistancede certains membres de I'aristocratie wisigothique, particuliêrement à
Mérida, le royaume est devenu caüolique. Le catholicisme n'a pas pour autant été un
Eacteutde stabilité ou d'union. L'autotité royale restait prisonniêre des rivalités
atistocraties: la couronnene demeuraitpas plus de deux générationsdons la même
'1
'1
']
'b
'1
ÊànliHe. En 711, 1ors de I'invasion musu]mane de ]a péninsu]e ]bérique, ]a monmchie
wisigoüique
s'effondra dé6mitivetnent(Sur
I'Espagne wisigothique, volt.J.
:t)risüttdom,
Qp:22b-249
,P. Ç;xzluex,lsidon
de Séüb
ojtbe
et h naksance àe I'Espagne catboliqueÜ.
s89 t-iistoiws \\, '35, p. 84 . <<Beancoi@
soz.ibdtaimt d'Ktt arxlmt désir auoir ks Franca comme
maitf es)>.
)
l
Fontaine,
lsiàore üe Séuttle et h cnltare classiqae dana FE.spagne WisigotbiqKe, 1. \=\ex(w,'Tbejormation
s90G. Kurth, Clbnzí,xx
)
l
}
733
r')
r'3
religieuse,il y a dons le baptême de Clovis une dimension politique de premiàre
importance qu'on peut saisir à travers I'analysedu récit de Grégoire de Touro.
En ce qui concerne I'étendue de I'autorité royale, le baptême de Clovis a
ouvert une voie qui a été largement suivie par les princes mérovingiens au Vle
siêcle, celle de I'ingérence dons les afEaires de I'Eglise. Pour sa pan, le clergé
catholique en Gaule attendait de Clovis qu'il filt capable de le soutenir en créant
les condidons nécessairesau triomphe de la foi catholique. C'est ce qu'affirme
Remalorsqu'il s'est adrcssé à Clovis pour le réconGorter de la moí-t dc sa smur :
r'3
« m7emaiZo@omdim/iia, arnwf / z@üó/Zlf d .ízzZazeiyy>»s91.
Avit est encore plus incisif :
d'aprêslui, la Divine Providencc avait trouvé en Clovis I'arbiüe de leur époque.Le
choix qu'il avait fãit pour lui-même serait valable pour toussn. ll y a également
r'3
''1
r')
r')
dons ces letues les premiers témoignages sur la tentativa de la pari des évêquesde
Eãire corncider ]'exercice de ]'autorité ronde avec ]es docüines chrétiennes. Cela
será cxaminé plus tard. Pour I'instant, contentons-nous de souligner que, si une
perde des évêquesde la Gaule voyait en Clovis un nouveau Constantin,c'était
surtout car i]s attendaient qu'i] soit le champion de la foi nicéenneà I'intédeur ou à
I'extérieur de la Gaule. Cette association était une stratégie politique habile de la
pari d'un épiscopatdésireuxde s'associeià la royautéet d'obtenir son soutien
matériel. ll y avait néanmoins un décalageentre la vision des évêqueset celle du
pouvoir politique concemant I'allégorie constantinienne : la <<
protection >>telle
que la comprenaient Clovis et ses successeurs,signifiait la constitution d'une
Eglise mérovingienne, sa mise sous la tutelle de I'autorité royale.
Grégoire de Touro et Clovis
''"\
n
Dons le récit de Grégoire de Touro, Clovis apparait comme une sobe de
«Janus bicéphale », roi catholique, dévot de saint Martin d'un câté, et de I'nutre, le
souverain ambitieux qui ne se gênait pas d'assassinerles membres de sa Eamille
a6m d'étendre son royaume. Des histoires peu édiRiantescâtoyaient I'éloge du
prince chrétien, I'uniGícateur de la Gaule, le .pag/zaZor«/?2zwiaPS.
Bien entendu,
d'autres rois mérovingiens ont eu droit au même traitement. Grégoire admirait
Gontran, ce qui ne I'a pas empêché de dénoncer ses crimes. ll décrit, par exemple,
')
b9\ E@stolaeAustmsicae,\, p. \ \2 '. <<1-a to@et4rde l?amertitmesecouée,
voasconsamreR.uoseiLlesaw
'1
'3
\
l
l
l
l
saht [de toma auecpltls d'acüté>>.
Lql ,â.lúmi Ecdicii Aúü
Vimttensis EPscoPi, AG, Q. '15 . <(1numit qnbpe tempori ttosLroarbLmm
qKettdamdiúnapt'oúsio.Dum uohseli$üs, omnibusiudicaLis».
s9a /{háaz],eT 11, 12,
TZe [.o#g-/]ahd
p. 62 :
rr /]zrl#z/ mag
al e/.pwK#a/af g/PWbf 2u. Volt J.-M. Wallace-Hadrill,
K2}«í, p. 163 et sq.
)
134
/
comment ce roi a Fãt assassinerles médecins de son épouse comme celle-ci lui
avait demandépeu avant sa moHao'.Avec Clovis, néanmoins,la description est
beaucoup plus paradoxale.L'évêque de Touro rebateque Clovis, ayant poursuivt
I'élimination physiquedes membres royaux de sa Eãmdle,avait pu étendre son
royaume à travers toutes les Gaulês. ll conclui le récit de tous ces événements par
une formule lapidaire
« T'rostemebat enim cotidiae Bens hostes eit4s sub matltl iPsitls et augebat
regltum eit4s, eo quod ambuLawt recto condecoram ea etfaceTit qual phcita
eraRti% amos faias)pns.
Clovis n'était âux yeux de Grégoire qu'un instrument de la volonté
divine, mais il était loin, de la même façon que Constantin, d'incamer à ses yeux le
souverain idéal. Les chapitres qui suivent dons les HziZo/miconstituent un
paradoxe par rapport à cette description assez optimiste de C]ovis. C'est ]à que
Grégoire a mentionné la ruse employée par Clovis pour tuer les membres de sa
Eamille et annexer leurs royaumes'PÓ.
S9AHktoiws''{,
35, pp. 2A\-2A2 . <<}1is diel2m 4zstri@Uis GKtltcbramü prinaPis reúna ab bw
morl20 coKstlí7Qtaest ; sed ptiusqaam ttequam q)iíilüm
exalant, cemms, qaod euadew non posses, alta
[rahenssuspitia, uoLÜLbü sui babiw paKi]@es,agens, t itt exseqttik eitisaliomm JutteraplatlgerentHr.
Feü r enim }\erodiano mote WHempetisse,dicetts: 'Adbuc sPesúwndi lucra, si xoRenteriüqüomm
medicommmantasitlteTissem
; tlam l)otioüs ab ilks acc@taemih ú abstubnlnt atam el fecenlHtme
hanc icem uelodkr perdem. Et idem, ne itltllu mora mea paetemat, quaesoet mm sacramenü
.nteTI)osiüorLe
conduTO,
Ht, cum ab bac facedbcesseto,
sMüm ipsoghdio tmciàeMur; nt, sicnt eXOamplius
)idem nox qtleo, ita nec ib l)ost meutli obstam glorienüir, seü dt ânus dolns tLostrisparitet ac eomm
2mids. Haec ©aü, in#zlicem armam
r'l
.f
tradidit. Roc t;ero, peracto o( mom iasücto, oPPressttstntquae
;oniu@siurametlto, impbüt paec@LuniiniquiLatis. liam duosmédicos,qui d stltdi m })ahtlleranl,
gladiojêrinPraec@it ; quodnm sinepeçcatojactoJlüse,muhonlm censitpmdenlia)>.GtbgoKe ü\se
le qualiÊícatif<(le bon )>lorsqu'il parte de Gontran même quand les fàts qu'il rapporte
traduisent des Fãits peu dorieux de ce toi(par exemplo, IBkHz'mf IV, 25, p. 156).
(n
"'
}b.toiws
\X, Ab, 'Q. q'L . «And
Die"
p'.st.«.dt
'b'q"'j.«,
s" '«.mis
se": s« «:'ü"
''
lgrandksanlsonrUatmepane qu'il marcbaitd'm calardroit deuantlü et.faisaitceqüplaisait alo(
Jeux de Dieta >>.
(3
s9óLa guetre menée par Clovis conta:eClodéric, 6Hsdu roi Sigebert de Cologne, témoigne
de la maniête à travers laquelle Clovis a considérablement accru le w2##m1%u#ünmw
âux
dépens de ses voisins. Selon Grégoire de Touro, pour exciter la cupidité de Clodéric, 6Hs
(n
(")
Í
du roi Sigebert de Cologne, Clovis lui a envoyé un messageen afHmant que si son pêxe
mourait, le royaumelui reviendrait de droit. Suivant les conseils de Clovis, Caribert aurait
fHt assassinerson pêxe et ensuite il aurait prós possession de ses trésors et de son
royaume. Aprês cela, il aurait été assassinésous les ordres de Clovis. Lorsque Clovis s'est
rendu
sur place pour
réclamer
le royaume
et ses üésors,
il a convoqué
tout le .pa@x&í.
S'adtessant à lui, il lui demanda de se placer seus sa protection. En entendant ces paroles,
dit Grégoire, ceu4 qui étaient là I'ont applaudi tant de leurs boucliers que de leurs cria et
ils I'ont
r
(1
choisi
con)nK
leur
roi
en I'élevant
sur
un
(Hzl/a/wf
11, 40,
p. 89-91
: « (=Lym
lutem Cblodouecbt+s:
rex lq)tld Pa7isitlsynorareLtlr,
misil chm cdjtlium SiWbertbi,dicens: 'F.cce!paper
;aus settüt
et})ede dibib
claudicat.
Si iÜ',
hqüid,
'morentur,
mcte tilã cum amiàtia
ltosEra ngnum
iüu.s
nddebaLar'. Qlm ille ctQidüdte seduttMf ]çúnm molitttr occiàm. Cumque ib egnssKSde Colottia
(
(
735
0
pavois.
/'v
Si Clovis est comparé à Constantin, c'est d'abord parce que c'est dernier
a été [e premiar empereur à se converter au christianisme. Cependant, i] y avait
plus. La présentation de Clovis dons les Hzi/o/m.ícomme s'il était un nouveau
Constantinn'a rien d'anodins97.
Elle accompagneet expliquele portrait pour le
moins ambigu que I'évêque de Tours brosse du Fondateurdu m2 w l;hn rama.
C'est le protecteur de I'Eglise, le guerrier victorieux, et aussicelui qui avait
triomphé par la rude et le meurue, de même que Constandn, dona Grégoire
n'occulte pas les crimess9s.Nous sommes loin de I'attitude d'un Eusêbe de Césarée
et de sa vision positive du rale de Constantin3m.L'association entre Clovis et
cioitate, transach iUeno, per Bzicotiiam situam amlmlam diQonent, meridiae in te7ttttria sua
obdotnzims, iKmissis st©er etlm ftlii4s pev'cltssoribuseum il)idem intedüt, lamquam nyl m illi s
possessums-.Mkit i@tur tlutlütls ad Cbloüouecbumagem de l)anis óbito nuntimtes atqtte dicmtes:
T'atu meus mortuns est, el ego tbesaums cüm ngnum eitis games me babeo. Dirige Lhos ad me, et ea
qttaetibi de tbesamrbiLliusplaçettt l20nauohtltate tersmiutam'.Et ilü : 'Grada', inqKid, 'tuas t,ohntate
aHOet t'ogo, ut
etlietltibKS nostfis pa4acia,
paLris tbesallms pari
mncLa $se deinc@s possessums'. Qwiblts wúmlibus
isto
. QÜ dtlm dioersa ns@cennt, dt : qx band arceUolamsolitas oral paper meus
tlztmismat aura congenn'. -- 'ltlmitte', iTqüutlt iLh, 'manum ruam tlsque adfutldam et mncta T@pewas'.
Qtlod cllm jecüset et essesbalde declittm, unns ehuata malta h»notem cenbmm elas inlüit, et sic qtlae in
pata eReralittdi81t s itLmrTit. Qtiod audietts Cblodouecbus, quod scilicet intedectus essesSI)$berLus vel
jtlias Bílis, itt modemloco adumiens, cottuocaút omnem l)olmlKm illum, dicetts:...'Sed in his ego
r'T
r=.
nequaqtlant cottsciussttm. tqec eniml)osswm sangmnempamnttim meomni ©u7tden, quodjteTi nelas est.
Sed qüa baec euettemnt,cottsilio uobispraebo, si údetur acc@tum: conxetünüíü aà nve, at !tlb mean
sins delmsioncm...At iLb isto audiettks,plandetttestam partis ruam uocibm,eum ct»eo euecLum
stQa
se WHenzcotlstituKtlt. Regnumque Si©beTth accQtam cnm tbesaulis, iPsos quoqne s1laeditioni adsciüt.
Prostemebeat eüm cotidiae Bens hostes eirassub mana @siHSet auHebat gnum ei s, eo quM ambulant
acto condecorameoetlacerit qaaeplanta eram in ocnh elas)b. Ndw uusü, Hiüoiws \X, 4\, 42, pp.
91 93
397Contrairement à ce que suggêreM. Reydellet( l-# /Wa #da i h ú/zéxuümZzü#e,
p. 408)
b9B\bstoiws \,'36, yç). 26-2] '. <<ElicCmsLatitinKSantro ücesimoimPeíii sü CTi@Km.Fliumveneno,
Fanstam cottiugemcaletltemba eointetjêdt, scilicetqztodpToditores
nHni eirasesseuoLuissetlt
}>.
s99Eusêbe de Césaréeconcevait I'Empire comme ime consüuction providentielle chmgée
de transcender la pluralité des cités et des royaumes polythéistes pour frayer la vale du
christianisme(J.R. Palanque, .çza»/.,4mZm/kee//llim@z'n mmm». Ca /n'ów 'o à/%ú/az'm def
rcQI)ortsde I'E8Pseet de I'Etat à hjln da lv' siêcle,y.8h. \.e DeL-atldibus Constatltini têsxÀta üe
I'union de deux discours de I'évêque de Césarée, I'un prononcé à Constantinople loas des
célébrations du uentiême anniversaire du rêgne de Constantin, et I'nutre prononcé dons la
même mlnée à Jérusalem à I'occasion 6ondation de I'église des Saints Apâtres. Les
historienslui accordentvolontiers le statut de texte fondateurde la penséepolitique
byzantine(Voar F.J. F'oakes-Jackson,Exieóüf Pa @h'ó;óz l@ú#Caeia a z Pa&íü e z dóri/
cú/lida Ázi/a/üx. -.4 xfwdga#züema# a/n/ .óú mü#gr, p.54; et aussi W. Seston, <(Constantine
as a 'bishop' )>,pp. 127-131,ici p.129).Constantin y est présentécomme I'<(amí du Dieu
tout-puissant )>,<{un nouveau Molse )}, le représentmtt de Dieu sur terre, et son empíre
setait I'image du royaumecéleste.Ce n'était pas la premiêre bois qu'on exprimait I'idée
selon daquellela monat:chie terrestre était une représentation de la toyauté divino (Sur les
Q
rapports entre Eusêbe et Constantin, voar I'ouvrage de T.D. Bames, Ca í/a e ad
Eaieóz2K
; voir aussi,FI. Mass, <<The Formation of the East Roman Empire )>,p.1-41 ; W.
Q
0
{')
D
736
')
Constantin était pour le moins <<partagée>>par les cercles royaux, peut-être même
avait-elle été créée par des clcrcs três proches du roi. Toujours cst-il qu'elle n'était
pas le monopole des écrivains ecclésiastiques. A plusieurs .reprises au long de son
rêgne, Clovis a voulu présenter sa royauté comme la continuité du gouvernement
tmpéria] de Constantin-oo.Ce n'était pas .uneassociation circonscnte untquement a
un pIaR théorique. Elle avait des conséquencestrês concrêtes pour les
bens de
consütuent
pouvoir dons le m2 m l;>u ram#7. La conversion et le. baptême
precisement une étape dons la construction d'une « royauté impériale )>.ll y a, bien
entendu, dons le portrait brossé par I'évêque de Taurs un jugement de valeur : le
')
r')
bon gouvemantpour lui était le roi charitable,qui défendaitla causede l Eghscet
qui surtout écoutait le conseil des évêques.Toulours est-il que I'associationdont
avec
Constandn n'était pas uniquement I'affaire d'une partie de I'épiscopat.
Grégoire de Touro était un témoin : elle correspondait avant tout à un point.luide
vue qui était peut-êtrecelui des cerclesprochesde la,royauté,voire du roi
rr\ême ' Outre' les índices présentés antérieurement,
il y a aussi. le Fãt que le
'3
sanctuaireque Clovis a fãit construire pour y êü-e enseveli,dédié aux Saints
Apâtres, tout comme le mausoléeimpério édifié à Constnntinople s.ousl ordre de
Constantin40i.La volonté de s'approcher de la monarchie constznüníenne mime
'3
'1
Ennslin. <<
The Govemment mtd Administration of the Byzantine Empire», pp'1-53)
L'un des éléments essentiels de la docuine d'Eusêbe de Césaréeétait I'association entre la
monarchie romaine et la« royauté du Christ»(voar à ce propor, G. Bardy, <(La théologie
d'Eusêbe
de Césmée
d'aprês
I'Histoire
ecclésiastique
)>, pp'5-20;
H. Ahrweiler,
L%dZoZ«ze
.@d&gwe
de/71il@ó?6/ZU//ü#; N.H. Baynes,« Eusebius and the Christian Empire», pp 13.
18) Selon'Eusêbe, le gouvernementterrestrene pourtait être la copie,de la petíêcdon
divine
que s'il donnait
au monde
les béné6tces de la paix et de la 6oi en Doeu.
L'univetsdisme chrétien et I'universalisme impérial semblaient avoir trouvé par la
premiêre boisalors un point de concordmlce dons wle mission civilisatrice commune. Ce
n'aurait pas été lm hasard si la venue du Christ avait cohcidé avec I'avênement
de Empire chez les Romains. L'originalité majeure de la doctrine d'Eusêbe est d avoir
réfléchi suí la<( révolution )>apportée pm le christianisme, la nouvelle tempotalité qu'il a
imposée aux régtmes politiques établis en ce monde. La monarchie universelle aurat
n
commencé selon lui avec la venue du Christ ; I'Empire s'identi6íerait avec le Royaume de
Doeu sur tente et il duretait jusqu'à la fin des tempo, lorsqu'il se convertirait en Royaume
n
n
n
Q
des Cieux(Tna/z#eúa,dons E íeb i WerÉe,éd. Heikel, t. 1, 1902, XIX, 4). ll y a chez
Eusêbe le désir de rapprocher la 6ígurehistotique d'Auguste à celle de Constantin, le
premíer comme le 6ondateurde I'Empke et le deuxiàne comme celui qui I'avait élevéau
niveau d'une mono'chie divine. L'idée que I'Empire était le véhicule de la religion
chrétiennedans lequel prenait coíps le plan providentiel de Doeu pour le salut de
I'humaníté, devint ainsi un lieu commun littéraire qui ne cesseraitpas d'être évoqué par
plusieurs génératioils d'apologtstes du pouvoir impérial-
400Volt, à ce sulet, E. H. Fischer, <<The Belief in continuity of the roman Empire among
the Franks of the fifü and sixü century )>,pp.536-553.
40\ Histoires \1, 43, P. 93 : {<His ita [ransacEis,
apnd Padsius olüt, s@ultHsqKe
iK basiücasanctomm
n
n
)oaolomm, qaam cltln Cbtodecbilde wÚna »se consttlo«rat )>. '{(S\t 'tawnt:a©.
l
)
b
\
h
àe V,.]l\=. lg.lugex ,
KõttigsHrabkitüen
cln'Frmleen,.Attgekacbsm
uM l.-mgobaMm.bkWTMim des8 .jabüuMem. Ein
óisfonllrgef
Kbüáy ; et aussiP. Périn, <(La tombe de Clovis )>,PP 363-378.
737
r'l
au moment de sa mora a été pour Clovis une maniêre de légitimcr son autorité,
I'accomplissement d'une politique d'áw/za#aZ?pe/# dont le baptême et la cérémonie
de Tours n'étaient que les aspects les plus visibles.
r'3
r'3
r'3
Le concile d'Orléans
(511)
r'3
« Domino suo catbolicae eccbsiae jtlio
r')
sacerdoks, quis ad concilitlttt ReBiTeiussisüs. . . semndum noLuxtaüs tiestrae
Cbbtbo
echo 81íMosissimo wÚ omnes
coxsultationemet titühs, amosdeüstis, ea qual ltoUs uisum est cl@nitione
ttsbo tdtttius>> z
f')
Le concile d'Orléans est I'événement qui ü'aduit le mieux les ambitions
<<constandniennes» de Clovis. ll indiquait pour la premiêre bois d'une Eaçon
éclatante I'intégration du príncipe d'ingérence dans les afFhres ecclésiastiques
parmi les attributionsde la royautémérovingienne40s.
Les évêquesse sont
r')
r')
'')
r'l
r'3
r'")
r'3
rassemblésquatre ans aprês la conquête et I'annexion de I'Aquitaine wisigothique
au m2##m]:W//roma7.Le document ne laisse aucun doute qu'une convocation
royale se trouvait à I'origine de cette réunion. ll n'est pas impossible que le roi ait
mis à la dispositiondes évêquestous les moyensnécessaires
pour leur
déplacementà Orléans ainsi qu'à la ténue du rassemblement,même s'il n'y a pas
d'indications précisesà cc sujet. Plus imponznt encore,et sur ce point la lettre est
sons équivoque, les évêques devaient discutemun certain nombre de questions
établies pm Clovis, comme autrefois fàsaient les empereurs romains. C'est le
vieux príncipe constantinien de la concordance entre I'ordre politique et I'ordre
ecclésiastique qui faisait son apparition
en Gaule mérovingiennew.
Certains
historiens, comme J.E. Bimbenet, voyaient dons le concile d'Orléms un acte
politique oü Clovis serait parvenu à imposer sa volonté sur le clergé, celui-ci étant
persuadé quc le roi était pour la Gaule une sorte d'unificateur de I'élément
germaniqueet de I'élémentromain40s.
D'autres ont été plutât inclinésà y voir le
conuaire, I'utilisation du pouvoir royal par I'Eglise. C'est le cas de G. Kurü, pour
qui la réunion d'Orléans a été le résultat des pressionaexercéessur Clovis par
ül Qüê:u.\s \ ÇSXth,t»estola ad agem, p. 'l .«.A bur seiXnenr,jtlsde IEglise catboliqt4e,le tàs
glodeto( n)i Cloús, loas les éuêques
à qü polisawR.matinéde ueúr an cottcib... c'estcoufoTniénlent
à la
cotlsuhationet ai.nçarticles uoalm par polis que noasjaisaxs in l@otlses qu'il naus a l)arte botade
r'l
'3
Íomuler )>.
los Voir 1<..naus, E. Ewig, l)ze RezagíÉzrrúe aag Ko/zi/a/z# der (;mne/z, t. 1, p. 108
404Voir R. Kaiser, <<BistumsgiíindunlFn im Merowingerreich im 6. Jahthunderts )>,pp. 9
'1
l
'3
'1
'1
n
35
4üsl:e,. Bmbene\L-es
concibsd'Orléatts cotúdêHscommesoilnesdt{ dToitcontumln etpTincbe dela
constitution de I'B.8kse Hatlloise.
Í38
r')
r'l
'1
'')
r'3
I'épiscopat catholiquem. Non loin du raisonnement de G. Kurth, O. Pontz],
estímeque c'était une maniêre pour le roi de récompenserle clergéaquitain pour
le ralliement à sa cause'm7.
Pour M. Rouche, le concile d'Orléans a signi6téla
victoire d'une conception <<gélasienne» des rapports entre I'Eglise et la royauté,
en opposition à une approche de type constant:inien
êles
étÊqnes des Gaabs étaientjidÊles à R07tie etl mconnaissaltt ks idées de
GeLaseet en les uotaTttdons leurs cattons. Face all spintuel, Lelot se sot4met.
f')
LTEj$se, dons L'uttiot auecI'Etat, resk ixd@etlünte et st@érieum
(htts k
domine reli$etu. L-z mDaume des Vraxcsn'est l)as ?le cbdtienté
cozstanüaienxe
r')
''1
»âüR .
11est nécessaire,bien entendu, de préciser ce que M. Rouche entend par
« chrétienté constantinienne>>.Le terme parait assezlwge, trop large même, et il
peut recouvrir non seulement le domaine des rapports enfie I'Eglise et I'Etat, mais
aussi les expressions sociales de la religiosité ou les doctdnes religieuses. Force est
de constzterque la <<chrétienté
franque>>
n'est pas celle de I'époquede
Constandn. Toujours est-i] qu'i] y a un domaine dons ]eque] les princes francs, au
moins
pendant
la premiêrc
moitié
du Vle
siêcle, se sont identi6lés le paus
explicitement à Constantin. C'était celui des rapports entre le pouvoir civil et
r'3
.'3
r'l
'n
'3
.n
Í')
n
'3
I'Eglise.
C'est dons les canoas des conciles mérovingiens qui se destine le mieux
le comportement de I'institution ecclésiastiquefaceà la royauté mérovingienne.lls
témoignent égalementde I'attitude de I'autorité royale Faceà I'Eglise : à travcrs les
réactions de I'épiscopat, il est possible de s'apercevoir de la politique religieuse des
princes mérovingicns durant le Vle et le Vale siêcle.Les décisions du concile de
511 ont renforcé la position du roi en particulier, et des autorités civiles en
général, Faceau clergé. Le quatriême canon établissait, par exemple, qu'aucun laíc
ne pourrait être promu à [a fonction c]érica]esans]'ordre du roi ou ]'autodsation
du comte de la até :
« De ordinatiatLibus cleücomm id obseraandlim esse censnimus, ut ltuUus
r'l
'n
'n
'')
'1
'']
'1
)
'1
l
l
saemlaTit+m ad cleTicatus o$tdt4m praesu7natur nisi aut cuni wÚs it4ssione az t
cam iadicis 01 RtQt€1$W.
Cette mesureavait pour but probablement d'empêcher que les hommes
aptes au combat ne se dérobent au service militaire, compre tenu de m'exemption
des charges militaires et civiles dont bénéficiait le clergé. L'autorité royale pouvait
40óG. Kurth, Cbmí,pp- 448-449
l070. Pontal,l,ef cn o i deicn/zaúr
márpze
eze/zr]
p. 50
408M. Rouche, Cóz4ã, p.339
lop Orléans 1 (511), c. 4, p. 4
)
739
)
)
ainsi maitriser I'entrée des cadres dans une Eglise qui en manquait souvent. ll y
avait aussiune volonté de rêglement et de maitrise du recrutement des évêques.
Les siêgesvacants n'étaient pas exceptionnels.dons cette période trouble, et
I'Eglise ne pouvait pas pourvoit. à tous sons le <(soutien» du roi, en ayant
seulement recoursà I'élection, selon une pratique courante en Gaule jusqu'au Ve
siêcle410
11 n'y avait pas, comme I'afEirme M. Rouche, des rapports, équttables
entre I'Eglise et la royauté sous Clovis. Dons la lettre envoyée à Clovis, les évêques
panícípant au concile afHlchcnt clairement I'une des raisons, peut-être même la
principale, de leur résignation devant I'autorité royale
;<...ita
ut, si ea quae xos statuimas eüanz uestm meta esse iaücio
;o QI bantur, tatlti consetlsusw$s ac domitti ?tldovi atictoTitate scMútlda77i
,attton4mjttmet
seTitentiani saca'datllm»qw
C'était donc I'autorité royale qui devait cautionner les mesuresprises par
les évêques. L'efRlcacité de ces mesures, les évêques eux-mêmes le reconnaissent,
dépendait de leur application par I'autorité du prince. ll y avait unc nutre raíson ã
]'acccptationpw les évêquesde la prééminence
de I'autoritéroyale.La
reconnaissancecanonique du droit d'ingérence royal avait comme conüeparüe
I'acceptation par Clovis du rale dirigeant des évêquesau sem du clergé.Renforcé
dons leur position de <<didgeants» du clergé séculier et du clergé régulier,
I'épiscopat s'est afHirmé comme le seul interlocuteur de I'autorité royale. Le
'3
r'l
r'l
atorziême canon prévoyait, par exemple,.que l évêque devait prendre
possession de la moitié des offrandes, ainsi que de la totalité des terres ofFertes par
410C'est en 452, qu'un concile tenu à Arles a statué le plus.explicitement au sujet de la
nomination des évêques; il a été établi que les clercs et les citoyens du diocese avaient la
íãculté de choisir I'un des tlois candidats désignés par les évêques provinciaux; aw/z.54,
bl\anü,
'1
\. WX,
y. $8b..«T'lacaio
in oMinatione
q)iscoPi buttc orai
lomitlmtur, de quibus ckrici ueLciues unam eliHendi babeant, poteshtenl
em mstodià
at...tTS
ab @iscopb
>>.
4il Orléal:ls 1 (511), 1#à/ab 'Ü /Wem,P. 2 : ürDe b ÍaM, # cpg e a J am J ]áó/m éeí/ axln
'econxujusteà uomjugemmt, P@pmbationd'utt si graneltoi et sdgneurco@meTque tloit êtn obsmÉe
]uec ttmePlm grade autodté b sextenw d'wn si gl;izd t amam d'éúques».. M. Rouche uaduk de la
l
'n
l
\
i:aQotxsxüna!\hece 'Qxssa8F. {<De la sobe,si ce que xoits auonsdéddéest amai (QPfouúPar uotn
.lugemmt comme dToit, le mmentemient d'm
si grmà n)i,.Fa égarà à sotl autoritépbs
grade,
cottsokdera
ü l? /e#cede n .gnu#diél4@#ei)y.
L'autorité dont il est question dons la letüe, d'aprês M.
Rouche, est cede des évêques.]!n insistant sur leur a r/mülf, afâme-t-il, les évêquesdu
concile d'Orléans prennent position par rapport aux deux concepttons constantmíenneet
!!élasienne.lls auraientainsi opté pour la secondeen afHmant que leur autontéest
supérieure,et Clovis I'aurait acceptéet serait resté lié par elle ((:'b&úJp' 451).,Au-delà du
Êht que la traduction de J. Gaudement para;t paus convaincante que celle de M. Rouche, il
n'y a pas de raison de pensei que I'axcünZmmentionnée soit celle des évêques.ll Eaudrait
lm possessifdu type d'eomwpour que cette altemative soft plausible, mais il n'en est rien.
'b
l
l
)
140
à la dér cature un individu malhonnête, un dénommé Claude
« Ego Cht4ü
m lmsbterum
.Rlú, 7ion coma)tws praemio, sed praeçellentissimi
wgis tesümoinm, qui eramRon soba paedicator jt(U catbolicm,sed
dele?lsor
»''" .
La réponse de Rema est saisissante.ll a rétorqué en afHrmant qu'il a
QiscWus elegeria,acc@ta ilocatiotle conueniant )>.
4ísO. Pontal, lã)/azn dn ra/zóz&f
m#Pmmgze/ZJ,
P' 57
r')
8U.Xà'iH
l)omitentiamplanameiHSsatisfacüonem
saceràos
acdpial».
»' E.pisül« -Aast,'Écm,'b, Q.wâ, -.«M'Ê, jd jdt Ch'de pKtn, ««' l«iKt séà,àtpa' "'-'
recompense,mais selos b témoignaHeda tàs exceUmt roi, bqwl était non seabment l)dàicakur
;atbl)hqüe, m(ús aussi sou dqmseltr )}.
r'l
'1
l
l
747
de la joi
évêques qui le réprimandaient
de ne pas avoir agi conformément
aux canons,
Remaaurait pu évoquer directement le quatriême aí-ticle du concile d'Orléans l
pour Justifier son acte, mais il s'est contenté d'afHímler: í( R«fo##w.pónei4 miZwr
.pa/Pzae,.ge/2//am/zlwzlp,óa/or ; / a / }o4ió.L'évocation
de la volonté
royale lui semblait
êüe un argument pausdécisif que le recours à la tradidon conciliaire. Cette prise
de position qui Fãisaitdu roi le chef suprêmede I'Eglise n'était pas archalqueen
512, comme le pense M. Rouche4i7.Elle pourrait être archã'que à Rime, oü
quelquesannées auparavant, le pape Gélase avait soutenu la doctrine de la
séparation et de }a collaboration entre le pouvoir civil et le pouvoir religieux, mais
elle ne I'était pas en Gaule.
A I'époque de Clovis, il n'y avait pas d'équilibre entre I'Eglise et la
royauté, mais une claire prépondérance
de celle-ci sur les affaires ecclésiastiques.
Clovis n'a pas été le réalisateur en Gaule des idées du pape Gélase ler (492-496) à
propôs de la séparadon et de la complémentarité entre le pouvoir civil et I'autorité
religieuse.Gélasea afflrmé avec force une distinction entre le pouvoir civil et le
pouvoir religieuxqui dlait à I'encontrede la politiquereligieusede Clovis4i8.ll
serait évidemment exagéré d'imaginer Clovis cn théoricien des rapports entre
r'\
I'Eglise
4\G Ibid.
r'\
et I'Etat,
\ {{.
de le voar
en Rín <<constandnien>>, davantage
qu'en
Rm
le n»ottsable des Néons, b Rardiende la }atüe, le triol@batetlr despelQlespdtensI'a
OfÉiotztzé >>.
4i7M. Rouche,CázeíJp. 460
4iaLe document fondamental dans lequel le pape Gélase ler a développé sa doctrine sur
les rapports entre I'Eglise et I'Etat est la letüe qu'il a envoyéeà I'empereur Anastase,en
494. Aucune auge lettre d'un pape ayant vécu entre le lle et le Vle siêclen'a connu la
même diffüsion. Le préambule est particuliêrement connu : {r D a gx4Pe íxz/, z/nPernür
''\ajuste,
qtiibus ptixc»aliter
mundos bic Te@tHr: ai4ctodtm sacra l)ontijicam, et T'egalitasl)oLestas. In
4t4ibustanto gramas esl polidas sacerdotum, quanto etiam pro Wsis wdlms Domino itt digno mddituri
f##/ w.z/p2he
/tôda/zr;w
)u(Gélase, í:P. 1,«77.P.L, p. 42). Au long de sa letrre, Gélase prend
som de distinguemI'a cfa/z& pontiõícale et la.@/eiüf íoyale, indiquant par là non seulement
qu'il y a deus domaines séparésappartenant à I'Etat et à I'Eglise, mais aussi et peut-êue
surtout qu'existe une hiérmchie entre eux.D'une premiêre lecture ressort la recherche
d'équilibre : dms les afEàres temporelles, les souverains seraient supérieurs aux clercs, et
dons les afFàires religieuses, subordonnés à eux. Or, comme lui-même laisse entendre, la
tâche des cletcs est beaucoup plus lourde que celle des bois,cat ils doivent rendre compre
dex'mtD\eu
des tais eux-nomes
1 <<in qübzts tanto Xraútz4sestpondHS sacerdotum, quattto etiam
Pm bois n$bus Dominoin digno wdditttri stlKt examirleratioTLem)>
qlbia.,P. Aaã.puu baut àu
compte, les clercs sono supérieurs aux bois car ils disposent d'une autorité hégémonique
rq
dons un don:laine qui est, par ses proptes caractéristiques, supérieur au domahae réservé
de ces demiers. On est donc loin d'une simple corrélation, d'une perception padtaire des
rapports entre I'Eglise et I'Etat(Comete F. Moríison, Tnudz2zaa/d .,4#/go/:'4z ZgeIKeiáem
CZamg,.300-//40, pp 101-105). C'est une dualité qu'on peut appeler de <(hiéru'chique et
complémentaire)>,
r'\
'1
selon I'expression
de L Dumont(Exma/
i r /%' dz zdxaóíme. U#e.Pe/:Peó#w
a ú/ig)oáKz'ge de /%H#aá2ü
wvodeme,
pp. 51-55), sons pour autant aller jusqu'à I'excês en
qualifiant la vision de Gélase de <(théocratique )>(comme le EàitW. UUmann, TZeGmwzga#
Papal Gouemmmtin LbeMiddb.Ages, p. 2n el sçjÕ.
h
142
.'1
concile d'Orléansse caractérisesurtout par le désir royal de contrâler les
í'l
'3
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r')
r')
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.r)
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')
''1
''n
''1
''1
nominations des évêquesainsi que les largessesaux églises.Si, à Orléans en 511, le
rituel de I'élecdonn'était pas éliminé au pro6ít du choix direct par le roi, dons la
pratique, celui qui ne possédait pas I'accord royal pour accéder à la chuge d'un
diocese ou d'une abbaye n'avait que três peu de chances Faceau candidat qui avait
son soutlcn4m
Durant une bonne partia du Vle siêcle, les évêquesse sont efforcés, et
les canons des conciles en témoignent, de lutter centre les conséquencesd.une
telle perception <<
impériale >>des rapports entre I'lllglise et la royauté: La pratique
de I'élection des évêquespar le clergé et le peuple de la até, courante busque-là4z4,
a
cédé sa place à la nomination par le roi. Les évêquesétaient des Fonctionnú-es de
la monarchie ; il était donc naturel que leur élection soft de plus en plus soumise.à
I'approbation royale. Les prérogatives politiques exercéespar les évequesdons la
monarchie franque n'étaient pas un phénomêne récent, ni une conséquencede la
disparition de toute autorité publique"s. La politique ecclésiastiquede Clovis aprês
aurait une banhe raison à cela, le fàit que les évêques étaient censésappartenir à la chose
publique, et pm conséquent appa-entésaux hauts fonctiomlaires dont ils partageaientles
privilêges et les tâches'dais I'Empire ro'nain chrétien. Les bois des Franca, successeurs
des généraux romains, n'auraient pas d'aiUeurs innové dana ce domaine, ne Emsantque
rsuivre cette pratique(K-F. Wemer, l-.eio/%gz#ev,
Pp' 323-324). R. Kaiserestíme,avec
raison, que les bois mérovingienssont intervenus d'une maniêreplus fréquente que les
reurs et hauts 6onctiolmairesrolnains dans les aHàiresecclésiasdquesIR..l<aiser,
<<
Royautéet pouvoir episcopalau nord de la Gaule(Vlle-lXe siêcles)»,pp 143-160,ici,
p 145]. Sur les élections épiscopalesà I'époque mérovingennel volt A. Boucharlat, l.m
é&ctzof @Ú Wa&v mapa%gze#xeJ,
PP. 18-29 ; P. Cloché, <(Les élections épíscopales solas les
Mérovingiens )>,pp. 22T237 ; et aussi I'ouvrage de J. Gaudemet, lzK iü zo#idali /{EXêlp
&übedefo/Üzbefax X14e .nêcü,notamment pp. 49-62.
Recherchêssur les conciles des temps
42s Voar J. Champagne, et R Szramkiewicz,<<
mérovingiens )>,pp.5-49
'n
r'l
424On la reuouvepm exemploen Provencesousla dominationdesUnísigoths.
On volt,
pm exemple, saint clone adíesserune démande au clerge,au peuple et aux autorités pour
que Césaire, qui à I'époque était un abbé, soit élu son successeur.aprês sa mort (1'''2ü
=esarii \, \3 .'«Dum WO itt anLelata itlsuhU l)amm ttkm [rimttum in abbatis oficio cotwersatur,
B.oniws sattctus cbmnl wl duos adloq it r et iPsos donzinos wmm @r intemutüios roga, t+t mm @se,
')
Deo uobnte, migrasset ad CbTistum, nallam sib a emm qtlam sattctum Caesadltm eligewnt fte7i
saccessowm
)h.
')
'1
r'l
425Les t:ravaux de M. Hleínzelmann et de G. Scheibelreiter ont monué que I'épiscopat,
'1
)
l
l
l
sous les auspices de I'autorité impériale, s'est vu amibuer, déjà sous le rêgne de
Constantin,une sériede privilêges,par exemple I'octroi de tearespubliquei Pour ce qut
était des teres, destinéesen !Fnérd aux activités socialesde I'Eglise, elles gmdaient
toujours un caracterepublic, comme par ailleurs I'Eglise elle-même. ll était donc tout à
EHt'naturel que le plus souvent la construction des églises soft à la chmge de I'autorité
royaleIG. Scheibelreiter, Der Bz)aúa# / merow#g/ízúer Zeü. soir aussi, J.. Durliat,
« Attributions civiles des évêquesmérovingiens : I'exemplo de Didier, évêque de Cahors
')
)
144
r')
''3
'')
r"'l
r'l
r')
Í')
r'l
comme le chef de I'épiscopat en Gaule
.'n
<<Eadem tempere uenit wgnus cuni gemiRis -praetLosk a
.ü)dauetlni cbTistiatlam, cloBum beato T'el.m al)osloh )>hm
'3
'3
mgF tirançotwPZ
Sous Clovis, les attributions du roi 6-anc en matiêre ecclésiasnque étaient
''1
/'1
.'3
Clovis
Avec Clovis, I'Eglise pouvait se considérersatisEãite
de la protection et
'n
'n
'3
'3
'n
eux-mêmes d'évangéliser le pays. ll s'agissait pour eux d'aider les missionnatres en
')
'1
)
3
'3
l
l
l
Gaule fratque >>,pp 173-21 1, ici P. 182).
tu L-iberpontWçah,p. ZI'L
)
)
)
Í45
<(gélasien». Cependant, on ne saurait pas qualiHter de dualiste une politique
inspirée par la volonté de placer I'épiscopat sur la,tuteHe de la toyauté. tour Remi,
par exemple, même en matiêre ecclésiastiqueles évêques devaient obéissance
au
étzit
roi L'ingérence plus ou moins directe du roi. dons les élections.épiscopales
raüque courante avant même le concile d'Orléâns4í9.Selon la }'7Zaia#cü
MzzxlmüZ, écrite aprês le Vllle siêcle, durant le siêge de Verdun par Clovis, un
prêtre nommé Euspicius est allé à sa rencontre pour lui demander d'épugner les
habitants de la ville, ce qu'il a obtenu. Clovis aurait alors voulu fãire d'Euspicius le
nouvel évêquede Verdun, à la place de Fínmn, décédédurant le siêge420.
On
observe la même attitude de Clovis loas du choix de I'évêque d'Arras
<{Cumqae iam cekbeTíimaefamae in l)wÍcüa udae gama m esses,et beatt+s
8.tmeÚus etlm ueneraüonis culta adtoUem Bitewtur, fuit tanüm coRsilii, tit
AtraPatum
uúi
tias patilatim
eum Pont@cem jacewt, qttoFrancomm
docendo ac
geRtem ad ba>tLsmi
ü indt4stTia maneBdo adtrabew curczmt )}Nzx
C'est bien par son exhortation que saint Vedaste a été consacrépar
Remi. A ce titre, le quatriême article du concile d'Orléans n'est menuqu'ofHcialiser
un état de Eàit. Dons la politique ecclésiastique menée par les rois mérovíngtens, au
moins jusqu'à Chilpéric, il y a quelquessimilitudes avec I'ingérence des empereurs
et des hauts fonctionnaires de'l'Empire chrétien dons les afEMres ecclésiastiques.
Bien que dons la pratique, durant tout le Ve siêcle en Gaule, les successions
eptscopales n'étaient pas toulours en accord avec les préceptes :anoniques? les rois
mérovingiens sont intervenus dons les afEãres de I'Eglise jusqu'à un post mconnu
au Ve siêcle422.
La sensibilité <(romano-impériale» qui se dégagedes articles du
4i9 soir E. Gripe, <(L'épiscopat gaulois et les royautés bmbares de 482 à 507 )>,PP. 63-71
420.,4cla faxr/ammaMzhÜ.ç@tÜBexedóÜ.t. 1, PP. 583-584. L'épisode du siêge de Verdun
n'étant pas daté, il est difHcile de lui accorder une peacedé6íníe dons le rêgie de Clovis. G.
Kul:th croit qu'il s'agit des années486-487, peu aprês la victoire sur Syagnus,au moment
oü Clovis essayait de dominei
tout le Nord de la Seine(Cbinh
.p' 234, n.l).. Selon
Mabillon, la l,//ü À4anmü4,aurait été écrite au Vlle siêcle. Une deuxiême partie: quí
mentionne lonas, évêque d'Odéans(m. 843), serait une Tterpolation du IXe. siêcle (Hcza
ía óümm o/lü)df Sa#ó#BexedcÜ,PP. 591-597). Coínme on I'a remmqué deputs, le style de la
premiêrepartie ne pemiet pas d'y volt une ceuvredu Vlle siêcle,mas plutât de la
renaissance cafolingienne(Havet,(IEwa'rrr,
p. 39, n.2 ; G. Kurü,
Cbaís PP' 234-235) .
hzx Vila redasü @ismpi./â-trebatetzü
dlplex, 'L t,''Zü aa/ua .raça,5, P. 409
422 Le rale des empereurs et des hauts fonctionnaires romains dons les ordinations
épiscopalesà I'époque du Bas-Empke n'est pas perçu de la même Eaçon.pm les historiens.
j Gaudemet afMe
que les empereurs d.Occident agissaient avec prudence loas de leurs
ínterventions, peu nombreuses ajoute-t-il, dons les élections épiscopales .(LEg#íe dama
/EIP#za rommx «Ue-t,/e nêí:d©, pp. 334 et sq.) ; D.(]aude est du même avós : .I'empereur.ne
serait intervenu dons les électionsépiscopalesque pour. pourvoir les siêgesles plus
K.F.
importante(« Die Bestellung der Bischõ6eim metowingischen Reiche)>,ppl 1-75) ;
Wemer, quant à lui, souligneque les at:üibutionsdu magzls#r
m/&übms'étendaient,au
moins depuis 342, aux afEMesecclésiastiques,
y comprasles élections épiscopales-ll y
Í43
r'3
/'1
'n
leur assurant les conditlons nécessaírespour leur Féussite4z7.
Néanmoins, a aucun
moment dons le concile d'Orléans, il'n'était question de I'enWgementde. la
royauté. Le seiziême canon du concile d'Ot'léans désignait les évêquescomme les
seuls responsables du som des pauvres et des maladcs
«Episcopus patQeTibas t4el il$Tmis,
qui debilitate jacienk tlon posstlttt stlls
manibKShboraw, uictKm et «esütum, in qua?atuml)ossihlitas babt4eíit,
ht$atiir )>"".
,'3
'3
'n
,'3
11n'est pas du tout improbable que I'épiscopat ait été aidé dons sa
tâche
par des ressourcesprovenant de la royauté, mais il semble que I'englgement de
I'autorité royde dana I'aide à I'Eglise a été moins important que son engagement
dais une polidque d'ingérence dons les afEMes de celle-ci. Les propos.que, d aprês
(;régoire de Touro, il aurait tenu à son entourage avant.de,mener la campilgre
coque les Wisigoths monüent que Clovis n'était pas indifFérent au rale que les
évêques catholiques voulaient que soft le sien, celui de défenseur de la foi
catholique
x balde molestam .fno, qtlod bi ATviani pajem tetteant GaUammi. Baniiis
:Llnl Dei adiutoTitim, et slq)et'ans wdegattltls ten'am itl ütioTle itostra )pzn
.')
'1
'a
Cette harangue, si elle a vraiment été prononcée, est symptomadque de la
volonté de Clovis d msocier les évêques aquitains à son entreprisede conquête,
tout en la présentantcomme une sorte de guene de.libération. D une mantêre
')
générale, les impératifs d'une <<raison d'Etat»,
'1
'')
qu'un quelconquesouci de pairecohcider son discourset ses,actes
c'est-à-dure, les intérêts particuliers
de la monarchie, apparaissentplus nettement dons les textes sur le rêgne de
Clovis
avec les
exhortations des évêques en matiêre des devoirs moraux attachés à la fonction
royale.
l
-n
''1
Le contrepoint avec le royaume des Burgondes montre I'originalité de la
politique religieusede Clovis. Chez les Burgondes, on retrouve une autorité royde
avec
une
at:titude
envers
I'Eglise
diamétrdement
opposée
à
celles
des
'3
'')
Mérovingiens. Malgré sa foi arienne, le roi Gondebaud entretenait de bons
'1
')
ínstitutions municipales,les postesde questeur,chancelieret.de majordome,.le
latin comme langueofHcielle'desactesroyaux, I'efígie impériale sur les monnaies
n
'3
]
rapports avec le clergé catholique Comme dais le royaume des Francs, chez les
les
Burgondes, plusieurs aspects de I'administration romaine ont été préservés:
427K. F. Wenler, <{Le rale de I'aristocratie dons la christianisationdu nord-est de la
Gaule », p. 5'7 ; voar aussi, J. Imbert, <(L'influence
peuples Franca et Germains )>,pp' 365-396.
4z8Odéans 1 (51 1), c. 16, P. 6
4z9:lÜ/o/mJ
11,37, P. 85
Í46
du christianisme sur la légslation des
3
r')
r'3
n
=(Et
qtiia i stl.{nz est, ut onzlles catboZid bonde tiitae cíclicos babew desideie7itl
rq)raehemdenü, quod qtlisque nauedt, adittinz onmibtis open.=n4s.Patear
41tcüs,contra quem uoleíit, licencia lteqt4iüa nlt4mlur occulluw»Abx
f
0
confrêres
c(Quocina baec, qnaesnPernain»irati07ie copzpiliniconsens
ti placi4enHat.
si
U4ts saltctowt7i aaüsütum, qui'statuLa praesentia suscT+tioMibusl)r'»àts
.AtMedhttg dn' Westgotett, Baqztnder und Ostgoteli.
+síEpaone(51'D, l1lb&/oZz
1,4ae#aú @z:ímPz,
PP' 18-19
(
r
Í
747
C
(
Í'n
jtmzaltemnt
lnec lloTI et quis
eamm ousei'ilationis
excesseTit,
TEI,{#} se
l)it4initatis pariter etfraLelpiitatisit+ücofutur m essecognascat
>>"'
C'est toute la différence entre la politique ecclésiastiqueinauguréepar
Clovis ct celle du royaume des Burgondes, la premiêre est fondée sur I'emprise du
pouvoir royal sur I'Eglise, tandis que la deuxiême laissait une plus grande
outono'mie au pouvoir ecclésiastique.Une liberté qu'ira jusqu'à la condamnation
du roi par I'excommunication, pour avoir protégé un prévât du Giscroyal accusé
d'inceste. Celui-ci, appelé Etienne, avait épousé aprês son veuvage la soeur de sa
6emme,mdgré les avertissementsdu canon 20 du concile d'Epaone. Un concile a
eu lieu à Lyon vens 518-523, pour discuter de la situation. A cette occasion, les
évêques burgondes ont af6trmé leur volonté de confirmei ]eur lugement initia], en
condamnant I'accusé ainsi que la femme à laquelle il s'était <<illégalement >>uni. lls
ont aussiproclamé leur solidarité avecceux parou eux qui seraitcontraint de subir
quelquetribulations, toumlent ou vexation de la part du pouvoir royal"'
A cc stade du travail, on a quelques éléments qui naus permettent de
procéder à une dé6mition préalable de la <<royauté impériale ». Celle-ci peut être
définie comme une forme de gouvemementmonarchiqueoü le prince, tout en
étant à la tête d'un royaume, essayede paraitre aux yeux de ceux qu'il gouverne
comme le successeurlégttime de I'autorité impériale. Cette <<reproduction >>ne se
restreint
pas au domaine
des symboles
et de la titulature.
Ce prince
essaye
également d'asseoir son pouvoir sur toutes les institutions concurrentes,
notamment I'Eglise. C'est lui qui convoque les conciles,parfois en dictant même
les questions à y être discutées. La <<
royauté impériale » comprend ainsi un certain
type de rapport entre I'autorité royale et le pouvoir ecclésiastiqueoü la premiêre
exerce un controle strict de I'épiscopat, de ses rassemblements et des mesures quí
sont approuvées lors de tela rassemblements.
r"')
4szEpaone(5i'D, c. 40,p. 28
\ Lãon ÇS'tS-SZSb,
c. \, p.'3'Z .«in ttomiKe'TTinitaü congmgati
iterato in utuim itt cansaStQbani
Lncesticrinline poUHü atque in \-eudttttmsi urbe regentesdecnitimHS,t4t bocJacttlm ttostntm, quoàin
iamnatiotie eitls el iLh , qtlam sih inlicite sociatlit, uno cottsetisn
stiscr»sinas, inüolabiU' senlanmas
.. . .) Kt si qúcumqtlenostmm tribKlatiottem quammmqueael amariLadinemaut commotiotlem
jorüsse
potestalis
xecesse
babuerit
tobraw.
.. )>
148
'''q
La <<royauté impériale >>sous les fíls de Clovis
Les réputationsde Clotaire,Childebett Thierry (511-533)et Clodomir
(511-524) ont soufFert, peut-être plus que celle de Clovis, de I'interprétat-ion qui
souvent a été donnée du récit de Grégoire de Touro. Clovis, lui, a eu au moins
I'avantaged'avoir été reconnu comme le fondateur du m2//a7l;hu//ra/v/,w.
Ses
héritiers directs n'ont pas bénéGícié du même « sursis». Plusieurs anecdotes
rapportées par Grégoire de Tours n'ont fàt que renforcer leur image de rois
brutaux, impulsiFs, sanguinaires et cupides. Parmt les plus typiques, nous
pourrions ater la tentadve de Thierry de tuer Clotaire lorsqu'ds combattaient
ensemble en Thudnge : découvert, il a cherché à maintenir les apparences en
ofFmt à son frêre des cadeauxqu'il a envoyé récupérer par son 6ilspeu de temps
aprês"'. Thierry lui-même, aprês avoir donné sa parole au roi desThuringiens qu'il
aurait la vie sauve s'il se rendait, I'a tué de ses propres mains, d'aprês ce que laisse
entendre I'évêque de Tours4as.
G. Tessier avait noté que même sons aucun respectpour la parolo
donnée, superstitieux, usant tour à tour de la violence et de la ruse, les 6Hsde
Clovis n'ont pas Êãit moins Gigurcde chef. sachant mettre au service de leur
ambition une énergte virile et un sons politique élémentaire. ll constate que le
demo-siêcle
qui s'étendde 511 à la mort de Clotaireler a été marquépar la
consolidation des conquêtes de Clovis et par une nouvelle et brillante
expansion4s'. Voilà peut-être le plus grand paradoxo du systême politique
mérovingien sous les rêgnes de la premiêre génération de successeursde Clovis
les pratiquei de gouvernement Gondéessur la force allaient de pau avec un
4 4 Histoiws \\l, 1, p. 'LQ5 : « CHm lutem adb ç si mdicti $s it! l.boHn@amessmt,Tbe {doàçlts
=b[oLacbariam,frattem suam, occidewuo]ü] et])nleparatis occab mm arma útil, eim ad se vocal,
lttasi secriciHS
ciim eoaliqnid tracLatttmse>Pansamqwe
in pane domtlslulas tmürinm detÍlIa paTietein
alüro, armattls])ost eum statn iubet. Cilmque LetituriumiLL d esses
bmúor, pedesaíí7tatontmaPPamen
leMti. Quod cognoscetts
CblotacbaTim, cum siü atmaLtls ingnsstis est domem. 'Tbetidotictls pêro
Lntellegms,
buncbaeccognoússe,JabuhmjtnÉtet alia ex anis loqiãttir. Deúqne nesciens,
qilaliLerdoíam
suilm deleúnt, disctlm ei maWHm aQenLeumpro gmüa redil. Cblotbmbaütts andemuab dicetts et pro
munete grafias agens, ad metatlim wgwsstls est. 'tbeudoricns
uei'o quaeritur ad silos, nKUam eHantem
;ousamstlum peMedisse
catillum, et adjtliam silum'tbeildobMKm ait : ' Varie adpatnlm ttltlm ecroga,
Kt munits, qtlod ei pedi, tibi fila uohntate cotlcedat'.Qtli abiens, qKodptüt i7Qett'aút. In talüus enim
ãoh'tbeadoãais mttlt m calhausefat».
is5Histoiws \\\, 8, p. 'LQ6l {cldemuemngnssusM própria, Hernzendndzlm
ad se daujMem
iectlntm praecipit t;eün, quem et bottori$ck ditaút mutteribus. Faca m est atltem, dtlm quadam die per
'nilnim ciútab THbiawttsk conlabtllaretttar,a néscioqio i q)tllsus,de alütudine mtlri ad Leram conuit
ilJique spiritum exalaút. Sed qtà eum oãttde deiecetit,ignoramos; miih tamett adsemnt,Tbetldotici in
bocdolut?lmaújestissinie
patússe)>.
AS6G. 'Tesúet, L-z b(ptênzede ClotÉs,p.'116 .. {{ Ces ci7zqnante
atméesuotil être dédsiuesau l)oint de
)ile de FéLablissemetlt
dqitiiqd'mte soM d'bé#moüe }attque snt' LEunÜe Occidetttak. L-zsjtls de
:lota ont continuoet complétéI'mum de barpên
qü safeseuocsenil restéeinacbeüe».
749
''1
'3
r')
fomtidable bens d'opportunité et étaient à I'origine de la puissance du m2 pp
t;raHconinz.
L'expansion militaire a été sons aucun douto un élément essennelde la
politique
du mgil#m -f;na#commde la Gm du Ve jusqu'au milieu du We siêcle.
Cependant, de là à affimter que c'était la seule source de I'autorité royde durant
cetleépoqueil y a un long chemin4s7.
L'importance
du Eacteur
militairese
comprend aisément.Les bois mérovingiens ont dü .Eãireface, dons les an:Ses qui
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ont suivi la mort de Clovisà un vrai« cordon sanitaire)>instdlé autour de leurs
m2nzi
: les Ostrogothsont maintenuleur présenceen Provence,les Goths ont
réussi à rétablir leur autorité au sud de I'Aquitaine, tandis que les Burgondes
successeurs de
représcntment encore une puissance non négligeable4s8.
En 537, les
....d.
J. l.
'-'r'-s etaíent pawenus à afHmer I'hégémoníe franque sur la.maleure partie de la
Gaule, exceptlon Ente de I'ancienne province romaine de Septimanie,
sous
autonomia. La
controle des Wisigodts, et de la Bretagne, qui a conservéson
Septuname, située dons la partia septenuíonale de la Gaule, était pourtant tombée
momentanément dans les mains des Francs à la suite de la bataNe de Vouiné, en
507. L'intervention des Ostrogoths quelques années paus tard les a obligés à
Francs
quitter néanmoinscette régton, qui 'a été .annexée,.
au royaume des
'')
seulement à I'époque carolingienne. L'accês à la Méditerranée étmt, par contre,
et menacés pm
acquis. Les Ostrogoths, afEàblis aprês la mort de Théodoric, .u..l.nnó
l.
I'armée byzantine qui envahissait la péninsule Italienne, ont.,abandonné la
Provence aux Francs. Une bois contoumé le principal obstacle à I'afRlrmation de
I'hégémonie
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franque
sur
la Gaule,
le royaume
des Burgondes,
le a2///rav l;nn/
arw#p
était devenu l un des plus puissants Etats de I'Occident. La comparaison avec les
auü es entités politiques occidentzles est saisissante. En Espagne wisigothique, les
conHíts internos presque inhérents au processusde successionroyale ne
permettzíent pas à la royauté d'exercer son influence au-delade sesfrontiêres. Et
cela malgré un indiscutable rayonnement íntellectuel dont lsidore de Séville est un
des témoins les'plus remarquables"' En Italie, la dispa'ition.du royaume,des
Ostrogothset l'échecde la reconquêtede.Justinienont privé la penínsuled un
p81ede stzbilité polidque"o. En Angleterre, la guerre opposait encore les Angles et
4s7R. Collins volt donsles guerresde conquête le fondement même de I'autorité toyale
ÊIHÜÜ:ÊW,=BTH',==;k'hgN=!=;H$H
Fmncorutn », pp-7-33). C'est aussiI'opinion de S. Lebecq, lzv o/Üa JZmgweJ,
P' 67.
4s8 H. Wolfram,
TZe l:üíüg
a# ae Go/Br, P.2'+4-245, P 309-311; sur la domination
des
Ostrogodos en Provence, volt aussi V.A. Sirago,« Gli osuogoti in Gallia, secondo le
Vmiae di Cassiodoro)u,pp 63-77.
4]9 'Vo\t
]. Faixa\ne,
1959-63,3vol.
lsidon
de Séuilk et la CHltun classiqHCdatas rEQagHe
moJ. W. Bmker,J i/um'a md /gel.aürRoma# EJ7@/N,Madison, 1966
Í50
W7istgolhiqwe,Paus:
'3
'3
les Saxons aux Bretons. Seuls les rois Francs ont pu rassembler les moyens
nécessaires à I'exercice d'une hégémonie en Occident. Les. Burgondes,
orientales de la
Thuringiens, Bavarois, et d'autres peuples habitant les 6-ontiêres
r')
Gaule, ayant
été <(paciGíés >> ou simplement
soumis,
ils fournissment
aux bois
Francs des hommes et des tlibuts avec lesquels ils pouvaient alimenter une
politique étrangêre souvent agresstve.
Néanmoins, la monarchie franque n'était pasuniquement une monarchie
militaire. L'association à I'Empire, à la bois en ce qui concemait les titres et les
symboles,mais aussipour tout cc qui était lié à la pmtique du pouvoir=y compôs
Elle
:;.;;l;li'i;iãll .;p"q" "
'3
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g''«-d' p"''j'
-.li'qu. «p'";:"":;t'.
n'était pas une dé6erlantede pulsionsviolentes,inhérentesà des peupls
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tard Chilpéric, ont poursuivi la polidque d'àm/ácz#a
/?y@eày
de Clovis en
s'appropnant a leur bénéfice, et à des degrés différents, des symboles et des
pratiqucs politiques romaíns.
Le monnayage
L'exemple le plus remarquable de cette politique délibérément
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« nostalgique » est le monnayage. Seus'le rêgne de Clovis et de ses successeurs,les
monnaes qui circulaient dans le m2 //apJ;lw/zra/w#7
étaient des monnaies impériales,
en parte fmppées dons des ateliers fonctionnant cn Gaule, menusla plupart du
temps pm des monnayeurs germaniques ayant dé)à exercé leur acüvíté sous
I'Empire4".
Leur
travail
consistait
6ondamentalement
à copier
les
preces
impériales: des sous d'or et aussi des tiers de sous, appelés /mapííleiou /de#/?f On
retrouve aussi des piêces d'argent avec le nom de rois mérovingiens, mais il n'y a
là rien d'extraordinaire, puisquc I'émission de monnaies d'argent était laisséeaux
villes et aux bois vassaux de I'Empire. À propos de la politique monétmre
mérovingienne, M. Bouvier-Ajam se demandait si en adoptant les monnaies
aí Dons une étude consacréeà la numismatique du Languedoc,C. Robert a montré que
les noms des monnayeurs âígurant sur les premiêres piêces mérovlngtennes étaient
.onxMxs (Tdsor de Cbinon, ânrts .'\xttuaire de b S«iétéfmnçaise de tiz{/püm'2ttque? t.
'g\, çi \64,
até par M. Prou, l-fi 'mox/7aür
mÓo Hg/moer,
xvi) ; sur les monnmes mérovíngíennes,vonaussx À.. de 'ik\eacb
DesniPtioti ghérale des matzndes méroün$mnes par orar .abbabétiqHe des
aáB&m P. Le Gentahomlne, <(Le monnayage et la circulation monétaire dons les
royaumes bmbafes de I'Occident(Vle-Vllle)
>>,pp. 45-112; C. Brenot, <<
Du monnayage
impérial au tnonnayagemérovingien : I'exemple d'Artes et de Maneine», p? t47-160.i J.
Kent <(Gold standardsof the Merovingian coinage, AD. 580-700»). Sur le monnayage
du Ve siêcle, voar J. Kent, TZe Roma# l12gbaü/ Ca/pmKe. Th.l)/zeaed EJl@l md üe I'a# ag 20e
W'nlelt! ParasParo 395491, voÀ. 'LQ , G. LACalí-L,l.ajttl
llalie, 455493.
l
'1
757
de I'empin romaitt et le moritt©ageOI'en
'a
impérialcs romaines, les Mérovingicns ne renonçaient pas à toute innovation
révolutionnaire«z.C'est du moins I'avósde M. Prou. Celui-ci considérait qu'en
poursuivantla frappede monnaiesimpériales,les róis mérovingiens
n'ont pas
voulu témoigner d'une sujétion quelconque à I'Empire. lls auraient tout
'3
simplement :lgi selon des considérationspurement économiqueset dons I'intérêt
même de leur fisc, car une monnaie d'or propre aux bois barbares, inventée par
eux, n'aurait eu aucun créditos. Du point de vue strictement économique,le
raisonnement de M. Bouvier-Ajam et de M. Prou est parfàt. ll était beaucoup paus
raisonnable pour les Mérovingiens d'utiliser dons leur royaume des monnaies
impériales, qui avaient cours dons tout le bassin méditerranéen et aussidons lcs
tenitoires ayant appartenu ou appartenant encore à la sphêre d'influence de
I'Empire. Et de ce point de vue-là, il est vrai, ils n'ont pas été des révolutionnaires.
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Pourtznt, la vdeur d'une monnaie ne se limite pas au niveau des
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échanges commerciaux. File consdtue aussi une manifestation visible de I'autorité
royale, une mmiêre pour le prince d'étaler publiquement ses prérogatives. C'est un
instrument de <<publicisation» de la domination politique, à travers lequesle
souverain se montre à ses su)ets tel qu'il veut être perçu par eux Conserver la
monnaie telle qu'à Byzance marquait I'attachement des bois mérovingiens à cettc
autorité impériale au nom de laquelle ils étaient censésgouverner. Preuve que les
monnaies n'étaient pas conçues à I'époque mérovingienne comme un simple
instrument de politique économique, le modêle monétaire romain n'a pas toulours
été conservé. C'est à la branche <<ausüasienne» des descendantsimmédiats de
Clovis, les plus engagés dana la politique
du m2zv//mP
l;hu//ro/z/m,
qu'on doit la premiêre esquissed'originalité en matiêre de monnayage.Thierry ler
a Eàt marquer scs monnaics de son initiale, mais son fias'l'héodebert ler est allé
encoreplus loin. En 539, il a Eaitfrappcr des piêcesportant son nom, satitulature
royale, et des inscriptions d'inspiration romaine telles que P.'4X E'rl/BERT:4ç"',
qu'on trouve dms une piêcc découvcrtc en Belgique, ou encore t'''.Z(I'T.,4U(::a)
dons un iaód#i conservé en plusieurs exemplaires. A propôs de ce demier, il
comporte aussi une représentation debout de la Victoire. Paussignificatif encore,
sur I'nutre face,on retrouveun poruait de Théodebert,la copie de celui
d'Anasüse, entouré de la légende DN 'rl:IEOI)EBERmJ
PI(:TOR"'. Ces
monnaies de Théodebert étaient des imitations des piêces de I'empereur Justinien,
\AZ M.. Boux\et-l'üNW
Ekments
d'économie motlétdn
attx temos gatllois, galão-romaitts et
mópm'zwbxí,P. 36.
as M. Prou, l,ei moxxzz/ev
mápmeg/m//aí,
xix-xv ; du même auteur, L-.aGa//é mópm/zgzb///e,
p
72
w M. Prou, -Lef jazz a/
445P. Le Gentilhomme,
má'paayze#//aí,
xxxi-xxxv
<(Le monnayaW: et la circulation monétaire dons les royaumes
barbaresde I'Occident (Vle-Vllle) », Rez,we
Namzíma/zgae,
ser. 5, 7 (1943),pp. 45 112, ici
p.98 sq.\ M. M.c(-ntnüi:k, Etnia! ViçtoU: TriumpbalRnlenb» itt L-ate.Atttiqzliçy,BDqantiitmalta
ZgeEa/# À#edzbmu/
IPl:sZ,pp. 338-339 ; M. Prou, LT ,wa//a/a má'pzzxWex//aí,
x-xv.
)
)
152
)
expansionniste
r'3
frappées probablement en commémot-ation des.succêsmilitaires franca en
Italie
entre538 et 540m.Les réactions
qu'untel événement
a suscitées
à la cour
impéride ont été des plus négatives.Procope témoigne des réaction né©.avesã
Byzance Faceà cet événementu7.Les ia#ó de Théodebert avaient en général le
même poids
que ceux de Byzance, mais la .nature exceptionnelle
de leurs
émissions et le' Eãt qu'on retrouve une quantité croissante de Zw#7ziiei
dons les
trésors du Vle siêcle, su$Bêrent que leur Rappe tenait plus du prcstige ct..de la
propagande royale que d'une mesure de politique
économiquew.
D'aiHeurs,
I'initiative monétaire'de Théodebert ler est restéeassezisolée et elle n'est pas
devenue par la suite une pratique courante. Parmi les rois francs contemporains de
la premiêre moidé du Vle siêcle, Childebert ler est le seul dont on possêde,un
z»e//Jd'ot'"P. Jusqu'au début du Vale siêcle, les Mérovingtensont continue a
fi:apperen Gauledes monnaiesau nom des..empereurs,,soft
au nom des
empereurs contemporains, comme à Mlarseille oü I'atelier monétaire a émis encore
des sois au nom d'Héraclius ler (610-641), soit au nom des empereurs dont les
piêces avaient été le plus répandues dana le commerce, comme Anastase, Justin: et
.justinien450.
Les monnaies <<pseudo impériales» ont pcrsisté plus ou moíns
longtemps, selon les régtons. Dons la Provence, restée en contact étrott avec
l Empire, elles ont mêrne continué à être frappées dors que dais le reste de la
Gaule ce n'était pausle cas depois longtemps's:
.'3
Théodebert ler, rex magnus Francorum
-'b
Le Eãitque la substitution du nom de I'empereur par celui du roi dansles
monnaiesse soft répanduedumnt le rêgne de Théodebert ler ne doit pas
constituir une surprise. Ce souverain,que Marius d'Avenches appelait rw aval i
,''1
u6 M. Prou, l/rmox/fazei %pp g xxer,xxxu
a7
Procope,
BeZbm
.ga/Ézmm,
111, 33,
P. 417
:«
...e/
////amai
mda
/ ex a///p
Ga&üu,
//o/z
LnijmaLoàs, ut .Fed REX albitratu suo ctlden consileult ; armam vero, neqae ipso, xeque alü cn$iam
i\aüaronlm
B.e@, quamús aitri domino, mlM l)t'opTio sipate liceu: qtlil»e eiusmodi motteta commettio
uelipsoriimBaTbaronlmexcUdltut')}.
448P. Le Gentilhomme, <(Le monnayageet la circulation monetare dons les royaumes
bmbares de I'Occident )>,pp. 100-101.
XA9M. atou, Les mottnaiesméroútz@ePilzes,
xxw
450/&zd., xiv et sq
4slVoir P. Grierson et M. Blackbum, dans leur ouvrage /Wedz'epu/
E///l@ea//Caz//aEe.
IH//u a
:aulogue o$tbe Coiro iR tbe Fita;iLliam
Mmetim,'L ,'tbe EarbMiddle-Ages
753
(5ü -- IO'b mnturies).
quête d'une identi6ication symbolique avec I'empereur.
Les actions militaires de Théodebert ler reflétaient dans une Imge mesure
452Marius d'Avenches, (:lbmmg#e,
an. 548 : ír llo zZ o TZelldeóe#
J x maE i I'ruxrun/w aóa/
e/ srdf z# nZ/#o ez#fTZeMe&a ##
Ónm)o. Vok, à ce sulet, I'étude de F. Beisel,
Tbeudebeüm magntls nxFrattconlm : l)ersõtllicbkãt unà Zeil.
ibiscbofsbmscba$
itt Galho, Q.2Snb.
cotisummatlis inüfüt )}.
$
plus éclatante la continuité de I'autorité impériale.
154
'3
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45óPtocope BeZhm.go/g;ma,
11,25, PP.162-168.
3
'3
''3
''1
'3
'3
'3
'1
domiRatio ttostra poTvigeturjb.
4saR. Collins, <(Tbéodebertl Rex MagnusFrancorum )>,pp7-33 ; et aussi,de F. Beisel,
TbeKdeberttismagnlls rex Fraltcot'um : Persõ}licbkeit und Zdt.
''1
« Agithias
on the eady Merovingians )>, pp95-140.
Í55
r'l
hors de sa portée.Le Eãitqu'un chroniqueurde I'époquefraseétat de cette
possibilité est une preuve de la menace que Théodebert constituait pour les
Byzantins. De tour les souverains 6rancs,Thierry, son GHsThéodebert ler et son
petit-6íls Théodebald ler, dona les domaines se trouvaient le plus à I'Est, furent les
plus engagésdans une politique expansionniste. Leur autorité demeura restreinte
toutefois à la Gaule, les tentatives de conquête en Espagne et en ltalie n'ayant
abouti qu'à des échecsdiplomatiques et militaires. la mort de Théodebert en 547
a mis fin aux prétentions tanques sur I'ltalie, au moins jusqu à ce que Pépin le
Bref ne s'attaquât aux Lombards au milieu du Vllle siêcle.
Aprês la moü de Théodebert ler, Théodebald a maintenu des contacta
suivis avec I'Empire, comme le montre, par exemple,le messagequi lui a été
adressépar I'empereur lorsqu'il a succédéà son pare«o.Lcs ambidons impérides
de Théodebertétaient toutefois démesuréespar rapport à sesmoyens.Bien que
Grégoire de Tours Esse I'éloge de son parti próspour les églisesd'Auvergne Face
aux agents du 6lsc,la rigueur de sa politique flscale a dü être à la hauteur des coüts
de ses campagnesen Italiewí. Si Romã était toujours présente dans I'édifice
politique franc dons les premiêres décennies du Vle siêcle, cette présencene .se
résumat pas à quelques symboles. Les implications de cet attachement au modêle
de la monarchie romaine allaient aussi, comme à I'époque de Clovis, au-deladu
monnayageet de la titulature. Elles concemaient aussiI'altitude de la royauté à
I'égard de I'Eglise.
La politique religieuse de la royautémérovingienne
(533-549)
: <<négligence
)>ou <<
ingérence
)>?
< Compeütoíibws etiam buit4snioü fntlos
jacuLtates eccbsiae sub $ecie laWtHatis
;era
llanlqae
de bis obus
ÜscTictionis i711l:ionimus,qt4i
reÚae imProba solaTq)tione petuaseTint ;
paenituü71e
commiouemnr,
cunz iam
attte
actas
:e7@oTibtiscontra buitlsnzoü personas callonnm sWuüi praesidio se sacerdotes
[)OPii i edgm debt4issent, Hti tlo?] matisuetado indulgentiae ad simlilia
peQetranda i7@robomm atldaciam aüilc cotidle}rouocatet. Ntlttc tarde
GOEpístola ..4Hstmsicae,'L8 . {<.Accedetttibusad tios legati uutri, lobanttb et MbsKtüs, tzoH
oiecliocriterlaet$cati susc@timtls,dt+m eonim nlationenl jeliclmem it@erii uestri diúütate futldatam
xescereet prmanem cogltoúmtls iltcottcussam. Salatantes igitur, setetlitaü astro debito indicaram,
Destra p'alatis
dWol'tanta.bus eo a nolh
excita
armo,
qwo a uobk a$cctx cottstat Ji4isse
znn ímzln//m)>; voar à ce propos, P.S. Bamwell, EiH@em/:fPN@ec#
a/zd KzzgK.TZe .Rama/zll2%í/,
39.f--5ó-f,p. 91 et sq.
4ól Voir à ce propor le récit de la mort de Parthenius, victime de la population de Traves,
révoltée confie les lourds tributs auxquelselle était soumíse(i::hüzwi 111,36, PP. 131-
756
i !iuãapz Pzale
q !oqtle
domixids
c012®eblttibKS
excitamter $w: .
Peu de temps aprês la mort de Clotaire ler, les évêques se sont réunis à
Paraspour délibérer au sujemdeus quesdons principales: la protecdon du
patrimoine ecclésiastiqueet les interventions de I'autorité royale dans les afEaires
ecclésiastiquesm.Les germesemployés pour décrire la situation de I'Eglise, et en
même temps pour dénoncer I'ingérence de la royauté, sont d'une gravité inédite.
Tout le texte ressembleen efFetà un bilan des rapports entre les deux pouvoirs
dais les années qui ont précédé le troisiême concile de Paras, c'est-à-dure, la
période correspondantaux rêgnesdes Gílsde Clovis. Un bilan qui montre que
Childebert ler, Clotaire ler, Thieny ler, Théodebert ler, Théodebdd ler, et aussi
Clodomir, ont exercé vis-à-visde I'Eglise une tutelle qui était dons la lignéedu
''3
']
'3
premier concile d'Orléans. -[.,edeuxiême canon de Pauis]]] rnonUe que I'épiscopat
mérovingien avait de plus en plus du mal à supporter une autorité royale de paus
en plus pressente.
ll y a néanmoinsun paradoxoLes héritiersde Clovis ont
attendu vingt-deux ans avant de convoquei un concile « nationd» du w2zl#p
Ilha//ra/7vm.
Aprês la mort de Clovis, I'activité conciliaire de I'Eglise mérovingienne
s'était réduite à quelquesréunions de portée régonale tenues à Reims, en 514, et
au Mans, vers 516-517. ll faut donc penser que les princes mérovtngtens se sont
alors désintéressésdes questions ecclésiastiques,trop occupés à se déchirer et à
Êãirela guerreen Italie, en Burgondieou en Germanie
? Y aurait-ileu par
conséquent une diminution de I'intensité du caractere <<impérial >>de la royauté
mêrovlngenne r
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Rien n'est moins sür. En matiêt'e d'ordination des évêques,I'ingércnce
royale n'a pas cesséentre-temps Dons le court rêgie de Clodomir, par exemple,
les rêgles de nomination des évêquessuivaient les convenances du roi plutât que
les rêgles établies par le clergé. Le cas des évêques de Tours est symptomaüque à
ce sujet. Aprês la mort de Deni6tus,Clodomir a Fãit ordonner Ommatius, et
quelques années plus tard, c'était la reine Clotilde qui nommait à la même fonction
Théodore et puis Proculew4.Grégoire de I'ours mentionne égdement le cas de
4óz Paras lll(v.561-562),
c. 1, p.
142 : í? Na//f
:@tateurs qui s'ettQarmt des biens de IEghse par
iEi V»la
i a nf &lnü
db#e.@m&
ía//cüo/z aax
ne s l7r@ün mabotlnêLesonsle l)rétoM d'une
lbéralitérude. .A wai diw, c'estbiertLad qnetiolls sommes
tollcbés
dewgnt à cesÜet,pwbqtteadia
'3
lans le pa.sséles éuêques du Seignellr aurcüent dü, fores de F@PÜ des catlnns, s'ol)posei' à de kls gene,
H'tlr qu'ane indukente mattstiétadetl'incitãt pas Fatldace des mécbantsà commetm cbaqnejoui' engole
semb[ab[es acres.C'est tavüiuemen] que tlous tious TÉueiL]onseticote auyourd'bú, accabks sons le ]»ids des
\
tnyutsüces,
.lortés ailsst pat' ks dommages uettanl de nos setgneuts».
4ósCommele souligneO. Ponto, le troisiêmeconcile de Parasn'a paspu avoir lieu aprês
564, puisque Patemus d'Avranches et Leontius de Bordeaux ont opposé leur signature, et
teus les deux sont moM vens 564-565(F:ü)/azm def ao aéf mapa%ze#f, PP. 151-1H).
lõAHistoins \[[, T], p. '\.T] : <{]@turDini$o epbcopo
(pud Tomnz]s
dicede]ite,
OniniatiKS
trio s atznb
praeÍnit. }lic ettim ex itlsso Cblodomerk tens, mi si®ra meminimm, ordinatlis est. lllo qttoquemigrante,
Leo s®temmendbusfútústraút. l-licJüt úr strinulls atqueutilk in .fabricaopen lignaü. galo
757
I'achat d'une charge épiscopale en Auvet-gne oü il semble mettre en cause le roi
lui-même«s.
Ce n'est qu'en 533 qu'il y a eu un concile rassemblant les évêquesde tout
le reWtunzFraticotltmz
Á Ct4m ex praecq)tiGRe ghTiosissimommi wgm
in AuTilialtensem
UTbenl de
)bsen4atione h@s catbolicae tractuà i)eo amdliante cont4enimits ihqtle.
. . )>w
Comme à Orléans en 511, le préambule du deuxiême concile de 533
rappelaient que les évêques s'étaient rassemblés sur I'ordre des <(três glorieux
bois », en la ville d'Orléans pour y traiter de I'observance de la loi catholique. De la
même façon que Clovis, qui avait convoqué le concile de 511 à la suite de
i;;À:lúo=
de' I'Aq«iui"',' CI.ú«,
child'b"'
'' 'mi'"y
-t
p''n'é d«
rattzchement de la Bourgogne au royaume des Franca pour rassembler I'épiscopat
des trois m2/ra.
La guerrecontre les Burgondesétzit une campWe meneeen
momentanément,
commun par les princes francs, et qui c18turait, tout au moins
une période de conflito intemes au m2/za7l;hu ram/ap.
Une réunion de cette portée
bois
n'aurait pas pu se tenor safesI'accord des trois princes. Elle marquait à la
I'unité du /P2zv//Py
F/zz//ramal
et cedede I'Eglise mérovingienne,..mais
elle servait
princtpalement à dotei cette demiêre d'une léglslation et d'une discipline uni6tées.
11 est vrai que la participation
dons ces conciles
<<nationaux
» du m2#//m Fnn//ro/z/#7
osciUaiten Fonctiondes circonstances,
que ce soientles conflits ou encoreles
difHcultés du voyage, invoquées par certains évêquespour }u?tifier leur absence. A
notei, par exemple, I'absence à Orléans en 533, des évêques d'Auvergne, régton en
pleín soulevement«7
11y a deux enjeux majeurs dons les rapporb entre .I'Eglise et la royauté
mérovingienneà partir' de 533 : les nortes d'élection des évêquesainsi que les
conséquencesdes partages sur les biens ecclésiastiques.C'est autour de ccs deux
questionsque la politique <<impéride >>des premiersrois mérovmgtens.
peut etre
mieux observée.Bien que ces'deux élémentssoient plus ou moins viés,il será
question dons ce chapitre notamment du problême des ordinations épiscopales,
et, dons le chapitre suivant, des enjeux concemant les biens ecclésiastiques.
d(®ncto Tbeodoms et Proculm episc@i, qü de partibzls BuRilPzdiae aduetnrmt, oidimattte Cbrodi@He
re$m, tTibm atttü' Toronicam wxetllttl eclesiam».
\ss }listoiws \XX,'l, p. 98 .«
1b lutem baec atldientes, ApoUottanm ad moem dirigunl. QÜ abiens,
obLatismulas mllttedbns in ®isc(Datt{ sllccessil}>.
wóOrléansll (533),P.62
4ó7
Odéansll (533),PP.64-65
758
r'l
'n
/'1
Le deuxiême concile d'Orléans a été marqué par une premiêre réactlon
de I'Eglise Faceà la pratique de la nomination des évêquespar.le roi. Le clergé
apparalssait alors plus déterminé que sous le rêgne de Clovis à Fere vdoir les
nomes canoniquespour I'électiondes évêques.L'absenced'un roi untquepour
tout le w2// m l;Za//fama,comme en 511, pouvait éventuellement jouer en Eaveur
des évêqueset de leurs revendications.Sur les vingt et un canons du concile de
533, les sept premiers constituaient des rappelssur les droits et les obligations des
eveques
r'3
r')
''3
:<Ne quis q)isc®onnz de quibuslibetcat4sis el @isc onlm ordiRationibus
;eterommque clericomnz aliquid praestlnia{ accWere, quis sacerütet?i ltqas est
ci@iütatis iienalitate com4Tl@i>>ma.
Ce troisiême canon interdisait à ces derniers de se laisser corrompre pour
accepter .les ordinations d'évêques et d'autres clercs qui nc se déroulaient pas selon
'3
r')
'3
les rêgles ecclésiastiques. Le quatriême est allé plus loin
.( Si anis sacetdoütlm per l)ecLttiiae nit+ndiBt4?tiexecrabili anihtiotle
quasieüt,
lbiciattlr ut wl)mbKS,qt4iaapostólicasenktüa üli lti Dei essepraecil)it
pecll?time tmtiTla minimze c07}4)al'a?idem»wn.
''1
'3
')
'1
'')
'')
'1
')
'1
''3
'n
3
'n
'1
''1
11menaçait de destitution teus les évêques et autres clercs parvenus au
sacerdoce grâce à un trafic d'mgent. Finalement, le septiême canon insistait sur la
formule de nomination des évêquesmétropolitains par les évêques de la province,
le clerc et le peuple, tout en déplorant qu'elle était tombée en désuétude
<<lTt ordinandis mzetTopalitaltis@iscoPisattüquanz iRsütuüonis jomit4lam
mtlouamüs,
qt+anl }el
inctiliam
onmimodis
t4idemKS amassam. ataque
?ietT®obtallus @iscoPus a cot»loninciaLLbtis, ctericis fiel l)oPwlis electus,
:ongmgatis in u u+n] omnibus comi)lonincialibus Qiscopis, Olünetur, ut tatis
l)eo pT'sitio adgadtim bKiusdignitdis accedat,
Pu quemngub eccbsiae
in
menusainLaPLusjzored».
En efFet, si les rapports assez tendus enfie princes franca aprês la mort
de Clovis rcndaient les frontiêres politiques assez instables, avec des
conséqucnces né©.aves pour les biens ecclésiastiques, ils ont paradoxalement
permis à I'Eglise de micux résister à I'assautde I'autorité royale. A partir
d'Orléans ll, les conciles ont critiqué ouvertement les príncipes qui avaient été
tacitement radGíésen 511 et qui favodsaient I'ingérence de I'autorité royale dans
les affhres internet de I'Eglise. Du concile d'Orléans 11, en 533, en passant par
ló8Odéansll (533),c. 2, p. 62
4ó9Orléans ll (533), c. 4, p. 62
!noIbid.,c. l,t). 62
759
]
X
)
l
)
celui de Clermont de 535, d'Orléans 111,en 538, jusqu'à celui d'Orléans IV, en
541, les évêques n'ont
)
)
b
pas cessé d'afHmer
leur .indépendance
et leurs
préroy.tiver en matiêre d'ordination épiscopale. C'étzit I'esquisse d'une premiel.e
réaction épiscopaleà I'empdse de I'autorité royale. Le canon 21 par.cxemple:
ressemble bien à une victoire de ceux qui quelques décennies plus tõt avaent
critiqué Remaau sujet de I'ordination de Claude
)
3
)
:(Placuit etiani, at sacmpi quis pont©cii boTtotenz
Hall llotis quaerat,sed
mentis, nec diailulm t+ideat14r
pnlllus obus c0714)arar,sed motibus, atque
3minentLssiniae
ügnitatis
cQice7zz electio \e cotlscendat
ottntitlm,
llon fauate
)
paKcomlmi.
Sit in elegendis
sacerütibt+scurapraz(@Ha?
chia inr lwbeltsibiles
)
essecontienit, qt40st)raeesse Regesseest corügettdis ; üligettta
)
)
quisqtle iRQtnat
lmtit4m d07tzinici gw@s, wt sdat,
quod ?tieütHm consütt+etl& deceat esse
l)astoTis. E:!.ptsc®att4m WO üsiüratts
ebcüolte clcricontni tlel ciuium, canse?lsu
eram ?netTIWolitaui eiusüm proililtciae
t)OTttÍo( orüllettir
; non patmctBta
)
potenttlni adbibeat, no?l calüditate stibdola ad cottsmibendamücretuni altos
l
boüetur plaemiis, anos timom col$eUat.QJlod si quis jecMt, eccksiae,CKi
.Rüyle praeesse a4)it, c07tmittTtione pdaabitur)>4n~
)
l
Ce deuxiême canon réafHtrmeles rêgles sur les élecdons épiscopales qui
avaient déjà été énoncéesà Orléans ll : celui qui désirait I'épiscopat devait être
ordonné pontife seulement aprês I'élection des clercs et des habitznts de la até et
avec le consentement du métropolitain de la province. ll lui était expressément
)
l
]
interdit d'avoir recours au patronagedes puissants.Ceux quí agimlent aínsl
seraient punis par I'excommunication. Ce canon du concile de Clermont l
constitue, pour le Vle siêcle, I'une des plus longues condamnations de la pratique
d'ordinadon par le patronage du roi ou d'auües puissants laics. ll se peut que la
\
participation des évêquesburgondes ait eu un rale dons cette percepdon des
rapports enfie la royauté et I'Eglise qui allait dans le seno de cedequi avait
triomphé à Epaone en 517. Les participants de ce concile étaient majontatrement
l
des évêques qui n'avaient pas participé à des rassemblementsantédeurs de I'Eglise
)
dispositions desréunions conciliaires d'Agde, d'Epaone, et d'Orléans l et ll.
mérovingtenne.Sur les seize'canonsadoptés à Clermont,.sept ont repris les
]
Cette volonté d'indépendance du clergé peut être remarquée dons les
formulei utilisées dons les préambules des canons pour indiquei les circonstances
des rassemblementsconciliaires.En 535, à Clermont, il était questlon non pas
d'un ordre royal, mais d'un consentement,celui de Théodebert ler :
)
l
:( Ct+m in ?domineDomine congwgante sancto SPiTitu, cotlsentietite donmo
tostão glodosissimo
$issimot4e
wÚ
Tbet4debeTtbo iR -Anlerna
lide
sarda
Dltodtis co?tuenisset,ibique jleús itt tmanl genibt4slwo longaeuitate,pro
popub Domintttti delmcanmtir, ut, qui nobis c07igwgationistTibt4erat
)
)
)
47íClemlont (535), c. 2, pp. 66-67
)
760
potestatem, wglulm Bílis domint4s nostn JehcitaLe aüolbret, iTIQerio mgeret,
iustitia
/')
guber'ltaret.
. . }>4nl .
Les évêques
admettaient
tout de mêmequ'il leur avaitdonnéla
possibilité de se réunir. Par contre, les canons du concile d'Orléans 111ne
mentionnaient même pas une éventuelleconvocation ou un assentimentroyal, de
la même Eaçonque ceux du concile d'Orléans IV. Cela pourrait signiGlerque les
princes Francs se sont progressivement désintéressés des questions ecclésiastiques
aprês le concile d'Orléans 11.Néanmoins, s'ils n'ont pas été, au moins jusqu'à 549,
/'h
à I'origine d'un grand rassemblement
de I'épiscopatmérovingien,les princes
franca ne sont pas moins intervenus dons les élections épiscopales.Clodomir,
Childebert Clotaire ler et Thierry ler ont cherchéà afRnmerleur emprisesur le
pouvoir ecclésiastique,même si les moyens, les stratégies utilisées n'étaient pas les
mêmes. 'lbierry ler, engagé dons une politique expansionniste, choisit une
stratégie qui visait à pourvoir les siêges importants d'évêques dociles. C'est le cas,
par exemple, de Ga11(525-551), qui a succédé à saint Quintien comme évêquc de
Clermont, d'aprêsGrégoire de Tours, avec I'appui du roi
«Deniqlte cupi beatlls Qt4intia71tis,sicut st@ra cliúnzus, ab boc pzultclo
nngratus est, sattctus GaLLtls iTt eiras caLbedram, rege opituhnLe, substitutos
CSt>yAn\
'[théodebert [er et Théodeba]d ]er ont poursuivi ]a po]itique de Thierry
dons les dioceses situés à I'ouest de leur royaume. A I'est, ils ont encouragéla
venue de clercs aquitains et la reconstiuction des dioceses abandonnés aprês les
invasions474.
Dons le royaumede Childebert ler, la nominationpar le roi a eu
raison de I'élecdon par le clergé et le peuple, même si les normas ecclésiastiques
''1
'3
ont été respectéesdons quelques cas, comme loas de I'élection de saint Gemlain
(v. 555-576)à Paras"s.Clotaire, dont la vie témoignait de son peu d'attrait pour les
questions religieuses4'ó,a eu des rapports souvent difHiciles avec les évêques. ll a
préféré mener la politique du siêge vede, délaissant les cités plus septentrionales,
ou nommant à des siêges importante des personnages éphémêres. Ainsi, aprês la
'1
r'l
mort d'lnjuriosus (529-546),c'est Baudin, désignépar Grégoire de Tours d'une
Eaçonironique comme un membre de la domesticité de Clotaire, qui est devenu
472
Clermont(535),p. 66
í'l
'3
47sJ:ãk/oz'mJ
IV, 5, P. 138
474'VoirJ. Heuclin, liam,mer de /)z'ew,JaxíZfa//z z el d# mz pp- 70-71
'1
'3
475VenmaceForhinat, l,/zZa(;e/mapagmcu@z./wnbmz,
p. 14
47óll a été excommuniépar Nicetius de Traves (526-v.561),peut-êtreà causede son
mariage aves Wãldrade (Grégoire
Cblotbatitlm
temltas}>b
.
WHempro iüus
de Tours,
l,/züe Pa/n/m, 17, 2, p. 730 : {(.fed e/
operibus saepitls excommunicauit,
767
eúli
mqKe minitaTlü
tulnlqttam
est
'')
r'3
I'évêque de Tours477.L'implication de ce roi dons le choix des évêquesapparait
clairement lors des disputesqui ont opposé I'évêquede Clermont, Caton, au
prêtre Cautin
« F'ande 7tobis uolantatem tuani, nt sdamKS, quis debeamus seqi4i ; alioquitt
r'l
r')
mueüimur ad pToPTia. }qolt ettim mostra te uotuntate oq)eüúmlus, sed w@s
t)raecePüolie
)}AnB.
Sollicité à devenir
évêque de Tours,
Cautin
aurait voulu,
d'aprês
Grégoire, différer sa réponse pour quelques Jours. La .réponse des clercs
tourangeauxqui étaient allés le chercherest révélatricedu rale joué par Clotaire
Les évêques afHirment clairement que ce n'était pas de leur propre volonté qu'ils
I'avaient sollicité, mais par ordre du roi. L'nutre événement qui illustre I'attitude de
'')
Clotaire est la successionde Damnolus, évêque du Mans. Tombé gravement
malade aprês un pontiGícat de vingt-deux ans, il a choisi pour le remplacer I'abbé
Theodulfüs, choix auquel le roi a donné son accord. Peu de temps aprês, précise
Grégoire de Tours, Clotzire a changéd'civis, et a choisi comme nouvel évêquedu
Maná [e madredu pa]aisroya], Badegisi]us.C'est flnalement c'est demier qui a eu la
charge épiscopale, au détrunent du candidat choisi par Dâmnolus47ç
''3
'']
'']
'')
S'il y a un assouplissementdes termes désignantla participation royale
dans les convocations des conciles à partir d'Orléans 11, c'est parce que,
effecdvement, les rois mérovingiens n'avaient pas un grand intérêt à que cc genre
de réunions se multiplie. ll était beaucoup plus Eacilede mdtriser une Eglise qui
subissait le poids des partages.Cet assouplissement contraste avec les termes assez
virulents employés par les évêques conciliaires pour dénoncer la mainmise du
'3
'3
pouvoir civil sur les électionsépiscopales.Les rois intervenaienttoujours donsles
afEMes ecclésiast-iques
soft en pourvoyant les siêgesépiscopaux avec leurs propres
candidata, soft en les laissant vacants. C'est dana le préambule du cinquiême
concile d'Orléans, de 549, que la fomlule employéepour indiquei le rale de la
royauté a 6ãt sa réapparition ; les évêquesat:tribuaientà la grâce divine le fMt que
leurs sendmentss'accordaientainsi avecles vmux du prince
r']
'1
'1
'1
4nl Histoins V'+, 3, p. 'L3n l« Obiit aillenzl7tiudosus@bc@ns rbs I'umücae dedmoet sétimo
')
@scoPatussü atino ; nil BaudiRus ex domesÉcoCbloüacbari regbsllccessit,húmus senusPost obtilm
bealiM.arüú>>
.
178l:ZÜ/o/mf IV, 11, P. 142
)
)
l
]9 \:Listoins'q\, q, p. 2]9 .«QüpostXX\l
®iscopati atlnos,dtlm se cementmail)o leão calmloqtie
Hraússime fatigati, 'TbeodtiKum abatem in loco silo praeelegt. Cuius assetlssllmmx l)raebuil
uohntaLem, sed tlon mtthiim l»st tempos, mittata sentencia, in Bade@sibtnl domtls wgim mtíonm
.rangert r ekctio. Qpi tottsorattls,grada duos clerid sortilltttur ascettdem,post qttadra@ntadiebw,
)
ml8Tntlte sacel'dote, sttccesstt)}.
')
Í62
r'l
.(Ad
dioinam gabam
wlferetidum est, qtiattdo Dota pTin(@um concordaTlt
animis sacmdotum, t4t, dupz jtt poTlti©cale coxdlium,
r'b
?ioiman t4it4eTldi teneat
recapiLulaLio antiqua calionam. . . )}xw.
C'est un changement considérable de ton : désormas, c'était le roi qui
devrait apprendre des évêquesce qu'ils proposaient pour le.gouvernementde
I'Eglise. A' titre de comparaison, dans le concile d'Orléans l, les évêquesavaíent
mis I'accent sur le fàit qu'ils s'étaient rassemblés sous I'ordre du roi, en rappelant
aussi que les mesures qu'ils ont prises devraient être observées uniquement dons la
r'3
mesura oü celles-ci étaient reconnuesfustes par le jugement royal. Quelques
décenniesplus tard, tout en reconnaissantque I'assemblées'était réunie sous
I'initiativedu roi Childebertler, les évêquesont próssom de préciserqu'il I'avait
fãt pour I'amour de la sainte 6oi et le statut de la religion, dais le but d apprendre
de la bouche des Pores ce qu'ils proposaient pour le gouvemement de I'Eglise. Le
lugement du roi n'était plus une condition
r'3
préalable à I'adoption
des mesuras
approuvées par le concile. Le prince était tout simplement invité à fãire confiance
aux évêques,à écouter leurs conseils et à suivre leurs prescripüons
<{ \gti4r cun! clmzeHtissimüs pTincQs dottlTuls tnomPbonlni ütalis
ultnlictissimusCblldebeüas wx pro amorfasacrasjtdel et statt{ nliÚonis in
r
AtliehaneHsi uüe cotigwgasset
in nnllm Dominó sacerütes,ct4)ieRS
m ore
patmn] ai[dim, qt40d sacn{ ] est et qnod pm ecchiasüco orülte atictoTitate
p'onleLurpastorali, ut uenientibKSsit ttol'nla et t)raeselttibtls üsc4)tina. . . )>'ll
Malgré la volonté afHtchéepar les évêquesréunis à Orléans en 549 de
préserver au moins dons la forme I'autonomie de I'Eglise, c'est dons ce concile
qu'ils ont reconnu pour la premiêre bois les prérogatives royales en matiêre de
nomination à la charge épiscopale
r')
.( Ut ll Ui QiscoPatllm l)raeniiis at4t co?Qaratione bceat adipisci, sed ciim
,{oLtintate WWS itlxta
ebctioneR cleü ac l)kbis,
sicut in antiquis
cattonibus
tenetur scT$ttim, a nietToPolitanonel, quem in vice sala paemiserit, cum
;otQrotlindalibus ponti#u
coTtsecwtur.QJlod si quis pu coemptione7nband
egulapi buitls satlctae constitHtionis excessetit,enm, qui Pa praemia mdi?talt4s
fueü.L, statllimos
Cet:te fomaule
I'emonetldum )>m .
est un
compromis
: elle veut
concilier
la tradition
canonique,qui supposeà I'électionpar le clergéet le peuplede la até, avec
I'ingérence de I'autorité royale, en y ajoutant le príncipe du.consentement du
ince. Dons la pratique, I'accord royal était déjà la clef des ordinations
épiscopales.Au-dela du compromis voulu par les évêques,ce cinquiême concile
r
Í
480
OrléansV (549),p. 100
4$\ ibid.
