Parc national de l'Iguazu
Facteurs affectant le bien en 2016*
- Gouvernance
- Impacts des activités touristiques / de loisirs des visiteurs
- Infrastructures hydrauliques
- Système de gestion/plan de gestion
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
- Projet d’aménagements de barrages hydroélectriques
- Gouvernance (absence de coopération transfrontalière et aménagements non coordonnés
- Activités illégales (exploitation forestière et chasse) (question résolue)
- Systèmes de gestion (problèmes liés à l'utilisation publique du bien et absence de plan d'utilisation publique)
- Espèces exotiques envahissantes
- Absence de financement durable (question résolue)
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2016
Montant total approuvé : 20 000 dollars E.U.
2001 | Request for technical cooperation for Iguazu National ... (Approuvé) | 20 000 dollars E.U. |
Missions sur le bien jusqu'en 2016**
Septembre 2006 : mission UNESCO ; avril 2008 : mission de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/UICN
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2016
Le 4 décembre 2015, l’État partie a soumis un rapport sur l’état de conservation du bien, disponible à https://whc.unesco.org/fr/list/303/documents, qui présente les informations suivantes :
S’agissant de la coopération transfrontalière entre les 2 biens adjacents (Parc national de l’Iguazú et Parc national d’Iguaçu), l’Administration du Parc national de l’Iguazú a adressé une proposition de protocole d’accord à son homologue brésilien mais n’a reçu aucune réponse officielle. En conséquence, aucun accord officiel n’est à ce jour signé entre l’Argentine et le Brésil. Toutefois, les deux pays ont poursuivi leur coopération dans le domaine de la planification, dans les actions de patrouille et dans l’atténuation des conflits entre les humains et la faune sauvage. En outre, des experts du Parc national de l’Iguazú (Argentine) ont été nommés conseillers auprès du Comité consultatif du Parc national d’Iguaçu (Brésil), ce qui leur donne l’opportunité de participer à la procédure de planification de la mise à jour du plan de gestion du parc brésilien.
Des informations sont également communiquées sur la gestion, le contrôle et la surveillance, la fréquentation du bien par le public, le suivi et la recherche.
Le plan de gestion du Parc national de l’Iguazú est actuellement en cours d’élaboration et sa finalisation est prévue pour juin 2016. S’agissant de la fréquentation du bien par le public, le rapport informe des progrès réalisés avec la création de nouveaux sentiers destinés à améliorer les flux de visiteurs. En outre, plusieurs mesures ont été mises en œuvre en ce qui concerne le suivi des espèces (inventaire des espèces de poissons présentes dans le parc national et nouvelles estimations de la population de jaguars dans toute la région) et l’éradication des espèces exotiques envahissantes.
L’État partie exprime également son inquiétude quant à la construction de la centrale hydroélectrique de Baixo Iguaçu, proche du Parc national d’Iguaçu au Brésil, et fait référence aux impacts potentiels du projet sur l’environnement, le bassin de la rivière Iguazú et le niveau d’eau des chutes de l’Iguazú. Le rapport ne donne toutefois aucun détail complémentaire à ce sujet.
Une autre préoccupation soulevée dans le rapport est le projet d’extension de la route nationale 101, à la limite est du bien, qui constituerait un risque pour la faune sauvage et aurait pour conséquence une fragmentation de cette zone essentielle. Aucun détail n’est cependant communiqué quant à ce projet.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2016
Les informations sur la coopération de terrain entre les biens adjacents, Parc national de l’Iguazú (Argentine) et Parc national d’Iguaçu (Brésil), sont certes accueillies avec satisfaction, toutefois l’absence d’accord officiel de coopération transfrontalière entre l’Argentine et le Brésil demeure préoccupante. Il est noté qu’un projet de protocole d’accord a été suggéré par l’Argentine mais qu’aucune réponse officielle n’a été donnée par le Brésil. Au vu des nombreuses demandes d’officialisation de la coopération transfrontalière précédemment formulées par le Comité du patrimoine mondial, il est recommandé à ce dernier de demander aux États parties d’Argentine et du Brésil d’accorder la priorité au traitement de cette question. Conscient qu’au sein des systèmes juridiques et institutionnels de chaque pays, les options envisageables pour un accord officiel de haut niveau sont susceptibles d’être assez limitées, il est également recommandé au Comité de demander aux deux États parties de rédiger une feuille de route afin de résoudre ce problème au plus vite. Celle-ci devra prévoir notamment des possibilités d’accords officiels à différents niveaux ainsi que d’autres modalités d’officialisation de la coopération transfrontalière, par exemple des plans annuels de gestion, de travail ou d’action, et l’intégration mutuelle d’experts au sein des comités et organes en charge de la gestion des deux parcs. Il est recommandé qu’une telle feuille de route soit soumise à l’examen du Comité du patrimoine mondial à sa 42e session en 2018.
Il est pris note des préoccupations exprimées par l’État partie quant au projet de centrale hydroélectrique de Baixo Iguaçu au Brésil. La question a été examinée par le Comité à sa 36e session (Saint-Pétersbourg, 2012), et fait l’objet de commentaires détaillés dans le rapport sur l’état de conservation du Parc national d’Iguaçu (Brésil) dans ce document.
Les informations communiquées sur le suivi des espèces sont accueillies avec satisfaction. Sachant que pour certaines espèces clés, telles que le jaguar, il est extrêmement important de prendre en considération la région dans son ensemble, il est recommandé au Comité d’encourager l’État partie à poursuivre ses efforts et à accroitre sa coopération dans ce domaine avec l’État partie du Brésil où un certain nombre de projets de suivi sont également en cours.
