Nouakchott,
l’avenir
pour défi
Adaptation et
mutation d’une
ville vulnérable
Synthèse de l’atelier
Nouakchott, Mauritanie, 2014
Les Ateliers internationaux de
maîtrise d’œuvre urbaine
Le Verger, rue de la Gare
BP 90047
95020 Cergy-Pontoise
France
Tél : +33 (0)1 34 41 93 91
contact@ateliers.org
www.ateliers.org
Ce document de synthèse rédigé
par les pilotes Armelle Choplin
et Frédérique Vincent, retrace les
conclusions de ces travaux.
Coordination : Claire Vigé-Hélie, Léa
Morfoisse et Véronique Valenzuela
Traduction arabe : Georges Daaboul
Relecture arabe : Elemine
Ould Mohamed Baba
Mise en page : Emmanuel Kormann
Date de publication 1ère
version : février 2015
ISBN 979-10-93009-03-2
Les Ateliers est une association à but non lucratif, basée sur un
réseau international de professionnels, d’universitaires et de décideurs
en matière d’aménagement urbain. Centrée sur la pratique de la
maîtrise d’œuvre urbaine, l’association organise des ateliers envisagés
comme un lieu de conception et de créativité, pour apporter aux
décideurs locaux un regard international et des propositions illustrées
sur la stratégie territoriale et les projets d’aménagement urbain.
Initialement centrés sur les thématiques d’aménagement pour l’Îlede-France (un atelier tous les étés depuis leur création en 1982), les
Ateliers ont développé, depuis 2005, une forte expertise en Asie, ainsi
qu’en Afrique et en Amérique Latine.
En 2014, l’atelier organisé à Nouakchott en Mauritanie par les
Ateliers et la Communauté Urbaine de Nouakchott- CUN- a reçu l’appui
de l’ UE -Union Européenne, la GIZ-agence de coopération allemande,
l’AFD-Agence française de développement et l’Ambassade de France
en Mauritanie. Il a suscité plus de 100 candidatures, parmi lesquelles
21 participants de nationalités et de spécialisations différentes ont
été sélectionnés pour travailler à temps plein en équipes du 26 avril
au 9 mai 2014.
Cet atelier est le résultat d’un travail préparatoire collectif et de
l’énergie d’un grand nombre de bénévoles, volontaires du groupe
de travail, membres des Ateliers ou des collectivités partenaires, et
de conférenciers. A tous ceux qui ont participé et contribué à faire
émerger le sujet et les résultats de cet atelier, les Ateliers adressent
leurs remerciements sincères.
Nouakchott,
l’avenir
pour défi
Adaptation et mutation
d’une ville vulnérable
Soucieuse de tracer des perspectives stratégiques pour la capitale
mauritienne, la Communauté Urbaine de Nouakchott a sollicité les
Ateliers internationaux de Cergy pour organiser un atelier intitulé :
« Nouakchott, l’avenir pour déi : Adaptation et mutation d’une ville
vulnérable ». Dans ce cadre, elle a accueilli trois équipes internationales
d’urbanistes du 26 avril au 9 mai 2014 pour imaginer l’avenir de la
capitale mauritanienne, en prenant en compte ses vulnérabilités
environnementales, ain de construire un aménagement durable pour
tous ses habitants.
Cet atelier a été soutenu par l’Union Européenne, la GIZ (Agence
de coopération allemande, Deutsche Gesellschaft für Internationale
Zusammenarbeit), l’Agence Française de Développement et
l’Ambassade de France. Il a été accompagné par un large comité
de partenaires parmi lesquels igurent : le Wali, les maires des neufs
communes de Nouakchott, les Comités de concertation communale,
ainsi que de nombreux établissements publics, directions, ministères
et acteurs privés.
Les propositions issues de cet atelier sont exposées dans ce livret de
synthèse. Ce document a été réalisé à partir du travail des 3 équipes.
Douze propositions sont mises en avant. Elles ont vocation à constituer
le socle d’une démarche stratégique qui conduira à l’élaboration du
futur Schéma Directeur d’Aménagement et d’Urbanisme (SDAU 20152030), et à la mise en œuvre d’actions concrètes sur le terrain.
Cette synthèse met en lumière les nombreux atouts de la ville de
Nouakchott mais également les menaces qui pèsent sur elle. Ainsi, face
aux nombreux déis environnementaux, il est aujourd’hui indispensable
que responsables politiques et fonctionnaires des collectivités locales
et de l’Etat, associations de citoyens, représentants du secteur privé,
s’engagent à penser ensemble l’avenir de la ville. La concertation
entre les différents acteurs et échelons demeure ainsi une condition
préalable essentielle à la prise de décisions politiques concrètes, à
l’imposition de règles et à la mise en œuvre du SDAU à venir.
Des structures d’action et de participation solides ont été identiiées,
notamment au niveau local, où les Comités de concertation communale
sont bien ancrés et où les Plans de Développement Communaux
(PDC) ont déjà montré leur eficacité. Les différentes approches
proposées ont tenu à valoriser ces structures locales importantes, au
sein desquelles les habitants qui débordent d’énergie et d’initiatives
sont fortement impliqués. De même, les propositions ont réafirmé
le rôle central et décisif de la CUN comme entité fédératrice au
niveau intercommunal et proposé l’octroi de nouvelles compétences
à l’échelle de la ville. Elles ont aussi souligné la nécessité d’une
coordination renforcée avec l’Etat.
La CUN ayant pris conscience de la nécessité d’un aménagement
urbain durable et concerté prévoit d’adapter prochainement son
outil de coopération intercommunale — le Fonds d’Investissement
Communal (FIC-CUN) — en Fonds d’Investissement Communal avec
des critères de résilience environnementale et développement durable
(FIC/CUN/REDD). Grâce à ces fonds, alimentés par la CUN et les
partenaires techniques et inanciers, de nouvelles infrastructures seront
bâties sur des bases de dialogue social et de performance écologique.
C’est une première initiative issue de l’atelier qui devrait prendre forme
dès 2015. La seconde initiative de la CUN sera la mise en place d’un
schéma directeur d’aménagement urbain (SDAU) de Nouakchott
2015/2030, qui sera élaboré sur les bases des conclusions de l’atelier.
L’avenir de Nouakchott est à (ré)inventer. Assurément, il est fait
d’opportunités à ne pas manquer qui nécessiteront une implication
de tous les acteurs. La question de la gouvernance et en particulier la
délimitation des compétences de chacun de ces acteurs, est au coeur
de la réussite de tout projet d’aménagement.
Dans la poursuite de la dynamique engagée, un atelier préopérationnel complémentaire a été proposé par les Ateliers, visant
à établir des propositions concrètes d’intervention sur des sites
stratégiques identiiés. Les grands projets, et notamment celui de
l’aéroport, peuvent en effet être des leviers d’action pour mettre en
place de nouvelles manières de penser et de produire la ville. C’est
autour de ces projets que peuvent être tentées des expériences
novatrices de maîtrise d’ouvrage partagée, contribuant à inventer un
urbanisme durable mauritanien.
Hervé Dupont, co-président du Jury
Sommaire
Contexte
—6
De Multiples déis à relever
—9
Pistes pour réinventer Nouakchott de demain
— 14
Transformer les risques en opportunités
— 17
1 • À court terme, maîtriser l’eau dans la ville — 18
2 • À long terme, redonner sa place à l’eau — 19
3 • Verdir et fertiliser la ville — 20
4 • Préserver les dunes — 22
Inventer un urbanisme durable et une
planiication à la mauritanienne — 25
5 • Mettre en œuvre des projets à l’échelle du quartier — 26
6 • Développer des polycentralités — 27
7 • Améliorer la mobilité — 29
8 • Construire des outils de planiication adaptés — 31
9 • Articuler les différentes échelles de gouvernance — 35
Construire ensemble de grands projets
pour une capitale qui rayonne — 37
10 • Le site de l’aéroport comme formidable
opportunité d’éco-urbanisme — 38
11 • Renforcer l’identité de la capitale — 39
12 • Se pencher sur l’avenir du littoral — 42
Perspectives
Verbatim
— 44
— 45
Équipes, organisation et Jury
Synthèse des 12 propositions
— 48
— 50
Contexte
La Mauritanie
Nouakchott
La Mauritanie constitue un trait d’union entre
le Maghreb et l’Afrique de l’Ouest, entre le Sahara
et le Sahel. Sa double appartenance au Monde
arabe et à l’Afrique subsaharienne en fait un
espace stratégique et un territoire singulier, où
se rencontrent diverses cultures et peuples (les
Maures, les Peuls, les Soninkés…) En grande partie
désertique, ce vaste pays (2,5 fois la France) est peu
peuplé (3,5 millions d’habitants). Les habitants se
concentrent dans les deux principales villes situées
sur le littoral (Nouakchott et Nouadhibou) et le long
de la vallée du leuve Sénégal. Pays classé parmi
les plus pauvres du monde, la Mauritanie renferme
néanmoins des ressources convoitées, telles que le
pétrole, les mines de fer et d’or, le poisson…
6
Supericie
1 025 520 km2
Population
3,5 Millions d’hab.
Projection 2050
7,5 Millions d’hab.
Croissance
démographique
2,4%
Population de -15 ans
40%
Densité de population
3 hab./km2
Population urbaine
42%
Nouakchott
1 million d’hab.
Espérance de vie
61 ans
Alphabétisation
58%
IDH (2011)
0,453, 159 sur 187 pays
Langue oficielle
Arabe (et français)
Langues nationales
Hassaniya, Peul,
Soninké, Wolof
RNB/ habitant par an
2410$/ hab.
Répartition PIB
Primaire 22%
Secondaire 36%
Tertiaire 42%
Exportations
2 milliards $
Importations
1,8 milliards $
Principales ressources
Fer, or, phosphate,
pêche, hydrocarbure
Créée ex-nihilo en 1958 pour devenir la
capitale de la Mauritanie, Nouakchott a connu
une croissance démographique exponentielle.
Elle passe de 500 habitants à l’indépendance en
1960 à plus d’un million en 2014 (soit près d’un
Mauritanien sur trois). Les sécheresses des années
1970 ont en effet poussé des milliers de nomades
sans ressources vers cette nouvelle capitale. Depuis
lors, le principal pôle d’activité du pays s’est étendu
de façon démesurée et anarchique, en étoile et
sur près de 40 km, mettant à mal tous les schémas
successifs de planiication urbaine.