18zOrléans V (549), c. 10, pp. 103-104
(
r
(
(
763
''3
r')
'')
d'Orléans a marqué un affemiissement de I'attitude de la royauté Faceà I'Eglisc
Le roi se présentait commc le chef de I'épiscopat, et à I'instar de Jusünten, il
intervenait dons la querelle desTrois Chapitres'os.La réunion de 549 a fermé ainsi
la parcnthêse ouverte avec le deuxiême concile de 533, tout en reloignant celui de
511. A I'instigation de Childeben, les évêquesà Orléans ont condamné I'hérésie
d'Eutychês et de Nestorius avant même la tenue du concile mcuméniqueà
Constmdnople
Au-delades ingérences
dont I'Eglisemérovingienne
a été lobjet,
''3
plusieurs dispositions des conciles de la premiêre moitié du Vle siêcle cherchaient
a assurer aux évêques la mainmise sur le clergé, dana la lignée des dispositions
d'Orléans 1.Le concile d'Orléans 111,par exemple, interdisait aux clercsle droit de
ater un laic devant la lustice séculiêresons I'assentiment de I'évêque,de la même
Eaçon,qu'i] défendait aux lalques de ater un clerc sons la pemnssion de I'évêque48'
À'titre de comparaison, le concile d'Epaone, de 517, s'il interdisait aux clercs de
recourir ou d'en appeler au tribunal civil sons I'autorisadonde I'évêque,les
obligeait à y comparátre dons le cas oü ils seraient cités, sons menüonncr une
elconque autorisation de I'autorité épiscopaleas. Cela montre bien que dais le
royaumc des Francs, la position de I'Eglise était malgré tout moins â:igile que
dons le royaume des Burgondes deux décennies auparavant. De plus, Ot-léans IV a
confirmé les dispositions d'Orléans 111en madêre de privilêges juridiques des
clercs, en ajoutant deux rêgles: premiêrement, aucun lalc ne devait contraindre,
lugarou condamnerun clerc au nom de sa seuleautorité,sonsen référerau
'')
''1
r')
pontife ou au prévât de I'Eglise ; deuxiêmement, toutes les bois que se déroulerait
un procês entre un clerc et un séculier, le /#züx ne devait pas instruire I'affMe sons
la présenced'un prêtre,d'un archidiacreou d'un prévât+u.En plus de ces
48sLa dénomination « Trois Chapitres)>est accordée à Théodore de Mopsueste (v.350 428), à Théodoret de Cyr (v.393 - v.466) et à lbas d'Edesse (m.457), évêquesdont les
critiques
''1
du
monophysisme
filrent
vivement
condamnées
par
le
concile
de
Constantinople en 553, sous I'instigi,tion de I'empereur Justinien. Les réactions en
Occidentftirent négatives,plusieursévêquesen I'AfHquedu Nord, en Italie et en Gaule
prenant position pour les Trois Chapiües. Mais lorsque le pape Viigile s'est raUié, malgré
lui, au concile de 553, une pat:tie du clergé franc ne I'a pas suivi. ll a Elüu à son successeur,
'n
'"\
'3
'n
le pape Pélage, échangerune longue correspondanceavec le roi Childebert et avec
I'évêque Sapaudusd'Artes. Le schisme ne prit 6ünque vei-s 689, à la suite d'un concile qui
s'est réuni à Pavie sous I'instigation du roi Cunipert et du pape Sege1" (687-701). Sur les
<(Trois Chapitres )>,voir L Duechesne, L7Ü
<(L'Edise du Reg//m lu
fe zz// 1/7e #êc&, p. 191 ; et aussi, L. Pieüi,
mmm)>,PP.745-799.
-t4 Qàê:asas \XX (5SSà, c. '3S, g3 .« Cleticiis cuimlibet g'aduz sittelnttti#tck
stILI)et'niisst{ ttaUum ad
iaecalaw ittdidKm paesumat adira- gere nestelaico incotlsitlh swerdoLecletimm in saemlate iKdhum
liceal exbiben )>.
B: VQaone ÇSX:D,c. \\, p. 22 -. <(Cbricisilte oMitlatiotie e»scoPisuiadia aeLm tevpUanpublictlm
rlotlpraesnmattt;sed sipukatiltteTinl, seqü ad saemlan iudidtlm tiotl monnttir».
48ó Orléans
IV(541),
c. 20, pp. 91-92
: {? U/ ##.(hr laca/ün
/m.pata
an/m.pme/e/mZfso.Pa//i2@m
seupra4osito eccksiae qttemqaam cleàcomm pro sua l»testate constrittgen, disctitew andeat aill damttam
764
GU=H=;:==HHX=:'z==
adduxerit, ati?tllali exmo mn4 icatioRi SHbdütt4f»'8*
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être réêxaminées selon les anciens statuts canoníques
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«Nana ü ante edis ordinationibtls
poHtÜmpzita c07iíienit,
Ht co i ?icti
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.:l«i suis co«@«,uinúalibHS. @iscopis uel duos uiÚn.' !sc®os
bligew uolerit, itt loco, tiU cor«eneíit,
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Eonmu4 i cmtsilio et selttettüa d8ceFHaHtur)>'sn
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Orléans111(538),c. 34,P.83.
m/ra'&r mápü#g/e/u, PP. 151-154) .
765
statuta
cabo tnni 07tztua
d'un demo-siêcledons lequel les princcs francs avaient essayéde eãire de I'Eglise
un instrument de la royauté, que ce soft du point de vue politique ou économtque.
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Ce décalageentre I'autorité royale et I'épiscopat, qui persiste tout au long
de la premiêre moidé du Vle siêcle, montre. bien que I'Eglise mémvingtenne
n'était pas un instrument dana les mains des princes. Une volonté d'indépendance
s'afHirme déjà sous Clovis. La lettre de Rema aux évêques Héraclius, Léon et
Théodose, ainsi que la comparaison entre Clovis et Constantin, sont peut-être les
premiêres réactions à la politique <<impériale» mise en oeuvrepar,la dynastie
mérovingienne. Au cours des 'décennies suivantes ce sentiment n'a cessé de
s'ampli6ter, jusqu'à gagner le ton d'une dénonciation ouverte et vigoureuse de
I'altitude de I'autorité royale. Clovis avait en sa faveur le fãit d'avoir été le premier
à se converter au catholicisme.
ll disposait
d'un <<sursis >>que ses successeurs
n'avaient pas En outro, contrairement à eux, Clovis était le seul.roi de la Gaule
mérovingienne. Les partages ont probablement donné de la force à la contestaüon
ecclésimtique,tout en rendant reladf le pouvoir du P»#r@í.Toujours est:il que ces
conflits entre les évêqueset les princes mérovingiens recouvre une réahté plus
compjexe qu'on ne le croit. On a trop longtemps afHírméque ce que les rois
mérovingiens voulaient défendre face aux évêques était leur pouvoir persofnel,
]eurs privilêges. Les évêques apparaissent ainsi comme les seuls défenseurs d'une
certame notion de I'intérêt public, tandis que les princes mérovtngtens
demeureraientdes bois privés, flui traitaient le royaume comme s'il était un bien
privé. Le conflit d'intérêts entre la royauté .et I'épiscopat était I'expression d un
notion de I'/7//ÓZm.pwóóaa.
'3
'1
766
CHAPITRE3
LA SURVIE DE L' U'7:1Z./24S .PZ.JIBZ.,/(1:4
AU VIE SIECLE
767
intérêts personnels du prince ni avec les intérêts de I'Eglisc
768
:( SUBI enim Fraltci no?l camPestms utjm
pleTiqtie barbaromm, sed et policia,
atlE)luTinzllm,utt4nturB.oniana et leglbus iisdem; eandemieüani colttractuntti et
rlt@tiarüni ationeni et diútti ttumiTtis eultum teRe7tt.Cbtistiani enim onines
swTtt,ncüssenzeqme
de Deo sentiuHt.Habettt et ma$strattlsin Küibus et
;acerdotes;
.PistaetiamipeTindeatqt4e lias cekbmnt, et pro baüara natioRe
balde mih üdemtnr ciuiieset tlüani; nibiZoquea 7toUs dêem, quanz
soUmmodo bailarico uestitt4 et littguae pmpTietate >>4m.
Agathias (v. 530-v. 580), dais son livre oü il tnaitait des conflits de
I'Empire
avec les Gotas, les Penses et les Francs, prétendait que ces derniers
continuaient à utiliser I'administration et les loas romaines. lls auraient cn commun
avec les Romains le droit du commerce et du manage,ainsi que le cure de Doeu.
Peuple cultivé et civilisé, ils ne se disdngueraient des Romains que par leur langue
et leurs vêtements. On n'a pas assezprêté attention à ce texte d'Agathias, de la
lesquelles'les Francs croyaient ne pas pouvoir .garder la mainmise sur la Provínce
sons I'assentimentde I'Empire. Et pourtant, l alysedes sourcesde la période
mérovingienne montra que le m2/y//a7
l;hn//ra?v/m
était beaucoup.molas germantque
que ne lesse supposer les images, surchatgées de passions idéologiques que les
manuels scolaires et les tmvaux universitaires n'ont cesséde difftiser depuis le
XIXe siêcle. Les textes légtslatifs, les formules administratives ou les chroniques
ne sont pas três <(bavardes>>,c'est le moins qu'on. puisse direi au sujet d'une
supposée empdse gemtanique sur les constructions institutionnelles du royaume
des Franca.Ce qu'on volt par contre, et en abondance,c'est la survie de
I'administration romaine. Três peu d'auteurs soutiennent que les Francs sont
parvenus à déuuire la civilisation gallo-romaine. Le débat aujourd'hui a changé de
nature il ne s'agít plus de savoir si les institutions franques sont originairesde la
(l;ermanie ou de Rome, mais jusqu'à quel point les Mérovingiens ont utilisé et
même réinterprété I'héritage romain, et si cet héritage avait un <<
contenu )>,c'est-adire, si les Francs étaient capablesde donner un sens aux pradques et aux idées
politiques romaines.
Certains historiens, tout en admettant que les Francs se sont appuyés sur
des structures héritées de Rome, prennent som de préciser qu'il .sagíssait
d'embanagesvides de leur contenu, de concepts qui recouvraient .une réahtébien
différente de celle du Bas-Empire. lls opposent ainsi la rusdcité.des peuples
germaniques à la capacité romaine à élaborer les abstmctions politiques les.paus
complexes à partir de leur expérience sociale. Cela revient à dure,comme le.fàt JI
Ellul, que s'il y avait encore en Gaule mérovingienne des noms romains désignant
les réalités institutionnelles, I'esprit n'était plus là. ll estime que le legs de Rome à
I'Occident n'a pas consisté en une persistance matériellede certamesinsütuüons
romaines dans la vie sociale de la Gaule mérovingienne, mais à des éléments plus
400Ag.teias, r:Z /o amw lzh.Q#zagwe,1, 2, P.17
769
/'3
/'3
ou moins efFacésqui, du Ve au Xlle siàcle, auraient gardé assez de force dans la
mémoire collective et dons la réflexion des clercs pour suscitemregrets et
admiration4PI.
Cette opinion se trouve dans plusieurstravaux à propos de la
monarchie franque publiés à la Rín du lIXe
et durant le XXe siêcle.Toute notion
d'autorité publique ayant disparu, les institutions politiques héritéesde Rome
auraient été dénaturées.Elles ne servaient plus aux nobles dessinsd'autrefois,
c'est-à-dure,I'intérêt de la communauté de citoyens, mais à la seule satisfacdon des
ambitions personnelles du roi et de I'aristocratie. Jusqu'à la ãín des guerres civiles,
I'obéissancedes grande au roi serait déterminéc par la capacité de ce dernier à leur
offl-k des compensations matérielles, sous la forme de terres, d'immunités ou d'or.
D'oü I'importance de la guerre comme moyen de permettre aux princes
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'a
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'3
d'accumulerles biens nécessaires
à raf6ermir leur position Faceà leurs fidêles.
Monarque absolu, le prince mérovingien aurait fait disparaiue toute différence
ente le trésor public et son trésor privé. L'argent qui provenait des impâts, était
soit udlisé pour conquérir et maintenir la Hdélité de ses hommes, soit se trouvait
entassé dons ses palais. Tout le riche héritage impérial aurait été ainsi sous-utilisé
par ces Barbares qui n'auraient rien compras au Goncdonnemcnt des institutions
romaines, et pour qui, de toute Eaçon,celles-ci n'auraient été d'aucune utilité4m.
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19iJ. Ellul, f#f/o ? defz//ízz /zb/7í.l.eM©e/zHge, p 18
492P. Geary aMinllait que dais le royaume des Francs, seuls les clercs avaient su gmder
quelque seno de la wr.pxóóm, de la chore publique( Naliaxa? de & lih#a, p- 147). Et
pounant les études récentesont montré que les clercs ne constituaient pas I'épine dorsale
de I'administration mérovingienne au Vle siêcle. Dons la chancellerie mérovingienne, au
moins jusqu'au milieu du Vlle siêcle, les référendaires qui la didgeaient, aussi bien que les
notaires et les scribes qui y travainaient, étaient des lafcs, con-ime au tempo de
I'administration romaine(P. Riché, Edacu/zae/ mZZ//n,
p 75). ll n'est pas rale de volt dana
la 6onction de conseillers des princes métovingiens, des lalcs pourvus d'une 6omaation
intellectuelle remarquable.Les clercs ne détenaient pas davantagele monopole du savoir.
11y avait par exemplo ce qu'on a appelé le <<cercle littéraire austraso-provençal)>,un
groupe d'érudits qui a vécu seus le rêgne de Sigebert et de Childebei-t 11,et qui était versé
dais le latin et attiré pm' la culture classique.Les figuresles plus [eprésentativesde ce
groupe étaient le patrice Dynamíus de Marseille, cortespondant de Venance Fortunas
(Fomrnat, Canmza VI, 10, pp. 150-152), ainsi que Andarchius et le sénateurFélix, loués
par Grégoire de Touro pour leur connaissancedes lemes,du droit et du calcul (F:ülf f?f
V'1, 4G, yp. 'L 8n- \8\ . <(De Andarcbi verointeriLu lomLzims,Friasgettusordinphcet etpattiam. Hic
i@tur, ut adsentnt, Filices setiatoris sentis fuit ; guia ad obseqt4iumdominó dq)obus,
liüeramm
cllm eo l)ositHS, bette in.stitutKS emimit. Nam
de operibus Vit$1ii
ad sLildia
le8b Tt)eodosiattae libti.s
an/ewg//eanZw&.P&//een/dz2aiel/p). On pourrait ater également le référendaire Asclepiodus,
qui a rédigéI'édit de Gontran, de 585, et qui aprês la mort de celui-ci, s'estmis au servíce
de
Childebert
ll
soir
Cló/Heóe/ü
xrayxdz deóp?z2a, 7, p.
17 : {(.Híí:%üad//i
óuK oaZ)P.
K.A.
Ecldlmdt estime que c'est bien Asdepiodus I'auteur du petit prologue de la loi salique (éd.
Pac///ré2zlfíaóam,p. 171)]. Frédégaire Eàt aussi I'éloge de I'érudidon de Claudius, choisi
domine ínaire du palais de la Burgondie, en 606(CZm/zz4//ex.
IV, 28, p. 132 : {?Poí/ dkapíi//m
Protadiaz, aturo XL ngú Te abri(i sulmRaLur odor
domtts Chudius genes B.omattKS,homopnldms,
ioctlndus in Jaboüs, stmntuls itt mttcüs, paciettcim dedittls, l)ktlitudittem cottsiliae babtlttdatts, littenim
emdiLts, jMe Plüttls, amiciciam mm omttibtls secLam,pTionlm exemplometuensunem se et padentem
)
blli
gradaascemus
ostetldit)b.
)
170
La filiation romaine des institutions franquesest un sujet dont la
complexité et I'étendue méritent à lui seusun travail à part. De nombreux travaux
sont perus sur ce sujet depuis la Rindu XIXe siêcle493.
Dons les pages qui suivent,
I'analysedes survivancesromaines constitue plutât un moyen qu'une 6ín en soi.
EHe nous intéressera dons la mesure oü elle pourra éclairer les condidons du
maintien, aprês la fondation du w2#//PP
l;nn/zramw,du caracterepublic de I'autorité
royale en Gaule. L'objectif de ce chapiü'e est de comprendre comment et seus
quelles formes la notion de I' <<
intérêt public », distinct et au-dessusdes intérêts
particuliers des rois a été préservée dons la royauté mérovingienne au Vle siêcle
r'3
Les textes royaux
r'3
('n
<<Dominós saltüis et al)ostolica seü dignissimis ®iscq)is Cblotbot;ecbt4s
mx.
Enutitiante, janta qnod actua JueTit wl praec@tum onini exercitui ?lastro,
pTiusqtlam in partia Gotomm ingwderennit, beatitt+üni uestraepraeterim llon
potuit. llt primo
queque de ministeTio ecelesianlnz ominit4ni l)raecqimnts, tit
tluLlus ad s IMpieTldum in aliquo coltaretur, Reqtlede saTlcti#in?lialiblls neqne
ü tÀdKis que se in nli$one dominó devotas essel)Tobarelitur; si ini cotiüdone
et de cleücis eljtliis st$radictomni, tam cleücow4mqtiam üdtianlm, qt4i mni,
iüs iti domzuipsomm consistele údebantur;idem
et ü sel'ús eccksiamm, qt40s
do ecebsiistractor per qisc®omm sacramentoconstiteíit,praec@ti4m
est
obsemaw, tit ttuLLusM »sis aliqtia, úolenüa uel damnum patewtiir. Qpod ita
ad integram agnusceRdum,t4t ex bis st@radictissi aliqtiis iím cq)tiútatis
r'3
peütllisset, sine in eceLesiis
sine extra eccbsia,omnino si?tealiqua ditatione
made?talos
essepraec»ianzlis. l.)e caeteTisquidem caPtiús laicas qni extraPace
sttnt captiuati etjueriRt a@robaü, al)ostomia
cui uolueàtisaüitrii uestTiest llo?i
negattdupl. F-iam de bis qtli i?t Face ltostra tapa cletici qual laia sul)r@ü
fuissent,
si ueTaciter agnoscitis mestras 4istuLas ü aTtt+lo Destro irra
signatas,
sic ad ios oninimadis diTigatitur et a pare Ttostra pTaec4tioTteni
Í'3
Latamz
tloueàtis essejtmlatldan]. Sic taniel! }oPtiLms ttosta l)etit, ut, ctiicuinque
®istutas mestraspraestam fueritis digltati, cnm sacranzenttlmper Detini et
benedieüoHet;ostras digere tios tardetis, wm istani qt4ae])oscitur ueralti esse:
quis niullon+m uarietates wl.fakitates i uentaes ntt at conpmebe?idatar,sicüt
49s Voar, par exemple, J.M. Lehuêron,
r'3
l::ZÜ/ozn dei / lüü/
a i #lúpze ge
ei e/ d# .ga//z/en/ewe/
des Mémún8Misjnsqti'à Pédit de 615 qsib , ]. Tavdxi, Etudes sur bs institt+tiomsl)oliÉques el
admitüLratiues de la Frattce. EI)oque méroütt$mne , M-. nêxelÇn,'Textos
íehtijs atou imliLutions
pnz'êr e/ .p#ódg ef a/w @agaei méh&úgze e e/ cn/p'É/zgze
//e; N.D. Fustel de Coulang:s, l.#
ma//a/tgzbJxu g//e; F.L. Ganshoff. <(Les traits généraux du systême d'institutions de la
monarchie franque)>,pp. 91-127 ; Ch. P6iester,« Gaul under the Merovingian Franks.
Institutions )>,pp.132-158 ; E. Ewig, <<Das Fordeben rõmischer Institutionen in Gallien
und Gemlamen )>,pp. 561-598 ; K.F. Wemer, <(La place du Vlle siêcle dons I'évolution
politique et institutionnelle de la Gaule franque )>,pp. 173-211.
777
sn»tt4ni
est: 'Peút
itistHS cam ímpio'.
C)rate l)lo pie, dominó sancti et.
a>ostolica
sededignissimipapal >Pn'.
La lettre de Clovis aux évêquesest le seul texte authentique de ce roi qui
soft parvenu jusqu'à naus. Elle traite de I'entrée des troup.esFranquesen Aquitaine
r'\
r'3
r'>
/'1
/'1
loas de la guerre menée centre les wisigoths,
en 507..Ecrite peu de tempo aprês la
Rn de ladite campagne'9s,la missive voulait assurer les évêques catholiques de la
validité des mestres prevues par un précepte publié à I'attention de I'amée
franque avant la campagnecontre les Wisigoths. Dons sa lettre, Clovis précisat
enclavesdes
que les moniales, les veuves,les clercs et leurs enÊants,ainsi que les
elJises ne seraient pas victimes d'enlêvement ou de toute forme violence, car ils se
la <<paix du roi». Cette notion correspond à une sorte de
éventuels
protection juridique, (pl met:tait ccux à qui elle s'adressaità I'abri des
abus commis par les représentants de I'autorité roya]e. La ]etüe menüonnatt aussl
des laics, non concemés par la <<paix du roi», et qui se Uouvaient éventuellement
pnsonnters de I'armée franque. Leur libération pouvait être obtenue par I'envoi de
documentaprouvant qu'ils'se trouvaient effectivement dais la <<paix du roi» et
puaspar I'cnvoi d'une lettre pour demander leur libération. Clovis ajoutalt que son
« peuple >>,c'est-à-dure,I'armée franque, demandait aux évêques de,ne pas tardei à
entamer la procédure, en certi6íant à travers un serment la véracité des demandes
envoyées. Cette <{paix du roi», telle qu'elle est formulée dons la lettre de Clovis, et
clui mppelle
par ailleurs les privilêges
octroyés
aux évêques par les, empereuTS
romains, ne peut qu'être le produit d'une <<autorité publique ». Ce n'était pas la
volonté ' du roi qui déterminait tout. C'est bien une puissance publique qui
s'adressaitaux évêques.Clovis ne grati6iait pas les évêquesde la libération de teus
t94Trd. M. Rotlcbe,CloiÁs,pp.4Aü-AA\ 1<<Cloús roi alo( seignenrs
sdKtset anx étiêqmstrêsdigtes
/n.
par le üge apostoliqm. la
Pmniàt?mml
'3
Roam
étant mttottcée concemattt ce qü a étéJcit et oMonné à tarte Hotn
armée,auant que mm mtriom.sdons la patTie àesGotas, celatl'a PK écbapPn'à Vota Béatittide.
notas oMonnons, eti ce qui cottceme le sen)ice de Lotltes bs éHüses, que prsotttte
tie s' force
ü'mlewr de quequemaniên ü bs saiotesmottiaks ü bs wnuesàont oti sair qa'ebs ont étÉ uonées
au
serüce dt{ Seigtteur ; qa'il en soir de mime tour
,.uw.
üont ml sdt qu'ils dddml
il será proHüPat
bs cleTcs el ks mÍants des susdits, tant des cbTcs qm àes
auecellx da«s bt":
md"tts
; tle mime, »ur
h,uchues. üs é8hes àottl
les semente des étêqHesqu'ik otlt été anacbh üs égüses,I'oMn à obsemeresl de
n'ewmr aiicun dommageú üobnm à btlr égad. C'est])ourquoi ltoils oràonn(ms,(Ott quetour celasoir
ã'n 'ott"n,
q«e quimMtle pa«ni ks sllsdit' "i{,.
s.bi i. tiobnw de b ?q'tiüté, soir dali: 1« é@ses.sdt
bonsde['égbe, soir totabmetl] et safesdélai wncla. Polir les atum pTisottúns latcs qü auronl étél)ris
bonsdetapar et quecelaaum étéPlollü, otl lte Museu pas ks bttres écüLes
sllr voltedécidonPour qui
Donsk désinn% Ett ©et, l)our ceux qü allmnt été sdsis dais ttotn pcix tattt cbrcs qaeIdcs, si Dons
jantes cottllaitw en üíité par uos bum
signéesde uoln atineaH, qK'elles tlolls soient entqées
üe louve
matiitn et pausaj4)mtdnR. qKenoite ot'dn bst{ de norasddt b conFtt'mei'.
-/àinsi ttotn petQb demande
lue, poHr tons cew que uousjttgeR.dites d'acootüa' uos lettns, polis tle tardieR.Pm à din seussermettt
aü nom de Dieta et auecuotw Unédicàon qt4eceLLe
cboseest uraie qü réchme d'êtnproilúe, ptlkqlte les
paliations et bsjald$cations de beanco4)ont été àêcoiiuerüsan lúnt àecol@T'endnque, commeil est
!cdt' 'k bastel)édt auecPinte. PMR.tour moi, seiWetirs;aitiLs el Fins Íris dignospar le üge
apostolique)>.
495Sur la datation de cette lettre, voir M. Rouche, Cbzú, pp. 441-442
172
les prisonniers. ll leur demandait de suivre un certain nombre de rêgles juridiques
administratives pour arriver à leur but, de s'adresserà des fonctionnaires
compétents pour présenter leurs requêtes.Plus. d'un demo-siàcleaprês cette lettre,
on retrouve' dons un nutre document mérovingien la mention d'une catégoric
juridique qui fHt appel égalcmentà une protecdon de I'autorité royale
r'l
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'n
x Si quis cansam maLhre debet et sic atlü tÀcinascausam sllam Rotamfaciat
Et sic ante racbDmbul$is úderedum donet: et si si boc, duhtant, «t 7tlaLleLur
;ousam. Nam a?tteamalhre Bon l)msnmimat; et si a?ttemal re presKml)seTit,
;attsampndat. Nam si ceüefuerit malas homo qui mab ilt pagofaciat et tlon
babed ubi cotlsistattiec ws iltlü c07$oRatet per situamuadit et in l)resentianec
;trens lnec])areRtes @sa?tzaddacue possunt, tKltc agens ib et cui mzalefecit
nobiscum adcusent et Qsttm miUemusjoras Bosta smmoae, ut qutcumque eum
í'n
inueneTit,quomadosic anLepaúdo iltte$ttiat»4m.
À la difFérencc dc la lettre de Clovis, cet édit de Chilpéric mentionnc non
pas la paix du roi, mais la .pnueie##a
royale La réalité exprímée.par cette demiêre
notion semble être néanmoins la mime qu'on retrouve derriêre la notion de <<paix
du roi >>.L'impor-tance accordée à la dimension <<sacrée » de la <<présence royale >>
a beaucoup obscura sa dimension luridique4P7lln efEet,la .pmeiemZ/a
représe.ntat
aussi, et pcut-être surtout, la protection légale accordée à un. ou à plusieurs
individuo Faceaux abus de toute autorité non-royale. Elle était le dédoublementde
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'1
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la .Pózx
du roi, même si, contrairement à celle-ci, elle n'associait pas les.évêquesà
son exécution. Malgré leurs différences, ces deux documents parlent d'un même
phénomêne. En effet, que ce soft le roi qui s'adresse aux évêques pour les assurer
de la protection légalede ]a royauté ou que cc soft le roi qui mppelle à ses sujets
qu'en dehors de sa.pnueieZzales rêglesluridiques ne s'appliquent pas, c.estbien.de
la survie de I'autorité publique chez les Mérovingiensdont il s'agit.L'afHmation
sb Chtperici HdicLilm, 4, p. \q .. <{Si quelqn'm uent traíner utl auto enjustice,.qu'il commetice
par
faia pwuue àeuanl bs uoisins qu'ilpossêde, et qa'ild@ose préalabkmmt Pamendekgab mtw ks màm
desP.acbimbuqs, c©às qtloi iLpouYm ater soz aduersain ; et qu'il n'ait Huên la pdsotlQthn üe k citei'
ians cela.S'il s'@prête à ater auattt d'auoir accompli cesÍormalités, iLped son.pToàs. Car si c'étdt un
mécbaKt bomme çújit
du mal dais le l)agua, qtà tt'eütpoint
de àemeam à hi, «i de biens l)ot4r I'êPant'
;esméfcüLs,
et qü uécütdam bsforêts, safesqueson aduersain ou ses)Tq)ws l)awttts pússent mettn la
maia sur mail)our b cottduin etlEqotw PtÉsexce,abra son adwrsain et tons cemçà qui ilatira caKsédes
lommagespKuettt Faccuserat4jMs de tqotts, et Notas bs meLtrottsbon de Nota parolo: cÜn que
gW/üo/q#e
é m aPX/mm.pane
é / ef la i a /mlormede.p/ocàp.Sur I'édit de Chilpéric,voir F
Beyerle, <(Das legislative Werk Chilperichs 1 )>,pp. 1-38.
497M. Reydellet estimo que la.pnneimda
équivalait à une {<absolution )>,volte une une sorte
,'b
de sécurité assutée par la puissance de protection efEícaceet sacrée(quasi magique) de la
<{présence )> royale' Vens' le mot .pnueie#a convergent, dit-il,
toutes les idées sur le
cmactêre sacré du pouvoir héritées de Rome et du monde gennamque. De surcroit, il
'"''\
'''\
s'attacherait à ce teime des résonances chrétiennes, tout au moins du <(christianisme
mérovingien», <<
de portée supetHicielleet chmgé de superstidons»: La .pmefexü?
sermt
ainsi synonyme de z'zl':cKf,
au bens de puissance mirculeuse(N4. Reydellet, Lz /Wa/l# dú/zréz
éhâzz/#mÜ/üe, PP. 380-381).
Í73
/'\
/'"'\
par le roi de I'existence d'un domaine oü les rêgles luridiques ne sont pas valables
suppose I'existence d'un nutre domaine oü les rêgles s'appliquent bel et bien.
Encore une bois, ces rêglesne sont pas le simple produit de I'arbitre du roi : en
afHímlant que certains accusésdevraient être mis en dehors de Sa parole, aGmque
quiconque le rencontrera puissele tuer sons nutre forme de procês, le roi admet
implicitement que ceux qui se trouvent dans Sa parolo bénéficient d'un procês qui
suit lesnormes dictéespar la loi49s.
Dons la lettre de Clovis aux évêqueset dons
I'édit de Chilpéric, les princes agissentcomme les dépositairesd'une autorité
supérieure, comme les garanta de la justice. On peut parler de survie de I'autorité
-''x
f"''\
publique lorsque dons les mesuresprises par le pouvoir royal I'intérêt de la
collectivité ou de la royauté prime sur toute nutre considération d'ordre privé. Or,
tout dons ces documents semble indiquer I'existence d'un domaine en dehors de la
volonté personnelle du roi dons lequel les afEMes de la royauté sont traitées.
Les índices de I'existence d'un intérêt supérieur que les rois mérovingiens
.'b
,''\
''b
b
sont censésdéfendreet qui ne se confond pas avec leurs intérêts privés
apparaissent également dons les diplâmes royaux mérovingiens. On peut prendre
comme exemple un acte de Théodebert 11, de 596, le seul pour tout le Vle siêcle
pour lequel il ne reste aucun doute sur son authenticité, même s'il s'agit d'un texte
interpolé
.( IÚtt4r ür inLt4ster Eolaàu!.}pwshter
et Bat4domalla'll)eo
quota
dimch
petitione clementiaewgni ?lostTidetulemnt ia Ttotitia, eo qt+odante bos àes in
ama il)som?7i in$ra miuraRia Cenamannis oratoTio iTt batiam sana Mattini
;onstmxem7tt et loceUallo?lc@antes sitas iR pago Caenoniattttico : Moliniaco,
JiUa Levaste, Po>iliaca,Aciaco, tierTiciaco,PotiHS,CWidns cwm omltib s
acüacetitiis eamni wl cQpendiciis, cuni om7tire inexqt4isita <t;e»
4)se aratoTio
<ad ecclesiamsaltcti Geruasii et Prototbasii pzaTt)tis wl domTloDomnolo
$isc®o, qui ilude?ti ad pmsens ctlstos pwesse údettir> usas ws l)er eolum
;tmnienta deLegatierünt.Idempetierunt cekittidini nostrae, t4t <Per» boc l)er
rtostra?ti auctoTitate#i pknit s colÚmzam deburemnts.Ctiitls l)etitio?le gratanti
ntimo jmsütisse et in omnibus colÚmlassecognoscitte).T'sapientes ettim, t4t
sicwt cottstat iamdictt+s EoLadi s et Bat4domaLh »sa bca Moliniaco, villa
Levaste, Popiliaco, .4ciaco, Ueridaco, Poüus, Cuido u?ia cllni tetas,
domibt4s,aedi#tciis,maTic+iis, úteis, silos, praxis, pasciiis, aquis aqnammue
leci4Tsibas,faTinaTiis, peculiis, l)raesiüis, nlobbbüs et imniohbbt4s wl wliqllis
]t4ibuscuttique bette$tciis ad »sa casa Dei Pu
ratio?habilita
eon4ni instmmetltu7ti it4ste et
dekHassent, et boc ad pwse71sibidem meto orüne üdetnr esse
possessum
wl domiTlatt4m,
ita et inaztea infecta iPsa pistola donaüonisper
loc pncQtumi pknius in Dei nomilte colÚmiatu7ti:»sa bca sq)úus
?tommatacllm OpinaiRteglitaLeeamnl ad »sa casa <saticti Geruasii et
Protbmii matTis eccksiae>nostris et futuTis temPoTibws
iixte jtmlissi itlni
l)m$tcia?it. ad augmettttlm. Et
tit baec paec@tio jtmior
babeattlr et in
49aComme on veria paus loin, le procês de I'évêque Ptetextatus, accusé du ciúme de
trahison,montre bien I'attachementpour le moins 6oímelde Chilpéricà la procédure
(Fíhü/mf V, 18, PP. 216-225).
174
omttibns cotlse etur, nlatlüs Ttostraesubscí$tionibus ean! subLn decmúmtls
roborare. Tbeodebertt s t x Françom
z sitas. .Adalglimits
iussns obtalPzt](N.
T.). Dat]tlm] diasactoqnodjacit qwsetis> niensBzs]
IHni]ws],an7ioV'H
regni Ttostn, caPtiniaco, iR CbTisti Tlominefehcitm <.üwcH>»'w .
Ce diplâme nous est connu par une copíe carolingienne du IXe siêcle
(857-862),qui à son tour n'est connuc que par un manuscrit du Xlle siêcle (entre
1143-1165)no.L'objet de ce document est la con6ínnation de la part du roi d'une
donation efFectuéepar Eoladius, un prêtre, et Baudomdla, une religieuse. lls
avaient octroyé à I'Eglise Saint-Gervais et à I'Eglise Saint-Protzis, au Mlans, un
certain nombre de biens, localisés eux aussi dans le.paK#idu Mans : des torres avec
des vignes, des prés, et tous les droits qui allaient avec ses torres. Une pente
chapelle (ann/o»aÜ,
consacréeà saint Martin, et que les donateurs avaient fondé
dons I'enceinte de la ville du Mais, faisait é@.lementperde de ladite donation. La
partie essentiellede ce document est celle oü les donateurssollicitent Théodebert
11 et oü celui-ci con6ume leur donation : « -rüa .pe#mr/// c?á/Z#r# / //oi/nue, w/<?er>
aocper mostramaildoTitat.enipbxius colÚmiaw debetemils>>.
Ces\ bten elwenàu, à. pmüt
d'une demande des donateurs que le roi est intervenu. Cependant, cc n'est pas la
seule raison invoquée par le roi. C'est bien son autorité que ce dernier prétexte
pour JustiGícrson intervention. Eoladius et Baudomalla semblent persuadésquc
sons cet acte, la donation n'aurait pas de vdeur légale. Le mot <(autorité >>désigne
dons ce document une puissance publique qui dépassele cadre strict des relations
privées et qui s'impose à cesdemiêres tout en leur donnant une légitimité qu'elles
sont incapables de créer elles-mêmes.
Le <<public >>dons les sources mérovingiennes
La principie difHícultéposéepar I'étudede la survie de la notion d'
<<intérêt public >>sous les Nlérovingiens concerne le vocabulaire des sourccssoi.La
499
l)z) U/ÉwxdeH
dera em;lzHKer,
t. 1, PP.69-70
500
Voir Z)ze
UTÉ de derÀ4em7zlãaKer,
éd.T. Kõlzer,t. 1,pp.68-69
so] En outre, compte menudu caracterefragmentaire des sources, il est pratiquement
impossible de déãinir les spécificités du gouvemement mérovingien dais chacun des w2#a
issus des partages. ll n'est pas aisé non plus, et pour les mêmes raisons, de suivre
I'évolution desinstitutions mérovingiennesde la 6m du Ve jusqu'audébut du Vale siêcle.
Les changements qui vraisemblablement ont eu lieu sono par6ois à peine petceptibles.
Comme à I'epoque romaine, les pré6etset les patdces étaient encore des personnagesclefs dmls I'administration de la Gaule au Vle siêcle (líhü/wi VI, 7, pp. 276-277 : « Paí/
mim obitum ÁU)ituls
ex pral$cto per Dinamillm
pbcopatum )> , tlistoins\J\,
lui moú
rectonm T'íoúnciae extra ngb cottsililtm susc@it
'3S, p. 'bq5 '.« 1)Hm aiiLeni bate egeretlLtlrtumttatltur ngtnae, ptlentm,
sjnerat, ma]fjiciis et incalttatiotiibtlsljüsse subdlidum ibqtie MummolKm])radectHm,quem
uam dia wÜm intüum babebat, cottscitim essel> ,Ibid.,
p. '3q6.
{( Et sic Conpendio ÚLlam alia cum
'egesecessit
il2iqnetlniuersanÚ qual depra<ectoaudieral muelaút)>, \:iistoiiesV'í, 42, p. lla.
(
175
(
façon par laquelle certains teimes se présentent peut poster à croire qu'il y avait
bel et bien une conftision entre I' <(intérêt public )>et les intérêts personnels du
prince. Par exemple, les mots .pa&&#a7et üm#i servaient à désigner non seulement
les demeures royales et le personnel attaché à sa personne, mais aussí
I'administration
royale avec ses dignitaires et ses eonctionnaires
« ibi et'trudul#us palatii
Sana}pnz.
wÚs canis ceciüt, et nnilü de boc exerciti4 pmstraü
« CbiUebeübltspelo rex üscr»tons iBPedauo, ixútante Ma"ouça@isc®o,
itissit abiw, id est Flora?ltiant47tz maiorettt donius mWnae etB.oniü4um l)alatii
sui cometem,ut scibcet
u s celisnm, quemte77®ore
l)atvis mddiderat,jhcta
rati07ie,im7iouataw, wdüle debewt >P .
(ACHA lêem dana }qalttilde qtlem Dagobmwswliquerat, a?lhoIMmo wgni
=blodoiiiae, secllndo et i me tente tereis eiusdem wgni an 10 coltdigne pahcium
pobenlat et T'egTlum)Pm .
La conftision physiquc enfie la demeure royale et le centre du
gouvernementa vraisemblablementcontribué à conforter I'idée que la période
mérovingienne était celle du triomphe du régime paüimonia]. Le <<
panais», qu'il
soft la résidence
du roi ou le centre
de I'administration
royale, les diverses
catégodes de personnel qui en Eãsaient partie étaient désignéesselon des formules
latines et elles exptimaient dons leur malorité des fonctions dont les origines
remontaient à I'époque romaine. Nonobstant ce phénomêne d'immixdon
physique entre les deux domaines, le service public et le service domestique du roi
E tKitts qiloquecognomettto
EAitmmoUsa nge GantcbramnopatTiciatlm promemit)$ çl $)1:rtüanl
peu à peu ces dignités ont cédé la place aux éveques et aux comtes, qui sont devenus les
représentants de I'autorité royale dons les cités (Voir D. Claude, <<Untersuchungen zum
frãnkischen Coínitat», pp. 1-79). Cette évolution, une sorte de mouvement de
« francisation» de I'héritageromain, traduit I'un des aspectode la capacitédes Fíancs à
intelpréter et à adaptei le leis romain à leurs propres besoins. C'est bien cette originalitélà qui a été la principale victime de la polémique entre les t:omanisteset les geímanistes.
süzHishires \X, 'L2, p. 42] :« Là lomba Tmdug, conte dupahs d mi, e] bealtcozpd'bommesde
I'arntéefurent tenassés
)>.
ns Histoins \X,'àq, p. A48 \ {<Le roi Cbildebert ordotuza, snr I'iKülation de I'éuêqlle Méroüe, à ses
)en;q)teHrs, à sauoir Flontttim, wcüR dti Falais de la rdne, et V.omiiK, conte de sotl pal(üs, de se wndn
à Poitien l)otlr qKe la l)®alatiott
ne pcúe PiiiQ6L qu'elb auaitpgê
àu te17QSde son pên qa'ajÉs
qu't4K
tecemementaum étéjait et qtle le T6k atira étéréüsé)}.
,OAFtêdêg?lte
'lV,
8Ç),ip. 'L6'L '.« Q.uaízt à-f4ega, en co/pzPagwede la m17ze
}qanthilde qwe DagobeTt
luait Idsée,petldant b p'emita attnéedt{ êgne de Cloüs, pttclattt la hein:iÊmeet alors qu'arriuait la
LToisiême
attnéedn mime àgne, iLgoiluerttedignemetttk Falais el k TUatlme)}. \)uvs XesçnDnÃakes,
on tetrouve les expressions{r De.pa&üa ai/m nf ex//?eaT2D.(Demüb
CZz#e&ene
2, c. 2,
p. ab, <{Si elhcoPllsdepalatio eli&tatl> qBdictumCblotaM,q,c. 'L, p. ZZã.
776
ne se confondaient pas : chacun avait sa hiérarchie de dignitaires et scs
responsabilitésrespectivos.Le Panaisétait avant tout le centre du gouvernemcnt
royal, et les termos utilisés pour désigner ceux qui en fãsaient panie reflétaient
bien cette particularité.Les termos a #g//eou .pabz!#servaient,au We et Wle
siêcles,à dé6inir les membres de I'administration royalem, tandis que les titres
miar zü#7//fou .gKóem7a/orpózZúzzy
désignaient les personnagesqui étaient à la tête de
ladite administradonm. D'un nutre câté, ayant la charmedes afEairesde la maison
s05 Volt,
par exemple,
Frédégmre
IV,
36, pp.
135-136 : « Oór?ln@emxdf zgZ//r axé m2Üe
perstlasionib s misew Únae.. . Atlligum simul consola ttoceuoü promp@unl, se baben tloti ueLlehis
in loas qú omytibtls nota societurl>.
[-]ktoiKs'q\, q, p. 2]q .« Caias assetlsllmTupraebui] uo]unhLem,sednom maLtt4m
])ost tendas,
mtlbh setitetttia,itt Bade8bihm domt+sregiam
maiowm tmnsleüarebctio)} , }:lktoims\l:L'3Q, P. 448
<Chldebertbus vero rex dbcriptores itt Pectauo,inultanLe Mamueo Qisc(Oo, imsit abin, id est
Flonntianllm maiowm donas wÚnae... )} , }\istoims MX, 2B, p. 3Ó.G
..« Cum iam, ilt stQra clidum
esl, adbaeseranldtn( Deddetitis et Blaidmü mm Waddone maior domus Bigunths wglnael>. \-a
<(maitie )>était une institution générale,commlule aux maisoíls des riches et aux panaisdes
souverahls,mais qu'on retrouvait égalementchez les eínpereurset les bois romalogermaniques. Chez les Mérovingiens, du moins au Vle siêcle, le m4or domarétait désiglé
pm le souverainpour être le régsseurde I'admidstration centrale,le responsablede tour
les Gonctionnairesroyaux. Aucune source de la période mérovingienne ne donne une leste
exhaustivedes attributions du ma#ofdomarau Vle siêcle.Tout au plus, nous pouvons
imaginei
qu'en tant que <(régtsseur)> de I'administration
royale, il exerçait une
prééminence sur ceux qui étaient directement attachés au service du roi dons le palais,
mms aussi sur les ducs et comtes qui administraient les provinces, enRmsur tous les
personnaÍFSqui étaient revêtus d'une dignité octroyée par le souverain. Fustel de
Coulanges, qui avait le goüt des 6ormules modenaespour qualifier la monmchie franque,
'''\
mail\àêt:&t \e mqor domtis cotíme {<iln ministro de FitüéTiear,le Premiar miústn, et mime le
m tnstn tztqttede cettenona ble absohle)} QqiE). Fus\e\ àe (].x)\ÂanW;s,]..a motlanbtejranque, ç).
176). Puisque, pour lui, la royauté franque était absolue, le plus haut 6onctionnahe aprês le
roi ne pouvait qu'exercer une mainmíse complete sur tout I'appareil administratif(7Z'ü., p'
173). Le pouvoir réel et la nature exactedes fonctions du maybrdom f sont difRícilesà
dé6inir, il est vrai, mais cela ne signi6te pas que ses compétencess'étendaient à teus les
domaines de I'adminisuation mérovingienne. Dana les chroniques ou dons les textes
administratifs du Vle siêcle, il n'y a riem qui puisse cmactériser un pouvoir absolu du ma#b/'
,'1
r')
')
'3
'1
')
'1
'1
'3
dam/u.ll était toujours cantonné à des tâchesadministratives comme la levée d'impâts ou
[a surveiUancedu pauimoine roya]. Ce]a étant, ]eur 6otce pouvait éventuellement croitre
selon le roi qui était en place, ou pendant les periodesde minorité royale, assez
nombreuses pendant la deuxiême moidé du Vle siêcle, mais ils n'ont jamais exercé un
pouvoir suprême sur ceux qu'ils étaient censés surveiUer. Le domaine de la jusdce, entre
autres, n'était en aucunemaniêrele monopole du <(madredu panais)>.C'était une affhre
du roi et des grande qui I'entouraient,
plus pí:écisément des <(comtes du palais )>.Sous le
rêgie de Childebert ll, lorsqu'il était question de la ré6omle 6iscaleà Poitiers, par
exemple, c'est le« comte du pdais )>,accompagné du madredu panaisde la reine, mais pas
du malte du palaisdu roi, qui s'est rendu sur place: «CZzüe&er!/u
i em/zx zllKm@/a/?f
z#
T'ecLauo,inütatlLe Matoüeo @kcol)o, imsit abin, id est Vlorentiatlum maiowm domus wgHae et
B-omKtfum palatii sui cometem,tlt scilicet ]xQalus censltm, quem tempos partis wddideral,fma
ralione,
Ú apnü n, amem dele /)o(FÍzkü/ni IX, 30, p. 4't8). Sur le ro /ef qui exerçait à la bois la
6onction
d'administrateur
et de auge,voir R.Sprandel
(<(Duxund comesin der
Merowingerzeit )>,pp. 58-68), et D. Claude(<(Untersuchungen zum ErãnkischenComitab>,
Í77
du roi, il y avaient les échansons ou .pZ#re-#eZ,
les mz@paZ,
ceux qui tendaient la
servíetteau roi lorsqu'il se mettait à table, ou encore les c#ümúaml,qui avaient la
tarde et le som de la chambre royalen7.
r'3
L'administration mérovingiennen'était pas une stl-ucturearchalquequi
tournait autour de la personne du roi et qui servait exclusivementà satisEãireses
entre
mterêts personnels. ll'ne faut pas sous-estimei les difHrences hiérarchiques
sesmembres, ainsi que le rale politique qu'ils pouvaient jouers08.
Les membres de
''3
r'3
r')
I'administration mérovingienne, issus souvent de famillcs ayant une longue
tradition de service éütique, se devaient d'assurer la conduite des afEMes
publiques,et non de pourvoir aux caprices.
personnelsdu p:mce. Pour cela,,jl y
avat les có.zm&/!e/3m,
les mz#Pa/ü.les mó;méz!zBto,
les rege.frczúÉtt,
les mczmiruáPU.
TI
s'agissaitlà de deux tâches distinctes.
PP. 1-79). Dignité créée par les Frnncs, le armei.paZzü était surtout le responsable de
I'exercice de la justice à la cour.
507Citei Grégoite
de Touro. VoirJ.
Tmdif.
E/wder J r &f /izs#/ üo fJ ÚÜg ef e/ MmÜzlf/ru#zuf
r')
clela France -- période méroützgzetztze,p. AQ el sq.
'')
s08C'est ce que fãit, pm exemplo,Fustesde Coulanges.Pour lui, toutes ces 6omtules
r')
désigiaient le gangle plus élevé enfie les hommes du Palais, celui des Grands. IHsuíte, ü
af6me qu'ils étaient nommés différemment dans les sources narratives Go/z#í@ü .PM.
'')
'')
'3
''3
pnM de & n /i8h P/Ía/ @#d mZea, maVonx azx n2m), et dons les textes administratifb
Pmanx .paüdl et íg)#hMK)(N.D. Fustel de Coulanges, l-a wonlzüzeJxulyxe, P;.t.:iu).
Contmirement à ce qu'affim)e cet auteur, il n'y a pas de diHérence de traitement selou les
sources pour ce qui est de la titulature des Grands du Palais. L'évocation des q)ü»a/zv: par
exemple, se trouve chez Grégoire de Touro, chez Frédégaite, et dons d'autres sources
«arratives(ü)/oüi
4"am, ;«;.Mm
W1, 21, P 340 : «T##r mx / numaaw7/ÓaJ @Ü a#hí
p«g«úem' ;«,
i« "'«"''
ge««tio«'m
'1
ihak eez nu
r')
;'L c. 'bG, p. \3G -. <<..4d baec mrsitm pauta
'3
r')
'1
'3
'')
M
b«'«m «e«m 'o«:«.t«do
/eP«müf«;
<l@arm.mor«t«.pdn«Ps, ..siü.
.btimat«m silo«'«- ':@?üü,$1ib «4is. "gm diüdit» , nêdêBxxe
cotttra nemm Deipenurbaritit-.
vln, 2, P 271 : « oirmw. . :Pímmz a
=1:uKm,'zTnT
Bntnecbildb, nÚs aTtinmm cdKersam Colombmum
intetldit, oraturqtle procetis, aaligm, ol)timatis omnia t4t ngs anLmum
)b.
sa9Hishiws WI, 'L3 . <{His qzloque}ion adqüsceHtibKS
Gar(úms de dúíate egwditur, quaseexerdtHm
addactut'üs,tn uüe veroBbn'oneraml)imhritim Cbildebertbiwgkmlitlqtiens )}.
510Frédégaite, CZ/ /@#er, c. 38,
P.
139
{(Tbeudericüs dirigens urra
üetlum post teWum
'tt)eudeberti Bertbanlm mbimlamm )>.
sw FoTmulaeMavtnWi,\,
'3
s\z Histoiws \\\,
'1
luasiPm
)
'1
dek«t,.«t
a@n?z#f /mg#a, xe n2n a@é2'J
!xcitat omntque conatu peNuüan
l#rü!,«f
g#'Ü xox
T5, p. S9 . {( ...ilüs domesticas,illis sitiiscalcis, iH cohcahriis. .. )>.
32, p. 'L28 1« Ctlmque imperador üüssel, qKod Bebuad m peru cometemstalmZI
bKmilitate'»'
\listoiws
X,
'5, p. 48n
. <(}ts
atltem diebm
Cbtq»a:
qui quoMam
comes
;üó#d CZz#e/zóz
n2z)#werw/
io; Frédégake, CZm Ú#eí, c. 2, P. 124 , Frédégure, CZ/omg ef, c.
30, P. 132 : ór-He#an' m mmelfa& Óm. . . »-
778
r'3
Par ailleurs,
I'accession
à I'adminisüation
royale
ne dépendait
pas
uniquement de la volonté du roi. lssus souvent de grandesEamillesgallo-romaines,
ils possédaient une connaissancc de la conduite des afEaires du gouvemement
dont les rois 6-ancsne pouvaientse passer.Bien sür, pour devenirun haut
fonctionnaire, il n'était pas indispensabled'appartenir à une noblc lignée. Le cas
d'Andarchiusest ftappant. Ancien enclaved'un sénateur,il est devenu un <(
homme dons les honneurs >>au servlce de I'administration royale. Mais son succês
est dü avant-toutau Eãitqu'il se distinguaitpar sa bonne instruction: Grégoire
souligne qu'il connaissait parEãtement les oeuvres de Virgile, les livres du cede
Théodosien et I'art du calcul
<(... qui ad obsequi m domiBi d@otatt4s, adsttidia littuarum
gene iBstitt4tus emicuit. Na7ti ü
operibt4s Vit$1ii,
cüm eol)ositt4s,
k$s TbeodosiaTtae bbTis
artemiqne calcula a>bne enlditus est >PÀS.
11y avait aussiLeudaste.D'origine servile, il est devenu comte de Tours
sous le rêgne de Caribert. Grégoire ne lui reconnait aucune compétence,aucune
Í'3
r'3
vdeur. ll suggêremêmeque son ascension
seraitdue à la ruse et à la
malhonnêtetési4. La maitrise des af6ãires publiquei n'était donc pas I'apanage des
clercs.Paroules conseillers
de Théodebertler, Grégoirede Tours loue
I'instruction
et la connaissance de la rhétorique
d'Asteriolus
et de Secundinussís.
Ce demier avait été par ailleurs envoyé comme ambassadeurà Byzancesló.
Ces
camêres se fondaient, certes, sur la loyauté envers I'un ou I'nutre prince
mérovingien, mais avant tout sur la connaissance que possédaient ces hommes de
la conduitedes afEaires
publiques.Ainsi, lorsqueI'évêquede Tours signalela
destitution du patrice -Agrícolaet la nomination de Celse, les raisons de cette
désignation pour lui sont évidentes; il avait des connaissancesrhétoriques, mais
surtout il s'agissaitd'un expert dons la science du droit
<<Ctim lutem
Gt4Tttbcbramnus wx
wgnltnz panemi,
sicut fratíis
sui,
obtenuisset,anata AgmecoolapaLíicio, Celst4mpatriciattis bottod dotlatÀt,
sn HlfiozmÍly, 46, P. 181
r')
r'3
s14 l::lbtoiws
'q, 4$,
pp. 2Sn-258
-. <<Debittc ülm notam inlbctam
co4oTi occnbn milita atlctoTitaLe
ualent, ad Marcouãjam nÚtlam, qmm Cbariberttlnsru nimium diligms in locosentis toro adsciueral,
Íugtt. Qual libetiter eum coUgens,plouocal equolumqtiemehomm d©utal essecustodem.l-littc iam
obsessusuatiitah ac síQeüiae deditus, comiLaLtlmanUI stabulomm ; qtlo accWto, nlttclos deficit
ac
posWoüt, inljjatilr t;aütate, hxuTia dksoMtur, ctQidiLatesuccendituret in cailsk patrottae ahm uls
priori
s buc illticqtle ddutllr>>.
5x5 l-ibtoins
('3
r
\T1,
33,
pp.
'L28-'L29
: {{..'!Mdohs
[u7zc et Secitllditlns
cum
nge babebali
nr ; eram
s16llãd., p. 'L29 . <{Sed Semtüiniisplemmque bgationemipil:>et'atoua nge miss s intulit, cl ob boc
iwtatitia
su17©set'at ac notttultla cottLra ratiotlem exencebat )>.
r
779
r
magna
andem uLerqlle scpims et mtodcis inb tus litteTis )}.
úmm procenlni statK, in scc»ralis ualidtim, bcett.w robustum,
ix pedis
tt+midum, in reQoBsis q)OTtlni{ z, iuíis ledione pei-ittimi )+xn.
La cour mérovingienne ne peut pas être considérée une simple
maisonnée gem)anique, sur la foi de quelques titres d'origine germaníque, comme
m7amirózZ#í
et íe eiraZwr.
Le Pa&#wa7n'était pas simplement une grande maison, une
résidence, il était aussi et peut-êüe surtout le locus du pouvoir politiquest8.
11 ne sufht pas, bien entendu, de trouver quelque bois le mot <<public.)>
dons les sourccs pour afHrmer que pendant la période mérovingienne le pouvoir
royal n'était pasconsidéré comme le prolongement desbiens privés du prince. Le
fHt qu'il y ait de nombreuses références dana les sources à des institutions
romaines et à des teimes romains désignant une sphêre du domaine public distinct
de celle des intérêts privés des souverains pourraient éventuellement recouvt.ir une
réalité radicalementdiferente. On a souvent at:tribué aux Mérovingíens une
incapacitéataviqueà comprendreou à utiliserles notions essentielles
de la vie
politique romdne. Toute la question réside dono dons le Eãt de savoir dais quelle
mesura les concepts eux-mêmes reflêtent une <<
réahté >>pausou moins proche de
celle du monde romain de I'Antiquité tardive, dons daquelleil y avait une
dimension <<publique » de I'action du gouvernement. C'est-à-dure,que le but du
pouvoir royal mérovingien,et par-là même les basesde sa légitimité, ne se
conséquent que les <<mots )>soient en accord avec les <<choses >>qu'ils sont censés
expnmer.
Aucun nutre domaine de I'administradon mérovingienne n'a été I'objet
d'aussi
')
.'3
nombreuses
polémiques
sur
la nature
de I'autorité
des princes
mérovingiens que la fiscalité. Celle-ci a toujours été au cmur des argumentations
sur le caracterepatrimonial de la royauté mérovingienne. Pour les défenseursde
cette thêse, le EHtqu'il n'y aurait pas eu de distinction entre le trésor public et le
trésor privé des rois scrait la preuve que le royaume était dirigé comme s'il était la
propriété de la dynastie régnante. Cette vision de la monarchie tanque, qui n'a pas
complêtement disparue, est en panie le résultat, on I'a vu antérieurement, de ces
passions nationales qui au moins jusqu'au milieu du XXe siêcle ont eu une
influcnce non négligeable sur le débat historiographique. La conhsion sémantique
qu'on retrouve dons les fBTZo/mi,
pcut expliquerencore une boisle prestigede la
thêsepatrimonide. Quelquefois, Grégoire de Tours parlc du <<trésor du roi )>,mais
en analysant le contexte dons lequel I'expression est employée, on peut se rendre
compte qu'il fãit référenceau trésor public. C'est le cas par exempledu chapitre
45 du sixiàme livre, lorsqu'il est question d'une ambassadeenvoyée par Childebert
à Chilpéric pour dissuaderce dernier de prélever dons les trésors du roi Sigebert
pourla
dotde sa file
sn IÜ)/a/af ly, 24, P. 156
5i8Voar à ce sulet, K.F. Wemer, <{la place du Vlle siêcledons I'évolution politique et
institutionnelle de la Gaule franque )>,pp. 173-211,ici p. 177.
780
« Intera legati mgts Cbildebeübi Parisius aduenenint, contestantesCbilpeíico
wge, ut nibil de ciútatibws, qt+asde reúnol)ates sai telLebat,a«etwt aut de
tbesauíis eitts in aliquo Fila?n minxerawt ac ?lo?lmanei»a, 110?1
eqliites, nox
fuga bomm neqtie aliquLd buii4sceniodiü bis auürtt adtingew )pxs.
r'l
r')
On pourrait pensei que Grégoire Eàt référence au trésor personnel du
roi, ce qui n'était pas le cas,car, au début du même chapitre,il afGím)eque
Chilpéric avait arraché de nombreux domestiques aux domaines du Gíscpour les
expédier en EspWe avec sa Rille.ll est fort probable que le souci de Childebert
était d'empêcher à Chilpéric de prendre possession des trésors du 6isc dons les
cités ayant appartenu à son pare. En outre, dans le même chapitre, la reine
Frédégonde parle des <(trésors des anciens bois>>comme synonyme de « trésor
public>>
K ]qe potitis, üà, quicqtiambic de tbesa14Tis
anteTiommi
wgum babere. 'tta#i
bic ü tbesauris blids nibil babetur)W'.
Quoi qu'il en soir, il est vrai que le teime <<trésor » employépar I'évêque
de Tours est parfois assezambigu et il prête à une certame conftision. Dms les
sources mérovingiennes, notamment dons les JlãZo/wf, trois acceptions distinctes
de ce terme se dégigent : la premiêre correspond à la caíssedu trésor public ou
I'aennn#m, c'est-à-dure, I'endroit
conserves :
oü I'or et I'argent accumulés par le roi étaient
«Pt4etivero,qui missaa wgejuüant ad wqtiirendas
ws eit+s,tanta ilt
tbetlsauTisiUus @Perienlnt, qtla?lta nec in $so aeralii publico re$stm
l)oterant
iltuenire
>>
nx
K Resqtte ei[[s lmünus
diT@tae, aerario publico, in qwantum ]@eüt]p] est.
salta i%htae >Fzz.
sx9 Histoims \r\, A5, p. 3\]
: {(Etltn
te?2@sdes ambassadelln du mi Cbiüiebeü arviuêrmt à Talk
l)otlt' inteMin au Toi CbilpéTic de riem ettkuer watts les citas dti TWaume de soft pên qa'iLoccupait, de riett
prettdre des tréson de cela-ci lnur dotei sajiLb et de se permettn de tollcber aios esclaues,aiu cbeuanx,
attx anel.ages
de btzWsoa à tiett d'mti'e }>.
5zü Hbtoit?s
W., 45, p. 3'L8 .«Ne
crqeR.pas, Euerders, qK'ilJ
ait ici Hen des trÉsors des rok
précédenb. . . car il n'J a Tiett ici des tdsors publica )>.
slx 'E:lktoims \X., 9, p. 423 . <<Qttattt ain( serüLetlrs qai auaimt étéeni;qésPar b íoiPour ncbercber ks
biens de cet bomme, ils en décoi+uriwnt de si cottsidémbbs dana sestdsors qu'ik tl'eH aurdentpt{ tTouuet
aKtant dons ks caissesdu tdsorlmblic>>.
iza }lktoins WXX,'b6, Q. Aq4 .«QaatLLà sesriem, ikfuwnl immédiatemeTlt$Ués
et ce qtl'on en
mLmiluajât uerséat{ tdsorpliblic >>.
787
La deuxiêmeacception conceme le lieu oü étaient déposésles diplõmes
ofGíciels,les actos publics, ainsi que les copies des lettres royales
« ScT$ta etiim isto itl wgestum Cbi»etici reis in utn4m scíiniomni pariter
sunt l@eüa ac tuRC ad et4m peruetienint,
guardo, interenDto
CbitpeTico,
tbesaud eiws de Cahxsi Paüsicae urbes úlLa abhti ad e ?idem üiati
SUBI )FU.
<Á'\iba
bic a wÚs tbesat4m delatus volt est lnecumqi4aPZPu lot canuaLuit
all,}ttlS.. . ' >}szA.
/')
r'3
r')
'')
EnRm,le termo « trésor >>pcut désigner aussi le trésor personnel du roi ou
d'autres membres de la Êãmilleroyale, ou encore la dot d'une princessesz.Le fisc,
ou le trésor public, comprenait I'zze/an#av
et les <<archives)>royaux, mais pas les
biens personnelsdu roi. Dons plusieurs événementsrelatés par Grégoire de
Touro, il est bel et bien question d'un trésor public qui ne se confondait pas avec
les biens personnels des princes. Le cas de I'évêque Eunius, ambassadeurdes
Bretons, est un exemple. Empêché par Chilpéric de rentrer dons sa até, il aurait
été entretenu à Anvers, et Grégoire le dit clairement, aux oraisdu trésor public
<(...ad ciútaten} stlam wgmdi non pemlsst4s,t&tA?tdecamspasceret14r
de
pt4blico,a wgepraec@tl+mGst)Ém.
L'évêque de Tours mentionne par ailleurs le cas dc certains personnages
dont les biens ont été versés au Riscaprês leur moftu7. ll est question aussi du roi
Clotaire, qui a imposé à toutes les églises de son royaume I'obligation de verter la
troisiême partie de leurs Fruits au 6ísc
su
listoims'bk, \9,
Q. 5\2
. <( Cescboses I'éuêqlte neptttles
der, carnes êcrits ont étédécoltueü àam
ün tdsor d mi Chbéüc, t-étltisdanaun dosesécdns,et ils hijmrünrmt
(à Cbildeben)lonqueafãs
I'asassinat de CbibéTicbs tHsorsde ce demierfu n enbt;ésde la uRNade Cbebs, qui appartietttà la
até de Paria,l)ourlui êtn nmis».
sl\ llisLoiws\X,'3q,
p. 4:49 .« 'Ce Mle tl'a pas été al)portodu tTÉsordu toi etpettdattthett desannées
LL«''j'mds été«. úgi«"'. . . ».
'u }:listoiws'{,'\4,
monilibus
p. 2aB .« Numqtiid
tlon erant tbesailri lz#erti anjo, aWettto, la»dibus praeciods,
wl t'eliqnis im])erialibus omametltis ?l} , 'l-lisLoiws \n., '3'S, p. '3qG . <(Post baec nana,
adpmebensopiieroli tbesailm, Lam vestimenta unam mliqms specics,t;el ex sirico aut quommqKeuellere
inuettin potuit,
tbesaKfns )>.
igtte cottsumPsit>> , \-!istoiws \N,
2R, p. 'L(© .«Detalnat
ettim secílm magros
52ól:blrüzhf V, 40, P. 248
5z7l:Ü/oÓrf 111,14, P. 112 : rr.Q/raha!Peca, f eÜf#íra m Üüzef// /JP; liam
295 -. <<. . .s»rüum exataút, nsqttc eimjtsco conlatae sant>> ,}listoiws
eonlm taco conlataesunt>>.
{82
\N,'L3,
J VI, 28, P.
Q. \4b . <<Rfs taman
,'n
p'''\.
''b
<<Debique CbhtbacbatiKS mx indixerat, ut omties eclesiaewgni sui temiam
paüettifntcttitlmftsco dissolwwnt>É".
Grégoire de Tours n'est pasle seul auteur dont les écrits contiennent des
n'étaent pas
exemples oü le 6ísc et le trésor personnel. du roi mérovingten . l.. ..'. ;l ..].
identíques. Chez Frédégaire,on retrouve également plusieurs exemples oü il est
f''q.
''1
question d'un trésor publica'9
r'l
11 reste néanmoins
à savoir si le mot <<Gísc>>tel qu'il apparaít dana.les
sources avait réellement la signification d'une caíssepublique distincte de la caísse
f:l/fzoimi illustre mleux
,'3
personnelle des bois mérovingiens. Aucun passlagedes
. L-l= n - nHnnn
I'existence d'un trésor public indépendant que celui oü il est question du mariage
de la fille de Chilpéric et de Frédégonde avec un prince.wisigoth. D'aprês
(;régoire, la reine Frédégonde aurait. essayéde convaincre les Franca que les
trésõrs 'qui composment la dot de la princesse n'appartenaient pas au trésor public,
mais à son trésor personnel
:<lqe l)oütis, üri, qnicqnanzbic de tbesaHTis
a?iteHomnz
wgum baben ; oninta
Bati qual cernetisde mea proPTietate obl(úa sunt, guia niibi HbTiosissitntlswx
oit+lla laí@tHS est, et ego lionltnUa de }T®ão co gagati hbow et de domibHS
inibi
cottcessis tamz de fmctibus
plHTinia wl)arati.
Sed et uos t)knlmqtie
me
nzi4Tieíibus
uestHsditastis, de quibtls st4Htisto qHaenntlc coruni üdeüs ; ?iam
bic detbesai4ris
publicasnibil babett4r)$m.
La réaction néW.tivede la foule Faceau grand nombre.de biens qui ont
été attribués à la fille de Chilpéric mostre qu'il y avait une rêgle d'apt-êslaquelle les
princes ne pouvaient pas utiliser les biens du fisc comme s'il s'agíssaitde leur
propneté privée. Les lusti6lcations de la reine devant ses sujets est par ailleurs un
Z;;;i'ã:'l:;
;.iã.li,l:
d.:ép'«'l-.
r'édég-d.
«'«,"i'
p"n'l':?f.;r
.!
son
trésors du mariagede Rigonthe n'appartenaient pas autrésor .public, mais à
trésor"personnel si cela n'était pas motimde scandale.Tout cela ne veut pas.gire
que la période mérovingienne n'a pas connu de conhsion entre les biens publica
5z8F:! üz'wf IV, 2, P. 136
zn Ftêdêg;ake
[V,
21., p.'L29
. <{.'\t]tzo
7a ngtzi TbeKdetici de conmbinia .pliHS timcitur
tzomell
)gebertils. ct -Ae©b patricim, nula cubo eHantibas, imtiga Bmmchilü, bgdus inti4cetur, tM
Lantuincttpiditdkinstincb,t+tJacKlütem
elasjucKSadsumeút
)>, Vti:üê8?weVq, c. l\, P \SG\
«''De ülZ
et (4xb jud qHodbabuerat CI)mtbariHS ei nstallrawptaeci»t,
quod Ksq#eriem obetusSKi
Btgcdum digtietah et ®esplanlntis dieta Tido cllltopostjelicitn' tetiuil».
sm Histoiws
\J\=, 45, p. '3'L8 . <<Ne croyeR.Pa, guerviers, qu'ilJ
p'É'édm" \.Kt'«
ait ici rim des trÉsors des Pois
à"' ""; "o.R...- m'h.';.pãÜé'é, .«b ''ünÜ'i"'rriT.'.f:l'11T:=!.!;
=::='.=Jl==:á.T!=,n..'==qpüH=nh=:AGIR
jait beatlco@ depdsmts, auec lesqxelsj'ai comPoséce qae polis ug'\deuant
trésorspublics
>>
.
)
\
783
voas, cariLn'Ja
riett ici des
et les biens personnelsdesrois. La proximité géographiqueentre les deux trésors,
qui se trouvaicnt dons le Panais,a dü safesdoute facilitem des éventuels amdgames.
De la même façon, des fonctionnairesvéreux pourraent confondre les biens du
Rtscavec les leurs, d'autant plus que certames rêgles s'y prêtaient. Unc pratique
répandue et légale sous les Mérovingiens,
au moins en ce qut concerne
I'administration locale, prévoyait qu'une partie des impâts prélevés était ainsi
appropriéepar le fonctionnúe responsablede leur prélêvemcnt,en forme de
rémunération, tandis qu'une nutre perde allait au fiscs3t.Malgré tous les éventuels
amalgames, et c'est bien cela qu'il faut se rappeler, il y avait dons les esprits et dons
la pratique une rêgle de séparation,qui s'est manifestéepar exemple três
clairement dons la réaction indignée des Francs lors du mariage de la Rille de
Chilpéric,
ainsi que dons le discours
de Frédégonde
pour se JustiGíer.
En poursuivant le récit sur Celse, nommé au pat:riciat par Gontran,
Grégoire de Tours indique qu'i] s'est révé]é d'une cupidité te]]e qu'i] con6isquaitles
biens des églisesà son profit personnel
K ...cni tanta dãBcQs babencli clQiditas enitit, ut sa@ius aecbsiantni ws
aqerens suis ütionibi.{s silbiugamt. Nana cnni andissel qlladam úce lsúae
plx$betae bdionem in aecksia b$,
dopntm
et agn.tni ad agem
ix qtia ait:
'Vae
coPolant tisqt4e ad temiixuni
bis qni coniaRgultt
hci',
excLapiasse
Jertur : lltcongntae boc ; uaenzibi etjlliis pneus'>PZ.
La réaction négative de Grégoire montre une bois encore que ]a
confusion enfie les biens privés et les biens publics n'était pas considéréecomme
quelque chose de normal. C'était une anomalie que les clercs n'ont pas hésité à
combattre, surtout lorsque les malversations concemaient les biens ecclésiastiques.
L'abondance d'exemplesde séparation entre le trésor public et le trésor privé des
princes ne signifie pas que les historicns qui ont soutenu la thêse de la <<royauté
pata.imoniale>>ont volontairement négligé ou altéré les événements pour que leurs
conclusions soient démontrées.Tout simplement, la dimension anecdotiquedes
récita concemant les rois mérovingiens, par tour ce qu'ils montraient de la cruauté
5sl La même chore se passait pour les amendes : J. Dudiat rappelle qu'au moins en
Baviêre, la personne choisie par le comte pour tendre la justice recevait un neuviême de la
valeur totale des amendesen guise de íémunération(L
'3
'3
'n
'']
Baz'.2, 15, até pm[)urliat,
]-,ef
.P#a//a?i.p//ó4l7xQp. 120, n. 205). Le reste allait en partie à la petsoime lésée et en partie à la
royauté, dons le cas des jugements entre particuliers, ou en totalité à la royauté, dons le cas
de manquement
à des obligations
pul)leques,
en particulier
Uedui///z2 é cgzaóü,
t. 11,p. 290, até par J. Durliat, lzf#
militaires(G.
certainement pas de cela qu'il s'agit ici, mais de I'appropriation
,st }listoiteslV,
Waitz,
Dea/íage
a//ref.pwóagxeK.
p. 120). Ce n'est
des biens ecclésiastiques .
2\, p. \SG . <(ILdeuitlt ettsuite d'Hne leite ct©idité que souuetttiLratüsait
bs hem des
Êgksesl)Olti' les cot$sqzter à sonptn$t. Ott raj$oü mime qn' Wanl enLend lim ilnejois dais une égkse b
uersetdt{ propbête lsate dana leqilel ceLlli-ci dit : 'M.ahetlr à cear qllijoigmenl bs maisotts aio( maisons et
rétl?lissetLtles ct)alas aax cbal@s,jusqu'ali
bout dK PQS !', iLse serait écdé: '(:'est incottHm ; mabeur à
moi et à mes tk !' }>.
184
et de la soir de pouvoir
de ces personnages, a EMt oublier que les dérives
autocratiques ou I'ambition personnelle ne sont pas forcément incompatibles avec
une administration publique censéede surcroit agir au nom d'un intérêt supérieur,
distinct des intérêts privés de ceux qui gouvernent. l-.a conhsion entre le Riscet les
biens des róis chcz les Francs est en grande panie un mythe romandque dont la
vigueur a dépassélargement les limites du fIXe siêclesss.Comme pour les autres
domaines de leur administration, les Mérovingiens ont su utiliser à leur proRít un
systême fiscal géré par des foncdonnaires et des curvesformées aux méthodes
/'3
ro mâincsss4.
53sDes auteurs comme HI. Pirenne avaient soutenu un point de vue contraire, mais ses
idées sont restées sons écho. Pour Pirenne, la conservation de I'impõe romain et du
tonlieu était la sourceessentielledu pouvoir des boisfranca (H. Pireíule,« Liberté et
propriété en Flandre du Vlle au Xle siêcle», p. 522-523).La royauté,dit-il, n'a pourtant
pas un caractereaussi privé qu'on I'a soutenu, et le roi distingue sa 6oí:tuneprivée du 6tsc
public(H. Phenne, À4aóa/e/ e/ CZaxú/aK//e,p- 34). Plus récemment, I'hypothêse d'H.
Pirenne a été <(revisitée >>pm.des trawauxqui ont mis en reliefque le systême6íscalmis en
plane par les Romains avait survécu aux invasions et sei.vait encore aux besohls des rois
mérovingiens ILa bibliographie à cet égard est nombreuse. On compte les travaux de J.
Barbier, <{ Panais et 6ísc à I'époque
'')
cmolingienne
: Attigny
)>,pp.132-162
; du même auteur,
<(Aspects du fisc en Neustlie (Vle-Xe siêcles).Résultatsd'une rechercheen cours )>,pp.
129-142; d'E. Magnou-Nortier, il y a le livre intitulé Fa/ e/.,#c/ZB/él
Recgemóei
í//r /émZw/zadef
óe//r.Feria/zxeá
cgfZér Fxu//cxd# 1,'7/ea JXê izêcú; ainsi que les articles <(La gestion publique
en Neustrie : Les moyens et les hommes (Vlle-lXe
siêcles) )>,pp. 271-320 ; et 6malement,
<(Les l)ageHiaf.
notables et 6ermiersdu Híscdurant le haut moyen âge )>,pp. 237-256; il y a
aussiles conüibutions de W. GofEm (<(Old madNew in Merovingian taxation)>,pp.2132Stà et de ]. \)uó\at (Les.Pnaizwspubliqtles
deDiocbtien aio( Camlilz$nlsà.
'''')
'3
'3
'3
r']
ss4Voir J. Durliat, lzr#/z xc?f.pw&Z'grei,
p 98 et sq. Sur les critiques à I'ceuvre de J. Durliat,
voir suHout C. Wickhaín, <(La chute de Rime n'aura pas lieu )>,pp 107-126. Même si
I'ouvrage de J. Durliat a été I'objet de nombreuses critiques, dont la valeur mériterait une
étude à part, I'idée Fondamentalequ'il véhicule, c'est-à-dure,que les structures fiscales de
I'époque romaine ont survécuaux invasions, ne me semblepas avoir été temie par ses
détracteurs. Volt aussi ]'ouvrage récent et érudit d'A. Stoc]et, oü i] met en évidence la
continuité du tonlieu pendant I'époque franque(A. Stoclet, /mm ef aó a#v/ /eóxeaÜ.
La
survie de la distinction romahle entre le trésor public et le trésor privé des gouvemants ne
signine pas que le systême 6íscalen Gaule est resté inchangé aprês la fondation du w2/zxw
Fxu//mmmcomme I'estimait pourtant F. Dahn à la Rm du XIXe siêcle(<<Zum
merowingischen Finanzrecht )>,p. 345). L'opinion de cet auteur ne prend pas en compre
'n
'3
'3
'3
que les Mérovingiens ont [rans6ormé le legs romain selon les besoins et les spéciíicités de
'1
siêcle qui montrent, paus que n'importe quelle nutre source du Vle siêcle, le contraste
enfie la 6iscalité romaine et la fiscalité mérovingiemle. La premiêre concerne les diplâmes
[a Gau[e
au V]e
et au
V]]e
siêc]e.
Bien
que
]'origine
romaine
du
systême
6isca]
mérovingiensoft indiscutable,on ne peut pas dureque les taxesétaientles mêmesà
I'époque de Clovis, de Clotaire, de Chilpéric, de Gontran qu'à I'époque de Dioclétien et
de Constantin( Voir W. GofFw <{Old and New in MerovingianTaxation)>,p. 213).
D'aprês W. GofE® ce sono surtout deux catégories de documents du Vlle et du Vllle
d'ímmunité -- des documenta royaux qui interdisaient aux agente du roi I'accêsà certains
domaines 6oncierspour collecter les impâts ou pour exercer les 6onctionsde justice -- et
la deuxiême catégorie de documenta, les registres des domaines lalques et ecclésiastiques.
De la lecture des diplâmes d'ímmunité du Vlle siêcle, il ressort selon W. GofEm que leur
IB5
Les partages du royaume
On peut en tout état de chosesafflrmer que derriêre la survie de la
titulature des honneurs et des institutions romaines au Vle siêcle, il y avait .une
notion selon laquelle la fonction du pouvoir roya] n était pas de servir les intérêts
personnels des souverains, mais I'w##Zm .p#&&óu,dont le ,sens .on essayera de
comprendre dons les pages qui suivent Aucun autre phénomêne de I'histoire
mérovingienne n'illustre mieux la survie de I'#d#üf.pwó#anque les partagesdont le
7r2zz//a7
1%u//ramym
a été I'objet durant le Vle siêcle. En sachant quellc logique se
tmuvait derriêre les partages,il est possible de mieux comprendre ]a sature de ]a
royauté mérovingienne et les idées sous-lacentes à I'exercice de I'autorité royale.
ll
Vle
slagit donc d'essayerde déceler une logque politique dons les partagesdu
siêcle, et par-là de montrer I'existence dons le m2zl//aP
l u//ra/7/mp
d'un décalageentre
la sphêre des intérêts privés des souverains et celle des <<intérêts publica >>.Et de
montrer aussi que I' ##zaip ó#aan'a pas touJours eu sous les Mérovingiens le sons
qui lui était donné par les évêques.Tel est, du moins, I'objectif essentieldes pages
suivantes.
« Defutlcto i@tt4r Cbbdot;echo wÚ,
quaüor $1i Bílis, id est 'TbeKdoricKS,
:blodonieTis, Cbildebeübt+s arque Cblotbacbaíit+s, mH?iumBílis ac(4tanl et
anta' se aequa hntia diüdí4mt»sss.
Le premier partage du m2/y//#v1; u//rom/pzdont Grégoire de Tours Eãit
mendon dons le Hziü/wi, est celui qui a eu lieu aprês la mort de Clovis. Ses quatre
Rtls, Thieny
(v.484-539,
Clodomir
(v.495-524),
Childebert.(v.497-558)
.et Clotaire
(v.499-561), ont chacun obtenu une partie du royaume. Selon l.expression udlisée
par I'auteur, il se serait agi d'un partage aeg a &z óa, à <(balance égale »m. La.même
expression revient dons le récit de I'évêque de Tours lorsqu'il est quesúon de
vocabulairecontaste vivement avec celui des immunités tomaines: dms ces derniêres,
nulle part les taxesseraientinvoquées; il s'agirait surtout de libéter les béné6íciaires
des
immLmités de toutes les chmges publiquei (lb2., p. 219.
ss5 Histoiws \l\, 'L, P. g1 . <(-.4pàs b décêsdK t'oi Clotü, ses qwatrejtk, c'est-à-din,.T})ferry,
=lodomi,, Cbitdebat et Clotain, reclieihtlt sotl nDaume et k pattagent enLn etu etl Lettatttb balance
Eçab>>.
sb6Histoires \\l, 'L8, P. \'L9 \ {(Qübils i tedech, CblotbacbaÉHS,
ascetzsis
equiülms, absmssit,pafü
pndens
de intedectiolle ncPotum ; sed et CbildebeNbm
.blodomeru enter se aeqtla lance dtimentnt )>.
186
iK subuüana
concessit...}\i
qaoqae íeHnttm
r')
')
'3
I'assassinat
par Clotaire et par Childebertdes Gtlsde Clodomir, mort durant la
guerre conde les Burgondes. Aprês le meurtre de leurs neveux, les Gílsde Cloüs se
sont partagéle royaumede leur frêre tenant la balanceégaleentre euxT. mais
/')
'']
,')
í'l
r'3
'3
Grégoire laisse entendre que Thieny n'a pas .bénéficié .de ce partage. lldevenu
est à
nouveau question d'équilibre dons le récit de la successionde Clotaire,
seul roi desFrancs de 558 à 561. Aprês sa mort, I'un de sesRtls,Chilpéric, a voulu
accaparer la plupart de I'héritage paternel. ll s'est empressé de prendre possessíon
du trésor royal et de Paras,prestigteuxcentre politique du royaume,oü Clovis était
enseveli. Ses frêres s'étant associés contre lui, ils ont procédé, ajoute Grégoire, à
cette
un partageéquitabledu royaumeu'.Bon nombre d'historiensont interprêté
équité comme la preuve la plus éclatantedu caracterepatrimonial de la royauté
mérovingiennes'.
Contre I'argumentation présentée par les partisans de I'approche
r')
''3
r')
pat:rimoniale, i] y a ]e fàt que ]a succession royde chez les Francs ne s'est pas
toujours Ente de pêxeen flls. Les chroniques du Ve et du Vle siêcleabondent en
situations oü le partage du royaume entre tous les héritiers males d'un souveraín
ssn Histoit?s [y,
22, PP. 'L5A--'L55 : <(Ex mox Paddns i gnditnr sedemqtleCbildeberth n#s
)ccttpat ; sed tiotl' dta et boc lictltt posse(lerá, liam cotililttcEtftuttts etils ei tn e)arde Tllpulerlmt, et stc,lttter
')
r')
'')
ie bii quattor, id est CbildebeNbm, Gmtbramnm, Cbi4)elims alque Si8»erüus, ditpisionemk@timam
{aciuR{ )>.
5s8Certains auteurs comme I'abbé Le Beuf. ont vu dons le temae mexa ZzH/zb
la preuve que
les pal:tages mérovin#ens obéissaient à une logtque géogmphique, selon laquelle les
territoires obtenus par chequeprince étaient équivalentsdu point.de vue de I'extension
teta!\\olàAe
q. Le Sede, Dissertation dons laqueb
on ncbet'cbe d@tlis qHel te/?Ps b bom de Fratzce a
'3
Ê m Ksagetour désigturme poüon des gat+lu, I'étmdHede ceM portion aifú àhommêe,ses
''1
''1
85). Cette idée est par ailleurs le point de dépaa de la thêse de Fustel de Coulanges,pour
accnússemmts
et su plm mcimnes diúsiotts dQuis I'établbsemm de la monarüie jrmçaise, QP. B4-
qui le royaumeà I'epoquemerovingienne
était un bien privé des souverains,
un
'n
'3
'3
patrimoine, qui se tlmlsmettait suivant les rêdes otdinaires, pouvant même être léguéepar
testament ou par simple déclmation de volonté(N. D. Fustel de Coulanges, l-.a ,max.z/ró/e
Jznwgwe,
PP. 6'i9-651).'D'autres historiens, par contre, ont eu souvent le plus grand mal
à
Dana
volt une quelconque cohérence dais les arrangements territonaux mérovindms.
')
ÓÜ/a/:ígwe
de b linn//ür Oatu en 1907), A. Longnon [éfüte vigoureusement I'idée d'une
'3
'1
')
'1
'1
'1
deux ouvrages,Gág/tl0Áue
de b Ga é a 14e í#rú(publié à Pais, en 1878),et .4/Zn
logque geographique
des partages
'mérovingiens,et il met ainsi en échecI'un.des
aíguments principaux de I'approche <(patrimoniale)>de la monarchle tranquel U se
démmque des idéesexprimées par I'abbé Lebeuf en montrant la discontinuité territoriale
des domaines hérités par les 6Hsde Clovis. A. Longnon fait remarquer?non sons un
cenain étonnement, qu'à la mort de Clovis, les [erritokes de la Gaule qui appartenaíent
aux Franca avant 507 ont été partagésd'une façon plus ou moins réguliêre, tandis que
I'Aquitaine,.conquise aprês cette date, a été morcelée entre tous les hédtiers sons rmson
parente. À son civis,cela ne peut avoir qu'une expjication:.si dlacun des 6Hsde (covis a
voulu béné6ícietd'une portion du territoire aquitain, c'était à cause de ses <(vigiobles
Eameux)>(A. Longnon, Gá:gr@ó;edeZzGa é a We nêaútp 90). Ce serait donc le goüt du
vm et non une quelconque logtque géographique ou politique qui se trouverait à I'origine
du partagede 511.
787
''1
n'a pas lieu. Le roi Ragnacarius,par exemple, est reconnu en tant que tel par
Grégoire de Tours, mais pas son frêre
«Atib
üücttlm
cemens exercia m s
nz,fuga lahPaiat,
sedas exeldtumz
conprabe?lstlsac bgatis l)oskUumi mattibt4s itt coTtq)ectuCbbdovecbi tÍlIa ciini
V,icbaíio.Fato suoperdlnetnn$an
.
Chez les Burgondes, au moment de la mort du roi Gondebaud, c'est son
6llsSigismond qui lui a succédéen 516 : le royaume n'a pasété partagéentre celuici et son frêre Godomaruo. Le troisiême livre des chroniques de Frédégmre
.'3
'')
sulBêre qu'il soft devenu roi par la volonté de son pêreu:' Vens 523, 1orsquela
Eaussenouvelle de la mort de Thieny est anivé à Clermont, c'est envers son demifrêre Childebert que les habitants de la até se sont toumés, au détriment de son
RHslégitime, le prince Théodebert
<(Cuni at4temiadbt4cTbeadoticus in 'TboTin$am esses,Aít;er7tus soln4it, el.lni
'')
intdectum fuisse. Arcbaditls
r'3
Cbildebeübt4m
<<Dum
intitat,
qtlaque, unns ex smlaloTibwsAruentis,
ut wgonem
baec agewtlttlr
tnlllciat
ilha
debmt
acc$ew )PZ .
r Tbeodeberto, ->atmni
sllumi gratÀter egrotare,
et ad quemnisi uelociustmQnamt, ut etim inue?liwtúwm, a l)ateus seus
excluderett4r
r')
')
'3
r'l
,'1
'')
'1
'1
''3
'3
}ion mdiwt
)Pb .
Seul le soutien des leudes,qu'il avait gagnés par des présents, lui a permis
d'être le successeurde son pare
< Co?lsi4WeTttes
atltem CbiUebertbns et CblotbacbaTius contra TbetldeberLltm,
'')
'')
''1
''1
et ilLtra illuc
egnttm Bílis aqmt
uoLuelunt, sed i
nntneTibus placatis a koübtls
st4is
deÍensaLnsest el in ng?ttlm stabllitus )PU.
La rébellion de Chramn et ]a mainmise de Chi]péric sur ]e üésor roya] et
la até de Parass'expliquent peut-être par le Fãit qu'ils craignaientd'être évincésde
la succession royde loas de la mort de leur pêxe Clotaire. La prise de possession
539lÍh/aZwJ11,42, P. 92
540HzíÜ/af 111,5, P. 100 « lgtLur mortuo Gundobcüo, wgltum eitls Si$ml+tldllsjiliiis obtetulit.
.»
54i Frédégaire, C18m/zq ar, 111, 33, P. 104 : ír (; #de&aüz.,#&wJ Sz@,mmz#r l@ld Ge az/e//Jzm
óem mZb.Q//a/n/zda
z a.pa/rü íxózühaürü n2/zam...». D'aprês K. Binding, Frédégmrea
tenu cette
inEormation
M«Ü«,'ó, -l.
de la chronique
de Mmius
1, p. ':5, n.779).
542/:ÍÜÜ/ J 111,9, 106
513l:ZÜ/a/mx
111,23, P. 122
544/üd, p. 123
788
d'Avanches(Dm
Z'#
//zücÚ-ro,ma zlage
'')
''n
des trésors royaux n'était pas toujours concomitante avec la prise de possession
du royaume.Lors de la mort de Caribert,Gontrana accaparéla plupaí-tdes
trésors de celui-ci, mais il n'a pas prós possessionde son royaumeus.Ces
r'3
r'3
événements n'étaient pas les exceptions à une t'êgle selon laquclle le royaume était
chez les Franca un patrimoine qui se transmettait de pêxe en Rils, mais plutât le
digne que cette rêgle n'existait pas. La formule employéepar Grégoire de Tours,
selon laquelle tous les enEmts nés de róis sont appelésprinces royauxw, doit être
considérablement nuancée : le droit de succéder au roi n'était pas garanti
automatiquement à tous ses fils. Si tel a été le cas en 511 et en 561, c'est parce que
les Mérovingiens avaient trouvé un arrangementqui pouvait, selon ce qu'ils
r')
Í')
r'3
'')
'')
croyaient,maintenirI'unité et la force du mZ/v//#7
F/ //rama,non au nom de
quelques convenances personnelles, mais pour la survie de la royauté franque.
Un nutre argument mis en avant par ceux qui soutiennent la logique
patrjmoniale des partages est que les mêmes rêgles qui présidaient les partages des
biens privés concernaient aussiles divisions du royaume parmi les fils du roi. La
loi Salique établissait que le droit d'héritage des biens parentaux revenait 2ux
enEants,et dons le cas oü ceux-ci n'existaient pas, au pare ou à la more du défiint.
Faute de parenta, c'était aux frêres et aux soeursdu déftlnt, et ensuite à sa tente
matemelleet à sa tente paternelleque revenaitI'héritageu7.
Pour les biens
mobiliers, les femmesn'étaient pourtant pas excluesde I'héritage.En ce qui
concernaitla torre, pm contre, la loi Saliqueleur interdisaitle droit d'hériter de la
moindre parcelle, privilêge qui revenait exclusivement aux males. La terre,
symboledu pouvoir dons les sociétésgermaniques,était un atout de la ligne
,'3
''1
'3
'')
'3
r'l
patemelle. Le royaume aussi était tou)ours pat'tagéentre les Gílsdu roi, les femmes
en éunt exclues. Néanmoins, en ce qui concerne le droit privé, dons la pratique,
les alleux se transmettaient en ligne masculino et féminine. Les parents avaient
donc la possibilité de tester en faveur de leurs filões.Au sem du ménage,I'épouse
conservait donc la jouissancede ses biens propres, hérités ou acquis au moment
5ASHistoires I'V, 26, p. LS9 -.«Q.uod cernemrex, ait: 'R.ecLitlsest etlim, ut hi tbesanripüies me
babeatltt4r,quaml)ostbmc, qliaei tdigneger?zlaümei tonta adiül'. Tuxc, ablatis multo, patick wlictb,
\ htitlsi eammotlaslbitio dista!auit )>,
s4b Histoiws'{,
2n, p. 22]-.
<( ... reclamam pl:utima de wge coQit ac dicen, qnodlilii
eilts wgtutm
cadete notapossint, eo quod matei eonlm exfamilia MaWacbarii qtl07üam adscita n@s totlttpl adisset,
i8?foram, qtlod,praeteY'12zksis
xtlttc gettcribusjeminamm, n8b uocitatttur libeti, qü de nÚbu.sfuerant
procnaü>> qx... tese mit à racontertotltessobesde cbosesal+ sÜel du mi et à din qKebslik de ce
dernhr ne l»nuaietit occiOerb tUaume parco que btlr mên appanenait à la domesticitéde jet{
Magltacaiw lorsqtl'eLbfut appeke à pétiétwr dons la coucbedu roi ;il igltordt qtl'on cQpeLleftlsde mi
'3
ceux qü ont étêPtocréesPar desrok satls menircompre désormds de lajamib
desfemmes)à.
s4n Pactual.e$s Salicae, VXX, QQ. 222.223-. De alodis. 1. Si qüs mort4islueri etftlios tlotl
dimiseTit,sipater, si matei sna si®eduerit, ipsa itl benditatem si4ccedat.
2. Sipater aat matei 10 fuerit
etlratmm aul soromm dimiserit, ipso in benditatem sucmdant. 3. Si isto tlon jlledt, ttlnc sarar matTis in
bemditatemsuccedat.
4. Si uemsoronsmatriz notafuerint, sic sorores
patris in benditakm sucedattt.
5
E.t indosi palris sorosnonjuerit, sic de illis generationibns,
qücamque
pmúmiorIrei.it, iLlein
bereditakm snccedat, qü exPatertto gettewveúunt.
789
r'l
du mariagew. La possibilité pour les femmes d'hériter du domaine foncier était
d'ailleurs prévue dans un édit de Chilpéric établissantqu'en absencede mole, les
Rillespouvaient hériter de la terra à la place des collatéraux
.{Simili modo placuit atql.le conueBit, t4t si quicumque üciltos babas antjilios
aütftlias post obitu#i snuni sl@erstitasjueTit, quanidit4
jllii adtiixetint, tma
r'3
r'3
babeant, sicat et Im Salina babet. Et si subidojtlios d(®ncü fuúnt, jtlia
:imili ntodo acci»alta tinas tPsas, sicut etjtlii
si siú fuisseltt at4t babaisseRt.
B.t si moütur, frater ahn stQerstitutusjuwit, .bater tmm acc»iant, tlo?l
icini. Et souto frater nioriellsfrater Bati dewlinqnerit st$emtttem, Lunt soros
ad ten'a ®sa accedatpossidenda)#n.
r'3
Or, les rêgles de succession dynastique ne prévoyment nulle part .le droit
r')
pour les femmes d'êüe à la tête de la royauté, même si, à quelques reprises, les
r')
avait donc, sous les Mérovingiens une différence fondamentale entre la succession
des biens privés et le partage du royaume, et cela montre que le droit public n'était
pasun simple prolongement du droit privé
r']
')
Conscient des limites de I'explication patrimoniale, M. Rouche est allé
chercher dais la tradition germanique une explication pour les partages. Selon lui,
la succession de 511 était une condnuation des coutumes matrilinéaires de
I'ancienne Germanieui. De même, le partage des territoires de Clodomir, en 524,
r')
femrnes ont exercé une influence prépondérante dons les afEaires politiquessso. ll y
6ormerait
une combinaison
de deux costumes
germaniques
ancestrales
: la Zaa/íZP,
qui accordaitI'héritagedu roi déftint à sesfrêresplut8t qu'à sesfils, et la
succession mata.ilinéaire,qui excluait Thierry, par sa condidon de demo-&êre du
déhnt, de tout droit à l;héritagesu. C'est sur le récit de Grégoire de Tours qu'il se
r'l
5ABR. \Ê ]wl, Familk
'3
'n
'a
etpozluoir dalts b mondelrutlc, pp.2:33-213n
549
CZ/#en'a'
edz'c///m,
4, PP.8 10
550Sur les reinesmérovingiennes,volt ]. Wood(<<Roya] Women : Fredegund,Brunhild
and Radegund)>, dons TZe À4e/o&lügzbK
&/ZKda ís pp' 120-139) et N. Pancer(ça/zi.pex/" e/ ía//r
. De Fbotttteut' el desjemmes allxpwmim
,s\ bÃ..Roxxüxe, Clouk, QQ.'55n.3b\ .«Cloüs
temos mét'oútt8ji:mà.
auait dottc Doamqt+eses$1s lü succédassmt,
safes
l)dciserdauanta#. Sil'on aiiaitpraliqaéla hnistO à la matar de Genséric,'TbierU, b.Fls óiné, â@
alors d'aa moins úngt el u l am anrait leal dü nceuoir k title de íei el didger ell laissatil successiwment
-'1
kpouuoir à cbactln de ses gemi-jMs, Clodomir, CbildebeH et Clotaiw. M(üs ala aitrdt été cotLsidéú
:omme utl aHmtltlail à ClotiUe qKede nkguer au secottàl)lax les mfattts dtt madame (l$iael ai{ l)m#tl dK
©elon d'une ztnion arltéheuw'Ê secaraÜng la ütÜtOJut
bofes étaimt
qnasimentlaites,
do»c simulMée Ç:..) Ponr TbierU, bs
en íuisott dK dmit de la mên (Mututecbt)
(. . .) Ce ntour aux collLtlmes
gemaúqnes matTilitlêains auait des auantqes si la successiott
nimait aH derüerlàw
a
ssz/&zd.,pp.360-361
790
qü Hunifdt
r'3
aondepour démontrer I'exclusion de Thieny de I'hédtagede Clodomirsn. ll estime
que la tradition ancestraleétait pratiquementle seul mobile de Childebertet
r']
f')
r')
Clotaire pour le mcurtre de leurs neveux. Néanmoins, dcs índices montrent que
Thierry a en effet bénéGíciéd'unc parcelledes territoires de son demi-frêresu.A
plusieurs reprises d'ailleurs, les héritiers mérovingiens ont Eãilli être exclus par
leurs oncles de la successionpatemelle. L'hypothêse d'un arrangement politique
est plus vraisemblable que celle du recours au passégermanique. Le partage du
royaume d'Orléans entre les Rílsde Clodomtr, comme apparemment le souhaitait
la reine Clotilde aurait pu provoquer un tel éclatementdu m2//apIf;ku//ran/ap
que
Clotaire, Childebert et Thierry n'étaient probablement pas disposés à accepter.
Si les partages mérovingiens n'étaient pas le résultat d'une perception
patrimoniale du royaume, ni d'une quelconque üadition issue de I'ancienne
r'3
r')
Gemaanie, il reste I'hypothêse selon laquelle ils seraient, compte tenu du manque
d'homogénéitégéographique,le 6mit du pur hasard,du caprice desprinces francs.
Rien n'est moins sür. L'existence d'une certame logique dons les partagesne Eãit
pas de doutes dons la mestre oü ces partitions répétéesn'ont pas conduit à
I'éclatement du
royaume
des Francs en nombreuses endtés politiques
indépendantes.Dons le sens contraire, il y a même eu des moments oü il
retrouvait son unité politique. De I'arrivée au pouvoir de Clovis jusqu'au milieu du
Vllle siêcle, le mg m F/u rama a été gouvcmé par un seul roi à plusieurs reprises
et durant environ 72 ans.Même si on considerequ'à partir du milieu du Vale
''3
siêcle,le pouvoir des madresdu palais n'a cessé de croitre, et que le particularisme
régionaln'était pas non plus négligeable,I'éclatementn'a pas eu lieu. Les
Mérovingiens n'ont pas légué à leurs successeurspippinides plusieurs entités
politico-administradves,
r']
'')
r'l
mais un seul royaume. L'ceuvre majeure de Charlemagne,
c'est-à-direla constitution d'un Empire qui réunissaitune perde considérablede
I'Occident européen, n'aurait pas été possible sonscette unité de la Gaule léguée
par la période précédente. En plus de cela, il Faut rappeler que lors du partage de
511, le m2//;/#7l;nw//ramaa été divisé en deux blocs, I'un situé au Nord de la Loire,
le domaine le plus ancien des Franca, et I'nutre constitué de I'Aquitaine
'n
í'l
'')
sss }listoims \XX, \ B . <(Qübus intedecü, CblotbacbaTius, ascettü equitibus, abscesdt, paY'ú pettdens
de intetÍectiotle ttePotum; sed el CbildebeHbils in suburbatta cottcessit.. . t\i queque ngtttlm Cblodometis
ittter seaeqtialattcedithemtlt )>.
