Les films sur la vie carcérale sont légion. Certains sont fort reussis, d'autres laissent à désirer. Pour les premiers, notons
L'évadé d'Alcatraz
de
Don Siegel,
Les évadés
de
Frank Darabont,
Un prophète
de
Jacques Audiard,
La ligne verte
de
Frank Darabont,
Le trou
de
Becker
ou encore le magistral
Midnight Express
de
Alan Parker.
Cependant, certains expriment moins bien la sévérité des lieux :
L'addition
de
Denis Amar ,
L'alpagueur
de
Labro,
Un nommé La rocca
de
Jean Becker,
ou
Évasion
de
Mikael Håfström
et ces deux listes sont loin d'être exhaustives. Si
Délit d'innocence
nous immerge dans un univers carcéral assez violent, je le trouve, pour ma part, par trop caricaturé. Malgré la bonne volonté d'excellents comédiens,
F. Murray Abraham
en tête, le film se retrouve vite assez bancal dans le registre de la réalité. Le réalisateur
Peter Yates
pousse trop le curseur du
T'es en prison, tu vas en chier!. Les bizarreries se transforment vite en énormités. Et je ne suis pas d'accord avec
Pianiste pour dire que
Tom Selleck est criant de vérité. Il est bien trop lisse, à peine rangées ses chemises aux couleurs chamarrées et abandonné sa superbe Ferrari qu'il arborait dans la série
Magnum
qui fit sa réputation. On n' y croit pas une seconde. Il est vrai que le scénario est assez terrifiant et que le titre de ce forum est fort bien choisi. Mais le choix de
Tom Selleck
pour incarner la victime de cet immonde complot n'est pas des plus heureux. Il arrive en prison en gentil toutou bien sage et se met à tuer pour de très obscures raisons aussi vite que
Lucky Luke
dégainait son pistolet. Ça cloche .
Tom Selleck est loin d'être ridicule, là n'est pas la question. Il sait fort bien, par instants, être tout à fait dans le coup. Mais il reste trop poussif, trop lustré pour que l'on y croie vraiment .
Alors bien sûr, comme le rappelle
Alakazam, le fait divers tragique qui peut atteindre chacun de nous chaque jour que Dieu fait est reproduit de façon très claire. Et tout le début du film consacré à cette erreur effroyable est formidablement prenant. Mais toute la partie "carcérale" qui s'en suit ne tient pas vraiment la route. C'est à la fois trop parodique et
Selleck n'est pas
Bronson.
Alors vous me direz que si tous les taulards devaient avoir la gueule de
Bronson,
le monde serait un havre de paix . Mais je veux dire que
Magnum,
désinvolte, charmeur, volage danse encore trop et si joliment dans notre mémoire pour qu'on nous le présente si vite bon papa, rangé , marié, ouvrier et timide comme une pucelle. C'est ça qui me dérange.
Stallone
dans
Haute sécurité
était en plein dedans !
Selleck dans
Délit d'innocence,
malgré qu'il soit fort bien entouré, c'est un peu
Un flic à la maternelle
… Le fait qu'il dépareille à côté des autres détenus n'est pas un problème en soi.
Tim Robbins,
intelligent et timide dans
Les évadés était merveilleusement à sa place. Mais je ne me souviens pas qu'il nous ait gratifié, quelques temps avant d' oeillades assassines et nous ait fait fondre de plaisir…
C'était trop tôt, pour confier au beau Tom un rôle comme celui là. Et il n'y a pas que Tom qui soit concerné : Bruce A. Young
qui joue la terreur de la prison était déjà un détenu dans Y a-t-il un flic pour sauver Hollywood ?
qui nous faisait hurler de rire. Et à chacune de ses apparitions dans Délit d'innocence, malgré le bon vouloir qu'il y mettait, j'éclatais de rire ! A noter également, dans le registre musique, l'énorme plagiat de la B.O de Opération Dragon,
carrement ridicule, mais oublions ça . Horreur judiciaire et erreur de casting… Mais allez : le tout n'est pas si inbuvable …