Nouakchott
1000 km
NOUADHIBOU
TEYARETT
Les communes de Nouakchott
Source : CUN – SCAC, 2014
KSAR
TEVRAGH
ZEINA
DAR NAIM
TOUJOUNINE
SEBKHA
OCEAN
ATLANTIQUE
BOU
Nouakchott : accroissement
spatial et urbanisation
irrégulière
Source : LE GLEAU Yannick,
« Etude de la croissance
spatiale de Nouakchott ».
Evolution du bâti entre 2007
et 2012, 2014, CUN/OSPUN
62 p.; TANGUY Philippe,
« L’urbanisation irrégulière
à Nouakchott 1960-2000 :
l’institution de la norme
légale/illégale », Insaniyat,
n°22, 2003, pp. 7-35;
CHOPLIN Armelle, Nouakchott
au Carrefour de la Mauritanie
et du Monde, Karthala, 2009.
ARAFAT
EL MINA
VERS ROSSO
2012
1958
1980
1995
2007
2000
vers Nouadhibou
1989
vers Atar
Teyarett
Tevragh
Zeina
N
Ksar
Dar
Naim
10 Km
0
e
, n°647, 2006,
2012
Limites actuelles de la
zone urbanisées
Découpage administratif
actuel
Direction de l’expansion
Urbanisation irrégulière
Recasement de Tarhile
Limites actuelles de la
7
Photo : En Haut !
De multiples
déis à relever
10
Nouakchott, l’avenir pour déi
Synthèse de l’atelier de maîtrise d’œuvre urbaine
Une ville particulièrement vulnérable
Nouakchott occupe le centre d’une plaine
littorale qui s’étend sur 400 km entre le cap
Timiris au nord et la ville de St Louis du Sénégal
au sud. C’est un couloir sableux adossé à l’est aux
terminaisons des grands ergs sahariens et ourlé sur
la côte par un étroit cordon dunaire peu élevé et
une plage linéaire de sable. Ce cordon littoral qui
est maintenu du fait de l’équilibre entre le régime
des houles et le régime des vents sépare la mer des
plaines côtières situées sous le niveau de la mer :
les sebkhas.
Une grande partie de la ville s’est développée
dans ces zones connues depuis l’origine pour leur
vulnérabilité aux inondations. Du fait de la pression
anthropique et du changement climatique, ces
zones sont désormais de plus en plus menacées.
Le fragile cordon dunaire se dégrade
progressivement. D’importants prélèvements de
sable pour approvisionner la ville en matériaux de
construction ainsi que du pâturage et le passage
de véhicules ont en effet provoqué l’ouverture de
nombreuses brèches. En outre, la construction
Un site à contraintes
source : Atlas de Nouakchott,
CUN-GRET, 2015
d’une digue au niveau du Port de l’Amitié en 1985
a bloqué le transit sédimentaire, provoquant ainsi
un recul considérable du trait de côte vers le sud
et la disparition du cordon dunaire sur une dizaine
de kilomètres.
Du fait de la proximité de la mer et de l’altitude
négative de la plaine littorale, la nappe phréatique
salée alimentée par la mer est très proche de la
surface du sol. Lors de l’élévation du niveau de la
mer, le niveau de cette nappe remonte. La zone
d’absorption du sol située au dessus de la nappe
est donc très faible. De plus, la présence d’une ou
plusieurs couches d’argile et de roches salines dans
cette plaine renforce la faible capacité d’absorption
des sols. Ainsi, lors d’importants épisodes de pluie,
ces couches imperméables empêchent les eaux
supericielles de rejoindre la nappe, et des mares
plus ou moins pérennes peuvent se créer.
Le sable constitue également une menace moins
visible mais bien présente. Les dunes mobiles
peuvent être destructrices. La raréfaction du
couvert végétal peut accroître ces phénomènes
d’ensablement.
Les inondations au cœur de la ville
Photo : Giulia Carlone, avril 2014
De multiples déis à relever
11
Un assainissement et des
réseaux d’eau défaillants
Depuis 2010, l’approvisionnement en eau
potable de la ville se fait par un conduit qui amène
l’eau depuis le leuve Sénégal. Les réseaux plus ou
moins vétustes ne supportent pas cette nouvelle
pression et comportent de nombreuses fuites. Cette
eau douce est directement rejetée dans le sol et
contribue à alimenter les zones dépressionnaires et
imperméables des sebkhas. Les fosses sceptiques
présentent également des fuites qui entrainent le
déversement d’eaux usées dans le sol. En période
de fortes pluies, sous l’effet combiné de ce double
apport d’eau, la plaine littorale se remplit d’une eau
particulièrement insalubre qui n’a pas les moyens
d’être évacuée rapidement, provoquant des risques
sanitaires.
Le changement climatique : des
conséquences sur le long terme
Nouakchott se situe dans une des régions du
monde les plus menacées par le changement
climatique. Celui-ci devrait se manifester, dans
la prochaine décennie, par une ampliication de
l’aridiication de la région pouvant conduire à
plus d’exode rural et donc à une ampliication du
problème de croissance urbaine. Il implique aussi
une fréquence plus importante des épisodes
de fortes pluies durant l’hivernage provoquant
l’inondation des sebkhas. En outre, il est prévu
une augmentation du niveau de la mer entraînant
une surélévation du niveau de la nappe et une
augmentation des vents de mer pouvant contribuer
à l’érosion et à la disparition du cordon dunaire.
Le foncier, un problème majeur
Le foncier constitue un enjeu majeur à
Nouakchott. Il est fortement lié à la question de
l’habitat précaire. Depuis les années 1970, suite à
l’aflux de migrants sans ressources, la ville s’est
couverte de bidonvilles (kebbe). Pour faire face à
ce problème, les gouvernements successifs ont
distribué des terrains, générant une immense
spéculation et un incroyable étalement urbain.
Depuis lors, les individus squattent (font la
gazra) dans le but d’obtenir des terrains lors des
distributions étatiques. La spéculation foncière est
facilitée par un cadre juridique complexe, que les
gens n’hésitent pas à contourner, par l’absence de
12
Nouakchott, l’avenir pour déi
cadastre et des circuits d’accès à la propriété lents
et coûteux. Les schémas de planiication successifs
n’ont jamais réussi à enrayer cette spéculation
foncière et l’appropriation illégale des terres. Cela
est entretenu par les politiques d’attributions de
parcelles. Encore récemment, un nouveau quartier
(Tarhil) a vu le jour : 20.000 lots ont été distribués.
En vue de régler le problème des kebbe
(bidonvilles) et gazra (zones squattées), l’Etat
mauritanien a élaboré un Programme de
Développement Urbain en 2001. Financé par la
Banque Mondiale, ce PDU visait à améliorer les
conditions de vie dans les quartiers précaires.
Si certains d’entre eux ont été restructurés, de
nombreuses zones demeurent sous-équipées et
mal connectées au reste de la ville.
Une gouvernance complexe
Nouakchott est composée de neuf communes,
à la tête desquelles sont élus des maires. Depuis
2001, ces neuf communes sont réunies en une
intercommunalité : la Communauté Urbaine de
Nouakchott (CUN), avec à sa tête un président.
Nouakchott a également le statut de région
(wilaya), dirigée par un gouverneur (wali). Les
neuf communes ont donc aussi le statut de
départements (moughataas), chacun administré par
un préfet (hakem). Depuis novembre 2014, la ville
est decoupée en 3 wilayas regroupant chacune 3
moughataas. Ainsi, sur un même espace territorial,
les services de l’Etat (wali et hakem) se partagent
les compétences de gestion urbaine avec les élus
locaux (Président de la CUN et maires). Ces quatre
entités se trouvent sous la tutelle du Ministère de
l’Intérieur et de la Décentralisation. Bien que la
décentralisation date des années 1990, elle demeure
incomplète. Les moyens font souvent défaut aux
maires, les élus sont peu ou mal formés et les
chevauchements de compétences sont fréquents.
Des services urbains problématiques
et des habitants en situation précaire
Les services publics sont problématiques, ce qui
conduit à une ville à deux vitesses entre ceux qui
peuvent se permettre de payer les écoles, les taxis
et cliniques privées et les habitants aux revenus plus
faibles. Le quotidien des habitants de Nouakchott
est ponctué par les problèmes de mobilité. Il est
dificile de se déplacer dans la capitale faute de
transports collectifs publics. En outre, malgré les
Synthèse de l’atelier de maîtrise d’œuvre urbaine
Décentralisation inachevée
Activités informelles dans l’espace urbain
Photo : Frédérique Vincent et Johan Cottreel
efforts entrepris par les pouvoirs publics, la gestion
des déchets reste problématique. L’assainissement
et la collecte des eaux pluviales sont quasi
inexistants dans la ville. Par ailleurs, 80% des
emplois relèvent du secteur informel (commerces
ambulants, services en tout genre…) et génèrent
donc des revenus incertains.
Une capitale et une société
urbaine qui se cherchent
Lors de sa création, Nouakchott se voulait le point
de rencontre de toutes les communautés du pays, le
creuset d’une nation pensée comme multiple. Mais,
les années passant, les regroupements initiaux par
afinités régionales, ethniques et tribales se sont
renforcés. A l’heure où des efforts sont menés
pour reconstruire l’unité nationale, il est important
de faire de Nouakchott un espace partagé. Or,
les lieux de sociabilité manquent et rares sont les
événements fédérateurs et équipements culturels
et sportifs.
Notons que cinquante ans après sa création, les
habitants continuent de s’identiier à leur région
d’origine plutôt qu’à Nouakchott où ils ne semblent
être que de passage (pour la santé, l’éducation, les
services). Donner aux gens l’envie de rester et de
s’identiier à cette ville est un déi important.
De multiples déis à relever
13
Pistes pour
réinventer
Nouakchott
de demain
La tenue de l’atelier de Nouakchott a permis de
réléchir à une vision stratégique à court et long
terme permettant d’envisager plus sereinement
le futur. 21 experts internationaux ont ainsi été
invités à réléchir à l’avenir de cette ville vulnérable,
à son adaptation et à ses mutations possibles lui
permettant de relever les multiples déis soulignés
précédemment. Trois grandes orientations et
rélexions ont été soumises aux équipes.
