J'ai un grand souvenir de ce film, mais j'ai peur qu'il ait esthétiquement vieilli, comme la plupart des films de Visconti (à part "Le Guépard" et "Mort à Venise
"). J'aimerais quand même le revoir, ne serait-ce que pour Lancaster,
que le DVD a remis ces dernières années, à sa juste place d'immense acteur. Passer de Visconti
aux "Professionnels
", puis au "Swimmer
", de Louis Malle
à Wyatt Earp, même Brando
n'a pas été aussi versatile.
Un des Visconti qui me fascine le plus.Tous les films du maestro sont personnels mais dans celui-ci il pousse encore plus les emprunts à sa vie personnelle et à ses préoccupations (la peur du fascisme renaissant,le gout pour les arts et la beauté menacée,la famille en conflit,etc….)
De nombreuses séquences figurent parmi les plus belles jamais tournées par Visconti : la scéne ou le professeur découvre les jeunes gens en pleine orgie,celle ou le vieil homme apprend l'intérêt de Konrad (Helmut Berger) pour Mozart,les courtes scènes de flash-back ou l'on distingue la femme et la mère du professeur et la très émouvante séquence finale.
L'esthétique du film est étrange et rend bien l'atmosphère moisie de l'appartement du professeur,d'ailleurs incarné par un magnifique Burt Lancaster,qui ici joue dans sa propre langue-je n'ai jamais vu le film dans une autre langue que l'anglais.
Helmut Berger ne démérite pas non plus et montre de réelles qualités d'acteurs.
Ainsi si ce film n'est pas exempt de défauts,il est à mon avis très supérieur au dernier film de Visconti, "L'innocent".
J'ai récemment acheté le DVD de Violence et passion en Angleterre, et me suis aperçu qu'il durait 97 minutes, alors que la durée officielle est de 122 minutes. Sacrée différence ! Est-il établi que le film a été remonté pour la Grande Bretagne ? Apparemment, IMDB n'en fait pas mention.
Outre les thèmes relevés par Verdun, on peut citer celui du regard que porte un homme âgé sur son passé, ses souvenirs, ses regrets ; également la confrontation entre deux modes de pensée et d'action radicalement différents, l'un cérébral et mesuré, l'autre plus physique et expansif, avec peut-être comme idée sous-jacente que les avantages et les inconvénients de ces deux modes de vie s'équilibrent au final. Autre thème : la richesse matérielle et intellectuelle opposée au vide intérieur généré par des relations sociales insuffisantes.
Et le style de Visconti à son zénith (porté par le scénario sur mesure de Suso Cecchi d'Amico)
, plantant une atmosphère raffinée par des décors -livres et tableaux à profusion-, des sons -de musique classique-, un rythme -lent et majestueux-, et une très grande variété de plans -avec comme toujours la présence d'un miroir…-, et des idées modulées à la perfection.
Oui Vincentp, ce personnage très autobiographique de professeur replié sur lui-même, qui a complètement raté sa vie privée et sa vie sociale, est absolument fascinant. Il s'agit sans doute de l'un des plus beaux personnages d'ermite que le cinéma nous ait donné.
Vous parlez de la confrontation de deux modes de vie. Justement cette opposition entre le professeur raffiné, discret et les membres d'une jet set bruyante et vulgaire,est le ressort dramatique dans la première partie.
Mais au bout d'un certain moment, le professeur -Burt Lancaster est fabuleux dans ce rôle, il faut le répéter- se rend compte d'une certaine parenté avec ce jeune Konrad qui comme le professeur aime Mozart et méprise l'extrême-droite. En fait on se rend compte que le professeur et ses locataires non désirés sont deux faces différentes d'une même réalité: LA BOURGEOISIE.
Les apparitions rêvées de Claudia Cardinale en femme du professeur et de Dominique Sanda
dans le rôle de sa mère ajoutent pas mal de mélancolie à ce film qui restera certainement comme le plus émouvant de Visconti.
Je parlerais plutôt d'aristocratie à propos de ce film, et de l'oeuvre de Visconti. Silvana Mangano est d'ailleurs "Marchesa Bianca Brumonti". La bourgeoisie chez cet auteur est plutôt la petite bourgeoisie des parvenus, dérangeant un ordre établi ("pepe la merda" du guépard). L'aristocratie est elle la gardienne des traditions et de la culture ancestrale (peinture, littérature), de la science (astronomie) et décline lentement depuis l'avènement de la République italienne. Le professeur joué par Lancaster a d'ailleurs ici des ennuis d'argent, caractéristique typique de l'aristocratie européenne du XX° siècle, dont les revenus issus de la terre s'envolent à tous les vents.
Violence et passion est annoncé en mai, chez Gaumont, ainsi qu'Identification d'une femme.
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