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Malbars

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Les spectateurs d'une marche sur le feu, un public que les Réunionnais pourraient qualifier de majoritairement malbar.

Les Malbars forment le groupe ethnique d'origine indienne majoritaire à l'île de La Réunion. Arrivées dès le XVIIIe siècle, les femmes malbares comptent parmi les premières mères des premiers habitants Réunionnais avec les femmes malgaches. Aux Antilles françaises on utilise le terme « coolie-malaba » (tamoul) pour différencier de « coolie-kalikata » (de Calcutta) .

Histoire et origines

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Il s'agit en grande partie des descendants des populations d'origine indienne à la faveur du schéma engagiste à compter du milieu du XIXe siècle Le terme vient du mot français « Malabar » qui désignait les habitants de la côte de Malabar en Inde (terme d'origine persane). Les premiers indiens arrivants à la Réunion issus de la côte de Coromandel, notamment les femmes indo-portugaises de Goa, mariées aux colons français, étant les mères de nombreuses familles créoles de l'île qui portent aujourd'hui des noms d'origine française ou portugaise. Par extension on a appelé tous les indiens venant du sud de l'Inde les " malbars" à La Réunion où ils composent environ 30 % de la population. Le terme n'est pas péjoratif à la Réunion mais plutôt un motif de fierté, une bonne part de la population ayant des origines malabars et les malbars ayant joué un rôle prépondérant dans l'histoire, l'économie et la culture réunionnaise. Une main-d'œuvre importante a été recrutée au XIXe siècle pour travailler dans l'industrie sucrière, (les sujets de la couronne britannique étaient alors officiellement sous contrats pour un temps limité) mais aussi des directeurs d'usine. Les malbars ont apporté un savoir-faire indien notamment dans l'agriculture, l'architecture , l'ébénisterie et bien sûr la cuisine créole très influencée par l'apport indien à la Réunion. Ils sont connus en tant que bâtisseurs des cases de style créole, des grandes bâtisses qu'on peut encore admirer aujourd'hui. Ils ont joué un rôle important dans le développement de l'industrie sucrière à la Réunion.Ils ont créé très tôt des entreprises prospères. Certains grands propriétaires terriens malbars possédaient leur propre usines sucrières. D'autres etaient actionnaires dans les usines de l'île. À Maurice, où l'influence de la colonisation britannique a maintenu les communautés ce terme serait péjoratif avec un sens plus étroit qu'à la Réunion : on préférera le mot « hindou ». À La Réunion les malbars se définissent davantage comme Réunionnais à part entière ayant en commun un legs culturel indien, avec une pratique religieuse qui peut être hindouiste , catholique , certaines familles pratiquent les deux religions à la fois, toute une génération de hussards de la république étaient non pratiquants, voire agnostiques ou athéistes. De façon générale la religion est de l'ordre du privé et les malbars restent assez discrets sur leurs pratiques religieuses, excepté lors des fêtes traditionnelles comme le Dipavali (ou Diwali, fête de la lumière célébration de la victoire du bien, de la lumière sur le mal, les ténèbres) fêté aujourd'hui avec faste dans toute l'île, les malabars célèbrent également les fêtes catholiques comme Noël ou Pâques, ce qui est caractéristique du métissage culturel réunionnais.

Proportion des adultes portant un nom d'origine indienne à la Réunion en 1960 par commune

Différences entre Maurice et La Réunion

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À Maurice, les hindous sont désignés en fonction de leur langue : on fera la différence entre malbars (de langue hindi), tamouls (qui sont aussi majoritairement hindous, appelés madras, mais qui parlent une langue dravidienne), et autres minorités hindoues tels que les télougous, marathis, gujaratis, etc. Ils sont originaires de différentes régions de l'Inde.

À la Réunion, les communautés ne se conçoivent que par leurs différences religieuses, ainsi les personnes originaires d'Inde mais hindouistes ou chrétiennes ou encore pratiquant à la fois l'hindouisme et le christianisme (la double pratique religieuse)[1], originaires principalement du sud de l'Inde, seront appelées Malbar sans distinction ethnique,( ils ne se conçoivent pas comme une communauté mais plutôt un groupe ethno-culturel ) tandis que les personnes de la communauté musulmane sunnite arrivées plus tard du nord de l'Inde dont le Gujarat sont désignées par le terme zarabe[2] ; enfin les indiens chiites, principalement arrivés à la Réunion après leur départ de Madagascar sont appelés Karanes.

L'adjectif féminin malbaraise est propre à l’île de la Réunion, à Maurice on parle de fille ou femme malbare. Il existe de nombreuses références littéraires. La plus connue est le poème de Charles Baudelaire À une Malabaraise, écrit vraisemblablement aux Mascareignes.

Démographie

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La loi excluant les statistiques ethniques lors du recensement obligatoire en France, il est difficile de les dénombrer avec précision, et seules des approximations plus ou moins fiables sont disponibles. À Maurice, les personnes d'origine indienne représentent 68 % de la population mauricienne, la Constitution reconnaissant les différentes communautés de l'île.

Personnalités considérées comme malbars

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Notes et références

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  1. Philippe Pratx, « Pratiques religieuses des Malbars - Hindouisme réunionnais », sur www.indereunion.net (consulté le )
  2. « Culture Indienne à la Réunion », sur indereunion.net (consulté le ).
  3. « Joseph Mourouvin, premier malbar grand propriétaire », Journal de l'île de La Réunion, avant 2005.
  4. « Gwendoline Absalon, une entrée fracassante et toute en douceur sur la scène des musiques du monde », sur Afrik.com, (consulté le )

Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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