S’adapter aux risques et
aux vulnérabilités
L’une des premières questions portait sur l’avenir
de cette plaine côtière très vulnérable. Il est en
effet nécessaire de s’interroger sur la pertinence
du maintien à tout prix sur le long terme du cordon
Photo : Yero Digo
14
Nouakchott, l’avenir pour déi
dunaire et sur l’éventualité d’un réaménagement
des zones à risques qui prendrait en compte leurs
spéciicités et leur évolution naturelle : comment
doit-on gérer ces espaces à court et long terme ?
Faut-il aménager, déplacer, reconvertir ? Quels
types d’activités proposer et dans quelles zones ?
Les déis du changement climatique ne peuventils pas être envisagés comme de nouvelles
opportunités urbaines ? Comment mobiliser
l’aptitude au changement et le dynamisme de
cette culture mauritanienne pour en faire un atout
permettant la résilience et non un obstacle à une
urbanisation rationnelle ?
Planiier une métropole en devenir
Nouakchott apparaît comme une ville en
chantier permanent. La population vit au jour
le jour et l’espace est perçu comme inini. Il est
dès lors légitime de s’interroger sur les outils
classiques de planiication. Une autre planiication
est-elle possible ? Quelle méthode inventer pour
appréhender une ville qui s’étale en permanence,
tel un campement ? Quels outils mettre en place
pour mieux exploiter la richesse foncière ? Une
rélexion devait être menée sur le cadre stratégique
permettant une meilleure gouvernance et mise en
cohérence des projets.
Photo : En Haut !
Synthèse de l’atelier de maîtrise d’œuvre urbaine
Fabriquer une identité
urbaine de Nouakchott
L’identité urbaine de la capitale fait défaut. Il
semble nécessaire d’accompagner son élaboration
par des moments et des lieux fédérateurs. Quels
espaces publics et infrastructures imaginer pour
renforcer l’appartenance à la capitale et par
extension à l’identité mauritanienne ? Comment
donner envie aux habitants de rester dans une ville
qu’ils apprécieraient ?
Par ailleurs, il a été proposé d’envisager
Nouakchott à une échelle supérieure, celle de la
région Ouest-africaine et du Grand Maghreb où elle
prend une place croissante. Cela interroge la place
de ses grandes infrastructures (port, transfert de
l’actuel aéroport, nouvelle université, jonction NordSud, mobilité pour tous...). Il paraît essentiel de se
demander comment faire de Nouakchott la vitrine
du pays dont tous les Mauritaniens seraient iers.
Une synthèse pour des
propositions innovantes
Cette synthèse vient clôturer plusieurs mois
de dialogue entre les différents acteurs de la ville
de Nouakchott. Les missions préalables à l’atelier
(Octobre 2013 et Mars 2014) et sa tenue (Mai 2014)
ont constitué des moments forts de dialogue,
de mise en commun de rélexions et attentes sur
l’avenir de la capitale mauritanienne. La présente
synthèse fait le choix d’une mise en perspective
transversale des apports des trois équipes qui ont
réuni 21 experts à Nouakchott du 26 avril au 9 mai
2014.
Les propositions formulées par les équipes et
les membres du jury constituent le cœur de cette
synthèse. Celles-ci sont au nombre de douze,
réparties selon trois grands axes :
La première partie porte sur la vulnérabilité et
se propose de donner des pistes pour transformer
les risques et contraintes de site en opportunités.
La seconde partie s’interroge sur les manières
d’inventer un urbanisme à la mauritanienne,
autrement dit réléchit à de nouveaux outils et
modes de planiication qui ne se contenteraient
pas de transposer des modèles conçus ailleurs.
La dernière partie ouvre sur les grands projets
futurs et la façon dont ces projets pourraient être
des leviers pour repenser collectivement l’avenir
de Nouakchott. Les propositions visent à afirmer
Nouakchott comme une capitale cosmopolite
à l’échelle métropolitaine et internationale. Cela
implique d’agir sur les espaces fonciers et domaines
de compétences de l’Etat.
Photo : Johan Cottreel
De multiples déis à relever
15
Photo : En Haut !
Transformer
les risques en
opportunités
1 • A court terme, maîtriser l’eau
dans la ville et créer des réseaux
locaux d’assainissement
L’eau, élément vital, moteur et si rare à
Nouakchott est devenu au il des années négatif et
nuisible. Il présente désormais des risques vis-à-vis
des populations.
Toute la partie basse de sebkhas située le long
du littoral avec ses sols quasi imperméables et
une nappe salée à très faible profondeur constitue
une sorte de réceptacle ultime pour les eaux.
Ces zones, dont le sol est d’ores et déjà saturé
par les eaux usées du fait de l’absence de réseau
d’assainissement et par les fuites du réseau d’eau
potable, se retrouvent désormais systématiquement
inondées en période d’hivernage lors des épisodes
de pluie.
A très court terme, il est impératif de concevoir
un système de gestion des eaux et de s’orienter
vers une intégration de zones de rétention ou de
lagunage. Les systèmes d’assainissement et de
drainage doivent nécessairement être adaptés à la
topographie générale très plate de la ville, avec de
multiples points bas plus ou moins imperméables.
Cette gestion doit s’effectuer à l’échelle locale.
Des réseaux indépendants pourront ainsi être mis
Équipe A / Stade drainant. Usage de terrains de jeux
en creux : bassin d’orage stockant les eaux d’hivernage
dans une couche drainante souterraine et accueillant
les spectateurs sur ses pentes à l’ombre des arbres.
18
Nouakchott, l’avenir pour déi
en place dans les différents quartiers avec une
liaison à des ouvrages de stockage intermédiaires
ou à des bassins servant d’exutoire inal dans
les points les plus bas et/ou les plus étanches.
La coordination s’effectuera à la fois à l’échelle
communale et de la CUN.
Des études sur la perméabilité des sols et la
profondeur de la nappe salée sont indispensables.
Elles permettront d’identifier les zones les
plus imperméables pouvant servir de bassins
d’expansion et de rétention des eaux. Localement,
des systèmes de vidange pourront être mis en
place. C’est une nouvelle approche de la gestion
des eaux et de l’assainissement qui doit inalement
être mise en place. Elle est basée sur l’adaptation
des infrastructures à la géographie de Nouakchott,
sur une dépollution naturelle grâce à des bassins
de lagunage et sur la remise en nature de certaines
zones. Des ouvrages doivent être construits,
plurifonctionnels, en incluant la fonction gestion de
l’eau (drainage, stockage). Un comité d’observation
des inondations pourrait être mis en place ain de
recueillir des informations et conserver une mémoire
permettant d’anticiper à la parcelle près les effets
à venir lors d’épisode de pluie. Il faudra à terme
que l’inondation soit perçue non plus comme une
catastrophe mais comme un fonctionnement naturel.
Les lagunes peuvent avoir un attrait paysager
Source : Dessin Isabel Fiadero
Synthèse de l’atelier de maîtrise d’œuvre urbaine
Le contexte géographique et les antécédents
d’inondations laissent à prévoir que la maîtrise de
l’eau passera certainement par l’abandon par les
populations de certaines zones particulièrement
vulnérables et par le développement d’ouvrages
peu coûteux adaptés aux usages locaux, en limitant
les canalisations aux ouvrages collectifs majeurs.
2 • A long terme, redonner
sa place à l’eau
Nouakchott est l’une des capitales du monde
les plus menacées par le changement climatique.
Outre l’augmentation probable des pluies en saison
d’hivernage provoquant des inondations auxquelles
la ville doit déjà faire face, elle est également
menacée par l’élévation du niveau de la mer et
l’érosion du cordon dunaire qui la protège. C’est
donc également sur le plus long terme qu’elle doit
bâtir une stratégie de gestion des eaux et anticiper
pour mieux être en capacité de s’adapter aux
risques climatiques.
Toutes les équipes, avec des modalités
différentes, se sont prononcées pour la nécessité
de redonner, à long terme, sa place à l’eau dans
les sebkhas. Plutôt que de lutter avec des solutions
extrêmement coûteuses, elles proposent de
Équipe B / Carte de la ville lagune
Phasage des actions à l’horizon 2030 pour
redonner progressivement la place à l’eau dans
les zones dépressionnaires de la ville.
1ères phases : surélever, endiguer, reloger
2èmes phases : bassins d’étalement, parc semiaquatiques, pôle scientiique et mémoire du retrait
Projet de création d’un Parc
aux oiseaux : avant et après
Source : D. Nancy pour En haut ! « Nature à TevraghZeïna : Proposer l’aménagement d’un espace de
nature et de loisir dédié à l’observation des oiseaux »,
Etude de En haut ! pour la Mairie de Tevragh-Zeïna.
Transformer les risques en opportunités
19
considérer la mutation des sebkhas vers une
zone lagunaire. A terme, celle-ci pourra être une
opportunité pour la ville en remplissant plusieurs
fonctions notamment :
› en jouant un rôle de tampon protecteur entre la
mer et la ville
› en offrant un attrait paysager et de loisirs
› en créant une nouvelle réserve de biodiversité
› en ayant un rôle épurateur des eaux usées
de la ville
› en autorisant de nouvelles activités économiques
(aquaculture, agriculture, loisirs et tourisme)
Il faut d’ores et déjà penser à rendre ces zones
totalement inconstructibles afin d’anticiper
l’expansion urbaine et créer un plan concerté avec
les populations concernées pour accompagner
progressivement et de manière contrôlée la
réinstallation dans les zones de lagune. Un plan
de gestion sous une autorité intercommunale
permettra d’organiser le zonage et les fonctions
que devront remplir ces espaces lagunaires.
3 • Verdir et fertiliser la ville
Préserver et développer les espaces verts de la
ville de Nouakchott est une nécessité. Dans l’esprit
saharien, l’oasis, qui associe habitat, eau et palmier
est un symbole fort. Au Sahel, l’arbre à palabre est
tout aussi important. L’actuelle palmeraie, site au
cœur de la capitale, devrait donc être préservée,
voire développée, pour constituer un vaste poumon
vert en centre ville. Des jardins botaniques y
seraient développés, à l’image des grands jardins
de l’Alhambra ou du jardin botanique de la ville du
Cap, où seraient transmis le savoir et l’initiation à la
faune et la lore locale.
En effet, les espaces verts permettent de puriier
l’air, d’atténuer les vents de sable, d’absorber les
eaux résiduelles et de créer des espaces de loisirs et
de détente pour les citadins. En outre, planter dans
un désert côtier pourrait permettre de stocker le
carbone, de réduire les températures en limitant les
îlots de chaleur et de régénérer un sol. Les plantations
Photo : En Haut !