55' Le partage du royaume de Clodomir rapporta aussi à Tbierry au moins une partie de la
'1
''1
até de Seis, comprenantla ville métropolitaine,ainsi que la até d'Auxerre et de Troyes.
Une letue écrite en 538 par I'évêque Leo de bens à Childebert montre que la ville
épiscopalede ce prélat dépendait de Théodebert(iliba/oZz 3, 3, p. 437 : (!gaum /?,%pape
admiratus tios Hhria Destracognuscat,qtlod primllm sine imst{ ghtioüdmi
domni IMncijü TiosLri,JiU
uestri,'Tbeudobet'tbi wgts, çüm somtis regti ordenatiotte slll)iecti, iniungetis, at ea, qual anteacto ü17Pom
facto non sllnt, tiiltlc )t'aesetttla mostra aut consttlsllm debeanl txman )> ). Rn oxxlte, à.alas \a. Vve àe
'1
saint Phal, les historiens ont trouvé des índices de I'appartenance de Troyes à Théodebert
jcité par A. Longnon, Gíig/t@,ózb
deü Ga//ó a l,«e a2óü.p. 98 et p. 105, n. 2 ; voir aussi,E.
Ewig, « Die frãnkische Teilung:n und Teilreiche (511-613))>,pp.651-715]
r')
wisigothique. Compte tenu de ces évidenceslil est difRtciled'imagtner que les
partínons'du m2 /vavl;hu//ra/wmpendant le Vle siêcle étaient aléatoires.
r')
L'organisation politique de I'espace
C'est en Ajlemagne à partir du début des années1950?.grâceaux travaux
d'E. Ewig, qu'une nouveUeinterprétation de la géographiepolitique de la Gaule
mérovingienne
a vu le )our. D'aprês
lj:wig, les partages -- ou Te/&#ge# -- qui ont eu
lieu en Gaule entre 511 et 714, et les créations des royaumesqui en dérivêrent -r'3
Tb#ücóe
raient été inspiréspar un <<compromis
politique»,unc
réglementation ad óorsafesaucun rapport avec le passégermaniquesss.
Si le travail
d'E. Ewig n'a pas bouleversé les connaissances à propos des Rontiêres internes du
/'3
/3
f')
r'3
''3
''1
''1
'3
''3
r'3
')
'3
'1
''1
'3
royaume des Francs -- car I'ouvrílge d'A. Longnon n'a pas.perdu de son actuahté -il a apporté une vision nouvelle des mécanismcs de partition territoriale chez les
Mérovingiens. Les thêses d'E. Ewig sont largement acceptéesaulourd'huis«. Le
livre de F. Cardot a aussi contribué au développement d'une approche nouvelle
des partnges, plus ou moins éloignée des interprétations traditionnelles. Elle est
rsuadée qu'i] y avait dons la succession des princes mérovingiens une logique
tenitoriale, c'est-à-durela prédominance des particularités régiondes sur le nombre
d'héritiers. Néanmoins, cette logque n'aurait triomphé qu'à partir de la fin du We
iéde,
\otsque
sa7}s mi
<(à h ménioiw du potluoir d'un bomme se s14bsütueb coltsciettced'tlz regnum
>Psn
Certos, c'est à partir du Vlle siêcle quc les parties du territoire franc?
issuesdes partages,se sont converties en entités durables ayant une personnalité
propõe, exprimee par une aristocratie représentant des intérêts plus ou moins
régonaux. Pourunt, I'affim\ation d'une logique tenitoriale ou politique au
détriment d'une logtque purement dynasdque n'est pas un phénomêne aussi tmdif
quele croit F. Cardot.Elle était dé)àprésentealors queles Hs de Clovis obtinrent
chacun une partie du m2z7//aP l;xn//ra/wm. Prenons I'exemple de I'héritage de nieny
en 511 ; c'étzit I'ancien royaume de Cologne, dont I'aristocratieavait élevé Clovis
sur le pavois aprês sa guerre contra les Wisigoths, accru de.la füture.Champagne,
de Reims et de I'Auvergne. Son nom, TZeozü mi, rappelle celui des bois rhénans du
IVe siêcle: '.['héodeba]d
et Ricimer.Les descendants
directade Thieny ont
continué à régner pendant plusieurs années aprês sa mora. Même aprês le décêsde
ss5E. Ewig, <{Die frãnkischeTeilungen und Teilreiche (511-613)», pp.651-715
55óK. F. Wemer, l.#f o/Üz ei ; apõe//b// mz4PP. 358-361 ; P. Geary, N;züia//mde ü l+u#m.
1,? monde má'pa#@m,PP. 117-118 ; S. Lebecq, -bf a/:lgz#alxu g er P' {l3 ;. 1.N. Wood volt
dons le partagede 511 un arrangementpolitique entre d'une part Clotilde et ses 6Hset
d'auge part Thierry, auquel auraient participé les évêqueset les grands du royaume
(« Kings, I'(ingdom and Consent», pp. 6-29).
m F. ç;uàob \.'eQacee blmuuoir.E.tartes
surI'Atistt'adiemérüútt$etlne,
p. \2S
792
son petit:Gíls Théodebald, en 555, le roi mérovingien qui s'assurede la succession
prend bien som que le Rílsqui lui succédera en Austrasie porte le nom de I'ancien
roi de Cologne, Sigebertss8.Sauf pour les trois derniêres années qui ont précédé,sa
mort en 561, pendant lesquelles Clotaire ler a pu gouverner I'Est, et jusqu'à la Gín
du Vlle siêcle, cette partie orientale du monde franc avait ses propres rois dont les
noms évoquaient ceux des anciens bois de Cologness9.
Le Eàitque les écrivains mérovingiens du We siêcle n'aient eu recours à
des temaes géogmphiquesque dons un exercice de t-hétorique destiné à flatter
certains monarquesm,ne veut pas dire que toute perception politique de I'espace
était absente du m2//a7l;nu//ron/mP
durant cette époque.Contrairementà ce que
suggêre F. Cardot, il n'y avait pas au début du Vle siêcle en Gaule mérovingiennc
une conception patrimoniale du royaume à laquelle s'est substituée plus .tard une
concepdon territoriale. Bien évidemment, nul ne saurait contester la dimension
onnelle de I'exercicede I'autorité politique chez les Francs : la géographie.des
partagesprenait en compte le nombre de princes héritiersuí. Comme I'a souligné
1. Wood, I'un des soucis principaux du partage de 511 était peut-être d'éviter que
Thierry, 6Hsd'une premiêreunion, füt le seul héritier de Clovis, au détriment des
6ílsde ClotildeKZ.(12uoiqu'il en soft, la mise en (puvre des partitions tenitoriales
répondait autant à des enjeux territoriaux et surtout politiques qu'à des enjeux
dynastiques.Le fãit, par exemple, que la totalité de la l;huxaa Ró;#exiü soft revenue
à un seul roi et que celui-ci I'ait üansmise intégralement à ses successeursmontre
bien que les partagesprenaienten compte les susceptibilités
politiquesdes
aristocraties galão-tanques.
Três tât, chequepai'tie du royaume se déGínit,certes, par la personne du
roi qui est à sa tête, mais aussi par sa capitalesõset ses cités. En efFet, à plusieurs
558K. F. Wemer, Lef onW#ex
apu/7//b À4z4P. 360
559Thierry ler (511-533), Théodebert ler (534-54'D, Théodebald (547-555), Sigebert ler
(561-575), Childebert ll (575-592), Théodebert ll (595-613), Dagobert ler (623-629),
Sigebert 'lll (v. 633-656), Dagobert ll (656-v. 660), Childebert I'Adopté (656/61-662),
Childéricll (662-675)et Dagobertll (676-679)
.
5óoPar exemple,la lettre de Théodebert ler à Justinien(EPÚ/aZz-J//í//mzüe,20, P. 133)
{ Id vero, quod dignamiú essesoLhciü, iR qübns pr'oúnciis babitemtls aat qual gentesnostrae dnt, Dco
adiuLon, diciotte stlbiecte : Dei tlostTi mbericoMiam jeliciter subactis 'Tbotin8iis et eonlm proúTlciis
]dqtlidtis,
extiKcü ipsomm [uttc tempos ngtbm, tqorsat;atum ataque gentes nobk Placata m(Éestaü,
;oUa SHbdentibtts edictis ideoque, Deo lmPitio,
Wesigob, ittcolomes qui se Rabis uol:ntlLaLe
própria
,radidemnt, per watt htlm et limitem Patnowiae tlsqtle in oceattislitoTibits mstodine Deo domitlatio
nastro l»mgetur ».
5ói E.
5óz
Ewig, <( Die Frãnkische Teilungen und Teilreiche (511-613) )>, pp.651-715
l.N. 'Wood, <( Kings, kingdoms and consent )>, pp.6-29
sõsVolt A. Dierkens, P. Périn, <(1-esfederm2zae
mérovingiennesentre Seineet Rhin )>,pp
267-304.
793
reprises dana les H;i/a;mi, les m2#asont déGínispar leurs capitales ou pa' les .cités
qui les composcnlm.C'était la reconnaissance
d'unc situationque les princes
francs avaient déjà trouvée au moment de la fondation du mg////mFnu//ram#P.
Les
cités de la Gaule, devant I'afFhblissementde I'autorité impériale en Occident au
Ve siêcle, ont voulu assurerune plus grande indépendanceà leur vie municipale
face à la suzerainetéd'une autorité impériale lointaine. Elles s'étaient habituéesà
être gouvemées de façon autonome par leurs évêques,à garder le plus posslj?le
d'impâts qu'elles payaicnt et à être ]ugées par les leursus. Dons les guerres qu'il a
menées en Gaule aprês la défãte de Syagnus en 486, Clovis a dü obtenir
I'adhésion de chacune d'entre elles, par la force mais probablement aussien leur
permettant de garder certamesde leurs prérogativesm. Lorsque les Fmncs et les
Romains étaient appelés à se rassembler pour prêter serment sur les renques à un
nouveauroi, c'était dons chequeaté que I'évênementavait lieus7.Si une partle
só4Ainsi, dons sa description du partage qui a suivi la mort de Clotaire ler, Grégoire de
Touro précise chacune des pal:nesde I'héritage de ce roi par leurs capítales(F#l/azar IV,
!2, p. \Sb . « DeditqnesonsCbaribeTt})oWHntimCbiUeberth sedemque
babenParisitls, Gtitttbramno
)el'o tegnum C]odomet'isac [etiemcedemAtlri]ianensem, Cbi]pei'im vero ngnKm ChhtaTi,])atTis .elas,
;aüedramque Susionas baseie, SJgibenbo qwoquenglulm 'Tbmderici sedemquebabarenmettsim)à.
Voir C. Lepelley,<<
Avant-propos.
De la até classique
à la até tmdive: contínuntés
et
ruptures )>,pp. $13, ici, p. 6 ; E. Ewí& <<Volkstum
und Volksbewusstein im Frankenreich
des 7. Jahdiunderts : Cz'z&ãcm
PaKwi,D cü i und N;üa )>,pp' 231-273 ; E. Magoou-Notlier,
<<
Du toyaume des a&2bzüx
au royaume des óo owr.l#úaPa/wf, aonzüüi a&&Madans le
royaume franc(Vle-lXe siêcle) )>,pp. 311-344. Sur la notion de frontiêre dons le haut
Moyen-Age en Occident, volt H.-W. Goetz,«(l:oncepts of realm and Erontiersfrom late
antiquity to the eady Middle Ages>>,dons W. Pohl, 1. Wood, H. Reimitz(éd.), TZe
i.raNormatiotl ofFroltüen. Ft'om l-ale AntlquiD to tbe CaelinBans, QP.'l'\-82', et Qus«, \l).
Harrison,
<{Invisible
boundaries and places of power : Notions
of liminarity
and
Centrality in the earlyMiddle Ages)>,pp. 83-93. Sur les vices comme lieux du pouvoir,
voir C. Bííihl, <(Die Stãttender Herrschaftsaustibungin der flühmittelalterlichenStadt )>,
PP.621-640.
5õ5N.D. Fustelde Coulanges,
L3'epuxz'a
.ge/mzlzzz#we
e/&.P#de/:ElzlPzn,
P.493
% Vira Remi@iepismPiRemellsisaifçtor?HiKcmaro, 'L'L, p. 29'L 1<<Eo tempos mot'Lótus
estEgidius,
! successitin primPatttm Romatlottim, qü bahtabanl in GaUik, jtlim eills Sia81iw. M.orttlo ankm
:bilderico, qni ./LimliaMs et Atldegaús ciÚtaks cum silo exeMtu Frattcim occi©amlalque uashmt,
rlladoMcm,
jtlius
eiras, sagaciter Francomm ngnum
snscepit. .Atttto
qünto Cbludolúco ngnattte,
Siagnas, jtlias E@dii, dux B.omattotttm, qui itl GalEis babitabmt, in Stlessioús ciüLate, qtlam paper
eirastenueral, wsidebat >>.
scnFormubs de matatjf, \, 4Ç], p. Gb . <(Dum et nos alia cum consetlsi{procenlm ttostmnlm ttl ngtto
lastro iUo Hhrioso jilio ttostro iUo ngnan pMPemus, adio iubemtls, ut omtles pa@nsis uesttos, tam
Práticos, Romattos wl nliqm tiatioTLedegentibtls, battttin et loas cottgmis per ciútates, ecos et caskUa
:otiHmgatefaciaü, qttatenilsptesetttembso nostTO,inlasLris vetoiUo, caemex ttostto laten iUKcPio boc
liwúmm,jUelitakm pnmko lítio ttostt'ouel Rabiset budesamioper laca sanctommwLpiHnom, qual
illucper eodemdireúmus, dibeatitPropü
et coútira )}; Histoiws m1, 26, P. 345 . {(in
iútaübt4s enlm, qual Si©beTtbi wgbfuermt, ex nomitte ngb CbildebeHh saca'ametlta
st4sc®iebd; in
eliqtü uem, qKae atlt Gtintl)cbramü aul ChbeTici Juerant, domine sito, qnod quem sematent,
iKrabalzt
)>.
Í94
r'3
considérable de I'armée franque se trouvait en service auprês du roi, susceptible
d'être rapidement engagéeau combat en cas de nécessitéimmédiate, une nutre
partie, une sorte d'armée de réserve, était rassemblée sur ordre royal par le comte
dons cheque até
(l@tt4rjtdens in promissis eomm Cbibeücus, conimoto wgni sui exerdtum,
?arisiüs uenit. Ubi cllmi msedisset,#iaytum disPetidiani remmziRcolis iTttulit.
BerKgus cepodux cuni Totu7iicis, Pectaüs.Andecaúsqtle atque }qani7ieticis ad
temi?
r'3
Bitaümm
UGRÜ)$a.
L'accord auquelsont anivésGontran et Childebertll lors de I'affaire
Gondovald,tel qu'il est décrit par Grégoire de Tours, témoignelui ausside la
place des cités dons I'orglnisation politique du m2//z/PP
If;huram/a7.
Gontran aurat
afHrmé à Childebert que c'est dons cheque até que ce dernier devait recueillir les
serments de 6ldélité des habitants du royaumes'P.Lorsqu'il a fait état de la re6orme
5ó8F:bkrozhr
VI, 31, pp. 299-300. En ce qui concerne I'année à I'époque mérovingienne,
I'imag: traditionnelle qui ressort est celle d'une bonde amlée vivant du pillage et de
I'exploitation des populationsciviles. C'est grâce ãux récitade Grégoirede Tours sur ce
genro d'exaction que cette image s'est développée.« Rois privés)>, les Mérovingiens
auraient été soutenus pm des milices de mercenaires engagés souvent en dehors des
frontiàres de la Gaule, peu respectueusesde ses habitante et de leurs biens. Loin d'avoir
''1
ÍX.
'1
/']
une structure rudimentaire, I'amiée mérovingienne était I'héritiêre des traditions militaires
romaines, pour ce qui concemait sa hiérarchie, ses techniques et sa discipline. Sa
puissance,loin d'être I'expression d'une quelconque force bmbate, est le résultat de
I'incotporadon des éléments franca au sem de I'année impériale qui se situe à partir du
IVe siêcle. Elle était composée de diversos troupes placées sous les ordres des comtes et
6omlées de soldats si bien installés dons leur régton qu'on les quali6íede paKe#se4.
habitants
ou notables du .pag//í.lls étaient payés par les revenus fiscaux, à raison d'une somme
6wéepar la loi, vmiable pour cheque homme en 6onctionde son grade(J. Durliat, l.er
#xa//r?r.pwóógweK.
p 127). Une partie de cette armée se trouvait aupràs du roi, tandis que
I'autle, vivant dais les comtés, était rassemblée par le comte seus les ordres du souverain
dmls le cas des conflits(B.S. Bachrach, À4emml'72üMlóZap O«a#zlíiüm, 48/-75/, p. 123 et
sv.). Les Mérovingiens ont été capables de mede sur pied et d'entretenir une
administration qui assurait le [avitaiUement et le rassemblement sut les champô de bataille
de ces soldats désignésselon les cités d'oü ils venaient(Hz)/azarVI, 31, p. 299 : {r/gz/#r
jtdens in promksk eonlm ChilpeTictts oommoto glu sü exercitixm, Parisitls ueüt. Ubi mm sedisset,
magnttm di9ettdiilm wmm intKlil. BentKus vero dux cam Toronicis, PecLaüs-A)tdecatisqueatqne
Nbmxe/zalr
zü mzb m Bzbnmwmm/p). L'approvisionnement,au moins en 6ourrage,était
assuíépm les évêqueset les agentedu amei iüó##. Les récits d'excês commls pm les
soldats semblent avoir aKiré I'attention des contemporains, notaminent de Grégoire de
Tours, par le fàt même qu'i]s étaient des événementsexceptionne]s.De ]a même Façon,i]
serait erroné d'opposer I'mmée royale aux amaées des grande du royaume, puisque ces
derniers étaient en Êàt les chefe de I'armée royale. Comme pour le trésor public, il est
aussi question pour I'organisation militaire mérovingienne,d'une certame conhsion
sémantique. Lorsqu'un ofHícier supérieur parle de<( ses)>hommes, il fàit ré6érenceen
réalité à ceux du roi dont il a la chmge avec des ressourcespubliques.
5ú9 Histoins
W1,'33,
p. 353 : {( 'Hoc est itzdiciam, qKod tih
opine mezim ng)tnm ü'aderi. Ex
et omnes ciútates meus tamquam tuas l)rul)üm sttb tili iuús domlttaliotte stlhce. . .'».
795
boç tinta(
des rcgistres fiscaux de Tours, Grégoire de Tours a mentionné que sa population,
aprêsla mort de Clotaire ler, avait prêté sermentde Ridélitéà Caribert: « Pof/
moüen! uem CbLataTi m$s CbaTibMbo nge pol)14hs bic sacta7tlettt.nmdBàt)$nü. P\aches sons
la double autorité du comte et de I'évêque, les cités mérovingiennes constítuatent
-'3
I'unité Fondamentaledes partitions dont le m2#z/#v
l;hn//ron7/a?
a EaitI'objet entre la
mort de Cloviset le traitéd'.Andelot,au moins.Les partiesdu royaumequi
revenaient à cheque héritier du roi défünt étaient déHíniespar les aze/a/eiqui les
composaient.
'')
Et cela parce que la ãüZaf était,
du moins au Vle
siàcle, I'unité
Gíscale
fondamentale du royaume des Francss7í.Clette situation ne se modi6íe que plus
tard, lorsque le .pagarse substitue à la até pour I'essentieldes activités civiles et
militaires. Le nombre de circonscriptions en Gaule estpasséainsi d'une centaine à
la fin du Ve siecle, à environ 600 ou 700 unités au 'Vale siêcles7z.
r'3
Lors du partage de 511, chacun des princes a obtenu des cités à la bois au
Sud et au Nord de la l-oire. On remarque par ailleurs la reladve homogénéité des
portions
de cités qui revenaient
à chaque
prince, preuvc
que les partages
mérovingiens constituaient un arrangement qui était loin d'être aléatoire(voar
carte l)573.Le léger avantagede Thierry n'altere pasle fãt quela stabilité du
570F:bk/a/'wfIX, 30, P. 448
nl \. \)ul$\al L-esjztiatzcespKbliqlies
de Dioclétien aux Carolingiens(284-889), S\WmmWn,
'199Q,
p. 100 ; HI.H. Anton quant à lui, voit en Traves I'exemple d'une até qui reste, jusqu'au
Vllle
siêc]e, une partia essentie]]e du dispositif
6isca] (<<
Veúassungsgeschichtliche
Kontinuitãt und Wandlungen von der Spãtantike zum hohen Mittelalter : das Beispiel
Trier », pp. 1-25, até par J. Durliat, l.ef.P#axc?f.pK&&gmK,
p. 100, n. 21) ; voar aussi E.
Magoou-Nortier,
57z K.
F.
<(Du royaume des ózm2a/er
au royaume des óo//omf)>,p 324.
Wemer.
<{Missus-Marchio-Comes.
Entre
I'administration
centrde
et
I'administration locale )>,pp. 191-239, notamment p- 191.
57sGrâce à des sources vmiées comme les ükloz/?f de Grégoire de Touro, les Clbm/z4//efde
Frédégaire
ou les <(piesde saints»,la critiquemodere a pu mieuxcomprendre
les
partagesmérovingiens. Toulours est-il que la rareté des témoignagesrend difHícile,voire
impossible, la reconstitution des contours exacta des territoires atüibués à claque prince
6ranc loas des partages qui ont eu lieu aprês 511. ll convient aussi d'être prudent sur le
témoignage des sources. Des travaux anciens, comme celui d'A. Longnon, ou plus
récents, comme ceux d'E. Ewig (<(Die FrãnkischeTeilungen und Teilreiche (511-613))}),
de M. Heinzelmann
(Gw2or z,a To//m) et d'l. Wood (<<Gregory of Touro and Clovis )>,pp-
249-272), ont mis en évidence les erreurs, volontaires ou non, contenues dons le récit de
:ê Eque àe Touxs.'Ve.K Gdgoin de Towrs et I'eWacegauhs: acresdu congÊsititernational. Ln
plupart de I'ímmense travail de reconstitution des contours des partagesmérovíngtens a
été entrepris par A. Longion et actualiséquelques décenniesplus tmd par E. Ewig. C'est
sur leurs ouvrages qu'on s'appuiera au long des pages suivantes dons la juxtaposition de
chacunedes cités avec les bois qui les ont gouvemés.ll se peut que de nouvelles
rechetches sur le sulet viennent contredit-e I'appartenance de telle ou telle até à un tel ou
tel roi. Mais I'essentieln'est pas ]à. ]] s'ligit surtout de comprendrequemou quelles
logiques présidaientles partitions dont le n8x//m Fxuf/mn/wa été I'objet au long du Vle
siêcle
r
P
Carte l
P
P
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+ Tournai
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.+Thérouanne. Cambrai
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Amiens
Rouen Vemlont
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+ Laon
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Lepartagede 511
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ChiidebeRler
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Thiery ler
d'aprês A. Longnon,
Géogmphle de ia Gauie au Vle siêcle,
e\ E. Ew\g. Die frãnkischen Tellungen und
]eilnbhe
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Caía.
D.Atlgcíd.CNRS
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5648,
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d'aprês A Longnon,
Géographie de fa Caule au Vle siêcle,
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B
\
\
Í'3
r')
r'3
r')
royaume a été le but poursuivi par ce partage. Les cités de Clodomir étaient les
seules à s'étendre d'une Eaçonininterrompue des deux câtés du fleuve. C'était
peut-être un moyen de compenser le nombre légêrementplus réduit de cités qui
étaient soumisesà son gouvernement.Quoi qu'il en soft, les enclavesétaent
visiblement
une soludon
visant
à favoriser
la cohésion
entre
les .princes
mérovingiens. Pour parvenir à une administration optimale, de leurs pomo=sLdu
royaume, pour menor des campagnes contre un ennemi extédeur, ou pour etabhr
une défense efHcace,les héritiers de Clovis se voyaient contraints de trouver un
terrain
d'entente.
En 511, la proximité
terdtoriale
des capitães
choisies -- Paras,
Reims. Soissonset Orléans'- un morcellement particulier du royaume -- les
tertitoires attribués à cheque prince, à I'exception de. ceux? éphémêres, de
Paria
Clodomir, ne possédaientpas de territoire continu - ainsi que le choix de
itale commune,montrent qu'il y avait chez les Ft-ancsune vrae
r'3
politique de rassemblement.
Les frontiêres issuesdes partagesétaient souvent três instables.Avec la
mora de Clodomir en 524,et à la suite de la conquêtede la Bouqogneet de la
Provcnce, on assisteà la redistribution des cités. L'.héritagede Clodomir s'est
partagé de la Eaçonsuivante : Thierry a obtenu Seno,Auxerre, Troyes et peut-eüe
Bourges,ce qui a créé une cont:inuitétenitoriale entre sescités auvergnates
et
r')
ceUesde I'Est ; Childebert, les cités d'Orléans et de Chartres ; quant à Clotaire,
c'étaient Tours et Poitiers. Comme récompense de sa participation dons la
campagnecontre les Burgondes, Théodebert a pu étendre son gouvemement sur
Avenches, Autun, Châlons-sur-Saâne,Sion, Besançon, Vienne, Viviers et Lances.
À cette occasion, Childebert a annexé les cités de Mâcon, Lyon et Genêve.
Clotaire a fãt de même pour Grenoble et Die. Finalement, dons la demiêre étape
cités
d'expansion du m2/z#m
l;ia rama, en 536, avec I'annexion de la Provence, les J--.
d'Aix, de Digne, d'Avignon, de Glandêves, d'Uzês et de Senezsont tombéesdans
les mains de Théodebert. Childebert a pais le controle de Marseille,Artes, Toulon,
Fréjus, Vence, Ant:ibes et Nice, tandis que Clotaire.a acquis Embrun, Gap,
Carpentras, Sisteron, Vaison, Sisteron, Orange et trois Châteaux.
Le m2wwwp
l;hn//ram,w
a retrouvéI'unité politiquedu tempsde.Clovislors
r')
r'l
r'3
de la mort de Childebert, en 558. Ce dernier n'ayant pas d'hédtier mâle, c'est son
frêre Clotaire qui lui a succédé.ll s'est emparé égalementdes trésors du déftint roi
et il a exilé son épouseet ses filles. L'union de teus les <<royaumes»sous
I'autorité d'un seul roi a été néanmoins éphémêre. Au bout de trois ans, aprêsc.le
décês de Clotaire, un nouveau partage du royaume a eu lieu. Le fãit qu'entre 511
et 561 le royaume d'un roi défiint revienne soft à ses 6ils soft à sesftêres a créé
I'idée d'une certame anarchie.Plutât que par une réglementation, on a supposé
parfois que les partagesétaient dirigés par la conJoncture,
.c'est-à.dure,
par la
leurs frêres.
disposition meurtriàre des rois mérovingiens envers les héritiers de
L'unlté' retrouvée entre 558 et 561 ne serait dons ce cas qu'une colncidence
Cependant, le compromis auquel est arrivé Chilpédc avec ses demi-frêres à
propos de I'héritage patemel est une preuve supplémentaire que les partages
étaient le fruir d'un arrangementpolitique. En 561, alors que I'étenduedu
royaume des Franca était beaucoup pausimportante qu'auparavant, ses héritiers se
798
r'3
r')
r')
sont tournée verá le modêle du partagede 511 (voarcarte 2). Gontran a hérité des
cités de I'ancien royaume des Burgondes. Le grand perdant était Chilpéric, pum
par ses frêrespour avoir voulu prendrepossession
de la majeurepartie de
I'héritagepaternel. Alors que I'Aquitaine était pantagéeentre Gontran et Cariben.
et que I'Auvergne revenait à Sigebert,Chilpéric a eu probablement droit dons la
portion méridionaledu m2z7wm
1%z//rama
à la até de Toulouse.La portion du
royaumequ'il s'est vu attribuer en 561 était la moins importante pa'mi les trois
parts issuesde I'héritagede Clotaire.La mort de Caribert en 567, sonslaisser
d'héritier, conduisit à un nouvel arrangement territorial (volt cabe 3)5". En 573,
conlme punition du meudre de sa femme Galswinthe, Chilpéric a dü remettre à
Sigebert les cités de Bordeaux, Limoges, Béam et Cahors"'.
r'l
L'équité suggéréepar I'expressionde Grégoire de Touro, aegwa&#zfa,n'a
pasla connotation d'une division symétlique du territoire du m2 w If;huram#7que
veulent bien lui donner quelques historiens. ll s'agissaitplutât d'une division
approximative des revenus Gíscauxperçus par cheque héritier à partir des cités qui
leur étzient accordées.Grégoirede Tours cite par exemplele cas de la reine
Frédégonde, qui connaissait le total de ses revenus en additionnant les revenus
r')
r')
r')
Í')
enregistrés dons chacune de ses citéss7ó.
Les partagesobéissaientà des impératifs d'ordrc politique, c'est-à-dire
aux besoins matériels de cheque prince hérider de créer et d'entretenir des
structures étatiques dons ses tenitoires. Les registres administratifs, plus
particuliêrement celui des impâts, ont dü jouer un r81e fondamental dons les
pat'tagcs.Lc témoignage de Grégoire de Tours à ce sujet est capital. ll mentionne
les craintes de la reine Frédégonde, qui croyait que la mort de ses enfants était un
châtimentdivin à causede la lourde 6íscalitédu roi Chilpéric.Elle aurait alors
invité le roi Chilpéric à brüler les livres d'imposition concernant les taxasqu'il
r'l
574Ceaains historiens voient dons I'atrmlgement de 567 la preuve que les Mérovingiens
r'3
n'avaient
ni les connaissances ni les moyens nécessaires pour ériger une puissance
publique. Volt à ce propôs, F. Lot, Nazlrfa m de & l#u#a, p.55 : «L%)afaz'aga méwed#
parhge de 568 [sicÜfait c017©tmdn d'tltte mantêm saisissaTtteI'itlcapacité])olitique
l-ES phs
elesMéroún@ens.
siml)les cotluenancesgêogrcDbiqnes el éçonomiqnes n'mtmttt pas etl digne de c017DLedons ce
parhHe,véritable
Olitrage
at{ sonscommutl.
Sesincmünietits
sontphsgrades
encowqu'onwejnunait
emite, car de ré@on à ré8iott le parcotln n'estpas hbw. E.Lbs soKLentollrées defmntiêws qu'il n'es pas
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facik defranchir (.. .) IL tia satis din quecettemosalquen'étaitpas colide.L-esconlPtsétaimt inéútabbs,
aumme.pmz,ag
ár 2 /'az,a m ». G. Tessier émet un civis semblable sur la question. Les enclaves
créées alors auraient été le g:mae des revendications et des discordes ultérieures (l-/
&@/êwede Ch&ü, P-190).
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575Sur les efFets des partam:s en Aquitaine, voir M. Rouche, L:4g
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zln l+?:liça/gr.z/m
..árabes,418-781
nG tlistoiws'{,'34,
y. '24q . {{ tlaec bata mana, P anis IPeüeransl)ectus, iassit \lbd
exbiben, qui cle
ciútaübus suisperMarcitm uetteraKL,
pmiectosque
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star!a poiüne, se$tprésenter les livres qtti auaienlétér@Poítésdes citésparMaTC et, bs a)atlLjetésaw
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avait instaurées,safesque cela conceme toutefois les prélêvementsqui dataient du
temps de Clotaire lers77.ll y a également la révision de I'impât 6oncier en Portou
Childebert 11.Celui-ci a ordonné à sespercepteursde.serendre à ]l)oitiers pour
quc I'impât dü par les habitants ne soft payé qu'aprês ISur recensement.Aprês
avoir rétabli la justicede I'imposition à Poitiers, ils sont allésà Tours, pour exlgcr
de la population le paiement de I'impât dü selon un registre.qu'ils avaient entre
leurs mains. Grégoire, alors évêque de Tours, leur répondit en rappejant que
Clotaire ler avait Fãitbrüler I'exemplaire du cadastrequ'on lui avait remiss'8.Les
agents royaux lui présentêrent le registre de I'impât en question, mais il répliqua
en meKant en causesavalidité même : ce serait un exemplaireconservépar un des
notables de Tours, et non un document issu du trésor public, ce qu'un miracle
Ginit par demontreP7P.
11est important tout de même de souligller que les considérations 6íscales
n'étaient pas les seulesà prévaloir loas des partagesmérovingiens.Les velléités
régonales ont pu êüe parfois un facteur déterminant  cet é@rd, on a mentionné
paushaut le respectde I'intégdté tenitoriale de I'ancienroyaumede Cologne
Outre leur valeur Gtscale,certamescités pouvaient avoir une importance mihtzire
qui était prise en compte au moment des partitions. ll se peut.que Clovis ait été
également guidé dons sa succession par I'impératif de I'l?pllãdlol?ygbe7#.
Le droit de
tous les héritiers males de succéder à leur pare s'est développé dana I'Empire à
partir du llle siêcle. En Espagne wisigothique,
le désir des souverains d'associei
leur pouvoir au souvenir de I'Empire était tou)ouroprflsentà la fin du Vle siêcle
Le roi Léovigild, en suivant I'exemple et le modêle de Constantin, a fãit consüuire
snn }[istoiws V, 34, p. 2«]-. {('...lbesatlriqamus,
/']
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llescientn,cni conHnHamt4s
ea. Ecce tbesauvi
emanmt a possessosuacú, r(4)ittis ac maledictionibuspbni !Numquid ttotl ewlttdabatttpmtl©ttlalia
)isto ? Numqiiid tlotl Lama vQlebantllrlrnmettto ? Namquid non erant thesatiri n#h auto, aWetito,
k$idibtts l)raeciosis,moHilibtls wl nliqüs in4)eTialibKSontametitis? Ecce qKodpulcbtiKS babebamtis
l)erüim s ! Nuns, dplacet, ueük ;incendamt4somtlesdkcrii:Ptionbittiquas, stl$iciaquejum nastro, quod
sWidtPatri ngque Cbloüario. Haec exala reÚm, pug7u-swüel'ansPctm, iussil líbios exbil9en,qui de
clwtatibits stlis per Mamlm uettei'ant,l)Toiecnsquein iene, itmlm ad regecottuena: 'Qllid tu, inqüd,
moraria ! Fac quod tidas a me jleri, ut, etsi duas Halos prdimus, wLlmenam l)eQetttam euadamKs'.
[atlc t'ex, cotPunctus conde, tfadedit omtles litros discriptiontlm iWe ; con]Ílagiattlsque,misit qüÍutiiras
prohibemttt disctiptiones».
ns Hbtoiws \lX, 3n, Q. ó.A8-. <(Et sic'Toronus suttt üelati. Seà cuml)opnh tàbuLariam#nctionem
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qtlia libnlm praz manibusbabermt, qi+alitersab antefiomm ngum teí7Qon
lissoLüssent,
rt$onditnus
tios, dicettles:
'Discriptam
unem
'toronicam
Cblotbaíi
wÓs tepnPon,.
malújestttmesselilnique ilh ad w8ispraesmtiam abierlint ; sed,conPtlttcto
Pr timowm sancti Martint
atitestitk
rege, incettsi sttttl )}.
,lo Ibid., p. 4A9 . {( Haecme dicmle, nQotlderKltt : 'Ecce Zil)r'llmptue matzibusbabemas,itt qwocensils
)uic l)oPulo est in4licttis'.Et egoaio : 'Liber hic a n8b tbesaurodelatu.stios est nectlmqtlam per tot
;onualait annus. }qoR est miram enim, si pt'o iltimicitiü
bomm ciuitim in cútlscnmqne dono nsematils
:sl. ladicaül enim Deus siiPer eos,qui Pm sPoliis ciúum ttostronlm buttc l)ost tanta te17®onstransad.o
ratio
protubnmt'.
Dtlm auLem baec agefmtur, At4diüftlim,
fel)n coTvl©ttts
die ternaaxptraút )>.
202
qü libntm iPsllm pToLubrat, ipso die a
une nouvelle capitale, Recopolis, et il a aussi associéà la royauté ses deux fils,
Reccaredet Hermenégildes8".
ll n'est pasimpossible que Clovis, dont la camêre a
été marquée par une admiration et par une fidélité pratiquement sons f:lide vis-àvis de I'Empire, ait été tenté de reproduire des schémasromains, comme il I'avait
déjà Eait lors de la cérémonie de Tours, loas du concile d'Orléans et en
construisant une basilique dédiée aux saints Apâtres. D'autres raisons peuvent
aussi être évoquéespour expliquei la décision de Clovis d'octroyer à chacun de ses
fiasune partie du royaume. ll y a d'un câté des bensprivilégiés qui I'unissaient à
Thierry, que ses prouesses militaires ont auréolés d'un certain prestige. On peut
pensei également aux pressions de la reine Clotilde, pour qui I'exclusion de ses RHs
de I'héritage patemel aurait été une humiliâtions8i
Ce ne sont cependantlà que des facteursconjoncturels,qui peuvent
expliquer ponctuellement les circonstancesd'un partage,celui de 511, mais non le
phénomêne dons sa continuité et dons sa complexité, en 561, en 567 ou en 587.
L'unité pérennedu mgx#aP
l;hw//ram/#7
résultadu fãit quesespartagesont constltué
un arrangement structurel, de nature politique, dons lequel il était surtout question
de mettre sur pied une autorité publique efHícace.La logique temtodale qui s'est
esquisséeà partir du partage de 511 et dont des índices étaient encore plus
manifestos dans les partagesde 561 et dons celui de 567 - était en partie fondée
sur un souci d'équi]ibre fiscal. Chacun des rois cherchait à se dotar de moyens
propres pour assurer son autorité sur les populations. ll s'agssait de procurer à
I'autorité royale, dons toutes les portions du royaume des Francs, des moyens
d'action lui permettant d'alimenter I'administration civile ainsi que I'armée. On
peut afHrmer que cette solution, loin d'avoir conduit à I'éclatement du m2zzaa7
Fnw//rama,a contribué au maintien de son unité, y compôs lors des guerres civiles,
quand les rivalités entre les bois franca ont atteint un point culminant. Qu'elle
qu'ait été la responsabilité des partagesdons I'éclosion des guerres civiles qui ont
opposé les rois francs jusqu'en 613, on ne peut pas der la logíque et la persistance
de la méthode consacréepar le partage de 511. Conçus comme un atout de
stabilité pour le monde franc, les arrangementstenitoriaux fondés sur les appoí-ts
6íscauxdes cités avaient plus ou moins accompli leur rale dons la premiêre moitié
du Vlc siêcle. L'établissement des enclaves, tout en créant ef6ectivement une
situation d'interdépendance, était censé en outre garantir la coopéradon au sem du
monde franc. De même, I'excenüicité des capitales dons le partage de 567 avait été
compensée par la création d'un ra//ümza/wapcomprenant les cités de País, Senlis et
Ressons-sur-Matz,et soumis à I'autorité des trois boisà la bois.Bien que tout cela
n'ait pas garanti une harmonie totale entre les princes mérovingiens, aucun conflit
généralisé n'a été déc]enché jusqu'à ]a mort de C]otaire ]er. S'i] Fautfãire le constat
de I'échec de cette même formule en 567, on ne peut pas der qu'elle poursuivait
alors I'établissement
de I'équilibrepolitique, plus encorequ'en 561. Pour
contradictoire que cela puisse paraítre, les partagesn'étaient pas un élément de
s80Voar A. lula Frei, <{Las relacionesentre el reino visigodo y los reyesmerovingios a
6malesdel siglo VI )>,pp.11-32.
58i T.N. 'Wood, <(King$, kingdoms and consent )>,pp.6-29
203
division.
mais d'union.
Néanmoins,
les
arrangements
tenitoriaux
étaíent
incapables de promouvoir la stabilité politique d'un royaumc oü les prolets
politiques des bois en placa étaient devenus de plus en plus concurrents et oü la
personnalité politique des m2//as'était considérablement accrue durant le Vle
siêcle.Les considérations d'ordre fiscal ont dü Fure Facealors à une nutre logique,
celle du particularisme régional.
Le but de cette 6íscalitéétait de foumir à la royauté ses moyens d'action,
de permettre I'entretien de I'administration. Les buts militaires de cette Ríscaliténe
sont pas non paus négligeables : il s'agissait de donner aux bois les moyens de dever
une armée et de I'entretenir. La mise en ceuvre de la <<royauté impériale )>n'est pas
allée safesprovoquei quelquesconflits nés d'une lourde Híscalité.L'évêque de
Tours mentionne ]e cas de Parthenius, nonimé .Pa/ampar Théodebert ler, et qui a
péri à Traves vicdme des habitante désireux de se venger des lourds tributa qu'il
leur avait imposésdurant le rêgne de ce roisu. Une Gíscalitéqui peut s'expliquer
par les campagnesd'ltalie enpgées par Théodebert, qui devaient être financées
par la levée de nouvelles taxes en Gaule. Grégoire de Touro Eãitégalement état de
la levée par Chilpéric de nouveaux et lourds impâts C'est pour cette cause, dit-il,
que beaucoup, délaissant leurs cités et leurs propres possessíons, @gnêrent
d'autres royaumes, estimant qu'il valait mieux séjourner à I'étranger que s'exposer
à un teldanaers"
Les partagesmérovingiens,du moins durant le We siêcle,ont été
orientés par une sorte de <<
raison d'Etat >>qui ne se réduisait pas aux íntérêts
privés du roi ou de I'un ou de I'nutre membre des élitesgallo-franques.lls ont
signiRíéle triomphe desintérêts de la monarchie, au détriment de la logique propre
à la géographie ecclésiastique.Les canons du concile de Clermont, de 535, sont
suivis d'une lettre que les évêques adressêrent au roi, dans laquelle ils suppliêrent
Théodebert de nc pas pem)ettre qu'une personne soit dépouillée de ses biens et
de ses possessions
lorsqu'ellese trouve séparéed'eux en vertu du partagedu
SBZ
}listoins \\1, 36, p. 'l'à'L-.<<Fmrlci Deramm Padbenizlmiz oüa magrobaberent,
Pm eoqüd eis
:rüi{ a atltedicti n@s tempos inlfliússet, eito l)erseqü coq)emtlt. . . Ttlnc caedetlteseilm pngnis Qntisqlle
pernQuetites, unctts jnstelWim mantbus, ad colomttam \aQ\â:h:)xxsobrileri#nl )>.
w Histoiws'{,
2B, yp. 233.234...
<(Cbibedcus uem wx discriptiones Rodas et g'aús in onze nono
;ilo .Êeíiimsit. giba de cansamtlb nllqwentes
ciuiLates
iUm wl possessiotles
pnÜtias, alia nWa
püntnt,
bati«.s decentesálibi pemHdnan qmm dali pericolo stlbiacete. Statutum ettim fKerat, ut
possessos
del)n©Tia tematltiam mloram útti per arte:>etntem
ndderit. Sed el aliilntlctionm in@gebmur
mn[ü Lam de m]iqnis terras qnatlz de matlcbiis ; qnod imp]et'e tloti ])oterat. L-zmoúcinils qlloqtle ])®nlas,
nlm secemeüttalifasci g'auati, congngaLlls
in KalettdasMaTtiasMarttlmqne tqnndariilm, qü baec
agemiusstls Íueia!, inte$cen uolüt; et jecisse! ataque, nh eum @bcoPnsFeneolm ab ittmineTM
liscrimine liberaset. ETQtk qtioqtlelilltk discT$tionum,incendiomubittldo coúuttcta cnmatit. ande
militam mobsLils tex, diriggns de latere silo persottm, inmettsis damttis l)opublm adjliút
st4»licbque
:otltemit, more mtlkaút. Fenlnt etiam, Lunc abbatis alque pnsbitems ad stiPiÉs exkttsiis diwrsis
stlbiacüsse ht'mentis, cahmniantibils tegalibt4smksis, quod in sidiÉonepoPttli atl i7tcettdendus
litros
sateLlitisaiijMsmt, acerhotaqltoqtledeinceps
in$hgentes
tlibitta».
204
royaumes84.
La situationcomplexeengendrée
par les partagesconstituaitde
surcroít un obstacle maleur pour que I'ordination des évêquessuaveles rêgles
canoniques établies au Ve siêcle, c'est-à-dure,I'élection par le clergé et le peuple.
On peut s'apercevoir dons le quatriême concile d'Orléans, en 549, de I'imponance
que prenait le détournement, la con6íscation des biens ecclésiastiquespar les bois
et autres puissants. Comme loas du concile de Clermont en 535, les évêques ont
brandi la menaced'excommunionsà I'encontrede ceux qui prenaent
arbitrairement possession des biens ou des ressourcesde I'Eglise, et qu'ils
qualiRíaient,à I'instar du concile d'Agde en 506, de //ecn/ar.pa@'emm
:
:çNe cui liceal ws ueLfacubales eccbsiis ant mzonasteriis uel exettodociis Po
ãuacnmqueelemosina cilm iHstitia dehgatas mtetttam, alienate atqlie
silbtrabere. QFod qt4isque.fecerit, tanquani ttecator )at@emlm anüquorüm
canoBtlpisenteTitiiscoTlstTiúusab eccesiaeliminibus excludattir, quanlüw ab
çso ea, qual sllnt ablata uel wtttta, wddattLt4r)}sss.
Le quatorziême canon est une mise en arde dirigée contre des évêques
et des clercs de tout rang qui pourraient vouloir proRíter du morcellement
temtorial issu des partages pour accaparer les biens d'une église qui n'était pas la
leur
x Ut ttaüus 4iscoPonlpi aut miuslibet ordinis cLerimswl alia qtiaemmqKe
persotta quibuslibet condidonibíls seioin t{ to wgno setaiR ano positus aüerius
ct4iusct4piqneeccbsiae ws at4t Fetal Útil l)raestlmat accOere. Qtiod si jeçerit,
Lamüu babeatt4r a conimnnione aLtaTis nel ab ommiHm fratmni ac jtlionlm
ss4(.]etinont
Ç53S),t].putos íü regemTlieodebertnm,p. l\ .. {{ Dilm in /{rwr7ia H7bead rlplicatzda
catlotuim institata
wl stiidio elucidaTtdae ügb ecchsiasticae bk, qt4i dubietak ngettÜae ütae proptiae
joTsiün pwmebantHr,cubons uestri,ecçbsiammuestranlmepbcoPi,patiter sedeTmLIPUrimolnlm
ad nos
silae deQeratioús wmeditim jlagtmtiam ttlüa conlflliút, sPerantn, ut nota mituls pto nWt uestn
'3
felicitate,
')
z[ietttlmDietas Destrapemittent, Kt, dum afim w$s qtiisqtle])okstati ac domittio stlbiacet,in alteTüs
sobe]nsitam cüliscttmque, tlt adsobt, ilQetitiotn lton amiMlet facnltatem}> Ç<'tadis quesiêgeaietit
'1
qnam pt'o sua cottsolaüotle pietaüm
uestram )iosü'a bumihtas
exorat'et, n Pr
s Westionem
nostt'amiastitiae et @eLatisuestraemdbus itltimamLut', t t ttllhtm àe wbtls wLI)ossessiKncuh
pn4lriis
3nsembb
etl la útb d'}«vetnx uosjidàlu, bs éúquesde uosé81ises,
en wle de TÉitéwrbs stattlts
;attottiqtteset d'élaciderla hi ecclésiastique
l)our ceux qmi se troutieraietll @Pwssés
par k doKtewattsla
;ottdtlü de ktlr úe pwsonttelb, iltlcfoub tàs ttomb e deBensiiQ)lot'attl utl mmêcleà ktlr désespoh'
a
;on$tlé uers ttous. lls dematldaient que ttotn }itimilité st4ppliât ootw Pitié, atlssi hen ett wle de laÍélicitê
ie uotn êgne qtt'en untede bi4rPtl
sollhgement : que l)ar nota itltermédiàn soir sugÉTÉaio( omilles
le uoLwjustice et de t;olhe $tié
de tle permeün
qüe l)ersonne se trotlue exala de ses bits
etpossessions
prof s, et que, lorsque qmlqt4'un se trouxe sons la l)aissattce el Fatltorité de I'tltt des tok, il ne peMepas,
commeil anil,par
la muettdicaüox d'aultxà, untepmPriété sitKée dons le tessoü d'tln anttn à.
s85Or]éans V(549), c. 13, p. 104 : «.e#]/ //a soü.perm&'à.penux/ze
de m/exzr.a#her e/ ía//l/mz
bs bits et iessotll'wsaLtrünés kgabment, sons lixe jomte on Pat4tn d'atlmõne, ailx é8kses,aux
monastêres oi{ azn( bospices.Qlle qúcottque I'a jüt,
condamné qH'il esl par bs sentettcesdes ancietts
;atiotiscommeassasdttdesl)auur'es,soir tetut éloigté du seül de I'églkejHsqa'à ce qK'il dt restituacequi
a étéPTK ou wtetltt )>.
205
caritate su9e istls, do?lec®si ecclesiae,caitls diwch arda?teiuTis est, abl.ata
wstitaat >Pw'~
Au-delà d'un compromis qui consacrait,au moins en théorie, son
indépendance,I'Eglise a été obligée de se plier à la logtque des partages.Les
frontiêres des provinces, les luridictions des évêquesmétropolitains, n'étzient pas
respectées par les partidons qui ont eu lied plusieurs bois au long du Vle siêcle.Le
concile menuà Paris peu de temps aprês la mort de Clotaire ler, peut être
considéré comme lc meilleur témoin de la situation de I'Eglisc mérovingienne au
moment oü une nouvelle génération de bois a accédé au pouvoir. A travers ses
canons, on s'aperçoit que les menaces constantes contra I'intégrité du patrimo.ine
ecclésiastiqueet les interventions royales en matiêre de discipline et d'organisation
interno de I'Eglise étaient, peut être même plus qu'auparavant, d'actualité
(Neqne qt4isqtiamperinteT"regra resDei tWensamnitatttr, qt4iaDei potetitia
mnctamm wgnompz hmzinas si?tgulat'i dominatiolle cottcLt4dit
)psn
Face a ceux qui lustiRlaientleur mainmise sur les biens ecclésiastiquesà
partir des partages du royaume, les évêques mérovingiens, à deux reprises, à Pauis,
verá 562, et à Touro, en 567, ont opposé I'argumentde I'universahtéde la
puissance du Christ. Comme on I'a vu antérieurement, les termes employés par les
évêquesde Paria111pour qualifierla situation de I'Eglise,pour dénoncerles
voleurs des biens ecclésiastiques, qui selon les évêques agtssaient sous couvert des
partages et des libéralités royales, étaient d'une gravité inédito,s88.Même si les
évêques ou les grands du royaume ont pu éventuellement participer à leur
organisation, les partagesmérovingiens au Vle siêcle ont été surtout Favorablesà
la royauté.
Les difHcultés dons lesquelles I'Eglisc s'est trouvée à la suite des partages
et de la politique interventionniste menée par Clovis, et puis par Clotaire, '-lbierry
et ses héritiers, ne font pas de doute. On ne peut pas pour autant pmler
6 Ibid.,
c. '14, p. 'LQ41 {(É2K'mattl
éüque,
ozi cbm de qilelqlte gang qH'i! soir, on persotznage
luelco»que, eti quelqiie sittlation qu'iLsoit, qn'iLse ttouue dons nli tUaume ot{ watts PanLre, ne wuendiqtle
)u n'ose acc®ter des hms de n'iíptpoüe quere auto é8he. S'il leÍait, qu'il soir tens à I'écaH de la
;ommuttion de I'auLel et de b communatlté de totts sesfâms et$1s,jmqu'à
ce qn'il nstitlle ce qú a été
prós à I'église qü bpossêàe de bon àroit )>.
587 Pauis
lll
(v. 561-562), c. 1, p. 142 ; Tours
ll
(56'7), c. 26, pp. 134-135 :
í(
E/ g//e.perxa#//e
«lelente de w ettdiqtler ks biBEsde Dica en se rÉclamatil despai'fogesente tUatlmes, car la paissattcede
Dieta embrassesonssotl uttiqtle domiltation loas bs nDaumes >>.
s8a Pauis
lll(v.
561-562),
c. 1, P. 142 : ór.2wod n.pní//
plen/,
e/ »irai
q@/fiam
e/.pmez#crae
lamttaü07ü peümhm tücüolü in®onimm, qüjamlütes ecclesiae
sub specielaT$taü n@aeiliQioba
stQt@tionepmaserint; será ttamqtiede bis watts pmnitudiw commonemnr,
ctlm iam ante actas
ue17il)oribus contra bütlsmodi
petsottas cationum st©ulüpraesidio
se sacerdotes l)omini
erigere rebússent?
aü tlon mansttetKdoindt+kentiaead similia peQetranda iml)tobontm atldaciam adbtic cotidie
bm ecatet)>.
206
d'éclatemcnt de I'Eglise mérovingienne : les diverses mesures poses par. les
évêquesvisant à renforcer la cohésion inteme de cette institution sont le meilleur
índice de cette cohérence et de cette solidarité qui n'a jamais entiêrement disparu
au sem de I'Eglise en Gaule. Le premier canon du concile de 538 rappelait
I'obligation de teus les évêquesde participer à la réunion annuelle, et dénonçaitles
excusesde ceux qui étaient absentss8P.
En 549, 1'appelà tous les évêquesde
participei au synodeannuel est renouvelés90.
Les évêquesréunis en concile ont
adopté aussiune même orglnisation de I'année liturgique pour toute la Gaule,
avec ses temps de pénitence précédant les grandes fêtes religieusess9'.lls ont
rappelé I'obligation, avant les fêtes pascdes, d'une période.d'abstinence dona la
durée est strictement limitée à quarante Jours, durant lesquels le Jeüne,sauf pour
les dimanches, et aussi les samedis pour les malades, est obligatoire. lls ont aussi
proscrit d'autresusagesétendant la période du jeüne à une cinquantane ou à une
soixantaine de jourss'z. En 541, les Pores rassemblésà Orléans ont décidé que
Pâquesdevait être célébréeau mêmemoment dons toute la Gaule593.
De même
que I'unité fondamentale du a2##a7l;Zn//ram#7
n'avait pas disparu, " englouti» par
les partitions, celle de I'Eglise mérovingienne demcurait indemne. ll n'y avait pas
589Orléans 111(538), c. 1, p. 73 : « PrzW//m,#/
Jg zkg e wezriPoúü// J /#.pm;a#ÍÜ J a a/m
:ot©roi4incialibKsins sitigulis anãs Unodak debeat@onmlo tetnPonhadem concilium.Quod si.ihm
illif'ntitm atll necessitas
certatenilerit,ul ad a]ittm co ütnttlm locumadense
nota])ossit,ad suam
;iilitatem silos euocet fratms. Ç2uoà si item btettnium diuinittls temPomm LranqüUitate condessa
admodüs conproKincialibtisa metropoliLalo Unodus indiM
}iotl jKerit, mettupotitanus ipso pro
!nocatioús tclrüüte atltlo iTtteglomissasfmw tion praesumat. Ç2uodsi ellocaüntllh corpotali in#Lmitate
leteTiti adensesida abtlsione deão«rins, simili settLenüaesuhacebi4nt; qü tatliett et band o(ülsationem
subitlouednt essestlblaum, si absentiamsuamditiisiottesois cndidelizt exatsatidam}}.
190Qt\êans V (>4qh, c. 'L8, p. 'LQ6 l <<ld aliam hüc deneto cndidimus in.setmdum,ut, si qlü de
:otQrotiindalibuspisco»s a metn4)olitattosilo ad concilitimitltia silatll ptwindam fuerit etlocatllset
praeler euidetttemit$T'niilalem ad cottcLliiin iienin distulerit aqae de yttodali conlletttn, anteqxani
cuncLa con eTliant, situe commeaLu concilii bsitts diswden cortasse praesumPserit, sicut est pmecedentüils
regueistattlLtlm,sex mettsibtlsa mksarum olHiciost+Qetüatt4r.Quod si cottciliilmfacimdtlm quaemmqtle
wiecessitas
enlata distnkrit, a metnÜolitano sito tleniam l»stKlatts ad mksamm faàmàanlnz Hratiam
mitocetltíer
» .
591L Pietri, <(L'Eglise du Rpg////m
If#w ann/m)>,PP. 745-799, ici P. 756
9 Odêalxs \ ÇS'ttà, c. 24, p. 8 . <(Id a samMotib#s amnib s est deitam,
#t atltePascae soUemútate
uon qzlinqziadtnima sed qlladmgttMma telteatilr)> Ot\êans 54\, can. 2, pp. gn-88, l {<id etüm
lecetnintus obsenlattdurn ul qncdragettsimamab ontnibus ecclesiisaeqKaliter tetleatttt' neqtie
luiRquagensimum atlt sexagettsimttmattte pascba qülüet sacerdospraesumat ittdicen ; seà neqtle l)er
;abbata absqlle in$7'niitde qtiisqiü absolutas qKadraHettsimabeiltttitim, nisi Latttum die domiúco
prattdeat ; qxodjieri specialim'patntm statuta sanxerünt. Si quis bmc ngulam inri@erit, tamqtíam
Ltansgnssot disciplinam a sacerdotibKSwnseaturj>.
q
QÜêms
\N
(:)4Xb, c. \, p. 8n ..«Placitit
ataque Deo l»x»itio,
ul sanctum pascba sectlttdtlm
lateTwhm Victoii ab omttihis sacedotil)usuno tempos cekbwttlr; qtlaejestiütm attnis singuh
!FMaúomm&e in eccbsia
lx$tllis nutltietitr.De quasoUemütate
qtlotietls
aliqüd dubitaLnr,
inqttisita
Llelagnttal)ef mcLmpolitattos a sedeapostólica sacra coKstttutio tnteattlr)>.
207
une Eglise austrasienne,une Eglise neustrienne ou .une Eglise burgonde. Les
communautés ecclésialesde la Gaule franque demeuraient unies dons le sendment
d'appartenance à un même organisme politique, le royaume des,Francs?ayant à sa
têtl: 'les héritiers et successeursde Clovis. Le morcellement de I'Eglise n'aurait
d'adleurs pas servi à I'intérêt de la monarchie. Índice majeur de cette cohésion
ecclésiastique, les róis ne sont pas toulours parvenus à créer par leur seule volonté
un nouvel'évêché, con6ontés qu'ils étaient à une forte opposidon de ]a part de
I'épiscopat. C'est précisément ce qui est arrivé à Childebert ler lorsque celui-ci a
essayéde converter Nlelun en évêché : sitât mis devant I'opposiüon vigoureuse de
I'évêque de Sens,dont dépendait até, il est revenu sur sa décisions94.
Les évêques
de claque <<royaume»,en tant que fonctionnairesdu pouvoir royal, devaent
obéissanceà leurs souverainsrespectifs, mais il ne Eautpas con6ondreune Eglise
soumise à une logtque politique et aussi à I'arbitraire du pouvoir royal avec une
Eglise morcelée. Le <(concordat>>de 511, qui I'a transfomtée en une Eglise du
r2a az l;nn//ran/w, n'a pas été mis en cause par les partages. Elle a conttnué
d'exister comme une entité indivisible, malgré toutes les difHicultésque les évêques
de tout le royaume n'ont pas cessé de rappeler lors des conciles. La logique
politique des partagesa pu éventueUementprévaloir sur la volonté d'union des
évêques. Malgré leurs efForts, ils n'ont pas toulours réussi à empêcher, vens le
milieu du Vle siêcle, I'éclatement de quelques provinces ecclésiastiques et la
division
de dioceses
entre les royaumes
issus des partagessPS.
Le traité d'Andelot comporte une originalité majeure en matiêre de
rapports entre la royautéet I'Eglise.C'est bien la premiêreboisqu'un texto
mérovingien Eãitréférence à la participation des évêquesdons un partagedu
mglt 1 1 FTQltCOWWnG
594
Zg )ánÜe
aemmemia#Wa
duZhrfae,
Vl1, 3, PP.437-438
s95]. k\eud\n, HommesdeDieta etjollçtioti iíins du roi, P. 13
.'1
59óLe pacte d'-Andelot pose aussi une question de taille. On peut se demander quere était
la raison pour laquelle Brunehaut, de la même Êaçon que Galswinthe avant elle, avait droit
a une compensatlon fiscale. Elles n'étaient pas à la tête d'un Tb#wüe. Cela pourrait donc
être inteíprété comme une preuve du cmactêre privé, <<
patrimonial )>,si on veut, des
ents terútoriaux mérovingiens. Compte tenu de son intérêt et de sa complexité,
le statut des reines mérovingiennes mériterait une étude à part. Ces reinos n'éüaientpas
des personnagesaussi« privés)>qu'on le croit. ll sufRiraitde ater le cas de Clotilde, de
Frédégondeou de Brunehautpour qu'on se rende comptedu t61epolilíquemajeur
'elles ont Jouédons I'histoire mérovingienne jusqu'à I'epoque de Clotaire ll(A propos
des teines mérovingiennes, voar 1. Wood,« Royal Women : Fredegund, Brunihild and
Radegund )>, TZe À4em&lEEgm
K2/WdaaJ,pp' 120-139;
mms aussi I'étude récente de N
PQsvcet, Satts Feri et satls «'Wogne. Õe l?bon;letal'et desjemmes atlxpixmien
klq)s méroúttgim$. N\us
important encore, elles étaient souvent à la tête d'wle structure administrativeassez
développée.On peut observei chez Grég)ire de Tours que les reines,franquesavaíent,
elles aussi, un réíérendaireà leur service(l:üróazwiVl11, 32, P. 400 : ürNbw l)am/zob,n&óü
ittottdam BuWuliü, qual fuit filia VictKTi Redottenskelhcq)i: qKam bqectariwniathmotiio
copulauerat, itztmtiotie de ü7ids alm Bobolmo, rl$rmdado
2.#) .«Seà
FndeguTtdis, babebat )> , }:listoins V, 42, P.
mm QisaQatum eiKSmula nq)etemnt,tPsc UtshTtnm, qü quondam deiendarit4s
208
<(Cum
ix
CbTisti
domine
}raecenentissimi
ümni
Güntcbramnt+s
et
=biLdebMas Tereswl gbàosissima dorna Brünecbilüs mÚza Andetao
;atitatis stwdio coKt;enissent,
ut omnia qt4aeundemmqne enter usos scanühm
l)otuaRt
general
pleniow
consilio
(Wtniwnt,
id
iria
eos medianübKS
sacerdotibus atque pmceTibtis, Deo metro, caritaüs stwdio sedit, phcuit atqae
;onuenit, ut, quancüu eos Deus omn oteKS iz praese7tti saecub si@ewsse
;oLt4eTit,jtdem et caíitatem l)tiram et siT?©licem silo debeant consemalE )pn'
La participation des évêquesà la délibération pléniêre dons laquelle le
pacte a été débattu et prépwé atteste d'une probable diminudon de tensions entre
le pouvoir royal et I'épiscopat au sujet des paí-tages.Néanmoins, c'est dons son
avant-derniêre disposidon que le pacte a consacré explicitement la réussite des
orientations épiscopales en matiêre de partages
( SimibM
quicquid a7tü$ati ages ecelesiis aatftdehbtis
suis coBtuLm47tt aut
ldbuc conÚeme
c m iKstitia T)eoproPitiante uoLueTint,
stabilitu coRseruetur.
Et
lt4icqaid unimiqae jidelium in utvitisqtie nono per fogem et iwstitiam
redebetur,BKUamei praeiliüdt+m pariat14r,sed liceal res debitampossidew
üqKe w(Wew. Et si aliquid cuimmqt4e er inteT"regra
sine capa twltnm est,
a?lüentia habita wstauwtur. Et ü eo qt40dPer muni$tceKtiam.praece&ntium
egum ubi4squisqt4e t4sque ad transitam gloàosae memoüae domlti
:bbtbacbaüi nÜs possedit, cum secuTitatepossideat, et qnod eúndejtdelibus
pwsonis abLatum est, de praesenti reci@at)$n'.
11a été donc décidé que tout ce que les rois avaient conféré aux églises
ou à leurs fidêles devait être respecté.Le traité veut efEacerles dommages causes
par les guerres civiles en restituant les biens à ceux qui les avaient .perdu en vertu
de leur ralliement à I'une desparties en lutte. Les princes mérovingiens se pliaient
ici à I'une des plaintes les plus fréquentes des évêques, celle des conséquences
négatives pour les biens ecclésiastiques des partages du royaume.
U#mKozgang/ mlxenu/, e4g})ü).D'oü la nécessité pour elles d'avoir. une source de revenus
able de pourvoir aux besoins de cet appmeil, bien qu'on Imagine qu'il étzit beaucoup
moins important et complexeque I'administration royale. On ne peut pas pmler à.leur
sujet de deux structures <(étatiques )>concurrentes, mais de deux entités complémentaires.
s97 .fÜÍ/azar IX,
20, PP. 434-'}35
: {?-4#
om d# CZ/ü/
úl z#f exfeZb # íeÜ e zx Ga/züu
e/
:hildebert mis et la tàs glorieusegame Bmnebaut mine se soft Hu ü à Atldelot wattsun sentirem
['c©ecüott tour
résottdTea])às une dé]ibération plhiên
toutes ks qnestiom, àe quelque ttatt4n qu'elles
jmsent, quipotiuaient engettünrentreein( Htt conjlit et dais cesentimmt d'(©ecüoail a étéameté,décidé
eç convexa etttm elnq auecb concours des étÂqueset desg'mds et grade à la médiation de DieH que tmt
late Dieta lot4t püssattt cottsmürcút à bur sul'úe dana b mottde l)resent, ils dewunt se garder une joio et
üne 4ecüonPuws etstttcewsl}.
s9sibd.
209
Les partages et I'unité du royaume
Tout en croyant qu'il y avait une logtque politique dons les partitions
mérovingiennes,
E. Ewig et K.F. Wemersont plut8t enclinsà y voit' dês le Vle
siêcle une esquissede I'autonomie de chacune des régions constitutives du
royaume des Francs. Cela aurait conduit à une régionahsation.telle, disent-ils: que
I'unité du m2////PZ
1; zzran/#pn'était plus qu'une Gíctionau début du Vale siêcle
Aprês la mort de Clotaire 11, et durant les décennies suivantes, on assiste à la
consolidation de trois grands blocs tenitoriaux dont I'intégrité n'a pas été par la
suite mise en question. En efFet,c'est à partir de cette époque que I'association
nominale entre ces entités et les princes qui les didgeaient a commencé à tomber
en désuétude.Le royaume de Sigebertler a été appeléAustrasie,celui de Gontran
a repris le nom de Burgondie.'Vens
le miheudu Wle siêcle,les territoiresdu
Nord-Ouest de la Gaule, oü avait régné Chilpéric, ont reçu la désignationde
Neustries99
Les partages n'ont pas brisé I'unité fondamentale du mg m l;hu//rama, du
moins au 'Vle siêcleóoo.Même si les lois, les édits et les ordonnances
mérovingiennes préparées depuis le Vle siêcle ne s'appliquaient que dana
le
étaient
me du roi qui lesavait émisesóoi,
il ne faut pasnégligerle fait quils
élaborés souvent dais le cadre de concertations entre les divers souverains francs.
Dans certains manuscrits de la Loi salique, on retrouve un épilogue dont la
rédaction est postérieure à la loi elle-même.L'auteur, probablement un légistedu
Vlle siêcle, mentionne la concertation qui avait lieu entre les princes francs pour
I'adoption de quelques loisóoz.Aucun des princes qui régnêrent en Burgondie, en
s99Les tégions du nord de la Lote testaientle cenue de gmvité du m2x//P7
Fzu ran/a,et
ondaient à peu prós à I'ancien <<royaume de Syagrius )>. Faute d'une dé6tnition
précise jusqu'au milieu du Vlle siêcle, on les détemtine par.élimination, comme étant teus
les territoires qui tle 6ont pas partie ni de I'Austrasie, ni de la Burgondie, ni de I'Aquitaine,
et on le nomme come
le <(royaume de Soissons )>. La dénomination de Neustrie
appmait pour la premiêre Sois dons' la l,qü CaZwmóam,
écrite vens 643 par Jogas de Bobbio
(1, 24, PP. 6'-:56).
,w 'Vo\t
KF.
'Wemet,
L-es ot\gnes,
p. 36Ç) l <{1--e7Uanme du Frattcs estlottdé silo
z dnaüsme
]Hgjne!. Ce qmexous çottstatom, cen'estpas !'absenced'Hne idéed'Etat, ç'est an coHtraiw íltl senüment
uüsjoü de PaTlitédt{
setlls, ont k
Wum Fmncomm : b seuLgaratlt de cetteutiité, c'est la +pasüe dona les membns,
àmit d'êtn roi à I'B.st comme à FOnesl >>.
óolK.F. Wemer, <(Paire revivre le souvenir d'un pays oublié : La Neustrie )>,xix
süz E:,©lidt ügb salicae liber HI,
p. 2S3 . <( Pvim s rex Francomm stattü a pano duro) Ksque
digosüt iuücat"e;Post mota(icmàlutem tel@us ctlm obtimatisslüs a \X(\OI
üuKo) wque
]d
add©dit. Sic ileso CbildebeHws nxl)ost muÜllm ankm tenOtls IHrtractaüt, qnid ddm
[leb(e)r(e)t; ita a l-XX\''lll
usque ad LXXXlll
pri nerit, qnod.jbd(e)m date,i@?sidsse
-X(\O
\XXv]]]
R(o)snlntur, et sicfratri sito CloLaTiobaecscdpta tiansmisit. T'ostLnecItem Clotaarim,. cum bos.titHKoÜs
: germana silo settiow g'atetlter exc@t, sic post(eàa ütm «e)gtttlm stlilm pau'mtauit,
270
at qtiid addete
Neustrie ou en Austrasie,teus issusde la même Famillejusqu'à751, n'a prósles
titres respecti6s de /zx B
x//z#ae, zzx Nê l/rüe
ou rex '"üi#uflm,
mais chacun
d'entre eux était également appelé / x l;nu//rommPos.
Les Mérovingiens ont façonné
I'espacepolitique de la Gaule d'une maniêre telle que I'existence des pordons du
me' de plus en plus structurées n'a pas troublé I'unité du m2#//#p 1%zz#roxz/P7.
Lorsque le dernier roi mérovingien füt déposé en 751, son successeurn'hérita
int'd'un royaume morcelé, signe que I'unité fondamentale de la Gaule a pu être
maintenue. Force est de reconnaitre que les partagessuccessifsdu royaume des
Francs, qui se sont poursuivis jusqu'au IXe siêcle, n'ont pas provoque sa
f''\.
désagrégation tenitoriale.
La conscience de I'unité du royaume apparait aussidons les sources de
I'époque. Re2/l pp .f;hn//ro/wa70u l;nn//da ont continué à être les temles
traditionnellement utilisés par les chroniqueurs mérovingiens pour désigner le
mondefrancõo'.On a voulu pairede I'historiographiefraque, du Vle au Wle
siêcle,un témoin privilégié de cette régonalisation du m2////aP
l;ha//rama.Ainsi, on
pourrait être tenté de comparei les rÊifa/m4,dont le récit avait pour cadre et pour
objet I'ensemblede la Gaule mérovingienne,aux chroniquesde Frédégaire,qui
seraient davantage centrées sur une vision régionale des événements, avec en plus
ãeb(.)«e)t ibd(e)«,, quis a«:pli«. d(e)b(e)at "nst«.bew, ab l)(XXllll tit(n)[l')
lasque
d ]-XL)]]]
statHit prmattan ; et dc jnsteajiatw suo resMPLadinút. Et iu enter ds cona(eànit,ut (esta omnia
sicüt attteriore cottsLntcLa stanttt)> Ç( L-z pnmia' roi des Frattcs a imtiLaé la loi üQtü le tiLw ljmqu'at{
Lit LXll...le
même roi J .Pt des addiliom, jmqK'at{ tigre l-XXL''lll,
de concert auec ses
$timaks. ]'las tatd, continuel?autei4r,b roi CbildebeTtexctminace qu'iLdeuait cÜoKter,
et pomposabs
üws LXXIX
à LXXXill,
en les meüatzl d'accoM aueç la bi, apant de commltlztqzlerses additioTzs à
;onjân Clotdn. Cela-ci atlrait alors dbmté de lenr cotttetutauecks garesde son tUatlme l)owr ensuiü
ks intégnr à ta loi. Finahmmt, les LroisTokdéddênnl quetotlt w qü audt étééübli demeilnrait stable
à bef$ét
'1
ité>>à,
úosEn ce qui concernela fiscalitéégalement,la volonté d'assurerI'uníté du royaumeétait
de mime. Lotsqu'ils se sont installésen Gaule, les Franca avaient,en ef6et, ti:ouvé un
systême 6íscalqui utilisait partout lm barême identique, même si I'application de la loi
présentait
des difHcultés
et si certahas estimaient,
à tort ou à raison, être déEavorisés.
L'impât était sensiblement identique sur I'ensemb]e du mexam]lru mnfm,qu'i] füt unifié
'3
']
l
l
'x
ou divisé(Volt J. Durliat, l.n#// // i.px&ó#wer,
P. IM).
-üq'L-\istoiws\N, q, p. \«q ..« Sub eo ettim et Buccelmus,cllm rolam ILaliam in Frattcomm regra
edigkset->>,Histoins N, P. \9'b .. {('Tmdit tne bellorum ciúlium diuersitah, qtleFrattcommgentes et
'egntlm unido piotenmt,
memoi'aw )> , }listoiws'Í\,
2A, pp. '29'L-'X)2 .« GKntbcbramms vero dttx
idpTaebmsttm'tbeodomm e»scWum in custodia ppo hac cansa deLnlsit, rtPoUns, ctn Ç-. ) t;oluisset
Frattcom#i
gtltlm ilvQertalibns Pr baec szlbdew diliotiib11s» , Histoiws W1, 2], P. 3A6
rrV xmg e el/ e«o,g ad/z//ZürdeiiG.@e
ajam l;l'w//ron/m
p; FrédégaireIV, 42, p. 142 : ír
Firmatiim est omitem ngHtlm Franconlm sicut a pliowm Cblotbariam futt'at üomimtttm.. }>
Frédégaire,
IV,
45, p. 143 : « #íog//e
/rapam
é..J .per ócu z
a2 o lu
ron/m .Pm/7@aw/z/
ILangobarül>> , Ftêdêg;a e \V, GB, p. \5S : <dü [tisl)ost baec uecebnsWiüdi iK Torilzgja et
rekqHospastandnmpaguein Francorzimngmtnz inmntzt }> , Ftêdêg$te [V, ]B, p. 'L6q. \ {<]bque
iacrametlüs \Vascones
jirmantes, semul ct lmmiitentes, se amei tempos DaHobenoeiuiqtte$1üs
regnumqueFmncontm esse
.bldilis.. . >>.
2Í7
f""'*.
r'
/
une vision partisane des rois mérovingiensóos.Or, même Grégoire de Tours avait
donné à sa région natale, I'Auvergne, un poids disproportionné à son importance,
et il n'avait pas hésité à prendre parti pour Sigebert ler contre Chilpéric ou pour
Brunehaut contre Frédégonde. Et pourtant, ces prises de position n'étaient guêre
le reflet de la régionalisation du royaume des Francs, de I'appartenance de I'auteur
à un <<
parti ausüasien
». Elles étaient plutât le fluit d'un choix théologiquede
I'auteur pour des princes qui traduisaient à ses yeux mieux que d'autres son
modêle
idéal
de
gouvernement.
Cela
ne
I'a
pas
empêché
de
voir
le
m2x/zav
l;hu//rama?
au Vle siêcletel qu'il était, c'est-à-dize,une entité politiqueplus ou
moins cohérente, composée d'un ensemble de ólz/a/?i qui constituaient la base de
ses panages
successi6s. Cede
logique
<<politico-ãscale>>
des partages a été
durement mise à I'épreuve par les antagonismes qui ont opposé, surtout entre 561
et 613, les membresde la dynastiemérovingienne,et par I'émergencede trois
grandes entités politiques au sem du royaume, la Neustrie, I'Austrasie et la
Burgondie. À partir du début du Vlle siêcle, on a assistéà une augmentation de
['importance
du particu]arisme
régiona]
et de ]a géographie
ecc]ésiastique dons ]e
dispositif des partages.La politique des bois mérovingiens jusqu'à la fin du Vle
siêcleavait été caractérisée
par une centralisationet par une autonomiefaceau
corps ecclésiastique que leurs successeurs ont progressivement abandonné.
Utillitas publica
Lcs princesmérovingiens
en voulant,notamment
au courode la
premiêre moidé du Vle siêcle, associerleur autorité à celle des empereurs romains,
ne menaient pas une politique <<nostalgique». Le monde auquel ils s'identifiaient
n'était pas un monde révolu. Si cette /?l?z22z#a
zl?2@e/#
a vu le tour, c'est parce qu'elle
était le meilleur moyen pour ces pnnces d'asseoir leur légitimité, en d'autres mots,
d'assurer I'obéissancedes populations gallo-romaines. L'utüisation par les rois
ftzncs de la titulaturc et des symbolesromains n'était pas un caprice de <(Barbares
parvenus
>>.Ces óo/lama
et ces insignesromains n'étaientpas non plus des
«excentlicités
)> sorties d'un temps révolu, mais des vrais instrumentsde
gouvernement. La basede la légitimité des premiers bois mérovingiens se trouvait
moins dons un quelconque droit de conquête que dais la <<
publicisation >>de la
condnuité entre leur autorité et celle des empereurs romains. C'est par ce biais
qu'ils ont conquis le soutien des elites galão-romaines.
L'/ap//a#aZ?Pe/z/n'était pas uniquement une afEhre de titulature. ll n'est
jamais supetflu de rappeler que pour maia'iser les terdtoires et les populations
qu'ils avaient sous leur responsabilité, les rois Êrancs,de même que leurs confrêres
burgondes,wisigoths ou ostrogoths n'ont pas apporté pas avec eux des 6orêts de
la Germanie des formules ou des construcdons institutionnelles originales. Les
prédécesseursde Childéric et de Clovis avaient abandonné les forets germaniques
õ05C'est le cas notamment de F. Cmdot, Llzpaap e/ é./»xmit pp. 123-131
272
r.
Ó
f'\
depuis longtemps. ll était compréhensible qu'ils. aient recours aux structures
administradves léguées par Romã, au lieu d'ériger un systême administratif
fonciêrement nouveau.La question de I'altemative au legs de I'Empire ne se
posait vraisemblablementpas aux chefe francs. Qu'aumient-ilspu paire d'nutre
qu'utiliser le cadre politique et institutionnel déjà mis en place par les Romains et
que d'ailleurs, ils connaissaient depuis longtemps? Importar les constructions
institutionnelles de leur Germanie natde ? Lesquelles? On n'a toujours pas pu
trouver une réponse afHmlative à cette derniêre question.
Si les rois mérovingtens ont maintenu les institutions romaines, c'était
moins par admimtion ou pz nostalgleque par consciencede leur efRcacité.Pour
gouverner de Eaçonef6ícaceI'étendue de leur royaume, ils n'auraient pas pu,:c
passer des constructions institutionnelles et .des notions de gouvemement déjà
mêsesen place par les Galão-Romains.Les Franca n'étaient pas pour autant des
étrangers
« subjugués >> par
les
institutions
romaines : ils
étaient
plon$es
.à
I'intérieur de cet univers'depuis au moins le IVe siêcle.Childéric et puis Clovis
r
r'
r
r
r'
(
r'
r'
Í'
r'.
r
Í'.
f'.
r
r'
r.
(
avaient pu se démarquer des autres roitelets francs dons la mcsurc oü ils se sont
monüés comme les'plus 6tdêlescontinuateurs de I'autorité impériale.C'est en
gmnde partie grâce à eux que la Gaule n'était pas considéréecomme perdue pour
I'Empire au début du Vle siêcle. C'est dons ce contexte que doit être comprime
I'affirmadon de Procope de Césarée selon laquelle les Francs n'étaicnt pas sürs de
pouvoir arder la mainmisesur la Gaule sonsque I'empereurne donneson
accord. La cérémonic de Tours apparait ainsi comme la reconnaíssancepar
Anastase et par Clovis des bens hiérarchiques entre les Franca et I'Empire. C'est
de ce point de vue qu'il Êautcomprendre la conversion de Clovis : cn acceptantle
baptême, il fãisait le choix d'une religion qui était égalementcelle de I'empereur
chrétien depuis Constantin. Les auteurs de I'époque ne manqueront pas de
souligner cette vraisemblance.La comparaison fãte entre Clovis et Constantin,
qu'on retrouve chez Rémi, chez Avit, mais aussichez Grégoire de Tours, montre
que I'maloge entre les rois francs et les empereurs romains n'était pas absente des
esprits. Bien sür, c'est d'abord par leur conversion à la foi catholique que les deux
pcrsonnages ont été rapprochés pm les évêques. Néanmoins, il parait y avoir dons
le tableau brossé par Grég)ire une certame ironie : Constantin n'apparait guêre
comme le champion de la Foi chrétienne, ou celui par lequel la paix aurait été
rendue aux églises.Cependant, le modêle constantinien semble avoir dépasséle
cadre d'unc allégorie littéraire : la convocation du concile d'Orléans, en 511, et
plus important encore,la construction d'une églisedes saintsApâtres qui devmit
abriter sa dépouille indiquent que I'analogte avec le premier empereur chrétien
avait ptobablementun sens politique pour Clovis. C'était à bien des égards
I'aboutissementd'une longue camêre dons I'administrationimpériale,dans
daquelleon le voit à la mort de son pare, gouverneurde la BelgiqueSeconde,et
quelques annéespaus tard, aprês sa victoire sur les Wisigoths, recevant les
honneurs du consulat honori6ique. L'efRtcacitéde cette politique d'zm/Zaóo
/ilPe/#
peut être évaluéepar sa durée. De Childéric, en passantpar Clovis, Théodebert ler
ou Chilpéric, dont le cas será abordé plus loin, paul n'en ater que quelques-uns,
les rois mérovingiens n'ont pas cesséd'essayer dc combler le lide laissé en Gaule
par I'effondremcnt de I'Empire d'Occident.
2Í3
'']
La survie d'une administration héritée de I'époque romaine qui entourait
le roi et dont le but était de régler les afEMes publiques, I'existence d'un trésor
public distinct du trésor personnel desbois, ainsi que le Eãt que le royaumen'était
pasautomatiquement transmis de pare en fias, montrent que la royauté n'était pas
la <<propriété )>de la dynastie mérovingienne. Plus important que la pérennité de
quelques institutions ou des tiües romains, ce qui constituí I'originalité majeure
du Vle siêclemérovingien est la survie de I'idée selon laquellele but du
gouvernement n'était pas de pourvoir aux intérêts pdvés des souverains, mais à la
satisEaction
de I' <<
intérêt public». Le meilleurargumenten Eaveurd'une telle
afnmation, ce sont les pat-Uses du m2##,ml;hu//romaPau Vle siêcle. Ces partages
devaient concilier trois príncipes distincts, c'est-à-dize I'unité générale du royaume,
les particularismesrégtonaux et la viabilité politique et administrative de cheque
domaine princier. C'est-à-dize,des buts qui orientaient les mesures de
r')
')
)
l
l
n
gouvemement et qui se trouvaient três éloignés d'une quelconque perception
patrimoniale du royaume. La création d'enclaves,tout autant que I'existence
pendant plusieurs annéesd'une capitale commune, étaient censéesfournir au
royaume des Franca la cohésion dont il avait besoin pour EãireFaceâux dangers
extérieurs. En ce qui concerne le deuxiême príncipe, les partagesont respecté
I'intégrité tenitoriale des régions conquisespar les Franca sous Clovis et ses
successeurs.Les intérêts de I'aristocrade de I'ancien royaume de Cologne, qui allait
devenir I'Austrasie, ont été vraisemblablement prós en considération. Peut-être
aussi que des raisons stratégiques poussaient ]es Mérovingiens à maintenir I'unité
politique et administrative de cette région frontaliêre. Finalement, en ce qui
concerne le troisiêmc príncipe, le royaume était partagé entre les héritiers de façon
à accorderà chacund'eux un nombre de cités qui pourraientleur 6ournir des
revenus6íscauxplus ou moins équivalents.Ce systêmeétait pendant la plus
grande
partie du Vle
siêcle en contradiction
avec une logique
parallêle
d'organisation de I'espace mérovingien, celle de I'épiscopat. Les frontiêres des
partages ne coíncidaient pas toujours avec les limites des provinces ecclésiastiques,
la royauté prenant três peu en compte les intérêts de I'Eglise. Les partages
montrent que la transmission du royaume de pare en Rílsne se fãisait pas selon
une [ogique de droit privé, mais en suivant un impératif primordial, ce]ui de ]a
viabilité de I'exercice de I'autorité publique dans chacune des parties du m2z7
ap
l;hn//ramal.Cet impératif s'est heurté en efFet à la logique ecclésiastiquedes
partages, comme le montrent les conflits constants entre les bois et les évêques au
sujet des biens des églises.
l
)
l
)
)
l
En mettant en lumiêre cette contradiction entre la logique
« ecclésiastique>>et la logique <<monarchique >>des partages,on a des éléments qui
permettent de parler d'une sorte de rzüo politique chez les Mérovingiens.
Comment appeler ce príncipe qui mettait, pendant la plupart du Vle siêcle,les
intérêts de la royauté au-dessusdes intérêts privés des bois et les intérêts de
I'épiscopat ? La formule appartenant au vocabulaire mérovingien qui traduit le
mieux cet:telogique propõe à la monarchie 6ranqueest I';/z/éáai.p#ó#ca.Elle peut
être traduite par I'<(intérêtpublic)>,que ce soft celui de I'<<Etat>>
ou de la
communauté d'individus placée sous I'autorité de ce demier. L'idée selon laquelle
274
le but d'une sociétépolitique est de promouvoir I'intérêt de la collectivité est aussi
ancienne que la polidque elle-même, et elle a été exprimée pour la premiêre bois
dans la Grêce ancienne.Cependant, c'est à Rome qu'elle a trouvé un terratn
propice à son développement et qu'elle subit .aussi les plus profondes
modifications. L'w##Zai '.pwó#cu est devenue en efFet une des. composantes
essentiellesde la vie politique romainem. D'unc portée assaz latge, le mot pouvat
désigner I'##&/#i aü/lm, ,bam/ /#w, roa7az##ii, c'est-à-dure, I'intérêt .de I'ensemble
des
citojlens, ou encore I'utilité de I'Etat -- envisagécomme une entité autonome avec
ses besoins, sinos ses fins, propres. Les auteurs romains durant la période
républicaine,notamment Cicéron, avaient privilégié les. obli@.bonsdes
gouvernants' envers les gouvernés. Le triomphe. de la monarchie absolue chez les
Sévêres a marqué une évolution importante de la nodon d'#ã#Zm, dorénavant
identiRléecomme une sorte de raison d'Etat qui a jeté dons I'oubli la notion
d'#d#üf roam,ww#ly".
Ainsi, dana le Codc Théodosien,par exemple,le mot ##
âígureà 69 reprises,dont 31 sous la forme d' ## .p#&#au.
Dons le Code Justinien,
sur les 83 mentions de I'a##üi, 32 concernentI'wó#üK.p#ó#aa,
et seulement6
mentions I'#ZfZ'/afro#7 ##/idos.La fréquence avec laquelle I'x#ó/ar .pxódcuapparait
dons les constitutions du Bas-Empire prouve qu'elle répondait alors à une
préoccupation maleure, la défense de I'intégrité de I'Empirem. Son utilisation
s'insérait vens cette époque dans un mouvement de renforcement de I'autodté
impériale, qui ne voyait que les besoins de I'Etat et pour qui I'Etat s'incarnait
davantagedaíls les services publica et dons la volonté du souverain que dons la
comrnunauté de citoyens. La « révolution )> religieuse déclenchée par I'émergence
de la foi chrétienne, a eu de conséquencesnon négligeablessur la notion d'w#óXar
.p#&#aa.
Dons le Code Justinien, I'w&&Zai.px&'gca
appmait combinée avec I'idée d'une
mission et d'une responsabilité conRtéepar Doeu aux gouvernants. Dans I'optíque
de cette théologie politique qui s'est développé sousJustinien, Doeu aurait con6ié à
I'empereur les sujets pour qu'il veille sur leurs intérêtsóio.Justiníen se voyat lnvesü
d'une fonction con6íéepar Doeu pour le bien de ses sujets. L opposíüon entre ces
deux formes d'##éür ne s'est pas restreinte à I'époque romaine. Elle est au cceur
de I'histoire polidque du m2/zz/#p
F/zz//romav
au Vle siêcle.
'1
!'"')
óoóPour ce qui conceme I'évolution du concept d'wü&ür.pK&.gcu
à I'époque romaine, voir
M. Steinwentet, <(Uüó/ar .pw&Óm,wõaür n#g ómm )>,PP 84-102; J. Gaudemet, <(Uü&ba
.pw&êau
)>,PP 465499 ; il y a aussi le livre plus récent de P. Hlibst, oü I'auKur étudie les
6omles médiévales du concept d' üóüi .pwó&an(«U#êbK Pw&&üulo- Geneüa' N#/Z -=emeinwohl UnLel'silc})ntigetiR r lüee dites politiscbm \-eitbeHàfespoli der ,Atttike bis RumsPüten
)
)
'1
]WzmhZ#r,pp.1-6 et pp. 142-160).
ó07
J. Gaudemet, {( U#ó/ fP Óúra)>,p 465 et sq
õ08/óz'd,p. 480
ú09M. Steinwenter,<<U#&üf.px#&an,##ÓZízf
J zg ón/m )>,PP.84-102
õioVolt CodeJustinien W, 5, 1, 14a
275
(
k
{
r3.
r'n
r')
Chez Grégoire de Tours, le mot ###Zaf.p/r&#cn
sert à caractériserle but
des actions menées par I'autorité royale. La Eaçonpar laquelle il est employé par
lui dans les rÍZí/a/mi, suggêreà la premiêre vue une conhsion entre la personne du
roi et la royauté. En efFet dons certains passares,I'intérêt du roi et I'intérêt public
semblent se confondre. C'est ainsi lorsque Weroc, promettait de ne jamais
contrarier les intérêts du roi Gontran
<(...tattie?t ad E.bracbarinm
t;e?bens, l)agem petiit
obsedesqne mm ttn4üis
mt4neTibt4s
tradidit, lmmittens se numqnamcontrautilitaLeniGnntbcbramni
wçlis esseuenttlmml )>aw
Dons le même chapitre, I'évêque de Vannes afHmait ne jamais avoir eu
la prétention de s'opposer à I'intérêt desrois francs
<<tqibil lhos üminis
tlostTis w@btls cwbabelis sumos lnec ttmquani contra
utilitatem eonlmslQeüi extitimus, sedin captiütateBlittatlomm llosiü, grau
luxo
subditi
sumnls
»sm .
Ou encore lorsque I'évêque de Reims Egidius avouait devant un tribunal
ecclésiastiqueêtre toulours allé à I'encontre de I'intérêt du roi Childebert ll
<'QpodjueTim amictts mÚs Cbiberici, ?legamnon potro, Rali tamett contra
4ülitatem wÚs CbiLdebntbi baec amidüapt4lliilaút'
Parte-t-il
uniquement
de I'intérêt
)í'w
privé ou personnel du roi? -AHeurs
dans les fl;i/a/f?i on peut apercevoir une différentiation entre I'intérêt public et
I'intérêt privé du roi. Mis en pt-ésence
de Childebert11,par exemple,Gontmn
Boson a avoué avoir agi contre la volonté du roi, maisaussicontre I'wZüm.pw&#cw
:
<<Peccaü üb ac Renetdce[í4ae, liam obedie7idopraec@tioniblls uestris, red
agettdo colttra uolulitate t;entram atque utilitatepz t)t4blicam'#~~.
Deux chores sont à retenk dansce documcnt. D'abord, en contrariant la
volonté de Childebert,le duc Gontran serait aussiallé à I'encontrede I'intérêt
svl HistoinsX. 9, p. 492 ,«Mds quanàiLüttt trouuerEbracbain, iLinDlora lapcüx, livra desotages
ainsi quede nombnwPrésmts enptomeuattt denejamais t'ettiren Ltauersdesintédts dt Toi Gotttrat )>.
sxl Ibid. . <<'No1tsnesonhes etl ienjaaqs à Pagamdes?'oktios maíms', dit Pévêqt4e,
'etjamais tloils
.t'auottseu la pdsomPtiott de noils ®lPosei'à bnr itltéút, mais conqüspar les Bwtotts nowsauonsétê
soumb à unjoll8, qü estdur' ».
\ \- stoiwsX, \9, p. 5\\ . « jenesauraisütrquej'aiétéFaíúda
roiCbil@Tic;tollüjoiscen'est
pas à I'etlcontw des itttéúts dti roi Cbildebert que cette amitié s'est déoeloppêe' }>
sw }listoites \X, B, p. A:Z\ -. {( I'aipécbécotltw
toi el ta mêT'e,ett tt'obüsantl)a
en a@ssant mntn poLI'ewlotité et lltKtérêl pi+blic )>.
276
à uosPücQtes, mak
r'\.
public. Cela signi6teque pour Grégoire de Tours la volonté du roi Childebert ll
personni6te I' ##zai .pxó#cn. Un prince peut ainsi, lorsqu'il est un roi .Pm .p#ó&óú
ó#í#dó#i, Erre coTnciderses intérêts avec ceux du plus grand nombre. D'autre
pan, en mentionnant à la boisla volonté du roi et I'intérêt public, Grégoire suggêre
que les deux phénomênes ne se conÊondent pas toulours. La distinction entre la
volonté ou I'intérêt du roi et I'intérêt public n'est pas un simple caprice de langage
ou une formule de rhétorique. On la retrouve dons les documents ofHíciels,par
exemplele traité d'Andelot.Le textedu traité prévoyaitle droit de passage
à
travers le royaume à ceux qui voulaient se déplacer pour leurs intérêts privés ou
pour les <(afEMes publiques >>
«Et
qt+iailtterPra4atiis wÚs pura et sina)bx est in Dei tlonien concórdia
.TlbHata colwenit,
tit ilt
pt4blicis qtxam pduaüs
lltmque wgno utTitisque jtdelibus, tam Pm canais
quicunique uoherit
anibKlan, per'üi4ni ttuUs
EempoTibtis detlegett4r)$xs.
Grégoire de Touro mentionneaussi une ambassadeenvoyéepar le roi
Gontran à Childebert ll avec le messageselon lequel ils devraient se rencontrer,
dons I'intérêt de la vie de ce demier, mais aussi pour I'//zy&Zai.pxó#cn
:
« 'Morde
onities abscedaRt, et t;eni, t4t te üdeanl. Est
ettim çMae tiecessitatis
causa tam pto útae uestrae conittzoda qüani pro titihtatibt4s pt4bhcis, 14t
údea !ttr a ltobs >É\'.
Cette différenciation chez Grégoire de Tours est apparemment neutre,
dons la mesure oü, dons la plupart des cas, il ne semble pas attribuer un seis moral
ou chréüen à I' <<intérêt public ». ll s'agirait donc de I'intérêt de la monarchie, qui
ne se conEondrait pas avec les intérêts personnels de I'un ou I'nutre membre des
élites lasque ou ecclésiastique ou encore avec I'intérêt de I'Eglise ftanque. C'est en
comparant le portmit que I'évêque de Touro brosse de Chilpéric, avec celui qu'il
Faitde Gontran, qu'on peut se rendrecompte qu'il y a tout de même donsles
J:.l/rzo/miune interprétation
<(idéologiquement
orientée>> de I'/v##Zar.pxó#cn.Une
interprétation qui présente ce phénomêne conunc étant étroitement assoctéà une
éthique chrétienne du pouvoir. A deux reprises, lorsqu'il s'agit de Chilpéric,
Grégoire évoque les intérêts personnels qui le guidaient. ll commence le chapitre
sur le procês de Pretextatus en parlant des motivations de Chilpéric
õxs }:htoires
\X, 2n, pp. 438-439
'. {tEt comme une coticoMepKre et sincêre a étésceiiéeau liam de
Dieta etttw bsdits bois, iLa étÉconueltt{qtle le passara à travem b riUattme de Ptltt et de Pauta tle seta
jamds r#nsê auxlidêbs
de I'un ni de Fatltíe quattd ik uoildmtit se d+lacer soir l)our àes a©ains
pKbliques,soitPotlrdesiTttéútsprioés>>.
s\G Hktoit'es X:lk'tb,
p. 424 . <<'gue tons bs obstackscêdetitet úetis Doar qiteje te tMe. C'est une
tléwssité certame, [attt watts I'intéHt de uoLmüe quePoar I'intédLpt]blic,
2Í7
que tloils notas txDiotts)>.
Kl:lis
ita
Hostis, anüells
Cbibericus,
qtlod
PreteMaltis
B.otbomageTlsis
Qisc(4)us contra litilitat.ez?i sllam pal)mis mlinera dawt, ellni ad se arcessiw
t)raecebtt )f' \n
Dons le bilan de son rêgne, Grégoire se contente de mentionner qu'il
gouvernait «.Pml/y/r ##/kzZzó
i )róis.ll veut montrer que Chilpéric n'avait en aucun
cas le sens de la responsabilitépublique : il gouvernait prenant en compte
uniquement scs intérêts personnels.S'il Eallait une preuve supplémentairedu
caractere
fonciêrement
chrétien
qui
Grégoire
octroyait
à ]'xã#Zaf
.pw&óón, on
]a
retrouve dons le fàit que cette expression n'apparait dons les Hzr/a/m.íuniquement
à pai-ü des derniers livres, la plupart du temps donsles chapitres qui concernent
Gontran, et une seule boisdons un chapitre concemant Childebert 11.Si Grégoire
n'a pas employéle teime en questionlorsqu'il traitait des rêgnesdes princes
mérovingiensavant Gontran, c'est bien pace qu'il les trouvait tout à fãt
incapables de représenter cet idéal de gouvernement. ll s'aglt là d'une
interprétationpersonne[[ede ['histoire de ]a part de ]'évêquede Tours, ou ]es
mentions à I'aza/ai.px&écarecouvrent-elles une réalité plus complexe ?
C'est plutât vers la deuxiêmepossibilité qu'il faut se tourner. Les ll/í/ú/mi
ne sont pas la seule source à employer I'expression xã&Zm.p#&&cu
et à souligner la
difíérenciation entre les afFhres privées et les afEMes publiquei. Les canons des
conciles mérovingiens témoignent, eux aussi,de cette notion : c'est ce qu'on peut
voar dons la lettre envoyée par les évêques du concile de Paras,de 573, à I'évêque
Egidius de Reims
«Dtlm
Pm
miorawplur. . .
canais
l)ublids
pTiatommque
qtiaeleUs
T'arisius
>ysw.
