Petit bijou que ce film sous-estimé car il est un remake du "Salaire de la peur". Le zone 1 existe et il n'est pas terrible, car en Pan & Scan, à la demande express de Friedkin lui-même. Une réédition s'impose vraiment, car ce film est un modèle de construction, les séquences d'action (traversée du pont de liane en camion sous l'orage) sont hallucinantes et le cast improbable (Cremer,
Scheider,
Amidou)
, étonnamment efficace. Il y a même ça et là des réminiscences visuelles de "L'exorciste
", du même réalisateur.
Très grand film d'aventures, qu'il serait temps d'arrêter de comparer avec Le salaire de la peur, tiré du même roman, mais pour un résultat très différent. Méprisé et oublié dans la filmo de Friedkin,
Sorcerer
mérite les honneurs d'un DVD soigné, mettant en valeur les magnifiques séquences d'action, de jungle, les paysages lunaires, les visages burinés de Scheider,
Rabal
et Cremer.
J'ai cru comprendre que le réalisateur travaillait sur une réédition, mais ça fait un moment. Quand reverra-t-on ce classique maudit dans de bonnes conditions ?
J'ai le film en DVD zone 1 et je trouve qu'effectivement, il aurait besoin d'être dépoussiéré. Et j'aimerai bien quelques bonus sur le trounage qui n'a pas dû être facile.
Les acteurs sont tous très justes et le suspens est très fort, même pour les blasés que nous sommes des scènes d'action, on reste scotché au fauteuil durant la traversée d'un pont croulant ou lorsque Amidou bricole un explosif pour libérer la route.
Donnez-nous ce plaisir de réediter ce DVD en zone 2, bien sûr…
Je crois que je le préfère même à la version Clouzot avec Montand et Vanel. Il existe également un remake de cette histoire, un peu plus éloignée du roamn avec Brian Keith et Efrem Zimbalist JR, un film de 1958 "Violent Road" mais qui ne valait aucune des deux autres.
Michele
http://brunocremer.com/
Je suis sûr qu'une fois réédité dans son format, avec un son optimal, Sorcerer sera enfin reconnu pour le classique qu'il aurait toujours dû être. Trois décennies plus tard, le film de Clouzot
n'est plus aussi intouchable, et de nouvelles générations découvriront d'un oeil neuf, ce film effectivement magnifique.
Un film génial et moderne !
On peut apprécier, tout d'abord, la finesse avec laquelle est présenté le système économique et politique du pays d'Amérique centrale, cadre du récit. Cette contrée exotique est plongée dans la misère, la corruption, la dictature, la guerre civile, et l'exploitation de ses ressources par une multinationale pétrolière qui contribue à le gangrener. Mais le film évite toute caricature et porte un regard dénué de complaisance vis-à-vis des guérilleros, bandits cupides, qui, s'y parviennent au pouvoir reproduiront certainement le même schéma d'accaparation des richesses du pays à leur profit…
On peut relever plus globalement l'extrême réalisme avec lequel sont présentés les différents cadres de l'histoire : le chantier pétrolier sonne vrai, la société française huppée qui est entre aperçue est également parfaitement dépeinte. Quelques plans concis, quelques dialogues plantent le cadre et introduisent les personnages…
Tourné dans des décors naturels, sans trucage, fruit d'un travail acharné de toute une équipe, le film suscite également notre admiration pour sa mise en scène, sa photographie, sa BOF (Tangerine Dream), les bruitages (certains repris de L'Exorciste), son casting, et son interprétation. En particulier les français Amidou,
Bruno Cremer,
Jean-Luc Bideau
qui sont excellents…
Friedkin considère aujourd'hui que ce film est son meilleur film, ce qui sans doute exact. Il fut un échec commercial à sa sortie en salles (1977), rendu obsolète, selon lui, par les vaisseaux futuristes de la guerre des étoiles, apparus à l'écran au même moment. On peut se demander si, bien au contraire, ce film n'avait pas plutôt trente ans d'avance sur son époque. Car c'est un film complexe et déroutant : à la fois drame, film politique, film d'action. Son caractère hybride dut dérouter plus d'un spectateur de l'époque. Le spectateur actuel est probablement plus réceptif à ce cinéma novateur…
On ne peut aujourd'hui que militer pour sa réédition rapide en dvd…
Je n'ai pas vu le film. Néanmoins on peut concéder que certains remakes de films français apparaissent particulièrement intéressants. Chaque culture a ses défauts et ses qualités. Il y a des savoir-faire dans le domaine du "grand" spectacle où disposant de moyens importants, nos amis d'outre-Atlantique réalisent des choses intéressantes.
Il est amusant de voir le film de Zidi "La Totale" et "True Lies" pour s'en convaincre. Par contre, dans le domaine des sentiments, les américains ayant assez souvent le "pied-lourd" à ce niveau, ils sont moins convaincants…
En réalité, Sorcerer est plus une nouvelle adaptation du roman d'origine, qu'un remake à proprement parler.
Un an après le dernier message concernant la discussion autour d'une éventuelle réédition de Sorcerer on aurait pu espérer que le film soit enfin réexploité dans son format d'origine, restauré et même pourquoi pas, agrémenté de bonus. Et bien non, il n'en est rien, silence radio…Ou bien un formidable coup de marketing est en train de se préparer, ou alors une nouvelle sortie ne serait pas rentable.