20
Nouakchott, l’avenir pour déi
Synthèse de l’atelier de maîtrise d’œuvre urbaine
peuvent également jouer un rôle fondamental dans
la gestion et le traitement des eaux usées.
Les équipes ont donc insisté sur l’importance
du verdissement de la ville. Elles ont rappelé la
nécessité de préserver et de renforcer la ceinture
verte actuelle. Cette ceinture peut en effet
constituer un outil eficace de stabilisation des sols
face à l’avancée des dunes et l’étalement urbain. Le
littoral, de plus en plus fréquenté en tant qu’espace
de loisirs pourrait également être aménagé en
promenade plantée, en récupérant les eaux. Des
arbres résistants au milieu salin et n’attirant pas
les moustiques pourraient être introduits dans
certaines zones pour contribuer à la lutte contre
les inondations et améliorer l’environnement des
quartiers.
La mise en place d’un système d’assainissement
par lagunage est une technique d’épuration des
eaux usées peu onéreuse qui présente un meilleur
rendement économique grâce à l’utilisation de
la biomasse végétale produite. Cette technique
d’épuration pourrait trouver toute sa place dans une
ville comme Nouakchott en créant de petits réseaux
indépendants et légers de collecte des eaux
usées séparées des eaux pluviales. L’implantation
de bassins d’épuration, couplée à de l’irrigation
pourrait permettre d’effectuer du maraîchage ou de
l’horticulture renforçant ainsi la dynamique socioéconomique locale tout en permettant de répondre
à des besoins alimentaires.
Préserver et valoriser les espaces verts et jardins maraichers
Photo : Giulia Carlone
Équipe B / Oasis de vivre ensemble, actions 2016-2030
Transformer les risques en opportunités
21
4 • Préserver les dunes
Nouakchott est une ville de sable. Elle est
encerclée par des cordons dunaires avec une
végétation très clairsemée et qui sont mobiles
en année sèche. Le climat de la région est aride
et il existe d’importants et fréquents vents de
sable en provenance du Nord, faisant peser une
menace d’ensablement sur les infrastructures et
de nombreux quartiers périphériques. En l’absence
d’un plan d’occupation des sols restrictif, l’extension
urbaine s’est ainsi effectuée sur des zones à haut
risque d’ensablement.
Ces dunes participent pourtant à la morphologie
de la ville et lui donne une patine identitaire
singulière. Elles doivent donc être traitées
comme un élément de composition du paysage
Nouakchottois et doivent être le point d’ancrage
d’une nouvelle trame de végétation urbaine
permettant de les ixer.
S’il apparaît indispensable de limiter l’extension
urbaine vers les dunes, il est aussi certainement
nécessaire de densiier progressivement le bâti au
sein des limites actuelles d’urbanisation spontanée
et d’organiser la trame urbaine de manière à laisser
circuler ou à canaliser le vent pour éviter le dépôt
du sable.
Une des équipes a proposé de stabiliser et de
renforcer le relief pour marquer l’urbanisation par
l’installation d’une végétation arborée et herbacée
pérenne sur les dunes qui ceinturent la ville.
Des pépinières permanentes rendues possibles
grâce au recyclage des eaux traitées permettraient
d’approvisionner sur le long terme le reboisement
tout en étant créateur d’emplois. Préservées,
les dunes périphériques pourront être en partie
sanctuarisées, comme lieu d’accueil de faune et
de lore, et en partie dédiées au développement
économique, touristique, sportif et culturel de
la ville, de façon strictement encadrée ain de
préserver leur environnement naturel.
La préservation du cordon dunaire est également
une mesure très importante pour prévenir à
l’avenir les intrusions marines. Enin, si le choix
est fait de retarder l’invasion marine de la plaine
littorale, une des mesures les plus urgentes serait
le rétablissement du transit sédimentaire au niveau
du port de l’Amitié.
Au nord, la route de l’aéroport bénéicie d’une
exposition exceptionnelle aux vents. Un parc éolien
permettrait de contribuer aux besoins énergétiques
de la ville.
La végétalisation des dunes
stabilise le cordon dunaire
Vue d’ensemble d’une
plantation à Toujounine
Source :Photo Berte CJ,
Ould Mohamed M, Ould
Saleck M, Lutte contre
l’ensablement : l’expérience
de la Mauritanie, FAO, 2010.
22
Nouakchott, l’avenir pour déi
Synthèse de l’atelier de maîtrise d’œuvre urbaine
Ensablement de la route
Photo : Giulia Carlone
Équipe B / Parc éolien
Photo : Axel R-D, 2013
Équipe B / Ville dune
A l’horizon 2016, stabiliser
et renforcer le relief dunaire
pour marquer les limites
de l’urbanisation à l’aide de
plantations. Créer des limites
visibles à respecter tout en
densiiant la ville. À l’horizon
2030, ces dunes pourront
être sanctuarisées et accueillir
des activités touristiques,
sportives et culturelles.
Transformer les risques en opportunités
23
Photo : En Haut !
Inventer un
urbanisme durable
et une planiication
à la mauritanienne
5 • Mettre en œuvre des projets
à l’échelle du quartier
Depuis sa création, la ville a été pensée et
planiiée par les instances dirigeantes. Bien souvent,
cette planiication urbaine par le haut n’a pas tenu
compte des réalités sociales. Les équipes se sont
prononcées sur un autre mode de planiication
de la ville, selon une démarche plus ascendante,
qui inclurait les habitants. Ces derniers sont
généralement très investis dans leur quartier. Parce
que le tissu associatif y est dense et la société civile
dynamique, il est proposé de mettre en œuvre
des projets à l’échelle locale. Ces projets doivent
répondre aux attentes et besoins des habitants, être
sufisamment fédérateurs pour leur donner envie de
s’investir dans leur ville et ainsi se projeter.
Plusieurs micro-projets, favorisant l’intégration
sociale et le vivre-ensemble, ont ainsi été proposés :
› des bus de services mobiles qui assurent les
services de base dans les quartiers (administration,
santé, vaccination, bibliothèque)
› ombrager les points d’eau et les latrines pour en
faire des lieux plus accueillants
› créer des gares routières relais autour desquelles
se concentreraient des lieux de sociabilité (maison
des jeunes) et des services décentralisés.
Ces projets s’appuieront sur les comités de
concertation communale (CCC) déjà existants et
considérés comme légitimes par les populations. Ils
devraient susciter un effet d’entraînement à l'échelle
locale mais aussi servir une vision stratégique
métropolitaine. Cet urbanisme par projets rompt
avec une planification rigide peu efficace. Il
nécessite une coordination d’ensemble par la CUN
pour une répartition équitable sur le territoire.
Équipe C / Les bus itinérants
Des services mobiles dans les
quartiers au plus près des habitants
(vaccination, informations communales,
services administratifs, wi-i)
Équipe A / Les latrines du bonheur
Amélioration des toilettes collectives
par l’ajout d’un banc à l’ombre,
d’un lave-mains, d’un arbre et
d’une zone maraîchère.
Équipe A / Le robinet ombragé
26
Nouakchott, l’avenir pour déi
Synthèse de l’atelier de maîtrise d’œuvre urbaine
6 • Développer des polycentralités
Ac tuellement, le centre-ville concentre
toutes les activités, administrations et services,
ce qui engendre une saturation. La métropole
nouakchottoise doit penser son avenir en terme
de polycentralité. S’il est important de conforter la
polarité centrale (Ksar et Capitale) et de l’élargir aux
emprises de l’ancien aéroport, qui aurait vocation
à accueillir de grands équipements de niveau
national, il est nécessaire de développer d’autres
pôles. Une équipe en particulier a identiié quatre
polarités pouvant devenir des pôles économiques
attractifs :
› À l’Est, la polarité de l’Espoir, regroupant les
activités liées à l’agroalimentaire et à la construction.
› Au Sud, la polarité durable associant les activités
liées à l’environnement (jardins maraîchers au PK17,
épuration naturelle).
› À l’Ouest, les trois ports constituent des poumons
économiques. La zone littorale pourrait avoir une
vocation de tourisme écologique et les activités
Équipe C / Afirmation de la métropole par ses polarités complémentaires
Inventer un urbanisme durable et une planiication à la mauritanienne
27
halieutiques valorisées.
› Au Nord, la polarité du savoir autour de
l’Université. Elle aurait vocation à accueillir des
entreprises innovantes et de nouvelles technologies.
Envisager une ville multipolaire permettrait
de rééquilibrer les disparités entre communes en
matière d’emplois, de services et d’équipements.
Chaque pôle identifié favoriserait la mixité
fonctionnelle (équilibre habitat-emploi) pour
limiter les déplacements domicile-travail. En
reliant ces différents pôles par des transports
eficaces, Nouakchott sera capable de renforcer
son attractivité.
Photo de l’université
Photo : En haut !
port pêcheur
Nouakchott
Wharf
port de l'amitié
La zone littorale, trois ports à vocation complémentaire
Photos : En haut !, Vue satellite : Google Earth
28
Nouakchott, l’avenir pour déi
Synthèse de l’atelier de maîtrise d’œuvre urbaine
7 • Améliorer la mobilité
Bien que Nouakchott compte peu de voitures par
rapport au nombre d’habitants, les embouteillages
sont récurrents. Le centre-ville est régulièrement
engorgé entre 10h et 16h. Par ailleurs, les habitants
sont quotidiennement confrontés à des problèmes
de mobilité, qui s’expliquent par l’absence
de transports collectifs publics, des coûts de
déplacement élevés en taxi et un non respect du
code de la route.
Pour luidiier la circulation, il est proposé de :
› Hiérarchiser les voieries, délester les axes
majeurs pour mieux et davantage utiliser les voies
secondaires existantes.
› Donner la priorité aux modes alternatifs :
transports collectifs, aménagement de trottoirs et
cheminements sécurisés pour les piétons.
› Relier les principales polarités de la ville par des
lignes de bus publics sur des voies réservées. Des
gares routières pourront être devellopées le long
des grands axes et à chaque entrée et sortie de ville.
› A partir de ces gares routières, favoriser un
système de minibus et/ou véhicules à deux ou
trois roues (comme les tuk-tuk à énergie solaire)
permettant de mieux desservir, irriguer et
désenclaver les quartiers.