Ou encore dons le préambule du concile de Mâcon l
« Ctim ad inianctionemgLoíiosissimi
do?tzni
Ganhapmi reis taxi pro cattsis
ptlblicis
qt4ani Pm
nie&ocãtas
llecessitaübt4s )al@enlnz
iR íxrbe Matiscensi
ttostra
collvenisset. . . >$an
Comme dans les Hzr/o/mT.
les mots désignantI'intérêt public ont à un
premier abord un contenu neutre : il ne s'agírait pas d'une interprétation
chrétienne de ce que pourrait constituer I'intérêt général. Pourtant, ce que les
évêquesdésignaient dons les canons des conciles comme I'##&zaT.p#óécn
n'avait pas
su }\btoiws
N, \%, p. 2\G-.«
Ces acres accot7Qh, Chia!)étic aj$retlatlt
Rouen, distTibtlcút des présetlLs auxpopulatiotts])otlr
Ruir
à ses ititédts bjtt
que Pntextatm,
óls F:bí/a/mJ 'VI, 46, P. 321
$x9Paxxs \N Qí]Sà, EPistoh ynodi adEgjdimm Remelzsem@isa4)nm,p. 'L4]
ó20Mâcon 1 (581-583), pp. 155-1 56
2Í8
l:éuêqtle de
conuoquet' crer. IHi >>.
un senoaussi neutre qu'on pourrait le croire. Cette expressiond:signait plutât
leurs attentes envers ce que devrait être I'action du pouvoir royal. C'est ce qu'on
peut remarquer en lisant les canons de ces conciles ; les évêques statuaient sur des
I'omaines les plus vanés,que ce soient les mpponts.enfie les clercs.et les lalcs,
I'application de la justice ou encore la nomination .de juges séculiers. lls insistaient
r')
leurs complices par I'interdicdon de témoigner à nouveaudons.un nutre procêsm.
lxs mesures prevucs par les pores concihaires à Mâcon étaient ,p:ro6ondément
r'l
marquées par le souci de réfomler la société selon les préceptes chrétiens.
11y avait dans la royauté mérovingienne, au moins dons la. premíere
moitié du Vle siêcle, une notion d'autorité publique qui ne se réduisait pas,aux
avec les intérêts
intérêts privés des róis et qui ne se confondait pas non plus
ecdésiastiques,
commeon I'a pu soir dais les partages.
A. mesurequ'onse
rapproche de la Gm du Vle siêcle, I'#//é/#f .p#&#raparait avoir progressívement
,"'is3 d,«s la littérat«re mérovingienne mssÍ bien qÚe d,ns les teH:es ofHciejs, un
sens chrétien. C'est de cette mutation dans le bensde I' w##zar.p#&&ca
dont tl será
question dons les chapitres suivants. En opposant.les rois qui gouvernalent «Pm
í#lT /fz2#üdó//i)oà ceux qui gouvernaient {?Pmpo@# íaáazloz/e
)o,Grégoire de,Tours
opposait deux formes de royauté..Ce. demier .teime, consacrépar la; littérature
ecdésiastique
de la deuxiêmemoitié du Vle siêcle,a marqué,du post. de vue
littémire l émergence de la <<royauté chrétienne >>.C'est bien cette idée chrétienne
de I'#d#üf.px&#auqu'on retrouve dana le préambule du diplâme de Théodebert ll,
de 596
:<Si petitio iib!!s apdiZariinz Dei pel sacndotibKS,i?t qHo<d> ?tostrisallHbws
fuedntlmlata, ad ©Ectt4m
paducimus
bocRabisad aeterttae
salutewl
stahlitde
(3
\
0
wgni tiostTi in Dei Romeil perüzem con#tdimus )$m
Théodebert 1] invoque ici deux thêmes qui reviennent souvent dons les
documents royaux de cette Gtnde Vle siêde.. ll s'aglt du .salut .éternel.et de la
srabilité du royaume Le document af6trme clairement que si le roi intervient dons
le domaine des relations entre les individuo c'est parceque son autorité a.pour but
d'assurerces deux biens pour toute la communauté qui lui est soumise.Cette
ózl Mâcon 1 (581-583), c. 13, p. 158 : írNe /aduz C»/íümÚ./)@#Ü /azar d@ a / r
bnaTii essepcn"niitLatltur,]m'
qaoàiUk, quodDeus auenat, Cbristimi ü(leantur essesubiecti)}.
a/
mna
ll2id., c.'L$, P, \S9.. {(Id etia17tpariconiaentiaPlactàt, tlt, guia, in uniuersoP®ulo mi4lüpto
-m', ~ ''' r "' ' " "' '
'intiis iltntiü, Ht, si qtü cotluh#sjuerit anosad
pccaü
esse
dicuKtur,
qHiambiüotttls
i ünctn
snntperit
:
.. :. ..- ;.......J''.
B=;=i::i;=iiii:'=i'l,Ü-.i««
a'"ú'"'"'i''''
q««,«.«q«.«««pü'r'T:"iw"'::',!':-q«ü««
usquead cútum tton cohmlltlicet; hü pelo, qtli ei in l)ttit+tio consentisse
ptobantar,l)ostab omú sunt
:estimitonioprobhmdi
)>
.
6u /éE'2.,
PP.69-70
(
279
L
r'3
transformation du vocabulaire politique mérovingien semble être le résultat d'une
évolution de la royautéelle-même,et qui parait avoir marqué la transition d'une
<<royauté impéride» vers une <<royauté chrétienne». Telle est, en I'occurrence,
I'idée principie qui será développée dons la deuxiême partie de ce travail.
r'3
r'l
220
Seconde paftie
Regem pro
populi salvatione
r'''l
227
CHAPITREI
LE TEMPS DES EXHORTATIONS : REMI, AVIT,
')
AURELIEN, FORTUNAT ET I.ES DEVOIRS
'1
INHERENTSALACHARGEROYALE
''1
''n
''1
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Í')
l
'')
''1
'')
222
Depuis saint Remi, les évêques catholiques en Gaule n'ont pas cesséde
présenter aux pdnces mérovingiens un modêle idéd de gouvernement. A travers
leurs écrits, ils ont cherchéà déGinirla peaceet le rale d'un pouvoir tenu pm un roí
converti au caüolicisme à I'intérieur de la communauté chrétienne. ll n'a pas fdlu
atteindre le ponti6ícatde Grégoire lc Grand pour que I'épiscopatfranc amorce
une réflexion sur les devoirs <(chrédens >>des róis Rancs à I'égard de leurs sujetse'
Sous plusieurs aspecto,I'idée d'un gouvcmement chrétien, développée par le pape
Grégoire le Grand dans ses let+es à Brunehaut, Frédégonde,Childebert ll,
Clotaire 11,Théodebert et Thierry, avait été dé)à énoncée par Rema,Avit, Aurélien
d'Arles, Venance Fortunat ou Grégoire de Tours (qui será üaité dons le chapitre
suivant). En Gaule, au cours du We siêcle, les écrits épiscopaux sont marquês, à
des degrés variés, par deux idées principales. D'un câté, la défense acharnée du
príncipe selon lequel les bois étaient tenrasd'apprendre de la bouche des évêquesla
façon la plus fuste de gouvemer le royaume. De I'autre, I'afHrmation selon laquelle
le but de la royauté était de créer les conditions favofisant le salut des âmes.
L'objectif de ce chapitre est moins d'analyserles doctrines de ces auteurs,que de
comprendre comment, dons leurs écrits, ils ont cherché à attacher à la royauté
mérovingienne ces deux príncipes.
óz4Contre M. Reydellet,l.z /?7aa/éda//rZzúzMrzz/wm
&&#f, p. 441 et sq
223
''1
r')
r'l
Dês les débuts de I'histoire de I'Eglise, les auteurs chréticns n'ont jamais
développé une opposition systématiquevis-à-vis du pouvoir politique, même
lorsque les détenteurs de ce pouvoir s'appelaient Néron ou Dioclétien. Bons ou
mauvais,les gouvernantsauraientété établis par la volonté de Doeu,et ils
devraient par conséquent béné6ícier de I'obéissance de teus les chrédens.
Toute6ois, les auteurs chrétiens n'ont pas tout de suite élaboré une doctrine sur la
''3
place du pouvoir polidque à I'intérieur de la communautéchrétienne.Dons sa
version plus positive, ces doctrines présentaient le pouvoir comme une réalité
provisoire de I'homme, et dana sa vision négative comme le produit de la chute de
I'homme en état de péché. Même si dons les écrits des premiers siêcles le pouvoir
était considéré comme un instrument de la coldre divine, il a minipar devenir une
piêce essentielle de I'accomplissement des prophéties bibliques. En formulant
I'idée selon laquelle le pouvoir politique est établi par Dieu pour fãire régner
I'ordre et la justice, les premicrs auteurs chrétiens ont ouvert une voie qui serait
assaz exploitée au Moyen-Àge, qui a consisté à octroyer aux détenteurs d'une
chame publique un certain nombre de devoirs inspirés de la tradition biblique.
L'autorité du prince s'imposait ainsi au respect et à I'obéissanceparce qu'elle serait
I'instrument de Doeu pour promouvoir le bien et t-éfréner le mal.
De simple instrument de punition des pécheurs, le pouvoir polidque est
devenu un acteur de la rédemption humaine. L'édit de Milan, qui a accordé aux
chrétiens la liberté de cure, et surtout I'édit de '-rhéodose,qui a donné à I'Eglise le
status de rehgion ofHcielle de I'Empireó2s,ont profondément contribué à cette
évolutionaó. La vision traditionneUequi Easait de I'Etat un instrument de punition
des méchants n'était plus capable à elle seule de répondre aux questiona soulevées
par le nouvel état des choses. Le problême auquel sc conFrontaient désormais les
auteurs chrétiensétait celui de déGínirla place d'un pouvoir civil fraichement
christianisé dons le monde et par rappoí-t à I'Eglise. Si cela a constitué
effectivement une ruptura avec son attitude <(pre-constandnienne
», c'est parce
que les auteurs chrétiens ont su 6ãirecolncider ses croyances eschatologiquesavec
une participadondons les afEMesdu monde. lls sont parvenusà élaborerune
doctrine sur le comportement polit:ique des gouvemés et des gouvemants, oü la
réalité terrestre était tou)ouroconçue comme provisoire, mais oü désormaisle
óz N.H.
an l/a úhe
Baynes, Cb//í/a ó e /Éf (;na/ a#d /ge cg/úóa Cló///rú; P. Batti6ol, l.#
e e/ & cu/goóííízye; E. Becker, {( Konstantin
der Grosse, der 'neue Moses' )>,
pp.161-171; S. Bradbury,<(Constanthe and the problem of anta-paganlegislation in üe
6ourth century)>,pp.120-139.
ózóVoar S. Calderone, Cbr/# zzo e # ca//o.êapn»a,
Firenze, p. 304; du même autew,
<<
Teologia politica, successionedinástica e 'consecratio' in età costantiniana)>,pp. 213261 ; M. Pavan, <(Cdstianesimo e impero romano nel IV secolo d.C. )>,pp. 1-16 ; G.
Bonamente, <<Potere politico ed autorità religiosa nel 'De obitu Theodosii' di Ambrogio )>,
vol. 1, pp. 83-133; du mêmeauteur, <<
Apoteosi e imperatori cristiani )>,pp. 107-142.
224
q
pouvoir politiqueparticipaità I'économiedu salutar.Les 6onctionsattzchéesau
pouvoir politique' concemaient dons le siêcle qui a suivi la .conversion de
Constantin la réahsationde la paix et de la justice. La nouvelle religion comptait
désormais avec I'Empire dons la réalisation de sa mission spirituelleas. La période
des invasions n'a pas laissé d'engendrer un certain pessimisme,une perte de
confiancedons la capacitéde I'Empire d'être I'instrument de la réalisationde la
«Jérusalem terrestre )>.L'ceuvre de saint Augustin, -ZI.#
zz# deD/ewest par ailleurs le
témoinle plus remarquable
de ce désenchantement.
La <{découverte»
de
I'Occident par I'Eglise a ouvert une nouvelle êre d'optimisme. Le fossé qui existait
entre I'autorité des premiers bois mérovingiens et I'Eglise était beaucoup moíns
important que celui qui avait existé entre cette derniêre et I'Empire. En se
rapprochant
des Mérovingiens,
les évêques gallo-romains
.ne
se sont
pas
confrontés à une Forme de gouvernement oü le pdnce espérait être adoré en dieu,
comme I'était le souverain du Bas-EmpireaP. En ce qui concerne la royauté
ó27Sur I'impact de la conversion de Constmltin, i] y a ]'ouvmge c]assique d'A. A]Rõldi, Tlk
Ca pe/J/a a# Ca /a e a/zd caem Robe; sur la dimension <<ecclésiologique)>du
personnage, volt I'al:tide de M. Agies, <(ll mito 'teologico' (ü Costantino )>,pp-183-192.
ó2aA propos de la sacralisationdu pouvoir civil danaI'Antiquité tmdlve, voar les travaux
de P. Brown, notamment ReZkzaa dáoaegü üe aKeo#ae.ça#/-H/«//i/üe, et aussi<(Eastern
and westem christendom in late antiquity : a parting ofthe ways )>,pp. 1-24; 1.a io##é e/ é
sacra datas !'.4titÜtlité
tanliue , Gntêse de r 4Fldquité bidit;e \ ei ünAement
Tbe Riso of\Vestem
CZ/úa dam 7}zb/z@,8
a/zdDzwxJ/@,
.4.-D. 2(70-/OOO.
Le grand mérite des travaux de P
Brown a été d'admeme que d'autres autorités que politiques peuvent s'empmerde.s
esprits, devenir enjeux de conflits, comme I'autorité ecclésiastique, et que cette autonté,
avec les agltations et les passions qu'elle provoque, n'est pas réductible à la seuleautoiité
décrétée rationnelle, celle de la politique(P. Veyne,<( PéEace )>,dons P. Brown, Gmêíe de
/:4xügm# TaMzw,vii-xxii, ici ix ; P. Brown,<< Religious dissent in the Later Roman
Empire », pp. 83-101).
õz9 Voir
R. Deniel,
<<Omidf .Po/er/
a Dea. L'origine
du pouvoir
civil
et sa relation
à
I'EFJise)>,pp.43-85. Si le pouvoir politique n'était plus un adversaire de I'Eglise, une bois
que les persécutions ont cesséet que les empereurs se sont convertia au chíistianisme, les
conflito quant à eux ne dispmaissaientpas- L'Etat romain s'est révélé être un partenaíre
aussi encombrant que puissant.La littérature sur les rapports, souvent difHciles, entre
I'Eglise et I'Etat romain, est abondante. L'ouvrage de H. Rahner(L7#aír e/ /llü/ dzxi é
cg/ú&mzlímep/zh/)@ est incontoumable. On pourrait ater aussi quelques titres plus récents.
KF.
Morrison,
TZe Tiz,o K2egdami : EzzüjzaZ7W /
Cam#Pglm .@d#au/ TZo/«,b/;
du même
xuteut, Tradilionand.'\itüofiçy ix tbelwsteniCburcb,300-1140 , et HoüKess
aKdPolilicsiz Earb
À4edePU/
T7uo/
g,b/.Volt aussi, Ch. Thomas, C»/zlíüz/zz#
ü /óe Rama/zBn@b Ü .H.1). .5tD ;
G.G. Archi, <<Inteúerenze tra cristimlesimo e ímpeto rommlo (V e VI secoli))>,pp.317-
323. Sur le cure impérial dons I'Empke, volt E. Beurlier, Eíia í//r ,b a/ü w/zdaa/o(
e/pen/7rx mwazzJ; E. Bréhier, P. Batif6ol, l.er íx/zzpu/zJ d# c7/#ei32@é/Ü/
fomlzz; M.P.
Charlesworth,
<('llle Vemlesof a RomanEmperor.Propa@nda
as dle Creationof
Belief)>, pp.105-133; P. Brezzi, <(L'idem d'lmpero nel IV secolo )>,pp265279 ;J. Beauleu,
« Les apologêteset le cure du souverain )>,pp.IO1-142 ; aussi, G.W. Bowersock, <<Greek
intellectuals and the imperial cult in the second century )>,pp.177-212 ; L Cracco RuWini,
<(Imperatori romana e uomini divini(l-VI secolo d.C.) )>,pp.9-91 ; et J. B. Aufhauser,
<(Die sakinle Kaiseridee in Byzanz », pp. 531-542.
225
franque, la méfiance et I'hostilité, typiques, selon la Gormuledé)àclassique de P.M.
}.tçraú,
de
<(L'iltcontro
ü
lllia
relidtone troPPo Úouatle
cota u?io stato tmPPo ueccbioj$--'ü,
n'étzient pas de mise. Les écrits de Rema,d'Avit, d'Aurélien et de Fortunat
témoignent de la placa accordée par les doctrines chrétiennesà ce pouvoir
fl-úchement converti au catholicismeou qui était en vale de I'être. Dons leurs
études sur les doctrines chrédennes, les historiens des idées se sont pendant
longtempsintéressésdavantageaux écrits pontificauxai. Néanmoins,ce sont les
évêques qui pendant tour le Vle siêcle ont été les interlocuteurs pdvilégiés de
r')
I'autorité royale en Gaule mérovingienne,en plus d'être déjà un corps de
fonctionnaires
au scrvicc
du roi632.
« RHntar ad nos mag[tt[m pewenit, administraüoTien] uos SecK]tdt]m Bel@ce
stlscQi,sse. No1t est Rabi.im, t4t co@eris esse, sicutParentes
tui senda juert4nt :
bacitQrimisagendum,
t4t Dominóiudicitlma te tioli uaciLlet,
ubi tui meriü,
qui l)w iTtdustTiam bumilitaüs tule ad sunlniupz cnhtinisque pemenit, quis,
qtiod unlgusüdtur, [ex jttte] actua bomiinisprobatnr. Cottsiliatios tib
adbibem bebes, qui jaezanz tuanz l)ossettt OIPtare.Et ben$cium ruam castumz
et bonesLu?pl
essedebet, et sacerdotibus quis debebisd(gem et ad eomm cottsilia
senil)n
wculle
;
quoüi
übi
gene
cllpi
iUs
coltueneit,
pmúncia
l)otest co?tstare. Cimos tt40s auge, adPctos wkua, tiduasjoue,
tua
mzelit4s
odanos biltre, si
potius est, qtlam enldies,ut opmeste atnentet tinieant. Itislitia ex ow Destro
pmcedat, nibil sit ópera?idu7}ide )at@eres uell)ewgnnis ; ne baús douta aut
aliquid ac(4em ueLlis; }raetoTiunz tuuni onllübt4spatetattlr, ut ?iLILLus
eúnü
tTistis abscedat. PaLenlas quascnnque @espossides,c@tiuos eú71debberabs et
a jugo seT'útt4tisabsoLuas: si anis in conWeçtnDestrot;enerit,pewg$nt+nzse esse
r'l
')
''1
'1
'']
?polisentiam.Cttm i14uenibusfoca, cum seltibus traria, si üs wgnare nabilis
indicam
ó30 P.MI
>>õss .
hlç;?\«, Ideme smtimentpolitici time'.'\ltoMedioeuo,p 53
óslC'est le cas,par exemple, de F. Cavallera,<(La doctrine sur le prince chrétien dons les
lemes ponti6ícales du Ve siêcle », pp. 67-78, pp. 1 19-135, pp. 167-178.
'3
'1
'1
ús2 Sur les évêques en Gaule, volt
n
l
de M. Heinzelmann,
qlücbett Kõügtum und FiiTstetlmacbt:Studiett R1lr líscbõjjhbeti Stadtbemscbc4t
im wu#rãnkiscbJxnlziÜãízlrcóe/z
Rezamzh@l/oex
'1
l
I'étude incontoumable
J3ZccgaÓ»emxaú.@
z Gaüfx; F.D. Gilliard, <(The senatorsof sixth centuty Gaul )>,pp.685GDn , üu {nEme alà\ew, Tbe Social Oti@ns ojBishops in tbe FouNb CmtaU , BiscboÍsbenscbcdt
d
a e Àüaeb&r
; E. Magnou-Nortier,«
Du royaume des
ózaü/eTau royaume des óo//aml.EPúrapa/7/rcom/h/xr aóóuzüz
dais le royaume franc )>,pp.
311-344 ; W. Liebeschuetz,<<
Administration and Polidcs in the Cities of üe 5th and 6th
Centuries with specialreHerenceto the Circus Factions )>,p- 161-182.
óss .E%5ü/onze.,4//íf/nzcae, 2, pp. 1 12-113(trad. M. Rouche, (:ãnà pp.387-388) : õr tll#e.gm#de
nlmeur tlous estPametnle, uolls awR.prós Padmiüstration de h Seconde Bel$qtle. Cela tt'estpas nouueau
car tn auras commencéPar êtm ce qtle Lespannü
onl [oÜotlrs été. XUaut d'abordjbin
etl sobe qtle le
jttgementde Dieta net'abatidotlnepoitit h oit tou mériü parüentpar tou actiúté deton t)umilité à cetrês
paul sommet. Car, comme I'ott dit ualgainment, c'est aux actos qti'on TwcotltlaitPhomme. l-K dds
226
Cette lettre, envoyéepar I'évêquede Reims à Clovis lorsque celui-ci a
succédéà son pare, vers 482, est le premier témoignage écdt de I'entente entre un
membre de la dynastie mérovingienne et les évêquesmét-ovingiens: Tout d'abord,
il Eautse poser la question de la nature de cette ]ettre. S.aglt-i] d'un texte
purement formei, I'usagehabituei d'un haut fonctionnaire romain s'adressantà un
de ses paira qui venait d'être nommé gouverncur de la Belgique Seconde, ou d'un
texte ayant une valeur <{politique )>a'? Selon M. Rouche, adepte de la. premiêre
opuon, íl n'y aurait qu'un seul conseil <<politique )>donné par Saint,Remaà Cloús,
lorsqu'il lui recommande d'entretenir de bons rappon avec I'épiscopatdebehs
de .sa
l)taNwçe -. {(Et bett@cium taum casttlni et bonestum essedebet, et sacerdotibtis tais
zk/bw eí ad eom#pra//f/2a Jejçpa mr#/?r}o. Clovis était le plus haut responsable de
I'administration romaine dons la Belgique Seconde : rien de pausnaturel que Rema
attende de lui qu'il ait recours aux évêques, eux aussi membros de ladite
administration. Néanmoins, toute tentative de distinguer les propor " politiques »
de saint Rema de ses propos <<religieux >>est pour le moins hasardeuse. Cette
distinction est le reflet d'une vision modems qui ne correspondguêreà. unc
sensibilité qui était celle de I'évêquede Reims. ll..n y avait .pas.chezRemi des
frontiêres clairement délimitées entre les dlêmes politiques et les thêmes religieux.
A aucun moment dans sa lettre, il ne Eãitune nette discrimination entre ce qut
étnit politique et ce qui ne I'était pas. Dans la logque qui était la sienne cela
n'aumít pas eu de seis. Ses conseils sur le .bon gouvernement.de la.provhce
étaient profondément imprégnés, indissociablement viés à une vision chrétienne
du monde en généra]et du gouvernement en particulier.
Si tel messageétait en partie, une formahté d'usageentre.deux hauts
membres de la hiérarchie romaine, il Eauttout de même se rendre à I'évidence que
son contenu est plus riche qu'on ne le conçoit. Remi semble conscient que Clovis
n'était pas seulement un haut Fonctionnaire romain, putsque son message se
termine par « 1/ zdrm2zzm //oüáí / z#fózN
}o.S'il le prenait uniquement poul-.un haut
fonctionnaire romain. il se serait contenté de rappeler, comme il Fàt au début de la
lettre, que Clovis avait prós la tête de I'adminisüation de la Belgique Seconde.En
ajoutant le verbe {?m2//a/?
}o,Remi prcnd en considération la double,?ppartenance
de Clovis à la boisà I'administration romaine et à une lignée royale. Comme on I'a
fadjoiMn desconseLLlers
qúPolinont obterta renommêe.
'Ton cadeat{
doisêtn ittàgn et boxnête.Tt{
et/rm t'm r(«)oMr à teséiiêquu et noottrir toÜoun à btlt's cottseib.Car si lu t'mtends bim awc eioq
Eaproünce Re !)Oltna qti'm êtn cottsolidée.
Rmds courageaios citQem, nlêw h (1llli@s.jauorise h
ntlws, ttatlMs oQbelin.s ;Plutõt qne de bs échm', qtle tons t'aimettt et e n$ecmt. Que bjmth
h
sorte de uoLie boticbesam tien aMndn
despaums et des étrangers 4tn que ttt ne ueltiUesl)oint d'acc@ler
3tlpias des cadeallx ot{ qKelqtlecbosede bKrpatt. Qi4e ton l)dtoin soir otiuert à teus cÜtl quepersontte
tle s'm mtotu-tte triste. 'Tt{ l)ossêdescertaitles ticbessespatemebs awc ]esqueUesttt libéwras bs ])risottttier's
3t tu bs délierasdajou&de la serútude. Si qt4elqu'un est cümk en uotm púsence, qu'il ne sentet)oint
la'ilesa n éLratlger.
I'hsante augelesjet+nes,
délilÊn augebs úeiUaMs,et si tt{ uettxrégter,jtlHeen
nobk»
Ó
ús4M. Rouche, Cbziu. pp.391-392
227
vu dans la premiêre partie de ce üavail, cette double appartenancene supposait
pas une double autorité, sur les Gado-Romains et les Franca. Remi ne conseille
pas différemment le roi et le haut fonctionnaire. Sesavertissementssont valables
pour I'un comme pour I'autre. Ce document constitue, cn ef6et,une premiêre
tentative d'inculquer à un personnagequi était à la boisroi franc et haut membro
de I'administration romaine, une notion chrétienne du gouvemement.
Comment procédait-i] ? ll commence sa lettre par un constat : la position
occupée par Clovis ne diminue cn riem ses obligations mordes, au contraire, elle
ne Êãt que les dourdir. C'est aux actes qu'on reconnaít I'homme. En afHrmant
que le pouvoir n'était pas un privilêge en soi, et que c'était dans sesactes que le
gouvemant devait chercher sa vdeur, Rema propose une interpréution du
fondement de la légitimité politique qui trouve ses racines dons la tmdition
chrétienne. Le pouvoir est ainsi conçu comme un devoir devant être rempli par
celui ou ceux qui le détenaient au bénéRicedes gouvemés. La conséquencede
cette assertion était pour lui évidente : la meilleure Eaçonpour Clovis de mener à
bon terme ces obligations serait d'avoir recours aux évêques.Ces derniers
apparaissent aux yeux de Rema comme les seuls capables de donner au roi les
conseils qui s'imposent pour qu'il accomplissesa tâche.
La préoccupation fondamentale de Remi, qui se manifeste tout au long
de la lettre, est le renforcement des bens entre le pouvoir civil et I'épiscopat. En
affirmant à Clovis qu'il avait commencé par être ce que ses parents avaent
toujours été, il voulait peut-êüe lui rappeler aussiqu'il devait être le continuateur
de cette concorde entre la royauté et I'Eglise qui existait du temps de Childéric.
De la bonne entente du roi avec I'épiscopat, soulignc Rema,dépendrait la force de
'3
'3
'3
'n
3
'3
\aDtovxnce
. {(Quodsi
tibigene
cilniilllsconenelit,
ploúncia
tuaPielit+s
potest
constate
)>.\\
Eautcomprendre par là non une force matérielle, mais une vigueur morde, qui ne
pourrait qu'être renForcéepar I'attitude du roi à I'égard des Faibles,comme
I'indique la phrase qui suit cette assertion. Le contenu du programme moral
dessiné
par
Remi
pour
xd@ctos recua, üdtlasjow,
la royauté
mérovingienne
vient
ensuite
: ü{ (21.'ar Zxoí eage,
odanos ttnm, si l)obus est, qtiam enidies, ut omnes te anient et
doze /)o. Voilà ce qu'on attend de Clovis. ll était question égalementde la justice
I'évêque de Reims conseille à Clovis de rendre la justice sons rien attendre en
échange des pauvres et des étrangers, de maniêre à conquérir leur amour et leur
respcct. ll I'exhorte aussi à libérer les captifs, à plaisanteravec les jeunes, à
délibérer avec les vieillards. Son demier conseil résumebien I'esprit de la missive
'1
Remi afHímleà Clovis que s'il veut régner, il doit juger en noble. Voilà un
'1
'n
l
siêcle en Gaule : I'acte de gouverner ne serait jamais légitime s'il ne se Eondait pas
sur une rectitude qui lui serait inspirée par les évêques.Face à ce chef militaire
doublé d'un roi et d'un haut fonctionnú-e romain, I'évêquede Reims rappelle que
argument qui será essentiel dons les exhortations des évêques pendant tout le Vle
la force n'est pour rien dons I'actede gouvemer : il n'y aui-aitque la justice,dons
son seno chrétien, pour caractériser le bon gouvemement.
]
Les exhortations de saint Remi contiennent des thêmes qui seraient chers
aux auteurs qui dons les décenniessuivantes ont développé I'idée du pouvoir au
228
r''\.
service de la foi. Salettre est le premier témoignage écrit qui nous soit parvenu oü
il est question d'essayerd'attacher 2ux rois francs une idée chrétienne de I' ##Zaf
.pxó#ca.Même si le mot n'apparait pas explicitement dons le texte, c'est à lui que
Rema fãsait référence lorsqu'il mentionnait les obligations de Clovis de rendre
courage aux citoyens, de relever les affligés, de favoriser les veuves, de nourrir les
orphelins. Néanmoins, c'est dons sa deuxiême lettre à Clovis que Remaa franchi
un pas important, en associantaux tâches du roi pour la premiêre bois, et d'une
Eaçonexplicite, I'obligation de veiller au salut de teus
1{Domitttis nleHS,tt>elle de tno condetTisütiam ; animo cite col$osito, regnuni
sagaciusgubeniate, erectiora sementes sLtldio snTenitatis consilia. Lael.llni
comiembra coltfoüa ; nleruTistoTPom discurso,a(bus iltú@labitis ad saLntem
pliattet t;obus wgn m administrando
et, Deo at4Qice, Flui)eranü.
PoPllLomm
caPtlt esüset wúpieli st4süneüs: acerbitateni lie te tÀdeantitt L cEtIm,ctlFici, qui
per tefebcta utílerecoTtst4eunT"tira
)Ébs.
La conversion et le baptême de Clovis venaient d'avoir lieu. Rema, qui a
eu un rale non négligeable dons les événements, est devenu son parrain spidtuel.
D'oü son souci de lui écrire pour le consoler de la perte de sa soeur.Cependant,
sesmots ne se restreignentpas au domaine du réconfort spirituel.L'interlocuteur
de I'évêquen'était pas un 6tdêlecomme les autres.Le changementde ton par
rapport à la premiàre lettre est perceptible : Remi suggêre que la conversion a Eãt
de Clovis un héros,un gouvemantqui se trouvedésormais
à la <<têtedes
peuples)>.ll afflmie qu'au-delade sesamertumespersonnelles,
et en vertu de la
\
/'"'\
,"'''\
position qu'il occupe dons le royaume, Clovis a un devoir vis-à-vis de son peuple
il doit veiHer pour le salut de tous avec plus d'acuité. Tandis que dons la premiêre
lettre il rappellc à Clovis les devoirs inhérents à sa chape vis-à-vis des sujets avec
le soutien des évêquesdons la deuxiême, il octroi à Clovis une responsabilité
capitale dons le salut de ses sujets. ll n'y avait pas de bens de rappeler ce devoir à
un gouvemant encore pólen. C'est un thême qui n'aurait pu être dévcloppé que
face à un prince qui avait adopté la foi chrétienne.
Reman'a pas été d'ailleurs le seul contemporain de Clovis à se dirigemà
lui dons sestermos.On retrouve une agumentation analogucdons la lettre qui lui
r''\
a été envoyéepar Avit, I'évêquede Vienne (494-518)"',pour le féliciter d'avoir
óss EPüiaZze ..'Í#i/rn#üue, 1, p. 1 12(trad.
..P«sse de [o« c«, 1. t'i't'«e ;go««n«
M. Rouche,
(:bzek. pp.393-394)
: rr .A4ax lpÜ//e//r /}lzg.
I' «ya«me d. m«iêw PI«: #«ét««t., d'«
eQ,itju:t'me«[
mattrisé, ett l)nnatlt des déddotlsplas hardiesgrace au $k de la sérÉnité. Récon#oüetes membres grade à
wn cuurj(Deite. La to$eur de Paper timesecouée,
polis cottsacnreR.
uosueiLbsau sUbI [de toma awcplas
à'aculté.Que b rqattmedemellieetl uoLnmdtt ])oar êtw adminbtrÉet, awc Pode de Dieta,])Olli
prosPénr. Voas êlesla tête despetQbs el Donspoder. le gouuenlement.
Püssetlt cem( qü onl íris
I'babitKde de uoirg'ace à toi dons bslélicités ne l)oint t'cq)eTceuoir
accabbpar I'at8mur dn deül)>.
ó3óSur Avia. voar H. Goelzer, 1,? üüb de ía;e/ .,4mZ,d iêg//ede lle //e éq.50?
i2ó g; M.
Burckhmdt, l)ü B/zb@3aw,mó/Hg
der/3üaóa@
.,4wZzí; et aussi, M. Reydellet, <<Avit de Vienne et
la royauté chrétienne >>,dana l-a /Wa #da i & &Zã/u/ /? ü/z»e, pp. 87-137.
229
choisi la foi catholique,et qui par ailleursest le seul document contemporún du
baptême qui nous sou parvenu
K ...Dtlm
r')
isto nos aetemitati commi ipius, dtlm, quis real u?tttsquisque
setlüat, futuro
examiBi wsel'uapius, etiam i?t praeseRtibBS inteíücells
rachas
ueHtaLisemimit. IRwrite qniPPe ten@od nastro arbitmm quendaia üúna
l)mlisio. Dt4m uobis eli@üs, oni tiblls iwdicatis; uestrajtdes ttostra tíctorla est.
Solenepleüque iR bac hademcausa si pTOo.:j:legenda
sanitate credeRdiatlt
iacerdotumbortatti aut qtlolumicumqaesodaliu?tzad suWestione?ti
moueanttlr,
Go?lsuett+àaem
Henetis et Titt4pi palemae obseTuationis ol»o?\ere; ita sahti
üacentw wwctlndiam l)raejem?tüs, dum parentib s in incredalitah custodia
fuülem wuerentiam savuant,con$ttentur, se quodam#iodo ?lesar, quis ebgant.
Discedat i$tur ab bac excnsatioTlepost talasfacto miracuLnninoras pudor.
/os de toh priscae oti$nis stenimate sola tioUhtate colttelttt4s,quicqt4idOlti?le
potest jastig147ti geneinsitaüs onlare, pros4iae wstrae a t'obus uoUisüs
emUm. Habeüs bottorzini az4çtons, polwisüs essenieüompz. MQondeüs
ptoaus, qtiod wgnatis iTt saecwlo; instituistk posteTis, ut Wnetis itt caem...
Coltfmbamns namqt+enobisctlnl tracta bamusque, qual essesiUa&
]dJlnatorum tlumerusa pottt@cum malHAs sancti cimbitiotle seT'útil nlembla
regia Hndis ütalibus co?!fouaTet,
m l se sel'üs de iltfkctmt
time?idem ge?tüb s
apta t: ci+msub cassidectinis nntdtus sahtamni gabam
sacrasuttcttonts
Ittd emt: c14mlinteTmisso tegmilte bdcamm im?ttacutaü aüus simili vestilim
;andamfulgerent. Faciet, sicut cwdiüs, wgl4m.jlowlüissime,Jaciet inqt4am
Lnd }tientorwm isto niollities, ut uobis üincQs pLt4suakat ligar armonlm; et
luicqz+id
JeücitasHsqKebiç pruestiterat,addet biç sanctitas.Weüm t;elu
pmec07iiis uest is qüddam
exbodationis
adltectm,
si aliqHid
uesttam wl obsemantiam l)raetednt. Numquidjtdem
wl sciemtianl
peÜeüo praeücabimus,
ruam ante pedectiolle7tisinepraedicatow údistis?Anfoüe
bumibtatem, quem
lam dt4duni nobis deuotio?le impenüüs, qnami tiullc jmpiatti W$essione
debeüs? All
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auge: ut, quia Det4s gentetti uestram per tios M tolo sllam.faciet, t4llerioTibt4s
luoqtie gmübus, qnas iTI ILatHrah adbuç ignoratltia consütutm nt4Ua}ruuoltlpi
hgmatum germtlta corrt®emnt, de bobo tbesauro uestTicorais jtdei
parrigaüs: tlec t)udeat pigeatqlle etia7}i dinüs
país
in Temilegdlonib%s
semita
adstnlere
Dei, qui tat\tum wstrm emút. Qpatenus o<terni qHiqaet)oPuli
t)aga?tonlmpro mli@oltis uobis pTimitus iTIQeTioserütHri, dupi adbtlc aliam
uidentur babere l)TuPlietatem, discertlantllrpotit4s
õs7.,4m/af @úW//l CbdoüecúonZZ, PP. 75-76(uad.
gellte quatti pdnciPe )isbn
M. Rouchf, PP. 397'400): «HÓn gwe//o//l
n.tis m étions wnüs à têtmiité et que tiolls aMndimis diijugemenLJt4tt+r qne soir dit.u qü'ill) a de d dt
iates ce qt+ecbamtt settt, t;oici qu'a briUpaxmi
ks bommes d'myottrd'bKi iltl rqott de lpélité éclairatlt. La
iiúne Proúdence a enjtn trouué lltl aT%lnpoür ttotm @oq14e.
L-&cbo& que uom.fdtesPar voas-mimeesl
tIResentettcequi uaü l)ottr tons. Vota .loi est noite úctoin. Certaim.datasce mime débat, alors qtnk
p,«à«.'
êtn m«s««: k üé,i, d. Úsai«e «Oa«« 'oit Pa. tub"L.tios üs é@«H, soir.Pa,b
suWedondeçeHainsdeb r enLourage,
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pai' k maintien watts [incrÉdulité. ]k auouent en qt+elqt4esorte qu'ik lie sauettl ce
230
r'l
On remarquera d'abord le ton grandiloquent avec lequel Avit commence
. <<ltlue?ltequiPPete72©oãnostm atbitmtti quendaix üúBa ploÚsio>>. N\ esk
conscient des conséquencesdu baptême sur la légitimité de Clovis. Selon I'évêque
de Vicnne, le pouvoir de Clovis ne découlerait plus uniquement du prestige de ses
ancêtres, mais surtout du EHt qu'il était devenu un roi chrétienóõs.Avit considere
\a \Cite
que les implicationsde cette conversionouüepassaient
les limites d'une
pro6essionde foi individuelle. ll dit clairement à propôs de Clovis que la divine
Providence a enRintrouvé un arbitre pour son époque. ll est persuadé que le choix
du roi estune sentencequi vaut pour tousós9.
ll resteà déRínirI'ampleurque
I'évêque de Vienne octroi au mot <<
teus )>.Le mot désignait, vraisemblablement,
non seulementles habitants du w2zz;/#P
l;nu//rama,mais tour les catholiques. Pour
deux raisons ; d'abord, Avit est un évêque étranger, dont le siêge épiscopd se
trouvait sous I'autorité des rois burgondes.Lorsqu'il écrivait ses mots, il est peu
probablequ'il avait en tête exclusivementles habitantsdu m2z7aa?
l;huxramm.
ll
qt4'ils cboishsmt. Que s'éloiHme donc,
afãs un tel éüHemmt niracubtnq la timüité ttociue d'HHe ))aMb
exmse! Votos, de htlk ltne #néalo@e d'attüqtle OTi@ne,Dons polis êles contento de sa seKk ttobbsse et Dons
ater. uotilajdn s %ltrde uotlsPonr uotre descendatce
totlt ce qüput onler de g@émdtéce paul gang.
l/ous ater.desjotldateltrs,bommesde lün, polisawR.uotlh ettjà t aíLmde meiLbun. Véus êlesà la
bautellt
de ms bsdeiu,
en ce qtle polis HglteR.watts b siêcle; Dons êks tlttjotidateurl)Ollr
uotn descettdance
lonque polis tÉgtteteR.
dana le del. . . Notas discutidasel tloils méditiotls auecno s-mime l)our sat;oir anel
serait cet éuênement,
alors qtle la m tl mail»le des éüques rmsemblés,mue])ar b $bpour b seniice
saint, raMmait bs memlmsd« roi pal' bs ottdesde la uie, alar quesa dêlendotltabk aux pet4)bs
s'inclincit deuatlt bs serútenrs de DieK, alors qtle h cbeuehm etttntett e sons b casqtle deter nuêtait le
casqtle saLutdn de rottMott saiote, alors qKe, déúLus l)onr un kmPS de la ctlirasse, ses ntemlms safes
Lambe
büLlaientde la mime bhncbetlr qt4esa mbe de b@tisé.gire celtadoilcet4rde ce úkme t, â bl)l:üs
jloTbsant desiok, commeDonsle crie% dis-le, uousProcltmUetttâtplits delone qtle la ri8Pité desat'mes;
et qtle tour ce qzle lajaueilr d soft t;ous accordajmque-là, ce soir désot'tlzab la sailtteté qui [augmente.
]'auras poRIa Qotlter à Lotasuos éloges qilelques exboi'htions, s'il auait manqné quelque chore à uotn
science et à uotn nli@on. It'ons-nuas ptecber la joi az{ chdtim coRuerü accoplDli, ceLLe
Jói qu'auatlt cet
accomplissement opus aoeR.me gang ptédicatellr
? Ot{ biett Fbilmilité
que dQub
longtelnps polis Ralis
témoigmR.augedéuotion,alon qlle polis ne nozesla dewR.d'aboMqu'l4)üs uotn pmjessiondeloi ? Ou
bien la miséticorde qu'Ktt petq)le récemment ccPü{, déliwépar uous, ajàt
connaitn au mottdepar sescús
dejoie, à Dieupar seslemes. iLJ a tIRe choreau motuledotll noils ooadrionsqu'eb [a17©]i$at: à sauoir
qtle Dieujasse sien, pat' oons, tour uoLn petQb et que despetQbs pUs éloignéspas encore cowomPns, en
b r igltorance ttatamb, par les germes des dormes matluak, nçoiwnt de uettt{ h semetlm de hjoi, pTise
al{ botatHsor de uotmcatar: tl'a)eR.ni botite,ni entiü d consttuin,par [ettuoi d'ambassades
sltt' cesÜet,
k nDatlme àe Dica, lü qai a touLllüt Voar êd$er le útm. Dana ta mesun oü cespetDbs extérieun
patins seronLprêLs
à Donsremir d'aborü sonsle commandemetll
de!a mli8hn, alors on s'cOewt»'aencore
file mla a lute autnPvoPnété. On la discemeraplaspar [al»artenattce à tlt peiQ]e qzl'à nttptince)>.
ós8ll est dono difRicile d'afHímler, comme le Fàt W. von den Steinen, qu'il n'y avait de la
part de I'évêquede Vienne aucuneconsciencede la portée politique du baptêmede
Clovis (W. von den Steinen,<(Chlodowilp Ubergangzum Christentum)>,pp. 417 501).
-bq Alcimi Ecdicii Aiiü Vimnends E@scoPi,4G Ç4th, p. 15 -. <<1nueút qtt@peteti®ori ttostm
arbitmm qttettdamdigna prol;isto. Dum uobk eli@tk, omnüils i dicatk; uestmjnes tlostra iütoria
»
237
s'inquiétait du sort de tour les catholiques,y compris ceux qui se üouvaient
gouvemés' pz des rois hérétiques. Avit accordait. une valeur immense à la
conversion de Clovis, non seulement parce qu'elle faciliterait la conversion des
Francs placés sous I'autorité de ce dernier, mais aussi parce.qu'elle Eãsait de ce t-oi
[e fer'(]e ]ance de ]a eoi catholique. Quelques lignes plus loin, les ngument= de
I'évêque deviennent encore plus incisifs dans ce seno: « L/a//a7ei/, g ad
t4gM
t4t, qüa Delas ge7ttenz wstrapz per uos ex tolo suam jaciet, ulteriovibKS quoque gentibus,
luas in natlirali adbucignorantia constittltasBulia.prauornni ügmatum 89milta comQemlh
tie Dono tbesazito pesem cordas .Fdei seniima por71igatis...»b40.
Cloús
est
\d\ cetvsê
êUe
I'« évangélisateur» dont I'acdon dépasserait les frontiêres de son. propre
royaum#'. Cela explique peut-être I'adressequi ouvre la lettre en question dana
laqueUe Avit désigne Clovis avec le seul titre de roi(Hzüwi @ÜcWJ CZÓ&wcÉo ?2z)
Si cette appellation a quelque chose d'intri@nt, c'est parce .qu'Amt, étant
responsable d'un diocese et d'une province situés au royaume dcs Burgondes,
devrait s'adresser à lui en le désignant comme rex l;ha ranym,ce qui était I'usage
courant [orsqu'i] s':3gissaitd'un prince étranger. En I'appelant /ex, il lui attribue une
mission qui dépasseles limites du m2zz/va7
F/w//roma7.Le titre de roi dons la lettre
d Aüt a une portéeévangélisat:vice,
il désignecelui qui se.trouxe à la tête des
peuples, dont I'obligation est de conduire ces demiers sur le chemin de Dieu.
Avit donne au baptême de Clovis une portée universelle : dons sa letue,
les frontiêres polidques traditionnelles cêdent la place à une nouveUeforme
d'identification collective fondée sur I'appartenance à une même foi catholique et
sur la loyauté à un gouvemant qui I'incamerait. Cette lettre est moíns marquée que
celles de Remi par I'idée que le pouvoir retire sa légttimité de l pide âux Eâbleset
de la promotion du salut. Néanmoins, et c'est bien.pour cela qu'elle naus intéresse
ici, c'est le premier document à mentionner explicitement le changementopéré
dons la légítimité des rois mérovingiens. Selos Avit, c'est de la propa@tion de la
foi catholique et de la conversion des peuples pajens que Clovis tire sa Force
.( . . . necpi4deat l)igeatqlle etiam directas iR mm kgatiottibus adstmere l)ages
Dei, qui taTttuni ueshasereút. Qpatenils mtemi quiqtte poPt+lipaganonlm
i71@erio serútuTi, üm aüHC alia?ti
babempTWTietatern, discenia71ttirPotiws geTlte quem P i (We »ma
pm nliÉonis uobis pTimittls
,AÜIbid., ç). IG . {(llJ
üüntur
a !fne cboseai{ monde dottt }loHS uoudrions qn'eb a17©B$âl : à sauoir qne Doeu
fms'Ú'", P" ««s,t.ut"t« P.«Pk't q"' d" P.«Pb.
PI«séhiWés,.P'.;
""'w."maus: '" kutgn.,anm ttattltzb,pa' lu germesdesdogmasmanuais,wçoiwnt dewu.s la semetlce
de lajoi,ptise au bon
Irésorde uotrecazlr.N'qcR. Ki boné, tti enltü à constmiw,par ['enuoid'ambmsades
szlr cesÜet,le
nUatlme de Dieta, ]ai qui a toiltjait])oar
éüilier le uâtm».
sw ihd. .« Ç2uatettusextemi quequel)oPuli l)aganomm pro t'eli@oúsvobisl)Timitus in©etio seruLtiM,
àum ad})KCaliam tidetlLnrbàe l)n ietatem,discenmt rl)otias gnlte qüamPnttctPe».
4 Ibid., Q.'lG . <(.. .n'(OeR.d ponte, d ettnui de con.stmin,par [enuoi d'ambassades
silo cesqetlk
me de Dieta, lü qü a total.faitPoilr êdi$er b. útn.
Dalts la mesilw oi{ cespt@ks extérimTsPatetls
«m..L pHÜ à "',"s s.;i, a-.u.,ã..l.: k ..,im«de«:e«L d' h '.ü@», 'Ü"T" g."p'"''''
e««,* q"e wb
l une autnpn©Tiété. On la discemeraplKsPar[al»artenattce à ntl ])etQk qu'à lttl ]Mtlce».
232
Avit volt probablement en Clovis celui qui pourrait retirer I'Eglise en
Gaule des troubles incessantsoccasionnéspar les invasions.A cõté de ces
impératifs plus immédiats, il avait un prolet politique majeur. ll appelait le roi à se
placer à la tête de cette chrétienté catholique en Occident. Lorsqu'il parlait des
conséquences
du baptêmede Clovis, c'est le progês de la christianisationque
I'intéressait.Plus conceméque Remapar le combat aux hérésies?
notamment
I'arianisme, Avit était vraisemblablement paussensible à la nécessité de propager la
foi catholique
Les lettres de Rema et d'Avit montrent que la conversion et le baptême
de Clovis n'étaient pas uniquement les événements-clefs d'une politique
délibérément <<nostalgíque >>,ayant pour but de rapprocher le gouvernement
mérovingien du modê]e impéria] de' gouvemement, comme .on I'a vu .dons la
premtere perde de ce travail La portée de. ces événements.aUait au-dela du cadre
de I'/m/Z12üa
/?lpenz.
C'était la premiêre bois qu'un roi occidenta]adoptaitla foi
catholique, dons un moment oü la propagation de I'arianisme risquait de mettre en
échec I'orthodoxie nicéenneus. Les évêques catholiques ont compras la
signification religieusede I'acte de Clovis, et ils I'ont Eàt savoir dons les letues
qu'on vient de ater. Le baptême ne doit pas être considété comme ayant tnaugure
la <<royauté chrétienne»«' ]l a tout simplement ouvert la vote à une plus grande
ó4sL'arianisme opposait ceux qui comme Arius, un PTêtred Alexandrie, soutenaient,que
Jésus n'était pas ]e 6]s de Doeu, aux pardsans.du Concile de Nicée, qui avat cond?mné les
idéesd'Arius comme hérétiqueset proclamé le dorme de la Trinité. Les divisions n'ont
pas tardé à atteindre les ariens eux-mêmes. Pour les paus radicaux, le Christ était a óoz aí]
d UHCnutre substance que celle de Doeu; une deuxiàme tendance pro6essmt qu'il était
áamaraí.c'est-à-ílire, semblable à Lui; les ariens qui étaient plus proches de I'orthodoxie
proclamaient le Christ cama/a//naí,
semblablepar la substmce.,Toujours est:ü qu'une
diffiéi.ence subsistait : le Concile de Nicée avait éubli que le Fila était de même substance
que le Pote(Sur
I'arianisme,
volt
H.G.
Opitz,
UTÉ
/zzÍm ?lr
GefcÓzcÓ
zÜJ analÜíÜe
.Ç/m;ÜI ;
M. Simonetti, l.a mZ ana/za #e/ .rl,/ íeroá; Ch. Pieüi, <(L'épanouissement du débat
théologique et ses difHtcultés seus Constantin : Arius et le Concile de Nicée)>, p.p249-,
288 ; M. Meslin
/}''
br.Hnexi
d'OMdm/,
J.3.f-4.iO ; vok
aussi, M. Sknonetti,
l.a mn an'a a
e/
Je.«áÜ .
ó41L'étude des ritos et des cérémonies a pu quelquefois élargirle domaine de la recherche
en histoire politique, néanmoins ils ne sont pas en mesurede tout expliquei. lls sont là
mFÜ;=!'1:'=.:':'
.='z"='=mrnnn=a.=u
perception tour en lui donnant un aspectconcret et.vivant, mais ils ne I'enFantentpoint
L lmportance politique de la conversion et du baptême du roi des Francs ne doit donc
pas etre surestimée.L'Eglise 6ranqueet le pouvoir mérovingienn'étaient pas deu:x
partenaires qui venaient de se découvrir. ll est néanmoins vrai que la conversion de Clovis
of6ícialisait
et appro6ondissait
les benstout en ouvnintde grandesopportunités
à la
propagtion de la 6oi proclaméepar les prêtres au concile de Nicée(Voar R. Aigran,
<(L'Eglise franque sous les Mérovingiens», pp329-390; aussi, L Pieüi, <(L'Egise du
Rz2////m
Frn//rnm >>,PP.745-799).
233
interacdon entre I'épiscopat et la royauté, en permettant à quelques évêques de
développer dana leurs eldiortations des thêmes qu'y étaient jusqu'alors absents,
comme le devoir du prince de promouvoir I'évangélisationet son obligation
envers le salut de sessujets.Toutefois, I'idée du pouvoir comme un servíce,et
celle qui prânait la nécessitépour lz prince de chercherconseil auprês de ses
évêques, avaient été abordées par saint Remi avant le baptême de Clovis. Par
ailleurs,'il a Fdlu longtemps avant qu'elles ne prennent corpo dons la législation
royde mérovingienne.
Aprês les missivasde Remaet d'Avit, le meilleur et le. plus complet
exemple, dons la premiêre moitié du Vle siêcle, d'une exhodztion épiscopale
adresséeà la royauté est la lettre d'Aurélien d'Artes au roi Théodebert ler, écrite
vens546-548,à I'époqueoü la ville avait passésois le controle de ce roió's.Le
programme moral contenu dons ce document s'explique par I'importance accrue
d'Artes comme métropole des Gaules et comme centre politique et religieux de la
Gaule du sud-est au début du Vle siêcleów.Devenu en 502-503 1'évêquede la villa,
Césairea eu d'abord à subir comme d'autres membresde I'épiscopat provençalles
exactionsdu pouvoir wisigoth. Exilé à Bordeaux par Naric ll (503-50'7),et
réhabilité
par la suite«7, il a connu le même sort une bois la ville d'Arles passée
seus domination
des Ostrogoths,
en 508, suite à la défHte
d'Alaric
Face à CIOViS'aa
õ4sllÜ ú/oüe..,4xí/rujjóm,10, pp. 124-126. W. Gundlach, qu] a édité le texte de cette legue
dons les ]WGH, estimait que son auteur était I'évêque Aurélien d'Arles(546-551), cat il est
le seul évêque dont le nom est mentionné dons les .Entesépiscopaux comme ét2nt un
raia de Théodebert ler(<( Die Sammlung der l#ü/oüe.,4xx/ftancne
)>,PP' 365-387,
notamment p. 39'D. Cette opinion est partageepm la plupart des historiens qui ont
analysé le docuínent ; c'est le cas, pm exemple, de M. Heinzelmann(Biíóo#úe 7 ó@ /
GaZim, pp 149-152). Elle est néanmoins refüsée par R. Collins, paul qui, du point de vue
littéraite et stylistique,cette lettre ne pourrait pas êue d'Aurélien d'Arles. Compra-antla
Re2w&écrite par Aurélien avec la lettre qui lui est att:ribuée,R. Collins soutien que ces
deux tentes ne peuvent pas avoir été du même auteur, car le premíer aurait été écrit dons
un mauvais latin, contrairement à la lem.e à Théodebert, composée dons un style soigné et
avec une rhétorique élaborée. L'auteur de cette leme, afHumeR. Collins, pradquait le latim
tel qu'un Ennodius ou un Cassiodore,tandis que la R«#& autait été rédigée dons une
<<simplicité barbare )>.ll estime que I'auteur de la lettre à 'lthéodebert ler était un nutre
évêque appeléAurélien, dont I'identité du siêgedemeure incertahle et qui aurait vécu duas
le Sud de la Gaule, probablement
en Provence
(«Theodebert
1, 'Rex Magnus
Francos-um')>,pp.7-33, notamment pp. 19-20). P. Riché, de son cõté, ne partage pas
I'opinion de Collins à propos de I'érudition d'Aulrélien d'Artes. ll le place, avec Cyprien de
Toulon et Férreol d'Urzes comme le membre d'une derniêre génération d'évêqueslettrés
en Gaule du Sud(Ed//cuüaxe/ cz/am dú#J/'Oíúde///Z'aN'an,p. 220). Un nutre argument en
Eaveurd'Aurélien d'Ades est I'impotlance et le prestigede son siêge. On volt mal un
obscur évêqueprovençal écrire au roi dons les teimes d'une exhoaation morde.
64ó R. Collins,
<<Théodebert l 'Rex Magnus Franconim' )>, pp 7-33 ; voir
Heinzelmann, B/ícúa®e/71aúa@Z
z# GaZZe#,
p. 149 et sq.
ó47l,üz/z/a
Cheia/zz
1,21 26, pp. 465-466
ó48l,/zÜ CaelanÜ'
1,36, PP.470-471
234
aussi M
Césaire a eu un rale important dons plusieurs conciles provinciaux, de celui
d'-Agde, en 506, jusqu'à celui de Marseille, en 533. ll a présidé également.au
concile d'Orange, en 529, oü il a Eãitadopter les dlêsesaugusdniennessur la gí-âce
et la prédestination. En 514 le pape Symmaque lui a accotdé le.paüawPu9,
et I'année
suivante une lettre pontificde I'a nommé <<
vicaire apostolique» pour la Provence,
pour la Narbonnaise et pour I'Espagne. Pour la premiêre bois dons I'histoire de la
religion chrétienne, lepaüwP7 était accordé en dehors de la péninsule Italienne'iso
Plus que les textes antérieursde Remaet d'Avit, la lettre d'Aurélien
constituait explicitement une sorte de <<
miroir de prince », destinéeà montrer au
roi les vertus qui devraient être les siennes :
:(Ostendaüs ibi
q)wa, miseücordie, it+stitiae, concorüae, pietaüs,
manstletliaiBis, bt4militatis et itt bis onlBibus cettteneplenituditiis, ctimi bic
impbueritis saLt4lMta' numerl+m,i11ucwc»iates in petpetwofmcttim )ps*.
Presquetoutes les vertus employées par Aurélien à I'adressedu roi
Théodebert appartenaientau vocabulaire politique romain : c'était le cas de la
miséricorde, de la justice, de la concorde, de la douceur et de la générosité. Rien
de plus naturel, lorsque ont sait qu'il s'adressaità un prince dont les pretentions
impériales n'étaient pas négligeables.Parmi les vertus présentéespar Aurélien, il y
avait une qui ne possédaitpas de racinesdans la penséeromaine sécuhêre.C'était
I',bwm/#ür,vertu idéale de I'empereur pour Ambroise et pour Augustin, mais qut
était inconcevable pour les auteurs pajens. L'ó#a7;óür avait été associéeà Clovis
donsles leM-esqui lui avaient adresséRemaet Avit. Elle signiâíepout' Aurélien que
le
prince
devait
reconndtre
le
pouvoir
de
Doeu
et
se
soumettre
ã
ses
commandements. La mention à cette vertu a une implication non négligeable: la
crainte du pouvoir de Doeu.Verte diamétralementopposéeà la i/perua (valeur
particuliêrementchoreaux Romains)I'ó m/#üi du có íóa J p cWIouvre aux
évêques la possibilité d'apprendre aux bois ce qui est correcte et ce qui ne I'est pasl
Aurélien mppelle à Théodebert ler les punitions qu'il évite en se conduisant
comme un pnnce chrétien. ll insiste sur le tour du Jugementdemier, thême cher à
Gélase et à'Césaire d'Arles, et présent aussi, malgré le paganisme de Clovis, dana
la premiêre lebre de Rema
(Conta
semPn, sacratissime l)raest+l. dienz iwdicii, dica
ino?iarrabilis,' dêem Jumús
Domi7ti,
dienl
termais
m zí47icratioHis instomm,
dêem
aeteTltae laetitiae et t)e$etuae poente, direi
i4b danmatio non acc@iet
[emiinam, ?]u?]c iomnditas babet occasnm, &em, iRqtiam, iLlum, Kbi 07tmes
angeb,pTinc»atesel potestatesdo e:x4)ectatione
iudicii conta'miescent,
ubi tlon
3Tit üscwtio Rataliuni, sed meíitomm, nbi l oti semns et bbu, }at$er et pajens,
ó49U'Ü CaelanÜ'1, 42, P. 473
ó50L. Duchesne,LIRgdlrrax t,le aêcú,p.532; P. Batiffol, .çóeh/
G/@ozn
é Gmpzd,
P.512
ó5il#Ü/oÜe H/fJ/nu 'aae,10, P. 126
235
sed omnia et in om?tabusCbTisttis, tibi acc®tio persottamnl Hallftet, ubi
dltÀtiaexo?lprotiem7tt,nisi plaemisse,uh etiani et co@tationes
corei m
disçziÊie71de
su?it >PU.
A Théodebert, qu'il nomme iamuZ íZepxi.pnwei#4
Aurélien rappelle le def
zez7uni/ e//zz/xnü#i,le derl#m
f Z)omz//aaP
dons leques les bons et les mauvais seront
jugés, punis ou condamnés à une peine étemelle sons le moindre égard pour. leurs
ilustres origines ou leur condition sociale,mais uniquement à partir du mérite de
chacun. .Ainsi, être roi n'est pas un privilêge en soi. Au contraire, dons sa relation
avec Doeu,la responsabilité'du roi' est d;autant pauslourde compte tenu de la
posidon que ce dernieroccupe
xNunc in temporariisjixemtoldasmercedibHS
laborandt4ni,
tattLt4m
edisbaús
lebitor, quantu7tico»ositisacc®isü, et tantum uit wddendaratiolle nnlÚs
peücalum, quatltnmianiplius wgltutn. A ctMstia?lalúBciPe inestimabilis ratio
Deo wddeHdaest)#u.
L'asseüion d'Aurélien selon laquelle le détenteur dc I'autorité doit
répondre à Dieu en tant que dirigeant est ici particuliêrement intéressante.Pausil a
reçu, plus il doit rendre ; plus son m2////#7
est gt-and,plus il est en danger lors du
rêglement de comptes. En estimant qu'il est impossible de mesurer le
indissociable le pouvoir reçu de Dieu par le prince à une responsabilité encourue
devant Lui. Pour Aurélien, comme pour Rema et pour Avit, le gouvernement est
une charge, un ministêre, exercé au nom de Doeu et au bénéGicedes gouvernés.
Cette perception du pouvoir va à I'encontre de ce que pendant longtemps les
rs chrétiens ont souligné comme étant la caractéristiqueessentiellede toute
forme
'n
'1
d'autodté : la punition.
En
prêchant
I'obéissance
aux autontés
parce
qu'elles ont été voulues par Dieu, les premiers auteurs chrétiens avaient vu dons le
pouvoir politique un simple organisme punitif. dont I'existence était Justifiéepar le
châtiment des méchantsós'.En insistant davantage sur les implications <<posttlves )>
du rale de I'autorité politique que sur ses moyens punitifs, les évêques accordent
au prince
le rale de « pare >>plutât
que celui
de jugeóss.
ú5z1%üf/oZz
,4wi//nwaue,
10, p. 125
6ss Ibid.
sb\ Rom., \3, \4-. <(veto(-tt{ ttePm auoü'à craittdw [antoüté,cais ]e bien et tn en auras deséloges,car
E[[ees]k mixistm deDim ])otlrton hett. Mais si tKjás ]e ma]. crains-Ce ti'est]ns etl uain qu'eLle])oM
E gl.üue : eUe est mi:nisto de Dieta, Pin.slnlmenl de sa cobre cottLre qü commet b maLl>.
ó55Les évêques eux-mêmes sont devenus graduellement, et à la peacede I'adstocratie
sénatoriale,le symbolede la patemité, par le biais d'une Eglise bien conscientede sa
mission-. comme I'a monUé M. }leinzelmann dais sa Thêse publiée en 1976. A travers
I'étude de nombteuses épitaphes et éloges écrits aux Ve et Vle siêcles, il montra que les
évêques appmaissent à cette époque comme pêxe des pauvres ou de leur église?et de
maniêre plus systématique -- coínme pare du peuple, pêxe ou amour de la até, pare, salut
236
Le thême du roi surpassant]a qua]ité et ]a rigueur d'un simple augepar sa
bonté ou par ses ceuvres patemelles' se retrouvé également au couro de la
deuxíêmemoitié du We siêcle en Gaule, chez Venance Fortunat. Dons le polme
qu'il a consacré à Caribert, Fortunat parle du roi comme le seigneur de Paris par le
droit, mais son pare par la bonté
<(\l.uttcmodohetafatiens atlidis aml)kctemT)almisl qui ium estdomziltt4s,
sed
l)ietaLe l)aM' )$m .
Fortunat développe dons ses poêmes une notion sur le role du pouvoir
qui va dons le sens de ce qui était soutenu par Grégoire de Tours Le premier des
poêmes que Fortunat a 'consacrés à la royauté avait pour oblet Sigebert et
Brunehaut. Chez Sigebert,il loue les gloires et les vertus de son rêgne, tandis que
chez Brunehaut le motif principal des louanges est son choix de la religion
catholique. L'auteur commence par mentionner les mérites gueniers de Sigebert,
dont la renommée est, selon lui, aussi grande en Occident qu'en Orient :
<{Vector ab occasil qKemzhus eMeTldit in orttlml
!sse c@ut,l qtlis tibi
etfacit
egw@u#l t)tiRcPts
dignafwat ? Nana nie fiel digere }allcal EDIL trabit
jorsita?i esses
.Ttgenium, sed teus tlQuet amor.l Si ntlllc Vet$b«s, si
\lopiems,l nomitte de t+estroiam bgewtur oPtls>yw
Ensuite, entre les lignes 7 et 14, Fortunat précisede quel exploit militaire
il s'agíssait : les campagnes contre les Saxons et les ThuringiensósB.Clen'est pas le
ou flerté de la patrie. Cet ensemble de valeurs qui associait I'exelüce. du pouvoir.public à
un monopole des vertus, le christianisme s'est contenté, selon M. Heinzelmann, de puiser
dons I'univers de I'aristocratie romaine(M. Heinzelmann, BüagaÜ/ue/7icó.@ ü
GaZBe#,
notamment pp. 185-246).
ó5óCb/mz#a, VI, 2, p. 131, lignes 12-13
ó57(2/m/#a, VI, la, Jam deJzkeóerlow8ee/ Bn/ zcúzaem2zxa,ligues 1-6, p. 129 : {qQm./M#/7m/
l
)ous donner ce que polis méTiteR] Donsle uicbrieto( qae la mttomméeÍait naitn üe IDccidmt à POriettt et
dottt elb nnd iUastn la tête pnndàn ? ../\Hssi hett K'est-ce Pm mon taknt qü m'amêtte à pmttoncer
lnelqKesmais, mais c'est meti alfectionl)otir t;ons qú m'm passe. Si tloits aúotls un ViÜtle, oupellL-êtn
un \\omên, on lirait aqa npnêmePar nt uoLnnom >>.
BSIbid., l;tWes ç\ b '. <(Si$benel»ten.s,getteroskclan triumPlJk1l btttc nova te tànusplatdicat, indo
Hmm.I' Cuills rapto senti saí@sit VictoTia@tlnasl et tm uuhatldoprosperajbcu uolat.l Saxone
tborittgo nsonat : sua damtia moiletltes,l tlttiKS ad laadem tot ceçidisseút'os.l Qtlo(l tuttc ante agem
pedibusl)dor omttibilskti,l
hittc modo te ages i4ttdesequantt4rhahs.l. T'rospefitate?latial)atem üla
bebadedmlntl etl)epeM81adius
gaudiaceN'ta
tuils.l Phs tamett
KtPlacm?cKm
dt uictoriaiacutls,l
:u ma8F medesubts, mlüor andemaltes )> Ç$Puusattt Stgebert qn'LLlwtnnt des trionipbes éclatants, uotn
)abur ttonl)anilb
et uotm ltaissaTlcelotl uoLn gloin. Unte jok mküepar
t;ous, la ViMin
a tús ses
aios et imk en v@etidant
panout sesl2imjaisants
e:q)loits.Elle dsottnedestlomsdu Suor et àt{
[britt$en : qite debéros,prouoquat]t burpmpre pente,sonotombos])otlr la ghin d'un seKLlPottt'auoir
manhã à la têk destmtQes, àpied, púcédant toW b monde, polis Quer.aÜotlrü'bui lttie scorLede mk. Par
237
guerrier germanique qui est loué dons ces versósP,
mais le chef romain victorieux,
comme le monde d'ailleurs les monnaies frappées par Sigebert représentant une
Victoire ailée, un motif dédvé des piêcesdc Théodebert ler, de Valentinien et de
Gratien«o. Fortunat n'a vraisemblablement pas été indifFérent à cette sensibilité
présente dons la cour austrasienne qui voulait associer le roi à un souverain
romain. La dimension <<
romaine>>de I'éloge continue par I'évocation d'un
paradoxe; malgré toute la gloire que lui procuraient les Fãitsd'armes, Sigebert
aurait été capable de se Roeruniquement en ses vertus : la piété, la justice,
I'éloquence, le courage, la bonté, I'intelligence et le charmeut. Les idées et même le
vocabulaire appartiennent à la tradition de la philosophie polidque romaine et les
rapprochements avec le Paxlky g e de 'rli@z#par exemple scmient aisés,safesqu'on
puisse pour autant se risquei à afHrmer qu'il y a bien eu une Glliation directe entre
les deux textes"'
La dimension proprement <<chrétienne >>de I'éloge à Sigebert apparait
entreles lignes 25 et 29
1<Cil?lctoninicailsasentratt4a-Pectoracorais,l pra P®uli reqt4iete pia erra
tenet :l omi?tib!s tília saltasdatt4s es qt4ibusOlüne sacros ten®orepraesenü
gaüdiat)riscarqmt"s
)g' .
xalepro©éíitê inoute, uosguems otltPromré la pak et uotw $ée alait mltn utl bottbeurassKd. Polir
oiettn b çomble à uotm charme, abra qtle la tütoit'e est oantaMe, polis demeutes<J)lasdotlx à mesilw que
m//f mox/e{)p).Sigebert a dü prêter main-corte à son pêxequi s'était con6rontéà une
révolte des Saxons, bidés par les Thuringiens (r:ülazl?r IV, 10, P. 141 : {(Ea a o
wbeLlantibus Snmttibiis, Cllbtbacbaritls nx,
commoto cotttm eos exeMto, maúmam eomm partem
dcbút,pemagans Lotam'l.borin8iam ac deumtans,pro eo qnod Snaombus solatiumptwbwssettt
ú59Contre J.W. George, l,/exa /ür Fa
)b.
a/ar..,4 1-##b Poe/; Ã4emz
fl gb// Gaw4PP' 39-40
óóoVolt Blanchetet Dieudonné, À4a //e/de////clima/zg//eira//fuzke,
P 201
óói Carmina,
VI,
la,
.íüw
de Jzke&en
nge e/ Bmmbó/#e
snmmus bolor, sed metaspraecessit bottonm,l
n2ãa,
lignes
19-24,
p.
moíibus ut iiestíis debitou extet q)ex.l
130
: {?-Eí/
ZzÜ
lastitiae calor,
pietaü amai'e conlscas :l qKod te pias habeat, cei'tat titmmque l)oniim.l Lingm, decus, ürtm, htlitas,
mms, gratial)obnt,l
ontarml ctlndos dttgula tlesLra Kiros>> Ç<Votos Quer.I'bonttetlr sl@Hme, mais ootn
ime a su7PasséI'bonneilr qtá est k útn,
ajKstice,
Dons l9ülkR. de uotw amourPour
au l)oint que uotn ratio,eslk débitetir de uos uerttis. CHlüuaKt
la pitié : L'unte el PaKtn
uertu riuahent
l»tn
sauoir laqHeUe
;olls l)ossêde dauatüage.Eloquente, setasde conuellatlces, cotirage, bonté, itlteUigmce, chame s'ill©oseKt etl
z,a#J P)
óó2
VoarM. Reydellet,l.z /?7ór//#
da i b ÓZ/úu///m
üübe,P. 321
úó3 Cb/mzea,
VI,
la,
/üm
de
.ÇÜeóe#a
nZe
e/
Bm
z2ó/#e
/rg//a,ligues
25-29,
130
:«
Po//r
#
rigDaK
IKpetQle ttpieux souci polis Éettt. Vaus awR.été dottné à Loas commeI'uniqtle saUt, et, selos I'odre de
Dita, uotls kKr tametteR.dons le tetpDsprésent lesjoies dupassé».
238
Ces verá peuvent être décomposés en trois panies à la bois distinctes et
fonciêrementliéesles unemaux autres.D'abord, Fortunat souligneque le roi
agissait dons I'intérêt et pour ]e repôs de son peup]e. Ensuite, i] déclare que le roi a
été donné à son peuple par une raison déterminée, qu'il révêle dons la troisiême
partie: il était le salut de tous. Le roi se trouve ansí étroítement assoctéã son
po@#Z#f.
Fortunat exprime dons cette partie de son polme I'idée mMtressede la
dléologie politique en Gaule au Vle siêcle, selon laquelleI'intérêt généralse
confond avecun bien non matériel,le salut des âmes,et que le but de la royauté
était de pourvoir à cet intérêt.En outre, I'imaged'un roi qui a été donnéà son
peuple évoque la tradition vétérotestamentairedes rois d'lsraêl, qui ont été
atuibués aux douze tribus par Doeu selon leur volonté. L'association entre les
descendants de Clovis et les róis de I'Ancien Testament a quelquefois été vue d'un
angle assaz négi.tif. Pour F. Lot, lorsque les théoriciens de I'Eglise se sont
inquiétés de trouver dons le passéun modêle au roi 6-anc, ils ne I'ont pas cherché
dons le passégermanique ou dons le passé romain, mais dons le roi d'lsraêl. C'est,
d'aprês F. Int, ]e modê]e du <<
despote oriental )Pm.Or, en évoquant la tradition
vétérotestamentaire.les auteurs du Vle siêcle conçoivent la royauté, cortes,
comme I'accomplissementde la volonté divine, mais ayant son origine ultime dons
un besoinde la communautéde 6ídêles.
Dieu n'aurait-ilpas donnéun roi aux
douze tribus d'lsraêl cn raison de leur propre souhait? Plus que I'imagedu
despotc oriental, les références aux bois vétérotestamentares évoquent
probablement donsI'esprit de Fortunat, ainsi que dons celui d'autresévêquesde la
Gaule, les bens étroits entre le roi et son peuple. Cette conception hybride de
['origine
de ]a royauté, à ]a bois <<ascendente )> et <<descendante », pour udhser un
teime consact-épar W. Ullrnann, parait avoir trouvé en Gaule mérovingienne un
terrain propicens. Probablement
''n
'1
satisEãisante pour I'aristocratie lasque, car elle
úó4
F. l.ot, IVa)ía redeZzFixa, P. 167
óó5W. Ullmann. était persuadé que les príncipes de gouvernement au Moyen-Age seraient
dirigés par deux conceptions sur I'origine du pouvoir, I'une ascendente,<<populaire»,
I'auge descendante,<(théocratique )>.Cette demiêre, appelée<(conception descendentede
pouvoir et de droit )>supposeraitque I'origine de toute capacitéde réglementation
de
I'espace public se trouve dana un organe suprême, souvent une entité spidtuelle, de façon
\
à ce que les attributs de ceux qui exercentle pouvoir ne soient pas oagnmres, mas
simplement le résultat,de la volonté de cet agent placé au-dessusde tout. La premiêíe,
appelée<(conception ascendentede pouvoir et de droit )>,envisageraitla rédementation
de I'espacepublic commeun attribut de la communautéde citoyens,le ./)exül entité
juridique, sourcede la légitimité et de I'autorité du gouvemement.La chute de Rome,le
progrês de la religion chrétienneet la constitution des royaumesbarbmesauíaienteu
comme résultat la disparition de la notion selon laquelle c'est le peuple qui détient la
souveraineté,la capacitéde constituemune autorité politique. A sa place aurait triomphé la
notion chrétienneet orientale qui fãisait de cette autorité le produit de la seulevolonté
divine. Seulement à partir du Xlle siêcle, avec le développement du Droit romain et en
6onction de I'expériencepolitique des cités italiennes, la conception ascendanteaurait
récupéré son prestige(W.
Ullmann,
Pn#c#úv a#goxz'en/mm/ aHd.@dócl z# /úe .A4zdU»
HgeJ, P'
24 et sq.). Le schémad'Ullmann n'est pas le meilleur instrument pour expliquei les
différences entre les conceptions politiques du Haut Empire et celles du Bas-Empire. Les
contrastes entre le Haut Empire et le Bas-Empire sonopar ailleurs de plus en paus
239
plaçait le .P@xhí dons une position pdvilégté, elle I'était .sürementpour le clergé,
puísqu'elle plaçait le roi comme une piêce essentiellede I'économie du salut, sons
aller lusqu'à le présenter comme le représentant de Doeu sur terre.
í'n
Le thême de la royauté biblique chez Fortunat apparaít aussl.dons le
polme sur Caribertm, et aussi dons un nutre polme sur I'Eglise de Saint-Vincent :
:(MeLcbisedecbttostw, nieTito rex atque sacerdosl coTlpletiit laicas nli@onis
)pt4s.l T'ublicairra wge?ts
accekal)abatiasenla+is
:l UxicaPontiPcum
gjoãa
tlolma fuit »mn
Puisque Melchisédech représente dons I'Ancien Testament la figure du
« roi-prêtre», on pourrait conclure que Fortunat assimile la monarchie
mérovingienne à une royauté sacerdotale. Ou encore qu'il répercute I'existence au
sem de la royauté mérovingienne de prétentions théocratiquessimilúes à celles
de la monarchie byzantine«8. La compxaison avec Melchisédech semble avoir un
nutre sons, celui du roi qui s'intéresse aux affhres ecclésiastiques,qui se soucie de
ses évêques ; d'oü I'af6mation
r'3
r'*
: {( /////ca.pa#z@mm.gb/Ü xozm7a)#í/ )o. Elle n'a pas le
atténués par des études récentes, qui montrent que le .pouvoir impérial aux llle-lVe
siêclesétait moins autocratiqueet moins contraigiant qu'on I'a supposé}usqu'ici(vo.nJ.
Dudiat, <<Bulletin d'études protomédiévales. Les institutions et les hommes »l pp' 231244). En ce qui conceme la royauté mérovingienne, le schéma d'Ullmann
se révêle encore
paus réducteur. Le service au peuple chrétien peut être..interprété .comme un élément
« proto contractuel)}, pour utiliser la logque de W. Ullmann,qui .donneau pouvotr
politique une base de légitimité à mi-chemin entre le príncipe de I'origine divine et celui
de I'origine populaire. Bien entendu, pour les hommes du We et du Vlle siêcle,c'est
Doeu qui instituait toute dorme d'autonté; en même temps, le pouvoir politique répondait
a un impératif spirituel : il s'agissait d'arder au salut de ceux qui lui sont soumís. Le
pouvoir, loin de constiruerun acquispouvant être exetcéde Eaçon.iHimitée,est donc
rest:reintpar un ensemble
de devoirsqui lui sontatuchés.La légitimitédu pútce ne
:'3
dépendait pas umquement d'un mandat diM, mais aussi: et .peut-être surtout, de
I'accomplissement d'une tâche surnaturelle dont le P@ úK est le principal béné6tciaire.Le
service du peuple chrétien devient ainsi la raison d'êtl-e du pouvotr'
GGGCarlllim, '-l\,'2,].XWes 'l'l-S\,
Q. \3B . {çÇ2aodhm mid$m.jlont patiettüa mltti,l est üh
àaüticae mattst4ctMotàtae.l l.i4sütiaeactor, tlenemndiiutis amador,l iMicit4m sapiettsde Salomotte
Lrabis,l tt{ meliorjUei mento» çS(Ç2umd Donsp'atiqKeR.la)atimte dejaçon si oilueüeel admit'abre,otl
»ut din queDonsawR.b m«,isütMe de Dália ett ;a «ie. Güde de lajtlstice, amouwm du tlroit
úttêrabb, c'estdeSahmon qneDonsLetleR.
uotnjagementsabe}à.
667 Campina,
ll,
lO, lignes 21-24,
p. 40 : {? Na/m À4eágàádecg, à Zux d/úl
/w e/Jb/ii#rJ a aímj?@&l
ltl latc, unteantrodenligba. Maitw deI'Etat, bsl)etix tottrnêsuersb Falaisdêste,iLjlt dela gloin des
l»tltiles son lltiiqtle àgle».
óó8C'est pm exempleI'opiniond'O. von Simpson(Sanalü#rexi Bpqaz#
e .Hd md
.ç&@ón92 ü R.zz'e##.aÕ,
et de j.W.
George(l/mapzó#T
Fa
a/wf. ,4 1Mlz
Pm/ Ü ]We/ummgü#, P
43). Sur les réíérencesà Mlelchisédechdons les premierssiêclesde Ihistoire de I'Edise,
voar G. Bardy, <(Melchisédech dons la tradition patristique )>,pp496-509.
240
sens de la défense d'une <<royauté sacerdotale >>.Pour Fortunat, c'est une allégorie
qui sert à souligner I'aspect indissociable de I'image du bob roi dons la vision de
Fortunat, I'attention dispenséeà I'épiscopat, y comprasaux conseils que celui-ci
étzit prêt à prodiguer«P.
Le deuxiême
polme de Fortunatendêrement
consacré
à un roi
mérovingien a été dédié à Caribert. C'est à Parasque le polme de Fortunat a été
prononcé, probablement à I'occasion d'un adpezz/xi
royal, à en juger par les lignes
7 12
!( l::linc cui baüaües, iUac B.amaria }bt+ditl
diuetsis liltguis lans sottat a?ia
uiTi.l Dirige wgna?itemcelta, Parisius, atcel et cob tt4towniqui tibi }raebet
üpemi.l \lt4nc modo baeta.fauens at4idis att@kctempaLmisl qt4i it4re est
lomint s, senil)ietatePaLenbsno.
11est 6-appantde soir que tout au long de ce polme, et à traversses
louanges, Fortunas met I'accent sur les aspecto <<romains >>de la royauté de
Caribert. Cependant,la dimension chrétienne n'est pas absente. D'abord dais la
comparaisonavec David et Salomon, lorsqu'il évoquait la mansuétudeet la
sagessede Caribert. FoMlnat reprend égalementles arguments de saint Avit
lorsque celui-ci, dons sa letüe à Clovis, lui parlait de la signiHícationde son
baptême
l(Magma
progenies, geTterosaLumecomscans,Imit4s ab excekis gloria cLlrrit
quis.l Napa qnoscamqt4euehpi ueteluml nieniatale palentuml
süq)is
bonoü#tcaewÚus Oldojlait,l cuins cekajtdes ediiút ad ostra cacunieTtlatque
st4)er ge?res itittllit
ilha pe&s,l
calcauit hostes tuniicLos, eteút amzicos,l fotiit
subiectoscontemitqnejeros }Pn\.
']
r'\
669Par ailleurs, le patallêle entre les bois francs et les souverains de I'Ancien Testament
n'est nullement I'apanage des sources dites <{laudatives )>.Dmls les Hz)/DzaTon retrouve
une référence aux bois d'lsraêl lorsque Grégoire montre le roi Clotaire, avançant tel un
nouveauDavid, prêt à se battre contre Absalon, son RHs,en se lamentantet en disant :
i(
Domitte,
de caelo et radica
callsam
mean,
qüa
inillste
aftlio
iniHTiaspatior.
B.espace,
Domine, et indica itiste, iUtldqne itlpotle iudicium, quod qKondamintet' Ábsalottem etPatnm eitls Dauid
]«s«kti» QHi'tom: \N, 2n, p. \S3 . «]'"' "« fiXaM Seio?««, d« baKL da del 'tj«ge m« .a««,p'""
qKec'est inylistement quej'ntdure des otlLraHesde la pa-t de mon Jils. ]ette ult leRaM SeiWeur eLjt'ge
justemetlt et nnds b mêmejugenzenl
quejadb ti{ asPronotlcécontnÀbsalotl el sonpên Dauid >b.
)no Canina\f\,'l,
p. \3\ -. <(lci Fcil»landisse»t les Baüans,
là bs Romaim : en diwrses langues, c'est
itle mime lotlangede cebéros qtli wtetldl. .mime, Parti, cedi qü àgne dam ta ptàssatttecitadeUe,et
uénêrek protecteur qü te )mete asdstatlce. Embmsse-le adourd'bü,jqet4se
FIeiRas de dédt's : iLestpar b droil ton seigltet4r,mcispar
ón Ca/mzha VI, 2, lignes 27-34, pp. 131-132 :
ü?
et eltLbousiaste,de tes mdtts
la bonté ton pêro )>.
Z)ei da / de z f óa/// ÓÜ age é/z)z éz / d%a7e
nobre lamiêre, sa Xhin IKi úettt de sublimes atetlx. Car qi4elsque soienl cei
de sesantiqHes@res quere
leiiiLb menüonner, c'est la suite des bois d'une face gjorieuse qt4i se dérotlb et dottt ntlejoi três t)allte a
poilssé la cimejKsqu'aa fiel C'est eUe qü bttr a
mk le pies star la tête des tlatiom, qui btn ajdtfoaln
247
/r
Fortunat rappelle la <<noble ascendance» de Caribert, mais i] ne se privo
r''\
pas de préciser que c'est sa foi três haute quj a pousséson. presügelusquau
sommet. Pour le' reste, et à commencer par I'évocation de I'az&e#/wí,c'est un
portrait assezromainqui se déW.gedu polme à Cadbert.Fortunatsouligne
la
Eaute
capacité de Caribert à maintenir la paix et la prospénté de son royaume,
peut-être d'une réputation militaire, comme celle que Sigebert avait acquise dons
Ín.
Ín.
les champs de bataille à câté de Clotaire leró7z.ll a brossé un portrait des vertus de
Caribert qui est typique des panégyriques latins, oü I'on trouve la.p/ezm, la í@ze/rala.
I'/wi#i'la,la .pa#e##a,
la #yodé/2ZZld7a.
Comparé à Tralan pour sa bonté et à Fabius
pour sa gravité,le roi est aussiloué par sa maitrise de la languedes Romainsó74
et
par sa capacité à être le défenseur et le guide de son peuple"s
/"'"~
r"l
b$ ennemisHonlflés
d'oRueil et nbt;er letlrs ates, qui leur a .fdtprotéger caio( qú sesotimeEentet écraser
ks wbeks )>
r
r
f'
r
r'3
nl 'Ibid., kWtes 3n-44, p. T3'Z-. {cllü aitxere armkpatriam, sedsatlgütiefmo,l
;ine clave tx$s.l Qtlos pàm inlestis Imsamtlt belgapniclisl
duplas adqüris qü
hs modo semitas.pack amo«efores..l..
omnia baetacanwntleliciatemi»ra n@sl cttlusin aus»ciisjlont cima qiàes,l Pr quemtranquille
ten'antrofmÉs abiltldatl deKotisl)opillisestLulaüu beges
)}.
cn3 Ibid., \tWes GX-qG, QP. T3'Z-\3'b .«Semita
lal
pntiosa lides.l
'TmnqKillis
atlimis
iKsliüae, HmKitdb Romã Mukesl
modem'alialixa
tmettlr,l
qú l)orttlm in ptl»tio
et specnlum íátae
pctow
bafos.l TenQesm nlllh ))enetral tua coma tumKhn,l tle sensi{ titubu, attcbom melttis adest
;jconítmtes ânimos ttoti nentild arfa susun'anal nec leuiter jacili #ioblitate trabit.l
fn.
\
0
#
(
seplijm'
k\inc gene
iisposito comitatnrgloria clIPs,l quodse matun meus moderamgerir.l Cmtsilium ÜÉlatts alu radica
mtt'actasl et reschzisaanis estmm@sta tibi.l Publica ctlra mouen.sProcetes
si cottHmgel
omnesl sPfsest
;ottdlii k motiitoreseqü.l Hinc quoüemjelix legMo deúqitepeT$t,l ingnditar cattteqmm Ua língua
'e$t.l Quoà Um fitid$tcojlowt paüenÉã cura,l est tih datáthaematlsueti4àoüm.l IKstitiae wchr,
uetterandiiKü abalar,I'Ludicium sl4)ims de Salomonetrabis,l Lnmeliorjidd mento. Nam princilis
amplia Traimi ingettitlm de pietaLe Mm.l guia rEpmm matunlm attimt4m, qü Lep7Qonltnostrol
antiqüFaM de gluilime placas?l á iletihnt a%uae ttaíiato mun«uw caltsae,l pudera qox legam.
agiuab o,zJhult.l Qua«-uis conÍma njerant «rta,«itta uoms,l xodosaelitü sob«mjib.pot's..l
0
3btinet adHnliensfntctam cum bastapetlçnur :l quem sua cansalowet praepúa tlictor babct.l
r"'\
mlltabilk acLt{:l l)oLlicitatasemeLpeQetuata
matient.l IUa dommpíoPriodepondenttlta tettettlrl qual
Ctáas
;brajzdes valida mdiceLettetur:l attka monomigmt qtlam tua ueüa cadmt.l SPs pmmissastar ttaUo
Ínndamento star gene.jüa silo >>.
nq Ibid., l.XWes qn-\qn,
0
(')
p. \33-.
{( Cum üpfogmitus
ó75.rhd, lignes 111-114, p. 134 : írPmüZa/Om##»Ü JPze/aÜfm e n2alm/e/dama m len/e/
dedit essepatim.l
Cites te ç©iant, ttt gaudia ciübus adia,l
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clara üe gente SiRamba':l Jlont in eloquio
Ittgua latitta trio.l Qmlis esin pn4)ria doctoseríltotleloqtleLla,l qui tios B.omanost+incisitl eloqtlio?».
242
pbbs Placeaija171ulans,wxpietate
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Le troisiême polme de Fortunat a été adresséà Chilpéric à I'occasion du
concile réuni par ce roi à Bemy en 580ó7ó,
dons le but de juger Grégoire de Touro.
Ce dernier avait été accusépar le comte de Touro, Leudaste, d'avoir cdomnié la
reine Frédégondeen prétendant qu'elle entretenait des relations adultêresavec
I'évêquemétropolitain de Bordeâuxó77.
C'est peut-êü-ele polme de Fortunas qui a
géré le plus de polémiques parmi les historiens modernes : on comprend mal
qu'en étant un proche de I'évêque de Touro, il ait accepté de proférer I'éloge de
son accusateur,
r'
qui Grégoire
décrit
comme
I'incamation
même
du mauvais
roió78.
Ef6ectivement,
les termesutiliséspar VenanceFortunatsont, à la
premiêre vue, três élogieux à I'égard de Chilpéric et de la reine Frédégonde.Tout
opposele témoignagede I'évêquede Tours
qui tournait en dérision les vens
<<boiteux » de ce roi ignorant qui p]açait « ]es sy]]abes breves à ]a place des longues
r'
et des longuesà la place des breves» -- et celui de Fortunat, qui ne se provepas de
souligner les tdents littéraires de Chilpéric
« de uiTtute pata, TEParatur at;üncnLus ow,l doctúnae sttiüo úncis et onde
getlus.l re@bnsaequabs de cat"?71ine
maior babeTis,l ügnzate wl quais no l
fuit ante PaPeRs.l te amajumutt
metem z wgumPar
ge?tetasinzikni, sed burra praqwt:l
sic
simml atqtxe pTioT >Pn9.
r'L,
Celui qui avait pour habitude de punir des hommes <<injustement à cause
de leurs richesses», selon Grégoire de Touro, devient dons les écrits de Fortunat
un amant de la jusdce
1<qtiid de iustitiae m#wam moderaniine, IMncQs?l
gene itista l)etit,l
que mole tiemlo reàt, si
caias in ow pvobo nzensürale líbia tetleturl
wdaqne
ó7óCb/mzha
IX, 1, pp. 201-205.Sur les discussionsà proposde la date et du lieu de ce
concile,
voar CJ. Heâele et H. Leclercq,
l:Zã/o/
def ruxózór d:@/ü dei domine ü a/ZZz#aax.paf
(:l/. lied?é,t. 111,p. 200, n. l.
na \hsbiws
r''A
'' \
V, 49, p. 2Gn . <(Tunc BeTtbram its BuMegalntsis ciütatis elüa$us, ctli boc cttm wgtna
ximen itWactnmfuerat, causamPr(@onilleque inte@ellal,dicens,a me subi ac nÚtlae (ámen
obiectHm
)>.
ó78S. Dill volt en Fortunat un manipulateurdes mots sanaaucun nutre souci que son
propõe intérêt(Ramal .çoaePz# À4ema#gü Gaw4p. 333). Pour R. Koebner, il s'aglt, bien
entendu, d'un comportement oppot'mniste de la pare de Fortunat, mais avant tour c'est le
gente littéraire pratiqué par lui qui est en cause ; il serait paí.ticuliêrement susceptible à la
3k<\nl;Âxhnn
qVenanlius ForLutLatm. Beitrãge Wlr KabltWescbicbtedes M.itLelalters tina der
Rexúxaxa,P. 95).
ln9 Cata., IX, \,'LqB-'lqB -. {( Vota cotlragerappeLlet;otnPên, ootn éloqtience,
uoLmottcb ;mais paus
su4'assar.liotnjamilb enliên par uotn enthousimmeà apl)nttdn. Paf'121i
loas bs bois,uoségaax, polis
awR.unePhs baste estimei)our uotw uers,auc n de uosabeto(tteuousa égabclansFappmtitissage.Vos
qttalités de guerriu' uoits ottt jait à I'image de uotte .famib, mak volte littératllre Donsa nttdH
exc@tioxKet)>.
243
caitsanlmlittea cnrrit item.l Nec nzola$t velo,jakus nibil e: licat et"tDrl
iudiciisque tuisfransju$t,
arda wüb>sm.
Célébrant la science stratégíque de Chilpéric, Fortunat I'appelle le mur, la
tour, le rempart, ce qui était d'un câté une maniêre pour Fortunat de rappeler
comment Chilpéric a su résister aux attaques de ses írêres, et de I'nutre, le moyen
de souligner son rale comme le protecteur de son peuple
<<in te, motor, babet wÚo drcumdata nltimml
ac buat excekt4mjerrea poeta
caputl tu t)atTiaeraças adamaTILi?ta
tuwis ab austTol et soutostahli publica
Data
teçlis
)É
~
Findement, dons les lignes 50-54 du panégyriquedédié à Chilpéric, on
retrouve un passageconcemant le rapport du roi avecsesévêques
<(ubima quaejueratjtt tibi prima dias.l lloúa dwmctQemxthostestibi bela
parara, }ro te ptlgltaútjoHis it amlajtdes.l }roQera itldicium si?te te tt4a
caitsa l)er'eglt, et reüit t)TI»Tio cepa catbedra loco)faz.
r')
Le texte mentionne une occasion dons daquelleChilpéric aurait été en
danger de mon, ]ors de ]'attaque de puissants ennemis. A ce moment,
afHírme
Fortunat, la foi, forte devant les armes, aurait combattu pour le roi. A causede
cela la victoire aurait été acquise et le « siêge» serait revenu à sa fuste place. Le
mot <<siêge », ou cuZ»e12Cpu,
dons ce dernier passage doit être interprété dons le seno
du siêge épiscopd. Le Eàt qu'il soft revenu à sa fuste place est une évocation du
Jugementde Pretextatus.
En le jugeantet en le bannissant
du royaume,le roi
aurait agi correctement. Néanmoins, il se tromperait en cherchant des ennemis là
oü il n'y avait point, c'est-à-dure,chez I'évêque de Toursó8s.C'est également des
/'1
évêquesdont il s'agit lorsque Fortunat décrit la <<
foi >>combattant pour son
prince. ll loue ainsi leur loyauté envers Chilpéric. Mais surtout il associe la victoire
de ce demier au soutien apporté par eux. Maniêre habite de rappeler ce que le roi
leur doit et dons quellc mestre son gouvemement doit s'épauler sur les évêques.
GWCam., EK., \, 8S-qQ . <çQueclirui-je de uotw administratiott dejstice, o püttce ? I'ersonnene
'1
')
'1
s'tttdt9ose
auec polis s'tl cbenbe m'atmettt lajtlsttce,
car dana uotn bottnete ducotln se?tl tendes bs éc})elles
dejilste meslln et k courodejttstice continue.l.a uérité tt'estpas gêüe, le mettsonge
el [e,«ür tL'artangent
.ie«, b d«pe,ieJ«it «a«L «.Lnj«gem'«í .l Po,dn m«in:' ».
bRXCarro., VK.,\,'tvWes 'lq-82-. <(Par ceLLe
toque mettace,
pausdoer.été ransloTlné
etl obet de
ramoarpmÜottd. E.tt uom, ttotm gotluemeur,bpgs
a un mílr de dqenseéLabli autollrde lü et unPmt
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dejn' soulàuesa [êtetês battt. Votos büLbR.et] auat]t, une tot]r adamatttim.e
l)ottr uotrePqs dw snd e]
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GbzCar'í7z.,tK., \,\xWes SÜ.5Ó..« ...bjour
opus alMüR. ks esfola dtlpelll,b
seus utl boilclierfetple
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qui a été uoLmdenúerestdeuetutuotwpwmier. Qmnd ks
ettttemischeTüaient à sottleueriltie quer'redestmctiw cotttn polis, lafoi,cone deuantbs al'l?ies,a combattlt
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244
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Une explicadon possible du ton employé par Fortunat tour au long de
son panégyrique est que I'éloge était destiné à Fere flancher Chilpéric, le persuader
de soutenirI'évêquede Touro face aux accusationsqui lui étaient Elitespar
Leudaste dans le cadre du jugement de Bemy. Néanmoins, ces vers d'une
bienveillanceinoule, si on les compareau poruait de Chilpéric brossé par
Grégoire, ne s'expliquent pas seulementpar un choix <(tactique >>de I'auteur. En
efFet,lorsque Fortunat attribue des vertus qu'il est probablement persuadéque
Chilpéric ne possêdepas, par exemple I'amour de la iustice, il présente au roi un
modêle à suivre. Le panégyriquede Chilpéric, paus qu'une description de la
royauté de Chilpéric, porte le <<programme>>de sa transformation. En montrant
les évêques comme des fidêles du roi et comme des garants du succês de son
gouvemement, Fortunat se trouve assezproche de la vision de Grégoire de Tours
sur ce que devait être le rale de la royauté dons le monde. Cet ouvrage constitue?
certes, à premiêre vue, un pomait assezcomp]aisant des rois francs, mais i]
présenteaussi et peut-être surtout un modêle pour I'avenir de la monarchie
franque
Les panégyriquesroyaux de Fortunat ne manquent pas d'une certame
hétérogénéité.En effet, les poruaits qu'il brossede Sigebert,de Chilpéric,de
Caribert sono assezdissemblablesóu.Ati-dela des éloges dont les trois bois sont
I'objet, les adjecdfs employés de Fortunat ne sont pas tout à fãit les mêmes et
lorsque c'est le cas, ils ne sont pm utilisés avec la même intensité pour chacun
d'entre eux. Le panégynque de Sigebert est três marqué par les qualités militaires,
mais aussipar son rale dons le salut du peuple.Les traits romains prédominent
dana le panégyrique de Cariben, même si les éléments chrédens ne sont pas
absents. Et 6malement, dons le panégyrique de Chilpéric, il ressort I'image d'un roi
qui gouverne le royaume avec justice et avec le soutien des évêques. Ces nuances
peuvent être expliquées par une évolution du style chez I'auteur, par les dil:férentes
circonstancesauxquellesil était confronté, et même par le Eãitque sa conception
de la royauté évoluait au hr et à mesurequ'il produisait son muvre. Mais n'a-t-on
pas accordé trop d'importance aux Eacteurslittérúes pour expliquer les
différences entre les panégynquesroyaux ? Dons ses portraits des bois, Fortunat
essaiede s'adapter aux particularités politiques des m2//a.Ainsi, par exemple, son
poruait <<
romain >>de Sigebert a pu s'accorder avec une sensibilité assez romaine
de la cour de Metz. Toujours est-il qu'en Gínde comptes, derriêre ces louangesà
premiêre vue assezdissemblables, il existait une même perception de la <<
royauté
chrétienne». Le roi idéal dons la perspective de Fortunat est celui qui, comme
Caribert,est le maitre par le droit et le pêro par sa bonté, et dont le plus grand
souci est la gloire des évêques.Et que de la même Eaçonque Sigebertest le
responsable du salut du peuple, et que comme Chilpéric déeend la justice, épaulé
par les conseils des évêques.
ó84Sons aller lusqu'à afRmaer, comme le fhit M. Reydellet : r?17el/ zh ü& de agenóerda i
ForLtitlat ce qui dktiTlgue Sigeben el Caiibut,
et cesdetlx souuerains de Cbilpéric. Tons bs LToissottt des
mk égalemelttjustes,
bom el uertuctoo>(}'a rUallté dam la littéraLlln latim, p. 3Znb.