J'ai bien peur, hélas, que ce soit la deuxième solution qui guide les éditeurs. Rendez-vous ici même dans un an pour voir à quoi on doit s'en tenir.
signé: un inconditionnel du "convoi de la peur" ,mais aussi de "Et vogue le navire", "Fanny et Alexandre", "Phantom" (introuvables avec des sous titres français).
OK… Un an plus tard, toujours pas de Sorcerer, et pourtant Friedkin
a paraît-il travaillé sur le DVD (réétalonnage, commentaire, etc.) On dirait qu'il y a vraiment des "films maudits", et c'est dommage, car il mériterait de sortir de l'oubli.
Enfin vu au cinéma en version director's cut et restaurée ! Du très grand cinéma d'aventure…
La présentation des quatre protagonistes est un modèle de sécheresse et d'efficacité. Une fois réunis dans un pays indéterminé d'Amérique centrale, Friedkin rend palpable l'ennui qui ronge ses personnages, le climat inhospitalier qui fait suinter la sueur et le désespoir. L'atmosphère est viciée de corruption, de misère sociale, comme le note si judicieusement vincentp, et c'est avec une rigueur quasi-documentaire que le cinéaste filme le travail inhumain sur le chantier pétrolier.
Quatre hommes qui ne se connaissent pas (un tueur à gages, un banquier français ruiné, un terroriste arabe et un gangster américain) vont se lancer dans une mission suicide, conduire deux camions remplis de nitroglycérine pour éteindre un puits de pétrole enflammé. Entre ces hommes il n'y aura pas de fraternisation, leur seule visée est de toucher la prime qui leur permettra de quitter cet enfer terrestre.
Friedkin filme alors une épopée dérisoire. De la traversée incroyable des camions sur un pont branlant fouetté par une pluie torrentielle, en passant par la lente préparation d'un explosif destiné à faire sauter un tronc qui obture le passage de ces monstres de tôles et d'acier, rien n'est épargné aux personnages…ni au spectateur, abasourdi par cette odyssée aux confins de la folie.
Comment oublier, les divagations de Roy Scheider dans des paysages fantomatiques tandis que Francisco Rabal agonise à ses pieds ? Ou le même Roy Scheider portant, à la main, une caisse de nitroglycérine vers le puits enflammé avant de s'écrouler à terre ?
Sorcerer est un film démesuré, contaminé par le génie de son réalisateur.
Le film sort en dvd et blu-ray en novembre. Plus intéressant que les filmounets à trois francs six sous publiés par René Chateau !
Le boîtier proposé sur Amazon est à un prix nettement peu attractif qu'à tel point pour pouvoir effectuer une bonne comparaison entre le film de Clouzot et celui de Friedkin je viens d'acheter le salaire de la peur d'occasion pour 3€ 74 ainsi que le roman.
J'ai acheté en bluray chez Gibert et Joseph "Sorcerer" que j'ai visionné plusieurs fois et que je n'apprécie toujours pas ! même si je n'en "parle" pas je m'estime être en l'état un de ses détracteurs les plus fidèles.
Si on n'étudie pas soigneusement l'image à l'écran il est difficile de constater que "Sorcerer" est le nom d'un des véhicules du convoi de la peur chargé de convoyer les bâtons de nitroglycérine.
Étant nettement plus jeune à l'époque de la sortie du "Convoi de la Peur" les médias diffusaient des images impressionnantes du franchissement du pont pour attirer le public de la même façon que pour "La tour infernale"… je n'avais jamais vu le film et j'avoue sans fausse honte que Friedkin et Malick sont 2 réalisateurs auxquels je n'accorde aucun de mes suffrages.
Ne tenant pas à être tout à fait négatif si j'en avais les moyens et la possibilité je remonterais entièrement le film de Friedkin y ajoutant quelques scènes très courtes au début et à la fin à trop vouloir expliquer ses personnages il ne leur a apporté aucune substance alors qu'avec ses Dirty Dozen c'est le tour de force réalisé par Aldrich.
Revu en blu-ray dans des conditions de visualisation optimales. L'image restaurée est de toute beauté : on croirait que Sorcerer réalisé en 1977 nous est contemporain, avec ses couleurs pétaradantes. Impossible de faire mieux en la matière… On peut estimer que le sujet du film s'égare dans différentes directions, on peut ne pas apprécier le style souvent coup de poing de Friedkin, on peut s'interroger sur la cohérence de la vision de la mondialisation qui nous est proposée, on peut juger que Sorcerer
n'atteint pas la plénitude d’œuvres qui lui sont contemporaines comme Delivrance
ou Deer Hunter.
Possible, mais j'ai été pour ma part été fasciné et impressionné ! Fasciné par l'ambition démesurée de cette oeuvre. Impressionné par la qualité de la mise en scène et de la photo.
Quelle photographie de la jungle ! Quelle tension dramatique (les deux heures passent à toute vitesse) ! Les personnages sont introduits par des plans courts, au sein de leur environnement social, professionnel. Les séquences au sein du restaurant parisien ou du bureau, très élaborées, avec Cremer, Bidaut, Jacques François sonnent authentique. Les séquences plus longues et de forte intensité physique qui rythment la seconde partie du récit montrent des aspects cachés de ces personnages et leur confèrent une forte consistance. Comme souvent dans le cinéma américain, des idées passent par des images, avec des dialogues minimalistes. Les acteurs sont excellents, Bruno Cremer est fantastique. Bravo à notre éditeur hexagonal Wildside pour cette réédition magnifique.
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