Dessins : José Legarra
MAROC
AÉROPORT INTERNATIONAL
UNIVERITÉS
ALGÉRIE
STATION DE TRANSPORT URBAIN
GARE ROUTIÈRE
LIGNE 1 (NAVETTE SPECIALE)
LIGNE 2
LIGNE 3
LLIGNE 4
LIGNE 5
GRAND AXE
MARCHÉ EXISTANT RENFORCÉ
MALI
MARCHÉ PROJETÉ
MARCHÉ INTERNATIONAL
ÉQUIPEMENT DE SANTE EXISTANT
ÉQUIPEMENT DE SANTE PROJETÉ
CASERNE EXISTANTE RENFORCÉ
CASERNE PROJETÉ
FONCIER RÉCUPÉRÉ
STATION DE TRANSPO
GARE ROUTIÈRE
2,5 KM
LIGNE 1 (NAVETTE SPE
LIGNE 2
Équipe B / De multiples polarités
bien reliées entre elles
LIGNE 3
LLIGNE 4
LIGNE 5
GRAND AXE
MARCHÉ EXISTANT REN
MARCHÉ PROJETÉ
MARCHÉ INTERNATIONAL
ÉQUIPEMENT DE SANTE EXI
SÉNÉGAL
ÉQUIPEMENT DE SANTE P
CASERNE EXISTANTE REN
Inventer un urbanisme durable et une planiication à la mauritanienne
29
Équipe C / Système de
relais de transports
Des transports collectifs
informels à l’échelle du
quartier qui rabattent les
passagers sur les axes
majeurs où une voie est
réservée pour les bus.
Équipe C / Une rue
aménagée pour les piétons sur
le modèle de la rue de l’Iseri
Équipe C / La rue pour
tous : un espace partagé
Équipe C / Favoriser
les transports collectifs et
alternatifs : hier et aujourd’hui
› Contourner la ville et le centre, aujourd’hui
très engorgés, en créant un grand axe, appelé
axe de l’Unité nationale. Ainsi, le port serait relié
directement avec la route de Rosso et de l’Espoir.
A long terme, un marché international de Bamako
pourrait être aménagé en sortie de Nouakchott, sur
la Route de l’Espoir, connectant les poids lourds
directement au port.
› Desservir prioritairement le nouvel aéroport et
l’université par un système de transport collectif
public.
30
Nouakchott, l’avenir pour déi
Enin, la création d’une autorité organisatrice
et régulatrice des transports, sous l’égide de la
CUN, a été vivement encouragée. Compétente
à l’échelle de la métropole et dotée de tous les
moyens juridiques et inanciers, elle gèrerait la
politique de stationnement, les itinéraires de
transport collectif, les taxes à l’achat des véhicules.
Cette instance fédératrice déinirait un plan de
déplacements urbains global qui présente une
politique de transport cohérente.
Synthèse de l’atelier de maîtrise d’œuvre urbaine
8 • Construire des outils de
planiication adaptés
Les outils classiques de planiication, tels les
plans et schémas directeurs d’aménagement du
territoire, ont montré leurs limites dans le cas de
Nouakchott. Il convient donc d’inventer des outils en
phase avec cette ville en chantier permanent, tenant
compte de ses habitants à la courte expérience
urbaine, adaptés à son histoire particulière et à sa
croissance fulgurante. Les équipes ont beaucoup
insisté sur l’idée d’agir sur l’existant, de mettre en
place un « modèle urbain d’identité africaine » plutôt
que d’en importer d’Occident.
A court terme, les autorités doivent en priorité
s’attaquer à l’épineux problème foncier, qui
conditionne toute stratégie d’aménagement.
Premièrement, un cadastre doit être produit
et disponible. Toutes les parcelles doivent être
enregistrées, numérisées et les données mises à
jour lors des transactions foncières. Ce cadastre
est indispensable pour poursuivre l’adressage
et ainsi assurer le recouvrement des impôts.
Promouvoir la inance locale et maîtriser la iscalité
permettraient aux collectivités locales d’assurer
de façon plus eficace les services de base et de
inancer des équipements municipaux. Dans le cas
où certains habitants n’auraient pas les moyens de
payer l’impôt, ils pourraient contribuer de manière
démocratique à la gestion urbaine du quartier (sur
le modèle du mouvement associatif « Set Setal » à
Dakar qui vise à rendre propre son quartier).
La production du cadastre doit parallèlement
s’accompagner d’un plan d’occupation des sols (POS)
ou plan local d’urbanisme (PLU), qui devront être
adoptés par les autorités compétentes. Fortement
prescriptifs, ces plans déiniront les zones à densiier,
les zones inconstructibles (notamment inondables),
les limites de l’urbanisation tolérée, les espaces
naturels ou maraîchers à protéger. Des lois régulant
le foncier devront parallèlement être adoptées. Elles
devront clariier les modalités d’accès à la propriété,
limiter la spéculation foncière en empêchant le
phénomène de gazra, légiférer le principe de la
copropriété (pour permettre une densiication
verticale), généraliser les taxes foncières.
Équipe A / Le Contrat de Quartier Durable (CQD)
Équipe A / Plan de Rayonnement International (PRI)
Inventer un urbanisme durable et une planiication à la mauritanienne
31
Équipe B / Guide d’Equilibre
Urbain Durable (GEUD)
Élaboré à travers un
processus de large
concertation et de
consultation auprès des
collectivités locales et des
organisations de la société
civile, le GEUD comprendrait
plusieurs programmes
thématiques d’actions
prioritaires à développer à
court terme, sur des secteurs
stratégiques, pour préparer
la Ville à des mutations
urbaines équilibrées.
Passer d’un modèle de
planiication urbaine
strictement administrée,
régulée et contrôlée, à la
déinition d’un modèle de
planiication plus souple.
Action prioritaire : EAU
32
Critères de qualité
des projets
CQD
PRI
Accès à l’eau potable
Assainissement
Hygiène
Drainage
Irrigation
Points d’eau
pour tous
Toilette bonheur
Je suis responsable
donc je draine
Extension du réseau
d’eau potable
Jardins épurants
Nouakchott, l’avenir pour déi
Synthèse de l’atelier de maîtrise d’œuvre urbaine
A long terme, les autorités doivent s’orienter
vers une planiication urbaine davantage évolutive.
Vue et conçue à partir du local, cette planiication
doit accompagner les réalités de l’urbanisation
spontanée et accélérée. Elle doit guider en même
temps que contenir la croissance de la ville.
Pour cela, les équipes ont proposé des outils
innovants et souples, favorisant l’urbanisme de
projets plutôt que les schémas rigides et normatifs.
Une première équipe a choisi d’intervenir par
acupuncture urbaine, autrement dit depuis l ‘échelle
micro et par quartier. Il s’agit d’impliquer d’abord
les acteurs locaux sur de petits projets tout en ayant
pour ambition inale de transformer globalement
la ville. Pour articuler transformations locales et
vision globale, deux outils complémentaires sont
proposés : les contrats de quartiers durables (CQD),
portés par les communes et soutenus par la CUN,
et le Plan de Rayonnement International (PRI) qui
implique l’échelon métropolitain et l’Etat.
Une autre équipe a élaboré un Guide d’Equilibre
Urbain Durable (GEUD), identiiant des programmes
d’actions prioritaires dans plusieurs quartiers de
la ville. Ces plans-guides, qui se déclinent à des
échelles variées, sont soumis à l’arbitrage de
la CUN qui délibère collégialement. Le Guide
d’Equilibre Urbain Durable est complété par des
réglementations indispensables à son application
locale par les responsables de la gestion urbaine.
En d’autres termes, les différentes équipes
préconisent l’urbanisme de projets par rapport
à l’urbanisme de plans directeurs contraignants.
Cette planiication souple et évolutive, plutôt
que rigide, ne veut pas dire que les plans soient
inapplicables et contournables. Greffé sur l’existant,
il s’agit plutôt de favoriser un urbanisme eficace
et évolutif dans le temps. Mais ce maillage par
projets ne peut réussir que si une vision globale
est préalablement déinie.
Parallèlement, un inventaire des données
existantes doit être fait et mis en commun.
L’observatoire des Services et patrimoines urbain
de la CUN (OSPUN), qui a déjà fait un énorme
travail de collecte et de production de données,
notamment cartographiques, doit se voir attribuer
des compétences élargies et des moyens
supplémentaires. Il pourrait ainsi commander de
nouvelles études (sur les sols, les inondations) pour
mieux anticiper les mutations à venir.
Un travail de diffusion et d’appropriation de ces
données et outils doit être fait auprès des élus. Ces
derniers doivent être formés pour mieux connaître
le territoire qu’ils administrent.
Équipe A / Les projets sont
complémentaires et cohérents à
l’échelle de la ville.
Un exemple d’application des
outils proposés pour les projets
liés à l’eau et l’assainissement.
Équipe A / Un urbanisme de projet
développé au toutes les échelles
Inventer un urbanisme durable et une planiication à la mauritanienne
33
Équipe A / Faire dialoguer les différents
acteurs et niveaux de décisions
Équipe B / Exemple d’articulation entre les
acteurs au sujet de la ville fertile
Équipe C / Vers une gouvernance simpliiée et plus démocratique
34
Nouakchott, l’avenir pour déi
Synthèse de l’atelier de maîtrise d’œuvre urbaine
9 • Articuler les différentes
échelles de gouvernance
Face à une gouvernance complexe, due à des
chevauchements de compétences, à la concurrence
entre pouvoir central et pouvoir local, à une
décentralisation incomplète, à une majorité des
élus peu ou mal formés, à des limites de Wilaya
mal connues, il est proposé de clariier le rôle des
différents acteurs pour mieux les faire dialoguer. La
planiication ne peut être eficace que si elle repose
sur une mobilisation active et concertée de toutes
les instances à la fois locales (communes, comités
de concertation communale, comités de quartiers),
métropolitaine (CUN, région) et nationale (Etat).