245
Le Eãit qu'à plusieurs reprises, les souverains mérovingiens aient été
harangués par les évêques avec des arguments portant sur la nécessité d'exercer un
gouvernement
chrétien,avecle soutienépiscopal,
et dont le but ultimeest
I'accomplissemcnt du sdut, n'explique pas à lui seul I'émergence de la <<
royauté
chrétienne». Car il ne Eaut pas confondre ce que les évêquesattendaient de
I'autorité royale avec la nature et les buts ultimes afHíchéspar cette même autortté
11reste à savoir dons quelle mesure les exhortations des évêquesont atteint leur
objectif. c'est-à-dure,si elles sont parvenuesà influencer la conduite par Clovis et
ses successeurs des afEaires publiquei.
sutvants.
Tel
246
est I'objectif
des deux chapitres
CHAPITRE2
LE TEMPS DES CHAN'GEMEN'TS : LA ROYAUTE
DANS LA TOUjiMENTE
247
L'apport de Remi, d'Avit, de Fortunat ou de Grégoirede Tours à la
christianisation de la notion d'wüózai .px&#cu au Vle siêcle est indiscutable.
Néanmoins, les exhortations épiscopalesà elles seulesne peuvent pas expliquei
les transformations survenuesdons la royauté mérovingienne au cours du Vle
siêcle. Les idées soutenues par les évêques golo-Rancs ont pu avoir des
répercussionssur I'autorité royale uniquement à partir du moment oü celle-ci a été
capabled'octroyer un rale politique majeur aux évêques.Sonsvouloir établir une
relation de causeà effet entre les guerres civiles et la christianisation de I'autodté
royde mérovingienne,on peut penderque ces conHits ont ouvert la vote à une
modiGlcadon
sensibledes rapportsentre la royautéet I'épiscopat,
tout en
contribuant à I'augmentation de I'importance des évêques dons le systême
politique ftanc. Ce deuxiêmechapitrea pour objet I'évolution de la politique
royale à I'égard de I'épiscopat dana chacune des parties du m2//xaP
-f;nu//roma7
dons le
contexte des guerres civiles. Le recours à I'épiscopat apparait, en effet, surtout à
partir de cette époque,comme une source non négligeablede la légitimité royale
mérovingienne. A partir de cette époque on volt I'autorité royale hésiter entre
deux vozesdistinctesd'afHírmationde sa légitimité : la mise en valeur de la
proximité avec I'Empire et son idéologied'une part et I'identi6lcationavec les
valeurspolitico mordes de I'épiscopatd'nutre part. Les guerresciviles sonoau
centre de ce grand changement politique qu'on peut situar dons les années 580, et
'')
qui a consacré I'émergencede la <<royauté chrétienne )>comme un projet politique
viable, au même titre que la« royauté impériale >>.
248
Des guerres civiles (561-613)
:<Taedit me behmm ciúlium[ diuersitaüs, qt4eFrancomnz genten] et regnuni
)aUe protei'ünt, meniolam; iTt que, qtiod perus est, tenQore iUud qaod
)ominHSde dolomniplaedi)dtinitiuni iam úümus: 'CollsulWtpata itl
jihtim, .aliasin l)atmnz,jraLuinJtatem, ptoúmus in pn$inqtlitm'. Debebanl
3nim eosexeplQlaanteüonlm wgu l tente, qui, ut ütÀsi, statimzab iximicis
s t interemPti. (2potiens et ipso tiros nüiunl et totitls niu?tdi capuz imgens
)eLlacitilia dixit ; quae cessante,mrsum qKasi ab bumzostiTrtút. Uü?tam et
Dos,o wgs, in bis proelia, iTt quibus pamTitesuestíi destidauenlnt, exercimini,
Ktgetites, tiestraPace conterritae, uestüs üàbt4s praeminiwtitt4r !)WS.
Ces quelques lignes constituent vraisemblablement le constat le plus
pcssimiste dressé par Grégoire de Tours sur la situation politique du m2zz;/a?
1;1'u//romaP
au VTe siêcle, mais elles sont également un avertissement. A travers
I'exemplo de Rome, I'évêque de Touro voulait mettre en garde les rois
mérovingienscontre le danger des quere]]esintestinos.E]]es afEhb]issent]e
royaume, disait-d, et absorbent toute ]'énergíe qui aurút pu être uti]isée contre ]es
ennemis extérieurs. Dons les l:l)i@/r?x.Grégoire a sons cesse relaté les disputes au
semde la dynastie mérovingienne, que ce soit la tentative d'assassinatde Clotaire
ler par son demo-frêreThierry lerá, ou encore la rébellion de Chramn contre son
pêro Clotaire leéB7.Cependant,en écrivant le texto ci-dessus,Grégoire était
conscient qu'aucun de ces afRontements n'avait eu la même durée ni la même
intensité de ces conflits qui ont vu le tour aprêsle décêsde Clotaire ler, en 561.
D'oü la véhémence de sa mimeen garde.
En efFet,la Rindu rêgnede Clotaire ler a constituéun toumant dons
I'histoire du m2z7x#P
l:#u//ranwav
: c'était le début d'une série de conflits endémiques,
entrecoupés par des périodes de paix reladve, et qui ont opposé les princes fmncs
pendant plus de cinquante ans. D'oü la nécessité de pwler des « guerres civiles >>
au pluriel. Nonobstant toutes ces dissensions, la deuxiême moitié du Vle siêcle n'a
pas été marquée par la <<décadence>>du m2////aP
l:;nu//ram/PP.
Au contraire, c'est une
sbql-\btoins''l,prol,
p. \9'5 . {<1Lmer4uglie de rappelu bs ücksitudes desguems ciübs qui épllketlt
lbrt la nation et b ÍWaume desFrattcs. NotisJ tJ9otts aqà, ce qtà est pis, aTviuerce teíi®s dona b
;eigHeilr a pKdit qu'il serait 'b commenwmetttdes douleun' : 'L-z pêxe se dissera conLreb$1s, le$k
ontw le pên, kÍTÊw centrebjân, leprocbain consteb l)tocbain'. lls deodml, en ©et, êtn ©raDéspar
n exe124)ksdu roisprécédmts qai, sitât qt4'ils ont été ditüés, ottt été ttlés par bs enttemk. 'Toutes bsjok
tussi qztela ÜLledes ÚUeselle-mime,la capitaleda mottde etltiu s'estlottfl;qée wattsdesguems dêles
Ues'ut (IÍfondrée; qtlattd ellesottt cesso,
eUeest denoutleau,l)otlr aitú din, sortiede km. PtüsieR:vaus
iussi, â bois, Dons entraitier watts des combata ük qtle cear que uos ancêtns ottt litWs à la sueur de leal
fmntPotlr qneles la loas, ©raDéesparlap(Éx réWatlt etüw lioHS,soietil sul4uguéesparuotnjotce !)>.
õ8ól#lZaz'f?J
111,7, P. 105
ú87.llá#z'aJIV, 16,PP. 147-150 ; .Fíhzo/r?f
IV, 17, P. 150 ; -FÍh/azmf
IV, 20, PP. 152-154.
249
période proli6íque en ce qui concerne la mise en ceuvre de projets politiques
distincts et concurrents. Le ton pessimíste employé par Grégoire de Touro était
celui du clerc qui croyait à une déchéanceinéluctable du monde annonçant la 6in
des temps et la venue prochaine du Messie. A câté de I'historien qui était persuadé
du caractereéphémêre de I'histoire humaine sur terre, il y avait I'homme d'Etat
qui s'inquiétait de la puissance temporelle de sa patrie, le royaume des Francs. Son
ouvrage témoigne px ailleurs du Fãt que les guerras civiles n'ont pas absorbé
toutes les énergtesdes rois mérovingiens. A ce titre, il mentionne les campWes
menées pz Sigebert contre les Avars, par Gontran contre les Wisigoths ou encore
par Childebert ll en Itahe. Ces activités milita-es se doublaient par ailleurs
d'initiativcs diplomatiques,par exemploles ambassades
envoyéespar la cour de
Meta et par celle de Soissonsà Byzance's's.L'expédition de Gondovald en Gaule,
dans laquelle le rale de la cour Byzance a été pour le moins ambigu, illustre mieux
que n'importe quel nutre événement I'effervescence politique de cette fin de Vle
siêc[e. Le m2/7aa]];nu//fan/aP
demeurait, mdgré les guerras civiles, une puissance à
I'échelle <<européenne>>avec laquelle il Eallait compter, comme le montrent les
démarches de I'Empit-e mais aussi des Lombards pour que les princes
merowngtens tnterwennent
Heureusement
en Italíeó89.
pour
les historiens
des guerres
civiles,
les sources
narratives sont pausloquacessur les petits-fils de Clovis que sur sesRtls.Grâce
notamment à Grégoire de Tours, la période comprimeentre 561 et jusqu'au début
des années590 a moins de cones d'ombre que celle qui va de la mort de Clovis à
celle de Clotaire ler. Par contre, en ce qui conceme le dénouement du connit, le
principal témoignageest le quatriême livre des chroniques de Frédég.ire. Au-dela
des différentes appréciations sur les acteurs du conflit de la part de Grégoire de
Tours et de Frédégaire,I'étude des guerres civiles comporte une difRicultéde
t2illeó90.Les nombreux revirementsde la situation militaire, ainsi que les
retoumements constants d'alliances, rendent cette période extrêmement trouble,
et la reconstitution chronologtqueassezdifRcileó9i.Cet.'taíns,
comme G. Tessier,
ó88 Volt
P. Goubert,
B7qa//r? a#u/// L:lí&za,
t.
11
BORattceet FOccidetit soíls bs swccesseun
de
Jxí/z)zze, /, Bpqa m e/ ér Francs, p. 16 et sq.
ús9 Volt, à ce sulet, P. Goubeil,
BWZa#reapa / L7íÜm,
t. 2 : BWqn#r? e/ /'Oandm/ .ío//r Úr
r cmJJerx dzlwJ/hzbx, /, Bgqa #?e/ &r Fnn//cx, p. 82 et sq.; et aussi, E. Ewig, l)af À4epuiza#Ker
tinadaslfl@eritm,p.26et sçl.
ú90Dans ces deux textos, en paus de la description des événements, il y a une prime de
position des auteurs face à la personnalité des belligérants et à leur cause. L'évêque de
Touro ne coche pas sa pro6onde aversion pour Chilpéric et pour son épouse Frédégonde,
tour en prenant le parti de Sigebert et ensuite de Brunehaut et de Childebert 11,tandis que
I'auteur du quatriême livre des chroniques de Frédégaire adopte une attitude assez
complaisante vis-à-vis des princes neustriens.
250
Faceà la complexité de cette chronologie, se contentent de renvoyer à d'auües
textes :
« OTt $rollue queque scrt@t+leà enttm duns bs détaik d'u?tebistoiTepuwnzent
âü enientieLk, t07}ibée aqotird'btli
à toü ou à raison dana b pLtis comPlet
üscrédit, et à raPPoüa par le menu Leslaits etgestesdepersomiages qt4i ont si
peu iB©écbi le vesti?t de !'buda?tité et qKi lle doiuent L'beur ou b malbeltr ü
n'êtw pas coltQDtenzent atlbliés
qu'à la ct4dosité d'tnl témoiR, cuTieux et
bauard,de knrs a@tationsstéübs. ..'4.t4ssi
est-07tpais de L'entrede wnmyer
ptlmmeatet si77ij:lknie?tt
b kctetir à .AllXustinTbien) et à ses' B.écitsdes
temas méroú?t$etts' >Pm.
Cependant, malgré leur aspect à premiêre vue désordonné ou <<stérile »,
ces <<
agitations)> peuvent aider à comprendre I'évolution de I'autodté royde
mérovingienne au Vle siêcle. ll est possible, en effet, de découper les guerres
civi[es en quatre périodes principa]es correspondant chacune à ]a prééminence
d'un ou de plusieurs a2//a. La premiêre, aUant de 561 à 575, est marquée par la
puissance austrasienne. La deuxiême phase, située entre 575 et 584, est dominée
par la Neustrie. La troisiême, qui va de 584 à 592, est celle durant laquelle
I'hégémonie de la Burgondie s'est afHírmé, et Ríndement, la phase comprise entre
592 et 613, a été marquéepar I'axe Austrasie-Burgondic et puis par le triomphe de
la Neusüie. En examinant chacune de ces périodes, notamment les trois
premiêres, par le prisme des m2//a,il est possible de mieux suivre les particularités
des bens de pouvoir dans cheque perde du m2/z//aP
.l;haxromw,mais également de
comprendreleur contribution à I'évolution politique qui a eu lieu en Gaule
mérovingienne dons la deuxiême moitié du Vle siêcle.
L'<( ambiguíté
)>
austrasienne (561-575)
Pendant les premiêres années de son rêgne, Sigebert était occupé à
défendre les õ'ontiêres orientales de son royaume contre les Avarsóç', mais aussi
quelques-unesde sescités contra Chilpéric, qui s'estimút lésépar le partagede
561. Sesvictoires militaires, à la boiscontre Chilpéric et contre les Avara, ainsi que
le fHt que son royaume compor:tait les plus importants territoires frontaliers, le
qualiãaient pour exercer un r81e dominant au sem du m2 //a7l;hn//rama?,de même
qu'autrefoisThierry ler et surtout 'll'héodebertler. Le mariage,en 565, avec
Brunehaut, Rílledu roi wisigothique Athanagild ( v. 554-56'7), témoigne pa- ailleurs
ó9íEn ce qui concerne la chronologie des guerres civiles, voir I'article de M. Weidemann,
<(Zur Chronologie der Merowinger im 6. Jahrhundert )>,pp. 471-513.
;9z Le bcptêmede Cloüs, p. 'L95
ó9sSur les campagnes cont:re les Avars, voir l:lü/az t?iIV, 23, pp. 155-156, .f:íZTHzmx
IV, 29,
PP.161-162.
257
f'n
r'l
de la portée de ses ambitions. ll y avait dana cette union à la bois une composante
de politique étrangêreet une nutre de politique intérieure. C'était pour Sigebert.le
moyen de concrédserune alliance avec I'une des plus puissantesmonarchies
d'Occident. Ce mariage lui permettait égalementde marquei clairement une
différence par rapport à ses ftêres qui, comme le rappelleGrégoire, étaent manos
à des femmes í{ /zzzl@//ei
d'g/w)oó94.
Au moins en ce qui concemait ce demier
objectifs la stratégíe de Sigebert a bien réussi. L'évêque de Tours ne s'est pas privo
de le comparer au « óo// m; Ga /nn )o,qui avait prósen concubinage une servente'9s,
r')
r'3
à Caribert, qui avait répudiésa femme pour la Rtlled'un artisande lainerie,et puas
pour la Gtlled'un bergeNW.
Sigeben, lui, avait próscomme épouscune pnncesse
dont Grégoire n'a pas hésité à louer les vertus : «Ennf e#Zn.p#eZheÜ2az71
aP ?
)enüstaaQectt{, honestamot'ibtls atque ücora, l)nldens cottsilioet branda coUoquto
)P'. X.a
réaction de Chilpéric, qui s'est empressé de solliciter au roi Adlanagild
'3
I'autorisation d'épouser la sceur de Brunehaut, indique que le mariagc de Sigebert a
marqué les esprits. En efFet,le mariage de Sigebert ne pouvait que renforcer les
bonnesdispositionsde la cour ausüasienne
à I'égardde I'Empire.La cour de
Tolêde était, par ailleurs, la pausromaniséede tous les royaumesoccidentaux.
Point culminant d'une polidque pro-byzandne, le roi Athanagild avait fãt appel
aux Byzantins, en 550, pour qu'ils interviennent en Espagne'9'.Une ambassadea
été envoyée par Sigebert à Constantinople vens 571-573. Les ambassadeurs étaient
le íranc Warmarius et le duc de Clermont, Firminus, qui avait, vens 567, au nom
du roi austrasien, essayé de conquédr
la até d'Arles à Gontranó99. Sigebert
cherchait auprês de I'empereur un soutien politique et peut-être même mihtaire
contre Gontran. Três informé par sa propre cxpériencede la situation de la
Provence, Firminus pouvait mieux que n'importe quel auü-eémissaire, exposer les
revendicationsde Sigebertsur la vallée du Rhâne et ses gnefs centre le roi et
I'épiscopat burgondes700.
D'aprês Grégoire de Tours, aprês un long voyage,les
)n4 ]-]istoims']'V, 2], p. 'L6Q . {{ Pano Si©benbns r ( ctlm üdent, quodjmtns d s indignas sibimet
Hxowsacc»etenl
etWr úlitatemsuameramanciLlain matàmoúo
sociaietlt,
bHalionettl
in l-:li»ajam
mittit et cllm multasmtitleribusBnntecbildem,..z\tbanagldewgufLliam, l)ctiil )>.
ó95 /:iZÍío/nK, IV,
25, p. 156, lignes 13-14 : {?G /z/gaómm/z//f
alitem rex botuls primo
vetterattdam, mimdam suonlm anciUam,Pm concubina tolo subLlltlút. . . }}
ú9óF:ZZfü/aJ,IV, 26, p. 157, lignes 6-7 : «
in qltamnzamamwx baldedeue71ebatur.
Erant ettim,
nl di)amas, aü#tck bnariaeftliae )>.
''' Hktoim: \N, 2], p. 'Lan-. «C'étàt, e« e$et,«eje"ej'Ue éléga«te de «:a,:iê"s,joh d'"pe'b
hotlnête et distinyiée de matln, saga watts sa cotldllite e! agHabb dana sa conuersation».
ó9aVoir P. Goubert,Bpqaxm
e/ &r ]:0uHól.
p 18; et aussi,E. Ewig, l)af À4emlliEega'
axdz/m
/lpg)e/Üm,
PP.26 27.
n9 \-listoires \-V,'3b, p. 'LG2 . {<SI betüts pelo rw /\nlatinsim afiem caPew(nl)ims, '4meinns
;ommouetel)raecipil.
Emt ettim ttlticFiT'17iinascomesuüis iLli:üs,qü mm ipso tn capoteahit)>.
700P. Goubert, BWZU
cee/ &fFru//ób p. 17
252
ambassadeursaustrasiensont été introduits dans la ville de Constantinople, et
aprês s'être entretenus avec I'empereur, ils ont obtenu la paix qu'ils demandaient
<(DeniqHeSiWbmbus lex k8atus ad IHstitium i?l@eraLolemz
misit, paceni
petens, id est Warmariunl tirancum et Fil"ptliRumi .4menttlml. Qui eu?itis
euedt4nauak, CoTlstalttin®olitanatti st4nt lidem ingwssi, locuüqt4etaplen cilm
iH@eratow, qtiae petierant obtenllemnt
)9at.
Ce texte étant assezHou sur ce sujem,den ne permet de dize que cette
'''1
{<paix )> avec I'Empire s'est suivie d'une pide militaire ou Rínanciêre à I'Austrasie.
Quoi qu'il en soft, cette ambassadeest anivée à Constantinople au moment oü les
rapports entre Sigebert et Gontran étaient assez tendus. En 573, 1ors de la mort de
/'h
')
I'évêque de Charües, Chaleüicus, Pappolus a été élu comme son successeurselon
les rêgles canoniques. Avec I'accord d'Aegidius, évêque métropolitain de Reims, il
a nommé le prêtre Promotius évêquede Châteaudun, dons le but de soustrairela
ville, qui fãsait partie de son <<royaume», au diocesede Chartes, qui appartenaità
Gontran depuis la mort de Caribert. La constitution de cet évêché à Châteaudun
permettait à Sigebert de mieux défendre son enclave tenitoriale, mais elle
menaçait également les possessionsde Gontran. Gontran avait alors convoqué un
concile
à País,
pour essayer d'obtenir
des évêques
la condamnation
de Sigebert702.
C'est du câté des populations d'ouse-Rhin que Sigebert est allé chercher
le soutien militaire dont il avait besoin pour fere face à la coalition neustroburgonde. Durant tout son rêgne, la politique étrangêre de la cour de Metz s'est
montrée hésitante entre d'une part le rapprochement avec I'EspWe wisigothique
et I'Empire, et d'nutre part I'alliance avecla Burgondie. Le conflit avecChilpéric a
Ríni par avoir raison des tractations diplomatiques avec Constantinople, et
I'entente avec Gontran se rendait indispensable à I'Austrasie pour venir à bout des
agressionsneustriennes. L'incapacité mihtaire de I'Empire, débordé par I'invasion
lombarde à partir de 567, de venir en aide de I'Austrasie, a pu convaincre Sigebert
de la nécessité d'une
alliance avec Gontran.
Néanmoins,
les échanges avec
I'Orient ont été repris et intensiGléssous le rêgne de Childebert 11,par I'initiative
de Brunehaut et de ses partisans.
ü\ Hbtoi
s iV, 4Q, p. '112 :«Le
lemattder la paio;
mi Sjgebertinunda des ambassadeilrsà I'empenerJzíititt ])our
cefuwnt b Franc Wamón
el 1'.4meme Fi liitt.
lls ixDagentit snr lln trattsPort
taual, .Fwnt leur etttrÉe dais la ÚLb de Constatitin@b, pais aptos s'êtn etttnEetuls auec I'enQenur, ils
)btinnnt w qtl'ik auaietLtdemanda)}.
OI Histoites\''{, 4], pp. \ 83- \ P,A;
-. <(Cum atlLemintetitio enterGutltbcbramtnm et Si©benhum mÓs
uertentur, GtlTitbcbramtnls roç cq)udPadsius omnes@iscoPilsngú sui cotlHmgat,ut intet' iltmsqtte qüd
peritasbabeTitedicenttt)} q<Mds commeun con$t s'était éhú ente bs rok Gotitratl et Sigebeü,le ml
Gontran TÉKtlit à Patas teus ks éúqKes de sotl nDaiime tour qtl'ils déddassenl qü d'etttte eiu auait
/laia/zlu). F. Maassen estime que cette assembléeconciliaire correspond au concile de
Paras,de 573(Ca aókaeü.A4emaeg/á
p 146)
253
Le dessem par Sigebert d'une politique étrangêre assez ambitieuse semble
avoir été compromis par les besoinsmijitaires du conflit avec la Neustrie70s.
Les
années qui ont suivies son mariage avec Brunehaut ont été pour ce dernier d'une
intense activité militaire. Cela s'est traduit par une certame négligence à I'égard de
I'Eglise et des afFMesreligieuses.En efFet,aucun concile n'a été convoqué par lui,
ni même une assembléeconciliaire régionale. ll ne Eautpas pour autant parler
d'une diminution de I'ingérence dons les afEãres ecclésiastiques,comme le montre
la création d'un évêché à Châteaudun. Sigebert n'a pas hésité alors à transgresser
les rêgles conciliaires qui interdisaient à un évêque de s'tmmiscer dons les afEãires
d'un diocese étranger, en poussant I'évêque Aegtdius à ordonner Promotius704.
'3
Si la cour de Metz a eu des conflits ponctuels avec Gontran, c'est avec
Chilpéric qu'ils ont été les pausâ-équents.Aprês la mort de Galswinthe, soeurde
Brunehaut, Sigebertet Gontran se sont réunis et ont déclaréChilpéric coupable
de meurtre. S'il n'était pas le chef de cette coalition <<
anta-Chilpéric >> ce qui n'est
pas
improbable
-- Sigebert
était
au
moins
son
paus grand
bénéRíciaire.
Pratiquementtoutes les cités de Chilpéric en Aquitaine revenaientainsi aux
princes austrasiens. Dons les années qui ont suivies, Sigebert a été contraint de
Eãireface aux assautsde Chilpéric, qui voulait récupérerles cités perdues,et aussi
conquérir Poitiers et Tours. Pour contrer I'avancéede I'envahisseur,il a eu le
soutien de Gontran, qui a envoyé son meilleur général,le patrice Nlummolus, en
Aquitaine afin de combattre les amlées de Chilpéric et de libérer les cités que ces
derniêres avaient occupées.Dans la derniêre partie de son rêgne, Sigeberta aussi
fHt appel à des Francs de la Meuse, de la Moselle et du Rhin, ainsi qu'à des mana
transrhénanes(Alamans,Bava-ois,ctc.). Le fàt qu'il ait puiséau moins à deux
reprises dons ce réservoir d'hommes, montre bien que I'inHuence austrasienne
dépassait les limites du w2zz//av
l;h rama', comme c'était le cas autrefois de
Théodebert ler. Entre-tempo, ces troupes de mercenaires qui avaient été engagées
en dehors de la Gaule ont incendié et pillé la plupart des tenitoires des environs
de Pauis, et capturé plusieurs de leurs habitants. Bien qu'il ait condamné quelques
mutins,
Sigebert s'est montré incapable de mestre fin aux exactions70s.
70sGrégoire de Tours sembleI'avoir compraslorsqu'il regretteque les guerresciviles
\
,,; :l
empêchent les bois franca de poursuivre les conquêtes iútiées par leurs ancêtres : « Uzz/ m
el uos, o reis,
in bi.s pmelia,
in qübtlspaietttes
uest i des datieiwnt, exercimiü,
ut gentes, Destra Face
[onterritm, uesris üribuspraemiúntü r !>>qtbstoiws N, p. V9Sà.
lo\ Vol\t Pafxs\N (:;lSb, E.l)istiila!yttodiad E8idium B.emeltsem
Qisc(pum,et Bil)tslalas)nodoaà
JzkeZ'edz/m
agem,pp. 147-148. Volt aussi, Hiíüzl,ZT VI, 1, p. 266 : úrJP d lagíãm//m nzzod//f
©iscoponlm cotLilltt$tlir, diuenatum causaram alü7'cationisittcidms ne81mgetiomsqtle
indicio damtutts.
Sinodus ad regemnuertitur, mKlla delega Mummoli duas, nottnuUa de discordiis tractans».
los Histoins \N, 49, p. 'LI,G-.«Vices qtloqne qü dt'ca Patisiits erattl maúme tuncllamma
cottsumPsit; et tam domtls qual ms wliqnae ab t)opte diT@ti stittt, ul eram et captiú duceretltHr.
=)btntabat ettim wx, tle haccjiewnt ;sed.fumam gentium, qme de tlhedoteRbeú amnkparte oetterant,
sí4berawno ! bateram
}>.
254
Aprês avoir à nouveau engagédes troupes d'outre-Rhin, en réaction à
une attaque combinée de Gontran et de Chilpéric, Sigebert s'est établi à Paras"ó
La déEãte que les arméesausüasiennesont infligée à Chilpéric a provoqué une
boisde plus I'abandon par Gontran de I'alliance.Le rêgne de Sigebertatteignait
alors son apogée. Son avancée paraissait irrésistible, face à Chilpéric qui a été
contraint de chercher refüge à Toumai. Les cités se sont livrées les unes aprês les
autrcs sons aucune résistance,et finalement à Viüy les grands du royaume de
Chilpéric I'ont élevésur le bouclier et I'ont acclaméroi'07.Peu de tempo aprês, il a
péri assassiné, três probablement
par des émissaires envoyés par la reine
Frédégonde708.
Occupé pendant la plupart de ses quatorze annéesde rêgne à
combattre les menacesqui pesaient sur I'intégrité tenitoriale de son royaume,
Sigebert est resté prisonnier d'un calcul politique qui le contraignait à composer
avec une Burgondie anta-wisigothiqueet anti-byzantine et en même temps essayer
de constituer une a]]ianceavec ]'EspWe et avec I'Empire. À sa mort, la puissance
-'"'l
r
austrasiennesemblait déãnitivement compromise, mais elle a été sauvéede
lustesse: I'intervention de Gontran, mais aussile soutien d'au moins une partie de
I'aristocratie austrasiennea permis à Childebert ll de succéder à son pare. Par la
suite, I'initiative a changé dc camp : elle appartenait désormais, et jusqu'à la mort
de Chilpéric, à la cour de Soissons.
f'
\
Le << conservatisme )> neustrien (575-584)
En 561, dons les lours qui ont succédéà la mort de Clotaire ler, Chilpéric
s'est empressé de fere main bassesur le trésor royal ainsi que sur Paris709.
D'aprês
A. Thiet'ry, la conquête de Paraspar Chilpéric avait pour seusobjectif de lui assurer
la possessiondu palais impérial dont les bâtiments et les jardins bordaient la rive
méridionale de la Seine, en dehors de la até. « Ce#?í/@Poil#a#)o,
dit-il, {?//'a e//
d'improbabb, car bs otles ambtieuses des loisfraTlks 71'aLlaietilguàre an-dela de h per9ectiue
inG HisloiresW,
S\, pp- 'L8n-'L8e, :«Si©berüus
uem, obkntis ciütatibiis
leis, qnae cima Padsins
;antpositae, asque Rhotomagtlsem Hüem accessit,voam easdemurbes bostibns ceder. Quod neÍacent,
l suispmbibu.s
est. B.egFssm indo, T'arisitls esl tnHwssus, il)tque ad eum BT'tínic})ildis aimjiliis
lül ibid. \ <{Tuttç Fratlci, qni quotzdam ad Cbiklebertbunz aQouraltt
t;enit)>.
senionm, (d Si©beNhilm
ZRationem mittHnt, i4t ad eos uenims, denlich Cbi4)erico, sliPr se iPsum agem stabiliTYnt. .. Veúente
auLemiLlo ad ruam mi nomes est VictilTiaco, coLlectusest ad ellm omttis exercitKS,itQositumque stlPer
cbpellm dbi moem stattllml )>.
inB Ibid. .. <{T tn dito ptteTi mm cnltris ualidk, qtios aliam causam stiggerin simularent, i4LTaqileei latet'a
tefian{
)>
.
lüDHbtoi7es,\N,
22, p. T54.-. {{ Chibericns Deral)ost patTisjmera tbesaums, qni ix aLIa Brmnacnm
Brattl cotigtegati, acc@it et ad Frattcos lltihonsptüt
tPsusqne miltteriblls moUiLus sül subdidit. Et mox
Parisüls ingwditHr sedemque
CbiUebertbi reis occl@at.. . )>.
255
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7ioA. Thierry, Mnh du /e/lg)fmapa)®ãezr,
P. 30.
=#=Z:==3Z%âHz3L':ZSH
zh'=W:,s
256
'')
AfRímler qu'il a obtenu le ralliement d'une partia des aristocratesfranca
uniquement par la distribution de cadeaux reviendrait à montrer la royauté
6ranque plus barbare qu'elle ne I'était.
L'intervention simultanéede ses demi-frêresa contraint Chilpéric à
abandonner les positions qu'il avait acquises par la force, et dons le nouveau
partage qui a suivi, il a eu droit à un nombre beaucoupmoins important de amü/ei
que ses frêres (Voir carte 2). Toute la politique de Chilpéric, jusqu'àla mort de
Cariben, en 567, a été marquée par des initiatives militaires visant à récupérer les
cités perdues lors de ce premier partage. En 562, exploitant les difHícultésde
Sigeben, occupé à combattre les Avara à I'est du Rhin, Chilpéric a envahi Reims et
d'autres cités sous I'autorité de son frêre. Peu de temps aprês, il a subi la contre.
attaque de Sigebcrt qui, revenu victorieux de la guerre avec les Avars, a pais
Soissons, capitale de son royaume'n. Un nouveau partage du m2////aP
l;la//rama,
survenu aprês la mort de Caribert, en 567, semblait redonner un peu de stabilité
au royaume : grand perdant du partage de 561, Chilpéric a réussi à obtenir des
compensadons,
notamment
en Aquitaine
(Voar carte 3). Les 61'ictions n'ont
pas
pour autant diminué. Elles ont tour simplement gagné une nutre dimension. Peu
de tempo aprês Sigebert, Chilpéric s'est marié à une princesse wisigothique,
Galswinthe, la sceurde Brunehaut. Comme condition préajableau maria$e,il s'est
engagé auprês d'Athanagild à renvoyer ses femmes, ce qu'il n'a pas fàt. Á I'arrivée
de Galswintheà Soissons,de grandehonneurs lui ont été réservés7i4.
Comme
Brunehaut, lors de son marlage, elle avait abandonné I'adanisme pour se converter
'']
'3
'1
à la Foi catholique.
Grégoirede Tours laisseentendreque c'estle reftJSde
Chilpéric de se séparerde sesautres épouses,ainsi que sa crainte que Galswinthe
nc centre en EspWe
emportant
Aprês I'avoir pleuré pendant quelqueslours, ajoute I'évêque de Touro, Chilpéric a
prós Frédégonde pour épouse. Gontran et Sigeben, jugeant que c'était par
I'instigation de Frédégondeque Chilpéric avait ordonné le meurtre de Galswinüe,
ont envahi dors son royaume.ll a été par la suite contraint à rendre à Sigebertles
cités qui constituaient
')
'1
')
'n
'1
'1
)
avec elle sa dot, qui I'a encouragé à I'assassiner.
lxs 'l-!istoiws\N,
oca©at. . .
le <<douaire >>de Galswinthe7is.
23, p. 'LSb -.«Rediem atltem Si©beübns üctnr a Cbtinb, Sessionasciütatem
>>.
i14 }ibtoiws\V, 2R, Q.'\.Gn . {(Qual ülm ad Cbilpericilm agem i;enisset,cnmgrattdehonon stscW
iilsqtle est sociata coüuÚo ; a que eram magro anzol diligebatur. Detllbral ettim secilm magros
tbesaums
)} .
l\s Ibid.,
yp. '\.Gn-\G\
. {clam ettim itt lego catbolica conuetsafuerat el chrismata.(,ilmqne
se nHt
qHaemt'ettir assidnaeiniuTias prÍeT're dicet'etqae,mudam se digmitatem cum modemhaben, petüt, ut,
)
Elictis tbesainis qtlos seülm deüllerat, libera
din pemitteretur ad patriam. Quod iLle per ingeüa
àissimtllam, ueMs eam bnibus demulsit. .4d extf'emum eüm mg@Llariiasdt a preto, mortilamque
@peritin strato silo.. .Post qzlodÍactlim vWtlutttes ei jratws, qmd sua emhotte atl edictan@naluerit
)
)
ü/?t#zcü,eaa a w2 a dúíz#w/P.Si Grégoire de Touro et Venance Fortunas(Cam/Ka IX, l,
)
\gpes 4\--44, y. 2n'Z . {{ seàmentis Lanh surto sonsirada nrum,l prtllüaie
parans regra quieta
ibi,l conciltiensaúmos P(4)ttlommet joedet'aÍratmm,l laeden dam uoluit, prospritate Íawt>à
su@erent que Chilpéric a été destitué, dana le l-z&erHlfn/zm l n aumm,la version des Eãts
)
)
\
est assez différente. L'auteur affirme que Gontrml et Sigebert voulaient tout simplement
)
l
)
)
)
257
La <{vengeance
>>du meurtrede Galswinthea été parfoismiseen avant
pour .expliquei les causes des guerres civiles. Celles-ci ne s'expliqueraient que par
la haine vouée par Brunehaut à I'égard de Chilpédc et de Frédégonde:lió.
Les
privées au sem de la dynastie régnante seraient ainsi à I'origine de plus d'un
demo-siêclede conflito endémiques. C'est comme si, toutes propomons gardées,la
Premiêre Guerre Mondiale s'expliquait uniquement par le désir de vengeancede
I'Empire Austro-Hongrois Faceà I'assassinatde I'archiduc François Ferdinand par
un jeune étudiantserbe.Cet événementn'était qu'un élémentdéclencheur,une
causeimmédiate du conflit mondid. En ce qui concerne les décenniesde conflits
en Gaule,
il
est nécessaire
d'dler
plus
loin
dons la recherche
des <(causes
proHondes», sans se contenter de les expliquei par la haine que se vouaient deux
6emmes.Les pdnces mérovingiens avaient d'autres mobiles'dans leurs querelles
que leur ambition personnene ou leurs intérêts égolstes.En dehors du Êãt que
I'autorité royale au Vle siêcle n'était pas fondée exclusivementsur les intérêts
privés des dirigeants, il convient de rappeler que les conflits entre les héritiers de
Clotaire ont débuté immédiatement apràs le décêsde celui-ci. C'est à ce moment
qu'il faut situei le début des guerresciviles, et non en 567. L'assassinat
de
Galswinthe n'a Eàitqu'accroitre une tension qui était dé)à vive entre Chilpéric et
ses 6rêres.Cette tenson üouvait ses racines dans la tentative de ce premier
d'accaparerla plupart ou la totalité de I'héritage de Clotaire ler. A I'origine de ces
confjits se trouvait surtout le prolet polidque <(impérial>>de Chilpéric,la volonté
de celui-ci d'occuper une place dons le ngzu//#7
l;hu//ramm7
que ses'sêres n'étaient
pasdisposes à lui accorder ll ne s'agissaitpas d'un simple'égolsme de la part du
roi, mais dun projet politique dons la lignée de celui'que Clovis avait mis en
muvre au début du Vle siêcle.Celui-ci était fondé sur la mani6estationéclatantede
la puissance royale de façon à la rapprocher le paus parfãitement possible de
l autorité impédale,non seulementsur le plan symboliquemais aussisur celui de
I'étendue des prérogadves du prince.
La plupart des ef6orts de Chilpéric, jusqu'à la 6in des années 570, ont eu
pour but de récupérer ]es cités qu'i] avait été contraint de rendre à Sigebertaprês
I'assassinat de Galswinthe. TouteÊois, il n'a pas abandonné unc politique
<(conservatrtce»,qut consístmtà se posei, à I'instar de son grand-pêxe,en
détr6ner Chilpéric, sons qu il soft question du succês de I'entreprise : ír.Qao#mü,Jxw?nT
'1
'1
l
CZ@'na' Üf /Mk"'"üx "'« dznz#. gZ«. «,Zx.n.«/«(Lz'@c. 31, p a2). Qual qu;Ü«- soft,
(]üpéric a été contraint de rendre à Brunehaut, sceurde la victime, les cités de Botdeaux.
Cahors, Limoges, Béarn et Bigorre(Voir /{üüz/?l IX, 20, P. 437 : r{ Z)ea&2lE@&af
pem,áorel/
\Hvdegala, Lemouecas,Cadarcus, Bettanto et Begorra, qtlae Gdkstlittda, germatta domttae Bmttecbildc,
am itt dote qual itt moRane©ba, boc est maLiltimle donum, in Frattcia ueniem certttm est adqilisisse,
'1
')
l
Luas etiam per.iHdicittm ghrioüsimi
:bibericilm et Si©benbiim agem. . . >à.
doma
Gmthcbramni
7ió L'idée selon laquelle la vengeance contre(:hilpéric
)
)
258
\
r
serait à I'origine des guerres civiles a
étéabordée, pm exemple,par J.M. WaUace-Hadí:iU(«Tbe blood6eud of the Franks)>,pp
)
)
rede wl Frattcomm, s@eKtitibus
successeurdes empereurs romains en Gaule. En 573, Chilpéric a envoyé une
premiêre armée commandée par Clovis, pour conquérir Tours, Poitiers et d'autres
cités situées au Sud de la Logre, qui a 6tni par êüe battue. Peu de temps aprês,
Théodebert a traversé la Logre avec une amlée plus nombreuse encore, pour
s'attaqueraux cités aquitaines de Sigebert7i7.
Abandonné par Gontran, avec qui il
avait signé un traité de secours mutuel, Chilpéric a dü restituer à Sigebertles
tenitoires dont son 6HsThéodebert s'étaitemparé7i8.
ll se trouvait au bord de la
déEãite,abandonné par les grands de la Neustrie, lorsque Sigebert a été assassinéà
Vitry. Parvenu à Paris, il s'est emparé à la bois de la femme, des Rílleset du üésor
de son fràre7tP.Bien que sa victoire n'ait pas été complete, Chilpédc avait échappé
à ce qui aurait pu être une défãite sanglante,et il avait aussiréussi à capturer la
reine Brunehaut.Toutefois, il n'est pas parvenu à battre définitivement les
Austrasiens : le fias de Sigebert, Childebert
11, agé de cinq ans, a été enlevé
secrêtement par le duc Gondobald et reconnu roi à Noêl par 575 par I'aristocratie
austrasienne,avecle soutien du roi GontTân720.
De plus, Mérovée, Gílsde Chilpéric
avecAudovêre, qui se trouvait à la tête d'une armée qui devrait conquérir Poitiers,
Limoges, Cahors et Bordeaux, a gagné Rouen, oü était captive la reine Brunehaut,
et I'a épousé vens Piques 5767zt
Entre 579 et 581 a eu lieu le plus spectaculairerevirement polidque de
Chilpéric Aprês la mort de ses fila, se trouvant sonshéritier, il s'est rapproché à
son tour de Childebert 11,vraisemblablement sons adoption, ce qui a mis Gmà
7i7 F:ürü&exIV, 45, p. 180 et l:lhüzmi IV, 47, pp 183-184. Vok L. Pietri, l..# &llZ»de To//n
d# /IZe a// 1,'7e.aêcÚ,PP. 210-211, PP. 265-268.
xs l.{ktoiws \N, q9, p. '18G. <(Ç2Kem
Si©bertbasimecutus,caIU)llmsihprl;t@ararepeüt.Ih vero
amem: ne, contigoutroqlle exefútt4, etiam ngnum eonlm conmerit, l)atem peüt dútaksque eiras,qam
[beodoberüq.s mate pemaserü, mddidit, dq)raecans, ut tnlLb cmo cubawtttut
eanlm babitatons,
qaos
ille iniuste ignejen'oqneol»wmens adqltisierat».
719/{hÜzErer,
V, 1-2,P. 194-196
In LlistoinsV,
\, Q. \94 . {(T$Lilrilttewmpto
tHLna cum jiüis Pat'isitls wsedebat. Quodfactt4m
Si©benbo nge (4)M Viúuriacnm
ÚLlam, Bnmicbildis
nlm ad eam ]mlatltm fwsset et, catttnüaLa dolon ac
acto, guia ageret iBtotatg, GKndoualdas clax adpraebenst4m(,1)ildebertbum,jzlitim Bílis pamolHm,
furtam abstnli er@tumque ab immenettte morte, coUectkqilegentibus slQer quis bater eiKS feRRam
etttlerat, moemitlstitüt, ipü Imtro aeLatislÍtIo iam l»facto. QÜ die dominicis naLah ngnam oo@it)>.
7zíl:üíHzkzTV, 2. Cette union, pourtant incestueuseaux yeux de I'Eglise
les dispositions
de la loi canoniqueinterdisaientà un homme de se marier avecla 6emmede son onde ..
a été bénie par Pretextatus,I'évêque de Rouen. Cmignant la réaction de Chilpéric,
Mérovée et Brunehaut sont allés chercher asile dais une église édi6iée en I'honneur de
Saint Martin de Touro. lls ont õínl par se livrei à Chilpéric, qui a renvoyé Brunehaut à
Meta auprês de Childebert ll et qui a amené Mérovée à Soissons(F:hüzlfu, V. 2), avant
de le fere eJécuterquelques mais plus tard, en I'accusantde conspitation (FülrM/mfV, 18).
Son autre 6HsClovis, suspectélui aussi de trahison, a connu le même soH. Envoyé en
prison à Noisy-le-Grand, et puasà Pauis,il a été assassinéen 581(Hhzozhr V, 22).
259
I'alliance que ce dernier avait établie avec GoHtrân7z. Ce rapprochement entre la
Neustrieet I'Austrasiea cohcidé avecune ambassade
envoyéepar Chilpéricà
Byzance, pratiquement une dizaine d'années aprês celle qui a été envoyée par
Sigebert ler. Byzance avait intérêt à I'alliance neustro-austrasienne dons la mesure
oü celle-ci pouvait ainsi affaiblir la Burgondie et sa politique pro lombarde7a.
Les trois annéesqui ont suivi ont été achesen manoeuvres
de toutes
sortes, qui ont culminé dons le rétablissement de I'entente entre Gontran et
Childebert 11, tandis que Chilpéric se retranchait dans une stratégiedéfensive.En
ef6et, en 583 chez les Austrasiens, un soulêvement du m/xar.P@)wZwf
avait chassé
I'évêque Aegidius de Reims et les grands leudes panisans de I'alliance avec la
Neustrie724.Une bois rompue I'alliance avec les Austrasiens, Chilpéric s'est tourné
lva 'l-\istoires \J\, 3, p. 2Gn -. <<Dettiqlle mm aptid eandem ditam commorawtur, B.gPiiis Remensis
q)isc(@uscum primas ChildebertbijmceTibusin kgati07temad Cbibericum agem üenit; ibiqite
conlociltiottejacLa, tlt ablato GunLbcbramü m@ste81to,bi se coniHttgewdebeant in pam, ait Chbericus
rex : Tilii
rabi, peccatis incwscentibtis, xon t'emanser'ant, nec mih nilnc aliás stlPtest bens nisi jraLrk
mei SI)gLbmbijllius, id est Cbildebertbtts wx, ideoquein omtiibus qtlae lahraw })ottlet'obic bü'es
exktat ; tantum dum adúxero liceal inibi sine scTllFFulo
aut dkc®Latione cttttcta Letlere'.At illi g'abas
agetües, pactionibns stlscT'iPtis, ea quae locuti jtlerant jtrmauentnt
et ad Chldebertbtlm
cllm magttis
mtlneribtlsstlnl ng!.essa.
Qübns discedentibits,
Chbedals wx \,eudoualdum
Qisc®umcnmprimasngni
stii diriút. QÜ, data susc@taquedepace sanametttapactioMbilsque.Ftlliatb, munerati nHnssi sunt )>.
In Hhtoins ''a\, 2, p. 2GG-. <<lnterea bgati Chiberici m@s, qui attte tTimüunz ad'Tibetit4m
imPeratorem abierant, ngnssi suttt tlotl situegrade damão atqtle hbom >>.De ce 'laBaHe, e xmê
etx
578, et conclu trois ans plus tard, les ambassadeuts
ont amené une série d'objets
ptêC\eux-.
'1
{(Tuna ego EqoügenLilm ÚLla ad octirsum m@s abieram ; il)imite Rabis lu
magluim, qtlod u
aillo Hemmisqne JabTicauelat in qilinquagenLa lilxanlm
missKtium
l)onden, osLendit, cliscens:
'B.go baec ad exomattdam atqtte tiobilitattdam Frattconlm gentes jeci. Sed et pllltima adbuc, si úta
minis jnerit, jazam'. Aureus etiam sinytlanlm lilzranlm pottden, quos ompi'atar misit, ostetldit,
''1
'1
'1
')
]
babetites ab ilha pare iconicam iílperatoris pictam et scr$Lum in circulo : Tibeíii C(1)WH-..4}Ç'l-TNI
PERPETUI
.AUGUSTl;
ab alia
uetv paw
habetítes
qudrigam
et ascensowm contetielltesqne
scdptnm: GLJI)l\L4 ROM..'\NORUM. Milita etzimet alia omametzta,
qual a bgaü suntexbihta
oiü//dznp(7ózd).Cesmonnmes,aves un poids insolite d'une livre, étaient probablement des
médaiUes commémoratives de I'avénement impérial de Tibêre(soir
P. Goubert, Bpqaxme/
êx linu//cx p. 23). Notons que lorsque Chilpéric présente à Grégoire I'un des objets qu'il
avait Eabriquésavec ]'or et ]es pierres précieuses, i] afHmle qu'i] avait fHt cela pour
honorer et ennoblir la nation des Francs. ll ne fHsait três probablement pas référenceà la
valeur rnatérielle de ces objets, mais au Eàit qu'ils avaient été Eabriqués avec I'or envoyé
pa- I'empereur. L'honneur et I'ennol)lissement dona il est question dons les propos tenus
par Chilpéric étaient étroitement liés à la mani6estation avec éclat de la proximité avec
I'empereur.
)
n\ Hk
iws'J\,'3'L
, p. '3Ç]'L . <(Sed duna baec aHentttur, Cbildeberüus
x mm exeMto silo ratioin loco
resedebat.tqocte lutem qtladam commtitus exerúlKS, maglttlm murmor cotttm E@di«m Qiscq)Hm et
àttcibztsn$s minorl)opllhs ekuaüt ac uodfcraw co@it etpublicae proclamam : ToLlantur ajbúae wÚs,
qui ngtutm eirasuenttndant, ciútates itens dominatione alüri stibdilnt, l)oPulHSiPdus piiTtcbis aLterius
llidoübus [raduM'. Dum bate et bb similia uo4erandopm$errmt,jacto malte,adpraebettso
amon]m
aparato,
ad ktlLnãtim nguPrl»erant,
scilicet ut adpraebensis @kc@um ueLsenioübtts ü ol»raemcwtlt,
260
verá I'Espagne wisigothique. L'échange d'ambassadesa culminé avec le projet de
mariageentre la Ríllede Chilpéric,la princesseRigonthe,et Reccared,fiasdu roi
Liuvigild7z. L'assassinatde Chilpéric, en 584, a empêchéla concrétisationdu
mariage, et a marqué en même tempo I'afFermissementde la Burgondie dons
I'échiquier politique du a2/7/yap
.f;nn/rrom/iF".
Avec deux princes en basâge à la tête
du royaumede Soissonset de celui de Meta, Gontran devenaitI'arbitre de la
politique mérovingienne.
ueüeriblts adFtcemlt,gl(üiis laceramtlt. Quod cotDerto, sacerdusjuram inüt, ascensoqne
eqztitae,ad
ilüem prol)tia tetlclit ».
u l-lishires\Í\,
'\4-, p. '3q4 .« \.egati itemm ab Hi®ania
uettentnt, deÍentltes miitlera et placitum
ac(4imtes cilm Cbiberico nge, titjiliam stlanz sectlndum conuetlentiam anteTionm ftlio mÓs l.enticbildi
Lrademdebent in maLrittioúo. Dettique data planto et omniapeüt'actata, ágatas iUe reuersusesl».
72óLes historiens se sont longtemps demandé qui était derriêre ce meurtre : Grégoire de
Tours Eàitétat des suspíctonsqui pesaent sur Frédégonde (líhfo/af Vl1, 7, pp. 329-330
:(QpiU s dbcedentibus,bgati itemm CbildebeHbiad atitedidllm tngemuetlimt, Fndeg1lttdemreúnam
rtqaintües atque discenks: 'Rendebomicidam,qual emitam meanzsu8@Lhiit,qual patim intetÍêcit et
patntttm, qual ipsns quoqtle consotMntlsmeus ghdio ante mi }b.h. pteMkte we, Gtêgdtte
semble ne pas prendre position Faceà cette hypothêse.Cependantet d'une façon
sumoise, il semble accuser la reine elle-même, en afbmant, à propos d'une enquête
\e tax Goxxl:an . <(...mana ctimen stQer t.benltfnm col7icuhrium it4)osaissit)>
(l-#rü/wi Vl1, 21, p. 339). Examinée en lien avec I'image que I'évêque de Tours donne de
cwet\êe pm
Frédégonde une 6emmequi n'auraitpas hésitéà utdiserla uaitriseet qui était
'')
']
'1
responsable du meurtre de Galswindle et de Sigebert cette phrase parait vouloir réveler
au lecteur non sons une certame ironie I'identité du meurtrier. (12uelquesdécennies plus
tard, Frédégaire accuse Palco, selon lui un émissaire de la reine Btnnehaut(Frédégaire lll,
9'5,'p. 'L \ B-. <(Cbibeàcus et Fwdegundisjiliam eotlim ctim maglü tbinsatnk et mnLtitudinemfamiliae
in eiu metikterillm dinút ; qt+am$tlius l.etlhldo uxonm accipit. Nec l)ost mora extattte Chlperims
]
Calam t,ruamtiecpt'oml a Paridtls ab dominenometl Falmtte, qui mksm a BmnecbildeÍurat, est
'1
personnages quu avaient tout à gagner du meurtre de Chilpéric. ll ne Eaut pas écarter la
l
l
l
l
z üPc/ fr
a deéhzhaz« abzm dzk//a wo e ym'm2«). ll
Eaut ajouter
aussi deus aurres
possibilité que Gontran fiasseà I'origine du meurtre. ll aurait craint qu'une alliance des
Neust=riens,des Austrasiens et de Byzance ne soit fata]e à ]a Burgondie. Aprês la mort de
Chi[péric, Gontran devenait ]e seusroi fmnc dais ]a force d'âge et à peu prós maitle de ]a
situation. Le décêsde Chilpéric empêchait également le projet de marialF entre Rigonthe
et Reccared. ll y avait aussi Gondovald, qui se prétendant I'héritier légitime de Clotaire
ler, avait débmqué en Provence en 582 disposé à réclamer par la force, sa part de
I'héritage. La disparition de Chilpéric a ouvert la voie en Aquitaine aux 6ídêlesde
Gondovald, dont les colonnes ont été ren6orcéespar I'adhésion du comte Didier, de
Waddon et d'Ebmlf. des anciens 6idêlesdu roi défiint (Hz)/azarVl1, 28, p. 346 : « Ch /aa,
)
l
wl stQra dictltm est,dbaeseratlt dtocDesideriKSel Bladasüscllm \Vaddonemaior domtlsRigutlLhb
ngtttae.Ei'Útil etiim prima mm eo Sa$ttaTius@iscoPus
et Mummolus. Sa@üariasenim iam
r@romkdone de QisaDatu Tbolosano accbemt>à.
267
Chilpéric
r']
.'''"\
Parou les membresde la deuxiêmegénérationd'héritiers,de Clovis:
temps »
<<His itaqí4e crlpi baec l)raeda peQentibns, Cbibãms:..Neto
Et Hetudis,
ad ülbm
Cab7tsim,
qnae üstat
?iostri tenll;lodo
ab tirl2e Parisiaca
qt+asi centram
stadlis, accedt ibque uetiatioltes exeüt»'"
Observons comment I'évêque de Tours décrit ces pe'sonnagesdont les
;
lç ...conmiotus co?tira eos, ct4r CbTistt4m, jtliHm
Dei, l)raedicawtlt et idos
abram conte?7Ozewnt,Petnlm m cem, Pat+hni ghdio iubet iltt©tce Wm
Quant à Hérode, il est I'objet d'un jugement sons équúvoque.ll a mis à
mort les nouveaux-nés, car il était, dit Grégoire, <{jaloux de la royauté du Christ» :
<<F:lüfudesDera ob Zlo wgni sui, dtlni Deunz Cbdsttin] l)erseqtli Ttitittir,
pamoLusinfantes inteíimit )9zn.
11n'est probablement pas anodin que Grégoire ait comparé Chilpl'nc ;a
I'assassindes apâtres et à celui qui se prenait pour un. roi pausgrand qu i] ne I'état
ãÜU}NU liga'HBMBXS3
in Histoins'\J\, A6, P. '319 1<<PmdaHt qtle cesgem poilrsztitmt bttr ForteauecbHr btüiK, Chl!)éfic, b
Nérolt et FHérode de tiotn temos se nnd à la uilb de CbeUs qü esl distante de la ÜUe de Paria
d'ettürott cettl stades eLs'Jexene à la classe)>.
B }listoins \, 2S,Q. 2n . {(Fuíieiu( centreew(1)an'ce
qtl'ilsl)têcbaimtk Cbristjils deDietaet qtl'ik
àédatgndent d'adorar bs idoles, fqéron maill)érir Pient s r la croix et PARIpar I'éPée)}.
lzn }=]istoires \, 19, P. T] . <(Hérodejaloilx
de sa rllyauté et qui tâcbe depersécmterle Cbrist-Diez{ mel à
moü lespetits-mjants ».
262
üait de personnage de Chilpéric qu'il ne se prove pas de souligner tout au long de
son ouvrage: son manqued'égardspour les évêqueset les conseilsqu'ils
pourraient lui prodiguer. Grégoire ne se contente pas d'une comparaisonavec
Néron et Hérode. ll énumêre aussiles innombrables pêchés de Chilpéric, même
s'il veut au début du qumante-sixiêmechapitre du livre VI renvoyer le lecteur aux
parties précédentesde son texte, pour qu'i] s'informe du ma] Eãt par Chilpéric
íí©waa7 z.'em#vad&aaPgeiied/, iWenar
üó#a zücp/)o. l-,e chapiüe
un bilan du rêgne de Chilpéric, et I'inventaire est lourd
46 constituí
avant tout
«NuLLumque subi ackmbat esse])tt+deTitiowni.Col$citque dt40sbbTos, qt4asi
Sidalittni mecEtatus, qtiontm uersiculi debilis ?ttlUs pediu s snbsisterepossllat,
/']
in qtlibt4s,dum notaintebgebd, l)to lonas siLlabasbrevesposuit etPlo blues
longas staLllebat, et alia opuscuLaueLJmnttls si e nzissas, qaae tttllla ratiotle
sascbi
bassunt
)>nbo.
Grégoire remarque d'abord la vanité de celui qui croit être plus sage que
quiconque, et qui a composé, à I'imiütion de Sédule,deux livres dont les vens
boiteux ne peuventtenorsur pieds.Dons son ignomnce,i] aurait mis des syllabes
breves à la place des longues et placé des longues à la place des breves. ll ridiculise
ainsi les incursions de Chilpéric dons le domaine de la littérature et de la liturgie.
Ce demier aurait fãit des opuscules, des hymnes ou des messesinadmissibles sous
teus les points de vue. Des ambitions <(culturelles>>qui renforcent par ailleurs
I'ímage d'un prince dona la référence était les empereurs romains. Cependant, il
n'est pas quesdon pour Grégoire de reconna:tre dons ces actes une quelconque
<<stature impériale ». lls ne sont à sesyeux qu'une imposture, le fruit de I'ambition
démesurée
d'un roi qui ose mêmeintervenir donsun domainelitutgiqueavecde
piêtres résultats. ll est question également de la cruauté,vice qui ne pourrait pas
manquer dons le portrait d'un mauvais prince
«Qt4am t;ero pialitiani gesserit, st@edm lecüo doces.}qaPti wÚotles pLt4Timas
s@ius det;astaút atque succelldit; de quibt.{s ibid dolotis, sed Letitia mais
babebat, sicHt qt40?tdamHera, cllm iria'
incendia paLaLii Lra$dias
doca? tawt Wb\ ,
«
si quos boc tenQore CKbahlis
T@l)Msset, óculos eis iobebat m4i>9sz.
Le fãit que Chilpéric voulait paraitre aux yeux de ses sujets comme un
digne successeurdes empereurs romains, n'a pas échappé à Grégoire. Néanmoins,
pour lui, I'empereur à qui Chilpéric ressemblait le plus était sons aucun doute
7sol:Zhüz'mf
VI, 46, P.320
IL\ \lÀd. . <<\l
a en e$el, dêuasté el incendiésotluettt de três nombntlses rÉÚons. ll
ti'en $mnuait aucnne
lloulenr, mas plutât de la joio commeantMois Néron lorsqu'il déclamdt des tragédiaspetldant bs
tncettdtes du l)alats )>.
7sz /ó2'd,
p.
321
: ír
s'il décoiltJmit de sotl temos des cotQables,il karlcüait
263
anncber bsletu
>>
\
']
']
l
)
í'l
(""}
Néron. C'était une maniêre habile de discréditer la politique d'/m/ía#aZ?
Pe/# de ce
roi, sons s'attaquer pour autant à la fonction impériale en général. A titre
d'exemple, Tibêre représente pour Grégoire le cas d'un bon empereur. D'autres
vices venaient compléter le poruait soir de Chilpédc. C'est le cas de la
gourmandise, mais aussi de la débauche, de la luxure et de la cupidité
<(E.rat ettim gulae deditus, cuius deus vetwexfuit>9w.
<(lam de libidi7te atqtle Itnmtia non potest tej$erire in co@Latione,
qt40dno?l
l)e»etrasset in
perquaeT'ebat
oPu"e, Houaqt4ae sellOn
ad éden(h?tz poPulMmz ingenia
»]u .
<(PersclQe bomiinisprojacz4Ltatibils eommienitlsteP niút)ybs.
r3
Toujours est-il que le vice de Chilpéric qui occupe la plus grandeplace
dons le texte de Grégoire est le manque de respect envers les évêques
<(in cilius ten®owPand qwodamznzodo
(pise($atuni cletici mietuem?tt)}nK
<(Sacerdotes Dominó assidt4ae blaWbemabat, nec akunü
madts, duna secíicius
lidicola uel locos quaPti de ecksiammi e»sco»s. \llunzlmbat
quem, alitlPI si@eüum, iLlum babunda7ikm, istinl Lt moTiosllm; illuni
esses, exercebat
r-
adseTvbat eld[[m, bunc tumidnm, nuüt]n] l)It4s odio qwanz eclesias subi
tratlsEatae.. .Haec ageHS,adsiduae testanienta, qual iR ecksias c07ismPtaerant
(''\
f''
pkmmque disTlq)it, +sasqnel)at7is sui praec@tiones,
potans, qtlod non
mmaneTit qni uohntatem Bílis seniant, sabe cahaút)pba.
É')
Chilpédcétait d'abordcoupable,2ux yeux de Grégoire,de ne pas
r']
r
.
f
.
r
pourvoir comme il Edlait les siêgesépiscopaux En ef6et, le roi se méfiait de ces
hommes qui <<usurpaient>>les prérogatives de I'autorité royale. ll est donc
compréhensible qu'il ait pratiqué la politique du <<
siêge vede)>, de maniêre à
7ss,r&z'd,
p. 320 K \létdt ettclin à la ghutotltteriehli donab le uetttre êíàt k sela àiei >>
}34ll)id. .«Qnattt à la débaticbeet à la blxun, on nePeut ima$tterutt excêsqu'iLtt'aitpas comeis eti
réalité et [o Üoun il cbercbaitde ttoiluebs inuettüottspoar nüre ail mottde».
]ss Ihã.
<<Tàs souüettt ila ptmi des bommes iÜnstement
lsG !bid.
sn Ibid.
à cause de let4rs richesses »
<(De sotl tet7®suns sonohs éúques qui ont rénssi à obknir titl éuêc})é»
.« IL bhspbémait cotltinlleUemetll conLm bspretws
du Súgneur et tiett ne hiplakait
dat;antaHe
qiiandiLétait dam rintimité qile deTidicn erec deplaisanter h éüques desé81ües.
ILLraitàt cela-ci de
éter, cet aula'eàe uaüteioq celui-h de ticbafd, cet auto de débatlché,iLpdtettddt quecela-ci étaitlier,
:flui-h gonlPd'oiXueil ; rietl ne lü était pias odletoc qite ks é81ises. . .'ramais qil'il Letiait cesPtlWos, iene
cessaitde cassar de tàs nombt'ettx kstaments qü auaimt été rédi8ês ettjaueur des égkseset il.foBIa mime
sotluenl aloc »elas des püo©tes de sotl pêro en @nsant qu'il ne mstait l)etsotttte potlrjàn
teQecter ses
oolotltés)>.
264
réduire leur influence. Chilpéric parlait clairement, selon Grégoire, de sescraintes
vis-à-vis de I'accroissement de I'influence politique des évêques
(Ecce pat®er wmansit ftscus poster, eccediütiae nostrae ad eccbsias suBt
transhtae ; nulo peBitus nisi sob @iscoPi wgnant ; peTiet babar poster et
LranslatKSest ad eMscoPt4s
dútatum >9".
Dons ce texte, Chilpéric reprochait à I'épiscopat de gouvemer à sa place,
de prendre possession des richesses de ]a royauté. ]] voulait certainement
récupérer la place qu'il croyait être celle de I'autorité royale dons le systême
politique franc, tout en diminuant I'influence des évêquesdons les cités. Si le
pro)et politique
de Chilpédc
comportait
la réduction
de I'influence
des évêques
c'était pour lui une Éaçonde récupérerles prérogadvesde la royauté. ll a combateu
durement I'épiscopat parce que I'un de ses soucis primordiaux était de garder pour
la royauté et pour sesreprésentantslalcs le monopole de I'autorité publique. Ces
représentants allaient jusqu'à prendre possessiondes prérogatives üaditionnelles
des évêques,d'oü leur <<
méchanceté>>tant dénoncée par Grégoire de Touro. Le
premier de ces hauts foncdonnaires à être mentionné par I'évêque est Raccolêne,
venu à Touro avec I'ordre de capturer Gontran Boson, qui s'était réügié dons la
basi[ique.]])our venir à bout de sa mission, i] menaçait d'incendier la ville et tour
ses Eaubourgs7'9.
Le cas de Leudaste, comte de Touro illustre aussi le genre de
contentieux existant entre Grégoire et les représentantsde Chilpéric. Le
Tourangeau critique chez Leudaste des Eautesqu'il reproche à Chilpéric lui-même,
comme I'orgueil, la vanité, la cruauté et le marque d'égards vis-à-vis des évêques.
]
3
)
Dons son récit, il ressort I'image d'un comte qui n'hésitait pas à dépouiller les
églises
et
à s'attaquer
aux
clercs
dons
le but
d'accroitre
son
pouvoK
et
ses
dchesses,aux dépens même des intérêts du roi740.Ces hommes avaient été, soft
nommés par Chi[péric pour occuperune fonction précise(]].eudaste),soft avaient
reçu de lui une mission précise (Raccolêne).Leur mort brutale, de la même Eaçon
que celle de Chilpéric, apparaít dons le texte de Grégoire comme la punition,
méritée par ailleurs,de leurs fautes7':.Même si, comme c'était le cas de Leudaste,
ils allaient parfois même au-deladesinjonctions de Chilpéric, c'est I'autorité royale
qu'ils représentaient,et c'était en son nom qu'ds ont commis les exactions qui lui
soft reprochées.
]s$i})M.
rs9 Histoires V, 4, p. 'L98 '. <{Hh diebz+s
Raccoienm,ab Cbi4)edcomisstls,Tomnus adtpenitmm magra
Laamüa, et tlbraLegewm castraponetts,ltutltios ad nosdiTiút, ut scilidt GtttltbcbramKum,qui tatlc de
moM TbendobeTtbii7®etebatur,a basílica smüta debewmts extraben. Qxod d nota.facerimus,et
ciütatem et omnia saburbma elas abewtinceK&o conwmawl>..
740HzkZoz
mrV, 48-49,PP.257-263
74]Sur la mort de Leudaste, voir l:ZüzazafVI, 32, pp. 302-304
265
Chilpéric n'a pascesséde Eournir aux historiens modernesles « preuves)>
de la barbárie des temps mérovingiens. Le tableau noir peint par I'évêque de
Tours
a Ríni par triompher dons la plupart d'ouvrages écrits sur la période
mérovingienne
durant le XXe siêcle
:(À
Cõté de GoxtraB, Cbibérlc.fdtjtgum
d'imPukif, xoR seakment çrtiel et
débancbé,mais amhtieux et ctQide,imPatient de toute àgle. OK diraitP(dais
übe bruto décbainée.Bien que sl@ersütiet4x, il se coque des éúques etjait
mdn
passe sur kpatTimoixe
ecclésiastique, ce qui ne I'e7}4)êcbepas de }mssurer
sessqets Idqnes en recourantà mateiTl@itoDabbjtscalité.Ce üséquilibH, ce
gemi-sanuage
x'en audtPm moins despTétentioxsinteüctueLlesqui tradwisent
14ngoüt müme7ttdw,
mais peu écLüré, tour
bs cboses de !'eQdb>]4z .
Bien qu'il reconnaisse
que les sentimentopersonnelsde I'évêquede
Tours à I'égard de Chilpéric aient pu intervenir dons le portrait sons indulgence
qu'il dresse de ce souverain, G. Tessier croit que dons I'ensemble, il décrit bien la
personnalité de ce roi74s.Dons I'historiographie traditionnelle, Chilpéric représente
I'archétype de la dégénérescencedes Mérovingiens. Toute6ois, il n'y a pas
d'unanimité. Certains, comme W. Meyer, doutent tout símplement de
I'authenticité de ce récit de Grégoire de Toufs7". Ce point de vue peut paraitre
séduisant, d'autant plus qu'à un moment de son récit, Grégoire loue la << sagesse
>>
et
la
<< patience
>> de
Chilpéric,
lors
du
concile
de
Berny
: {rMznu#
.rx#/
om
ef
m2Éi
z,ez'
.pmde#úzzm
Pe/.paz/e
#aw i/m /)ü745.
ll est vrai aussi que dons d'autres sout'cesde
I'époque mérovingienne -- Frédégmre et le LóerHziáa#ae .f%u#ramm,par exemple -Chilpéric est présentésous un tour assezpositif. et même si elles ne louent pas
toujours chez lui les vertus d'un grand souverain, elles ne le présentent pas d'un
point de vue aussinégatif. Les poêmes de Venance Fortunat ne manquent pas de
louanges à Chilpéric7«. Toujours est-il qu'il n'y a pas de raison de mettre en doute
I'authenticitédu chapitre46. Celui-cine vient que résumeret ren6orcerI'image
que Grégoire de Tours transmet de Chilpéric tour au long de son oeuvre.ll n'y a
pas de rupture du récit. Celui-ci est présenté comme un mauvais roi dans plusieurs
autres parties des HziZo/ai.Déjà dons le premier chapiü'e oü il est quesdon de
Chilpéric, I'évêque de Touro le montre con)me un usurpateur et un corrupteur :
)
3
'\
742G. Tessier, 1.? &z#)/éhede Cbaí, p.192
IAS
\
b
ibd.
7mW. Meyer s'étonne que nulle part ailleurs dons les lízkznzmfon ne retrouve une telle
critique de Chilpéric, ce qui I'amêne à soutenir que le chapitre XLVI a été I'(ruvre d'un
interpolateur(1)er Ge&2e ez ãMz?fFadw a/wr,p. 310, n. 53)
7451:1 zazaiV, 49, p. 261, lignes 5-6
7# Volt
B. Brennan, <(Tbhe image of the Frankish
Fozz a/wf >>, PP.l-ll.
266
Kings in the Poetry of l./e#axdm
K CbibeTicus veropostPatrisjunera tbesaurns, q14iin tíLIa Brabbamm erant.
angmgati, acc®it et ad Fra lhos utilioms petiz @st+sqnenntttMblls moULiis
subi subdidit
>>nAn
ll le décrit aussi comme cupido
i<...a
qt40 etiani
tbesauros
ttiagno apiole
diligebatur.
DetllLera
enim secura ntagnos
W4R .
11suígêre que Chilpéric était I'assassinde sa propre 6emme
«.'\d eMwni nz eltim sugülad it4ssit a pttero, moüt4amquewl)pevit in
strato
#©
.
11Eãit aussi état de sa cruauté
(ütlssitqtlemx, ut sl deTetura medias, qttodadusque
ab bis ictibus sattatus,
diuttinlo sl4)pliciam cmciaretur)>nn.
Dana la vision de Grégoire, Chilpéric est aussicelui qui n'avait aucun
respect pour la parole donnée7st.En somme, rien qui puisse être en désaccord
avec le chapiüe 46.
Quelle que soit la pari de vérité du portrait brossé pm Grégoire, force est
de constater que les l:Í;izo/wi constituent une précieuse source de renseignements
sur I'autorité royde sous Chilpéric. ll paraít évident que le conflit entre celui-ci et
Grégoire était d'ordre théologique et même politique, plutât que personnel. Dons
[es chapitres des /]/l/a/mi oü i] est question de ce « tyran débauché,crue] et
cupide », Grégoire identifie chez Chilpéric une sensibilité impériale dons I'exercice
de I'autorité royale, et c'est dans ce constat que se trouve la clef de son opposition
à ce roi. ll rappelle qu'il a légiFéréen matiêre de théologie (Justinienavait fãit de
même); qu'il a introduit des nouvellesleH'es donsI'dphabet (comme par ailleurs
I'empereur Claude) ; qu'il a construir des cirques à Soissons et à País. La pratique
r')
INn}hstoiws \N, 22, p. \çA'.«Após
hsfunéraiUesde sou Pn, CbibéTicl)rit bs tréson qui étaimt
funis wattsla úlh de Bemy, quis il s'aboucbaauecbs Francabs pias inlÍhenb et, bs a)ant.flécbisauec
desptésettb,
il lessoKmit)>.
748/]ZIZozhfIV, 28, P. 160 « IL $rouuail aussi])our etb un gattd amotlr, car elh auait apportéat;ec
elb degrande trésors)>.
IA9 ibd.
{(Ftnalementtl lajLt égoWerPatun esclaue
et on la ttonüamot'tedanason lit )>
lm t\istoims\Í\,
n
32, p. '3q'\ .«Lz
n)i ordottna qu'iLjal soiWépar desmédecitisjusqtl'à ce qu'iLÍüt
guéri de cesbkssuiesl)onr êLmettsüte martyMépar lln lottg,suPPlh )>.
75íVolt, à ce sujet, le procês de Pretexratus fã3zoznxV, 18, pp. 216-225
t
(
(
267
(
Ç
qui consistait à pairecrever les yeux aux ennemis, dont Grégoire accuseChilpéric
étmt courante dons I'Orient byzantin7u.Plus que son ignorance de la littérature,
des dogmas et de la métrique, ou encore le manque à la parole donnée ou la
cruauté,ce que rendait Chilpéric I'archétypedu mauvaisprince aux yeux de
I'évêque de Tours c'était ]a relation que ce premier entretenait avec les eveques.
En efFet,les rapports enfie un roi dont la perception de sespropres prérogatives
le poussait à légiférer même en matiêre docüinaire, et un'évêque 'pardsan de
llndépendance
r')
r'3
r'3
r'3
du pouvoir ecclésiastique, ne pouvaient être ' que difHciles.
Comment ne pas voir chez Chilpéric un souverain possédant une haute nodon de
ses prérogatives, dont la foi dons les symboles et la volonté de se rapprocher des
empe'eursromainsa amenéd'ailleursà orginiser des jeux de cirque? Dês le
moment oü il s'est emparé de Paria, en passant par ses revendications sur les
domaines de sesfrêres?Chilpéric en quête'd'un nouveau statut politique, voulant
établir un royaume puissant, voir même hégémonique au sem du monde õanc.
accomplir son prolet, il n'a pas reculé devant la perspective d'afErontements
avec le cleqé. Les noms qu'il a choisis pour ]es enÉants qu;i] a eus avec Audovem.
Mérovée, Clovis et Basine,reflêtent d'ailleurs sa volonté de renouer avec un passe
gloTeux, celui de la fondaüon de la dynastie7ss.
En somme, il est légítime de pmler
de Chilpéric comme le plus important représentantdans la deuxiêmemoitié du
Vle siêcle du courant politique << constantinien >>.
C'est dons la politique religieusede Chilpédc que cette ambition
<<unpériale» a pris toute son ampleut. Plus que Sigebert, et 'dons la lignée d'un
Clovis et d'un Tbéodebert,il a comprasqu'un projet d'hégémonie
au sem du
m2/u//a7l nnz7foMWpassait non seulement par I'adoption
des symboles unpenaux,
mais égalementpm une.mise au pas du pouvoir ecclésiastique.
lxs deux
assembléesconciliaires qui ont eu lieu pendant son rêgne avaient pour but de
juger des évêquesaccusésde trahison. Le premier s'est tenu à Paris en 577. et il
devait juger I'évêquePretextatus de Rouen«Le roi a participé aux débats et c'est
lui qui a penonnellement formulé les accusationsà I'encontre de I'évêque de
Rouen. Chilpéric reprochait à I'évêqued'avoir célébréle mariagede Mérovée avec
Brunehaut, au détriment de ce que prévoyaient les canons, mais aussid'avoir
distdbué des largesses aux populadons « ra#/nn /vzz2ZaZe,w
iwam)o pour rendre
r'3
Mérovée roi à sa peace
r')
75zVoar M. Reydellet,l.a /graw&Í/azf& &2Záu///m
Üãze,P. 41g.
nux
7ssll serait précipité de voir dons ]es noms des 6]s de Chilpéric I'influence d'anciennes
trad bons sacréesgermaniques à la royauté. Comme I'a montlé E. Ewig, Chilpéric
'')
'3
'3
an.=:áaü!
"''l-''-
'
lmíter les traditions romaines de gouvernement.' Rappelons-nous que s'il y avaít une
íntention de récupérer une légende à travers le nom de Mérovée, ce n'ét2it peut-être pas
tule légendegemlamque.]] s'agissaitprobablementde rappelerI'un des âondateursde la
dynastie,comme pour son auge HHsClovis.
268
!<\:Lis
ita gentis, at+dielts Cbibericus, quod PraeteMatus B.otbomageHsis
©isc®t4s cotttra lltibtatem
l)raec»it...
Cui
i.ex ait:
silani poPulis mz llela
'Quidtibi
úst?t]
darei, eunz ad se arcessire
est, a Qiscol)e, ut inimicu#i
mzenm
Wemt;ecbum, qiiijtLiKS essedebuerat, cilni anzitia sua, id estPatmi sni iixow,
otiungems ? -Am
sa?tcsoãsse?l{ ?'»u.
iytanls
eras,
quae Pm
bac
cansa
callollllm
statata
Grégoire veut d'abord monüer au lecteur que Chilpéric n'était pas le
défenseur de I'a#ózaf .p#ó#ó%et que seuls ses intérêts personnels I'intéresseraient.
Mais au-delà d'un parti pais en Eaveurd'une notion d'/lzlêzaf.px&'gcn
qui est
synonyme de prééminence épiscopale et de gouvernement chrétien, la description
dons les Hã/a/mi du jugement Pretextatus reste assezobjective. On y voit, paexemple, que tout au long du jugement, Chilpéric est resté attaché à la formalité
juridique. C'est d'ailleurs en utilisant des arguments retirés des canons des conciles
qu'il a essayé de Êaue condamner Pretextatus. ll s'est posé en défenseur
respectueux des normes canoniques en s'adressant à I'évêque de Rouen loas du
début du jugement et en lui reprochant d'avoir marié Mérovée et Brunehaut. En
efFet,les canons interdisaient formellement le mariage entre un homme et la veuve
de son oncle7ss.l,orsque le roi a 6ormulé la deuxiême accusation, celle de trahison,
la foule a voulu lapiderPretextatus,
ce qu'il a interdit de fure. ll n'y a pasde
doutes qu'il voulait punir I'évêque de Rouen, mais il a préféré le paire condamner
par ses pairs. Chilpéric voulait certainement Eauede Pretextatus un exemple.
Cependant, si pour la 6orrne, il est resté soucieux des rêgles canoniques, sur le
Fond,il n'a pas hésité à les détourner en sa Faveur.Elles n'étaient pour lui qu'un
instrument qu'il utilisait et Edsi6íaitselon ses intentions, par exemple à la 6in du
)ugement, pour JustiGíerla déposition et I'excommunication de I'évêque7«.Le plus
important était probablementde créer un précédent,d'udliser la justice
ecclésiastique pour meta-e au pas un épiscopat qui ne se montrait pas assezloyd
dana un contexte politique délicat. L'accusation selon daquellePretextatus avait
transgresséles canons en unissant par le mariage un homme et la veuve de son
5\ ]-\istoiws N,'LB, PP. 2\ç-2i\] '.« Cn acresaccollDh, Chilpéric aj4)nnant quePntextatm, éoêqlle
LeRoi4m, distTibuait despdsents alo( ])q)tllaüotts l)our ntlin à sesitllérÊts b Jit cottuoqttercrer. Ui.
-4Pàs I'auoir qwestionné
iLdécouuht qtle deshetts de la mine Bnltlebaut lü auait étéconvéset, c4)àsles
auoir con$tsqüés,
il ordontta qu'on b münt eti eúljusqu'à une audimceéPsc®ab. l-at'sqile le cottcibse
fKt rÉtmi,otl lejlt comParaitn.
..l.e roi Ui dit : 'aMeImoças-ti{ eu, â éuêqtte,
pttr unir mor mtteml
\Áéroüe,qui aarait dâ se cottdün commeutt$1s, à sa tarte c'est-à-dinà I'époltsede sobottck?
-81lot'ais-tKks sanctiotis qti'ont édictéesks cationsl)our cetk çbose? Du riste ce n'est pas seKlemetlten
cch qu'il
est prouü
Fttsse
assassst.ne
>>.
'55 Epaone(517),
qtle Lt{ asPcbé,
tu as aussi collDlotÉ auec lai m dotltiant des prÉsetlts potlt' qiteje
c. 30, pp. 116-117
: ó?/ cuf/zf //e/u
ef //% au//zl%d /7amz#e.pmePU.b#d//J.pme/m
Lhos, quis wl dominam futtestum est, hos essecetisemus
. . .si quis relictae auuncali mkceatllr Útil
paLnii...»
Q(nt
tlous considérons comme incestes, qui tte l)euuettt nuUemml se püualoir
du bom de
mariage-- satlsparar de ceux qu'il estjuttestede nommer-- bs cas suiuants...si quelqtl'ntt s'ndt à la
;eilue de soft ottcb matemel OH paümel)à.
75óHz)Üz'wr
V, 18, PP.222-223
269
onde, était la premiêre partie d'une plaidoirie dont le but était de prouver que
v-----',,
'- r'-''-'
e le roi. C'est cela qui a provoqué le
I'évêque avait
participé' à' un complot' conte
. . . ,
. ,'L.. ''l..;i-x..idéchainement de la foule, et c'est cela aussi qui a dominé tout le débat. Chilpéric
attendait des évêquesqu'ils condamnent de façon unânime la trahison de
Pretextatus. De ce point de vue, i] ramenait ]'épiscopat sur le plan polidque, mais
pas de la même Eaçon que.Gonüan,
comme
on le veria,plu
OT Les évêques
n'étaient plus pour lui que des fonctionnaires de la royauté, et qui par consequent
devúent une obéissancesons Eaillesau roi et à ses représentants.Cette politique
qui consistait à reftiser à I'épiscopat un rale politique majeur au sem du royaume
n'a peut-être de précédent que chez Clovis.
Le centre-point théologique et politique de cette, vision
ntinienne », dont Chilpédc
s'est fãit I'héraut, est .donné par. Grégoire
de
Tours lui-même. l.orsque les prêtres se sont réunis pour siéger dons la sacristie de
la basilique, I'évêque de Tours les a exhortés à ne pas laisser le roi condamner
Pretextatus
( BWO llobte sikw, seà praeàcate et l)omite allte ocnlos w$s peccata eiras,lte
.fode ei ahquid Hall contigat et t;os rei sins pTOanemiaeiras)i'sn
C'est
11a invité les évêquesà exercerauprês du roi le.rale de conseiHer.
de cette maniêre que Grégoire envisageait la royauté idéale, celle qu'il louait chez
Gontran. Pour illustrer ses propos, il donnait I'exemple de. Clodomir et de
I'usurpateur Maxime, clui auraient trouvé la mort pour avoir respectívement
dédaigné les conseils d un évêque et pour avoir outragé un .autre7s8.
Grégotre a
-----''
?artialité des évêques
essayé d'obtenirl'im.
.. face aux, pressions
. . royales,
: n..i---mais,
dénoncé par quelques-unsd'entre eux, il est amené auprês du roi. ll a alors
défendu le même príncipe
lsn \Àistoiws'{,
\B, Q. 2XR .« T'w conséqtimt,uetlilleR.ne Pa wster silmcien« mais pt$cbet b voi et
oietteR. deuant ses Jetlx
ses Wcbés tour
qu'un mal
ne lü
stn't;ienne pas et qne Dons tle sqeR.Pm
m9ottsabbsdesotlãme)>.
!ss Ibid. : {{-.'h igHomÜs, qitid ttoDilm gutttílt juerit
Cblodomeris wtnlsit in canewm,
B«W.«üa«, pti"ü,
[ellOon ? QiÍomodo M4)ruebmsilm Si©milHdum
üútqtie ei .4üttis Dei saceMw : 'Ne inicias maa m in co, et CHm
"id«M«:' .bt..h'.
lb ««. 'b""""
.q«m d. ' 'a«Mot. din Jue,«h d.I'üt
)SHmqueCHmionn et liliis iatewfüt lxtiitqtte Bt{«urdiam, ibiqHe o14)raessHS
ab ocemlH, htenll©Em
nt. Qtlid MaúmKS i17iPratm' ? Cim beaum MartiTt#m col@Hhset committncan ctitúam nomcmt
m'Atit, é@«e'de DÜ«, h a M : 'Ne «:'t' Pm b «-d«'.«r M et qHa«d t« i,a .« B#W-Ü,. t"
obüetidrasb uictoin'. Mais cela-Zà,t.q)omsatttcequi hi audt étédit pa I'êtêqHe,l)a7üt, asmsina ledtt
;ãl;lo=-.É='q,.I'lã.ill..'«;$k .. gaHú b M«wg« l""k là ?«lyJ.i'".:Tll..=!',.11fu!.
tIRemoü mleUe)b.
270
« Si quis de Rabis, o mx, iustitiae tramitem tratlscetldae tioluedt, a te corria
patest; si velo tt4 excessetis,quis te coTT+iet
?L-nqtlimllr enim tibi; sed si
uolueris, ardis;
si alltem nalueris, quis te cottümttaút, nisi is qui se
pTuttt4ntiaüt esse it+sütiam ? )9».
11s'agit là d'une plaidoirie, peut-être I'une des plus vigoureusesjamais
prononcées
en présence
d'un
roi
mérovingien,
en Eaveur de la <<royauté
chrétienne ». L'évêque de Tours invitait le roi à accepter le conseil des évêques, à
gouverner le royaumeavec eux, plus précisémentavec leur pide spirituelle, en
proGítant de leur connaissancc de ce qui était fuste et de cc qui ne I'était pas, dc cc
qui plaisaità Doeuet de ce qui Lui déplaisait.Lc sermoncomportaitaussiune
menace: si le roi s'écartaitdu droit chemlnet s'il ne voulait pasécouterles
évêques,
il encouraitla punidondivine.Chilpéricétait prié de metUeen
conHormité son gouvemement avec les príncipes moraux qui devraient lui être
inspirés par les évêques.
Chilpéric a cherché, apparemment en vain, à convaincre Grégoire de la
lustesse de sa position face à Pretextatus. De son câté, I'évêque de Rouen a réussi
à apporter la preuve de son innocence au sujet de I'accusation royale selon laquelle
il aurait volé de I'or et des omements précieux dons le but de corrompre les
fonctionnaires royaux. ll a níni, cependant,par être convaincu par le roi qu'il
pourrait obtenir son pardon s'il se déclarmt coupable devant les évêques, ce qu'il a
Eãit7óo.
Chilpéric, d'aprês Grégoire, au lieu d'agir comme il était convenu, a
demandé aux évêquesla déposition et I'excommunication de Pretextatus,tout en
leur présentant une collection fdsifiée de canonsqui devait servir de baseà sa
requête. L'évêque de Rouen a été alors exilé, selon la volonté du roi7ót. Le
)ugement de Pretextatus a été un moment privilégié dc I'opposition entre ces deux
pro)ets politiques : celui d'une <<royauté impériale>>,dont Chilpéric étzit le plus
isn Ibid., y. 2N9 . <(Si l?utt de ttous, õ Roi, a uoz+la
s'écarkrdu senüetde lajtlstice, iLpetlt êtm ramené
wattsb dT'oilcheminpar toi ;mais si c'esttoi qÜ t'en écarks, qÚ te ttprendra ? }qotls teparlotts et, d tu
le uetoq tu écoiltes; mas si tt{ ne pelo(1)as, qú te condamtterasi cett'estpas Gemiqü a déçlarÉqü'ilesa
bj«;tia
» .
IGÜIbid., p- 222 -. <(Mare atltemjacto, con enimtls ad consuetilmloctlm ; adueüensqtleel le>(ait ad
QkcoPtlm: 'SI milnera pto muneribusbk bomitti {s es laf$tus, qtulr samamelttal)ostalasti, ul jLdem
Memuecbo semarent ?' R.esPotidit ®isc(Üas = 'Pedi,jateor,
amicitias eonlm babam cum eo, et non sobem
dominem, seà,sijaslaisset, attHeLumde cactoeuocaueram,qui essesadilltot, dtls ;.hlins enim inibi epal, ut
sabe di=à, sPritalis o( lauacro'. Cllmqtte haec abrcatio aléns toLlemtztr,Pntextatzls ®isa®us,
prostrattts solo, ait : 'Peccaü in caelo, et coram te, o rex misericordksime ; ego sílm homicida nejandlls ;
agote intetfmn uohi etftho tuo in sono tt+oelegem'.l:laec eo dente, prostemitut' tex col'ampedibus
saceMotum, dimns : '.lâ«elite, o püsimi
sacerdotes, rena crimett exsecrabile con4itetlEem'.Czlmqile nos
Jlenus moemeleuassemtts
a solo, iussit eum basilicam egndi)>.
iGI Ibid., QP. 222-2:Z3 . <<1pse
vero ad meLattlmdiscessit,Lransmittenslibntm canonilm, in qt+oeram
quatemio llowls adni)ats, babenscationesquase@ostolicits,cotltitlentesbaec: 'Epbcoptls in homicídio,
adultério etperinrio d@raebmsus,a sacerdotiodiúlhtur' )>.
277
Emouche dé6enseur,et aussi I'un des demiers, et celui d'une royauté fondée sur les
príncipes chrétiens et sur le rale politique des évêques.
Le deuxiêmeconcile convoqué par Chilpéric s'est réuni à Berny en 580.
11s'aglssaitégalementde juger Grégoire de Touro, accusépm-Leudaste,comte de
Tours, d'avoir suggéréque la reine Frédégondeeüt une liaison adultêreavec
I'évêque de Bordeaux. Comme lors du précêdent concile, seulsles évêques du
royaume de Chilpéric y ont participé. Puisque I'accusation se fondait sur le
témoignage d'un prêtre, donc quelqu'un hiérarchiquement inférieur à I'évêque, la
procédure a été annuléeet Leudaste excommunié pour avoír porto sur un évêque
une Eausseaccusation.Cependant,Grégoire a été contraint de se disculper par un
serment aprêsavoir dit des messessur trois autels762.
Bien que ces mesuresfussent
conüalres aux canons, precise Grégoire, {tPm cn//iaZaa7e#
/PKlx
Z?zp.bza
i##/ }o7õs.
Une
bois de plus, le but du procês était de déceler I'existenced'un complot contre
I'autorité royale. En efFet,Leudasteavait éW.lementreproché à Grégoire de
vouloir livrer la até de Tours à Childebert 11, ce qui n'a pas été prouvé'ó4.Soumis
à la torture, le prêtre qui avait incriminé I'évêque de Touro a avoué avoir participé
à une conspiration dans le but de chasserla reine Frédégondepar le roi Chilpéric
aGmque Clovis, le RHsde ce dernier, accêde à la royauté7õs.
Lcs deux conciles en
question, celui de Paraset cclui de Berny, portent à croire que Chilpéric se méGíait
considérablement des évêques de son royaume. ll craignait que certains d'entre
eux puissent à un moment donné reloindre la cause d'un autre prince franc. D'oü
iGZ \:listoins '{, 49, p. 2SD . <<\dtttlr t)ost Hitita mala qual in me meisqtle ittttllit, post mttlMs
ditWtiones mnim eccbsimticanim,adiitncto sih RimKo pteshtero simili malitia pet'verso,ad boc erl®it,
al dicent, me crimett inFndegundem teÚtla dixkse. . .»
]u'il m'audtlbites,
q<.Ainsi dottc afãs les nombreitses mécbancétés
à moi et allx miens, qTts de nomlmtlxpiLlages de bietts de I'E.gjise, il s'aÜoiHnit
Ncou, pHtn pemersd'u?temaliceégak à b simne, et s'enbarditjKsqtl'à din quem'Quais
incdminé la
,eim tirédégonde. . ./\loas tons Oant déclatÉ qu'on tle poutiait
doeu'Joi
à iltlt persottne de rattg, inlérieul
:ottLre tln éúque, Fa$ain se Lemitla de cette mattitvu :je dus me üctlbet
cq)às auotr àlt des messesstar tTotsaiitek )i)7ós /ÜZ.,
.n
p
261,
lignes
8-9
:«
ott les accol?4)limpar égarüput
de cespamlespar un serment
le toi »
lm tEsloires'{, 4n, Q.2Sn. <(Deúqtie \-zudastiscenietisset'emotum,
d Cbil»rictlm diri$t, dicens:
Usque nuns, o liisSinle íu, cltstodiú ciútatem Turotticam ; nuns alttem, me ab actionewmoto, úde
qilaliter mst.odiatur. i)qam noueTis,qúa GwHorius @isaÜus eam atl$1ium SJgbevtbi hacleredestinam'»
J<1.eudmte se iWant dqinitit;emenl ícaTté se wnd crer. ChibéricPotlr hi din : IHsqil'à cejour, 6 tàs
pieux Roi, j'ai dqetldHla até de Totlrs, m.is mdntetlatlt qtiej'ai été destitiié de ma jonMon, t;ois
;omment eUeest défmdtle,car tu sátira que Féúque Grégoln se pnPose àe la liuter al{ jils de
Sigebeü'>b.
iGS Histoins'V,
rcbatta
49, Qlp. 2G\-262
. <(Ctlnt atltem iam in db(úmine esses,Ltlnc apentit ueritatem et
doE publicam lnü#ecit. Dicebat enim ob boç mÚnae crimett olãectum, t(L, erecta de reúno,
LKterfeüsfraLribtlsetl)an, Cblodouec})tis
ngnum acc®ent. .. )> Ç(Or tatidis qK'il étal aéjõ wattsiene
iituation
criüqzte, il réuéh la ürité et déuoila ptlbliquemettt bs secnb da complot. \l racottLa, etl ©et,
lu'on auait hctimixé la cine cÜn qu'eüjât cbassé
du myaumeel quelorsqllesesjâreset sonpên aiirait
étéassassinos,
Clotü s'etlDaratdu nUaume.. . }b.
272
sa détermination à surveiller strictement le clergé, et à aaacher des conciles la
condamnation
safeséquivoque
de ceux
notamment
des évêques qu'il
suspectait de trahison.
Dons le chapitreconsacréau jugementde Pretextatus,GrégoireEãt
référence au but poursuivi par Chilpéric à travers ses mesuresde gouvemement,
en uülisant le mot xZzóbfet en associant à ses intérêts personnels7u.l-,e même mot
apparait dans ce chapitre XLIVI, et il constitue I'élément central du poruait noir
peint par I'évêquede Tours. L'argumentation de Grégoire se divise en deux
parties : dons la premiêre, il soutient que Chilpéric an i f.Pz@emm
exai i .ó#ógózz/.
La
deuxiêmepartie comporte unc accusationplus incisive
KEt itt IPraecq)üottibt4s
qtias ad itidicis Pm suis utilitatibt4s diTigebat, bac
addebat:
' Si
ptulíetur' Vcn.
quis paec@ta
ltostra cottten@serit, ocuLompl amki07te
11y a entre ces deux constats une corrélation fondamentale. ll est normal,
dans la perspective de I'évêque de Tours, qu'un roi qui tient en aversion I'intérêt
des pauvres ne s'occupe dons ses actes de gouvernement que de ses propres
intérêts et de ses propres afEMes. ll y a chez Grégoire de Tours une opposition
idéologiquement
bâtie entre deux modêlesde gouvemement.A travers son
poruait de Chilpéric, il présente une antithêse du roi idéal. Les intérêts de
Chilpéric, auxquels il attribuait une connotation personnelleet péjorative,
s'opposeraient à I'//ú&ür.p#ó#an,celle que le bon prince est censé üaduire à travers
sesactes. Le cas de Chilpéric, tel qu'il est décrit par Grégoire, illustre, par « contre
exemple)>, 1'idéaldu gouvernementchréden. Lorsque I'évêquequalifiait de
strictement personnelles les motivadons des actes de Chilpéric, il Eaisaitun
lugement de valeur. ll s'agissaitpour lui de condamner I'xZyóZai
conçue comme une
raison d'Etat, étrangêre à toute considération morde. Cette vision négative
véhicu[ée par [es HÜ/o/mi ne doit pas amener à croire que ]'autorité roya]e sous
Chilpéric correspondait rigoureusementau poruait brossé par Grégoire. Les
moyens que ce demier a employéspour parvenir à ses fins indique par ailleurs
I'existence de cette scnsibilité <<impériale >>qu'on avait identi6íée antédeurement
chez Clovis et chez Théodebert. Le but poursuivi par Chilpéric, comme on I'a vu
lõ6 Histoiws
V, '18, p. 2\6
1<( Hk
ita gesta, azldiem Cbi4)erimi,
qttod PraeteMatzls Rotbomagelzsis
©iscoPuscotttt'a iltilitatem saem l)oPttlis milnera dama, eum ad se amssin praecipit>> ÇxCes acres
accop2©hs,Chbéric aPPnttattt file Pwtextattls, éuêqile de Roam, distribllait des pTésetitsain(
poPti [ions])ourtt i à sesintéHts lejtt conuoqitercbeR.lü)à.
7ó7 La
traduction
frmtçaise
et la traducdon
anglaise des l:Zzlrzo/wf donnent
des seno
sensiblementdifférents à cette même phrase. R. Latouche la traduit de la Eaçonsuivante,
K ...et dana bspréc@tes qu'iLadnssait aiujtlgesPour ses a©dns iLajot4Mt cette clallse.. . >> (e. naã,
tandis
que Thorpe
préRere la 6omlule
r?/# úe
zbí/f7/cüa//i ;wcú ,8e zíx//ed /a JadEef ]of
üe
maz}/ü#axr?
a#,8&demei... IP(p. 380). La traduction de R. Latouche est celle qui parút la
paus adéquate, car avec le mot /r &bf Grégoire semble désigner les <<intérêts >>du roi,
davantageque ses<(décrets)>.
273
antérieurement, était de maintenir une royauté puissante,dotée du monopole de
I'autorité publique dons tout le royaume. C'est Justement ce ca-actêre << public.>>
que I'évêquede Touro niait à I'autorité royale en Neustrie.L'#&#ím.pxó#aa,
telle
pauvres,les fãbles, mais surtout enversI'Eglise et sesévêques.A ce dtre, cette
<<
royauté impéride )>dont Chilpéric était le meilleur représentant jusqu'à sa mort,
ne pouvait être aux yeux de Grégoire que I'incarnation d'un pouvoir coupé du
monde, et par conséquent, de ses obligations envers les Chrétiens. L'évêque de
Touro retirait à I'autorité toute dimension publique,et par conséquenttoutc
légidmité, larsqu'elle n'était pas fondée sur ce souci <(chrétien» de I'intérêt
général7ó8.
La comparaisonavec le pomait de Gontranbrossépar Grégoireest
saisissante. Les diFFérences de traitement dons les H2íZo/mi entre Chilpéric
et
Gontran ne proviennent pas de raisons personnelles,d'une sympathie de son
auteur à I'é@rd de ce demier, suivie d'une antipathie non dissimuléevis-à-vis du
premier. C'étzient les politiques religieuses de chacun d'entre eux qui étaient en
jeu, des Eaçonsdisünctes de concevoir le rale de I'Eglise,et par conséquentde
7ó8Selon H.-X. Arquilliêre, la penséepolitique du haut Moyen-Age a été le &a/r de
graduelle de I' <(augustinisme politique )>,une dé6ormation de la doctrine
augustinienne,c'est-à-dure,
de I'incoq)oration du droit naturel de I'Etat dana I'Edise, la
prepaíation de la théocratie ponti6tcale Ü:i.-X. Arquilliêre, Lb#g#M3ziEmf
/ éügwe,PP 117169. Bien qu'il soft probablement exagéréde présenterI'évêque de Touro comme un
I'aflimution
partísan de 1;<(augustinisme politique )>,il est vrai que les positions prises pm Grégoire de
Touro à propos du rale et de la sature du pouvoir politique étaient Fonciêrement
différentes de cellesde Saint Augustin. Ce dernier a adopté face à I'Etat une position
qu'on peut qualiãer de neutre, à la bois distincte de ceux, notamment parmi les premiers
chrétiens, qui I'avaient conspué, et de ceux qui à partir de I'Edit de Milan et de I'Edil de
Théodose avaient appris à entourer d'un respect qui n'était égalé que pm leur croyance
dons sa mission eschatologique. L'Etat selon Augustin n'était ni I'instrument
indispensable au salut, ni une puissance étrangere et hostile au sem de daquelleI'Edise
chtétienne était apparuecomme une élite choisie pn Doeu.Les deux cités, la <<
até de
Doeu )> et la <(até
tenestre )>, n'avaient
pas
comme
correspondants
sur
berre
respectivementI'Eglise et I'Empire. A I'intéúeur de ce demier, il y aurait à la bois des
saints et des non fustes, des orgueiEeux et des humbles, des pieux et des impies, c'est-àdire, des élus et desréprouvés,de ceuxqui sont destinésau salut ou à la damnation(De
ap. l)a., XV, 1, 1). L'idée que I'Edise pourrait collaboreravec le pouvoir civil dons
I'accomplissementd'une tâche spirituelle ne peut être, par rapport à la penséede saint
Augustin, qu'un contresens. Le champ des institutions politiques étant celui des amours
relaüfs des'biens intemlédiaites, elles ne pourraient pas s'associei à une valeur absolue,
celle du triomphe de la até de Doeu. S'il a été le premier des Pores de I'Eglise à élaboter
une doctline sur le pouvoir politique, il ne lui a pasoctroyéun rale spécifiquedons
I'économie du salut. L'Etat disposait d'aprês lui d'une existence indépendante, ce qui
serait d'ailleurs aussiune condition pour la manutentionde la paix temporelle(sur saint
PuuBlsún, vok P.D. Baütoty, Poütical Tbeory as Pltblic C07®sdolt:Tbe Social apta Politicas
ç.bougbt o$St. .Ailgítstineo$thPPo , \:L.}... De:uve , l- }le Pohtical and Social'ldeasofSt. Atlgustintle ,
GJ. Lavere, <<The Influence of Saint Augustin on Eady Medieval Politicas Theory», pp
1-9 ;
274
f''\.
