L’EXPOSITION
DE
MARIE-ANTOINETTE ET SON TEMPS
ïtte exposition de « Marie-Antoi-
nette et son temps » à la Galerie
Sedelmeyer.où se sont rencontrés
tous les Parisiens « sensibles »,
comme on eût dit à Trianon il y a
un peu plus de cent ans, restera
longtemps, je n’en doute pas, et
sous un jour tout particulier, dans
la mémoire de ses visiteurs. On
lit souvent au sujet d’expositions
particulières après décès, que les
parents, les amis, les admirateurs
de tel artiste défunt ont décidé de
réunir ses œuvres pour lui rendre
« un suprême et pieux hommage ».
Quiconque est un peu renseigné sait bien que de cet hommage n’est
pas toujours exempte la pensée de la plus-value qui s’ensuivra à l’hôtel
des Y entes pour les œuvres exposées. Mais même n’en fût-il pas ainsi,
et ces expositions fussent-elles dégagées de tout autre souci que de celui
de réunir en une même salle et de nous faire admirer en une heure le
travail de toute une vie, elles ne peuvent jamais s’adresser qu’à un
nombre toujours restreint de fervents d’art. Quand on y entre, il
semble qu’on pénètre dans un temple où se perdent un peu les adora-
teurs, tantôt dans un demi-désert, tantôt au milieu de la foule igno-
rante ou indifférente. Pour cette exposition de Marie-Antoinette, il
n’en est pas ainsi : c’est comme une chapelle de pèlerinage, où, à peine
— 3e PÉRIODE. 61
xi.
DE
MARIE-ANTOINETTE ET SON TEMPS
ïtte exposition de « Marie-Antoi-
nette et son temps » à la Galerie
Sedelmeyer.où se sont rencontrés
tous les Parisiens « sensibles »,
comme on eût dit à Trianon il y a
un peu plus de cent ans, restera
longtemps, je n’en doute pas, et
sous un jour tout particulier, dans
la mémoire de ses visiteurs. On
lit souvent au sujet d’expositions
particulières après décès, que les
parents, les amis, les admirateurs
de tel artiste défunt ont décidé de
réunir ses œuvres pour lui rendre
« un suprême et pieux hommage ».
Quiconque est un peu renseigné sait bien que de cet hommage n’est
pas toujours exempte la pensée de la plus-value qui s’ensuivra à l’hôtel
des Y entes pour les œuvres exposées. Mais même n’en fût-il pas ainsi,
et ces expositions fussent-elles dégagées de tout autre souci que de celui
de réunir en une même salle et de nous faire admirer en une heure le
travail de toute une vie, elles ne peuvent jamais s’adresser qu’à un
nombre toujours restreint de fervents d’art. Quand on y entre, il
semble qu’on pénètre dans un temple où se perdent un peu les adora-
teurs, tantôt dans un demi-désert, tantôt au milieu de la foule igno-
rante ou indifférente. Pour cette exposition de Marie-Antoinette, il
n’en est pas ainsi : c’est comme une chapelle de pèlerinage, où, à peine
— 3e PÉRIODE. 61
xi.