La place de la CUN doit être réaffirmée,
notamment dans son rôle central et décisif de
planiication urbaine. Elle doit être à même de gérer
l’aménagement et par conséquent de maîtriser du
foncier. Il a été suggéré à plusieurs reprises que
celui-ci passe en gestion communale. Par ailleurs,
la CUN doit avoir la maîtrise d’ouvrage urbaine. Une
institution pourrait venir en « Appui à la Maitrise
d’Ouvrage » (AMO), ain de coordonner les actions
de l’Etat, de la CUN et des neuf communes. Située
au niveau de la CUN, cette nouvelle institution
pourrait rassembler les informations, coordonner
les échanges et rencontres entre les différents
niveaux de décision, identiier les besoins, déinir
les actions et leur espace d’intervention. Au sein
de la CUN, cette institution pourrait regrouper
l’OSPUN et l’Agence de Développement Urbain
(ADU), qui exercent déjà en partie cette expertise.
Un élargissement de leurs compétences et moyens
leur permettrait de répondre aux déis de la capitale
en parfaite connaissance du territoire (local et
global). Cette structure, créée ad-hoc en AMO,
pourrait prendre le nom de « ADUN », « Agence de
développement urbain de Nouakchott ».
Les membres du jury ont également fortement
insisté pour que soient établis des Contrats EtatCUN-communes, permettant de fluidifier les
compétences entre les différentes instances et
d’empêcher les ambiguïtés, notamment sur le statut
foncier. Cet outil de contractualisation devrait en
particulier voir le jour pour aménager de grands
projets. Un Etablissement Public d’Aménagement
(EPA) pourrait ainsi être dédié au projet de
l’aéroport. Par ailleurs, ces contrats et types
d’établissements permettraient à l’association de
recevoir des capitaux privés. Des lois seraient ainsi
établies pour systématiser les partenariats publicprivé et les rendre plus transparents, en évitant les
accords opaques de gré à gré.
Les équipes ont beaucoup insisté sur
l’importance d’articuler les échelles locales,
nationales et internationales et de luidiier les
rapports entre les acteurs. Toutes valorisent un
processus de large concertation et de consultation
auprès des collectivités locales, tout en faisant une
large place aux organisations de la société civile.
Dialogue et concertation indispensable à la construction de l’équilibre urbain
Photos : Giulia Carlone et Frédérique Vincent
Inventer un urbanisme durable et une planiication à la mauritanienne
35
Photo : En Haut !
Construire ensemble
de grands projets
pour une capitale
qui rayonne
10 • Le site de l’aéroport comme
formidable opportunité
de projet concerté
Le déplacement de l’aéroport de Nouakchott,
qui se trouve actuellement en plein centre de la
ville, va libérer un espace de 650 hectares. Situé
à l’interface de plusieurs quartiers, cet espace
représente un site stratégique de toute première
importance. L’ensemble des équipes s’accorde
à dire que de ce site majeur devrait émerger
une opération exemplaire d’intérêt général et
de rayonnement international. Une vision avantgardiste permettrait d’y développer un urbanisme
durable, à la fois moteur pour impulser une nouvelle
dynamique urbaine plus respectueuse des déis
environnementaux qui s’annoncent, mais aussi pour
poser les bases d’un éco-urbanisme en Mauritanie,
lequel pourrait servir de modèle pour d’autres villes
en Afrique ou dans le monde. La construction de la
future grande mosquée pourrait être l’occasion de
proposer un projet écologique, avec des espaces
publics verts.
Bien que cet espace foncier soit déjà attribué,
un contrat entre Privé (attributaire des terrains)
Vue aérienne de l’actuel aéroport
Photo : En Haut !
38
Nouakchott, l’avenir pour déi
et Public (garant de la cohérence urbaine)
permettrait d’aboutir à un programme équilibré
de mixité fonctionnelle qui s’intègre aux quartiers
environnants. Il sera nécessaire d’éviter un
enclavement de ce nouvel espace et de veiller à la
création d’une trame qui permette d’améliorer la
mobilité dans la capitale.
Une des équipes a particulièrement insisté sur
l’importance du développement urbain de cette
zone. Elle propose un plan d’action “coeur de
ville NKTT” avec la création d’un « Etablissement
Public d’Aménagement” piloté au départ par la
CUN pour une redéinition des lignes directrices
d’aménagement avec l’opérateur privé. Ne pas
planiier l’aménagement futur de ce vaste espace
couperait la ville de rares opportunités.
La future mosquée permettra d’apporter une
valeur ajoutée aux quartiers limitrophes par la
création d’un poumon vert, drainant et fertile.
L’aménagement d’un jardin paysager au sein de
son enclos sera prolongé vers les voiries et places
publiques adjacentes ain de soutenir l’attractivité
spirituelle et touristique de ce monument, et de
favoriser le bien-être des habitants.
Équipe A/ Aménagement paysager/espaces
verts autour de la future mosquée
Synthèse de l’atelier de maîtrise d’œuvre urbaine
11 • Renforcer l’identité de la capitale
Parce que Nouakchott a été construite de toutes
pièces suite à une décision politique, il est encore
dificile de lui reconnaître une identité propre. Si
les habitants sont fortement attachés à leur quartier
et/ou à leur commune, ils peinent à s’identiier à la
capitale et à se dire de Nouakchott.
A l’heure où des espaces se libèrent, il est
nécessaire d’envisager des projets fédérateurs
pouvant participer à la construction d’une identité
propre et partagée. Un grand concours auprès
d’artistes mauritaniens pourrait être lancé pour
qu’une œuvre emblématique soit érigée au centreville et devienne le symbole de la ville. Par ailleurs,
bien que la capitale n’ait que cinquante ans, un
musée de Nouakchott pourrait être construit.
Parce que les habitants déplorent l’absence
d’espaces de rencontre, les équipes ont réléchi à
des espaces de loisirs partagés, accessibles à tous,
à des lieux sufisamment neutres pour que toutes
les communautés soient à même de les fréquenter
et de s’y reconnaître. Ont ainsi été proposés une
« Maison de la Citoyenneté » et un « Centre des
Cultures Islamiques » qui valoriseraient la culture
Mauritanienne dans toutes ses composantes.
Faire de Nouakchott une capitale agréable et
hospitalière à l’image de ses habitants est une
priorité. Il est important de valoriser les arbres,
l’ombre et les espaces verts existants, aujourd’hui
peu accessibles (jardins privés ou jugés dangereux).
Les jardins maraîchers doivent être préservés
et aménagés pour devenir des espaces ouverts
à tous. Le projet de déplacer ces maraîchers au
Équipe A / La Maison de la Citoyenneté
comme lieu fédérateur
Préserver et valoriser les espaces verts et jardins maraîchers
Construire ensemble de grands projets pour une capitale qui rayonne
39
PK17 pourrait permettre de transformer l’actuelle
palmeraie en un immense poumon vert. Le littoral,
de plus en plus fréquenté en tant qu’espace de
loisirs, pourrait être aménagé en promenade
plantée et non bétonnée.
Pour faire de Nouakchott une capitale qui incite
à la rencontre, une équipe a proposé d’ériger une
ombrière. Sur le modèle de celle de Marseille,
cette ombrière-miroir pourrait porter le nom de
« Grande Khaïma à palabres ». Implantée au point
kilométrique zéro, à l’emplacement de l’actuel rond
point Madrid, elle accueillerait les événements
publics, les rassemblements et assemblées
citoyennes. Elle pourrait devenir le symbole
de Nouakchott et de toutes ses communautés
réuniiées (la khaïma rappelant la communauté
maure tandis que l’arbre à palabres évoque les
communautés négro-mauritaniennes). D’autres
ombrières de taille plus modestes pourraient
symboliser les différentes entrées de ville et ainsi
faire des gares des espaces d’attente agréables.
Équipe A / La Grande Khaïma à
Palabres comme lieu de rencontre
Équipe A / Les ombrières pour des
entrées de ville accueillantes
40
Nouakchott, l’avenir pour déi
Synthèse de l’atelier de maîtrise d’œuvre urbaine
Équipe A / Une capitale ombragée, accueillante et à l’identité partagée
Construire ensemble de grands projets pour une capitale qui rayonne
41
12 • Se pencher sur l’avenir du littoral
Le caractère éminemment dynamique des côtes
est une caractéristique intrinsèque du littoral qui
se manifeste par une mobilité du trait de côte à
différentes échelles de temps. L’évolution actuelle
induite par la dynamique géo-climatique et par
des facteurs anthropiques qui fragilisent l’équilibre
côtier (ouvertures de brèches, ouvrages du Port de
l’Amitié) nécessite que les autorités se penchent de
manière urgente sur l’avenir du littoral.
La situation actuelle, qui concentre de très
nombreux enjeux sur cette zone littorale, est
en grande partie le résultat d’une urbanisation
spontanée et de projets privilégiant des intérêts
particuliers ou sectoriels sans vision à long terme
et sans une politique publique très claire vis-à-vis
des problèmes à venir. Ces menaces qui pèsent
sur le littoral pourraient pourtant être envisagées
comme une opportunité de mettre en place une
nouvelle gouvernance avec une coordination entre
la Communauté Urbaine, les communes et l’Etat, en
décloisonnant les approches sectorielles qui ont été
mises en place jusqu’à présent.
Dans l’immédiat, le littoral doit être protégé
car plusieurs centaines de milliers de personnes
vivent dans des zones très vulnérables. Il est
important d’interdire les activités qui menacent le
cordon dunaire (courses de voiture) et les grandes
constructions. Les projets ambitieux de marinas
et autres « Waterfront » dont il a été un moment
question doivent absolument être abandonnés
car ils ne sont pas durables dans le temps. Seuls
des aménagements légers peuvent être envisagés
(promenade le long du front de mer, constructions
temporaires de type tente ou paillote).
Plus globalement, des méthodes devront
êtres adoptées pour limiter l’érosion du cordon.
Au niveau du Port de l’Amitié, de très importants
travaux devront être entrepris si l’on veut éviter la
poursuite du retrait du cordon dunaire qui protège
la plaine littorale au sud de la ville. Les ouvrages
actuels qui sont étanches (digue portuaire, épi
de blocage) empêchent en effet tout transit
sédimentaire. La mise en place d’un dispositif
de by-passing artiiciel des sédiments pourrait
permettre d’atténuer le recul du littoral mais c’est
certainement la transformation de la digue en Wharf
qui permettra d’arrêter le phénomène de blocage
du sable et d’affaiblissement du littoral en direction
du Sénégal.