'-)
I'épiscopat, dons le systêmepolitique mérovingien'ó'. Cela est bien visible lorsque
Grégoire de Tours montre Chilpéric se plaignant d'une.influencejugée trop
excessive des évêques, ou encore dans I'accusation qui est dressée à ce roi, selon
laquelle il considérait qu'il n'y avait personne plus intelligent que lui. Par là, ce que
Grégoire lui reproche est son reais d'accepter le conseil de I'épiscopat..L'idée qui
guidait Grégoire de Tours était celle de I'inclusion totale des églisesépiscopales
dans la vie politique du royaume. ll estimait que si les évêques pouvaient disposer
sons restrictions des moyens de I'autorité publique, ils pourraient accomplir leur
tâche en Eaveurdes pauvres et des faibles. Ce modêle de société n'était pas, bien
entendu,une créationde Grégoirede Tours ni de Gontran: décritpar
I'historiographie allemande par le teime Búcód 'óemcg.@,il prcnd ses racines dons
la Gaule de'la deuxiême moitié du Ve siêcle. Ses opposants parmi les Edis étaient
Caribert et surtout Chilpéric, mais égalementcertains évêques,méfiants d'une
union trop importante entre le politique et le religieux"o.
r')
Héritier du <<royaume>>qui avait été celui de Childebert ler, et puis de
Clotaire ler, Caribert avait installé sa capitale à Paris.Dons son court rêgne
d'environ six ans, ses rapports avec I'Eglise ont été ponctués par des
afFrontements,
d'abord
avec I'évêque Léonce
de Bordeaux,
et ensuite avec
Germain, I'évêque de Paras.Le premiet a réuni un synode à Saintes pour appliquer
les décisions du troisiême concile de Paris, et il a démis de ses fonctions I'évêque
Emerius, consacré par Clotaire ler sans le consentement du métropolitain. Une
élection canonique a eu lieu, à la suite de laquelle Héraclius est devenu le nouvel
évêquede Saintes.Comme sdpulait le dixiême canon du concile d'Orléans (549),
les évêquesont demandé la con6lm)ation de cet acteau roi Caribert, qui a rétabli
Emerius dons son ancien poste, et envoyé Héraclius, accablant Leontius et les
autres avec de lourdes amendes7n.Quant à saint Gemlain, il a excommunié le roi,
qui s'était marié avec la s(Eur de sa propõe femme'7z.Le concile qui a eu lieu à
Touro, peu avant la mort de Caribert et avec son assenüment"', étmt marque par
7ó9Volt M. l leinzelmann, Bàaóa@úe/7icgzgt
zb(;aZZe#,p- 158
770/&z2.,PP.166-167
n\ }listoins
\'{,'Z6,
p. 'LSn -.« \ruim
nÓs tendem apHd unem Satlctonicmi l..eontias, congmgaü
ptouinciae sllae Qbcolü, Emedum ab ®iscoPati{dQulit, adseretts,ttott cattonh e m jiàsse bule bottore
donactlm. Decntum ettim reis CbloLbaM babuerat, ut absquc metros)oliscotMliuni bmediceretar, qüa
ttott erat>taesens.
nl Ibid. , py. '\ 5B-\SD .« T'ostbaecMamoMlfa, MenlPdis scilicelsorowm,conitt$o c®ilhút. Pro qtla
cansa a sattcto Germana ePisc(©oexcomKtticatlts tiLerqtie est )>.
a\ Touts
\X ÇS(i;b, Q. 'L22 . <cQucq)TI»ter CbüLo auspice in Ititnttica
no<ta coüumtiam gbrioüsilú
dominóCbaribeü iegb adntieTltis)}
275
ciüLate constlio concodatite
la volonté des évêquesde corrigemles obus et de limiter les ingérenccs du pouvoir
royal"-.
Comme lorsqu'il a comparé Clovis à Constantin, il n'y avait rien d'anodin
dans le fãt que Grégoire de Touro ait érigé Chilpéric en modêle du mauvais prince
et Gontran comme son contrepoint. C'est cette comparaisonentre les deux
Eaçons de traiter
I'épiscopat
qui ressort des explications
de Grégoire
sur les
origines des guenes civiles. À la fin du quatriême livre des l:ÍliZo/mf,aprês avoir,
dons le chapitre 27, décrit la situation dramatique dons laquelle se trouvait I'Eglise
face aux troubles, dons le chapitre 28 Grégoire de Tours s'est interrogé sur les
raisons pour lesquelles tant de plaies se soft abattues sur les princes
merovingtens
<Et adbuc obstí4)iscimLlset admiramur, cur tanLaesl@n eosplaHaeinnterint.
Sed wcilnamtls ad iUud qtiod pamntes eonlm egmlnt et isü peQetrant. \Lli
post praechcationem sacerdott47ti de .fmis ad eccLesiasSKRt conumi ; isü cotidie
ie eccksiis praedm detrabuTlt. ILLI sacerdotes Donzini ex loto conde ue?lelati
stlnt et atlüemnt;
isto sola?7i io
7tionasteTia et eccbsias ditauenlnt
allditlnt, sed eüa7?ipetsecü?ltut. ILli
; isto eas dimiint ac sub eüunt )Fns.
Sa réponse est d'abord une comparaison enfie les premiers princes
mérovingiens et ceux de son époque : tandis que les premiers avaient quitté les
temples pour les églises aprês la prédication des évêques, les derniers tiraient
quotidiennement du butin des églises; les premiers ont vénéré de tout leur coeur
et écouté les évêques du Seigneur, les derniers sont coupables à ses yeux de ne pas
vouloir écouter les évêqueset en plus de les persécuter; les premiers ont enrichi
les monastêrcs et églises, tandis que ceux-ci les démolissent et dilapident leurs
biens. Dana ce texte, c'est Chilpéric que Grégoire a désigné, sons néanmoins le
ater formellement. Grégoire ne condamnait pas chez Chilpéric une quelconque
volonté
dc se débarrasser de I'Eglise, ou la tentadon de vouloir séparer
radicalement le domaine ecclésiastiquedu domaine politique. Plusieurs exemplos
dons les H/i/o/mi montrent par ailleurs I'attachement de Chilpéric aux príncipes
chrétiens: les largessesfHtes aux égliseset aux pauvres,la liberté accordéeaux
prisonniers, I'amnistie Gíscdeou son intérêt pour la question des dogtnes et pour
la liturgie77ó.
C'estbien la naturede cet at-uchement
qui posaitun problêmcà
I'évêque de Tours : il s'agissait bel et bien d'une maniêre d'empiéter les
préro@.tives épiscopdes. Grégoire encensait chez Gontran un modêle de société
n4 Ihd. .«
. . .tlt mLitndantllr noxia, l)nQagentur optara, ne tadtnrütate
silettü aiciosomm criminum
riutTiti t+idenLur licencianotaabscidi et, qttae oportuna eratttl)ro qnalitate Lep7®oris
adia, non patemtt ur
negb@, senil)rocuratetttur ii©leü >>.
775}:lÜÜ/nf IV, 48, P. 184
77óVoar,par exemple,l::ür/azmi
V, 44, pp. 252-253,oü I'attention dispenséepar Cllilpéric
aux questiona théologiques appmaít nettement, ou encore f:ü)/ozn VI, 46, p. 320, au sujet
de son intérêt pour la liturgie.
276
et d'autorité politique, celle oü la participation de I'épiscopat.est une étape
importante, indispensablemême, dons la construction d'une société chrétienne.
EUe s'oppose directement à la subordination complete des évêquesà I'autodté
royale, telle que la souhaitait Chilpéric.
La description des conditions de la mort de Chilpéric qui se trouve dan.s
le chapitre46 du sixiêmelivre est en quelquesorte I'aboutissementdu ponrat
<<grégorien>>de ce roi
xNt+LLtln! nmqt4ani l)tlw dikút,
a 7tüUo dilectos est, ideoqt4e,cw7nQiTitüm
3xalasset, opztles eum nliqnenltlt
sui. MaUaKus atitenz Siluatteüe?tais. . . quia
iam terna die in tenturio recedebatet ipsum videre non
poterat
eum iltkle7@tnpi
aüàtÀt,
adwnit;
abluttlmqt4e uestinienüs
melioribtis induit, ltoctem in bmnis deductam, i7t nade kuaút et in basílica
saticü
Vinca?iti,
qtíae est Padsius,
s@eüüt,
Fwdegnmde wgjna
im ecclesia
dewlictay" .
Ironie du son, celui qui n'avait jamais eu pendant son rêgne le moindrc
égard envers les évêques, et qui I'a démontré même dons ses derniers momento,
obligeantI'évêquede Senlisà attendre trois jours pour une audience,n'aurait
trouvé une bois mora que celui-ci pour s'occuper de sa dépouille et de son
enterrement. L'anecdote a três probablement un sens aussi moral que politique
pour I'évêquedeTours : elle veut monüer le triomphe de I'épiscopatsur son paus
grand ennemi parou les princes â-ancs.Face à un Chilpéric dont la mort marque le
triomphe symbolique de I'épiscopat,Grégoire oppose Gontran, qui ne meurt pas,
en tout cas dont la mort n'est pas mentionnée dons les H/rZo/mr] même si Grégoire
a prósconnaissancede ce décêsavant de 6ínir la rédaction de son ouvrage. (Des
miracles de saint Martin, IV, 3'7).
La <<révolution burgonde >>(567-592)
Pendant trop longtemps considéré comme un barbare safesscrupules, un
roi brutal et primitif. Chilpéric a dépasséles princes â-ancsde son époquedons la
mise en ceuvred'une <<royauté impéride )>.ll a été le meilleur représentantdons la
deuxiême moitié du Vle siêcle du modêle constantinien. Avcc Gontran et la
Burgondie, nous rentrons dons un univers politique sensiblementdifférent de
m Hktoiws
y\, 4G, P. '52'L 1 {(11 tl'ajamab
dméPersolitle d'unte maüêwPili'e
et iln'a
été aimé de
persottne; c'est])onrquoi, lonqu'il a o(bak soft dernin' sotiPi'r,tons bs dons Foltt abandottné.Maus...
Péúque de Senlü, qKi adia d@uis tnüjoan
demeilrail dms b tarte safespouuoir b soir, at'dua dês qa'il
4Pnt son assassinar.
.Afãs I'aiúr laú, il le l.euêtitde sesmeiUettrsútemeTtts.et.qantlmsê la tu+it à
;manterdes bmttes, iLle il4osa àatu utl natin et I'enseuelitclattsla basiliqlle de Saint.Vitlcetit qü està
Ralis, tattdis que la mine Frédégontle était laisséewatts L'é81isecaLbédrak».
Ç
celui de la Neustrie de Chilpéric. S'il Edlait résumerle rale de la Burgondie lors
desguenes civiles, il faudrait prcndre en compte les deux traits essentielsdu rêgne
de Gontran. Le premier est le rale d'arbiüe joué par le roi dons les conflito qui ont
d'abord opposé Chilpéric à Sigebert, et puas Clotaire ll à Childebert 11. Le
deuxiême, et le plus important en ce qui concerne ce travam, est ]a placa accordée
aux évêques dons les afEãres politiques.
Aprês la mort de Caribert, en 567, Gontran a adopté une position pour
la moins ambiguê face au conflit qui a éclaté alors entre Chilpéric et Sigebert,
soutenant I'un ou I'nutre des belligérantsen 6onction de la con)oncture. En effet,
Gontran a voulu empêcher à tout prix que la cour de Soissons ou celle de Meta
prenne un avantage décisif dans les conflits. ll estimait uês probablement que la
constitudon d'une puissanceaustrasienneou neustrienne était une menacepour la
Burgondie. C'est ainsi qu'au lendemain de la mort de Sigebert, il avait presque
immédiatement soutenu Childebert ll comme son successeur.Lorsque les troupes
de Chilpéric, voulant s'emparerdes cités de I'Aquitaine qui FHsaientpartie de
I'héritage de Sigebert, avaient occupé Saintes,c'est une armée burgonde sous le
commandement du patrice Mummolus qui les a mises en déroutenB.La mort de
Sigebert,et puascelle de Chilpéric, en laissantdeux enEantsà la tête de I'Ausüasie
et de la Neustrie, ne pouvait que renforcer le statut de Gontran comme arbitre de
I'échiquier politique en Gaule mérovingienne.
En 577, se trouvant privé d'héritiers, Gontran a envoyé des
ambassadeurs a6n de proposer une alliance aux grands de I'Austrasie qui
exerçaient la régence de Childebert 11. Une rencontre entre les deux souverains a
eu lieu alors à Pompierre (Vosges),oü Gontran adopta le Jeuneroi et Gítde lui son
héritier. Selon Grégoire de Touro, il lui aurait légué tout son royaume en
afHímlant
<<Una nos pamza ]notegat txnaqi4eesta defendam.Quod si jílims babuem, te
nibiLbomillüs tamquam i4nu?ti ex bis T@t4Labo,t4t ilha comi eis kct+mque
pcTwlalteatcantas, quanl tibi bodie egopoLlicior, teste Deo»nns.
Ensuite, c'était le tour des grands dc prendreau nom dc leur roi des
engagements semblables envers Gontran <<T'mcedsDera Cbilübedbi similitu pro
n\ }\istoins
V, \3, p. 2nn .«EWO tlt adl)ropositum nuertamar, Cbilpeücm nx Cblodot;ecbltmji.bum
SHilmTorotuls Lratlsmisil.QÚ, cottHwgdüo,
exertitn, enter terminam Toroücum el Attdecawtni tlsque
Sanchnas transÜt eamqtlepemasit. Mummolas pelopatridKS Gtlntbcramú nÓs cnm manto exeútt{
nqae l--zmotlhttum tralsiit et cotttm Desideritlm durem Chlperici n8b beUxmgessit.In que proelio
:ecidentnt de exercita elas quittqtle mina, de DesideTii t;ero ú@nti qitattuormilia.
fu8kns uix et;anil. MtlmmoUs vero patTidus per -Amemtlm rdiit
deuastaüt. Et sic in BuWundiam peracmsdt }>.
ll)se qlloque DesideTim
eamque per Ioga exeftitns eiras
nq [:]ist.iws N, ]], p. 2\ G. {<gu'un set+L
bottc]ier
nousl)rotÊHe
et qn'ut]eseablattcettoiisduende.
Sije
ütls à auoir dujtk,je
aÜouM'hü
te cotúdéntui néattmoim commellutt ü'emPout' qíte Pamiüé queje te prometa
etl pwnant Dieta comme témoin demeaíe
ente eux et tob>.
eodpm.poZZó# i//#/)P780.L'alliance
a prós Rín en 581, 1orsque Childebert
ll
s'est
rapproché de Chilpéric, qui I'a reconnu comme son héritier, de la même Eaçonque
Gontran à Pompierre7st. Une rébellion des aristocrates austrasiens7u, en 583, et la
mort de Chilpéric7ü,
un an plus tard, ont rééquilibréla situationau pro6ítde
Gontran. La situadon politique lui paraissaitalors plus favorable que jamais.
C'était sanacompter avec I'expédition menée par Gondovald, prétendant
à ]a successionroyale qui se disait être le Gílsde Clotaire ler784.
L'amvée en Gaule
de Gondovald a bouleversépendant plus de bois ans la situation politiquc du
m2//m l;ha//razw#P.
Grégoire de Tours afHtrmeque ce personnage,ayant reçu
I'éducation due à un prince, a été mis sous la protection de Childebert ler.
Réclamé et releté of6iciellement par Clotaire ler, aprês la mort de celui-ci, il est allé
chercher reftige auprês de Narsês, gouvemeur byzantin de I'ltalie, et puasà la cour
de Constantinople. Quelque temps aprês, il a débarqué en Provence, menaçant
directement les territoires appartenant à Gontran78s.De plus, il s'est lié avec le
patrice Mummolus qui avait entre-temps déserté les rangs burgondes. Peut-être
que la cour impériale comptait tirer pro6it de Gondovald. ll aurait pu être une
780.r&zd,Itgnes9 10
ix\ \\btoins'ü., '\, QP. 26b-2GG . Atttto i@tur sexto ngú sú Cbildebettbusnx, reiectampajem
l;Hntbcbramni m@s,mm Cbibeüco coniattctHS
est. Non Post multum tet@HSGago morit r ; in mi
bala Waltdelenus
silbTogatur.
M.tltttmolas
a wgnoGHntcbramü
jura dihhtilr et seidm milronim
4ue?! tiçomm nlotliüelte cetlc ài{ >>.
782F:hüzhJVI, 31, PP.299-302
78sHz)/azlwf
VI, 46, PP.319-321
784Sur I'expédition de Gondovald, il y a I'ouvrage de P. Goubert, Bpqn// e/ &r Francs, pp'
27-68; voar aussi, E. Ewig, Z)ai /Wemil!#ger d íZm/zlpe/z)zm,pp. 33-42 ; B.S. Bachrach, TZe
..4ttatorU oja \-itte War. A Dblomatic and MiEtaU }\isLoU oftbe GutldoualdA8air (568-586),
W. GofFw <<
Byzanthe Policy in the West under Tiberius ll and Maudce: llle
PretenderáHemlenegild and Gundovald (579-585))>,pp.73-118 ; 1'un des travaux les plus
récentsest celui de C. Zuckerman, « (12uia rappelé en Gaule le &aZb,mer
Gondovald )>,pp.
1-18
RStlhtoiws'J\, 24, yp. 29'\..2çyZ. <cHic cllm natasesses
in Galikel diligentectlratulttiLus, t g1lm
Lslomm mos est, cdnium jlageUs per tWa dimksis, litteris emditm, CbLldebMbo nge a mata
@raesentatKr,decente
ea: 'Ecce,ittquid, nq)otemLtntm,Cblotbari te8bjtlium ; et guia inuisusbabetur
parti, stlsciP eum, guia cat'o Ua est'. Quem iUe, eo qtiod ei jtli nota essent,acci@etls,
I'etenibatsecllm.
}qilnLimtur baecnÓ CbloLbaTio,
misitquaet'abri nutitius, dicens: 'Dimiüe ptienim, tlt ueüat ad mc'.
Ne moiatusLLleitluenem
fmüi dinút. Quo üso, Cblotbcúu.simsit titüi comamcaFÉseiras,àimtts:
Htlnc eHOnotageneral'. l@tur l)ost CbbtbaTi te8b obitum a CbaTibMbo nge stlscq)LHS
est. Qtlem
Si©benbus aiwssitum itenlm at@utaüt comamc@ib Bílis el mht eilm in Agdpinettsim ciútaüm,
lttae nutlc Colotúadicitur. llle quoqueab eolocodillQstis,dimksk itenlm capiUb,adNarsitem abüt,
lü lnec .Aetalim pt'aeerat.lbi acc@taiixon, $1iosprocmaüt et ad Cottstatttiltopolimaccessit.Ittàe, ut
Juemnt,l)ost multa temperaa quodaminiiLatm, ut ue71intin GaLlik, massiliaadpulsm,a'Ebeodoro
Okco>osuscQtttsest)>.
279
carte utilc dons la politique étrangêre de I'Empire. Le moment est venu loas de
I'arrivée
à Byzance d'une
ambassade austrasienne.
Selon C. Zuckerman,
les
Grands austrasiens n'ont pas lancé I'appel au prince exilé à Constantinople pour
entamer une guerre contre la Bourgogne et, éventuellement,la Neustrie au nom
de I'uniRication de I'ancien royaume de Clotaire ler. Cette ambassadeaurait eu
pour
but de convaincre
Gondovald
de venir
en Gaule pour
se marier avec
Brunehaut et devenir roi au moment oü le pripce héritier Childebert ll se trouvait
três afEãbli par une maladie78ó.
EfFectivement, I'appel à Gondovald a recueilli un
veste consensus parmi les aristocrates austrasiens, à en croire Grégoire de Tours
( Qsnm qt40que
agemab omi?ribas
piaioTibusnata CbiUebMbi reis o$etitum esse
#sn. \3n U\
prolet ne pouvaitque recueillirla dermeoppositionde Gontran.Pour lui,
I'ingérence tmpériale comptait avec la complicité des grands austrasiens,voir
même de la reine Brunehaut788. La venue des Austrasiens à Byzance a coTncidé
avec I'avênement de Maurice, dont la politique étrangêre était résolument toumée
verá I'Occident. L'Empire n'avait pas renoncé à sesprétentions sur I'Occident, et
Maurice a cherché justement à reprendrela grande politique de Justinien789.
Cela
signifiait une ingérence exteme que le roi burgonde n'était pas disposé à accepter.
Débarqué à MarsciHeen 583, Gondovald a reçu le soutien de I'évêqueThéodore
ainsi que celui de I'évêque Epiphane de Fréjus. A peine avait-il réussi à rejoindre
Mummolus à Avignon, que le duc Gontran, dana un brusquerevirement, a EHt
emprisonner I'évêqueThéodore en I'accusant d'avoir voulu introduire en Gaule
un homme étrangeret voulu par ce moyen soumettre le royaumedes Francaà la
domination impéride790.Cette volte-face Eãisaitsuite au soulêvementdons les
gangsaustrasiens.Dês loas, I'dliance entre I'Austrasie et la Bmgondie a succédéà
celle de la Neustrie et de I'Austrasie79i. Aprês la trahison du duc Gontran,
Gondevald, s'est réfügié dons une ile des cites de la Gaule, pour y attendre les
événements7m.
Le meurtre de Chilpéric a néanmoinsredonné de la force à
I'insurrection didgée par Gondovald. Avec le soutien des anciens Gtdêlesde
7sóC. Zuckerman, <(Qui a rappelé en Gaule le &aZbmerGondovald)>,p. 7
7s7Hz Í/ozmJVl1, 32, P. 353
l\s Ibid. . <(E.otel@on Gutltbct)ramtu4swx mht liteiras d GattdouaUtlm ex ttomine Bmücbildis
-eÚnae,in qtàlms trai scnPtllm, tlt, nlüto exeTütu et in Iogasna abin itlsstlm, tese remotior @ud
l\tltüegalittsem Hüem bbelna dedttcedt. ScrQserat enim baec doloso,ut de eoplenias, quis agerit, l)ossit
ag?iosce7t
>>.
7s9Voar R. Lizop, <(1-a6ln de Gondova]d et ]a destruction de ]lagda //m Cb pean/,men
585)>,PP 402-423.
9ü Hbtoiws'ü.,'2â.,
;llstodia
p. 29\ . <(Gmtbcbtamttus ue7'0dto( adpTaebettsttm
'Theodomm Qisc®um in
pro hac calosa àethsit,
tWotans, cilr dominem
exLfatteum itltToniissit
h
GaUs
uohissetqKe
Pranconlm ngntlm in et'ialibtisper baecsilbdereditioübus )}.
79i /a'/o/f?r VI, 31, PP. 299-302
uemin ittsolantaüssecessit,
exPecmm
euentllmtti »
79zF:l áaz'mJ
VI, 24, P. 292 <<Gt+ndoualdm
280
f'
Chilpéric, les ducs Didier et Bledaste,il s'est lancé alors sur les cités ayant
appartenuau royaume de Soissons.Pattant d'Avignon avec une armée, il a
traverséle sud de la Gaule en direction d'Angoulême, de Périgueux,de Toulouse
et de Bordeaux.ll a cherchéaussila confrontation avec Gontran, en prenant
possessiondes cités qui appartenaient à son royaume'9s,et égdement en menaçant
d'attaquer
directement
la Burgondie794.
L'entende avec Childebert ll a pemlis à Gontran de réunir les moyens
nécessaires
pour barre Gondovald aprêsquelquesmois de campagne.La mort de
celui-ci, en 585, n'a pas mis fin aux troubles dons le m2/y//ap
l;nn//ro/wa,quelques
grands de I'Austrasie et de la Neusüie ayant organisé un complot pour destituer
Childebert ll et Gontran795.Une bois la conjuration brutalement écrasée,Gontran
s'estrapprochéde Childebertll et de Brunehaut,et a signéavec eux le traité
d'Andelot7n. Ce traité a consacré I'entente enfie I'Austrasie et la Burgondie, une
entendepaussolide que celle qui avait été établie à Pompiene une décennie plus
tot
i9\ i:listoims'\l\l,'Z6,
p. 345 -. {iln dútatibus ettim, qtlae Si©benbi nÉslilerant, ex ttomitte ngb
=biUebeNhi saoamenLa suscbiebat ; in nliqüs
wío, qtlae anl GntlLbcbramni aKt Cbiberid juerant,
nomitte suo, qllodjldem seruarent,iarabanLl> \«En eBet,wattsbs dtés qui auaiml al»anetn{ al{ mi
Sigeben, iLt'ectteiLlait bs set'mettts(deJidéliüà au nom da roi Cbildebeú ;mais dais les autos qü auainlt
@Panenn soir à Gonban, soir à CbibéTic c'est en son nom qu'onjurait qu'on Ui wsterait.Fdêle)N.
19q\:listoiws W1,'32,
p, '352 -,« 'Gwtdoualdtis,
qü, nlPer ab Oriente uettiem, dicit sejtlium essepatris
uestrinÚs Chlot})acbarii,
misit tios, zlt dehüm l)ortionemngti stli wcbiat. Silo lutem a vobk non
mdditur, tlouedtb, eum in bk padbzis cum exeTlitu esseuetttttnlm. Omttesenim üíifoftissimi N@ottis
ILliKS, qltae fibra Domttoúam sita ad GaUias pertinet, ei coúiltlcti sunt' }> kx 'C'est Gondouald, qui,
uettattt TÉcemmetttde I'Orient, se dit bjtb
de uotw »n
le Toi Clotain,
qtli llous a enixUésPout' ncoicur'er
la portiott de son nUatime qü lü est due. Or si Donstte la lü fender.l)as, sacbeR.qu'il úendra dana ce
Pa)s auec tIRe arf7iée. En e$ct, t«is les Hueniers bsphspt+issanb
de h ré@otl qnilaitpaTtie
des Gallks
aa-dela de la DordoWe sesonorahês à lai' )à.
9s }:lktoiws\X,
Jiti Cbiberici,
9, pp. 42\422
,« Post baecRaticbi gus
uttctuscumprioàbtls ngú Cblotbati,
conlingez se quase tracLaLums, consilium babucniM, tlt sdlicet, intelecto Cbildebet'tbo nge,
Rattcbingm cilm 1-beodebeübo,
settion eimjilia, Campatliae iegtuimtetlent, Ursió peloac Bertb(lfwdits,
luúotem Jilium ni®er geúlum, qú Tbeodovict4s cogtlominaLur, in se sllsc@tllm, excluso GHxtbchramno
rege,nliquum mini tmewt, multa eü(m contra BmnecbildenÚtlam jnme+lks, ut eamin cotitllmiliam
mdigemnt, sicílt])rimjeceratlt
in oiduetate sua )>.
79ólÍhZa»erIX, 20, PP.434-'t39
287
r'l
Gontran et I'épiscopat
/'1
/n
L'atitude des bois mérovingiens à I'égard de I'Empire durant la deuxiême
moitié du Vle siêcle a eu des répercussions non négligeables sur leur politique
intérieure. La politique étrangêre de Gontran était rydlmée par une opposition
Earoucheà I'Empire. De la même façon, durant son rêgne, I'/m//aZIa
i?2@e/#
n'a
jamais eu une place comparable à celle qu'elle occupa sous Clovis, Théodebert ler
r')
ou Chilpéric. On connait une seule ambassadeenvoyée par Gontran à
Constzntinople, probablement aprês la conclusion du traité d'Andelot7P7.
Les
motivations
d'empêcher
de cette
ambassade sont assez obscures : s'aglssait-il
la concrétisation
ou le mariage entre Brunehaut
r')
d'essayer
de I'alliance enfie Recca.red et la cour ausüasienne7P8,
et I'un de 6Hs de Gondovald,
réftigié en Espagne'PP,
ou encore de tenter de libérer le 6ils de sa niêce, Athanagild, prisonnier à
Constantinople, qu'il aurait pu utiliser pour s'assurerde la loyauté de la cour de
Metz ? ll est difRíciled'y répondre. Ce qui est sür c'est que cette ambassaden'a pas
conduit à une alliance, ni sur des échanges durables entre la Burgondie et
I'Empire.
Loin despiliers üaditionnels de I'autorité royale mérovingienne,Gontran
n'a pas hésité à chercher le soutien politique de I'épiscopat. C'est de ce point de
vue qu'il faut parler d'une <<
révolution >>burgonde. Cette <<révolution » a été le
résultat d'une quête d'appui idéologique et polidque de la part de I'autorité royalc
IV,
e
p.
797 Frédégaue, C18m g//e
6,
125 : {? /pide
/zo SWaKn//r ra,mex Cb r&z ü#@»& /#na
=tinüramniin
kHationel)ev$t il)iquefmudePatriciKS ordmatut'. CQtilm qtlidem, sed adpedeaiotle bate
j'aos ttonperaccessit» q( Cede attttée amai, le conte S:yagnws, wr l?otan cleGontmn, ua eti ambassade à
Constantinol)k ; là, il estparlouüerie promt{ patrice. CeÍut en total cas ourüi, mais attejotlüerie nejut
pm cotlduitõjt4squ'à son derme)à.
i98 Hisloiws \X, 2Q, p. 434 . <(Haec eodicetite,Files dt : 'Pewmisseadgiorianz t;estmmando, qud
B.icbaredtis leHationem ad nePotem uestnlm diTeút, qtli n@Lem uestram C})loüosündam, .aliam Íratris
)estai,ei in matrimoüo postolant. SediLb absqueDestroconsilioTtibilexindejmmittem uolüt'. Rex ait :
Non est oPtimumettim, ut illuc tl@tesmea ambukl, que soar sua est intedecta.Sed nec iLltld
rationabiliter coTWlacet,tll nota ulúscatitr ttiors n®tis mean IRHtlttde. Fibx nspondit : 'Mllltltm
r')
se odttde
:xmsan uohlnt aKt sacramntüs aut quibuslibet abs cotiditionibus iKsseritis ; tanLtim uos consetlsilm
praebete ul d Cblodosltittda, sicat t)ostttla, di4osetttur'. Rex dt : 'SI ettim nq)lls meus ili®let, qual in
pactiontbus consct'ib voli4it, et ego de bispado uoluntatem eiras'».
'n Histoins\X,
miram maWiLudilü
2X, yp. AAGW;l .«Bntnecbildis quequereúna iussitjabricaTi u atiro acHemmis
clipum
ipsiimque
ülm
duabus pateris
hdemqtte simthter ex gemmislalxicab et aillo, in Hiqattia
ligteis,
qual
uuuko
bacchinott uocant,
n& tüMt ; in qua N ElmWsiltlm, qià
sabe ad usam n@ottembgationisg'aba accesserat,
diT'eút. alto abeuttte,n ntiatllm est m@
=utltbcbramtlo, decentequodam, quia Bnlttecbildk wÚna ad jtlias Gundoualdi mlliera dih@t...
B.bTeg)sins ueT'oPatisius accedensciim bis spciebus, ü Eb cbatium date conpnbmsm, ad
lntbcbramni4m dedt4ciür. Di)ãtqíle ã x: 'NoK ml$cil, o il$1icissimebomittum, quod ilQudico
cottsilio BaLlomenm iUum, quem Gmtdoualdum uocitab, ad coittiu$um aTcessistis,quem natais mea
stlbeHtt, qui uoluit ditioni suamngm tLostri si®etan potetltiam )}.
282
auprês des évêques. En ce sens, le rêgne de Gontran a contribué, plus..qu'aucun
nutre de cette deuxiême moitié du Vle siêcle, à I'augmentation de I'influence
politique de I'épiscopatsoo.
C'est dans les canons des conciles burgondes que ce
phénomêne peut être le mieux observé. D'une maniêre génét-de, les conciles de la
deuxiême moidé du Vle siêcle ont traité davantage des thêmes politiques que des
afFàresinternet de I'Eglisesoi.Les évêquesont été introduits, bon gré, mal gré,
dons la mêlée des conHíts qui ont opposé les rois franca de maniêre endémique
entre 573 et 613. Gontran a eu sons cesserecours aux conciles dons I'espoir qu'ils
puissent afRirmer son autorité sur son royaume, mais aussi servir comme
médiateurs dons les querelles qui I'opposaient à ses frêres. En Burgondie, .les
évêques sont devenus plus qu'ailleurs dons le mgxwaP
l;hw//r0/7/a7des partenalres
dans I'administration publique, des conseillers que le roi apostrophait pour menor
à bon terme le gouvemement du royaume.
L'édit que Gontran a publié en 585 s'adressaitaux jvêques de son
royaume, responsablesde la même façon que les ;wdcPI,de I'application des
mesures prévues par le texte
« Gt+ntbramtlus mx Franca ll?tl omttibus poTttiPdbus ac ttnium"sissacerdotibtls
et cutldis iKdicibtls iR w$one }tostra co+tstitutis»m .
A en juger par I'adressedu document, les évêquessemblent avoir occupé
dons I'administration royale en Burgondie une place comparable à celle des /wdrer
lalcs. De la même Façon,dons le préambule du pacte d'Andelot, il est Eãt mention
d'une délibération réalisée avec le concours des évêques et des grands
=<mediantibus sacerdotibtis atqt+e pmcedbHS»"'. Ce soft
sons des exenxpXes de
I'accroissementdu rale polidque des évêquesau cours de la deuxiême moitié du
Vle siêcle. A titre de comparaison, dons son é(üt, Chilpéric mentionne
uniquement
comme
la participation
s'il avait voulu
de ses {{ ün a7ag @re/l#rJ2w/ oÓ#eva/?Jw/
exprimer
///ml#a//eJ )om,
par là que ses seuls interlocuteurs
dans
I'administration du royaume'étaient ses hauts fonctionnaires lalcs. L'idée de la
participation ecclésiastique dana le gouvernement du royaume imprêgne à un tel
point I'édit de Gontran de 585 qu'on aurait pu dire que c'est Grégoire qut en
portait la plumeõos.
En efFet,il y a une convergence
non-négligeable
entre la
aooVoar à ce sulet, G. Tabbaco, <<Re Gontrano et il suor Vescovi nella Gallia di Gregorio
di Tours )>,pp. 327-354.
soíVoirJ. Heuclin, Hammer de l)ü
elmo//cüa/z//mwJ
d# m4 p' 89 et sq
süt Gt+tttcbramü rede edictum, '5, p. 'L'\. ..« Gontran, t'oi desTrattcs, à tons bs éúques, ]Htns
dana TtoLrerQaume ».
803/:iZí@znfIX, 20, p. 435, lignes 2-3
sü\ Cbibericiedictum,4, p. B
805M. Heinzelmann, Bzllzúa#úe/xxcúa@Z
/ Ga&e#, PP. 162-166
283
etjtlges
r'
r'3
r'
politique religieusede Gontran et la théologie politique de Grégoire. D'un nutre
cõté, le contrasteentre la politique religieusede Chilpéric et celle de Gontran est
saisissant.Bien qu'il lui soft arrivé de réunir pendantson rêgnedes concilesdona
le but était de juger quelquesévêques conlme c'était le cas du jugement de
Sdonius d'Embrun et Saglttariusde Gap, accusésde meurtre et d'adultêresoó le
comportement de Gontran à I'égard de I'épiscopat était extrêmement difFérent de
Büc\[ktoires'{, 2n, p. 22] -. {<1ÚE]]rcontraSa]oüum SaÚttaTiumqiie®kcoPost]]m]4Ltusexoritilr. }\i
enim a sattctoFqicetioLagdtlnensi q)bcoPOeducati, diaconatusoficio stlnt soTtiti ; bulltsqite ü17Dom
Salonitis
Í'3
Bbnduttetlsis
utbk,
Sa@ttarins
lutem
Vappi?tü
ecclesiae sacerdotes stattlttntur.
Sed,
adsuí2pto
epkcopatu
inpn$1ionlati arhtTio,co@emnt
in petuasbnibils,
caedibtls,
bomicidiis,
adubos
dize saque in sceleribtlsitlsattojuron crassari,ita ut quodam teta)ore,cekbratite VicLoTeTdcmsinonlm
@iscoPO
soUemnitatem
naLalicii sui, emksa coborte,cum ghdik et sa@Ubittnlewnl super eilm.
Venintesqtlesddenltlt tJestimetlta
eiu.s,mitütTos cecidemnt,uma wl omite aPParatttmprandii
adentttes, nlinquentes WiscoPumin gattdi contumelia. QFoà cilm wx Gutltcbramntls conDetisset,
aP#g/?2an!y/od//m @ d
em laKd// e//iZw// xw/ 10.La majorité des éditeurs des coUections
conciliaires ont identi6iéle concile até par Grégoire de Touro comme étant celui qui a eu
lieu à Lyon quelquepareentre 567 et 570, et dont le compte rendu a été publié par la
ptemiêre
O,mxü,
bois pat Surius à partir
l-VI,
Cologne,
1567,
até
d'un manuscrit
par
CJ.
He6ele,
perdu depuis(L
IA/azh
Surius,
dei m#ózóx d:@#í
Co#óüa/nm
ér dam,mex/T
o/Üz»azoc,
111,trad. française,notes critiques et bibliographiquespar Dom H. Leclerq,
Paria, 1909, p. 182, n. 2). Pour sa part, C. De Clercq estime qu'il s'agissait de deux
conciles différents, car les évêquesde Gap, d'Embrun et de Trois-Châteaux étant soumís
à I'évêque métropolitain d'Ai:les ne pouvaient pas être jugos à Lyon, sons même la
présence d'un teprésentant de leur supérieur hiérarchique(Caxózéa GaZZbe,
..4. i/ / ó9-5, p.
r'
200).Je pense,conune De Clercq, que le concile mentionné pw Grégoire de Tours n'est
pas le même dont est issu le compte rendu até par Surius, mais pas pour les mêmes
raisons qu'il avance. O. Pontal montra que I'argument de De Clercq n'est pas valable car
I'afEàre des évêques Salonius et Sagittarius est reprimedons le concile de ChaJon, tou)ours
f''x
dons le diocesede Lyon, en 579(F:lzk/az def au aór mápmH#e//í,
p- 167). Le canon 4 du
concile est en contradiction âvcc la mesure primepar les évêquesà I'égmd de Vector dais
le concile mendonné par Grégoire de Touro : ils I'ont excommunié aprês qu'il a accepté
Salonius et Saglttarius en communion. lls se 6ondaient pour cela dons le huitiême canoa
/'-
r'l
du concile de Tours 11(56'7) qui stipulait que celui qui a été excommunié pm un évêque
doit être tenu comme tel pm teus les autres, sous peine de subir la même punltion jusqu'à
la tenue d'un prochain concile. Le quatriême canon du concile trmlsmis par Surius
confimle cette rêgle: si un évêquea, pour quelquefaute, suspenduquelqu'un de la
communion, celui-ci doit êti-e menupm teus les évêques comme étranger à la
communion; mais en même temps, il prévoit que I'excommunié puisse être réintégré par
le lugementde celui par qui il avait été exclu de la communion de I'Eglise. C'est
exactement ce que Victor a Eàt, et il n'aurait pas été sanctionné si le quatriême canoa
avait été publié avant qu'il ne réintêgre Salonius et Sagittarius dana la communion. Ce
quatriême canon sonhe comme un compromis et aussi comme une justi6ícation a
posteriori du comportement de Vector. ll ne peut donc pas s'agir du même concile. Le
concile de Lyon dont les canons ont été transmis pm Sutius est postérieur au concile dont
fHt état Grégoire de Tours dana [e chapitre vingt du cinquiême livre. Le premier a eu ]ieu
probablement vens 569-570, et le deuxiême, vens 567-568. D'aiHeurs, tandis que Grégoire
de Tours afHímle que le concile qui devait juger Salonius et Sagittarius a été convoqué par
Gontran, dana la préEacedu compte rendu du concile até pm' Surius, le nom du roi n'est
mime pas cítê.
284
/'"'-
r'
celui de Chilpéric. D'abord, les deux évêquesétaient incriminés par des actes
perpétrés envet-sI'un de leurs paios, et non envers le pouvoir royal807.D'autre part,
leur condamnationa été prononcéepar les autresévêques,et non par le roi. Une
r'
Ín.
4
r'
bois déchus de la charge épiscopale, Salonius et Sagittarius sont allés en présence
du roi pour se plaindre de cette punition. lls lui ont demandéI'autorisation de se
rendre auprês du pape à Rome pour plaider leur cause.Munis de lettres royales, ils
sont arrivés à Rime oü le pape Jean 111(561-574)leur a accordé le droit d'être
rétablis sur leurs siêges.Aprês avoir longuement été réprimandés par Gontran, ils
ont retrouvé leurs siêges808.
Devant la [equête des évêques,le roi n'est pas
intervenu directementen ordonnant qu'ils hssent intégrésà nouveaudons la
hiérarchie ecclésiastique. Son attitude est beaucoup plus nuancée. Les lettres
royales n'étaient pas une plaidoirie en leur Eaveuret à la destination de Jean lll,
maisune autorisationpour qu'ils puissentprésenterleur afEàreà une instance
supérieure. En outre, en les rétablissant dans leurs évêchés, comme le dit
clairement Grégoire, le roi n'a fãit que suivre les recommandations du pape. Peu
de tempo aprês, Vector a Eãit ]a paix avec Salonius et Sagíttarius, avant d'être à son
tour excommunié par les évêques,mécontents de n'avoir pas été consultés. Par
une Eaveur de Gontran,
il a fmi par être gracié809.
807Selon le récit de Grégoire de Touro, ils ont envoyé une bande amlée à la demeure de
Victor, évêque de Trois-Châteaux, qui a pillé la maison et maltraité I'évêque et ses
/''\
sewsSeuts V[:]btdws V, 2n, p. 22] .« CoüilticLique e@scoPi
cumpatrialhaNicetio
r'l
cattsk, inuenenlnt eosde hk smLeribusqúbas accusabanttn baldecottúctos ;Praec@emntque,tlt qui filia
co?ltlntserattt el)tscoPattls honore pnuartttttlt'. z4t tUt, cílm (zd})ttc l)toPtün?tt sib tingem esse Ttossettt, ad eltp?t
./'
/'x.
accedunt, iTQlot'atttes se iüuste remotos, silãqae übui
beato,dismssb
licenciam, tlt ad ptWam urss g.omae accedete
debeant.B,nc uel'oatittltms petitionhus eonlm, ralis ®islolis, eosabin permisit. QÜ accedmkscoram
papa lobanneex>ontlntsettuLlitls ratiotlis eús itilms catlsisdimotos.llle velo ad moemejhtolas diri@t,
in qnibus loas stlis eosdemmstitü ilíbet. Quod rex sine mom, casügatos
p7im w7Us mnliis, in@leüt.
Sed tulLla, quodpeius est, jui emendadosubsemtal> q(Les éúqnes rmsembbscrer. b patrianbe b
bimtletit'euxNi:@r, aPTosauoir dkmté de Fa#dtu, tmttuêntlt qtle les incn4)ésétaimt cottuaittcus
des
crimes dona ils éLaimt acmsés et ordontiêw)it qtle cetn( qui auaienl comeis de telsjolÍaitsjKssetitptiüs
de
la dignité de I'épbcx®at. Mais cesdemiers, qai saucliml que le roi auait etnole l)OKr elo( de I'ittdttlHmce,
uottt b tíot{ er ett seplaignanl d'ainir étéinyustementdestittléset ett demandatit qu'oKbtlr accoMâtla
pmksion de lmtluoir se rettdn al®rts dn pape de la ÚLle de nome. L-e mi dono, accuelllatil burs
Ntiüons,
'')
latir dorna des bttns et burpeTzlzit de ])agir.
Ett se pTÉsentanl deuant le pcQe ]eatl, cettx-ci
e:'(posentqtl'ils ont étédestituéssatls allmne raisott ?iotable.Celui-là adnssealors au toi des kLLresdana
bsqtle s il ordottneque lesdih (êúqtles)soienl ÜLablis sur leKrssüges.Le roi exéctltesafestardei cet
oMn afãs bs auoir longuementréj:Primandés
;mab m qtti estpl jacbeiu, aHçttnamendemmtne s'en
rÜwZp]
Z
'ü9 Thd. .« Tamm
VictoTis @isc®i maceml)etiemnt, tradih
bominibtls qtlos itt seditiotte dinxeratit.
SediLle recoldatllspraecQti dominici, notabebemnddi iümicis mala pro mala, 7tibil bk mail facims,
libemsabnpei'mht. Utule inl)ostemm a commtlniottestlQensusut,pro eoqKod,publicoaccnsans,
chm
Inimicü PQertissetabsqae condlio quibt4sacmsaueraljratmm. Sed Pr jauomm nÓs itenlm in
cotttmtlniottenuocatas est )> q( TollLdob ik demattdêntlt à I'éúqne Vector deÍcin lapaix após lü auoir
liiH bs bommes qu'ils auainlt enu(UésPonrPvouoqtlerla sêditioti. Mais ce dernier, s'étatlt sonuenndw
l)récWtedu Sdgneitr schn bqlteLon ne doiLpas mttdn atix et ttemk mattxl»ttr
abr en liberto, watts leutjain
de mal. Aussifut-il
matlx, learpet"niit de s'en
dana la suü suspenda de l.a commttttion l)Oltr aodr,
285
r'l
.'''\
/''\
C'est dana ce contexte qu'il Faut placer le concile de Lyon ll dont les
canons ont été transmis notamment par Surius. C'est avant tout un rappel à I'unité
de I'épiscopat :
« Primo in loco tiTtitatem sacerdotum, qt+a7tlet DomittKS üli$t
et scüPtura
;ompietldat et co?tcordiacbaTitaüs e:©oscit, conuenit ab om tíbias mstodiTi ; ita
Kt ilt ovni
tractatti
wl (h#tltitione lÍTio $iàtu,
tília settteTitia sacerdotl{7tz
cotlstatltiaPcneuewt >Pxn
.
En outre, les évêques ont essayé de circonsctire leurs conflito,
d'empêcher que des personnages étrangers à I'épiscopat interviennent ; ils Easaient
ut-êtreréférence'
au roi Gontran,ou au pape.Jeanlll,..qui réalisalà
pratiquement la seule intervention connue d'un pape dons une afere inteme de
I'Eglise franque durant le Vle siêcle. Les adversairesétaient pdés par les Pores
conciliaires
de
se remettre
au jugement
du
métropolitain
et
de leurs
comprovinciaux, au cas oü ils appartenaient à une même province, et à leurs
métropolitains t-éunis,au cas oü ils étaient originaires de provinces difFérentes
.(Et si guiaiBtn't'ates, id estcoq)isco)os
ltostvos,
contentionis
oüu7tz
fuú,t,
si ü una proúncia st4nt, pietmpohtani cup] c07@müncialibus suis it4dicio sina
;o?tteltü ; si vero dit;mae pmt;inciae dt40fueTiltt sacerdotes,anta duos ahqua
, :'\
]isc@taüo
oüatt4r,
coltuenietübns
i
n?rim
metvlWolitaltis
»soma
onz?tis
aomni acho iLLonlm iadido termiRetur, ita ut, si utlils ex @iscoPisab ano
lf''"'-..
®isc®o at4t a quacnltque persa?tailtiqwefuedt aWrat;ates, conlnztinifratmpi
stltüo cnmDei sohtio d4ensettir>$w.
,''\
Le compromis auquel sont at-dvésles évêquesréunis à Lyon témoigne
des rapports entretenus par I'épiscopat avec I'autorité royale en Burgondie. Les
canons de ce concile traduisaient, bien entendu, un certain désir d'autonomia de la
part de I'épiscopat. Ce n'est pas un souhait nouveau; on le remarque en Gaule
depuis le début du Vle siêcle. lls ont néanmoins entériné la décision primepar
;ll)âs iltle acnlsation l)ublique, Jait g'ace à ses ennemis secàtemetil watts consKlür bsfâns deuatil qü il
ludtPoM Facctlsation ;maispar imelaueKrdu roi iLÍut à nouueat{ réitltê81É.
duns la commuttion )à.
Bio Lyon lll
(v. 570), c. 1, PP. 139-140 : « Ezz.praz'm óew,# úu//lzm/ g//e /3llzü e#M á'@//m
imée du Seigteur, ncommanàée par IEcüLtin,
réclamée))ar Punida duns la cbarité, soir gadée l)ar tias,
!i hen qu'm Lottte délibération e décbion FaccoM entre éúqHes se maintientle watts iitl udque esPTit, tln
ttniquesettttmmt}}.
w ll)id. . <(Et si quelqtle con$t sllT$t enLw ttoslrtns,
c'esL-à-üin nos coUêHues
watts F$kc®at:
qu'ik
;''« "metLeKt, « .as oü il; ««t d'«t« «-ê«.e Pm«i«m, a« j«gem."t d« mêü"polia«i« et de b""
:017Omúnciatnç; et aa cas oü bs detn( étÂquesetttn lesquek sttv$1 un débat sono d.mte pmúnce
li$érmk,
qKeImãs métn)l)olitaiHSse íéunissmt et qtle o t k rProcês soir trancbéParbjugemmt
:eílx-ci. De cettelaçon, si utl éúque a été aLtaqué i4uskmetitPar
ltle m soir, iLsera dé#ettda, auec k secotas de Dieta, par I'intementiotl commutle de seslàms )>.
286
de
un atlLm éuêque ow qtlelqlle l)enonne
Victor de pmdonnerà sesagresseurs
tout en les acceptanten communion.A
travers cet acte, ils radfiaient la décision du roi qui a muvré pour la levée de la
sanction qui pesait sur I'évêque de Trois-Châteauxsu.
Un nutre concile a été convoqué à Paria par Gontran en 573, à la suite de
son conflit avec Sigebert à propos de la création de I'évêché de Châteaudun.Ce
demier avait voulu, comme on I'a vu précédemment,constituemun évêché à
Châteaudun avec la connivence de I'évêque Aegidius. En convoquant les évêques,
Gontran voulait obtenir leur soutien dons le conflit qui I'opposait à Sigebert,ce
qu'il a réussi. Dana une let#e à Aegidius les évêques I'informaient de la déposidon
de Promotius8is,et donsune nutre lettre envoyéeà Sigebert,avecun ton três
diplomatique, ils afRírmaient ne pas croire que c'était avec son consentement
qu'une
telle injustice
a pu êüe commise.
lls lui priaient
de Eaue cesser cet abusaí4.
Cette deuxiême lettre montre que I'autorité morde du clergé transcendaitles
limitesgéographiques
issuesdespartages
: les évêques
qui ont participéà ce
concile de Pauis étaient certes, du seusroyaume de Gontransis, mais cela ne les a
pas empêché d'adresserune admonestationà Sigebert.C'est sur cet épiscopat
dont I'autorité morde transcendait les limites des m2#aque Gontran s'est appuyé
durantson rêgne.
Gonüan comptait sur I'autorité morde des évêquespour régler les
disputes au sem du m2//p7Fnuxrumm,ce que montre encore une bois le concile
qu'il a convoqué à Lyon, en 581. Inquiet de la toumure prise par les événements,
avec I'alliance que Childebert ll cherchait à nouer avec Chilpéric au détriment de
I'accord conclu avec lui, Gontran a eu recours une bois encore à I'arbitrage des
évêquespour essayerd'arrêter les guerres civiles et en même temps pour luger la
trahison du duc Mummolussió.Gontran a convoqué un nutre concile en 589 pour
lz Ihd.g. \4b, c. 4 . <<111tld
etiam, quod saticti patas saLabriterorditianlnt, pl.acttit itemri, t4t, si
qutcmque QiscoPus pto mata altqtlo quenquam a commnüotle st+»mdeTit, aptld omttes sacerdotes
Calmas a commltnione babeatilr alimus usqueqllo eitls indicio debeat wcl@, a qtto menleratPro waLu suo
a chat'itateecclesiasüca
seqnestraTi
)>.
8isPais IV(573), 1#ú/7fb9 odz'.dEKüzhmReme#lem
gbm@#a,PP147-148
s14 Ibid.,
ElistKta Unodi ad Sigeberlzím agem, pp 'L49-'L5Q
8í5Dons la leste d'évêques qui ont soussigné lesdites letües, on peut remarquer que seuls
les diocesesde la province d'Artes situésau nord de la Durance, et donc appartenantau
w2#ade Gontran, étaient représentés.
'lG Hbtoiws ''ü,'L, yp. 2Gb-2(b .«Anho i@ttlr sexto mgM sü Cbildebrtbus wx, niecLammacem
G nthçbramú m$s, cum Cbi4)trigo coniunchsest.. . Mtlmmolus a nono Gutttbcbramüfuga dihlãttlr
!t se itlfra mllromm Auettnicomm moüdotte conclHdil. .Apud L-aHdttntlm sittodus @bcoPomm
coninngltílt', diuersanlm caitsamm aüercatiotlis inddnts neHhHenlioresqtle
indicio damnatts. Sinodns ad
regemmuerLitur,multa deÍuAa Mttmmoli dKcü, nottntll de discoMiistrachns)> ÇS(
Pendatitla siúànte
attnéede sotl àgm, CbildebeH, qant 8eté la pdx cottcbleauecb roi Gontmtl, s'aUa à Cbibéric. ..
Mllmmolas s'écbappe
par lalüte du rUatlme de Gon ran el s'enleie à I'itúétieí4rdesmuro de la placa
287
'3
'3
que les évêques arbitrent ses disputes avec Childebert 11.11soupçonnait celui-ci de
chercher une alliance avec les Wisigoths et de vouloir enlever son royaume,. alnsí
queBrunehaut,qu'il accusaitd'avoir été à I'originede la venueen (;bule de
(;ondovdd. Le concile n'a pas eu lieu, car la reine Brunehauta réftlté ces
ac(nsations à travers un serment
:<...i4nde eüani s)nodu#l @iscoPonim itt calendas }qouembíis congwgam
praec®it.
Mulüqt4e
de extremis partibus
GaUiariim
ad boc conuenttlpi
pTI»falantesü úa wgltssi sunt, lm eo qtiod Brtlnicbildis mana se ab boc
cümini owü saa'ame?tais )}Bx]
C'est néanmoins dons les conciles législatifs qui ont eu lieu pendant les
années580 à Mâcon, à Lyon et à Auxerre qu'on peut remarquer le mieux les
mutations de I'autorité royale, du moins en Burgondie. Dons le préambuledu
premier
concile de Mâcon'(581-583),
les évêques
r'l
']
qu'ils
se sont
convoqué
{{ ad ; !@cZzoe#p.' . G/////nwaP#/ m21Í)o,
rassemblés
{{ /amv .Pm ca//J# .p#&dóü gwaaz ,Pm
/22zZyówr
.pal@en/#7
)o. Cette assertion illustre remarquablement bien la tournure
que prenaient les assemblées conciliaires sous .le rêgne de Gontran,: les évêques
exprímaent clairement, et pour la premiêre boisdons un concile mérovingien, le
désir de s'occuper des <<afEMes publiques ». On verra plus loin .que les mesures
adoptées
'3
écrivent
pendant
ce concile
concernaient
des thêmes
qui
étaient
busque-là
I'apan%e de I'autorité royde. Paus révélateur encore, ils associaient aussi pour la
emigre bois les afEMes publiques et le besoin des pauvresl Jamais ils n'étaient
allés aussiloin. Dons les conciles précédents, il est question de {?Paree/ / l/mcüa e
ercúi/ae )>8is,d'í{ onb eróêilae)oBO, et de f{ .P(F) # íaZPaüa//aos20.
Si les eveques se sont
'')
accaparésun terrain qui ne leur appartenaitpas busque-là,
cela est d'abord visible
dans les mesuresqui favorisaient les clercs au détriment des juges séculiers: le
'1
'3
dPexcommunication
le augequi oseraitréprimanderou mede en prison un clerc
septiême canon établissait qu'aucun clerc ne devait être mis en pnson, ou víctíme
de I'injustice commise par un )uge séculier. Les pores conciliaires menaçaient
sonsavoir consulté I'évêque auquel ce dernier était soumís
'1
'3
:çUt nuUHS cleticus ü
''1
Lt4du cuittsctmque clellcllm absqt+ecausacüminale, id est bomiddio,fuU.o et
qnalibet calosa empa discussionezti @isc(»i sui a
;eculateit+diceincutiam patiatnr aut cüstodiaed@t4tettlr.Quod si qui cumiqtle
\
l
l
joW d'.Aúgnon. A L8on est üuni
tl Unoàe d'éúqties l)oiir tratlcber diuersesquestionalili&e14ses
et
)
oondamner
ksphs m@abbspar Knjugement>b
]
Bi7F:lh/o;nJ IX, 32, P. 451
l
ns Touts ll (56'D,P. 122
')
.à
]
l
80Lyon]ll (v.570),P.139
\
$20 }bd.
]
)
')
'1
288
nlab$tcio, bocjacerejoTtasse praesun4)selim, quamchu q)iscoPu loa @sit4s istlm
fueTit, ab eccksiaelimiBibus aFccütHT)WX
.
Les clercs étaient interdits d'accuser devant un auge séculier un nutre de
leurs confrêres. C'est surtout dons les mesures prises à I'encontre desJuiFsqu'on
peut remarquer cette tendance des évêques à accaparerdes thêmes qui étaient
busque-làle monopole de I'autorité royale et de donner un senochrétien à la
conduite des « afEdrespubliquei ». lls ont voulu par exempleinterdire auxJuifs de
circuler librement dansles ruas durant Piques
<{ Ut itldaeis a ce?la Dominó iisqKe prima pascba secundam ediüt4m bo?tae
recordationis üm i Cbildebwti wÚs Pu plateas autjomm
qtiasi ixst4ltationis
calosa dea#ibulandi licelttia üTteHetur et tit wllerentiam cu7ictis sacerdotibus
Dottzini t4el clericis itipelldant nec ante sacerdotesconsesstlmi
?tisi ordlttati
baba jmesilnlant. Qui si .facerejogasse praesu7}@serit,
a indicibus locomltn,
prut4tpersoltafuerit, distdllgatur>>"z.
lls voulaient également empêcher que les Juifs soient nommés juges
'')
«lqe
iudaei
pemittattttir,
cbTistiatlis
poPulis
iaüces
d®ute?ltur
at4t
kloliaTii
esse
pu' qtlod iüs, qKod Detls atler'tat, cbrisüaRi t4ideaTitHr»m.
L'épiscopat burgonde, principal agent de cette <<
révolution >>dons la
culture politique mérovingienne, empiétait sur un terrmn qut appartenat
'3
'1
')
traditionnellement à la royauté, et il se posait dors comme le garant de la recütude
des <<
afEMes publiquei >>.Cette tendance n'a fãt que s'accentuer dons les conciles
ultérieurs. Le concile de hÍâcon 11,qui a eu lieu en 585, est de ce point de vue le
plus politique des conciles mérovingiens de la deuxiêmemoitié du Vle siêcle.Les
thêmes développés par les évêquesconstituaient un véritable programme pour la
royauté chrétienne. Notons au passageque les Pores conciliaires n'ont pas afHírmé
que le roi les avait convoqués,mais qu'ils se sont rassemblésde leur propre
:ll]\6:abre
'1
.
<(...tios
opines
qt+i membro
sumtls
uniiis
[corporis]
st4b nostTO cq)ite
g oad#//aú)p.lls excluaient ainsi I'hypothêse de la convocation royale. ll est
'1
surprenant de voar qu'un concile aussi politique que celui de Mâcon en 585 a pu se
b
même temps, les évêques prenaient som de préciser que ce rassemblement avait
'1
tenor sons que la moindre mention à une convocation royale ne soft Ente. En
pour but de réaliser ce qui plaisait au roi : «... /üz //ai oPennmrazlre(&z/,g ae iem ;Za/z
'zr a7aei/a# eür náera#@&ü?a#/;P.
Cela aurait pu sauver les apparences. Cependant, en
)
l
l
l
)
l
BzlMâcon 1(581-583), c. 7, p. 157 : úr.Qxbxm#cún .P/rra//a/ molig e Jazz,
la//í exame//deb
kart de sotl éúqtle, üctime de PiNusticed'unjt+ge séculierozl mk etl prisott. Si ttnji4ge sepemet tle traiu'
dnsi k clercde qtlektl'an, bon le cas d'unteafFaiR (dminelb, à sauoir rbomicide, b uol el le mah$m,
qu'iLsoit êcartédu se iLde I'é8jise atlssi longte17©sque I'éuêqtle dt{ lied lejHHera bonl>.
82z/&z'2.,
c. 14,P. 158
)
l
l
BU.rZgd.,
c. 13, p. 158
]
)
]
289
se posant comme les interpretes de la volonté du roi, les évêquess'octroient une
rcsponsabilité publique, conGirmantainsi les príncipes exposés dons le premiar
concile de Mâcon, quelques années plus tât. lls se donnent comme mission de
veda en úàe à.vaus, <(ltejoüe tadttlrnitas mostraet RabispraiellüciHm Dit4initatis c©eratet
i ó/er/o.r/# /em/2üa//e ; dica/ )o. Noras sommes bien loin de I'esprit du premier concile
d'Orléans, oü les évêquess'étaient humblemcnt remisà Clovis pour que ce demier
applique les dispositions qu'ils avaient prises, y compris en matiêre d'organisation
interne de I'Eglisea24.
L'intérêt public censé être garanti par les évêquesde h4âcon ll avait un
senoproHondémentchrétien. Dons le premier canon, ils statuaient I'obligation de
respecter le repor durant le dimanchem. Le deuxiême canon concemait
I'obligadon de fêter Pâques82'.l-,e cinquiême canon établissait la nécessité du
paiement de la dimeu7. Les évêques établissaient des rêgles dont I'ampleur
dépassaitle cadre des afFhres strictement ecclésiastiques,âanchissant une limite
que leurs prédécesseursn'avaient pas osé franchir. lls se posaient en gardiens des
intérêts (###Zm)de tous. Ce mot revêt ici le même sens qu'il avait dons les écdts
8z4Orléans 1(51 1), 11Pu/aüad /?2em,
p. 2
8z5 Mâcon
11(585),
c.l,
p.
165 : {r Uzdem//i e/zzm@p bm cúnlr/ü
m /emenn/zb mam alem
tlomi7úcamcon mini Lradenet sicat in priuatis diebtls aferidas cotttitlüs induben. Pri»terça l)er hanc
sittoladem ttosLram epistolar decemimas, tlt uttttsqtlbqne ttosttllm in sacrosatictis ecclesiisadmotieal sib
silbditam pbbcm ; et si qüdem admoútioú consensumpraebllerint, slüs pt'oderlmt alilitatibus, sin
auLem, subiacebutlt poenk a ttobs di iniLtls de#tnih. Omnes itaqlle cbristiaü,
nomitte f+ümiü,
'1
'']
''1
lltilitati
tlestt'aepmspiceie el a ralis
opetibtts cobra'cet'e
}> Ç<Notls mDotts etl ©et que b petQb cbrétietl a
hf&}«s. babit«d. d. m®,is« bjo«, d« S.ign.« el de s'J li««- '-u '"""x
""'"t'
«mme l.sjo«n
otdittains. C'esl l)Ollrquoi norasdécidonspat malteprésetite letM ynodab que cbamtt d'mtm tious
auertisse data bs saitites églbes le pelQle qui d@etld de lú : si les bens ajOoüttt
bür cottsentementà cet
auertbsemetlt,
ils aÚiontl)our bur hen ;mds s'ils tle lejontl)as, ik subirontbs peixesd$ttiespat' nuns
sonsPin»imlion diúHe. .Alta,
DonsLoas,bs chréthis qü tlel)obter.pas etl uaitt ce ttom,púteR.I'oreiLle à
ttott'e aoertksement, sacballt qu'il est de ttot
')
l
qni nom incassKm boc
)tostrae admonilioni atirem accomodate, scinites, quoniam ttostrae est atlcLoritatis
fdn b mal)Ü.
QotlsabiliLé de túlkr à uotte bien et de paus empêcber de
bu llüd., c. 'Z, p. 'LGG.« Pascbaitaqlle ttostt'um,in qtio s mmils saçerdos
acponüjmpro tlostrb delicü
\
EMItam babas
olmmçiationem peccati immohtus est, debemus omnes fcsüsime colei'e et sedt+he
bsematiotles sinceNate in omttib s
)
b
enerari, ut iüs satictissimis sex diebtls ntltltls semib oPtls aildeat
Jacere, sed omtles simttl opus audeat .Faces, sed omttes simttl
quocdumti
bimmis pasçbalibiu
iTzdulgmtes
prseueratiatü nostraepraesentiam coüdiatü sacd#tcik ostetldamlls,laKdantesmatowm ac regetieratomm
ttosLnlm KesPete,pnatie et me dte)}.
)
l
Bz] \bid., c. 5, p. 'LGR. <(Urge statilimos ac decemimtis,nl mos atltiqnus a jidelibtls TWantitr et
décimas eccbsiasticb famuhlttibKS
cetemonüs ])oPulm omnb injerat, qtlas samrdotes aut in ]mlQenlm
tabus ant c@tiunmm nden©tiotlempnT'ogatltessiü oratiodbm poPulo macemac salntem impetTmt)>
)
)
'\
Q<(Aussi ttoils statuotts et décHtons qtle I'usage attciex soir leais en })onnetlrpar bsjUtles,
paUL )à
)
)
290
)
)
et qtle toat b
petQb t;errebs limes à celta qt4i s'acqllittetlt du mhe de t'B.alise: ks prêtns, m bs d@ensantlntlr les
besoinsdespautas on l)our b racial des capüÍs,obtiendrotll au l)etQb par kurs priêms la pa& el b
épiscopaux depuis le début du V[e siêc]e : i] s'ag]ssait de veiUer au bien-être
spirituel des Chrédens. Ce que les évêquesétaient censésdéfendre, et qui peut être
resu'mé par deux thêmes principaux, la paix et le salut, Justifierait leur empnlsesur
les afEairespubliques. Puisque c'était leur devoir d'accomplir ces deux tâches, ils
n'hésitaient pas à proclamer leur supériorité devant les comtes et les autres
représentants
lalcs 'de
I'autorité
royale. Compmativement,
les conciles
de la
premiêre moitié du We siêcle sono moins ambitieux, moins marqués par les
préoccupations politiques
<(D m in .Amena
lide
ad wl)licatlda cationuni instituía
wl
stt+üo
l düttdae leis eccksiasticae bis, qui dt4bietate ngendae ütae pmPTiae
JorsitaTIpwmebatltt4r,cnLlolesuestti, ecclesiantnz
uesüalum @iscoPi,pahM
sedmnt, pLnümomm ad nos stlae deQuaüonis wmedit4mjla$tatlüum tuba
COt©tlÚt )>wx.
Dons ce premier concile de Clemlont, de 535, les évêquesafHchaient
conlme souci primordial de réitérer les statuts canoniqueset d'élucider la loi
ecclésiastique pour ceux qui se trouvemient oppressés par le .doute dana la
conduite de leur vie personnelle. Rien ne transparaissaitd'un quelconque intérêt
pour les afEMes publiques. C'est en tznt que pasteurs des âmes que les évêques
agissaient. Si I'on compare, à titre d'exemple, les mesures de gouvernement de
Chilpéric avec les mesuresprisespar Gontran, il est possibled'observerune
différence non négligeable.Elle ne correspond guêre à un simple contraste entre
la <<cruauté » du premier et la <<bonté » du deuxiême. Ce qui avant tout semble les
opposer c'est leur Eaçonde concevoir I'exercice de I'autorité royale. Gontran a
cherché auprês de l;Eglise, plus précisément auprês de I'épiscopat, la .source
principale de sa légtimité. C'est dana son rêgne qu'on peut observer
I'affaiblissement de cet élément caractéristique de la vie politique franque au
moins depuis Childéric, c'est-à-dure,la politique d'/m;Zuêo
i?7@e/#.
Ce n'était pas,
bien entendu, un abandon intégral de la référence impériale. ll n'y avait pas un
choix exclusifentre d'une part la légtimation ecclésiastique
ou épiscopale,
et
)
)
d'une nutre part la légltimation par les symbolesromains.Les princesfmncs ont
continué à avoir recours au passéromain même lorsque la dimension chrétienne
de la légitimité royalea prósle dessus.ll y a eu lieu, en revanche,à un certain
mélan8: des symboles romains et chrétiens. Grégoire de Tours témoigne, par
exemple, de I'entrée triomphde
de Gontran
à Orléans
( Digmssus vero a Eqeuentoad At4ilianensem t4rbemzuenit, PIAR?ttlttise tt+nc
;itÀbus suis l)raebetts. }qani Pa domibtls eonlni intitatt4s aUbat et t)ranüa
üta libabat ; miHltüni ab bis mutteratus Tntltieraque»sis pm$ua beignitate
LalWttlsest. Sed cu7?iad tlüem -Auüliatte?tremuenisset,erat ea die sokmnit
blB(letp:tiont \ ÇSSSà,
Epístola ad agem Tbeodebedzim,ç).l\ -. <(Tandis quesiêgeaient
elzsembb
epzla
;ib d'Ê\wetna
uosfidêks, bs êúqKes de uos églisn, eti une de Tüténr bs stattits cattoúqueset d'élacida'
b loi eccksiastiqzle
]»itr ceuxqü setrottuetdettt
oPPwssés
par b doiitewattsla condtlite
debtlr úe
pnsontte , ltnejoKle tàs Ttombnilsedegem in®lorant lttt wmêdeà kur déseQoira con$néuersnoils)>.
297
beata MaMni,
id est quaüo
Noras
7}zensis quinta. Processttqtie
itt obúanz
eit+s
Lnmensa
P®t4li inda cilnl sigBisadqne uiúllis, carentesbt+des)W'
L'entrée triomphale de Gontran à Orléans était une cérémoTe plus
')
f''x.
''3
La fin des guerres civiles et le cinquiême concile de
Paras (592-614)
Loas de la mort de Gontran, en 592, c'est Childebert ll qui,a hérité.du
E:;=..:m!:,nnEIT$:JI.=
\
]
)
\
)
la célébration de Pâques(Fãí/ozwi W, 27, P 295)
8so Frédégaire,
kítlmdasAPtih
CZm/1lgwev. IV, 14, P. 127 .: {r..4#/zo XXXlTr
n2#z (;x#rÉnum#/. Eo a##a, gmPzü
Ü)senx mofittir. . .ReBulm eiwtlem CbildebMm adsumsit)>.
292
I'Ausüasieet sur la Burgondiessí.Ensembles,les deux bois ont engagédes
hostilités contre Clotaire 11,dont le royaumes'était réduit à une maigre portion de
terre entre la Seine, I'Ouse et la Merõu. La concorde entre les deux frêrcs a été de
courte durée, et leurs disputas ont âíni par absorber presque toutes leurs énergtes
pendant prós de deux décennies.A en croire Frédégaire,à I'instigation de la reine
Brunehaut,Thierty a attaquéet tué Théodebert en 6128's.Par la suite, il est tombé
maladeet il est mort en essayant
de battreClotaire11.Abandonnée
par
I'aristocratie,Brunehaut a été brutalement assassinéeen 613 par celui-ci. Et pour
la premiêre bois depuis 558, le regnum l;nu#ron/avétait à nouveau gouverné par un
seul rolss4
Les années qui ont succédéla mort de Gontran ont été marquéespar
une acdvité conciliaire assez faible. En outre le fãt que la radicalisation des luttes
intestines ne Eavorisaitguêre la convocation de ces conciles, la reine Brunehaut,
qui tenait les rênesdu pouvoir en Austrasieet en Burgondiejusqu'audébut du
Vale siêcle, hésitait à réunir un conci]e nadona] du m8 #v l;hn roma7.Et cela
malgré les demandes répétées du pape Grégoire le Grand. Les difHcultés
rencontrées par Grégoire le Grand dons ses rapports avec la Gaule mérovingienne
ont été immenses8ss D'abord, il n'a pas trouvé dons le monde franc un réseau de
8n Frédégaire, Clóm/z4aes,IV, 16, P. 127 : {?.gxa/Ío a //a i 1/ g ad oz#e&ed
3
n2//m
ltbtamtli aaiperat ddumtm est, wgnamque dais .Flui stà 'TeudeberLilset 'Telldeãcus adsumllnt.
Te debertiis sortitus est suster
cedem hadem M.ittensem, 'Teuderims accWit ngntim Giintbramü
i8
Bu%zlridia cedembabetis .4uriüatles }}.
83z Frédégaire,
(:l#m/dg//ef IV,
20, P. 128 : írJPíag//e a //a Te dele/!ar e/ Te de/zmJ /Egef ro///nu
:lotbarium teremmouht o«t'cltum et stQerjlaiào Aioantta tiecptocul a Doromelb üco pvilitim
nn$gmtes imio«mtlt. llàque exellitils Cbtbavio gratikdme tnicidatm est. IPsoqtn cllm bk qHi
emaxsemnt in fera vero, pague et ciuitates r$a Sig!)m qü se ad Clothario trmdimtlt,
dQ@alattt el
}asLant.Cititates iQüas,tiinüplaritas captiuommab exerüto'tbeilderici et Tbetldebertiodnde ducetur.
:h[otbarius o]»wsstls lleL]it ttoL]it pr])actiottes aitlcillumft7z7iaút, at enter Segntta et \-egen usqae maw
l)cianilm et Brittatlomm limite pan teiidedd baberil, et Pr Smtta el Eset'a docatum integram
l
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l)etltebtlo usque Odantlm mare Tbeudebeüws m(@el'it. Dttodicem tattLtlm pa@itltet' usara et Secotta et
mamlitons Oãatli Cbhíbatio wmatlsemKt)>.
8ssFrédégaire CZm/z;g ei IV, 27, 37 et 38
s31Frédégaireom /g//eiIV, 39-42
8s5La bibliographie sur Grégoire le Grand est considérable.On se contenterade donner
ici un simple aperçu de cette ímmense production littémke. ll y a d abord les ouvi:ages
classiques de Th. Bonsmann, G/z8af der Gmíre. Ez# .bóei&za ; P. Batti6ol? .çab/ G/@o#r é
Gxuxd; C. Dagens, .ça#/ G/@az'm
& Gm#d ; sur son ponti6icat et son activité misstonnaíre,
voar HI. GrismJ .çax Gw2a/fa Mag/za éSP0-ó049; L Bréhier et R. Aigran, G/@ozn ü Gmizd, &r
á&Ü Óa/Óu f e/ Zz ru//g éye annóe éS90-ZJg; E. Demougeot, <<Grégoire le Gmnd et la
conversion du roi gemlain au Vle siêde )>,pp.191-203 ; G.R. Evans, TZeTZo;gó/a#Gn2o
úe G a/ ; H. Chadwick,« Gtegory the Great and the mission to the Anglo-Saxons
)>,
pp.199-212; sur sa doctline, C. Dagens, <<Saint Gtégoim le Grand, Ca#rx/ Da. La mission
prophétique
d'un pasteur )>, pp.33-45 ; F.E. Consolino, <(ll papa e le retine : potere
fêmminile e politica ecclesiasticanell'epistolario di Gregário Magro», pp225-249 ; du
293
représentants ou de correspondants attitrés du Siêge apostolíque. ll n'a pas pu y
avoir en Gaule un interlocuteur comme Léandre de Séville en I'Espagne
wisigothique. Avec I'évêque Sapaudus d'Artes, en 586, disparaissait le dernier
vicaire de I'Eglise de Rome dans le royaume des Francs. gire encore, c'était
désomlais
à Lyon,
sons que le Siêge romain
soit consulté,
que les évêques
prenaient le titre de patriarche et présidaient aux conciles de I'Eglise h.anque.
L'intérêt manifesté par Grégoire envers la Gaule n'était pas étranger à la volonté
de reprendre en maia les afEàres de I'Eglise et en même temps de chercher auprês
des souverains francs un soutien politique face à la menace lombarde. D'un nutre
câté, I'indépendancede I'Eglise franque face à Rome n'étzit pas contraire aux
intérêts des rois francs. Ces derniers ont maintes bois utilisé le droit qui leur était
reconnu de convoquei des conciles et d'approuver les élections épiscopales. Cette
pratique qui consistait à remplir les siêgesvacants par des fidêles qui payaient leur
no mination ne pouvait qu'accroitre face aux contraintes de la guerre civile. Un
clergé fragihsé par les partnges ne pouvait pas constituem un rempart assez puíssant
centre les ingérences royales.Jusqu'à la Gmdu We siêcle,les bois trancs ne se sono
pas heurtés à une quelconque <<autoritémorde)> du pontife romain : tout
simplement elle ne s'exerçait pas. l-orsqu'ils avaient besoin de tracter avec
Byzance ou avec son représentant en Occídent -- I'exarque de Ravenne -- les
souverainsfrancs ne recourraient pas à I'évêque de Rome. C'était le cas de
Sigebert ll en 585, dont les interlocuteurs auprês de I'empereur Maurice ont été
I'évêquede Milan, Laurentius, le patrice Venantius et son épouseItalicaüó
Les informations reçuespar le pape au sujet de la situadon de I'Eglise
franque, de source inconnue, Eãsaientétat de I'élévation des laics à I'épiscopat
ainsi que I'octroi des ordres en échanged'argentu7.A partir de 595, les rapports
épistolaires entre Grégoire et les grands de la Gaule mérovingienne, clercs et lalcs,
même auteur,<(1 doveri del príncipe christiano nel R«ü/n/m l#irnZm/m di Gregorio
Magro», pp.57-82 ; B. Judic,<(Grégoke le Grand et son influence sur le haut Moyen Age
occidental )>,pp. 09-32; D.V. Ribeko, <<A sacralização do poder temoord na -Alta Idade
Média Ocidental: Grégorio Magno et lsidoro de Sevilha)>,pp'. 91.112. Pour une
bibliographie exhaustive sur Grégohe, voir R. Godding, B;óéaE/t@a
z# G/?8u»oMagia
Í78a)./98g,(Open d G/E«/ü ]\4aEno.
Ca,l:g)&«7e/zü,
1) ; du même auteur,« Cento a«li di
ricerche su Gtegorio Mogno : a proposito di una bibliogra6m»,pp'293-304.
osóliÜ Ü/aZz?H f/mHcue,38, 39 et 46, pp.1'}4-145 ; PP.151-152
sn BP. V, SB, VP.'b«9.3nq.. <<Qül»tisdamttamqlle nanantibm agttoü, qtnd ilt GaUiamm uel
=emattiae paMbns nillUs ad sacnim orüittem situe comnzodi datione pemeniat. guod si ita estl@ns
fico, gemensdmunüo, quis, cum saceMotalis ordo itlttis cecidil,joü
qnoqtle dita star tlotl l)oterit. Scimils
catbedvas
lu4)P ex euangelb,qtlid ndenQtor nosler per semetlPsllmjaccrit, qtàa ittgesstts templKm
uetidmtium columbm euedt. Cohmbas enim uendereest de sPiTitu sattcto, quem Deus omnipotetts
;otLsabstantiabm
sibt
pa'
impositionem
matultlm
bomitiillns
tTibút,
commodtm
teq)orale
peMpen...Alia quequenaus est ns baldedetesttüilis tuinLtiiata, qtlod qtádam ex l(ico habita lm'
(4)ptiUm gloÉaeteíq)oralis d4ntlctis Qis«Üis tottstlTatlttlr et jitittt surto sacerdotesalia in w iam.
üottlm est q«ah ad sacerdotiamueút, qw r®ettte de laico bahtK ad sacnlm tratút dHcatum; el qm
malestule qnam extüt, dHX nli@osommJieri tiotl perümescit».
294
sont devenus fréquentssss.
L'occasion pour lui d'exposer son prolet de ré6ormede
I'Eglise s'est présentée par la premiêre bois lorsque Childebert ll lui a écrit pour
soutenir [a can(]idature' de Vede d'Arles au poste de vicaire apostolique. La
requête royale n'était d'ailleurs pas sons précédents, d'autres évêques d'Arles ayant
par le passéla même distinction. Quoi qu'il en soft, la réponse posidve donnée par
Grégoire paraít avoir été motivée surtout par la volonté de rétablir en Gaule un
réseau de représentants du Siêge romain et aussi d'obtenir le soutien des princes
austrasiensau moment oü les Lombarda menaçaientRome. Au mois d'aoüt de la
cinquiême année de son ponti6lcat, il a Eait parvenir à Vkgile le .paZüw, stgne
distinctif de sa nouvelle fonction en tant quc représentant du Siêge apostolique
pour I'Austrasie, la Bourgogne et I'Aquitaine. L'évêqued'Arles pouvait alors par sa
propre autorité, en ce qui concemait les afEHresecclésiastiqueset au nom du pape,
régler les questiona dites « mineures». Pour les questions de plus grande
importance, il était prié d'avoir recours soft à un synode de doure évêquessou au
pape lui-mêmeüP.Grégoire s'arrogeaitainsi le droit de prendre parti dais les
8s8De la correspondancede Grégoire le Grand, quelquehuit cent cinquantelemes nous
sont pan'enues.Rassembléesdons le R«ú/mm l;oúroümm, elles témoigient certes, de
I'impotlance accordée par le pape à I'administration des affmres de I'Edise, n.ms sutlout
d'une intense activité politique de I'évêquede Rime, de ses tractations diplomatiques
avec Byzanceet avec les royautés occidentales.Grégoire a tinité avec I'empereT' Maurice
vec son successeur Phocas, auxquels Rome était théoriquement assujettie. Durant les
quatorze ansde son ponti6ícat,on dénombre égalementune cottespondance considérable
avec les souverains de I'Occident : 'lbéodolinde et Aghiulf. bois lombatds, Ethelbert, roi
.'3
des mlgles, Reccared,roi des wisigoths et Childebert 11, Brunehaut, Théodebert et
Clotaire. Tous les intedocuteurs du pape en Occident, à I'exception du roi Aghiulf.
avaient en commun la 6oi catholique. Le ton employé par Grégoire dans ses letues aux
princes catholiques d'Occident n'est pas celui d'un sujet 6idêle,comme cela apparait dons
les letttes à I'empereur, mais du pasteur qui attend de ses üoupeaux un comportement
que soft dons teus les domaines, y comprasdmls celui de I'action politique, le reflet de leur
6oi.D . Norberg a récemmentsoulevéla quesdon de la pan pose pm Grégoke donsla
composition de quelques-unesde ces lettres. Selon cet auteur, puisque Grégohe n'âvmt
pas le souci de respecter les rêdes de 6orn.ution de clauses, seules les lemes oü
précisément cette rêgle n'est pas appliquée - ce qui est déterminé pm des évaluations
statistiques - ont été dictées de la bouche de Grégoire (<{(2ui a composé les lettres de saint
Grégoire le Grand ? )>, pp. 1-1'7). Critique de la position assumée pat D. .Norberg,. M.
Bannimd affil-me qu'il est vraiment difRtcilede trier au nom d'un simple critêre 6omaelles
lem.es de Grégoire pour atb.ibuer la rédaction d'une partie d'entre elles à la seule
chancellerie.D'aiHeurs, les lemes refüséespar D. Norberg porteraient toutes les signes
d'une prise à parti personnelle du pape.Le critêre principal pour évaluerI'autorité de ces
letues est leur contenu. Et de ce point de vue, i] ne parait pas qu'il reste de doutes quant
au íàit que c'est Grégoire le Granc qui les a écrites(M.
Banniard, <(Ze&ím üla?úo e au da :
langageset styles de Grégoire le Grand dans sa correspondance)>,pp'4546 : sur les
let:üesde Grégoire le Grand, voir aussi F. Emlini, <(Sull'Epistolario di s. Gregorio
Mogno.Note cíitiche )>,pp. 538-556; M.B. Dunn, TZeS#é a#/geLema a#Gn8o /geGna4
R.M. Hauber, TZel.g/e l/acaów&p a#zgeLe#erxo#J/. Gn2aOi.
\n EP. ''í, SB, Q. 3nç) . <(ltaqueF'aLemitati tule ices ttostrm in eccledis,qiKae sub iegno st{
pt'aemUenhsimi
jtlü nostti Cbildeb;di imh atitiqllilm notem l)eo auctorecomMttimussittgulk
siquidem metTI»olitk secnttdum pviscam cottsiletiditlem pnQTio bonore sel'pato. I'aUtlm
295
qttoque
afEMes internes à I'Eglise franque dês que I'opportunité se présentait. Grégoire a
renouvelé les appels aux souverains francs à plusieurs reprises lusqu'au début du
Vlle siêcle. safessuccês. Dons toutes ces lettres, il n'a pas cessé de prier les princes
mérovingiens de mettre 6m à la pratique de la simonie ainsi que de restaurer I'unité
r'l
de la foi, brisée par la controverse des Trois Chapitres Grégoire a exhorté
également à la répression des prat:iques religieuses. paiennes ou d'inspiration
paienne, comme le cure d'arbres ou le sacrifice d'mimaux. Les propos. de
Grégoire en Eaveurde la réforme de I'Eglise franquese heuNaienttoujours à la
pratique, courante en Gaule, de la nominadon des évêquespar les rois. Ce n'est
qu'en 614, aprês la disparition de Brunehaut et de sesdescendantsqu'un concile
national s'est réuni à Parassous les auspices du roi Clotaire ll.
Le concilede PauisV (614)
f'''x.
Le cinquiême concile de Paras,réuni à la mi-octobre 614uo,a été la plus
importante réunion conciliaire de la période mérovingienne,non seulementdu
polnt de vue du nombre de participants-- ils étaient douze métropolitains,ainsi
que soixante-sept évêques et un abbé venu d'Angleterre mais également en
raison des sujets traités8'1.Les évêques voulaient cordger les Eàlles dons la
hiérarchie ecclésiastiqueapparues pendant les guerres civiles, mais égdement
contribuem à I'homogénéisadon de la législation ecclésiasdqueen Gaule
mét.ovingienne.Clotaire 11,alors âgé d'une trentaine d'années,était le grand
vainqueur des guerres civiles, et il était égdement, aprês plus de soixante ans, le
premier mérovingien à gouverner les /zia m2#aà la bois.C'est sur I'inspiration du
prince que le concile a eu lieu : « ex epacu#o//e
.gü/ünJJzm;
.P»ar@/fzÜM#/}:í&ünü
/Pedi.. . )ouz. Les évêques invoquaient
trois
raisons d'ordre
général qui auraient
orienté leurs délibérations : I'intérêt du prince, le salut du peuple et le bon ordre
Xe 'çE©tse . <(quis qt40mmodopTinc$is, quis saLuti poPali utilit4s caWeLent wl quis
ercÜíÜl#mr onü 'iaZ#ódzmabre/ua /)o. La formule est presque identique à cellc que
les évêques utilisent lors du troisiême concile de Lyon (v. 570) -- qui omettait
pourtant toute référence à I'avantagedu prince. Les évêquesdc ParasV semblaient
beaucoup plus soucieux que quelques années auparavant à Lyon de tout ce qui
LransmisimKS, qllo fratemiLas tua entra ecclesiam ad sola missamm soLlemnia lltatttr.
Sicuh ontem
bn@tls ePscol)omm qtdsquatlt peWen Jotte uoUerit, situe tule satlctitatis anctoTitaLeei ad Ioga alia
:tuttdn nota liceal. Si qtla Deraittquisiüo de $de wLjormse aliaram wnim enter ePiscoPns
causa
[merserit, qt]aediscemi diJJiciliaspossit, colbctis dKodecime»scopk episcoPisuentibtur atou decidatllr.
Sin lutem decidinequii;edil,dbcz4ssa
ueritak ad nostmm iudicium n$naLtn».
s40La date du concile est donnée pm un manuscrit du Vllle siêcle (Munich, Staatsbibl
Lat. 5508).
s4íPaís V (614), pp. 190-192
B42
ParasV (614),p. 185
296
pouvaitconvenirà I'autoritéroyale.ll est légttimede s.interroger
sur la
significationde cettefomlule donsla mesureoü, par exemple,donsun thàme
aussiimportant que les électionsépiscopales,le deuxiêmecanon de ParasV
refiisait toute ingérencede I'autorité royale. La méthode choisie était celle de
I'élection par le clergé et le peuple, suivie de I'ordination par le métropolitain et ses
comprovinciaux. Ceux, precisaient les évêques,qui étaient parvenus à la charge
épiscopale par <<empiêtement» du pouvoir. ou par une quelconque incurie,
devaient avoir leur élection invdidée84s.l.es évêquesréunis à Pauis en 614, comme
ceux de Mâcon quelques années plus tât, estimaient qu'ils étaient tout à fht
qualifiés pour traduire ce qui était dons I'intérêt du prince; La fomaule sur
I'avantagedu prince n'est pas une concessionfãte à la royauté : plus que jamais
elle indique la volonté de I'épiscopat de prendre une partie active donsla conduite
des afEãres publiques. Au-dela même de cette maüêre, les évêquesde ParasV, tout
comme lors des conciles tenus à Mâcon dons les années 580, s'érigeaíenten
groupe politique ayant son mot à dire sur le contenta de I'#ãaürpw&#cu.
Dons les premiers canonsdu conci]e de ParasV, i] était surtout question
du statut des évêques.ll leur était interdit de choisir leur succcsseurw
ou de
chasser sons raison canonique un abbéms.En même temps, ils recevaient des
garanties comme I'interdiction aux clercs, quelle que soft leur dignité, de se rendre
auprês du prince ou des puissants au mépris de leurs évêquesm. Cela assurait, bien
entendu, la mainmise de I'épiscopat sur la hiérarchie ecclésiastique,comme I'ont
Eãitplusieurs autres conciles au couro du Vle siêcle. Cependant, les canons de
Paras V allaient plus loin
encore, en affirmant
les prérogatives
épiscopales au
détriment des üdrei lalcs. lls interdisaient à ces derniers de condamner un prêtre,
ih
c. 2, p. 'L8G\ {(Hoc est: t decedetite episc@o it! loco ipsiHS
Cbristo.pT@itio debeat
)dimari, quem ntetrujnlitatlas, a que oMinandas est, cnm coT®toúncialibusstlis, cbms wl poPtllHS
iútatb iUu.s absque nUo qt40mmodow] datatiotle pecnüae e]egerint.Quod si alitet aKt ])otntatb
&4s IUd.,
n4bT@liotleÚtil qaacumque mgbgentia absqneelectionemetropolitana, cleti cntisetisuuel ciuiilm fuerit in
}cçlestattltmmissu.s, ordLnatto tPstulsse nndum stattltaPatnlm
imita babeatnr)>.
-\4 'Ibid., c.'b, P. 'LBG -.« Ut tulllKS q)iscoPonlm se ümnLe algum in loco sno tlon diga tlec qaaliscnmqae
Demora iUo silFntik
locllm ipso s sub quonimqueaqumento wl ittgettio ad®tam lwstlmal nec a
quemquam debeat ordinati, nLsi carlae conditionesodterint, ttt ecckdant wgulam, ut OTüoo<Poscit,
:otiseruaw.QKod si qtü cotttemP r constitutiotlb ruim boc adtemtan pnsumserit, canomcamsenouenl
!xcePturllmsetttetttmm
>>.
b4s Ibid., c. 4-, p. \8n ..« Salubriter consilio ilttianimi institaimi4s obseluandtlm, ut, si QiscoPas,quod
-lotacredinntsesseuetlnlum, aut per iracllttdiam, quodessetlml debet,ant perpecutúam abbMm, qúa
fratns, nostri stlnt, de locosuo eieceritnml catloüce,ille abras metia'atad !yttodum.Et qiàajra$1is esse
ttostrattattlra uidetur,si ePucopus,qú eameiecit,ab bac IHcemigmuefit, successor
àKSdbiectumj'atam
t emwt ad cedem }>.
4b \lãd., c. 5, P. Tgn .« Ut, si quis cbrims quolibel bonon milütus contemplo@kc®o suo ad
primam wl adpotetitiores
bomi7tes
wl ubi ambKlate
wlsüipatrotulm ebgerit,}iütl cePatilr,enter el
veriam debeal promereti. Qliod si jeceTit, bü, qú ipsttm l)ost admodüoltem lnnti$cis sui ntitiere
p
t mpserit,
tiouerinl
se uLmmqtie l)rionlm
canotuim setiLetltia esse damttattdos >>.
297
un diacre ou un nutre membre de I'églisecontre la volonté de leur évêque847.
De la
même façon, on excluait aux évêquesla possibilité de régler leurs éventuels
contentieux devant un /wzúx: ils devaient s'en référer au jugement de leurs
métropolitains84s.
11y a égalementun nutre terrain sur lequel les évêquesde ParasV ont
voulu paireprévaloirleur volonté au détriment des préceptesroyaux ou de
r']
/']
''3
I'autorité des üdrPI lalcs. C'était celui de la défense des biens ecclésiastiques
: le
neuviême canon voulait assurer que les biens ayant appartenu à un clerc déftlnt ne
seraient pas revendiquéspar quelqu'un étant en possessiond'une autorisation
royale ou aglssantau nom d'un üzüx. Ceux qui commetlaient des tels actes sont
désignés,comme dons le concile d'Orléans V, de 549, zlecu/omi
pa/@mí?lpuP.
A la
sortie des guerras civiles, la volonté des pores conciliaires était de nom)aliser une
situation marquée par de constantesviolations des biens ecclésiastiques.
Les
évêquesont voulu égalementinterdite aux Juifs le droit de solliciter ou d'exercer
toute charge publique qui leur donnerait de I'autorité sur des Chrétiens8so.
A
üavers les canoas de ParasV, on peut apercevoir que I'épiscopat était devenu en
614 un groupe politique beaucoup plus puissant qu'au milieu du Vle siêcle.Cette
influence politique était considérable,même si les mesuresqu'ils préconisaient
n'étaient pas toulours prises en compte par I'autodté royale, comme on verra dons
le chapitre suivant. Car il ne faut pas üop hâtivement con6ondreles exhortations
conciliaires avec les mesures prises par I'autorité royale. Toujours est-il que le fãit
que les évêquesaient pu s'exprimemà Pauisen 614 avec autant de liberté et sur un
tel nombre de sujets témoigne de I'évolution accomplie depuis le premier concile
d'Orléans, en 511.
iAI ibid.,
c. 6, p. 'L8] . <lUt
nn]bs i dic11mtteqHe })wsltyten]m tzeqHediaconem ant clericHm azlt
it4nions eccbsiaesituescinttia potüi$ck Pe se üsLdn8
aKL cottdemttaw]wsumd. Qi40d dfeceril, ab
!clesia,mi iüatiam ittrogan ditlosdttlr, tamdiu sit seqlíestratm,quamüu t'eatl{ sllllm cognoscat
et
emeltâet
>>
.
'3
.4s Ihd., ç. 13, p. 'LWt) .« T'lamit etiam senlttdumconstitutionemanteTiot'em,
Kt, si qtü @isc($omm
=lm co®iscop suo quodmmquenegotitlmemeqKiuoltieTit,ad iudiciHmmeLrlopolitaüst4i)ealnal. Qtiod
ii unto melropolihtlo uelwliqtlos cotiprouitlciabsiudicempublicam adieYit,tamdinproximum Uttodum
'1
coramÍratribils fmti húus debeatreddere
>}.
'1
l
'1
l
l
l
- 9 Ihd., c. q, Q. \$8'. {( Hk etiam cotistitaÉotiibtlsadnectiplami , at de#uTlcto
q)bcopo,pnsbtem uel
diácono wl quemquamM iinon ordenecbdcnm tlon per pncQtum neqKePr iKdicem neqKeper
;lttabmmmqnePenonamns eccledae
wl eonlml)nÜrieta, qnotisqneai4t de[estametttisaut qaabcumqne
)bligationemjeceritcognoscatur,
a nuLlopenitils slQ)tascdPüe ms cotltiTtgantur,seüab aicllidiacbonowl
;bro in omttibus de$ettdantut'
et cottsemetttur.
Qtlod si qtü inmemor d nitiotü botim temer aliqziid
:úKde andem pnsull@serit at{ allsu ümet'ano in ms iPsas ingtessus fuerit el de dominatiotle eccLesiae
aóf///é/zZ, / ecu/ar.W/pen/m
a ra,mmaüa//e.pnw/xrP.
Le diziême, le onziême et le douziême
canon prenaient également des mesures pour empêcher que des évêques ou aux
archidiacres ne prennent possession des biens des dercs défiints.
ssü[[ãd., c. T], p. \9ç) .« Ut tutLUsittdaeommqt]a]emmmquemi]itiam aat afüottempublicam slQer
:brbtianos aut adpetena IMncipe aut aderepwsumat. Quocl d Le17Dtauerit,
ü QiscoPociútatis iLliKS,
xbi actiotLem cotttta çatiotulm statllta conpeliit, cum omtiilamilia sala baptislú Hraüam coTLsequatur>>.
298
,'\
r''\
Les guerres civiles ont cohcidé avec une pédode d'importantes
mutations dons la culture politique et dons les bens de pouvoir au sem de la
monarchiefranque.Ces conf]its ont contribuéde deux maniêresà ]a
christianisation
de I'#ó&zaf .p#ó#cn. Premiêrement,
la Rín des guerres civiles a
coTncidé avec la débâcle militaire et politique des demiers pardsans de la <<royauté
impériale ». La mort de Chilpéric, suivie quelques années paus tard pm- celle de
Brunehauta consacréla déEãite
de cette Eaçond'envisager
le rale et les
prérogatives
de la royauté,
héritée du rêgne de Clovis et de ses successeurs
immédiats. Deuxiêmement, donscctte deuxiême moitié du Vle siêcle,on a assisté
à I'accroissement
du rale
politique
de I'épiscopat
gallo-íranc.
Les évêques,
notamment en Burgondie, sont devenusdes acteursde premier plan du proccssus
politique. lls ont pu ainsi influencer de EaçondécisiveI'autodté royale, tout en lui
su81érantune nouvelle notion sur I'exercice du gouvemcment et par conséquent
une nouveUe source de légitimité.
