Juste pour signaler qu'un remake anglais a été tourné il y a trois ans, et qu'il est assez intéressant, surtout par ses différences avec le film de Lean, et son adaptation plus proche du livre de Pasternak. Le film perd évidemment en magie, déjà par son manque de moyens, mais aussi par l'approche terre-à-terre de l'histoire d'amour, et la complexité des personnages. Ainsi Tonya n'est plus "angélisée" comme avec Géraldine Chaplin,
mais montrée comme une jeune femme intelligente, passionnée, et Jivago lui-même personnage plombé par l'erreur de casting flagrante de Omar Sharif,
reprend ici des couleurs et une logique. Le plus intéressant est tout ce qui concerne la relation Lara-Kamarovsky. Autant Steiger
avait fait de ce dernier un porc adipeux, autant Sam Neill
(dans un de ses meilleurs rôles) en dresse un portrait séduisant de dépravé manipulateur. Keira Knightley,
ravissante mais un peu grimaçante, ne fait pas oublier Julie Christie.
La BO de Jarre
manque cruellement, ainsi que l'ampleur du CinémaScope, mais ce remake n'est pas inintéressant et la comparaison avec le film, donne une bonne idée des difficultés à adapter un roman aussi touffu. Espérons quand même qu'il ne viendra pas à l'idée des producteurs de s'attaquer à Lawrence d'Arabie
!
Ces considérations aussi personnelles qu'oiseuses faites, que dire aujourd'hui d'une œuvre que je persiste à trouver trop longue, bien que je ne m'y sois pas une minute ennuyé, durant cette après-midi pluvieuse ? Les cinq Oscars qu'il remporta (Oscars mineurs, il est vrai) me semblent tout de même bien mérités : c'est de la belle ouvrage, bâtie à coup de décors exceptionnels, d'acteurs de grande qualité, de paysages impressionnants, de sang, de bruit et de fureur, au service d'un récit très maîtrisé, d'un romanesque absolu, d'un grand lyrisme désespéré (qui, toutefois, confine de temps en temps à l'emphatique).
Je n'ai pas lu le roman de Boris PasternakPremières minutes du film : sur un fond fixe, une Ouverture dont la musique mêle adroitement le thème de l'hymne impérial (qui est de Glinka, je crois) et des chants révolutionnaires. Au milieu du film, il y a une Intermission, un entracte qui scande les deux parties du film. J'ai irrésistiblement pensé, bien que le procédé ne soit pas extrêmement rare, à mon cher Autant en emporte le vent, lui aussi précédé et ponctué de pauses musicales.
Qu'est-ce que ce serait intéressant si Nikita Mikhalkov, dont Soleil trompeur
et Le barbier de Sibérie
montrent l'éternité et l'unité de l'outrance, de la violence et de la séduction russes se plongeait dans un remake de Docteur Jivago
qui, j'en suis persuadé, nous ferait vivre tout à fait autre chose que le bon film de David Lean
!
La beauté de la Russie n'a jamais été mieux retranscrite que dans Docteur Jivago. Je m'étonne que certains encore aujourd'hui puissent considérer Docteur Jivago
comme étant raté, inachevé.
C'est avec Autant en emporte le vent un des films les plus romanesques, une des aventures les plus fabuleuses jamais mise sur pellicule. Un peu comme Impétueux je n'ai pas lu le livre, par conséquent je ne sais pas si l'adaptation du Roman de Boris Pasternak
s'avère réussi. Peut-être est-ce de là que viennent les critiques négatives à propos du film de David Lean
? Et a vrai dire je n'y porterais que très peu d'intérêt, car l'essentiel est que le film est beau.
Il y'a cette musique somptueuse de Maurice Jarre, ces paysages d'Oural (en réalité Pyrénéen !) blanc, enneigé, cette fibre littéraire historique que l'on ressent de plus en plus rarement au cinéma.
C'est avec passion que l'on suit Docteur Jivago. Sans doute parce-que le film dure plus de trois heures et qu'à partir du moment ou le spectateur ce prend dans ce genre de mélodrame historique infini, rien ne vient décrocher l'admiration que l'on peut avoir à suivre plus qu'une simple page d'histoire ; une vie, une épopée…
Docteur Jivago se range auprès des chef d'œuvre Américain : La liste de Schindler,
Autant en emporte le vent
… C'est même peut-être un des films les plus épiques jamais réalisé.
Avec 5 oscars à son actif, Docteur Jivago mérite quand même de la reconnaissance cinéphile.
Et puis Julie Christie est tellement belle !
Anecdote trouvé sur Wikipédia :
Lors de la scène dans laquelle Omar Sharif et ses compagnons tentent de hisser une femme à bord du train en marche, la cascadeuse tomba et passa sous le train : elle eut les jambes broyées et David Lean conserva la scène à la grande horreur de l'équipe du tournage. David Lean se justifia par le fait que recommencer la scène avec une autre cascadeuse ne changerait pas le sort de la malheureuse. En observant bien le film, on voit le début de la chute de la cascadeuse et l'enchaînement avec une scène où les protagonistes la tiennent fermement.
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