Si protéger la ville à tout prix et sur le long
terme en luttant contre l’invasion marine est une
option envisageable, elle nécessitera des coûts
d’investissement et d’entretien considérable. C’est
dans l’option du « retrait » ou « repli stratégique »,
en laissant l’eau reprendre sa place que la capitale
devrait définir son avenir. Cette mobilisation
pour l’adaptation aux défis climatiques et
environnementaux devrait être un moyen de
mobiliser et de fédérer les populations autour
d’une vision ambitieuse pour faire de Nouakchott
une capitale écologique et résiliente.
Photo : Giulia Carlone, avril 2014
42
Nouakchott, l’avenir pour déi
Synthèse de l’atelier de maîtrise d’œuvre urbaine
La plage, un espace de loisirs qui peut
être aménagé avec des structures légères pour
s’adapter à la mobilité du trait de côte.
Photos : Mariantonia Lo Prete
Ancien hôtel Pichon, abandonné
le long de la plage
Photo : Mariantonia Lo Prete
Les courses de motos dégradent
le cordon dunaire
Source :Intercontinental Rally - Étape
12 - Nouakchott - St.Louis, 2014.
Construire ensemble de grands projets pour une capitale qui rayonne
43
Perspectives
Après plusieurs mois de préparation et à l’issue
des deux semaines de travail en atelier, une
dynamique fructueuse de rélexions sur l’avenir
de Nouakchott a été lancée. Il est nécessaire
de poursuivre ce dialogue enclenché entre les
différents acteurs impliqués dans la gestion
urbaine. Les Ateliers ont donné l’occasion aux
maires récemment élus (janvier 2014) de prendre
pleinement connaissance des problèmes, mais
aussi des opportunités qui leur sont offertes pour
améliorer le quotidien de leurs administrés.
Le travail de synthèse réalisé à partir du travail
des équipes, à travers ses 12 propositions, a cherché
à mettre en lumière les nombreux atouts que la ville
de Nouakchott présente.
Des structures d’actions et de participation
solides ont été identifiées, notamment au
niveau local où les Comités de concertation
communale sont bien en place et où les Plans
de Développement Communaux (PDC) ont déjà
montré leur eficacité. Des efforts ont déjà été
faits au niveau local pour structurer cette société
civile. Les différentes approches proposées ont
tenu à valoriser ces structures locales importantes,
au sein desquelles les habitants qui débordent
d’énergie et d’initiatives, sont fortement impliqués.
Il s’agit désormais de structurer les initiatives et de
s’accorder sur les priorités. Pour cela, les actions
locales doivent trouver un écho et un appui auprès
d’une structure qui ferait autorité pour orienter ces
bonnes intentions et fédérer les actions. Il est en
effet indispensable que les initiatives locales et les
projets communaux s’insèrent dans une perspective
globale. Pour cela, une direction générale doit être
clairement identiiée et suivie.
Les douze recommandations proposées par
cette synthèse doivent être envisagées comme un
socle à suivre, une direction donnée. A l’évidence,
la CUN, qui a montré son souhait de s’engager,
peut être cette structure fédératrice, en charge
de respecter et faire appliquer ces grandes lignes.
Cela est possible à condition que soit mise en
place une assistance à maîtrise d’ouvrage et que
soit généralisée la contractualisation entre les
différents acteurs. En effet, si l’Etat peut conserver
une place prédominante dans la capitale politique,
il doit se positionner en partenaire de la CUN et
accompagner les projets et les appuyer. Pour cela,
la CUN doit être intégrée à tous les comités de
44
pilotage étatique qui concernent son territoire. Elle
doit (ré)afirmer son rôle central et décisif.
Cette synthèse fait également ressortir les
menaces qui pèsent sur la ville de Nouakchott.
Face aux nombreuses dificultés, il est aujourd’hui
indispensable que les élus, politiques et
administrateurs prennent leurs responsabilités
ain de penser ensemble l’avenir de la ville. Ne rien
faire ou continuer ainsi impliquerait de mettre en
danger les habitants. La situation est telle que l’on
ne peut se contenter de laxisme ou de saupoudrer
la ville de quelques projets déconnectés les uns
des autres. Nous avons lourdement insisté sur
la concertation entre les différents acteurs et
échelons, préalable pour pouvoir prendre de réelles
décisions politiques, imposer des règles et les faire
appliquer.
Planiier relève avant tout de choix, de décision et
de détermination politique. Il est en effet important
que les parties prenantes soient exemplaires
et respectent elles-mêmes les lois, incitant par
conséquent les habitants à le faire.
Nous n’avons fait ici que lister des propositions.
Encore faut-il désormais se donner les moyens
de mettre en place de façon opérationnelle ces
recommandations. Plusieurs membres du jury ont
insisté sur le besoin de faire reconnaître la notion
de bien commun, indispensable pour valoriser une
vision citadine et citoyenne et faire de Nouakchott
une ville pour tous. Pour cela, les clivages politiques,
certes naturels et inévitables, doivent être dépassés
pour penser ensemble et à long terme, un destin
commun.
L’avenir de Nouakchott est à (ré)inventer.
Assurément, il est fait d’opportunités à ne pas
manquer qui nécessiteront la réaffirmation
de tous les acteurs. Dans la poursuite de la
dynamique engagée, un atelier pré-opérationnel
complémentaire pourrait être organisé pour établir
des propositions d’interventions concrètes sur des
sites stratégiques identiiés au préalable. Les grands
projets, et notamment celui de l’aéroport, peuvent
en effet être des leviers d’action pour appliquer de
nouvelles manières de penser et produire la ville.
C’est autour de ces projets que peuvent se tenter
des expériences innovantes de maîtrise d’ouvrage
partagée qui permettront d’inventer un urbanisme
durable mauritanien.
Verbatim
du jury
Turkya Daddah
ONG Mauritanie Perspective
Ce sont des propositions réelles,
réalisables dans un projet global
et en différentes phases.
Pierre-Arnaud Barthel
Enseignant, Institut Français
d’Urbanisme– LATTS, France
Les quartiers pilotes d’urbanisme
environnemental seront les leviers
pour les changements de mentalité.
Christian Piel
Directeur de Composante urbaine, France
Il existe deux types d’approches pour
affronter les inondations : l’approche lourde
et artiicielle et celle naturelle basée sur
l’adaptation. La lagune pourrait être le
pôle régénérateur de la ville dans le futur.
Présentation publique des projets
et débats du jury, Jeudi 8 mai 2014,
Palais des Congrès, Nouakchott
La présentation publique des projets a eu
lieu le 8 mai 2014 au Palais des Congrès
devant un panel d’experts et un public de
150 invités. Les propositions des équipes ont
été débattues et approfondies par un panel
d’expert délibérants, composé d‘acteurs locaux
et d’experts internationaux invités pour le jury.
Ousmane Sow
Directeur de la Cellule de Préiguration
de l’Agence d’Urbanisme de Bamako
Il existe des projets d’assainissement
grâce à des micro-stations de traitement
qui les rendent plus accessibles et 50%
moins chers que les solutions classiques.
Abderrahmane Khalifa
Directeur Général du Bureau IRC
La lagune est un écran qui protège
le cordon dunaire. Il est nécessaire
d’étudier les possibilités de
développer l’aquacualture.
Omnia Aboukorah-Voigt
Projet Adaptation au Changement Climatique
des Villes Côtières (ACCVC) – GIZ
Le premier pas est de construire
une vision qui fédère, puis nous
étudierons les solutions techniques.
Discussion des membres du jury
45
Présentation oficielle des propositions des équipes
Isakha Diagana
Yahya Ould Kebde
Le problème de l’assainissement est
un problème de santé publique. Il est
plus simple de construire des visions
partagées entre les acteurs autour
de projets concrets, car sinon on a
beaucoup de visions séparées.
L’agence de développement urbain
existe déjà mais elle a un autre rôle.
Les contrats de ville existent mais
doivent revenir aux communes.
Expert Urbaniste – Professeur à
l’Université de Nouakchott
Job Dronkers
Deltares, rattaché au Ministère des Transports
et de la Gestion de l’Eau – Pays-Bas
Il est nécessaire de développer un
programme de connaissance du sous-sol.
Mamadou Diagne
Consultant international, Dakar
Une solution multi-systèmes est nécessaire :
drainage des terrains et déplacement des
populations situées en zone à haut risque.
Sérigne Thioune Léye
Ministre de la décentralisation, actuellement
professeur de droit à l'ISCAE
Eloisa Astudillo
Chargée de programme section
infrastructure, Délégation CE
Les projets doivent pénétrer jusqu’au
niveaux les plus bas, à l’échelle micro-locale,
pour créer une citoyenneté pro-active.
Michael Wahl
Projet Adaptation au Changement Climatique
des Villes Côtières (ACCVC) – GIZ
L’approche par projets est stimulante car
près des populations et très rapide. Mais,
il faut aussi une autorité au-dessus de tout
cela pour canaliser les forces et les efforts.
Directeur Services Techniques
de la ville de Dakar
Serge Allou
Nouakchott a besoin d’une autorité
forte pour la régulation des transports,
l’autonomie et les moyens inanciers
sont indispensables. Il faut stimuler
les microprojets pour initier et
générer une dynamique.
La production de la ville dépend
aussi et surtout de la participation
des gens. On ne peut pas faire la ville
contre les gens qui y habitent.
Spécialiste urbain à Cities Alliance
Meimouna Mint Saleck
ONG Biodiversité
Il faudrait des espaces dédiés à
l’éducation environementale.