Les guerres civiles ont été plus qu'une dispute entre deux branches de la
maison royale mérovingiennepour quelquesmofcezux de territoires. Elles
n'étaient pas non plus le résultat du durcissement des haines pdvées entre les
membres de la dynastie régnante, un conflit opposant le roi Chilpéric et ses
descendantsà la reine Brunehaut et les siens. Par aillcurs, Chilpéric et Brunehaut
avaient tous les deux une même et üês haute perception des prérogatives de la
royauté. Si Chilpéric déplorait I'appauvdssementdu trésor public au bénéGícedes
évêques8s:,
Brunehaut avait exercéun pouvoir sut I'Ausüasie au nom de son Rtls
Childebert ll et puasau nom de son petit-fils Théodebert qui n'était pas du goüt
de I'aristocratiessz.Aprês la mort de Chilpéric, Brunehaut demeurait I'ultime avatar
d'un pouvoir d'inspiration méditerranéenneou en tout casgalão-romaine,avidede
puissance,et désireux de restaurei la 6iscalité directe85'.Leurs pratiques de
gouvernement étaient marquées par une même perception « constantinienne » du
pouvoir. ll n'y avait pas entre cux un quelconque duel idéologique, mais la volonté
de garantir à leurs lignées respecdves I'hégémonie au sem du w2 ap.f;nu rom/w.S'il
y avait un choc entre deux sensibilitésdifFérentesà I'égard de I'Empire, il n'était
pas entre ceux que I'on croit. Le vrai clivage n'était pas entre Chilpéric et
Brunehaut, ni entre Brunehaut et Frédégonde,mais entre Chilpéric et Gontran, et
puasentre Brunehaut et Gontran, et finalement entre Brunehaut et Clotaire ll.
C'était un clivage profondément politique. D'un câté la politique pro-byzantine et
{<ímpéride >>menée par Chilpéric, mais aussi par Sigebertet par Childebert 11,et
SS\ k\ktoins'n-, 4«, p. '32n . <('F.ccepat©er mmalLsit Jkcits ttoster, eccediútiae bottor ttoster et
tratlslatus est ad e»scopits ciütaLtlm >>.
85zFrédégaire, Clóm zg//es,IV, 19, p. 128
B5sVoir J.U Nelson, <(Queens as Jezebels:dle Careers of Brunehild and Bathild in
Merovingian History)>, dons Porá.maxd RÜ//a/zx Ean# À edzepu/
-Elx/uPe:,
Londres, 1986,
pp. 1-48; S. Lebecq, -bf o/Üàexlxn#g#a, p. 1 19 et sq.
299
de I'nutre, la vote <(nationale>>choisie pat' Gontran, et puaspar Clotaire 11, qui
consistait en une politique résolument hostile vis-à-vis de Byzanceet de I'EspWe
wisigothique. Ces différends politiques n'ont fàit que s'accentuervensla fin du Vle
siêcle. Chacun des acteursdes guerres civiles a poursuivi une vote distincte. Pour
Gontran, plus ou moins isolé sur le plan extérieur, le choix qui s'est imposé était
celui du soutien de I'épiscopat, de sa participation au gouvernement du royaume.
Pour Chilpéric, au contraire, il s'agtssaitd'assurer la mainmise absolue du roi sur
I'administration lorde, et cela au détriment des évêques.La voie choisie pm
Sigebert et puas par Childebert ll était plus soumoise. Tout en nouant des
alliances, soft avec la Neustrie, soit avec la Burgondie, les Austrasiens n'ont pas
cesséde se rapprocher de I'Empire. Les héritiers de Chilpéric sont sorris les
vainqueurs des guerres civiles. Toutefois, le projet politique qu'ils incarnaient
n'était pas celui de Chilpéric. Clotaire ll a repris les grandeslignes de la politique
de Gontran, cherchant le soutien de I'aristocrade lasque et surtout ecclésiastique,
ce qui lui a permis de remporter une victoire décisive sur sesrivaux.
Même s'il est difHcile d'établir une relation de causeà efFet enü.e les deux
phénomênes, force est de constatei que le changement d'at:titude de la royauté
mérovingienne à I'égard des évêques s'est accompaglé d'une mutation dons les
rapports de celle-ci avec I'Empire. Aprês I'échec de la politique de Justinien,
I'autorité impériale est devenue moins pressente qu'elle ne I'était jusqu'alors, et
cela mdgré une présencepolitique et militaire en Italie, qui a duré jusqu'au Xle
siêcle.Bien qu'il n'y ait pas eu de rupture totale,des signesde tension sont
apparus entre le royaume des Franca et I'Empire. Les campagnesd'ltalie, dons les
années 540, ont opposé pour la premiêre bois les troupes du m2/T//#v
.f;nw//romãà
I'armée impériale. Sous Théodebert ler, on assiste à un accroissement de la
méfiance de I'Empire envers cette Gaule dont les rois voulaient apparaitre comme
les nouveauxempereurs tout au moins en Occident.Procopeest I'un des
t
k
0
(
('
meilleurs témoins de cette situation nouvelle à plusieurs égards,à en juger par
I'entente qui avait régné entre Childéric, et puis Clovis, avcc I'Empire. Théodebert
ler, tout en poursuivant une politiquc <(philo-impériale )>de ses prédécesseurs,a
poussé jusqu'à un point insupportable pour I'Empire I'identification avec Romã.
Une identiGication qui s'est traduite dons le domaine monétaire et dons le domaine
militzire et qui allait jusqu'à la revendication d'une autorité sur I'Occident et peutêtre même au-dela-- si I'on croit au récit de Procope et si I'on considere que la
descdption Elite par Théodebert de ses possessionsdons une lettre à I'empereur
n'était pas une simple piêce de rhétotique. Bien sür, rien n'indique que
Théodebert ]er a efFectivementconquis tous les tenitoires qu'il dit conuâler.
Cependant le simple fãit de les revendiquer devant I'empereur témoigne de
I'étendu
des prétentions
de ce roi Eranc et laisse envisager
une réaction
assaz
négative au sem de la cour impériale.
C
Durant la dcuxlême moitié du Vle siêcle, I'incapacité des Ausüasiens à
intervenir efRícacement
en Italie centre les Lombards, comme le souhaitait
I'empereur Maurice, mais aussi le pape Grégoire le Grand, n'a Fàt qu'accroítre
I'abime existant entre la Gaule mérovingienne et Constantinople. Les lettres de
Childebert ll et de Brunehaut marquent bien ce changement de ton. La forme
300
(
r'
courante adoptéepour désignerI'Empire était mx.pxó&ca
-- la même qu'on retrouve
chez Grégoire de Tours8s'. Son udlisation semble avoir efFacé la hiérarchie
contenuc dais la notion d'l?2@edww.
Cette derniêre notion se trouve seulement
dons les lettrcs numéro 37 et 43sss.
Pour le reste, les lettres 29 et 30, dc 31 à 39 et
de 45 à 47, c'estle termemi .pwZ'dcn
qui prévautss'.
AprêsJustinien,
les róis
mérovingiens ont cherché à être des partenaires davantageque des subordonnés
d'un Empire qui avait par ailleursbesoin de leur soutienmilitaire contre les
l.ombards. Dons le concile d'Orléans V, en 549, les évêquesappelaientleur roi
.P»#r@í,peut-être un índice qu'ils voyaient en lui le chef de I'Eglise de la Gaule à la
place de I'empereur8s7.
f'
Bsç\l.btoiws\-l\, 3n, p. 29B .« 'Ecce ! iam Of7®btosentia tenPm ütae mean;nuns comilio tuo alegam
qui reiptlblicaeJvaeesse debeat. . .' >>.
*s5 Epístola
..AKstrasicae, 3n, p. 'Lâ.a.-. <(Piaecekepote«.ati uestraegenerosapraecottia, qual uos tattttim
extnlemtLt, diúdtate ptopitia, at de oesLrogemine ptocmantilrfelicicer, qü gubet'awtit@eria, nolü
pmsPere nuntiataprouocat, ut, duos aÍfectt{ cohmus, mtssb etiam el)istolis ambiamus)>.
's'
EPisto]m ..Atlstrasicm, 29, y. 'LA!].«
...ut
de Destra nos laeü#tcaw incolomitate praecipiat, qtà
singulomm desideriaet semtomm noút aTeaRa,sigHi$canclumcnraümus, ad senttisdmttml)dnciPem
RomatteM4mblicaepraesetitiumtios.. . >>, E»stolae .Atlstrasicae,'3ç),p. 'L4\ .« TrmquiLliLab oestrae
r
st®ereminem digtiitm, qt4aecilrsl{ p70speriLatk uos extnb,
eÍjtcaciter,si(,bristi
\4\
('
r
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P
r
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n
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\
mml)ublicamJeliússime mgen, bortatur tios
dictum l)lacuent, amicitiamm joederapropagam)} ,Eptstolae .Austrasicae,32, 'p.
. <<. . . nouerit beatiti4do oestra, praesenüKm kgataÉos noslros, Domino pmsPerante, ad ptinciWm
Romano rl:bwblicaecausajzltun cottcordieet commilüs utili
Ailstrasicae,'3'5,
tis pmúdmtiam dinússe. . . )>, EI)isnlae
Q. \42 . <( . . .ltoLitüe uestrae dderimus, tios praesentiHm htoms, kgatarios ttostros,
commutti pro atilitate ad tratlqüUissimum Romano reli;Publicam
IMnc»e dimüsse...»', BI)istolae
.Ailstrasicm, '54, p. \42 . <(...c m tratlqülüssimo Romatte tüpublice IMnciP caritatis aludia
deliberauemTilucolere... )} , E$stolae Austrasicae,'35, p. '\43 . <{. ..ad tratlqnillssimilm principm
Romatte tl:ilmblim... >>. BPsLotm .Austrasicm, 'bG, Q. \43-. <{...ad traltquiHssimnmjMncbem
B.omanempublicaedeúnctissime
destittasse...
>>, Elütolm Áustrasicae,3n, Q. 'La.4.«...causa
commulüs titilitah stlldioüsime destinasse. . . )> , Bpistolae Atlstrasicae, 3b, 'p. \A4 '. <{ . . .presenütlm
kgamüos Rastrosad sewnissimiim IMncipem Romano Ttipub]icae.. .» , Bpisto]ae Austrasicm, ]D, p.
\45-. <<...P senüum nostms bgatados ad ctemmthm sensbsimi IMnc@b distitlasse,Romanam
fempub[icamgubematltes>>
,E].pkto]ae-AilsLrasicae,A5, p. '\. 5\ -.« . . . et »r hocitlter nos et Romattam
rempKblicamsit diutltmae l)ack et qüetasjmctm, tios tert7zinus
>>, Epktolae -AKsLrasicae,
A6, Q. \ 5N
<{...itoda
uotilm Romanas Tllbtlblicae uel sacratissimi pauis nostTi illipevatotis in Italiappi dimxLmus
adwrs m gmtemL-attgobadorumNk@oü acjMei iniqaissimaep$dam }>,EpktolaeAustradcae,qn
<<. . .per qui wstmm ctlhett Romattam nmptlblicam longa.felicitar. . . }>.
Bsn (1)t\êans
inúctisdmus
'{
($A9b, p. 'Lq'\.-. <<l@tlr mm clemenüsimus pàtlcQs domttus ttiHmpbomm titula
Cbildebertbus
nxPro
amor
samaejUei
et statt{
nliglottus.
. . >>. Vdvt
V..F.'$1eKvet,
q( \.a
notion de.pneó@r»,pp. 162-163. Fustel de Coulanges place en 539 le moment oü les bois
Francaont rompu les bens de subordination vis-à-vis de I'Empire. C'est à partir de la l,/zü
.ç. Tape/# qu'il aonde son argLunentation et le choix de cette date. Le texte raconte qu'en
539, les bois írancs, laissant de câté les droits de I'Empii:e et ne tenant plus compte de la
souveraineté de la République romaine, ont gouvemé la Gaule en leur propõe nom(m/a
\
r'\
f
f
.ç. Twz,e/z2;Bouquet, t. [ll, p. 41 1 : ú?.Q#//mGaZ»bn/m ]$u/zmmmg//emoer i óh/a J/s@eü/ /r e/
])ostpositatl:ijmblicaedonlitlaliotle,pr@liafnlentlturPotestate. . . >>- Csvêpm VusU\ àe çnx=aaages,
L%#z'max .genma/a#e e/ ü## de /E#@zh. p. 511, n. 1). 11 est vrai qu'à cette époque les
campagies de Théodebert ler en Italie ont contribué à dégrader les relations entre les
(
f
r
(
307
Le mouvement entamé par la royauté mérovingienne durant la deuxtême
moitié du Vle siêcle peut-être dé6mi comme une sorte de <<marchevens
I'Occident )>,du même genre que celle entamée par la Papauté sous Grégoire le
Grand. De même que I'Eglise de Rome est parvenue à vaincre sa méfiance à
I'égard de ces nouvelles entités politiques qui s'étaient fomlées à partir du Ve
siêcle, les Mérovingiens ont pour ainsi dize <<
découvert >>1'Eglise.Premiêre parmi
les /da m2#a à rompre
avec la politique
d'/mzza#a /?lPe/ü, la Burgondie
a été
également à I'origine de la premiêre esquissed'une <(royauté chrétienne>>s58.
Les
Mérovingiens ont retrouvé auprês de I'épiscopat de la Gaule une source de
légitimité que Childéric, Clovis, Théodeben ler avaient c autre6ois herché dons la
miss en ceuvred'une <<royauté impériale ». La politique résolument anta-impériale
et anta-wisigodliquede Gontran est allée de pair, safespour autant en être
fonciêrement liée, avecI'accroissementdu rale politique des évêques.
11paraít évident que les guerres civiles ont pro6íté à I'aristocratie lasqueet
à I'aristocratie ecclésiastiquedons la mesure oü elles ont vu s'accroitre leur
influence politique. Durant la deuxtême moitié du Vle siêcle, les grands du
royaume ont eu un rale beaucoupplus important dons la vie polidque du m2zzpp
l;ku//ramalque pendant la période précédente.Les minorités répétéesde
Childebert 11, de Clotaire 11,de Thierry 11, ainsi que de Théodebert ll leur ont
donné une expérience
accruedu pouvoir en Austrasie,en Neustrieet en
Burgondie. Les Eactionsaristocradques s'étaient agitéescomme jamds auparavant.
Pendant la premiêre moitié du Vle siêcle, ces minorités répétées-- des jeunes
princes appelésà régner sous la tutelle et gt-âceau soutien des grands ont été
beaucoup moins récurrentes. Cela ne veut pas dire que I'aristocrade golo-franque
a Eãt une« irrupdon subite >>dans la vie politique du m2 w l;hu ruam. L'image des
<<serviteurs » qui se trouvant subitement les maítres, se sont habitués à décider les
afEMes du pays est assazcaricaturale. L'idée d'une longue et implacable lutte entre
le corpo des grands et les rois semble plutât une création des historiens modemes.
L'acquisidon d'un statut politique par les évêques golo-flancs ne peut
donc pas être assimiléeà une quelconque<(révolution aristocratique>>.Dais un
certain nombre d'ouvrages sur la Gaule mérovingienne, la Rtn des guerras civiles,
Francset I'Empire.Néanmoins,
il ne semblepas qu'il y a eu ruptura.C'estce que
'3
démontrent les échangesépistolaires entre la cout de Metz, sous Childebert ll et
Brunehaut, et I'Empire, ainsi que les diversos ambassadesenvoyéesà Constantinople par
les princes franca dais la deuxiême moitié du Vle siêde. Sur la politique étrangêre de
I'Empire, voir, par exemple, E. Chrysos, <(Byzmltine diplomacy, A.D. 300-800 : means
ald ends )>,pp.2539.
858Dons le royaume des Burgondes,il y avait déjà à I'époque de Gondebaud une entente
assezremarquable entre I'Eglise et le pouvoir toyd, comme le montre le concile d'Epaone
(51'D. ll n'est pasimpossibleque cesantécédentsaient contribué au statut politique des
évêques burgondes sous le rêgne de Gontran.
302
''x
en 613, coincide
avec le début
de I'emptise
de I'aristocratie
sur le pouvoir
royal8sP.
Cette date marquerait d'aprês les auteurs de ces ouvrages une coupure radicale
dons I'histoire franque, le moment à partir duquel les prérogatives royales seraient
devenuesde plus en plus réduites jusqu'à s'efEacerdevant la montée en puissance
desgrands propriétaires tetTiens.Les guerres civiles sonosouvent jugéescomme si
elles avaient accentué le caractere patrimonial de I'autorité royale. Trop occupés à
se déchirer,les princesfranca auraientfmi par laisserla directiondu
gouvernement entre les mains des hauts fonctionnaires, qui auraient d'une
maniêre pausprononcée encore, traité le royaume commc s'il s'aglssaitd'un bien
personnel. Les rois quant à eux, inférieurs à leurs prédécesseursen Fàitde vigueur
morde et intellectuelle comme dons le domaine des aptitudes gouvemementales,
auraient perdu le peu de vue d'ensemble qui leur restait pour des intérêts
personnels.
11ne Eautpas exagérer la portée de la <<politisation )>de I'aristocratie dana
la deuxiêmemoitié du Vle siêcle,pour mieux éviter une lecture schématiquede
I'évolution de I'autorité royale mérovingienne. Cela équivaudraità divisei I'histoire
politique
mérovingienne
en deus parties : la premiêre, dlant
de Clovis jusqu'à
Clotaire ll ou au plus tzrd Dagobert, marquée pa.run pouvoir royal illimité, et la
deuxiême, du milieu du Vale jusqu'à la prise du pouvoir par les Pippinides,
marquée l?u' le triomphe de I'aristocratie et par la privatisation de I'autorité
publique. Á la question de savoir comment s'est déroulée cette mutation, il y a
deux réponsescourantes
; la premiêre,parle d'une rupture brutale, d'une
« révolution constitutionnelle >>qui aurait en 614 porté I'aristocratie au sommet du
pouvoir, au détriment d'une autorité royale afEhblie par des décenniesde guerres
civilesm. La deuxiême perspectiveparle d'une évolution à long temaeoü le poids
s59 C'est
ce que les histoíiens
allemmlds
P.-E.
Falalbeck(l-a
rWa//#
e/ ,b d/w/ /?7a/ Iflnn//cx
pettdmt h pTemiên pédode de I'e:àEenm dt{ TUaume,'p. 2n'b ex snb el G. 'WQhu qDeutscbe
Hedui
#Z
có/agü,t. 11, p. 215) ont soutenu, à la 6nt du )(IXe siêcle.
Bóo
C'est notamment I'opinion de P.-E. Fahlbeck, l-a /Wa//#e/# dm# /Wa/ l+uxax.p. 208. 11
est intéressant de remarquer que les auteurs qui soutiennent ce point de vue sont presque
/'''\
toujours les mêmes à considérer le gouvemement mérovingien comme une 6omle de
monarchie abso]ue. ]] s'ágil de montrer I'année 613, celle de la victoire de Clotaire ll sur
Btnnehaut, et I'année 614, celle de la publication de I'édit de Paras,comme un tournant
dons I'histoire politique du mZ//m l;h rama : s'exerçantbusque-làpratiquement sans
limitations, le pouvoir royal était devenu par la suite prisonnier de I'aristocratie. En
devenant des acteurs politiques de premier ordre dais le n2x/vmlu roa/m,les grande du
royaume auraient 6mi par con6ísquer aux tais mérovingiens durant le Vale siêcle, la
substance de leur autorité publique(IZlü. pp. 211-212 : r? Cb/ .k zúax /e/pPr e/ 'b #a//z'e'z//
temos, c'est I'andmne el guie rqaulé méroún$ettm, auec ses tradiLiotts et sespTétentiotis, pise etl
présetlced'une rUatlté nouueUe,ttêeaii milieti de ltouuebs coTlditiotlssociais et l)olitiqucs. Trahie et
abandottttée de tons, la úeiLle teme mettH d'me more ignomiüe se et mle
go
, et tour tln Ustême de
emement descera auecelb dana la tombo. La période de golluetnementprsonnel et du l)otluoir absoLt{
et Bati diQuté des bois,est lemplacée
par b ré@medes maias dK Falais el par iltle puissanm qecüue
relatiuemetlt impuksante. l-.'aristorr'arie a uaittcu, et la nDauté se uoitlortée de plQer la tête deuant ses
bmDwsseflatettrs
>Ü.
303
de la tyrannie royale se serait de plus en plus fale sentir jusqu à ce.que les grands
du royaume parviennent, dans le demier tiers du Vlle siêcle,à se libérer du poids
de I'autoritéroyale.
La christianisation de I'autorité publique chez les Francs est un processus
assezlong et complexepour être réduit à une date « fondat].ice». ll est moins
difficile, par contre, d'identiGíerles commencementsde cette mutation flui à long
teime allait modifier les rapports entre ]e pouvoir roya] et les évêques.L'évolution
commença vraisemblablementavcc la montée en puissancede I'aristocratie
ecclésiastiqueau milieu du Vle siêcle.À partir de cette époque,on volt dc plus en
plus les évêquesintervenir dons la politique intérieure du w2// m l;na roma7.lls se
sont mêlésde la vie politique jusqu'àun point inconnuavant.Dons le cadrede
I'adminisüation locale, ils gagnent alors de plus en plus de prestige et de pouvoir
Faceaux comtes, avec qui ils partageaienttmditionnellement le gouvernement des
cités. L'équilibre des forces devient à un tel point déEavorableaux comtes que,
vers la fin du Vle siêcle,leur nomination était souvent soumiseà I'approbation
des évêques dons cheque ville. A la Gtndu Vle et au début du Vale siêcle, plusieurs
réunions conciliú.es ont traité davantagede thêmcs politiques que de sujets
religieux, comme c'était le cas des conciles de Mâcon et du concile de Paras,de
614. Face aux troubles des guerres civiles, I'épiscopat a été appelé à exercer un
rale politique de premier plan. Pour les rois, il n'était pausquesdon de s'opposer
âux évêquesmais'de les associei à leurs décisions.C'est dana ce contexte que les
évêques ont pu inspirer à la royauté une sensibilité <<chrétienne )>de I'exercice du
uvoir. L'autorité royale dons la deuxiême moitié du Vle siêcle a été plus
mérovingiens ont été tout à Eãt capables de constituemune société politique
orientée vers la réalisation de I'xã#/czi.p#&éaw
dons un seno chrétien. D'un nutre
câté, la plus grande influence politique des évêquesprésenteun contrepolnt :
I'ingérence royale dons leur élection n'a pas cesséde s'accroitre à mesure que leur
importance politique grandissait.
304
.
C]]APITRE3
LA LEGISI.ATION ROY.ALE MEROVINGIENNE
ET LA CHIRISTIANISATION'DE L' Z./7Zt/24S
PUBLICA
305
Les édits et les préceptes des rois mérovingiens constituent des témoins
hors paira de la mutation dont a été I'objet la notion d'wzZÓ/ai.pxóóca
durant le Vle
siêcle. En ef6et, la législation royde de la deuxiême moitié de ce siêcle contrastait
avec celle qui I'a précédéepar la place et les obligations de I'autorité royale face à
ceux qu'elle était censéegouvemer. L'objectif de ce chapitre est d'accompagner,
dons quelques
édits et préceptes,
I'émergence
d'une notion
chrétienne
d'#zlózaf
.px&óóa.qui associait I'acte de gouvemer à un ensemble de devoirs d'ordre moral et
religieux vis-à-vis des gouvemés. ll s'agir égdement d'apporter quelqucs réflexions
sur les possiblesrapports entre le changementdana le contenu de la notion
d'w&óáaf.pxó&cn
et la pérennité de la dynastie mérovingiennedurant le Vlle siêcleet
la premiêre moitié du Vllle
siêcle.
306
K'tbeudericus mx Francomm, cii l essesCatalaunis, ek@t tiros sa»entes qui
Ln wglto suo k@b s aBtiquis emdit erant. Ipso autemi didante iussit coltscribere
agemFralnontm et.A.l.amua?lttomm
et BaioatiomniUTticuique
mentiqual in
úils potestate crat, seci47tdtlm
cotas ettlünem stlam, addidit qaae addettda erant
et i tjmüsa
et iltcoPosita
resecaút.
Et
quae uattt
seca tdupi
çolls14etudi?iem
paganomm nlt4taüt seca?tdt4nikge7ti cbTistianonln] )F'''\
Le texte ci-dessasest une partie du prologue de la bx Bãwaüamw,que
I'on retrouve aussi dans la Lm
R@#a/ü. ll relaxe comment
le roi Tbierry
ler a
choisi des hommes savants qui connaissaient les anciennes loas, et commcnt seus
sa dictée. il leur a Eait écrire la Loi dcs Francs. celle des .Alamanset celle des
Bavarois. Le texte précise qu'i] a réalisé cette tâche conFormément à la coutume de
cheque nation qui était sous son gouvernement. ]] rappelle aussi que le roi a ajouté
ce qu'il fallait a)outer, qu'il a changé ce qui était à changer, ayant un souci tout
particulier à modi6íer, selon les préceptes de la loi chrétienne, ce qui était
con6omie à la coutume palenne. L'attention donnée par le prince à imposer les
príncipes de la foi chrétienne au détriment des pratiques paiennes ponctue tout le
documcnt. Le roi voulait ainsi Eãireune sorte que les pradquesreligieusesdes
habitants du a2x##Pl;hnz/ram/#P
soient fondées sur les préceptes chrétiens, libérées
de toute trace de paganisme.Cette forme d'ingérenceest une constantedons la
législation royale mérovingienne au Vle siêcle : on la retrouve sous Childebert ler,
sous Gontran ou sous Childebert 11%2.
Elle constitue, certes, une dimension
importantede la christianisation
du m2#aaP
-f;naxfPmm,
mais en aucuncasla
'')
''1
'')
''1
'1
'')
']
\
seule.S'il y a eu pendant le Vle siêcleune christianisation de I'aó»/ai.pwó'góu,
c'est
d'abord parce que les bois mérovingiens sont devenus des chrétiens et que les
Francs le sont devenus aussi. Mais surtout parce que ces princes ont accepté le
príncipe de la participation des évêquesdana les afEHrespubliques, et que dons
leurs actes de gouvernement, ils ont incorporé la nodon selon laquellele but de
I'autorité royale était de favoriser le salut des âmes.Lc baptême de Clovis n'a pas
amené automadquement à la christianisation de tous les Francs. De la même
façon, il ne Eautpas confondre les actes des pdnces mérovingiens qui avaient pour
but d'extirper les pratiques palennes en Eaveurde la Foi chrétienne avec I'octroi
d'un rale politique aux évêquesou avec un quelconquesouci du salut des âmes-thêmes qui sont au cmur de la << royauté chrétienne >>.
Le baptême de Clovis, la conversion des Francs et la christianisation de
I'x##zaf.pwó#ca
sont trois phénomênes distincts. Or, la conversion de Clovis ainsi
que celle d'une partie de son armée marquait moins un changement dans le statut
'1
'1
8óllzxBa'aunon/a, PP 202-203
só2Le quatorziêmechapitre du Décret de Childebert 11, par exemple, interdisait toute
6omle de travail pendant les dimanches(CZzaeóe/ü.S'ear//dz
l)empa 7, c. 14, p. 17 : « 1)eoz#e
tlomiüco similiter placuit obseman, al si quisülmque ingennus,excito quod ad coquettdumuel ad
mattducandum pünet,
alia opera in die domitiico Jazem praesnzz seria, si Salicils jneTit, sólidos
quindecimcofiQonat;si Rnmattm, s®tem et dimiditlm solidi. Serrasvero aut tns polidosnddd, aut de
ãom m suam comDozai».
307
of6iciel de I'Eglise catholique que dons cclui de la Foi chrétienne.Les clercs
jouissaient depuis longtemps des privilêges dus à leur statut de membres de
I'administration publique. Des fonctionnaires devenus indispensablesau
fonctionnement de I'appareil d'Etat, que les princes mérovingiens,au moins
depuis Childéric,avaientsu ménageret rallier à leur cause.Le vrai revirement
concemait le statut de la foi chrétienne. Elle était dorénavant la religion ofHlcielle
/'h
du m2/ra7l;nn//rarww,
tout au moins de ses rois. ll a faliu par conséquentque la
religion du peupleímnc -- c'est-à-dure,
tous les habitantsdu a2////mFhn/zfa/z/av
-s'accorde avec celle de ses dirigeants. L'une des conclusions à tirer de cette
chrisdanisation, qui restait encore inachevée à I'époque de Gt-égoirele Grande, et
dont témoigne par ailleurs le document até ci-dessus,est qu'elle n'a pas été le seul
EHt des évêques.Thierry ler, comme d'autres princes mérovingiens, n'a pas
mesuré ses efforts pour combattre les survivances palennes et pour fãire accepter
par ses sujets les coutumes et les dogmes chrétiens.
Les mesures prévues par le prologue de la -ZI.mBawmomm7Fàsaient partie
d'un efGort d'évangélisationdes peuplades palennes auquel les princes
mérovingiens
depuis Clovis
ont
apporté
une contribution
non-négligeable.
Néanmoins, si I'idée du roi déÊenseurde la foi était ancrée dana I'activité législative
des róis mérovingiens
danala premiêremoitié du Vle siêcle,I'autoritéroyale
n'avait pas incoq)oré I'idée d'un gouvernement selon les rêgles énoncéespar les
évêques. Le roi s'inquiétait des réminiscences paiennes, voilà tout. De plus, les
ingérences des premiers rois francs en matiêre d'évangélisation étaient fortement
marquées par une percepdon <<
constantinienne >>des rapports entre I'Eglise et le
pouvoir civil. C'estdonscet esprit queChildebert ler a publié un précepte,qui est
parvenu incomplet jusqu'à nous et dont la date reste inconnuew4
« Credimusboc, Deo ptoPitio, et ad nostranz zercedem
et cü saltem P®uli
'q
Fere iene,si l)oPt4hs cüstianus, mlictanl idolomnz cuLtnram, Deo, cni integram
pmmiisimius lidem, ilt qua?atum inQirare dignatt4s fabril, }tlrae deseTt;iw
'1
sõsSur la christianisation
de la Gaulemérovingienne,
voir J. Imbert,<<
1'influence
du
'1
a
christiamsme sur la législadon des peuples Franca et Gemlains )>, pp. 365-396 ; K.F.
Werner, <<Le rale de I'aristocratie dons la christianisation du nord-est de la Gaule )>,pp.
4$73; il y a égalementle colloquede Nanterre,intitulé l.# CZ/úóa//z)aüb//
z&r.POfe /m
L-oin
eÉRI)itz(IVe-t,'lle
siêcZe)b R. Bu\zen,
Die Mermúnger õstlicb des miüle
it Rbeilzs : Stztdiett
Rltr militãrisçbetl,politiscbetl, ncbtlicbm, nli@õsen,làrcblicben, kaüunUm Evjasilng. dar'cbKõnigtum
/r/zd -Hde/ zm ó. ia;mf 7. Jaóxyu#de/í, notamínent p. 32 et sq. ; et aussi, A. Dierkens,
<(Superstitions, christianisme et paganisme à la 6m de I'époque mérovingienne. A propos
de I'Jmdz2
ür í/g)emübb/z//m
.paKU/zün/m
)>,pp 9-26. Pour une vision plus généínlesur les
progrês de la 6oi chrétienneen Eutope Occidentaleà la Rmde I'Antiquité, voir A.H.M.
Jones, <(The Social Background of the Stru{351ebetween Pagamsmmid Christianity )>,pp
17-37, notamment 22 et sq. ; P. Brown, <(Aspects of the Christianization of the Roman
Aristocracy )>,pp. 1-11 ; G. Crivo, <(Romanizzazionee cristianizzazione.Certezzee dubbi
in tema di rapporto tra cristiani e istituzioni )>,pp. 75-106 ; J.-M. Cmrié et A. Rousselle,
L:Em$n
mmain en mlttatiotl des Séüres à CoTlstatilin, pp. GGb-6nq.
]
\õ4CbiHeberü
1.ReisPraec@tum,
2, p. 2
308
debeartzus.
Et quia Regesse
est,at }kbs, qual sacerütesl)raec®t.ttmtlolt ita ut
©ortit custodit, Rastro etLapi corTigatur iTl@erio, baltc caçam generalitn Pu
)meia Ioga decmúmt4semiHendam, praec»ielttes nt quimnzqt4eadnloTliti de
agm SHO,ubicKmquefueíint simalacra c07tstmctauel idos daemoni dedicaraab
oomiltibus jactum, ' noR statim abieceTinl wl sacerdotebusboc distmeRübtis
probibwe7iat, datisjideiKssoHbHSli07i aliter üscedant, 7zisiin nostds obtt4kbns
praesetitelttti. QKalitn
in sactili@is Dei incutia üxdicetur, nostnlni est
pertractandam, et qt4ia .Füs mostra, tlt ueíbo de altaTio sacudote .facieltte,
qMaecllmque de eliangelio, pT-®betis uel al)ostolo fuevit adniimtiaLtini, in
ttt4m Deus dat intebçtu#i. Ad
?los quaemnzonial)mcessit, multa
iacülega ilt l)calo jteri, nttde Bens ledatur et l)oPt+bs }er peccatt+mideclinei
ld modem : ttoctesl)eni@bs mpz ebrietate, scülülitate wl cantecis, etiam itt
pais sa(Êa üebuspascba,liatak Dominó et nliquis jestiütatibas wl
adwnieTtte die donziHeco baíisatdces per ülZas ambulare.
Deus ag1loscitur laeà,
nuUatint4s jteri
l. lnec oz7imia &lnde
pemittimus.
Quicumqtle post
;oPlnzoTlitioTlen]
sacerdottlmwl nastro paecQto sactik$a isto l)e»etrare
praesumPseüt, si sel'êles persoBa est, ce?ttuttt ictt4sjlageUonlmi ut susc»iat
Lt4bemus; si uel'o inHetlutls ant bonoratiorloTtasse
eno?ia est. . .»us
L'objectif primordial af6iché par ce texte est le combat âux réminiscences
du paganisme.Dons cette tâche,le roi assumele premier plan. ll se croit I'unique
responsable devant Doeu de I'état moral de ..son royaume, et il interpelle
vigoureusement I'épiscopat à ce suletm. Pour Childebert ler, le caractere chrétien
:ús ChildebeNI 1. Rega Praec®tum, 2, yP. 2.3 -.«Notas
crqom ced, Düu tloils jauoTisaw,. cela
4partimt à Nota Grâce et an salut da P@b, si bs Ct)dtiens, qattl mttoncéà [adoration du idoks,
semettt à Dieta, à qü noras auotts l)Tomasla jidélité compete, pummmt, comme IL noils a itis»d.
Et
pubqtl'ilesa ttécessain qt+ein Bens, qui ne siliumt Pa bs pHcQtes des éúques comnie ilse dois, soiml
coM8és amd selou Nota autoria,'Fqolls auons décüté qm mate bttte soir enuqée paHout Çdatts b
mOaitmeà.Nome) oMottnotls que tons les bommes qni, tltte.b)b aueTtk, ne cbassemnl lns immédiatement
In ímanesel bs idoks, consaNesau diabo, crÉés
par desbommes,debKrs domdnes,OlfepWêcberont
du.
luêques
de bs détmire,ne seronthbtesqu't4tte
joio qu'ik atlmttt dottnédn caiitions,ruam qu'ils
.ral»araissetll en Nobre PTÉsettce.
Tour tidas c'est b mqett de unir commmt riltjracün
cotttre Dita será
jújiÉe
ce qú est déclarÊ
conLm le sacribge, cotl@rniémmt à notlnloi,
àans rÉuatt@b, bspropbêtu,
ow rAMtn
comme réúqmProTtotim
de tawl
(la kLLn de celas-cÜ,watts la Emite de Nota
compúhetúon.
:ei'taittes])IdTitestiollspanientlenlseloslesquebsbeancoW
desacülÊges
seLroilwtttpari.b P@b. .A
;alisede cela,DieK est oHmséel bs getaspar k Wcbésottl passibbsde la moH, passant du nüts dons
Fi««s« et da«. ks cha«:o«;Ws:üÚ, «Õmedais l..jo",: sd«t: de Paq««, de l.NM"ité d" S'ig!««
:t d'autws]êtes [ecc]ésiastiqKes],
oii dansant le ]onr dH Seignenrà truuersh ÜUes.Noils iMerdisons
absolHment totües ces chores par bsquelles otl mail qne DieK est bbssê. QKiconqHe, aPTas que la
remotttrance des éúqnes et }qotn PHcWte, onera commeLtw as sacrilêges, s'il a utt i'an& serúb, Nona
)Nottnotts qn'il nçoiue cettt cotos. S'ilesa libte ou de stattll boKorable [b riste estperduÜ. .. }>.
Bóó
ll y a donsla Uz/aCbKuüun porüait assezoptimiste de I'attitudede Childebertler
:nvets
VT.©he
$1, 45,
p. 49qb
. <<. . .dumqile
samfm
impbt
o8iciHm, adest Dei
}ziftH, volt tridente
.pso,ut criminabmtgr-Arviani, seà[ametl i14@M'corante l)m omnibust ctlm trunqt4ilütaleet qniett in
Awlatetlsium ciúLateghriosissimi CbildebcM catbolicissinznm
itt Cbrisü nomitte mgtutmcnm wrttlte
mansueLum, cllm seueritate commune, cltm bumilitate con4icttam, saceMotesDomiü
tlotl terTon
oBncnetiens,
sed uenerationecottstTingnts,in GaLliis eminetltitls omttibns in eccksiik mnctis aequali
309
'3
du royaume est dé)à acquis. ll ne veut pas torcer I'acceptadon de la foi chrétienne
par des pajens, mais exttrper tout ce qui est incompatible avec celle foi dons le
comportement deschrétiensaó7.
ll ne s'agit pas non pausde puser comme objectif
ultimo de la politique antipalennela réalisation du salut du peuple.Le précepte
afHimaeseulement que la grâce du roi et le salut du peuple ne peuvent être atteints
r')
,'3
que si ce dernier abandonneI'adoration des images.Les textes législatifsde
Gontran, de Childebertll ou de Clotaire 11,écrits quelquesannéespaustard,
associent beaucoup plus directement I'autorité royale à la réalisation du sdut des
âmes. Dans son pt-écepte,Childebert ler constate I'inefHicacitédes évêques et
prévoyait un plan d'action pour suppléerà leurs insufHísances.
TIjustiRíesa pose de
position
par le poids
de son autorité
: f( a/ .P.üór.. .xoi/m eóaap ra7n2aMr Zi2@eno
)o.
Childebert s'estime égalementI'unique responsabledevant Doeu du
comportement de ses sujets, le seul interlocuteur de la Providence divide
r'l
'3
<<Deo, CKiintegam promisimus .põem, iR quant mi inspirará digltatllsfueüt,
ptlrae desewiw debeamlus
)F"
''3
ptiúb@o cum celsitudineciuilitatembumaütus t'ecognoscens
}> q( . . .et c'estl»ndant qu'il assilmait celta
tâcbe sacrée que s'établil grâce à DieK, tlott l)as à cause de sa trai)isott, comme I'en acctlsettl les arietu,
mais toiit sillq)bmmt par sa pTiêw contituleU, b àgne [üs catboliqltedK tàs ghtietn( Cbildebeü, au
nom dt{ Cbrist, tour b calhe et la tratlqúllité de la ülk d'.Ares ; cePoi, dotlx awcjeri71eté,henudUatit
auec rigueitr, émitient auec bumilité, ne TÉdnisanl pas par h temer les l)rêtws da Seigneür, mais se bs
aUlacbait en bs nsPectattt ; s'il domiRdl [ont watts in Games, iLsejaisait FégaLde tons watts ]Eghse, en
'n
']
'')
'3
'3
'3
'1
''1
'n
recottnaksatll b pTiúbge de la Cito d'en-batiaparei
les bommeslb. (:EI OQünüsnve ê\ak dü
notamment au Fàitque la vive venait d'être libérée de la domination des Goths, et que les
prêtres attendaient des Francs catholiques beaucoup plus que de leurs anciens maitres
atiens. Comme le monde le cinquiême concile d'Odéans, de 549, Childebea ler n'a pas
hésité à vouloir imposer sa volonté âux évêques non seulement en matiêre doctrinaire
mas aussi en ce qui concemait leur élecdon.
só7Voar K.F. Wemer, <(Le rale de I'aristocratie )>,pp. 56-57, n. 29. En efbet, plusieurs
textos attestent de la survie des coutumes palennes en Gaule mérovingienne. Procope de
Césaréementionne à cet égard I'usagedes victimes humaineset d'autres sacri6ícesà partir
desquels les Francs tiraient des présages(DeBeZb.gaúzh11,25, pp. 248-249 : «H/ l;ü//á
pottteocclq)ato,
quosibi inuettew
Gattbommlibeloset uxomsimmolamtlt,
eommqlle
coQora
iltjUúum,
tanquam belli ]Mmitim, l)Túecenint.}qatlt ita Cbristiaü sitnt isto Barbati, t4t milhospriscae
''1
''3
stQerstitionisúttls obsemnt, btimattas bostiasaliaqlie ímpia sacti#tciadiúnaüoltib s adbibmtes>à.\.es
'1
sono chrétiens que de nom >>[Mâcon ll (585), c. 1, pp. 165-166 : ürNar/ew g//og//e@xam,
qtlae nos ins»ratas Lllci inaccessibili nddit, Qiíitalibm e>:tramasexctlbiis nec dor7}iiamtisin ea,
'']
l
l
sources continuent à Eaueétat de la persistence des coutumes palennnes dias la deuxiême
moitié du Vle siêcle. Le deuxiême concile de Mâcon, pm' exemple, fustigeait« ceux qui ne
quaemadmodum
doT'17:itant, qui ttomine Letttts cbàstiad
essettoscnttttlt', sed oremils et táglemtls cÜetibus
íaólü, #/ zlkw .óaóeaw//r
ü m2 o óae zlln.Pe/z
Juba/a/ú,P]. Dons une lettre à la reine Brunehaut
datée de 597, le pape Grégoire le Grand s'indigna de I'idolatrie des Franca,et I'invita à la
'1
'1
l
l
'1
combatüe
CRER.
U\\,
4, p. 1 . {( Hac qnoqztepariter boHamnr zlt et ceterossztbecüsziestrosszlb
disciplinamdebeatisnloderatiotlems finge , Kt idolis non immolmt, cnlLoms
aüoriim non exsktant,de
animalium captibussacliFlciasacdbgattott ex})ibeant,qüapen+enit ad nos quodmttlü Cbristiatiomm el
ad ecclesias ocmnant
et, quod dia Hajas est, a culturas daemonum nota abscedatltlà.
bG\ Cbildeberti 1. Reis Praec@tllm, 2, p. 'Z
)
370
)
r'''\
'3
Le concile d'Orléans, en 533, auquel avaient participé les évêques du
royaumede Childebertler, a en effet établi I'exclusionde I'Eglisede ccux qut
étaient retoumés au cure des idoles ou à d'autres pratlques palennes
'')
{ Catbahci qt4iadiübnlm caLtu7nno?lcustoüta ad integram accQti bal)üsmi
grafia mwtuntt4r, uel qui céus idohn4m cuhibt4simmolaLisHustll iltlicatae
'']
praesw71ij:ltionisutunLur, ab ecclesiaecoetibt+satceaRtltr ; similiter et h, qni
bestian4m niorsibt4s eWincta ael
aescü?tttlr
qtiolibet miorbo at+t casa st acata
}bwn.
Seulement,la peine prévue par le concile n'allait pas au-delad'une
''1
''1
'3
sancdon ecclésiastique.Le précepte allait pausloin et menacede prison ceux quü
persisteraient dons I'idolâtrie. L'autorité royale se disposait ainsi à utiliser la Force
confie les entorses aux rêgles canoniques que les évêquessemblaient incapables de
punir. Elle n'aglssait pas en complément à I'autorité des évêques.Elle s'imposait.à
I'épiscopat, déterminant le chemin à suivre pour la punition des Eauti6s?.
au.lieu de
seulementsuivre les exhorütions de celui-ci en matiêrede combat de I'idolâtl-ie et
des superstitions palennes.
'3
'')
3
Le ton destexteslégslatifsroyauxde la deuxiêmemoitié du We siêcle
est sensiblementdifférent de celui du préceptede Childebertler. Les deux
documents qui illustrent le mieux ce changement d'atitude sont I'édit de Gontran
et deux autres textes léglslati6s,un édit et un précepte,attribués à Clotaire ll.
'']
''1
')
']
'3
')
'')
')
L'édit de Gontran (585)
:<Idcirco bt+it+sderreti ac (h#tnitionis getteralis tÀgoledecemimt4s,tlt in onntibüs
]iebt+sdomLnicis,in quibus sa?lctae resurreüoRis 7Usteritl?ti uetleranitir, wl. in
luibuscuTtque mliqKis sobmnitatibas,
)
suQendaturlnec
nelacausamnz
praec@ue
it4ÜtaRoucütltt4T»x
~.
l
l
l
'1
l
l
)
só9 Odéans
ll
(533), c. 20, P. 64 : í?.gxe ér cubo'üg ei g/á xe.gan/aPZ/P
/
Zzgih
d#
)c®Lême
nçu, wtountmt aa caiu desidoles,ot{ ceux qtii, seplaisatlt à enjrnndn íln interdit,usmt
d;alimencs'immoks at{ mate des idobs, soient exchu des assemblÉes
de I'églke; de mime ceou qui
cottsommettl des animattx mores se s la dent des botes on étot4#êspat qtlelqtte maladie oíl accidetlt)}.
nçs GunkbramniReÚs
EdiçLum, 5, p.\\
. <<Nous auons décrétê watts ceLLeloi genérab qne dmant bs
!ouro da SeiXneut, datas bsquek naus bonotons le mDstên de h Saiote B-észlnectioKet Mdatlt
d'auttes
batiqitets qi4and bs gins entierssonobabitaebmetlt assembléswattsré8he, aualn trauailplDdqile tle dois
ILnÍait,
sa©ce
qü est nécessainpot+rPT$anr
[alimnltatiotl
l
377
)
mom ad ueneraada
l)raetü quod ad úctt4m pra@araTi conuetiit, ab amei co$orali oPm
'3
)
qt4attdo o(
:e71Qlommoracuh u tiuersaeplebis comi Ratio deootionis cotlgmgatln'studio,
;et otl tt'J dois etttettdn ailcun pTocês >>,
11est frappant d'observei que le texte de cet édit con6tmle le premier
canon du concile de Mâcon ll (585).En effet, I'édit de Gontran radfie les mesures
qui avaientété discutéeset approuvéespar les évêquesréunisà Mâcon donsla
;ç\Eme utnê;e \ <(Cubata WO qual btlius edicti tentem decreúmas, peQetualita
uoLtlmt4s
mstoüd, quis ilt sanita synodo Maüsc07tensibaec omnia, sicut nosüs, stt4duimus (k#tniw, qual
.pnnerezza czoaüz?m@amxf)o8''.L'édit développe un thême qui revient plusieurs bois
dons le discours des auteurs chrétiens, celui de la connexion entre le maintien de la
justice et la volonté divine. Pour le roi, la stabilité et la prospérité de son royaume
dépendraient de la réalisation de la justice
(Per boc stWemaemdestatis auctowm. minis niuersa reguntur impelia,
placari cwümus, si in l)oPulo nostTOiustiüae atira seruamus:et iLLel)itls bater
et ümint4s, qui bumanae jra@litaüs st4bstantiam süo sell@er aditluaw
;onsüeút auúlio, menus dignabitt4r mnctomm %ecessitatib14s
qual sunt
oPPadt4naconceda, qnoscogBoscitl)raec@hmmsuomm moltita custodiw)f'z.
Cependant,cela n'est pas tout à fmt I'objectif primordial de I'édit. La
justice, conçue dons son benschrétien, n'est qu'un moyen d'atteindre un objectif
maleur :
«Dum Pm wgni eWO nostri stalãlitate et saLuaüoTtere$onis uel poPali
sollicituüne
peT'ágil
attentius
peüractammtis.
. . )}sn\ .
L'autorité royale place alors explicitement comme le centre de gravité de
son action I'accomplissementd'une tâche spirituelle. Voilà le nouveau bens de
I'w&&ZaT
.pxó,gün
en Gaule mérovingienneà partir de la deuxiêmemoitié du Vle
siêcle
: il s'agiraitd'atteindrele salut.La stabilitédu aZ m l;hnroamen
dépendrait.C'est la premiêre Goêsseus les Mérovingiens qu'un document royal
établit le salut des âmes comme le but de I'activité de gouvemement. Le précepte
de Childebert
ler fãsait lui aussi mention
du salut. La difFérence essentielle se
trouxe dms la forme et dms les moyensdéployéspour atteindrecet objectif.
L'édit de Gontran prévoit, conlme condition préalableà I'accomplissementdu
sdut, une coopération accrueentre I'autorité royale et I'épiscopat. Le législateurse
contente de répéter, en les résumant, les dispositions conciliaires, tout en leur
n\ \bià., p:\2.. {(Ces cbosesque tlous a axs dêcrétées
dons ce décnt düuent êt
peQétuebmettt
)bsemées,car watts k !ynode scünt de Macon, comme polis sawn boas auotls cbercbéà d©ttir ce qüe notas
publions maintenant selar la déclarationpresente>>.
]z Ibid., p. \\ .. <(Naus crUons quetAuteurde MayestéDiútle,par qui totltesles cboses
sottt ditigÉes:
!st beunt.nc
si bs âgbs dejasticesonoobsewées
pat'fni nota pet®k et queLÜ, b Pên Piam(et le
:dg?tear, qtii a totdourspréserü lafra©lité btimáne par Son dde, daigneraaccotderles besoittsd'ente
cozo( qu'lLsait
qtl'ik üettnmt Ses commandements>>.
SR3
Ibid. . <(1'ar conséqumt,
tmdis quenorasdélibémKS
tour la stahlité de nota rWaumeet b salHtàe
notmPetipb.
. .»
.
372
donnant, il est vrai, plus de force. L'autorité royale ne va pas au'dela de ce qui
avait été prévu par les évêques. A aucun moment dons son précepte, Gontran ne
reproche directement ou indirectement aux évêquesleur incapacité à meUre un
terme aux pratiquei palennes. ll reconnait les responsabihtés et les prérogatives de
la royauté dons ce domaine. On peut même parler d'une responsabilité également
partagée.Aux évêques,revient la tâche de corriger le peuple par la priêre et les
gouverner avec la charité pastomle
ÁAd
vos eQO, samosaxdi }ont@ces,
quiblis üüRa
ckmentia
potestatis
palemae concessit o#tcit4m, i71Qàmis nostrae serenitatLs selltzo diTi@tt4r,
Qera7ttesqtlod ita P®aLum uobis protÀdentia digna comissnmfmquenti
praedicatione studeatis corrigem et l)astorali stadio gubemam, qnatenHS,dam
Aniuersi diLigezdo iustitiam conuersaüone praecWua mm ovni bonestate
studüeTint dure, mebt4s, mxcta wmm adt;arsitate wmata, coelesti ben®cio
concedat14r
traBquiLlitas tem>omm et congma saLuatiol)oPi4lomm. Et liceu
absque mostra admonitione ad uos 4ecialiter l)raedicandi causa l)eTlitleat,
auamen wliqt40mm }eccatis uos omnitto creümils essepari(4es,
si jtliomm
uestT'ommCubas non assidaa obit4WMione corri@tis sed silencio l)raeteTitis )Nq.
Le roi s'adresseen premier lieu aux évêques.C'est à eux que la Divine
Proúdence aurait donné la responsabilité de guider spirituellement le peuple. Le
gouvernant n'a plus, comme dons le précepte de Childebert ler, le monopole de
cette mission confiée par Dieu et qui concerne la paix et le salut du royaume. La
responsabilité
de I'autorité
royale serait d'une tout
nutre nature.
Rendus
responsables par Doeu du gouvernement du peuple, le roi doit prendre les mesures
qui conviennent pour que I'ordre et la justice triomphent :
«Nam nec nos, qt4ibHS.facaliatem wgnanü siQemi reis commisit awçtaTitas,
eram eirasetladm possumt4s,si de subecto poPub sollidtuünem non
babemas
}NS
La
complémentarité
entre
les évêques
et les /#drei
était
par
adleurs
expdmée avec un bensprofondément gélasien
l\
Ibid., p. \ \ -. <<T'arcoméqumt, c'esta uous, les éüêqaesbsplassaittts,
à qiii la cbmencepatemeb de
;)iea a dmné uotre clHtce,que nota discours est d'abod adnssé, dons [espoir que Dons éttldienR.piar
;orviger bs gene qtle ta PmúdeTtce Digne a mis sons uotm nsponsabilitéPar despdches jHqnents et les
go"'m"
a«. b cba.itépa:to«l.. -.a«ã, q««.d to«; l.s bomm«, ai«'a«t I'jH,ti'.,
«s©e"t 'l' "i«.
botLtlêtemmt, la bonté célnte peut çoncéderla Lranqübté et le saht de teus les bommes. Et, IÀen qae la
ptiàn soir nobmmmt de üotn nWonsahlité gang n'i71QoKe quelb nmoKtrance de nona ; tour de mime,
?loasCTUozsque ootlspartageR.dana bs pécbêsd'mtw d'antas si voasxe comigeR.pas
assidümetltks
lfaHLes
de uosjtk, mds bs passei.phs danab siknce)>.
B15Ibid., p. 'L'L : <(coar qwe7iett de celatt'atdue à nam, à qtli raatoritédK Roi Slq)dme a donné{e
pouuoirde Hgnw, tour éllider Sa C.olên, si naus ne nuas sotuctonsPasdapelpk
373
qui notas est soumis)>.
:<Seduos,cQostoliciponü#tces,
iu agentes
uobiscumconsaceTüotes
uestmsetjtlios
sento is eçeksiae ac índices bcamm qHoscwmqHeagnasdtis qKod ütae qHalitas
boxestacommendal,ita uniwrsam t)®14li multLtudinemconstante el Deo
planta iugtta paedicatione comete, üt et bebe uiwntes 7Usüms aüoüaüonis
seno mubeat, et excedentesad úam meti iÜ edis comcüo pastorajis aMMcat;.
qwatentis omnes uma imi &libnaü07te latldabiZita' stH&ant üt;m
uet
aequitatem et iKstitiam consumam, qualiter ab omtti t)eccatomm.faecelibelos
suas sancta
susctPiat
ecclesta ctMSÜÜROS»snG
K Convenit eUO,t t, i stitiae et aeqt4itatisin omnibHSúgore sewato, distriltgat
,egalis aUo iKdicum duos nox corTi@t caRORicapraeücdio
sacadotllm >f''
Au roi, revient la tâche de régner sur le peuple, tandis.que les évêques
IH:iHH&=-'M=:numa:=:'H$
l;nn#farwm.mais sois Gontran. Le dualismegélasien.appardt, aussidons I'édit de
Gontran lors de la définition des attributions respectivesdes évequeset desüdü?r
séculiers Le roi afHme que la punition appliquée par les /wdrei devait agir là oü la
priêre des évêques n'a pas été efHicace
=<Ctlncü itaqtle itldices itlsta, sicKt Deo pZacet,studeaTttdam indicia; nam
non d hum est, quod acdus ilbs c07tdemmabit
sente7itiamosto iHdicii, a
qHibns non te7tetHr aeqHitas iwdicandi. Non ücarios aut quosmRque de btew
;uo t)er wÚo em subi commissamiastitwerevel destinampaesumant, qw,
4uod absit, maxis oPeTibusconsentieRdot;enalitatem exerceant, aut tntqaa
]Ribt4scumque
spoliaiH$m praest4mant
)$''*
A premiêre vue, ]a nécessité de soumettre la .]usdce séculiêre aux
préceptes chrétiens parat pourtant. réafHrmer la. supériorité de I'épiscopat.
Cependant, il y a égalementun rappel à I'ordre des évêques
16 Ibid., PP. 'L\-12 . <<
Màs DONS,
bs éúqKesapostoliqKes,
jdglant awç ws conWapoltspHtres, les
Jib aíttés de rEgUe
et ZesjHges locato( et qtlicottqKe uom sawZ qm rboHTtêtetéde Za T
..
'l;=;É'pl.;=;1:i;';ãi,ii.,:'";p«. à« [...b««ÚÚ «0'Üq"' p"!!an p":l:=,'.!H.
-'-E ' " l""r"
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l)aston(ü,
peut
rallletler
Gelo(
qü
aubon cbemtx,.tour
. . qw.tons
. . " puissent
-..:.........:,..
;.tl$orcerde úlH'emsembb et púseruer tanitâ et la j«süce, et qw la Saiote Égbe pt+issenceuoir des
=bTÉtiensliçrts de toutela saletadepécbé».
]a ll2id., Q. \2.. <tILest @ptl»tiê, dono, que lajtlsüce et réqútésoimt
Et qw lal)tmitim
appltqaées dana toutes bs cboses
kgak dejuges a#sse sur ce que kspécbes canoTiiquesdes éúqt+es n' ontPas comge}>.
Hn\llÀd. . <<'Tonsksjuges ?dorceront de donnerdesjugementsjustes,
plaisattts à Dica,.pm' il n') ait
l"õ"
'
:"'
'
Iene
Gelo(
qtti
n'o?it
xucundouteqmnotnscnüencecondamReraPlnsbmsqm
.
.
.pas
. jKgéselos
,..téquité.Lzs
: ...... ...;
Ji4ges tte l)oumKt l)as commander oa entWer des tl:PHsmtmts dons bs d$om
exercent'lajtlsüçe uhab ou$Ua' ceqm est s rb rnsponsabilité)>.
374
coKsacréesà cetn( qm
K Ckticomm transgwssiaxescum aduwsatio instigante coxtigeTint, qKa%tum
LUs pro diúxo amorfa ret;erentia maior impendit14r, tantum conuenit ut acrius
resecentur;quoniam si sancti pastores aat instituto iKdices, quod xtlfm est,
s biectomm swomm acelerapotiws occKbam qtlam resecaretentauetint, se ex
boc amplius wos esseuel nabos non ignorent>$ns.
Les évêquessont priés de ne pas cacher les crimes de leurs sujets, car
pausgrande est leur responsabilitédevant Doeu. Au même titre que les rois, ils
sont reconnus comme des interlocuteurs de la Providence. Cet édit est le premier
et le plus important document ofHíciel concemant le partage de responsabilités
entre la royauté et I'épiscopat. ll n'est pas exagéréde dure qu'il marque le prélude
de la <<royauté chrétienne )>chez les Francs. Avec ce document, on centre dons un
univers de penséeoü dominent, pausque dons n'importe quel nutre texte législatif
antérieur, les caractéristiquestypiques de la« royauté chrétienne )>.Le pdncipe
gélasien de supériorité morde du pouvoir ecclésiastique apparait ici nettement.
Pausimportant encore, il montre un roi soucieux d'adaptei sa conduite en tant que
gouvemant à la volonté de Dieu et selon les préceptes des évêques. Pour qu'un roi
plaise à Doeu, il doit maintenir la /wíãála.en ayant conscience que le mal peut se
trouver partout. l-e péché, inhérent à I'homme, serait à I'origine des calamités
terrestreset de la condamnationdes Eauteurs,
même de ceux qui ignorent leurs
Eautes.Le roi quant à lui se trouve indissociablementlié à son peuple. L'édit laisse
entendre que s'il n'intervient pas pour éviter la difftision du péché, il encourre la
moa., cm \ <(Nam nec Kos, quibusjacultatem wgnaBdi s14PeminÚs commisit auçtoTitas, imm
eiras euadüT'e posst4mus, si de stibiecto poP14lo soüciüidinem lton babewus»sm. \x tax 'pmge
ainsi avec les évêquesla responsabilité devant Dieu de la conduite de ses sujets. La
solution au problême des üansgressionsaux rêgles chrétiennesest double : elle
reposesur la prédicadonet la correction assuréespar le clergéet, en casd'échec,
sur la dgueur de la loi, canoniqueou séculiêressí.
Là oü par la force de la priêre,
I'épiscopat est incapable de ramener dons le bon chemin les su)ets du royaume, le
pouvoir roya] intervient avec ]a ]oi. Le préceptede Chi]debert ]er est lui aussi
marqué par I'idée que I'autorité royale doit agr là oü I'autorité morde des évêques
était impuissante.Cependant,et c'est bien là la différence essentielle,donsI'édit de
Gontran cette coopération se place sous le signe de la responsabilité du roi devant
Doeu. Rien de cela ne se reüouve dons le précepte de Childebert ler. Celui-ci
entend intervenir <<par déEaut>>,en soulignant I'incapacité des clercs de le paire.
Dons I'édit de 585 la royauté afHche comme objectif déclaré d'amener tour les
!19 Ibid. . <<1.orsqae
bs eccbnasüques
transgwsseTtt,
commeplasgrandeest
Hué nce qpltleur estdue
tour ramour de DieK, ils doiuentdonoêtw PUs l2rl+squementntettus. Si dessaints pasteurs ou desjuges
jque Dica interdito essqent de cachetbs crimesde lera sxyetsplxtât qt4ebs nstrei71dn,ikpeat;mt
sauoirqu'ik sonoeux-mêsescot®ables
)>.
,
Ibid. '.«Noras
aussi, à qt+i[autoTité du n)i cé]esLe
a con#té]aÍoxction de gouüemef, ne l)oatl.otts éútw
sa colên, si no s ne mmttonsPas de soLlicitudeà régaddul)el®b
s81Voar P.D. l<ing, <<Les royaumesbmbmes )>,p.130
375
qtii naus est se mis>>
sujets à aimer la / inda et à vivre honnêtement, et de
cela découlerait deux biens
essenüels: le premier, d'ordre terrestre, la paix, q le deuxiême, le salut. Les textes
mérovingiens notamment aprês le miheu du Vle siêcle, n'ont.pas eu de cesse
d'évoquer la paix comme valeur à être poursuivie dons I'activité de gouvernement
La mention à la paix comme objectif de I'exercice de I'autorité politique est tout à
Eat compréhensible dons cette' période marquée par des conOits endémiques
Cependant, cette paix ne constitue pas une valeur en elle-même ; elle est enmsagée
comme une condition préalable au salut des âmes.
11ne Eautpas oublier que bon nombre de mesuresprises par cet édit
s'inspirent
d'un
idéal chrétien
d'###&n .pw&éc#u. L'éptcentre,.de
la <<royauté
chrétienne >>sous les Mérovingiens dons la deuxiême moitié du Vle siêcle est cette
responsabilitémorde partagéeentre les bois et les évêquesvis-à-vis du pe.au Le
fondement de la ]égitimité royale ne se trouve plus uniquement dons les at:tributs
du gang, ni dons les seulesconcessions de biens matériaxix, mais également et
peut-etre surtout dons ce ministêre exercépar le roi avec le concours desdevenues
évêques.
Les exhortations épiscopalesconcemantI'importznce du.« salut» sono
de plus en plus présentes,d'abord dons les textes IEgsladfs burgondes et ensutte
dons ceux dont la validité concemait tout le nZ m l;na roam, et dont la meiEeure
illustraüon est donnée, au début du Vlle siêcle,par I'édit de Clotaire ll.
L'édit de Clotaire ll (614)
Quelques lours à peine aprês le cinquiême concile de Paras,Clotaire ll a
ou modifiaientles
publié un édlt dont les dispositions con6umaient, précisaient f. : . .. .. .. .. de
J.
l>ÁJ;4..
I'édit
canons qui avdent été discutés à Paras. Les motivations <( chrétiennes r- --... . .l .
>>
ressortent d'abord de son préambule, qui même en contenant une fomlule
s'adressant à tout le peuple, précise qu'il a été publié lors du rassemblement des
évêquesréunis au Synode de Paras
88zL'inspiration
de ce document a été safes aucun doute ecclésiastiquel
Néaílmoins, le
fonctionnake qui I'a rédigé n'était pas un clerc. ll s'agtssaitd'Asdepiodotus, quí est
également à l;origine du décret de Childebert 11. 11 s'agt probablement du .même
Asclepiodotus
qui étaitle n@r P»anil« enfie.599et 601 (volt.J.R Martínaaie,zae
Pml@oB/2g)@
oÍ Lgür Ramal EJ?@/n,
llIA, PP. 134-135).Cela n'était pas une exceptíon.
Plusieurs des aristocratesqui ont assistéla production des édito et des décrets royaux
avaient des noms romains. Une aristocratied'origine gallo-romaine était encore três active
à la 6índu Vle siêcleet mêmedavantage(volt K..F.Wemer, <(Important noble fãmilies in
the kingdom ofChademagie - a prosopogmphical sudy of the relationship between king
and nobility in the Early Middle Ages )>,pp 137-202; et aussiP. Womlald, <(The dedine
of the Westem Empire and the Survival of its adstocracy)>,pp. 217-226).
3Í6
«in(@it adtlam uel coBstitutioneminclDti l)Tinc@isCblotacbarii wÚs stQn
)mnemPbbem
in Qisc@omm in girado Pavisit4s adunata. . .>P*:
Ces motivations ressortent aussi, et encore plus nettement, de la
déclaration quisuit
.{Feliútatem wgni nostn in boc ma$sqne diünt4m intncedentejWra@um
succrescew nox dt4bi m est, si qt&a in regBO, l)eo pn4Àcio, nostm, bebe acta,
;tatt4a atqwe decwta swBt, iRúohbitn
mostrostaduerimus te71@oreCKstadiw ; et
4uod contra ratLonis ordixem acta wl ordiTtata sunt, ne itla7ttea, quod aueTtat
üünitas, coMtingat, di@ost4imos CbTisto l)raesok per buitls eücti nostri
tenowm geKeraliter emendam )}xm.
Le roi se donne pour but de préserver I'inviolabilité des actes, des statuts
et des décrets déjà rendus sous I'inspiration divine, mais aussi de réformer, seus
les auspicesdu Christ, tout ce qui avait été Eãitcontre le droit et la raison, en
êchant que les mêmes erreurs ne soient commises dons le ftitur. ll ne s'aglt
pas seulementde modiRierles pratiques palennesselon les príncipes de.la foi
chrétienne, comme le proclamait le précepte de Childebert ler. Ce que I'édit de
Clotaire ll propose est une <<réforme chrétienne » de la société et des mécanismes
de gouvernement.ll afEtcheainsi le désir de reformuler toutes les disposittons
présentes dons les préceptes et les édits antérieurs qui allaient à I'encontre d'une
nnóodont le senoprofondément chrétien est dévoilé tout au long du texte.
11y a dons cet édit des mesures concernant le clergé, certames concemant
les grands lalcs et d'autres quí concemaient d'une maniêre générale I'ensemble des
sujets. A câté du but afHché visant à refomaer la société, I'édit a également un
objectif <<conservateur)>: celui de maintenir et de conGírmerles dispositions des
:ç;u
QttcEàens-.
<<Qpidquid
pamntis
xostTi anteTioTis l)TinciPis
uel Ros Pm itlstiÚa .Üsi
fuemus concessisse et coldiT'ltzasse, in omnibus debeat co©trmad»B's. Duns sa. \E6â:xÜon,
Clotaire ll incorpore
les príncipes moraux qui lui ont été inspirés par les évêques.
La nadadont i] est questiondons]'édit n'est autreque ]a doctrinemorde qui Eãt
du souverainle responsabledevant Dieu de la paix et de la justice : ú{U/.pa>fef
üscblina in mananostri sit, Cbàsto l)rompante,pe4etua, et t4t wueUuswl iltsubntia maLamm
bbCblotavül]. tLdictum,q, Q.2n.. <çLesaMs oucozstittltiozs
àelnUastnprince,le mi Clotdn,lmur
:out le pet®le dons le rassemblemmt deséúques dais
ail SI)Rodede Paria }>.
s4 Ibid., yp. 2b.2\ .. <(ILn'l)a aumn doure qKe b bonbeurde nota nlyaume gandit et lalaueur diuine
;e diiêb depLKS ea pias, si no s no s llÍÍoqotts dana nos te77tPsde présewer inúob tour ce qtti, augeta
grâce de DüK, a été bien décidé, Hsoh et décrÉtédana tlotn 7'Uaume. NoKS auons amai décidé, auec Ze
Cllrist
comme l»'otecteltr, de conign g.hü'abmmtl)ar
b contenta de nota décret tout ce qui a été décidé et
itlstitt4é conta Fome de la r(úson, l)our qne dms [atle7tir i] n'afviw pas que Dica ne se détonme de
noas>>
s85Ibid., c. \G, p. 23 '. <(Tour ce qtle nosPaTmts,qü o [ dgnê atJaxtnotas,ou naus noHs-mêses,onl
accordêcondor.r?lément
à la loi et ont autorisé, seta cotar'mé à totts égards )>.
3Í7
óomz am fede/ZÍJime Zig)/Imczz#r)o88ó. ljln
outre,
I'edit
con6ínne
une
serie de
disposidonsdu concile de ParasV qui octroient au clergé,plus précisémentà
I'épiscopat, des pdvilêges considérables.ll interdit âux clercs de passer outre
I'autorité de leurs évêquespour demander le patronage du roi ou d'un grand du
royaume
KSI
quis ckwcüs, quolibet bonom moTtittis, in contimtu
@iscol)o suo uel
praetemiso, ad prizc+em at4t ad potentioTis qtiasqi4el)ersonasembalam uel,
subi patrocixia ekgelit o+etenüm, non rec»catar, praetn si l)m veriam
uedettxrexl)etew. Et sil)ro qwalebit cansaadpTinc+em exl)etievit et cam »sitas
iMnciPis pistola ad ®iscq)o suofueTit wuersas, excasatus rec@iatur. l::lis qui
tPstim post admixitionem pont®ci sao reterem praesti7}$seTit, a sattcto
commanionePTiuetur
>>ssn
Face aux /#z#rei,les clercs obtiennent, comme il était de leur souhait, un
privilêge de juridiction : aucun /xzüx ne peut retenir ou condamner un clerc, sauf
s'il n'y avait aucun doute sur sa responsabilité. Pour les clercs coupables d'un
crime capital, il revient aux évêquesde les juger et de les mettre en prison selon les
canons
« Ut nt4LLi4m
it+ücumde qwabbt arüxe clerecws
ü ciúlibas causas,
praeter
Hminale Ttegucia,per se distringere aut damttare praesamat, nisi coxüdtur
manifestas, excito pmsbtem aut üacono. Qpi c07tÜÜIjueTint de cdmine
ca>itali, iíoda cânones distringantur et cam ponte#tcibns examine?tear»ss\.
Dons le cas d'un procês entre un ofHcier public et un homme de I'Eglise,
les /wórefdoivent juger I'affãre dansune audiencepublique en collaboration avec
les doyens de I'EgliseBSP.
Le clergé est aussi tenu responsable de la déFensedes
sb6Ibid., c. 'L\, p. 22 -. {(QH'avesraide de Cbristl)tese régnertoÜoars ]apdx et [oMnpublic dms
nota rQattme etl)vissela rébeLlionet ramugmcedu mauuús bommeêtw bpbs sêuê menur@rimées».
sn ll7id.,c.'5, p. 2\ .. <(Sine ecckdastiquedett'iíp arte qneLranbdédaignantsonévêqueou ri@orant,
iédde de s'adwsser aa l)tittce ou aln( Íotlcüonnaiws puissants Çlmtentiows) ou à n'i17@oüe
queLbs
personnesPour demanda' leur soKtim, il ne dois pas êtm nW, à moins qu'il tle cbercbele pardos. Et d
l)our qaelqae raison, iLs'a>pmcbe dupànce et wtoume à son éúqtle aueç une lettn de ce pTince, qu'iLsoit
acmeiLli et exmsé. Et que ceux qúpdtendent
soir excommuKié
>).
h ntmir (4)TÊsqu'iLa nW atl auerüssement de son éuêque,
'x\ Ibid., c. â., p. 2\ .. <{.AnmtLjuge de qnehue gang qu'iLsoit ne l)ounajKger
l»oPn chcÍdes eccbdastiques watts despi'ocos temponk (ciúks causal), saqdms
ou cottdamtter de son
bs qaestions cãmitteUes,
[etÜ à motas qne Fecc]édastiqtiene soir matiijestementnconnu cotlpabb, des pHtws et des diacns étaKt
excQtés. Cear qü sono nconnus cotQables d'un crime capitaLdoitmtfaire
leurspwaues selos les canoas
!t êínju@s enl)résexcedes êüêqttes
)>.
s89llãd., c. '5, p. 2\ '. <<Ç2pod si causa intu' personam l)ublicam et bominibus eccesiaesteteTit, patiter ab
utraque Faltem pra@odü ecclesiamm et iadexptlblicus in audienüa publica positi eosdebeant iudicare >>
é(S'ilha
unPtocês ente qtlelqu'm dona le {(Jomml> est la <(coarpwblique>> $'usotlapubEca) et les
3Í8
affranchis face aux éventuellesdemandesdu 6ísc"". Clotaire ll con6nme le canon
de ParasV qui interdit aux Juifs d'exercerune quelconqueautodté
Chrétiens.
ll menace
avec la peine prévue
par les canons
sur les
ceux qui ose.ratent
enFreindrecette rêgle89t.De la même façon que dons le concile de Paras,on
reuouve une mesurevoulant garantir I'inviolabilité des vierges, des veuves et des
rehgieusessm.
En outre, il est garanti aux õdêles et aux &#ür qui ont perdu leurs
biens lors des guerres civiles, la restitution de ce qui leur a été soustrMt89:
L'édit comporte égalementdes mesuresen Eaveurde I'intérêt général,qui
prévoyaient par exemple que si le peuple proteste contre une nouvelle taxe, celle-
llenonnes à chame de réghse @ominesmlesimà, bs fottóon7úns m cb4 des êgüses(praePosiü
' ecclesiamm)et b jugopublic pdsidmtit tons ks de msembbtlm at+dimcel)ublqm (aadimtia publhaÜ
et lesjugera)N.
nq \bid., c. 1 , Q. 22 .. <(\.ibeNus cuiuscumqm
ingenuomm
a saceüotibas,
iloda
d'dr«.'h'
'l;.;;T{Ü«e
M«;t
êtnj;gé;.
«o«.
PÚo«
]ehorsde deb:E vencede[ét,êqueOliÚfoxcüotttún
:o««b
à b;l".id«ti«.
üs
teNtaS cantar'ttm
« m«:pub%«e:
»
'"
encb4de [é@se}à.
9x Ibid., c. 'LQ, p. 22 . . <<1tldad s@er cl3ristimas müo isPKbücas aWW non debeatit. 2ümmque se
ã;=nanl«..l«.p«d'i:«.É;:im«m agem «'l«-.«i'a Mmn''««.'«.'ia» ÇÜU';j"g::"F..
1=:.'.
iwnt pas exerceràe cbaqepubliqm quektlr octmieàe [at+toTitésur dts CbHtims. CelHi qü est
si@posés'associei
... à.it enÜ;àr la pane laplm séün da d'Dit canonqtte>à.
s9zlbd., c. 'L8, p. 23 . <tDepKelZmet tiidltas nkgiosas aat saKdaemÜaÜs qü seDeo uouerattt,tam
;.;'l;ib.,Mú'ü..:..«a«t q«.m i« m.««D'i' P«"' '"t, «U"'.":!!:l.!:lTt.==::'ül=,.
)sorum pt@nclKk
benàibt+s soctetur)> q<(S14r des jtUes déootes et sentes et bs WHws qKi se soft
"
aoRsacríes
à Dieta, cellesqü àemeurmt àan.sbHn Pn)pns maisom amai bien que cellesl)lacres dons des
.« «..O.« d'«
@Ü
otn pa't, P'''k,u OH léP.""''. Et d qwk«'«
p
Ó
réassit à ol2üetiirHlt pdc@te de tious, qtt'il tt'tút mcwtzeualeur. Si qwlqH'H8 I'mZêw, PW. la jom OHpa'
ill;l,;.;;='=i =;:':1;i.'i«';l«u;
Ü tW«.«', q«'ü,Ú' ü«w épw«e m«da«'"b« à m.ü. s'ik
ie soft mariésdons rég.Ueet si eUe,aba enbüe oa étmt sat b poittt d'êtn, comenteà cela,qa'tts sotew
;marés et batttüs et qw biirptül)Tiété soitpartagêe par7ú btinpawxts
.ajü
à m« «iene«.léããl:;«lli«t
Ü';;;Úil,;
Ê i.p«Mété
'b.
« p..n«ge Ú «Da«,«e, «o« \Pulso«s « àé«-t ghé,al:.b«
l«i l«i utj'Lt'"'ãt
d«eãoit êtw Hübüe 'a«, «'«
379
i«m«é«ie«t 'à.
kqwl
ci doit Fere I'objet d'une enquêtede la part de I'autorité royale894.
Ou encore la
garantie que les possessionsdes églises,des prêtres et des pauvres qui ne peuvent
pas se défendre par eux'mêmes, doivent être dé6endues par les /#drePPS.ll serait
toutefois hâtif de considérercet édit comme le triomphe des évêquessur la
royautés96.L'édit ne constitue pas, certes, un ensemble de décisions arbitraires
prises en 6onction de la seule volonté du roi. Dons sa demiêre section, il prétend
que les dispositions ont été prises par le roi en conseil synodal, avec le concours
des prélats et des grands du royaume
( QpicKmqwe uem baec ülibwatioxem,
quem claraponte#tdbus uel tam magnas
Àtis q)tematibi4s at4t$debbt4s nostíis in s)nodaLe conàlio instmemt+s, temerare
praesK?l$seüt, ilt 4)se c4itak
senteRtia iudicett4r, qtlalita abi ltolt debeant
similiaPeQetrare )>xm
De là à le présentercomme une constitution arrachéeà la royauté par
I'aristocratie il y a un long chemin. Clotaire ll n'a pasoctroyé aux évêquestous les
privilêges que ceux-ci souhaitaient. A ce titre, I'édit présente quelques différences
remarquables par rapport aux canons du cinquiême concile de Paras
{ Ideaque tll$nitiotiis
zostrae, est i4t canonum
status in omnibtts
consement14r,
!t quod per te17@owex boc l)raetermissKm est uel debaec pe@etaabter
;onseTuetHr;ita ut Qisc®o decedeRte
iR loco 4)sins, qt4i a metro)obtaxo
orünari
debeat cam pmúndalibus,
a clero et poPKlo elig@ur;
94 Ibid., c. %, p. 22'. «. Ut ttbcnmque censostloms im e Mdetus est al)calo
si peTsona
wclamatnr, itoda
inquaesitione misedcorditer emendetur)>Ç(Partojít oü une ttouue11e
taxa a été qoKlée d'ucttejaçon impe
ãt+eb petQbldt
ns %xà.,
ttdidbnsp
c. 'L4,
oyecüon, eUe dois être corvigéeaugel)ienueillattcepar une etlquête )à.
çp. 23 .. <( Eccbsiamm
ãuod eccbstaeautjntentum
jtigespublics
ms saceràotum
etPat®emm
qui se d4msan
tlott l)ossunt,
a
bbds asque audimtiam Pr i stitiam defmsatur, salda emanitate praecidentium domnomm,
doiumt
wLcKicKmqne úsi sunt indtllsisse pro Face atqHe disctplinalfascicnda)} q<1..es
dgmdn
auec des m(Dons légaux lapnlpTiété
àes éghses, des prêtTes et despaums
qü
mPeKueztPa seàqeMn,jwsqu'à ce qtlela cansesoft etiüettdue,
satls qt+e[immunité bs roispécédmts
)ltt accordê atl püssant
@otenttes)à téghe,
ou à qtliconqne, l)our [établissement de la l)aix
et ]a
püsemation
deI'otanpubücnesoirrobe)b.
8póC'est ce que pense G. Waitz, pour qui à Parasen 614, 1'mistocratie a afRtmaésa victoire
sur la royauté, en présentant au roi une série de disposidons qu'il ne pouvat que ratiíier
compte tenu de sa fàblesse, et qui a msuré son indépendanceet ses intérêts pour I'avenir
(DeKtscbe
Vedassungsgescbicbte,'p.
2XSÜ.
a97 ChlotariiTI. EdtictKm, 9,c. 2A, p. 23 . {(Si quelquiun essa)ede wobrcette Hsolation, qü noras
luons rédi#auec bs éúques aussi biett qK'auec nos grande bommes et des discbks lqaux dana une
nsembke ynodal, une condamnatiotl à moH dois êtn déclaüe coxtw lü ; dnsi, d'atitns ne commeHront
pas la mime üolaüm )>.
320
condigna fuút,
per ordinationem pTiRdpis ordinett+r ;
ceTte si de pahtio
!bgitur, l)a meütHm IE)usoxae et doctTixae ordinetur )W*
En ce qui concerne les élections épiscopalesl.par exempje, le roi,
bien
qu'il acceptele príncipe de I'ordination par le Métropolitain et par l:s evequesde
la provínce se garde le droit de choisir parou les candidats celui qu'il considere le
paus « digne » ll indique même la possibilité que ce choix puisse.être Eãt i.. l;-es
r'embres de I'adminisuation royale. Le fãit que les évêques aient inspiré les lignes
<<
mordes >>de la politique de Clotaire ll ou qu'ils disposaient de .nombreuses
prérogatives dons I'administration royale, ne signifie pas qu'ils ont pns Eossessíon
du gouvemement. La <(royauté chrétienne» n'étmt pas sZ11onyme de régime
« hiérocratique». L'édit illustre bien le genre d'équílibre que Clotaire ll a réussljà
instaurer à la sortie des guerres civiles. ll avait bel et bien bénéâíciédu soutien de
ces milieux aristocratiques de I'Austrasie et de la Burgondie. .C'est grâce aux
manceuvres d'Arnoul, évêque de Metz (v. 611-641) et de Pépin (m. 640): chef de
I'aristocratie austrasienne,qu'il est parvenu à pénétrer en Austrasie en 613 pour
ensuite gagner I'adhésion des grands899.
A I'issue des conflits, I'autorité myale
demeurait
la principale
force
du royaume,
m:il©é
les concessions
Elites à
I'aristocratie. On peut voar cela à travers deux prin.cipales mesures prêvues par
É..Éiê«m..t, 1« g«.d; .t l l.K; é',i.«' P'':
«-'k' -"*
convocations desüdrei'"". En nutre, les grands étaient mis en garde contre les vols
:
i,ZãiÊ'ii.
n\ \bà.,
c. \, y. 2\ ..«\La
!gaM- et«x q«i '"t
'' "
êtê àonc àécidé qne ks êgbme?tts des canoas àoiuent êtn maintenm à teus
M K«.'Ws:és pa- Ü p'':é ãoi«mt êtn t.qo«:
maintenm.A la motad'att
l
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A--aHnMn
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)êque,la pnonne qü ddt êm ordonnéeà sa planepar b métml)olitdRawc bs éuêques
lwotÀtlcian( sa'a
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üãü
par b cbqé et b pe@b. S'il est une p«sonhe dize, il seta o'üonnê selos [o'ün a« 'o'. à t ';'
pab., bMm h.,üd.itêtn ;M«.«éà c«« d« «.Mt. de :aP«:orbe .t d. :ajo««'ü«'
reli@ewse ».
B99Frédégaire, Clóm/ag ef IV, 40, PP. 140-141 : « (:1bÓíúanüa
.#lc#aee.,4/ml#ã e/ PêqUea w/
a'ün í.pmamÓ f.,'Í#rar
z@nd'ür. Cxmgwe.H#üoz#aóu Jre 1lw/l e/ B/mean/Üzí ÓKm.Á&ZfTZe#Ün'a'
vttmacia nsedent, kgahs nomeúhs CbadoiMo et Hen'oxlad CblotbaTiam.djroãtlcoTiüstatlsn, Ht
"d.'
ngn'
'Ueudú.i
"q«e«.
.PU
nüq««nt,
w«:o«dt.
Cbht«du.
ngoBdebat
.t
]«,
lhos
bgat"s
Bmmcbilde maildabat, iíldicio Francortm ebdamm quicquid, pncedenLeDoniHO, a FraKcis .iTtta'
eosdem iHdicabatt+r, poUwtur
esse! inpkn.
;lE;;l«;'m;1111;'ã;« w..,.i.«;«"",-
Bmttecbildis
,'««.
Si©beHKm,
smiowm
.t..ãu".«"" '"« 'iü
TbeMerici, in
.pZI m
PT':!r:':'Í=fE.
!entes que Kltm 'Bmwn dtraherht, qt+alitn Cblotba7io l)ottàssmt nsistm. Post tequm. dimUm
diTudt W Abomu.s cum citeTbWartucbariKm itttedecelit, eo quoà se h wgno (-blotbanae WUet
rarllljem. Qaod ittdicaZonbcto AlbKettus dm@um prúecit i?t tet'ra. Itttmtw
Wa«!aüarü,
sWer übab«- c",'«.
1.=.=1"'11"
=t=;i;ÚI
est a pHao
anil«n ütiHO @ s;Zeddm. Quo indimlo nZech, WammbadKS
t,Ü.w, aü«p. .bemmü, m$t.n m@t, qm P«'. i.U,:'tb.ud.Ü
nPnmefmtm ern@tln Cblotbaiw aekgmt. Gentes, que iUic adtracua fuerant, c07úEo secnto de
solatio BmmcbiUe et $1ionm 'ThtMuici ptocul jecü adense.EúRàe ngessi, CHmBmwcbilde et jtlit4s
Tema«ÜBuq«Mh 'dPetu,tt,«ibsosp'' «Ride;se
..AKste,
dis«'«.tes, exeàtumnove«'dt'bantut».
)nn ChlotaTii 11. B.dtictam,c. \S, qP. 2\-22..« Si bomixeseccbsiammauto»tmtum autPotentnm de
;«ús «i«Ên.EhsÍaMnt wmsaü. agmt's eo«*m 'b age«tü«: m«hüã »sos i« a«de«üapK ';' !:fs
admiti
»soam
adi ütiam
nddeltda
pmesentan
no
'"'
""
' '
'
.
'
)raesetttan. Si tameK ab tPsis agmtibus antes Konjuerit emmdatum ita ut se auctontatem . . . . . ...
32Í
...;
. qut
iltt, et distHTtgintzlr, qHatentts eosdemdebeant
et la violence conlmis par leurs agents9':.L'autorité royale n'avait rien perdu de ses
attributions fondamentales.C'était toujours au roi de rendre la justice, de
maintenir I'ordre dons le royaume. Nonobstant un accroissement incontestable de
leur influence politique, les grande, lalcs et ecclésiastiques,étaient encore tenus de
se soumettre à I'autorité royale.
Le précepte de Clotaire ll (618 ?)"'
Le précepte attribué par A. Borédus à Clotaire ll est le troisiême
principal texte léglslatif de la période mérovingienne oü I'on trouve cette volonté
manifeste d'accorder I'acte de gouverner, aux príncipes chrétiens. Parmi les neuf
tentes qui constituent les (.@/Z#&#a7Wemzüng/óa,
il est celui qui pose le plus de
problêmes de datation et d'inteq)rétation. Montesquieu I'at:tribuait à Clotaire ll
(584-628),ce qui allait à I'encontre de I'civiscourant de son époque,selon lequel le
précepte en quesdon était de Clotaire ler. ll présente deux arguments principaux
pour Justiãíerson point de vue. Premíêrement, selon Montesquieu, puisque I'un
des manuscritsdu préceptementionneque son auteur aurait conservéles
immunités accordéesaux églisespar son pare et son aleul. Or, argumente-t-il,
< qnelbs immunités awraie?tt Pw accorder aax églises Cbildéüc, dewl de Clotaiw la, Ini qai
I'étaitl)as cbHtielt, et qui úuait auant que la monarcbie eüt étéjondée ?)Wa. Son 'a»\eux ne
pourrait être donc que Clotaire 11, dont I'aleul, Clotaire ler, avait Eàt des énormes
dons aux églises pour expier la mort de son Gílsdont il s'était rendu responsable.
Deuxiêmement, puisque les abus que le précepte voulait corrigem,c'est-à-dire les
mesuresarbitraires du pouvoir royal, ont été surtout caractéristiquesdu demi
siêclequi suivit la mort de Clotaire ler, celui-ciserait donc I'ceuvrede Clotaire
[[.n4 Les opinions à ce sulet sont restées partagées au X]Xe siêcle : Savigny90s,ainsi
lebeatlt . . . .. . . . . paneW$iciül> \( Si bspersonttesà cbaqe àes égEses
OHdespüssants Q)otetltes)
sottt
lccnséesde úolaüons cãmineLbset bnrs aclMüstrateuT'snjüsent de ks liurer à atl trbunaLpublic tour
qwelajustice soir nnd e-. en tleborsde burs proPíiétésune .boisclemandêpolirprocédn'aind par des
jbnctiotlnainspublics, ils doiumt êtn cotttvútttsde bs lit/r'er-.)Ü.
o'- Ibid.,
c. 2n,
y.
23 . <(.Agentes
i@ttr
@iscol)omm
ant pouetttum
Feri)otesmtam
nulüas
ws coLlecta
iolacia necaderant, nec cuiusmmquecontemPttlm
per sejuew non l)twsumantj> Q{l-es .fonctionnciws
les éuêquesoa desl)ubsants (1)otentes)
ne doiumtpas reunir despetites trolQes et emPoür lal)mpTiétê de
ãuelqu'unpar laÍone et bs laissn'pasPvÉsKmentPour
caasercbacm le mal tottt seuls)b.
902Le texte de ce préceptea été conservo en deux manuscrita,le texte n' l(selon la
terminologie d'A. Borétius) se trouve à Paras,à la Biblioüêque Nationale(man. latin S.Gem)ain,936, 12097 manuscritde Corbie).Le texte n' 2 se trouve égalementà la
Bibliothêque Nationale(man. latin 10753, ancien supplément latin 215).
90sMontesquieu, l)e /'epal zíz .bn:,XXXI, 2, p. 366
p04.rb'd, PP. 366-367
p05F.C. von Savigny, Geicgzag der rõaz)cúe Rfcgü zh À42ãa&&pz,pp. 59-60
322
que Lehuêroum, croyaient qu'il s'agtssaitd'une constiution de Clotaire ler, rendue
vers 560. P.-E. Fahlbeck, dans son ouvrage peru en France en 1883, a suivi I'civis
de Montesquieu, et a attribué le précepte à Clotaire llç07.
Le débat s'est poursuivi avec ardeur au long du XXe siêcle.M. Bloch90sa
attribué le précepteà Clotaire ler, tandis que G. Tessierle voyait plutât comme
I'ceuvrede Clotaire ll"', tout comme P. Riché9ioet J. Gaudemepn. F. Lot, Ch.
Pfister et F.L. Ganshof quant à eux, n'ont pas tranché sur la question912.
Certains
ont vu dons ce précepte un prolet de décrets élaboré par les évêques aquitains et
qui constituerait en quelque sorte le programme du concile de 614Pt'.G. Kocher,
quant à lui, a daté le document du début du rêgne de Clotaire 11,verá 584914.
l.
Woll91s,en .Allemagne, et Wallace-HadrillPtó,en Angleterre, quant à eux, y voyaient
un document de Clotaire ler. En France aujourd'hui, I'idée que ce précepte
appan:enait à Clotaire ler compte encore quelques adeptes. On la retrouve, par
exemple, dons les oeuvresd'O. Guillot9n ainsi que chez M. Rouche, du moins dons
90óJ.-M. Lehuêrou, l:ZilNa»?def /izsz2/azzo
i e/ d# .gaxz,emewm/
def má'na/gzezf,p. 412. Par
ailleurs, il date I'édit de Clotaire ll comme étant de 615, au lieu de 614, comme
I'admettent teus les historiens.
nn Cblotafii n. Praec@tio(584-629), CcQituhriaMeroMn$ca,'Q. 'L B
908M. Bloch, <(La conquête de la Gaule romaine pm les tais franca )>,pp. 166-168
909G. Tessier, .l)z#&maüge /gpa&lxuHpmke,
p. 3 et sq
)to P. nxc\xe,Ed camion
et mltKn dana!'Occidmt barman,p. 491,n. 462
9íí J. Gaudemet,<(Suwivancesromainesdonsle droit de la monarchiefranque du Ve au
Xe siêde )>,p.149-286, surtout p. 157.
912F. Lot, Ch. Pfister, F.L. Ganshof. ],ei dexüêf de/]:/mPZ/?,
p. 301
91sM. Hlandelsmann, <(Le soi-disant précepte de 614 )>,pp. 121 et sq ; O. Pontal, l:ülr/oz»
descondesmérooitt@ens,
p.2n5.
9i4 G. Kocher, <<Pxneclpüb
CZóázrü17>>,
p- 1851
915 1. Woll, <( Untersuchungen zu t)berlieferung
Kapitularien >>,pp. 17-29.
und Eiginart
der merovingischen
916
J.M. Wallace-Hladrill, TZel-.oxg-l:bandK2#Ksp. 194
9í7O. GuiUot, <(La justice dons le royaume Franc )>,pp- 673-676 ; voar aussi, O. Guillot,
A. Ri@.udiêreet Y. Sassier,Poxz,azh
ez z #z# a i da i ZzFnn c?máãüaé. /, l)ei ankzef zà
I' $oquelféodale,
p.'16.
323
son Cb&ü,publiéen 19969:'.L'argumentation
O. Guillot est diviséeen deux
parties. ll remarque d'abord qu'une phrase contenue dons la version d'un des
manuscrits -- celle du plus ancien, le BN ms. lat. 12097-- fãt référence à des
immunités accordées précédemment par tout frêre prédécesseur du roi, ce qui ne
pourrait se comprendre que par Clotaire ler, puisque Clotaire ll n'a eu aucun â'êre
qui ait pu régner dons le royaume des Francs. ll soutient aussi que la transcription
la pios ancienne de ce document date de la fin du Vle siêcle, ce qui exclurait toute
possibilité que son auteur ait été Clotaire 1190.Ce premier manuscrit utilisé par O.
Guillot n'est pas pais en compte par son éditeur du fIXe siêcle,A. Borétius, quc
considere les mots a#/.gema#i; comme apocryphes920.
Comme I'a souligné M. Handelsmann, dons son article peru en 1926, il
Eaut compter sur le fãt que le pausancien des textes conservés n'est pas toulours
le plus rapproché
du texteprimitif et que le textele plus correctn'estpas
necessmrement
le texteauthentiquea2i.
Le m.anuscnt
no 1, celuí que O. Gullot
considerecomme authentique,bien qu'il soft une copie contemporaineou três
rapprochée de I'original du précepte,contiendrait des altérations délibéréesdu
bensdu texte primitif. Le manuscrit n' 2 serait une copie fãte au Xe siêcle d'un
modêle que le copiste ne comprenait pas et qu'il n'a pas su déchiffrer en bien
d'endroits. Ce manuscrit serait, malgré son origine tm-dize, une copie plus Gidêlede
son modêleprimitifw. Ainsi, I'addition du mot .ge7maxwi
dansle texte n' 1, et sur
daquelle O. Guillot a fondé son argumentat:ion, serait un estai fãit en vue
d'augmenter le nombre de bienfãiteurs de I'Eglise, ou même une modification du
senodu texte à I'efFet de le rapporter délibérément à Clotaire lerá
S. Esders, dons une thêse soutenue en 1993, a apporté d'autres
arguments au débat. A travers une comparaison entre le précepte en question et
les leis burgondes,I'auteura voulu montrer que le précepteétait I'(Euvrede
Clotaire 11,parue en 616, aprêsqu'il était devenu le seul roi des Francaet qu'il
avait réussi à afHírmerson pouvoir sur la Burgondieçz+.
L'une des raisons données
par S. Esders pour dé6inir le précepte comme une loi burgonde, c'est que les deux
9is Voir p.194; dons sa thêse sur I'Aquitaine, Rouche semblait plutât voir dons ce
précepte, comme M. Handelsmann, une pétition des évêques aquitains(L:4gw
e def
mbkaar am-.4mZw,
p. 501,n. 181).
9i9 0. GuiHot, <(La justice dana le royaume Franc )>,pp. 673-674, n. 63 et n. 64
920CZÓEam' 17. Pnueclgp#a,8, P. 19
92iM. Hlandelsmann, <<1.e soi-disant précepte de 614 )>,p. 124
922/&'d, P. 127
92s.ÍÉza.,
p. 128 et sq
)14 S. Rsàet\,
Rómiscbe RecbtstraditioK und me70Mltgbcbes Kõnigtum. Zum
politiscba' H.enscb4t in BuRuttd im 6. und 7. ]abüaltdm,
324
ÇP. 'Lq5-'LQ8.
Recbtscbarakta'
manuscrits dons lesquels il nous est parvenu fHsaient partie de la lax
B
z#oxwm. ll
se
fende
pareillement
sur
une
analyse
minutieuse
des
correspondances entre le loi romaine des Burgondes et le précepte en questíon9:s
Une opinion semblable est soutenue par K. Kroeschell, qui souligne les
empreintes romaine et burgonde du Pnaer@&a
CZZoz»a/zyçz.
S'il y a un point sur
lequelles historiens et les érudits sont d'accordau sujet de ce préceptec'est
I'influence qu'il a subie de la loi romaine, influence due três probablement au
Bréviaire d'Alaric. En efFet,tout un passagedu préambule du précepte s'inspire
d'une novelle de Valentinien lllç27
11y a deux arguments qu'on peut avancer, au-dela de la proximité avec la
loi romaine, pour attribuer ce précepteà Clotaire 11.Le premier est la similitude
de quelques-unes de ses dispositions avec celles de I'édit de 614. En efFet,les deux
textes comportent une même condamnation du mariage avec des religieuses,des
veuves et des vierges placéessous la protection de I'Eglise et de I'autorité royale :
(Nwtlüs per auctoTitatem mostram matnmwniam úduae
el Pt ellas sine
»saram uoLtlntaLepraesumat expetin; negue per sngessionissutnWtitias
rcQiantur
<<Sancüm
iniuste }»x .
nialis
nulLas
sih
in coTtiu$t4m
awüat
social
)f'ç .
Cela est un résumé d'une disposition de I'édit de Parasvisant à protéger
les veuves, les vierges et les religieuses
.( De paeLhs et tÀdtias rek@osas aat saxdaemuniatis
qui se Deo uouera7tt, tam
latein pn»Tiasdomusrese&ntqi4ami?t ionasUTial)osete
st4nt,n ll s necPw
i)raec@ttlm nostmm c07$etal nec subi itt conyu@osociare paeRitus praesumat.
9zs/üd, p.108 et sq
92óK. Kroeschell,<<Recht und Geíicht in den Merowingischen 'Kapitularien' )>,pp. 746-
748 etpp.760-761.
927O. GuiEot veut démontrerque si le préceptefüt bien I'ceuvrede Clotaireler, cela
signiâíerait que Clovis avait lui-même déjà adopté le Bréviaire, probablement aprês sa
victoire sur Alaric(<( La justice dons le royaume Franc», p. 676 : « 1'/a/Zàgm.@#?.àadmear?
lu'àpaürprobablemmt àe la$n da âgne de Cloús, b BKI n ait éténçn dons le rUaamet'anc
:ommeun caOSde àgks m pTinci@intangibbs... VoiLà qú uoudraau droit romain danale moTidefrmc
4nejiúté
spéci$que : comme on b sair bim, iLtt'Jajamds
eli de c@ittihn
üaiqa
la bi Tomai:ne qú
att été b7b bar aacan mt traxc !>õà.
)zx Cb]otavü
]l.
Praec@tio,
%, c. 1, Q. \9 .«Quepersonne
n'ose cbenber k mariage
auec une Detive ou
iwc unte $1le conLw lettr uolonté, pat k mUaR d' ime de los dinctiues ; eüs tle doiuent pas êtw enleuées
inyt+Mmexlau mgm desàemandes
trot7Weuses
tou éueTltueLlement
desintimidationsjl}.
p29.íó/d,c. 8, p. 19
«Qw persottne n'ose sejoindn en mariage à une jemme cozsacde à Dica
jsanctimoüah)».
325
Et si quis eúnde }raec@tum ekgaerit, n ll m sorciatur ©ectum. E.t si
ltimmqKe aut per úüute aut l)n qKolibetorüne asas detrabeíeaut sib in
;oniu@umpraeswmpseíitsocial'e,capital sententiafeTiatur. Et si in ecchsia
co?ti gtim lfaceíint et ilha raE)ta aut ral)herda ix boc consentiu üdebit14r,
sequestrati
ab ixúcem in eúlio d@odezt14r,
etjacKltas »soma pTl4inquis
bew&bKS soàetur>9
Par ailleurs, le cinquiêmechapitre du préceptede Clotaire ll est la
répédtion presquemot pour mot de la deuxiêmephrase du texte précédent :
<<SI quis auctoTitatem mostram subT@titie contra Lerem elimeTit jalLendo
]mltcQem, non uakbit >9'\.