Les informations limitées communiquées par l’État partie sur l’extension de la route nationale 101 suscitent de vives inquiétudes. Il est recommandé au Comité de demander à l’État partie de donner des informations détaillées à ce sujet au Centre du patrimoine mondial, pour examen par l’UICN, et de veiller à ce que les activités liées à l’extension de la route ne soient pas autorisées avant la réalisation d’une Évaluation d’impact environnemental (EIE), comprenant une évaluation des impacts sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien et la VUE du bien adjacent, le Parc national d’Iguaçu (Brésil), conformément à la Note consultative de l’UICN sur le patrimoine mondial consacrée à l’évaluation environnementale, et l’examen de cette EIE par le Centre du patrimoine mondial et l’UICN.
Décisions adoptées par le Comité en 2016
40 COM 7B.69
Parc national de l'Iguazú (Argentine) (N 303)
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/16/40.COM/7B,
- Rappelant la décision 38 COM 7B.31, adoptée à sa 38e session (Doha, 2014),
- Accueille avec satisfaction les informations relatives à la coopération de terrain entre les biens adjacents, le Parc national de l’Iguazú (Argentine) et le Parc national d’Iguaçu (Brésil) ;
- Accueille aussi favorablement la signature de la lettre d’intention entre l’Administración de Parques Nacionales de Argentina, l’ICMBio, le Parc national d’Iguaçu au Brésil et le Parc national de l’Iguazú en Argentine, le 7 juin 2016, qui a confirmé la résolution de ces parties de renforcer leurs efforts de collaboration et d’examiner les modalités visant à améliorer la coopération entre les deux parcs nationaux ;
- Notant qu’au sein des systèmes juridiques et institutionnels de chaque pays, les options envisageables pour la signature d’un accord officiel de haut niveau sont susceptibles d’être assez limitées, demande aux États parties d’Argentine et du Brésil de rédiger une feuille de route pour l’officialisation de la coopération transfrontalière, prévoyant notamment des possibilités d’accords officiels à différents niveaux ainsi que d’autres mécanismes, et de soumettre le document, d’ici le 1er décembre 2017, au Centre du patrimoine mondial ;
- Encourage l’État partie à poursuivre les efforts entrepris afin d’assurer le suivi des espèces clés et d’accroitre sa coopération dans ce domaine avec l’État partie du Brésil ;
- Note avec préoccupation les informations communiquées par l’État partie concernant l’extension de la route nationale 101, et demande également à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, pour examen par l’UICN, des informations détaillées sur ce projet et de veiller à ce que les activités liées à l’extension de la route ne soient pas autorisées avant qu’une Évaluation d’impact environnemental (EIE) ait été réalisée, avec notamment une évaluation des impacts sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien et sur la VUE du bien adjacent, le Parc national d’Iguaçu au Brésil, conformément à la Note consultative de l’UICN sur le patrimoine mondial consacrée à l’évaluation environnementale, et examinée par le Centre du patrimoine mondial et l’UICN ;
- Demande en outre à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er décembre 2017, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 42e session en 2018.
Projet de décision : 40 COM 7B.69
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/16/40.COM/7B,
- Rappelant la décision 38 COM 7B.31, adoptée à sa 38e session (Doha, 2014),
- Accueille avec satisfaction les informations relatives à la coopération de terrain entre les biens adjacents, le Parc national de l’Iguazú (Argentine) et le Parc national d’Iguaçu (Brésil), mais note avec préoccupation que, malgré les nombreuses demandes précédemment formulées, aucun accord officiel de coopération transfrontalière concernant les deux biens n’a été signé à ce jour entre l’Argentine et le Brésil ;
- Notant qu’au sein des systèmes juridiques et institutionnels de chaque pays, les options envisageables pour la signature d’un accord officiel de haut niveau sont susceptibles d’être assez limitées, demande aux États parties d’Argentine et du Brésil de rédiger une feuille de route pour l’officialisation de la coopération transfrontalière, prévoyant notamment des possibilités d’accords officiels à différents niveaux ainsi que d’autres mécanismes, et de soumettre le document, d’ici le 1er décembre 2017, au Centre du patrimoine mondial ;
- Encourage l’État partie à poursuivre les efforts entrepris afin d’assurer le suivi des espèces clés et d’accroitre sa coopération dans ce domaine avec l’État partie du Brésil ;
- Note avec préoccupation les informations communiquées par l’État partie concernant l’extension de la route nationale 101, et demande également à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, pour examen par l’UICN, des informations détaillées sur ce projet et de veiller à ce que les activités liées à l’extension de la route ne soient pas autorisées avant qu’une Évaluation d’impact environnemental (EIE) ait été réalisée, avec notamment une évaluation des impacts sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien et sur la VUE du bien adjacent, le Parc national d’Iguaçu au Brésil, conformément à la Note consultative de l’UICN sur le patrimoine mondial consacrée à l’évaluation environnementale, et examinée par le Centre du patrimoine mondial et l’UICN ;
- Demande en outre à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er décembre 2017, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 42e session en 2018.
Documents examinés par le Comité
Rapport de lʼÉtat partie sur lʼétat de conservation
Date de reception : 2015" class="tag tag-outline-gray mb-2 private private-1" style="" >Rapport (2015) .pdfExports
* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).
** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.