46
51
47
Équipes
Équipe A
EmeL de sable et d’eau, l’espoir
Équipe B
L’équilibre
Équipe c
Manivelle
Bastin Olivier
Belgique, architecte
olivier@escaut.org
Alonso Marta
Espagne, socio-anthropologue
malonsca11@gmail.com
Ba Salla
Mauritanie, géographe
ba@laiba.org
Chevallier Karen
France, paysagiste- urbaniste
kc_co@hotmail.fr
Breton Nelly
France, architecte- urbaniste
nelly.breton@terreneuve.fr
Bedde Elmechry
Mauritanie, ingénieur-architecte
elmechry@yahoo.com
Diawara Zoumana
Mali, ingénieur génie civil
zoumanad20012001@yahoo.fr
Durand Marc Antoine
France, architecte- philosophe
marcantoine.durand@gmail.com
Gicquel Julien
France, ingénieur-urbaniste
gicquel@apur.org
Landon Aurélie
France, socio-urbaniste
landon.aurelie@gmail.com
Mahamedoou Cheikh Tijani
Mauritanie, ingénieur hydraulique
tijani_yeye@yahoo.fr
Louis Bruno
France, ingénieur-urbaniste
bruno.louis.bry@free.fr
Lo Prete Mariantonia
Italie, géographe-juriste
mariantonia.loprete@gmail.com
Mamoudou Mouctar
Niger, urbaniste- génie urbain
m_moctar1@yahoo.fr
Olinga Olinga Joseph Magloire
Cameroun, géographe
joseph_olinga87@yahoo.fr
Moussa Abdoulaye Sow
Mauritanie, géographe
abdoulaye.moussa@ymail.com
Reymondon Bertrand
France, urbaniste- architecte
bertrand.reymondon@yahoo.fr
Solnicka Michaela
République tchèque, architecte
solnicka@ciglermarani.com
Perros Jérôme
France, ingénieur génie civil
jerome.perros@gmail.com
Thon Hon Marina
France, paysagiste
thonhon.marina@gmail.com
Stamm Niang Marion
France-senegal, architecte
marion@indiced.com
Équipe de pilotage et d’organisation
Pilotage
Équipe locale cun
Armelle Choplin,
Géographe-urbaniste
Professeur à l’Institut Français d’Urbanisme
armelle.choplin@univ-paris-est.fr
Abdellatif Ould Mohamed Abderrahmane
Ingénieur électromécanicien
Directeur des projets, études et
développement durable – depdd – CUN
abdellative@yahoo.fr
Frédérique Vincent,
Professeur en environnement à MINES
ParisTech – Directrice de l’ISIGE
frederique.vincent@mines-paristech.fr
Équipe d’organisation
Claire Vigé Hélie,
Économiste urbaine
Directrice des Ateliers
claire.vigehelie@ateliers.org
Véronique Valenzuela,
Géographe-urbaniste
Coordinatrice des ateliers
veronique.valenzuela@ateliers.org
Giulia Carlone
Architecte-urbaniste-paysagiste
Assistante-pilote pour l’atelier Nouakchott
giulia.carlone@gmail.com
Sandrine Vaumourin
Socio-économiste
Assistante-pilote pour l’atelier Nouakchott
svaumourin@yahoo.fr
Experts de la mission
préparatoire d’octobre 2013
Pierre Gadoin, Bertrand Rouzeau,
Mamadou Diagne, Hamadou Yalcouyé
48
Amadou Tidiane Thierno Ciré Ly
Coordinateur projet pagic – CUN
amadoutidianely@yahoo.fr
José Da Costa
Chef du projet gouvernance
locale et cohésion sociale
Conseiller de la présidente de la CUN
jdacosta@gmail.com
Saleck Ould Moulaye
Conseiller
Responsable de l’OSPUN
ouldmoulayes@yahoo.fr
Yannick Le Gléau
Ingénieur géomaticien
OSPUN
yannick.legleau@gmail.com
Participation spéciale
Collectif En Haut !
Photographie aérienne par cerf-volant
Marion Broquere
Simon Nancy
contact@enhaut.org
www.enhaut.org
Le jury
Presidence du jury
Mme. Maty Mint Hamady
Présidente de la Communauté Urbaine de
Nouakchott, représentée par M. Satigue Ould
Salek Ould Jiddou, Premier vice-président.
M. Hervé Dupont
Ingénieur Général des Ponts et
Chaussées et architecte, ancien directeur
général de l’Établissement Public
d’Aménagement de Plaine de France.
Liste des membres du panel
d’experts délibérants
Autorités communales
et administratives
M. Fall N’ Guissaly
Wali de Nouakchott
M. Med Vall Ould Lahbab
Maire de Teyarett
M. Med Saleck Ould Oumar
Maire du Ksar
Mme. Fatimetou Mint Abdel Malick
Maire de Tevragh Zeina
M. Sidi Mohamed Ould Khaire
Maire de Toujounine
M. Oumar Aly Thiam
Maire de Sebkha
Mme. Turkya Daddah
ONG Mauritanie Perspective
M. Mohamed Ould Tourad,
ONG Tenmiya Cohésion Sociale – CUN
Mme. Meimouna Mint Saleck
ONG Biodiversité
M. Cheikh Ould Sid’Ahmed
Ancien directeur de travaux public
M. Tidiane Diagana
Professeur-urbaniste
Président des architectes de Mauritanie
M. Sekou Sala
Coordinateur de l’agence de
développement communal de Kayes
M. Moussa Bah
Représentant de la Communauté d’agglomération
d’Évry- Centre Essonne au Mali
M. Sidi Ould Med Abdallahi
Président de l’Université
M. Farba Ba
Expert en eaux et assainissement, ancien
Directeur de l’assainissement
M. Abdoulaye Camara,
Maire de la ville de Kayes, Mali
M. Boubacar Diop
Directeur de l’Environnement
M. Serigne Thioune Léye
Directeur des services techniques
de la ville de Dakar, Sénégal
M. Abdi Ould Horma
Directeur général des collectivités
territoriales au MID
M. Ibrahim Oumarou
Premier adjoint au maire de Niamey, Niger
M. Mohamed Ould Mahmoud
Président de la Chambre de Commerce,
d’Industrie et d’Agriculture de Mauritanie
M. Ousmane Sow
Directeur de la cellule de préiguration de
l’agence d’urbanisme de Bamako, Mali
Institutions internationales
et de la coopération
M. Rodolphe Poirier
Ambassade de la France en Mauritanie, architecteurbaniste, attaché de coopération à l’Ambassade
M. Konateh Ould Neghra
Maire de Dar Naim
M. Patrick Abbès
Directeur de l’AFD Mauritanie
M. El Hacen Ould Mohamed
Maire d’Arafat
M. Moussa Beddihou
Directeur adjoint de l’AFD Mauritanie
M. Cheikh Ould Maata
Maire de Riyadh
M. Michael Wahl
Projet adaptation au changement
climatique des villes côtières (ACCVC)
– GIZ (coopération Allemande)
M. José Da Costa
Conseiller Technique, chef de projet
gouvernance locale et cohésion sociale - CUN
Mme. Omnia Aboukorah-Voigt
Projet adaptation au changement
climatique des villes côtières (ACCVC)
– GIZ (coopération Allemande)
Acteurs locaux
Mme. Eloisa Astudillo
Représentante de l’Ambassadeur et Chef
de la délégation de l’UE à Nouakchott
M. Wane Birane
Directeur de la programmation et de la
réhabilitation des quartiers précaires et
de modernisation des villes – MHUAT
M. Hasni Ould Didi
Ancien Ministre, ancien Maire de Nouakchott
Acteurs politiques
internationaux
M. Taleb Ahmed O/ M’Bareck
Maire d’El Mina
M. Ahmed Hamza
Ancien président de la CUN
Auditeurs approuvés
M. Sidi Ould Mourba
Président des ADL
M. Moustapha Tandia
Inspecteur général du Ministère du Développement
Rural, chef du projet d’aménagement de la zone
d’agriculture périurbaine du PK17 (PAZAP)
M. Ben Chekroun
Ingénieur SINERGIE
M. Youssouf Diakité,
Président du comité de pilotage du projet
d’aménagement de la zone d’agriculture
périurbaine du PK17 (PAZAP), ancien Inspecteur
Général du Ministère de l’Hydraulique.
M. Sidi Ouldelemine
Directeur ECODEV
M. Antonio Araujo
Délégué de la Fondation Internationale
du Banc d’Arguin en Mauritanie
M. Noureddine Ahmed Salem
Directeur des Ets Nejah
M. Hamza Ould Amar
Directeur Général de l’ONAS
M. Mohamed Mahmoud Ould Jaavar,
Directeur Général de l’Iskan
Professionnels internationaux
et du réseau des Ateliers
M. Mohamed Vallould El Iyel
Directeur de la cellule d’assainissement de l’ADU
M. Serge Allou,
Spécialiste urbain à Cities Alliance
M. Abdel Ghader Ould Mohamed
Directeur de l’Habitat
M. Elemine Ould Baba
Historien – Professeur à l’université de Nouakchott
M. Christian Piel,
Directeur de Composante Urbaine, France
M. Med Mahmoud Ould Sidi
Directeur de l’Urbanisme
M. Mohamed Ould Teghre
Conseiller du MAED
M. Mamadou Diagne
Consultant international, Dakar
M. Ahmed Ould Mohameden
Directeur Général de l’ENER
M. Sidi Mohamed Ould El Wavi
Chargé de mission et point focal
changement climatique – MEDD
M. Pierre-Arnaud Barthel
Enseignant, Institut Français
d’Urbanisme– LATTS, France
M. Abdel Wedoud Ould Cheikh
Professeur
M. Sidi Mohamed Ould Lehlou
Directeur des aires protégées du littoral - MEDD
M. Job Dronkers
Rattaché au Rijswaterstaat, Ministère des
Transports et de la Gestion de l’Eau - Pays-Bas
M. Isakha Diagana
Expert urbaniste – professeur à
l’université de Nouakchott
M. Abderrahmane Khalifa
Directeur général du bureau IRC
M. Aghdhafna Ould Eyih
Directeur général de la SNDE
M. Samassa Nalla
GRET
49
Synthèse des 12
propositions pour
l’adaptation et mutation
de Nouakchott
Les bases du futur Schéma
Directeur d’Aménagement et
d’Urbanisme -SDAU- sont ainsi
posées, proposant d’agir à
plusieurs échelles temporelles
à travers une planiication
souple et adaptée.
Des grands projets sont
identiiés comme pouvant
faire ofice de leviers pour le
développement du territoire.
Parallèlement, des projets à
l’échelle du quartier, avec une
mise en œuvre rapide et de
faibles coûts, peuvent être
impulsés par les forces locales.
Transformer les risques en opportunités
1 • À court terme, maîtriser l’eau dans la ville
2 • À long terme, redonner sa place à l’eau
3 • Verdir et fertiliser la ville
4 • Préserver les dunes
Inventer un urbanisme durable et une
planiication à la mauritanienne
5 • Mettre en œuvre des projets à l’échelle du quartier
6 • Développer des polycentralités
7 • Améliorer la mobilité
8 • Construire des outils de planiication adaptés
9 • Articuler les différentes échelles de gouvernance
Construire ensemble de grands projets
pour une capitale qui rayonne
10 • Le site de l’aéroport comme formidable
opportunité d’éco-urbanisme
11 • Renforcer l’identité de la capitale
12 • Se pencher sur l’avenir du littoral