Le deuxiême argument est plutât
d'ordre <<historique».
Les mesures
adoptéespar le précepterépondaientà une situationspécifiquequi était plus
proche de celle de la fin des guerres civiles que du milieu du Vle siêcle. De plus,
elles ne s'encadrent pas dons la politique de Clotaire ler à I'égard de I'Eglise. La
critique d'O. Guillot aux arguments de Montesquieu se concentre sur le premier
argument de celui-ci -- qu'il considere d'ailleurs comme le pausimportant, mais à
qui il ne répond pas directement, se contentant d'invoquer la référence à des
frêres du roi ayant régné,ainsi que ]'âge du manuscrit ]e p]us ancien. Par contre, i]
ne dit den à propos de son deuxiêmeargument,selon lequesle précepteen
question est incompatible avec la politique rehgieusede Clotaire ler. C'était
I'argument décisif dons I'esprit de Montesquieu, celui qui I'a poussé à attribuer le
précepte à Clotaire 11.11a rappeléque ce que le texte voulait corriger c'étaient les
meurtres de sang-Êroid,I'exécution d'accusésqui n'avaient même pas été
entendus, les madages illicites ou encore les fraudes concemant le droit des
héritiers. Un tel état de choses n'aurait été, selon lui, guêre caractéristique du rêgne
de Clotaire ler, dont I'autorité était dé)àsufHísamment
affemlie, mais des années
de guerre civile qui ont suivi sa mort. Montesquieu n'a pas eu tort à vouloir
comprendre I'édit à partir de la situadon qu'il voulait modifier. Au-dela du fãit que
Clotaire ler n'avait pas la sympaüie de Grégoire de Touro, et que sa description
de ce roi s'en ressent, force est de constater que son rêgne ne s'est pas caractérisé
par des dispositions en Eaveurdes églises.Aprês la mort de la reine Clotilde, en
544, Clotaire ler n'a pas hésité à conGísquerune partie des revenus du clergé. ll a
c. \B, p. 23 . <(Les utWes, bssainLes peRDes et bs nli@emes qü se some
pouéeselas-mêsesà Dieta, sdt qtl'e s wstent dana bam pTlq)wsmaisons ou qu'elles üwnt wattsun
)bn CblotaMll. Edictum, 9,
monatên,
qt+ePrsonne xe les demande, tle bs ettkue oa ne bs éPoaseen sepféuahnt d'Hnpraec®tum de
nota maitt. Et si qaelqu'm obtients14brWEiceme7tt
un sembhbbp'aec@twm,qu'iLxe soir d'awmn ©et.
Et si quelqu'un, soitPar
qu'iLsoitPi4ü
de moü. Et
lajorce ox par ux auto mQen, oser bs enleuer ot{ s'uúr à ebs en maàage,
si k maíiage sejàit dais I'église, et que la.femme enkuée o
Fêtn sembb donnerson accord, qw'on ks s$an,
aPPartimnent
à kKrsbéTitieT's
ttatt k }}.
ib\ CbbtaTiill.
surbl)oint
de
qu'on les muoie en eúLet qu'm donde bs biens que leur
Praet;@tio,\, c. 5, p. N9. <cSI quelqu'unrémdt à obLmirde mania douteuseetPar
}aude un'ptaeceQn3m qü se betlüe à la h, iLdoit wster safes ejlêt >>.
326
ordonné alors à tous les diocesesde son royaume de verser au fisc le tiers de leurs
revenus,
ce qui a provoqué
une vive réaction
de I'éveque
InJuriosus
de ToursPs2
Grégoíre de Tours afHumeque peu avant sa mort, Clotaire ler avait étémesures
pns de
remords pour toutes ses<<acdons fautives », mais il ne mentionne pas,de
prises en Eaveurde I'Eglise telles.qu'on peut en .trouver dons le precept :..,' Le
bilan peut-etre le pausperspicacede'la politique religieusede Clotaire ler a été fút
les évêques rassemblés à Paras peu aprês sa mort?.et I'unage qui en ressort n'est
r' '''lfÚtteuse pour ce roi. lls ont'indirectement indiqué que les libémlités royde
otaient à l'origine des dommages subis par les églises9a4.
De tous les fils de Clovis,
Clotare a été celui dont la politique religieuse était le pausclairement opposée aux
intérêtsde I'épiscopat,par I'ingérencedonsleur élection,mais aussipar la
conâíscation des ressources de I'Egliseç's.On volt mal comment Clotaire ler aurait
pu ordonner que ses fonctionnaires soient punis par les évêquess'ils avaient
condanmé injustement quelqu'un
{SI index aLequemcontra legaminiaste damxauerit,in nostti absenüaab
®iscoPis castigetur, ut
qt+od Pe»ere
iKdicatit
uersatLm meliws disctissione
habita emexdawl)rocuwt }9u'.
Une
telle mesure est caractéristique de I'influence
polidque
que
la deuxiême
I'épiscopat a commencé à avoir dons le a2 m Fha z:ammà partir de :.l . .. .J ..
moidé'ãu Vle siêcle.Les sourcessur Clotaire ler montrent un prince laloux des
prérogatives de I'autodté royale et de sesfonctionnaires lalcs. C'est plutât sous le
9sz Histoiws !V,
2, 1). \36..
<(Debique CblotbacbadKS rex i?ldkerat,
ítt omtzeseccledae wgni sü
terttampartemfnlctnumjisco dtssoluemnt)>.
\ istoiws\N, 2\, p. T5a.. <(Rex veTO
CblotbaTiHS
anho quinqna@mimoPTimo
ng@sü cummulas
munedbt+s limiTta beaü Made
e:@etüt, et adimiens'Toronus
cÜ s®abbmm
antedicti antestaüs, cunçM
acüottes,quasjoHassismgbgmteregnat, tQlicam et orais mm81ul?degema , tPvo siü cxbk beatas
:on4essor
Dotniú mbericordian ooraret et ea qme i:nratiomhlita' concisa'at sao obtmtn dilamt,
3únde ngnssus,
qmaqmÉnsimo
palmo TeHni sü atino, dum in Cotiam dluam
uenatiotlem exerceret,a
febw compitt4r,eteúnàe CmQendioalia ndiib.
934L.es évêques réunis à Pal:is au début des années 560 regtettaient qu'ils ne se soient que
tmdivement réveillés face au poids accablant des injustices, forcés aussi pm les dommages
venant de leurs seigneurs. IParis lll
;:;.i'íãiiaÚ;h.«i:
i,à«ú,«.,
(v. 561-562), c. 1, P. 142 :. «Com@edad&falam
Ói j««Ü«:
;c.kdm :;b :P.'i. b'$""i.
n@m i«P«-b'l
iubr@tionel)en;aserint; seta namqueàe bis naus paeútiüm commouemHt',
mm im
u!obus
contra büasmodi personascazonum sdalãpaesidio
ü KO mansaetndo indt4lgmÉae ad dmiliape@tranda
ante wtts
sesacMotes Domni úgen dehissmt.
if@ro%mm at+daciam adbuc cotidiepmuocant.
}qlittç tarte iniutiarüm mole tlelwssi damnis qaoqüedomiúcis c017©eUmtilms
excitamur);\.
9s5Voil:J. Heuclin, Fíammeidel)/m gíria/züo aaJ d# mz, PP' 74-75
)b6Ct)lotaTiill. Praec@tio,%,c. G,'Q.19 .. <<
Si mjKge condamne
idastemmt qaeku'14ncontrdwmM
i la loi, qn'iLsoit blamépar in êúqms en noM absetm,tour qtl'iLfasseattentim (à Pinueneàdecoívign
"« e«.«
dej«ge".'"t
q««ülH«
«o«e"lj"''ê'
est "i"x
327
t'"
».
rêgne de Clotaire ll qu'une telle disposition prend tout son sens. ll est fort
probable que la publication du précepte ait eu lieu lors de la reconnaissancepar
Clotaire ll du statut de la Burgondie et de I'importance de son aristocratie,une
Burgondie três marquée par I'empreinte romaine et oü le souvenir du Bréviaire
d'-A]aric ne s'était pas efEacé.]] n'est pas improbable, loin s'en Eaut, que ce
précepte ait été rendu public lors de la réunion tenue à Bonnueil, vers 6189". Cette
assemblée présidée par le roi est considérée par certains comme purement
politique938. Néanmoins, et à en ]uger par la mention fãte par Frédé@ire
concernant la participation des évêques, cette réunion a été aussi I'occasion pour
ces derniers de compléter et con6u-merles ordonnances du concile de 6149". On
peut imaginei que les contestationsau moment oà les guerres civiles touchaient à
leur Ginétaientconsidérables.
Le momentétait venu de í-églerauprêsdes
aristocraties austrasienneet neustrienne le prix de son précieux soutien en 613.
C'est la défection des grands de la Bourgogne, à la tête desquelssi trouvait
Warnachaire, qui a porté le coup fatal dons la capacité de résistancede la reine
Brunehaut à I'avancéede Clotaire 11.Ce n'est pas anodin si en nommant ce même
Warnachairemadre du palais de Bourgogne, Clotaire lui accorde le privilêge
étonnant de I'inamovibilitéP'o.Toujours est-il qu'il y a eu, três vraisemblablement,
la volonté de la part du roi de restaurei I'état de droit aprês les excês des décennies
de guerres civiles.
Le précepte de C[otaire ]l est constitué d'une série de treize artic]es
re[atifs au droit civi], au droit crimine], à ]'Eghse et aussi aux lmpâts. L'une des
parties essentiellesde ce précepte, en ce qui concerne ce travail, est son prologue
ç{Chdacbalius, rex Fraxcomm, omttebas agentibtts. Usas est cbmentiae
l)Tinc@alis nicessitatemproúncialitim uel subectomm subi ovni m )@t hmm
pToü&t sobdcitls mente tractam, et Pm qniete eomm quaecnmqtleiKste st4nt
abser't;andainata in titulis consütwtione consMbare: quibtis quaBttlm paus
fueTit i14stitiae adqtle integntatis i?Qenswm, tantKm l)ronius amor cbwtionis
i71cumbit.Ideaqt4epu bancgeneralem atlçtoàtatem praec»iextes i be7tias,t4t in
ps7 Frédégaue,
(:lbmmg#eí, IV,
44, p. 143 :«.,4
a
)W7
/?Z / Clbó#Pa zm 112fzaaú nbm
maiotis domKSmm miaersisponti#tcibusBaUmdiae seoet Buqmdaejaroús Bono$LloÚLlaad set e7tin
pwciiü. Ihqtte cuncü iUomm iu.süpetioülms attnuenspwc@tionebmToboraút>>Ç<La twnk-troisiàme
lnnée dK âgne de Clotdn, iLcommattda que Wamacbarias, b md
dupalais, augetour les éuêquesde
Bouqondie a:Hssibiett qu'avesseslFatons
de BuWOTtdie,
úmne b trouxer au domtine de Bottnaeil. L-a,
acqüesçant
à toutesbunjtisüsnquêtes,
iLbs ualidaparédito)à.
938 F. Beyerle,
<( 'Volksrechtliche
Studien
)>, p.
318 ;o).
De
Clercq,
l.a
#2árüZz'a
ml@ü l?
franqüe de Cloüs à Cbarbmagm, \. \. Etudes starbs acresdesconcikset ks capitalains, bs statKts
dzoóíruáuef.êr /@éTmo agaer, p. 62; O. Pontal, líü/az d au a&fmá'uwrgzeaf, p. 198 et p.
211
939Voar CJ. He6ele, ,f:ü3zo/mzür au#ózas
d%@/Êv
éK damme Zi a/z#ba/OGt. 111,P. 256
940Frédégaire, (:lómmg e4 IV, 42, p. 141 : ürMamacúan f /
maiordomi,
sacrammLum a Cblotharinm
acc@tHm ne
328
/z2 m B
xdae i#&rüZ e/ r
mqttam aitae suam temponlnis degradar'ettlr>>.
omnibus
causas antiqui
iuTis
tios-Fila sewetlir,
et nu1la
sententia
a
qt40lebet
Lndicnm úm .Fíltiitatis obteneat, qKaemodem ages adqKe aequitatis excedia
.»941
11est question de la nécessitépour le prince de pourvoir avec une
<{paternelle sollicitude» aux besoins des provinces ainsi qu'aux besoins des
peuplesqui lui étaientsoumis.La raisonde cettesollicitude,dont on ne peut pas
ignorer le caracterechrétien, est que pausil agit dons le sens de la justice et de
I'équité, plus il obtiendrait I'obéissanceet I'affecdon de ceux qu'il gouvemait.
Voilà la source primordiale de I'obéissance aux princes, selon le précepte. Ce texte
témoigne du changement qui s'est opéré dons la source de légitimité de la dynastie
mérovingienne
: pour être obéi, il ne sufHísait plus d'être un continuateur
de
I'Empke, il Edlait gouverner comme un prince chrétien. Ainsi, au teime d'une
longue évolution qui avait débuté probablementvers le milieu du Vle siêcle,le
prince apparait comme un pasteur ayant pour charge I'équilibre de son royaume et
le bien-être spirituel de ses su)ets.
« Sequiminime, et
erit vobis bene »'«*
On serait tentés de déduire que le processus de christianisation de
I'azl&Zaf.pwóéaa
durant le Vle siêcle a rapproché le prince de ceux qu'il gouvernait
pm une série d'obligadonsmordes. <<
Tyran» donsla premiêremoidé du Vle
siêcle, il se serait converti en « pdnce chrétien » avec Gontran et Clotaire 11.Une
telle afHmlation n'est pas contradictoire avec I'idée soutenue par F. Lot selon
laquelle les bois mérovingiens se sont posé comme les défenseursdes Eaibles,en
« adoucissant»leur tyrannie comme un moyen pour mieux udliser le pouvoir
polidque à ses fins privéesP4s.
En guise de conclusion de ce chapitre, il faut
rappeler que les princes mérovingiens, avant même qu'il ne s'amorce le processus
de christianisation de I'#ó2zai.px&#óa,étaient attachés à leurs sujets par des bens qui
n'ont pas cesséd'évoluer durant le Vle siêcle. Comme on Terra dons les pages
suivantes, les princes mérovingiens et leurs sujets étaient déjà liés par I'obligadon
des premiers d'accorder de la protection et des avantagesmatériels aux seconds.
En ce seno, la légidmité apportée à la royauté par les doctrines chrétiennes n'a rien
}41 CblotbariiTI.
Prmcel)tlo, c. %, p. '\. $ '. <<Clotcún, n)i desFrattcs, à tour sesagente. IL.fdtpaTlie
lbmence dn lince
oesoim tle loas bsp@bs
Fintérêt de tear rios
de la
del)oumdr aoecuxe patemelb soLhcitde atn( besoizsdespíoúnces ainsi qa'mx
qui hi sono soumk, et del)nndn
des mesuws en accord augelaj«stice et dana
; carolas il est aümé de ce sentiment dejtlstice et d'éqüté à Pagam desp©bs,
pUs
LLobtient bur obéissanceet tear ( ection.Dons cesexo,tlotts commandonset oMonnompar b l)tais de la
pHsente constitt4tim gÉnérab, qt+e,dana toutes bs ciT'constantes,la àgb de I'axcien dT'oit sdt obsewée,et
qu'attcun arda, s'il d$asse les limites de la loi et de I'êqüté, ne soir exémtÉPar bjuge }>.
942Hzlí&z'aJ
111,14, P. l lO
94sF. Lot, N afia/zre de ü IF#uxa, P 168
329
créé de nouveau. Et c'est dana le cadre de ces bens déjà existants qui s'est
développée
I'idée
du amei.pm.P@wé Jaá4z#o#e.
L'étendue de I'autorité des Caismérovingtensa été souvent exagérée.lls
n'étaient pas ces souverainsde droit divin, propriétaires du royaume,.et dont la
tyrannie ne trouvait des limites que dons la superstition et dons I'assâssinat9".Les
documentslegtslatifs,ainsi que les chroniques,montrent que les grandedu
royaume étaient étroitement associésaux pausimportantes décisions. A ce titre, les
serments de fidélité de I'époque mérovingienne témoignent de I'existence d'un
trait <<
contractuel»non négligeabledonsla monarchiefranque.Les propos que
Grégoire de Tours attribue à I'usurpateur Mondéric exposent avec une étonnante
transparente I'importance du .P@wZwí.
Prétendant être de sang royal, il revendique
son droit d'être roi:
{ guia inibi et'TbeadoTico mÓ 2 Sic enim inibi solit4m wgBi debetur, t4t ilb.
Egwdiar et colhiam P uLnmmean atqiie o«gam sacramentumab ds, ut
sciat'tbeuüTicws, qt4ia rex sum eHO,sicut et iUe >94s
Le serment du .P@wZ#f
sufRrait, dons le discours de Mondéric, à .prouve'
son statut royal. ll y a dans ces parolesune reconnaissancetacite que le statut
royal dépendait aussi de I'accord du peuple. Les détails livrés par les chroniques de
944 Le thême
des rapports
entre les gouvemés
et les gouvemants
dais
le /rZ#am Fxa/zan/wm
a été pendant longtemps prisonmer des idées énoncéesil y a plusieui:sdécenmesau sulet
du caíactête absolu de la royauté mérovingienne. C'est à J.F. Niemlayer qu'on doit I'un
des premiets travaux à proposer une intetptétation de la royauté ftanque qui étaít à
confie-coutant desidéesdominantes.Dons un article publié à la 6mdes années1960,il a
traité des rapports entre les gouvemants et les gouvemés sous les Mérovingens et sous
les Cafolingiens. J.F. Niemlayer considérait que les souverains mérovíngtens ont ete
limités pm un nutre élément que la peur de I'âu-dela ou la fãiblesse des moyens matériels
dont ils disposaient, et que cet élément serait le.pa@xüí-- les grands.píopnétaues teínens,
des
les' dercs, et même les'humbles. ll voulait monüer I'existenceà I'époque franque,
phénomênes d immixtion et de coopération des gouvemés à I'acdvité gouvemementale
sur le plan du royaume dons son ensemble,ainsi que sur le.plan régtonal. Le ptinc?e de
I'mgérencede teus (ou d'un grouperestreintqui'est censéparler au nom de tous).aux
activités publiques autait été ptésent d'aprês lui dons tour les esprits Cela aucait donné un
appui essentielà la persistancedes otpnes qui étaient.censés«pera.onniíiet)>la nation,
La
mime pendant les 'epoques oü le pouvoir' monmchique prédominait fortement
les aHàires
partlcípation active des <(grande du royaume>>,]alcs et.ecdésiastiquess.dais romalne et
publiques, que s'inscrivmt selonJ.F. Niennayer à la bois dons les tíaditions
germanique, se sei:ait maniâesté à travers deux phénomênes. princjpaux : la parüctpaüon
des qbdma/?fdons la primede décisions par les bois, ainsi que I'élection de ces demiers par
les mêmes @ühan(J.F. Niemaayer,<(Gouvernés et gouvernants dons la monarchie
fraque
)>,pp 421-438). soir
aussi, P.W. Imínink,
<(Gouvernés et gouvemants dans la
société gemlantque )>,p. 330-393.
945l:iü/a/wí 111, 14, P. 110 : íí.ÉI)#'al/'ezàlm'n aporé /o/ TZ/e/Z)r? Le /M e d# /g/a e mlí/ zZé
;ommeà lü. ]e sodrai,je rassembkraimotape@le etj'eúguai de hi k sement, polir qKeTbien)sache
qtieje suis roi de mime qm Uil}.
330
I'époque, y comprasà propos des luttes fraü-icidesqui três souvent entouraient la
successionroyale, démontrent que I'assentimentpopulaire était une partie
importante dons la légltimation du pouvoir royal. Deux pratiques courantes chez
les Mérovingiens -- les cérémonies de I'installation des rois et les serments prêtés
par les sulets envers eux -- sont symptomadques de la dépendance de la royauté
par rapportà ceux qu'elleétait censéegouverner.Dons la cérémoniede
I'installation, le nouveau roi était hissé sur un bouclier et porté sur les épaulesde
quelques hommes, en public. La deuxíême cérémonie survenait aprês I'accession à
la royauté. Chaque nouveau roi exigeait alors de son peuple un gamede fidélité à sa
personne. Selos les Fonma&ede Marculf. les sujets, ftissent-ils Francs ou Romains,
se rassemblaient pour prêter serment au nouveau roi, sur les renques, et en
présence d'un fonctionnaire
royaloa.
La premiêre conséquencedu serment de Gldélitéest qu'il n'engageaitpas
seulement les sujets vis-à-vis de leurs rois9". Ces demiers se liaient, eux aussi,à
)qGMarcayi Forntalae, \, «), Q. 6B . {( Dum et nos UHa cam come7tsuprocemm mostromm in wgno
nostto ib ghtioso .Feionostm iLlo ngnaw pwcipemus,adio iubemKS,14tomnespa$7ús uestms,tam
Francos, Romattos t;el mliqua naüone degmtil?lts,banün et rock concluis per ciútaLes, ecos et cascella
mngnRarefaciatis,qnateznsl)nsmtenisso nastro,inlastTis uel'oiUo, qtlem ex nostm laten iUacpro hoc
clinúmus, jideliüaiemjmceko .Fila mostrowl nobis et laudesamiol)er bca sanctomm wLpiWora, qms
iUHcpetmodem
di7'e>imus,
dibeantpt'omittenetconiuran}>.
947 Sur les sem)ente
?r Fom
de 6ldélité
à I'époque
mérovingienne,
voir
U. Eckmdt,
Ub/exx cga#Km
/zdFx Éüo der Tm ellíbk/a#g zh memizCega)agel;nu Éexmaó, Marburg, 1976). Pour
étudier la fomie. la fonction et le contenu du semaentde 6ídélitéet son évolution du Ve
au Vllle siêcle, U. Eckmdt se concentre sur deux actes solennels qui comprennent un tel
sem)ent. Le premier est I'assujettissement par les Mérovingiens des Wisigoths,
Burgondes, .Namans,Thuringiens, Basquesou Bretons, qui se terminait souvent pm un
acte de soumtssion dons leques le semaent de 6tdélité occupait une place majeure. Le
deuxiême est I'avênement royal, dans lequel, à en juger pm le récit de Grégoire de Touro
et aussi pm le traité d'Anddot, le semlent de fidélité des leudeset puasdes grands du
royaume est une composante essentielle.La 6omlule de Mmcu16e1, 40 suíy#re, selon U.
Eckmdt, que les boismérovingiensdu début du Vale siêcleont essayéd'élargir le cerclede
ceux qui leur prêtaient semient de 6ídélité jusqu'à atteindre tous les sujets du royaume.
Mais d'aprês U. Eckmdt i]s n'auraient pas réussi, et seus le semaent des grands du
royaume aurait subsisté pendant la deuxiême moitié du Vlle siêcle. L'une des raisons de
I'échec serait que les madresdu palais, s'appuyant eux-mêmes sur leurs propres groupes de
#de&r-n'auraient pas eu intétêt à I'extension du sennent de f;délité à teus les su)etsdu roi
mérovingien. En niant I'existence du semlent de ãdélité prêté par tous les sujets à
I'époque mérovingienne,U. Eckmdt s'opposeà la vision de D. Claude(« Kõnigs- und
Untertaneneid
im Westgotenreich)>,
pp. 358-378).
En raisonde I'échecde la
généralisationdu semlentde tous les sujetsà I'époquede Dagobert, U. Eckardt porte un
jugement três né@.tifsur le rêgne de ce demier(U##xlxag #ge K Ham dFa &üb der
Tn ezd»zlíza#g
zh menu gücúe Enu ,éexmbú,
p. 228 et sq). E. Magnou-Nortier s'appuie
d'avantage sur les textes juridiques, âomlules ou loas. Elle insiste beaucoup sur le lied
personnel et la subordination totale qu'entraine le serment de âídélité, subordination qui
semble três atténuée dana la réalité politique telle qu'U. Eckardt la présente(E. Magnou-
Nortier, <(Foi et âídélité.Recherchessur I'évolution des benspersonnelschez les Franca
du Vlle au IXe siêcle)>,pp. 884-886).
337
leur peuple. Grégoire de Tours mentionne le serment fHt par les habitants de
Tours au roi Caribert, et aussi I'engagement qu'il aurait prós à la même occasion de
ne pas leur imposer de nouveaux tributs
« Post modem vero CblotbaTi wÚs Cbatibntbo wge poPuLtisbic sacramentum
dedit ; similitw eram et iLk cum ii4ramento pmmisit, i4t ages consetudinesque
Rodas P@t+Lo noK in@gent, sed itt ih
statu
uixerant,
in
ipso
que quondam sub patas
bic eos deincQs
reteneret;
dominationem
leque
ullam
Rodam
orünationem se i?lPctumm super eos, quod peHineTit ad Qolium,
Q®andit
>>n4B
.
Ces cérémonies étaient plus que des simples <<mêsesen scêne». Elles
montrent que même I'avênement d'un souverain pour lequel il n'y avait pas de
doutes sur son appartenance à la lignée royale, ne pouvait pas se passer de la
reconnaissance
of6icielle
du
.poPwZ#i. En
plus
d'appartenir
à
la
Êamille
mérovingienne,pour devenir roi il Edlait aussi être reconnu comme tel par le
.P@#Z#i,
même si une telle reconnaissance
n'était que formelle. ll ne faut pas
confondre
cette pratique
avec un systême de<< souveraineté
populaire
>>.Le.paPxZ#f
que I'on retrouve dons ces cérémonies publiques était vraisemblablement un
ensemble de guerriers et des proches dont la 6ídélité au chef dépendait d'abord
des atouts de sang de celui-ci. Celui, par contre, qui prétendait à la royauté sons
être reconnu cornme Gllsd'un roi par les membres éminents de la Eamilleroyale,
était contraint de conquérir à sa causeun certain nombre de personnesen les
convaincant du bien fondé de sa revendicadon.Mondéric, à en croire I'évêque de
Touro, semble conscient de ce Êãt. Dans sa harangue,il af6uma, f?P aWre a
iaimpo,
comme s'il voulait à travers I'argument dynastique démontrer son droit de
régnerç4P.L'accord 6ormel du.po@#ürexprimé à ü-avers ces cérémonies n'avait pas à
lui tout seulle pouvoir de créerle roi ; il est fort probablequ'il ne survenaitque
pour reconnaitre une situation de fãt. C'est ainsi qu'en reconnaissant le fils de
Sigebert âgé à peine de cinq ans comme leur souverain, les grands de I'Austrasie
n'ont pas produit de toutes piêces un roi, mais reconnu ofHíciellement quelqu'un
qui par ses bens dynastiquesavait le droit d'accéder à cette charge. Le texte est
clair à ce sujet : Childebert ll a commencéà régnerà pat-drdu moment oü il a été
acclamé roi pu cette assembléedu .poPwZa/se.
D'autre part, le simple Eãt de se
948lãkzoz'mf IX, 30, pp. 448-449 : í?P#lü @Nr & ,ma# d# mz' Cbz2zn, ce//e.pl@#&óo# a.P/üí
sement au toi Carüeü et ceh-ci a anssi et sembhblemmtpTomis et j14H qu'il x'in@gerdt Pa à la
jxpulatim de noauebs lok ú de tlonue s couLumes,
mais qu'ilha gozuemeraitauecle mime status que
xhi
auec bquel eLk auait uém seus k ãgne de son l)ên et il s'mgagea à ne LÜ inlPger attcune noKueLle
iliQosiüon qui tendrait à la d$oüUa' )>
949lãküzhr 111,14, P. 110
-5t' Histoins'{,
\, p. \9A,. <<lÚtur intenmpto Si©beNbo wge alma VicLudacum ÚLLam, Bmúcbildis
regttta cumjtliis Pavio s wsedebat.É2Kodlactum cum ad eampahtum jtüset et, contmbda dolow ac
facto,qüd agentignormet,
Gt4ndoualdus
dw( a@rabenslm
Cbildebertbttm,jiliwn
eiusparuohm,judo
abstulit eTEPttlmque
ab immmmte moM, coUecüsqne
gentibassi@erqKaspapereles ngnum tmueral,
regeminstitüt, uix lastv'oaetaü uno iam l)erach. Qtú die dominici natalis ngnate co®it >>.
332
proclamer Gílsd'un roi mort ou vivant ne sufRsait pas pour accéderà la royauté.
L'nutre prétendant malheureux à la royauté chez les Mérovingiens au Vle siêcle,
Gondovdd, s'est adresséaux habitante de la vílle de Comminges dons les teimes
sutvants
«Noueritis, me cum omnibus, qni itt wgno CbiLdebeübi babentur, electKmesse
regemadque baba mecum nox ma(bcnm soLatiwm>Pst.
11 mentionne clairement ici le procédé d'une élection, qu'il Eaut
comprendre comme une sorte d'engagement solennel du .poPxZ#ià câté de celui
qui accédait à la royauté. Mais il n'y a là qu'une des implications de cette
cérémonie. Le roi s'engageaitaussi vis-à-vis de ceux qui le suivaient : Mondéric a
exprimé clairement ce príncipe, en insistant sur les conséquencespositives qui
pouvaient
advenir
pour ceux qui le suivraent
: {{ .feg /m/ / me, e/ e/ü paóü óe7ze
)p52.
Reste à savoir quelle était la nature de ces obligadons. Les diverses façons à
travers lesquelles le .poP#Zwr
appmait dons les sources de I'époque, notamment chez
Grégoire de Tours, témoignent des bens étroits entre les <<
gouvernés» et les
<<
gouvernants )>dons la monarchie franque. Le mot.paPwhr est safesdoute difRícile
à cerner dana les Hzi/a/wf. Dons le chapitre 31 du livre ll des Hzizo/mF,Grégoire
rapporte la réponse de Clovis à I'évêque Remalorsque celui-ci est venu lui prêchetI'Evangile
« \.ibentw te, sancüssimepata', auüebam ; sed mstat t4num, quod PWutus,
qui me seqt4iti4r, ?tolapaütt4r mhttque7e det4sst40s ; sed oado et Loquor eis iuüda
uerbam
tHHm
»wb .
Le roi des Francs ne présente pas à I'évêque de Reims d'argumenta
d'ordre religieux ou personnels pour jusdGíer le choix premier de ne pas
abandonner ses croyances. Ses rédcences proviennent du Eãit que son.pa@wZ#i,
ceux
qui le suivent, ne veulent pas délaisserleurs dieux, et il le dit clairement. Le sens
du mot.popaZ#idans le texte de Grégoire est ambigu : il n'est pas clair qu'il soft
purement militaire, ou qu'il désigneI'ensembledesfidêles du prince. Quoi qu'il en
soit, Clovis est contraint d'admettre qu'il ne peut pas se passerde I'civis des siens
pour prendre une décision aussiimportante9s4.
La reine Clotilde et I'évêqueRema,
951FÍhzozhrVl1, 34, pp. 354-355. Le choix du souverain pm élection ne comptait pas avec
la sympathie de Grégoire, qui I'assimilait à la <(détestablehabitude )>des Gotas, ennemis
de Clovis, de se débarrasserd'un roi qui leur déplaisait et d'en prendre un auge qui était à
teus Wüt . <<Sn?7®serantenim Gothi batLCdekstahlem cotlsttetadinem, M, si qtàs eis de n@bus
on
plactüset, ghdio et+madpetewnt,et qt4i libtüset animo, buttc dbi stataennt gem)} (}listoria
l#u ruam111,30, P. 126).
052l:ZZfÜzmf
111,14, P. l lO
95sl::blíüz»r11,31, P. 76
954Grégoire de Tours mentionne un auge cas semblable et qui concerne la tentative de
saint Avit de converter le roi Gondovald, adepte de I'arianisme. Aprês une tentative
333
les deux principaux acteurs de I'efFort pour la conversion, ont agi, d'aprês
Grégoire, <<en secret». L'enjeu était d'importance: le <<
peuple qui le suivait»
n'étant
pas au courant
de ce qui se passait, le roi risquait
de perdre
leur soutienPss.
En efFet,le .poP#&r
peut avoir dons I'ouvragede Grégoire de Touro des
significations distinctes selon le contexte oü il est employéPS.Malgré cette
multiplicitéde significations,
il est tout à fãit possiblede disdnguerparmi les
divers événements dons les Hziza/mroü il est question du .paP#Z#i,
quelques
infructueuse, le saint lui aurait dit que s'il ne voulait pas accepter la 6oi catholique c'était
parce
qu'il
craignait
une
révolte
de
son peuple
: ú{ T# aem mm
iü
/zx
e/ a
Zb ad@rneóeKdz
joTmida, sediLimempaúscis l)OPuli,xe Cwatowm omttiam h publico .fateares.Relinque batlc stHLtiüam,
!t quod conde te dias creden, om pmiferin
pbbe
\«Datas
ta nainLe de lapoptllation,
õ roi, ta i8?tons
qu'il uautmieuxunir b pelQlecidWtertalos qnedete mirllatter lalaibbsselxPaldn, carttt esle cb4
üapetQb ;ce n'estpas lel)etQb qü estlon ch#>>(}\istoins \X, 34, p. SZbÀ.
955l:ZZítozwf11,3 1, p. 76. Selon I'avósde Reydellet, I'utüisation de I'expression@@a&r gm me
reg#zzwr - qu'il
traduit
comme
<<le peuple qui est sous mes ordres >>- montrerait
bien qu'il
s'agirait d'une notion mi]itaire p]utât que d'une notion du droit pub]ic. ]] ne serait donc
pas question dons I'édiíice mérovingien de .p(px&r en tant qu'entité politique, participant
activement aux afFàresdu royaume(La /Waw#da i b #áu/#m Zzübq.p. 390). Néanmoins,
il est peu probable que Clovis dons son entretien fàsait référence à ses guerriers. On sait
que lorsqu'il a été baptisé à Reims, paus de trois mime hommes de son a'mée I'ont été
aussi, avec une Eacilité telle que cet-tains historiens pmlent d'un événement prépmé
d'avance. Quoi qu'il en soft, I'adhésion du roi au christianisme n'a pas posé un problême à
son année. Pm conséquent, il est vraisemblable que.papaúugazmeí?gazZwr
exprime dons le
discours de Clovis les personnagespanni les Francaqui pouvaient nutre à son autorité s'il
adoptait la 6oi catholique, c'est-à-dure,les membres de I'aristocratie franque.
95óll peut désigner,pa- exemple,I'appartenancedes individus à tel ou tel groupe dé6íni
par I'origine
ethnique
con.pune({?
.çed e/ i & Heó)eam.pm@óezam, gwz mod#or abe arúzmZ e/
alia in lx©uh malta miramlalecit, quantasincemitiones,quaemisetiaebsum lsrabelitimm l)oPtthm
(@y)naenem
/ iuIlhéu/ai 11,p. 36). Quelques bois aussi,Grégoire utilise le mot pour indiquei
I'ensemble des guerriers qui étaient seus les ordres d'un roi, c'est-à-dke, sa force amlée
S(Sed mm Eseram Juram
exertitus hbodose transint, zulu Dei aümal amnem ingnditttr, oadtlm
3stendit,et sicl)ol:lalm [liberqilt alteàonm t$am egwditlin>}\ktoiws \N, AA, P. xnqb. 'pad(ivs, \e
(not poPalm àê:iWe uusü \a toxÀe Ç(Processitqmin obúam dtts inmezsapopuli tziãa cumsi@is
Mgwe &í»Zãk.cn e Zev& deflü lãí/azar Wll,
1, p. 370); les habitante d'une ville(rr ...gü
i. OTonusuenims, jugdo odnde Cblodouecbo, Cbilpetici$1ium,
exacta poPulo ad l)ar'tem w@s Si©bertbi
raíPzzme#Za,
Pec/azwmamei:n/)o, ükzo»?f IV, 45, p. 180); 1'ensemble des âtdêles rassemblés à
l\l\xêúeux dme
ê he
Ç( U71defacLumest, ut qtladam dh domitüa, postquam diaconzs sibntium
lx»uhs, ut mksae absmltawntur, indiút, mx cotluersusadpopa m dbcerit. . . >>,ElbtoiresUX, $,'p.
331) ; les sujets d'un prince («Me/ e i e zh./@wózm,
o /m Ü oru i g zbíad f esÉ /./@#&f
;eqaatwjtdem ruam, quem ta il$t??zitaüÍaueasjx®alari. Ta enim es capudjxQnli, non lnlmlxs ccq)tid
Zwam
», lÍÜ/azar 11, 34, p. 82). Le mot peut désigner également les <(grands du royaume )>,
ceux qun íncarnent un groupe politique de premier ordre. Le @pwóKici est une catégorie
appartenant au dmit public, et pm conséquent restreinte à un cercle réduit de conseillers
du roi et de grands du royaume(« Gím axila /xiübar z @eruzaanão le#lx, a'mmf @cZi ene/
ltPer saiam S@ham atlgustam elas iíi eíi m mglntur, P®ali, at in stlperion litro iam diúmKS,
[ibetiKmcaesewm
ebgert
nt)>,}listoiws'V, T9, p. 2Ub.
334
exemples qui éclaircissent le contenu des biens échangés entre le roi et ses sujets.
Le premier exemple est donné par I'épisode du vise de Soissons.Cet événement,
qui a attiré I'attention de plus d'un historien, est resté pendant.longtemps dons les
manuelsscolairescomme I'une des preuvesles plus irréhtables de la violence
atavique du gouvemement mérovingien. Pour I'expliquer, les historiens ont parjé
d'une royauté barbare vacillant enfie la fãblesse,comme semblaitle montrer le
défi lancéau roi de la part d'un simpleguenier, et I'arbitre, représentédonsle
meurtre perpétré par le roi lui-même. Lors du rassemblement, il demande à ses
guerriers de ne pas s'opposer à ce que le vase lui revienne :
< Rogo uos, ojoHissimi l)meliatows, t4t saüim inibi uas isttld' -- boc enim de
xu'ceo st@ra memorato dicebal. - 'empa t)amem considere xon QbRHatis»wn
Fait
étonnant,
le roi
a prié
publiquement
pour
I'obéissance
de
ses
hommes. D'autre part, il y a aussiun guerrier üanc qui lui rappelle le príncipe
égahtairequi commande la division du budn
<<Cwm baec ita diüssent,
UKus kús,
intÀdt4s ac fadlis,
ektlatam bbenKem urceo i?$uht, dicens : 'Nibil,
cum Doce magna
bibe acc»ies, nisi qual tibi
son Dera hT$tur>inh .
Ce qu'il y a de plus âappant dons ce récit n'est pas I'initiadve du guerder
quí a osé contredire son roi -- s'il était vraiment I'homme <<léger», « jaloux >>et
<<flivole >>dont parle Grégoire de Touro, cela peut rester un épisode exceptionnel
-- mais la réaction du souverain.Le guerrier a payé de sa vie I'affront EHt au roi,
mais cela n'a eu lieu qu'un an plus tard
.(Ad Lnec obstt@e@dis
omnibKS,lex itiuriam suam patientiae bnitate
;oermit, accQtumque tlueum ltuRüo eclesiastim reddiüt, semans abditHm sub
peüow menus. 'transacto uem anão, iHssit, omnem cnm aTtlzomm a>Paratu
aduettiw .faLangam, ostenst4ram in campo Março
bomm al"?lzomm Ttitowm.
i/'cww tib ct4nctuscarmim deliberar, uenit ad UT'ceipercwssowm; cui ait:
:NKLhs tam inculta ut ta dettilit alí-tza ; nam negue tibi basta xeque Hhdias
leque secuTisest utilis.' Et a4raebensam semrem eitis terrae (Mecit. .At iLk
:am patilohm
inclinatKS
IÍüssent
ad
coLkgendt4m,
wx,
eleuatis
maTtibKS,
;ecuremsuam c@ite elas a(ifiút. 'Sic', inqHid, 'tt+ SexoKas in urceo illojedsti.'
Qua mútuo, retiqnos absceüw iubet, magnum subil)u band causam timoTem
statuexs }9sn.
9sn]:iistoiws \1, 2], p. 12 .«]e
sou concédé bonpart
oonsprie, 6 tàs ualeanlo(guerriers, de nePm t;ows oPPoserà ce qzeeme
ce vaso )>.
sl Ibid. '. <<Or afãs qu'ils eurmt ainsi parlé, un bommebgn,jablo( etjTiuob, qanl kué sa bacbe,
j'41)a le baseen cÊattt à baste voix : Ta n'auras riemici qnece quek soü t'attribuera wcúment)>.
s9 Ibid. . {(A cesmota qt4i stiQéfüTenttotal b monde,le 70i contht sou nssetltimmt auecuntedoure
patience et l)nxant
b base il le Tmdit à PenuQé ecclésiastique en garda71t cacbéedana son catar cette
bbssuw. Mais au boxe d'une annéeiLjtt dé#tlertoute sa pbahtLge m ar'771esl)our
inQecter sur b Cbaml)
335
Clovis n'a pas pum le guenier au moment oü il I'a déGté,c'est-à-dire,lors
de cette assembléedans laquellele butin était partagé. Même s'il Edlait expliquei
cela par la <{douce patience>>du roi, on peut penser que cette patience a eu
comme raison principale son manque de moyens pour punir I'un de sesguerriers
dons un moment oü sa posidon n'était pas tellement supérieureà ces demiers. Le
partage du butin comme un droit imprescripdble des soldats ayant participé à un
combat victorieux était une loi militaire romaine, appliquée depuis longtemps
partout dons I'Empire, qu'il s'agit de troupes barbaresou non. Par ailleurs, la
revue militaire était, elle aussi,une institution romaine qui montre bien que la
discipline militaire romaine avait survécu au pouvoir impérial en Gaule90. Que les
gueniers <<d'esprit sain >>aient aFHirméleur soumission au roi ne modi6íe en rien au
fãit qu'un guerrier a pu manifester son désaccord.ll Êautcroire que les défis à la
volonté du souverain étaient assez fréquents au moment de tens rassemblements
militaires et qu'ils étaientprotégéspar un droit strict. Le silencedu roi et son
inacdon dons un premier moment mono'ent qu'il était tenu de respectercesrêgles,
et aussi que sa vengeance ne pouvait pas survenir par n'importe quels moyens et à
n'importe quemmoment. L'assemblée était le moment privilégié oü les bens entre
le roi et les siens étaient les plus visibles: le prince apportait le butin accumulé
dons les campagnesmilitaires pour qu'il soft partagé entre lui et ceux qui le
suivaient. Voilà I'obligation qui le liait à ceux qui lui étaient soumis.
En effet, à plusieurs moments au cours du Vle siêcle, I'octroi de biens
matériauxapparaítcommeI'une des clefs décisivesde I'autorité des rois
mérovingiens. D'oü, par exemple,I'impor-tancepour un prince héritier de prendre
possession des trésors laisséspar son pare. ll y a plusieurs exemples de situations
oü la Gídélité à un roi était maintenue
à travers la concession
des avantages
matériels.Lorsque Thierry ler est more, Clotaire ler et Childebert ler se sont
dressés contre son fils Théodebert ler, en essayant de prendre possession du
royaume qui lui était dÜ. Selon Grégoire, Théodebert ler a pu maintenir son
héritagegrâceà I'action des leudes,dont la fidélité avait été gagnéepar des
présents
üe Mais b pnPnté de sesarnzes.ç)r tatldis qu'il se disposeà puser en nwe tour bs bommes,
il
s'ailprocbe dK l)dseur dK baseà qu il dit: 'Personne n'a apPorté des aT'filesazlssi mal tendes qne les
Eiennes,car 7ti ta lance, ni toz $ée, d ta sache tle sonoetl botaétat'. Et saisksant la bacbede I'bomme, il
hjeü à tem. Mcãs tandis quecelui-cis'était un peu in.clinépourh ramasser,b mi buatlt bs mdns M
:nuca salmPn
bacbe datas la tête en disant : 'C'est ainsi qne tu asfait
à Soissons avec b base'. Qm71d
Fhommefut moH, b roi ordonna ai.o( autos de se retina et, par cet acü, il bur insere une grade crainte
a sotlegard».
9óo K.
F. Wemer, <( Conquête franque de la Gaule ou changement de régime? )>, pp.l-ll,
l
icíP.9
336
« ConstxWentes auüm CbildebMbus
et Cblotbacbadas contra TbeudobeHHm,
mgntim elas alijme uohemnt, sed iü
mt+neTibtisplacatis a koübus suis
d4ensatus est et in wgBum stabilitas }>nc\
C'est une atitude semblableà celle de Chilpéric, qui aprês les fünérailles
de Clotaire ler, a pds possession du trésor royd, et comblant <<les Francs les plus
influents » avec des présents, les a soumisPóz.
Grégoire relate aussi qu'au moment
oü Clotaireler et Childebertler ont attaquéla Bourgogne,ils ont appeléau
secoursleur frêre Thierry ler, mais celui-ci n'a pas voulu pas y aller. Les Franca
qui étaient sous les ordres de Thierry auraient alors exprimé leur désaccordavec
lui, en le menaçant de I'abandonner et de suivre ses frêres s'il ne se disposait pas à
le Erre. C'est seulementen promettant de les enrichir ailleurs qu'en Bourgogne
que Thierry [er a réussi à convaincre ses hommes à ]ui rester ãde]es9ós.En ouse, ]a
campagne de Clotaire ler contre les Saxons avait toumé au soulêvement parce que
les gueniers
voulaient
torcer
le roi à aller combattre
avec eux, à son insu964.
)b\ 'l:iistoiws \NX, 23, p. \23 . <<Sedwssant conta Tbéoclebeü,Cbildebert et Clotain uoKlu nt lü
3nkuerle 7Uaame,mais iLfut défeTtdt{
par sesbudas qt4'il auait gagnéspar desprésentsetfut stabilisé
danasonrUaume)>.
)GZ}\ntoires
\;V, 22, Q. 'L 54. . <(Cbik)eTic:].IS
Feto l)ost patTisfunera tbesaurln, qua in wLh i\rannactim
eram congwgaü, acc@it et ad Francos utiliows petiit iMasque mutteribKSmobLus subi subdidit)>
.f<.'\Pàs bsjanérdUes
àe son pên, Cbibéricptit
bs ttÉsors qui éLaimt dunas watts la ÚLh de BemD,
pais il s'aboacbaaoecbsFrancs bs l)L s ittl ettts et, ks Qantjlécbb auecdespdsents, il les soumit)à.
Ce comportement n'était pas restreint aux róis. Même les évêquesavaient pour habitude
de conquérir une clientêle par le biais de I'attribution des béné6íces: r( Ca üb i a /em
QiscoPxsúdens, eam nttUa ratione ])asseJkcti, ut sih essessubditus, tam ei qmm amicis eiraswl
luicumque ei cotlsetltiebant Danes ns ecckdae abstulit nliqüdque
eos iKanes ac vamos. Quicumqae
tamett ex iPsis ad eum coTtumebantur,
itemm qtlod l)erdidemnt wcipiebant)} (lLlktoins \N,'l,
QP.
139-140). Cautin venait d'être nommé par le roi Tbéodebald évêque de Clemlont, mais
son élection était contestéepat:le prêtre Caton. ll a alors attribué à sesamaset à teus ceux
qui lui étaient Eavorablestour les biens d'Egise, en laissant dans la pauvreté et le
dénouement ccux qui s'étaient ralliés à Caton. L'octroi de largessesapparait alors pour
Cautin d'abord comme un moyen de punir ceux qui s'étaientrassemblésautour de Caton,
mais aussi de con6orter sa position, à travers le rallieínent du plus grand nombre de
ãídêles
e
ósHistoires 111, \l-, pp. \Qn-'LQ8-. <<Post baec CbloLbacbadKS
et CbiZdebenhKS
BuQ tzdü metem
Lestimnt.
Conuocatasque Tbeuãovicus in solatio eomm, in nolüt.
Franca vero, qü ad eam as@ciebant,
lixemnt: 'SI cam fratribus quis in BuRundiam i7e dispexeTis,te wlinquimm et lhos sequelatim
praeoptamus.' ./\t ib i7$delis sih exhstimans .Amenas, dt : 'Me sequimini, et egouos indt+camitt
partiam, t+biaumm et aWmtnmacapaüs, qnantumuestral)otestdesideran ct©iditas, de qKaPuora, de
laa manci@a, de qt+a uesümentain abuttdantiam adsttmatis. Tantum bos ne seqaamini!' }hs
prombsioübas bi inlecü suam uolantatefmew r@romittunt».
bç Histoiws\N,'L4, »P. \AÇ'L4n . <(Et Cblotarius ait süs : 'Dissistete,quaeso,ab }ü bomiMlms, m
;i®u nos Dei ira concitetHr.Quod ilü tlon adqüeuemnt. Barsttm Saxonesobttllemnt uesümenta,
pecou
)el omtti
coOHS lfamliatis
suam, dicmks
: 'H.aec
omnia
toLlite cnm medietatem
lente
nostrae, tantum
omtis et parvolas noutrosnlinqttete libelos, et beLUmititer nos son committdtir.' Frattci autem zecboc
adquiescere uoUemnt. Qülms
ait Cblott)acbarius 7'ex : 'Desistite, qttaeso, desisLite ab hac iTitenüone.
337
Dons le sixiême livre des
:ZÜ/o/mi. le roi Gontran.
s'adressant à son
peuple dans une église, lui demandait de lui rester Rídêle
;(Adiram uos,o oito cum mulieribus qui adestis,t4t mibi$dem inúolatam
semaw ügnimibi nec, utjtatws meus ni@ajecisüs, interematis, liceatque inibi
uel tripas a7tnis RQoüs meias, qui inibi adaptiü faca su7tt$bi, eRulhre, tle
fere conüngat, qtlod DitÀnit;as aetema Monl)aüatur, ut iLlis paTuolis, me
defuncto,sinal percatis, mm de generenostm robustas non fueTit qui
defeRsit )WS .
Dons les propos de Gontran, c'est bien de la protection militaire dont il
s'agít. Lorsqu'il s'adresse à son peuple, il présente cette valeur comme la raison
d'être du métier de roi : c'est elle qui doit permettre à ses sujets de lui garder une
foi inviolable. Ce serait dons leur propre intérêt, ajoute-t-il, car ils risquaient de
périr s'il ne restait aucun membro robuste de la fàmille royale tour les défendre.
7erbum eüm dedctumnotababemus;nolik ad beLlamin, in que di9erdamid. Tamm si ante
uoltletitis, Qontania uohntate egonon sequaz.'Tuna illi ira commoticontra Cblotariltm agem, sl®er
m i muKt, et sdttdettes knttid m ei s ipsumqueconiitiis exasPerantes
ac ü detrabmLes,inte#tcem
PoLuemtlt,si mm ibs abn àefemt. l:\aec údens Cblotarit+s,itlütKS abiit cum eis. ./b ib, itiito
cntamine, magma ad aduersariüinterütione caedetltur,tatltaque ab utroqne exerdtu caecidit,ut tlec
aestiman nec nltmeran paenitus possit. 'Tlxnc Cblotarias balde mllfususpacem peüit, dicens,senon saa
pohntate s@er eos unisse. Qua oblenta, aapn©tiam mdütl> Q(E.t Clotdn dit amsims : 'L-dsseR,je
Doesptie, cesbommestour qKela cobri de Dica ne sedécbaínepas sur noras'.Mais ei.o( n'J consentintit
pas. De not+ueanbs Saxons ofriTmt uêtements,
trol@ealu et tour ceb augela moitié de Roemtem,
laisseR.settbment
htms nos éPouses
et nospeüts et quela quem tle soit])as déclaHeente tlotls'. Mais bs
«e ««hw«tp«' da««tageJ co««ti.. L« mi Clotdn 1.« dit : '&«o-R,j' ««'PM, ""'-R.
à ce desseitt.Noras n'auonspas b bon dn)it ; tl'aLleR.lm à un combat oü DonsàsqneR.uotn pente.
:®.nda«t si ««' ««bR. «:anb«, j. «e ««s :«i«,d pa: d. «-a l,«©n «l«té'. ..Alo.: ««x-d, plã«,
F"""
ü'i«tudo"
««tw
1. mi Clotdn,
sej.tt'«t
:« l«i ;P«i: décbi««t :a t.«te, L'accabh«t M-,«ê«e à' @«w.
3t ]'entraínant de force, i]s tiouhnnt ]e quer s'i] ne consentait pas à partir auec elu. ]].n mDatlt cela
=lotain panit aueceln( à son coq)s défendant. Mais qumd le combatfut engagê,ew( sejottt quer dms
Hn gaTtd massacn par kurs aduenlins
et la muhtude
de Gelo( qai tombo
ttl dana bs dettx av17téesÍut
LeLleqtl'on ne l)ut d I'estimei ni la dézombrer exactement. Clotain tot4t conlus demande alors la
aux Smons ell dbaTtt qii'iLn'aucitpm mavcbécentreeio( de sal)n©w uolotlté.Quattd il I'eut obtenue,il
w /rn daw lama
deme#a»).ll se peut que ce soulêvement soft une légende íabriquée par
Clotaire et par son entourage pour pallier la sangante déEaitequ'il avait subie loas de cette
campagne.Dans ce cas,I'événementdémontrerait le triomphe de la sagesseroyale sur
I'imprudenceguerriêre.Bien que sabe,le roi apparaitici en se pliant à la volonté de ses
gueraers
GS}iistoins WX, B,-p.'à3\ . {( ]e pausconji4n,â bommesetjemmesqui sonoicipdsents, deme garder
itlejoi inüolabk, et de ne pas me quer commeuo s aw:Jait
derúêmment aüecmesjâws ; quejePuisse
iu moinspendant trois ans êbuermeszeuel ( quem'ailcútmes$1sadopüÍs,depear qu'iLn'arviw, ce qne
ieuiLk détoumet le Die14 étemel. qu'afãs ma mott, uous ne püsieR. aueccespeüts-enjants, car il ne
rEsterait de notnjamiLb
aucun bomme rodaste polir vaus déjtndn }>.
338
Au cours de la deuxiême moitié du Vle siêcle il y a eu une évolution non
négligeable dons les sources de la légitimité royale chez les Mérovingiens. Les bens
de pouvoir ne se fondaient plus seulementsur I'attribution d'avantagesmatériels,
sur la protection militaire ou encore sur I'identi6ícation symbolique et matérielle
avec I'Empire. Les textes légíslatifs examinésdons ce chapiüe montrent que
I'autorité royale, et cela est particuliêrement visible en ce qui concerne le rêgne de
Gontran et' celui de Clotaire 11,fondait sa légitimité égalementsur la mimeen
aBuTred'un programme téléologiqueavec le soutien de I'épiscopat : la création de
conditions pour le salut des âmes.ll est ainsi possible de décelerun troisiême
genre de bens entre les <(gouvernés >>et les « gouvemants » qut a une autre orígtne
que I'octroi de biens matérielsou I'attribution de la protection militairel Ce qui a
changé durant le Vle siêcle est moins le príncipe <<prato-contractuel» lui-même,
qui rapprochait I'autorité royale de ccux qu'elle gouvernait, que la nature des
largessesaccordées par le roi à ses sujets.
C'est dons ce contexte qu'il Eaut comprendre pourquoi Grégoire de
Tours ne mentionne I'w##zm.pxóéca
que dons les derniers livres des líZíü/wi, le plus
souvent dons les parties oü il était question du rêgne de Gontran. ll s'agit pour lui
de marquer le triomphe de ce modêle de royauté fondée sur la participation. des
évêques,et oü le prince se soucied'avmtagede son peuf)leque de sesintérêts
personnels.Cela ne veut absolument pas dire, comme on l.a vu dons la premiêre
perde de ce travail, que I'idée du amei.Pm.p#&#óü
##üóó#r était inexistente durant
la premiêre moitié du Vle siêcle en Gaule. C'est le contenu de I'expression m2ex.Pm
.p#óéóü ##za&&wiqui a progressivement évolué jusqu'à concerner I'ocüoi des biens
spirituels : la garante de la paix et de la justice, et surtout la créadon de condidons
pour le salut des âmes.
339
Epilogue : le -rexuzílük
et la survie de la dynastie
r
merovingienne
:(Singulis pelo an?tis ilt kabnàs MaNiige7teraLe c m amnib s Francês
secundamIMscomm constiett4ünemconcilium agebat, iTt que ob w$i xominis
reuemntiam eum, quem subi »se l)TI»ter bumilitatis
et mansuettidinis
magnituüttem pae$cerat, l)raesitleTe iubebat, donec ab omnia s @timabus
Frattcomm dottariis acc@tis, ueüoqüe Pm Face et defensioneecclesiarumDei et
pl4)iLLomm
et údwamm
jacto,
raPtHqt4e feminamm
et ittcenüo
LnterÜdo, exercitui qi40qtiepraecQto data, ut
sólido
decreto
qaacumqt4eüe
LLlisdenunciawtur,parati esseTtt
in partem qual »se diQonewtpn$idsd - bis
peractis agem iLltlm ad Mamaccas ülhm publicam custodiendnm cum bonom
et wneraüa e miüebat>9«.
Ce Fragmentdes -H# ameiÀ/eae#íei,mentionne la tenue, en 692, d'un
ro i/# m rassemblanttous les Frmcs. L'auteur des -H##aZef
commence pour dire
qu'à cause de la révérence due à son titre, le madredu panaisPépin a eãt présider
par le roi]Clovis 111(690-695)]la cérémonie.Ce dernier a alors reçu de tous les
grands parmi les Francs des dons et des engagements Eãts pour la paix et pour la
défense des églisesde Doeu, des orphelins et des veuves. Un décret a interdit le
viol de femmes et I'incendie criminel. ll a été aussidonné I'ordre à I'armée de se
préparerà partir à n'importe quel moment pour une région que Pépin avait
choisie. Une bois le ro i/# m terminé, Pépin a envoyé le roi à la villa royale(ízZãzm
.p#óéram)à Montmacq pour être gudé avec I'honneur et le respect.
Ce qu'il y a de plus étonnant dons la descripdon de la cérémonie de 692
c'est le fãt qu'elle a été présidéepar le roi, Clovis 111,ce même roi dont les
.,4xxaêf À/e#e#.fefP#amf ne cessent de rappeler la fãblesse vis-à-vis de Pépin et
dont le nom n'est même pas mendonné. Les maires du panaispippinides occupent
une place crucialetout au long des -.4##zzZ#f
7Weae
ieTPnomi.Dês le début de ces
annales, I'auteur met en évidence le prestige de cette fãímlle. ll mendonne la
victoire remportée à Tertry par Pépin ll (687-718)sur ses opposants. ll rapporte
comment Pépin a obtenu le .pn#ó#)amai,
d'abord sur I'Austrasie et ensuite sur
I'ensemble du m2am l;hn fome?zm7.
Les bois mérovingiens, en revanche, sont
montrés comme des instruments dans les mains des maltes du panais.Ce n'est
donc pas un documentqui peut être suspectéd'une quelconquesympathieà
I'égard des Mérovingiens et qui pourrait ainsi délibérément surévaluer leur rale à
I'intérieur de I'édifice politique üanc.
9óó.,4m#a.êf
À4eaeler Pnoni, 692, p. 320, ligues 29-40
}cn.Anna]esMettetLsesPrions, G9\, p. 32n, ]aWes G.a . <(lotar afino ab in.camationeDomiú nosth
;91. PilOittus singalanm Francomm obünüt prittnPatum)>. À. ptopos ües Annaks Mettenses
Ph'a/zs.
voir W. Levison,<<Zu dem.H##aés
À4e#e
lei )>,pp. 474-483;et P. Fouracreet R.l.
Gerberding,
« -HxmaéK .A4e#e íef P)üaf
l#a#a,PP.370.
(rhe
Emlier
340
-Annals of Meta)»,
Z.a/? Ã4ema/ gü
La Hn du Vlle et le début du Vllle siêcletémoígnenten ef6etd'une
activité administrative vigoureuse de la part des rois mérovingiens. Plusieurs
préceptesde Thierry 111ont été conservés.
Pour le rêgnede Clovis lll, les
diplâmes royaux sont égalementen nombre considérable,de même que pour
Childebert 111.Ce demier, considérépar une certame historiographie comme le
modêle du <<
roi Eãinéant», a condamnéun 6ílsde Pépin ll à restituer un bien à un
monastêre et quelquesannéespaustard il a obligé un nutre 6íls de Pépin à rendre
aux moines les tonlieux qu'il percevait durant la fête de saint Denis9ós.Les travaux
récentssur les derniers rois mérovingiens montrent que si leur autorité se trouvait
considérablement diminuée, elle n'avait pas pour autant disparuç'P.Cela mine à
poser la question suivante : pour quelle raison les rois mérovingiens ont tenu aussi
longtemps I'autorité royde, malgré une réducdon non négligeablede leurs
prérogatives traditionnelles
?
Le <<charisme gemtanique >>ne peut pas, comme on I'a vu, expliquei
pourquoi, malgré la réduction considérable de leur pouvoir réel, les princes
mérovingiens ont réussi à garder le titre royal jusqu'au milieu du Vllle siêcle. Si la
réponse à cette question ne se trouve pas dons une quelconque sacralité
germanique, il faut chercher ailleurs les causei de la pérennité de la dynastie
méroúngienne. ll est vrai, le presdge octroyé par leur ralliement à la religion
chrétienne ne peut pas être ignoré, mais pas au point de fere du roi mérovingien
un /zx ef íaferzZoi.
Dons le contexte des rapports entretenus entre I'Eglise catholique
9ó8 l.z&er ükzo 'ae Fxa#au/zw
49 50. soir aussi. E. Ewig, <(Studien zur merowingischen
Dynastie )>,pp.15-59
)b9 VdK à ce 'etapas, \- mQlaz, l.e nDaamedesFraacs et Pascenslon
l)olitzqnedesmaltes dttpalats
at{ déclin dte'\,File siàcb (656-680). Contnbtttion à L'bistoin du«Regnum Francomm>>pe7tdantk
zmádême
gm# d# 147ei#cú ; 1. Heidrich, <<Les maltes du palais neustriens du milieu du
Vlle au milieu du Vlll siêclo>,pp. 217-229; R. Kaiser, <<
Royautéet pouvoir épiscopalau
nord de la Gaule (Vale-lXe siêcles))>,
pp. 143-160; KF. Wemet:,<<
La placedu Vlle siêcle
dons I'évolution politique et institutionnelle de la Gaule franque )>,pp 173-211 ; M.
Rouche, <<'ReékzamZ;zzaef zZEs:n#az#
ou les premiêres sécularisationsde tearesd'Eglise pm
Dagobert >>,pp. 236-249. Durant le Vale siêcle, les róis mérovingiens ont fàit des choix
qui ont rendu possible la préservation de structures étatiques dans un cadre de réduction
drastique de leurs moyens d'action. Cela s'est traduit par la dimhution du rayon de
I'étendue du pouvoir royal, pm I'utüisation d'agents privés pour Eaueprévaloir I'autodté
publique et pm une alliance d'un nouveau tape avec I'Eglise chrétienne. Pour analyser
cette 6omle originale d'action de I'autotité royale, il Eautpeut-êue abandonner le concept
de <(systême patrimonial )> comme étant la confüsion enfie la sphêre des afEhres
publiquei et la sphêredes affhres privées. Une autre approche du problême serait de voar
dons la <(patrimonialité >>1'utilisation pm un pouvoir central en mangue de ressources,
d'agents privés aâín de geme en ceuvre d'une façon optimale la gestion des afEàres
publiquei. Une telle Eaçonde visualiserles systêmespatrimoniauxest dé)àudliséepar
exemple par les historiens qui étudient la colonisation portugmse en AfHque et au Brésil
pendant
le Xale
et le XVlle
siêcle(Volt
R. Faoro,
Od doxoí da .poder. .4 ]a/7maFõa da
.pa//o#a/a.@.êêh
&/usz»Im,
Rio deJaneiro/Porto Alegre/São Paulo, 1958,2 voas.
347
et les détenteursde I'autorité politique, on I'a vu, la royautésacerdotaleétait une
modahté inconcevableP70.
Revenons aux ,4# aür À4eaeiei Pnaai et à la cérémonie de 692. Le rale
de Clovis a consistéd'abordà recevoirde tous les grandsdu royaumeles
donations annuelles, mais aussi des engagements de leur part concemant la paix, la
défensedes églisesde Dieu, les orphelins et les veuves.Le roi, même s'il ne
disposait paus de toutes ses prérogatives comme ses prédécesseursdu Vle siêcle,
était encore une piêce non négligeable de I'édi6íce politique
franc. Le .pn#r@r
pippinide disposait de lui comme bon lui semblait, en prenant som, par exemple,
de I'enfermer dons la villa royale une boisle ra d#wmterminé. Cependant,et c'est
bien cela qu'il Eautretenir de ce document, le roi mérovingien avait encore une
mission à accomplir dais I'édi6ícepolitique franc. Le ministêre chrétien que les
prlnces mérovingíens étaent censésaccomplir depuis la 6ín du Vle siêcle
comportait une série d'obligations vis-à-vis de leurs sujets, mais pausimportant
encore, ces obligations étaient une condition i/#e g#'z xo# pour le maintien de
I'ordre du monde et pour le salut des âmes.Les évêquesmérovingiens au cours du
Vle siêcle avaient fourni aux princes une source de légitimité à travers une
doctrine sur leur rale au sem de la société.Au-delad'une prééminencequi
s'exerçait par la force des armes et par I'efHícacitédes loas, les bois mérovingiens
étaient censés être les gardiens de I'intérêt général. Ainsi, s'ils sont parvenus à
garder leur poste et certames de leurs prérogatives face à des madresdu panaisde
plus en plus puissants, c'est probablement parce qu'ils ont dü apparaítre comme
des piêces maítresses du systême politique franc. lls gouvemaient leur peuple,
mas en même temps ils marchaientavec lui et le guidait verá I'au-dela.ll y avait
entre eux une relation fondée sur des devoirs réciproques. Au sommet de la
hiérarchie d'obligations, se trouvait le roi. ll était le responsabledevant Doeu de
I'accomplissement de ces tâches, tandis que les fonctionnaires étaient, à leur tour
responsables devant lui. Pour bien accomplir sa mission, il devait intégrer tous ses
sujets dais leur quête de la jusüce chrétienne. En octroyant à ses fonctionnaires
les mêmes responsabilitésqui étaient les siennes, le roi n'abandonnait pas
complêtement ses prérogatives. ll dcmeurait toujours le garant de I'applicadon des
mesures en faveur des faibles, comme Clovis lll loas de la cérémonie de 692. C'est
aux évêques que la royauté mérovingienne doit ce prestige religieux qui était três
probablementparmi les causesde sa survie dons un milieu oü proliféraient des
dynasties aristocradques de plus en plus disposées à accaparer les prérogatives de
l autorité royde. Les Pippinides,quant à eux, ont dü recourir à I'oncdon pê)ur
égaleret peut-être même dépasserle ministêre chrétien de leurs prédécesseurs.Les
raisons de la survie de la dynastie mérovingienne ne sont pas uniquement
matérielles. Le roi demeurait le garant de la paio sociale, de la justice, en somme
du salutdes âmes.Le roi mérovingienrestaitun wx aZ2#í,
avecun ministêreà
remplir à I'intérieur de la sociétéfranque.ll demeuraitencore le garant de la
protection des églises, des orphelins et des veuves ainsi que de la répression des
970Volt à ce propos les actesdu colloque de Royaumont. Sur la royauté sacerdotale, voar
aussi A. -Angenendt, <<Rex e/ raa/t/ai. Zur Genese der Kõnigssalbung >>,pp.100-1 18
342
crimes. Voilà les raisons de son prestige. ll était là aussipour symboliser I'unité du
royaume, pour rappeler aux grands ieurs devoirs vis-à-vis de ceux qui leur étaient
soumis. Dons ce sens, il est compréhensible que Pépin ll et quelques-uns de ses
successeurs, pour plus puissants qu'ds aient été, n'aient pas pu écarter
définitivement du pouvoir les descendantsde Clovis. Et que longtemps aprês
qu'ils ne détenaientle pouvoir que de nom, ils continuaient à régner. S'ils ont
survécu, c'est qu'ils avaient une mission à remplir à I'intérieur de la société
Cependant, cela est une hypothêse à vérifier et elle mériterait une étude à part.
343
CONSIDERATIONSFINALES
344
Le moment est menud'essayerde répondre à la problématique posée
dans
I'introduction
de
ce
travail,
qui
était
de
dé6ínir
quelles
ont
été
!es
significations de I'expression amei.Pm.pw&,gdi
#ã,!zlzzló#idurant la période comprise
entre le rêgne de Clovis et celui de Clotaire 11. Ces difFérentes significations
peuvent éclaircir le problême de la légidmité royale chez les Mérovingiens. Le
principal problême auquel on est confronté vient du fait que cette expressionne
se retrouve nullement dons les sources mérovingiennes de la premiêre moitié du
Vle siêcle. Elle apparaít pour la premiêre bois dons une letxe envoyée par les
évêques du concile de Paris, de 573: à I'évêque Egidius de Reims, sous la forme
légêrement nuancée de ca#sã.pxólgói071.
Elle ü-aduit alors la volonté de I'épiscopat
mérovingien de veiller à I'intérêt général.Rien n'est (üt, par contre, au sujet d'un
quelconque souci manifesté par I'autorité royale à I'égard de I'##ázaf.pxó#cn.C'est
dons les écrits de Grégoire de Tours que cette expression apparait associée à la
royauté. En revanche, les préceptes ou les édits royaux ne la mentionnent guêre.
Cela paraít conForter, à premiêre vue, I'opinion de P. Geary, pour qui les clercs
ont été les seuls pendant toute la période mérovingienne à garder le sens de la mi
.pxóéón,
c'est-à-dure,de I' <<
intérêt générai>>,en opposition aux prtnces,qut eux,
seraient restés attachés à leurs intérêts personnels. Facile de déduire alors que la
royauté mérovingicnne était une monarchie patrimoniale, et que le pouvoir exerce
par ses rois n'avait nullement les caractéristiques d'une <( autorité publique >>.
Néanmoins, toute la premiêre partie de ce travail s'est at:tachéeà montrer que si
I'expression #ZzZür.pwó#can'est pa.s explicitement évoquée par les sources
mérovingienncs de la premiêre moitié du Vle siêcle, il est tout à fãt possible de
déceler dons le gouvernement franc à cette époque un certain sens de I' <(intérêt
public» qui ne se confond pas avec les intérêtspersonnelsdes rois. Cette
perception concemant la natura et les objecti6s de la royauté est alors la principale
source de légitimité des premiers princes mérovingiens. Mais en quoi consistaite1le ?
11 est impossible de comprendre I'existence d'une notion d' <<autorité
publique )>en Gaule mérovingienne dons les premiêres décennies du Vle siêcle
sons se reportei âux bensentre les Francs et I'Empire. Autrement dit, c'est dons
I'attitude des Mérovingiens envers le legs politique de Rome qu'il Eautchercher à
décelerla placa et les prérogativesde I'autorité royale en Gaule. On a vu que
I'installation de Clovis comme gouvemeur de la province de Belgique Seconde ne
peut pas être considérée comme un índice de la 6in de la Romanité en Occident,
loin s'en Faut.Bien plus que Syagrius,le fondateur du royaume des Francs a été un
loyal continuateur de la politique de coopération avecI'Empire chrétien. ll est vrai
qu'il s'agissait,à I'époque de Clovis, de bens paus théoriques que réels, la
reconnaissancede la supériorité hiérarchique de I'Empire ne correspondant pas à
une domination effective de I'empereur sur la Gaule. Cependant, I'indépendance
de eàt dont bénéRiciaitle n2 m l;hn rama par rapport à I'Empire romain n'allait
)l\ Pa1lS\N 6;lSà, E4)estola
syKodidE@dium Remettsem
eihmP#m,p. \4n
345
pas Jusqu'àun point oü I'on puissedureque les Mérovingiens tenaier.t leur autorité
d'un pur droit de conquête.D'autre paí-t,le recours systématíqueaux titres et aux
symboles romains montre que la légltimité royale à cette époque était indissociable
d'une identi6ícation avec I'Empire. ll eaut soubgnerla dimension <(politiquement
orientée >>de cette politique d'/a/za#al?2g)eny
dana la mesure oü les princes flancs
ne se sont pas contentés de reprendre les usares romains. Du point de vue
fonctionnel c'était la solution la plus évidente,compte tenu du Éãitqu'ils étaient
intégrés à cette romanité depuis déJàquelques siêcles,et aussi parco qu'il n'y avait
pas d'alternative aux constructions institutionnelles léguées par I'Empire. Ces
princes se sont efforcés ausside publiciser leur filiation à la monarchie romaine
lls étaient probablementconscientsque leur légttimité serait d'autant plus
consolidée dês lors qu'ils seraient capablesd'apparaítre devant leurs sujets GalloRomains comme les fidêles continuateurs d'un état de choses auquel ces demiers
se sentaient pro6ondément liés.
Dons ce sens, on aurait tort de sous-estimer la capacité des bois
mérovingiens à reFormulerI'héritage politique romain. La polémique entre
« germanistes >>et <(romanistes >>a obscura pendant longtemps les caractéristiques
originales de I'édifice politique mérovingien. Le m2 m Fnu/zromma été souvent
présenté comme le résultat d'une rupture par rapport au passéromain et latin,
c'est-à-dire,un pur produit de la conquêtede la Gaule romainepar le peuple
hanc. L'excês inverso consiste à présenter la Gaule mérovingienne comme la
transposition de Rime. La ré-appropriation des symboles politiques romains, que
ce soit la titulature ou le monnayage est un des aspects les plus importants de cettc
capacité des Mérovingiens à façonner le legs romain. La cérémonie de Tours a été
un moment privilégié oü I'on s'aperçoit que les dirigeants franca étaient
parfãtement capables d'interpréter les symboles et la titulature romains et surtout
de les détourner en leur 6aveur,en supposant,bien entendu,comme celaparait
avoir été le cas,que le titre d'a#giZ#i soit le produit d'une initiative des Francsqui
allait au-dela de ce qu'Anastaseavait octroyé à Clovis. Quoi qu'il en soft, seus
Théodebert ler, I'/a7zZaZ2o
/mpla/ est allé }usqu'à un point insupportable pour
I'Empire. Le roi franc ne se contentait plus uniquement de reprendre la titulature
et íes symboles romains, il revendiquait également une sorte de souveraineté sur
I'Occident. Les territoires qu'il se vinte dc dominer dons une lettre à I'empereur,
ainsí que ses campagnes en Italie et son monnayage pseudo-impérial, révêlent un
roi persuadéd'incarner]'éga]de I'empereurromain,tout du moins en ce qui
concerne I'Occident.
La liaison atavique avec la romanité a eu de conséquencesfondamentales
sur I'autorité des rois mérovingiens. Non seulement en ce qui concerne la
continuité des structures politiques, mais aussi,ce qui est le plus important pour
ce travail, dons la survie d'unc notion d' <<intérêt public >>.Cet intérêt concematt
notamment la pérennité de la monarchie, le maintien d'un pouvoir central efhcace
et capable de devancer des logiquesou dcs structures concurrentes, comme les
bens familiaux traditionnels -- que la Loi salique a voulu substituer par un état de
droit
-- ou le pouvoir
ecclésiastique. Le domaine
dons leques la notion
d'x#óZaf
.Oxó#raest la pausvisible dons la royauté franque est celui de la politique religieuse
346
Dons leurs rapports avec I'épiscopat les princes mérovingiensde la premiêre
moitié du Vle siêclen'ont pas cesséde vouloir imposerà ce demier un diktat
qu'on peut qudiGíerde <<
constantinien
». La convocationpar Clovis du premier
concile d'Orléans, en 511, et le choix par ce demier des questions à être discutées,
aussibien que les nombreuses ingérencesde I'autorité royale dons les nominations
des évêques et le contr81e des biens ecclésiastiques6orment un ensemble. lls
étaient la conséquence de cede nodon qui voulait fãire de la royauté I'épicentre de
la vie politique et sociale du w2exm .f;hnxramm,et en même temps reléguer
I'épiscopat dans un rale subalteme. L'influence politique de ce demier, construite
à partir de I'autoritémorde et desdonationspieuses,n'avaitpas cesséde
s'accroitre au cours du Ve et du Vle siêcles,au point de menacet les prérogatives
de la royauté et de ses représentantsdons les cités. L'exemple le plus radical d'une
politique délibérément tournée vers la diminution de I'influence des évêquesest
donné par la polidque de Chilpéric. Néanmoins, on peut observer d'autres cones
de conflit dons le rêglement despartages.Ce sont des moments privilégiés oü I'on
voit s'affronter une ]ogique de ]'organisation de ]'espace qui est ce]]e de ]'autorité
royale et une nutre, celle de I'Eglise, attachée à préserver I'intégralité des évêchéset
des biens
ecclésiastiques. La
premiêre
est soucieuse de
créer
des bens
d'interdépendanceentre les divers royaumesissus des partitions, et en même
temps de permettre la viabilité de chacun de ces royaumes, souvent au déüiment
de la géog-aphie ecclésiastiquede la Gaule. Le fãt que les princes mérovingíens ne
se soient pas pliés âux admonestationsdes évêquesen ces matiêres, comme le
montrent les protestadons répétées de ces derniers dons les canons et dons les
lettres écrites aux rois loas des conciles, est un excellent indicateur de I'existence
d'une <(autorité publique >>avec des exigenceset une logique particuliêres.
Le Vle siêcle constitue unc période cruciale dons I'évolution de la
monarchie franque. En effet, on assisteà cette époque à une transformation
capitale dons les bens de pouvoir au sem de la monarchie franque et qui peut être
déânie comme un changementdons le sens de I'xã2/ai,pxó#ca.C'est dons les
exhortations des évêquesmérovingiensqu'on peut apercevoir en premier lieu ce
phénomêne. ll est vrai que I'exercice du pouvoir a été souvent lié à I'idée de
I' <<
intérêtgénéral». ll s'agíten Eaitd'un thêmerécurrentde la penséepolitique
occidentale. Ce qui Fàit la spéciGícitédes réflexions des évêques catholiques à ce
sulet est le Eãt que ces derniers ont étroitement associé I'zvzüzaf
.pxó#caà
I'accomplissementd'un bien spirituel, en accordantà I'autorité royale une placa
importante dons le salut de ceux qui leur étaient soumis. Les princes mérovingens
étaient les principaux destinatairesdes injonctions ecclésiast:iques
: ils étaient
appelés par les évêques à participer à la construction de la Jérusalem terrestre. Le
roí mérovtngienapparait donsles épitresde Rema,d'Avit et d'Aurélien, et aussi
dons les poêmes de Fortunat comme un véritable pastcur ayant pour charge le
salut des âmes.Tou)ours est-il que les injonctions épiscopalessont à elles seules
tncapables
d'expliquer
I'émergence
d'une
<(royauté
chrétienne
>> chez
les
Mérovingiens. ll fallait encore que I'autorité royale soft assez<<perméable >>à I'idée
du gouvernement chrétien telle qu'elle était exprimée pm les évêques.C'est dons
ce sens que I'étude de la période des guerres civiles s'avêre essentielle
347
Bon nombre des exempies qui ont servi pour attester le cmactêre
despotiquede la royauté mérovingienneproviennent des demiers livres des
l:Zh/a/ízT.
oü il est quesdon des guerresciviles. Cette période est saturée,comme
n'importe quelle nutre période du même genre, de méfãts comínis par les factions
rivales. La Gaule mérovingienne, pas paus que la Rome de Sylla -- qui a
institutionnahsé I'élimination physique de I'adversaire politique -- n'a pas échappé
à cette rêgle. Dons le m2 m .f;nuruam, la période comprise entre 561 et 613,
encore plus que les annéesprécédentes, a été marquée par I'utilisation de la force
comme instrument de conquêteet de maintien du pouvoir à tous les niveaux.
Cependant, cette violence ne pcut pas être élevée au rang d'un paradigma qui
servirait à expliquer le fonctionnement du gouvemement mérovingien.
Contrúement à ce qu'on pourrait pensei, la période des guerres civiles a été
extrêmement proliâique pour I'autorité impériale, et cela à deux titres : d'abord, on
a assisté à la défaite sanglante des derniers partisans de la royauté impériale.
D'nutre part. il s'est produit un considérablerenForcementde I'influence politique
des évêques, d'abord en Burgondie, et ensuite dms tout le royaume des Francs.
Les évêquesont pu, à üavers les prérogativesqui leur étaient reconnuespar la
royauté, notamment à partir du rêgne de Gonüan, intervenir de Façondécisive
dons les afEairesdu royaume. L'épiscopat était porteur d'une notion chrétienne sur
le but de la royauté, de ses obligations envers ses sujets. La deuxiême moitié du
Vle siêcle est la période par excellence oü les conciles mérovingiens sont devenus
une institution polidque davantagequ'une institution ecclésiastique.
lls ont été
pendant cette période I'une des sources les plus importantes de la <<
royauté
chrédenne>>.Durant la premiêremoitié du Vle siêcle,les rois convoquaientles
conciles, allant jusqu'à dicter aux évêques,cornme ce füt le cas de Clovis, les
questions qu'ils devaient discuter, à la maniêre des empereurs chrétiens. Une bois
plongés dons les guerras civiles, les rois mérovingiens, d'abord Gontran et ensuite
Clotaire 11,ont eu recours aux conciles comme des instruments de rêglement de
leurs disputes et du renforcement de leur autorité. Les évêques ne se contentaient
pas de discuter les questions d'organisation interne de I'Eglise : ils étaient appelés,
souvent par une convocation royale, à trancher politiquement pour I'un ou I'nutre
parti en duel ou pour Jugerceux que les rois considéraient comme des tmítres.
L'autorité des rois mérovingiensest devenue,à partir du milieu du Vle
siêcle, de plus en paus imprégnée par les préceptes chrétiens. Bien entendo, ce
n'état pas un mouvement linéaire et safesheuru. En príncipe, ce que les évêques
considéraient être les fonctions du pouvoir royal ne correspondait pas forcément
avec la pcrception que les rois francs avaient de leur propre dignité. La notion
d'#üózaT
.pxó#caa cesséd'avoir uniquemen.'le sens de la simple satisEactiondes
nécessités matérielles de la monarchie, pour être progressivement associée, dons la
deuxiême moitié du Vle siêcle, à la réalisation d'un but surnaturel : la création de
conditions permettant le salut des âmes.
La christianisationde la notion d'azz2zaf.pxóúca
n'a pas apporté âux rois
mérovingiens la notion de I'intérêt public. lls ne sont pas devenus m2ei.pro.pxó#ai
#Ó&ÜZzówf
sous I'influence des évêques.lls I'étaient déjà sous Clovis, sous
Théodebert Ter ou sous Chilpéric, même si les évêques,à commencer par
348
Grégoire de Tours, ont tou)ours refiisé de I'admetüe. Sous I'influence de
I'épiscopat, ce n'est que le contenu de cette notion..qui .s'est transformé, en
prenant progressivement un sens proche de celui qui avait été donné par les
doctrines chrédennes.C'était d'abord I'assistanceaux pauvres et aux fàbles, mais
aussi I'pide à I'Eglise pour I'accomplissement du salut. La christianisation de
I'w##üT.pxó.gaa
a signifié non seulement une trans6omlation dans le contenu de ce
qui était censé être le but ultime de I'autorité royale dons la promotion de I'intérêt
public. C'est aussi la süatégtepour accomplir cette mission providentielle qui a
changé : la participation des évêquesest devenue la clef de volte de cette nouvelle
perception de ce qui était I'intérêt public
Force est de constzter que les Carolingiens n'ont pas fãt renaítre I'idée
de wi.pwZ'.gcu
à travers la nQtion chrétienne selon laquelle le pouvoir est au servíce
de la collectivité : il s'agissait là d'un héritage mérovingien. En regardant avec
admiration I'ceuvre des gouvemants ftancs du Vllle et IXe siêcles, on a peut-être
oublié combien I'ceuvre de Pépin le BrefJ ainsi que celle de Charlemagne, ont pu
être redevables de I'expérience mérovingienne. L'influence de la monarchie
wisigothique ou encore celle du monachisme irlandais sur la royauté carolingienne
a attiré davantageI'attention des historiens que celle, beaucoup plus proche
géographiquement,
mais
aussi
culturellement
et
politiquement,
des
bois
mérovingiens. Clovis et seshéritiers ne peuvent pas être considérés comme de
simples chefe de clans qui gouvernaient par un simple droit de conquête. De la
même façon, la royauté mérovingienne n'a pas été une parenthêse de totalitarisme
et de bubarie entre I'Empire chrétien des Romainset I'Empire chrétien des
Carolingiens.
Les descendants de Charles Martel
n'ont
pas consüuit
leur édi6tce
politique de toutes piêces, comme parFoisnous le suggêrela lecture d'un grand
nombre de travaux.Tel a été au fond, I'objectif ultime de ce travail, essayerde
monüer que I'onction de Pépin le Bref n'a pas été à I'origine de la christianisation
de la monarchiefranque,et que I'époquecarolingienne,
contrarementà ce
qu'afHírmeR. Mckitterick, n'a pas été le théâtre de la premiêre édiGícationd'une
société
chrétienne
vraiment
digne
de ce HO=P72.
L'hypothêse de la survie, durant la premiêre moitié du Vle siêcle, d'une
notion d'z/óúzar
.px&#cnqui n'était pas étroitement liée à la vision chrétienne de
I'inté.êt général, pose le problême de la convenance de I'emploi de la notion
d' <<
Etat >>dons la période mérovingienne. M. Senellart, dons un ouvrage oü il
retrace I'histoire du concept de gouvernement en Occident, deputs ses ongtnes
patristiques jusqu'au XVlle siêcle, croit que pendant le haut Moyen-Age le
<<gouvemement»
a existé en dehors du cadre de I'Etat.
Toute
la pensée
médiévale,dit-il, à partir de saint Augustin jusqu'au Xllle siêcle, a été traversée
97z R. McKitterick,
TZe l;)nx,éiíg Clóx/rg a/zd zge Cb/o##güK ReÉurmí, 789-895
349
par I'opposition entre agem(dirigem,gouvemer, commander) et dominer qui soustend I'andthêse du /zx et du tyran. Tandis que le gouvernement se rapportait à une
6ín ou à une pluralité de 6ms, extérieures à lui-même, la domination n'aurait
d'nutre but que son propõe renforcement. ll loue chez Machiavel I'oubli de la
thématique du gouvemement au profit d'une technologie, dolente ou habile, de la
domination. Rgm, I'acdvité de régir, de conduire le peuple vers un horizon
eschatologique,serait donc .le contraire de la domination. Dons la période
médiévale,au moins jusqu'à saint Thomas d'Aquin, afhmle M. Senellart, le roi
gouvernait plus qu'il ne régnait puisque son titre dépendait de la rectitude de ses
actes.L'absence de toute notion de souverainetédu corps politique aurait privé le
haut Moyen-Agedes audtentiquesstructuresd'Etat. ll Êaudraitdonc parler
d' <<of6íce du gouvemement»
pour
définir
les royautés mérovingtenne
et
carolingienne. ll s'agít selon lui d'une notion plus appropriée à I'étude de la
période médiévaleque le mot<<Etat>>,qui par ailleurs ne 6eraitpas partie du
vocabulaire politique du Moyen-ÂgeP". L' <<Etzt >>serait, d'aprês M. Senellart,
indissociable de cette souveraineté que les doctrines médiévales,au moins jusqu'à
saint Thomas d'Aquin, trop attachées à définir pour la société politique les
meilleurs moyens d'atteindre le salut, ne lui accordaient pas. Dan! son étude, il a
tout de même pais en compte I'hétérogénéité politique du Moyen--Age,ce qui n'est
pas toulours le caslorsque il s'agít d'une description généralede la période. Pour
le reste, M. Senellart développe un thême assazrécurrent dons la théorie politique
du XXe siêcle, celui de la <<rupture >>entre la pensée politique médiévale et ia
penséepolitique modere. D'autres intellectuelsavant lui, des historiens, des
sociologues, des juristes, avaient agt pareillement07'.Les recherches menéespar J
Ph. Genet et son équipe au sulet des originemde I'Etzt Modeme vont à peu prós
dons le sens de ce que soutien M. .Senellart.L'Etzt, selon J.-Ph. Genet, a
longtemps peru étranger au Moyen-Âge, réduit à une parenthêse d'anarchie
féodale. C'était pourtant à cette époque que les appareils administratifs, le
personnel administratif et la penséevalorisant le rale du prince comme source de
la loi et une conceptiontenitorialc du pouvoir auraientfàt leur apparition.Mais
cette apparition serait, d'aprês sesrecherches,un produit du Moyen-Àge tardif.
L'Etat serait donc né entre 1280 et 1360 1orsque,confrontés à des guerres
incessantes,les róis et les princes ont voulu fere appel à la contribution de ccux
973M]. Sene]]art, ]l,ef a#f de.g0/7zuenzer.
ll)# regímen médzápa/ ra ó@)/dega//z/ememe/z/,
pp.19-31
974A titre d'exemple, on pourrait ater le cas de L Weckmann. ll déâmit I'Etat, cornme
une catégorie politique et géographique qui tout en disposant d'autonomie face aux
valeurs et aux normes sociales,est capable de créer du droit. A partir de cette déÊmition, il
conclut qu'il n'y a pas eu d'Etat au Moyen-Âge. Ce qu'on pourrait quali6ierd'<<Etat
médiéval )>,dit-il, n'était pas une catégoriepolitique, ni une entité géographique.La
souveraineté, t=raitessentiel de I'Etat modeme, lui serait étrangêre. Son existente d'ailleurs,
serait justifiée dais les doctrines chrétiennes par la subordination à un príncipe absolu. ll
ne s'agirait pas d'un Etat i/ncü íexlw,mais d'une abstíaction, un moyen d'accomp]ir ]'idéa]
suprême de la chrétienté, la [éalisation du royaume de Doeu sur terre. La penséepolitique
médiévale aurait été à son civis incapable d'élaborer une notion d'Etat(L. Weckmann, E/
petlsamienLo politico me&euaLJ las otigenes deLdencbo itltemacioml,
350
PQ.t49-'tSSà.
qui résidaientsur leurs terres pour assurerla défenseet la proteciion de la
communautéP7s.
Malgré les progrês qu'elles apportent, les positions de M. Senellart et de
J.-Ph. Genet reflétant au fond une opinion assazancienne dons I'historiographie,
selon daquellela confüsion entre le domaine religieux et le domaine politique dons
la période médiévale est en contre-sensavec le sentiment exprimé par la nodos
d'Etat. Cette notion ainsi conçue, est sons douto un concept historiquement daté,
un produit à la bois de la Renaissance et de la société bureaucratique. Le problême
reste à savoir si, premiêrement, cette conhsion entre le polidque et le religieux
était aussi parfãte qu'on veut le croire, et, deuxiêmement,
si elle rendait
inconcevable I'acte de régner, c'est-à-dize,la capacitédu prince de prendre des
décisions politiques en dehors du cadre suict imposé par I'Eglise et par les
príncipes moraux dopt les évêques étaient les porte-parole.
En examinant les mesuresprises par les rois mérovingiens au cours de la
deuxiême moitié du Vle siêcle, on est loin d'y voar un quelconque régime
hiérocratique. L'analyse des actes des rois mérovingiens montre que même dons
les moments oü la justi6ication religieuse se trouve derriêre I'une ou plusieurs
mesuresde gouvernement,la conftlsion n'est jamaistotale entre la morde et la
politique. Si on prend comme exempleles mesuresprisespour Gonüan et par
Clotaire ll
dons leurs édits respectifs, et si on les compare avec les mesuras
prévues par les conciles qui ont précédé la publication de tels documenta, il
devient évident qu'il existe une différence non négligeableentre elles. L'acte de
gouverner sous les Mérovingiens,même avec le tdomphe de la <<
royauté
chrétienne>>dons la deuxiême moitié du Vle siêcle, ne s'est jamais restreint à
I'application des consignesdcs évêques.Le mg#xm-f;Xaxrumm
n'était pas une
hiérocratie. L'autorité royale retirait, notamment aprês Gontran, sa légiümité de
I'associat:ion avec I'épiscopat et a],ec les préceptes qui étaient soutenus par ce
dernier, mais il serait tout à fãt anachronique de parler à cet égard d' <(absorption
du droit naturel de I'Etat à I'intérieur de I'Eglise >>.
La vision de I'historien allemand K.F. Wemer à propos de I'utilisation de
la notion d'Etat chez les Francs est pausoriginale et peut-être aussiplus adéquateà
I'étude du três haut Moyen-Ãge que ceíle de M. Senellart. ll estime que I'Etat, qui
avait reconnu le christianisme comme la religton of6ícielle, n'a pas disparu avec les
invasions barbares97õ.
ll aurait survécu à travers la seule hiérarchie' politique
légitime reconnue de la chrétienté, la noblesse,à travers le .pa#r@r,mot-clé qui
désignerait le chef et véritable 6ondateurde I'Etat, et se serait incamé dons le
975Voir J.-Ph. Genet, E/a/ maden/e:.ge#êfe,ózb/zre/.Pe/yeó#z'ei,
notamment p.261
97óK..F. Werner n'est pas le seul à soutenir que la notion de wf.P//&ócan'a pas disparu avec
les invasionsbarbares.C'est aussile cas de L. Genicot L. Genicot, <(Sur la survivancede
la notion d'Etat )>,p. 162 sq.), et aussi de Y. Saissier (<{L'utilisation d'un concept romain
aux tempo carolingiens : la aT.pxóúfaaux IXe et Xe siêcles )>,pp. 17-29).
35Í
RzZ##iy7977.K.F.
'Werner
emploie
par ailleurs
le mot
<<llltat >> comme
synonym.e
d'une entité capable de se set-vir d'agente exerçant une foncdon publique
correspondant à ce qu'on désigne aujourd'hui par «ofHce» ou «charge
publique». ll ne faut pas pour autant réduire les difHérencesentre KF. Wemer et
M. Senellart à la sentence suivante : I'un croit que le concept d' <<Eut » se coche
derriêre le termo Re2#xw,tandis que I'nutre pense que I'absence du terme<<Etzt »
dons les sources médiévales rend inexacte toute référence à un tel concept. ll y a
surtout dons ces deux auteurs deux approches distinctes sur les maüices de la
société politique moderne. M. Scnellart accorde beaucoup pausd'importznce que
K.F. Werner à la théorie politique d'un Machiavel ou d'un Hobbes : c'est chez eux
qu'il faudrait d'aprêslui chercherles débutsdu phénomêneétatique.La démarche
de K.F. Werner consiste plutât à se toumer vers les termos ladns du IVe au XVle
siêcles pour découvú' les origines romaines et chrétiennes de I'Etat. ll n'est pas
quesdon pour ce demier d'af6mer
des idées apolitiques
quc I'Etat modems est né en se débarrassant
gérées par la doctrine
chrétienne,
mais en les sécularisantP78.
On pourrait rapprocher la démarche de K.F. Wemer du raisonnement d'un juriste
que la deuxiême moitié du XXe siêcle a appris à honnir, C. Schmitt. Celui-ci
estimait que teus les concepts prégnants de la théorie politique modere de I'Etat
étaient des concepts sécularisésP7P.
C'est cette même sensibilité <<généalogique»
qui
inspire
KF.
Werner,
et
qui
s'oppose
à la
démarche
pour
ainsi
{<évolutionniste >> de M. Senellart. Le problême avec I'interprétation
dure
de M.
Senellart est qu'elle distingue radicdement le concept de <<gouvemement» du
phénomêne de la <<domination >>.L'acte de gouvemer, même lorsqu'il s'inspire
d'une notion d'intérêt public, n'est pas éloigné de la óezpcóWlpeüa d selon le sons
qui lui est donné par M. Weber, c'est-à-dire, la chance de [rouver des personnes
détemlinables prêtes à obéir à un ordre de contenu déterminé en fonction des
rêglements en vigueurç80.
Le gouvemement chrétien tel qu'on retrouve en Gaule à
partir du Vle siêcle est plutât une forme de domination
qui trouxe I'obéissa.nce
entre autres du Êãt de la réalisadon d'une ceuvre eschatologique. Cependant, ceia
n'enleve en rien sesattributs <<
étadques>>comme la capacité à imposer un certain
nombre de loas à une population habitant un tenitoire déterminé, ou encore
977K.F. Wemer, <<L'historien et la notion d'Etat )>,pp. 29-41 volt aussi, du même auteur,
Nahaxcz deZz o&éme,
pp 145-186.
)a \bid., Q. 'bG .«La
cbréLienne se troque à
conta-$reuue d'un monde qui tran#ort?za I'EmPin romain en une mottarcbie
jtn de ce rltottde : qüaxd t'Anghis Tbomas ]'Cine dontte aio( .Américains, en
rÉuoLte
cotttn !a cotirontie,lajusti:Fcationde bwr action,iLpmlluepar la Bible quecen'êtaitpas Dica qui
auait uoubi la rtDauté, nzais bel et ben bs ]uiÍs qúL-ai
pajens ! IL$t
auaient demanda d'auoir des mis comme des
aussi s'écmuler la cotlstmction d'une mottarcbie de grace digne, et d'unte nobbssc éleuéeet
con$ttméedons sotl gang,par les Tais».
iRqÇ,. SdEMK,
Politiscbe TbeoloÚe. Vier capitel Wlrl-.erre uon der Souoera71itàt,Poüüscbe'Tbeolo@e
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980M. Weber, Eco onzee/ aózüqP. 56
I'existenced'un corps de fonctionnairesorganiséautour du roi et dont le but est
I'accomplissement de I'intérêt public.
A la question <(la Gaule-mérovingienne a-t-elle connu I'Etat?», on peut
répondre afRrmativement, tout en évitant les anachronismes. L'utilisation du
concept d'Etat n'est pas,bien entendu,vibrede dangers.D'abord, c'est un temae
trop lié à I' <(Etat nation», et par-là indissociable des caractéristiquesattribuées à
ce phénomêne historiquement daté. K.F. Wemer essaiede résoudre le problême
en udlisant le concept d' <(Etat chrétien >>.Son attitude doit être comprise par sa
volonté de réhabiliter une période pendant trop longtemps décriée par les
historiens. D'oü I'utilisation de la notion d'Etat pour souligner le caracterestable,
élaboréet efRcacedu pouvoir politiquesousles Mérovingiens.Si tout au long de
cc travail, le quali6lcatif d' <<Etat >>n'a pas été employé pour caractériser la royauté
mérovingienne ce n'est pas parce qu'on la croit « patrimoniale ». C'est plutõt parce
que la not:ion d' <<áutorité publique >>semble mieux adaptée à une étude sur la
légitimité royale, dons la mesura oü elle rappelle que le Fondement du pouvoir
politique se Houve dons I'accomplissementd'un certzin nombre de devoirs en
bénéGicede ceux qu'il est censégouverner. La notion d' <(autorité publique » peut
aussi s'avérer être un instrument adéquat à une étude sur I'histoire politique de la
Gaule franque. La notion d' <<autorité publique » permet, en outre, d'une façon
plus
efRícace que le concept
d' <<ofHce du gouvemement>>,
de traduire
la
signiGícationdu mot agemet en même temps de mieux comprendre les bases sur
lesquelles
s'asseyaient la pérennité
et I'efHícacité du pouvoir
politique
dons la
royauté mérovingienne.C'est cette notion qui peut traduire le mieux la
prééminencepolitique exercéeau sem d'une collectivité par un pouvoir chargéde
veiller à la réalisation du bien commun, quemque soft son contenu.
Tout ce qui vient d'être afâtrmétout au long de ce üavail au sujet de la
royautémérovingienne
n'a pm pour but de substituem
la <<légendenoite>>qui
entoure t:raditionnellement Clovis et ses descendants par une << légende dorée
>>,
attirante par son masque de nouveauté, quoique égdement tendancteusepar son
contenu. ll Faut néanmoins reconnaitre que le portrait de la royauté
mérovingienne a été d'ordinaire brossé d'une façon excessivementsombre. Et que
la « royauté chrétienne >>chez les Carolingiens est plus redevable qu'on ne le croit
à I'expérience mérê)vingienne
353
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